24
Joyeux Noël à tous! Centenaire pour Charles de Foucauld Miséricorde 95 ème année n° 5 15 Décembre 2015 Le plus grand pôle universitaire d’Algérie !

Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

  • Upload
    others

  • View
    3

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Joyeux Noël à tous!

Centenaire pour Charles de Foucauld

Miséricorde 95 è

me a

nn

ée n

° 5 1

5 D

écem

bre

201

5

Le plus grand pôle universitaire d’Algérie !

Page 2: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

25 décembre Solennité de la Nativité du Seigneur

27 décembre Fête de la Sainte Famille

1er janvier Sainte Marie, mère de Dieu 1er et 2 janvier : pèlerinage diocésain à Touggourt

Janvier - février Exposition Charles de Foucauld dans les paroisses du diocèse

21-27 janvier Session des nouveaux arrivants à Alger

27-29 janvier Session d’islamologie à Ben Smen

10 février Mercredi des Cendres – Entrée en Carême

12-13 février Rencontre du secteur ouest à Sétif

18-19 février Rencontre du secteur est à Constantine

22-24 février Rencontre de la COSMADA (supérieurs des Congrégations religieuses)

7-8 mars

Rencontre des accompagnateurs Messe chrismale Conseil presbytéral

17-19 mars Journées diocésaines des étudiants 18 mars Rencontre interreligieuse sur la Miséricorde Fête des Rameaux et début de la Semaine Sainte

20 mai Conseil Pastoral diocésain

25/7 – 1er/8 Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie en Pologne Pèlerinage interdiocésain à Rome pour l’Année Jubilaire

Semaine de prière pour l'unité des chrétiens (18-25 janvier)

Thème 2016 : "Appelés à proclamer les haut faits du Seigneur" (1 Pierre 2, 9-10) Les textes de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2016 sont disponibles sur le site internet du Saint-Siège [www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/sub-index/index_weeks-prayer_fr.htm] ainsi que sur celui du Conseil Œcuménique des Églises [http://www.oikoumene.org/fr/resources/documents/wcc-commissions/faith-and-order-commission/xi-week-of-prayer-for-christian-unity]. Ce livret, préparé par des chrétiens de Lettonie, peut être exploité en janvier (18-25 janvier) , mais aussi vers Pentecôte, ou à d'autres moments.

AGENDA

1er janvier 2016 – 49e Journée Mondiale de la Paix

« Gagne sur l’indifférence et remporte la paix »

La Journée mondiale de la paix a été voulue par Paul VI. Elle est célébrée chaque année le 1er janvier. Le Message du Pape est envoyé à toutes les chancelleries du monde, il trace également la ligne diplomatique du Saint-Siège pour l’année qui commence. (Message complet du pape François pour cette journée : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/peace.index.html)

17 janvier 2016 - 102e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié

« Migrants et réfugiés nous interpellent ! La réponse de l’Évangile de la miséricorde » « L’Évangile de la miséricorde secoue aujourd’hui les consciences, empêche que l’on s’habitue à la souffrance de l’autre et indique des chemins de réponse. […] À la racine de l’Évangile de la miséricorde, la rencontre et l’accueil de l’autre se relient à la rencontre et à l’accueil de Dieu : accueillir l’autre, c’est accueillir Dieu en personne ! » (Message complet du Pape François pour cette journée ; http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/messages/migration.index.html)

Page 3: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

La nouvelle du jubilé de la Miséricorde fut une véritable Annonciation. En ces temps troublés, temps d’angoisse devant les grands défis de notre monde, défis de guerres fratricides, défis de la grave crise économique, morale et spirituelle, défi de la conversion écologique … notre Dieu, à travers l’annonce du Pape François, vient nous dire : je veux te faire connaître mon Cœur miséricordieux. Une année de grâce nous est offerte pour nous laisser saisir, guérir par ce Dieu dont le nom est Miséricorde. A la question «mais qui donc est Dieu ? », Dieu lui-même, en Jésus, vient se révéler comme un Dieu doux et humble. Dès Noël, le signe du Salut qui vient nous est donné par un tout petit enfant couché dans une mangeoire. Ne sommes-nous pas encore trop souvent en attente d’un Dieu fort qui soit capable de venir à bout du mal qui défigure l’humain et menace la création tout entière ? Croyons-nous que l’avenir est à la tendresse, autre nom de la miséricorde ? Un Dieu plein de tendresse serait-il un Dieu trop humain, à la mesure de nos besoins de consolation dans un monde dur ? Dieu, nous ne le connaissons pas d’abord par des définitions, même très orthodoxes. Nous le connaissons par l’expérience personnelle que nous en faisons. Nous le co-naissons à la mesure de notre naissance en humanité grâce à l’accueil de sa vie en notre intimité. Cette année jubilaire nous est donnée pour nous ouvrir à ce qui constitue l’être même de notre Dieu. La Miséricorde est son nom, son identité, son être. Le terme biblique qui le traduit le plus est celui « d’entrailles ». Ainsi, la Miséricorde n’est pas un sentiment de surface. Elle caractérise le plus profond en Dieu, le plus mystérieux. Combien de fois voyons-nous Jésus saisi aux entrailles, ainsi lorsqu’il voit les foules sans berger (Mc 6, 34) ou quand le père voit son fils parti au loin revenir à la maison (Lc 15, 20). C’est Jésus lui-même qui nous autorise à utiliser des mots humains pour parler de Dieu. « Qui me voit, voit le Père », nous confiera-t-il. Notre Dieu est un Dieu de tendresse et de

miséricorde. Ces mots et les images qui y sont associées nous révèlent un lien avec Lui au-delà de tout ce que nous aurions pu imaginer ou concevoir. Oui, nous sommes de ses entrailles. Il a un lien viscéral avec nous comme celui d’une mère. « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si une mère pouvait l’oublier, moi je ne t’oublierai pas », dit Dieu à travers le prophète Isaïe (Is 49, 15). Pour apprendre à nous abandonner, durant l’année qui vient, à la Miséricorde, la Providence nous donne à contempler le bienheureux Charles de

Foucauld, en l’année du centenaire de sa mort ( 1er décembre 1916). Sa prière d’abandon pourra nous accompagner. En sa compagnie nous resterons de longs moments avec Jésus à Nazareth pour contempler la miséricorde dans l’ordinaire d’une vie de famille modeste au cœur d’un petit village, apparemment sans histoire. Avec Petite Sœur Magdeleine, fondatrice des Petites Sœurs de Jésus, fille spirituelle de frère Charles, nous oserons recevoir des mains de Marie le Tout-petit de Bethléem qui nous aidera à désarmer de toute volonté de puissance. «Le tout petit Jésus de Bethléem, c’est lui qui manque au monde ; quand on l’aura trouvé, on aura trouvé la douceur, la petitesse, l’amour », nous confie Petite Sœur Magdeleine. Cette année ne sera pas toujours facile. La miséricorde, comme la tendresse, nous engage sur une vie risquée, car le chemin d’abandon à l’Amour miséricordieux nous expose, comme l’Enfant de Bethléem, au refus possible de l’autre. Ce chemin nous conduira jusqu’à la Croix où le mal est enfin

Son nom est Miséricorde

Page 3 EDITORIAL

Page 4: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Mot de la rédaction Nous sommes heureux de vous présenter ce nouveau numéro de l’Echo du diocèse de Constantine et Hippone. Vous avez déjà constaté dans le numéro de septembre que les pages centrales sont en arabe, de ma-nière que les informations essentielles n’échappent pas à ceux qui seraient moins à l’aise en français. Cela facilite aussi la diffusion de « tirés-à-part ». De même, les pages « Etudiants » sont regroupées et pourront de temps en temps donner lieu à un « quatre-pages » central, repérable également par sa couleur. Merci à la nouvelle équipe qui fait la mise en page, Jérémie pour l’ensemble et Théophile pour les « 4-pages ». Aux côtés de Pax et Concordia, revue de toute l’Eglise d’Algérie, l’Echo du diocèse est un espace de par-tage entre nous, un outil au service de la communion dans le diocèse et de lien avec l’Eglise universelle. Merci donc à chaque communauté, chaque paroisse, de donner de temps à autre un écho de ce qu’elle vit, de ce qui vous passionne, vous mobilise, photo, écrit, perles glanées au fil des rencontres, événe-ments. Dans les deux derniers mois, rien ne vous aurait touché ? L’écrit complète ce que nous parta-geons dans nos rencontres, elles aussi indispensables évidemment. Alors, merci d’y penser ! Pour le prochain numéro, merci d’envoyer avant la mi-janvier.

L’équipe de rédaction

Page 4

défait par la Miséricorde. « En sa personne il a dé-truit la haine », nous dit l’apôtre Paul (Ep, 2,16). Croyons nous que seuls l’amour et le pardon dé-sarment la violence, en nous d’abord et ensuite dans les groupes et entre les groupes ? Ne soyons pas sourds à l’appel du Saint-Père. « Il y a des moments, nous dit-il, où nous sommes appe-lés, de façon encore plus pressante, à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signes efficaces de l’agir du Père. C’est la rai-son pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire

de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus effi-cace » (Misericordiae Vultus §3). Ce témoignage, nous sommes invités ici à le rendre avec d’autres croyants qui invoquent le Dieu Rahman et Rahim et avec tous les hommes de bonne volonté. Personne n’est en dehors des "entrailles divines".

+ Père Paul

EDITORIAL

Mohamed Aïssa, ministre algérien des affaires religieuses

dans une interview au quotidien La Croix Vous êtes ministre « des affaires religieuses » et pas seulement islamiques. Que faites-vous pour la coexis-tence religieuse ? M.A. : Je ne gère pas la vie religieuse des chrétiens et des juifs mais je partage avec eux des espaces de con-certation. (…) Le christianisme a toujours existé dans l’histoire de l’Algérie. L’Église catholique est une réali-té algérienne et elle mérite tous les égards, d’autant qu’elle respecte parfaitement la loi. Je ne me souviens d’aucun incident récent, sauf d’excès de zèle de certains fonctionnaires. À propos des problèmes de visas (rencontrés par certains religieux désireux de se rendre en Algérie, NDLR), je répète que je peux intervenir et me porter garant. Nous savons que quelques musulmans se convertis-sent au christianisme. Quand il s’agit de conversions sincères – ce qui est toujours le cas dans l’Église catho-lique – nous ne pouvons rien faire. D’autant que nous apprécions qu’elle ne coupe pas les convertis algé-riens de leurs racines. Mais nous savons que, dans d’autres Églises, les conversions ont aussi des motifs politiques.

