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INTERROGER LE CHANGEMENT URBAIN
BUENOS AIRES
CÓMO INTERROGAR
EL CAMBIO URBANO
2
Conférence de Margarita Charrière, CPAU © V. Ziegler, 2016
3
UN PARTENARIAT PLURIDISCIPLINAIRE ENSAS-FADU
Interroger le changement urbainCe livre retrace des actions menées dans le cadre du partenariat entre l’École
nationale supérieure d’architecture de Strasbourg (ENSAS) et la Facultad
de Arquitectura, Diseño y Urbanismo (FADU) de l’Université de Buenos
Aires, mis en place en 2013. À travers ce partenariat, l’ENSAS renforce les
échanges avec l’Amérique Latine et sa tradition urbaine et architecturale
forte de participation citoyenne.
Né dans le cadre d’échanges entre étudiants et enseignants, le partenariat
a été le moteur pour la création d’un séminaire de Master, d’une série de
conférences, de deux workshops internationaux et de deux expositions.
Il a favorisé la naissance d’un réseau de chercheurs travaillant en France
et en Argentine sur le changement urbain, la ségrégation socio-spatiale
et les dynamiques de résistance à l’exclusion. L’interdisciplinarité
(architecture, urbanisme, anthropologie, art) constitue l’atout majeur
de cette collaboration.
À travers l’écriture des étapes de ce partenariat, nous saluons la participation
de nombreux étudiants et enseignants-chercheurs de l’ENSAS et de la
FADU, avec la collaboration du Consejo Profesional de Arquitectura y
Urbanismo de Buenos Aires (CPAU) et du Ministère de la Culture et de la
Communication français.
Una colaboración pluridisciplinariaCómo interrogar el cambio urbano
Este libro reagrupa las acciones llevadas a cabo en el marco de la colaboración entre la Escuela Nacional Superior de Arquitectura de Estrasburgo (ENSAS) y la Facultad de Arquitectura, Diseño y Urbanismo (FADU) de la Universidad de Buenos Aires, establecida en 2013. A través de este proyecto, la ENSAS refuerza los intercambios con América Latina y su característica participación ciudadana en la tradición urbana y arquitectural.
La colaboración entre la ENSAS y la FADU ha sido el impulsor de un seminario de Máster, una serie de conferencias, dos talleres internacionales y dos exposiciones. También ha favorecido el nacimiento de una red franco-argentina de investigadores sobre el cambio urbano, la segregación socio-espacial y las dinámicas de resistencia a la exclusión. La pluridisciplinaridad constituye el punto fuerte de la colaboración.
Con esta publicación, queremos agradecer la gran participación por parte de estudiantes y profesores e investigadores de la ENSAS y de la FADU, en colaboración con el Consejo Profesional de Arquitectura y Urbanismo de Buenos Aires (CPAU) y del Ministerio de la Cultura y de la Comunicación francés.
Carlos PISONI / Guillermo CRISTOFANI / Marielle CORBELLINI./ Barbara MOROVICH
Hall d’entrée, FADU. © V. Ziegler 2016
5
SOMMAIREp. 6
p. 10
p. 12
p. 14
p. 16
p. 18
p. 20
p. 22
p. 24
p.26
p. 28
p. 30
p. 40
p. 48
p. 56
p. 78
p. 94
p. 108
p. 112
Buenos Aires-Strasbourg : l’altérité en question
Chrono-topos d’un échange bilatéral
Workshop 1 « Mémoires urbaines : processus, acteurs, projets »
Yerbanisación de San Telmo
Go-Tan Project
Intercalado de un mil hojas
Barrio 31 : Puerta San Martín
En la V31 estás vos
Safari 31 ????
Subiendo las voces
Propuesta abierta
Un projet urbain pour la « Villa 31 »
Workshop 2 « Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art »
Parque Patricios, la fragmentation à différentes échelles
Flâner pour découvrir, le quartier de Barracas
Peindre avec le Riachuelo, le quartier de La Boca
Le Riachuelo, un mur immatériel
Complexité, détour, engagement
Brouillard sur le Riachuelo
6
Buenos Aires vu depuis la Reserva Ecológica © B. Morovich, 2014
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BUENOS AIRES - STRASBOURG
L’altérité en questionAvec le séminaire « Territoires du Sud » j’entendais, depuis 2014, donner
un support pédagogique à l’échange entre l’École nationale supérieure
d’architecture de Strasbourg et la Faculté d’architecture de l’université de
Buenos Aires afin de mettre en parallèle, en relation, en tension et en débat
des visions différentes de la ville, entre le récit, la fascination, l’inspiration et
le croisement de réalités d’acteurs.
Au-delà de la création d’un cadre théorique, le but était d’examiner la
production et les discours sur l’altérité, en amont et en aval de l’expérience d’un
workshop, pour aiguiser la réflexivité des étudiants. Est-il pensable de parler de
réflexivité en école d’architecture ? Comment l’architecte ou le futur architecte
peut-il/elle réfléchir à l’impact de son projet, à ses limites et aux interactions
qu’il implique ?
Selon Jean-Didier BERGILEZ, Sabine GUISSE et Marie-Cécile GUYAUX
(2009), dans un monde contemporain caractérisé par l’incertitude typique
des sociétés mondialisées, la réflexivité en architecture est essentielle. Elle
constitue un mode de recomposition de la pensée et de l’action. Elle favorise
la prise en compte du contexte du projet et d’outils plus sensibles. Elle
pousse à plus de dialogue avec les usagers et à moins de barrières entre les
« experts » et les « usagers ».
Les démarches plus sensibles, interdisciplinaires voir artistiques peuvent
alors apporter, à travers leur détour, des enseignements pertinents sur la
ville et sur l’urbain. Grâce à des dispositifs performatifs et participatifs, le
« spécialiste » de la ville (architecte, urbaniste, sociologue...) assumerait alors
pleinement son rôle de médiateur.
Ce rôle, il se doit aussi d’être analysé, surtout lorsque l’architecte, ou
l’anthropologue, intervient dans un contexte d’altérité culturelle. Tout au
long du processus d’échange et du workshop, il fallait interroger l’impact
de notre action lors de la rencontre avec les différents acteurs, surtout
dans un contexte d’échange de pratiques culturelles et pédagogiques.
Il était aussi indispensable de décrypter des discours, institutionnels
Buenos Aires - Estrasburgo,interrogar la alteridad
El seminario “Territoires du Sud”, iniciado en 2014, sirve de soporte pedagógico al intercambio entre la ENSAS y la FADU, con el fin de comparar las diferentes visiones del entorno urbano : entre el relato, la fascinación, la inspiración y el cruce de realidades entre los distintos agentes.
Parecía esencial examinar la producción y el discurso sobre la alteridad tras la experiencia del taller, para así agudizar la reflexión de los estudiantes. ¿Cómo puede el arquitecto o el futuro arquitecto reflexionar sobre el impacto de su proyecto, sus límites y las interacciones que esto implica ?
En la introducción de Arquitectura y reflejo (2009), los autores subrayan que esta última reflexión es fundamental en un mundo contemporáneo caracterizado por la incertidumbre. Establece un modo de recomposición del pensamiento y de la acción. Favorece la toma en consideración del contexto del proyecto y de las herramientas más sensibles. Da lugar a un mayor diálogo entre los actores y a menos barreras entre “expertos” y “usuarios”. A través de sus diferentes enfoques, el procedimiento inter disciplinario, puede conducir a estudios pertinentes sobre la ciudad y el entorno urbano. Es entonces, gracias a mecanismos “performativos” y participativos, que el “especialista”
Barbara MOROVICH
8
Barrio 31 © B. Morovich, 2014
Siempre la misma impresión de incertidumbre del lugar.El encanto de la ciudad está en su incertidumbre. Se muestra como el espejo de otros lugares...
Gérard ALTHABE, en Hernández, 2005
Arriver à Buenos Aires, c’est arriver où ?
Quelle est cette ville, quel est ce lieu ?
Toujours la même impression
de l’incertitude du lieu.
Le charme de la ville est dans son incertitude.
Elle se veut le miroir d’autres lieux...
Gérard ALTHABE, dans HERNÁNDEZ, 2005.
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Paseo Colón © V. Ziegler, 2016
de la ciudad (arquitecto, urbanista, sociólogo,…) asume plenamente su papel como mediador.Este cometido debe ser también analizado, sobre todo cuando el arquitecto o el antropólogo, interviene en un contexto de alteridad cultural. Durante el desarrollo, hubo que interrogar in situ el impacto de nuestra acción y las correspondientes pedagogías. Fue necesario igualmente desentrañar la repercusión real de los discursos, institucionales o no institucionales, en el marco de cambios urbanos importantes. Dimos voz a los actores locales que piensan y producen la ciudad de otro modo. ¿Cuál es el interés de analizar estas perspectivas confrontadas? En efecto, es considerar en primer lugar que el estudio del impacto en el propio terreno tiene sentido, tomando el camino ya allanado, hasta en Argentina, por el antropólogo Gérard ALTHABE.
BERGILEZ J.-D., GUISSE S. & GUYAUX C., 2009. « Editorial. Architecture et réflexivité. Une discipline en régime d’incertitude », Les Cahiers de la Cambre architecture, 6 : 6-9. HERNANDEZ V., 2005. « Notes sur une rencontre », Journal des anthropologues, 102-103 : 41-57.
ou non-institutionnels, lorsqu’il était question de changements urbains
importants (renouvellements, démolitions, patrimonialisations,...) et de leur
incidence sur la production mémorielle locale.
Cette dernière concernait à la fois des discours officiels et des discours
alternatifs (d’associations, de groupes de citoyens,...) d’acteurs locaux qui
pensent et produisent la ville autrement. Comment se positionner ? Et
surtout comment analyser cette position ? Quel est l’intérêt d’analyser ces
regards croisés ? En effet, c’est considérer tout d’abord que l’impact sur le
terrain a du sens, et de reprendre ainsi un fil qui a été déjà posé, en Argentine
même, par l’anthropologue Gérard ALTHABE.
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CHRONO-TOPOS D’UN ÉCHANGE BILATÉRAL
Le partenariat institutionnelÉTAPES PRINCIPALES :
2013 Signature du partenariat ENSAS-FADU.
2014 Échange d’étudiants, échange d’enseignants, conférences,
mise en place du workshop.
2015 Échange d’étudiants, échange d’enseignants, création du
séminaire « Territoires du Sud », conférences, workshop
Memorias urbanas : procesos, actores, proyectos
(Mémoires urbaines : processus, acteurs, projets), exposition
Memorias urbanas (Mémoires urbaines).
2016 Échange d’étudiants et d’enseignants, séminaire « Territoires
du Sud », conférences, workshop Recorriendo el Riachuelo :
memorias, cambios urbanos y arte (Parcourant le
Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art),
exposition, publications, démarrage de la recherche.
Cronotopo de un intercambio bilateral, la colaboración institucionalEtapas principales :2013 Firma de la colaboración ENSAS-FADU.2014 Intercambio de estudiantes, intercambio de profesores, conferencias y puesta en marcha del taller.2015 Intercambio de estudiantes y profesores, creación del seminario “Territoire du Sud”, conferencias, taller “Memorias urbanas : procesos, actores, proyectos”, exposición “Memorias urbanas”.2016 Intercambio de estudiantes, intercambio de profesores, seminario “Territoire du Sud”, conferencias, taller “Recorriendo el Riachuelo : memorias, cambios urbanos y arte”, exposición, publicaciones, arranque de la investigación.
Barbara MOROVICH
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Comment arriver à plus de bilatéralité ? © B. Morovich, 2016
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Mené du 27 avril au 4 mai 2015, ce premier workshop s’est
concentré sur deux quartiers de la capitale argentine,
San Telmo et le Barrio 31, intéressés par de changements
urbains et de projets importants que nous souhaitions
comparer. San Telmo est un quartier historique lié aux
migrations et délaissé par les classes favorisées lors
d’une épidémie de fièvre jaune en 1871. Occupé par
des populations migrantes défavorisées, le quartier
fait aujourd’hui l’objet d‘un projet de patrimonialisation
et de construction d’une identité argentine idéalisée,
à partir du métissage, du tango et de la sociabilité. Ce
quartier de la mémoire fait partie du Casco Histórico
(centre historique) de Buenos Aires.
Le Barrio 31 (ou « Villa 31 »), auto-construit et stigmatisé,
est un lieu d’absence de mémoire si l’on regarde les
intentions municipales qui peinent à reconnaître la
dignité de ses populations, alors qu’il est riche de
mémoires liées aux migrations. Édifié progressivement
par des travailleurs venant d’autres pays d’Amérique
Latine, le 31 se trouve en centre-ville, à côté du quartier
très chic de Recoleta. Partant de ces deux réalités, le
but du workshop était d’interroger les transformations
urbaines, notamment celles impulsées par des acteurs
associatifs, en marge ou avec le concours des politiques
urbaines.
Comment des mémoires et des vécus s’expriment-
ils dans des espaces urbains, notamment publics ?
Comment les politiques urbaines tiennent-elles compte
de ces mémoires et de leurs transformations spatiales ?
Dans un premier temps, les équipes d’étudiants ont
assisté à des conférences : l’architecte Silvia Farje a
présenté le Casco Historico et l’architecte-urbaniste
Javier Fernandez CASTRO son projet d’urbanisation
du Barrio 31. Dans un deuxième temps, après un terrain
immersif et des entretiens, les étudiants ont formulé
des propositions de projet. Pour le Barrio 31, l’analyse
est partie d’une visite « éclair » et des imaginaires
qu’elle a suscités : certains étudiants y sont retournés
pour rencontrer les acteurs d’un comedor (cantine
communautaire), d’autres ont travaillé sur les frontières
du barrio et sur l’impact de l’art pour le relier aux autres
quartiers, d’autres encore ont choisi d’interroger une
mise en tourisme paradoxale du Barrio 31.
À San Telmo, les étudiants ont mené un travail de terrain
approfondi allant à la rencontre des acteurs, cherchant
à comprendre les limites du quartier, les dynamiques de
la patrimonialisation et proposant un projet en lien avec
les espaces publics.
MÉMOIRES URBAINES : PROCESSUS, ACTEURS, PROJETS
Le premier workshop Barbara MOROVICH, Fanny LOPEZ
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1er taller - Memorias urbanas : procesos, actores, proyectos
Llevado a cabo del 27 de abril al 4 de mayo de 2015, este primer workshop se concentró en dos barrios de la capital argentina, San Telmo y el Barrio 31 ; especialmente en los cambios urbanos y en importantes proyectos que nos interesaba constatar. San Telmo es un barrio histórico vinculado a las migraciones y que fue abandonado por las clases favorecidas debido a una epidemia de fiebre amarilla en 1871. Ocupado por poblaciones emigrantes más desfavorecidas, hoy en día el barrio es objeto de un proyecto de patrimonialización y de la construcción de la identidad argentina ideal, a través del mestizaje, el tango y la sociabilidad. Este barrio forma parte del Casco Histórico.El Barrio 31 (o “Villa 31”), auto-construido y estigmatizado, carece de memoria histórica, si se observan las intenciones municipales que apenan reconocen la dignidad de su población. Progresivamente edificado por trabajadores provenientes de otros países de América Latina, el Barrio 31 se encuentra en el centro ciudad, lindando con el favorecido barrio de Recoleta.
Partiendo de estas dos realidades, el objetivo del taller era cuestionar las transformaciones urbanas, en particular las impulsadas por sectores asociativos, al margen o a través de concursos de políticas urbanas. ¿Cómo se expresan los recuerdos y las experiencias vividas en espacios urbanos, especialmente en los espacios públicos? ¿Cómo tienen las políticas urbanas en cuenta estas memorias y sus transformaciones espaciales?
En primer lugar, los equipos de estudiantes asistieron a una serie de conferencias : el arquitecto Silvia Farje presentó el Casco Histórico y el arquitecto y urbanista Javier Fernández Castro su proyecto de urbanización del Barrio 31. En segundo lugar, después de una inmersión en el terreno y de la realización de entrevistas, los estudiantes formularon una serie de propuestas de proyectos.
Para el Barrio 31, el análisis surgió de una visita “relámpago” y del ideario que suscitó : ciertos estudiantes regresaron allí para encontrarse con los responsables de un comedor comunitario, otros trabajaron en las fronteras del barrio y en el impacto del arte para unirlo con otros barrios, otros escogieron cuestionar el paradójico desarrollo turístico del Barrio 31. En San Telmo, los estudiantes llevaron a cabo un profundo estudio de campo que condujo al encuentro de actores procurando comprender los límites del barrio, las dinámicas de patrimonialización y se propuso un proyecto en relación con los espacios públicos.
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Le sujet de ce travail a été la requalification des espaces publics et des espaces
verts de San Telmo, ainsi que leur sécurité. L’étude a consisté en une analyse du
quartier, l’identification des espaces avec un potentiel particulier à développer
et une proposition de réseau d’espaces verts stratégiquement positionnés.
Les objectifs visés étaient de récupérer des lieux pour les transformer et les
intégrer à une coulée verte qui pourrait connecter le quartier avec la réserve
écologique existante.
Pour faire comprendre aux décideurs et aux usagers la nécessité de ce type
d’espaces ainsi que l’importance de leur entretien, nous avons proposé la
création de diverses associations dédiées au sujet. Des activités comme
l’agriculture urbaine étaient également privilégiées.
YERBANISACIÓN DE SAN TELMO
Los espacios públicos en el barrio
Ekin TUNÇ / Yordanka CHOLAKOVA / Santiago TRIVINO VAN ARCKEN
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GO-TAN PROJECT
Espacialisación de una memoria
alternativa
Mathilde LEFEVRE / Apolline ROMAN / Guillermina FRANGI / Sarah TAPISSIER
Le projet repose sur une analyse sensible et une enquête auprès des
habitants du quartier de San Telmo. Il propose de décentraliser l’attractivité
de la calle Defensa générée par le processus de patrimonialisation et de
rénovation urbaine afin de la réintroduire aux quatre coins du quartier.
Pour ce faire, l’idée est d’activer différents lieux actuellement en attente au
cœur de San Telmo. Les dents creuses et espaces actuellement délaissés
deviennent alors, dans une temporalité plus ou moins longue, des lieux de
vie et d’expression pour les habitants. Ces interventions reposent sur la
mise à disposition des associations de quartier d’un ensemble de matériel/
mobilier mobile (estrades et gradins démontables, marché extérieur,...) afin
que celles-ci puissent être au cœur de l’activation des lieux.
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INTERCALADO DE UN MIL HOJAS
Proyecto en la calle Defensa
Santiago BARRAL / Ricardo GONZÁLEZ ORTIZ / Ludivine PASERO
Au centre du projet, il y a tout d’abord une micro-sociologie de la calle
Defensa à San Telmo, rue récemment patrimonialisée. Qui a profité de
cette dynamique et quels sont les avis des acteurs (habitants, commerçants
et membres d’associations) ? Quels sont les points forts et les limites de
cette démarche ?
