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En cette période de crise au PSG, parler d’un recordman du monde évoluant au sein du club parisien peut prêter à rire. Pourtant Iya Traoré joueur amateur au PSG est recordman du monde d’une figure de Freestyle et est un des meilleurs freestylers du monde. Présentation de Iya Iya Traoré est un jeune guinéen de 20 ans dont la spécialité est le football freestyle. Après avoir débuté en tant que gardien de but, il rejoint à 10 ans la capitale guinéenne Conakry. Après avoir débuté en 1996 au Ibrahim FC comme attaquant, il joue ensuite au Sporting Oliver puis au Nabiba FC toujours en Guinée. Il est temps pour lui de rejoindre le vieux continent, et il quitte donc en novembre 2000 son pays natal pour signer à l’ES Parisienne en 15 ans DHR. Lors de la saison 2001-2002 il reste en région parisienne et évolue avec les 15 ans nationaux du Paris FC. La saison suivante il part au Paris Saint-Germain en 18 ans DH, puis passera ensuite à Sèvres puis Montrouge. L’an dernier Iya était en équipe réserve à Tours, et il rejoue depuis cette année au PSG. En 2006, Traoré a participé à de nombreuses manifestations promotionnelles à Hong Kong, au Koweit, en Suisse, au Maroc mais aussi durant la finale de la Ligue des Champions ou encore au Noel de l’Elysée. Iya a gentiment accepté d’être interviewé par le site www.allpsg.com pour nous parler de sa passion du freestyle. Le site internet de Iya Traoré : www.iyatraore.com Bonjour Iya, quand est-ce que tu as commencé à jouer au football et où ? J’ai commencé à jouer au football à cinq ou six ans dans mon village en Afrique à Kébéya. Et est que tu as débuté le freestyle très jeune aussi ? Non non j’ai commencé il n’y a pas longtemps vers 2003 ou 2004 quand j’ai quitté le PSG. Je me suis lancé dans le freestyle parce que je n’avais pas de club. Tu t’es lancé notamment parce que tu as eu la chance de voir jouer Ronaldinho au PSG. Oui voilà, j’ai eu la chance de le rencontrer quand je jouais au PSG, mais c’est surtout quand j’ai vu la pub de freestyle de Nike que j’ai voulu faire du freestyle, surtout quand j’ai vu Ronaldinho. Ronaldinho, Maradona et

Iya Traoré pour AllPSG

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Page 1: Iya Traoré pour AllPSG

En cette période de crise au PSG, parler d’un recordman du monde évoluant au sein du club parisien peut prêter à rire. Pourtant Iya Traoré joueur amateur au PSG est re-cordman du monde d’une figure de Freestyle et est un des meilleurs freestylers du monde.

Présentation de Iya

Iya Traoré est un jeune guinéen de 20 ans dont la spé-cialité est le football freestyle. Après avoir débuté en tant que gardien de but, il rejoint à 10 ans la capitale guinéenne Conakry. Après avoir débuté en 1996 au Ibrahim FC comme attaquant, il joue ensuite au Spor-ting Oliver puis au Nabiba FC toujours en Guinée.

Il est temps pour lui de rejoindre le vieux continent, et il quitte donc en novembre 2000 son pays natal pour si-gner à l’ES Parisienne en 15 ans DHR. Lors de la saison

2001-2002 il reste en région parisienne et évolue avec les 15 ans nationaux du Paris FC. La saison suivante il part au Paris Saint-Germain en 18 ans DH, puis passera en-suite à Sèvres puis Montrouge. L’an dernier Iya était en équipe réserve à Tours, et il rejoue depuis cette année au PSG.

En 2006, Traoré a participé à de nombreuses manifestations promotionnelles à Hong Kong, au Koweit, en Suisse, au Maroc mais aussi durant la finale de la Ligue des Cham-pions ou encore au Noel de l’Elysée.

Iya a gentiment accepté d’être interviewé par le site www.allpsg.com pour nous parler de sa passion du freestyle.

Le site internet de Iya Traoré : www.iyatraore.com

Bonjour Iya, quand est-ce que tu as commencé à jouer au football et où ?J’ai commencé à jouer au football à cinq ou six ans dans mon village en Afrique à Ké-béya.

Et est que tu as débuté le freestyle très jeune aussi ?Non non j’ai commencé il n’y a pas longtemps vers 2003 ou 2004 quand j’ai quitté le PSG. Je me suis lancé dans le freestyle parce que je n’avais pas de club.

