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Jérôme BIANCHI Neuropsychologue CERTA Centre de référence des troubles des apprentissages / Hôpitaux pédiatriques de Nice CHU – Lenval Exercice libéral Cabinet Notre Dame - Nice [email protected]

Jérôme BIANCHI Neuropsychologue CERTA Centre de référence ... · Germaine joue au Pictionary. C’est à elle de dessiner et elle tire la carte «Girafe». Avant de commencer,

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Jérôme BIANCHINeuropsychologue

CERTA Centre de référence des troubles des apprentissages /

Hôpitaux pédiatriques de Nice CHU – Lenval

Exercice libéralCabinet Notre Dame - Nice

[email protected]

Diaporama et vidéo de la conférence disponible sur le site.

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Un caractère durable …

Le trouble a toujours existé.

Il était inscrit d’emblée, donnant une trajectoire particulière

au développement de l’enfant.

Attention ! Cela ne va pas à l’encontre des situations

de diagnostics tardifs.

Cela entraine un retard dans certains apprentissages,

mais ce n’est pas un simple retard scolaire.

L’immaturité existe-t-elle ?

Ses troubles et leurs répercussions ne sont pas générés

par un manque de motivation ou une simple immaturité

Attendre que l’enfant grandisse ne l’aidera pas !

Des enfants intelligents …

Une véritable constellation

Dyslexie - Dysorthographie

Dysphasie

Dysgraphie

Dyspraxie

Dyscalculie

Dysmnésie

Trouble d’Acquisition de la Coordination

Trouble Déficitaire de l’Attention / Hyperactivité

Syndrome Dysexécutif

Comorbidités… une vraie cuisine !Certains troubles peuvent être liés …

-Dyslexie / Dysorthographie

-Dyspraxie / Dyslexie

-Dyspraxie / Dyscalculie

-Dysphasie / Dyslexie

Et plusieurs DYS peuvent cohabiter.

La précocité intellectuelle n’écarte pas le DYS… mais rend

plus difficile son diagnostic, « la précocité cachant le trouble et

le trouble cachant la précocité ».

I. Définition et théorie

II. Les types d’attentions

III. Les signes d’appel

IV. Composante neuro-anatomique

V. QUID des traitements médicamenteux

VI. Les facteurs prédictifs d’une bonne évolution

VII. Le devenir de ces enfants

VIII. Adaptations pédagogiques

IX. Des objets qui peuvent aider

X. La remédiation neuropsychologique

William James (1890)

« L'attention est la prise de possession par l'esprit, sous une forme claire et vive, d'un objet ou d'une suite de pensées

parmi plusieurs qui semblent possibles [...] Elle implique le retrait de certains objets

afin de traiter plus efficacement les autres ».

William James est un psychologue et philosophe américain. Il est souvent présenté comme le fondateur de la psychologie en Amérique.

« Le TDA-H » :

Le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, est un trouble neuro-développemental

pouvant se révéler sous 3

formes :

un trouble de type inattention

un trouble de type hyperactivité / impulsivité (environs 2%)

un trouble mixte alliant les deux précédents

Le début des symptômes se situe toujours avant 7 ans (12 ans DSM V)

La durée des symptômes doit être supérieure à 6 mois.

Il est atteint de manière significative dans plusieurs sphères de sa vie (sociale, scolaire …)

Difficultés

avant l’école

Difficultés

à l’école

Difficultés

après l’école

Difficultés

au coucher

Au réveil

Lors de la préparation

pour aller à l’école

Rapports excessivement

difficiles avec les parents

Moins bonnes notes

Manque de

concentration

Comportement

perturbateur

Rapports difficiles avec

les amis

Dans les sports/clubs

Devoirs

Comportements à risque

et blessures

Rester assis pendant le

souper

Lors de la préparation

pour se coucher

À se calmer/

s’endormir

L’alerte – tonique / phasique Niveau d’éveil / Mobilisation globale des ressources mentales. = Sys, réticulaire act, (Tronc cérébral)

