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~ 1 ~ RUSSIER Jonathan - Département GBGE - Promotion 2007-2009 RAPPORT DE STAGE GESTION DE LA RIPISYLVE A L’INTERIEUR DU LIT DU LEZ O.N.F. Agence Drôme-Ardèche 16, rue de La Pérouse BP 919 26009 VALENCE CEDEX Maître de stage : M. Daniel Eyraud Tuteur : M. Stéphane Liébart 14 avril au 19 juin 2009

Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

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Rapport de Stage de DUT Génie Biologique option Génie de l'Environnement effectué à l'Office National des Forêts.Sujet : Réalisation d'un diagnostic et d'un programme pluri-annuel d'entretien de la ripisylve à l'intérieur du lit de la rivière Le Lez.

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RUSSIER Jonathan - Département GBGE - Promotion 2007-2009

RRAAPPPPOORRTT DDEE SSTTAAGGEE

GESTION DE LA RIPISYLVE A

L’INTERIEUR DU LIT DU LEZ

O.N.F. Agence Drôme-Ardèche

16, rue de La Pérouse

BP 919

26009 VALENCE CEDEX

Maître de stage : M. Daniel Eyraud

Tuteur : M. Stéphane Liébart

14 avril au 19 juin 2009

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RREEMMEERRCCIIEEMMEENNTTSS

Je tiens tout d’abord à remercier mon maître de stage M. Daniel Eyraud, chef de projet O.N.F.

eau et risques dans la Drôme, pour son accueil très chaleureux mais également pour toute

l’aide et tout le soutien qu’il m’a apporté durant la durée de mon stage.

Je remercie aussi Mlle. Sophie Nouar et M. Lionel Vanhulle d’avoir pris de leur temps avec

autant de gentillesse pour me faire découvrir les différentes missions que peut avoir à

effectuer un technicien intervenant sur une rivière.

Un merci particulier à mon tuteur de stage M. Stéphane Liébart qui a su me guider lorsque j’ai

rencontré certaines difficultés.

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ABSTRACT

Management of the vegetation on the bed of the Lez

I do my placement in the Drôme-Ardèche Agency of the National Forest Office. I

collaborate to the river Lez management plan.

The subject of my placement is the treatment of the vegetation inside of the river bed.

Indeed, this river meets since many years an exceptional dryness thus the absence of flood

allowed the vegetation to develop on the alluviums (the sandbank) which ones form naturally

in the bed of waterway.

In itself, this revegetation doesn’t involve problems; it’s about the natural evolution of

the river like the risk that this vegetation could be carry away in the event of a flood. However

with the human activities and the increase in number of the stakes (bridges, livings,

economics activities…) in proximity of the waterway a rational management plan became

necessary.

My mission was divided in two principal stages. Firstly I had to carry out a field sheet

allowed to describe and to characterize the alluviums in order to be able to evaluate the

ecological interest or the recommended treatment. So I had could travel through the drainage

basin in order to describe the alluviums. At last, the last stage was the one of the

prioritization. Sure enough it had to define which alluviums need to be treated or not so as to

integrate this works to the next year program.

Thus I could evaluate the reality of the field which always requires some arrangements

but I especially could see how we carry out a management plan according to the objectives to

reach and to the costs.

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FFIICCHHEE SSEECCUURRIITTEE

• Présentation de l’entreprise et de ses activités :

L’Office National des Forêts est un établissement public à caractère industriel et

commercial (E.P.C.I.C.), au niveau national l’entreprise emploie 12000 personnes dont 166

sont basées à l’agence Drôme-Ardèche de laquelle je dépends.

Les principales missions de l’O.N.F. se répartissent entre les missions d’un bureau

d’études (expertise d’arbres ; réalisation d’études environnementales, écologiques et

paysagères ; gestion de rivières ; analyse des risques naturels) et les missions d’une entreprise

de travaux (réalisation de travaux sylvicoles ; entretien de rivières).

Mon stage concerne des missions de gestion et d’entretien de rivières que j’effectue

entre l’agence de Valence et le bassin versant situé entre le sud de la Drôme et l’enclave du

Vaucluse.

• Présentation du stage :

Mon stage a pour but le traitement de la végétation à l’intérieur du lit de la rivière Lez.

En effet, il est actuellement nécessaire d’entretenir cette végétation en raison de la présence

d’enjeux matériels et humains le long de la rivière qui peuvent être impactés par cette

végétation en cas de crue. Dans cette optique, il est nécessaire de parcourir les cours d’eau

afin de faire l’inventaire des atterrissements végétalisés (banc de sable et de galets dans le lit

d’une rivière) et de les reporter sur la base de données du Système d’Information

Géographique (S.I.G.).

La finalité de mon travail est de pouvoir évaluer quels atterrissements nécessitent d’être

traités et d’en estimer le coût afin d’intégrer ces travaux au programme et au budget 2010.

• L’organisation sécurité de l’entreprise :

L’organisation de la sécurité à l’O.N.F. est spécifique car une partie des salariés sont

assimilés à des fonctionnaires et dépendent donc du droit public tandis que d’autres employés

sont considérés comme des ouvriers et dépendent donc quand à eux du droit privé. Ainsi deux

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organismes se partagent la sécurité dans l’entreprise : le C.T.H.S.C.T. (Comité Technique,

d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) pour les employés relevant du droit privé

et le C.H.S.C.T. (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) pour ceux

relevant du droit public. Chaque comité se réunit plusieurs fois par an (4 fois pour le

C.T.H.S.C.T. et 2 fois pour le C.H.S.C.T.) et effectue diverses réunions de chantier.

Le D.U.E.R. (Document Unique d’Evaluation des Risques) définit les différents risques

et les précautions associées inhérents à chaque poste que l’on peut occuper dans l’agence. Le

D.U.E.R. est régulièrement tenu à jour et tous les employés sont invités à faire parvenir leurs

remarques afin de faire évoluer le document et améliorer la sécurité à l’intérieur de

l’entreprise.

A l’agence Drôme-Ardèche de l’O.N.F. le responsable de la sécurité s’appelle

« l’animateur Sauveteur Secouriste du Travail » (animateur SST), c’est lui qui gère le

D.U.E.R. L’animateur SST est un ouvrier, il est également en charge des aspects prévention et

sensibilisation, au travers de réunions d’information notamment.

• La formation sécurité reçue :

Lors de ma première visite sur le terrain avec mon maître de stage, il m’a informé des

principaux risques que l’on encoure lorsque l’on se rend aux abords d’une rivière et

notamment les risques de glissades et de chutes. Il m’a notamment alerté de ne pas me rendre

sur le terrain les lendemains de pluies ou d’orages en raison du risque important de crues et de

toujours garder mon téléphone portable avec moi, de vérifier que la batterie est chargée avant

de partir et de repérer les zones où je capte du réseau.

En outre, j’ai contacté l’animateur SST, M. Serge Vial qui m’a fait parvenir le D.U.E.R.

de la Direction Territoriale Rhône-Alpes de l’O.N.F. afin que je puisse m’informer et si

nécessaire faire parvenir mes remarques. J’ai donc pu remarquer que mes activités étaient

concernées par deux fiches : la fiche « Travail de bureau » et la fiche « Prise de données de

terrain et études » qui définissent les activités, les risques, le matériel utilisé, les causes du

risque et les mesures de prévention (voir annexe).

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• Les risques de l’activité et mesures associées :

Les risques associés à mes activités sont semblables à ceux qu’encourent un technicien

de rivière et se répartissent selon deux axes : les risques liés au travail de terrain et ceux liés

au travail bureautique.