La patrimonialisation a engendré des changements importants, notamment
dans les commerces. Le projet entend générer des dynamiques d’échange
culturel à travers la mise en valeur d’expressions culturelles alternatives.
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BARRIO 31 : PUERTA SAN MARTÍN
Micro-zona, interfaz y comercios
Eva FEUILLARD / Mathias HENRY / Maria SAVA / María SÁNCHEZ
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Nous avons souhaité travailler sur les frontières et les limites de la « Villa 31 »
pour interroger la perception d’un tel territoire par les habitants des quartiers
environnants. En nous appuyant sur des éléments visibles du secteur dans
lequel il s’insère (gare, panneaux publicitaires), nous avons imaginé projeter
des vidéos et images destinées à susciter l’intérêt et la réflexion des passants.
Ces éléments visuels s’appuient sur le slogan de la ville et établissent un
parallèle entre l’histoire de la ville de Buenos Aires basée sur l’immigration
et les habitants des quartiers auto-construits, souvent issus de migrations
plus récentes.
EN LA V31 ESTÁS VOSKetsia LAUBER / Magali MESSER / Ramiro MONTERO / Cécile SCHAFFROTH
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SAFARI 31 ????Félix GUILLOUX / Borja HERRERO / Carine MARIN / Micaela SASSON
Ce projet prend son essor à partir de la critique du voyeurisme vis-à-vis
des quartiers pauvres et de leur mise en tourisme à travers des parcours
pré-constitués qui cachent la misère environnante aux touristes.
Et si l’on faisait du Barrio 31 un nouveau Caminito (rue touristique dans le
quartier de La Boca) ? Quelles dynamiques spatiales cette mise en tourisme
provoquerait-elle ? Poussé à l’extrême, ce tour improbable et hyper-sécurisé
amènerait le touriste entre autres à manger dans un comedor (cantine
communautaire) comme un vrai villero (habitant d’une villa).
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SUBIENDO LAS VOCES
Memoira urbana
Claire DELAPORTE / Anthony DELPORTE / Mikhalis MONTARNIER / Thomas TSIRLIGKANIS
Notre projet s’est concentré sur les relations entre la « Villa 31 »
et la ville de Buenos Aires, partant de l’idée que l’autoroute est
un élément représentatif d’une « domination » et que, pour bien
de choses, ce sont deux mondes parallèles. Comment la « Villa
31 » peut-elle être reconnue et connectée à Buenos Aires en utilisant les
infrastructures existantes ?
Nous proposons de transformer un partie de l’autoroute, afin que
les habitants de Buenos Aires puissent mieux reconnaître que la
« 31 » est un barrio, une partie de la ville elle-même : à travers la création d’un
jardin partagé sur la partie abandonnée de l’autoroute, nous concevons un
lieu de rencontres, de production collective et d’activités valorisantes. Les
piliers de l’autoroute deviennent aussi des « liaisons visuelles ». Enfin, ces
derniers sont également des surfaces pour des œuvres d’art urbain venant
d’artistes du barrio.
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PROPUESTA ABIERTA
Espacio de convivencia cancha 9
Andrea GOMEZ RUIZ / Antoine KHA / Diane DIEMERTFlorencia KLIGMAN / Nuno SILVA
Comment donner vie à un espace oublié ? Ce projet, minimaliste et réaliste à
la fois, a pu être conçu grâce à un court travail de terrain immersif. Comment
réanimer une place publique à côté du comedor Mugica ? Après une démarche
d’observation et d’enquête auprès des acteurs (malgré les mises en garde de
« ne pas retourner dans la 31 »), notre regard a changé et nous avons souhaité
redonner vie à un club sportif. Dans cette ambition, la rencontre a été au
cœur de notre démarche.
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UN PROJET URBAIN POUR LA « VILLA 31 »
Mené dans un premier temps dans le cadre d’un atelier de projet à la FADU sous
la direction de l’architecte Javier Fernández Castro en 2002, le projet urbain de la
« Villa 31 » s’est progressivement transformé en outil politique à travers des formes
d’empowerment des habitants. En réactivant le registre patrimonial et mémoriel
autour de l’engagement du Père Mugica qui s’est battu aux côtés des habitants du
quartier, ce projet souhaite impulser la reconnaissance à l’urbanité alternative de ce
barrio populaire stigmatisé.
El proyecto urbano de la “Villa 31” Llevado a cabo en primer lugar dentro del marco de un ejercicio académico bajo la dirección del arquitecto Javier Fernández Castro en 2002, el proyecto urbano de la “Villa 31” se transformó progresivamente en instrumento político, a través de formas de empowerment de los habitantes. Reactivando el registro patrimonial y la memoria alrededor del compromiso del Padre Mugica, este proyecto desea impulsar el reconocimiento a la urbanidad alternativa de este barrio popular estigmatizado.
Barbara MOROVICH / Javier FERNÁNDEZ CASTRO
31
Villa 31 © B. Morovich, 2014
32
Les modalités à travers lesquelles les classes populaires
ont résolu la question de l’habitat dans les pays d’Amérique
latine a pris des noms différents : on nomme ces formes
d’habitat barriada au Pérou, favela au Brésil, colonia
popular au Mexique, rancho au Venezuela, callampa au
Chili, villa en Argentine. Le terme villa miseria, apparu
pour la première fois dans le roman Villa miseria tambien
es América (1957) du journaliste Bernardo Verbitski, signifie
« quartier pauvre » en espagnol d’Argentine. Dans cet article,
à côté du terme villa, parfois nous utilisons le terme barrio,
qui signifie, de manière plus neutre, « quartier ». Fruit d’une
urbanisation auto-construite, ces habitats présentent des
facteurs communs : ils correspondent à l’installation de
migrants à la recherche de meilleures conditions de travail
et ils sont autofinancés, vu l’impossibilité pour les familles
pauvres d’accéder à des crédits.
En Argentine, le peu d’intérêt des politiques envers les
modes d’habiter des populations pauvres coïncide, à la
même époque (1960-70), avec des périodes de politique
répressive qui adopte des interventions d’éradication des
quartiers informels. Il s’agit d’un urbanisme « au scalpel » qui
déplace de manière violente les habitants des quartiers
précaires vers la périphérie de la capitale1.
Les premières expériences de régularisation des
quartiers informels commencent dans les années 1980-
90, dans un contexte de changement démocratique.
Il faut d’ailleurs signaler que, grâce à cette alternance
politique, les années 1990 voient dans plusieurs pays
l’essor de la démocratie participative sur le modèle
de Porto Alegre2. S’impose alors une idée différente
du projet urbain pour « refaire la ville à partir de ses
fragments » : et de l’erradicación on passe à la radicación.
Toutefois, à Buenos Aires, les politiques d’expulsion restent
aussi l’un des aspects du processus de renouvellement
urbain qui commence à se développer dans les années
1990, notamment dans les quartiers de Retiro et de
Puerto Madero, dans des zones centrales de grande
accessibilité. La revitalisation et l’abandon d’espaces
centraux aux investisseurs privés a comme conséquence le
désengagement remarquable des politiques urbaines pour
les secteurs les plus pauvres de la population.
Un peu plus de 12 % de la population de la Région
Métropolitaine du Buenos Aires (RMBA) habite
actuellement dans « l’habitat de la pauvreté »,
principalement dans des villas et des asentamientos. Si cela
peu paraître peu par rapport à d’autres villes d’Amérique
Latine, on peut remarquer l’absence de politiques urbaines
tendant à mitiger cette situation d’exclusion.
Les classes populaires et leur habitat
1 Prévôt-Schapira, 2001, p. 125.
2 Burgos-Vigna, 2010, Prévôt-Schapira, 2009
33
Photo Aérienne. Villa 31 et 31 bis © Desarrollo Urbano GCBA, 2010
34
Un projet urbain pour la Villa 31
Collage de journaux de La Villa 31 © J. Fernández et al., 2010
35
La Villa 31 est un quartier emblématique de Buenos Aires en termes de taille
(35 ha) et de population (aujourd’hui environ 45,000). Une série de facteurs
font de ce quartier une zone d’importance exceptionnelle. Tout d’abord son
ancienneté (plus de 80 ans), ainsi que sa position centrale, entre le port et
un nœud de transports qutour de la gare de Retiro. Ce quartier contraste
nettement avec les zones environnantes, et ses habitations rudimentaires sont
entourées de hautes tours d’architecture contemporaine.
La Villa 31 a subi un destin d’éradication comme les autres quartiers précaires
de Buenos Aires à l’époque de la dictature dans les années 1970. Malgré cela,
43 familles restèrent et formèrent la Comisión de Demandantes négociant leur
permanence. Encore aujourd’hui, c’est l’un des quartiers les plus organisés
politiquement. Le repeuplement commence au début des années 1980. « La
31 » est appelée également quartier « Carlos Mugica », pour honorer la mémoire
d’un leader religieux ayant contribué à l’organisation du mouvement des
habitants (villeros).
Dans l’imaginaire de Buenos Aires, il s’agit d’un territoire honteux, ambivalent,
omniprésent et absent à la fois, défini surtout par la couverture médiatique.
Cette médiatisation a servi, sous une forme tacite ou explicite, à alimenter des
préjugés et des xénophobies et à renvoyer l’origine de toutes les déviances
urbaines à cet espace « autre », craint par sa proximité au centre-ville.
Ce territoire possède son propre signe identitaire, la figure du
Père Carlos Mugica, venu de l’« autre ville » avec des promesses
d’intégration, devenu le référent du mouvement villero et la figure
de son martyr.
La Villa 31 : une histoire et une identité complexes
36
Participation et mémoire dans le processus de projetPorté par un groupe d’enseignants et d’étudiants au sein
d’une équipe pluridisciplinaire, un projet pédagogique
fédérait en 2002 l’Instituto de la Espacialidad Humana
de la FADU et le Département de Sociologie et Politique
de la Pontificia Universidade Católica de Rio de Janeiro.
Résultat d’un travail de recherche et d’action toujours en
cours actuellement, ce projet dévéloppait une méthode
de gestion socio-spatiale de l’habitat de la pauvreté et
capitalisait aussi des expériences d’autres villeslatino-
américaines, notamment les projets de l’architecte Jorge
Jáuregui dans les favelas de Rio de Janeiro.
La réception positive d’un premier exercice
pédagogique auprès de la population a poussé les
participants à affiner l’approche participative. Des
contacts avec les différents représentants et référents
des habitants du Barrio 31 se sont alors développés
et la participation des vecinos a été garantie à partir
de leurs délégués. L’appropriation du projet de la
part des habitants est ressentie comme une étape
fondamentale par l’équipe.
Dans la publication Barrio 31, Carlos Mugica.
Posibilidades y limites del projecto urbano en
contextos de pobreza3, on oppose à la vision de « La 31 »
données par les médias celle d’un barrio vécu
de l’intérieur, avec des habitants qui luttent,
ensemble, pour leur droit à l’habiter. Le fait de
« donner de la valeur » à l’engagement des habitants
dans la construction du projet est mise en avant
par l’équipe du projet comme étant nécessaire.
Ce processus de « valorisation » est également
présent dans les témoignages qui indiquent la
surprise des villeros de voir venir des universitaires
dans leur quartier.
La volonté de poursuivre le processus de
patrimonialisation à partir de la mémoire du Père
Carlos MUGICA se révèle être un préalable essentiel
au dessin du projet urbain. Le Père MUGICA, issu d’une
famille bourgeoise et installé dans « La 31 » au cours des
années 1960, est devenu progressivement une figure
clé de la lutte pour le droit à la ville. Il souhaitait, avec
les villeros, voir consolidée la Villa 31 à une époque où
les déplacements des populations étaient nombreux
et massifs. À ce moment de grande tension politique,
la lutte pour la radicación se généralise dans toutes les
villas de Buenos Aires, grâce aussi au développement
du Movimiento de Sacerdotes del Tercer Mundo qui
dénoncent clairement la Loi d’éradication.
MUGICA est assassiné en 1974 par un membre de
l’extrême droite. La récupération de sa mémoire est
devenue immédiatement un étendard de la lutte4. Son
nom, utilisé comme synonyme de « La 31 », également
appelée Barrio Carlos Mugica, est actuellement employé
par d’autres structures associatives du barrio, comme
le comedor (cantine populaire gratuite) « Padre Carlos
Mugica », ou bien encore le Mouvement « Los Guardianes
de Mugica », à l’origine d’une marche annuelle dansée
(murcia). Ces lieux et rites permettent le renforcement
de l’identité du quartier.
3 Fernandez-Castro, 2010. 4 Epstein, 2010
Plan de masse du projet B31 © Javier Fernández Castro et al., 2010
38
Ces actions participatives ont abouti à la construction
d’un projet urbain comme outil de négociation. L’action
participative rompt les illusions du projet canonique et
la solution offerte adopte une flexibilité implicite. Le
projet veut résoudre la relation entre le quartier, son
environnement immédiat et le contexte plus large. A une
échelle intermédiaire, on considère le quartier comme
un tout signifiant : dans ce sens, il n’est pas question
de replacer ou dissoudre les usages en cours, mais
plutôt de les renforcer. de plus, chaque rue, chaque
habitat, chaque place ou fonction est prise en compte
pour un projet spécifique. Des éléments identitaires
sont mis en avant, et notamment la construction d’un
« mémorial du Père MUGICA », dont fait partie la
chapelle existante qui serait préservée.
Tout au long du processus, les propositions spatiales
émanant du projet d’ensemble ont un impact à plusieurs
niveaux. Le projet fournit une contribution évidente
au discours de la radicación, avec la volonté d’un
glissement sémantique important, souhaité par les
habitants et les urbanistes : la transformation de la villa
en barrio, similaire à la proposition de Jorge JÁUREGUI
pour Rio, au début des années 2000. Parallèlement,
les représentants du quartier ont rapidement entendu
le projet comme un outil politique. La mobilisation
des délégués villeros conduit, en 2003, à la formation
d’une première Mesa por la Urbanización. Après des
hésitations de la part des institutions et plusieurs
mobilisations d’organisations citoyennes, ainsi que des
coupures d’autoroute réalisées par les vecinos, la Loi
3343 approuve en 2009 l’urbanisation de la Villa 31.
À l’issue de ce long processus, on peut se demander
pourquoi, cinq ans après son approbation, le projet n’est
toujours pas entré dans sa phase opérationnelle. Notre
hypothèse est que, malgré les prix qu’il a remportés,
l’alliance d’un groupe d’universitaires et urbanistes avec
les institutions du barrio n’a pas été suffisante, et l’appui
politique pour ce projet fait défaut. Ainsi, « La 31 » est
restée, dans l’imaginaire collectif, une villa et n’est pas
devenue un barrio.
Lors d’un workshop inter-institutionnel, dont « La 31 »
constituait l’un des principaux lieux de travail, nous
avons pu constater que le regard porté vis-à-vis de cette
réalité urbaine n’avait pas beaucoup changé.
« Lorsque nous y allons, c’est sous la forme d’une véritable
expédition. Nous nous rencontrons à la gare de Retiro,
nous sommes une vingtaine. On nous répète qu’il n’y a
pas de problème, mais pendant la visite on nous redit
souvent qu’il ne faut « pas se disperser » et « bien rester en
groupe ». Au centre socio-culturel nous rencontrons une
travailleuse sociale responsable du barrio. Tout le monde
est autour d’elle, elle explique le but du centre : ici se
concentrent tous les services et les coopératives. L’idée est
l’inclusion par le travail. Ici, elle répète, le gens ont « perdu
le sens du travail », car cela fait plusieurs générations
qu’ils ne travaillent pas. Il faut leur réapprendre le sens
du travail et le sens coopératif, car ce n’est pas évident...
Pendant qu’elle parle, quelques étudiants commencent à
échanger avec des passants. On insiste sur le fait que les
étudiants « ne doivent pas parler aux gens » car « chacun
tire sa couverture à soi » et qu’il pourrait y avoir des
conflits. On doit rester unis, ne pas nous disperser (extrait
du carnet de terrain, 29 avril 2015).
Du projet comme déclencheur de mobilisation
39
De manière générale, lors de cette visite de Barbara
MOROVICH, la « réalité » du barrio nous a été filtrée
par la vision, les explications et les interprétations
d’interlocuteurs de classe moyenne dont l’identité
semble toujours se faire en opposition à celle des
villeros. C’est l’image de la villa qui revient le plus souvent
dans les médias : un lieu dangereux, un coupe gorge,
un endroit à éviter. L’expérience des étudiants, qui s’y
sont rendus, par petits groupes, les jours suivants a été
en revanche positive, faite de rencontres, d’entretiens
avec certains habitants, malgré les mises en garde de
quelques passants.
EPSTEIN M., 2010. « Memoria », in FERNANDEZ-CASTRO J., 2010. Barrio 31 Carlos Mugica, Buenos Aires, Instituto de la Espacialidad Humana : 77-95.
FERNANDEZ-CASTRO J., 2010. Barrio 31 Carlos Mugica, Buenos Aires, Instituto de la Espacialidad Humana : 77-95.
PREVOT-SCHAPIRA M.-F., 2001. « Buenos Aires, métropolisation et nouvel ordre politique », Hérodote, 2 : 122-152.
Le parc central sous l’autoroute
Le parc des immigrants
La Calle 9
Le modèle de rue
La place de la foire et une rampe
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Le Riachuelo à Barracas © V. Ziegler, 2016
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PARCOURANT LE RIACHUELO : MÉMOIRES, TRANSFORMATIONS URBAINES ET ART
Le workshop franco-argentin Recorriendo el Riachuelo : memorias, cambios
urbanos y arte a été organisé par l’ENSAS avec l’Instituto de Hábitat
Urbano (IHU), la Maestría de Hábitat y Pobreza Urbana en América Latina
(MhyPUAL) en collaboration avec le Consejo Profesional de Arquitectura
y Urbanismo (CPAU) de Buenos Aires. Ces structures travaillent ensemble
sur la réalité sociale, urbaine et environnementale des secteurs les plus
vulnérables de la ville de Buenos Aires, notamment les quartiers sud autour
du bassin du Riachuelo.
À travers cette expérience académique, le but était de nourrir un premier
état des lieux sur les différentes problématiques (sociale, environnementale,
urbaine, patrimoniale) impliquées dans le territoire étudié.
Les changements urbanistiques et immobiliers rapides de la ville de Buenos
Aires ont progressivement généré le déplacement des classes défavorisées
vers le sud de la ville, dans des quartiers traversés par un cours d’eau, le
Matanza-Riachuelo qui forme, un bassin hydrographique (cuenca) de 64
kilomètres de long jusqu’au Rio de la Plata. Ces terres inondables sont
occupées par des habitats précaires, des installations industrielles et sont
marquées par une complexité urbaine et environnementale qui présente
des problèmes inter-juridictionnels ayant amené à la création d’organismes
spécifiques de gestion.