L’attention sélective Sorte de filtre qui permet de sélectionnerl’information pertinente.= Cortex cingulaire

L’attention diviséePermet de traiter simultanément deux tâches= Cortex cingulaire

L’attention soutenue + vigilanceMaintien du niveau d’attention sur une longue période.= Lobe frontal – aire Tegmentale-ventrale (réseau de la récompense / système limbique)

Le « S.A.S. »

Système Attentionnel Superviseur

C’est le chef d’orchestre permettant la gestion de l’allocation des ressources attentionnelles sur une ou

plusieurs tâches données

C’est la facette « exécutive » des capacités attentionnelles.

Les fonctions exécutives regroupent l’ensemble des processus dont la fonction principale est de faciliter l’adaptation de la personne à des situations nouvelles, et ce, notamment lorsque les routines, les schémas habituels ne suffisent pas

(Damasio, 1995; Duncan, 1986; Shallice,1982).

- Situations routinières

- Situations non routinières

L’inhibition

La planification

La flexibilité mentale

« Capacité à s’empêcher de produire une réponse automatique »

L’exemple d’Antoine

« Capacité à organiser une série d’actions »

L’exemple de Justine

« Capacité de passer d’un comportement à un autre »

L’exemple de la secrétaire…

La mémoire de travail (ou à court terme) permet à une personne de disposer d’un espace de travail mental afin de maintenir des informations pendant une période de plusieurs secondes.

En quoi consiste la mémoire de travail ?

• Quand intervient-elle ?

• Comment fonctionne-t-elle ?

• Que se passe-t-il lorsqu’elle est altérée ?

La mémoire de travail permet de stocker et de manipuler des informations pendant de courtes périodes et lors de la réalisation d’une activité.

Ex. Un serveur qui prend la commande d’un client

Composante cognitive très impliquée dans la vie quotidienne !

Dans le milieu scolaire :

Très utile au raisonnement en général…

Pour élaborer et comparer les différentes idées … garder en mémoire les avantages et les inconvénients de chacune des solutions proposées.

Très utile en lecture…

Pour comprendre le sens de la phrase, vous devez en garder le début en mémoire, le temps de la lire jusqu’à la fin.

Sans cela, vous déchiffrerez sans comprendre.

1.Boucle phonologique

2.Calepin visuo-spatial

Chacun pour mémoriser un type spécifique d’informations

L’exemple du menuisier.

Il mesure la longueur d’une partie d’un meuble.

Le temps de passer à l’atelier pour la découper, il garde en mémoire la mesure prise.

C’est le sous-système qui maintient en mémoire les informations verbales entendues ou lues.

Ex. La liste de course

Les informations verbales sont conservées pendant plus ou moins 2 secondes dans un « espace tampon ». Après … elles s’effacent …

Pour « rafraichir l’information » nous devons

les répéter mentalement… elles sont alors mises à jour dans le « stock phonologique ».

L’exemple du jeu de société.

Germaine joue au Pictionary.

C’est à elle de dessiner et elle tire la carte

«Girafe».

Avant de commencer, elle visualise ce qu’elle va dessiner.

Comment trouver la pièce d’un puzzle dont nous avons besoin ?

On se crée une image jusqu’au moment où

Nous la reconnaissons parmi les autres pièces.

C’est le sous-système qui maintient en mémoire

les informations visuo-spatiales et les images mentales.

Il est constitué d’un espace de stockage pour les informations visuelles et spatiales (comme la boucle phonologique).

1. Mise à jour

2. Résistance à l’interférence

3. La double tâche

C’est la capacité à remplacer les informations mémorisées afin de les actualiser.

Ex. Le changement d’itinéraire

Ex. Le changement de commande (notre pauvre petit serveur)

C’est la capacité à maintenir temporairement les informations en cours de traitement tout en inhibantles sources de distraction.

Elle proviennent de l’environnement ou par nos propres pensées.

Ex. le coup de téléphone (conversation)

C’est la capacité à répartir de manière flexible notre attention entre différentes tâches à réaliser (l’une de ces deux tâches nécessitant un travail de mémorisation).