(in La Croix, 12 octobre 2015)

Page 5: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 5

Charles de Foucauld, le millionnaire qui abandonne tout, l’athée qui retrouve la foi chrétienne de son enfance en voyant prier des musulmans, le fêtard qui devient moine, l’explorateur qui plante définiti-vement sa tente au fin fond du désert, celui dont la connaissance de la culture des Touaregs n’a jamais été égalée, le militaire indocile qui baisse la garde et dit à Dieu : « Je m’abandonne à Toi ».

Il est mort le 1er décembre 1916, il y a cent ans, en Algérie, à Tamanrasset. Sans compagnons ni dis-ciples.

Cent ans après, une vingtaine de mouvements spi-rituels s’inspirent de lui.

En Algérie aussi, des équipes de chrétiens se re-trouvent avec la Fraternité Séculière Charles de Foucauld, des prêtres se retrouvent avec la Frater-nité sacerdotale Jesus-Caritas, des Petits Frères de Jésus, des Petites Sœurs de Jésus, des Petits Frères de l’Evangile, des Petites Sœurs du Sacré-Cœur, vivent de sa spiritualité.

Il a été béatifié par Benoit XVI en 2005. Le théolo-gien Yves Congar voyait en lui, avec sainte Thérèse de Lisieux, un « phare mystique » pour le XXe siècle.

Il nourrit une vie missionnaire qui veut être un apostolat de la bonté, mais dans la pauvreté des moyens, sans « œuvre » ni institution, qui ambi-tionne d’être proche des pauvres ou des plus dé-laissés, sans chercher à attirer l’autre et le conver-tir, mais en cherchant toujours à se convertir soi-même davantage, à s’abandonner davantage à Dieu. L’Enfant de la crèche et sa vie modeste de Nazareth inspirent particulièrement ceux qui se sentent appelés à sa suite. Il y a cent ans, c’était une manière tout à fait nouvelle d’envisager la mis-sion. Aujourd’hui, l’ensemble de l’Eglise est davan-tage sensible à cette approche.

Michel Guillaud

EGLISE UNIVERSELLE

1er décembre 1916 – 1er décembre 2016

Centenaire de la mort de Charles de Foucauld

Une Année avec Frère Charles

L’Année Charles de Foucauld dans notre diocèse Dans notre diocèse est proposée une démarche de pèlerinage les 1er et 2 janvier à Touggourt, lieu de fondation des Petites Sœurs de Jésus avec Petite Sœur Magdeleine. Une exposition, réalisée à Ghardaïa, sera visible dans les différentes paroisses du diocèse en janvier et février, à Batna, puis Sétif, Hippone, Skikda, Constantine et enfin Bejaia. Demander dans votre paroisse les dates précises. Elle est accompagnée de films, livres, BD et documents qui permettent de mieux connaître « Frère Charles », et de propositions de débats. Des initiatives sont en préparation à Tamanrasset, Alger, …

Page 6: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

“ Si la graine jetée en terre ne meurt pas, elle reste seule. Si elle meurt elle porte beaucoup de fruits ”. Cette parole de Jésus, frère Charles l’a citée fré-

quemment tout au long de sa vie. C’était d’abord pour évoquer cette mort spirituelle, symbolique, qui devait anéantir son ego pour laisser toute la place à Celui qu’il voulait voir vivre en lui. "Que ce ne soit plus moi qui vive, mais Vous qui viviez en moi". Il mettait sur le même plan cette mort à lui-même et sa con-version permanente, conditions indispen-

sables pour que sa vie soit productive : "Il faut que je devienne meilleur, que je me convertisse, meure, comme le grain de blé qui, s’il ne meurt pas, reste seul" (à l’abbé Huvelin, 15.12.1902). Cette graine jetée en terre évoque aussi ce qu’a été sa mort, une mort toute banale, un fait divers, un nom de plus sur la liste déjà longue des victimes de la première guerre mon-diale. Elle ressemble à tant d’autres cette mort de quatre hommes, vic-times d’un groupe armé, dont les motivations res-tent ambiguës. Elle ne revêt même pas le carac-tère trivial de tant d’autres meurtres qui au-raient pu marquer du signe de l’abjection ce massacre de quatre hommes. N’oublions pas qu’ils sont quatre, trois musulmans et un chrétien, dont le sang versé se mêle dans une même terre. Quatre corps enterrés en même temps, dans le même lieu, par les hommes du village. On aurait pu imaginer une mort héroïque et su-blime au terme d’une vie dont on a retenu surtout les aspects extraordinaires. Il faut au contraire sou-ligner son caractère expéditif, celui d’un enlève-

ment raté, un acte inachevé, un coup manqué. Les acteurs ont pu considérer leur opération comme une réussite. Leur succès souligne l’échec apparent de toute une vie. L’œuvre humaine du marabout symbolisée par les murs fortifiés de son château s’est avérée parfaitement inutile. La banalité et la rapidité de cette mort est comme le couronnement d’une vie qui aurait voulu être entièrement cachée en Dieu et ne pas apparaître aux regards humains. Pour un regard profane en effet, cette mort est un échec, elle fait ressortir l’insuccès, l’absence de résultat, même pas une victoire de la non-violence. Elle nous dit que l’important c’est ce qui ne se voit pas : "Le bon Dieu n’a pas besoin de moi, que Sa volonté soit faite ! ". C’est le message de gratuité que laisse au monde cet homme d’action, né pour l’efficacité et le rendement. C’est le sens de sa vie, dans l’humble fidélité aux devoirs quotidiens, les plus vils comme les plus nobles. On peut admirer son activité savante de linguiste ; quelle somme de travail ! On peut dé-couvrir ses occupations quotidiennes, ses amitiés et son souci pour ceux qui l’entourent. On peut critiquer certaines de ses initiatives. On peut lire ses lettres, elles révèlent la variété de ses relations, son attention pour chacun et la délicatesse de ses

sentiments. Mais sa vie profonde, qui en parlera avec réalisme et vérité ? Il a tenté d’exprimer l’inexpri-mable dans le style de la piété de son époque. Il a multiplié les formules pour se convaincre lui-même et pour faire du bien aux autres. L’abon-dance de ses écrits nous laisse devant le mystère de sa relation

à Dieu. Le silence de ses derniers moments est aus-si éloquent que les milliers de pages écrites. Il a voulu "crier en silence par toute sa vie" une bonne nouvelle pour le monde. Sa mort est bien dans la continuité de sa vie. Au moment de quitter Beni-Abbès pour venir dans l’Ahaggar, il terminait sa dernière méditation écrite par ces mots :

Une méditation du Petit Frère Antoine de Tamanrasset

Si le grain ne meurt

Page 6 EGLISE UNIVERSELLE

Page 7: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

« Merci de me montrer si clairement qu’une seule chose est nécessaire ; vous aimer de tout mon cœur, car le travail que nous pouvons faire pour vous, bien que ce soit notre devoir strict de le faire de toutes nos forces et que ce soin extrême de faire et de faire le mieux possible tout ce que vous nous con-seillez si peu que ce soit, fasse inséparablement par-tie de l’amour, cependant il reste vrai que ce travail, vous n’en avez ni ne pouvez en avoir besoin, et que nous sommes des serviteurs inu-tiles. »¹ Devant Dieu il se présente les mains vides, en réali-té elles sont pleines car il a porté les angoisses des uns et des autres. L’inquiétude pour tous est deve-nue prière d’offrande. Il a appris à souffrir et à ai-mer. Il peut redire après l’abbé Huvelin mourant : "On n’aimera jamais assez". Il sait que dans sa fai-blesse se trouve la plus grande force. Aussi peut-il redire cette prière qu’il a recopiée à trois reprises en changeant chaque fois une phrase : "Mon Sei-gneur Jésus, qui avez dit : "Personne n’a un plus

grand amour que celui qui donne sa vie pour ses amis", je désire de tout mon cœur donner ma vie pour vous. Je vous le demande instamment : toute-fois, non ma volonté, mais la vôtre. Je vous offre ma

vie : faites de moi ce qui vous plai-ra le plus. Faites que je meure en vous glorifiant le plus possible… Mon Dieu pardonnez à mes enne-mis, donnez-leur le salut ! Amen".² A la fin de son dernier voyage, en 1913, au moment de quitter la France pour repartir au Sahara, il aurait dit : "Comme le grain de l’Evangile, je dois pourrir en terre,

dans le Sahara, pour préparer les moissons futures. Telle est ma vocation".³ Antoine Chatelard, PFJ ¹ Charles de Foucauld, L’Esprit de Jésus, Paris, Nou-velle Cité, 1978, p. 286 ² Charles de Foucauld, Voyageur dans la nuit, Paris, Nouvelle Cité, 1978, p. 178 ³ "Union Apostolique universelle", Paris, Librairie St Paul, 1914, p. 8

Page 7 EGLISE UNIVERSELLE

La « Prière d’abandon » de Ch. de Foucauld

Mon Père, je m'abandonne à toi,

fais de moi ce qu'il te plaira. Quoi que tu fasses de moi,

je te remercie. Je suis prêt à tout, j'accepte tout.

Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,

je ne désire rien d'autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre tes mains.

Je te la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon cœur,

parce que je t'aime, et que ce m'est un besoin d'amour

de me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure,

avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

Cette prière est la prière commune à tous ceux et celles qui se réclament de Charles de Foucauld, partout dans le monde ; c’est pourquoi elle a été traduite dans beaucoup de langues. Charles ne l’a pas écrite telle quelle : elle a été tirée d’une méditation plus ample, écrite en 1896, dans laquelle il cherchait à rejoindre la prière de Jésus sur la croix : « Mon Père, je remets mon esprit entre Vos mains » Lc 23,46. « C'est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-Aimé... puisse-t-elle être la nôtre... Et qu'elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants. »

Page 8: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

6. « La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde ». Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu. C’est pourquoi une des plus antiques collectes de la liturgie nous fait prier ainsi : « Dieu qui donne la preuve suprême de ta puissance lors-que tu patientes et prends pitié ».

