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EHESS Juifs des Balkans. Espaces judéo-ibériques XIVe-XXe siècles by Esther Benbassa; Aron Rodrigue Review by: Michael Löwy Archives de sciences sociales des religions, 39e Année, No. 86 (Apr. - Jun., 1994), pp. 265-266 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116161 . Accessed: 12/06/2014 16:32 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.88 on Thu, 12 Jun 2014 16:32:14 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Juifs des Balkans. Espaces judéo-ibériques XIVe-XXe sièclesby Esther Benbassa; Aron Rodrigue

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EHESS

Juifs des Balkans. Espaces judéo-ibériques XIVe-XXe siècles by Esther Benbassa; Aron RodrigueReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 39e Année, No. 86 (Apr. - Jun., 1994), pp. 265-266Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116161 .

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vidualisme contemporain. Le fait que le moi serve aujourd'hui de r6f6rence ultime n'impli- que pas par exemple l'abandon de critbres moraux d'6valuation. L'6mancipation indivi- duelle a pour cons6quence une augmentation du nombre de divorces, mais le divorce, s'il est douloureux pour les individus, n'est << pas n6cessairement un problbme social grave>>. S'il s'avyre souvent verser dans un fonction- nalisme pesant (l'A. d6gage quatre types de <<besoins >> fondamentaux en significations, cases pr6existantes que chaque << soci6t6 > rem- plirait h sa fagon), cet ouvrage reprdsente une contribution de valeur t la question du sens dans les soci6t6s contemporaines. I1 pr6sente et r6sume en outre une importante littdrature empirique concernant ce sujet, tant en psycho- logie qu'en sociologie.

Eric Maigret.

86.4 BEHR-SIGEL (Elisabeth).

Un moine de l'iglise d'Orient. Le pere Lev Gillet. Paris, Ed. du Cerf, 1993, 637 p. (Pr6f. d'Olivier Cl6ment).

La rencontre entre l'Orient et l'Occident chr6tien au XXe sibcle, sujet peu et souvent mal connu, constitue le theme central de la bio- graphie consacr6e par E. B.-S. au pere Lev Gil- let, personnalit6 pionniere dans la promotion du dialogue entre les Eglises. La vie de cet ancien moine b6n6dictin frangais, retrac6e i I'aide de ses correspondances (en particulier avec l'auteur), s'est trouvde i la crois6e d'uni- vers divers et peu explords, qui font l'objet dans cet ouvrage d'un important travail de re- constitution. Le parcours du phre Lev Gillet se confond en effet avec la gentse de courants et d'initiatives, dont la port6e n'a pas encore 6t6 complitement 6valu6e dans l'histoire du sibcle. N6 en 1893, entr6 en 1921 au monastbre b6- n6dictin de Farnborough dans le Kent, Lev Gil- let, en disciple de V. Soloviev est d'abord absorb6 par la cause de l'Eglise unie qui le conduit i rejoindre Mgr Szeptykij, chef de l'E- glise uniate de Galicie, dans la communaut6 que celui-ci a form6e pris de Lvov. De retour en France en 1927, apris un s6jour de deux ans dans les confins polono-ukrainiens, il est affect6 i la mission catholique de Nice d'as- sistance aux r6fugi6s russes. Cette rencontre avec l'6migration russe coincide de quelques mois avec la publication de l'encyclique papale Mortalium animnos qui, par sa condamnation du <<pan-christianisme >>, entra'ine la d6fection du phre Lev de l'Eglise catholique. Requ dans I'orthodoxie en 1928, Lev Gillet est ddsign6

