8
Le présent recueil est le fruit d’une collecte de données sur les pratiques environnemen- tales mises en œuvre dans le cadre du projet Éducation pour l’emploi (ÉPE). C’est un document qui rassemble les diverses expériences pratiques menées par les treize (13) établissements de formation technique et professionnelle (Ets) au Sénégal associés au projet ÉPE. Il vise à rendre compte de ce qui s’est fait en matière de prise en compte de l’environnement dans ces éta- blissements et à mettre à la disposition de tous, agents du ministère chargés de la forma- tion professionnelle et tech- nique et personnel administra- tif, enseignants et apprenants des établissements de forma- tion, un outil de référence pour la poursuite et la consoli- dation des pratiques environ- nementales. Le présent recueil com- prend : Un rappel des considérations environnementales, d’une part dans le contexte mon- dial et sénégalais et, d’autre part, dans la politique de l’ACDI et dans le cadre du projet ÉPE; Un résumé de l’objectif et du déroulement de l’atelier de collecte des pratiques exemplaires; La liste des pratiques exem- plaires en cours et en gesta- tion dans les Ets; Les leçons apprises de l’ate- lier; Des recommandations à desti- nation du Ministère, des éta- blissements et du Réseau des établissements de formation professionnelle du Sénégal (REFOPS). Introduction Contexte mondial La lutte contre les effets du changement climatique, la préservation des ressources aquatiques, la réduc- tion de la pollution de l’air et des sols, l’amélioration des réseaux d’assainissement et d’épuration des eaux usées ainsi que la lutte contre l’habitat insalubre figurent parmi les grands défis à relever au cours du millénaire. L’intégration des préoccupations envi- ronnementales dans les plans sectoriels, l’application concrète et rapide des textes juridiques en faveur de l’environnement et l'affectation de moyens financiers importants pour remédier à cer- taines dégradations sont les principales me- sures à prendre pour atteindre l’objec- tif OMD 7 : « Assurer un environnement durable ». « Assurer un environnement durable… c’est intégrer les principes du développement du- rable dans les politiques et programmes natio- naux et inverser la tendance actuelle à la dé- perdition des ressources naturelles ». Objectifs du millénaire pour le développe- ment (OMD) - Objectif no 7 Contexte sénégalais et politiques environnementales de l’ACDI 2 Projet Éducation pour l’emploi 3 Atelier de collecte de données 4 Applications sur le terrain 5 Recommandations et conclusions 8 Dans ce numéro : Recueil sur les bonnes pratiques environnementales ÉDUCATION POUR L’EMPLOI Bulletin no 2 Juillet 2013

Introduction - Colleges and Institutes Canada · d’une collecte de données sur les pratiques environnemen-tales mises en œuvre dans le ... concrète et rapide des textes juridiques

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Le présent recueil est le fruit

d’une collecte de données sur

les pratiques environnemen-

tales mises en œuvre dans le

cadre du projet Éducation

pour l’emploi (ÉPE). C’est un

document qui rassemble les

diverses expériences pratiques

menées par les treize (13)

établissements de formation

technique et professionnelle

(Ets) au Sénégal associés au

projet ÉPE. Il vise à rendre

compte de ce qui s’est fait en

matière de prise en compte de

l’environnement dans ces éta-

blissements et à mettre à la

disposition de tous, agents du

ministère chargés de la forma-

tion professionnelle et tech-

nique et personnel administra-

tif, enseignants et apprenants

des établissements de forma-

tion, un outil de référence

pour la poursuite et la consoli-

dation des pratiques environ-

nementales.

Le présent recueil com-

prend :

Un rappel des considérations

environnementales, d’une

part dans le contexte mon-

dial et sénégalais et, d’autre

part, dans la politique de

l’ACDI et dans le cadre du

projet ÉPE;

Un résumé de l’objectif et

du déroulement de l’atelier

de collecte des pratiques

exemplaires;

La liste des pratiques exem-

plaires en cours et en gesta-

tion dans les Ets;

Les leçons apprises de l’ate-

lier;

Des recommandations à desti-

nation du Ministère, des éta-

blissements et du Réseau des

établissements de formation

professionnelle du Sénégal

(REFOPS).

