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    Journal du Parti de Gauche de la Vienne : cologie/ socialisme/ rpublique N39, octocbre2014

    LE VENT SOUFFLE D'OTTAWA a y est. Le terrorisme a frapp Ottawa.Le terrorisme a frapp au Canada. Et les

    cyniques de ricaner :

    Regardez-les, ces braves gens, dans leur pays si

    calme, si pacifique, ils ne sont pas l'abri.

    Vulnrables, ils sont. Il va falloir changer de

    braquet, les cousins, il va falloir faire comme

    les voisins du dessous, les Etats-Uniens. Il va

    falloir flipper. Et aviser. Et s'armer. Et adapterle droit individuel, ce salaud , aux ncessits

    de l'instant, au danger du moment. Va falloir le

    pondre, votre Patriot Act, les amis, va falloir

    vous salir les mains. Si vous voulez dormir en

    paix, dans vos maisons sans alarmes et sans

    fusils. Et a aussi, d'ailleurs, faudrait que a

    change. Vous ne pouvez pas avoir raison

    contre tout un monde devenu paranoaque. Ce

    serait de l'orgueil. Et ce serait dplac. Allez,

    dans le cambouis, comme les copains. Et plus

    vite que a.

    Et pourtant. Sans entrer dans la vision d'unCanada idyllique dpeint , entre autres, par un

    Michael Moore peu scrupuleux sur les dtails,

    il n'est pas vident que cette brave terre cana-

    dienne se laisse farwestiser si facilement.

    D'abord, parce que le voisin du dessous fait

    beaucoup de bruit, de jour comme de nuit, et

    que a fait beau temps que l'air qu'il brasse ne

    dcoiffe plus la police monte. Ensuite, parce

    que la singularit du peuple canadien se res-

    sent jusque dans les actes qu'on nous rap-

    porte : cette femme qui dit Tu es un homme

    aim au caporal bless que l'on emmne

    l'hpital, cet hommage sobre rendu au vieuxbriscard qui a abattu le tireur, et surtout ce

    tmoignage du compagnon de foyer du tireur

    en question . Ce SDF dsempar , en connais-

    sance de cause, parle encore du garon

    comme d'un ami, et n'oublie jamais ni l'huma-

    nit du tueur, ni la sienne. L'incomprhension

    se lit dans ses yeux, ceux d'un homme du,

    pas ceux d'un homme en colre.

    C'est peut-tre l, dans cette humilit face

    l'horreur, dans cette solidarit plus forte que la

    haine, qu'il nous faut chercher un nouveau

    rapport au terrorisme international . Mine derien, peut-tre que les canadiens sont en train

    de nous donner une leon. Une bonne leon.

    Fred Abrachkoff

    Edito :Le Barrage de Siven: un dossier qui r-sume lui seul bien des projets inutiles !

    Le rapport d'experts est clair : il n'est pas

    justifi ( la hauteur de ce que disent ses

    promoteurs) ; il est cher et le financement

    n'est pas assur ; l'tude d'impact est loin

    d'avoir t srieuse ; on n'a pas explor les

    voies alternatives qui aurait permis d'viter

    le saccage cologique et, pourtant, on serait

    "obligs" de le mener terme, compte-tenu

    de l'tat avancement des travaux !Ubuesque, pourrait-on dire une nouvelle

    fois si l'adjectif "dramatique" ne s'imposait

    dsormais au regard de la manire dont s'est

    conclue la confrontation entre forces de

    l'ordre et opposants au projet. Sans prjuger

    des explications de l'enqute sur la mort du

    jeune homme survenue ce week-end dans le

    contexte de la manifestation organise sur

    place, nous sommes bien obligs de lire

    dans cet vnement, une nouvelle fois, le

    rsultat d'un conflit qui aurait pu tre vitsi notre dmocratie fonctionnait encore.

