Jules Et Alice Saurwein Et l'Anthroposophie en France

7/24/2019 Jules Et Alice Saurwein Et l'Anthroposophie en France

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Irène Diet

Jules et Alice Sauerweinet l’anthroposophie en France

avec des esquisses biographiques sur

Édouard ShuréMabel Collins

Simonne Rihout!Corro"e#lsa $ro"or!Au"imour



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De l+édition de ce li're

(a premi$re dition papier du contenu de ce livre est parusous forme de huit fascicules dits par les ditions )teen, aucours des annes *+++ et 2000.

(#auteur r$ne i$te a donn son autorisation* pour larenaissance de son prcieu travail historique et de sesdveloppements, sous forme d#un livre au format .

nternet permet une certaine forme de gnrosit culturelle,ainsi que de partage.

1n mettant ce srieu travail de recherches ' disposition deslecteurs, l#auteur de ce prsent livre participe pleinement 'cette forme de gnrosit, autant envers le pass, que le prsentet le futur.

ar l#intermdiaire de ce livre, r$ne iet contribue 'claircir l#histoire des commencements de l#ntroposophie enrance, en sortant de l#oubli les hommes et les femmes acteurs etcrateurs de ces dbuts.

3ommencements, dont les prolongements historiques sont encoreagissants au4ourd5hui.

(e 6 mars 20*0

* 3onsulter cette autorisation manuscrite ' la fin de ce livre page 7+0.

3



.itre ori/inal 0 Jules und Alice Sauerweinund der Kampf um dir Anthroposophie in Frankreich

.raduit de l+allemand par $ierre Diet

Éditions Steen

isbn 1*!2*(34(!1!5 671118

4



9Car Rudol- Steiner nous a'ait pré'enus :ue les personnes :ui ontune mission importante % accomplir perdent la -aculté d’a/irlors:ue leur nom n’est pas transmis % la postérité de manière'i'ante);

3omtesse 8ohanna von 9eyserling

%3itation etraite de 9ober;it" *+2<.=eburtsstunde einer neuen (and;irtschaft,publi par . von 9eyserling, )tuttgart, *+><, p. >*&

5



Sommaire

A'ant!propos) p. ?

IJ,&#S #. A&IC# SA,#R<#I=)

#=FA=C# #. J#,=#SS#

* @arseille. p. *6

2 (es origines. p. 20

7 votion et dvouement. p. 27

< (5image des parents. (es annes d5apprentissage. p. 2>

A Bhosophie ' @arseille. p. 77

6 1n route pour aris. p. 7A

> 8ules )auer;ein devient 4ournaliste. p. 7+

II&’A=.>R?$?S?$>I# #= FRA=C#)

&#S $R#MI#RS @#RM#S

? Cudolf )teiner ' aris. p. <>

+ es chemins vers Cudolf )teiner. p. A2

*0

Bhosophie et anthroposophie : une cohabitationdifficile.3harles Dlech, Edouard )chur, 1ug$ne (vy, liceDellecroi.

p. A>

** (e tournant de l5anne *+0+. p. 6+

*2 lice )auer;ein en ngleterre. p. >A

*7 1n quête d5une spiritualit moderne : @abel 3ollins. p. ?*

*<lice )auer;ein et @abel 3ollins. (a scission de la)ocit thosophique.

p. +6

*A (a fondation du groupe )aint-@ichel. p. *0*

*6 (e huit mai F un 4our michaGlique. p. *0+

*> H la veille de conflits. p. **>

6



*?(a remi$re =uerre mondiale.nthroposophie et chauvinisme.

p. *2A

*+ Ine intervie; qui est entre dans l5histoire. p. *72

20 )ainte Jdile et l5lsace. p. *7+

2* (e renouveau de l5apr$s-guerre. )imonne CihouGt. p. *<7

22 remi$res frictions. p. *A0

27 8ules )auer;ein et la )emaine franKaise. p. *A>

2< (a fondation de la )ocit anthroposophique de rance. p. *67

2A @ai *+2< : (es adieu de )teiner ' aris. p. *>*

III&#S A==É#S D# C?=F&I.)

&A S?CIÉ.É A=.>R?$?S?$>I,#A,B $RIS#S A#C &#S DÉM?=S

26lice )auer;ein et )imonne CihouGt :les fronts se durcissent.

p. *>?

2>(es êtres dmoniaques dans l5histoire de l5humanit.(5opposition ' Cudolf )teiner.

p. *?A

2?(a scission de la )ocit :

arma de groupe et dveloppement de l5individualit.p. *+6

2+ 1lsa ro"or-u"imour. p. 20?

70 1clusion et mort d5lice )auer;ein. p. 2*+

7*8ules )auer;ein et les combats au sein de la )ocitanthroposophique. (5anne *+72.

p. 27<

72 (a responsabilit du 4ournaliste. p. 2<2

$erspecti'es) ers :uel -utur p. 2A2

=otes p. 267

A==#B#S

&ettres et documents) p. 7*6

Chronolo/ie) p. 7?7

Remerciements) p. 7?+

Autorisation de publication) p. 7+0

7



Avant-propos

La postérité ne s’est pas montrée équitable envers la mémoirede Jules et Alice Sauerwein. Alors qu’on ne sait presque plus riende cette dernière, hormis le fait que certains juementse!tr"mement néatifs restent associés # son nom, Jules Sauerwein,journaliste jouissant de son vivant d’une réputationinternationale, n’est jamais totalement sorti des mémoires. $npeut m"me observer ces dernières années un reain d’intér"t poursa personne en lien avec le rée!amen actuel du passé. Son nomn’appara%t pas seulement dans des mémoires, mais aussi dans des

bioraphies et des travau! historiques, comme par e!emple dans labioraphie de &ierre La'areff parue il ( a peu)*+. l ( a trenteans, ce dernier avait siné la préface des mémoires de son anciencollèue )L 70 ans ' la Ine M de Jules Sauerwein+, commen-ant parces mots L l n5y ' pas eu d5homme plus cl$bre que 8ules)auer;ein pour ceu de ma gnration M)/+

&ourtant, ce qui est dit de Jules Sauerwein dans ces ouvraesne concerne énéralement qu’un seul aspect de sa personne. $n serappelle surtout du journaliste politique, de ce journaliste qui asuivi avec passion les soubresauts d’un entre0deu!0uerres

sinulièrement riche en événements, et l’on oublie les facettesplus cachées de son "tre. &ourtant Jules Sauerwein fut aussi unfin connaisseur de l’1me humaine, un pianiste virtuose et surtoutun homme qui s’effor-ait de comprendre les arrière0plansspirituels des choses, ce qui le conduisit tout naturellement vers2udolf Steiner.

3ertains aspects difficiles du destin des Sauerweinapparaissent avec encore plus de clarté quand on considère lesappréciations qui ont survécu # la mort d’Alice. Ainsi, celle que2udolf Steiner avait nommée secrétaire énéral de la Sociétéanthroposophique fran-aise fut citée # plusieurs reprises dans lecadre du procès intenté par la Cudolf-)teiner-Nachlassver;altungcontre la Société anthroposophique universelle au début des annéescinquante)4+. 3e qui s’était passé avec Alice Sauerwein fitjurisprudence, et la 5achlassverwaltun s’( est référée #plusieurs reprises par la suite. Le juement porté par Simonne2ihou6t03oro'e sur son ancienne amie est encore plus sévère. 7ansl’avant0propos # son livre L (5nthroposophie en rance M.3hronique de trois quarts de siècle, elle prétend qu’AliceSauerwein serait morte d’avoir trop sacrifié # la 8 passion du

pouvoir 9. :lle pensait pouvoir e!pliquer ainsi les raisons de son

8



décès, survenu quelques années seulement après qu’elle eut étédestituée de son poste de secrétaire énéral.);+

l est un troisième endroit o< le nom d’Alice Sauerweinappara%t après sa mort. l s’ait de la pae de arde de ladeu!ième édition fran-aise du roman de =abel 3ollins L Bhe dyll

of the Ohite (otus M. 3e livre traduit par Alice Sauerwein, danslequel sont décrites les pratiques d’une communauté de pr"tres del’ancienne >(pte s’adonnant # la maie noire, a un lienparticulier avec les combats spirituels au!quels Alice Sauerwein aété m"lée de son vivant. Assurément, cette réédition de *?@ o<l’on peut lire clairement en première pae le nom d’AliceSauerwein a quelque chose d’étranement s(mptomatique.

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Seul le nom d’Alice Sauerwein avait survécu # sa mort. Coutle reste, le jour de sa naissance, sa profession, sa positionsociale, était tombé dans l’oubli. l n’e!istait aucune photod’elle, et surtout personne ne connaissait le jour de sa mort.

$n peut supposer que le fait d’inorer la mort de quelqu’un ‒ce qui, soit dit en passant, témoine d’une attitude tout # faitparticulière de la postérité par rapport # un défunt ‒ crée desconditions d’évolution post mortem très spécifiques.L’individualité désincarnée s’affranchit en quelque sorte despensées des personnes qu’elle a laissées derrière elle et peut

accomplir un travail sur les événements de sa vie passée de manière plus indépendante. 3e n’est pas par hasard que l’on ditd’un événement ou d’une personne qu’ils ont été 8 toteschwieen 9)5dt. cette e!pression qui n’a pas, # notre connaissance,d’équivalent en fran-ais et qui pourrait se traduire littéralementpar 8 taire # mort 9 sinifie que l’on tue quelqu’uns(mboliquement en s’abstenant de parler de lui+. L’individualitéoubliée pourrait, dans ces circonstances, avoir du mal # trouversa place ici0bas au cas o< elle souhaiterait retrouver le cheminde la terre. 3ette place étant, en effet, larement déterminée parle passé, elle risquerait de ne plus pouvoir airD comme l’a fait

remarquer 2udolf Steiner en *?/;, en faisant allusion # Eelmuthvon =oltFe dont la mort était survenue huit ans auparavant.)+

B B B

3’est seulement dans les toutes dernières années que desessais timides ont été faits, notamment dans les bioraphies deces 8 pionniers de l’anthroposophie 9 que furent 7. 5. 7unlop, G.

J. Stein, ta Geman ou L. &ol'er0Eodit')H+, pour rappeler que ledestin des Sauerwein était aussi lié avec la science spirituellede 2udolf Steiner =ais une fois encore, dans tous ces ouvraes, #l’e!ception loique de la bioraphie de ta Geman, c’est Jules

9



Sauerwein qui, pour avoir larement contribué # faire conna%trel’anthroposophie, a retenu le plus l’attention des auteurs.L’année *??* marque cependant un tournant. 3’est, en effet, #cette date que la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun a prisl’initiative de publier certaines déclarations de 2udolf Steinerqui jettent une lumière tout # fait neuve sur Alice Sauerwein.

5ous en voulons pour preuve cette phrase qu’il pronon-a en diversendroits sept ans avant qu’elle ne fIt relevée de ses fonctions .8 )i une socit anthroposophique est fonde en rance et demandema collaboration, tout ce que 4e ferai, 4e le ferai en accord avec@lle )auer;ein M)@+

B B B

ne partie importante des documents qui concernent le destindes Sauerwein a été volontairement détruite. J’ai appris, de labouche de plusieurs personnes qui ont été proches de Simonne2ihou6t03oro'e jusque dans ses derniers instants, que cettedernière aurait brIlé dans les semaines et les mois qui ontprécédé sa mort )survenue le juin *?K/+ un rand nombre depièces provenant de ses archives personnelles ainsi que desarchives de la Société anthroposophique. Les archives de la S. A.fran-aise, réoranisées depuis peu mais néanmoins trèsincomplètes, ne remontent pas au0del# des années *?4*0*?4/. Cousles documents relatifs au! sept années durant lesquelles AliceSauerwein a e!ercé les fonctions de secrétaire énéral ontdisparu.

Simonne 2ihou6t03oro'e n’est cependant pas la seule # avoirlivré au! flammes de si précieu! documents. J’ai appris qued’autres personnes a(ant compté parmi les premiers élèves de2udolf Steiner en rance ont ai de m"me. ‒ =anifestement, quelquechose de douloureu! pour les uns, de compromettant pour lesautres, était associé au! débuts du mouvement anthroposophique enrance, au point que les membres des deu! camps ont cru bond’effacer le souvenir de ce qui s’était passé.

&ratiquement tous les documents qui auraient pu servir de

base au présent travail étaient devenus introuvables, #l’e!ception des lettres qu’Alice et Jules Sauerwein ont écrites #2udolf Steiner 3’est surtout r1ce au! efforts de monsieur 2obertriedenthal, mort en *??, que j’ai pu avoir accès # ce fondsprécieu! conservé dans la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun #

7ornach.)K+ Je suis éalement redevable # monsieur Ath(s loride)3hatou+ de m’avoir confié des papiers importants qui, après "trepassés entre plusieurs mains, étaient finalement entrés en sapossession. =alré tous mes efforts, il m’a cependant étéimpossible d’e!aminer les lettres d’Alice Sauerwein qui setrouvent dans les archives du MNthéanum et qui concernent lesévénements qui ont conduit # son e!clusion.)?+

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B B B

3ette difficulté de trouver des sources est un élémentimportant de connaissance dans la mesure o< le destin d’Alice et

Jules Sauerwein reflète les difficultés et les crises

e!istentielles traversées par la Société anthroposophiqueuniverselle depuis la mort de 2udolf Steiner.)*O+

La raison apparente de ce reain d’intér"t pour le destind’Alice Sauerwein depuis le printemps *??/ a été la décision detransférer le sièe de la S. A. fran-aise rue de la Mrande03haumière)**+, dans un immeuble qui avait abrité le sièe de lasociété lorsque Simonne 2ihou6t03oro'e en était le secrétaireénéral, et qui est resté jusqu’# aujourd’hui la propriété de laondation 3oro'e, une association # but non lucratif.

Pue s’est0il passé # l’époque, et que se passe0t0ilactuellement Q &ourquoi Alice Sauerwein, # qui 2udolf Steiner lui0

m"me avait confié une position clé au sein de la Sociétéanthroposophique, a0t0elle été démise de ses fonctions quelquesannées seulement après la mort de ce dernier Q :t pourquoi a0t0elle été remplacée par Simonne 2ihou6t03oro'e, sa 8 rivale 9, dontles récents événements semblent prouver qu’elle n’a rien perdu deson influence sur les destinées de la S. A. fran-aise, bienqu’elle soit morte depuis des années Q :t surtout, n’est0il pastemps de porter # la conscience ces événements passés et présents

si enchev"trés les uns dans les autres, de lever le voile desapparences Q

=alré toutes nos recherches, nous n’avons pu rassemblerqu’un matériau très mince sur la vie privée des Sauerwein, ce quidonne # cette bioraphie un aspect un peu particulier 5ous nesommes pas partie, en premier lieu, des actes et des penséesd’Alice et de Jules Sauerwein, mais bien plutRt de ce quiconstituait la 8 périphérie 9 de leur e!istence des personnesavec lesquelles ils ont découvert l’anthroposophie naissante)comme >douard Schuré, :uène Lév(, Alice ellecroi! ou encore

=abel 3ollins, Simonne 2ihou6t03oro'e et :lsa &ro'or0Au'imour+ Ddes événements qui les ont atteints depuis l’e!térieur comme pare!emple la &remière Muerre mondiale, et surtout de leurs actes etde leurs impulsions, avec cette précision importante que c’est

moins le Jules Sauerwein journaliste qui a retenu notre attentionque le Jules Sauerwein anthroposophe et ami de 2udolf Steiner3’est # partir de cet aspect 8 e!térieur 9 de leur vie que j’aiessa(é de m’approcher d’eu!, contrainte de laisser # l’arrière0plan les traits de leur personnalité, leurs désirs, leurscontrariétés, leurs soucis et leurs joies de tous les jours.

&ourtant, ces événements 8 périphériques 9 qui constituent le

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destin d’une vie sont l’e!pression de l’"tre supérieur de l’homme.:t ce destin, au travers des "tres supérieurs aissant # lapériphérie, s’approche de la personnalité, particulièrement durantl’enfance et la jeunesse. T mesure, cependant, qu’un homme prendconscience de la t1che qu’il doit accomplir dans l’e!istence, cedestin quitte la périphérie pour pénétrer dans le no(au m"me de la

personnalité. l devient alors possible de le vivre de manière deplus en plus consciente sans toutefois qu’il soit encore possible,au stade de développement actuel de l’humanité, de percevoir sonpropre destin de manière tout # fait lucide. 3’est ainsi qu’onpeut mettre en évidence, dans la vie de Jules et Alice Sauerwein,des évolutions de ce t(pe.

Si, malré nos recherches, nous savons très peu de choses dela vie d’Alice Sauerwein avant *?*;, ses contours deviennent plusprécis dans les années qui suivent la &remière Muerre mondiale. Tpartir de ce moment, ses lettres, qui jusque0l# restaient trèsimpersonnelles, commencent # révéler certains aspects de sapersonnalité. L’année *?/4 constitue une étape importante de sondéveloppement. :n acceptant de devenir secrétaire énéral de laSociété anthroposophique en rance, elle acceptait, en effet,d’importantes responsabilités. Le st(le de ses lettres devientalors plus libre et plus ouvert. &our ce qui est de la vie de

Jules Sauerwein, il faut aussi distinuer un avant et un aprèsuerre. 3ar si le Jules Sauerwein d’avant *?*; nous fait souventl’effet d’un "tre un peu instable, c’est un Jules Sauerweinconscient de ses responsabilités que l’on retrouve au sortir de la

uerre. Ses doutes sur lui0m"me ont alors cédé la place # cethumour chaleureu! avec lequel il avait l’habitude de décrire lesévénements et les hommes.

