329
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L'influence allemande en France au XVIIIe et au XIXe siècle - Reynaud, Louis, 1876-

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1^^|MBB()r._jLl. rI|

^___L

""

co

L'INFLUENCE ALLEMANDE

EN FRANCEAUXVIII*

ET AU XIX SICLEe

DU MME AUTEUR

LIBRAIRIE Hrgnrait de Vin,1

Allemagne.

volume

in-8', 2' dition.

s

L1BRAIF

;

mau

pote lyrique.

1

volumetdit.,1

in-8 (RieJvol. 111-tS (Ricder).

2'

>rs

sur la date des posies de Lenau.

i

volume

in-8 (Ricder).

Les

Origines

de

l'Jnflu,

.e

en

Allemagne.

P.tude sur l'histoire

compare de

la civilisationla

en

France

et

en Allemagne pendant

priode pr-

courtoise (850-nso).et sociale

Tome1

1.

L'offensive politique

de

la

I

rance.

vol. in-8"

(Champion).

B4534tutLLBCTION

DE CRITIQUE

ET D'HISTOIRE

L.Professeuri

REYNAUDFacult Jes Lettres

la

L'INFLUENCE ALLEMANDE

EN FRANCEAUXV11I'

ET AU

XIX

e

SICLE

LIBRAIRIE HACHETTE79,I-

VIN,

PAHIS

|

22

*i

i'.< Il

A

L

\

M S MOI lAVII

DE

MON CHER IT

lUIS

BNJALRANL

KRHtlt iniiiicii

i\s D"\n X v1rs

:.

dnu de critique, maii contenant beaucoup

au}

fransosische Litteratur des

A

/.V

Jahrlumdcrti

Driir

Mond\'

l'AIlcmagin

.

I

.

O.

Weddi

n Litteratur auf die ubrigen

Litteraturen drr

KuUwde* ituttehtnLittratureslatjeistesiret entre la

\

Leipzig.

II.

Breitinger, Die VermittlerI,

in l-'ranLreich,ri

Zurich,A.

Histoire des relations

Franc*

V Allen

romptsur laI

hr

et Allemagne; rrs de Des rapports in' Rerach, Dr l'influent

Dupouy, France

' l'Allemagnelittrature

I

i

politique ri littraire,

mai

1

allemande en

littrature franaise,

De l'influencelani

alL pitre*

poemn, quiIl

n':il>otitit

s'tait

mis en relations avec Fontdard d'An dans Ml !! flexions sur'

!

lui,

l'un

les diffrents thtre* il

1'outi.

Grimm,

1

Il

i

lu ce

moment pour

s'acquitt.

;

rand Journal:nle

littraire

que

avaitl'air

le lui

sur la littrature allemande,

en

:

donnantd

licitations

du directeurcourbot!

npttmeuts,Il

y

allemands?

Mon Dieu

oui, et

pourcelle,

lemands n'avaient-ilsettre, drt

Parmi

it

>

littraturescelle

modernes, une seuleAnglais,'

ritablement;

grande,

des

et

Clarice

francs

qu'apripass

superflu

niais

significatif,;i

que Junkerp.t,

sou p

\

ou peu s'en faut,iit

ailleurs

rindpendanrr*

Simon, rue deet inspirateur de laJ.

lia/]

de l'allemand, par M. uV Ba table auteur de la tradi

pn

Journal lrai

mbra 1761, p. 145 et rahr. dit. Tourneux, i. II, p..

1

Fruit,

ne mrite l'attention qi

itnpcr-

ntwet *uiv.:

tii>)ro

nation dont

>

II.-

arl

tarcie

!>.ins lali

pni

plaisantent

Ulemandt,r.,t.

d'uni'

maoi i

XIII

v

.

;

H.iliS

i j

t

I-

:/r utid

Yrrnultlcr Michacl lluber (1727-1804!.

i

ur. la

main sur.

la

conscit

rdantles destiile

il

conduit d'une main trs sure

mt Pa

il

a nil

Mirers'attacl

triomphe

>uvent ingrate,

unel

mes,le

de

upation constanti

il

retournera en

;

le

Hoberlivre leIre

n'apparat mieux que dans6,

Uemandi

ouvrage qui

levait tre

quelittrature

le

Mme

de Stal sera pins tard

volumes contient la fois une et une foule d'extrait ns, que l'auteur nous prsente, en outre, llement dans des noti dans le Discourt prilimi~i

allemande

->

'

lire

de sonetlale

|

llucubrationlent

le

Junker par

le

plan

fond,

parfait

de ton, et rappelle

manirela

de

Grimm. Le patriotismeil

trs vif de notre

admiration pi>ur

ntratne jamais des.nent, de

invaincu

I

pas qjw

.lunker.