2o taller - Recorriendo el Riachuelo : memorias, cambios urbanas y arte
Este segundo taller fue organizado por la ENSAS, el Instituto de Hábitat Urbano (IHU), la Maestría de Hábitat y Pobreza Urbana en América Latina (MHyPUAL) en colaboración con el Consejo Profesional de Arquitectura y Urbanismo (CPAU) de Buenos Aires. Estas estructuras se trabajan sobre la realidad social, urbana y ambiental de los sectores más vulnerables de la ciudad de Buenos Aires, en la zona sur y aledaños de la cuenca del Riachuelo.
El objetivo de esta experiencia académica era formular un primer marco teórico que diese cuenta de las diferentes problemáticas (sociales, ambientales, urbanas, patrimoniales) que contiene el territorio de estudio.
Los rápidos cambios urba-nísticos e inmobiliarios de la ciudad de Buenos Aires han generado pro-gresivamente un desplazamiento de las clases desfavorecidas al sur de la ciudad, a los barrios atravesados por un curso de agua. El Matanza-Riachuelo forma una cuenca a lo largo de 64 kilómetros hasta el Rio de la Plata. Estas tierras inundables son ocupadas por formas de hábitat precario, instalaciones industriales, y atravesadas por una complejidad urbana y ambiental que presenta problemas interjurisdiccionales requiriendo la creación de organismos específicos para
su gestión.
Barbara MOROVICH / Guillermo CRISTOFANI / Volker ZIEGLER / Guillermina FRANGI
Le deuxième workshop
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À travers ce workshop, nous voulions interroger les processus de
transformation urbaine que met en place la ville, des processus qui déplacent
des populations défavorisées dans des localisations fortement dégradées.
Les situations urbaines mises à l’étude nous permettent de poser les
questions suivantes : comment les stratégies étatiques sont-elles appropriées
par les différents acteurs, et notamment par des institutions publiques
et universitaires, des associations de défense de quartier, des cantines
publiques, des groupements citoyens de défense de l’environnement, des
groupes d’artistes ? En quoi leurs discours coïncident avec ou diffèrent
de ceux des projets urbains ? Quelles (nouvelles) valeurs ces paysages de
nature et de culture peuvent-ils assumer ?
Nous sommes partis d’une phrase de l’introduction du livre Barrios al sur :
renovación y pobreza en la ciudad de Buenos Aires, où Hilda Herzer affirme
que « les changements urbains des quartiers sud, leurs acteurs et la rapidité
des transformations mettent en évidence que leur devenir est modelé, d’une
part par les politiques publiques et, de l’autre, par les caractéristiques socio-
territoriales et urbanistiques du contexte qui précède le développement
des quartiers »*. En suivant comme fil conducteur le Riachuelo, nous avons
approfondi l’affirmation de Herzer, la mettant en relation avec les processus
de patrimonialisation, afin de montrer que ces transformations sont le fruit
de dynamiques impliquant également des processus patrimoniaux alternatifs
aux institutionnels.
Après des conférences données par des spécialistes des questions
abordées**, nous avons posé les bases d’une recherche à venir. La méthode
est plurielle : l’observation des espaces urbains et les caractéristiques
morphologiques, l’observation et la compréhension des pratiques des
groupes sociaux et l’entretien socio-anthropologique. La participation
citoyenne a eu une importance particulière, elle a concerné les structures
associatives et artistiques et les processus patrimoniaux. Pour cela, des
groupes de travail internationaux ont été formés afin de favoriser l’échange
des pratiques et méthodes pédagogiques.
Le choix des sites s’est imposé à travers les portraits de quartiers, les
recherches thématiques préparés par les étudiants en amont du workshop
et les contacts pris avant le voyage ou sur place. Si les quartiers sud se sont
imposés en amont, un choix plus précis n’était pas possible à distance. Le
contact avec le terrain nous a permis d’affiner une vision globale qui restait
encore assez imprécise.
A través de este taller, ponemos en cuestión los procesos de transformación urbana puestos en marcha por la ciudad,que expulsan a las clases desfavorecidas a localizaciones altamente degradadas. Los casos de estudio nos permiten plantear las siguientes cuestiones : ¿Cómo las estrategias del Estado son apropiadas por los diferentes actores, especialmente las instituciones públicas y universitarias, asociaciones de defensa del barrio, comedores, agrupaciones ciudadanas ambientales, grupos de artistas? ¿En qué coinciden y difieren sus discursos con los proyectos urbanos en marcha? ¿Qué (nuevos) valores pueden asumir estos paisajes de naturaleza y cultura?
Sentando las bases en la introducción del libro Barrios al sur : renovación y pobreza en la ciudad de Buenos Aires, donde Hilda Herzer afirma que “los cambios urbanos de los barrios al sur, sus actores y la rapidez de las transformaciones ponen en evidencia que su devenir es modelado, por un lado por las políticas públicas y, por el otro, por las características socio-territoriales y urbanísticas del entorno barrial que preceden a su desarrollo”*. Con el Riachuelo como hilo conductor, hemos profundizado en la afirmación de Herzer, poniéndola en relación con los procesos de patrimonialización, con el fin de demostrar que estas transformaciones son el fruto de dinámicas que implican igualmente procesos patrimoniales alternativos a los institucionales.
Después de una serie de conferencias a cargo de profesionales involucrados en la temática**, hemos sentado las bases de una futura investigación. La metodología está diversa : observación de los espacios urbanos, sus características morfológicas, observación y comprensión de las prácticas de los grupos sociales y entrevistas socio-antropológicas. La participación ciudadana tiene una especial importancia, teniendo en
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Une première exploration du site par une partie de l’équipe enseignante
(deux enseignants de Strasbourg, une enseignante de Buenos Aires) a
permis, à travers le croisement des regards de la distance et de la proximité,
un recadrage territorial.
cuenta las estructuras asociativas y artísticas y los procesos patrimoniales. Para ello se crean grupos de trabajos internacionales y pluridisciplinares, para favorecer el intercambio de las prácticas y métodos pedagógicos.
La elección de los emplazamientos se ha decidido gracias a las descripciones de los diferentes barrios e investigaciones temáticas preparadas por los estudiantes y la toma de datos, tanto anterior al viaje como sobre el terreno. A pesar de ser los barrios meridionales los más destacados, no era posible tomar una decisión más precisa desde la distancia. El contacto con el ámbito de estudio nos permitió afinar una visión global que hasta el momento había sido bastante imprecisa.
Una primera exploración por parte del equipo docente (dos profesores de Estrasburgo y una profesora de Buenos Aires) permitió, a través de un tanteo del territorio, de las distancias y de las proximidades ; una recomposición territorial.
Le Riachuelo vers Avellanda © V. Ziegler, 2016
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Ceci a amené les étudiants à explorer quatre territoires larges et élaborer
une problématique urbaine encore plus précise :
- trois équipes travaillant sur des bandes de territoire perpendiculaires au
Riachuelo, s’étendant des rives jusque dans le cœur de trois quartiers sud
de Buenos Aires – La Boca, Barracas et Parque Patricios – l’idée étant de
réfléchir sur les rapports, parcours et liens entre quartier et rivière,
- et un quatrième groupe travaillant sur une bande de territoire le long du
Riachuelo, de part et d’autre de la rivière, posant la question de l’identité de
ses rives et des liens transversaux, entre ces quartiers de Buenos Aires et les
communes sud de la métropole.
Esto llevó a los estudiantes a explorar cuatro amplias zonas y a tratar una problemática urbana aún más precisa :
- Tres equipos trabajaron en franjas territoriales perpendiculares al Riachuelo, llegando hasta el corazón de tres de los barrios al sur de la Ciudad de Buenos Aires – La Boca, Barracas y Parque Patricios – teniendo en mente la reflexión sobre las relaciones, los recorridos y los vínculos entre el barrio y el río.
- Un cuarto equipo trabajó sobre una banda de territorio a lo largo del Riachuelo, a ambos bordes del cauce, planteándose la cuestión de la identidad y los lazos transversales entre los barrios de BA y las comunas al sur de la metrópolis.
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Carte des territoires explorés © G. Frangi, 2016
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L’équipe en soutien des licenciés en grève de la Banque Centrale d’Argentine © V. Ziegler, 2016
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Los cuatro equipos realiza-ron un trabajo in situ de análisis, inves-tigación y compromiso sobre el área de trabajo, con un método de actuación del workshop : - desde la inmersión en situaciones espaciales y sociales más o menos cercanas al Riachuelo, - la representación de estas situaciones en cartografías subjetivas, mapas mentales y collages, - el encuentro con los acto-res (artistas, habitantes, asociaciones, representantes de servicios públicos),- hasta la realización deintervenciones artísticas en los empla-zamientos que llevan a una reflexión crítica o a hipótesis de transformación.
Al final del workshop, todos los participantes se encontraron en el CPAU para una jornada de reflexión y de presentación de los resultados finales de los trabajos realizados por los estudiantes, igualmente para debatir sobre una eventual profundización hacia un trabajo de investigación***.
Sur place, les quatre équipes ont réalisé un travail d’analyses,
d’investigation et d’engagement dans le site à travers un processus de
workshop passant :
- de l’immersion dans des situations spatiales et sociales plus ou moins
proches du Riachuelo,
- par la représentation des situations rencontrées en cartographies
subjectives, cartes mentales et collages,
- par la rencontre avec les acteurs (artistes, habitants, associations,
représentants des services publics),
- à la réalisation, sur site, d’interventions artistiques qui ouvrent à une
réflexion critique ou une idée de transformation.
En fin de workshop, tous les participants se sont retrouvés au
CPAU pour une journée d’étude et de présentation des travaux
des étudiants et pour débattre sur ses prolongement possibles
vers une recherche***.
* HERZER H., 2012. Barrios al sur : renovación y pobreza en la ciudad de Buenos Aires. Buenos Aires : Café de las Ciudades.
** Conférences / Conferencias (4 et 6 avril 2016 / 4 y 6 abril 2016, CPAU) : Margarita Charrière (Dir. Observatorio Metropolitano, CPAU) - Estrategias de intervención Territorial (Stratégies territoriales).Lic. Marcela San Martin - Estrategias de intervención Territorial de ACUMAR (Les stratégies territoriales d’ACUMAR).Abog. Melinda Maldonado - La Causa Mendoza : ordenamiento territorial y limpieza de márgenes en la Cuenca Matanza-Riachuelo (Causa Mendoza : aménagement et nettoyage des abords du bassin Matanza-Riachuelo).Arq. Silvia Fajre & Arq. Silvia Garrido - Deterioro de los cascos históricos (La dégradation des quartiers anciens).
*** Les étudiants / Los estudiantes ENSAS et / y FADU ; les enseignants / los profesores ENSAS et / y FADU : Mariela Corbellini, Guillermo Cristofani, Guillermina Frangi, Barbara Morovich et / y Volker Ziegler ; en présence de / en presencia de Monica Lacarrieux (anthropologue / antropóloga, UBA) et / y Julián d’Angiolillo (artiste et enseignant / artista y profesor).
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PARQUE PATRICIOS LA FRAGMENTATION À DIFFÉRENTES ÉCHELLES
Notre expérience « au sud » débute par une découverte du territoire du Nord
vers le Sud, soit depuis le poumon vert Parque Patricios jusqu’au Riachuelo,
scission nette entre la ville et sa périphérie. Cet itinéraire avait pour objectif
d’analyser et d’étudier les aspects politiques, urbains et sociologiques qui
marquent cet axe afin de comprendre comment ceux-ci se superposent et
interagissent entre eux.
Le parcours a commencé à la sortie Parque Patricios de la ligne H du métro,
lieu où se trouve La Casa de Gobierno, le nouveau siège administratif de la
ville de Buenos Aires, inauguré il y a tout juste un an. Nous verrons que la
municipalité ainsi que différents acteurs sociaux ont mené de nombreuses
actions dans ce secteur afin d’améliorer la qualité de vie au sein du quartier.
Un recorrido contrastado, del Parque Patricios hasta Puente Alsina
En una primera etapa, hemos realizado un recorrido Norte-Sur, en perpendicular al Riachuelo desde Parque Patricios. Este recorrido tenía como objetivo el análisis y estudio de los aspectos políticos, urbanos y sociológicos que se implementan a lo largo de este eje, comprendiendo como se superponen unos con otros. El recorrido empieza a la salida del subte de la línea H, parada Parque Patricios, donde está localizado el edificio de la Nueva Sede del Gobierno, inaugurado hace un año apenas. Este espacio nos interesa por los procesos que se han generado a través de acciones llevadas por el gobierno y por diferentes grupos sociales con el fin de mejorar la calidad de vida del barrio.
Un parcours contrasté
Laure SOLVET / Anaïs YAHUBYAN / Pauline HARDY / Anne MARCANT / Santiago CAÑETE SÁNCHEZ
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Croquis de parcours © Équipe Parque Patricios, 2016
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Photo de la performance © Équipe Parque Patricios, 2016
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Après avoir réalisé ce parcours, nous nous sommes interrogés sur les
concepts clés qui définiraient notre trajet. Trois ensembles ont alors
émergés. Tout d’abord, les notions de fragmentation, ségrégation et
stratification comme caractéristiques du parcours dans sa totalité. Puis,
contraste, rupture et frontière faisant référence aux éléments ponctuels ou
linéaires qui nous ont semblé scinder notre parcours. Enfin, revitalisation,
métropolisation et gentrification, comme processus mis en place par la
Ville de Buenos Aires.
Imaginaire d’objets : la bouteille
Une expérience est une suite de moments temporels qui se déroulent dans
différents espaces et qui laisse une empreinte sur les personnes qui la vivent.
Ces expériences ne sont pas indépendantes les unes des autres, elles se
cumulent et les contrastes, les oppositions qui existent entre chacune d’entre
elles permettent de faire ressortir leurs caractéristiques. C’est pourquoi
nous avons choisi d’utiliser une bouteille au sein de laquelle s’empilent des
couches qui représentent les expériences et moments forts que nous avons
vécus lors du parcours.
De plus, la gravité qu’induit l’utilisation de cet élément vertical nous a permis
d’exprimer les interactions entre les différentes couches, les différents acteurs :
en effet, si on met un grain de sable en haut, il descendra et modifiera le sort des
strates plus basses.
La bouteille représente le site étudié et donc, notre parcours. Cette
enveloppe est imperceptible et artificielle, elle existe uniquement car nous
l’avons dessinée sur une carte.
Fragmentación, contraste, revitalización...
Tras haber realizado un primer recorrido, nos hemos preguntado sobre cuáles podrían ser los conceptos clave que definirían nuestro trayecto. En un principio hemos seleccionado tres conceptos que son fragmentación, segregación, estratificación, como características del recorrido en su totalidad ; contraste, ruptura, frontera, refiriéndose a elementos puntuales o lineales encontrados a lo largo del recorrido ; y, por último, revitalización, metropolización y gentrificación, como procesos llevados a cabo por la ciudad de BA y derivaciones posibles.
Ideario de objetos : la botella
Son estas experiencias traducidas conceptos las que intentamos reflejar en este objeto abstracto que refleja nuestras impresiones. Una experiencia es una huella resultante de una serie de momentos temporales que transcurren en espacios. Las experiencias no son independientes unas de otras, se acumulan y se contrastan, las oposiciones que existen entre ellas permiten resaltar sus características. Por eso hemos elegido de utilizar una botella dentro de la cual se amontonan en capas que representan las experiencias que hemos vivido a lo largo del recorrido.
Por otra parte, el uso de este elemento vertical nos permite expresar las interacciones de las diferentes capas así como los diferentes actores : de hecho, si introducimos un grano de arena en la botella, este bajará y modificará el producto.
La botella representa el sitio estudiado, y así, nuestro recorrido.
Fragmentation, contraste, revitalisation...
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Les acteurs des mutations urbaines : une hyper-sécurisation de l’espace ?
Carte des entretiens realisées © Équipe Parque Patricios, 2016
5353
Miriam est infirmière et coordinatrice du kiosque de Buenos Aires Soludable dans le Parque Patricios, association qui offre des services de santé aux habitants du quartier et aux personnes en situation précaire. Grâce à ce programme de prévention, beaucoup découvrent qu’ils souffrent de maladies chroniques. Cette initiative, couplée à l’implantation du commissariat de police, contribue à renforcer la politique d’amélioration mise en place par la ville et à favoriser les interactions sociales au niveau du quartier.
Berta a 74 ans et vit dans un quartier ouvrier résidentiel au sud de Parque Patricios. Elle habite tout près d’une petite place où veillent deux agents de la préfecture 24h/24h. Cette présence policière a été sollicitée par l’association de voisins dont elle fait partie. Berta est très contente de vivre ici, elle apprécie son quartier et dit être très sereine. Paradoxalement, toutes les fenêtres et portes des maisons situées aux alentours de cette place sont protégées par des grilles et des caméras de surveillance. Cette hyper-sécurisation de l’espace témoigne, selon elle, des vols et de la délinquance qui étaient très présents avant que la police ne viennent rétablir un sentiment de sécurité au sein du quartier.
Pablo et Pedro sont deux agents de police qui assurent la sécurité autour du pont Alsina. Le commissariat, situé sous le pont, fait face à une villa miseria habitée principalement par des familles péruviennes et paraguayennes. Cette villa s’est établie il y a une dizaine d’années et a connu une forte croissance ces trois dernières années. Ces villas se forment suite à des processus migratoires : un membre de la famille vient, puis un autre, jusqu’à ce qu’ils finissent par créer une vértiable communauté. Cette urbanisation informelle située de l’autre côté du pont affirme la frontière à la fois économique, politique, et sociale créée par le Riachuelo.
“La iniciativa de Buenos Aires Saludable ya está en proceso de revitalizar
el barrio”
“Me gusta el barrio, viste? Me gusta mi casa, me gusta la gente, viste?”
“Nosotros no nos ocupamos de los problemas entre la gente, solo tratamos
la seguridad vial”
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Tras una larga reflexión y una puesta en común de opiniones, hemos llegado a la conclusión que el principal problema a nivel social, a nivel urbano y a nivel gubernamental de la Ciudad. Esta desigualdad es la generadora de relaciones extremadamente contrastadas a lo largo del recorrido. El Norte contra el Sur se refleja desde la Nueva Sede de Gobierno hasta Puente Alsina. Nuestra propuesta para la intervención se basa en invertir esta relación de verticalidad que se representa en la botella, contenedor del recorrido, contenedor del nivel social, urbano y político de la zona. Consideramos que para intervenir a futuro de manera consis-tente es preciso pensar en distintas escalas de actuación :
Après réflexion et mise en commun des ressentis au sein du groupe de travail,
nous sommes arrivés à la conclusion que le problème social principal est
l’inégalité existante dans le quartier à toutes les échelles. Celle-ci se reflète
au niveau urbain par le manque d’infrastructures et de continuité urbaine.
Cette inégalité est génératrice de relations extrêmement contrastées le long
du parcours. Ce rapport conflictuel du Nord « contre » le Sud se manifeste
progressivement sur le parcours entre le nouveau siège administratif (conçu
par Richard Meier) et le Pont Alsina.
