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Jacques Yguel Addictologue, PH, CH Avesnes (59) et CSAPAs ETAPES (59) et Aporia (92)
Michel Landry, PhD, professeur associé, département de psychologie, Université de Montréal
In: Addictions: variation sur les petites mécaniques de l’accompagnement. Parler, Faire, Transmettre 6 ièmes journées nationales, Fédération Addiction, Marseille, 9 et 10/06/2016
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Quelle est la probléma/que générale � La nécessité d’offrir des services de soins qui reposent sur des connaissances validées
(Evidence Base Medecine (EBM) pour le médical,..) � Les connaissances scientifiques progressent dans des disciplines très variées et des
champs qui se croisent � La complexité de la prise en charge pour laquelle il n’y a pas de modèle unique de
traitement ayant fait ses preuves � La nécessité de rendre des comptes aux usagers et à nos tutelles sur les moyens humains
et matériels à dispositions du (des) public(s) � L’évolution des publics accueillis nécessite des ajustements, de même que l’évolution de
nos connaissances sur leurs profils (socio, démo, psycho, comportementales, économiques, ..)
� Les choix stratégiques des différentes institutions et organismes doivent être étayés par des données
� La nécessité de faire progresser les connaissances scientifiques dans un domaine donné,…
� Interrogation sur les opportunités que chercheur et cliniciens se donnent ou veulent se donner, dans une démarche volontariste et donc non contrainte
� …….
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Quelle est la probléma/que spécifique � Les cliniciens sont dans l’action et l’utilisation des outils et des connaissances scientifiques qu’ils intègrent dans leurs pratiques (individuelles, de groupe ou institutionnelles) au service des usagers du (des) dispositif(s), mais aussi qu’ils « adaptent »
� Les chercheurs sont dans le « recours à des méthodes éprouvées et validées» pour faire avancer les connaissances. La démarche scientifique impose aux cliniciens des contraintes liées au choix d’une méthodologie (nécessite la neutralité de l’intervenant dans l’organisation de la méthodologie)
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Pourquoi le problème � La temporalité n’est pas la même :
� Clinicien : ici et maintenant avec un patient en face à face � Chercheur hier (pour l’analyse des connaissances) et pour demain (faire avancer les
« choses »)
� Les compétences : � Cli. est un professionnel (d’une discipline donnée) formé et dédié à l’intervention � Che. appartient au milieu « académique » possède des compétences propres à la recherche
� Les attentes, les objectifs et impératifs institutionnels : � Cli. : centrées sur le patient, sur l’accompagnement et soins, l’efficacité du traitement et
l’efficience des moyens � Che.: centré sur travaux et recherches :publications et reconnaissance de la structures et de
ses pairs, faire progresser les connaissances mais aussi ses moyens et finaliser des recherches dans un centre +/-‐ grand
� Les moyens : � Cli. : ceux de l’institution � Che. : au grés des travaux et des fonds disponibles comme ceux amenés par le financement
de la recherche (quand pas de chercheur en titre dans l’institution : très rare hors CHU)
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Quels problèmes à leur collabora/on � Pour le chercheur :
� Faire émerger, à travers le protocole et l’étude en cours, des difficultés faisant apparaitre ce qui « marche mal »
� Méthodologie cadrée : biblio, puis étude de l’existant, puis s’assurer d’innover, puis protocoliser, puis acter et analyser
� Pour le clinicien � Pratique cadrée par le chercheur � Pas d’adaptation possible � Peur d’être évalué et critiqué
� Malentendus possibles : � Implantation de programme et recherche (efficacité tient au bon
déroulement du programme) � Diffusion d’outils � Galvauder la recherche � Ce n’est pas une revue de littérature qui viendrait faire émerger ce qui
doit être fait et qui ne nécessite aucune collaboration entre eux
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Finalement quels compromis et défini/ons acceptables � « Fonction du chercheur: articuler la recherche et l’action dans un va-‐et-‐vient entre l’élaboration intellectuelle et le travail de terrain avec les acteurs » (Barbier,1983)
� « Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit. » (la formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard )
� ……
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Points et Ponts communs
� Questionnement sur et des pratiques � Préoccupation du patient � Connaissances scientifiques et utilisation de pratiques professionnelles
� Mobilisation de moyens � Obligation de justifier des moyens variablement pérennes
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Exemples Ins/tu/onnels Français � HAS ANAES : organise, encadre un cursus de bonnes pratiques validées et
diffusées. Sont des références opposables. Essentiellement sanitaires. Proche de la pratique clinique versus la recherche fondamentale
� Programme Hospitalier de Recherche Clinique : distribution de fond dans différents domaine sanitaires avec priorités définies par un collège sanitaire. Multi-‐centrisme encouragé mais essentiellement sanitaire et « CHU centré » …
� D’autant qu’il y a des Prs d’Addictologie dans chaque CHU.