1resntis

compatriotes,

et

p

homme

m- connalt

de premiei

de

p

DU

le

l'ttrntftn irh>*t>

H

iiffiM...

r

|.

.

!

1

I

il

lr!>;

lui

qui

la

traduisit,

l'aideet

de son lve Turbot, en substituant au style, un peu nu

vulgaire du Zurichois, sa prose touchante, orne, limpide. e remaniant au besoin compltement le texte original; lui qui dcouvrit, non sans peine, un diteur pour la publier lui qui la lit suivre, sans perdre de temps, des autres ouvra: et maintint l'enthousiasme pendant dix ans une sorte de parox;

continu

2.

Or dele

toir

anses qui

contriburent a fonder

chez nous

prestige de la littrature allemande, nul doute quen'ait

ogue inimaginable de GessnerauteurSuisse,

t la principale.lit

Aucun

mmele

anglais ne fui plus lu, aucun neet n'alla

verser plus de

larmes dlicieuses

plus droit au c

1

d'ailleurs jamaisles

compltement. Sa

prface

,

O

il

va se donner

Franais parlant des compatriotes, sera donc une merveille d'hahilete et d'insolence tout ensemble. Le grand

allures d'un

sentiment auquelabattreles

il

fait

appel danssi

le

public est naturellement cette date.Il

le

sentiment cosmopolite,et les mettre

rpandu chez nous

faut

barrires qui sparent intellectuellement les peuples,

mme de profiter les uns des autres. Mais la France ne rgne-t-elle pas par l'esprit sur tout l'univers civilispoint l'avis de notre Allemand, qui n'a pas encore digr les plaisanteries de BouhoUTS.

de runion

,

Chaque pOuple apprendra, prce mieux connatre ses voisins, ne plus

ce

point

s'attribuer

n exclusif

de penser, dont

la

prtention seule fournirait presqueles

un

titre contraire; a ne plus hasarder ces railleries indcentes et

capables de faire har un peuple de tous

autres; ne plus

marquer ce mpris offensant pour des nations estimables, qui n'est qu'un reste des prjugs barbares de l'ancienne Ignorance 2 .Franais-

car c'est a eux 4canutM detortet d rolljtH5r.tln.ri,r [o

.1

Srllm.

.t

Jr

Bafcf,

r-

-

mt

OMMfl

,1

t

,V,t

CM pM

on Krance

a-i

l

s'adjointcjui

Frledelli-

pour son

Nouveau Thtre allemand, Bauvln,Cappler, sont des pei

traduit

Hermann del

Sch;i

[mmla

et

d'Holbach en dcouvrent'.

autant qu'on en veut,teur presque malgr

n cas typique si celui de Cacault, traduc-

lui

de

Dramaturgie de Leasing

C'tait

un collgue de Junker

l'cole Militaire.il

de connatre l'Allemagne de visu,

Le dsir lui tant venu partit pour Berlin, ou il se

l'utiliser pour une traduction. Il s'agissait le mettre en franais la Dramaturgie de Hambourg, ouvrage, on le sait, fort peu aimable pour la littrature franaise. Cacault cependant hsitait, trouvant injuste, partial, dans son apprciation de notre thtre. Nicola,

enta Nicolal. Celui-ci, tout de suite, songea

alors, adressa

le

Franais rcalcitrant Lessing en personne, quisi

habitait Wolfenbttel. L Cacault fut

bien retourn par l'illustreil

crivain que, de dtracteur

i-

la

Dramaturgie,sousles

en devint l'admi.Mais,i

rateur fanatique

el

lail

traduisit

yeux du matre.C'est

une

fois

loin

de

lui,

se sentit repris

par ses scrupules elalors

donner son uuvre sous son nom..Junker, quifut lui qui publia

qu'intervintl'affaire,

probablement avait arrang avec Nicolal touteen 1785la

prcieuse traduction,

si

difficile-

ment obtenue, en spcifiant qu'elle tait due un Franais Tant d'efforts ne pouvaient rester infructueux. Il vint un

moment ojouit enlTTii environ.le

la

littrature

allemande,

bien

qu'

peine

forme,17'

France d'une vritable popularit. C'tait entre

L'homme

qui avait eule

le

mrite de

la

recommander

premier chez nous, Cirimm,

constata lui-mme, non sanstl

quelque surprise,

comme

si

c'et

une sorte de prodige.

La posie et la littrature allemandes, crivait-il en janvier 1762 dans la Correspondance littraire, vont devenir la mode Paris comme l'tait la littrature anglaise depuis quelques anm k Cette rvolution n'est pas la moins trange de celles qu'on voitarriver. Si l'on avait parl Paris,il

y

a

allemand,

on

aurait

paru

bien

ridicule.

douze ans, d'un pote Ce temps est bien

.rt.