Tu t’es lancé notamment parce que tu as eu la chance de voir jouer Ronaldinho au PSG.Oui voilà, j’ai eu la chance de le rencontrer quand je jouais au PSG, mais c’est surtout quand j’ai vu la pub de freestyle de Nike que j’ai voulu faire du freestyle, surtout quand j’ai vu Ronaldinho. Ronaldinho, Maradona et Pelé sont les trois joueurs dont je me suis inspiré. Mais, c’est vrai qu’en priorité je me suis surtout inspiré de lui, car il a vraiment révolutionné le football et le freestyle.

Justement il est difficile de définir le freestyle qui est un style libre par défi-nition, mais qu’elle serait la tienne ?Comme tu dis, c’est le style libre, on fait ce que l’on veut du ballon, avec toutes les

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parties de son corps, quand on veut et où on veut. Tu es le maître de ton ballon, tout simplement.

Raymond Domenech t’as vu freestyler, et il n’a pas été convaincu par ta per-formance qu’il qualifie de cirque. Qu’elle est ta réponse à cette “attaque” ?Pour moi, ce n’est pas du cirque, même si ce n’est pas non plus du football classique. Ça reste tout de même le spectacle du football et la beauté du jeu. Bien sûr, on ne peut pas faire toutes les figures du freestyle sur un vrai terrain.

Mais le freestyle peut être considéré comme un complément au football ?Voila, le freestyle aide à avoir une meilleure maîtrise sur le terrain, faire de bons contrôles et bien manipuler le ballon. Et même si on ne peut pas faire des figures sur un terrain, on peut tout de même faire quelques dribbles et avoir une facilité tech-nique.

Donc dans ta carrière de footballeur classique, est ce que le fait de faire du freestyle te favorise sur le terrain ?A la base j’étais déjà un joueur technique et vif même avant de commencer dans le freestyle, mais c’est vrai que depuis que j’ai commencé j’ai une meilleure coordi-nation, je contrôle beaucoup mieux le ballon et j’arrive mieux à faire ce que je veux sur un terrain.Donc le freestyle m’aide beaucoup, même si c’est sur que dans le football de club, nous sommes à onze, et il faut savoir partager le ballon. Le freestyle te permet de jouer tout seul et de faire ce que tu veux sans contrainte.

Actuellement tu joues au PSG est-ce que tu impressionnes tes coéquipiers et est-ce que tu te considères comme un joueur comme les autres ?Souvent il m’arrive qu’ils me demandent de leur faire quelques petites choses car ils me connaissent et savent ce que je peux faire avec un ballon. Mais après sur le ter-rain, nous sommes tous pareils, le terrain c’est autre chose, et je n’essaye jamais d’en faire trop. Si j’essaye de faire des figures et d’en faire trop, je ne veux pas qu’ils puissent me dire que nous ne sommes pas sur un terrain de freestyle. Donc j’arrive à faire la part des choses, je suis concentré au maximum, et je ne peux pas me per-mettre de prendre le ballon, tenter un dribble ou une figure en trop alors que mes co-équipiers sont en train de se tuer pour récupérer le ballon. Même si je suis connu, quand j’arrive la bas je suis un joueur normal, sans prise de tête, et comme tous mes coéquipiers.

Maintenant que tu commences à être connu, comment est-ce que cela se passe avec tes adversaires ?Ils ne savent pas tous qui je suis. Certains comme la semaine der-nière m’avaient vu à la télévision, mais je ne cherche pas à faire que de la technique, j’essaye surtout de prouver que je suis un bon joueur et que je n’ai pas forcément besoin de faire de figures pour faire un bon match et être utile à l’équipe.

Pour en revenir au freestyle, tu as battu un record du monde avec une figure que tu appelles “le soleil”. Est ce que tu peux nous la décrire ?J’ai battu ce record du monde sur France 3 en 2004 durant l’émis-

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sion “l’été de tous les records”. Elle s’appelle “le soleil” et c’est moi qui l’ai inventé car je ne connais personne qui l’ai faite avant moi. Il s’agit de coincer le ballon entre le ti-bia et le plat du pied, et faire tourner le maximum de fois la jambe.

Et tu as réussi à faire 63 tours ? Est ce que tu as battu ce record depuis ?Oui, j’ai fais 63 tours, mais après depuis nous ne nous sommes plus reparlés, enfin di-sons que c’était jamais la même personne, donc je n’ai pas eu l’occasion de battre à nouveau ce record du monde.