BULLETIN DES OUVRAGES

par le m6tropolite Euloge pour animer la pre- miere paroisse de langue frangaise fondde au carrefour des ann6es vingt et trente. Jusqu'h son d6part pour l'Angleterre en 1937, il fait partie, avec Jacques Maritain et quelques au- tres, de ces rares Frangais qui contribuent i faire connaitre les intellectuels chr6tiens russes en France (il fut notamment le traducteur de I'Orthodoxie de Serge Boulgakov, publid en 1932). Son d6part pour Londres constitue une nouvelle 6tape domin6e par sa d6couverte de la mystique juive qui l'ambne A enseigner i

l'institut chr6tien d'6tudes juives et i laquelle il consacre son ouvrage Communion in the Me- siah, r6dig6 en 1940-41. Aprbs-guerre, tout en poursuivant ses activit6s, notamment au sein de la confrdrie Saint-Serge et Saint-Alban, (lieu de dialogue entre anglicans et orthodoxes cr66 dans les ann6es vingt), il r6dige ses ou- vrages les plus importants, dont La prikre de Jksus et Jesus. Simples regards sur le Sauveur, qui le feront connaitre en France. Collabora- teur 4 de nombreuses revues parmi lesquelles Irenikon, Contacts, Sobornost, celui qui signait le plus souvent sous le nom de << Un moine de lI'Eglise d'Orient>> a, par sa contribution h la connaissance de l'orthodoxie et par son enga- gement personnel, 6t6 l'un des <<passeurs >> en- tre l'Orient et I'Occident chrdtiens.

Catherine Gousseff.

86.5 BENBASSA (Esther), RODRIGUE (Aron).

Juifs des Balkans. Espaces judio-ib~riques XIVe-XXe sibcles. Paris, La D6couverte, 1993, 416 p.

Ce livre pionnier est la premiere histoire <<unifi6e>> de l'aire culturelle s6pharade des Balkans, depuis l'expulsion des Juifs d'Es- pagne (XVIe sibcle) jusqu'h nos jours. Cet uni- vers culturel aujourd'hui disparu, trop souvent r6duit I l'exotisme et au folklore, trouve enfin des historiens capables, avec un talent ind6nia- ble, d'en restituer toute la richesse culturelle, religieuse et politique. Les auteurs retracent, en quelques centaines de pages, I'histoire de la constitution, 6volution, fragmentation et mort d'une civilisation juddo-espagnole sp6cifique qui s'est maintenue au Levant pendant quatre siucles et demi.

Expuls6s d'Espagne (et plus tard du Portu- gal) par les Royaut6s chr6tiennes, la majorit6 des S6pharades (comme on le sait, ce terme vient du mot h6breu pour l'Espagne, Sepharad) choisissent de s'installer en terre musulmane, plus tol6rante que l'Occident chrdtien : 1'Em-

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

pire ottoman. Cette soci6t6 d'exil6s allait for- mer une aire culturelle (curieusement les AA. emploient le terme allemand, Kulturbereich) jud6o-ibdrique qui restera, pendant presque cinq sibcles, la m6moire vivante de la p6nin- sule ib6rique en terre balkanique.

Les AA. pr6sentent de fagon vivante et pr6- cise les principaux 6pisodes de l'histoire cultu- relle et religieuse s6pharade, depuis le Schulhan Arukh de Joseph Caro (XVIe sibcle) jusqu'au Sabbata'sme, en passant par la Kab- bale de Safed et la th6ologie rationaliste de Moi1se Baruch Almosnino.

Unifi6 par la r6f6rence (souvent mythifi6e) au glorieux pass6 ib6rique et par la langue (le <ladino1 ou juddo-espagnol), le monde juif des Balkans connait au cours des XIXC et XXe sibcles la fragmentation r6sultant de la d6- composition de l'Empire Ottoman et de l'avy- nement de nouveaux Etats. C'est aussi une p6riode d'occidentalisation et de modernisation de l'aire culturelle s6pharade, notamment par I'intervention de l'Alliance Isral61ite Univer- selle, propagatrice infatigable de la langue frannaise et du juda'sme r6publicain frangais dans les Balkans.

Le passage du contexte multiculturel de I'empire aux IEtats-nations - Grace, Turquie, Bulgarie, Yougoslavie - fut v6cu par les S&- pharades comme un traumatisme. Malgr6 cette fragmentation, jusqu'en 1939 on peut encore parler d'une aire culturelle juddo-ibdrique au Levant.