    D'un ct la logique humaine qui se doit de

    mesurer l'intrt gnral et la prservation

    de l'cosystme ; de l'autre ct, la logique

    inhumaine des intrts conomiques, des

    clientlismes qui privilgient les uns contre

    les autres, des apptits particuliers. Et la

    cration d'un nouveau point de tension o

    se retrouvent dans un face face tragique les

    espoirs et les dsillusions des uns, le repli

    brutal et arbitraire des autres. Aprs Notre

    Dame des Landes, le Testet souligne le be-

    soin que nous avons tous de maitriser en-

    core collectivement, l'chelle de nos choix

    et de nos dcisions, le monde qui nous

    entoure contre un pouvoir qui triche et qui

    s'aveugle. Peut-tre cette nouvelle affaire

    ouvrira -t-elle

    quelques

    yeux en

    plus.J. Arfeuil-

    lre

    Austerite, pres de chez vous

    Certains pensaient navement que les plantations des haies dans beaucoup de communes dudpartement (ce qui est une trs bonne chose...aprs les avoir arraches) allaient tre

    mises en uvre Poitiers ...Eh bien NON.....a cote trop cher entretenir.... Donc, nonseulement on nen plantera pas de nouvelles mais on en supprime, comme celle de la rue desGroges au Breuil-Mingot.Mieux..., pour faire encore plus d'conomie et supprimer du personnel, certains terrains enclavsconservs pour des interventions d'urgence sur le rseau Eaux pluviales et Eaux uses sont

    vendre sur le trac de la digue Montbernage. Ces terrains taient entretenus une fois par an parla ville mais en permanence par les riverains. Ceux-ci sont dsormais soumis des pressions pouracheter les terrains un prix exagr avec, de plus, les frais de notaire et la pose des bornes par ungomtre leur charge. L encore, il sagit de vendre pour ne pas entretenir des espaces verts.Pour Poitiers, la rduction des dficits et la politique d'austrit deviennent, comme au gouverne-ment, une obsession qui touche toute la population. Aussi pour masquer sa politique antisociale leDput Maire PS annonce qu'il faut rationnaliser le patrimoine et les finances de la collectivit Comme c'est bien dit ! En langue de bois politique, cest faire passer la pilule dans son obstination

    autoritaire.Aprs les PPP Partenariats Public Priv et les DSP Dlgations de Service public. Poitiers conti-nue sournoisement ses choix politiques au lieu de dvelopper des services publics communauxnouveaux rpondant aux besoins de la population.

    Jacques Prillaud

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    UN MONUMENT AUX MORTSNUMERIQUE A POITIERS ?

    Lorsque l'on voit que les mmes va-t-en-guerre qu'en 1991 ou

    2003 rclament cor et cri des bombardements aprs les

    dsastres des prcdentes guerres en Irak (ou en Afghanis-tan, le problme est identique), on hsite entre le dsespoir, la

    colre et la consternation. Le bilan des guerres d'Irak, ce sont des

    morts civils par centaines de milliers, un pays dstructur o r-

    gnent le chaos et la terreur, l'apparition de puissants groupes reli-

    gieux fanatiques. Que pouvait-on esprer d'autre en prtendant, du

    moins officiellement, vouloir rtablir la dmocratie coups de mi-

    traillettes et de bombes guidage laser ? Quant au prtexte offi-

    cieux, le contrle des puits de ptrole (prtexte pas si officieux que

    cela d'ailleurs : Raffarin, Jupp et Fillon l'ont mis en avant dans une

    tribune au journal Le Monde pour justifier l'actuelle guerre), les

    objectifs ont t pleinement atteints. C'est d'ailleurs quand les parti-

    sans de l'Etat Islamique ont commenc a dangereusement s'appro-

    cher des raffineries qu'il est devenu urgent d'agir (de mme qu'il a

    t urgent que la France interviennent au nord Mali quand les

    terroristes se sont approchs des mines d'uranium nigriennes).

    Avant cela, la barbarie de ces groupes ne gnait personne dans les

    chancelleries occidentales. Que ces groupes aient longtemps t

    financs par l'Arabie Saoudite ou le Quatar, avant de s'chapper de

    leurs mains, n'empche pas ces chancelleries d'tre dans les meil-leurs termes avec ces 2 pays.

    L'intervention de la France en Irak, en caniche servile des USA, avec

    comme toile de fond le choc des civilisations- le bien de l'occident

    chrtien contre le mal de l'orient musulman - ne peut que conduire

    des ractions violentes de la part de ceux qui sont ou se sentent

    agresss. La dcapitation des otages en est l'atroce exemple (soyons

    clairs : je ne justifie pas de tels actes, je dis simplement qu'ils

    taient prvisibles).

