ses six dates-clés1977Naissance à Angers.

1997Monte une compagniede danse hip hop.

2004Arrive à Paris et rejointla compagnie de théâtre“Entrée de jeu”.

2012Écrit son premierone man show.

2014Découvre la plongéeet passe ses deuxpremiers niveaux.

2018Passe son divemaster.

Les gens connaissent l’humoriste avant leplongeur. Peux-tu revenir sur ton parcoursdans le milieu artistique ?J’étais un enfant introverti, je ne parlaispas. À 12 ans, un professeur de français m’aproposé de faire du théâtre. J’ai égalementcommencé à danser, ce qui me permettaitde faire ressortir mes émotions. Très vitej’ai eu envie de jouer pendant mes étudesde lettres : je voulais être dramaturge, fairepleurer les gens, mais je n’arrivais qu’à lesfaire rire. C’est ainsi que l’humour s’estimposé à moi. J’ai commencé à écrire dessketchs, j’ai découvert ce travail de précision,d’orfèvre, où tout doit être parfait, le ton, lerythme, le cœur qu’on y met. Pendant desannées, introverti, je ne comprenais pas lesgens et aujourd’hui je me sens profondémentlié à eux. Je suis un pot pourri de ces per-sonnes, avec de la tendresse, des couleurs, dustress, un arc en ciel de plein d’émotions :je suis hyper sensible, je pleure si je vois unenfant triste, je me mets en colère si je voisun con... J’ai envie de rire avec des gens quine me ressemblent pas, qui ne m’aimentpas, car je suis persuadé que l’humour peutfédérer... tout comme la plongée.

Tu es récemment tombé amoureux de la plon-gée sous-marine. Comment as-tu découvertcette activité ?J’avais effectué un baptême en Grèce en1998, mais c’est en 2014 que j’ai réellementdécouvert la plongée. En Thaïlande, je suistombé sur une amie devenue instructricequi m’a fait passer mon premier niveau.

Les 4 ou 5 premières plongées, j’étais plutôttétanisé mais j’ai dépassé cette peur et j’étaistellement fier de moi que j’ai eu un véritablecoup de foudre pour cette activité ! J’ai res-senti une véritable sensation d’apesanteur quime rappelait beaucoup la danse et j’ai trouvécette expérience extraordinaire. À la fin dema formation, j’ai dit “je veux en voir plus”et j’ai passé mon niveau 2 dans la foulée.

Aujourd’hui, quelle place tient la plongée dansta vie ?Elle a totalement changé ma vie et mamanière de voyager. Mes destinations devoyage doivent désormais toujours êtreliées à la plongée, au grand dam de monentourage... La plongée est une véritablebulle d’oxygène dans mon emploi du temps.Entre la scène, le cinéma, la télé... j’ai besoin,dans ce tsunami d’activité, d’avoir un momentoù tout s’arrête autour de moi, une heurede bonheur, une heure rien que pour moi.

Tu as eu la chance de plonger autour du mondeces dernières années. Que retiens-tu de cesexpériences ?En 2015, en Égypte, lors d’une croisièredans le nord du Sinaï, j’ai vu mes premiersdauphins et j’ai exploré une épave. Je mesuis dit : “Ce n’est pas possible qu’il y aitautant de choses à voir sous l’eau”. Un moisplus tard, je passais mon Rescue Padi. Entre- temps, j’ai plongée à Bali, aux États-Unis,en Indonésie. Pendant 15 jours, aux Philip-pines, j’ai découvert le monde macro, j’aivu des nudibranches et des hippocampes

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Connu pour animer et participer à des émissions de télé et pour sesnombreux sketchs, l’humoriste Jarry est également un amoureux dumonde sous-marin. Entre deux représentations de son One Man Show,il n’hésite pas à chausser les palmes pour explorer les fonds marins, oùqu’il se trouve ! Le comédien est également engagé dans la protectiondu milieu auprès de l’association Nature Dive, à Cannes, depuis sa création

en 2017.

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Jarry, des scènes de Franceaux fonds méditerranéens

Texte

Margot Harty

Photos

Nicolas Barraqué

Légendeà faire :180caractèresmaxi.

EXERGUE EXERGUE EXERGUE EXERGUE140 140 140 140 140 140 140 140 140CARACTÈRES CARACTÈRES CARACTÈRESMAXI MAXI MAXI MAXI MAXI MAXI MAXI43

°32’31’’N

07°02’23’’E

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et de voir l’infiniment petit qui se cache sousl’eau, j’ai pris conscience de beaucoup dechoses (l’importance de la chaîne alimen-taire, la puissance du monde marin, lesespèces en voie de disparition...). Et puis, àTahiti, j’ai vu des tortues amputées à causede filets de pêche lors de ma visite d’uncentre de défense des animaux marins. J’aialors réalisé la fragilité de ce milieu et qu’ily avait des problématiques à résoudre !