Les risques inhérents au travail de terrain sont les plus importants. La noyade est le

risque le plus évident que l’on doit prendre très au sérieux, aussi il est fortement déconseillé

de se rendre sur le terrain les lendemains de pluie à cause de l’augmentation du débit du cours

d’eau. En outre ce type de travail présente aussi des risques de chutes et de foulures liés à la

marche puisque je parcours les cours d’eaux. Il est donc indispensable de porter des

chaussures de marche qui protègent les chevilles. Plus généralement, lorsque je me rends seul

sur le terrain je dois toujours prévenir quelqu’un du lieu où je me rends. Mais je dois

également toujours garder mon téléphone portable sur moi et localiser les zones où je capte du

réseau afin de pouvoir contacter les secours en cas de problème. De plus, le bassin versant sur

lequel je me rends se situe à 70km de l’agence de Valence, je dois donc régulièrement utiliser

ma voiture pour faire le trajet. Ainsi j’encoure de nombreux risques liés au transport routier,

c’est pourquoi un respect très strict du code de la route est essentiel afin de les limiter au

maximum.

Dans un second temps, je suis exposé aux dangers du travail bureautique et de

l’utilisation d’écran d’ordinateur notamment, en conséquence je dois respecter certaines

règles afin d’avoir une bonne posture au bureau et afin de respecter une distance raisonnable

par rapport à l’écran assurant une bonne protection pour les yeux.

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Sommaire

IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN ................................................................................................................................... 1

I. PRESENTATION DU CONTEXTE ET DE LA SITUATION .......................................................... 3

I. 1 L’O.N.F. ........................................................................................................................................ 3

I. 2 LE BASSIN VERSANT ............................................................................................................... 3

I. 3 LE MODE DE GESTION DU LEZ ............................................................................................. 6

a) Le S.M.B.V.L. ............................................................................................................................. 6

b) Le contrat de rivière et le S.D.A.G.E .......................................................................................... 7

c) Le groupement d’entreprises : la compagnie des forestiers, l’O.N.F. et la société S.V.T. .......... 8

II. PROBLEMATIQUE DE LA VEGETATION SUR LES ATTERRISSEMENTS ............................ 9

II. 1 L’EVOLUTION NATURELLE DES ATTERRISSEMENTS ................................................... 9

a) La formation des atterrissements ................................................................................................. 9

b) La végétalisation ....................................................................................................................... 10

II. 2 LA NECESSITE D’UN PROGRAMME DE GESTION .......................................................... 12

II. 3 L’INTERET ECOLOGIQUE .................................................................................................... 14

III. TRAITEMENT DE LA VEGETATION SUR LES ATTERRISSEMENTS ................................. 15

III. 1 LES CONDITIONS D’ENTRETIEN ...................................................................................... 15

III. 2 LA PLANNIFICATION DES TRAVAUX ............................................................................. 16

a) Travail de priorisation ........................................................................................................... 16

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b) Mise en place d’un planning d’entretien ............................................................................... 18

III. 3 LES DIFFERENTS TRAITEMENTS ..................................................................................... 19

a) Traitement manuel ................................................................................................................. 19

b) Traitement mécanique ........................................................................................................... 20

c) La scarification ...................................................................................................................... 22

d) L’arasement ........................................................................................................................... 23

e) Les déflecteurs ....................................................................................................................... 24

CCOONNCCLLUUSSIIOONN ..................................................................................................................................... 25

TTAABBLLEE DDEESS FFIIGGUURREESS ........................................................................................................................ 26

GGLLOOSSSSAAIIRREE ......................................................................................................................................... 27

TTAABBLLEE DDEESS AANNNNEEXXEESS ...................................................................................................................... 29

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IINNTTRROODDUUCCTTIIOONN

Le S.P.E.R.A. (Schéma Programme d’Entretien et de Restauration et d’Aménagement

du Bassin Versant de LEZ) est le texte qui défini les objectifs et les problématiques de gestion

des milieux rivulaires1. Ce S.P.E.R.A. est porté par le S.M.B.V.L. (Syndicat Mixte du Bassin

Versant du Lez), cette structure regroupe les communes du bassin versant.

Mon action s’inscrit dans le cadre du second P.P.E. (Plan Pluriannuel d’Entretien) qui

s’étend sur 10 ans contrairement à la plupart des P.P.E. qui s’organisent habituellement sur

5ans. Ce P.P.E. 2007/2016, réalisé en concertation avec tous les acteurs (collectivités et

partenaires financiers notamment), reprends les principaux objectifs du S.P.E.R.A. :

- Lutter contre les inondations dans le but d’assurer la sécurité des

riverains et limiter les dégâts matériels.

- Gérer la ressource en eau.

- Améliorer la qualité de l’eau et les milieux aquatiques.

- Mettre en valeur les milieux naturels.

La multiplication des enjeux et l’importance des moyens mis en place par les

partenaires financiers (agence de l’eau, conseils généraux et régionaux, collectivités locales)

impliquent une gestion efficace de la végétation aussi bien sur les berges qu’à l’intérieur du lit

de la rivière afin de limiter l’impact sur les ouvrages en aval en cas de crue et de rassurer les

partenaires sur l’utilité et l’importance des fonds mis en jeux. En effet, la gestion de la

végétation sur les atterrissements2 représente 11% des opérations prévues au P.P.E.

2007/2016 disposant d’un budget conséquent de 2,3 millions d’euros hors taxe.

L’objectif de mon stage est de définir quels atterrissements nécessitent d’être traités en

tenant compte de critères financiers, techniques et environnementaux. En effet, en l’absence

d’enjeux en aval ce travail de traitement de la végétation n’a pas lieu d’être puisqu’il s’agit de

l’évolution naturelle de la rivière. Cependant de nos jours le développement des activités

humaines nécessitent une gestion raisonnée de cette problématique.

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Le rapport se décompose en trois parties : la première partie présente le contexte

géographique et administratif ainsi que les différentes structures. La seconde partie traite des

différentes problématiques posées par la végétalisation3 des atterrissements, notamment sur le

Lez. La troisième partie évoque le travail de priorisation et de planification des travaux et

examine ensuite les différents traitements possibles.

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I. PRESENTATION DU CONTEXTE ET DE LA SITUATION

II.. 11 LL’’ OO..NN..FF..

L’Office National des Forêts est un établissement public à caractère industriel et

commercial (E.P.C.I.C.), placé sous la tutelle conjointe du ministère de l’Agriculture et de la

Pêche et du ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de

l’Aménagement du territoire. Créé en 1966, il remplace l'administration des eaux et forêts qui

fût créé par Philippe le Bel en 1291, cette réforme retire à l’Office la gestion des eaux qui fût

dévolue à l’administration du Génie Rural.

L’O.N.F. a plusieurs missions, qui ne sont pas toutes des missions publiques. En effet,

elle assure la gestion des forêts publiques en les exploitant raisonnablement et en les ouvrant

au public. Mais il propose aussi diverses prestations de services dont l’expertise, la gestion et

l’entretien des milieux naturels.

L’O.N.F. est un établissement de niveau national qui emploie 12000 salariés, son

action est ancrée dans le respect environnemental d’une part en raison de ses activités mais

également dans son fonctionnement puisque l ‘O.N.F. est certifié ISO 14001. L’agence

Drôme-Ardèche de l’O.N.F. compte 166 salariés, répartis en 7 unités territoriales et gère

123 000ha de forêts publiques. Pour ma part, j’effectue mon stage au sein de la section

« bureau d’études » de l’agence Drôme-Ardèche.

II.. 22 LLEE BBAASSSSIINN VVEERRSSAANNTT

Le Lez prend sa source à 1100m d’altitude sur les pentes de la montagne de la Lance,

non loin du village de Teyssières. Il parcourt 75km jusqu’à sa confluence avec le contre canal

du fleuve Rhône au niveau de Mondragon. Le réseau hydrographique draine 455km² répartis

sur 28 communes. Le bassin versant se situe entre les départements de la Drôme et du

Vaucluse (avec la répartition suivante : ¼ dans le Vaucluse et ¾ dans la Drôme).