    Rechercher l'affrontement avec la Russie est dans le mme registre,

    l'norme diffrence prs que la Russie n'est pas un adversaire du

    calibre de l'Etat Islamique. A quel jeu joue donc l'Union Euro-

    penne lorsqu'elle fait tout pour mettre en place au plus vite un

    accord de coopration conomique avec l'Ukraine alors que ce sont

    les pourparlers d'un tel accord qui ont dbouch sur les vne-

    ments en Ukraine de fvrier ?[] ( suivre p.3)

    La guerre, encore et toujoursC'est dsormais officiel, la France est bien en guerre en Irak. Le mot a t lch par Franois Hollande. Comme

    d'habitude, malheureusement, le parlement ne sera inform qu'aprs coup du dbut des hostilits et n'aura de

    toute faon pas son mot dire. C'est le monarque prsidentiel seul qui dcide d'engager le pays entier dans la

    guerre (pour mmoire, c'est aussi lui seul que revient la dcision d'utiliser l'arme nuclaire), encore un

    argument, s'il en manquait, pour mettre bas cette cinquime rpublique et passer la sixime.

    Ne soyons pas nafs, cest une vieilleproposition qui revient sans cesse l'Assemble Nationale de ne fairequ'une seule et unique journe de comm-

    moration pour toutes les guerres...comme

    aux Etats Unis un Mmorial D'AY....Donc,

    pourquoi ne pas sauter sur l'occasion

    Poitiers et conglomrer tous les morts ?

    Ainsi la pilule passera et a servi-

    ra d'exemple d'entente de tous les Anciens

    combattants. Ce nouveau monument aux

    morts s'inscrit dans cette logique d'amalga-

    mer des noms de Poitevins morts dans des

    guerres diffrentes pour diluer la responsa-

    bilit des hommes politiques de chaque

    guerre.

    Ce sera donc un mur histoires et non

    un mur d'Histoire

    Comment peut-on jouer avec l'Histoire de

    France en mettant sur le mme plan des

    guerres comme 14 /18 -39 /45 et les

    guerres coloniales comme celles D'Algrie -

    Maroc -et Tunisie et maintenant les

    OPEX de plus en plus nombreuses.NON, vous n'effacerez pas le 11 Novembre

    1918, le 08 Mai 1945 ou le 19Mars 1962,

    sans oublier les autres conflits et les

    grandes dates commmoratives Franaises.

    Ces dates sont des points d'appui pour la

    mmoire et pour l'Histoire et elles permet-

    tent chacun de penser, de s 'identifier

    une base qui ait du sens.

    A Poitiers, il y a un monument aux

    morts, boulevard de Verdun, des stles,

    des mmoriaux qu'il faut respecter et ho-

    norer alors que ceux-ci ne dnaturent pas

    l'Histoire de France.

    La ralisation de ce mur n'a aucun sens et

    sera, ne pas en douter, encore une d-

    marche masquant les vrais responsables de

    ces guerres alors que c'est sur la politique

    de mmoire que le conseil municipal de-

    vrait s'honorer et voter des vux contre les

    guerres et les occupations de territoires.

    Esprons que le monument aux morts du

    boulevard de Verdun retrouvera son

    rle Officiel savoir que les mdaills

    militaires soient honors devant ce monu-

    ment de Poitiers.

    Jacques PERILLAUD, Ancien combat-

    tant dAlgrie

    Nous savons que seuls 21 conseillers municipaux de Poitiers ont vot

    contre cette opration Fourre-tout qui consiste de projeter sur un mur

    en bton connect tous les noms des Poitevins morts pour la France...

    Certains appellent cela: travail de mmoire...contemporain !

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    2014 : Ussel Laqueuille - 2012 : AlsBessges - 2008 : Montluon Ussel -2007 : Volvic Montluon. On croiraitune course sportive. Non, il sagit de lignesferroviaires du Massif Central qui ont fer-m dernirement et qui sont remplaces

    par des cars. Ce n'est pas la premire fois :on a fait passer un rseau de 60 000 km audbut des annes 30 moins de 30 000km aujourd'hui, au coup par coup , oulors de grandes vagues de fermeturecomme vers 1969, quand des grosses ttesont estim que des lignes n'taient pasassez rentables (quand bien mme lesditeslignes ne cotaient en 1969 que1 % desconcours publics la SNCF).