Notre proposition pour l’intervention est basée sur le rapport de domination
verticale du Nord sur le Sud mettant en exergue les aspects sociaux, urbains
et politiques de la zone. L’hypothèse d’intervention a été de transformer les
clivages verticaux en liens horizontaux afin de diminuer les inégalités entre le
Nord et le Sud et générer un vivre ensemble. Pour que l’intervention ait un
impact durable, il est important de penser aux échelles temporelles distinctes :
à court, moyen et long terme.
Hypothèses de transformation. Vers une horizontalité
Photo de la performance © Équipe Parque Patricios, 2016
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Schéma explicatif de la performance © Équipe Parque Patricios, 2016
a corto, mediano y largo plazo. A su vez es necesario llevar a cabo un proyecto abierto, permeable, en búsqueda de ida y vuelta contante con la gente. Debe tener como base periódica, encuentros públicos con actores involucrados, intercambio de ideas y evaluación. El objetivo principal sería de proporcionar las mismas oportunidades tanto a los barrios del Norte como a los barrios del Sur, suministrando los mismo equipamientos y manteniendo la diversidad que ofrecen los distintos fragmentos, incitando la mezcla social y económica, desembocando en una revitalización barrial.
Expresamos esta voluntad a través de una performance durante la cual abrimos la botella que contenía los objetos encontrados a lo largo trayecto. Invertimos este contenido con el fin de mostrar la hipótesis de transformación y así tender hacia una horizontalidad.
De la même manière, il est nécessaire de réaliser un projet ouvert, perméable,
dans une recherche d’aller-retour prenant en compte les différents acteurs.
Ce projet doit inclure des rencontres publiques avec les acteurs impliqués,
des échanges d’idées et d’évaluation. L’objectif principal serait de fournir les
mêmes opportunités aux quartiers du nord qu’à ceux du Sud, en offrant les
mêmes équipements et services et en maintenant la diversité donnée par les
différents fragments.
Nous avons exprimé cette volonté lors d’une performance durant laquelle
nous avons ouvert la bouteille contenant les objets trouvés au fil du parcours.
Nous avons renversé ce contenu afin de mettre en image l’hypothèse de
transformation visant à tendre vers une horizontalité.
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Mise en valeur des espaces résiduels © Équipe Barracas, 2016
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FLÂNER POUR DÉCOUVRIRLE QUARTIER DE BARRACAS
Quartier industriel historique de Buenos Aires, Barracas réinvente sans
cesse la banlieue sud-est de la ville. Nous avons eu l’occasion de découvrir
ce quartier à travers deux parcours successifs.
Nous avons commencé notre premier itinéraire à L’Hôpital des enfants,
au niveau de la station Constitución, où nous avons décidé de continuer
notre chemin le long de l’autoroute 9 de Julio qui traverse le quartier du
Nord au Sud. À travers cet itinéraire, nous avons eu l’occasion d’observer
différents types d’espaces, de paysages et de structures qui ont pour
vocation de donner une nouvelle image et une nouvelle utilisation à des
espaces juxtaposant l’autoroute.
En général, ces espaces résiduels sont très peu définis. Ici, la ville a souhaité
redonner des fonctions à ces entre-deux et les a convertis en parcs, terrains
de sport, skate-parcs, écoles, bibliothèques de quartier, commissariats de
police, etc. Dans le but de caractériser ces espaces, la ville de Buenos Aires
a invité des artistes de rue à les investir par des interventions artistiques.
L’effet est à la hauteur des attentes : les visiteurs et les habitants du quartier
fréquentent ces lieux de manière récréative, ce qui les empêchent de
devenir des « squats ».
Un paseo por el Barrio de Barracas
Siendo un barrio industrial e histórico de Buenos Aires, Barracas se ubica en las afueras sureste de la cuidad. Tuvimos la oportunidad de descubrir este barrio a través de dos recorridos sucesivos.
Nuestro primer itinerario comenzó en el Hospital de los Niños, al nivel de la estación Constitución, donde decidimos seguir nuestro camino a lo largo de la Autopista 9 de Julio que atraviesa el barrio del norte al sur. A través de este recorrido, tuvimos la ocasión de observar distintos tipos de espacios, de paisajes y de estructuras que dan una nueva imagen y un nuevo uso a los espacios que están junto a la autopista.
Estos espacios residuales son normalmente muy poco definidos. En este caso, la ciudad quiso dales un uso, así que les convirtió en parques, canchas de deporte, skate-parks, escuelas, bibliotecas de barrios, comisarías, etc. La ciudad de Buenos Aires también invitó a artistas a trabajar estos espacios con intervenciones artísticas con el fin de donarles un carácter.
Angel BADILLO ALMAZO / Floriane CAFFART / Cécile ELBEL / Dalmiro GIOBELLINA / Adrianna GRZESICZAK / Aspassia MITROPAPA-DANOUSSI / Michael SOUZA DE AQUINO / Rodolfo TALQUENCA
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( . . . ) On peut remarquer que ce quartier, dont l’image reste profondément stigmatisée, connaît actuellement des transformations importantes.Il existe de nombreux acteurs sociaux ayant un fort
impact sur le quartier. Nous avons notamment eu
la chance de nous entretenir avec le directeur de
l’association Fraga et avons fait la découverte du Distrito
de Diseño, un ancien entrepôt récemment reconverti en
espace promouvant l’innovation et l’art.
On peut remarquer que ce quartier, dont l’image
reste profondément stigmatisée, connaît actuellement
des transformations importantes ; les entrepôts
abandonnés retrouvent un usage, la mémoire
industrielle cohabite désormais avec l’esprit artistique
dont les nombreuses interventions occupent
l’espace public. La présence de l’art dans le quartier
est de plus en plus importante en s’approchant du
fleuve Riachuelo, au bord duquel notre premier
parcours s’est terminé.
En nous entretenant avec certains acteurs du quartier,
nous nous sommes rapidement rendu compte que ceux-
ci gardent une image très stigmatisée du Riachuelo,
qu’ils qualifient souvent de « pollué » ou de « dangereux ».
Nous nous attendions donc à un paysage bien plus
saccagé que ce qui s’est présenté à nos yeux. Certes,
le fleuve est pollué, mais la réalité est loin du tableau
apocalyptique que certains habitants nous avaient peint.
Ce lieu, en raison de sa pollution et de sa stigmatisation,
n’est pas investi comme il pourrait l’être. Finalement,
cet espace n’est occupé que par des industries, toutes
implantées au bord du fleuve, et reste rejeté par la
grande majorité de la population. Le lendemain, nous
avons effectué un second parcours que nous avons dans
un premier temps dédié à l’espace autour du Riachuelo.
Nous avons de cette façon pu nous rendre compte du
degré de pollution de la rivière et de la manière dont
les différents espaces sont organisés. La zone d’étude
se caractérise par une présence automobile excessive,
bien que celle-ci soit située relativement loin du centre-
ville de Buenos Aires. Les entrepôts, les usines et les
magasins structurent le paysage et renvoient une image
très industrielle de cet endroit, qui peut se caractériser
par une ambiance végétale, étant en relation directe
avec la rivière.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers un autre
quartier, La Boca, dans le but d’observer la transition
entre un milieu industriel et un milieu à forte présence
touristique. Au retour nous avons ensuite visité la calle
Lanín, rue dont les façades ont été entièrement ornées
de mosaïques par l’artiste Marino Santa María.
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Existen numerosos actores sociales que tienen un impacto en el barrio. Tuvimos la ocasión de hablar con el director de la asociación Fraga y descubrimos el Distrito de Diseño, un antiguo almacén recientemente convertido en espacio promoviendo la innovación y el arte.
Aunque el barrio sigue teniendo una imagen profundamente estigmatizada, hoy en día destaca una tendencia positiva. Los almacenes abandonados vuelven a encontrar un uso y la memoria industrial convive ahora con el espíritu artístico cuyas intervenciones decoran el espacio público. La presencia del arte en el barrio se vuelve cada vez más importante a medida que nos acercamos del Riachuelo, donde se terminó nuestro primer recorrido.
Hablando con algunos de los actores del barrio, nos dimos cuenta de que ellos tienen una imagen muy estigmatizada del Riachuelo, que califican muchas veces de “contaminado”, o “peligroso”. Por lo tanto, esperábamos un paisaje destruido, saqueado y deteriorado, el cual no se presentó a nuestra vista. Si bien es cierto que el río está contaminado, la realidad no es tan mala como se lo imagina la mayoría de la gente. Este lugar, por su contaminación y su estigmatización, no está ocupado como podría estarlo. Al final, en este espacio solo se encuentran industrias, localizadas al borde del río, el cual sigue rechazado por gran parte de la población.
Al día siguiente realizamos un segundo recorrido, en primer lugar dedicado a los espacios alrededor del Riachuelo. De esta forma, nos dimos cuenta del nivel de contaminación del río y de la forma que se organizan los distintos espacios. La zona que estudiamos se caracteriza por una presencia automovilística excesiva, aunque se ubica a una distancia bastante importante del centro de la ciudad de Buenos Aires. Los almacenes y las fábricas estructuran el paisaje y dan una imagen paradójicamente industrial del lugar, que podría caracterizarse por una gran presencia vegetal debido a su relación directa con el río.
Nos dirigimos después hacia otro barrio, La Boca, para observar la transición entre una zona industrial y una zona con fuerte presencia turística. En el trayecto de retorno, visitamos la calle Lanín, cuyas fachadas se encuentran enteramente decoradas de mosaicos por la obra del artista Marino Santa María.
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L’expression à travers l’art dans Barracas © Équipe Barracas, 2016
( . . . ) la mémoire industrielle cohabite désormais avec l’esprit artistique dont les nombreuses interventions ornent l’espace public.
Esta intervención permitió sensibilizar los habitantes del barrio sobre la problemática del espacio público dentro de su propio barrio. Como se sintieron involucrados en el trabajo, los habitantes empezaron a cuidar su casa y su calle. Esta intervención también permitió cambiar la imagen del barrio, hasta convertir la calle Lanín en un destino turístico. El recorrido que hicimos nos permitió observar los distintos ejemplos de
Son œuvre a permis de sensibiliser les habitants du quartier à la question
de l’espace public au sein de leur propre quartier. En se sentant concernés
par l’intervention, les habitants ont commencé à prendre davantage soin
de leur maison et de leur rue. Cette intervention a également permis de
changer l’image du quartier, à tel point que la calle Lanín est devenu une
destination touristique.
Le parcours que nous avons effectué nous a permis de nous rendre
compte des différents exemples d’interventions artistiques qui existent
dans le quartier. Parmi les plus marquantes, on peut citer la calle Lanín,
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Un patrimoine industriel à mettre en valeur © Équipe Barracas, 2016
les aménagements autour de l’autoroute 9 de Julio ainsi que les nombreux
exemples de street art présents notamment au bord du Riachuelo.
À chaque zone d’intervention artistique, nous avons associé des mots clés
qui expriment notre ressenti du lieu ainsi que ses caractéristiques les plus
remarquables. Les espaces à proximité de l’autoroute sont des espaces
créant des ruptures, divisant le quartier en deux. Ce sont également des
espaces de transition. La calle Lanín, quant à elle, est pour nous un exemple
de transformation du patrimoine et de dynamisation de l’espace public.
Cette intervention prend sa force par l’utilisation de couleurs vives.
Les bords du Riachuelo évoquent pour nous un espace stigmatisé, très
linéaire, monotone, pollué qui divise les quartiers sud de Buenos Aires de
la périphérie.
intervenciones artísticas que existen en el barrio. Como parte de las que más destacan podemos mencionar la calle Lanín, los espacios de recreo creados alrededor de la Autopista 9 de Julio, y los numerosos ejemplos de street art que se pueden observar al borde del Riachuelo. A cada zona de intervención hemos asociado palabras clave que expresan nuestras impresiones sobre el lugar, y sus características las más importantes.Los espacios en la cercanía de la autopista crean rupturas, dividiendo el barrio en dos. También, son espacios de transición. La calle Lanín representa para nosotros un ejemplo de transformación del patrimonio y de dinamización del espacio público. Esta intervención encuentra sus calidades en el uso de colores vivos. Los bordes del Riachuelo evocan, para nosotros, un espacio estigmatizado, monótono, contaminado, que divide los barrios sur de Buenos aires con su periferia.
Collage de la démarche © A. Mitropapa, 2016
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Parcours dans Barracas © Équipe Barracas, 2016
Barrio Barracas, découverte du quartier à travers ses acteurs
* L’organisme public ACUMAR (Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo), intervient depuis 2006 contre la dégradation environnementale du bassin Matanza Riachuelo.
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Julieta est une policière de 41 ans, travaillant au commissariat 30-A de Barracas, situé au-dessous de l’autoroute 9 de Julio qui passe au milieu du quartier. Elle nous a présenté, au cours de l’entretien, une vision assez pessimiste de la zone du Riachuelo. Elle n’a jamais entendu parlé de l’organisme ACUMAR*, et ne croit pas en la possibilité d’amélioration de la zone et n’aimerait pas non plus la fréquenter de manière récréative. Sa vision de cet espace se base principalement sur des problèmes liés au crime et au trafic de stupéfiants qui se sont complètement banalisés, créant ainsi une vision très négative du Riachuelo et de son futur développement. Elle souligne néanmoins le fait que ces problèmes pourraient se résoudre par une éducation des jeunes.
Juan est un serveur de 35 ans qui travaille dans un petit restaurant de Barracas appelé La Esquina. À travers son entretien, nous avons appris que Juan ne connaissait pas l’organisme ACUMAR*, bien qu’il eût remarqué une évolution positive de l’image du Riachuelo ces dernières années. Si un changement s’opérait, il serait prêt à fréquenter ces espaces pour des raisons récréatives quoique sa principale préoccupation resterait la sécurité. L’entretien nous permit de nous rendre compte que les espaces à proximité du Riachuelo restent, dans l’imaginaire populaire, associés à l’insécurité bien qu’un changement de mentalité soit aujourd’hui envisageable.
Juan es un camarero de 35 años que trabaja en un pequeño restaurante de Barracas llamado La Esquina. A través de su entrevista, nos enteramos de que Juan no conocía la organización ACUMAR*, aunque había notado una evolución positiva de la imagen de Riachuelo estos últimos años. Si se operaba un cambio, estaría dispuesto a frecuentar estos espacios por razones económicas, aunque su principal preocupación sigue siendo la seguridad.La entrevista nos permitió darnos cuenta de que los espacios cerca del Riachuelo siguen en el imaginario popular asociados a la inseguridad, aunque un cambio de mentalidad es hoy en día posible.
Julieta es una policía de 41 años, que trabaja en la comisaria 30-A de Barracas, situada debajo de la Autopista 9 de Julio, que pasa por el medio del barrio. Julieta nos presentó, a través de su entrevista, una visión muy pesimista de la zona del Riachuelo. Ella nunca escuchó de la organización ACUMAR*, ni cree en la posibilidad de mejora de la zona, ni le gustaría frecuentarla de forma recreativa. Su visión de este espacio se funda principalmente en las problemáticas actuales, el crimen y el tráfico de estupefaciente se ha bandalizado, creando así una visión muy negativa del Riachuelo y de su desarrollo futuro. Sin embargo, ella considera que estos problemas se podrían resolver por una educación generacional.
Julieta, policière au commissariat 30-A de Barracas.
Juan, parrillero de Barracas.
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Façade de l’association FRAGA © Équipe Barracas, 2016
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Asociación Fraga : engagement social dans le quartier de Barracas
Gabriel se caractérise par son enthousiasme, sa volonté et surtout sa capacité
à rêver. En contraste avec les témoignages des précédents acteurs, le président
de l’association Fraga se révèle être une personne impliquée qui ne se décourage
pas face à l’adversité.
Cependant, il ne se berce pas d’illusions et ne tente pas de masquer ou de
minimiser l’état actuel des choses. Il rêve un jour de voir le Riachuelo propre,
il ne doute pas du potentiel de cet endroit aujourd’hui abandonné par les
habitants et par la ville.
Enfin, Gabriel nous parle de ses interventions auprès des jeunes à travers
des activités culturelles. D’après lui, ces activités permettent de mettre en
valeur les capacités de chaque jeune, il s’agit de les aider à se découvrir de
manière positive.
Gabriel se caracteriza por su entusiasmo, su voluntad, y sobre todo su capacidad a soñar. A la diferencia de los testimonios de los precedentes actores, el director de la asociación Fraga resulta ser una persona implicada que no se desanima frente a la adversidad. Sin embargo, no se deja ilusionar y no trata de ocultar o minimizar las situaciones actuales.
Por ejemplo, cuando planteamos el problema del estado del Riachuelo, él nos declaró “Hoy en día, el Riachuelo es sinónimo de muerte”. Sin embargo, no se deja derrumbar, declarando que sueña de ver un día el Riachuelo limpio. No pone en duda el potencial de este lugar hoy en día dejado abandonado por los habitantes y por la ciudad.
Por fin, Gabriel nos habló de las intervenciones que hizo con los jóvenes a través de actividades culturales. Según el, estas actividades permiten poner en valor las capacidades de cada uno, permitiendo ayudar la gente a descubrirse de manera positiva.
“Sueno con ver el Riachuelo limpio”“Hoy en día, el Riachuelo es
sinónimo de muerte”“El arte motiva a la gente”
Gabriel, 48 ans,président de l’association Fraga et habitant d’Avellaneda
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Façade dans la calle Lanín © Équipe Barracas, 2016
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S’engager avec l’art à calle Lanín
Marino est un artiste important de la scène de Barracas. Son atelier est situé
calle Lanín, ce qui engendre un afflux touristiques croissant. Son travail a
commencé sur la façade de son atelier, sur laquelle il a dessiné des formes
et des tracés de couleur qu’il complète par des mosaïques. Les habitants
de la rue appréciant son travail lui demandent de faire de même pour leurs
maisons. Grâce à l’aide financière de la ville de Buenos Aires, d’industries de
mosaïques, de l’Unesco et de l’école des Beaux-Arts, ce projet a pu s’étendre
à l’ensemble de la rue. Une façade représente 20 à 30 milles pesos soit
environ deux milles euros.
Lors de notre entretien avec Marino, nous avons cherché à savoir quel a
été selon lui l’impact de son intervention sur la qualité de vie des habitants
et sur la qualité de la rue. D’après lui, l’effet principal de son intervention
a été de remettre en valeur les façades des bâtiments. Ces façades
grises, sans vie ont retrouvé un intérêt aux yeux des habitants mais aussi
aux yeux des touristes qui s’éloignent du centre-ville pour découvrir un
recoin de Barracas. Selon Marino, il n’y aurait pas eu de « gentrification »
(embourgeoisement de ce quartier populaire), et certains résidents
seraient devenus propriétaires, la gentrification étant un processus lent sur
plusieurs générations.