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Communes de la Drôme

Commune du Vaucluse

Figure 1 : Carte du bassin versant du Lez

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Il abrite une population de 45000 habitants (avec environ 32% habitant dans la Drôme

et 68% dans le Vaucluse) et l’on peut remarquer deux communes de poids démographique

important : Valréas et Bollène qui représentent, à elles deux, environ la moitié de la

population totale présente sur le bassin versant.

Le bassin versant a une forme relativement allongée et reçoit une majeure partie de ses

affluents en rive gauche. Les principaux étant : la Veyssanne, La Coronne, le Talobre et

l’Hérin. Ainsi, le Lez et ses principaux affluents constituent un ensemble représentant un

linéaire d’environ 300km, en outre son régime torrentiel en fait un cours d’eau typiquement

méditerranéen avec des crues violentes et de fortes périodes d’étiage. Ce qui s’explique

notamment par le climat qui règne sur cette région : dans la partie amont du bassin versant

l’influence du climat de moyenne montagne se fait sentir entrainant une pluviométrie plus

importante que dans la partie avale qui elle se caractérise par un climat à influence

méditerranéenne avec un été sec et un automne particulièrement pluvieux.

Le profil en long du bassin versant du Lez présente une pente très importante dans sa

partie amont (un quart de sa superficie se situe entre 1100 et 500m d’altitude), tandis que la

pente est relativement douce pour le reste du bassin versant.

La faible urbanisation du cours d’eau dans sa partie amont laisse au Lez une

dynamique relativement naturelle tandis que dans sa partie aval la rivière est relativement plus

urbanisée et les modifications anthropiques y sont importantes. L’agriculture est l’activité

économique prépondérante sur le bassin versant, elle se décline en plusieurs filières :

viticulture (qui représente à elle seule 56% de la surface agricole utile), trufficulture et culture

du lavandin essentiellement. En parallèle à l’activité agricole, le bassin versant connaît une

activité touristique importante en raison des nombreux sites médiévaux et du paysage

typiquement provençal. Parmi ces monuments, on peut citer particulièrement le château de

Mme. de Sévigné à Grignan qui attire de nombreux touristes. Aussi, le Lez a-t-il un attrait

touristique non négligeable, on peut noter la présence de plusieurs campings aux abords des

différents cours d’eau du bassin versant.

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II.. 33 LLEE MMOODDEE DDEE GGEESSTTIIOONN DDUU LLEEZZ

a) Le S.M.B.V.L.

Le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Lez a été créé en 1997 afin de mieux gérer le

risque d’inondation et tenter de le réduire, mais également dans le but de réaliser et

d’encourager les actions de gestion, d’entretien et d’aménagement du Lez et de ses affluents.

Il regroupe 3 collectivités territoriales : la Communauté des Communes de l’Enclave des

Papes (C.C.E.P.), le Syndicat Mixte Drômois d’Aménagement du Bassin du Lez

(S.M.D.A.B.L.), le Syndicat Intercommunal pour l’Aménagement et l’Entretien du Réseau

Hydraulique Nord-Vaucluse (S.I.A.E.R.H.N.V.). Les actions menées par le S.M.B.V.L. ont

pour objectifs de renforcer la protection des habitants et des ouvrages patrimoniaux vis à vis

des crues du Lez d’une part et d’améliorer la qualité des milieux naturels d’autre part.

Aujourd’hui, le syndicat possède une équipe de 6 personnes. En outre, ses bureaux

basés à Grillon au cœur du bassin versant lui permettent d’être proche des élus et des riverains

afin de mieux prendre en compte leurs

propositions et leurs réclamations et ainsi de

mieux les impliquer dans la gestion de leur

rivière. L’une des priorités du S.M.B.V.L. est

l’aménagement de la vallée du Lez entre les

villes de Suze-la-Rousse et Bollène. La crue

d’octobre 1993 demeure dans la mémoire de

tous les riverains tant la violence du Lez et de

ses affluents a tranché avec la relative

tranquillité des 30 années précédentes. En effet, dans certaines rues de Bollène l’eau a atteint

3,25m en conséquence par arrêté interministériel du 11 octobre 1993 l’état de catastrophe

naturelle fut constaté. Ainsi le décès de 3 personnes et les nombreux dégâts matériels (ponts et

habitations détruits, récoltes et commerces ravagés…) ont conduit les autorités à réaliser des

investissements préventifs afin de lutter contre le risque d’inondation.

C’est pourquoi le S.M.B.V.L. réalise une étude hydraulique de la vallée du Lez pour

des crues d’occurrence décennale, cinquantennale et centennale notamment. Cette étude

Figure 2 : photographie prise lors de la crue du 1 octobre 1993 (source www.le-lez.com)

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permet d’envisager, grâce à un modèle hydraulique, tous les scenarii possibles afin de pouvoir

réaliser des aménagements de protection.

b) Le contrat de rivière et le S.D.A.G.E

Depuis une trentaine d’années, l’entretien des abords des cours d’eau a été délaissé par

les propriétaires riverains ce qui a conduit à la détérioration des eaux des rivières mais

également des digues, de la ripisylve4 et des ouvrages transversaux (seuils, retenues…). C’est

pour remédier à cet abandon de responsabilité (malgré leur cadre règlementaire : article L215-

14 du Code de l’Environnement) qu’ont été créés les Contrats de rivières en 1981.

Ils ont pour objectifs d’établir les actions à mener pour « remplacer » les riverains et

afin d’obtenir un état des cours d’eau satisfaisant. Dans le cadre du Lez, le contrat de rivière,

signé en 2006, contient trois volets qui décrivent les objectifs à atteindre et les moyens à

utiliser pour y parvenir. Le premier volet : « Qualité des eaux superficielles et souterraines » a

pour objectif général de restaurer la qualité des eaux afin d’assurer une protection suffisante

pour l’écosystème et pour les usages courants. Le second volet, quant à lui, s’intitule

« Gestion du milieu, restauration et mise en valeur ». Il a pour objectif, comme l’indique son

intitulé, de gérer, restaurer et valoriser au mieux les cours d’eaux du bassin versant. Pour finir,

le troisième volet : « Mise en œuvre et suivi du Contrat de rivière » est le volet

communication et suivi du contrat de rivière, il prévoit l’information des habitants, le

renforcement des capacités du S.M.B.V.L et la mise en place de moyens de suivis des actions

réalisées dans le cadre du contrat de rivière.

Dans le cadre de la loi sur l’eau du 3 janvier 1992 et de la transposition en droit

national de la Directive Cadre sur l’Eau de 2000, les contrats de rivières ont été renforcés par

les Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) et les Schémas

d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.A.G.E.). Ce sont tous les deux des références en

matière de gestion de la ressource en eau : ce sont de nouveaux outils de planification qui ont

une réelle portée juridique et qui obligent les collectivités, les départements, les régions, l'Etat

et les établissements publics à tenir compte du contenu du S.D.A.G.E, plus particulièrement,

dans tous leurs projets d’aménagements. Si le S.D.A.G.E. est établi à l’échelle d’un bassin

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hydrographique (exemple : le S.D.A.G.E. Rhône Méditerranée), le S.A.G.E. quant à lui

concerne un niveau plus local, de plus il est à l’initiative des responsables locaux, des élus,

des acteurs économiques… qui ont un désir commun envers le cours d’eau.

c) Le groupement d’entreprises : la compagnie des forestiers, l’O.N.F. et la

société S.V.T.

A l’issue du P.P.E. 2002/2006, le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Lez a lancé un

appel d’offres afin de mettre en place un nouveau plan de gestion. Cet appel d’offre

comprenait la phase d’études et d’expertises ainsi que la phase de réalisation des travaux. La

diversité des missions proposées a conduit les entreprises à se regrouper afin de répondre à

l’appel d’offres. C’est ainsi que l’O.N.F. en tant que bureau d’études, s’est associé avec deux

entreprises de travaux : la société S.V.T. et la Compagnie des Forestiers afin de remporter le

marché.