La modernisation culturelle a ouvert la porte i la politisation : sionisme, s6phardisme et so- cialisme vont rivaliser et se d6velopper pen- dant le premier tiers du XXe sibcle. Un cas int6ressant est celui de la F6d6ration socialiste ouvribre de Salonique, unique mouvement so- cialiste et syndical juif (ou plut6t multi-ethni- que, mais t pr6dominance juive) dans le monde s6pharade. Les AA. montrent comment, en d6- fendant la langue juddo-espagnole (contre les sionistes partisans de l'h6breu, ou les franco- phones de l'Alliance), les socialistes interna- tionalistes de la F~ddration restaient, en dernibre analyse, assez proches du monde juif traditionnel : ils repr6sentaient une forme d'occidentalisation qui n'impliquait pas l'assi- milation.

Le Levant ottoman n'avait pas connu de grands mouvements antis6mites, sauf quelques vagues locales d'agitation antijuive d'inspira- tion chr6tienne. C'est de l'ext6rieur de la r&- gion que s'est abattue la catastrophe sur les Juifs s6pharades des Balkans, au cours de la Deuxibme Guerre mondiale. La politique d'ex- termination du Troisibme Reich a 6t6 trbs ef-

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ficace: i la fin d'aoOt 1943, Salonique 6tait devenue judenrein, la <J6rusalem des Bal- kans1 n'6tait plus. Les autres grands centres juifs de la r6gion, Belgrade, Sarajevo, etc, ont connu le m~me sort.

Aprbs la guerre, la plupart des survivants ont gagn6 Israel. Reste i savoir, se demandent les AA, si la culture s6pharade des Balkans est en- core viable dans cet ailleurs gdographique et culturel...

Michael Ldwy.

86.6 BERGAMO (Mino).

La Science des Saints. Le discours mystique au XVIIe sihcle en France, Grenoble, J6r6me Millon, 1992, 281 p.

Texte d'une these soutenue en 1985 par M.B., a l'l~cole des Hautes Eitudes en Sciences Sociales. L'auteur, italien, est mort en 1991. Jacques Le Brun, de la Ve Section de I'EPHE, et sp6cialiste bien connu des mystiques du XVIIe sibcle, pr6face l'ouvrage, soulignant sa <n6cessit6>> par rapport h son auteur: <Rare- ment travail universitaire d'une aust6rit6 et d'une distance toute scientifique, a 6t6 plus proche de son auteur... I1 mettait dans l'6tude de la mystique une passion brilante et tran- chante... qui n'est pas sans rapport, si l'on d6- cide d'entrer dans ce que disent ces textes et surtout dans la fagon dont ils le disent, avec la tragique n6cessit6 qu'imposent la vie et la mort>>. Bel hommage, h l'auteur d'un maitre ouvrage, et qui met le doigt sur un de ces << ar- ribre-fond> du paysage trop souvent occult6s, parfois savamment, dans les entreprises scien- tifiques. II 6tait d'autant plus n6cessaire de souligner d'une main ferme la minutie ex- trime, la distanciation syst6matique, I'6ru- dition approfondie qui caract6risent la manibre de M.B. et fondent ses analyses textuelles, dans la plus stricte tradition des Geisteswissen- schaften.

L'ouvrage est fait de quatre chapitres, pr6- sentant chacun une <<lecture>> d'un 1texte- 6chantillon > diff6rent, emprunt6 i la litt6rature mystique du XVIIe sibcle. I1 s'agit, a partir de fragments d'6criture, de d6gager, par l'analyse, les pratiques textuelles qui constituent la mys- tique comme discours. Surin occupe longue- ment notre auteur, mais aussi Condren, Benoit de Canfeld, F6nelon et Bossuet, quelques au- tres encore.

De ce travail h cheval sur les disciplines trai- tant du texte, des sociologues - mais aussi des historiens, bien str - tireront profit h des titres

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