Est-ce que tu as inventé d’autres figures ?J’ai aussi inventée une figure que j’ai appelé le “Y de Iya”. C’est un peu inspiré du hip-hop. J’aime beaucoup danser, notamment le hip-hop. Je voulais toucher un peu les jeunes qui écoutent ce genre de musique. J’es-saye de m’inspirer aussi de karaté ou de capoeira comme pour exemple pour la figure du soleil.

Tu es médiatisé en ce moment, avec des articles ou des reportages télés. Est ce que tu aimerais populariser le freestyle en France ?

Écoute, j’essaye de faire le maximum pour que le freestyle soit reconnu en France, car c’est un sport excellent.

Et même, au delà d’être un sport, il s’agit peut être même d’un art qui in-tègre plusieurs disciplines, le football mais aussi la danse ou les arts mar-tiaux ?Voila, c’est un sport très créatif et les jeunes au lieu de rien faire après les cours peuvent s’occuper en prenant leur ballon et faire du freestyle.

Surtout que le freestyle ne nécessite pas beaucoup de matériel, juste un bal-lon …C’est clair, tu n’as pas besoin de beaucoup de choses pour le pratiquer par rapport aux autres sports et même au football. Au football il faut avoir les crampons, les équipe-ments etc …

Justement en parlant de vêtements, tu es souvent habillé en Airness. Est-ce ton sponsor ?Ouais ouais, c’est mon sponsor.

C’est eux qui t’ont contacté ou est-ce que c’est toi ?C’est un peu des deux. Je faisais un show à Coubertin pour le rappeur Booba, et il y avait le cameraman d’Air-ness qui faisait un reportage sur l’événement, et qui a filmé mon show. J’avais un short Airness déjà à l’époque, il m’a donc filmé, et m’a demandé mes coor-données et m’a dit qu’il parlerait de moi à Monsieur Ko-né (cf : Malamine Koné le président de la marque Air-

ness). J’ai donné mon numéro sans trop rien attendre, parce que beaucoup de gens que je rencontre me font aussi des promesses et ne font rien. Dans ce métier, faut rien attendre de personne, mais juste espérer. J’ai préparer mon CV, des photos, des vi-déos, et ils m’ont contacté à nouveau et depuis Airness me sponsorise. C’était l’an dernier.

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En parlant de métier, l’an dernier tu es parti à Hong Kong, au Koweit, en Suisse etc … Est ce que le freestyle est un vrai métier et est-ce qu’on peut en vivre ?Le freestyle commence à être de plus en plus médiatisé, donc oui je pense que l’on peut considérer le freestyle comme un vrai et réel métier. En faisant des spectacles ou des chorégraphies, oui on peut vivre du freestyle.

Et donc toi actuellement tu vis du freestyle ?Moi actuellement je vis vraiment du freestyle depuis quelques temps. C’est ma passion et en même temps je peux en vivre. Non seulement je m’amuse, j’amuse les autres et je vis de ça. Le ballon rond est ma passion depuis l’enfance donc c’est vraiment l’idéal.

Tu as fais le jubilé de Zidane ou encore le Noel de l’Elysée, comment est-ce cela se passe, est ce que c’est eux qui te sollicite ?Oui c’est eux qui me sollicitent et ce n’est pas moi qui vais vers eux. Tout ce que je fais c’est jongler dans la rue, des gens me regardent, peuvent m’apprécier, ils en parlent et ça fait du bouche à oreille, et c’est comme ça que l’on me contacte. On peut également me contacter par l’intermédiaire de mon site internet (cf www.iyatraore.com)

Justement pour les visiteurs de AllPSG, où est-ce qu’ils peuvent venir te voir ?Je suis normalement si je n’ai pas de spectacles ou de shows prévus ailleurs, je suis tous les samedi au Trocadero en face de la Tour Eiffel de 14h à 17h30. Je fais des spectacles, mais aussi des petites initiations pour les gens désirant apprendre le free-style.

Est ce que tu as un mot à ajouter ?Oui, je voudrais dire que je ne suis pas qu’un freestyler, je suis un vrai joueur de foot-ball et j’aimerais par dessus tout jouer en équipe première et donner aux supporters un bon spectacle même dans le football à 11 et sur un vrai terrain. Je travaille énormé-ment pour réussir, je ne suis pas juste un jongleur. Si des jeunes veulent apprendre le freestyle, c’est un sport excellent, amusant, pratique et simple à pratiquer, même si ça demande beaucoup de temps, de travail et de créativité. Même si il ne faut pas le faire au détriment des études, qui sont très importantes. Le freestyle ne doit être qu’un complément.