Lorsque nous évoquions le futur de Barracas, Marino nous a avoué qu’il n’y
croyait pas. Pour lui, les changements se sont faits avant. L’autoroute 9 de
Julio et l’implantation des industries ont constitué l’évolution de Barracas
et cette dernière se serait arrêtée. D’autre part, il précise que la moitié de
la population de Barracas vit dans les villas. Il souligne que les interventions
n’auront l’impact nécessaire pour créer un réel changement que si le
gouvernement prend en compte ces habitants.
Marino es un artista importante en la escena de Barracas. Su taller está localizado en la calle Lanín, la cual se transformó en patrimonio del Unesco. Su trabajo empieza sobre la fachada de su taller, sobre el cual dibujó formas de colores que completó con mosaicos. A los vecinos de la calle les gustaba tanto la obra que le pidieron que hiciera lo mismo sobre las fachadas de sus casas. Gracias a la participación financiera de la ciudad de Buenos Aires, de las industrias de mosaico, de la Unesco y de la Escuela de Bellas Artes, este proyecto se pudo concretizar. Hablando con Marino, pudimos entender el impacto de su intervención sobre la calidad de vida de los vecinos. Desde su punto de vista, el principal efecto de su intervención fue de poner en valor las fachadas de los edificios preexistentes. Las fachadas grises, sin vida, volvieron a encontrar interés a los ojos de los habitantes, pero igualmente a los ojos de los turistas que empiezan a alejarse del centro de la cuidad para descubrir los rincones de Barracas. Por otra parte, Marino nos confió que los vecinos de la calle que alquilaban se convirtieron en propietarios. Las casas ganaron en valor por la intervención artística.
70Radio Gráfica : une radio collaborative de quartier
Radio Gráfica nació en 2005 con el deseo de crear un proyecto de comunicación a escala del barrio basado en la colaboración entre vecinos, instituciones y organizaciones. El objectivo era romper los prejuicios y concebir un programa ciudadano. Hasta 2008, Radio Gráfica transmite sin ser reconocida legalmente. El gobierno intentó cerrar la radio el 30 de abril de 2007. En 2009, con un trabajo intenso, el equipo publicó una ley legalizando la emisión de sus ondas de radio. En 2014, Radio Gráfica se declara como “un médio de comunicación de masa, cooperactivo y popular”. La radio barraqueña debe su nombre a su ubicación en una antigua gráfica. El
Radio Gráfica est née en 2005 du souhait de créer un projet de
communication à l’échelle du quartier à partir d’une collaboration entre
voisins, institutions et organisations. L’objectif était de briser les préjugés et
de constituer une émission citoyenne. Jusqu’en 2008, Radio Gráfica émet
sans être reconnue légalement. L’état tenta de fermer la radio le 30 avril
2007. En 2009, par un travail acharné, l’équipe parvient à la publication d’une
loi légalisant la diffusion des ondes radio. En 2014, Radio Gráfica se déclare
être un « média de masse, coopératif, et populaire ».
Le nom Radio Gráfica vient du fait que la radio s’est installée dans les
locaux d’une ancienne imprimerie. Le local de radio était déjà présent
avant l’installation de Radio Gráfica, et était utilisé par les employés de
l’imprimerie. Les lieux ont été réappropriés par les membres de la radio à
travers l’art mural, le tout véhiculé par des messages très politisés.
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Mural du local de Radio Gráfica © Équipe Barracas, 2016
Photo de l’entretien radio © Équipe Barracas, 2016
lugar fue readecuado por los miembros de la radio a través de murales, dónde mensajes de naturalezas muy políticas fueron plasmados.
En el workshop, tuvimos la iniciativa de relacionarmos con la radio para comunicar nuestro trabajo. Obtuvimos 10 minutos de transmisión en la radio el viernes 8 de abril de 2016, en estés minutos esperamos concienciar los habitantes del barrio e invitarlos a participar en la intervención artística a orillas del Riachuelo. El impacto de la intervención se torno’ mas fuerte, nuestro objectivo de reunir los habitantes del barrio a orillas del río en un ambiente festivo con el fin de revitalizar e de re-descubrir la margen del río.
Dans le cadre du workshop, nous avons pris l’initiative de nous mettre
en relation avec cette radio pour communiquer sur notre travail. Nous avons
obtenu 10 minutes d’antenne le vendredi 8 avril 2016, durant lesquelles
nous espérions toucher les habitants du quartier et les inviter à participer
à l’intervention artistique au bord du Riachuelo. Notre objectif étant
de rassembler les habitants du quartier dans un esprit festif afin de faire
redécouvrir les bords du fleuve.
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Intervention artistique symbolique au bord du Riachuelo © Équipe Barracas, 2016
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Le fil conducteur : l’intervention artistique au bord du Riachuelo
Notre démarche artistique a un caractère symbolique. Notre action tenait
surtout à montrer que ce changement n’est pas impossible et que les
habitants de la ville ont déjà les outils pour le mettre en place. Les habitants
de la ville de Buenos Aires pensent que ce qui manque dans ce lieu est
surtout la sécurité, et ils n’arrivent pas non plus à voir le grand potentiel du
Riachuelo qui est caché par la pollution et l’infrastructure.
Le choix du site d’intervention n’a pas été fait au hasard. Il s’agit d’un lieu très
marqué par la présence de deux grands ponts routiers, mais aussi par des
édifices et des constructions industrielles très intéressantes. L’expression
artistique s’articule autour de deux éléments importants. Le premier était de
suivre l’exemple des artistes et des habitants de Buenos Aires qui essayent
de changer l’image de leur ville à travers la couleur et le street art (quelques
exemples sont les espaces en dessous de l’autoroute 9 de Julio et à la
calle Lanín).
C’est pour cette raison que nous avons choisi de peindre le pavé qui se
trouve sur le quai, afin de monter que ce lieu, qui est aujourd’hui anonyme
et exclu de la ville, peut changer son visage et peut assumer son rôle en tant
qu’espace public.
El proceso artístico hecho durante el workshop tenia sobretodo un carácter simbólico. Sabíamos muy bien, que un único cambio no sería suficiente para cambiar la imagen que los habitantes tienen del lugar, nuestra acción consiste en mostrar que el cambio es posible y que los habitantes de la ciudad tienen herramientas suficientes para la realización del proyecto. A través del recorrido sensible y de las entrevistas, constatamos entonces que los porteños piensan que hay un déficit de seguridad y ellos no miran el gran potencial del Riachuelo, que está ocultado por la polución y la infraestructura de la zona.
No elegimos el sitio de intervención por casualidad. Se trata de un lugar marcado por la presencia de dos grandes viaductos, también por predios y construcciones fabriles muy interesantes. Nuestra expresión artística se articula alrededor de dos elementos importantes. El primer seria de seguir el ejemplo de los artistas y habitantes de Buenos Aires que tratan de cambiar la imagen de su ciudad y a través del arte urbano (algunos ejemplos son los espacios debajo de la autopista 9 de Julio y el de la calle Lanín).
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En cours de réalisation © Équipe Barracas, 2016
( . . . ) la mémoire industrielle cohabite désormais avec l’esprit artistique dont les nombreuses interventions ornent l’espace public.Le deuxième élément important était le garde-corps constitué de fils. En arpentant ce lieu nous avons remarqué
l’absence de garde-corps. Les fils jouent un double rôle dans notre intervention : premièrement en tant que limite
physique, deuxièmement en tant que réponse symbolique à l’absence de sécurité que les gens ressentent dans ce lieu.
La construction en fil ne joue pas seulement le rôle de garde-corps, mais prend aussi la forme d’un chemin qui nous guide
depuis la ville pour venir à explorer le Riachuelo et qui finit exactement sur son bord. Elle est ancrée à la fois dans le
tissu urbain de la ville et sur les bords de la rivière. Le but est d’aménager sur les quais des lieux qui appartiennent aux
habitants et à la ville.
Pendant la mise en place de l’intervention, il y a eu des personnes qui sont venus nous demander ce qu’on faisait et qui
se sont intéressés à notre démarche.
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Por esta razón, elegimos de pintar los adoquines ubicados en el borde del Riachuelo, con el fin de mostrar que el lugar, anónimo y segregado de la ciudad, puede cambiar su carácter y asumir su papel como espacio público destinado para los porteños. El segundo elemento de gran consideración de esta expresión artística fue la barandilla construida por hilos coloridos. Andando por el lugar, descubrimos la falta de barandilla, un límite físico entre el paseo y el río, nuestra intervención con hilos tenía dos funciones, la primera es evitar la caída de personas en el recurso fluvial y la segunda de simbolizar la falta de seguridad que las personas sienten en el lugar.
La construcción en hilo no tiene solamente la función de adoquín, mas también la forma de un camino que dirige el peatón a la exploración o descubrimiento del Riachuelo y que acaba exactamente a las orillas del río.Durante la realización de la intervención, algunas personas preguntaron lo que estábamos haciendo y que estaban interesadas por el proceso. A pesar de la realización, presenciamos, en el día siguiente, la destrucción y el lanzamiento del adoquín en el río, lo que, finalmente, comprueba lo que decían ciertas personas en relación a la dificultad de cambio de percepción del lugar.
En cours de réalisation © Équipe Barracas, 2016
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Collage des hypothèses sur l’avenir du quartier © Équipe Barracas, 2016
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Collage des hypothèses sur l’avenir du quartier © Équipe Barracas, 2016
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Le long du Riachuelo © Équipe La Boca, 2016
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Avant notre séjour et dans le cadre du séminaire « Territoires du Sud », nous
avons analysé différents quartiers de Buenos Aires. Grâce à ces travaux,
une réflexion a été amorcé autour des thématiques du workshop et des
quartiers Sud. Sur place, certains d’entre-nous ont choisi le site de la Boca
pour poursuivre l’analyse préparée en France, tandis que d’autres ont été
intrigués par les images projetées lors de la présentation au CPAU.
La première visite dans le quartier nous a permis de nous familiariser avec
l’environnement et découvrir les lieux potentiels d’intervention du workshop.
La thématique principale étant le Riachuelo, nous avons tenté de déceler
dans le quartier de La Boca sa présence et son influence dans le quotidien
des habitants. La proximité du Caminito, rue touristique débouchant sur le
Riachuelo, nous a donné envie d’approfondir le lien que pouvaient entretenir
ces deux entités.
Quel impact sur cette rue touristique mais aussi sur l’ensemble du quartier ?
Antes de nuestra estadía en el cuadro del seminario “Territorios Sur” hemos analizado diferentes barrios de Buenos Aires. Gracias a esos trabajos un proceso de reflexión ha sido empezado alrededor de las diferentes temáticas del workshop y de los barrios del-sur. Ya en el lugar, algunos escogieron el sitio de La Boca para seguir el análisis hecho en Francia, mientras que se despertó la curiosidad de otras personas gracias imágenes proyectadas durante la presentación en el CPAU. La primera visita al barrio nos permitió familiarizarnos con el ambiente del lugar y descubrir los sitios de intervención para el workshop. Siendo el tema central del workshop el Riachuelo, intentamos detectar su presencia y su influencia en el barrio y en la vida cotidiana de los vecinos del lugar. La presencia de una calle turística llamada el Caminito y terminando prácticamente sobre el Riachuelo nos hizo dar ganas de profundizar el vínculo que podían mantener esas dos entidades.
¿Qué impacto tiene el Riachuelo sobre esta calle turística pero también sobre todo el barrio?
Maëliss BAERT / Cristian GARVIA MENDIVIL / Mihaela GRIGORAS / Caroline KLEIN / Salomé MAGNIN-FEYSOT / Pauline TAZELMATI / Diana RODRÍGUEZ.
PEINDRE AVEC LE RIACHUELOLE QUARTIER DE LA BOCA
Le choix de La Boca
Avec l’artiste Guillermo au Caminito © Équipe La Boca, 2016
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Parcours sensible du premier jour © Équipe La Boca, 2016
La Boca es un barrio situado al sur de la Ciudad de Buenos Aires. Es accesible a pie desde San Telmo pasando por el parque Lezama, uno de los pocos grandes espacios verdes del barrio, y punto que marca la entrada al mismo. Grandes construcciones y edificios más modestos fabrican la frontera entre el espacio construido/el espacio público. Una característica remarcable de La Boca son sus aceras. Dada esta situación, se construyeron algunos peldaños entre los desniveles de estas para poder atravesarlas. Existen casi cotidianamente grupos de jóvenes que observan pasar la gente durante horas. El ambiente caracteristico de sus calle participa en el sentimiento de inseguridad y de miedo.La entrada al barrio en bus también es posible. Es en el Caminito que puede sentirse otro tipo de ambiente urbano al
La Boca est un quartier situé au Sud de la ville de Buenos Aires. Il est
accessible à pied depuis San Telmo. La traversée du parc Lezama, seul
espace vert du quartier, marque l’entrée de La Boca. Une caractéristique
remarquable de ce lieu est l’aménagement de ses trottoirs. Dépendants de
l’habitation attenante, ils sont parfois surélevés et reliés entre eux par de
nombreux escaliers. Des groupes de jeunes posés sur ces trottoirs observent
le passage des gens dans la rue. L’ambiance caractéristique de ces rues
populaires participe aux sentiments et préjugés de danger et de peur qui
s’en dégagent. Nous les avons ressentis aussi, dans un premier temps.
Lors de notre deuxième visite, nous avions pris le bus et une autre ambiance
urbaine nous est apparue, plus colorée et plus festive, car les artistes
exposent leurs tableaux dans la rue et les touristes posent aux côtés des
danseurs de tango. Le Caminito, cette rue touristique, reste bornée par
chaque intersection de rue ou par la présence ponctuelle des policiers. De
l’autre côté de cette « frontière touristique », un autre monde se révèle, plus
De la peur à l’inspiration
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Parcours sensible du deuxième jour © Équipe La Boca, 2016
tener esta más color y más vida. Donde los artistas exponen sus obras en plena calle y donde los turistas se toman fotografías junto a los bailarines de tango. Esta calle turística se delimitada por cada intersección de calle por la presencia puntual de policías. Al otro lado de esta “frontera turística”, otro mundo se revela, más real y más pobre. Los conventillos son prueba de ese tejido urbano desigual. Los únicos puntos que se pueden identificar fácilmente en el barrio son la Bombonera (estadio de Boca Jrs) y el puente transbordador Nicolás Avellaneda. El Caminito se termina sobre un paseo con vista al Riachuelo, uno de los ríos más contaminados en el mundo y cuyas riberas son poco valoradas. A pesar de que la cercanía al Riachuelo de museos como el de la Fundación Proa, el Museo Benito Quinela Martin, hospitales o escuelas sirven a dinamizar el barrio, este da la espalda a su propio potencial como posible vector de aceptación más desarrollado en el barrio.
authentique et plus pauvre. Les conventillos (habitats populaires organisés
autour d’une cour interne) appartiennent à ce tissu urbain inégal. Des
repères urbains importants de ce quartier sont le stade des Boca Juniors et
le pont Nicolas Avellaneda.
Le Caminito se termine sur une vue du Riachuelo, un des fleuves les plus
pollués au monde dont les berges sont peu mises en valeur dans ce quartier.
Même si la présence de musées (Fundación Proa, Museo Benito Quinquela
Martín), d’un hôpital (Hospital de Odontología Infantil Don Benito Quinquela
Martín) et d’une école (Escuela Técnica Número 31) le long de ce fleuve
participent au dynamisme du quartier, ce dernier tourne le dos au potentiel
du Riachuelo comme possible vecteur d’agrément du quartier.
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Carte de localisation des entretiens © Équipe La Boca, 2016
Découvertes et rencontres.Les rues de La Boca
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Federico est topographe de profession et réalise fréquemment des calculs sur le taux de contamination du Riachuelo. Nous avons pu le rencontrer avenida Regimiento de Patricios. Il nous expliqua les mesures faites par lui et son équipe qui démontrent l’existence dans le Riachuelo, d’une couche de 3 mètres d’épaisseur composée de matériaux dangereux tels que des métaux lourds. D’une autre part, la pollution est présente aujourd’hui dans la presque totalité de la couche supérieure du Riachuelo, causée par les tanneries et les industries chimiques.
Federico es topógrafo de profesión y realiza frecuentemente cálculos sobre la tasa de contaminación del Riachuelo. Nos pudimos encontrar con él en avenida Regimiento de Patricios, después de recabar información en el barrio. En efecto, supimos de él gracias a un vendedor de periódicos cerca al parque Lezama. De acuerdo al trabajo que él y su equipo realizaron, existe una capa de 3 metros de espesor con varios materiales peligrosos como metales pesados. Por otra parte, la contaminación se genera hoy en día casi en su totalidad en la cuenca alta, en las afueras de la ciudad por industrias químicas.
Jorge, inspector d’ACUMAR*, rencontré avenue Almirante Brown, au siège d’ACUMAR à La Boca, nous a beaucoup aidés pour le « passage à l’acte » de notre intervention consistant à peindre sur une toile avec l’eau du Riachuelo. De nombreuses personnes ont tenté de nous en dissuader. En effet, les représentations des habitants au sujet de leur fleuve contribuent à diffuser une vision péjorative sur la qualité de l’eau. Cependant, il nous assura qu’il n’y avait aucun risque avec l’eau se trouvant en superficie. Seuls les résidus présents en profondeur du fleuve sont dangereux.
Jorge E., inspector de ACUMAR* y encontrado en la avenida Almirante Brown, en la sede de ACUMAR de la Boca, nos ayudó bastante para el “pasar al acto” de nuestra intervención que consistio en pintar sobre una tela con agua del Riachuelo. Varias personas intentaron disuadir nuestro emprendimiento por la falsa vision que tienen del agua. Sin embargo, él nos dijo que no existe el más mínimo riesgo de contraer alguna enfermedad al entrar en contacto con el agua de ese lugar. El riesgo aumenta solamente al entrar en contacto con los restos que se encuentran en el lecho del río.
Federico, topographe « Contamination – Danger »
Federico, topógrafo “Contaminación - Peligro”
Jorge, « passage à l’acte – vision erronée »
Jorge, “pasar al acto - falsa visión”
*Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo
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Rencontre et inspiration.La rue colorée du CaminitoGuillermo, « potentiel - Caminito - artiste »
Chaque jour, Guillermo travaille et expose calle Magallanes aux côtés de plusieurs autres artistes du Caminito.Il fut l’un des acteurs les plus importants à nos yeux. Il nous a fortement aidés à nous rendre compte du potentiel de La Boca à travers son expérience et sa vision des choses. Artiste né dans le quartier, il a voyagé à travers le monde pour ses performances artistiques en lien avec le tango. Soucieux de travailler avec son environnement et ses origines, Guillermo eut lui aussi l’idée de peindre avec l’eau du Riachuelo. Empreint de son patrimoine culturel, il ne passa jamais à l’acte en raison de la trop grande peur qu’elle représente aux yeux des habitants.