� PHR Inf C : idem PHRC mais sur des thématiques infirmières
� MILDECA : appels à projets thématique et pluridisciplinaire
� INSERM : unité dévolue à l’addicto qui est en déliquescence faute de moyen (B. Nalpas)
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Sec$on Québec
� Objectif : conjuguer la pertinence clinique et la rigueur scientifique pour améliorer les interventions et créer du savoir dans le champ des addictions
� Recherche principalement psychosociale � Recherche en partenariat
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Les ques$ons adressées aux chercheurs � Quel est le portrait des personnes en traitement � Quels outils utiliser et comment les adapter au contexte francophone + Québec
� Quel est l’impact des traitements offerts au Québec � Comprendre les trajectoires d’entrée et de sortie � Quelles sont les données probantes pour améliorer les pratiques
� Détection et intervention précoce : outils � Rejoindre les personnes non traitées � Évaluer les mécanismes de coordination et de collaboration mis en place
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Les ressources mises à disposi$on
� Subventions d’équipes de recherche � Subventions de recherche � Les chercheurs universitaires (académiques)
� Les chercheurs d’établissement � La contribution des milieux cliniques
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Les ac$vités des chercheurs et infrastructures et milieux cliniques � Consultation des milieux de pratique � Élaboration d’un programme de recherche � Études scientifiques (méthodes quantitatives et qualitatives) � Recensions d’écrits et conception de guide de pratique � Diffusion des connaissances et retour aux milieux de pratique � Soutien à l’appropriation des résultats et des outils � Soutien et formation aux cliniciens � Soutien et animation des chercheurs � Consultation auprès des décideurs � Formation de la relève
� Formations spécialisées � Séminaire d’été
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Le plus important � Une alliance entre chercheurs et milieux de pratique (communauté) � Construite sur le long terme à partir d’une confiance mutuelle
� Relation égalitaire � Profitable pour tous
� Une véritable équipe � Sentiment d’appartenance fondé sur la loyauté et le plaisir de travailler ensemble
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Transferts de Connaissances : Ques/onnements à par/r de quelques exemples (France Québec) � Québec => France :
� Dep Ado : milieu scolaire et Prévention. Bonne utilisation � ASI – IGT : outil de recherche, Formation complexe . Peu diffusé, concurrencé par ProG Dis
� Alcochoix : copyright, livret à « traduire » Ajustement de l’outil : Non abstinent, sommes nous dans le soin, la prévention, l’information ?
Faible acceptabilité des équipes Echec d’implantation (à l’époque 2005)
� ….
� France => Québec : � Equipe de Liaison
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Proposi/ons générales � Méthodologie :
� Rassembler les parties prenantes intéressées (vu précédemment). � Définir entre eux le(s) porteur(s) et formaliser une entité (Pseudo RISQ)
� Contenu � Création d’une « veille » de recherches (comme veille sanitaire) recensant appel
à projets,… via l’entité créée ou associations existantes (Fédération, Asso. Régionale,..), voire des partenariats
� Création d’une «Banque» de recherche (existants, littérature grise, fond doc., revues,….)
� Moyens � Humains : ceux de l’asso., les acteurs adhérents cliniciens � Assistant de Recherche Clinique (ARC) issu des labo de recherche mais il
pourrait y avoir les Assistants Cliniques de Recherche (ACR) issu du milieu clinique avec formation à la recherche à définir
� Pré requis � Transversalité � Echéancier � Définir qui décide quoi � Quelle marge de manœuvre �
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Proposi/ons Ins/tu/onnalisa/on de la démarches
� Création d’une entité spécifique mais complexe, peu réaliste dans contexte actuel. De nombreuses entités auto déclarées existent mais quelle acceptabilité par les cliniciens et chercheurs ?
� CHU déjà en charge mais très sanitaire et « pharmaco centrée » cependant expertise existe avec cliniciens et chercheurs
� Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) est une opportunité puis qu’affiliation à un CHU : augmentation du nombre des cliniciens mais toujours sanitaire
� Pole de Recherche de l’Enseignement Supérieur (PRES) : devant fédérer les moyens et centraliser les travaux/ mais peu accepté par les intervenants chercheurs et inconnu des cliniciens
� CSAPA : la recherche est une de leurs missions (non prioritaire certes) Cliniciens, Acteur pluridisciplinaire importants, diffuseur de travaux. Pas de ressources humaines en termes de moyens humains
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Quelques proposi/ons en cours � Audition Publique du 7 et 8/04 FFA sur Réduction des Risques et
des Dommages en Addicto. Recommandations 10 et 11 proposent la création ou le renforcement de la Recherche : « Encourager la recherche académique à travers le développement d’études participatives fondées sur la reconnaissance de savoirs expérientiels des usagers. S’astreindre à une évaluation permanente et rapide des innovations aussi locales soient-‐elles dans un esprit de recherche opérationnelle dont les résultats sont rapidement mis à disposition de tous. » « Mise en place d’un organisme indépendant destiné à la gouvernance et au financement des recherches autant académiques que venant du terrain et des usagers sous une forme à élaborer, tenant compte de l’existant. »
� Cour des Comptes : Evaluation des Politiques Publiques en Alcoologie. Rapport en Juin 2016 devrait préconiser la création d’un Réseau National de Recherches en Alcoologie-‐Addictologie, pouvant être piloté par INSERM et avec des fonds dédiés
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Transferts de Connaissances (trans-‐ et pluri-‐ disciplinaires) � Vocabulaire et thésaurus communs quand transfert d’outils ou de
recherches � Complémentarité et hiérarchisation des interventions � Rencontres pluridisciplinaires � Identifier les lieux et « professionnels » utilisant ces outils car
concept de prévention (1aire, 2aire et 3aire) et frontière avec la soin ne sont pas les mêmes
� Nouveaux métiers : criminologue (n’existe pas en France hoirs l’Université) utilisant « outil d’interface » avec la justice
� Variabilité culturelle sur certaines approches notamment la parentalité
� Moyens matériels et humains ne sont pas comparables quantitativement également
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Diffusion � Restitution des chercheurs aux cliniciens dans des rencontres formelles
� Création (ainsi) d’une dynamique interactive entre chercheurs et cliniciens
� Réunions « partenaires » � Colloque � Revue � Sites internet dédiés
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