    La nouveaut est que ces lignes ont tfermes non pas par manque de voya-geurs, mais par dfaut d'entretien. Impo-sant d'abord des ralentissements 30 km/hpar scurit, on a ensuite suspendu letrafic, dans l'attente de travaux hypoth-tiques. Les investisseurs publics se ren-

    voient la balle du financement et les voiessont labandon. Certes il s'agit de rgionspeu peuples. Pour autant ces lignes cons-tituent des maillons essentiels entre dpar-tements.

    Oui, on pourrait concevoir d'aller d'Ussel(Corrze, 9948hab) Laqueuille (Puy-de-Dme, 364 hab), sur 40 km, en minibus

    plutt qu'entrain lourd. Mais il s'agit d'unedes seules lignes entre l'Auvergne et leLimousin et sa fermeture implique la findu train direct entre Clermont-Ferrand etLimoges ou Bordeaux. Aussi, pour desser-

    vir quitablement tout le territoire (et passeulement le traverser), ces lignes locales

    gardent leur intrt :avant le TGV, cetteligne ainsi que sa voisine entre Limoges etMontluon, elle aussi menace, taient lesitinraires de trains directs de Bordeaux Lyon, Strasbourg, ou mme Genve. Cestrains sont dsormais remplacs par des

    itinraires TGV plus longs par Paris ouMontpellier. Par ailleurs, le ferroutage quenous appelons de nos vux risque d'treune promesse intenable si le rseau duMassif Central est rduit nant, alors quesa position centrale justement,permettrait des trains de traverser tout le pays surdes itinraires plus courts et moins satursque la valle du Rhne par exemple.

    Nos pauvres 40 km rcemment dsaffectsncessiteraient 7millions d'euros pourdurer quelques annes de plus. Personnene veut payer alors que l'on est prt investir pour des lignes grandes vitessestels que Poitiers-Limoges (2 milliards d'eu-ros) ou encore l'autoroute A 89 BordeauxLyon, dont le dernier tronon de 49 km acot prs de 1,5 milliards d'euros. Ceschiffres nous permettent de penser qu'onpourrait allouer pour une telle ligne, nonpas 7 millions, mais pourquoi pas 70 mil-lions d'euros, pour des rails et gares refaits neuf ! Le train local public TER pourtous, ainsi que les trains long parcoursclassiques (Intercits) sont donc peu chers

    compars ce que les collectivits dpen-sent par ailleurs pour le TGV, les aroportsou les autoroutes.

    La faute qui ?

    Pour une fois ce n'est pas l'austrit, maisune politique sciemment orchestre de-puis des dcennies qui ne favorise que le

    TGV trs cher pour une lite presse audtriment du train du quotidien pour lepetit peuple provincial. Certes, la crise ne favorise pas la gnrosit des investis-seurs publics. mais elle a bon dos pourdfausser chacun de ses responsabilits.

    Rseau Ferr de France (RFF), gestionnairedu rseau, a laiss dprir de nombreusesvoies ferres depuis sa cration en 1997par le gouvernement, pour prparer lesprivatisations. Mais cela n'explique pastout car quoi bon dfendre plus d'inves-tissement public dans le rail sans deman-der vers quoi ce dernier est orient.Les rgions prfrent investir dans dumatriel roulant ; on arrive l'aberrationde faire rouler des trains flambants neufssur des voies ferres dcrpites. Des luslocaux soutiennent des projets dlirants

    de LGV entre Nantes, Poitiers et Lyon,alors qu'il existe des lignes locales quipourraient tre rouvertes. Et la SNCF faittout pour dcourager les voyageurs surdes lignes non TGV, en ne proposant plusles billets de ces trains la vente ou en neles informant pas de leur existence(exemple :le train Clermont-FerrandNmes direct). Ou on vous impose 2 cor-respondances pour le mme trajet qui taitauparavant direct ou des suppressions detrain intempestives pour des motifs dou-teux.

    Plus que jamais nous devons assumer deschoix clairs :le TGV pour quelques uns etle btonnage autoroutier, ou le TER pourtous et moins de bagnoles et camions.