L’ONF, en s’appuyant sur le précédent P.P.E. et le S.P.E.R.A., a été en charge de la

réalisation du P.P.E. 2007/2016. Sa mission a été de définir les objectifs à plusieurs échelles :

à l’échelle du bassin versant, des cours d’eau et des différents tronçons et de programmer les

travaux tout au long de la durée du P.P.E. afin d’atteindre l’état désiré pour la rivière en 2016.

Ensuite, les deux entreprises de travaux se partagent les travaux à réaliser selon leurs

spécificités et leurs capacités.

Le suivi des travaux s’effectue par des réunions hebdomadaires auxquelles sont

conviés les représentants des trois entreprises, le technicien de rivière du S.M.B.V.L. et

certains élus locaux. Elles sont généralement suivies par une visite de terrain afin de constater

l’avancement des travaux entrepris.

La collaboration entre les entreprises est indispensable, par exemple lors d’une

campagne de martelage d’arbres dans le cadre de la gestion de la ripisylve, les équipes

parcourant les divers tronçons sont composées d’un membre de l’O.N.F. (qui est en charge du

comptage des arbres et des embâcles5, et de l’estimation des surfaces nécessitant un

débroussaillage) ainsi qu’un ou deux employés d’une des entreprises de travaux qui

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déterminent en accord avec le technicien de l’O.N.F. les travaux nécessaires (arbres à couper,

zones à débroussaillées, embâcles à enlevés).

II. PROBLEMATIQUE DE LA VEGETATION SUR LES ATTERRISSEMENTS

II II.. 11 LL’’ EEVVOOLLUUTTIIOONN NNAATTUURREELLLLEE DDEESS AATTTTEERRRRIISSSSEEMMEENNTTSS

La problématique essentielle que pose la gestion de la végétation sur les

atterrissements est l’intervention humaine. En effet, la formation, la végétalisation et la

disparition des atterrissements constituent un phénomène naturel témoignant du dynamisme

du cours d’eau.

a) La formation des atterrissements

Leur formation résulte du

comportement de la rivière qui prend des

matériaux, les transportent et les déposent.

C’est notamment grâce au transport des

matériaux (alluvions, graviers, cailloux,

galets) par la force du courant, que la

rivière peut dissiper son énergie en créant

des atterrissements dans les zones

convexes6 où les éléments qu'elle portait se

déposent et des zones concaves7 où la force

du courant emporte des matériaux. Ainsi,

on peut remarquer que les sédiments

transportés ont tendance à s'accumuler

dans les zones où le courant présente une capacité de transport inférieure à la charge solide à

charrier.

Figure 3 : Contexte de la formation d'un atterrissement

Page 18: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

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L’existence de telles zones dépend des caractéristiques et de la morphologie du cours

d’eau. On peut les rencontrer :

- à la suite d'un seuil

- en amont ou en aval des arches d’un pont,

- dans la courbe convexe d'un méandre,

- lorsque le lit mineur s'élargit

- lorsque la pente s'affaiblit.

C’est alors que tout au long du cours d'eau se succèdent des zones d'eaux calmes et des

zones d'eaux rapides, ce qui a pour conséquence d’augmenter la diversité morphologique de la

rivière. Dans le cas du Lez on peut même remarquer que par endroit, il se comporte comme

un cours d’eau en tresse avec plusieurs méandres divagant entre les atterrissements.

b) La végétalisation

Dès sa formation, l’atterrissement peut être considéré comme un milieu vierge ce qui

signifie qu’il va faire l’objet d’une

colonisation par des plantes pionnières pour

évoluer vers une forêt alluviale. Il s’agit du

schéma classique qui conduit à « la fermeture

du milieu » qui est en principe régulièrement

« nettoyer » par les crues.

Cependant, le cas du Lez actuellement

est spécifique, en effet depuis plusieurs

années le sud de la Drôme connaît une

sécheresse importante en raison des faibles

précipitations hivernales et printanières. Dans

ce contexte, les atterrissements n’évoluent

plus tandis qu’une végétation pérenne

s’installe.

Figure 4 : Exemple d’un atterrissement végétalisé

Page 19: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 11 ~

Formation et

évolution

«naturelle» d’un

atterrissement

Colonisation par

des plantes

herbacées (type

hélophytes)

Colonisation par

des espèces

arbustives

(aulne et saule)

Formation d’une

forêt alluviale

avec piégeage de

sédiments

Figure 5 : Schématisation de la végétalisation d'un atterrissement

Page 20: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 12 ~

Ainsi, l’atterrissement commence par être colonisé par une végétation herbacée, de

type hélophytes8, qui retient des particules encore plus fines favorisant ainsi le développement

des espèces arbustives et finalement l’installation d’une végétation arborée ; qui peut atteindre

actuellement plus d’une dizaine de centimètres de diamètre. Or, bien que les atterrissements

se stabilisent et se colmatent progressivement par les limons, la végétation qui s’y implante

n’est pas ancrée comme sur les berges où la structure du sol est plus élaborée. C’est pourquoi

cette végétation est plus sensible aux crues que la ripisylve des berges et donc plus

dangereuse actuellement sur le Lez, de part sa taille.

Sur la photo ci-contre, on peut

remarquer la présence d’un

atterrissement végétalisé en rive

convexe. On peut remarquer que

plusieurs arbustes sont couchés dans le

cours d’eau car ils ont été déchaussés.

En effet, leur système racinaire

n’étant pas encore très développé et la

composition de l’atterrissement (galets

et sable principalement) ne leur permet

pas une stabilité convenable. En outre,

l’augmentation du débit en raison des précipitations ponctuelles peut provoquer une légère

érosion au niveau de la base de l’atterrissement qui met à nu les racines des arbustes en

bordure. C’est ce phénomène qui est largement amplifié lors d’une crue.

II II.. 22 LLAA NNEECCEESSSSIITTEE DD’’ UUNN PPRROOGGRRAAMMMMEE DDEE GGEESSTTIIOONN

La végétalisation des atterrissements pose divers problèmes liés à leur pérennisation.

Cependant, leur formation étant naturelle leur traitement peut paraître absurde puisque le

S.P.E.R.A. du Lez prévoit : « d’améliorer la qualité de l’eau et les milieux aquatiques » et de

« mettre en valeur les milieux naturels ». Néanmoins l’objectif primordial décrit dans le

S.P.E.R.A. est : « la lutte contre les inondations dans le but d’assurer la sécurité des riverains

et de limiter les dégâts matériels ». En conséquence l’aspect sécurisation du cours d’eau vis à

vis des divers enjeux prône sur l’aspect préservation des milieux naturels.

Figure 6 : Exemple de végétation présentant un danger pour l'aval

Page 21: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 13 ~

En ce qui concerne le Lez, le

danger en cas de crue est à l’origine de

la mise en place du plan d’entretien. En

effet, lors des crues (qui peuvent être

violentes en témoigne celle de 1993) la

végétation implantée sur les

atterrissements est emportée par la force

du cours d’eau car elle ne peut pas

s’ancrer correctement dans les

atterrissements qui sont constitués de

sable et de galets essentiellement. Or

si cette végétation atteint des tailles de plus de six ou sept centimètres de diamètre le risque de

formation d’embâcles au niveau des ouvrages en aval, notamment les ponts, est très

important. Le problème qu’entrainent ces embâcles c’est qu’ils font opposition au courant ce

qui exerce donc une force plus importante sur les piliers d’un pont entrainant parfois la

rupture de ces ouvrages.

En outre, les partenaires financiers engagés dans la gestion du Lez attendent en

quelque sorte « un retour sur investissement ». Dans ce cas, il se concrétise par la sécurisation

du cours d’eau et de ses abords. C’est pourquoi l’entretien de la végétation et la scarification9

de certains atterrissements s’avère nécessaire.