Comme on peut le remarquer, la mi-séricorde est, dans l’Ecriture, le mot-clé pour indiquer l’agir de Dieu en-vers nous. D’ailleurs, l’amour ne peut jamais être un mot abstrait. Par nature, il est vie concrète. Comme le Père aime, ainsi aiment les en-fants. Comme il est miséricordieux, ainsi sommes-nous appelés à être miséricordieux les uns envers les autres.

Christ dit : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6, 36).

14. Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte : il est l’image du chemin que chacun par-court au long de son existence. La vie est un pèleri-

nage, et l’être humain un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but dé-siré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tous lieux, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage. Ce sera le signe que la miséricorde est un but à atteindre, qui demande engagement et sacrifice. Que le pèle-rinage stimule notre conversion : en passant la Porte Sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséri-corde de Dieu, et nous nous engage-rons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.

Le Seigneur Jésus nous montre les étapes pour atteindre ce but : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous » (Lc 6, 37-38).

Miséricordieux comme le Père, c’est donc la “devise” de l’Année Sainte.

Page 8

1. Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père. Le Père, « riche en miséricorde » (Ep 2, 4) après avoir révélé son nom à Moïse comme « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (Ex 34, 6) n’a pas cessé de faire connaître sa nature divine de différentes ma-nières et en de nombreux moments. Lorsqu’est ve-nue la « plénitude des temps » (Ga 4, 4), quand tout fut disposé selon son dessein de salut, il en-voya son Fils né de la Vierge Marie pour nous révé-ler de façon définitive son amour. Qui le voit a vu le Père (cf. Jn 14, 9). A travers sa parole, ses gestes, et toute sa personne. Jésus de Nazareth révèle la mi-séricorde de Dieu.

3. Il y a des moments où nous sommes appelés de façon encore plus pressante à fixer notre regard sur la miséricorde, afin de devenir nous aussi signe effi-cace de l’agir du Père. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu ce Jubilé Extraordinaire de la Miséricorde, comme un temps favorable pour l’Eglise, afin que le témoignage rendu par les croyants soit plus fort et plus efficace. L’Année Sainte s’ouvrira le 8 décembre 2015, solen-nité de l’Immaculée Conception. (…) En cette fête de l’Immaculée Conception, j’aurai la joie d’ouvrir la Porte Sainte. En cette occasion, ce sera une Porte de la Miséricorde, où quiconque entrera pourra faire l’expérience de l’amour de Dieu qui console, pardonne, et donne l’espérance.

EGLISE UNIVERSELLE

Année Jubilaire de la Miséricorde

Extraits de Miseridordiae vultus,

la lettre du pape annonçant l’Année Sainte de la Miséricorde

Dans notre diocèse, l’Année Sainte s’ouvrira par la Récollection diocésaine des 11-12 décembre. Une Porte de la Miséricorde sera ouverte par notre évêque à la basilique Saint-Augustin à Hippone vendredi 18 décembre.

Page 9: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 9

23. La valeur de la miséricorde dépasse les frontières de l’Eglise. Elle est le lien avec le Judaïsme et l’Islam qui la considèrent comme un des attributs les plus significatifs de Dieu. (…). L’Islam de son côté, attribue au Créateur les qualificatifs de Miséricordieux et Clé-ment. On retrouve souvent ces invocations sur les lèvres des musulmans qui se sentent accompagnés et soutenus par la miséricorde dans leur faiblesse quotidienne. Eux aussi croient que nul ne peut limi-

ter la miséricorde divine car ses portes sont toujours ouvertes. Que cette Année Jubilaire, vécue dans la miséricorde, favorise la rencontre avec ces religions et les autres nobles traditions religieuses. Qu’elle nous rende plus ouverts au dialogue pour mieux nous connaître et nous comprendre. Qu’elle chasse toute forme de fermeture et de mépris. Qu’elle repousse toute forme de violence et de discrimination.

Université catholique de Louvain – Belgique

Une nouvelle chaire à la Faculté de Théologie

La famille du Père Blanc Charles Deckers qui, en 1994, fut assassiné à Tizi-Ouzou en Algérie, après s’être, pendant plus de trente ans, attaché à développer les relations entre les personnes de différentes convictions, finance pour cinq ans une chaire dédiée à la recherche académique, l´enseignement de l’histoire et la pratique du dialogue inter religieux ainsi que du débat de société sur le rôle de la religion dans les conflits d’un monde globalisé.

La Chaire porte le nom de l’allemand Nicolas de Cuse (15e siècle) qui le premier traduisit le Coran en Latin et qui, quelques mois plus tard, après la chute de Constantinople, plaida pour la réconciliation entre les religions dans son “De Pace fidei”.

(Kerknet. 28.10.15. Traduit du Néerlandais)

Dans notre diocèse, au cours de l’année, paroisses ou secteur organiseront une journée de pèlerinage à Hippone, où sera vécue une démarche spécifique pour passer la Porte Sainte. Ceux qui souhaiteront faire cette démarche de manière individuelle s’adresseront aux pères de la basilique. Sera également organisé un pèlerinage interdiocésain à Rome.

La démarche de pèlerinage et de franchissement de la Porte sainte à Hippone comprendra le sacrement de réconciliation et la messe. On pourra aussi, dans chaque paroisse, célébrer au cours de l’année une Journée de la Miséricorde. Pour mémoire, une dizaine de textes bibliques sur la miséricorde ont été travaillés par Parole et Geste et peuvent faire l’objet d’un atelier.

J’ai un grand désir que le peuple chrétien réfléchisse durant le Jubilé sur les œuvres de miséricorde corpo-relles et spirituelles. Redécouvrons les œuvres de mi-séricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, assister les malades, visi-ter les prisonniers, ensevelir les morts. Et n’oublions pas les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter patiemment les personnes

ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. N’oublions pas les paroles de Saint Jean de la Croix : « Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour » Avec conviction, remettons au centre le sacrement de la Réconciliation, puisqu’il donne à toucher de nos mains la grandeur de la miséricorde. Pour chaque pénitent, ce sera une source d’une véritable paix in-térieure.

Dans notre diocèse, la journée du vendredi 18 mars à Constantine sera l’occasion, particulièrement avec les étudiants rassemblés pour les JDE, d’une rencontre avec des amis musulmans pour partager l’expérience de la miséricorde que nous faisons chacun au sein de notre tradition religieuse.

EGLISE UNIVERSELLE

Page 10: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 10

Message de Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, qui représentait la CERNA (Conférence épiscopale de la Région Nord de l’Afrique) au Synode des évêques qui s’est tenu en octobre 2015 à Rome.

Nous sommes tous arrivés au synode avec des

espérances et il est bien vite apparu que

certaines de ces espérances entraient en

contradiction déterminée les unes avec les

autres. Pour certains, la volonté de renforcer le

statut de la famille dans un monde en « crise »

par la réaffirmation de la doctrine actuelle de

l’Eglise. Pour d’autres, la volonté de voir l’Eglise

entendre et répondre de façon plus appropriée,

plus proche « aux joies et aux peines des

personnes de ce temps ». Au milieu, la question

de l’accueil sacramentel des personnes divorcées

-remariées avait valeur d’arbitre. Le match a bien

eu lieu pendant trois semaines, tant en grande

assemblée qu’en groupe linguistiques de travail,

mais dans un climat fraternel et avec la volonté

d’avancer.

Au final, est présenté un grand texte

minutieusement rédigé dans lequel nous

retrouvons ce qui pourrait être accepté dans une

forme d’unanimité. Ce texte dit au mieux le

point où nous sommes

arrivés ensemble, sans

pouvoir avancer

davantage. Il n’est

pleinement satisfaisant

ni pour les uns ni pour

les autres, et c’est bien

ainsi. Je l’ai sans

difficulté fait mien

parce qu’il est un texte

d’unité, pas seulement

de compromis. Il nous

emmène chacun un

peu plus loin que là où nous pensions aller.

Bien sûr, toutes les personnes qui attendaient

légitimement des réponses précises à des

situations précises pourraient être déçues. Mais

ce serait oublier que ce synode avait vocation à

éclairer le pape sur la position des pasteurs de

son Eglise à propos des questions liées à la

famille. Le pape est le destinataire premier de ce

texte qu’il a décidé de rendre public. Il lui revient

à présent de le recevoir et d’en dire quelque

chose¹. C’est cette parole-là qui engagera l’Eglise

sur un chemin renouvelé.

En arrivant au synode, je savais que le signe

infaillible de la réussite de ce synode serait la

joie qui habiterait notre cœur à chacun en

quittant Rome. Je quitte Rome avec cette joie

profonde qui m’a submergé et bouleversé au

moment de la messe de clôture. Un synode est

une expérience spirituelle, C’est évident et c'est

ce qui le distingue de toute autre réalité plus

humaine. A la fin, les divergences sur lesquelles

nous nous sommes parfois un peu crispés

pendant ces trois semaines sont balayées par la

conviction que nous sommes tous des pasteurs

qui cherchons "à tâtons" la vérité.

Je pars surtout avec le

sentiment que nous

avons un pape

incroyable. L'Eglise est

faite depuis 2000 ans

d'un mélange

d'institution et de

prophètes.

Le pape François a vraiment quelque chose de prophétique à la tête d'une institution qu'il ne brade pourtant

pas. Il veut quelque chose pour l’Eglise au cœur du monde. Son discours de clôture du synode est sans ambiguïté. Il nous faut l’entendre et monter résolument dans la barque du successeur de Pierre.

+ Jean-Paul Vesco

Synode sur la famille

La grâce du synode…

EGLISE UNIVERSELLE

Page 11: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 11

ME D

ITATION

Je continuerai à croire, même si tout le monde perd espoir. Je continuerai à aimer, même si les autres distillent la haine. Je continuerai à construire, même si les autres détruisent. Je continuerai à parler de paix, même au milieu d’une guerre. Je continuerai à illuminer, même au milieu de l’obscurité. Je continuerai à semer, même si les autres piétinent la récolte. Et je continuerai à crier, même si les autres se taisent. Et je dessinerai des sourires sur des visages en larmes. Et j’apporterai le soulagement, quand on verra la douleur. Et j’offrirai des motifs de joie là où il n’y a que tristesse. J’inviterai à marcher celui qui a décidé de s’arrêter… Et je tendrai les bras à ceux qui se sentent épuisés.