Introduction

Contexte mondial

La lutte contre les effets du changement climatique,

la préservation des ressources aquatiques, la réduc-

tion de la pollution de l’air et des sols, l’amélioration

des réseaux d’assainissement et d’épuration des eaux

usées ainsi que la lutte contre l’habitat insalubre

figurent parmi les grands défis à relever au cours du

millénaire. L’intégration des préoccupations envi-

ronnementales dans les plans sectoriels, l’application

concrète et rapide des textes juridiques en faveur de

l’environnement et l'affectation de moyens

financiers importants pour remédier à cer-

taines dégradations sont les principales me-

sures à prendre pour atteindre l’objec-

tif OMD 7 : « Assurer un environnement

durable ».

« Assurer un environnement durable… c’est

intégrer les principes du développement du-

rable dans les politiques et programmes natio-

naux et inverser la tendance actuelle à la dé-

perdition des ressources naturelles ».

Objectifs du millénaire pour le développe-

ment (OMD) - Objectif no 7

Contexte sénégalais et politiques

environnementales de l’ACDI

2

Projet Éducation pour l’emploi 3

Atelier de collecte de données 4

Applications sur le terrain 5

Recommandations et conclusions 8

Dans ce numéro :

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Bulletin no 2

Juillet 2013

Prise en compte de l’environnement

dans le contexte sénégalais

Au Sénégal, le gouvernement a choisi

de souscrire à l’ensemble des accords

multilatéraux relatifs à l’environne-

ment. Dès 1997, le pays s’est doté d’un

Plan National d’Action pour l’Environ-

nement (PNAE), adopté en conseil in-

terministériel. Depuis lors, à ce cadre

stratégique global ont été ajoutés des

textes juridiques nouveaux ou réactua-

lisés (code forestier, code de la chasse

et de la protection de la faune, code de

l’eau), des plans d’action spécifiques

(lutte contre la désertification, conser-

vation de la biodiversité, protection de

la couche d’ozone, changements clima-

tiques, déchets dangereux) et des docu-

ments de stratégies sectorielles (forêts,

élevage, protection des cours d’eau et

conservation du littoral, gestion des

ressources aquatiques, assainissement,

gestion durable de la faune). Récem-

ment, la volonté de mettre en œuvre

une politique de développement du-

rable s’est traduite par l’adoption de la

Loi 2001-01 du 15 janvier 2001 por-

tant ??? (Il manque quelque chose.)

Code de l’environnement et son décret

d’application (n° 2001-282 du 12 avril

2001). Les autorités semblent mieux

prendre en compte les suggestions por-

tant sur l’augmentation et la formation

des ressources humaines et une meil-

leure affectation de ces dernières. Tous

ces éléments représentent les fonde-

ments des documents actuels de poli-

tique environnementale (DPES, Lettre

de politique sectorielle, CDMST).

Le ministère chargé de la formation

professionnelle et technique a, quant à

lui, demandé aux établissements de

formation d’assumer pleinement leur

rôle de premier plan en s’assurant que

les futurs employés ac-

quièrent compétences et

connaissances pour la

protection de l’environ-

nement et la gestion res-

ponsable des ressources.

Dans cette foulée, le

projet ÉPE, projet d’ap-

pui à la réforme de l’en-

seignement technique et

de la formation profes-

sionnelle, mis en œuvre

par l’Association des

collèges communau-

taires du Canada (ACCC) en partena-

riat avec le Ministère de l’Enseigne-

ment technique et de la Formation pro-

fessionnelle et financé par l’Agence

canadienne de développement interna-

tional (ACDI), a retenu l’environne-

ment comme axe transversal devant

faire partie de toutes les composantes

du projet. En tant que projet de forma-

tion de futurs entrepreneurs, le projet

ÉPE ne pouvait se mettre en marge de

cette dynamique mondiale et sénéga-

laise.

La mission de l’ACDI est de « soutenir

le développement durable dans les pays

en développement afin de réduire la

pauvreté et de rendre le monde plus

sûr, plus juste et plus prospère ». Cette

mission se matérialise dans le contexte

de l’atteinte des objectifs du Millénaire

pour le développement (OMD) dont

plusieurs sont intimement liés à l’envi-

ronnement.

La politique environnementale de l'AC-

DI en matière de développement du-

rable (ACDI, 1992) a pour objectif

d’aider les pays en développement à

parvenir à un développement durable

respectueux de l’environnement en

appuyant les efforts visant à :

accroître chez les gouvernements, les

organisations et les collectivités des

pays en développement les capacités

institutionnelles, technologiques et en

ressources humaines nécessaires à la

planification et à la mise en œuvre des

politiques, des programmes et des acti-

vités de développement écologiquement

viables;

aider les pays en développement à con-

tribuer efficacement au règlement des

problèmes environnementaux mon-

diaux et régionaux, tout en atteignant

leurs objectifs de développement.