Puoi qu’il en soit, la bioraphie d’Alice Sauerwein présentebien des lacunes. 3’est pourquoi nous avons essa(é de restituertoute leur couleur au! éléments 8 périphériques 9, m"me s’ilsn’ont parfois qu’un lien indirect avec les principau!protaonistes. $n trouvera donc dans la présente étude, en dehorsde la bioraphie proprement dite de Jules et Alice Sauerwein, unpan important de l’histoire du mouvement et de la Société

anthroposophiques, de m"me qu’un frament de l’histoire du UU esiècle.

3hatou, été *??@

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=otes de l’a'ant!propos

* 3ourri$re, Pves, &ierre La'areff ou le vaabond de l’actualité,aris *++A, cf. en particulier les p. *<*, *<? et *>*.

2 (a"areff, ., prface ' 2 )auer;ein, 8ules, 70 ans ' la Ine, aris*+6*.

7 n : Vur &ro'essaneleenheit, Sonderheft der 5achrichten der2udolf0Steiner05achlassverwaltun, Nr. <, octobre *+A2.

< 3f. p. 26.

A L 3ar Cudolf )teiner nous avait prvenus que les personnes qui ontune mission importante ' accomplir perdent la facult d5agir lorsqueleur nom n5est pas transmis ' la postrit de mani$re vivante. M

3omtesse 8ohanna von 9eyserling, Woberwit' *?/;. Meburtsstundeeiner neuen Landwirtschaft, publi par le comte dalbert von9eyserling, )tuttgart, *+><, p. >*.

6 @eyer, Bh., 7. 5 7unlop. :in Veit X und Lebensbild , DQle, *++6 RBaut", 8., G . J. Stein. :ine ioraphie, ornach, *+?+ R Seylmansvan 1., 8. 1., Ger war ta Geman T :ine 7oFumentation, 7 vol., Ed.=eorgenberg, *++0 R @eyer, Bh., Ludwi &ol'er0Eodit' Y :in :uropZer,DQle, *++A.

> )teiner C., 7as SchicFsalsjahr *?/4 in der Meschichte der A. M. Ansprachen X [ersammlunen X 7oFumente. Jan. bis 7e'. *?/4, %=2A+&, p. <?>. 35est moi qui souligne X . .

? @alheureusement, les responsables de la 2udolf0Steiner0 5achlassverwaltun m5ont prie de ne pas citer dans leurintgralit, et encore moins de reproduire en annee, une grandepartie des lettres et documents qu5il m5a t donn de consulter. (econtenu de ces lettres a tout de même t intgr ‒ même si ce n5estpas sous la forme de citations ‒ dans les dveloppements de laprsente tude.

+ @anfred )chmidt-Drabant, qui m5a certifi par crit les avoircherches parmi les *200 ' *A00 classeurs dans lesquels sontconservs les documents concernant l5histoire de la )ocit

anthroposophique, n5a pu, pour l5instant, mettre la main dessus. lest tr$s regrettable que ce soit le secrtaire gnral de la ). .I. en personne qui, 4usqu5' peu, tait oblig d5entreprendre lui-même de telles recherches, lui qui dclara dans plusieurs articles%cf. )chmidt-Drabant, @., Über die Archive im Moetheanum, in : Gasin der anthroposophischen Mesellschaft voreht du 2+-*-*++A, etl5intervie; qu5il a donne avec l5archiviste nouvellement embauchUber den u4bau des rchivs am =oetheanum, in : ibid., du *+-A-*++6&que le recensement du demi-million de documents eistantsdemanderait vingt ans de travail ' un archiviste. 5apr$s lui, ilfaudrait attendre la fin du si$cle pour que soient raliss lesplans de construction des archives et de la biblioth$que, et que les

archivistes, les chercheurs et les documents d5archive trouvent leur

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place. ‒ l va de soi que 4e n5ai pas pu attendre le prochainmillnaire. u contraire : plus 4e m5intressais au destin de 8uleset lice )auer;ein, plus il devenait clair pour moi que le travailde mmoire devait obligatoirement se faire avant le tournant de cesi$cle.

*0 (5historiographie moderne est trop peu consciente du fait que le

nombre et l5importance des sources et des documents se rapportant 'un vnement ou ' une personne prcis ne nous renseignentqu5indirectement sur la place qu5ils ont occupe dans le processusglobal de l5volution. Jn ne peut en aucun cas dduire de la qualitdes sources la plus ou moins grande signification d5un vnementpass. u contraire : il semble que les vnements les plus lourdsde consquences ‒ on pense ici au myst$re de =olgotha ‒ passentsouvent inaperKus au yeu des contemporains. 1t ainsi, desvnements pour lesquels il eiste encore des tmoins peuvent eu-mêmes rester ignors.

** 3f. : Eistoire du patrimoine de la Société anthroposophique en

rance. >tude réalisée par le 3ercle Alice Sauerwein, 4anvier *++A,publication prive.

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$R#MIER# $AR.I#

Jules et Alice Sauerwein)#n-ance et eunesse

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7

Marseille

Jn sait ' quel point le paysage, le climat et la vgtationd5une rgion, de même que les caractristiques conomiques etculturelles qu5elle a hrites du pass, contribuent ' former lecaract$re et le temprament de ceu qui y vivent. @ais c5estlorsque l5homme se trouve encore ' un Qge o les influences

etrieures ont moins pour ob4et de former sa conscience que defaire clore ses facults inconscientes, ces facults ancres4usque dans sa constitution physique, que l5environnement socialet gographique s5impr$gne avec le plus de force dans les couchesprofondes de son être. insi, on peut dire que cet environnement,surtout dans les premi$res annes de la vie, correspond ' l5êtresuprieur de l5homme. Wu5il s5agisse de la mer turquoise ettransparente dans laquelle se refl$te le soleil du sud ou de lamer dmonte des rgions froides R qu5il s5agisse des clairesforêts de pins et de cypr$s ou des forêts sombres et impntrablesR qu5il s5agisse des villages et des villes, de leurs odeurs et deleurs couleurs, des mœurs de leurs habitants, sans oublier latoile de fond historique sur laquelle cette vie se dploieR toutcela se trouve dans un lien complee avec certains traits decaract$re que les hommes qui y vivent am$nent de leur pass.

lice et 8ules )auer;ein sont ns tous deu ' @arseille.lice y a vcu trente-trois ans, c5est-'-dire la moiti de savie R quant ' 8ules il y a pass les di-sept premi$res annes deson eistence. (a ville et ses alentours sont situs ' point clsur un ae nord-sud traversant l51urope de l5ouest de part en

part. 3et ae, qui se confond en partie avec le cours du ChXne, apour point de dpart, au nord, la ville d5msterdam, dont on peutdire qu5elle est la porte d5entre septentrionale de l51urope,@arseille en tant la porte d5entre mridionale. Jn peutd5ailleurs considrer aussi @arseille comme la porte d5entred5une ligne de force, d5un courant de migration qui, venant dusud-est et se dirigeant vers le nord-ouest, traverse la ranceenti$re un peu ' l5ouest de 3hartres et de aris, puis les3ornouailles, et aboutit en rlande.

(5une des lgendes du =raal dcrit le priple de 8oseph

d5rimathia en l5an << apr$s 8.-3..%*& 3hass de Berre sainte, il

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s5tait embarqu sur un frêle esquif en compagnie de (a"are, de@aimin, de )arah la noire et des trois @arie %@arie-@adeleine,@arie-8acob et @arie-)alom&, et avait driv au gr des courants.l emportait avec lui la sainte relique, c5est-'-dire le calice dela c$ne dans lequel il avait recueilli le sang du 3hrist. l finitpar chouer non loin de @arseille, dans une petite baie baptise

depuis les )aintes-@aries-de-la-@er. 3elle-ci est reste 4usqu5'au4ourd5hui le but d5un mystrieu p$lerinage de gitans, lesquels,dans le prolongement de certaines traditions gnostiques, vouent unculte ' @arie-@adeleine, la Vierge noire. (es trois @arie et(a"are sont rests dans le sud de la rance 4usqu5' leur mort.Wuant ' 8oseph, le gardien du saint =raal, il semble avoirpoursuivi son voyage 4usqu5en 3ornouailles, sa patrie, dans lesud-ouest de l5ngleterre, o il le dposa dans un lieu invisibleau plus grand nombre, le chQteau du =raal.

(e mythe même de la fondation de @arseille au Ve si$cle av.8.-3. par les hocens indique que certaines impulsionsspirituelles originaires du @oyen-Jrient sont parvenues en 1uropeau travers de ce qui allait devenir plus tard @arseille. vant dese lancer ' la dcouverte de la partie occidentale de la@diterrane, les hocens s5taient rendus ' Eph$se, en siemineure, afin d5y recueillir les oracles d5rtmis au multiplesmamelles. 3ette divinit centrale des myst$res phsiens, sYur4umelle d5pollon, apparut alors en songe ' une prêtresse du nomd5ristarche pour en4oindre les hocens d5emporter avec eu desreproductions de sa statue afin de propager son culte au-del' des

mers. (es hocens emport$rent donc une statue de la desse ainsique des plants de vigne, des grains et des oliviers. lsnavigu$rent 4usqu5' une baie entoure d5Zles qui leur rappelaitleur patrie, la future @arseille.

epuis sa fondation, @arseille fait partie de ces villeseuropennes qui contribuent au dveloppement des changes, qu5ilssoient commerciau, culturels, humains ou religieu, entre lesdiffrentes parties du monde. (orsqu5elle tait encore une citphnicienne, @arseille dominait toute la @diterrane occidentale,et les monnaies ' l5effigie d5rtmis et d5pollon qui y taient

frappes avaient cours 4usque dans les $res culturelles romane,ibrique et gauloise. u temps des croisades, elle tait uneplaque tournante pour les bateau qui prenaient la mer endirection de la Berre sainte. 3hargs de soldats et de chevau,puis plus tard de p$lerins, ils s5en revenaient les cales rempliesde denres eotiques. insi @arseille, cette cit farouchementindpendante qui ne devint franKaise qu5en *<?*, peut-elle êtreconsidre comme l5un des berceau de ce cosmopolitisme modernequi rapproche chaque 4our un peu plus les peuples, les pays et lescontinents. es milliers d5hommes et de femmes ont embarqu dansson port pour un voyage sans retour vers les mriques. =rQce aurelations qu5elle est parvenue ' tablir avec toutes les parties

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du monde, @arseille est devenue un centre commercial de transitpar ecellence, un lieu de passage, un lieu d5changes et debrassage ouvert ' toutes les influences culturelles etspirituelles.

@ais bien qu5elle soit rsolument tourne vers le monde et le

commerce, certaines forces semblent l5avoir tou4ours prserve dela dliquescence, un peu comme si ses anciens remparts l5avaientaide ' maintenir sa cohsion. 8usqu5' la fin du [Ve si$cle, elleavait gard un aspect tout mdival : un ddale de ruelles sombreset crasseuses, parcourues en leur milieu par une rigolemalodorante R des maisons pousses sans harmonie vers le ciel etqui se pressaient les unes contre les autres ' l5intrieur duvieu mur d5enceinte. 1t, solidement maintenue par ces murs quienserrent bQtiments et rues comme dans un tau, @arseille, 'l5abri de ses collines, ne livre tou4ours pas, de nos 4ours, unacc$s facile au trangers. )es venelles en forme de montagnesrusses, ses escaliers qui freinent la circulation des hommes etdes marchandises, constituent un contrepoids ' son ouverture surle monde, un contrepoids sans lequel la ville aurait eu du mal 'survivre ' cette vie grouillante propre ' tous les lieu depassage.

3e n5est qu5au [Ve si$cle que @arseille a commenc 's5tendre et qu5est sorti de terre le quartier dans lequel ontvcu 8ules et lice )auer;ein. 8ules )auer;ein commence sesmmoires par ces phrases : L (a rue de @ontevideo o 4e suis n en

*??0 n5est ni longue, ni large, ni belle. 1lle est situe au piedde la colline o s5l$ve l5glise Notre-ame-de-la-=arde, patronnedes marins. Notre maison, au n\ *7, a deu tages et troisfenêtres de faKade. 1lle poss$de une terrasse et un petit 4ardino pousse un magnolia, si grand que son faZte domine la maison. (avue qu5on y dcouvre embrasse toute la ville et le vent nous yapporte parfois une Qcre et bonne odeur d5pices. M%2&

(a famille )auer;ein a dmnag plusieurs fois ' l5intrieurde ce quartier plutXt bourgeois situ ' l5est du Vieu-ort quifait partie au4ourd5hui du Ve arrondissement de @arseille. l

n5est pas un coin de ce quartier d5o l5on n5aperKoive Notre-ame-de-la-=arde, cette glise construite au [[e si$cle qui, tel unembl$me, surplombe la ville tout enti$re. (es 4olis immeublesqu5ont successivement habits les )auer;ein se ressemblaientcertainement tous un peu R il est probable que comme bon nombred5immeubles marseillais, ils prsentaient des ranges de troisfenêtres sur la rue. )eule variait la taille des appartementsoccups par les )auer;ein, la famille tant passe, en l5espace dequelques annes, de quatre ' huit membres.

Non loin de ce quartier d5habitation s5tend le Vieu-ort,avec sa multitude de bateau et de canots, avec ses commerKants,

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ses marins, ses mendiants et ses prostitues. @ais au-del' duVieu-ort, c5est la @diterran turquoise, traverse 4usqu5aufond par les rayons du soleil mridional, au rivages plants decypr$s et de palmiers. 1t rguli$rement, la ville et le port sontbalays par le sirocco touffant ou par le mistral glac quiportent 4usqu5au nuages la crasse de cette agglomration o des

hommes et des marchandises de tous les hori"ons se croisent ets5amassent.

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(

Les origines

(e courant hrditaire et culturel dans lequel sont ns liceet 8ules )auer;ein a de quoi surprendre par sa diversit. Ni leurp$re ni leur m$re ne sont originaires de @arseille. 3omme tantd5autres immigrants qui taient venus s5tablir dans cette ville,c5est donc sur une terre qui leur tait trang$re que leurs

parents se sont maris en *?6*.

(e paterfamilias, 3hristian hilippe )auer;ein %*?7*-*?+>&,tait un homme de belle prestance que 8ules )auer;ein se rappelleavoir vu chaque matin passer avec soin un fer ' friser dans sachevelure d5un rou dor entremêle de m$ches blanches. )esancêtres paternels, les premiers )auer;ein, taient desprotestants du )al"ammergut qui avaient quitt l5utrichecatholique au [Ve si$cle pour aller s5tablir ' )ant =oarshausen,en Chnanie. 35est dans cette ville pittoresque situe au pied dela (orelei qu5est n 3hristian hilippe en *?7*. lus tard, lafamille a migr au ]anovre, royaume indpendant pour quelquetemps encore, mais que 3hristian hilippe et son demi-fr$reprfr$rent bientXt quitter, supportant mal, semble-t-il,l5influence sans cesse croissante eerce par la russe sur la vieculturelle et politique de ce pays. vant que n5clatent lestroubles de *?<?, 3hristian hilippe, qui n5avait pas encore di-sept ans, suivit son demi-fr$re dans le nord de la rance. Nousignorons quels sont les motifs qui ont pouss les deu fr$res 'venir s5tablir en rance. ar contre, nous savons que 3hristianhilippe n5a 4amais tout ' fait rompu les liens qui l5unissaient

au ]anovre. 1n effet, bien des annes apr$s qu5il e^t quitt cepays, il fut nomm consul honoraire de la ville de ]anovre par leroi lui-même. ‒ pr$s un court s4our des deu fr$res ' (ille puis' aris, 3hristian hilippe poursuivit sa route vers le sud,4usqu5' @arseille, o il s5tablit ngociant en laines australes.3ette profession lui permit d5être lu ' la chambre de commerce dela ville et d5occuper une position sociale importante.

(a m$re de 8ules et lice )auer;ein, lorentine ]enriette@arie Cou %*?7>-*?+<&, dont 3hristian )auer;ein avait fait laconnaissance alors qu5elle effectuait un court s4our ' @arseille,

tait issue d5une famille qui comptait des ancêtres bretons et

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hollandais. ‒ (e baron 8an van )tyrum %*>A>-*?2<&, natifd5]aarlem, tait l5une des personnalits les plus en vue de la viepublique hollandaise. l avait eerc plusieurs chargesimportantes dans son pays lorsque Napolon le nomma prfet dudpartement de (oire-nfrieure en *?**. H Nantes%A&, il acquit enpeu de temps la rputation d5un homme gnreu, cordial et

sympathique, n5hsitant pas ' mettre sa fortune personnelle auservice de la municipalit. l dmissionna nanmoins de sesfonctions d$s le mois de fvrier *?*7, parce que Napolon, enprparation de la campagne de Cussie, eigeait de lui qu5il prZtles mesures ncessaires pour enrXler dans la =rande rme les filsde paysans et de bourgeois, ce qu5il refusait de faire.