Abbé Pierre

Rencontre du secteur Est

Constantine 5-6 novembre

A partir de courtes vidéos et dans des carrefours, le p. Roland nous a fait réfléchir sur la « sobriété heureuse » à laquelle nous invite Laudato Si, l’encyclique du pape François. La veille, le p. Gérard d’Annaba nous présentait « L’Algérie vue de la terre » à partir de son expérience et de ses photos. El-Hadja nous dit comment elle a vécu cette soirée :

Merci pour l’invitation à cette causerie, j’ai vécu d’agréables moments chaleureux et fructueux. Oui j’ai bien reçu la recette ( voir ci-joint ), je l’ai essayée et je l’ai bien réussie. Merci encore une fois à tous pour votre disponibilité et générosité. Ma présence à cette conférence de Gérard de Bélair de l’Université d’Annaba m’a été d’un double apport bénéfique. C’était d’abord un moment chaleureux et affectueux d’échanges avec les sœurs et ami(e)s, et ensuite des moments riches et fructueux non seulement en connaissances -en savoir scientifique et en informations- mais surtout en plus d’assurance en moi; ravivant mes espoirs et mon aspiration à ma foi en un monde meilleur plus humain et plus proche de sa véritable nature. Etant une personne qui se reconstruit à partir de et avec ce trésor enfoui en moi ou Don de Dieu et qui promeut et vulgarise la vie à partir de cela, j’ai apprécié ce travail présenté par le

professeur Gérard de Bélair de sensibilisation à la protection de la flore et de la faune, en nous présentant entre autres les plantes endémiques en Algérie, avec sa manière fine de contribuer au développement de la personne, en veillant à faire naître ou faire grandir chez la personne non seulement l’émerveillement mais surtout comment vivre un vrai bonheur simplement dans notre quotidien à partir des choses qui nous entourent. Nous n’avons qu’à développer notre attention et apprendre à nous arrêter en nous laissant admirer les merveilles à notre portée. La conférence de notre enseignant Gérard de Bélair ne se limitait pas à une exposition d’ordre matériel en présentant ses différentes recherches, elle avait un contenu ou un objectif éducatif en croissance personnelle avec son outil pédagogique : l’émerveillement. J’ai été marquée par la citation finale en calligraphie de Salah Moussawy, avec laquelle il a clôturé son intervention car non seulement j’adhérais à ses propos mais je la partageais par ma croyance profonde. Par ailleurs j’étais très heureuse de la présence des jeunes et de leur intérêt pour cette conférence, et leur sens de la responsabilité. » Fraternellement

El-Hadja

Cake aux dattes

Ingrédients : 200 g de farine, 100 g de sucre, 1 sachet de levure chimique, 3 œufs. 10 cl d’huile, 10 cl de lait, 3 à 400 g de dattes. Mélanger dans un saladier farine, sucre, œufs et levure. Bien mélanger. Y mélanger l’huile et le lait, puis les dattes. Mettre le tout dans un four pas trop chaud pendant 40 à 45 mn. On peut mettre du papier aluminium par-dessus si on ne veut pas trop colorer le cake. N.B. : Les dattes peuvent être coupées en morceaux ou écrasées. Si elles sont trop sèches, je les fais tremper auparavant. Sr Jocelyne, fmm

VIE DU DIOCE SE

Page 12: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 12

Page 12 VIE DU DIOCE SE

A l’Ecole de l’Unité

Week-end mi-octobre avec les

Focolaris

Nous étions une quarantaine pour ces trois jours avec huit Focolaris venus de Tlemcen et Alger. La langue du week-end était l’arabe. Nos invités étaient pour moitié musulmans et pour moitié chrétiens. L’objectif de ce week-end était de découvrir les Focolaris pour bénéficier de leur charisme d’artisans d’unité (la composition de leur délégation en témoignait),

autant pour les relations entre nous qu’entre chrétiens et musulmans. « On a fait une nouvelle découverte, que la foi peut pousser chrétiens comme musulmans à s’accepter mutuellement. J’ai été touché par leur message d’union. Ils donnent l’exemple qu’on peut vivre ensemble dans le respect, sans violence, entre chrétiens et musulmans. J’ai été touché aussi par leur action dans le monde, pour l’alphabétisation, les enfants… par leur rassemblement annuel, par la modestie de leur fondatrice malgré sa place importante, par leur simplicité. Pour moi qui habite loin, à chaque fois que je viens, c’est un nouveau souffle, chaque rencontre me révèle quelque chose, marque mon parcours de vie. »

Mostefa

C’était un très beau week-end, où vraiment j’ai découvert que c est possible d'avoir des réunions communes avec des frères musulmans et prier ensemble; même j avais invite un ami libanais musulman et il a aime les réunions. Dans le futur, si jamais on a l'occasion de se revoir avec les

Focolaris, j’aimerais inviter quelques autres amis et je sais qu’ils seront à l’aise dans de telles réunions. C’était une belle nouvelle expérience pour moi surtout. Gardez-moi dans vos prières. Merci.

Michel M.

Cette rencontre nous a marqués par des moments très forts. A l'école de l'unité, nous étions nombreux à nous rassembler autour du thème « aimer », avec des membres d'un mouvement charismatique les Focolaris. MARIE nous a réunis sous le signe de la joie, de la fête et de la convivialité. Les vidéos diffusées nous ont appris beaucoup de choses sur ce mouvement, et les chants entonnés tous ensemble ont résonné en nous très profondément ainsi que les multiples témoignages. OUI l'unité entre nous est possible malgré nos différences, car il y avait des musulmans et des chrétiens au sein des Focolaris. Dieu nous réunit dans la foi et nous sommes tous ses enfants, quel que soit le chemin. La route est encore longue mais des initiatives pareilles ouvrent les yeux et les cœurs vers l'autre. Le mot impossible a été amputé de ses deux premières lettres im et est devenu possible ce jour-là. Nous remercions notre Église pour l'organisation de telles rencontres qui nous édifient beaucoup, et les sœurs et tous ceux qui se sont occupés de la logistique, des repas et de l’organisation ; bien sûr sans oublier nos invités,

les Focolaris, qui nous ont offert des moments de partage dans l'amour de Dieu et entre nous, et tous les frères et sœurs qui ont été présents avec nous et qui se sont exprimés. Aimer, c’est difficile parfois mais pas impossible. Aimer c'est sans condition quand on aime Dieu.

Jalil et Dalila

Page 13: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 13

VIE DU DIOCE SE

Batna 13-14 novembre 2015

Rencontre du secteur Ouest

À Batna, les 13 et 14 novembre 2015, nous étions 19. Inacia représentait l’Afrique lusophone (Guinée-Bissau), Joseph l’Afrique anglophone (Ouganda), Éric Bérenger et Nadia-Juliana la Côte d’Ivoire, Désiré le Burkina Faso, Daniel le Togo, Émilien le Rwanda, Augustin de Béjaïa et Augustin de Khenchela l’Algérie Tamazight, Le père Maurice Sétif, le père Bruno Béjaïa, l’évêque Constantine en plus de cinq Batnéens et Emma de Tizi Ouzou. Quatre prêtres, une sœur, un luthier, un tailleur, un costumier, des étudiants surtout et des universitaires. Le père Bruno après avoir évoqué le musée des icônes de Moscou, présente dans une vidéo du père Henri Boulad, jésuite Égyptien, une homélie sur la Trinité donnant une interprétation compréhensive, bienveillante, souriante de la Trinité. Une seconde vidéo montre les charismatiques du Chemin Neuf teintés d’œcuménisme, avec une foi rayonnante. Le père Maurice nous rappelle Écully et le Curé d’Ars. L’évêque annonce 2016, année Charles de Foucauld. Le père Jean-Marie préside aux débats avec tact et compétence. Avec sœur Hélène comme maîtresse de maison, l’ambiance conviviale et sereine permet de fructueux échanges ainsi notre dialogue avec Joseph sur la Russie des trois Vladimir. Notre rencontre aura coïncidé avec la tragédie de Paris. Alors que le ciel s’assombrissait à Paris notre petite lumière a brillé au cœur de l’Aurès, attestant du primat de l’humain. Comme disait déjà Térence l’Africain : « Rien de ce qui est humain ne nous est étranger ». Sous la houlette, bien sûr, du Bon Berger.

Alain Pic

Quelques réactions de participants :

J’ai aimé la participation prépondérante des étudiantes et étudiants, dont j’ai admiré la foi. L’enseignement du P. Bruno nous a fait plonger dans la bible et montré l’importance du mystère de Dieu dans nos vies de croyants, nous donnant quelques pistes pour répondre aux questions qu’on nous pose. Il faut remercier tous les participants qui ont abondé les tables du vendredi et Ourida qui nous a préparé un succulent couscous pour le samedi.

Jean-Marie Belle initiative pour regrouper des étudiants. On discute de la Trinité dans le milieu universitaire. Nous sommes toujours confrontés à des questions

posées par des étudiants algériens. Cette rencontre nous donne des idées pour répondre à leurs questions.

Désiré

Cette rencontre m’a permis d’entendre les expériences spirituelles des amis ici présents. Cela reconstruit ma vie et la rend plus spirituelle.

Émilien

Rien de plus beau que d’être réunis au nom de Jésus de Nazareth. La rencontre m’a fait acquérir beaucoup de choses humainement et spirituellement.

Éric Cette rencontre m’a permis de comprendre un peu mieux la Trinité.

Emma et Inacia

Réunion passionnante Chacun a dit comment il se sentait en relation avec Dieu et comment cela a évolué dans sa vie.

Maurice J’ai aimé notre temps d’échange, nos expériences de vie avec Dieu, notre recherche notre vie de prière. C’était nourrissant.