Très handicapantes au quotidien !

Nous ne parvenons plus à maintenir et manipuler des informations pendant un court laps de temps ou pendant la réalisation d’une tâche.

Difficultés à maintenir pendant quelques secondes des informations verbales…

Ex. confusion de personnes lors d’une soirée

Difficultés à maintenir pendant quelques secondes des informations visuo-spatiales ou imagées

Ex. Le jeu d’échecs (anticipation de déplacements)

Difficultés pour mettre à jour l’information, résister à l’interférence et à partager son attention.

Ex. Le calcul mental

Ex. Le contexte classe

Ex. La prise de notes

C’est le rappel des intentions…

Lorsque nous sommes occupés, il nous arrive de nous rappeler que nous avions quelque chose à faire. Nous pouvons interrompre la tâche en cours (et réaliser ce que nous avions prévu) ou maintenir notre intention de départ tout en plaçant la tâche à réaliser plus tard dans l’espace tampon.

Ex. Penser à rappeler le docteur

Il prête difficilement attention aux détails, il fait des erreurs d’inattention.

Il a du mal à soutenir son attention. Il ne semble pas écouter quand on lui parle directement. Il ne se conforme pas aux consignes ou il ne termine pas ses tâches

(sans qu'il s'agisse de comportements d’opposition). Il a de la difficulté à planifier et à organiser ses travaux ou ses activités. Il évite certaines tâches, ou il les fait à contre-coeur, surtout si elles

nécessitent un effort mental soutenu. Il perd des objets nécessaires à son travail ou à ses activités. Il est facilement distrait par des stimuli externes. Il fait des oublis fréquents dans la vie quotidienne.

Il remue souvent les mains et les pieds, il bouge sur son siège.

Il se lève souvent dans des situations où il doit demeurer assis.

Il court ou il grimpe partout (en vieillissant : sensation de fébrilité ou de bougeotte).

Il a du mal à se tenir tranquille à l'école, au travail ou dans ses loisirs.

Il est souvent fébrile ou survolté. Il parle souvent trop.

Il répond aux questions avant qu’on ait terminé de les poser.

Il a de la difficulté à attendre son tour.

Il interrompt souvent autrui, il impose sa présence.

Autre symptôme …

L’enfant peut être très bruyant, antisocial, voire agressif, ce qui peut générer le rejet et l’isolement.

ATTENTIONà « l’instabilité psychomotrice »

secondaire à un trouble anxieux !

Présence d’une anxiété et d’inquiétudes excessives survenant plus d’une journée sur deux durant une

période d’au moins six mois.

Manifestations cliniques (Min. 4/6)

Agitation

Fatigabilité

Difficultés de concentration ou trous de mémoire

Irritabilité

Tensions musculaires

Troubles du sommeil

Performance scolaire

Compétence scolaire

Ponctualité

Arrivée de certains évènements

Questions familiales

Acceptation sociale

Quelles répercussions ?

Baisse de l’estime de soi (besoin de réassurance)

Tendance au perfectionnisme (peur de l’échec)

Ref. P. Berquin PAEDIATRICA, 2005

Le Méthylphénidate (composant de la plupart des Psychostimulants) va nettement réduire la recapture de la Dopamine (fermer le couvercle des poubelles à Dopamine), ce qui va entrainer une augmentation de la quantité de Dopamine en activité dans le cerveau,

- Dose prescrite selon le poids de l’enfant

- Durée d’activité concentrée sur la journée (plus d’effet vers 16h00)

- Pas d’effet de manque (permet d’arrêter la prise du traitement le WE ou pendant les vacances)

- Effets secondaires : Diminution de l’appétit, difficultés d’endormissement…

- Existe des traitement à libération prolongée

- Pas à vie… permet de sortir la tête de l’eau

Ref. H. Desombre TDAHACTU, 2013

Ref. H. Desombre TDAHACTU, 2013

Le TDAH est d’autant plus fréquent que le poids de naissance est faible(Delobel / Ayoub 2005).