La Politique stipule aussi que des considé-

rations environnementales seront intégrées

à toutes les activités de l’ACDI – poli-

tiques, programmes et projets – et à la

prise de décisions.

Au Sénégal, cette politique est appliquée

dans le plan d’action environnemental du

Cadre de coopération et de partenariat par

deux (2) objectifs spécifiques :

Page 2

Contexte sénégalais

Politique environnementale de l’ACDI

R E CU EI L S UR LES B ONN ES PRA TI QUES E NVIR ONNEM E NTA LE S

l’amélioration du niveau d’intégra-

tion des considérations en matière

d’environnement pour un dévelop-

pement durable dans le cadre poli-

tique et institutionnel du Sénégal :

(Document de Politique Écono-

mique et Sociale (DPES), ex- Docu-

ment de Stratégie de Réduction de la

Pauvreté (DSRP), Stratégie de

Croissance Accélérée (SCA), lettres

de politiques sectorielles, pro-

grammes de développement, Cadre

de Dépenses Sectorielles à Moyen

Terme (CDSMT);

l’amélioration de l’efficacité des

interventions de l’équipe du Pro-

gramme bilatéral du Sénégal en ma-

tière d’environnement pour un dé-

veloppement durable (formation,

renforcement des capacités, réseau-

tage).

B U LLET I N NO 2

L’ÉPE contribue à la réduction de la

pauvreté grâce à un appui au développe-

ment du secteur privé par l’entremise de

la formation de la main-d’œuvre et l’ap-

pui aux microentreprises.

La finalité du projet est de contribuer à

la mise en œuvre de la stratégie natio-

nale de lutte contre la pauvreté et de la

stratégie de croissance accélérée en

créant les conditions favorisant l’accès à

l’emploi et l’accroissement de la pro-

ductivité. Plus précisément, son but est

de contribuer à la mise à disposition de

ressources humaines qualifiées et adé-

quates au regard des besoins des em-

ployeurs et de l’employabilité des popu-

lations.

Le projet s’exécute à trois niveaux pour

garantir l’atteinte de résultats durables :

au niveau ministériel par un appui

aux réformes des politiques liées à

l’adéquation formation-emploi;

au niveau institutionnel par un trans-

fert et une adaptation des pro-

grammes selon l’approche par com-

pétences (APC) ainsi que la mise en

place de services de formation en lien

avec le marché de l’emploi au sein du

secteur privé formel et informel;

au niveau des réseaux d’intervenants

grâce à un appui au transfert et au

partage des savoirs, des expériences

et des outils déjà expérimentés.

En tant qu’initiative de renforcement des

capacités, l’ÉPE offre une excellente

occasion de sensibiliser et de former les

institutions ciblées sur l’identification

des liens entre pauvreté et environne-

ment en intégrant cet aspect dans les

programmes de formation et dans les

pratiques des établissements et en déve-

loppant chez les jeunes des comporte-

ments environnementalistes.

Ce faisant, les acteurs se doivent d’inté-

grer les principes environnementaux

pour atteindre les résultats suivants :

-Adoption d’un modèle adapté et spéci-

fique d’évaluation, de révision et d’éla-

boration de programmes selon l’APC, y

compris des normes quant à l’égalité

entre les sexes et l’environnement;

-Compréhension renforcée des enjeux

environnementaux et application des

pratiques exemplaires dans les pro-

grammes;

-Développement ou révision de nou-

veaux programmes (courts ou longs) en

utilisant l’APC afin de répondre aux

besoins de l’industrie ou des travail-

leurs autonomes dans les secteurs ci-

blés. Les programmes tiennent compte

des dimensions égalité entre les sexes

et environnement.

Dans sa mise en œuvre, le projet ÉPE a

tenté dans le cadre de ses activités de

concevoir et de mettre en place des

programmes et des activités durables

du point de vue environnemental qui

tiennent compte de la loi sénégalaise

relative à l’environnement au sein de

treize établissements de formation tech-

nique et professionnelle. Ces derniers

étaient appuyés de collèges canadiens

(liste en annexe) se trouvant dans une

situation spéciale au sein de leur com-

munauté. À titre de source de compé-

tences et de connaissances techniques

de la main-d’œuvre actuelle et future,

les treize établissements sénégalais

peuvent veiller à ce que leurs diplômés

acquièrent les connaissances pour pro-

mouvoir la protection et l’amélioration

environnementales ainsi que la gestion

responsable des ressources. En outre, à

titre d’établissements axés sur la com-

munauté qui ont des liens avec l’indus-

trie et les employeurs locaux, ils peu-

vent aider à développer des pratiques

environnementales.