Guillermo, “potencial - Caminito - artista”
Cada dia, Guillermo trabaja y expone en la calle Magallanes a lado de varios artistas del Caminito. El fue uno de los actores más importantes a nuestro criterio. El nos ayudo de gran manera a darnos cuenta del potencial de La Boca a través de su experiencia y de su visión de las cosas. Artista nacido en La Boca, él recorrió el mundo para mostrar sus performances artísticas que reúnen pintura y tango al mismo tiempo. Preocupado de trabajar en relación con su entorno y sus orígenes, Guillermo tuvo igualmente la idea de pintar con el agua del Riachuelo. Huella de sus patrimonio cultural, nunca paso al acto por culpa del gran miedo que ella representa frente a los porteños.
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Croquis fait lors de l’entretien © Équipe La Boca, 2016
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Comment revaloriser le camino de sirga (chemin de halage) à l’échelle de
La Boca en utilisant l’art comme moyen de réappropriation ?
Le camino de sirga présent sur les berges du fleuve du Riachuelo, représente
une zone de transformations très importante pour la Ville de Buenos Aires.
Dès notre arrivée, cette relation avec le fleuve nous a semblé en cohésion
très forte avec le projet du camino de sirga réalisé par ACUMAR. Notre
problématique s’est centrée autour du thème du fleuve du Riachuelo et de
sa relation avec la ville.
Nous avions pensé qu’il y avait une forte relation directe entre le Riachuelo
et la ville. Pourtant, lorsque nous avons atteint la zone la plus proche du
fleuve, nous nous sommes aperçu d’une rupture.
Pour la comprendre, il a fallu analyser le projet d’ACUMAR portant sur
le camino de sirga. Nous avons remarqué à ce moment-là, que le projet
proposait de partir de la berge en direction de la ville, mais sans jamais
l’atteindre : il existait effectivement une zone de rupture entre la ville et
le fleuve.
Pour répondre à la problématique, notre intention principale a été de créer
une interaction entre la ville et le fleuve à travers l’art, vecteur important du
développement du quartier.
Notre intervention artistique a pour objectif de rassembler artistes, habitants
et passants pour créer une interaction avec le Riachuelo et ainsi revaloriser
le camino de sirga.
Revaloriser le Caminode Sirga par l’art
¿Como revalorizar el camino de sirga a escala de La Boca utilizando el arte como un medio de reapropiación? El camino de sirga presente sobre las riberas del Riachuelo, representa una zona de cambio muy importante para la ciudad de Buenos Aires. Desde nuestra llegada, esta relación con el río nos pareció en cohesión muy fuerte con el proyecto del camino de sirga de la empresa estatal ACUMAR dado que la problemática del workshop estaba centrada alrededor del tema del Riachuelo y de su relación directa o indirecta con la ciudad.
Pensamos que había una fuerte relación directa con el Riachuelo y la ciudad y, sin embargo, cuando llegamos a la zona más cercana al Riachuelo, nos dimos cuenta de la ruptura que existía entre la ciudad y el Riachuelo.
Para entender esa ruptura, fue necesario analizar el proyecto de ACUMAR que había formado la ribera a través del camino de sirga. Remarcamos además, que el proyecto proponía partir desde la ribera con dirección a la ciudad. No obstante, este no tocaba ni afectaba de ninguna manera la ciudad ; existía entonces una zona de ruptura.Nuestra propuesta, que viene de nuestra problemática consistió en ir a buscar la ciudad para llevarla hacia su Riachuelo. Para eso utilizamos un vector importante de desarrollo del barrio de La Boca que es el arte.
Nuestra intervención artística fue realizada sobre la ribera del Riachuelo que da a La Boca junto a los artistas del barrio. Hicimos salir de la ciudad a los artistas para que puedan expresarse en las riberas con el objetivo de reactivar el camino de sirga a escala barrial y utilizando el arte como medio de reapropiación por parte de los artistas y de los vecinos del barrio.
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Analyse du projet d’ACUMAR © Équipe La Boca, 2016
Vue du Riachuelo © Équipe La Boca, 2016
Proposition © Équipe La Boca, 2016
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Pour illustrer notre problématique, nous avons souhaité mettre en place une
expérimentation artistique à la symbolique forte.
Pour cela, il fallait positionner le Riachuelo au cœur de notre intervention.
Il nous apparaissait alors comme une évidence d’utiliser son eau comme
matière première à notre performance.
L’eau, considérée comme du poison par les habitants du quartier, se
transforme alors en un matériau artistique et amène un autre regard par
rapport à la mauvaise image du Riachuelo. Une grande toile blanche de 5
mètres de long, tendue face au Riachuelo, nous semblait être le support le
plus opportun. Ce signal depuis les berges nous permettrait d’interpeller
passants, artistes, touristes et habitants
Para ilustrar nuestra problemática, deseábamos realizar un experimento artististico, simple y puntual con un fuerte simbolismo. Para eso era necesario posicionar el Riachuelo en el corazón de nuestra intervención. De manera que nos pareció evidente utilizar su agua como materia prima. Así, el agua considerada como veneno se vuelve un material artistico y permite cambiar la percepción de la gente con relación al Riachuelo. Sin embargo, nos faltaba todavía el soporte de nuestra intervención. Una gran tela blanca de 5m de largo, tendida cara al Riachuelo nos pareció ser lo mas oportuno. Esta señal desde las riberas nos permitió interpelar a la gente que pasaba por el lugar, a los artistas, turistas y habitantes. Todos fueron invitados a expresar sus sentimientos sobre la tela utilizando el agua del Riachuelo, teñida de diferentes colores (rojo, amarillo, verde, azul, negro) y según diferentes tipos de proyecciones (botellas agujereadas, vasos plásticos, vaporizadores).
Colorer le Riachuelo
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Mélange de l’eau du Riachuelo à de la teinture © Équipe La Boca, 2016
Performance © Équipe La Boca, 2016
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Peindre avec le Riachuelo. Projeter nos idées
Para comenzar la intervención era necesario dar el ejemplo y llamar la atención de los espectadores. Para eso invitamos a Guillermo, un artista del Caminito, a imaginar el Riachuelo de sus sueños.
Por la ubicación del soporte y la intervención del artista, un interés se desarrolló alrededor de la intervención y nos permitió hacer participar a los transeúntes y de volver la intervención interactiva.
La intervención puntual que efectuamos nos permitió constatar que los transeúntes estaban dispuestos a participar a la posible transformación del barrio, si fueran solicitados. También es imaginable crear una continuidad que va desde el Caminito y sus alrededores con las riberas
Pour attirer les spectateurs, nous avons invité Guillermo, l’artiste interviewé,
à imaginer le Riachuelo de ses rêves. Il avait alors à disposition l’eau
du Riachuelo, teintée de différentes couleurs (rouge, jaune, vert, bleu,
noir) et différents moyens de projections (bouteilles percées, gobelets,
vaporisateurs).
Par le biais du support mis en place et l’intervention de l’artiste, un intérêt
s’est développé autour de la performance et nous a permis d’avoir une
intervention interactive en faisant participer les passants.
L’intervention ponctuelle que nous avons effectuée nous a permis de
constater que les passants étaient prêts à participer au changement possible
du quartier, s’ils étaient sollicités. Aussi il est imaginable de créer une
continuité du Caminito et de ses environs vers les berges du Riachuelo et
ainsi de reconnecter le quartier au fleuve, unifiant et fluidifiant l’espace.
Afin de ne pas brouiller la lecture de la première intervention artistique,
Performance © Équipe La Boca, 2016
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del Riachuelo y asi reconectar el barrio con el río y unificar fluidificado el espacio. La tela se llenó rápidamente de tal manera que decidimos parar para no afectar a la expresión que ella desprendía. Una tela nueva fue puesta para poder seguir con el proceso artístico. Viendo la reacción positiva de la gente, nos preguntamos porqué el Riachuelo era finalmente tan desvalorizado. Decidimos realizar un mapa con los elementos clave del paisaje, las sensaciones y las impresiones a lo largo del paseo. De este mapa salio la idea de un probable proyecto que daría el valor que el Riachuelo y sus habitantes merecen.
nous avons décidé de réitérer l’expérience sur une seconde toile. En réalisant
la facilité avec laquelle les personnes acceptaient de manipuler l’eau du
Riachuelo, nous nous sommes interrogés sur l’origine de la peur que ce fleuve
inspirait. Cette peur est-elle toujours d’actualité, est-elle pertinente ?
Imaginaire du Riachuelo du futur © Équipe La Boca, 2016
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Un avenir coloréDespués de la intervención y el análisis que pudimos realizar, imaginamos lo que podría ser una continuación a largo plazo de tal revalorización del camino de sirga. De tal manera, imaginamos una espacio colorido, una prolongación de la ciudad hacia el Riachuelo del barrio de La Boca.
Suite à l’intervention et à l’analyse que nous avons pu en faire, nous
avons imaginé ce que pourrait être la suite sur le long terme d’une telle
revalorisation du camino de sirga. Nous avons esquissé un espace coloré,
prolongement de la ville à l’image du quartier de La Boca.
Imaginaire du Riachuelo du futur © Équipe La Boca, 2016
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Le Riachuelo à Barracas © Équipe Riachuelo, 2016
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LE RIACHUELOUN MUR IMMATERIEL
Un vaste territoire délaisséNotre terrain d’étude s’étend sur près de 5 km d’Est en Ouest le long du
Riachuelo. D’un côté, les quartiers de Barracas et de La Boca de la ville
de Buenos Aires, de l’autre la municipalité de Avellaneda. Bien entendu,
le terrain d’étude ne se limitait pas aux rives mais englobait les abords des
quartiers alentours. Notre investigation s’est donc enrichie, en plus, de
promenades et de visites au coeur des quartiers.
Deux parcours nous ont permis de repérer et d’expérimenter la vie au sein
de ces zones urbaines du Sud, au gré de rencontres et de découvertes
de multiples lieux significatifs : édifices remarquables, quartiers, vestiges
industriels et interventions artistiques, qui nous ont permis de dresser
une cartographie et de nous projeter au sein de cette zone frontière, où
cohabitent habitants et nature, art et pauvreté, anciennes industries et
nouvelles activités. Le premier parcours nous a amené à longer le quartier
de La Boca, jusqu’à l’embouchure de la rivière. Le second nous a fait
traverser les rues de Barracas, de la gare de Constitución au Riachuelo ; puis
quelques rues de Avellaneda et la rive Sud de la rivière jusqu’au pont Nicolás
Avellaneda, où nous sommes passés à proximité du quartier Villa Tranquila.
Ces différentes promenades ont été ponctuées d’entrevues avec des
acteurs locaux qui ont tous un impact sur le paysage, qu’ils soient artistes ou
simples habitants. On peut notamment citer les artistes Alfredo et Marino ;
Susana et Silvina, employées du centre culturel La Usina ; les bénévoles de
Avellaneda dont Marcela ; Roberto, employé d’une station de traitement
des eaux et enfin Juan et Yolanda, qui vivent chacun d’un côté de l’avenue
Hipólito Yrigoyen.
Nuestra área de estudio se extiende unos 5 km a lo largo del Riachuelo. De un lado, los barrios de Barracas y La Boca de la ciudad de Buenos Aires, y del otro, el municipio de Avellaneda. Entendemos que el área de estudio no se limita a los márgenes del río, sino que engloba las proximidades de los barrios contiguos, por lo que la investigación se ha enriquecido, además, con el recorrido y la visita al centro de los barrios de La Boca, Barracas y Avellaneda. Gracias a los encuentros con los actores y el recorrido de los barrios, hemos descubierto dichas áreas urbanas. Edificios remarcables, barrios difíciles, vestigios industriales e intervenciones artísticas, nos han permitido cartografiar el territorio e impregnarnos de la vida de esta zona fronteriza. Bordeamos el barrio de La Boca hasta la desembocadura del río ; atravesamos las calles de Barracas, parte de Avellaneda y la orilla sur del río hasta el puente Nicolás Avellaneda, acercándonos a los puntos más sensibles como Villa Tranquila. Estos paseos han estado marcados por entrevistas con actores locales, artistas renombrados, empleados de instituciones culturales y ambientales, voluntarias y vecinos, todos en relación con el Riachuelo.
Ana ASENSIO RODRIGUEZ / Maëlle CABORDERIE / Maxime DUQUET / Emilie FROELICHMaria GARCIA GONZALES / Juliette POCHARD / Leandro PRIVITERA / Gabriela ZEN
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Pollution autour du Riachuelo © Équipe Riachuelo, 2016
Como podemos ver en el plano, el Riachuelo produce un nefasto impacto en los barrios contiguos. El Riachuelo, uno de los ríos más contaminados del mundo, transmite esta imagen de insalubridad a las calles circundantes. Como respuesta, los barrios de Barracas, La Boca y el municipio de Avellaneda, dan la espalda y se cierran a él. Únicamente las villas e industrias se sitúan al borde del río, lo que incrementa su contaminación, ya que son grupos sin ningún tipo de concienciación ambiental. La asociación ACUMAR intenta rehabilitar el Riachuelo, pero por el momento se limita a acciones puntuales que no permiten recuperar la relación de los habitantes con el río.
Le Riachuelo a un impact néfaste sur les quartiers qui le bordent (cf. carte
ci-dessus). Cours d’eau pollué, il diffuse cette impression d’insalubrité aux
rues environnantes. En retour, les quartiers de Barracas, de La Boca et la
municipalité de Avellaneda tournent le dos au fleuve. Seules des villas et
des industries sont construites en bordure du cours d’eau. La population
du reste du quartier n’a donc pas de lien direct avec le Riachuelo. Cela
renforce la pollution du site. Les habitants des villas ne semblent pas
avoir conscience de l’importance du fleuve. De nombreux déchets flottent
dans ce fleuve historiquement déjà pollué par les industries chimiques.
Pour pallier à cela, un organisme gouvernemental, ACUMAR, tente de
réhabiliter les rives du Riachuelo. Mais son travail reste ponctuel : la
conférence de Melinda MALDONADO et les entretiens menés nous
permettent d’affirmer que l’ACUMAR ne remet pas en cause le fond du
problème. Les rares aménagements des rives n’ont pas permis de modifier le
rapport que les habitants entretiennent avec l’eau.
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Art urbain © Équipe Riachuelo, 2016
A pesar de las duras condiciones de vida en estas zonas de la ciudad, los vecinos buscan expresarse y cambiar la imagen de sus barrios a través del arte urbano. Hemos encontrado numerosas intervenciones artística, procedentes de iniciativas populares, de asociaciones barriales y de grupos de artistas concienciados en mejorar los problemas cotidiano de los vecinos. Entre estas acciones destacan las realizadas por el centro cultural La Usina, el grupo Bumbaó y el mural reconocido como el más grande del mundo del artista Alfredo, que se realizó gracias a la voluntad de los vecinos de continuar una iniciativa gubernamental. Además, han ido apareciendo pequeñas intervenciones más individualizadas.
Malgré les dures conditions de vie dans ce secteur de la ville, les habitants du
quartier cherchent à s’exprimer et à changer son image à travers l’art urbain.
Nous avons pu remarquer de nombreuses interventions artistiques résultant
d’initiatives citoyennes, réalisées par des associations de quartier et des
collectifs qui se focalisent sur l’amélioration du quotidien des habitants
du quartier.
Parmi ces actions, nous pouvons noter plus particulièrement celles réalisées
par le centre culturel La Usina, par le collectif Bumbaó et la fresque de
l’artiste Alfredo, considérée en 2015 comme la plus grande fresque du
monde. Cette dernière émanait d’une initiative du gouvernement de la ville
de Buenos Aires, mais son envergure est surtout due, selon l’artiste, à une
volonté des riverains à étendre ce projet, inspiré des peintures de Quinquela
Martin, fameux artiste de La Boca. À cela s’ajoute un nombre croissant de
petites interventions individuelles.
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Concentration de points d’intérêt © Équipe Riachuelo, 2016
Nous avons pensé qu’il était important de ne pas seulement étudier le Riachuelo
en suivant son axe, mais de manière perpendiculaire, en le traversant depuis
le quartier de Barracas jusqu’à la municipalité de Avellaneda. Sur cet axe,
nous avons rencontré plusieurs éléments qui ont révélé un grand potentiel,
tant pour régénérer les quartiers que pour redynamiser le Riachuelo. Ces
éléments sont autant le fruit d’interventions gouvernementales à travers
des projets à grande échelle (Centre Métropolitain du Design de Barracas,
Université de Avellaneda, réhabilitation d’une ancienne usine en faculté
du Climat), que d’initiatives locales qui tentent de résoudre les problèmes
quotidiens des habitants, comme les problèmes d’hygiène et d’éducation.
Ainsi, de chaque côté du Riachuelo, ont lieu des interventions artistiques qui
créent des relations et offrent en même temps la possibilité de trouver un
moyen d’expression afin d’attirer l’attention sur les besoins de chacun.
Consideramos importante no sólo estudiar el eje del Riachuelo, sino también el perpendicular, que atraviesa desde el barrio de Barracas, hasta el municipio de Avellaneda. En este eje hemos encontrado numerosos elementos que nos revelan un gran potencial, tanto como para regenerar los barrios, como para redinamizar el Riachuelo. Estos elementos parten tanto del plano gubernamental, donde se proponen proyectos a gran escala (Centro Metropolitano de Diseño de Barracas, Universidad de Avellaneda, rehabilitación de antigua fábrica como Facultad del Medioambiente), como de iniciativas barriales que intentan resolver los problemas cotidianos de los habitantes, entre los que se dan graves problemas de higiene y educación.
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Parcours des entretiens © Équipe Riachuelo, 2016
Asimismo en ambos márgenes del Riachuelo, se dan numerosas intervenciones artísticas que ponen en relación y al mismo nivel a todos los actores, incluyendo a los ciudadanos, que encuentran en el arte un medio de expresión y de llamada de atención sobre sus necesidades. Gracias al trabajo de campo y al encuentro con los diferentes actores, nos damos cuenta de que hay una falta de comunicación entre ellos, que hace que a pesar del gran potencial y los esfuerzos por ambas partes, las numerosas iniciativas no sean tan exitosas como cabría esperar. En dicho eje transversal, el Riachuelo juega un papel importante, como divisor entre dos barrios que históricamente han tenido una identidad común, en vez de potenciarla y servir como foco de actividad.
Grâce à l’étude de terrain et aux différentes rencontres avec les acteurs
locaux, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait un manque de
communication, ce qui fait que, malgré le grand potentiel et les forces de
chaque partie, les nombreuses initiatives n’ont pas eu le succès espéré. Le
long de cet axe transversal, le Riachuelo provoque la division entre deux
quartiers qui possèdent une identité historique commune, au lieu de les
réunir et de servir de foyer d’activité.