Ces enfants ont donc plus de chance de présenter un TDAH, en particulier la forme avec impulsivité (Walch 2012)

Déficit des fonctions exécutives (mise à jour, inhibition et flexibilité) chez les jeunes anciens prématurés (+ faibles résultats en lecture et en Mathématiques) (Rose et al 2011).

+ Syndrome d’alcoolisation fœtale.

Diminuer les sources de distractions (emplacement du bureau, espace de travail : y tolérer seulement le matériel nécessaire à la tâche en cours)

Éviter l’utilisation de stylos 4 couleurs ou à pointe rétractable et privilégier les bics classiques + l’utilisation de STABILO peut être intéressante afin de l’aider à pointer les éléments pertinents d’une consigne.

Utiliser des consignes courtes (oral et écrit) et privilégier une présentation aérée (écrit) ses capacités de mémoire à court terme sont souvent faibles.

Avant d’expliquer toute notion importante, mobiliser l’attention (contact visuel, signal non verbal établi au préalable) + S’assurer de la proximité physique lors de la transmission des consignes (réduire les sources de bruit et de mouvement dans la classe, signal non verbal établi au préalable … utilisation de cartons de couleurs, gestes, pointer une image)

Placer l’enfant devant en classe afin d’éviter qu’il ait la vue sur l’ensemble de la classe et potentiellement sur un nombre important de sources de distraction. Utiliser des supports visuels (mind mapping ou cartes mentales) et s’y référer lors des explications verbales

Présenter le travail en petites étapes entre lesquelles l’élève peut consulter l’enseignant (temps de concentration continue requis moins long) l’attention soutenue est une composante déficitaire chez ces enfants.

Rechercher la qualité plutôt que la quantité de travail (école et devoirs) lui permettre d’avoir du temps supplémentaire ou bien retirer systématiquement un exercice afin qu’il puisse compenser la mauvaise gestion du temps.

Lui permettre de participer aux tâches quotidiennes de la classe (distribuer des feuilles etc…) cela lui permettra de couper ses activités et de pouvoir s’évader quelques instants. Cela lui permettra également de se sentir valorisé.

Aider l’élève en classant ses documents (porte vues), en utilisant des cahiers et non des classeurs.

Utiliser un système de rangement simple et rapide avec support visuel au besoin + Utiliser des codes couleurs par matière.

Prévoir un « double » du matériel requis pour les travaux à la maison (permet de pallier aux oublis fréquents de la vie quotidienne).

Découper la tâche en petites parties présentées une à une (cacher les autres éléments à l’aide d’un carton ou découper la feuille)

Établir un fonctionnement routinier et stable des activités quotidiennes avec rappels fréquents du temps qui reste.

Placer des balles de tennis sous les pieds de sa chaise pour réduire les bruits.

Poser un velcro sous l’étui à crayons, prévoir une place précise pour le cartable, loin du bureau.

Éviter que d’autres objets ne soient à sa portée (bibliothèque, ordinateur…)

Permettre des sorties à l’extérieur de la classe (responsable des commissions, facteur…)

Trouver des moments où l’élève peut bouger (passer des feuilles, effacer le tableau, ouvrir la fenêtre …)

Permettre de travailler debout ou à genoux sur sa chaise (favorise la concentration)= idem chewin-gum

Faire prendre l’habitude d’attendre 5 secondes avant de répondre à une question

Ignorer les comportements destinés à attirer l’attention (plainte, chuchotement, rêvasserie) mais ne jamais ignorer des comportements agressifs ou destructeurs.

3. Time timer :

Améliore la gestion et la visualisation du temps restant

4. Le Tangle :

Permet d’occuper les doigts et les mains

5. Machouille pour crayon :

Discret et efficace, permet l’autorégulation et le mâchon-nement. Améliore la concentration. S’adapte à la plupart des crayons standard.

1. Proposer des « Check lists »

2. La zone de lancement

3. Aérer et libérer l’espace de travail

4. Séparer les lieux de vie et d’activités