Page 14: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 14

Page 14 VIE DU DIOCE SE

Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso

Bienvenue à Germaine Chez les Sœurs du Bon Pasteur, Sœur Joséphine est repartie au Burkina où sa Supérieure nous dit que sa santé va de mieux en mieux (elle avait de gros soucis de dents). Est arrivée Germaine qui se présente ici. Je me nomme Germaine Cissé. Je suis malienne, du diocèse de Sikasso. Je fais ma formation religieuse dans l’Institut-Famille des Sœurs de l’Annonciation de Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso). Je suis arrivée en Algérie le 7 novembre et suis à Constantine pour un stage de huit mois

avec notre communauté du Bon Pasteur. Je suis heureuse de faire ma première expérience de mission en Algérie, et d’être avec cette nouvelle communauté de Constantine. J’ai apprécié l’accueil chaleureux qui m’a été réservé dès mon arrivée. J’ai rencontré des Algériens gentils et respectueux, ce qui me donne courage et joie pour vivre au milieu d’eux.

Paroisse de Sétif Frères et sœurs en Christ, je suis heureux en ce jour de pouvoir faire résonner la paroisse de Sétif au nom de tous mes co-paroissiens. Recevez les chaleureuses salutations de l'Eglise de Sétif, qui est heureuse de vous faire part de nouvelles arrivées en son sein qui ont fait grandir un petit soit peu le nombre de paroissiens. En effet, après avoir accueilli depuis mi-octobre de nouveaux Burundais, l'un pour la médecine et l'autre pour la chirurgie dentaire, et une Syrienne Nacima, notre joie devient encore plus complète en ce moment où nous vous annonçons l'arrivée de 6 nouveaux paroissiens. Entre autres, nous citons 4 Camerounais dont 2 filles; une Malgache et une Burkinabè, tous joyeux de faire une nouvelle expérience chrétienne dans ce nouveau monde qu'ils vont découvrir au fil des jours. Maintenant porté à plus d'une vingtaine, le nombre de paroissiens, notre communauté devient encore plus attrayante et plus vivante que jamais. Vous ne regretterez jamais d'être passés à Sétif pour une messe du samedi à 13h30. Puisse Dieu nous bénir et nous garder dans son amour infini.

Désiré

Hippone - Annaba

Petites Sœurs des Pauvres

Deux nouvelles Petites Sœurs sont arrivées dans la communauté des Petites Sœurs des Pauvres : Sœur Gertrude et Sœur Anne. Bienvenue à elles !

Franciscaines de Tébessa Nous formons une nouvelle Province : Algérie Maroc et Tunisie, et la nouvelle Provinciale est irlandaise et s'appelle Mary Donlon.

Page 15: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

ANNE E DE LA VIE CONSACRE E Page 15

Fin octobre, se rassemblaient à Hippone pour un temps de partage et de prière les consacrés de notre diocèse. Préparée par Sœurs Anne, Marie-Luc et Noëlle, accueillie par les pères de la basilique et les petites sœurs des pauvres, cette rencontre a réjoui le cœur des présents. Ils sont nombreux dans notre diocèse : Franciscaines missionnaires de Marie et Franciscaine missionnaire de Notre-Dame, Sœurs blanches (dites aussi Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique), Sœurs de l’Annon-ciation de Bobo Dioulasso, Filles de la Charité (dites aussi Sœurs de St Vincent de Paul), Petites sœurs des pauvres. Mais aussi Pères jésuites, Petit Frère de Jésus, Ordre de Saint Augustin, Chanoines réguliers de saint Augustin, Communauté du Chemin-Neuf. Derrière cette variété de noms, c’est une variété de charismes, de dynamismes surgis à un moment de l’his-toire pour répondre à des besoins. C’est aussi une variété de visages et de personnalités. En voici trois : Angèle qui vient de quitter Batna, Roland et Trees.

Année de la vie consacrée Trois témoignages

Sœur Angèle Garde : 13 ans en Algérie Après 13 ans de vie en Algérie il m’est demandé de donner mon témoignage. Pourquoi être venue ? Pourquoi être restée ?

Des racines algériennes En 1996, un événement tragique pour l’Algérie vient me percuter, l’enlèvement des 7 moines de Tibhirine. Cette information vient réveiller en moi des racines algériennes qui ont poussé comme à mon insu et me font, profondément, re-poser le sens de ma recherche de Dieu dans ma vie de religieuse. L’évidence vient presque instantanément que les Algériens, Algériennes attendent une espérance. Pourquoi ne pas aller la découvrir, la chercher avec eux, la faire mienne. C’est ainsi qu’après un long chemin de questionnements, de discernement s’est installé ce désir de vouloir rejoindre l’Eglise d’Algérie que je ne connaissais que de loin. Un prêtre et deux sœurs habitent la paroisse à Batna depuis 1999 dans un vivre-ensemble de fraternité, je viens y greffer ma touche de Petite Sœur de la Sainte Enfance en septembre 2002. Je rends grâce à Dieu pour l’accueil de chacun à la paroisse de Batna : Père André Aribit, Sœur Colette Ducrey, Sœur Françoise Rey, et pour le Père Piroird, évêque du diocèse qui n’a pas été rebuté par ma foi naïve dans ce désir et mon peu d’aptitude à venir m’insérer dans l’Église d’Algérie. Il a su patiemment, par son écoute, des rencontres simples, me donner le temps pour décider, avec ma

congrégation. Il a soutenu ma foi en un Dieu qui appelle et qui conduit par amour. Par la relecture de mon vécu, j’ai perçu le sens de

cet appel et ce qui m’a poussée à y répondre. Cet appel singulier m’a demandé de creuser d’où pouvait venir ce désir en moi, que je trouvais fort simple mais étrange par rapport à ma situation de religieuse. Il m’a fallu relire mon histoire et reconnaître les éléments qui avaient jalonné ce lien France/Algérie : Mon enfance et adolescence : par les jeunes soldats de ma région partis pour la guerre en Algérie. Ma jeunesse avec le mouvement d’objection de conscience des appelés, soutenus par le MRJC (Mouvement Rural de la Jeunesse

Chrétienne) entre autres, avec lequel je réfléchissais. Ma vie de jeune religieuse engagée comme professionnelle de la santé dans un monde ouvrier qui se battait pour la reconnaissance de tous, dans toutes les réalités de vie : logement, santé, éducation, liens sociaux ou culturels. C’était l’époque du regroupement familial des immigrés, dans la ville où je vivais en communauté de religieuses. J’ai pris conscience que le lien entre la France et l’Algérie s’était petit à petit gravé en moi et m’habitait.

Page 16: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 16

Dans un séjour de trois semaines en Algérie, l’hospitalité, naturelle chez toutes les familles, m’avait marquée. Un étonnement était resté en moi : la place des chrétiens très minoritaires dans ce pays musulman si différent, malgré sa proximité de la France, différence chargée du passé de violence mais transformée par le simple fait de se visiter.

L’hospitalité de l’étranger se vit largement, avec gratuité, bienveillance. Elle consonne au terreau de mon vivre ensemble : « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, recueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, en prison et vous êtes venus à moi... » ( Mt 25, 35-37). Je retrouve ces situations de vulnérabilité dans des familles, ou des services médico-sociaux… et en moi-même.

La place de l’Église catholique

Ces treize années de vie en Algérie m’ont conduit à vivre, avec la minorité chrétienne, dans un univers tout entier musulman. Le temps de la connaissance, reconnaissance, fut long et pas encore achevé. Mais l’accueil, la sympathie, l’hospitalité, l’amitié, rencontrés généreusement dans les familles, ont permis que je dure dans un univers qui me prenait par bien des côtés à rebours. Il m’a été donné de percevoir et de vivre avec beaucoup une tolérance, faite de la reconnaissance du sens profond de notre vie de croyant différent. J’ai souvent porté en moi ces paroles de Jésus : « Celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Quiconque vous donnera à boire un verre d’eau parce que vous appartenez au Christ, en vérité je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense » Mc 9, 40-41. De nombreux signes repérés dans l’ordinaire de ma vie m’ont permis d’avancer dans la recherche de rencontres vraies, sincères, avec les personnes bien connues ou anonymes. Je perçois que nous sommes héritiers d’une histoire marquée par la chrétienté des premiers siècles de l’ère chrétienne comme saint Augustin, figure de notre diocèse, et celle plus récente des deux derniers siècles.

Le rassemblement des chrétiens des quatre diocèses en 2004 à Alger m’a permis de mieux entrer dans cette Église invitée à être une Église avec les Algériens, Algériennes, dans ce qu’ils sont.

J’ai aussi eu la grâce de vivre le rassemblement de 2014, tourné vers l’espérance de faire grandir une Église faite de membres très divers, de différentes nationalités, enrichie de chrétiens, chrétiennes d’ici, ouverte au dialogue de la vie avec de nombreux amis algériens, algériennes. Je rends grâce à Dieu pour tous les apôtres, prophètes, gens simples, témoins de leur foi en Jésus à leur manière, qui ont vécu de l’Evangile sur cette terre, en y donnant une certaine part d’eux-mêmes et pour tous les croyants d’islam tournés vers un Dieu créateur, patient, doux et humble de cœur.

Le Dieu que je cherchais

Cette relecture de mon passé et le vécu en Algérie m’ont fait découvrir d’une manière nouvelle le Dieu que je cherchais. Le Dieu de Jésus Christ me parle à partir de mon existence, de mon histoire bien concrète et unique, de ce par quoi je me laisse toucher en cherchant à vivre le plus humainement possible. Il me demande simplement de le suivre pour faire ce que je sais faire de mieux, en aimant. Cela change aussi mon regard sur les personnes

rencontrées qui, elles aussi, ont une histoire et une religion à travers laquelle Dieu leur parle. Nous connaissons un Dieu, Saint, Unique qui nous fait être en communion avec quiconque nous approchons. C’est avec ce trésor de la Parole de Dieu à écouter, à reconnaître à l’œuvre aujourd’hui dans nos vies et celle de ceux de qui nous nous faisons proches, que je quitte l’Algérie et plus particulièrement, l’Église de Constantine, les Aurès, Batna et

mes amis. Seigneur donne-moi, donne-nous, un cœur de disciple pour :« Vivre au jour le jour la fraternité, à travers la diversité des relations, des liens, des événements. Rechercher ce qui peut favoriser un vivre ensemble, un devenir, qui prend acte des différences et qui, au jour le jour, construit la fraternité et l’unité. » (Texte de ma congrégation, juin 2010).