De plus, la présence d’une zone de dépôt et donc d’un atterrissement a parfois pour

conséquence de mettre un place un phénomène d’érosion au niveau de la rive opposée. Cette

érosion n’est que le témoin de l’évolution et de la divagation naturelle du cours d’eau

cependant si des enjeux sont présents sur cette berge (terre agricole, habitation, route…) le

traitement de l’atterrissement responsable apparaît nécessaire.

L’emprise spatiale qu’exerce un atterrissement a pour conséquence de réduire la taille

du lit mineur où s’écoule la rivière en temps normal et donc de diminue la section du lit. Or si

la section diminue mais que le débit moyen demeure constant cela conduit à une

Figure 7 : Exemple d'embâcle au niveau d'un atterrissement

Page 22: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 14 ~

augmentation de la vitesse du cours d’eau accentuant ainsi le phénomène d’érosion et

d’enfoncement du lit du cours d’eau.

.

II II.. 33 LL’’ IINNTTEERREETT EECCOOLLOOGGIIQQUUEE

Au rythme des crues, les atterrissements sont susceptibles d’évoluer et de bouger,

créant de la sorte de nouveaux micro-écosystèmes par la formation de zones de frayères ou

de lieux de nidification. C’est ainsi, qu’un bras mort peut devenir un refuge pour des alevins

ou qu’un atterrissement peut abriter la couvée d’un couple de canards col-vert. En effet, le

bassin versant du lez abrite la truite fario (Salmo trutta fario) qui est très sensible à la destruction

de ses zones de frayère.

En outre, la présence d’un

atterrissement peut engendrer un

phénomène d’érosion au niveau de la

berge opposée qui peut présenter un

intérêt écologique non négligeable.

Dans certaines conditions, l’érosion

d’une berge peut créer « une falaise

d’érosion » de quelques mètres qui est

un habitat idéal pour le martin pécheur

qui apprécie ce type d’endroit pour y

établir son nid.

De plus, le bassin versant du Lez

compte une importante population de

castors européens dont la végétation

présente sur les atterrissements

constitue une réserve de nourriture. La

présence du castor sur le Lez implique

plus de précautions en raison de la

situation de l’espèce qui est jugée

Figure 8 : exemple de falaise d'érosion

Figure 9 : traces témoignant de la présence du castor

Page 23: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 15 ~

« quasi-menacée » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Les atterrissements apportent donc une diversité d’habitats à la rivière qui conduit

donc à une amélioration de la biodiversité. Leur présence accentue les méandres et dynamise

la rivière. C’est notamment dans les fosses, qui peuvent se former à la base de la rive opposée,

que l’on rencontre de nombreux salmonidés (dont la truite fario). En outre, l’hétérogénéité des

sédiments constitutifs des atterrissements est à l’origine d’une diversité d’habitats idéaux

pour toute une flore benthique10 qui sont justement une importante source trophique pour la

faune piscicole.

III. TRAITEMENT DE LA VEGETATION SUR LES ATTERRISSEMENTS

II II II.. 11 LLEESS CCOONNDDIITTIIOONNSS DD’’ EENNTTRREETTIIEENN

Le traitement de la végétation présente sur les atterrissements est conditionné par

plusieurs critères d’ordre écologique, économique, législatif et environnemental afin de

protéger au mieux les milieux et les riverains.

La réalisation de travaux dans un cours d’eau est règlementée par un cadre juridique

spécifique. Ce type de travaux est soumis au régime de déclaration et d’autorisation

nécessitant l’approbation spécifique délivrée par les agences de l’eau et les autorités

compétentes en la matière. Cette législation destinée à protéger les milieux naturels sensibles

que sont les rivières, a été instaurée par la loi sur l’eau du 3 Janvier 1992 qui soumet au

régime de déclaration et d’autorisation toutes les installations, ouvrages, travaux et activités

qui ont des effets directs ou indirects sur l'eau, quelle que soit la nature de la ressource

considérée (superficielle ou souterraine). C’est également cette loi qui a renforcé le rôle des

collectivités territoriales en matière d'aménagement, d'entretien ou d'exploitation des cours

d'eau domaniaux, non classés voies navigables.

Ainsi dans le cas du Lez, ces travaux devraient nécessiter la mise en place d’ouvrages

de franchissement mobiles. Cependant, le nombre d’atterrissements à traiter étant important il

a été convenu avec l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée que le franchissement du cours

d’eau par l’engin mécanique afin de passer d’un atterrissement à l’autre était moins

préjudiciable pour le cours d’eau que la pose et la dépose de ces « ponts » provisoires. En

Page 24: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 16 ~

effet, l’installation des ouvrages de franchissement mobiles nécessite un « ancrage » sur les

abords des atterrissements qui conduit à une mise en suspension de particules fines et de

limons qui modifie l’écosystème proche (et dans une moindre mesure l’écosystème en aval).

C’est pourquoi le franchissement fréquent du cours à l’aide de ce type d’ouvrage a été jugé

autant préjudiciable que le franchissement direct du cours d’eau par l’engin mécanique.

La réalisation de travaux aux abords de la rivière nécessite l’accord de tous les

propriétaires terriens concernés par ces travaux, ne serait-ce que pour pouvoir couper des

arbres, qui leur appartiennent, mais également pour pouvoir accéder aux abords de la rivière.

L’accord de tous les riverains est une condition sine qua non à la mise en route des travaux

même si la déclaration d’intérêt général (D.I.G.) a été prononcée. En effet, ce type de travaux

nécessite une D.I.G. pour s’assurer que ces travaux, financés par les collectivités, ne soient

pas réalisés dans un but purement personnel. Ainsi, le bois qui a été coupé appartient au

propriétaire qui en décide le devenir (utilisation personnelle, incinération, transformation en

copeaux…).

La faune conditionne largement la programmation des travaux. Par exemple, la

présence d’une population de castors d’Europe aux abords d’un atterrissement à traiter interdit

de réaliser des travaux durant la période où les petits sont allaités afin de ne pas créer de

nuisance à la colonie et de ne pas détruire une ressource de nourriture potentielle.

L’une des problématiques posée par le traitement des atterrissements est l’évaluation

des enjeux et des coûts. En effet, le coût de traitement doit être justifié en raison des enjeux

évalués (cf. § II.2). L’estimation des coûts de traitement se fait en fonction du type de

traitement préconisé (mécanisé ou manuel), des actions à réaliser (traitement de la végétation,

scarification) et de la surface à traiter.

II II II.. 22 LLAA PPLLAANNNNIIFFIICCAATTIIOONN DDEESS TTRRAAVVAAUUXX

a) Travail de priorisation

Une majeure partie du travail à réaliser dans le cadre de la gestion de la végétation sur

les atterrissements est un travail de priorisation, puisque le traitement de tous les

Page 25: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 17 ~

atterrissements n’est pas réalisable en une seule campagne annuelle de travaux. De plus, cette

priorisation est indispensable en raison de la diversité des atterrissements.

C’est pourquoi cet aspect a été présent lors de la conception de la fiche de terrain

nécessaire à la description des atterrissements, il a fallut y insérer des critères permettant une

comparaison. Les critères primordiaux retenus pour définir quels atterrissements nécessitent

un traitement rapide afin de favoriser les écoulements en cas de crues, sont la situation et la

taille de la végétation.

• La taille de la végétation : c’est le critère essentiel en ce qui concerne la priorité de

traitement car le danger que représente un atterrissement est directement lié à la taille

de la végétation. On peut noter qu’une végétation atteignant des proportions de six à

sept centimètres de diamètre peut occasionner d’importants dégâts, au niveau des

ponts notamment, si elle est emportée lors d’une crue. Il faut savoir que les saules

présents aux bords des rivières peuvent atteindre une quinzaine de centimètres en

seulement cinq à six ans. C’est pourquoi un traitement est nécessaire dans le cas du

Lez puisqu’il n’a pas connu de crues importantes depuis environ cinq ans.