Cacault, qui devint

i

rulirmuer/I^Mig,

Il,

uiv., et Joret,

AnnalRevu, corriget publi

utv.tr.iduit

imulurgie ou 01'

de

l'alle-

mand de

feu M.

1.

ju Krao'.ais.

par M. Junker

Pari*, 1785.

lit

IUllli'11,1 lit

.

I

(infirment

le sien.

Aujourd'hui ce sontI

les

MII1

ni et paraissent fixer

s

de nos

t

allemande dedes.

7

homii

hommage aux Touchant hommage rendu par

jeune rivale, plus touchant encore sous cette

plunleie,

on voitla

littratureit

qu'il

implique une conception toute allemande et de l'Allemagne ellemaintenant examiner.qu'ilv, p. J|

(Il A IM

THF,

II

III M

VGNE DE NOTRE KVIU

SICLE

tnt

donnIe,

fut-il

m

tnmander du. Annie littraire, eni

sur quelquelaissant p

il

publi se

es'Ut

lettie

nu

et

le

L'ISFLUENCErpte

iLLEMAMDELes

l..\

IVle

complalsamment

ses

lecteurs. etil

P

Haller

provoquent son enthousiasme, diverses reprises(|ui.

les

commente avec chaleur

l'ont

l il se reproche et il reproche aux gnrations prcd de n'avoir pas rendu justice aux Allemands

in ce qui concernait leur littrature, sanssi

si-

demander

d'ailleurs

la

chose tait possible. Selon

lui, les

eus du xvn sicle euxde lgret l'gard dela

mmes

ont

fait

preuve d'Ignoranceils

et

l'Allemagne, dont

ne se souciaient gure plus que deles

Pei

Allemands d'outre-Rhin ne rpondirent pas toujours comme il convenait, mais que Huber sans doute eut soin d'entretenir, ne se dmentit jamais, bienCette sympathie de Frron, laquelle

que parfois

le

critique en

luiIl

reprt ses droits en prsence d'oeuvresIl

par trop Insignifiantes.

n'a cess d'admirer Haller.les

a salu

respectueusement la Messiade et port aux nues doucereuses et sraphiques du jeune Wieland, et

productionssouvient

l'on se

un de ceux qui aux Allemands.qu'il

fut

facilitrent

l'accs

du Journal tranger

Cette attitude de celui que l'on peut considrer

comme

le

chef

du

qu'un bizarre caprice de la destine avait rang parmi les soutiens de la religion et des bonnes murs, ne se montra pas moins dvou aux Allemands (pie Frron. Il les imita frquemment dans ses propres

parti dvot, lut celle de tous ses amis. Dort,

uvressur

en particulier Gellcrt,lire la

Lessin^ et Wieland

et crivit

la littrature d'outre-Rhin cette

Ide de lu posie ullernuiulc,il

dont on vient de devoir

conclusion, et oles

s'applaudit son tour

l'engouement pour

crits

germaniques succder

l'anglomanie. Baculard d'Arnaud, autre lumire du groupe, ne manqua pas de prendre vis--vis des Allemands, le ton piet il porta sur eux, dans une noie de son Lirbnumn, un de ces Jugements profonds et dfinitifs dont il avait le privilge *. Deux abbs, les abbs Roman mit l'.ner, traduisirent la Mort d'Adam de Klopstock avec

teUT qui seyait sa gravit COUtUinire,

i.iinls

loges pour ce gnie incomparable et pour tout sonle

peuple.

Enfintout

Journal de7'. H,

Trvoux, organe des Jsuite

1

.

Voirii

-il:

.(/i'

1

.

\

uiv.

nul Elrai-t

X

11

n'y

point de payi oA

il

existe plutlia

d'bomnood nature.

.ur

du

ont

nomm

linairc bi

minaitr

le

parti d

manqua

pas

;

aux Allemands une bienveillance qui don (ju'clle montrait pour tout ce qui venaitla

fin

lu

\.

milieux pu-

la

littrature allemande, contrairement

la

ntre, est une Httratui

tielle-

menlsuite

m,

ramnent l'hommeonla

bont

naturelle; la vertu n'y est point prche, elle y est inspire; elle

pas seulement peinte,

elle est sentie;le

respire

chaque

chaque

ligne;le

on en prouve tout,

invoquait l'crivain allemand en ces terni

monA

cher martre,le

c>

Zachai

Toi dontla

luth

harmonieux

Enchante l'Europe raviellununc de ton gniesesfeux....

Le mien osa puiserl.l

Xaeharhc. gaUophObfl dans son pays, se plaignait d'tre mal

traduit en l-'ram

Notre

xvm

(pli

manquait toute notion de

la

valeur relle des uvres, clbra un J.-lr. Schmidt et ses Emppnilunycii uns U hciliijcn Schrift, qui ravissaient l'abb Arnaud

jeune Turgot

'.