    Thomas SAHABI

    Les discours sur les bienfaits du transport ferr par rapport au transport routier

    sont rpts l'envi. Pourtant, de nombreuses lignes ferroviaires ferment les unes

    aprs les autres un peu partout. Les promesses sur le report du trafic de la routevers le rail resteront un vu pieux, tant que les acteurs du ferroviaire s'vertuent

    saboter des lignes ferroviaires locales indispensables. Petit voyage en Massif

    Central, en premire ligne de la dsertification ferroviaire.

    SNCF : A nous de vous apprendre

    a vous passer du train !

    (Suite de larticle page 2) [] Rappelons que le gouverne-ment ukrainien compte dans ses rangs une proportion importante

    de partisans revendiqus du nazisme. A quel jeu joue l'UE en ta-

    blissant de nouvelles bases logistiques de l'OTAN aux portes de laRussie, dans les pays baltes, en Pologne et en Bulgarie ?

    La guerre en Irak et les tensions avec la Russie doivent nous ame-ner rflchir sur notre modle de dveloppement et notre mode

    de vie. Si nous voulons continuer produire toujours plus, faire

    venir flux tendus des marchandises de toutes les parties de la

    plante, alors il est invitable que des guerres pour le contrle de

    matires premires de plus en plus rare (l'agence internationalepour l'nergie a reconnu que le pic de production d'hydrocarbures

    tait derrire nous) seront de plus en plus frquentes et de plus enplus violentes. Elles aboutiront de plus une impasse : que fera-t-

    on, et cela sera bientt, quand aura t extraite la dernire goutte

    d'huile de schiste et racle la dernire pellete de sable bitumeux ?

    Cdric Mulet-Marquis

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    24 juillet 1974 :la Grece renoue avec la democratie

    Journal du parti de Gauche de la Vienne, octobre 2014. Directeur de publication : Jean-Luc Morisset et Sverine Lenhard. Rdacteurs :Jacques Arfeuillre, Cdric Mulet-Marquis, Laurent Chevrel, Thomas Sahabi, Fred Abrachkoff. Maquette : Sverine Lenhard . Photos (saufp.4): Severine Lenhard, Imprim par nos soins 1000 exemplaires.ISSN : 2116-3456Contact de la rdaction : [email protected], http://86.lepartidegauche.fr/ Abonnement de soutien : 15 en chque lordre du Parti de gauche 86 adresser Jacques Arfeuillre, 16 rue Maillochon, 86 000 POITIERS.

    Voici 40 ans, aprs le Portugal, la Grce renouait avec la dmocratie,

    mettant fin la dictature de larme au pouvoir depuis 7 ans. Ainsi se

    soldaient les comptes de la guerre et dune monarchie autoritaire.

    Vous avez dit Z ?

    Quand on parle des colonels en Grce, cesont deux images qui viennent lesprit.Celle dYves Montand frapp mort par desnervis dextrme-droite aprs une runionlectorale, puis celle de Jean-Louis Trinti-gnant en juge incorruptible qui inculpe lesauteurs du complot meurtrier. Z, ce grandfilm de Costa-Gavras, avec une musique deMiki Thodorakis, bti partir dun roman de

    Vassilis Vassilikos, traduit bien le climat poli-

    tique grec des annes 60.Grigoris Lambrakis, dput progressiste delEDA est la malheureuse victime de cetteaffaire. Jeune sportif de haut niveau il parti-cipe la rsistance contre les Allemands quiont envahi la Grce. Il devient ensuite mde-cin. Il est lu au Pire en 1961. Lexercice deson mandat est compliqu.

    Un ami du palais trop encombrant

    En avril 1963 il organise une manifestation enfaveur de la paix. Celle-ci est interdite, et il se

    retrouve seul accomplir la marche, protgpar son immunit parlementaire. Le 22 mai1963, il trouve la mort Thessalonique. Il estalors victime de la chasse aux communistesqui dure depuis la guerre civile. Par peur dunbasculement de la Grce dans lorbite com-muniste, la CIA a remis en selle les ancienscollabos pauls par les fascistes nostalgiquesde la dictature du gnral Mtaxas. Ils sechargent de tenir des camps, de torturerMikis Thodorakis en fait la douloureuseexprience.Lhomme des Amricains est Constantin Cara-

    manlis, un juriste brillant qui grimpe trs viteles chelons pour devenir premier ministreen 1955 avec le soutien appuy du palaisroyal. Ce mme palais royal aurait aid sa