En outre, il est également nécessaire de considérer la densité de la végétation. On

comprend facilement que le déracinement d’un seul arbuste présente moins de risque

que l’arrachage de plusieurs tiges qui sont susceptibles de se regrouper en amas et

ainsi de former plus facilement des embâcles.

• La localisation : il s’agit du second critère à étudier dans l’optique d’une

classification des atterrissements. En effet, l’objectif principal de ce programme

d’entretien est de diminuer la dangerosité du cours d’eau en cas de débordement. Par

ce faire il est indispensable de cibler les actions de prévention en tenant compte du

positionnement de l’atterrissement notamment par rapport aux enjeux présent à

proximité.

Ainsi, la fiche de terrain comporte des informations sur la présence d’ouvrages en aval

de l’atterrissement, sur sa situation par rapport au lit du cours d’eau, sur sa localisation

géographique (en utilisant les points kilométriques repris par le P.P.E. 2007/2016), sur

la zone où il se situe (urbaine, rurale, naturelle) mais également sur le pourcentage

d’occupation du lit majeur par l’atterrissement.

Page 26: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 18 ~

C’est sur la base de ces deux critères que s’est fondée la priorisation des

atterrissements en intégrant également les autres informations particulières renseignées sur les

fiches de descriptions (présence d’embâcle notamment).

b) Mise en place d’un planning d’entretien

Dans un premier temps il est nécessaire de réaliser un premier traitement de tous les

atterrissements. Ce premier traitement nécessitera une période d’environ trois ans pour être

mené à bien dans sa totalité car le traitement de la végétation sur les atterrissements (comme

toute intervention dans un cours d’eau) ne peut pas être réalisé durant toute l’année.

On sait que la présence de castors dans le secteur à traiter interdit de réaliser les

travaux durant la période ou les petits sont élevés (c’est-à-dire à partir du mois de juin).

Cependant d’après le calendrier établit dans le P.P.E. (cf. figure 10) la période ou les travaux

ne sont pas recommandés s’étend du mois d’avril jusqu’à la première quinzaine d’août. Ceci

en raison de la période estivale pendant laquelle le cours d’eau est en période de basses eaux

saisonnières. Durant cette période le cours d’eau peut atteindre son débit moyen le plus faible

(le débit d’étiage) tandis que l’écosystème qui dépend de la rivière devient très vulnérable ;

ceci à cause des phénomènes de concentration des polluants, de diminution de la quantité

Figure 10 : tableau du calendrier des périodes d’intervention. (source : P.P.E. du Lez 2007/2016)

Page 27: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 19 ~

d’oxygène présent dans l’eau et de l’augmentation de la température. Ces modifications

impactent déjà beaucoup la vie aquatique et ripicole11, et la réalisation de travaux durant cette

période se traduirait par la remise en suspension de matières fines dans la rivière, amplifiant

les phénomènes cités précédemment et intentant encore d’avantage la faune et la flore.

De plus, pendant toute la durée du P.P.E. il sera nécessaire de réaliser un suivi de la

revégétalisation des atterrissements déjà traités puisque cette végétation arbustive et arborée

des abords de rivière est particulièrement dynamique et peut même être stimulée par l’élagage

(exemple des cépées12 de saule ou d’aulne). C’est pour cela que la fiche de terrain demande

une estimation de la vitesse de croissance afin de mieux déterminer l’intervalle de traitement.

Dans le cas du Lez, il apparaît qu’un passage régulier tous les trois ou quatre ans sera

nécessaire pour maintenir une sécurité raisonnable vis à vis des enjeux et des objectifs fixés.

De plus les atterrissements jugés prioritaires (végétation de plus de 8cm de diamètre ou

présence d’ouvrage à moins de 500m) seront intégrés au programme des travaux 2010 et donc

traités dès l’année suivante.

II II II.. 33 LLEESS DDIIFFFFEERREENNTTSS TTRRAAIITTEEMMEENNTTSS

Le traitement des atterrissements peut être réalisé par différentes techniques qui sont

choisies en fonction des surfaces à traiter, des possibilités d’accès au lieu du chantier, de la

végétation et des coûts principalement. De plus, plusieurs opérations peuvent être réalisées

pour un même atterrissement outre la seule gestion de la végétation arbustive et arborée.

a) Traitement manuel

Le traitement manuel est le traitement le plus « simple », il se traduit par l’emploi

d’une équipe de plusieurs personnes (généralement 3 ou 4) issues d’une des deux entreprises

de travaux faisant parties du groupement d’entreprises. Équipés de tronçonneuses

essentiellement, les ouvriers coupent et généralement brulent directement les déchets sur

place. L’incinération est le moyen le plus rapide, le moins cher et le plus efficace pour traiter

les déchets et laisser l’atterrissement propre sans risque de formation d’embâcles en aval.

La méthode manuelle permet un rendu très soigné de l’atterrissement, en effet une fois

les déchets évacués ou brulés, l’atterrissement est bien dégagé mais conserve un aspect

Page 28: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 20 ~

relativement naturel et « sauvage ». De plus il impacte peu la rivière, qui n’est traversée que

par des hommes à pieds.

Le choix du traitement manuel est principalement conditionné par deux critères : une

surface à traiter de petite taille et un accès à l’atterrissement difficile. Le premier critère

s’explique par le coût du traitement manuel (0,40€/m²) qui est élevé, c’est pour cela qu’il

n’est conseillé que pour des

petites surfaces car au-delà d’une

surface de 100m² environ ce type

de traitement n’est plus rentable.

Le second critère quant à lui,

s’explique par l’équipement

nécessaire aux ouvriers. Il s’agit

d’un outillage simple,

relativement léger et donc

facilement transportable sur

quelques centaines de mètres voir

quelques kilomètres et ne

nécessite pas spécialement la

présence de chemin.

En outre, la présence d’une équipe d’intervention manuelle peut être indispensable si

des embâcles sont présents. La gestion des embâcles nécessite une action spécifique qui ne

peut être mécanisable puisque la diversité des embâcles est telle qu’ils peuvent aussi bien être

constitués de quelques branchages adossés à un arbuste ou bien être composés de plusieurs

arbres entremêlés en travers du cours d’eau.

b) Traitement mécanique

Le second mode d’entretien est donc une technique mécanisée qui se caractérise par

un coût deux fois plus faible que celui du traitement manuel (0,20€/m² contre 0,40) puisqu’il

ne requiert qu’une seule personne. Mais il présente également des contraintes plus

importantes puisqu’il nécessite l’utilisation d’engins mécaniques de taille importante (3 ou 4

Figure 11 : schématisation du traitement de la végétation d'un atterrisement

AVANT APRES

Page 29: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 21 ~

mètres de long environ) il est indispensable que les camions transportant ces engins (qui ne

peuvent pas circuler sur les routes) puissent accéder au plus près de la zone à traiter. C’est

pourquoi l’accès est un critère déterminant dans le choix du traitement mécanique mais il

n’est pas le seul. En effet, puisque ces engins nécessitent un transport par camion, dont le coût

est important, il est préférable d’utiliser ce type de traitement lorsqu’il y a de grandes

surfaces à traiter ou lorsque l’on est dans le cas d’une succession d’atterrissements entre rive

droite et rive gauche. Ceci afin de « rentabiliser » au maximum le coût de l’acheminement.

Deux outils peuvent être utilisés :

• Un broyeur sur chenille : il s’agit d’engin motorisé monté sur chenilles donc très

maniable il est munit à l’avant d’un système de broyage. Il coupe les arbustes à la base

et les broie en morceau de 30 à 40 cm environ.

• Une pelle mécanique avec broyeur : il s’agit d’une pelle mécanique classique (ou

mini-pelle selon les besoins) également montée sur chenilles sur laquelle on installe un

broyeur au bout du bras articulé. La pelle peut réaliser des actions plus précises grâce

au bras articulé mais la surface de l’atterrissement est plus remaniée qu’avec le

broyeur.

