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Interfaces science-politique : changer de paradigme pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires
Janvier 2021
Cette note appelle à des évolutions profondes des relations science-politique. Volontairement discursive, elle vise à provoquer des réactions constructives et des propositions innovantes de la part des acteurs concernés par ces interfaces. Conçue en appui à l'événement du 4 février 2020 : « Rapprocher science et politique pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires », organisé sous le haut-patronage du gouvernement français, elle servira de déclic pour un appel à l'action qui émergera, nous l'espérons, des échanges du 4 février et alimentera le Sommet 2021 des Nations unies sur les systèmes alimentaires et ses suites.
Une urgente et profonde transformation des systèmes alimentaires est nécessaire
“La maison brûle”
Une multiplicité de problèmes, de solutions et d’acteurs
La science et la transformation des systèmes alimentaires : de la production de connaissances à l’identification de solutions
La science doit apporter des connaissances validées et contribuer à la conception de solutions
La science doit s'engager dans une dynamique de transformation
La science doit contribuer à dégager et concevoir des futurs possibles et plausibles
Science et politique ensemble pour la transformation des systèmes alimentaires
S'engager dans des dispositifs de dialogue et de transformation
Identifier les freins au changement pour nourrir la prise de
décision
Analyser le processus de dialogue et ses
effets
Concevoir des indicateurs permettant de prendre en compte
la complexité
Trois points d’entrée et défis
pour s’engager dans un dispositif
de dialogue et de transformation
Encadré. Un des nombreux exemples de la manière dont l'interface science-politique permet d'améliorer le système alimentaire : le cas d'une taxe sur les boissons sucrées au Mexique. De nombreuses données scientifiques relient une consommation élevée de sucre à l'obésité et à l’occurrence de maladies
cardiovasculaires et de diabète. Pourtant, en dépit de nombreuses publications scientifiques montrant que la taxation des
boissons sucrées peut être une politique efficace pour réduire leur consommation, peu de pays ont été en mesure de mettre
en œuvre de telles politiques. Sur la base de ces connaissances, plusieurs organisations de la société civile et du secteur
public du Mexique ont identifié ensemble des options politiques visant à réduire la consommation de sucre au sein de la
population. Ainsi, une taxe (taxe d'accise de 1 Peso/litre) introduite en janvier 2014 sur les boissons sucrées, associée à une
campagne publicitaire dénonçant leurs effets négatifs, a entraîné une baisse significative (12 %) de la consommation dans le
pays1.
On estime qu'il a fallu près d'une décennie pour parvenir à un consensus entre tous les secteurs concernés et prendre une
décision politique claire et durable, ce qui n’aurait pas été possible sans espace de dialogue entre science et politique. Un
instrument clé de cette interface était une commission intersectorielle comprenant des scientifiques de l'Institut de la santé
publique ; des scientifiques et des décideurs des ministères de l'agriculture, des finances et de l'éducation ; et des
organisations de la société civile et du secteur privé.
1. M. Arantxa Colchero, Barry M Popkin, Juan A Rivera, Shu Wen Ng. 2016. Beverage purchases from stores in Mexico under the excise tax on sugar
sweetened beverages: observational study. BMJ Publishing Group.
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Ce document est publié comme matériau de réflexion pour l’évènement virtuel “Rapprocher science et politique pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires”
En savoir plus : http://www.agropolis.fr/actualites/2021-food-systems-science-policy-event.php