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Centre Culturel La Usina, Barracas © Équipe Riachuelo, 2016
L’art comme outil urbain et social
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“Nos basamos en la integración a través del arte”Le Centre Culturel La Usina est né grâce à l’initiative des bénévoles et intégré dans le programme Cultura en Barrios. Il accueille des ateliers gratuits pour les habitants de Barracas et, du fait de sa proximité, de la Villa 21-24.Les plus demandés concernent la formation en vue d’un travail : orfèvrerie, jardinage, cuisine… Le but de ce centre est d’intégrer les gens à travers l’art, grâce notamment à des ateliers de céramique et de peinture. Ces actions se répercutent sur l’ensemble du quartier par des fresques murales.
“La única forma de cuidarse es que la gente esté en la calle”Malgré l’action bénéfique du centre, il est souvent l’objet de vols. Cela traduit le sentiment d’insécurité dans le quartier. À cause de la peur, tout le monde rentre chez soi et les rues sont désertes à partir de 18 heures. Le manque d’activités dans les rues n’incite pas les gens à vivre le quartier, malgré la présence d’équipements tels que le CMD (Centro Metropolitano de Diseño) qui concerne une autre population que celle du quartier. Il y a une réel besoin de rendre la rue aux habitants. Bien que le Riachuelo soit juste à côté, les gens ignorent le thème de l’eau, hormis ceux qui vivent à proximité immédiate. Il est source de maladies et d’insalubrité. Cependant, les gens n’ont pas conscience des problèmes engendrés.
“Enseñamos a los niños a convivir, compartir y la importancia del entorno en el que viven” En intervenant chaque mercredi dans un quartier difficile de Avellaneda, Marcela et ses amis tentent de donner aux enfants défavorisés une raison de sortir de chez eux et de s’intéresser aux autres. Entre lectures, activités de plein air et goûter en commun, les enfants peuvent profiter de loisirs sous l’œil vigilant de Marcela.
“El Riachuelo es un murallon sin ladrillo”Pour Roberto, qui travaille en contact direct avec le fleuve, le Riachuelo est perçu comme une frontière, une « muraille sans brique » selon ses mots. Il reste cependant positif par rapport aux démarches institutionnelles comme l’université de l’Environnement. À ce propos, il fait référence à l’université d’Avellaneda construite il y a une dizaine d’année. Une fois que l’on en fini avec «la peur du vide», un changement est selon lui possible. Sur le campus, on peut maintenant se promener tranquillement, même en fin de journée, ce qui n’est pas le cas dans d’autres quartiers.
Susana, coordinatrice du centre culturel La Usina
Marcela, bénévole à La Cuadra Pavón
Roberto, employé d’une station d’assainissement
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Alfredo, né de père psychiatre et de mère peintre, aime concevoir ses fresques comme des « miroirs urbains ». Communiquer avec les alentours et sublimer certains événements urbains lui permet selon lui de mettre de côté la recherche de l’originalité et son histoire personnelle afin de toucher les usagers de la ville quelque soit leur classe sociale. Ainsi, qu’elles soient abstraites, réalistes ou caricaturales - ce par quoi il a commencé sa pratique artistique éclectique - ses œuvres sont bien souvent inspirées par les gens du quartier. À travers ces portrait de riverains, Alfredo cherche à donner de la visibilité à ceux qui pourraient se sentir délaissés. Cet aspect ressort particulièrement du discours de l’artiste qui plus tard nous lancera : « l’art est communication ».
Selon lui, la politique est un fait social extrêmement présent en Argentine et les rues sont « sur-saturées » de messages à but politique. À ce propos, il s’est même donné une règle : si un mur est occupé par l’un de ces tags ou d’une publicité, il se donne le droit de la recouvrir d’une image à son avis plus sociale et poétique.
En juin 2013, Alfredo commence cependant à peindre la fresque du Riachuelo, commandée par le gouvernement de la ville. Elle est destinée à rendre hommage à Benito Quinquela Martin, artiste de La Boca qui peigna un grand nombre de paysages du fleuve. Ces derniers sont caractérisés par une atmosphère industrielle, une abondance d’embarcations et des personnages souvent réduits à des silhouettes.
Avant de réaliser la fresque au bord du Riachuelo, il connaissait le quartier comme une zone dangereuse et squattée. En effet, quelques habitats informels sont installés à seulement cinq mètres de l’œuvre. Néanmoins, lui qui explique se faire des amis facilement, aimait à dialoguer - parfois autour d’une bière - avec le voisinage qui lui demanda vite d’étendre la fresque à toute la façade sur le fleuve puis dans la rue perpendiculaire. L’œuvre, le précise l’artiste, reste toutefois une peinture solitaire, exécutée par lui-seul, sans participation des voisins.
Alfredo, muraliste urbain
“No soy muy creyente en la politica en sí”
“No me molesta trabajar para la ciudad
si puedo hacer lo que quiero”
“No venía ni Dios acá”
“Soy un militante del arte urbano”
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La calle Lanín, sous le soleil automnal, révèle les couleurs de ses murs. Ornées de mosaïques et couvertes de multiples teintes, les maisons semblent comme une collection d’objets d’art. Cependant, comme l’explique l’artiste qui a toujours vécu dans cette rue, aucune d’elles n’a de valeur, mais la valeur est dans l’ensemble. Cette longue intervention au cœur du quartier de Barracas, qui se présente comme une lente mutation de la rue, révèle le potentiel de patrimonialisation que revêt l’art dans certains quartiers. À la suite du travail de Marino, la rue est devenue galerie à ciel ouvert et les habitants ont commencé à modifier l’intérieur de leurs habitations, jusque-là peu considéré.
Comme le souligne l’artiste, le quartier de Barracas souffre d’un manque de population, du moins dans les rues traditionnelles. D’après lui, la moitié de la population vit dans l’habitat défavorisé et dix pour cent autour de celle-ci. Très pauvres et concentrés dans une zone insalubre, les habitants n’utilisent pas les rues et le quartier a été peu à peu délaissé. C’est selon l’artiste le plus grand malheur de Barracas. Autrefois actif par son rôle industriel et son statut ouvrier, le quartier semble aujourd’hui déserté et vide.
Cette idée que le quartier est désert s’explique en partie par le manque d’équipements attrayants pour les habitants et par la mauvaise image qu’il renvoie. La ville de Buenos Aires, en installant au cœur de Barracas le Centre Métropolitain de Design, a tenté de faire évoluer les choses. Mais l’espace urbain reste le plus grand frein à la vie de quartier. En effet, comme le déplore Marino, il est impossible de se promener de nuit dans la rue du fait de l’absence d’éclairage public qui, comme le décrit l’artiste, fait disparaître la ville. Le long du Riachuelo, deux rives se font face dans l’obscurité. Selon lui, si l’on éclaire les deux berges, elles seront unies et le lien entre Buenos Aires et sa périphérie naîtra.
Marino, peintre, artiste plasticien, enseignant
“No tiene población”
“A las ocho desaparece la ciudad”
“Ninguna casa tiene valor, sino el conjunto”
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Une intervention comme moteur de changement : más allá del RiachueloNotre intervention peut se décliner en deux phases. Dans un premier temps,
nous avons voulu révéler les rives du Riachuelo et montrer que cette rivière
doit changer de statut. Actuellement vécue comme une frontière entre
la ville et la périphérie, elle se doit de redevenir un lien entre ces deux
parties. Nous avons voulu représenter ce dernier de manière immatérielle
en peignant des empreintes de pas sur le sol en direction de la rivière,
invitant à regarder de l’autre côté du Riachuelo. Outre ce geste artistique,
nous avons cherché à avoir une action plus importante et plus utile. Fort
de nos rencontres, nous avons cherché à mettre en relation des artistes
locaux reconnus avec des habitants et des bénévoles de Avellaneda, afin
qu’ils puissent ensemble prendre possession de l’espace urbain par le biais
d’interventions de grande ampleur (fresques, installations...) et donner envie
aux habitants de Buenos Aires de tourner leur regard vers le Sud pour les
inviter à franchir le Riachuelo.
Nuestra intervención puede dividirse en dos fases : pretendemos revelar las dos orillas del Riachuelo y mostrar que el estatus de este río debe cambiar. Actualmente supone una frontera entre la ciudad y la periferia, cuando debería convertirse en un vínculo entre estas dos partes. Hemos querido representar este vínculo de una manera inmaterial, pintando huellas de pasos en el suelo, que se dirigen hacia el río y que llevan a mirar al otro lado del río. Por otra parte, hemos buscado una acción más importante y fructífera que una pequeña intervención artística. Gracias a las reuniones que habíamos tenido, intentamos poner en contacto a artistas reconocidos con los habitantes y los voluntarios de Avellaneda, para que así puedan dar un poco de color a algunas de las partes más olvidadas de la ciudad y hacer desviar la mirada de los habitantes de Buenos Aires hacia el sur, y comenzar a cruzar el Riachuelo.
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Intervention artistique du groupe © Équipe Riachuelo, 2016
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Les quartiers longeant le Riachuelo souffrent de problèmes qui amplifient
les phénomènes de marginalisation et de pauvreté. Que ce soit à Barracas
ou à Avellaneda, selon les témoignages récoltés, le fleuve est vu comme
une frontière qui divise la ville de Buenos Aires et sa périphérie Sud. Les
quartiers étudiés ont révélé leurs faiblesses ; tout d’abord, un manque
d’interactions flagrant entre les habitants des deux rives du Riachuelo et,
à plus petite échelle, entre les résidents d’un même quartier. La pollution
liée aux industries présentes continue d’impacter l’eau et le sol. De ce
fait, personne n’a de rapport avec l’eau, hormis les populations des zones
d’habitat informel. Enfin, un dépeuplement de ces quartiers est en cours,
comme en témoigne la démographie de Barracas.
Cependant des actions sont entreprises pour tenter d’améliorer cette
situation. Qu’elles soient gouvernementales ou l’œuvre de bénévoles
et d’habitants de ces quartiers, ces différentes démarches visent à
améliorer la vie des habitants et l’image que renvoient les rives du
Riachuelo. Elles se traduisent à différentes échelles : la réhabilitation
d’anciens édifices à valeur patrimoniale afin de réactiver l’économie et
la culture locale, la recherche d’une identité locale par le biais de l’art
urbain pour attirer l’attention et contribuer à la patrimonialisation des
quartiers et enfin la mise en place par la municipalité, d’une politique
de mixité de populations et d’usages pour revaloriser les quartiers sud.
Toutes ces intentions existent mais restent globales et ne semblent
pas concerner les habitants.
Les projets déjà réalisés ne répondent pas aux besoins premiers des
populations locales et n’ont pas de réelle cohérence. Nous pensons qu’il
serait donc utile de réfléchir à un projet plus ancré dans son territoire, qui
servirait à la fois les intérêts de la métropole de Buenos Aires et la vie des
habitants des rives du Riachuelo. En travaillant sur la dépollution du fleuve,
projet qui se développe selon un axe longitudinal, il serait alors possible
de rayonner transversalement et d’étendre les effets positifs d’une telle
opération sur les zones environnantes.
De Barracas à Avellaneda, par-delà le Riachuelo
Los barrios entorno al Riachuelo sufren problemas que agravan los fenómenos de marginación y pobreza. Tanto en Barracas como en Avellaneda, se ve el Riachuelo como una nefasta frontera que divide la ciudad de Buenos Aires de su periferia sur. Se aprecia, por una parte, una flagrante falta de interacción entre los vecinos de las dos orillas del Riachuelo e incluso, a una escala más cercana, entre vecinos de un mismo barrio ; y por otra parte, los problemas de contaminación relacionados con las industrias a lo largo del río, que siguen afectando al agua y al suelo. Por esta razón, nadie tiene relación con el agua, excepto por la población de los asentamientos precarios. Como consecuencia, hay una gran despoblación en estos barrios como muestra la demografía de Barracas.
No obstante, se han tomado ciertas medidas que intentan de mejorar esta situación. Bien sean gubernamentales u obra de voluntarios y vecinos, estas iniciativas contribuyen a cambiar la imagen que transmiten las orillas del Riachuelo. Se manifiestan a diferentes escalas : la rehabilitación de antiguos edificios con valor patrimonial tiene como objetivo de reactivar la economía y la cultura local ; mientras que el arte urbano busca una identidad de los barrios y promueve su patrimonialización. Con ello, se busca llegar al establecimiento de una diversidad de usos y población para, así, revalorizar estos barrios del sur. Gran parte de estas intenciones ya existe, pero, por el momento, de una forma demasiado global, pareciendo involucrar poco a los vecinos : los proyectos realizados no se corresponden a las necesidades primarias de la población local y no tienen mucha coherencia.
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Durant ce workshop, nous avons cherché à créer une relation entre des
artistes influents de la capitale argentine et les bénévoles des quartiers
défavorisés, l’objectif étant de fabriquer une passerelle immatérielle entre
Barracas et Avellaneda, entre Buenos Aires et la périphérie Sud. Des artistes
reconnus tels que Alfredo et Marino ont témoigné un réel intérêt pour cette
démarche, de même que les habitants des zones précaires. Pour beaucoup,
il est encore possible que le Riachuelo ne soit plus une limite, mais un lien.
Avec un regard neuf et loin de tous les préjugés, nous avons voulu contribuer
à la redynamisation et la reconquête du fleuve.
Pensamos que sería útil reflexionar sobre un proyecto más arraigado en el territorio, que una los intereses de la metrópolis de Buenos Aires y la vida de los vecinos de las orillas del Riachuelo. El proyecto de descontaminación del río se desarrolla únicamente a lo largo de su eje longitudinal, mientras que sería posible que tuviera una expansión transversal y ampliar los efectos positivos de tal operación en las zonas de alrededor.
Durante este workshop, hemos intentado establecer una relación entre artistas porteños influyentes (Alfredo y Marino) y voluntarios de barrios precarios, teniendo como objetivo crear una pasarela inmaterial entre Barracas y Avellaneda. Tanto los artistas como los vecinos, han manifestado un verdadero interés por nuestra iniciativa. Para muchos, todavía es posible que el río deje de ser un límite y se convierta en un vínculo entre las dos orillas. Con una mirada nueva y sin perjuicios, hemos querido contribuir a dinamizar y así reconquistar el río.
Au long du Riachuelo © Équipe Riachuelo, 2016
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Workshop 2 : "Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art"
Plaza la Vuelta de Obligado, à l’ouest de Constitución © V. Ziegler, 2016
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COMPLEXITÉ, DÉTOUR, ENGAGEMENT
Espaces d’une grande complexité socio-historique, les quartiers Sud de
Buenos Aires concentrent des enjeux politiques et des transformations
urbaines et sociales. Nous explorons ce territoire en mettant en
exergue des changements par les acteurs, leurs contradictions et les
appropriations, parfois conflictuelles, de l’espace public.
Le long du Riachuelo, nous constatons les ségrégations urbaines qui
caractérisent la capitale argentine depuis sa naissance. Ici, la séparation
et la stigmatisation jalonnent nos parcours. Si parfois des citoyens
se protègent de la rue, cette dernière est libre, créatrice et créative.
Abandonnée par les pouvoirs publics, elle est regardée par les habitants
de Buenos Aires comme source de tous les dangers imaginables. Des
espaces en friche sont occupés par des groupes sociaux constitués
en bonne partie par des migrants pauvres des pays voisins. Force de
travail indispensable et non légalisée, ils sont rejetés vers les interstices
urbains.
D’une part, les pouvoirs publics sont parmi les responsables de la
stigmatisation de ces groupes, d’autre part les étudiants rencontrent de
nombreuses associations, des structures para-publiques, des groupes
de citoyens qui sont fortement impliqués dans une amélioration et
une prise en charge des plus défavorisés. De plus, les manifestations
de la culture populaire, coproduites et mises en avant par des artistes,
jalonnent nos explorations. En visitant Barracas, nous assistons à
une murga (danse et chant populaire). Des artistes, présents à cette
manifestation, peignent des murales sur un bâtiment privé qui leur
en avait donné l’accord. Une radio de quartier, présente aussi, relaye
l’information. Pendant le workshop, les étudiants rencontrent plusieurs
fois l’artiste Alfredo qui coproduit des murales avec des résidents des
quartiers défavorisés. Je m’entretiens avec l’artiste Julián, auteur de
films documentaires sur le Riachuelo : son implication pour rendre plus
complexes les images de ces lieux stigmatisés est évidente.
Tout au long du workshop, les méthodes des sciences sociales sont
fortement mises en avant. L’observation et l’immersion nourrissent la
première étape pour arriver à une meilleure connaissance des espaces
Barbara MOROVICH
Complejidad, desvío, COMPROMISO
Los barrios del sur de Buenos Aires, de gran complejidad socio-histórica, concentran los problemas políticos y las trans-formaciones urbanas y sociales. Exploramos el territorio poniendo de manifiesto los cambios realizados por los actores, sus contradicciones y las apropiaciones, en ocasiones conflictivas, del espacio público.
A lo largo del Riachuelo, constatamos las segregaciones urbanas que caracterizan la capital argentina desde su nacimiento. La división y la estigmatización marcaron nuestro recorrido. Si bien los ciudadanos a veces se protegen de la calle, ésta es libre, creadora y creativa. Abandonada por los poderes públicos, es vista por los habitantes de Buenos Aires como una fuente de todos los peligros imaginables. Los espacios en desuso son ocupados por grupos sociales constituidos en buena parte por inmigrantes más desfavorecidos de los países vecinos. Siendo la mano de obra de un trabajo indispensable y no regularizado, son expulsados a los intersticios urbanos.
Mientras que los poderes públicos se encuentran entre los responsables de la estigmatización de estos grupos, los estudiantes se reunieron con numerosas asociaciones, organizaciones parapúblicas, grupos de vecinos, todos ellos fuertemente implicados en una mejora y atención de los más desfavorecidos. Además, las manifestaciones de la cultura popular, coproducidas y puestas en evidencia por artistas, caracterizaron nuestras exploraciones. Durante la visita a Barracas, asistimos a una murga (baile y canto popular), mientras que ciertos artistas realizaban un mural en un edificio privado, previa autorización de los propietarios. Una emisora de radio local presente, retransmitió también la información. Durante el workshop, los estudiantes se reunieron varias veces con el artista
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traversés. L’analyse des marques et des signes qui émergent
conduit ensuite à une enquête plus poussée, grâce à la
rencontre avec les acteurs. Ce détour par les méthodes des
sciences sociales n’est pas toujours simple pour des étudiants
en école d’architecture. Il permet néanmoins de brouiller une
pensée qui s’oriente, parfois un peu trop rapidement, vers
le geste projectuel. Dans le workshop, nous cherchons à
déconstruire des évidences par des interrogations situées.
Cette démarche amène les étudiants à rester à l’extérieur de
l’atelier. Leur action ne vient pas par le projet architectural
mais par l’engagement physique dans les lieux, à côté des
personnes ou des groupes, et par le détour de l’art. Ils
étudient des formes participatives d’art et, au même temps,
ils en sont acteurs. Cette posture assumée est symbolisée
par les performances artistiques qu’ils accomplissent sur le
terrain. Ils font, et en faisant, ils regardent aussi l’impact de
leur action sur des sites stigmatisés, leurs images, les projets
actuels, passés et futurs. Quel pouvoir d’anticipation l’art
possède-t-il ?