11

se

pma d'motion

et d'admiration

sur

Y,

j..

11

ar notre

il

comdie

satisfait'

davantage,

et

Frron en

lui-mme

justice.

Le

*

dramercli-

insiste sur l'ingnuit eti

puret d'me des cri-

vains allemands,ininairc,les

Aujourd'hui, dclare-t-il ds son Discoursfairele

meilleurs esprits semblentils

gulire nos potes, et1.

leurp. 104

donnent

une attention sinplus bel loge que les

CI.

Mercure, 20 octobre

1

7s7

.

1

^m\

.

Le critique

ce journal y

reconnutul'art

reflexioni (inrs et quelquefois profond*

dramatique,

mantrl'i

on blmailittrature

partialit

et le*1

utc

quelques-unes furenthelm par Rochonpar Mercier,.

Miium

malaucune

nificatlon[ue lusi

luence qui partait lurtoulature allemande n'a vritablementil

domaine

:

celui de la

p

Idement,I

le

d'uni

le

jeune

sur

cell

unltateon Jusque minei

qui ont

,

UAmgni

de Klelst fut unit par Marmontel;son Printemps, pu Lonard, dans sa Journe

vrit, c'est

qu'il l'avait

lu et reJn

imprgn jusqu'aux moelles; qu'il l'avait en composant son Ren, lit l'aimait peut-tieffet,Il

comme, ende quelq

rente profonde, entreethe.il

litaire h

l'avait enrichis

involontairementfire et

son

meIre

mlanle

Ite;

il

avait dispos autour de lui de magnifiques

lorsqu'il

avant dele

con-

damner.Je le

Si

Ren n'existaitrie

p

rait

plus tard ce censeurdtruire,

dsillusionn.

rirais plus; s'il

m'tait possible de

famil

potes et de Rens prosa-

de grimaud sortant du collge quiplus malheu:|

et -illire lui,

i

son Ren ce

voulait qu'il ft.

un antidote de Werther, qu'ilqu'il fallait

mme,

l'homme

pour mener

germaniques. Ce grand tmn'allait

.-.

11

pas au fond

AU peup!.lissait tu

niine

se:

t

d'abord quo, .Un

tt.

j' ill i

m,

Owian. Hk

U it

U

H^ture

BMC

Goethe,

il

admirait

^i

elle,il

comme

an temps de Eiuber, uneel

nation religieuse

et saine,

avait lu Haller, Gessner

KIopstock,

Bodmer, comme on peut l'induire de son / sur 1rs Rvolutions l s'il reprochait aux Allemands, du point de vue littraire, trop de douceur Idyllique -, il avait retenu de leurs ouvrages une impression favorable quant au caractre et aux moeurs du peuple lui-mme, Impression que ses voyages lui avaient Sembl confirmer 3 Son Allemagne est celle di D et des Dort, et, comme eux, il L'oppose volontiers l'Angleterre ou lans ces conditions, faute d'une vue d'ensemble, sa campagne devait tourner court. Il n'avait combattu qu'un livre, et l'avait mal combattu. Or il s'agissait dj de tout autre ebose.Lavateret..

IVCette extension que- Chateaubriandn'avait pas su donner au

mouvement de

raction contre l'influence intellectuelle de l'Alle-

magne, un gnie plus perspicace et plus vigoureux vint la lui confrer. Parmi les causes qui avaient assur l'intervention du brillant crivain contre Werther un succs momentan, il faut citer l'appui des journaux officiels. Le Mercure de France, le principal d'entre eux, avait salu

Ren d'un

article des plus

appro-

neuve et malheurcuBement d'une application trs tendue de ce roman, il ajoutait Elle s'adres nombreuses victimes de l'exemple du jeune Werther, de Rousseau, qui ont cherch le bonheur loin des affections naturelles du cuur et des voies communes de la s..., continuait par Je n'ai pu m'empche! de reconnatre la le Werther, lorsque je remarque que lesla

et

LOGUES H 1RLBS

DES MIGRS

uns

i

intiwertlurienne de Chateaubriand

rmaniqui

polon, vint tout

d'abord des milieuxi

nnc.

d'

Idologues

s

trappeet

pour

la

priode du Consulat

de

upe de nit

nts de l'espritetlicistc

les Inquiter.

]\'rrtlur.

Ren, fut pris partie par

et le

le Mercure de Journal de Paris, organes idologiques,

ettay

soutenir le roman de Gthc, travers lequel, Journal de Paris, on ne visait rien moins que cette damns de philosophes l *. Cesi

'upirent peu peu, la volontI

du

manifeste trop nettement sur ce point pour que

>gues,

gens en

place

et

prudents,

pussent

persvrer

une attitude aussi dangereuse. Mais Uur opposition ne cessa simplement plus dissimule et plus sourde,t

trouver au fond de toutes lis entrepropager l'influence allemande en France durant-salaire et

Impriale,

1

.

liait par deux graves dfauts. purement ngative, acadmique en quelqueil

pcrlii!.

