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Troisième Année. r»arait tous les Mercredis IV 0 IV. u u y ^ s LE DÏSSOIRE JOURNAL D ANNONCES JUDICIAIRES, NOUVEULES. ABONNEMENTS : Un an, pour Issoire, . . . 5 fr. id. pour le Département, . 6 fr. ici. hors du Département, . 7 fr. Un Numéro 1O c. On s'abonne u, Issoiro, à l'Imprimerie IBOUJNTOXJI^E «Se OLLIER RUE DE CHATEiUDUN ET BOULEVARD DE LA MAXUÈIIE. ANNONCES : Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligne Réclames et Avis divers, S 5 c. la ligne Les Articles d'Agriculture et de Littérature sont insérés gratuitement. CAISSE D'ÉPARGNE La Caisse d'Epargne d'Issoire a reçu dimanche dernier de 4iLdép.osaiits dont 25 nouveaux, la somme de 6955 fr. 00 c. Elle a remboursé il loi fr. 77 c. Issoire, le 26 Avril 1876. La F'oir*© Quasimodo. Malgré le préjudice que devait nécessairement causer aux intérêts de notre localité deux foires riva- les, tenues l'une à St-Germain-l'Herm, l'autre à Vic-lc-Comte, la Foire de Qunsimodo n'en a pas moins conservé sa vieille réputation, et grâce au temps qui, après nous avoir inspiré des craintes sérieuses, semblait s'être amélioré tout exprés, nous pouvons dire qu'elle a été généralement bonne. Si le foirail consacré aux bêtes à cornes était moins bien garni qu'aux foires précédentes en re- vanche les qualités étaient supérieures, et l'écoule- ment des animaux exposés s'est fait rapidement et à des prix supérieurs à ceux de la foire de St-Paul ; la moyenne des boeufs et des vaches de bonne qua- lité a été de 90 fr. les 100 kilos. Nous donnons plus bas le dénombrement des animaux de toutes espèces amenés et vendus, mais nous pouvons dire en masse que les ventes ont été nombreuses et les prix obtenus satisfaisants. La police n'a pas eu à signaler le plus petit acte d'infraction aux lois, ni la présence d'aucun Pick- pocket de bas étage, que la juste sévérité de nos juges correctionnels a rendus plus circonspects. Le bruit d'un vol assez considérable avait circulé pendant un certain temps, mais après renseignements le fait s'est réduit à la perte d'un portefeuille conte- nant 1900 fr. en billets de banque, que le pro- priétaire M. C..., avait mis sous son bras après y avoir introduit un billet de 1000 fr. et que par suite de distractions qu'il ne peut expliquer il a laissé tomber. Si au moment nous écrivons, la personne qui a trouvé le portefeuille ne l'a pas rendu à son propriétaire, il y aura là un délit très-condamnable, mais au moins il n'y aura pas eu de ces soustractions frauduleuses qui causent de l'émoi dans un champ de foire. La halle au blé était bien approvisionnée, malgré cela il y a euune hausse sensible sur le prixdes grains de toute nature. Les pommes de terre se sont égale- ment bien vendues. FEUILLETON DU MONITEUR D'ISSOIRE (3) LE PAN D'HABIT — Ça revient au même. A quoi alllez-yous vous ex- poser ! — A être tué. — A bien pis encore. Si TOUS n'ayez donné avis de la querelle au tribunal des maréchaux, comme l'indique le dernier édit royal, vous et votre adversaire vous pou- vez être punis de mort. L'édit ne plaisante pas. — Quoi! lorsque je me défends... — Possible, possible; mais tenez pas plus tard qu'il y a trois ans, en 1769, d'après ce que m'a raconté un étudiant de Grenoble, voici ce qui arriva... Écoulez bien. Un conseiller au parlement de cette ville, nommé Du Chélas, fnt accusé d'avoir tué en duel un capitaine de la légion de Flandres, nommé Béguin. Du Chélas fut dé- claré déchu de son office de conseiller, il fut ensuite conduit en chemise, tête nue la corde au cou, ayant au poing une torche de cire jaune, devant la porte de la prin- cipale