Avec ces deux méthodes la surface de l’atterrissement est « mise à nue », mais

contrairement au traitement manuel les déchets, qui sont de petites tailles, sont laissés au

Figure 12 : exemple d'un atterrissement à La Baume-de-Transit en cours de traitement par un broyeur

Page 30: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 22 ~

niveau de l’atterrissement. Ainsi ils ne

représentent plus de dangers puisqu’ils ne sont

pas susceptibles de s’amasser pour former des

embâcles.

Toutefois ces milieux humides que sont

les atterrissements sont très dynamiques et il est

très difficile de voir les signes d’une

intervention après quelques mois seulement. En

effet, une semaine après le broyage de

nouvelles pousses apparaissent déjà.

Il est nécessaire d’intégrer que le choix du traitement le plus adéquat ne se fait pas sur

ces seuls critères, il faut intégrer divers facteurs tel que la situation ou la densité de la

végétation. En effet, si l’atterrissement est de taille moyenne mais qu’il est le seul dans un

linéaire de plusieurs kilomètres l’acheminement d’un engin mécanique n’est pas rentable. Par

contre, si l’atterrissement présente une densité de végétation forte il est peut être préférable

d’utiliser un traitement mécanique qui sera plus rapide. Tout ceci est adaptable en fonction du

contexte de l’atterrissement. Les critères de priorisation ne sont pas figés bien au contraire il

est toujours nécessaire d’intégrer toutes les données disponibles.

c) La scarification

Certains atterrissements nécessite de faire l’objet d’une scarification. Cette action qui

consiste à « griffer » la partie superficielle de l’atterrissement (sur une profondeur d’environ

50cm) a pour but de « briser » la cohérence des dépôts, de « remuer » les matériaux de

l’atterrissement, ce qui permet qu’ils soient plus facilement remobilisés en cas de crues. Elle

permet également d’éviter que la végétation ligneuse dite pionnière13 ne puissent reprendre

immédiatement.

Cette technique est réalisée à l’aide d’une pelle à chenilles équipée d’un râteau ou d’un bull-

doser équipé d’une dent ripper (outil métallique en forme de griffe) avec laquelle on vient

« gratter » l’atterrissement.

Figure 13 : Aspect de la surface d'un atterrissement une fois traité

Page 31: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 23 ~

Les atterrissements qui nécessitent une scarification sont des atterrissements déjà totalement

végétalisés qui présentent une cohérence entre les matériaux importante en raison des limons

retenus par la végétation. Ce sont des atterrissements qui n’ont pas évolué

morphologiquement depuis longtemps, dans le sens ou leur position est la même depuis

plusieurs années.

d) L’arasement

L’arasement14 est une

technique qui n’est pas (ou très peu)

utilisée sur le bassin versant du Lez.

Cette méthode consiste à procéder à

une excavation des matériaux de

l’atterrissement, au moyen d’une

pelle mécanique par exemple. On

réalise ce retrait de matériaux

jusqu’à ce que la surface de

l’atterrissement soit au niveau de la

surface de l’eau.

Cependant, cette exportation conduit à la mise en place d’un déficit en matériaux solides dans

le flux de la rivière et peut avoir pour conséquence un enfoncement encore plus important du

lit du cours d’eau. C’est pourquoi lorsqu’un arasement est réalisé il est généralement conseillé

de relarguer les sédiments dans le cours d’eau. Toutefois cette opération nécessite de bien

prendre en compte toutes les spécificités du milieu.

En outre, cette technique est une solution à cours terme puisque la formation des

atterrissements est le résultat de la dynamique morphologique du cours d’eau qui déposera

rapidement de nouveaux sédiments au niveau de l’atterrissement arasé.

AVANT APRES

Figure 14 : Schématisation d'atterrissement ayant été dévégétalisé et arasé

Page 32: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 24 ~

e) Les déflecteurs

Les déflecteurs sont la seule réelle solution à long terme pour le traitement des

atterrissements dans leur totalité et non seulement le problème de leur végétalisation

Cette technique relativement simple à mettre en place se traduit par l’installation de

petits obstacles adossés aux berges et inclinés en direction du sens d’écoulement de l’eau. En

alternant leur installation entre rive droite et rive gauche on peut ainsi créer une nouvelle

dynamique morphologique pour le cours. Ces réflecteurs engendrent donc des sortes de

courbes et des zones de turbulence à l’intérieur du flux de la rivière ce qui maintient en

mouvement la charge solide transportée par le courant. C’est donc en prévenant le dépôt de

sédiments par la modification de la morphologie de la rivière que l’on réussit à éviter la

formation des atterrissements.

Toutefois cette

technique a beaucoup d’impact

sur le milieu aquicole, c’est

pourquoi son utilisation doit

être réellement nécessaire en

raison des enjeux humains et

économiques à protéger. En

outre, leur impact visuel reste

raisonnable ce qui contribue à

laisser à la rivière un aspect

d’évolution naturelle.

Dans le cas du Lez, cette méthode a été mise en place dans la traversée de la ville de

Bollène dans le cadre de l’aménagement de la rivière après la crue de 1993. Les enjeux étaient

tels que le choix de cette technique pérenne s’est avéré avantageux.

Figure 15 : schéma de principe d'un déflecteur

Page 33: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 25 ~

CCOONNCCLLUUSSIIOONN

Le traitement des atterrissements végétalisés sur le bassin versant du Lez est une

nécessité pour des raisons de sécurisation et pour des raisons financières.

En effet après la crue d’occurrence cinquantennale de 1993 les habitants se sont rendu

compte de la dangerosité de leur rivière et des travaux de sécurisation sont apparus

indispensables notamment en raison des partenaires financiers qui attendent des actions

concrètes.

Cependant la difficulté inhérente à toute mise en place d’un plan de gestion c’est la

quantité d’informations qu’il faut intégrer lors du travail de priorisation afin de traiter les

atterrissements présentant le plus de danger en premier. Il s’agit des premiers gros travaux de

dévégétalisation sur le Lez pour le P.P.E. 2007/2016, on ne possède donc d’aucuns suivis ou

d’aucuns rapports sur lequel se baser pour réaliser ces travaux.

La fiche de terrain réalisée lors de cette étude constitue donc un essai. Elle est amenée

à évoluer au fil de l’avancement des travaux d’entretien et de la mise en place des suivis sur la

revégétalisation qui vont probablement apporter de nouvelles contraintes à intégrer dans le

futur.

Ce stage, qui était ma première expérience professionnelle dans le domaine de la

gestion de l’environnement, a été extrêmement enrichissant puisque j’ai pu mener un projet

dans sa quasi totalité. De plus la grande autonomie que m’a laissé mon tuteur m’a confronté

aux difficultés de la gestion d’un projet. Pour cela, j’ai du bien comprendre les objectifs

désirés et les contraintes imposées (humaine, faunistique, législative, foncière et financière).

C’est la confrontation à la réalité du terrain qui a été pour moi la partie la plus délicate de mon

travail ne serait-ce que pour évaluer des superficies de plusieurs centaines de mètres carrés

parfois. Toutefois, il est regrettable que la durée de mon stage ne m’est pas permis

d’approfondir d’avantage la partie évaluation des coûts que l’on aborde peut durant nos

enseignements théoriques.