OU,it

n'ont jamais rien

en

outre

d'esprits

mal prpen dfenseurs duippait

aux

Idils

t

de plus caractristique

et le

plus Intime,

dure mine unphila

traduction deit

en

tr.:

iques et leur barrait

pour

li,

m.i.,

l'hiiii

au historique de

.'

fut surtout traduit

par l'infatigable1792.

M|

Montolieu. 3. Aisanthrop

Oni.t.

on s'vanouit

mt.

tbAtre.

t

U

r

ine.

Deux Momies,

l

juin 1014, p. o70-

Lettre Nccker du

'-'7

mars 1804.

ble rsuu

du pa

t'il

faut in. cfestllrenii>n

dans la ralitlftm vi ImirnI, un

a luir

(J

un-

\.

.*

i

'|

l'jut. ur

ti. de Humboldt Dans l'ensemble, son ^ros livre fut un peu compos

par

btons

tanti qu'elle pouvait drobersi

sa vie mondaine,qu'il contient,l'a

absorbante.

I

redites,

!

rleusement mdit,

la

mdiocreet

qualit

du

style.

Mais

elle

y a travail])

hamement

toute son me.Ill

en quatre partit

et

aux

m

Allemands,

leur littrature, leur1'-

philosophie,.

que l'auteur appelle

enthousiasmel

ritablement

danstujeliut

la

quatrime,

le

un programm

qu'Intrieurement aunisme. D'un boutI

^

.

l'autre, d'ailleurs, son;

Hvrei

est

nu

parallle,t

1

1

r-

l'Allemagne

etI

du

inilli.'

un peu lourd

he.

Mais

rude

s.

inde

23 m-

I

'

I

\

I

I

I

l'le se raidit

qu'on veut

d'elle-mme contre l'intention de celui qui la pi la faire servir ;\ trahir la vrit, i Les Allemands,les

par malheur, imitent beaucoup tropainsi des dfauts qu'ils n'auraient

trangela.

donnentCeti

DUA,

surtout sensible dans

le

Sud. L'Allemagne du Sud

n'est, d'ailleurs,

pas

la

plus Intressante dis deux. Bile esl

unie, mais vu\

peu apathique.

On y mne uner

d'une

puret sublimeliants n

Il

vivait,

il

parlait,

il

agi'

it

pas.

i

Voici maintenai

dlemandeallemandet.

lent, outr

vaut mieux Allemands dans son livre de ses impressions personnelles au cours de son voyage de 1803et montrer ainsi quel point elle a retouch elle-mmed'inexactitude, pourrait laisser intacte sa sincrit,la peinture qu'elle fait des

rapprocher

.

ses propres souvenirs. Elle avait, par exemple, crit a Villers, le.s

novembre 1803

j'ai t

Arrte dans l'auberge d'une petite ville, entendre un piano svissant dans une chambre enfume,:

o des vtements deGrothus]

laine chauffaient sur

un pole de

fer.

Il

me

contre la

Romantique, t'emporta, daua ui lbrc, poule aveugle qu'tait Mine .-

tudes et des

murs

national

Il

y

:i

d'autres phiplus perl

mais plu

happrent pourtant pointirds le

la

censure

-,

et

qui justifient

motle

si

Mme

dur de Savary qu'elle reproduit dans de Stal prche aux .\llem amla

Intellectuelle

et

politique contreil

Franceet

;

nul doute

possible sur ce point. Maislie

prche encore antre chote. nreligieux,

a

la

France un Idal philosophiqueet

qui est),

enfin l'Histoire de la philosophie allemande depuis

Kantitique

jusqu' Hegel de Barchou de I'cnhon (1N;{6),'/sternes

VE

depuis Kant jusqu' Hegel d'Ott (1811), l'Histoire de

la philosophie

allemande dej>uis Kant jusqu' nos jours de "Willmle livre

(1816-1019), etc.

anmoins, celte vulgarisation parcelle qui so produisit

ne fut rien

fi

journaux et les revues. Si l'on voulait rendre compte de l'uvre accomplie par la presse franaise au xix c sicle pour faire connatre l'Allemagne chez nous, il faudraitparles

prendre successivement

la

plupart des organes littraires qui ontla

vu

le

jour entre 1814 et 1870:le

Revue encyclopdique,sicle, lela

la

Revue

britannique,

Mercure du A/A'

Catholique,

la

Revue de

Paris de Vron, la Revue contemporaine,publique, la Revue critique, les

deux Temj>s,le

le

Revue de V Instruction Journal des Dbals,Illustr,le

sans oublierpittoresque, le

mmeMuse

l'Illustration,

Monde

Magasin

des familles

ou

la Presse.