La stigmatisation des espaces traversés par le Riachuelo est
très importante. Elle est en grande partie engendrée par ce
cours d’eau, source d’imaginaires négatifs tout au long des
siècles. Par sa présence, le Riachuelo sépare. Cette blessure
du territoire est vécue comme une rupture, la distance et la
proximité par rapport à l’eau classifie socialement : les plus
pauvres habitent ses berges et sont stigmatisés aussi par leur
proximité avec cette eau sale et contaminée. Les discours en
relation au développement durable cherchent, depuis des
décennies, à impulser des changements. L’art est-il à même
de les accompagner ? En faveur de quels imaginaires ? Pour
quel type de changement urbain ? Autant d’interrogations
pour des recherches futures.
Alfredo, quien realiza murales con residentes de los barrios desfavorecidos. Mantuve una entrevista con el artista Julián, autor de varias películas-documental sobre el Riachuelo : es evidente su implicación para mostrar una visión más compleja de estos lugares estigmatizados.
La metodología de las ciencias sociales está muy presente a lo largo del workshop. Con el fin de lograr un mejor conocimiento de los espacios recorridos, la primera etapa del taller es la observación y la inmersión en el lugar. El análisis que surge a raíz de esta primera etapa conduce a una posterior investigación más avanzada, gracias al encuentro con los actores. Este desvío a través de los métodos de trabajo de las ciencias sociales no siempre resulta ser sencillo para los estudiantes de arquitectura. Sin embargo permite esbozar un pensamiento que se orienta, a veces demasiado rápido, hacia un ejercicio proyectual. Se trata de deconstruir las evidencias mediante interrogaciones dirigidas. Este procedimiento lleva a los alumnos a trabajar fuera de los talleres. Sus acciones no son dirigidas por el proyecto arquitectural sino por el compromiso físico en los espacios de acción, junto con ciudadanos o grupos y a través del arte. Los estudiantes estudian asimilan el arte participativo y al mismo tiempo son actores. Esta postura se simboliza por las performances artísticas llevadas a cabo sobre el terreno. Actúan, y actuando observan el problema el impacto de sus acciones en los emplazamientos estigmatizados, sus imágenes, los proyectos actuales, pasados y futuros. ¿Qué capacidad de anticipación tiene el arte?
La estigmatización de los espacios atravesados por el Riachuelo es muy importante y, en gran parte, engendrada por él, creando una imagen negativa a través de los siglos. Con su presencia, el Riachuelo separa ; esta brecha en el territorio se vive como una ruptura. La distancia y la proximidad con respecto al agua clasifican socialmente : los más desfavorecidos viven en sus márgenes y están estigmatizados además por su cercanía a esta agua sucia y contaminada. El discurso sobre desarrollo sostenible busca, desde las últimas décadas, impulsar un cambio. ¿Puede el arte acompañar este cambio? ¿A favor de qué idearios? ¿Por qué tipo de cambio urbano? Todas estas cuestiones se plantean para futuras investigaciones.
111Rue à La Boca © V. Ziegler, 2016
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BROUILLARD SUR LE RIACHUELO*
L’avenir incertain des quartiers sud de Buenos AiresLa question de l’avenir des territoires abandonnés par l’industrie est
complexe. Comment innover dans une situation de crise ? Comment
répondre à des enjeux multiples – économiques, écologiques, urbains,
patrimoniales et sociaux ? Un projet de développement sur ce type
de territoire doit tenir compte de tous ces aspects sur un temps long.
Ceci implique de réunir des acteurs très différents – qui ont des intérêts
et des points de vue souvent divergents – et de définir un espace et
un processus de négociation afin de construire une vision partagée du
développement et un consensus large sur le(s) projet(s) à mettre en
place. Est-ce impossible ? Non, mais la situation étudiée et rencontrée
dans les quartiers et communes le long du Riachuelo présente des
difficultés bien particulières.
La cuestión del futuro de los terrenos abandonados por las industrias es compleja. ¿Cómo innovar en una situación de crisis? ¿Cómo responder a múltiples desafíos : económicos, ecológicos, urbanos, patrimoniales y sociales? Un proyecto de desarrollo de este tipo de terreno debe tener en cuenta todos estos aspectos a la vez durante un amplio periodo de tiempo. Esto plantea la cuestión de reunir a las diversas partes involucradas – con intereses y criterios en su mayor parte divergentes –, de definir un espacio y un proceso de negociación para llegar a un punto de vista compartido del desarrollo y un largo consenso de los proyectos a implantar. ¿Es imposible? No. Sin embargo, la situación estudiada y percibida en los barrios y comunas a lo largo del Riachuelo presentan una serie de dificultes bastante particulares.
Volker ZIEGLER
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Puente transbordador & Puente N. Avellaneda, La Boca © V. Ziegler, 2016
El Coloso de Avellaneda (A. Marmo, 2013), Barracas © V. Ziegler, 2016
114Pour une culture de projet partagée
Un primer problema que se materializó a través de las conferencias del workshop, es la carencia de una instancia intercomunal que trate el tema del urbanismo o desarrollo urbano a la escala de la metrópolis, del Gran Buenos Aires, un nivel intermedio entre la Ciudad Autónoma de Buenos Aires (CABA) y la provincia epónima. Y, en efecto, el organismo público ACUMAR (Autoridad de Cuenca Matanza-Riachuelo), cuyos objetivos son altamente elogiables, ya que reagrupan desde 2006 la CABA y catorce comunas de la provincia alrededor de un proyecto de mejora ambiental y de equipamiento infraestructural del cauce de los ríos Riachuelo y Matanza (2200 km2 con una red hidrográfica de 64 km de largo), no puede reemplazar esta instancia.
Un premier problème qui s’est cristallisé à travers les
conférences du workshop est le manque d’une instance
intercommunale compétente en matière d’urbanisme ou développement
urbain à l’échelle de la métropole du Gran Buenos Aires, l’échelon
intermédiaire entre la Ville de Buenos Aires (Ciudad Autónoma de Buenos
Aires, CABA) et la province éponyme. En effet, l’organisme public ACUMAR
(Autoridad de Cuenca Matanza Riachuelo) dont les objectifs sont fort
louables puisqu’il qui regroupe depuis 2006 la CABA et 14 communes
de la province autour d’un projet d’amélioration environnementale et
d’équipement infrastructurel du bassin des rivières Riachuelo et Matanza
– 2200 km2 avec un réseau hydrographique de 64 km de long – ne peut pas
remplacer cette instance.
Étant lui-même partie prenante, il ne peut pas non plus jouer ce rôle
fédérateur manquant entre le projet environnemental et infrastructurel
Riachuelo-Matanza et les projets portés par les différents acteurs présents
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Siendo él mismo parte interesada, no puede tampoco desempeñar el papel unificador que falta entre el proyecto ambiental e infraestructural Riachuelo-Matanza y los proyectos llevados por los diferentes actores presentes en el sector, y, especialmente, los destinados a acciones sociales o artísticas en los barrios del sur de Buenos Aires.
De esta forma, incluso si el programa de ACUMAR conlleva un componente patrimonial, dirigido sobre todo hacia la herencia industrial, además de una inversión socio-educativa que trata la sensibilización de los ciudadanos y organismos sociales en los valores y buenas prácticas ambientales ; su acción queda confinada a una zona de separación de 35 metros de largo que separa el río-cloaca y los barrios industriales ribereños.
sur le secteur, en particulier les acteurs investis dans les actions sociales ou
artistiques dans les quartiers sud de Buenos Aires.
Ainsi, même si l’action d’ACUMAR comporte un volet patrimonial,
axé notamment sur l’héritage bâti de l’époque industrielle, ainsi qu’un
investissement socio-éducatif, portant sur la sensibilisation des « citoyens » et
« organismes sociaux » aux valeurs et bonnes pratiques environnementales,
elle reste confinée à une zone de tampon de 35 mètres de large entre la
rivière-égout et les quartiers industriels riverains.
Camino de Sirga, Parque Patricios © V. Ziegler, 2016
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Pour des raisons de communication, ACUMAR appelle la bande linéaire
qu’elle prend en charge camino de la sirga, image complaisante d’un chemin
de halage qui n’a jamais vraiment existé. En même temps, le Riachuelo souffre
réellement d’un problème d’image. Non seulement elle est mauvaise pour la
majorité des Porteños – qui ont l’air de mal le connaître et encore moins s’y
arrêter – elle n’est pas non plus corrigée par les pratiques urbaines.
En effet, selon les témoignages récoltés, les bords de la rivière ne semblent
pas être un lieu de pratiques quotidiennes pour les habitants des quartiers
sud mis à l’étude pendant le workshop, d’où le sentiment d’insécurité
ressenti en dehors des horaires de travail. Ceci peut s’expliquer en partie par
l’éloignement relatif des secteurs habités qui ne donnent jamais directement
sur la rivière mais se trouvent à distance, derrière une bande épaisse de
cuadras délaissées ou investies par l’industrie et d’autres activités – sauf
au quartier de La Boca. Mais là aussi, nous avons pu constater qu’en réalité
l’animation urbaine (et touristique) ne se trouve pas au bord de la rivière,
sur les quais surélevés, mais sur les trottoirs opposés de la rue qui longe le
Riachuelo et dans les ruelles adjacentes.
Comment les berges du Riachuelo, zone de marges et zone marginalisée,
peuvent-elles être appropriés en tant qu’espaces publics si les quartiers
d’habitat sont éloignés et la rivière elle-même polluée ? Les interventions
que les quatre groupes de travail ont proposées lors du workshop ont porté
sur une première action en cette direction : retrouver, révéler et réinvestir
les berges du Riachuelo.
Le Riachuelo, images et pratiques en marge
Por razones de comunicación, ACUMAR llama a la banda lineal de la que se hace cargo, ”camino de sirga”, representación condescendiente de un espacio que nunca ha existido realmente. Al mismo tiempo, el Riachuelo sufre realmente de un problema de imagen. No sólo la imagen que se tiene del Riachuelo es mala para la mayoría de los porteños (quienes parece que no lo conocen bien y que ni siquiera se han parado a ello), sino que además no se intenta corregir.
Consecuentemente, los márgenes del río no parecen ser un lugar concurrido habitualmente por los habitantes de los barrios del sur ; despertando un sentimiento de inseguridad fuera del horario laboral. Esto puede explicarse en parte por la lejanía relativa de los sectores residenciales que, directamente, no dan jamás al río sino que están separados por la espesa banda de cuadras abandonadas y deterioradas por la industria y otras actividades, salvo en el barrio de La Boca. Aún así, allí también pudimos comprobar que, en realidad, la animación urbana y turística no se encuentra a orillas del río, sobre los muelles realzados ; sino sobre las aceras opuestas de la calle que va a lo largo de Riachuelo y en los callejones adyacentes.
¿Cómo las orillas del Riachuelo, zona de márgenes y marginada, pueden ser adaptadas como espacios públicos si los sectores residenciales están alejados y el río a su vez contaminado? Las intervenciones que los cuatro grupos de trabajo propusieron en el momento del taller se dirigieron en esta dirección : reencontrar, revelar y reinvertir las orillas de Riachuelo.
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Buenos Aires est une ville d’art, elle s’est proclamée « ville du design ». Tout
au long du workshop, elle s’est surtout montrée comme une ville pleine
d’initiatives artistiques « alternatives », d’œuvres collaboratives, des murales,
d’arts de la rue etc.
Parfois, il nous a semblé que ces initiatives artistiques étaient comme des
« plantes pionnières » dans les quartiers abandonnées par les pouvoirs
publics et les programmes d’accès à l’emploi pour les habitants. Des plantes
pionnières qui par leur action et leur présence mettent sous les feux de la
rampe ces quartiers oubliés, révélant les potentiels d’un cadre bâti délaissé
mais à forte valeur patrimoniale. Elles précèdent ainsi la reconquête des
quartiers Sud par la main publique et les investisseurs privés que leurs
actions ont attirés. En fin de compte, elles sont obligées de céder la place,
lorsque les loyers augmentent, à un art reconnu montré dans des lieux plus
formels, comme le Centro de Diseño à Barracas ou l’Usina de Arte et la
Fundación Proa à La Boca.
Est-ce que ces institutions accueillent aussi des artistes locaux dont les
œuvres ne sont pas directement commercialisables ? De même, une
cohabitation entre les habitants plus anciens et les nouveaux résidents
des cuadras réhabilitées restera-t-elle possible, sachant que, d’un côté, la
patrimonialisation du cadre bâti augmente la valeur de la propriété de 15 à
40 %, et de l’autre, seuls 20 % des habitants de La Boca sont propriétaires de
leurs logements ? Ces questions de fond méritent sans doute une étude plus
poussée que celle que nous avons pu mener lors du séminaire et pendant le
workshop sur place.
* COBIÁN J. C., CADÍCAMO E., 1937. Niebla del Riachuelo,
www.todotango.com/musica/tema/54/Niebla-del-Riachuelo/
Art, patrimoine… et économie ?
Buenos Aires es una ciudad de arte, ha sido proclamada “ciudad del diseño”. A lo largo del taller se ha mostrado como una ciudad llena de iniciativas artísticas «alternativas», obras colaborativas de murales, de arte callejero, etc. A veces tenemos la sensación de que estas iniciativas artísticas son “plantas pioneras” en los barrios abandonados por las autoridades públicas y los programas de acceso al empleo para los habitantes. Plantas pioneras que por sus acciones y su presencia realzan estos barrios olvidados, revelando los potenciales de una zona edificada abandonada pero con un fuerte valor patrimonial. De esta forma, anticipan una reconquista de los barrios del sur por parte del poder público y los inversores privados que son atraídos por sus acciones. A fin de cuentas, cuando los alquileres suben, están obligadas a ceder su sitio, a un arte reconocido mostrado en los lugares más formales, como el Centro de Diseño a Barracas o la Usina de Arte y la Fundación Proa a La Boca. ¿Acaso estas instituciones acogen igualmente a artistas locales cuyas obras no son directamente comercializables? ¿Será a su vez posible la convivencia entre los habitantes más antiguos y los nuevos residentes de las cuadras rehabilitadas, sabiendo, por un lado, que la patrimonialización de las zonas urbanizadas aumenta el valor de la propiedad entre 15 y 40%, y por otra parte que solo el 20% de los habitantes de La Boca son propietarios de su vivienda? Estas preguntas sustanciales merecen sin duda un estudio más detallado que el que hemos podido llevar a cabo a lo largo del seminario y durante el taller in situ.
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WORKSHOP 1 - 2015« Mémoires urbaines : processus, acteurs, projets »
Coordination : Barbara MOROVICH (ENSAS, direction scientifique), Guillermo CRISTOFANI (CPAU / UBA-FADU, organisation générale).
Équipe pédagogique : Mariela CORBELLINI (architecte UNLP-FAU), Guillermo CRISTOFANI (architecte et doctorant UBA-FADU), Silvia FARJE (architecte UNT-FAU), Javier FERNANDEZ-CASTRO (architecte UBA-FADU), Fanny LOPEZ (historienne de l’art ENSAS), Barbara MOROVICH (anthropologue ENSAS), Carlos PISONI (architecte UBA-FADU).
Conférences : Silvia FARJE (architecte UNT-FAU), Javier FERNANDEZ-CASTRO (architecte UBA-FADU), Barbara MOROVICH (anthropologue ENSAS), Carlos PISONI (architecte UBA-FADU).
Équipe étudiante : Santiago BARRA, Yordanka CHOLAKOVA. Anthony DELP, Clarisse DELAPORTE, Diane DIEMERT, Eva FEUILLARD, Guillermina FRANGI, Andrea GÓMEZ RUIZ, Félix GUILLOUX, Mathias HENRY, Borja HERRERO PEREZ, Florencia KLIGMAN, Ketsia LAUBER, Mathilde LEFÈVRE, Carine MARIN, Magali MESSER, Mikhalis MONTARNIER, Ramiro MONTERO, Ricardo ORTIZ, Ludivine PASERO, Apolline ROMAN, Maria Paloma SANCHEZ, Micaela SANSON, Maria SAVA, Cécile SCHAFFROTH, Nuno SILVA, Sarah TAPISSIER, Ekin TUNC, Santiago TRIVINO VAN ARCKEN, Antoine TRUONG-HUU-KHA-RUFER, Thomas TSIRLIGKANIS.
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WORKSHOP 2 - 2016« Parcourant le Riachuelo : mémoires, transformations urbaines et art »Coordination : Barbara MOROVICH (ENSAS, direction scientifique), Guillermo CRISTOFANI (CPAU / UBA-FADU, organisation générale).
Équipe pédagogique : Mariela CORBELLINI (architecte UNLP-FAU), Guillermo CRISTOFANI (architecte et doctorant UBA-FADU), Guillermina FRANGI (architecte UBA-FADU, ENSAS), Barbara MOROVICH (anthropologue ENSAS), Carlos PISONI (architecte UBA-FADU), Anke VRIJS (artiste INSA), Volker ZIEGLER (architecte-urbaniste ENSAS).
Conférences : Margarita CHARRIÈRE (architecte UBA-FADU, Dir. Observatorio Metropolitano CPAU), Silvia FARJE (architecte UNT-FAU), Silvia GARRIDO (architecte UNT-FAU), Melinda MALDONALDO (avocate et doctorante UCSF-FDCP), Marcela SAN MARTIN (UBA-FCS).
Équipe étudiante : Ana ASENSIO RODRIGUEZ, Angel BADILLO ALMAZO, Maëliss BAERT, Maëlle CABORDERIE, Floriane CAFFART, Santiago CAÑETE SÁNCHEZ, Maxime DUQUET, Cécile ELBEL, Emilie FROELICH, Maria GARCIA GONZALES, Cristian GARVIA MENDIVIL, Dalmiro GIOBELLINA, Mihaela GRIGORAS, Adrianna GRZESICZAK, Caroline KLEIN, Salomé MAGNIN-FEYSOT, Aspassia MITROPAPA-DANOUSSI, Juliette POCHARD, Leandro PRIVITERA, Diana RODRÍGUEZ, Michael SOUZA DE AQUINO, Rodolfo TALQUENCA, Pauline TAZELMATI, Gabriela ZEN.
Interroger le changement urbain, un partenariat pluridisciplinaireStrasbourg- Buenos Aires 2013 - 2016ENSAS École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg FADU Facultad de Arquitectura, Diseño y Urbanismo de l’Université de Buenos Aires
Direction de l’ouvrage : Barbara MOROVICHCoordination générale : Barbara MOROVICH, Volker ZIEGLERConception graphique et maquette : Angel BADILLO ALMAZO et ENSASTraductions : Ana ASENSIO RODRIGUEZ, Santiago CAÑETE SÁNCHEZ
ISBN 978-2-9066-92-25-1
Image de couverture : Buenos Aires © V. Ziegler, 2016