Qu’en est-il de la plongée en métropole ?En 2017, je me suis rendu à Cannes où j’aifait la connaissance de Jean Nicolas, gérantdu centre Easy Dive. Passionné et à chevalsur la sécurité, je lui ai fait confiance pourpasser mon Divemaster. J’ai adoré plongeren Méditerranée ! Pendant trois ou quatreans, j’avais plongé partout autour du mondepour finalement me prendre une claque enFrance. J’y ai découvert des tombants, descigales de mer, murènes et mérous et je mesuis dit il y avait quelque chose à faire ici...J’ai donc rejoint l’association Nature Divedès sa création en 2017.

Quel est le rôle de cette association ?Elle met la science participative à la portéede tous : elle forme des gens au comptage,leur apprend à identifier et reconnaître lesespèces en danger, telles que les grandesnacres, à observer l’état d’avancement desgorgones, l’état des fonds. Nous analysons laqualité de l’eau et pratiquons des essais deprotocoles. Si les ancres des bateaux détrui -sent des habitat protégés tels que les herbiersde posidonie, nous réalisons des vidéos pour

alerter et préserver au maximum les fonds.Récemment, nous avons obtenu 8 bouéesd’amarrage pour les bateaux de plongée.

Tu vis à Paris. Lorsque tu ne descends pas àCannes, quand plonges-tu ?Je plonge 3 à 4 fois par mois. J’étais entournée de janvier à juin 2019 et j’essayaistoujours de jouer près de l’océan, d’une merou d’un lac pour observer tous ces fondsdifférents, voir comment les choses évoluentet rencontrer les plongeurs. Quand je suis àParis, je ne plonge pas. La plongée en fossene me correspond pas, je n’y trouve per-sonnellement pas de sens. J’ai besoin desensations, de la vague, de voir la posidoniebouger, la lumière... Je vis dans des piècesobscures donc je ne veux pas me retrouverà plonger dans une fosse tout aussi sombre.Mais pourquoi pas, un jour, essayer ? Je nesuis pas contre l’idée de découvrir.

Tu es très actif sur les réseaux sociaux etpartages de nombreuses photos et vidéos detes plongées. Pourquoi est-ce important pourtoi de partager ces moments ?Je souhaite utiliser ma notoriété pour fairemieux connaître la plongée qui reste encorelargement méconnue en France. Cetteactivité a une image de sport dangereux etcher alors que, de mon point de vue, c’est unsport populaire qui peut mettre tout le mondeau même niveau. La plongée se moque biendes particularités de chacun : sous l’eau,rien de ressemble plus à un plongeur qu’unautre plongeur. J’ai surtout trouvé une bellesolidarité, un bel esprit et de belles valeurs.Sous l’eau, on ne fait pas son kéké, on netriche pas, rien n’est plus important que lasécurité et la confiance envers son binôme.La plongée est réellement un vecteur derencontre qui arrive à rapprocher des gensqui, au départ, n’ont pas forcément de raisonde se rapprocher.

Tu arrives à faire passer des messages de sensi -bilisation, tout en gardant un ton humoristique.Pourquoi ce choix ?

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Légende à faire :pas de contraintes

en termesde caractères.

Légende à faire :pas de contraintesen termesde caractères.

Je veux participer à la sensibilisation des gens : leur appren -dre à consommer autrement, à comprendre le problèmedu plastique, même non visible, présent jusque dans leurassiette, à ne pas jeter leur mégot par terre qui finira dansla mer à polluer plus de 500 litres d’eau ; je me sers dema notoriété pour cela, pour expliquer que ce n’est pasparce qu’on ne voit pas quelque chose que ça n’existe pas.Mais je veux toujours garder ma personnalité, c’est pour-quoi j’aborde tous ces problèmes sous un angle humoris-tique. Je ne suis pas leur père et je ne suis pas là pour lesréprimander. On peut parfaitement apprendre via l’humour,sans être infantilisé ; c’est mon tempérament : l’excès desérieux n’est pas toujours un gage de qualité.

Tu deviens en quelque sorte un porte-parole de la plongéeen France...J’essaie de convaincre tous mes amis et proches de seconvertir à la plongée et j’ai hâte que mes enfants puissentégalement s’y mettre. Ils font partie de cette génération quiva réussir à changer les choses. J’ai également énormé-ment de jeunes dans ma communauté de fans qui, depuisque je plonge, me posent beaucoup de questions à cesujet : des conseils, où commencer, le coût, les dangers...Oui, je deviens en quelques sorte un VRP de la plongée etça me fait plaisir mais je fais toujours attention de garderen tête la notion de plaisir qui accompagne la plongée.D’abord leur donner envie de s’y mettre, pour le fun, puisentrer dans les détails.

Quels sont tes projets, dans le milieu artistique et dans tapratique de la plongée ?Je veux passer le niveau instructeur Padi et niveau 3FFESSM. J’aimerais aussi tester de nouvelles choses avec,pourquoi pas, la plongée souterraine ou en rivière. Jeveux également plonger dans les cénotes et tester le scootersous-marin ! Du côté artistique, je participe à une grosseémission depuis la rentrée 2019 et prépare la tournée desZéniths en France. J’ai également des projets de films encours. J’ai un public super, des rapports simples avec lesgens, pas d’hystériques, que de l’amour et je veux avanttout continuer cette belle relation avec eux.

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Légende à faire :150 caractères maxi.