@algr son hostilit dclare ' la politique belliqueuse del51mpire, la famille van )tyrum continua ' demeurer ' Nantes, leL ]ollandais M s5tant accoutum, grQce ' son ouverture d5esprit,au L mYurs bretonnes M, comme il est dit dans l5histoire de laville.%6& (e L respect et la sympathie M dont il avait 4oui en]ollande s5taient encore accrus dans sa nouvelle patrie, et van)tyrum ne faisait pas non plus myst$re de son amour pour Nantes etses habitants. 35est donc tr$s certainement d5un bon Yil qu5en*?*2, il vit le mariage de sa fille 3ornelie avec le receveur desimpXts de la ville, rosp$re Bampon de (a4ariette, puisque cemariage l5unissait ' la bourgeoisie nantaise. (a petite-fille de8an van )tyrum, 8eanne Bampon de (a4ariette, serait plus tard lam$re d5]enriette Cou, et donc la grand-m$re de 8ules et lice)auer;ein. 1lle pousa 8ules Cou, fils d5un riche armateur dont

la petite flotte faisait du commerce depuis le [Ve

si$cle avecl5Zle de rance %au4ourd5hui l5Zle @aurice&.

ussi bien le p$re que la m$re d5lice et 8ules )auer;eintaient issus d5L anciennes M familles non seulement ouvertes surle monde, mais aussi, en particulier pour celle de la m$re,remarquablement aises et bourgeoises. l est certain, en effet,qu5]enriette Cou n5a pas d^ connaZtre dans sa 4eunesse lesdifficults matrielles auquelles son mariage avec 3hristian)auer;ein n5allait pas tarder ' la confronter, difficults qu5ellesemble avoir supportes avec une grandeur d5Qme remarquable. 8ules

)auer;ein, dans son autobiographie, voque l5attitude ma4estueuseet les traits dou d5une m$re dont tout semble indiquer qu5elleavait hrit de la bont de cYur et de la forte volont attribues' bon droit au femmes hollandaises.

lice Oilhelmine )auer;ein est ne le *2 4uillet *?6A. 1lletait le deui$me enfant de la famille. Wuant ' 8ules uguste)auer;ein, septi$me et avant-dernier re4eton, il vit le 4our le 204anvier *??0, quin"e ans apr$s sa sYur lice. H l5intrieur d5uneanne, si mois sparent leurs anniversaires, lice tant ne sousle signe du 3ancer, au moment des grandes chaleurs de l5t, etson fr$re sous celui du 3apricorne, au beau milieu de l5hiver. 3es

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deu signes, 3ancer et 3apricorne, se font face et se compl$tent,un peu ' la mani$re d5lice et 8ules )auer;ein qui, malgr tout cequi les distinguait l5un de l5autre, se compltaient mutuellement.

e par leur naissance, lice et 8ules )auer;ein se sonttrouvs au contact de trois grands courants culturels, de trois

styles de vie, relevant chacun d5une rgion diffrente de l51urope: un courant culturel allemand, reprsent par leur p$re R uncourant de l51urope du nord-ouest, puis au racines bretonnes ethollandaises de leur m$re R et, enfin, un courant mditerranendtermin par le lieu de leur naissance et de leur enfance. 1tcette diversit qui les levait presque naturellement au-dessus del5esprit du peuple franKais et leur permit de se lier ' lui sanssubir son influence eclusive, fut une condition essentielle deleur engagement futur. ls ne cess$rent, en effet, au cours deleur eistence, d5être confronts au questions profondes etmystrieuses touchant ' l5essence même de cet esprit du peuplefranKais.

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4

!votion et d!vouement

]enriette Cou a d^ en surprendre plus d5un lorsqu5elledcida de quitter sa Dretagne natale pour re4oindre 3hristianhilippe )auer;ein ' @arseille. (es affaires de ce derniern5taient pas particuli$rement florissantes, mais la m$re d5liceet 8ules )auer;ein accordait peu d5importance ' la richesse et au

bien-être. )a profonde pit, son dsir de mettre toute sapersonne au service de ieu dans la vie de tous les 4ours,s5accordaient parfaitement avec les idau de 3hristian hilippe)auer;ein. H ses yeu, il tait le compagnon idal.

lors qu5elle n5tait encore qu5une enfant, elle avait optpour le calvinisme de sa m$re, contrairement ' ses trois fr$resqui avaient prfr adopter la foi de leur p$re, descendant d5unevieille famille bretonne catholique. (a dot de la 4eune femme futcertainement modeste. (a fortune familiale avait, en effet, fonducomme neige au soleil sous l5effet de la prodigalit et du manquede srieu des dits fr$res.

(5aust$re milieu protestant ‒ calviniste du cXt de la m$reet luthrien du cXt du p$re ‒ dans lequel ont grandi les enfants)auer;ein, peut être considr, d5une certaine mani$re, commel5antith$se de tout ce que peut offrir un port mditerranen comme@arseille. (es pri$res, les offices religieu auquels onassistait avec une belle rgularit, les privations qu5ons5imposait pour pouvoir venir en aide au plus dmunis,contrastaient violemment, par tout ce qu5ils impliquaient de

recueillement intrieur, avec le rythme trpidant de cette villetourne vers le monde, de cette ville sature d5odeurs et desoleil.

3e contraste entre une intriorit et une etriorit d5unegale intensit est ' l5origine d5une dynamique qui a marqu deson empreinte l5enfance et la 4eunesse d5lice et 8ules )auer;ein,et dont les traces se retrouvent, bien des annes plus tard, dansleurs traits de caract$re et leurs intrêts d5adultes. ssurment,c5est l5lment protestant, l5lment de l5L intriorit M un peugrave, qui l5a emport che" lice. 1lle tait la plus Qge des

filles de cette nombreuse fratrie et il lui incombait, par

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consquent, de veiller sur ses cadets. 35est ' cette poquequ5elle a dvelopp les facults qui ont permis ' Cudolf )teinerde lui accorder une confiance presque absolue. id$le au mod$leparental, elle a mis toute son eistence au service d5un idal.(5aZne des demoiselles )auer;ein tait consciente de son devoir.

3he" 8ules, au contraire, qui s5embarrassait peu du carcan del5autodiscipline, c5est l5lment etrieur qui a pris le dessus.Jn pourrait le comparer, surtout dans l5eercice de sa professionde 4ournaliste, de dnicheur de scoops surprenants et audacieu, 'l5un de ces vents mditerranens puissants et chauds qui, de loinen loin, soufflent sur @arseille leur haleine charge de saveurslointaines.

ourtant, il allait être marqu lui aussi par l5atmosph$rerecueillie des temples de son enfance, de ces temples o lalumi$re du 4our ne parvenait que filtre. (a Dible 4ouera un rXleimportant dans sa vie. l y reviendra sans cesse, de même qu5ilrestera attach ' la musique allemande, en particulier celle deDach et de Oagner. 3ar 8ules )auer;ein n5tait pas seulement unmlomane passionn, il tait aussi un pianiste virtuose.

e la même mani$re, ce sont les deu lments qui vivaient enlice. 1n elle aussi continuait ' vivre cet autre lment qu5elleavait reKu dans son enfance, celui de l5etriorit. Jn pense iciau nombreuses relations qu5elle devait nouer plus tard parmi lespersonnes que runissaient la thosophie et l5anthroposophie, et

qui venaient de tous les hori"ons._ _ _

L l est midi, se souvient 8ules )auer;ein dans sonautobiographie%>&. u premier tage ma m$re vient de faire tinterune petite sonnette. Nous montons tous, les enfants, et aussi lacuisini$re et la femme de chambre, toutes deu protestantes etengages sur la recommandation de quelque pasteur. @a m$re litquelques versets, soit de l5Evangile, soit d5un saume. 1lledemande ' ieu de bnir la 4ourne, de donner ' chacun du courage

pour sa besogne quotidienne, et puis, debout, nous chantons uncantique, tou4ours le même. l commence par les deu vers : Mrand

7ieu nous te bénissons. l se termine par les deu vers : Sonimmense charité, 7ure # perpétuité. 85ai encore dans l5oreille lavoi criarde de la cuisini$re psalmodiant : 7ure # pe0er0pé0tu0u0ité. M

8ules et lice )auer;ein ont grandi avec leurs quatre fr$reset sYurs. (e plus Qg, 3hristian, est n en *?67. l fut suivideu annes plus tard par lice Oilhelmine, ' son tour suivie, 'deu ans d5intervalle, de (aure. 8eanne et 1rnest, nsrespectivement en *?>0 et *?><, sont morts en bas Qge. 8ules a vu

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le 4our en *??0, quatre ans apr$s son fr$re 3harles et deu ansavant sa sYur (ydie. (a famille semble avoir 4oui de revenusconsquents. 3hacun des enfants avait sa propre gouvernante, et lam$re tait ' la tête d5une domesticit nombreuse, compose tr$svraisemblablement de protestants choisis en raison de leurappartenance religieuse. Bous les dimanches on se rendait en

groupe au catchisme dans l5un des quatre temples protestants dela ville, puis on restait pour le culte. ‒ L Notre temple estsinguli$rement laid. Ine salle nue, sans ornements, et une chairesans abat-voi. (e pasteur a l5air d5merger d5un puits. M ‒

urant toute leur enfance, 8ules et lice )auer;ein ont vu lespasteurs de @arseille aller et venir dans la maison familiale : LQmes belles mais commensau souvent ennuyeu et dont le "$leaffectueu n5pargnait rien. M%?&

_ _ _

1n leur qualit de protestants convaincus et pratiquants, les)auer;ein appartenaient ' une minorit au sein de cette ville 'forte tradition catholique dont les citoyens, au temps des guerresde religion, s5taient montrs tr$s hostiles au L parpaillots M.ans une supplique au roi date du [Ve si$cle, ils appelaientles foudres de l5enfer sur les L hrtiques et tous ceu qui setiennent loigns de la foi catholique M.%+& 35est seulement apr$sla promulgation de l5dit de Bolrance en *>?> qu5un nombre deplus en plus important de protestants s5install$rent ' @arseille ‒

des trangers pour la plupart %)uisses et llemands& ‒ attirs par

les perspectives qu5offrait cette ville commerKante. )i leurprsence fut tolre et s5ils purent pratiquer librement leurculte, c5est en bonne partie parce que les @arseillais avaientcompris tout le parti qu5ils pouvaient tirer de leur richesse etde leurs comptences. @algr cela, les protestants, dont laplupart taient calvinistes, ne demeur$rent 4amais qu5une petiteminorit.%*0&

1ntre ces familles aises et d5un bon niveau culturel,l5entraide 4ouait un grand rXle. 3omme toutes les minorits, lesprotestants durent se serrer les coudes, ce qui contribua ' les

couper un peu plus encore de leur entourage. 3ertains catholiquesont d5ailleurs continu ' les viter 4usqu5au beau milieu du [[e

si$cle, par crainte, raconte-t-on, de leur trop fervente dvotion.

Jn peut imaginer que 8ules et lice se sont rapidement renduscompte qu5ils taient diffrents des autres. @oins peut-être liceque 8ules. rotge par les murs de la pension protestante qu5ellefrquentait, elle n5a pas, comme son fr$re, tait mêle au 4euet au travau des petits catholiques.

(e "$le que mettaient les parents )auer;ein ' pratiquer lesdevoirs de la religion, leur tude assidue de la Dible, ne

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pouvaient que se heurter ' l5incomprhension de leurs enfants, etleur donner pour le moins mati$re ' moquerie et ' taquinerie. Jnpeut ainsi imaginer que cette altrit les a aids ' acqurir, d$sleur plus 4eune Qge, une certaine force d5Qme.

Dien qu5une fois adultes ils se soient l5un et l5autre

loigns du protestantisme, il portent tous deu la marque de leurducation protestante : le srieu et le go^t du travail, certainsdoutes intrieurs, des pudeurs d5Qme, ont longtemps compt parmiles traits de caract$re du fr$re et de la sYur. 3es longues heurespasses ' tudier la Dible leur ont en outre permis d5acqurir uneconnaissance tr$s approfondie de l5ncien et du Nouveau Bestament.8ules )auer;ein raconte notamment comment, lorsqu5il tait4ournaliste, il s5est servi ' plusieurs reprises de sesconnaissances pour faire impression et veiller confiance.%**&

@ais les tetes bibliques, au-del' des noms de proph$tes etdes versets des psaumes, ont laiss une impression profonde dansleurs Qmes enfantines. insi, 8ules raconte dans sonautobiographie ' quel point l5ide de l5amour divin l5a marqu. (aDible avait fait naZtre en lui tout un monde d5images qu5ilretrouvait lorsqu5il contemplait des illustrations de =ustaveor. L 8e me vois le soir, sous la lampe ' ptrole, contemplantavec une sorte d5effroi sacr ses dessins romantiques, voquant,baigns dans une clart transparente, des êtres clestes, oudpeignant, sombres et violents, les monstres des prophties et del5pocalypse. M%*2& 1t ces images s5taient inscrites si

profondment en lui que peu avant le dclenchement de la eui$me=uerre mondiale, alors qu5il tait presque Qg de soiante ans, ileut une de ces visions apocalyptiques o des processus spirituelsrels nous apparaissent sous forme d5images tires de l5enfance.lors qu5il se trouvait ' un concert ‒ on 4ouait du Drahms ‒ ilfut envahi par une vision : annonce par les Wuatre 3avaliers del5pocalypse, une L entit puissante M, une entit dmoniaque,prenait possession d5un homme. Jr cet homme tait dolf ]itler.%*7&

Nous y reviendrons.

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5

L"image des parentsLes ann!es d"apprentissage

(5ducation des enfants )auer;ein aurait t tout ' faitincompl$te sans l5eemple d5une m$re que 8ules )auer;ein dcritcomme l5L image vivante de l5authentique amour du prochain M.35est elle, en effet, qui rendait vivant ce que les enfantsapprenaient dans la Dible et au catchisme. 1lle avait l5art demtamorphoser la froide rigueur calviniste en vie et en amour.

Jn peut facilement imaginer combien lice a d^ être marquepar cette femme qui lui apprit tr$s tXt ' tenir une maison,d5autant qu5]enriette Cou, pouse )auer;ein, semble avoir tdoue de qualits de cYur peu communes. 8ules nous apprend que sam$re recevait chaque matin les cr$ve-la-faim de la ville, dontcertains taient affligs des maladies les plus invraisemblables.

@arseille, comme tous les grands ports, attirait ' elle lamis$re. Boute une cohorte de sans-logis et de dracins y avaittrouv refuge, de ces gens qui, trop faibles pour participer augrands courants de migration vers les mriques, traZnaient dansle port ' la recherche d5un hypothtique travail. H celas5a4outait le fait que @arseille, en tant que porte ouverte sur lesud, tait frappe par toutes sortes de maladies infectieuses. ly a seulement un si$cle, en *??<, une pidmie de cholra y fitplusieurs milliers de morts.

(a m$re de 8ules et lice )auer;ein se consacrait ' ces

malheureu avec toutes les forces dont elle disposait. 8ulesraconte qu5elle recevait che" elle des pauvres affligs demaladies L qu5on ne connaZt pas hors de @arseille. (5un d5eusouffre de `tremblements dans le fondement5, une femme relevant decouches affirme que `le lait s5y est mis dans les 4ointures5. lustrange encore est le cas d5un vieillard dont le `cYur s5estretourn sur l5estomac5. M ]enriette Cou coutait patiemment etaidait comme elle pouvait. 1lle prenait ces gens et leurssouffrances au srieu, et c5est sans doute en cela qu5elle leurapportait le plus grand soulagement. 3ar les modestes ressourcesdu mnage ne lui permettaient pas de leur faire des dons bienimportants. L 85ai vu ma m$re agir ainsi M%*<& disait-elle comme

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pour s5ecuser. ‒ 1t en effet, traditionnellement, les membres desfamilles hollandaises calvinistes aises ont tou4ours considrcomme leur devoir de soulager le sort des pauvres et desindigents. 3ette tradition de l5amour du prochain trouvait en]enriette Cou un digne prolongement. eu de temps avant sa mort,elle se rendait encore tous les matins che" une malade pour la

soigner. 1t c5est le visage baign de larmes que cette derni$res5est crie sur sa tombe, le 4our de son enterrement : L 35taitune sainte, celle qui vient de mourir M.%*A&

_ _ _

Nous ignorons quelles facults l5cole a fait clore che"lice )auer;ein. Jn peut supposer cependant qu5en tant que 4eunefille protestante elle fut scolarise dans le cadre de petitsgroupes privs %l5cole primaire protestante de 4eunes filles de@arseille n5ouvrira ses portes qu5en *??7& o l5on enseignait laculture gnrale, la couture, le tricot, le piano, le dessin, lagymnastique rythmique, les travau manuels, sans oublier leslangues trang$res, s4our ' l5tranger compris.%*6& ‒ @ais peuimporte au fond ce qu5elle a pu apprendre. 3ar ce qui frappe avanttout che" elle, outre sa vive intelligence, c5est sa volont defer, une volont dont elle s5est servie pour assumer le mieupossible les lourdes responsabilits qui furent les siennes. )am$re, cette femme d5ordre et de cYur, ne lui avait-elle passuffisamment montr, ' travers ses actes, qu5il est possibled5influer sur le cours des choses, de devenir en quelque sorte le

catalyseur grQce auquel les choses ncessaires vont pouvoir sefaire.

@ais il y a un autre aspect de la vie d5lice )auer;ein quirenvoie ' cette image de la m$re apportant du rconfort aumalheureu, ' savoir son lien avec la mdecine et la pdagogiecurative anthroposophique. 35est ' ces th$mes qu5est consacre laderni$re publication parue dans la maison d5dition qu5elle avaitfonde, signe qu5elle avait parfaitement compris l5importance del5impulsion thrapeutique pour l5avenir de l5humanit. e ce pointde vue, certains vnements survenus au sein de sa famille, 4e

veu parler de la mort de son fr$re 1rnest et de sa sYur 8eanne,ont d^ particuli$rement la toucher, elle qui tait la sYur aZne.51rnest nous savons qu5il est mort du croup en *?>?. l avaitquatre ans et lice en avait trei"e. F Wuels ont pu être sessentiments face ' la mort de ce petit garKon pour lequel ni lesmdecins, ni sa m$re, ni même ce ieu auquel elle adressait chaque4our des pri$res, ne pouvaient rien T

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lice )auer;ein

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1n *?+<, lorsque sa m$re mourut ' son tour d5une grippeinfectieuse ' l5Qge de cinquante-sept ans, elle qui avait t lepivot et le soutien de la famille, c5est une grande responsabilitqui incomba ' lice. L 3e fut pour moi comme si toute la bont dumonde avait disparu M, se souvient 8ules )auer;ein%*>&, laissant

ainsi entendre quel L hritage M difficile sa sYur allait devoirassumer. 3ar ]enriette Cou laissait derri$re elle une famillenombreuse et comptant notamment trois enfants mineurs : 3harles,Qg ' l5poque de di-huit ans, 8ules, Qg de quator"e ans et(ydie Qge de dou"e ans.