    victoire aux lections de 1961, en bourrantles urnes puis en aidant sa dfaite en 1963 !Normal, entre temps, Caramanlis avait faitouvrir une enqute sur laffaire Lambrakis etstait oppos aux dpenses somptuaires dela reinePour autant, le bnficiaire de ce retourne-ment, le centriste Georges Papandrou, nal-

    lait pas avoir partie facile. Sa victoire lecto-rale est nette en 1964, mais elle repose surune coalition htrogne qui se dsagrge auprofit de la droite. Son fils Andras est mis encause dans laffaire de l aspida, socit secrtequi regroupe des officiers de gauche. Papan-drou doit dmissionner, trahi par une partiede ses dputs, les apostats .Dans ces circonstances, les manifestationsredoublent. Les lections de 1967 promettentune large victoire de la gauche allie aucentre.

    Et les lections neurent jamais lieu

    On ne connatra jamais leur rsultat. Le 21avril 1967 larme prend le pouvoir. En fait, ilsagt de colonels et non des gnraux surlesquels le palais voulait se reposer. Une sortede cheville ouvrire de larme qui atten-dait son heure et voulait revenir aux bonnes

    vieilles valeurs traditionnelles. Larrestationdes opposants, linterdiction des organisa-tions politiques et syndicales, le rtablisse-ment de la censure, linterdiction de la mini-

    jupe, bref tous les ingrdients de base dun

    bon vieux rgime fasciste nvros sont l sousla houlette de Georges Papadopoulos. Le roisexile, lun des colonels devient rgent. Mal-gr la rpression, lopposition perdure tant ltranger qu lintrieur. Ainsi, MlinaMercouri est dchue de la citoyennetgrecque mais poursuit ses dclarations hos-tiles aux colonels dans le monde entier. Ennovembre 1973, Athnes, les tudiants delcole polytechnique se rvoltent. Les colo-nels se trouvent en mme temps confronts lopposition des durs. Suite lchec dun

    premier putsch, la Rpublique est proclam.Constantin ne reviendra jamais sur son trne.Le 25 novembre 1973 le gnral Ghizikisprend le pouvoir. Ce dur compte faire taireles tudiants et rgler la question chypriote.Le15 juillet 1974 il fait renverser Makarios,prsident de Chypre. Les Turcs dbarquentau nord de lle dont ils occupent une partie.Ghizikis est ridiculis, il appelle Caramanlis laide le 24 juillet. Son retour est triomphal.En quelques semaines il rtablit la dmocra-tie. En 1981, Andrs Papandrou lui succdeau pouvoir.

    Laurent Chevrel

    A voirZ film de C Costa-Gavras, version romancede lassassinat de LambrakisLa page des actualits sur www.ina.fr, Grce : la dictature des colonels

    A lireLe Journal de Z, roman de Vassilis Vassilikos

    La Grce des colonels de Marc Marceau,correspondant du Monde

    La Grce de Jolle Dalgre, ouvrage rcentparu chez LHarmattan, dexcellente qualit

    Dans Z, le dput Lambrakis peu avant son assassinat

    Face la mise au point de la cour des comptes sur labsurditconomique du Projet LGV Poitiers-Limoges, llue aux trans-ports de Grand Poitiers a cru bon de voler au secours desprises de positions hasardeuses dAlain Claeys, ardent dfenseur de

    ce barreau inutile. Et il faut fliciter Anne Grard pour son couplet

    sur l'absence de rentabilit qui ne doit pas tre un frein au service

    public : nous ne doutons pas que cette leon d'intrt gnral sera

    mise en application dans la restructuration du rseau Vitalis et saura

    guider la rflexion de l'lue dans sa politique des transports au ni-

    veau de Grand Poitiers. Il faut quand mme lui rappeler que les TGV

    sont vendus au nom du dveloppement conomique et non au nom

    du service propos au plus grand nombre. Il y a comme un glisse-

    ment smantique dans sa dfense un peu drisoire de ce grand pro-

    jet inutile. Mais on la sait coutumire des propos qui "zonzonnent",

    pour paraphraser Boris Vian.

    Jacques Arfeuillre

    Il ne suffit pas de zonzonner pour dfendre le service public