église; puis enfin mis à la roue... Son domesti- que eut quatre ans de galères pour avoir accompagné son maître. Et vous croyez que vous trouverez des seconds i Il le faut bien. Quant au duel coûte que coûte, il aura Heu. Insensé!... dit Simonneau d'un ton pathétique. Je ne TOUS demanda qu'une chose: c'est de ne pas parler de moi devant la justice. Çà me compromettrait. BESTIAUX : Boeufs amenés 341, vendus 196; vaches ame- nées i'Zl, vendues 133; vaches de trait amenées 1036, vendues 499; porcs amenés 77, vendus 32; cochons de lait amenés 407, vendus 192; poulets amenés 186, vendus'186. Prix des échalas, 48 fr. le mille. Chars amenés 152. CÉRÉALES : Froment blanc, sacs mis en vente 477, vendus 477; froment rouge 508, vendus 3 0 8 ; conseigle 37, vendus 37 ; seigle 78, vendus 78 ; orge 556, vendus 556 ; avoine 307, vendus 307 ; pommes de terre 128, vendus 128. Nous apprenons également que le sieur F propriétaire, habitant de la commune d'Espinchal, en se rendant à la foire de notre ville, a perdu son porte-monnaie, contenant une somme de 250 à 260 fr., entre les villages de Chidrac et Perrier, il faut espérer qu'il aura été retrouvé par une personne honnête qui s'empressera de le restituer. On raconte qu'une tentative de vol qui n'a pas eu les résultats qu'en espéraient ses au- teurs a eu lieu à la gare du Cendre dans le cabinet du chef de gare. Ce dernier en congé tem- poraire avait été tout récemment remplacé par un surnuméraire qui logeait provisoirement en ville. Les voleurs connaissant cette particularité et cro- yant que ce jeune employé laissait "comme d'ha- bitude le produit de sa recette dans la caisse de l'administration, existant dans le cabinet du ehef de gare, se sont introduits pendant la nuit dans ce cabinet à l'aide sans doute d'une faussé clef et après avoir avec un instrument tranchant dont ils s'étaient préalablement munis, dévissé les écrous avec laquelle la caisse était scellée, ils ont emporté cette caisse jusque dans la tranchée qui avoisine les Martres-de-Veyre, l'ont brisée à coups de pioche et ont dû être bien attrapés en la trouvant com- plètement vide. Le surnuméraire peu confiant ayant eu la précaution d'emporter ses fonds avec lui lorsqu'il s'était retiré dans son logement. En témoignage de leur déconvenue les voleurs en abandonnant les débris de la caisse y ont déposé une pièce de 10 centimes. La police est à la recherche de ces malfaiteurs qu'elle espère découvrir. — Soyez tranquille. En ce cas allez ciiez le père Maury, le cab.iretier roisin, à la Pomme d'Or, un bon enfant. Vous pourrez trouver chez lui votre affaire. Le jeune homme se hâta de profiter du conseil. Retournons maintenant au brillant hôtel du ministre d'État. M. de Vallemberg avait rejoint la duchesse. Elle dansait un menuet avec le prince de Soubise. On faisait cercle pour l'admirer. Le duc feignit d'être indisposé, et après le menuet il pria sa femme de se retirer. — C'est dommage, dit Angélique en soupirant ; mais partons, puisque vous le désirez. Vos désirs sont mes lois. Lorsqu'ils furent arrivés, le duc, au lieu de rentrer immédiatement chez lui, se jeta dans une large bergère, et dit d'un air très-préoccupé : — Madame, j'ai une prière à vous adresser. — Laquelle, Monsieur? — C'est de me pardonner certain éclat violent que je 'regrette... — Vous le pardonner?... Je l'ai oublié. Merci. Je ne puis le nier, j'ai quelques dispositions à la jalousie. — C'est vrai, beaucoup. — Mes accès pourraient recommencer. — Oh! c'est terrible, cher duc; vous m'effrayez. — L'action du temps, la retraite, le calme des champs modifieraient peut-être ces fâcheuses dispositions. Nous