Page 34: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 26 ~

TTAABBLLEE DDEESS FFIIGGUURREESS

Figure 4 : Carte du bassin versant du Lez page 4

Figure 5 : photographie prise lors de la crue du 1 octobre 1993 page 6

Figure 6 : Contexte de la formation d'un atterrissement page 9

Figure 4 : Exemple d’un atterrissement végétalisé page 10 Figure 5 : Schématisation de la végétalisation d'un atterrissement page 11 Figure 6 : Exemple de végétation présentant un danger pour l'aval page 12

Figure 7 : Exemple d'embâcle au niveau d'un atterrissement page 13

Figure 8 : exemple de falaise d'érosion page 14

Figure 9 : traces témoignant de la présence du castor page 14

Figure 10 : tableau du calendrier des périodes d’intervention page 18

Figure 11 : schématisation du traitement de la végétation page 20

d'un atterrisement

Figure 12 : exemple d'un atterrissement à La Baume-de-Transit page 21

en cours de traitement par un broyeur

Figure 13 : Aspect de la surface d'un atterrissement une fois traité page 22

Figure 14 : Schématisation d'atterrissement ayant été dévégétalisé et arasé page 23

Figure 15 : schéma de principe d'un déflecteur page 24

Page 35: Jonathan Russier Gestion de la ripisylve à l'intérieur du lit du Lez

~ 27 ~

GGLLOOSSSSAAIIRREE

• ( 1 ) Rivulaire : relatif à la rive, à la berge.

• ( 2 ) Atterrissement : amas d’alluvions et de matériaux solides accumulés par une

rivière ou par la mer.

• ( 3 ) Végétalisation : phénomène naturel qui conduit à la colonisation d’un milieu par

les végétaux.

• ( 4) Ripisylve : formation végétale ligneuse et herbacée qui joue le rôle de transition

entre le milieu aquatique et le milieu terrestre.

• ( 5 ) Embâcle : accumulation de matériaux transportés par le cours d’eau (végétation,

rochers, bois, etc.).

• ( 6 ) Rive convexe : rive intérieure d’un méandre.

• ( 7 ) Rive concave : rive extérieure d’un méandre.

• ( 8 ) Hélophyte : Plante semi-aquatique enracinée sous l' eau, mais dont les tiges, les fleurs

et feuilles sont aériennes.

• ( 9 ) Scarification : action qui consiste à « griffer » la surface d’un atterrissement.

• ( 10 ) Faune benthique : ensemble des animaux vivant sur le fond de l'eau (océan, fleuve,

rivière, lac, étang…), qu'ils soient fixés ou non au substrat (sédiment, roche, plante).

• ( 11 ) Ripicole : caractérise des organismes qui vit en bordure des eaux courantes.

• ( 12 ) Cépée : ensemble des rejets d'une même souche.

• ( 13 ) Végétation pionnière : premier type de végétation colonisant un milieu vierge.

• ( 14 ) Arasement : technique consistant à extraire les sédiments d’un atterrissement jusqu’au niveau de la surface de l’eau.

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BBIIBBLLIIOOGGRRAAPPHHIIEE

• Syndicat Mixte du Bassin Versant du Lez – Bienvenue sur le site du SMBVL –

disponible sur « http://www.le-lez.com/index.php » – 05/06/2009

• Lettre d’info – SMBVL – Lettre d’information sur les activités du Syndicat Mixte du

Bassin Versant du Lez – Février 2009.

• Syndicat Mixte du Bassin Versant du Lez – Plan Pluriannuel de gestion, de

restauration et d’entretien de la végétation, des berges et du lit des cours d’eau du

bassin versant du Lez 2007/ 2016 – 2007.

• Office National des Forêts Drôme-Ardèche – Le développement durable en 2006 –

Mars 2007.

• Agence de l’eau Rhin-Meuse en collaboration avec le bureau d’études Sinbio –

Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau – FICHE TECHNIQUE &

CAS CONCRET N°11 : L’arasement d’atterrissement – Mars 2000

• Office National des Forêts – Agence Drôme Ardèche au service de la gestion durable

des forêts et des espaces naturels.

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TTAABBLLEE DDEESS AANNNNEEXXEESS

•• AANNNNEEXXEE 11 :: FFiicchheess ssééccuurriittééss iissssuueess dduu DDUUEERR ppaaggee 3300

•• AANNNNEEXXEE 22 :: FFiicchhee ddee tteerrrraaiinn ppaaggee 3333

•• AANNNNEEXXEE 33 :: EExxeemmppllee ddee ffiicchhee ttrroonnççoonnss dduu LLeezz ppaaggee 3399

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AANNNNEEXXEE 11

FFiicchheess ssééccuurriittééss iissssuueess dduu DDUUEERR

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AANNNNEEXXEE 22

FFiicchhee ddee tteerrrraaiinn

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Note méthodologique pour l’utilisation de la fiche terrain : « Caractérisation des atterrissements végétalisés »

• Toutes les mesures de longueurs (diamètre, pk, largeur, longueur) sont exprimées en

mètre.

� Remarque : Si l’on observe des atterrissements à gauche et à droite à un même « Pk » la largeur renseignée est la largeur moyenne pour un atterrissement et non la largeur totale.

• La vitesse de croissance est estimée en fonction de l’âge et du diamètre moyen de la végétation, elle est exprimée en cm/an.

• Le positionnement de l’atterrissement par rapport au cours d’eau se fait en se plaçant dos au sens d’écoulement de la rivière.

• L’identification utilisée est celle mise en place pour le PPE

� Exemple : LT7A8

L : Première lettre : Lez T7 : tronçon du cours d’eau (ici tronçon 7)

A8 : 8ème atterrissement à partir de l’amont du tronçon • Signalement de la présence d’ouvrage jusqu’à 3kms en aval de l’atterrissement

environ.

• Caractérisation de la zone où se situe l’atterrissement :

� Naturelle : aucuns signes de présence humaine (mise à part l’agriculture) aux abords directs du cours d’eau.

� Rurale : présence d’ouvrages (captages, habitation, route…) à proximité directe du cours d’eau.

� Urbaine : présence de construction en contact direct avec le cours d’eau, cours d’eau généralement complètement endigué.

• Caractérisation du type de végétation :

� Exclusivement arborée : la végétation ne comporte que des espèces arborées (excepté la végétation herbacée).

� Exclusivement arbustive : la végétation ne comporte que des espèces arbustives (excepté la végétation herbacée).

� Homogène : la végétation présente au moins un représentant de la strate arbustive et un représentant de la strate arborée.

• Caractérisation de la densité de la végétation :

� Forte : présence de plus de 20 tiges par mètre carré.

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� Moyenne : présence de 5 à 19 tiges par mètre carré.

� Faible : présence de moins de 5 tiges par mètre carré.

• Caractérisation de la stabilité des berges :

� Bonne : berges constituées par la roche mère ou fortement végétalisées.

� Moyenne : risques d’érosion non négligeables, berges faiblement végétalisées.

� Faible : érosion visible et très importante, souvent formation d’une « falaise d’érosion » de quelques dizaines de centimètre à plus d’un mètre.

• Caractérisation du comportement en cas de crues :

� Emportée : atterrissement relativement récent, végétation peu stable, implantée directement sur les galets, parfois de taille importante.

� Fait dévier le courant : atterrissement ancien, colmaté par des limons et relativement stable ; végétation bien implantée et principalement arbustive.

• Spécification du type d’action préconisée :

� Mécanique : atterrissement de grande taille, facilité d’accès bonne voir moyenne, végétation dense.

� Manuelle : atterrissement isolé et de petite surface, facilité d’accès mauvaise, peu de végétation ou de grande taille.

• Détermination de la facilité d’accès pour les engins mécaniques :

� Bonne : chemin ou route d’accès direct ou longeant la rivière, passage à gué à proximité directe.

� Moyenne : accès possible au travers de parcelles agricoles, chemin ou route aux alentours.

� Faible : pas de possibilité d’accès par les berges en raison de la topographie notamment, pas de chemin ou de route à proximité

• Détermination de la nécessité de scarifier l’atterrissement :

� Nécessaire : atterrissement ancien, colmaté par les limons, sensiblement plus élevé que le niveau du cours d’eau.

� Inutile : atterrissement essentiellement constitué de galets libres et de faible épaisseur.

• La forme de l’atterrissement est une simple schématisation permettant d’affiner le calcul de la surface à traiter.

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AANNNNEEXXEE 33 ::

EExxeemmppllee ddee ffiicchhee ttrroonnççoonnss dduu LLeezz

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