Trois priodiques,

Il

i

important, qu'il

i

faireles

tlstinguer de la

sontle

lr

masse Globe, la Revue des Deux Mondeset det

kW "t.WOlLIltl

I*

r

kMMMSl

afl

(M./i/r, ri.-. I) jiriit

/

'

-

L'iyfi rus K

i

.

La Remit

de

ParU, par

la

plume de Love-Veimanaduisil en entierlir

de Fl

tudi par A

On

tradutraduite

En

l'anne treize, qui a plusieurs ditions (18t>8). h'Ondine du

Pouqu

est

en 1857 Lcipzip. Les Contes de Grimai sont traduits en 1848 par N. Martin. Nou traductions en 1849, 1855 et 186- un, cf. lievue germanique, t. IV, p. 37.) Le Contes de Schmidt sont traduits en i7, et d'autres fois encore. Sfunrhhatien est traduit en 1852, 18C2, 1. Dcade philosophique, an IX, n"' 2I

:

2. Cf.

L. Morel,Il

Hermann

et

DoroUir,

.

Itevue d'Histoire littraire,

et roi Y.

est

moins sr que Jocelyn de Lam.uti.

./eux en ucuii'iit.

-

Al

lll

\l\*iencel,

LE.fait l'loge

Avtrvrai

avait dj

d'Hermann,et

l'hommeles inspi-

,

prenant au srieux sa nature

adorant

rations de Dieu dans son propre cur.ligne garon et

On

voulut tout prixles

dans sa potique compagne,fille

types

rnc et de la jeune

d'outre-Rhin,

et,

aprs tre

Gretchcn sousce

les

ombrages de Bade, nos Fran-

mirent en tte d'y dcouvrir des Dorothes,Grcta de Valry Vernier en 1861. Aussi souffrir particulirement de;1

comme

il

appert

de

laI

le

couple idyllique

la

catastrophe imprvue de

de Saint-Victor, qui avait crit en 1860 un livre enthousiaste sur les Femmes de Goethe, lui reprocha 2 de nous avoir cachle

peuple de proie

,

et l'on put lire en 1872, dans la Revue descrites

Deux Mondes, les lettres peu difiantes, Hermann, soldat prussien, sa Dorothequoi!fallait-il

de France par3.

reste au pays

Mais

que Goethe, en 1707, nous annont Bismarck?clbre d'autres titres sous l'Empire.

GtheIl

fut d'ailleurs

avait t un admirateur passionn de la beaut grecque, et

l'hellnisme tait plus

que jamais en faveur. Cette mode, qui Mnard et Thaes Bernard, tait d'ailleurs une suggestion de la science allemande, qui, aux temps irtout vu l un moyen de de Lessing et de Winckelmannatteignit son apoge avec Louisrit

latin, reprsent

par

'

Il

WolfT,

ncore peut-tre par Heine, dont tous

les

ouv:bel

dbordaient d'enthousiasme hellnique, elle avaitculture latine

.

nousdisait

uvert l'infriorit

I

:

i

Nous avons renonc aux Romains,art

lemel-Lacour dans una

HkekterV

par une

:r

urde et moins dangereuse, nous prenons nard remonter aujourd'hui jusqu' la Grce '. e de tte prfrence allait Jusqu' la! i

et

Dorothe, donc, on

I

got'

int grec,I

hait

*

m

potes aussi peu originaux q168.

3.

Dan* linrhartiI

tt

atui.o

lie*

parur

do SouvtUtt amour

fUmmann

tt

DfiSi'

210

L'INFLUBNCE ALLEMANDE ENdont Challemel-Lacourfaisait

IIl.

derlin,

un grand matrelee

proccupations plus ou moins avoues de lutte contrecfssnc se mlaient

catholi-

a ce culte, et

i

antique d'un Marc-

Aurlea

le

hros philosophique de l'heun-

nrvail discrtement

un Taine et un Renan nier la prtendue supriorit morale du christianisme, tandis que LacontS de Liste opposait ouvertement Hypatie a Cyrille, dans un pome qui rappelle d'ailleurs oz prs la Fiance de Corinlhe. Goethe, que Heine s'tait plu dessiner sous les traits mmes du gnie grec, bnficia tout particulirement de cette intemprante passion, alors commune aux rudits, aux potes et aux artistes. Son second Faust, rejet par les Romantiques, apparut soudain transfigur par l'pisode d'Hlne. A partir de 1860 environ, il en est beaucoup question. Les traductions de Blanchet en 1860, celle de Porchat, lgrement postrieure, l'ont mis dans toutes les mains. Rares sont ceux qui comprennent, et Caro le philosophe si dcri des salons peut-tre le seul qui l'ait interprt comme nous l'interprtons gnralement aujourd'hui. Mais les hellnomanes sont conquis. Beaucoup d'entre eux, du reste, n'ont pas attendu ce moment pour s'en prendre et s'en inspirer. Leconte de Lisle lui a emprunt ds l l'ide matresse de son Hlne, o intervient la figure de Faust lui-mme. In an auparavant, un pote moins connu, Louis de Ronchaud. avait chant aussi la divine Grecque dan Heures, et il est probable, sinon certain, que la ferveur hellnique des Laprade, des Vacquerie et des Banville doit quelque chose la saisissante vocation de Goethe a Le second Faust, cependant, ne fut pas admire seulement pour l'amour de l'hellnisme. On le vnra au moins autant comme pome panthiste. Le panthisme encore une importation comptait de nombreux allemande, ainsi que nous le verrons

-

.

1.

La place d'HoelderlinT.

est

panai

les

panda

lyrique*,

non pas teulesaent de son1* retour

luis de toux le* ti'inps.I.i-desiu

lbid., p, Lisle,190fi, et J. I>ucros,

Marius-Arv Leblond, Leconte de

de la /jotir franaise l'antiquit grecque au milieu dulittraire,

XIX*

sicle, etc., }e\'iie d'histoire

juillet-dcembre 1916. Il est probable qu'il faut aussi voir une influence du second Faust dans les visions grecques que Flaubert fait dfiler devant le hfrng.de sa Tentation de Saint-Antoine. On apprend par une lettre du 2 octobre 18G0 quo Flaubert l'avait lu de trs prs. Quant au contenu de cette uvre, il s'inspire des ides iniques sur la relativit du phnomne religieux, rpandues chez nous par B. Constant, Ouintt, Michle t, llenan (voir ci-dessout).

'

A/.V S1

tes

parmi

les

intellectuels

de

la

priode, impriale, et

on

M

dogHM

Men

a la Revue desi

Deux Mondesla religion

germanique, dontirdaient

nis

quelque sorteet

adversaires de cette

peu prs>n

voir dans la mystrieusefoi

continuation de Faust uneit

pour

li

Janet

un

de

panthiste de Goethe.

motif de s'en dfier;

pourl'adi

les

autres, qui taient la majorit, une raison de plus dellfusI

et

NefTtzer, SchfW, Flaubert et Taine furent

aine

Histoire de

la

donna mme de l'uvre de Goethe, dans son littrature anglaise, une interprtation purementcelle

bizarrement on peut en juger par ce ,rae, panthisme l'Impliquaient de l'ide spiritualiste, presque tous l'on retrou\e cette alliance dans un anophih ntatifs de l'poque I.cconte de des t. en effet, montr dans la mythologie La s< laquelle on ne plaisantait plus, une potique intuiandu dans la nature, et une communion intime ivec ce divin 2 On dduisait de la, pour le dont on faisait un bkx temps un ique mon* avantage immense sur le ntre, o, par la faute du Christian.quilesquisse, plus

pour Iphignie en Tauride. double exemple,re,I,-

Comme

:

:

1

.

t

rompue.r.

.itionla

minelei

il

I

fameusetir

tlu

la sup

i

les

poques

avance, postulatet

m>

qui exerait son action

dans tous

les

ordres de connalssai

Aussi ne nousplus

omition,

un

fi

l

encore du pantin isinc,

\v

reve Ittbttmc d'un.

Il

Uaucoup de Faut,

k cIU *poqur

'il# riI

ut

roman tus la:

le

lyrisme,

Ici

l'influern

pli

nie,

puisqu'elle va des uuvr.h

Restauration, aux Ucdtt de Heine sousontredit,

rmdnctioni n

eertaiaei oui

Gibcontfait

dler,

Huckert, Uhland, He

oublier

I

partie de

ii

lundorlT, et surtout;nire(

m

est

une fraction rmanique

notai.!

vu:tier,

nombreux chez

[De.

Quand an yipranti toutpittoresque,troi-

regarde desuper

pi

erolt

qi.

mentsde

qui viennent prendre placei

du^je ici.

du Moyen

de

la:

k,

ailleurs

rien d'essentiel. du surnaturel bon marche c du XI celui des Lamartine.il

a de

profondV

i

it

que

b>rt

peu de

i

I

oill>11

bien

marquions que, ce qui caractrise

ce

if lie

tille,

d'un Rai

ninemnicnt

framiine

leur

cru

u ne ptrloo pat

ici

de

I

cij..

Alienn^iv,

L'INFLUENCE ALLEMAND!

La

rcolta

dam

les

divers domaines de notre littratureet

donc des plus modestes,ans.

bruit fait autour de l'Allemagne, chez nous,

forme un singulier cont ec pendant plus dela

le

Mois avons-nous bien tout dcouvert, tout indiqu?

car au xix e sicle

comme au xvm eque parses

,

littrature alleman

plus agi en France par les dispositions gnrales qu'elle suscitait

ou aidait abucolique,Pierre et

susciter,

l'avons vue, auet

xvm e

sicle, incliner les

expliquer ainsiFlorian.

uvres proprement dites. Nous Anus la sentimentalit en partie un Hcrnardin de Saintsicle elle a,

un

Au xix ele

de mme, contribuencore, a t fait par

a rveiller l'imagination, la puissance

par excellence de l'poqueici

nouvelle. Sans doute

travail essentiel,

l'Angleterre

par Ossian, par Pyron, par W. Scott, puis par Dickens. Mais l'Allemagne a eu son rle propre. Moins apte que sa vigou:

reuse sur germanique peindre

la ralit

extrieure

:

historique,

exotique ou familire,

elle

descend plus facilement

et plus volon-

tiers A l'intrieur des choses.:

Le clair-obscur, la pnombre, le monde du mystre voil son royaume. Elle est, d'instinct, philosophique. Son got mme pour le fantastique n'est qu'une manifestationde ce besoin. Partoutelle

cherche

le

point de contact entrele

la vie

individuelle et la sourde, lmentaire vie des choses, par

dessous

en quelque sorte. C'estcelui

le

caractre distinctif de(iu'tlie et

Werther,

et un moindre degr, celui de la ballade , et des Contes fantastiques d'un Hoffmann. Dans la grande tche du xix e sicle, qui fut

de Faust, c'est celui du lied de

de Heine,

l'branlement de l'imagination franaise, jusque-l

si

assur.

calme,sur

la

part propre de la littrature allemande fut de l'branlerfaire vaciller ses ides gnralesla

dans ses racines profondes, dele

monde

et sur

Dieu, et par\

de

la

rendre apte a ce lyrisme

ijlir

t'w

.

Hupid'une influenceiduilitl

parce qu'il ne

s

ralit,e

tm

in

dugeurg surlu

Fiiiinle

et

pu

que]

comme

le

Monta

Rhin d'aditiomM populairt du Rhin, oie. nn'mc, VMttoire d'Allemagne de Kohlrauacb, VHittoirt du droit jiublir dr l'Allel'Mcl,l,di

Dirtionn.iirr de Morrri.

(". octobre I""

par-diJ.

'.

I

islatif,

montrailr\

I

clle-m

pant

la

/.'

I

'ondes,

241 d suiv. 2. Nou pourrions fn eitor f mu Mtcort vf nu il" ru-ut-''p.1 1 I

PX'inplfs rnract^rUtirpirs, maisI

le

momrrr

I-4H ,

h -uns ipuloinf nt epic

le

prnncl n

1

AU

XVtlltre

Importationprunier ['Allemagne

universitaire et Inspire p;irle

ftecret

de

.

fut celle

du

kis

vu-ut, avait t interpnt

l'inlliu

ommea

un pur

peu

profit le

llintf

et

de

1

air et ce malentendu durrentpire et,l'ergci

le

philo*

parmi>

les

sceptiquesaie

l.

Cependant une pluslors

mprehensionlec

comment

se

Renouviet et de Barnl, qui montraient toute la plaie que tenait la morale la plus austre du devoir chez ce prtendu ngateur. On pouvait aussi, maintenant, lire la plupart d ivres daiM la traduction de liarui,efforts de

notamment aux

Critique

dri

la

raison

pratique^

tropfaiti

avaient d'ailleurs mieux:

que

pliqucr ou de traduire.i

Kant

ils

avaientet lele

pi

thique

la

dmocratie naissante,le

premier avait

mme

ncilier

criticisme

avec

spiritualisme dans unla guerre.

nelit

3.

Cette propagande se continua aprs

a

propos. La France vaincue cherchait un nouveau

autant qUU possible de marque laque. Cars

la

de l'Empire qui arrivait maintenant au pouvoir, rejetait a priuri toute morale Ht rappel OU de loin le catholicisme, et sentait pouri

d'en avoir une. Or

Kantlit,

qui ne supposait

avants aucune d'autre part. que. danoffrait

cet

i

MMatM1.

jjiii.ii

,nuanowiiiMit il rl.iuw

fut

n'in/

n

n'est pas

lai navres douteux que

la

tr

influence ne se retrouve dans

dveloppement

ultrieur

On

avait t conduit a Nietzsche toutil

naturellement par Wagner, dont

a\ait t

le

disciple enthousiasteI

;ir le

plus acharne. C'est

que commen