« Gloire à Celui qui a le pouvoir de réaliser en nous par sa puissance, infiniment plus que nous ne pouvons demander, ou même imaginer, gloire à Lui dans l’Église et dans le Christ Jésus pour toutes les générations, dans les siècles des siècles. Amen » Ép.

3, 20-21

Angèle, petite sœur de la sainte enfance,

1er octobre 2015

ANNE E DE LA VIE CONSACRE E

Page 17: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Exprimer ce qui me semble vital et existentiel dans ma vie religieuse me conduit à un appel toujours actuel et renouvelé. Appel perçu au plus profond de mon être; appel que chaque femme, chaque homme reçoit d’une façon spécifique, particulière et unique. Cet appel peut se traduire comme un itinéraire de soi vers soi-même, vers son origine, vers cet espace intérieur qui est appelé à s’élargir constamment. Parler d’une présence à soi et en même temps viser à une ouverture toujours plus grande pour accueillir la vie, pour accueillir ce monde, cela peut paraître paradoxal. Cependant ce sont les deux pôles d’une même exigence de vie : être là où la vie rencontre sa source, son origine, un moi ouvert qui s’ordonne à l’AUTRE et qui devient un autre soi-même sans frontières, un autre infiniment libre. Oui, ouvrons-nous à la vie que nous rece-vons et que nous avons à donner à notre tour. Risquons et larguons les amarres. Ouvrons portes et fenêtres : accueillons l’Esprit qui nous amène un air frais, un air pur, un vent de liberté, celui qui bouscule notre quotidien, nous interpelle dans notre routine, nous conduit sur le chemin de nos sœurs et frères et nous révèle le fruit de la rencontre : le bonheur de ten-ter une vie en fraternité, dans toute la diversité de races, de religions, de na-tions, de grands et petits, riches et pauvres. Ceci nous interpelle chaque jour et nous demande bien des fois à se faire violence face à nos lenteurs, nos tendances à prendre nos aises. Oui, ouvrons notre cœur, notre esprit. Accueillons Celui qui n’est qu’Amour, qui n’a rien à donner si ce n’est que le don de sa vie. Accueillons cette humani-té à la recherche d’amour et de tendresse. Ouvrons nos mains et apprenons à recevoir ce don de la vie dans tout ce qu’il a à nous offrir par celles et ceux qui nous entourent. Tendons nos mains à celle, à celui qui manifeste sa différence, à l’étranger, à l’autre qui nous étonne par ses attitudes, ses be-soins, ses paroles, son mode de vie.

Et donnons du pain à celle, à celui qui a faim, don-nons un peu de chaleur à celle, à celui qui est dans la détresse, dans l’angoisse : dans l’isolement, la soli-tude, pour qui la vie semble n’être que désespoir et amertume. Ouvrons nos yeux, ouvrons nos oreilles pour con-templer les merveilles de la création. Pleurons avec les affligés, les affamés de justice, les sans-abris, les opprimés. Ecoutons les cris des mal-aimés, des non compris, des audacieux à la recherche d’une humanité où la femme et l’homme puissent se redresser dans la di-

gnité. Soyons attentifs à celles et ceux qui parlent dans le désert, que l’on n’écoute pas, que l’on ne prend pas au sérieux, parce que n’appartenant pas aux cercles du pouvoir quel qu’il soit. Enfin, c’est bien grâce à celles et ceux qui nous ont accompagnés sur notre route, à celles et ceux qui nous ont accueillis dans ce pays en terre d’Islam, au long de notre itinéraire quotidien que notre horizon s’est élargi, que notre cœur peut battre à la di-mension de cette humanité toujours en recherche de vérité, d’authenticité, de lu-mière. Une vie d’amitié d’entraide, de mains tendues a ainsi pu prendre corps

jour après jour, malgré et avec des malentendus, malgré nos blessures, malgré toutes les mauvaises surprises et les vicissitudes de la vie. Trees D’Heygere, S.b., 26 septembre 2015

Page 17

Trees, sœur blanche Vocation, vie évangélique, vie religieuse

ANNE E DE LA VIE CONSACRE E

Page 18: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 18

Disponible à l’embarquement « Disponible à l’embarquement » : voilà le fil rouge de mon histoire jésuite. Enfant, embarqué sur le navire de pêche de mon père, dans le Golfe du Morbihan. A l'issue de ma retraite de fin d’études, en 1962, je grave «duc in altum», sur le mur de Penboc’h. Devenu jésuite, j’entends l'appel à me rendre disponible à l'embarquement pour une vie professionnelle d’électricien à bord. Des prêtres et religieux partageant la vie des marins m’ont invité à « aller voir », moi aussi. Pendant les dix premières années de ma vie professionnelle, les ouvertures sur le large portent leurs fruits : lettres de mer, retours à la maison, célébrations et rencontres de vie d’équipe, autant de pierres blanches pour avancer, contre vents et marées. Voir le monde depuis la mer, à partir du point de vue de ceux qui y vivent et y risquent leur vie, comme lors du repêchage en mer de Chine de deux navires de réfugiés vietnamiens. Pour ne pas déserter le navire qui se peuple de jeunes marins venus d’Asie, je deviens « étranger », seul Français dans des équipages de Philippins. Puis c’est une pause sabbatique aux Philippines : à

l'université maritime de Cebu, face à ces milliers de jeunes futurs marins au long cours, je passe par un temps de mutisme. C'est en recueillant leurs lettres, afin que leurs familles soient alertées de la difficulté de l'aventure, que je retrouve la parole. Mais pas la

mienne : silence sur ma propre expérience pour écouter la leur et leur donner voix. Une pédagogie de la correspondance ! Embarquer, c’est vivre dans un espace limité mais bien réel, faire de ce lieu une maison commune. C’est résister à l’endurcissement du cœur ou des horizons : « tenir compagnie » à ceux du bord, pour inaugurer une manière de vivre et une autre visibilité des liens. La mer est habitée ! Même et surtout par l’Esprit de Celui qui invite à pousser au large, dans cette

paroisse de la mer et dans les célébrations d’escales. Tout cela m'avait-il préparé à passer sur l’autre rive, en Algérie, il y a quatre ans ? J’ai de nouveau entendu le « Va ! » de ma jeunesse. Me voici dans une Église qui ne rêve pas de rassemblement mais pratique la rencontre, comme celle qui a commencé avec une question aussi étonnante que quotidienne : « De quoi parliez-vous en chemin ? »

Roland Doriol sj, 13 juillet 2015

ANNE E DE LA VIE CONSACRE E

Asie – Emirats Arabes Unis

Déclarations du ministre de la culture aux chrétiens à Abu Dhabi

Abu Dhabi (Agence Fides) - Le cheikh Nayan bin Mubarak al Nayan, Ministre de la Culture, de la jeunesse et du développement social des Emirats Arabes unis, est intervenu à la cérémonie organisée à l’occasion de la fin de la restauration de l’église anglicane Saint-André à Abou Dhabi. Dans son discours, prononcé à l’intérieur de l’église, le Ministre a exalté la politique des EAU, la présentant comme inspirée à la tolérance et au respect des religions. « La leadership des EAU – a déclaré le Ministre – croit fermement à la tolérance et au respect des différentes identités religieuses » comme base de la coexistence pacifique, afin de donner vie à une société dans laquelle « toutes les personnes bénéficient de chances égales pour réaliser leur propre potentiel en tant qu’êtres humains ». Le Ministre a réaffirmé que la présence simultanée aux EAU de différentes communautés de foi vivant en harmonie, célébrant leurs propres liturgies et pratiques religieuses dans les mosquées, les églises et autres lieux de culte, doit être considérée non comme une menace pour la stabilité sociale mais au contraire comme une chance d’enrichissement culturel réciproque. « Nous vous avons accueilli dans notre pays et nous avons beaucoup appris de vous » a-t-il affirmé dans son intervention. Aux EAU vivent environ 900.000 catholiques. Cette communauté est constituée de travailleurs immigrés provenant en grande partie d’autres pays asiatiques, à commencer par les Philippines et l’Inde.

Page 19: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 19

« Notre maison commune » où résonne le nay algérien

Patrimoine culturel matériel. L’Algérie jouerait sa partition musicale avec le nay, parmi les 24 instruments traditionnels maghrébins que nous pouvons dénombrer du Nord au Sud du pays (cf. blog. 17-10-2010 – Danses (et musiques) du Maghreb). L’Algérie est riche de ses sites archéologiques romains, pour la plupart. Il suffit de citer, sur les 32 sites répertoriés, Djamila, Hippone, Lambèse, Khemissa, M’Daourouch (Madaure), Timgad, Tébessa, Guelma, Tipasa, Cherchell, les médinas de Constantine ou d’Alger, etc. Ajoutons un site original de 3 000 dolmens à Roknia (wilaya de Guelma). Mention spéciale doit être faite pour le parc du Tassili n’Ajjer : 138 000 km2. Patrimoine mondial et Réserve de la biosphère (UNESCO, 1986) : 9 à 10 000 ans d’histoire saharienne ! Patrimoine culturel immatériel. Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. Avoir une idée du patrimoine culturel immatériel de différentes communautés est utile au dialogue interculturel et encourage le respect d’autres modes de vie. Quelques éléments peuvent donner une idée sur ce type de patrimoine (14/17-03-2001, Turin ; 20/23-10-2004, Nara). Au sens de ce titre, l’UNESCO reconnaît officiellement à l’Algérie quatre éléments : les pratiques et savoirs liés à l’imzad des communautés touarègues de l’Algérie, du Mali et du Niger, le pèlerinage annuel au mausolée de Sidi ‘Abd el-Qader