avons en Ycrmandois notre terre de Frétevalle... Si nous y achevions l'année? Angélique ne répondit rien d'abord; mais il lui avait suffi d'un regard jeté sur le duc pour juger de ce qui se passait clans le coeur de son mari. Elle comprit les orage? On nous écrit de Chidrac : Dimanche dernier nous avons eu la bonne fortune de passer à Chidrac une après-midi délicieuse. M me et M. Coquelut, instituteurs, avaient depuis longtemps utilisé les jeudis et dimanches pour exercer leurs élèves àfinde nous donner une repré- sentation théâtrale. La municipalité de Chidrac, les parents et amis des élèves, et bon nombre des notabilités des villa- ges voisins, avaient été conviés à cette réunion et personne n'a eu garde d'y manquer, aussi la salle Fourfouroux contenait elle près de 300 personnes. Sur tous les visages on lisait la satisfaction, les mamans des jeunes artistes ne pouvaient s'empêcher de mouiller leurs mouchoirs, l'émotion gagnait bien un peu les papas, et mes yeux se portant sur un vieux guerrier, je l'ai vu d'un revers de main essuyer une larme. Les pièces avaient été bien choisies : 1° Un bon coeur fait pardonner bien des étour- deries. 2° La Yierge d'Alexandrie. M me Coquelut, qui hors les heures consacrées à la classe, trouve le temps d'enseigner la musique à ses élèves, avait arrangé des morceaux d'ensemble qui ont été très-gentiment interprétés. Maîtres et élèves ont reçu de tous les assistants les félicitations les plus sincères et les plus méritées. Il serait à désirer que par suite de l'extension qu'acquiert chaque jour l'instruction primaire et la sollicitude de l'administration a son égard, l'exem- ple donné par M. et M 100 Coquelut, put être suivi par bon nombre de leurs collègues-. Jeudi dernier, à deux heures, à la préfecture, en séance solennelle du conseil départemental, présidé par M. le secrétaire général, en l'absence de M. le préfet, ont été décernées les récompen- ses honorifiques suivantes, à des instituteurs et à des institutrices, pour l'année 1875 ; INSTITUTEURS. Médaille d'argent.— M. Gk'on, instituteur pu- blic à Echandely. Médaille de bronze.— MM. Borias, instituteur à Sermentizon ; Chandezon, instituteur à Saint-Vin- cent. Mention honorable.— MM. Cassan, Antoine, des Ecoles chrétiennes, instituteur à l'école Saint- Eutrope, de Clermond-Ferrand ; Chavagnat institu- qu'il y aurait au bout d'une résistance. Aussi, prenant son plus gracieux sourire et son accent le plus affectueux, elle dit: — Partons pour Frétevalle. — Vous m'y précéderez ma toute belle. — Quand devrai-je me mettre en voiture? — Mais... demain matin. — C'est bien tôt. — Je le désire. — Cela me suffit. IV. Le lendemain, à l'heure indiquée, les combattants se trouvaient à la porte d'Auteuil. Le duc avait amené pour ses témoins le vicomte de Roquefenil et le comte do Caimzac, officiers supérieurs dans la cavalerie et la marine. — Vous avez vos témoins? dcmanda-t-il à César Frignet. — Présents ! répondit l'un d'eux ; Pierre Creuzard, servent recruteur, surnommé Brin-d'Amour. Et il se posa au port d'armes eii relevant le coin de sa moustache. Et moi, dit l'autre, je suis Félix Coustoncau, natif de Quimper, premier clerc chez maître Andrieu, procureur. lî y eut un sourire sur les lèvres des nobles témoins du duc. Mais celui-ci no riait pas. — Partons, dit-il. On se rendit au plus épais du bois. De temps en temps M. de Vallemberg jetait un regard de haine sur le maudit habit jonquille que portait encore son adversaire, et il murmurait entre ses dents : — Mais il n'a donc que cet habit-là !... ou bien veut- il me narguer en l'étalant sous mes yeux? Quand les épées furent tirées:

IV0 IV. LE DÏSSOIREarchives.issoire.fr/content/download/30080/366066/file/1876-04-26-p… · Troisième Année. r»arait tous les Mercredis — IV0 IV. u u y ^ s LE DÏSSOIRE JOURNAL

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Troisième Année. r»arait tous les Mercredis — IV0 IV.

u u y ̂ s

LE DÏSSOIREJOURNAL D ANNONCES JUDICIAIRES,

NOUVEULES.ABONNEMENTS :

Un an, pour Issoire, . . . 5 fr.id. pour le Département, . 6 fr.ici. hors du Département, . 7 fr.

Un Numéro 1 O c.

On s'abonne u, Issoiro, à l'Imprimerie

IBOUJNTOXJI^E «Se OLLIER

RUE DE CHATEiUDUN ET BOULEVARD DE LA MAXUÈIIE.

ANNONCES :Annonces Judiciaires, 2 O c. la ligneRéclames et Avis divers, S 5 c. la ligneLes Articles d'Agriculture et de Littérature

sont insérés gratuitement.

CAISSE D'ÉPARGNELa Caisse d'Epargne d'Issoire a reçu dimanche

dernier de 4iLdép.osaiits dont 25 nouveaux, la sommede 6955 fr. 00 c.

Elle a remboursé i l loi fr. 77 c.

Issoire, le 26 Avril 1876.

La F'oir*© d© Quasimodo.

Malgré le préjudice que devait nécessairementcauser aux intérêts de notre localité deux foires riva-les, tenues l'une à St-Germain-l'Herm, l'autre àVic-lc-Comte, la Foire de Qunsimodo n'en a pasmoins conservé sa vieille réputation, et grâce autemps qui, après nous avoir inspiré des craintessérieuses, semblait s'être amélioré tout exprés, nouspouvons dire qu'elle a été généralement bonne.

Si le foirail consacré aux bêtes à cornes étaitmoins bien garni qu'aux foires précédentes en re-vanche les qualités étaient supérieures, et l'écoule-ment des animaux exposés s'est fait rapidement età des prix supérieurs à ceux de la foire de St-Paul ;la moyenne des bœufs et des vaches de bonne qua-lité a été de 90 fr. les 100 kilos.

Nous donnons plus bas le dénombrement desanimaux de toutes espèces amenés et vendus, maisnous pouvons dire en masse que les ventes ont éténombreuses et les prix obtenus satisfaisants.

La police n'a pas eu à signaler le plus petit acted'infraction aux lois, ni la présence d'aucun Pick-pocket de bas étage, que la juste sévérité de nosjuges correctionnels a rendus plus circonspects.

Le bruit d'un vol assez considérable avait circulépendant un certain temps, mais après renseignementsle fait s'est réduit à la perte d'un portefeuille conte-nant 1900 fr. en billets de banque, que le pro-priétaire M. C..., avait mis sous son bras après yavoir introduit un billet de 1000 fr. et que par suitede distractions qu'il ne peut expliquer il a laissétomber. Si au moment où nous écrivons, la personnequi a trouvé le portefeuille ne l'a pas rendu à sonpropriétaire, il y aura là un délit très-condamnable,mais au moins il n'y aura pas eu de ces soustractionsfrauduleuses qui causent de l'émoi dans un champde foire.

La halle au blé était bien approvisionnée, malgrécela il y a euune hausse sensible sur le prixdes grainsde toute nature. Les pommes de terre se sont égale-ment bien vendues.

FEUILLETON DU MONITEURD'ISSOIRE

(3)

LE PAN D'HABIT

— Ça revient au même. A quoi alllez-yous vous ex-poser !

— A être tué.— A bien pis encore. Si TOUS n'ayez donné avis de

la querelle au tribunal des maréchaux, comme l'indiquele dernier édit royal, vous et votre adversaire vous pou-vez être punis de mort. L'édit ne plaisante pas.

— Quoi! lorsque je me défends...— Possible, possible; mais tenez pas plus tard qu'il

y a trois ans, en 1769, d'après ce que m'a raconté unétudiant de Grenoble, voici ce qui arriva... Écoulez bien.Un conseiller au parlement de cette ville, nommé DuChélas, fnt accusé d'avoir tué en duel un capitaine dela légion de Flandres, nommé Béguin. Du Chélas fut dé-claré déchu de son office de conseiller, il fut ensuiteconduit en chemise, tête nue la corde au cou, ayant aupoing une torche de cire jaune, devant la porte de la prin-cipale église; puis enfin mis à la roue... Son domesti-que eut quatre ans de galères pour avoir accompagné sonmaître. Et vous croyez que vous trouverez des seconds i

— Il le faut bien. Quant au duel coûte que coûte, ilaura Heu.