Page 3

Projet Éducation pour l’emploi

Établissements de FPT associés à l’ÉPE Collèges canadiens partenaires Programmes de BT ou de BTS par compétences

développés dans le cadre du projet ÉPE Lycée Commercial El Hadji Abdoulaye Niasse (LCEAN) Kaolack

Cégep de Trois-Rivières BTS en froid-climatisation-plomberie

Lycée Technique Industriel et Minier Kédougou

Cégep de Sherbrooke BTS en électromécanique

Centre de Formation Professionnelle et Tech-nique Sénégal/Japon (CFTP-S/J)

Cégep de l’Outaouais et Collège Édouard-Montpetit

BTS en entretien des installations du bâtiment

Lycée Technique Cheikh Ahmadou Bamba (LTAB) Diourbel

Cégep Marie-Victorin et Cégep de Trois-Rivières

BTS en architecture et design d’intérieur

Lycée Technique Emilie Badiane (LTEB) Bignona

University of Guelph, Collège d’Alfred et Cégep de Sherbrooke

BTS en conduite et gestion d’une exploitation agricole

Centre d’Enseignement et de Développement Technique / Sénégal Inde (CEDT "LE G15")

Cégep Limoilou BTS en géomatique

Lycée d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (LETFP Thiès)

Cégep Montmorency BTS en génie civil

Institution Ste-Jeanne d'Arc (ISJA) (établissement privé)

Cégep Maisonneuve BTS en hygiène-sécurité-environnement BTS industries agroalimentaires

Centre National de Qualification Professionnelle (CNQP)

Cégep de Trois-Rivières BTS en informatique industrielle et automatisme BTS en maintenance industrielle (GMAO) BTS en productique (CFAO)

Lycée Technique André Peytavin (LTAP/Saint-Louis)

Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu BTS en machinerie agricole

Lycée Seydina Limamoulaye & Institut privé de gestion (IPG)

Cégep de Chicoutimi et Collège communautaire du Nouveau Brunswick

BT en électricité d’installation ??? bâtiment BTS en électricité industrielle

Centre de Formation Professionnelle et Commerciale (CFPC)

Cégep André Laurendeau BTS en gestion de la chaîne d’approvisionnement et logistique BTS en transit douane

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Après trois ans de travail, il s’est avé-

ré intéressant et utile de se pencher sur

les pratiques environnementales mises

en œuvre dans chacun des établisse-

ments qui avaient reçu l’appui d’un

collège canadien pour développer et

offrir un programme de formation pro-

fessionnelle. Pour ce faire, les parties

prenantes du projet ont choisi de tenir

un atelier de partage et de réflexion sur

les pratiques mises en œuvre ou à

mettre en œuvre.

Objectifs de l’atelier :

Enrichir les pratiques des établisse-

ments de formation professionnelle

et technique en matière d’environ-

nement

Objectifs spécifiques :

Partager les bonnes pratiques, les

succès et les difficultés;

Réfléchir à d’autres stratégies

d’amélioration des pratiques envi-

ronnementales.

Résultats attendus :

Élaboration d’un recueil de pra-

tiques environnementales exem-

plaires;

Diffusion du recueil au METFP,

aux établissements du REFOPS et

sur les sites Web du METFP, du

REFOPS et de l’ACCC.

Participants :

Les établissements de formation tech-

nique et professionnelle associés à

l’ÉPE, les membres du REFOPS et des

agents du ministère chargé de la forma-

tion technique et professionnelle ont

participé à l’atelier.

Éléments constitutifs du recueil

Au cours de l’atelier, des initiatives

environnementales de divers types ont

été présentées par les établissements

ÉPE. Elles entrent toutes dans l’une des

trois catégories suivantes :

Initiatives de type projet dont les

activités sont en cours au sein des

divers établissements ÉPE;

Initiatives d’intégration des consi-

dérations environnementales dans

les programmes d’enseignement des

Ets ÉPE;

Projets et idées de projets environ-

nementaux en gestation.