Ben Mohammed dit « Sidi Cheikh », Le rituel et les cérémonies de la Sebeïba dans l’oasis de Djanet, L’Ahellil du Gourara. L’Ahellil est un genre poétique et musical emblématique des Zénètes du Gourara, pratiqué lors de cérémonies collectives. Il faudrait ajouter tout ce qui concerne l’artisanat traditionnel : tapis, poterie, vannerie, recettes culinaires, traditions orales, les arts du spectacle, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, etc. Patrimoine naturel Mosaïque de paysages L’immensité du territoire (2 382 000 km2, dont 84% pour le seul Sahara) est à l’origine d’une diversité considérable de paysages. Du Nord au Sud, nous découvrons, vus du ciel : son rivage méditerranéen avec ses plages et ses falaises, le Tell avec ses plaines littorales et sublittorales, ses lagunes, lacs et étangs, comme ses reliefs montagneux, ses Hautes Plaines (M. Côte, géographe, préfère ce terme à celui, réservé à l’Altiplano sud-américain), avec ses steppes, ses chotts et ses sebkhas, l’Atlas saharien (Djebel Amour · Aurès (Belezma & Chélia) · Hodna · Ksour · Ouled Naïl · Nememcha · Tébessa · Zibans) et le Sahara algérien avec ses oasis et ses gravures rupestres. Stratégies adaptatives Cette mosaïque a entraîné de la part de ses habitants des stratégies (habitat, culture, agriculture…) leur permettant de s’adapter aux conditions, souvent hostiles

AUTOUR DE NOUS

Nous sommes à la veille d’une rencontre, qui pourrait avoir un impact considérable sur l’avenir de « notre Maison commune », si tant est que les Etats, notamment les plus riches, assument leur responsabilité face au réchauffement climatique (confirmé par J.C. Victor, I.F. Annaba, 10-10-2015). Elle rassemblera 197 pays à Paris et 40 000 participants. Il s’agit de la 21° conférence des parties (COP21), comprenant tous les Etats « parties », du 30 novembre au 11 décembre 2015. « Notre maison commune » ne pourrait-elle comporter une immense salle de concert ? 197 instruments joueraient la Symphonie du Nouveau Monde en totale harmonie. Chaque artiste jouerait avec son instrument original, symbole de son patrimoine national. Pourquoi pas ? Cette volonté d’intégrer la diversité des peuples est déjà au cœur de la démarche du grand chef d’orchestre, Daniel Barenboim, lui-même israélo-argentin, et de son groupe West Eastern Divan Orchestra. Et l’Algérie jouerait sa partition nationale grâce à l’un de ses symboles musical, le nay, une flûte au son magique (sur la suggestion d’un ami algérien). Et selon le concept « d‘écologie intégrale », chère au Pape François, prenant en compte la totalité des composantes de notre planète et, donc, le « concert des nations », nous aborderons succinctement le patrimoine culturel matériel et immatériel et, plus largement, le patrimoine naturel de l’Algérie (selon les définitions de l’UNESCO).

Page 20: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 20

de l’environnement. Nous en citons quelques-unes. Autre diversité du territoire national, inventée par ses habitants. Il suffit d’évoquer, les Touaregs avec leur khaïma, toujours prêts à se déplacer avec leurs dromadaires et leurs troupeaux de chèvres ou de moutons, le Mzab, en plein désert, avec ses villages fortifiées, datant du X° siècle, et ses palmeraies irriguées par un système ingénieux, les séguias, le Souf, au milieu de l’Erg oriental, avec ses maisons à coupole et ses palmeraies enfoncées dans des cuvettes, à la recherche de la nappe d’eau enterrée de l’oued Souf, les Aurès avec un habitat de pierres, se fondant dans le paysage, et ses cultures en terrasses, ou troglodyte avec ses palmeraies installées au fond du canyon de l’oued El Abiodh, la Kabylie avec ses villages perchés sur les crêtes montagneuses et ses vergers de figuiers et d’oliviers. Palette floristique Il n’est pas étonnant que cette mosaïque de paysages génère une multiplicité d’écosystèmes et donc d’espèces floristiques. Dans leur « Nouvelle flore d’Algérie, Quezel P. & Santa S. (1962) proposait déjà une marqueterie de 20 divisions phytogéographiques. Les pays du bassin méditerranéen, et notamment l’Algérie, sont réputés mondialement comme « points chauds ou hotspots » sur les 34 que comptait la planète en 2008, en raison de leur biodiversité en Fougères et plantes à fleur. Trois critères définissent les « hotspots » : l’endémisme (« terme employé en écologie pour décrire la tendance des plantes et des animaux à être naturellement confinés dans une région particulière », Wiktionnaire), la rareté et les menaces. Aussi, selon les mêmes auteurs, sont dénombrés en Algérie 3 744 taxons (espèce, sous-espèce et variété », Futura-Sciences), répertoriés dans la flore de Quézel et Santa ; 1 630 rares et 464 endémiques (387 espèces, 53 sous-espèces et 24 variétés) pour l’Algérie du Nord. Et 501 taxons ont été observés dans le Sahara, dont 285 rares et 88 endémiques (cf. E. Véla & S. Benhouhou, 2007). De plus - ce qui pourrait surprendre !-, c’est l’importance des zones humides. 1 500 milieux de ce type ont été ainsi dénombrés, dont 50, classés « sites Ramsar », notamment en raison de leur richesse spécifique en oiseaux. Ces écosystèmes rassemblent, à eux seuls et au minimum, plus du tiers des 3744 taxons du territoire (Direction générale des forêts : Atlas des zones humides

algériennes, 2004). Ils rassemblent lagunes, étangs, marais, mares temporaires, salines, sebkhas ou garas, chotts, oglats, dayas, gueltas et oasis. Les forêts tiennent une place importante grâce à la diversité de leurs habitats et à la flore qu’elle abrite: chêne-liège (avec sa capacité de régénération après

incendie), chêne zen, chêne afars (Est algérien notamment). Le cèdre du Liban (Chrea, Djurdjura, Belezma et Chélia). Le Pistachier de l’Atlas (Hautes Plaines et Sahara septentrional). Le Genévrier thurifère (Aurès) en danger de disparition. Le Thuya de Berbérie (principalement en Oranie). Retenons quelques espèces emblématiques : la Pivoine coralline (notamment : Babors) et le Pin noir (Djurdjura), le Tremble et le Sapin de Numidie (Babor : très rares), le Peuplier noir (rare), la Rose de Jéricho et deux espèces-reliques : l’Olivier de Laperrine et le Cyprès de Duprez (Sahara méridional), sans oublier les Orchidées, dont l’Orchis élevé, qui peut atteindre et dépasser 1 mètre et l’Orchis heureuse (sic) multicolore (djebel Ouahch et passim). Eventail faunistique Retenons deux groupes, parmi d’autres, les plus significatifs de la biodiversité au niveau mondial. Oiseaux : 402 espèces répertoriées tout statut confondu migrateurs et autochtones. Quelques espèces emblématiques : la Sitelle kabyle, les Cigognes blanches et noires, le Flamant rose et la Grue cendrée (grands migrants internationaux, fréquents dans les chotts), 5 de Gangas (fréquent dans la steppe), l’Outarde (4), objet de convoitise des émirs du Proche-Orient et le Traquet à tête blanche (célèbre par la publication d’A. Sèbe : Moula-moula, 1981, Sahara).

AUTOUR DE NOUS

Page 21: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 21

Mammifères : ils seraient au nombre de 104, dont 2 éteints. Citons notamment le Singe magot (sur la liste rouge de l’IUCN et connu en Kabylie et dans les gorges de la Chiffa), le Porc-épic, l’Ecureuil gris (Aurès), le Phoque-moine (naguère au large de nos côtes) et 4 espèces de Gazelles (toutes en danger de disparition) (Wikipédia).

Interventions des associations

Il ne se passe pas une journée dans les médias algériens sans que soient abordées ces différentes formes du patrimoine national. Le plus souvent, ce sont diverses associations, aux membres passionnés de leur région, qui attirent notre attention sur la mise en péril de ces formes.

15 domaines d’intervention : de la culture (29 associations) au sport, en passant par la santé (12), solidarité (18), l’environnement (8) et le patrimoine (7 associations) - cf. PCPA : Programme Concerté Pluri-Acteurs Algérie « Joussour » est un dispositif de coopération algéro-français, qui couvre tout le territoire national : d’Est en Ouest et du Nord au Sud.

Nous nous arrêterons à un combat exemplaire : celui du Sud saharien face à l’exploitation du gaz de schiste. Le 1er janvier 2015, un mouvement contre l’exploitation du gaz de schiste a été lancé à In Salah (2 000 manifestants) par des protestataires

pacifiques (certains ont noté à ce propos : « l'esprit de Martin Luther King plane sur In Salah »), quelques jours après que les autorités algériennes ont confirmé le lancement de l’exploitation des ressources gazières non conventionnelles dans cette ville du Sud. Le pouvoir a fini par reculer, le Président Bouteflika ayant décidé le gel des forages de gaz de schiste.

Une telle diversité ouvre à l’Algérie une place de choix dans le concert des 197 nations. Cela n’a pas échappé à quelques penseurs musulmans, sensibles à ce regard global sur le monde (le cosmos). M. Ibn Arabi (1165-1240) : « Le monde fut donc un miroir dans lequel Il (Allah) contemple son image… » (Fut., II, p. 326). Et il ajoute : « L’image extérieure

de l’homme ressemble dans une certaine mesure au monde et à ses dimensions macrocosmiques », faisant allusion au v. 7-8 de la sourate 82. Ibn Kaldoun (1332-1406) insiste de son côté sur « « souci constant de situer l’homme dans le cosmos » et développe « une ode aux merveilles de la Nature ». L’Emir AbdelKader (1808-1883), rejoint ce regard - et c’est le mot de la fin - en attestant: « seul l’être humain ancré à la fois dans l’Unicité et dans la multiplicité est susceptible d’avoir une vision intégrale de la réalité » (Wikipédia).

Gérard de Bélair

Constantine

Monument aux morts

175.000 Algériens ont participé aux combats de la Première Guerre Mondiale. 26.000 d’entre eux y perdirent la vie. Un gigantesque monument aux morts, inspiré de l’arc de Trajan à Timgad, fut construit à Constantine sur le rocher de Sidi M’Cid, pour honorer les 809 morts musulmans, juifs et chrétiens de la région de Constantine. Ce monument a été réhabilité par l’Algérie. Les plaques sur lesquelles figurent les noms des soldats morts au front ont été restaurées par l’ambassade de France, et une cérémonie réunissait le 11 novembre 2015 le wali de Constantine, l’ambassadeur de France et l’ambassadeur d’Allemagne. Depuis le début de « 2015, Constantine capitale de la culture arabe », le monument restauré, éclairé et sécurisé accueille chaque jour et chaque soir promeneurs et familles qui viennent admirer le monument et le paysage.