Insensé!... dit Simonneau d'un ton pathétique. Je neTOUS demanda qu'une chose: c'est de ne pas parler demoi devant la justice. Çà me compromettrait.

BESTIAUX :

Bœufs amenés 341, vendus 196; vaches ame-nées i'Zl, vendues 133; vaches de trait amenées1036, vendues 499; porcs amenés 77, vendus 32;cochons de lait amenés 407, vendus 192; pouletsamenés 186, vendus'186.

Prix des échalas, 48 fr. le mille. Chars amenés 152.

CÉRÉALES :

Froment blanc, sacs mis en vente 477, vendus477; froment rouge 508, vendus 308; conseigle37, vendus 37 ; seigle 78, vendus 78 ; orge 556,vendus 556 ; avoine 307, vendus 307 ; pommesde terre 128, vendus 128.

Nous apprenons également que le sieur Fpropriétaire, habitant de la commune d'Espinchal,en se rendant à la foire de notre ville, a perdu sonporte-monnaie, contenant une somme de 250 à 260fr., entre les villages de Chidrac et Perrier, il fautespérer qu'il aura été retrouvé par une personnehonnête qui s'empressera de le restituer.

On raconte qu'une tentative de vol qui n'apas eu les résultats qu'en espéraient ses au-teurs a eu lieu à la gare du Cendre dans lecabinet du chef de gare. Ce dernier en congé tem-poraire avait été tout récemment remplacé par unsurnuméraire qui logeait provisoirement en ville.Les voleurs connaissant cette particularité et cro-yant que ce jeune employé laissait "comme d'ha-bitude le produit de sa recette dans la caisse del'administration, existant dans le cabinet du ehef degare, se sont introduits pendant la nuit dans cecabinet à l'aide sans doute d'une faussé clef etaprès avoir avec un instrument tranchant dont ilss'étaient préalablement munis, dévissé les écrousavec laquelle la caisse était scellée, ils ont emportécette caisse jusque dans la tranchée qui avoisineles Martres-de-Veyre, l'ont brisée à coups de piocheet ont dû être bien attrapés en la trouvant com-plètement vide. Le surnuméraire peu confiant ayanteu la précaution d'emporter ses fonds avec lui lorsqu'ils'était retiré dans son logement. En témoignage deleur déconvenue les voleurs en abandonnant lesdébris de la caisse y ont déposé une pièce de 10centimes. La police est à la recherche de cesmalfaiteurs qu'elle espère découvrir.

— Soyez tranquille.En ce cas allez ciiez le père Maury, le cab.iretier

roisin, à la Pomme d'Or, un bon enfant. Vous pourreztrouver chez lui votre affaire.

Le jeune homme se hâta de profiter du conseil.Retournons maintenant au brillant hôtel du ministre

d'État.M. de Vallemberg avait rejoint la duchesse. Elle

dansait un menuet avec le prince de Soubise. On faisaitcercle pour l'admirer. Le duc feignit d'être indisposé,et après le menuet il pria sa femme de se retirer.

— C'est dommage, dit Angélique en soupirant ; maispartons, puisque vous le désirez. Vos désirs sont meslois.

Lorsqu'ils furent arrivés, le duc, au lieu de rentrerimmédiatement chez lui, se jeta dans une large bergère,et dit d'un air très-préoccupé :

— Madame, j'ai une prière à vous adresser.— Laquelle, Monsieur?— C'est de me pardonner certain éclat violent que je

'regrette...— Vous le pardonner?... Je l'ai oublié.Merci. Je ne puis le nier, j'ai quelques dispositions à

la jalousie.— C'est vrai, beaucoup.— Mes accès pourraient recommencer.— Oh! c'est terrible, cher duc; vous m'effrayez.— L'action du temps, la retraite, le calme des champs

modifieraient peut-être ces fâcheuses dispositions. Nousavons en Ycrmandois notre terre de Frétevalle... Si nousy achevions l'année?