Le présent recueil, tout en présentant

l’ensemble des pratiques exposées par

les participants, met l’accent sur le pre-

mier groupe d’initiatives.

Il importe de souligner que certaines

des pratiques présentées dans le recueil

étaient en cours dans les Ets avant la

mise en œuvre de l’ÉPE, d’autres en-

core sont issues de l’initiative propre

des Ets. Dans ces cas, l’ÉPE n’a permis

qu’une systématisation et un rapportage

de la pratique afin d’en faire profiter

l’ensemble des partenaires appartenant

au REFOPS.

Enfin, les initiatives d’intégration des

considérations environnementales dans

les programmes d’enseignement méri-

tent une attention particulière. Plusieurs

de ces initiatives ont fait l’objet d’un

exposé au cours de l’atelier. De ma-

nière générale, tous les programmes

développés intègrent les questions en-

vironnementales, soit par un ou des

modules spécifiques ou comme élé-

ments de compétences. Nous n’allons

pas dans le cadre de ce recueil énumé-

rer tous ces éléments, car ils sont trop

nombreux mais il semblait

important de mentionner leur existence.

Le lecteur qui souhaite les connaître

peut retrouver tous ces éléments dans

les référentiels de formation de chacun

des programmes.

Page 4

Atelier de collecte de données

R E CU EI L S UR LES B ONN ES PRA TI QUES E NVIR ONNEM E NTA LE S

B U LLET I N NO 2

Ce recueil considère comme « pra-

tiques environnementales exemplaires

» les initiatives qui intègrent gestion

environnementale dans la pratique quo-

tidienne (professionnelle et familiale)

des apprenants. Bien que leur ampleur

et leurs effets puissent varier d’un éta-

blissement à l’autre, les pratiques men-

tionnées ici soulignent les efforts dé-

ployés par les établissements sénégalais

pour bonifier l’environnement biophy-

sique et humain, réduire la consomma-

tion d’énergie et améliorer le milieu

humain et social. Les exemples men-

tionnés visent un partage et une utilisa-

tion faciles par d’autres établissements

sénégalais.

Les initiatives d’intégration des consi-

dérations environnementales dans les

programmes d’enseignement méritent

une attention particulière. Plusieurs

d’entre elles ont fait l’objet d’un expo-

sé au cours de l’atelier. De manière

générale, tous les programmes dévelop-

pés intègrent les questions environne-

mentales, soit par un ou des modules

spécifiques ou comme éléments de

compétences. Ces éléments sont trop

nombreux pour les lister dans le cadre

de ce recueil, mais il semblait impor-

tant de noter leur existence. Le lecteur

intéressé peut retrouver tous ces élé-

ments dans les référentiels de forma-

tion de chacun des programmes.

(Répétition page 4, dernier paragraphe)

Il est nécessaire de souligner que cer-

taines des pratiques présentées dans le

présent recueil étaient en cours dans les

Ets avant la mise en œuvre de l’EPE,

d’autres encore sont issues de l’initia-

tive propre des Ets. Dans ces cas, l’EPE

n’a permis qu’une systématisation et un

rapportage de la pratique afin d’en faire

profiter l’ensemble des partenaires du

REFOPS. (Répétition page 4, avant-

dernier paragraphe)

Parmi les pratiques exposées au cours

de l’atelier, il nous semble important de

mentionner le développement du pro-

gramme de Géomatique, niveau BTS,

au CEDT- G15 car la géomatique reste

un outil référentiel de base indispen-

sable à une meilleure gestion des res-

sources environnementales.

Soulignons aussi que le REFOPS a

signé une Convention de partenariat

avec le Réseau RSE Sénégal

(Responsabilité Sociétale des Entre-

prises) pour la mise en œuvre d’un

dispositif de promotion du développe-

ment durable orienté vers la formation,

le conseil, la recherche et l’informa-

tion, l’éducation et la communication.

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Application sur le terrain É

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Application locale = bénéfice global

Environnement sain

Les affairements pour améliorer la ges-

tion des déchets et des matières recy-

clables se sont multipliés tout au long

du projet. Tous les établissements qui

participent au projet ÉPE on fait instal-

ler des poubelles pour pouvoir mieux

gérer les ordures et améliorer les condi-

tions d’hygiène environnementale aux-

quelles font face les étudiants et le per-

sonnel des établissements. Il est aussi à

noter que les établissements participant

au projet ÉPE ont entrepris des cam-

pagnes internes de sensibilisation auprès

des étudiants pour les conscientiser sur

les problèmes de pollution liés à la mau-

vaise gestion des déchets.

Il ne faut pas oublier les initiatives du

Centre de formation professionnelle et

technique Sénégal-Japon, de l’Institut

privé de gestion et du Centre de forma-

tion professionnelle et commerciale vis-

à-vis de leurs programmes de tri sélectif

et de compostage. Ces derniers visent à

améliorer la gestion des déchets et des

matières recyclables à partir de pro-

grammes de valorisation des déchets,

permettant aux initiés que sont les

étudiants, l’administration des établis-

sements et les communautés environ-

nantes de générer des revenus, tout en

les initiant à l’entrepreneuriat. Il y a

aussi lieu de mentionner le centre de

récupération et de recyclage de fluides

frigorigènes du Centre national de

Qualification professionnelle. Ce pro-

gramme de récupération a des réper-

cussions non seulement sur les étu-

diants et le personnel de l’établisse-

ment, mais aussi sur les populations

avoisinante et l’environnement en gé-

néral puisqu’il contribue à limiter

l’impact des CFC sur la couche

d’ozone.

Reboisement et saine gestion des res-sources agricoles

La faible pluviométrie persistante observée au Sénégal fait en

sorte que le pays est aux prises avec un sérieux accroissement

de la désertification, notamment dans ses régions les plus

sèches. Une telle progression, exacerbée par une mauvaise

gestion des ressources naturelles, telles que les mauvaises

pratiques agricoles, le surpâturage, l’exploitation forestière

abusive, les défrichements massifs et non contrôlés des fo-

rêts, les feux de brousse ou la transhumance et l’avancement

de la population urbaine, affecte négativement les ressources

naturelles et risque de compromettre les bases même d’un

développement durable.

Prenant les informations précitées en compte, le projet ÉPE a

soutenu les initiatives de reboisement local entreprises par

plusieurs établissements sénégalais partenaires du projet. Le

reboisement de certains établissements, tels le Lycée com-

mercial El Hadj Abdoulaye Niasse, le Lycée A. Peytavin, le

Lycée Émile Badiane et le Lycée Cheik Amadou Bamba a

permis de réduire à l’échelle locale l’impact de la chaleur, de

l’érosion des sols et des méfaits de la poussière sur les étu-

diants ainsi que de diminuer les émissions de CO2 dans l’at-

mosphère.

Le Centre d’enseignement et de développement technique

Sénégal-Inde ainsi que le Centre de formation professionnelle

et technique Sénégal-Japon soutiennent aussi des activités

d’amélioration de l’environnement grâce à des initiatives

d’aménagement d’espaces verts.

L’initiative de microjardinage établie par le Lycée Limamou-

laye est à souligner. Celle-ci a pour but de faire naître chez

les participants l’amour de la nature tout en les incitant à par-

ticiper à des activités génératrices de revenus. Une telle acti-

vité organisée par les élèves et professeurs de l’établissement

ne profite pas qu’au lycée mais aussi à la population environ-

nante qui a accès au produits créés par les étudiants. De par

sa vocation agricole, le Lycée Technique Émile Badiane à Bi-

gnona place l’environnement au cœur de tous ses projets inté-

grateurs et incubateurs. Les projets et programmes de l’établis-

sement comprennent des projets de conservation de l’eau, de

conservation et amélioration des sols et de gestion durable des

ressources agricoles. Les projets sont conduits par les étudiants

sous la tutelle des enseignants. Le projet Mini vergers scolaires

est à souligner. Il aide les écoles primaires riveraines au lycée à

créer de petits vergers qui améliorent les conditions microcli-

matiques. En plus de l’empreinte pédagogique positive que

crée cette initiative sur les jeunes élèves, elle leur permet aussi

de se régaler des fruits de leurs propres labeurs.

Gestion de l’énergie

La meilleure gestion de l’énergie et la réduction de l’impact

environnemental est au sein de plusieurs des programmes de

formation offerts par les partenaires du projet ÉPE. Les étu-

diants du Lycée technique industriel et minier de Kédougou,

par exemple, développent des nouvelles technologies par le

biais des projets intégrateurs, notamment un système d’arro-

sage solaire, une expérimentation d’alternateurs pour éoliennes,

un compacteur de canettes d’aluminium et un déchiqueteur de

bouteilles en plastique. Les étudiants développent aussi des

techniques pour récupérer le mercure lié aux pratiques d’orpail-

lage, limitant les effets de ce contaminant sur l’environnement

et la santé humaine. Dans le cadre du programme GLOBE, les

étudiants et enseignants du Lycée de Limamoulaye ont appris

à collecter des données environnementales aux stations clima-

tologiques du Lycée.

Afin de réduire sa consommation d’énergie, le Lycée d’ensei-

gnement technique et de formation professionnelle de Thiès

utilise de l’énergie photovoltaïque ainsi qu’une unité de biogaz

et le Centre national de qualification professionnelle à Dakar a

installé une éolienne sur le terrain du centre de

Page 6

Atelier de collecte de données

R E CU EI L S UR LES B ONN ES PRA TI QUES E NVIR ONNEM E NTA LE S

Application sur le terrain...

B U LLET I N NO 2

formation lui permettant de réduire son

empreinte environnementale. Le

Centre de formation professionnelle et

technique Sénégal-Japon a lui aussi

installé des panneaux solaires afin de

réduire sa consommation d’énergie.

Conscience environnementale Les étudiants d’aujourd’hui sont les

citoyens de demain, et c’est par une

éducation environnementale bien an-

crée que changeront les mentalités vis-

à-vis de la protection de l’environne-

ment et de la conservation des res-

sources naturelles. C’est sur cette base

que les établissements sénégalais ont

mené plusieurs initiatives qui ont pour

fin de développer la conscience envi-

ronnementale des étudiants et popula-

tions locales. Tous les établissements,

par exemple, célèbrent chaque année la

journée de l’environnement le 5 juin,

laquelle vise à sensibiliser les étudiants

aux enjeux environnementaux locaux,

mais aussi à l’échelle globale.

Les étudiants et les enseignants du

Centre de formation professionnelle et

commercial (CFPC) de Dakar travail-

lent en accord avec les écoles pri-

maires avoisinantes pour promouvoir

des actions dites verte au sein des

écoles et de leurs alentours. Les élèves

des écoles primaires sont parrainés par

des étudiants du CFPC pour faire du

reboisement, créer des microjardins, et

collecter des ordures. Ils doivent trou-

ver l’aide financière pour ces projets,

leur permettant ainsi de développer

leur capacité d’entrepreneurs tout en

améliorant leur conscience environne-

mentale.

La création de certains clubs à voca-

tion environnementale, tels que l’Asso-

ciation des amis de la nature par les

étudiants au BTS du Lycée Émile Ba-

diane et le Club d’intégrité et de ci-

toyenneté du Lycée Peytavin ont per-

mis d’augmenter la conscience des

étudiants face à ce sujet. Il faut aussi

Page 7

Application sur le terrain… É

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Atelier de collecte de données

L’atelier de partage a été un moment

fort d’échange d’expériences. Outre les

pratiques collectées, les discussions ont

permis de tirer des leçons importantes

qu’il va falloir capitaliser à l’avenir.

Parmi ces leçons, mentionnons que :

La prise en compte de la dimension

environnementale dans les pro-

grammes et pratiques quotidiennes

des établissements de formation est

réelle et son intérêt augmente de

plus en plus.

Les échanges d’expériences entre

les établissements sénégalais et

canadiens ont été d’un apport pré-

pondérant, comme le démontre le

caractère partagé de la plupart des

pratiques exposées par les partici-

pants à l’atelier.

Il est possible d’instaurer un pro-

gramme minimal de gestion de l’en-

vironnement dans les établissements

de formation. Tous les établisse-

ments ont manifesté un vif intérêt

pour les thématiques hygiène-

sécurité et sûreté environnementales

et une expertise cumulée est déjà en

place (tri sélectif,..).

Plusieurs partenaires potentiels à

l’extérieurs de l’école (comme les

municipalités….) pourraient être

mobilisés pour apporter leur con-

cours à cet aspect de la formation

professionnelle.

L’institutionnalisation de la dé-

marche reste un enjeu fondamental.

Il est en effet ressorti des discus-

sions que le ministère chargé de la

formation professionnelle devrait

systématiser la dimension envi-

ronnementale dans les divers ou-

tils de planification stratégique.

L’intérêt suscité par le partage

d’expériences a mis en évidence

le besoin des établissements

d’échanger et par le fait même a

renforcé la nécessité d’un Réseau

dynamique au service de ses

membres.

mentionner la décision du Lycée A.

Peytavin d’interdire de fumer dans

l’établissement et dans la cour, ce qui

améliore la santé publique et la propre-

té de l’établissement.

Recommandations

D’importantes recommandations ont

été formulées :

Recommandations destinées aux éta-

blissements de formation

Chaque établissement devrait réflé-

chir à l’élaboration d’une charte

environnementale, développer un

club environnement et un plan d’ac-

tion et enfin nommer un point focal

qui coordonne et anime les activités

liées à la thématique.

Il y a leu d’inciter les établisse-

ments à avoir une démarche de ges-

tion environnementale.

Les établissements de FTP, grâce à

l’appui du Ministère, devraient ex-

plorer les axes de collaboration avec

les collectivités locales, notamment

les municipalités qui dans bien des

cas disposent d’outils d’appui dans

le domaine de l’environnement et

de la FTP.

Recommandations destinées au RE-

FOPS

Le REFOPS devrait développer des

initiatives propres en diversifiant les

partenaires locaux et internationaux

pour permettre à ses membres un

élargissement de leurs activités

d’intégration de l’environnement

dans l’enseignement technique et la

formation professionnelle.

En raison de l’importance de l’envi-

ronnement, le REFOPS devrait ac-

corder la priorité ce thème dans son

plan de travail des prochaines an-

nées.

Recommandations destinées au minis-

tère chargé de la formation technique et

professionnelle

Au niveau stratégique, le Ministère

devrait veiller à intégrer les ques-

tions de la prise en compte de la

dimension environnement et FTP

dans la Loi d’orientation.

À l’instar de ce qui a été fait dans le

projet ÉPE, tous les programmes

qui seront développés devraient

intégrer les connaissances, attitudes

et pratiques environnementales

directement en relation avec la qua-

lification professionnelle ciblée.

Le ministère chargé de la FTP de-

vrait se rapprocher du ministère

responsable de l’environnement

pour examiner les modalités institu-

tionnelles (conventions, protocoles)

pour un appui continu aux établisse-

ments de FTP dans la mise en

œuvre de principes environnemen-

taux.

Le ministère chargé de la FPT et le

ministère chargé de l’environne-

ment devraient veiller à ce que les

lois et normes qui régissent les mé-

tiers enseignés dans les établisse-

ments FTP soient connus des res-

ponsables des établissements.

Recommandations et conclusions

Conclusion

L’atelier de partage sur les pratiques

environnementales exemplaires a per-

mis de constater que la gestion de

l’environnement a été plus qu’une

préoccupation dans la mise en œuvre

du projet ÉPE. Les principes environ-

nementaux ont été appliqués de façon

concrète dans le développement des

programmes de formation ou dans des

services à la communauté ou encore

dans des activités propres aux établis-

sements. En ce sens, nous pouvons

nous réjouir de voir les établissements

de FPT agir à titre d’acteurs de pre-

mier plan dans la mise en œuvre des

politiques nationales et internationales

et nous devons les inviter à poursuivre

leurs gestes. Leur rôle de concepteurs

de fortes pratiques environnementales

chez les futurs travailleurs est primor-

dial pour un développement durable

du pays.

Il est souhaitable que ce recueil ins-

pire tous les acteurs de la FPT dans la

poursuite de leur mission respective.

Pour ce faire, le recueil sera distribué au

plus grand nombre et pourra être con-

sulté sur les sites Web du ministère

chargé de la formation professionnelle

et technique (www.mjfpe.gouv.sn), de

l’ACCC (www. accc.ca) et du REFOPS

(site en construction).

Enfin, nous remercions le Ministère de

l’Enseignement technique et de la For-

mation professionnelle, l’ACCC et

l’ACDI d’avoir permis par l’entremise

du projet ÉPE de tenir cet atelier et de

rendre possible la publication du re-

cueil. Des remerciements s’adressent

également à la coopération canadienne

qui a fourni les services de ses spécia-

listes en environnement pour animer

l’atelier de partage et collaborer à la

rédaction du recueil. Enfin, un merci

tout spécial s’adresse aux établisse-

ments sénégalais et à leurs partenaires

canadiens pour le travail accompli, leur

engagement et leur disposition à parta-

ger leurs pratiques.

Pour plus d’informations, veuillez

communiquer avec :

Au Sénégal

Diouma Gning

Coordonnatrice du projet ÉPE

MFPAA

Dakar , Sénégal

Courriel: [email protected]

REFOPS

http://refops.org/

Au Canada http://www.accc.ca/xp/index.php/fr/

programmes/partenariats-