Jn peut supposer qu5lice, ' compter de ce moment, s5est vuecontrainte de remplir le rXle que remplissait autrefois sa m$re.3omment s5est-elle acquitte de cette tQche, elle qui avait vingt-neuf ans ' l5poque, et quels auront t ses sentiments face ' cesnouvelles responsabilits T -t-elle, comme sa m$re, reKu che"elle les pauvres, les malades et les vieillards, et a-t-ellecout leurs plaintes avec la même patience et la même bont TEtait-elle charge dsormais de faire retentir la cloche annonKantqu5il tait temps de se rassembler pour lire quelques versets dela Dible avant de passer ' table T F as de doute en tout cas quela mort de sa m$re a scell le destin d5lice )auer;ein enl5obligeant ' faire une croi dfinitive sur d5ventuels pro4etsde mariage. H dfaut de fonder son propre foyer, elle allaitdevoir se consacrer ' l5ducation de ses fr$res et sYurs encoremineurs.

3es circonstances, qui rv$lent un cXt un peu tragique dudestin personnel d5lice )auer;ein, nous permettent de mieucomprendre l5origine de cette dtermination avec laquelle elleaccomplissait chacun de ses actes, dtermination qui pourraitparfois passer pour de la duret.

35est qu5elle avait appris, d$s son plus 4eune Qge, ' ne pasdsirer pour elle-même R c5est que les coups du destin ne luipermirent pas de dsirer pour elle-même. F 3ette capacit 'renoncer ' l5accomplissement de ses dsirs personnels, cette

facult de se mettre au service d5une cause suprieure, fontpartie de ses qualits d5Qme les plus remarquables et les plusconvaincantes. 3e sont ces qualits qui ont amen Cudolf )teiner 'lui accorder une telle confiance.

_ _ _

L u4ourd5hui nous ne parlerons qu5allemand M. 35est avec cesmots adresss ' ses enfants que 3hristian )auer;ein, est censavoir commenc plus d5une fois la 4ourne. @ais cette dclarationd5intentions tait rarement suivie d5effets, si bien que lesenfants )auer;ein, malgr les origines allemandes de leur p$re,

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n5ont pas appris l5allemand ' la maison. ourtant, la famille)auer;ein tait proche de la culture allemande, ce dont 8ulessemble avoir le mieu tir profit.

3ar si l5image de la m$re se profile derri$re la biographied5lice )auer;ein, c5est sans doute l5image du p$re, cet homme

grand et robuste dont la chevelure blonde et l5accent gutturaldevaient fortement trahir, sous le soleil de la @diterrane, lesorigines allemandes, qui a le plus imprgn 8ules )auer;ein. 3arque ce soit en tant que 4ournaliste, en tant qu5anthroposophe ouen tant que traducteur des Yuvres de Cudolf )teiner, ce dernierdevait, sa vie durant, se montrer un fin connaisseur de la cultureallemande. l n5a 4amais cess d5accorder sa confiance au valeursspirituelles et culturelles de l5espace germanophone, ce qui,d5une certaine mani$re, lui a permis de reconnaZtre avant lesautres, et parfois même mieu que les autres, ce qui peut en êtreconsidr comme la contre0imae, ' savoir le na"isme.

lors qu5il n5tait encore qu5un enfant, 8ules )auer;einconKut un vritable amour pour la musique allemande %son amourpour la langue allemande, qu5il n5apprit que dans les annes*+07-*+06, durant son s4our ' Vienne, naZtra plus tard&. (amusique correspondait, en effet, parfaitement ' la personnalit decet être sensible, artiste et volontiers romantique, dontl5imagination tait remplie d5images fantasmagoriques devantbeaucoup ' =ustave or. (es harmonies et les images des opras deCichard Oagner, ces Yuvres qui, au [[e si$cle et au dbut du [[e,

firent l5effet d5une rvlation ' beaucoup de ceu qui taient enquête de spiritualit, ressemblaient ' ces images de son enfancedans lesquelles on sent comme l5intuition de l5eistence d5unmonde suprieur.

Non seulement 8ules )auer;ein aimait la musique, mais ilsavait l5interprter avec beaucoup de talent. l passait, aupr$sde ceu qui l5ont connu d5un peu pr$s, pour un pianiste d5unetonnante virtuosit, et plus d5un, apr$s l5avoir entendu 4ouer%prcisons qu5il n5avait pas besoin de partition&, s5est demandsi ses dons de pianiste n5galaient pas ses dons de 4ournaliste.

F pr$s que sa m$re lui eut appris les premiers rudiments dusolf$ge, sa formation musicale fut assure par des personnessortant du lot : ainsi la marquise de =rimaldi-Cagusse qui, malgrsa goutte, interprtait avec lui ' quatre mains la assion selonsaint @atthieu de Dach R 8ean de Wueylar qui lui fit dcouvrirOagner, Deethoven et Dach sur son orgue R et enfin 8uliette @ante-Costand qu5il allait voir dans son chQteau situ non loin de@arseille et qui lui enseigna les secrets des mlodies de Drahms.%*?&

(e talent musical de 8ules )auer;ein est ' mettre en relationavec son talent d5crivain. @ais surtout, il lui ouvrit la voie du

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monde spirituel. eu de temps apr$s la mort de Cudolf )teiner,8ules )auer;ein fit paraZtre dans divers 4ournau allemands uncourt article dans lequel on pouvait lire : L (a musique est pourmoi un moyen d5entrer en contact avec toutes les ralitssuprieures. 35est une sorte de clef magique qui conduit dans laconscience des êtres et des phnom$nes qui ne sont pas de ce

monde. =rQce ' la musique allemande, 45ai pu avoir acc$s ' cessph$res invisibles. M%*+&

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3

#h!osophie $ Marseille

(orsque ]elena Dlavatsy %*?7*-*?+*& dbarqua ' @arseille, le*7 mars *??<, presque un an s5tait coul depuis qu5elle avaitfond ' Ne;-Por, en compagnie de ]enry )teel Jlcott %*?72-*+0>&,la )ocit thosophique. 1lle avait t contrainte, pour desraisons de sant, de quitter dyar, une petite ville proche de

Dombay, quartier gnral de cette 4eune socit. )on point dechute en 1urope fut donc @arseille, qu5elle comptait quitterquelques 4ours plus tard pour re4oindre (ondres via aris.

3harles Dlech, le futur secrtaire gnral de la sectionfranKaise de la )ocit thosophique, raconte la stupfaction d5uncertain commandant 3ourmes, venu l5accueillir quai de (a 8oliette' sa descente de bateau, lorsqu5il la vit apparaZtre dans unetoilette des plus ecentriques qui, loin de masquer ses formesrebondies, les mettait au contraire fort en valeur. l se fit undevoir de lui offrir son bras, et c5est sous l5Yil goguenard des@arseillais qu5il promena ' travers les rues de la ville cettefemme rubiconde, affuble d5un chemisier rouge vif et d5un chapeau' plumes particuli$rement voyant. l devait en garder toute sa viele cuisant souvenir.%20&

3e petit incident prend tout son sel quand on sait que@arseille est avec aris la ville o la thosophie s5est implantele plus rapidement et le plus solidement. ntroduite par le baron)pedalieri, un l$ve d5Eliphas (evis, on comptait ' @arseille, audbut du si$cle, quatre L branches M thosophiques, contre cinq '

aris et sept dans le reste de la rance.%2*&

l semble que cemouvement qui, le premier, a popularis un savoir tenu 4usque-l'secret, ait trouv dans cette ville un terreau particuli$rementfertile.

3omme il a t dit, on trouve dans l5histoire de @arseilleplusieurs indices qui nous autorisent ' croire qu5elle estintimement lie avec certains courants de myst$res europens,notamment avec le culte d5rtmis d5Eph$se F dont Cudolf )teiner asoulign plusieurs fois l5importance pour le dveloppementspirituel de l51urope%22& F, et avec le christianisme primitif,

introduit en 1urope par 8oseph d5rimathia, (a"are et les trois

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@arie. u Ve si$cle, 8ean 3assien%27& personnage qui n5est pas uninconnu pour les historiens des myst$res, a dbarqu ' @arseillepour rpandre en 1urope le courant issu de 8ean le Daptiste. 1tdurant les si$cles qui suivirent, @arseille est reste un aimantet un point de passage pour divers courants culturels etreligieu, en particulier pour des socits secr$tes comme la

franc-maKonnerie du [Ve si$cle, qui trouvaient l' un terrainprpar par une longue tradition.%2<&

lice et 8ules )auer;ein ont tous deu t membres de lasection franKaise de la )ocit thosophique, et même s5ils n5yont adhr qu5une fois tablis ' aris, on peut supposer que c5est' @arseille qu5ils ont fait connaissance de la thosophie. 1n*?+A, peu avant qu5ils ne quittent cette ville, le premier groupethosophique %officiel& s5tait form ' @arseille ' la suite d5uneconfrence de la comtesse Oachtmeister, une amie de Dlavatsy,laquelle tait morte quatre annes auparavant. l est cependantplus que probable que des personnes avaient lu, seules ou engroupe, les crits de Dlavatsy avant cette date.

35est ' la comtesse =aston d5dhmar qu5il revient d5avoirfait connaZtre la thosophie au ranKais. 35est elle, en effet,qui, en *??+, cent ans apr$s le dbut de la Cvolution franKaise,prit l5initiative de fonder la Cevue théosophique%2A&, dont lerdacteur en chef n5tait autre que ]. . Dlavatsy. 35est l' queparurent, sous forme d5une srie d5articles, les premiers tetesthosophiques traduits en franKais, ' savoir sis dévoilée de

Dlavatsy%26&

, T travers la porte dorée de @abel 3ollins, ainsi quedes articles d5nnie Desant et d5occultistes franKais comme apuset =aboriau. (5anne *??+ est aussi celle de la parution desMrands nitiés d5Edouard )chur, une Yuvre qui, en raison del5influence durable qu5elle devait eercer sur la thosophiefranKaise et europenne, occupe une place centrale dans la gen$sede ce nouveau courant spirituel.

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G

%n route pour &aris

ans le aris du dbut du si$cle, les ralisations de l5$reindustrielle moderne commenKaient ' faire concurrence au derniersrestes de traditions anciennes et solidement tablies.(51position universelle de *??+, ' laquelle la mtropolefranKaise doit son embl$me moderne, la Bour 1iffel, devait rester

dans les mmoires, de même que celle de *+00, apothose de larvolution industrielle. )uivirent huit annes d5euphorie, huitd5annes d5insouciance marques par le triomphe de la techniquemoderne, baptises depuis la Delle Epoque. epuis *?+A, lespremi$res reprsentations cinmatographiques provoquaient laterreur ou l5admiration des spectateurs R cinq annes plus tard,la premi$re ligne du mtropolitain fut inaugure entre Vincenneset la orte @aillot, et un an plus tard, les habitants de lacapitale franKaise connurent leur premier embouteillage 'l5occasion d5un )alon de l5auto o l5on pouvait admirer lesproductions de eugeot et des fr$res Cenault.

Ine $re nouvelle semblait galement s5annoncer en mati$red5art et de culture. (a grande poque de (5mpressionnismetouchait ' sa fin. egas, Cenoir et 3"anne avaient d4' peintleurs toiles les plus significatives. )eul @onet continuait 'travailler dans sa maison de campagne de =iverny ' la ralisationde ses cl$bres 5(mphéas. =auguin l5incompris s5tait retir 'Bahiti o il n5allait pas tarder ' être la proie d5une dchancephysique et morale, tandis qu5Jdilon Cedon, qui ne 4ouissait pas 'l5poque d5une grande notorit, ralisait dans son appartement

parisien ces pastels si caractristiques que l5on sent être leproduit de perceptions suprasensibles. F (es grandesreprsentations thQtrales et l5opra alimentaient lesconversations et faisaient la une des 4ournau : l5opra de OagnerCristan et seult, mis en sc$ne pour la premi$re fois en franKaisen *+00, la reprsentation de ellas et @lisande, un dramemusical de ebussy d5apr$s un tete de @aurice @aeterlinc, lespi$ces d5bsen que aris dcouvrait, ou encore le 4eu de )arahDernhardt dans la 7ame au! camélias ou &hèdre.

Bout aris se passionnait alors pour le destin de certains

re4etons des anciennes familles franKaises, comme ce Doni de

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3astellane qui, apr$s avoir pous l5une des plus richeshriti$res amricaines, fut abandonn par elle quelques annesplus tard. aris tait la capitale du bien vivre et d5un certainraffinement typiquement franKais. Jn savait y go^ter les bons vinset apprcier les toilettes des lgantes. F @ais aris tait aussiune grande mtropole dont le rayonnement ne se dmentait pas

depuis des si$cles. 1lle continuait ' attirer des artistes, dessavants, des tudiants, des touristes, venus des quatre coins dumonde, mais aussi des provinciau ' la recherche d5un travail. 1ttous ces hommes et ces femmes faisaient de aris une plaquetournante, un centre mondial o l5on trouvait tout ce qu5onpouvait dsirer, et o tout semblait possible.

_ _ _

8ules )auer;ein est L mont M ' aris ' l5Qge de di-septans. El$ve brillant, son p$re rêvait de le voir intgrer l5Ecolenormale suprieure, dont le diplXme lui aurait assur une carri$rerapide dans n5importe quel domaine de la vie publique. @ais ilchoua au concours, en toute logique, semble-t-il, si l5on en 4ugepar ce portrait qu5il brosse de lui-même : L )5il y eut 4amais un4eune homme artiste, fantasque, paresseu et incapable de suivrela voie escarpe du `b^cheur5, ce fut bien moi. M%2>& ourtant, ilemportait dans ses malles un riche bagage qui, quoique disparate,consistait en L %...& une culture classique solide, mais qui neprogressera gu$re, une initiation musicale qui gagnera sans cessenon en technique mais en profondeur, une ducation religieuse qui

m5a peut-être plus marqu que 4e ne le crois moi-même, etmalheureusement aussi un go^t du plaisir qui ne cessera decroZtre. M% 2?&

1n quittant @arseille en *?+>, 8ules )auer;ein suivaitl5eemple de ses fr$res qui avaient pris le large quelques annesauparavant ' la recherche d5un mtier. (e plus Qg, 3hristian,s5tait tabli en ustralie pour y monter un commerce de laines, 'l5image de ce qu5avait fait son p$re ' @arseille. es annesdurant, les enfants )auer;ein avaient vcu des pensions versespar ce même 3hristian, 4usqu5au 4our o, ' la suite d5une

spculation malheureuse, il se trouva ruin et dcida de partirpour l5ngleterre dans l5espoir d5y refaire sa vie. H son arrive' aris, 8ules )auer;ein fut accueilli par son fr$re 3harles, dequatre ans son aZn. ussi dou que lui, tr$s ouvert et tr$sadroit, il avait fait l5Ecole navale et tait devenu officier demarine. Voici le souvenir qu5a gard 8ules )auer;ein de ce fr$repour lequel il semble avoir eu beaucoup d5affection et qui letirera plus d5une fois de passes difficiles : L 5une grandestature, large et puissant, dou d5un insatiable go^t de vivre, iltait dans ses actions comme dans ses amours, le dynamisme faithomme. %...& e plein-pied avec les grands comme avec les petits,il possdait une rare audace et rien ne lui rsistait. M%2+&

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35est dans les classes prparatoires ' l5Ecole normalesuprieure que 8ules )auer;ein fit la connaissance du philosophe]enri Dergson, un L petit homme maigre, au visage aigu, qui faitdes gestes tranges en parlant M et dont il gardera toute sa viele souvenir. L 8usqu5ici, entre les pasteurs et les professeurs de

lyce, 4e n5ai gu$re entendu sur les probl$mes spirituels que deshommes qui semblaient nous apporter un stoc de dogmes tout faits,qu5il fallait absorber et, si possible, digrer. ci c5est unpo$te, un sage, qui puise, devant nous, au sources mêmes de laense. M%70&

]enri Dergson %*?A+-*+<*&, fils de 4uifs irlandais, taitl5auteur d5une th$se remarque sur les 7onnées immédiates de laconscience. )a philosophie devait fortement influencer la pensede toute une gnration de ranKais. l passe pour le L philosophede l5intuition M, re4etant les syst$mes de pense scientifiques etfaisant procder la connaissance de l5intuition immdiate.%7*& 8ules)auer;ein, qui n5avait que di-sept ans, fut tr$s impressionn parl5homme et par le philosophe. L 35tait un po$te, un sage Mcrit-il encore vers la fin de sa vie.