Angélique ne répondit rien d'abord; mais il lui avaitsuffi d'un regard jeté sur le duc pour juger de ce qui sepassait clans le cœur de son mari. Elle comprit les orage?

On nous écrit de Chidrac :Dimanche dernier nous avons eu la bonne fortune

de passer à Chidrac une après-midi délicieuse.Mme et M. Coquelut, instituteurs, avaient depuislongtemps utilisé les jeudis et dimanches pourexercer leurs élèves à fin de nous donner une repré-sentation théâtrale.

La municipalité de Chidrac, les parents et amisdes élèves, et bon nombre des notabilités des villa-ges voisins, avaient été conviés à cette réunion etpersonne n'a eu garde d'y manquer, aussi la salleFourfouroux contenait elle près de 300 personnes.Sur tous les visages on lisait la satisfaction, lesmamans des jeunes artistes ne pouvaient s'empêcherde mouiller leurs mouchoirs, l'émotion gagnait bienun peu les papas, et mes yeux se portant sur unvieux guerrier, je l'ai vu d'un revers de main essuyerune larme.

Les pièces avaient été bien choisies :1° Un bon cœur fait pardonner bien des étour-

deries.2° La Yierge d'Alexandrie.Mme Coquelut, qui hors les heures consacrées à

la classe, trouve le temps d'enseigner la musique àses élèves, avait arrangé des morceaux d'ensemblequi ont été très-gentiment interprétés.

Maîtres et élèves ont reçu de tous les assistantsles félicitations les plus sincères et les plus méritées.

Il serait à désirer que par suite de l'extensionqu'acquiert chaque jour l'instruction primaire et lasollicitude de l'administration a son égard, l'exem-ple donné par M. et M100 Coquelut, put être suivipar bon nombre de leurs collègues-.

Jeudi dernier, à deux heures, à la préfecture,en séance solennelle du conseil départemental,présidé par M. le secrétaire général, en l'absencede M. le préfet, ont été décernées les récompen-ses honorifiques suivantes, à des instituteurs et àdes institutrices, pour l'année 1875 ;

INSTITUTEURS.

Médaille d'argent.— M. Gk'on, instituteur pu-blic à Echandely.

Médaille de bronze.— MM. Borias, instituteurà Sermentizon ; Chandezon, instituteur à Saint-Vin-cent.

Mention honorable.— MM. Cassan, Antoine,des Ecoles chrétiennes, instituteur à l'école Saint-Eutrope, de Clermond-Ferrand ; Chavagnat institu-

qu'il y aurait au bout d'une résistance. Aussi, prenantson plus gracieux sourire et son accent le plus affectueux,elle dit:

— Partons pour Frétevalle.— Vous m'y précéderez ma toute belle.— Quand devrai-je me mettre en voiture?— Mais... demain matin.— C'est bien tôt.— Je le désire.— Cela me suffit.

IV.Le lendemain, à l'heure indiquée, les combattants se

trouvaient à la porte d'Auteuil.Le duc avait amené pour ses témoins le vicomte de

Roquefenil et le comte do Caimzac, officiers supérieursdans la cavalerie et la marine.

— Vous avez vos témoins? dcmanda-t-il à CésarFrignet.

— Présents ! répondit l'un d'eux ; Pierre Creuzard,servent recruteur, surnommé Brin-d'Amour.

Et il se posa au port d'armes eii relevant le coin de samoustache.

— Et moi, dit l'autre, je suis Félix Coustoncau, natifde Quimper, premier clerc chez maître Andrieu, procureur.

lî y eut un sourire sur les lèvres des nobles témoinsdu duc. Mais celui-ci no riait pas.

— Partons, dit-il.On se rendit au plus épais du bois. De temps en temps

M. de Vallemberg jetait un regard de haine sur le maudithabit jonquille que portait encore son adversaire, et ilmurmurait entre ses dents :

— Mais il n'a donc que cet habit-là !... ou bien veut-il me narguer en l'étalant sous mes yeux?

Quand les épées furent tirées: