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IRM - Caractéristiques IRM des cancers du sein infiltrants détectés par IRM et sans signe mammographique et clinique ?

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Page 1: IRM - Caractéristiques IRM des cancers du sein infiltrants détectés par IRM et sans signe mammographique et clinique ?

138 Analyse bibliographique Imagerie de la Femme 2006;16:138-143© Masson, Paris, 2006

Analyse bibliographique

Cette rubrique vous propose un choix de courts commentaires d’articles originaux importants parus récemment dans des revues anglophones référentes de votre discipline.Nous remercions pour leurs analyses et leurs commentaires :– Karen Kinkel– Corinne Balleyguier– Bruno Boyer

nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnCAD

L’utilisation du CAD dans une procédure judiciaire pour cancer du sein

Brenner RJ, Ulissey MJ, Wilt RM. Computer-aided detection as evidencein the courtroom: potential implications of an appellate court’s ruling.Am J Roentgenol 2006;186: 48-51

Les auteurs rapportent un cas de cancer manqué ayantfait l’objet d’une plainte pour lequel le CAD a été utilisérétrospectivement en complément de l’analyse des expertspour déterminer si l’interprétation des radiologues encause était correcte ou non.

Il s’agissait d’un carcinome canalaire infiltrant révélépar la découverte clinique d’un nodule, la mammogra-phie mettant en évidence l’association d’une masse etd’un foyer de microcalcifications. Six mois auparavant,la patiente avait bénéficié d’une mammographie inter-prétée comme normale, mais qui, à l’analyse rétrospec-tive, mettait en évidence des microcalcifications dans lazone où s’est développé le cancer. Sur la mammographieprécédente pratiquée un an auparavant, les microcalcifi-cations étaient déjà présentes.

La patiente a porté plainte contre les deux radiologuesayant interprété les deux mammographies antérieures audiagnostic. L’expertise consécutive à la plainte déposée parla patiente a posé problème, les avis des experts divergeantsur le caractère suspect ou non des microcalcifications et lanécessité ou non de rappeler la patiente pour des investi-gations complémentaires. Le dossier a alors été soumis auCAD qui n’a pas détecté le foyer sur 3 analyses consécuti-ves. Le jury a alors estimé que si le CAD n’avait pas détectéle foyer, l’interprétation des radiologues était conformeaux standards de qualité et ceux-ci ont été relaxés. La plai-gnante a fait appel de cette décision arguant que les résul-tats du CAD n’auraient pas dû être pris en compte dans ladécision du jury, mais la cour d’appel a confirmé le pre-mier jugement.

Les auteurs rappellent dans la discussion les limites del’utilisation rétrospective du CAD du fait de sa faible spé-cificité puisqu’il va marquer 2000 anomalies suspectespour 1 seul cancer.

Il sera donc difficile de reprocher à un radiologue de nepas avoir retenu une anomalie même marquée rétrospecti-

vement par le CAD : si les experts ont jugé qu’une anoma-lie n’était pas suspecte, l’analyse rétrospective du CADn’aurait pas de valeur et ne devrait pas être utilisée pourcontredire l’avis des experts.

De même pour une anomalie jugée suspecte par lesexperts : même si elle n’est pas marquée par le CAD, l’avisdes experts ne saurait être remis en cause par la défense.

En revanche, la valeur prédictive négative du CAD,très élevée dans la détection des foyers de microcalcifica-tions explique son recours à la demande des experts pourdéterminer si l’interprétation d’un radiologue a étéconforme aux standards de qualité, autrement dit, si uneanomalie, en l’occurrence un foyer de microcalcificationsaurait dû ou non être retenue lors de l’interprétation.

Commentaires de la RédactionIl s’agit à notre connaissance de la première publica-

tion rapportant l’utilisation rétrospective du CAD encomplément d’une expertise pour déterminer si l’inter-prétation d’un radiologue était conforme aux standardsde qualité. L’absence de marquage par le CAD d’unelésion suspecte a permis de juger que l’interprétation desradiologues était conforme aux standards de qualité.Mais quelle aurait été la décision des juges, si le foyeravait été marqué par le CAD ? La responsabilité desradiologues dans le retard au diagnostic aurait-elle étéretenue ? Il reste qu’une décision de justice a dépendu del’avis non pas d’une expertise humaine, mais de celled’un système informatique.

nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnIRM

Caractéristiques IRM des cancers du sein infiltrants détectés par IRM et sans signe mammographique et clinique ?

Birtella L, Liberman L, Morris EA, Dershaw DD. Nonpalpable mammo-graphically occult invasive breast cancers detected by IRM.AJR 2006;186:865-70

L’article consiste en une revue rétrospective sur PACSde 1 336 IRM du sein du Memorial Sloan-Kettering Can-cer Center à New York, réalisées durant une période de