@algr l5enthousiasme des dbuts, le L dmon de la paresse Mreprend rapidement possession de 8ules )auer;ein, comme il l5critdans son autobiographie. l choue au concours d5entre ' l5Ecolenormale, ' cause notamment de l5histoire, ce qui a de quoi tonnerquand on sait avec quelle aisance il devait se mouvoir quelques

annes plus tard dans les ddales de l5histoire mondiale. lrussit tout de même ' passer sa licence $s lettres avec mentiontrès bien.

u dbut de l5anne *?+?, 3hristian hilippe )auer;eins5teint ' l5Qge de soiante-sept ans, quatre annes seulementapr$s son pouse. 35est, ' n5en pas douter, ' la suite de ce dc$sque la famille )auer;ein rompt les liens avec @arseille etqu5lice, (aure et (ydie re4oignent leurs fr$res ' aris. F l esttonnant de constater avec quelle rapidit la famille a quitt@arseille, une ville dans laquelle leur p$re s5tait install

quelques dcennies auparavant, apr$s qu5il eut quitt lui-même le]anovre. Ine fois installs ' aris, lice et 8ules )auer;einrest$rent en contact avec certains de leurs amis marseillais,comme par eemple les enfants du ngociant suisse uguste Cobert,des protestants comme eu, dont la fille aZne, 1mma Cobert%*?6<-*+A6&%72&, avait frquent la même cole qu5lice, d5un an sacadette. Ine amiti solide semble avoir uni ces deu femmes quiont peut-être dcouvert ensemble la thosophie. 1mma Cobert, quipousa par la suite ' @arseille un )uisse nomm =ta", fit laconnaissance de l5anthroposophie et de Cudolf )teiner au traversd5lice )auer;ein qui la prsenta même ' ce dernier.

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_ _ _

lice )auer;ein avait trente-trois ans lorsqu5elle s5estinstalle ' aris. 1lle avait pass trente-trois annes dansl5aust$re milieu protestant du foyer parental o sa m$re l5avaitinitie au myst$res de la comptabilit domestique, o elle avait

connu la pauvret et la mis$re, mais aussi les soucis et lesresponsabilits inhrents ' toute grande famille. @ais quand onconnaZt mieu lice )auer;ein, on se rend rapidement compte queces tQches mnag$res n5ont pu satisfaire ' elles seules son grandbesoin d5agir. H n5en pas douter, elle avait des activits endehors de la maison, elle organisait des groupes de travail ous5occupait d5Yuvres de bienfaisance. eut-être même a-t-elleentrepris des tudes ' la facult de mdecine ou de pharmacie de@arseille, si tant est qu5elle en ait eu les moyens financiers. 1noutre, on sait bien que les femmes qui, au dbut du si$cle,poursuivaient des tudes ou eerKaient une profession taientl5eception. l paraZt ' peu pr$s tabli, cependant, d5apr$s ceque l5on sait de sa vie, qu5elle a eu l5intention d5entreprendreune formation en lien avec la mdecine.

Wuelques mois seulement apr$s son arrive ' aris, on laretrouve ' la tête de la 3linique des Datignolles%77&. 1lle accdaitenfin ' l5indpendance financi$re. (a 3linique des Datignollestait l5une des vingt dpendances que comptait ' aris la 3liniqueCaspail, du nom du cl$bre chimiste, biologiste et homme politiquedu [[e si$cle ranKois-Vincent Caspail %*>+<-*?>?&. 3et

tablissement mdical dont on trouve la trace ' aris entre *?+Aet *+06%7A& est la cration du petit-fils de ce dernier, ranKoisCaspail %*?A+-*+2>&. (es soins qu5on y recevait taient publics etgratuits, conformment ' une tradition tablie depuis ranKois-Vincent Caspail. F l n5est pas tonnant de retrouver lice)auer;ein ' la tête de l5une des dpendances de cette clinique oelle a pu mettre ' profit les leKons de misricorde dispenses parsa m$re, dans un contete non protestant cette fois, loin del5atmosph$re religieuse dans laquelle elle avait vcu 4usqu5alors.

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H

Jules Sauerweindevient 'ournaliste

8ules )auer;ein se rappellera toute sa vie des difficultsqu5il rencontra dans sa 4eunesse pour se faire une place dans lavie. ourtant, même si ces annes lui parurent ' l5poque vides desens, c5est durant cette priode qu5il posa les bases de sondestin futur, un destin qui devait le 4eter dans les turbulencesde l5histoire du [[e si$cle.

u dbut de l5anne *+0<, une fois ses tudes termines,8ules )auer;ein se rendit ' Vienne o son fr$re 3harles lui avaitdnich un emploi ' la Oiener (nderban. (es cinq annes qu5ildevait finalement passer dans le pays de ses ancêtres %on serappelle que les )auer;ein sont originaires du )al"ammergut&comptent parmi les plus marquantes de sa vie. 35est en effet

durant ce s4our en utriche qu5clat$rent pour la premi$re foisau grand 4our ses facults surprenantes, des facults qui devaientlui ouvrir les portes des chQteau et des palais prsidentiels dumonde entier. F l est intressant d5observer de quelle mani$re8ules )auer;ein fit sauter le carcan trop troit de sa vied5employ de banque. In beau 4our, il est convi par l5lliancefranKaise ' donner une confrence sur la musique franKaisecontemporaine: 3hausson, uparc et ebussy. Ine 4eune fille deVienne chante des lieder, et il interrompt sa confrence pourl5accompagner au piano. l se taille un franc succ$s. Jr, comme unclin d5Yil du destin, l5ambassadeur franKais ' Vienne, le marquis

de Ceverseau, est prsent parmi le public, entre autresclbrits de la ville. ]uit 4ours plus tard, il l5invite 'l5ambassade, et ' partir de ce 4our, )auer;ein se renditrguli$rement dans ce bQtiment pour informer Ceverseau, qui neconnaissait pas l5allemand, du contenu des 4ournau viennois.

3et pisode nous claire sur un certain nombre de points. FBout d5abord, on se rend compte que c5est la musique qui lui aouvert les portes de ce monde diplomatique dont les connaissanceslui furent plus tard si prcieuses dans son mtier de 4ournaliste.1nsuite, il a d^ son succ$s ' sa maZtrise de la langue allemande,qu5il apprit ' Vienne avec une rapidit tonnante, et qui le

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destinait ' devenir un intermdiaire entre les cultures franKaiseet allemande. 1nfin et surtout, se manifeste ici pour la premi$refois un talent qui devait le L porter M toute sa vie, ' savoir lacapacit ' s5intresser au autres, ' plaire, et ' nouer desrelations.

L 8e deviens vite l5ami de tout le monde M%76&, se souvient8ules )auer;ein lorsqu5il voque ses dbuts comme correspondantd5ambassade. l gardera cette facult toute sa vie, la portantmême 4usqu5' un haut degr de perfection. 1lle devait le prmunircontre ce dfaut qui consiste ' n5interprter la politique etl5histoire qu5au travers de partis et d5institutions impersonnels.Bou4ours attentif ' la personnalit de ceu qui agissent, cettepersonnalit qui conf$re ' un acte son caract$re unique, il a sudcouvrir et utiliser au mieu ce champ de libert. 3ar ce n5estpas la fonction ou le titre de la personne qu5il rencontrait, f^t-elle de sang royal, qui intressaient 8ules )auer;ein, mais biensa personnalit.

(es circonstances dans lesquelles il a donn sa confrence 'l5lliance franKaise, alors qu5il n5avait que vingt-trois ans, etles consquences qu5elle a eues, mettent en relief certaines desqualits qui feront de lui l5un des hommes les plus connus de sagnration, pour reprendre l5epression de ierre (a"areff. )acarri$re 4ournalistique brillante s5y trouvait en quelque sorteannonce. 1t c5est durant ces annes viennoises qu5il se fait sespremi$res relations dans ce L grand monde europen M qui, selon

ses propres termes, constitue encore ' l5poque une L puissantenternationale. l est compos, dans chaque capitale, des famillesroyales, d5une partie des diplomates, d5une fraction de lanoblesse et de quelques outsiders, crivains, artistes ou hommesdu monde professionnels. M%7>&

_ _ _

@ais ce n5est pas seulement le L monde des grands M qui s5estouvert ' lui ' Vienne. =rQce ' ses relations avec riedrich1cstein, l5un des plus cl$bres reprsentants de la boh$me

viennoise de l5poque, il frquenta des musiciens, des po$tes, desartistes et des occultistes. @ais surtout, il fit la connaissance,et nous reviendrons sur ce point dans le prochain chapitre, d5unhomme qui marquera fortement son esprit, 45ai cit Cudolf )teiner.

_ _ _

H la suite d5un remaniement ministriel, l5ambassadeur derance en utriche est remplac et 8ules )auer;ein perd sa place.)a vie ' Vienne redevient L bien triste M et il dcide donc deregagner aris en fvrier *+0?. l y est accueilli par ses fr$reset sYurs. Ine anne, cependant, devait encore s5couler avant

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qu5il n5acc$de au poste de rdacteur de la section trang$re duquotidien (e @atin.

@ême avec le recul de toute une vie, il ressentait ces annescomme des annes inutiles. ans les mmoires qu5il rdigea vers lafin de sa vie, on peut ressentir la duret surprenante avec

laquelle il se 4ugeait par moments : L 1ntre *?+> et *+0+, 4e neparviens pas ' trouver ma voie. l faudra dou"e annes pour que 4eprenne conscience que 4e ne suis pas, malgr mes erreurs, unincapable. M%7?& F ssurment, 8ules )auer;ein portait un regardsv$re sur lui-même. ans les premi$res lettres qu5il crivit 'Cudolf )teiner%7+&, on se rend compte ' quel point il a souffert deses erreurs, de ses L dbordements M, de son amour pour lesplaisirs de toutes sortes. F l fut un 4eune homme dchir etinstable. L ]las deu Qmes cohabitent en mon sein M, aurait-il pu s5crier avec le aust de =Ythe R car sous le vernis dumondain spirituel et charmeur on sent poindre parfois ledsespoir. ans ces lettres ' Cudolf )teiner que nous venonsd5voquer, il parle d5une L duret terrible du arma M qui leconfronterait sans cesse ' des ennemis puissants, etrieurs etintrieurs. l est surprenant de constater avec quel insistance ilsollicite l5indulgence de ce dernier pour des L dettes M dont ilne prcise pas la nature.

)i nous ignorons quels ont pu être ces ennemisL etrieurs M, on peut imaginer que les conflits intrieurs quidchiraient 8ules )auer;ein n5taient pas sans rapport avec sa

quête des plaisirs, en contradiction flagrante avec son ducationprotestante. Jn sait bien, en effet, que ce qui a t vcu durantl5enfance est enfoui profondment dans l5inconscient, et qu5unevie enti$re ne suffit pas tou4ours ' s5en librer. 1n ce sens, onpeut considrer qu5en adoptant ce style de vie si contraire ' sonducation, 8ules )auer;ein voulait rompre avec des schmas decomportement hrits de l5enfance, ce qui n5allait pas sans luiposer rguli$rement de douloureu cas de conscience.

ans le train qui le ram$ne de Vienne ' aris en fvrier*+0?, il fait le bilan de ses annes viennoises : L pr$s m5être

durement condamn et consciencieusement repenti, il arriva, commeapr$s chacun de ces r$glements de compte avec moi-même, que 4erebondis avec une lasticit que 45ai conserve toute ma vie. 8eme dis : `3e n5est pas vrai. 85ai vcu, donc appris T %...& l estgrand temps de me souvenir d5une formule lapidaire que m5a apprise' Vienne Cudolf )teiner, fondateur de l5nthroposophie : ùs derVergangenheit lernen. ie =egen;art erleben. ie Suunftaufbauen.5 M%<0&

Jn se rend compte, lorsqu5on connaZt mieu 8ules )auer;ein,cet homme amoureu de la vie et qui, malgr une mmoirephnomnale, a tou4ours su percevoir les choses avec un Yil neuf,

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' quel point cette formule de Cudolf )teiner semble taille pourlui. 1t l5on peut penser que cette ehortation ' se lancer dans letorrent de la vie lui a permis de surmonter l5tat dpressif quitait le sien ' l5poque. F Wuelques annes auparavant, il avaitrdig son premier article pour un grand 4ournal parisien, unarticle auquel il ne pensait pas sans prouver quelque fiert et

qui, trangement, faisait le lien entre son pass de mlomaneenthousiaste et de pianiste virtuose, et son avenir de 4ournalistenon moins virtuose, fin connaisseur de la politique europenne.3et article tait consacr ' la premi$re reprsentation ' aris del5opra de Cichard Oagner Bristan et Pseult.

Ine fois de plus, la mani$re dont il fit ses premiers pasdans le 4ournalisme est tout ' fait caractristique de 8ules)auer;ein. F (e directeur du igaro, =aston 3almette %*?A?-*+*<&,qu5il connaissait personnellement, l5avait pri d5L crire quelquechose d5original M sur Cichard Oagner. L 8e me rendis donc che"Emile Jllivier, le ministre de Napolon , que 45interrogeai surCichard Oagner M, raconte 8ules )auer;ein quelque vingt ans plustard. F )elon toute vraisemblance, ce n5est pas parce qu5ilflairait en lui le futur 4ournaliste que 3almette s5tait adress' 8ules )auer;ein. Jn peut plutXt supposer qu5il connaissait sapassion pour Cichard Oagner : L H l5poque 4e m5intressaisuniquement ' la musique M, confia-t-il ' un coll$gue 4ournalisteen *+26%<*&, et il ressort clairement de ses mmoires que lamusique, en particulier la musique de Oagner, a 4ou un rXleimportant, surtout lorsqu5il tait 4eune, dans ses contacts avec

les autres. F 1t l5on peut admirer l5aplomb avec lequel le 4eune)auer;ein, Qg d5' peine vingt-cinq ans, interrogea le vieil EmileJllivier %*?2A-*+*7&, cet homme politique de quatre-vingts ansqui, par son mariage avec la fille aZne de ran" (is"t, taitdevenu le beau-fr$re de 3osima, derni$re femme de Cichard Oagner.

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8ules )auer;ein

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1n arrivant ' aris en fvrier *+0?, 8ules )auer;ein est 'nouveau aid par son fr$re 3harles. F 3e dernier, Qg alors detrente-deu ans, s5tait distingu entre temps en 3hine dans laguerre des Doers %*+00& en tant qu5officier de marine, ce qui luiavait valu d5être nomm chevalier de la (gion d5honneur. l

devint ensuite aide de camp du ministre de la @arine, avantd5entrer peu apr$s au service du prince lbert er de @onaco. ucontact de cet ocanographe enthousiaste, il put nouer certainesrelations utiles, notamment avec le roi du ortugal, et surtoutavec l5empereur allemand =uillaume .

@algr leurs origines modestes, les deu fr$res possdaienten commun le talent de se faire des relations dans les milieuaristocratiques et les cercles de pouvoir. F @ais tout d5abord,ils se consacr$rent ' la politique. 3harles )auer;ein avait fondune confdration syndicale de petits commerKants %de concert avecun syndicat agricole&, pour laquelle il avait labor un programmepolitique cens prendre en compte les intrêts particuliers decette catgorie sociale. @ais, malgr certains succ$s, les deufr$res ne tard$rent pas ' se lasser du combat politique. L (e4ournalisme, voil' ce dont nous rêvons M, se souvient 8ules)auer;ein%<2&, et la vitesse avec laquelle ce rêve va se raliser 'de quoi surprendre. u dbut de l5anne *+0+, 3harles )auer;einest nomm directeur des informations du =atin, l5un des quatregrands 4ournau parisiens de l5poque. )i mois plus tard, il yfait engager son fr$re comme rdacteur au service de l5tranger.

8ules )auer;ein avait enfin trouv sa vocation, le sens de savie. L Boutes mes incertitudes disparaissent. 8e suis 4ournaliste,eclusivement 4ournaliste. e ce mtier, que 45aime d5un amoursoudain et irrsistible, 4e ne sortirai 4amais. 35est le seul que4e puisse faire, parce qu5il demande plus d5intuition que dedocumentation, plus d5audace que de patience. M%<7& F 1t en effet,plus qu5aucun autre c5est ' la mani$re d5un artiste que 8ules)auer;ein a eerc son mtier de 4ournaliste et de reporter,c5est-'-dire avec dvouement et crativit, professionnalisme etesprit d5invention, plein d5lan, d5intuition et d5amour pour ce

qu5il faisait.

1n *+0+, 8ules )auer;ein avait vingt-neuf ans R il tait audbut de sa cinqui$me septaine et se trouvait donc ' un seuilqui,dans les conditions actuelles de dveloppement de l5humanit,dbouche souvent sur une crise.%<<& our lui, cette anne tait lapremi$re sur le chemin qui devait le conduire ' devenir un 4our unL grand 4ournaliste M. F )on fr$re, avec lequel il tait si li,devait connaZtre un sort tout contraire. 3ar alors que 8ulesentamait une brillante et longue carri$re de 4ournaliste, 3harlesfut emport, en octobre *+*7, soit quelques annes seulement apr$squ5il fut entr au =atin, par une maladie tropicale contracte

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durant la guerre des Doers. )a vie avait t aussi brillante quebr$ve. F es liens profonds entre les deu fr$res paraissentvidents quand on consid$re la mani$re dont 3harles )auer;ein amontr la voie ' son fr$re.

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D#,BIEM# $AR.I#

&’anthroposophie en France&es premiers /ermes

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2

Mai ()*+ ,udolf Steiner $ &aris

lice )auer;ein a adhr ' la )ocit thosophique le *?avril *+07, suivie, en dcembre *+0<, par sa sYur (aure, laquellerestera toute sa vie un membre actif%<A&. Nous ignorons ' quelle

date 8ules )auer;ein a adhr ' cette socit, mais si, durant cesannes, il n5en tait pas encore officiellement membre, noussavons, d5apr$s son propre tmoignage, qu5il tait proche desides thosophiques depuis de nombreuses annes. Wuoi qu5il ensoit, ni lice ni 8ules )auer;ein n5taient prsents lorsqu5en mai*+06, Cudolf )teiner effectua son premier s4our un peu prolong 'aris. Bous deu se trouvaient alors en dehors de la capitalefranKaise : lice habitait (ondres, che" son fr$re 3hristian, sonaZn de deu ans, employ comme attach de presse ' l5ambassade derance, et 8ules tait ' Vienne. @algr cela, il nous faut nousarrêter un instant sur ce premier s4our de )teiner ' aris. 35est

en effet durant ces quelques semaines que furent poses les basesde ses relations avec la rance, relations qui n5all$rent pastou4ours sans conflits.

_ _ _

Jn sait que l5anthroposophie s5est fait connaZtre en lienavec la )ocit thosophique. Jr, ce L dtour M par la thosophiefut la source, en rance galement, de certaines difficultsspcifiques. Dien que la thosophie, ne dans les pays anglo-saons, ait trouv ' aris un terreau particuli$rement favorable 'son epansion, elle resta tout d5abord confine ' des cerclestroits%<6&. 1lle ne commenKa ' se dvelopper rellement que lorsqueles conflits qui avaient divis les rares thosophes des dbuts sefurent quelque peu aplanis, grQce notamment ' la fondation de labranche Eermès, concurrente de la branche Lotus. 3e n5est qu5enseptembre *?++ qu5eut lieu la fondation officielle de la sectionfranKaise de la )ocit thosophique%<>&.

3elle-ci comptait dans ses rangs de nombreu Cusses, de cesCusses issus de la noblesse et de la grande bourgeoisie qui,

considrant traditionnellement la capitale franKaise comme la

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ville occidentale par ecellence, taient nombreu ' s5yinstaller, en particulier depuis la guerre russo-4aponaise de*+0<-*+0A. 3omme il n5avait pas t possible de fonder une )ocitthosophique dans la Cussie tsariste%<?&, la )ection franKaise fitun temps office de tête de pont, offrant les conditionsmatrielles et spirituelles ncessaires ' la diffusion de la

thosophie 4usqu5au confins orientau de l51urope. (e fait que cesoit ' la rance qu5il revint d5assumer ce rXle de parrain est 'mettre en parall$le avec les liens culturels qu5entretenaient lesdeu pays depuis plusieurs si$cles, mais aussi et surtout avec lesliens spirituels unissant les peuples franKais et russe dont aparl Cudolf )teiner%<+&. insi ce n5est certainement pas un hasardsi l5admission de )teiner dans les cercles thosophiques parisiensa t rendue possible par un groupe de Cusses qui, ' l5origine,l5avaient invit dans un domaine proche de @oscou, ' 9alouga tr$seactement, mais avaient finalement prfr organiser la rencontre' aris pour des raisons politiques%A0&. 1t c5est pendant ce cyclede confrences organis par des Cusses que )teiner fit laconnaissance d5une partie de ceu qui allaient constituer plustard le noyau de ses disciples en rance.

L Cudolf )teiner se rendait, semble-t-il, tr$s volontiers enrance, se souvient ]erbert ]ahn. (5atmosph$re vibrante etcosmopolite de aris a depuis tou4ours attir dans cette ville despersonnalits intressantes issues des hori"ons culturels les plusdivers%A*&. M 1t il est vrai que des personnages aussi minents quel5crivain russe imitri )ergueevitch @ereovsi %*?66-*+<*&,

connu pour sa trilogie Le 3hrist et l’Antéchrist, ou que le po$teet prcurseur du symbolisme russe Nicola @aimovitch @insi%*?AA-*+7>& assist$rent au cl$bre cycle de confrences parisiende *+06. Jn ne comptait pas d5ailleurs que des Cusses dansl5assistance, une assistance qui devenait chaque 4our plusnombreuse, mais aussi des ]ollandais, des mricains et desnglais.

1ntre le 2A mai et le *< 4uin *+06, Cudolf )teiner donna uncycle de di-huit confrences qui reprsenta pour lui-même ledbut d5une nouvelle tape dans la gen$se de l5anthroposophie. eu

avant sa mort, il crivit dans son Autobioraphie%AA& que les annesqui prcd$rent son s4our parisien correspondaient pour lui L 'un processus d5volution arriv ' son terme M, et qu5il auraitdonn ' aris L ce qui, des principales connaissances spirituellesrelatives ' l5entit humaine, avait m^ri en lui M : L (esentiment que les connaissances sont àrrives ' maturit5 estessentiel dans l5investigation spirituelle. M l tait notammentparvenu ' comprendre que le corps thrique de l5homme taitfminin, et celui de la femme masculin, dcouverte qui fitL partie de ses epriences intrieures les plusbouleversantes. M L (5anthroposophie avait de la sorte apport desclaircissements sur un probl$me de l5eistence qui, ' cette

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poque, tait frquemment dbattu %...& insi, les notions demasculin et de fminin touchent-elles au myst$res de l5univers. M

)chur a dcrit l5tonnement qui saisit les membres de la)ocit thosophique franKaise lorsqu5ils entendirent Cudolf)teiner pour la premi$re fois : L ls eurent l5impression que la

thosophie venait soudain de s5enrichir d5un aspect nouveau, unpeu plus difficile certes, mais X combien plus clair%A7&. M Cudolf)teiner trouva cependant sur son chemin les Dlech, ces L gardienstêtus du dogme thosophique%A<& M qui, d$s les premiers instants,flair$rent en lui un concurrent des plus srieu.

u congr$s annuel des sections europennes de la )ocitthosophique, pour les besoins duquel il avait t contraintd5interrompre son cycle de confrences trois 4ours durant %du 7 auA 4uin&, il donna une confrence intitule Chéosophie en Allemaneil ( a cent ans%AA&, qu5il fit prcder de l5aperKu le plus complet,pour l5poque, de ce qu5tait l5anthroposophie %laquelles5appelait encore thosophie&. 35est ' cette occasion qu5ildveloppa les bases philosophiques de la science spirituelle qu5ilbaptisa plus tard anthroposophie, tablissant un parall$le entreces bases F notamment le gYthanisme, ichte, Novalis et Broler Fet l5esprit du peuple allemand. ar l' même, il faisait entrer sesides en collision avec celles des Dlech, ces fervents dfenseursde la thosophie en rance, lesquels taient loin de voir d5un bonYil cette 8 nouvelle invasion allemande 9B, comme devait lerapporter @arie )teiner%A6&. 5une certaine mani$re, on peut dire

que si les Dlech ne cess$rent 4amais d5eercer une grandeinfluence sur les thosophes franKais, c5est parce qu5ils avaientrussi ' faire passer leur mfiance envers l5anthroposophie pourdu patriotisme anti-allemand.

3harles et ime Dlech devaient continuer ' 4ouer, dans lesannes qui suivirent, un rXle dcisif, non seulement au sein de la)ection franKaise, mais galement au sein de la )ocitthosophique elle-même. 1t c5est de ce s4our de Cudolf )teiner 'aris, en mai *+06, que datent les premi$res attaques menes ensous-main contre lui ' l5intrieur de la )ocit thosophique,

attaques qui devaient finalement conduire ' son eclusion sept ansplus tard%A>&.

_ _ _

_ 1n franKais dans le tete, ndt

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Cudolf )teiner en *+20

50



armi les personnes qui firent la connaissance de Cudolf)teiner durant l5anne *+06, se trouvait Edouard )chur. l necessa 4amais, et ce 4usque peu avant sa mort, d5voquer cetterencontre. insi, il crivit en *+2?%A?& : L 8e n5oublierai 4amaisl5etraordinaire impression que me fit cet homme lorsqu5il entradans ma chambre. 1n apercevant ce visage maci, mais d5une

srnit puissante, ces yeu noirs et mystrieu d5o 4aillissaitune lumi$re merveilleuse partant de profondeurs insondables, 45euspour la premi$re fois de ma vie la conviction de me trouver enface d5un de ces voyants sublimes qui ont une perception directede l5au-del' %...& 35tait de l5inattendu en même temps que dudéj# vu. vant même qu5il e^t ouvert la bouche, la voi intrieureme disait : F Voil' un vrai maZtre et qui 4ouera un rXle capitaldans ta vie. M

urant ce premier s4our prolong de Cudolf )teiner ' aris,Edouard )chur fut la personne avec laquelle il eut le plus decontacts. l fut un auditeur enthousiaste des di-huit confrences%L on passerait l5tlantique pour y assister%A+& M&, qu5il traduisitpour l5assistance francophone %il s5agit, ' notre connaissance, del5unique fois o il traduisit des confrences de Cudolf )teiner,toutes les autres ayant t traduites par 8ules )auer;ein&.(5impression que fit sur lui l5anthroposophie fut d5ailleurs siprofonde qu5il tait capable de restituer mot pour mot le contenude chaque confrence. Di"arrement, ' la suite d5une L conversioninvolontaire et automatique M d5Edouard )chur, c5est en languefranKaise que parut ce tete, bien qu5il ait t prononc en

allemand%60&

.

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1

Les chemins vers udolf Steiner

8 J’ai connu presque tous les monarques de la terre,presque tous les premiers ministres et presque tousles maréchau!. =ais personne ne fit sur moi uneimpression aussi durable que le philosophe etoccultiste autrichien 2udolf Steiner. 3’est l’hommele plus intéressant que j’aie rencontré de toute mavie. 9

8ules )auer;ein,

%1trait d5une intervie; qu5il donna au 5euer Giener Journal le 2A-<-*+26.&

H l5instar d5Edouard )chur, un grand nombre de ceu quifurent proches de Cudolf )teiner eurent la sensation de vivrecomme des L retrouvailles M avec lui lorsqu5ils le virent pour lapremi$re fois. (a grande intensit et le caract$re d5absoluencessit de ce type d5epriences a d5ailleurs de quoi noussurprendre. Voici, par eemple, ce que ressentit ta Oegman apr$squ5elle eut chang les premiers mots avec lui : L Cudolf )teinerfut mon maZtre, il est mon maZtre, et il restera mon maZtre%6*&. M@argarita Volochine, . N. unlop et d5autres ont galement relatcette tonnante L premi$re fois M. 35est surtout le regardpntrant de ses yeu sombres et enfoncs, ce regard par lequel onse sentait L reconnu M et compris, ainsi que l5incroyableverticalit de son maintien, verticalit qu5on ne pouvaitqu5attribuer ' l5action de forces spirituelles%62&, qui faisaientque les personnes sensibles et veilles reconnaissaientimmdiatement en lui l5initi et le L maZtre M.

35est ainsi qu5il faut se reprsenter aussi les premi$resrencontres entre les )auer;ein et Cudolf )teiner, même si les

tmoignages crits dont nous disposons sont, une fois encore, tr$s

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fragmentaires. l est permis cependant, lorsqu5on consid$re lanature des liens qui les unirent ' lui, de deviner ce que lesdocuments ne disent pas. insi, la mani$re dont 8ules )auer;ein seplongea dans le combat anthroposophique montre bien l5importancequ5avait pour lui, Cudolf )teiner. pr$s la mort de ce dernier, ilse dsengagea presque enti$rement de ce combat, et la mort de sa

sYur vint encore accentuer ce processus. ar contre, il restafid$le toute sa vie ' la personne de Cudolf )teiner, ' proposduquel il s5est eprim ' plusieurs reprises dans divers 4ournauet maga"ines europens, même si, par la suite, son comportementpourrait parfois permettre d5en douter%67&.

lice )auer;ein, pour sa part, se lia de mani$re plus troiteque son fr$re avec les formes prises par la )ocitanthroposophique. H premi$re vue, elle semble moins eclusivementfie sur Cudolf )teiner. )on engagement au sein des groupesfranKais et anglais la mit en contact avec les personnes les plusdiverses. @ais ' y regarder de plus pr$s, on se rend comptequ5elle n5avait en fait rellement confiance qu5en Cudolf )teiner.3omme nous le verrons par la suite, elle s5est tou4ours inspiredes indications que lui avait donnes Cudolf )teiner, s5enprvalant pour lgitimer ses actes au moment o certains ne lacomprenaient plus.

_ _ _

u dbut du si$cle, Vienne, cette ville o 8ules )auer;ein

fit ses premiers pas importants dans la vie, tait un pXleculturel o se retrouvaient des compositeurs, des hommes delettre, des mlomanes et des philosophes, mais aussi o desmouvements spirituels attiraient ' eu les personnes en quête deformes de vie et de pense diffrentes. e nature etrêmementsociable, 8ules )auer;ein ne tarda pas ' lier connaissance avecles personnes les plus diverses. @ais il considra tout d5abordavec un certain L scepticisme M les thosophes et les L voyants etguides spirituels M de tout acabit qu5il eut l5occasion derencontrer : L 85avais eu des motifs de concevoir quelques doutes,non point sur l5eistence des mondes invisibles, mais sur la

valeur morale et intellectuelle de ceu qui font mtier d5enparler%6<&. M ourtant, si ces rencontres ne lui apport$rent pas cequ5il recherchait, elles le men$rent tout de même plus loin.insi, il fit la connaissance d5un certain nombre de disciples dufranc-maKon chrtien 9erning, fondateur ' )tuttgart, au dbut du[[e si$cle, d5un institut de formation spirituelle, parmi lesquelsse trouvait une L vieille connaissance M de )teiner, riedrich:cFstein.

riedrich 1cstein %*?6*-*+7+&, fils d5un directeur d5usineet protecteur des artistes viennois en mal d5argent, passait pourun touche-'-tout de gnie. 3e grand voyageur tait aussi ' l5aise

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dans les sciences qu5en philosophie ou dans les arts, et il aimaitla musique par dessus tout. 8ules )auer;ein se rappelle de luicomme d5un homme d5une L intelligence universelle M qui lui donnade prcieuses clarts sur la vie intrieure, notamment sur lesliens entre le corps thrique et la pense%66&. Bout ce que Viennecomptait d5artistes, de musiciens et de scientifiques de renom se

runissait autour de la table qu5occupait 1cstein depuis le matin4usqu5au soir au 3af mprial. 1n *??>, alors qu5il n5avait quevingt-cinq ans, Dlavatsy, qui avait cru reconnaZtre en lui unL initi M, le nomma responsable de la branche viennoise de la)ocit thosophique%66&. @ais ' l5poque o 8ules )auer;ein fit saconnaissance, il s5tait loign depuis longtemps de lathosophie, invoquant, d5apr$s Cudolf )teiner, une vieilletradition de l5sotrisme selon laquelle il ne faut pas L rpandrela connaissance sotrique comme on rpand la connaissanceordinaire%6>&. M

Jn ne dira 4amais asse" l5importance d51cstein dans la viedu 4eune )teiner %prcisons que tous deu avaient le même Qge&.L l y a dans ma vie deu vnements que 4e consid$re comme lesplus importants de mon eistence. ls sont si importants que 4e neserais pas le même homme s5ils ne s5taient pas produits M, avaitcrit )teiner ' son ancien ami ' la fin du mois de novembre*?+0%6?&. L 8e ne puis parler du premier R quant au second, ils5agit du fait que 4e vous aie rencontr. M F L (5homme qu5il vousfaut connaZtre, c5est Cudolf )teiner, aurait dit riedrich1cstein ' )auer;ein. 35est mon ami intime. 8e l5ai connu ici

quand il tait prcepteur dans une famille. 35est plus et mieuqu5un thosophe. 8e crois qu5il a travaill sur lui-même avec desrsultats asse" tonnants%6+&. M 3ertains indices%>0& laissentd5ailleurs supposer que la premi$re rencontre entre )auer;ein et)teiner a t arrange par 1cstein en personne. l avait, eneffet, assist ' l5une des confrences viennoises de Cudolf)teiner, et il se pourrait bien qu5il ait prsent personnellement)auer;ein ' )teiner.

lice )auer;ein a dcrit, en *+2?, cette premi$re rencontreentre son fr$re et Cudolf )teiner : L 35tait ' Vienne, il y a

pr$s de vingt-cinq ans, un soir, ' la porte d5une salle deconfrences, un tout 4eune homme abordait Cudolf )teiner et luidemandait la permission d5entrer avec lui et de l5entendre parler.3e fut le dbut d5une profonde et respectueuse amiti%>*&. M Jntait en fvrier *+0>, le 22 tr$s eactement. )teiner donnait 'Vienne une confrence sur l5sotrisme chrtien et rosicrucien etle =raal dans le cadre d5une tourne de confrences ' traversl5utriche-]ongrie. 1t ce soir-l', le 4eune )auer;ein F peut-êtretait-il accompagn d51cstein F retint le confrencier ' la portede la salle pour le prier de bien vouloir le laisser entrer, laconfrence tant rserve au membres de la )ocit thosophiquedont il ne faisait pas encore partie ' l5poque. 1t ce ' quoi il

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eut alors l5occasion d5assister resta ' 4amais grav dans sammoire.

Bout d5abord, il prouva un L certain sentiment d5angoisse M,conscient du fait que )teiner L ne prparait 4amais une confrencedans le sens ordinaire du mot prparation%>2& M, mais puisait

directement au sources du spirituel. 3e fut une eprienceetraordinaire pour un homme aussi dou artistiquement que 8ules)auer;ein de percevoir le Verbe vivant de la bouche même de)teiner : L )a parole rythme, sonore, avec des rsonancesd5incantations, avait une sorte de vertu mystique qui faisaitsurgir vers lui des profondeurs de sa conscience les visions qu5ildpeignait ensuite avec une incroyable vigueur et avec descouleurs inconnues avant lui. l était au point de croisement o<l’artiste et le penseur se rejoinent, dans la connaissance del’au0del#)@4+. M 35est ainsi que )auer;ein rsumait cet vnementqui l5impressionna profondment et de mani$re durable, ' unepoque o la musique tait son unique passion. l dcouvrit enCudolf )teiner L tout un monde inconnu et formidable, s5tendant 'l5infini, comme un dcor qui prolonge la sc$ne o volue unpersonnage, mais un dcor qui serait de la ralit%><&. M

Wuelques annes plus tard, 8ules )auer;ein devait commencersa carri$re de 4ournaliste, une carri$re qui allait le pro4etersur le devant de la sc$ne, faisant de lui ' la fois un tmoin etun acteur de l5histoire du [[e si$cle. (e fait d5avoir rencontrCudolf )teiner et l5anthroposophie lui a permis de trouver le

chemin de l5initiation intrieure, si utile lorsqu5on pouse lacarri$re de 4ournaliste. ourtant, au yeu de 8ules )auer;ein sesrapports avec Cudolf )teiner n5taient pas seulement des rapportsd5l$ve ' maZtre. l a parl plusieurs fois des liens de L sinc$reamiti M qui l5unissaient ' Cudolf )teiner, et en vertu desquelsil se faisait un devoir de lui apporter son aide chaque fois qu5ille pouvait, en faisant 4ouer au besoin ses nombreuses relations.@ais en tant qu5L l$ve M, il avait besoin de son L maZtre M,particuli$rement sur le chemin d5un dveloppement intrieur et Lmoral M qui, selon ses propres termes, doit L obligatoirementprcder tout travail occulte%>A& M. L l est etrêmement difficile

de lutter contre le puissant courant de la culture actuelle, et defaire des progr$s sotriques lorsqu5on volue dans le milieu4ournalistique parisien. 35est pourquoi 45ai besoin de vosconseils et de votre aide M, crit-il dans une lettre ' Cudolf)teiner%>6&. lus que quiconque, 8ules )auer;ein fut confront ' ladifficult de concilier une vie particuli$rement active et toutenti$re consacre ' l5actualit la plus immdiate avec un travailspirituel. 1n ce sens, on peut le considrer aussi comme un l$vede 3hristian Cose-3roi, auquel on doit d5avoir rendu possible untravail spirituel dans les conditions de vie actuelles.

_ _ _

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(5une des difficults auquelles on se heurte lorsqu5on critla biographie d5lice )auer;ein est le fait qu5elle n5a 4amaislivr ses impressions ou ses epriences personnelles sous uneforme qui soit accessible ' l5historien. Jn a tou4ours lesentiment qu5elle voulait rester dans l5ombre, si bien qu5il est

difficile de dterminer avec prcision o et quand a eu lieu sapremi$re rencontre avec Cudolf )teiner. 35est probablement sonfr$re qui, alors qu5elle vivait ' (ondres, lui parla le premier deCudolf )teiner dans les 4ours qui suivirent sa rencontre avec lui' Vienne en fvrier *+0>. 3omme 8ules )auer;ein n5est rentr 'aris qu5en *+0? et qu5lice, dans une lettre ' @arie von )ivers,parle d5une premi$re conversation qu5elle aurait eue avec elle '@unich, on peut supposer qu5lice )auer;ein a fait la connaissancede Cudolf )teiner durant le congr$s de @unich de l5t *+0+, alorsqu5elle avait quarante-quatre ans. 3ette anne-l', ' @unich,l5important cycle de confrences baptis L’$rient # la lumière del’$ccident avait fait suite ' la reprsentation du drame de )churLes :nfants de Lucifer. F Jn peut imaginer ce qu5a pu vivre lice)auer;ein lorsqu5elle a entendu Cudolf )teiner pour la premi$refois, cet homme qui donnait l5impression, durant ses confrences,de s5adresser ' chacun en particulier et dont on raconte qu5ilapportait parfois des rponses au questions que se posaitl5assistance avant même qu5elle ne les ait formules.

L )i nous reconnaissons la ralit du principe christique,alors nous comprenons que ce principe christique est une force,

une force vivante. l agit parmi nous, et nous pouvons participer' son action lorsque nous nous efforKons d5employer tous lesmoyens qui sont ' notre disposition pour le comprendre, pour lecomprendre au point qu5il devienne la vie de notre Qme. lors,nous pourrons nous abreuver ' cette source de vie, alors nousserons anims de cette foi qui nous donnera la force d5attendreque m^risse ce qui doit m^rir%>>&. M

l ne fait pas de doute que Cudolf )teiner a d^ fortementimpressionner lice )auer;ein lors de leur premi$re rencontre.@algr cela, plusieurs annes ont t ncessaires pour que m^risse

en elle cette rencontre avec Cudolf )teiner et l5anthroposophie.3ar ce n5est qu5en *+*7 qu5elle s5est sentie en mesure d5occuperla place qui semblait lui être destine au sein du mouvementanthroposophique, ' savoir celle d5une organisatrice et d5unerassembleuse, d5une femme qui, en vertu des liens troits deconfiance qui l5unissaient ' Cudolf )teiner, allait parvenir 'crer les bases d5une collaboration fructueuse et durable.

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7*

#h!osophie et anthroposophie.ne cohabitation difficile

%3harles Dlech, Edouard )chur,1ug$ne (vy, lice Dellecroi.&

1n rance, rares sont les thosophes qui sont venus grossirle rangs de l5anthroposophie. ans ce pays, en effet, le mouvementanthroposophique a rapidement eu ' faire face ' d5importantsobstacles.

3omme nous l5avons d4' voqu, les personnes qui setrouvaient ' l5poque ' la tête de la )ocit thosophique, 'savoir les membres de la famille Dlech, ont largement contribu,et ce d$s *+06, ' rpandre un climat d5hostilit ' l5gard deCudolf )teiner et de ses adeptes.

3harles Dlech %*?AA-*+7<&, secrtaire gnral de la sectionfranKaise de ladite socit depuis *+07%>?& et lsacien d5origine,tait un grand pourfendeur de tout ce qui sentait de pr$s ou deloin l5llemagne, son p$re, 3harles Dlech senior, lieutenant de la=arde nationale, se serait particuli$rement illustr par sonpatriotisme durant la guerre franco-allemande de *?>0-*?>*. Inefois la guerre finie, de retour dans sa bourgade de )ainte-@arie-au-@ines, sise dans une valle qui faisait dsormais partie del5llemagne, il organisa la rsistance ' l5L occupant allemand Mapr$s avoir t lu au conseil énéral %en franKais dans le tete,ndt&. couvert, il fut condamn ' deu ans d5emprisonnement,peine qu5il purgea dans les geXles de @agdebourg.

3harles Dlech junior aurait pu en remontrer ' son p$re pource qui est du patriotisme. H quin"e ans, lorsque la guerre de *?>0clata, il s5enfuit de sa pension de (ausanne pour s5enrXler '(yon dans l5arme franKaise. Bout son destin est inscrit dans cetacte de bravoure : 3harles Dlech restera sa vie durant un soldat,un soldat en civil certes, mais un soldat quand même, tou4oursprêt ' L monter au front M, comme devait le dclarer aul @atter

dans l5allocution qu5il prononKa ' l5occasion de sa mort. Wue ce

57



f^t durant la guerre ou en temps de pai %il tait officier derserve&, que ce f^t au sein de sa famille ou au sein de la)ocit thosophique, 3harles Dlech tait tou4ours prêt ' endcoudre%>+&.

$s l5anne *+07, cet homme qui, malgr ses allures

martiales, ne manquait pas d5une certaine lgance, devint lesupplant du secrtaire gnral de l5poque, le r. Bhomas ascalqui, gravement malade, se dchargea progressivement sur lui detoutes ses responsabilits. 3harles Dlech tait suffisammentambitieu pour relever ce dfi. l savait qu5il pouvait comptersur le soutien moral et financier de sa grande famille. @ais ildevait, tout d5abord, vivre dans cette même famille des vnementstragiques : apr$s des annes de souffrance, sa femme est morted5une maladie incurable, et ses deu filles se sont noyesensemble dans le lac de 3Xme. @ais 3harles Dlech trouva uneconsolation aupr$s de ses sYurs, de ses beau-fr$res, de sesni$ces et de ses neveu, tous plus ou moins proches de lathosophie, et surtout aupr$s de la )ocit thosophique elle-même.

3harles Dlech qui, en bon L soldat M qu5il tait, n5avait pasun go^t tr$s prononc pour la recherche spirituelle, tait parcontre enti$rement dvou ' la L famille thosophique M. )a foiaveugle en les L maZtres M, ces L maZtres M dont (eadbeater etnnie Desant se considraient comme les porte-parole, lui avaitfait abdiquer tr$s tXt tout sens critique%?0&. l fut efficacement

soutenu par Selma Dlech, sa belle-sYur, ainsi que par sa sYur,ime Dlech, qui, plus fine et plus mystique que lui, donnait desconfrences thosophiques et crivait des essais et des nouvelles.3es chauds dfenseurs des allgations on ne peut plus fantaisistesdes dirigeants de la )ocit thosophique de l5poque habitaientsous le même toit et passaient pour un L trio formidable M.

ace au Dlech, on trouvait tous ceu qui avaient fait laconnaissance de Cudolf )teiner en mai *+06, et qui avaient reconnuen lui le type même de l5initi moderne. ourtant, il leur fallut' eu aussi du temps pour se rendre compte que le foss sparant

la science spirituelle de Cudolf )teiner de la thosophie d5unennie Desant ou d5un (eadbeater tait impossible ' combler. lsmirent trois ans ' L digrer M cet L tonnement M dont a parl)chur, et ' sortir de l5attitude passive qui fut tout d5abord laleur. H cela venait se greffer le fait qu5il tait etrêmementdifficile d5aborder la science spirituelle de Cudolf )teinerlorsqu5on ne comprenait pas l5allemand %il a fallu attendre *+0?pour voir paraZtre les premi$res traductions de ses crits& etqu5on ne disposait pas de moyens financiers suffisants pour lesuivre dans ses tournes de confrences.

ans un premier temps, les disciples de Cudolf )teiner se

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group$rent autour du thosophe de renom Edouard )chur%*?<*-*+2+&, de son ami 1ug$ne (vy, et d5lice Dellecroi%T-*+26&, personnage effac qui fit partie des rares thosophesfranKais de cette poque ' avoir correspondu avec Cudolf )teiner.

_ _ _

Edouard )chur%?*&, crivain et dramaturge d5une grandesensibilit et d5une grande intuition, est n le 2* 4anvier *?<* ')trasbourg. ils de mdecin, il vcut dans cette ville une enfanceretire et un peu triste. (a mort de sa m$re, alors qu5il n5avaitpas encore cinq ans, semble l5avoir particuli$rement faitsouffrir. )a quête passionne et incessante de l5ternel fmininpourrait bien être en lien avec cet vnement tragique qui laissaun grand vide dans la vie de cet enfant rêveur et fragile, tombsoudain entre les mains d5un p$re au ides troitement pitistes.

H vingt-quatre ans, )chur, qui, ses tudes de droittermines, s5tait lanc dans l5criture et la posie et avaitcommenc la rdaction d5une ]istoire du lied, fit la connaissancede Cichard Oagner, personnage qu5il vnrait au plus haut point. Htravers le pro4et de ce dernier de crer une sc$ne des myst$res,)chur eut la rvlation de sa propre vocation. @algrl5impression profonde et durable que Oagner fit sur lui, la guerrefranco-allemande et l5anneion de l5lsace-(orraine parl5llemagne devaient mettre ' mal leurs relations. 35est ainsi que)chur rpondit ' une lettre de Cichard Oagner dans laquelle ce

dernier eprimait sa hQte de le revoir, maintenant qu5il taitdevenu un L llemand ' part enti$re M : L lus que 4amais 4e mesens ranKais. 35est seulement au4ourd5hui que 4e ralise ce quela rance signifie pour moi%?2&. M

1t effectivement, ' partir de ce moment, )chur mit toute safougue au service du L gnie de la rance M, un gnie qu5ilesprait trouver dans les mythes et les lgendes, et quicorrespondait ' peu pr$s ' ce que Cudolf )teiner devait qualifierplus tard d5L esprit du peuple franKais M. l est intressant denoter que )chur cherchait avant tout ce L gnie de la rance M

dans les traditions du peuple celte, dont il semble avoir devinles liens troits qui l5unissent ' l5sotrisme chrtien. 1t mêmesi )chur a associ trop eclusivement la L celtitude M ' larance%?7&, il a tout de même mis le doigt, nous semble-t-il, sur unpoint etrêmement important.

(a femme qui a le plus compt dans la vie de )chur est la=recque @argarita lbana-@ignaty. 35est elle qui fut le L pont Mqui le reliait au monde spirituel %femme inspiratrice&, celle 'qui il doit d5avoir pu crire ses Mrands nitiés. Dien plus tard,longtemps apr$s la mort de son amie, il fit la connaissance deCudolf )teiner en qui il reconnut immdiatement un grand initi et

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un L vrai maZtre M, quoique ce dernier e^t t de vingt ans soncadet. 1n *+*0, il nota dans son 4ournal : L Brois grandespersonnalits ont agi de mani$re souveraine sur ma vie : CichardOagner F @argarita lbana F Cudolf )teiner. )i 4e pouvais sonderle myst$re de ces trois personnalits et en faire la synth$se,45aurais rsolu le probl$me de ma destine et de ma vie%?<&. M

e tr$s bonne heure, )chur a fait ses premi$res epriencesmystiques, des epriences ' caract$re imaginatif quiprfigur$rent ce qui allait devenir l5une des caractristiquesessentielles de sa vie, ' savoir sa quête du 3hrist et sa lutteavec (ucifer, l5L ternel tentateur M. our lui, ces deuprincipes, (ucifer et le 3hrist, dirigeaient le monde. insi, ilcrivit : L Boute ma vie devait se passer ' chercher l5quilibreet l5harmonie entre ces deu puissances, dont le mouvement inverser$gle la vie des mondes M. 1n *?+6 d4', il avait not dans son4ournal : L (a même Qme ne pourra 4amais être un @essie et un(ucifer. @ais ieu a besoin de ces deu races opposes d5nges, de=nies et d5hommes pour faire marcher le monde%?A&. M

3ette lutte intrieure entre le principe christique et leprincipe lucifrien est un leitmotiv de la vie et de l5Yuvred5Edouard )chur. Jn le retrouve dans sa langue choisie etalti$re, sous laquelle on sent couver la passion d5un tempramenttendant vers l5etase mystique, dans ses intuitions, desintuitions qui, esprait-il, allaient le mettre sur la trace del5Qme du peuple franKais, et dans les rêves et les visions qui

prirent une place importante dans sa vie. 1nfant d4' il avait desvisions. insi, ' quator"e ans, alors qu5il se trouvait dans lacathdrale de )trasbourg, il vit soudain se dtacher de la rosaceune forme lumineuse qu5il dsigna plus tard dans sonautobiographie comme l5image du 3hrist ressuscit%?6&.

@ais de même qu5il fit l5eprience du 3hrist, il fit aussil5eprience de (ucifer, dont il eut trois fois la visionintrieure au cours de sa vie. (a premi$re fois, c5tait en mai*?>2, apr$s qu5il eut visit ssise : L 3e n5est pas ranKoisd5ssise, ce n5est pas le 3hrist que 4e vis apparaZtre F c5est

l5rchange (ucifer que mon Yil voyait flotter, ma4estueusement,l5air tragique, et splendide pourtant. 3e n5tait pas le hideu)atan du @oyen ge, mais bien l5rchange rebelle de l5antiquetradition 4udo-chrtienne, triste et beau, son flambeauinetinguible ' la main, les yeu fis sur le ciel toil commesur un royaume ' conqurir. l me disait : ìme Vis gis etgrandis par ta propre force. )ois toi-même avant tout. 8e suisavec toi 5 1t 4e me sentis pntr d5un effluve d5orgueil etd5espoir%?>&. M

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Edouard )hur

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(es visions de )chur pourraient ' elles seules constituer lesu4et d5une tude. @ieu qu5une grande partie de ce qui nous estrest de lui, elles refl$tent le combat intrieur du po$te.endant la guerre, ' l5poque o son chauvinisme et sa haine detout ce qui tait allemand atteignirent des sommets, il eut lavision de la cathdrale de Ceims bombarde. 8eanne d5rc lui

apparut alors et lui promit de se venger des L fils de la haine etde la nuit%??&. M 3ette vision manifestement entache desub4ectivit, car correspondant par trop au ardeurs chauvines de)chur, fait pendant ' un rêve qu5il fit durant la nuit de la)aint-)ylvestre *+22-*+27, c5est-'-dire durant la nuit del5incendie du =Ytheanum. 3elui-ci lui apparut comme une plante 'deu fleurs poussant ' l5infini, puis disparaissant subitement etlaissant derri$re elle un grand vide que )chur perKut comme unL vide en 1urope M que rien ne pouvait venir combler%?+&. 3ettefois, on ne peut nier que cette image tait en lien avec desprocessus spirituels rels.