AUTOUR DE NOUS

Page 22: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 22

« Nous avons appris avec consternation les tragiques événements qui ont secoué les villes de Paris et de Saint Denis. Vivant au milieu de musulmans, nous sommes témoins de leur réprobation et de leur profonde humiliation de savoir ces actes commis au nom de l’Islam. Soyez assurés de notre prière pour toutes les victimes, leurs familles et leurs proches. Nous continuerons à exprimer par notre vie, notre témoignage, joints à ceux des musulmans et musulmanes dont nous partageons la vie, que la fraternité est possible et que nos différences n’empêchent pas la communion des cœurs et des esprits. Nous nous attachons à construire ensemble un monde meilleur basé sur la culture de la paix et du respect mutuel. » (Extraits de la lettre de Mgr Desfarges, Mgr Rault et Mgr Vesco : texte complet sur le site internet de l’Eglise d’Algérie) Face à la barbarie, tenter de parler d’espérance, n’est-ce pas une provocation ? Adrien Candiard : S’il s’agit de dire « ce n’est pas grave, ça va s’arranger », ce n’est pas de l’espérance, mais de la naïveté ou de la bêtise. L’espérance chrétienne, ce n’est pas de penser que « tout va aller de mieux en mieux parce que le Christ nous a sauvés. » Ni attendre la fin des temps pour que le Juge suprême nous venge de tout le mal qui nous est fait. C’est vivre dès maintenant pour l’éternité. Autrement dit, ordonner nos priorités en fonction du poids d’éternité de chacune de nos actions. Et ce qui est éternel, ce ne sont pas les bombes, les fusillades, c’est l’amour que l’on peut construire.

Face à la violence pure, est-ce qu’on peut encore aimer ? A. C. : On dit toujours que « la Croix sauve le monde », mais par lui-même, cet instrument de torture ne sauve rien. Ce qui sauve le monde, c’est ce qu’a fait le Christ sur la Croix  : continuer à aimer, malgré la Croix. Toutes les croix que l’on dresse aujourd’hui sur notre monde peuvent être, si nous

savons les vivre comme lui, des occasions de salut. Donc le salut, ça commence aujourd’hui  ? A. C. Le salut se joue toujours aujourd’hui, pas dans un passé fantasmé ni dans un avenir idéalisé. Aujourd’hui est un temps de détresse ? Alors, c’est aussi un temps pour l’espérance.

(interview d’Adrien Candiard au Pèlerin Magazine) Trois jours après les attentats de Paris, R. une amie musulmane nous téléphone : - Est-ce que je peux venir vous voir pour vous présenter mes condoléances ? - Au sujet de qui ? - Ces personnes qui ont été tuées dans les attentats de vendredi dernier. - Bien sûr, tu es toujours la bienvenue ! - Est-ce que je peux venir avec un ami algérien qui tient aussi à vous exprimer sa compassion ? Ce sera une occasion de faire sa connaissance. Je viendrai d’abord et puis je l’inviterai à nous rejoindre.

Attentats à Beyrouth, Paris, Bamako, Tunis…

Espérer encore ?

Les évêques d’Algérie étaient réunis le lendemain des attentats à Paris. On trouvera ci-dessous des extraits d’une lettre qu’ils ont adressée aux responsables de l’Eglise de France. On trouvera ensuite un extrait d’une interview à l’hebdomadaire Le Pèlerin d’Adrien Candiard, jeune dominicain qui vit au Caire, et qui est l’auteur de la pièce de théâtre « Pierre et Mohamed ». Enfin, on pourra lire le témoignage d’un moment de grâce vécu à Batna.

AUTOUR DE NOUS

Page 23: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Page 23

R. vient la première et demande : Est-ce que nous pourrions allumer des bougies dans votre chapelle ? Pourquoi pas ? Ça ne fait rien que ce soit des bougies du Mouloud ? Pas du tout. Peut-on faire brûler de l’encens ? Bien sûr ! Et faire une minute de silence ? Ce sera parfait. L’ami nous rejoint, il a apporté un bouquet de douze roses, superbement emballées. Nous le défaisons avec précaution et égayons les fleurs dans un vase. R. qui connaît la maison trouve deux chandeliers pour les bougies. C'est presque une procession qui traverse la cour du presbytère. Je ne peux m’empêcher de faire une station devant la plaque commémorative des martyrs

de Lambèse (Jacques, Marien et leurs compagnons décapités par les Romains le 6 mai 259 - R. est de cette ville de la banlieue de Batna).

À la chapelle nous allumons bougies et encens sur l’autel. Celui du sacrifice n'est–il pas aussi celui de l’encens ?

Silence.

L’une après l’autre, des prières s’élèvent, en arabe, en italien (l’ami est à moitié italien) et en français.

Rien de convenu, de stéréotypé.

Nos regards s’illuminent !

Dans la nuit se lèvera une lumière…

Jean-Marie

Au Pakistan, des étudiants musulmans promettent de respecter les chrétiens

À l’initiative de l’ONG pakistanaise « Bargad », plus de 500 jeunes musulmans réunis à Lahore se sont engagés à ne plus diffamer ni discriminer les minorités religieuses. Ne plus qualifier les chrétiens pakistanais de « Isai » (terme urdu utilisé à l’époque coloniale dans un sens péjoratif) mais plutôt de « Masih » (signifiant en urdu « peuple du Messie », avec une connotation positive). Voilà à quoi se sont engagés plus de 500 jeunes musulmans, récemment réunis à Lahore (Penjab), au nord-ouest du Pakistan, dans le cadre d’une campagne de « Bargad ». Cette grande ONG pakistanaise qui s’occupe de développement et d’éducation des jeunes et qui est présente dans tout le pays, promeut cette initiative sous le nom de « Vert par Blanc », par allusion aux couleurs du drapeau pakistanais, le vert représentant les musulmans (96 % des 162 millions d’habitants) et le blanc les minorités religieuses (environ 2,5 % de chrétiens, soit 2,5 millions de personnes dont 1,3 million de catholiques). En s’engageant ainsi, ces étudiants musulmans veulent mettre un terme aux discriminations et aux préjugés à l’encontre des minorités religieuses, notamment chrétiennes, dans leur pays. Chaque étudiant a promis de transmettre ce message à au moins cent autres personnes, amplifiant ainsi l’influence de la campagne.

Turquie

un livre pour expliquer le christianisme aux musulmans

Catholiques romains et orientaux, protestants et orthodoxes ont écrit et publié ensemble, jeudi 15 octobre, le livre « Les principes de base du christianisme », qui s’adresse aux musulmans. Les Églises grecque orthodoxe, arménienne apostolique, syrienne orthodoxe, catholique et évangélique de Turquie ont décidé de s’adresser ensemble à leurs compatriotes musulmans, qui représentent plus de 97 % de la population. « Il est de notre devoir d’informer correctement nos frères et sœurs musulmans sur le christianisme, dont la présence dans ce pays remonte il y a bien longtemps », a expliqué le patriarche Bartholomée.

(in La Croix – 30 octobre 2015)

AUTOUR DE NOUS

Page 24: Joyeux Noël à tous! · 25 décembe Solennité de la Nativité du Seigneu 27 décembe Fête de la Sainte Famille 1e janvie Sainte Maie, mèe de Dieu 1e et 2 janvie : pèleinage diocésain

Sommaire

Agenda 2

Editorial : Son nom est Miséricorde

3

Eglise universelle Année Charles de Foucauld Année de la Miséricorde

5

Vie du diocèse: A l’Ecole de l’Unité Week-end mi-octobre avec les Focolaris Rencontre du secteur Est Constantine. Rencontre du secteur Ouest Batna.

12

Vie consacrée: Année de la vie consacrée Trois témoignages

15

Autour de nous: « Notre maison commune » où résonne le nay algérien

Attentats à Beyrouth, Paris, Bamako, Tunis… Espérer encore ?

19

Prière pour l'Unité des

chrétiens

Seigneur Jésus, à la veille de mourir pour nous,

tu as prié pour que tous tes disciples soient par-

faitement un,

comme toi en ton Père et ton Père en toi.

Fais-nous donc ressentir jusqu’à la douleur

l’infidélité de notre désunion.

Donne-nous la loyauté de reconnaître

et le courage de rejeter

ce qui se cache en nous d’indifférence, de mé-

fiance,

et même d’hostilité mutuelle.

Accorde-nous de nous rencontrer en toi,

afin que monte incessamment de nos âmes et de

nos lèvres

la prière pour l’unité des chrétiens,

telle que tu la veux, par les moyens que tu veux.

En toi, qui es la Charité parfaite,

fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité

dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité.

Père Paul Couturier (1881-

1953)

L'ÉCHO du DIOCÈSE DE CONSTANTINE ET D'HIPPONE

Bimestriel (5 numéros par an) Rédaction, administration, polycopie : Évêché de Constantine

B.P. 24 B DZ - 25002 CONSTANTINE COUDIAT

Coordinateur de la rédaction : Michel Guillaud

La mise en page a été réalisée par Théophile K. & Jérémie A.

Comité de rédaction : Paul Desfarges, Jean-Marie Jehl, Diana Nakachwa, Théophile K., Jérémie A. et Michel Guillaud.

Dépôt légal : dès parution

ABONNEMENTS

Algérie : 400 DA / an CCP 5838-72 clé 21 ALGER Association Diocésaine d'Algérie Constantine

Étranger : 15 € / an Chèque à adresser à Entraide Cirta 20 rue Sala 69002 LYON à l'ordre de : "Entraide Cirta”

Ou Virement bancaire Entraide Cirta C.C.P 7393 51 G Marseille

BIC : PSSTFRPPMAR IBAN : FR 92 2004 1010 0807 3935 1G02 984

Abonnement électronique gratuit pour les abonnés à la version imprimée. Seul : 100 DA ou 5 € / an [email protected]

Les échéances d’abonnement sont indiquées en haut et à droite des étiquettes d’expédition

INTERNET Pour nous contacter : [email protected]

Plus d’informations sur l’Église catholique d'Algérie :

eglise-catholique-algerie.org