Wuoi qu5il en soit, )chur considrait ses visions et sesrêves comme des manifestations directes du monde spirituel et ilne 4ugeait pas utile de les soumettre ' l5eamen de sa raison etde sa conscience. l est rvlateur, ' ce point de vue, que,pro4etant d5crire une Eistoire du christianisme chrétien en deuvolumes, il ne soit venu ' bout que du premier

% 7u Sphin! au 3hrist, paru en *+*2&, dans lequel il dcrit commentla perception humaine passe de l5intuition ' la rvlation,

abandonnant celui dans lequel il avait prvu de dcrire le passagede la L rvlation M ' la L conscience M et ' la L pense M, etqui devait s5intituler Lucifer et la reliion future%+0&.

ourtant, )chur, en raison du L potentiel armique M dont iltait porteur, a 4ou un rXle cl dans le dveloppement del5anthroposophie, en particulier durant les annes qui suivirentsa rencontre avec Cudolf )teiner, c5est-'-dire entre *+06 et*+*7-*+*<. Jn ne dira 4amais asse", notamment, l5importance d5unlivre comme (es =rands nitis, son Yuvre ma4eure, pour les dbutsde l5anthroposophie. Jn prtend que )teiner aurait dit de ce livre

que sa publication, en *+07, fut pour lui le signe que le tempstait venu de rveiller le christianisme sotrique en Jccident%+*&.1n outre, force est de reconnaZtre que ses tentatives de fonder unL thQtre de l5Qme M et de porter ' la sc$ne certains myst$res dela =r$ce antique, ceu d5Eleusis en particulier, avaient,rellement quelque chose d5avant-gardiste. 5apr$s Cudolf )teiner%s5eprimant en *+07&, )chur aurait t L au travers de ses=rands nitis et de ses autres Yuvres, le premier porte-drapeaude l5sotrisme occidental M. 1t il a4oute : L Nous devons sanscesse garder ' l5esprit ' quel point Edouard )chur a t unprcurseur%+2&. M

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_ _ _

Bout un pan des rapports entre Cudolf )teiner et Edouard)chur resterait dans l5ombre si l5on omettait de parler de @arievon )ivers, la future pouse de Cudolf )teiner, qui entretenaitune correspondance suivie avec )chur depuis *?++. 35est

d5ailleurs grQce ' elle que les deu hommes ont fait connaissancel5un de l5autre. 1t les rapports entre elle et )chur taient sitroits et si nigmatiques par certains cXts que l5on peutsupposer, sans crainte de trop se tromper, qu5ils taient denature armique%+7&.

ssue d5une famille de l5aristocratie allemande et baltetablie ' )aint-etersbourg, @arie von )ivers tait venue ' arisalors qu5elle tait encore une 4eune femme. 35est l' qu5elledcouvrit les Yuvres de )chur, point de dpart d5unecorrespondance qui n5aboutit ' une premi$re rencontre que sept ansplus tard. 1t avant même qu5il l5ait vue, )chur, qui avait vingt-si ans de plus qu5elle, devint son confident. lusieurs fois ellelui demanda conseil sur l5opportunit de se rallier ' lathosophie et ' Cudolf )teiner%+<&. l l5aida ' prendre consciencede son rXle et ' formuler la question d5une thosophie occidentaletenant compte de l5entit christique. Jn sait que c5est cettequestion, qu5elle eposa ' Cudolf )teiner en *+0*, qui permit ' cedernier de poser les fondements d5un mouvement spirituel bas surune comprhension moderne du 3hrist: l5anthroposophie.

_ _ _Nous devons la premi$re traduction de )teiner en franKais '

la plume d5Edouard )chur. l fit paraZtre en *+0? sous le titreLe =(stère chrétien et les =(stères antiques, une Yuvre de Cudolf)teiner parue en *+02 sous le titre 7as 3hristentum als m(stischeCatsache %L (e 3hristianisme comme fait mystique M&, prenant soinde 4ustifier cette substitution par le fait que le titre franKaisrendait mieu compte, ' ses yeu, de L l5ide et du contenu dulivre M que le titre choisi par Cudolf )teiner%+A&. l fit prcderce travail d5une longue prface pleine d5indications prcieuses

sur la vie de Cudolf )teiner. H notre connaissance, c5est lapremi$re fois que de telles informations parvenaient ' laconnaissance du public.

)chur faisait partie des crivains les mieu introduits dansles salons de l5poque. l frquentait de nombreuses clbrits,dont le po$te =ustave 9ahn, l5historien 8ules @ichelet, l5avocatet ministre 8ules erry, les crivains 1rnest Cenan, natolerance et (ouis ragon, le critique littraire et philosophe]ippolyte Baine, 3osima Oagner, @al;ida von @eysenbug, et biend5autres.

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(a traduction et la prsentation d5un livre de )teiner par uncrivain aussi rput que )chur ne pouvait donc manquerd5veiller la curiosit du public franKais pour le fondateur del5anthroposophie. 1t même si certains critiques lui dcoch$rentdes traits pleins d5ironie%+6&, )chur avait inaugur par l' lasrie de traductions qui vit bientXt le 4our en rance et en

ngleterre. (a même anne parut, en effet, la premi$re traductionanglaise d5une Yuvre de )teiner, prcde d5un etrait de laprface de )chur%+>&.

epuis *?6>, le cl$bre auteur des =rands nitis, un livre quidpassait largement les cercles thosophiques, vivait ' aris.35est l' qu5il fit la connaissance des )auer;ein. Br$s vite, 8ules)auer;ein prouva pour cet homme qui avait trente-neuf ans de plusque lui, de l5amiti et du respect. ls avaient en commun l5amourde la langue et de la culture allemande, mais aussi et surtoutcelui de la musique allemande et de Cichard Oagner. lice)auer;ein reconnut, pour sa part, en Edouard )chur le disciple de)teiner qui, en rance, pouvait se prvaloir de la plus grandepopularit et de la plus grande eprience en mati$re despiritualit. 1lle lui proposa de devenir prsident d5honneur dugroupe qu5elle avait fond au dbut de l5anne *+*2, et qu5elleavait l5intention de baptiser =roupe Cudolf )teiner, mais, ' notreconnaissance, )chur dclina cette offre%+?&.

_ _ _

(e meilleur L ami en sotrisme M de )chur tait 1ug$ne(vy, un homme d5affaires d5origine 4uive. 3e ngociant en soietait aussi un penseur fru de sciences eactes et un passionn debiologie. L l tait le seul ami avec lequel 4e pouvais causerthosophie et avec lequel 4e m5entendais sotriquement ' fond M,devait dire un 4our de lui Edouard )chur, vraisemblablement apr$sle dbut de la remi$re =uerre mondiale%++&. @ais c5est plus qu5uneidentit de vues en sotrisme qui liait les deu hommes. 1ug$ne(vy tait n, lui aussi, en lsace dans les annes soiante-didu [[e si$cle. 1t c5est ce sentiment commun d5appartenance ' unergion aussi Qprement dispute que l5lsace qui les fit se

rapprocher vers *+*2-*+*7.

1ug$ne (vy, membre depuis des annes de la )ocitthosophique F il en fut longtemps l5administrateur parisien Favait rencontr Cudolf )teiner en mai *+06. 5emble il futimpressionn par sa philosophie et sa personnalit, ce qui devaitl5amener ' 4ouer un rXle important dans les premi$res annes dudveloppement du mouvement anthroposophique. insi, il est lepremier ' avoir parl de Cudolf )teiner ' ran" 9afa lorsquecelui-ci se rendit ' aris en octobre *+*0. 9afa, qui devaitrencontrer Cudolf )teiner un an plus tard, a not, en effet, dansson 4ournal qu5il avait discut de Cudolf )teiner et de son livre

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L’nitiation%*00& avec un certain L (;y )imon M %c5est ainsi qu5ilnomme 1ug$ne (vy&.

1ug$ne (vy

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1ug$ne (vy se montra un fervent dfenseur del5anthroposophie naissante. 1n *+0+, il traduisit et publia lesessais que Cudolf )teiner avait fait paraZtre dans la revueLu'ifer0Mnosis sous le titre L’>ducation de l’enfant au point devue de la science spirituelle. In an plus tard, il fit paraZtre uncommentaire de L’nitiation, Yuvre qui avait t traduite en

franKais par 8ules )auer;ein%*0*&. 1n *+*7, il fit paraZtre lapremi$re partie d5un Evangile de la Caison prvu pour en comportertrois. 3e livre, qui paraZt au4ourd5hui bien abscons, traitait,dans sa premi$re partie de questions de biologie. (es deui$me ettroisi$me parties, qui rest$rent dans les cartons, devaienttraiter respectivement de psychologie animale et de psychologiehumaine%*02&.

(e fait que )chur et (vy se soient souvent concerts aumoment de prendre des dcisions importantes vaut la peine d5êtrenot. insi, au dbut de l5anne *+*7, ils prirent ensemble ladcision de sortir de la )ocit thosophique, non sans en avoirau pralable epliqu les raisons de leur geste dans plusieurslettres ouvertes au membres. eu apr$s, (vy rdigea un essaitr$s remarqu sur nnie Desant et la crise de la )ocitthosophique F Cudolf )teiner le qualifia ' plusieurs reprisesd5L ecellent M%*07& F dans lequel il s5interroge avec beaucoup delucidit sur l5volution rcente de cette socit%*0<&. Notons qu5ilavait tout d5abord hsit ' s5opposer ouvertement au dirigeantsde la )ocit thosophique. es liens familiau l5unissaient, eneffet, au Dlech, et ces derniers lui auraient promis, d5apr$s

@arie von )ivers, de faire une L propagande enthousiaste M pourson >vanile de la 2aison, qui venait tout 4uste de paraZtre%*0A&.

3ette attitude d5Eug$ne (vy annonce peut-être, en un sens,la rupture brutale avec Cudolf )teiner survenue peu de tempsapr$s. 1n *+*7, il crivait pourtant encore : L @. )teiner est uninstructeur que 4e vn$re profondment. @ais ce n5est pas parceque l5insulte s5adresse ' sa personne que 4e suis afflig. nnieDesant avait affirm que Cudolf )teiner avait t lev che" les4suites. 35est parce que 4e ne puis me dissimuler qu5en agissantcomme elle l5a fait, @me Desant n5a pas seulement manqu ' ses

fonctions prsidentielles elle tait la prsidente de la ).B.,mais qu5elle a encore trahi la qualit la plus dterminante duthosophe, celle qui renferme la quintessence de sa devise et destrois buts de la )ocit : la fidlit au vrai, le souci de lavracit%*06&. M )es investigations pousses permirent ' chacun dese forger sa propre opinion sur ce qui s5tait pass, sans êtreoblig de s5en rfrer ' la version L officielle M. 35est animpar la même foi en la vrit et la même rigueur scientifique qu5ilcrivit un autre essai, paru seulement en allemand: 2udolfSteinersGeltanschauun und ihre Mener, %L (a Vision du monde de Cudolf)teiner et ses adversaires M&%*0>&.

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1n mai *+*<, ' la veille du premier conflit mondial, Cudolf)teiner a habit pendant quelque temps au domicile parisiend51ug$ne (vy. @ais ce dernier n5allait pas tarder ' se dtournerde lui, imit en cela par Edouard )chur. (orsqu5ils sortirent dela )ocit anthroposophique, ils taient plus proches l5un del5autre qu5ils ne l5avaient 4amais t auparavant. ls se firent

alors les thoriciens passionns du chauvinisme franKais. 1n *+*?,(vy fit paraZtre un livre intitul La 2évélation fran-aise. :ssaisur le énie de la rance nouvelle, que )chur, enthousiaste,qualifia de L fruit inattendu de la guerre M et de L tentatived5une philosophie nouvelle de l5Qme franKaise M%*0?&. @ais tandisqu5Edouard )chur devait profondment regretter, par la suite,l5attitude qui fut la sienne durant la guerre F ' l5Qge de quatre-vingt-un ans, il se rendit ' ornach pour prsenterpersonnellement ses ecuses ' Cudolf )teiner F rien n5indiquequ51ug$ne (vy ait eu les mêmes remords.

_ _ _

lice Dellecroi est une autre figure importante des dbutsde l5anthroposophie en rance. L 35tait une femme d5uneintelligence eceptionnelle et capable de la dvotion la plusparfaite M devait dire d5elle lice )auer;ein ' l5occasion de samort, survenue le 20 4anvier *+26%*0+&. )on destin eceptionnell5ayant mise au contact des L trois grands courants chrtiens denotre poque M %ne dans une famille protestante, elle s5taitconvertie au catholicisme avant d5adhrer ' l5anthroposophie&,

elle avait dvelopp la facult d5intgrer la nouveaut sansrenoncer pour autant ' ses convictions antrieures. 3ette harmonieintrieure qu5admirait tant lice )auer;ein transparaZt dans leslettres qu5elle adressa ' Cudolf )teiner. ans ces lettresrdiges en allemand d5une belle criture fine, elle intervenaituniquement en faveur des autres, eposant leurs soucis.

1lsa ro"or, l5une de ses admiratrices, a dcrit dans unelettre quelques-unes des heures qu5elle a passes che" L 3roi M,comme l5appelaient ses amis. L Jn grimpe au quatri$me tage d5unemaison %...&, dans des chambres simples, claires et calmes, on la

trouve rayonnante de bont 4oyeuse, parmi des livres et destableau de maZtres anciens et on se sent si bien dans cetteatmosph$re de pri$re, d5amour et de pense active%**0&. M vec undvouement religieu, cette L catholique mystique M, commel5appelait 1lsa ro"or dans la même lettre, s5tait occupependant des annes d5enfants arrirs, notamment d5un 4euneaveugle, qu5elle soignait selon les indications de Cudolf )teiner,et d5une 4eune fille qu5on tenait pour incurable. 1lle hbergeacette 4eune fille pendant dou"e annes F elle-même, quoiquemarie, n5avait pas d5enfants F et russit finalement ' la gurir.

lice Dellecroi semble avoir t l5une de ces femmes

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agissant en silence dont la seule prsence suffit ' apporter unsoulagement. (a grande influence qu5elle a eerce dans lespremi$res annes du dveloppement de la thosophie et del5anthroposophie en rance, s5eplique galement par le faitqu5elle tait capable de temprer ses lans mystiques par untravail de pense conscient et purificateur. 1lle ne tolrait

4amais rien, pas plus dans le domaine de la mystique qu5ailleurs,qu5elle ne p^t accepter pleinement avec sa raison%***&. 1lle devintainsi une sorte de L garant M du caract$re spirituel des runionsqu5lice )auer;ein voulait organiser au dbut de l5anne *+*2%**2&.

(a capacit d5lice Dellecroi ' trouver des compromis entreles diverses tendances spirituelles n5tait cependant pas du go^tde tout le monde. insi, le 4suite (once de =randmaison, quitait prsent au moment de la cration du groupe )aint-8ean,rapporte qu5elle aurait tent, dans son discours inaugural, demettre en vidence la convergence de vue entre le catholicisme etl5anthroposophie en ce qui concerne l5interprtation du 3hrist.our ce faire, elle aurait lu alternativement les crits de)teiner et ceu d5un vêque franKais%**7&.

3ette recherche du compromis ne pouvait plaire ' lice)auer;ein, elle qui tait si enti$re et qui ne pouvait concevoird5agir qu5avec toutes les forces dont elle disposait. )i bien qu5'l5poque de la fondation des premiers groupes anthroposophiquesofficiels en rance, des dissensions apparurent entre les deufemmes. lors qu5lice Dellecroi tait favorable ' l5admission au

sein de ces groupes des personnes qui n5taient pas %encore&sorties de la )ocit thosophique, lice )auer;ein tait d5avisque ces deu appartenances taient incompatibles, ce qui, commenous l5apprend une lettre de @arie von )ivers ' Edouard )chur,semble avoir mieu correspondu au intentions de Cudolf)teiner%**<&.

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Le tournant de l"ann!e ()*)

(5anne *+0+ marque un tournant dans l5histoire du mouvementanthroposophique en rance. 35est tout d5abord l5anne o lesrelations entre Cudolf )teiner et Edouard )chur atteignent unesorte de point culminant. (eurs efforts vont encore dans le mêmesens, ce qui ne sera plus le cas apr$s *+0+. lors que )churn5tait pas prsent ' la premi$re de son rame d5Eleusis, il serend ' @unich en ao^t *+0+ pour assister ' la reprsentation des:nfants de Lucifer, et suivre le cycle de confrences L’$rient #la lumière de l’$ccident. 3es confrences, directement inspiresde son 7rame d’>leusis, comptent d5ailleurs parmi les raresconfrences de )teiner auquelles il ait assist. (5anne *+0+ estaussi l5anne o une sorte de L noyau M des adeptes franKais deCudolf )teiner s5est constitu ' @unich, vraisemblablement autourd5Edouard )chur. 3e noyau tait suffisamment motiv pourpoursuivre le travail commun une fois de retour ' aris.

1n dehors d5lice )auer;ein qui, selon toute vraisemblance, afait la connaissance de Cudolf )teiner et de l5anthroposophiedurant l5t *+0+, il est attest qu51lsa ro"or %*??>-*+7A&, safuture amie et collaboratrice, une femme dont l5intelligence et ledvouement allaient tant apporter au mouvement anthroposophique enrance, tait galement prsente ' @unich. )a m$re, la cl$brecomtesse @artha Dond-ro"or, tait un membre enthousiaste et tr$sactif de la )ocit thosophique depuis le dbut du si$cle, mais1lsa considrait d5un Yil etrêmement sceptique les posesbouddhistes en faveur dans ce mouvement, et en particulier dans la

loge fonde par sa m$re. 1lle s5tait donc tenue ' l5cart de la)ocit thosophique 4usqu5' ce 4our de l5t *+0+ o elle fit laconnaissance de Cudolf )teiner. 5une grande sensibilit, doued5une intelligence claire et tranquille, elle avait certainementbeaucoup plus d5affinits avec lui qu5avec tout ce qu5elle avaitconnu 4usque-l' dans les cercles frquents par sa m$re.

urant ce même mois d5ao^t *+0+, 8acques de 8aager%*??A-*+*6&, un 4eune sculpteur plein de talent n dans les ndesnerlandaises F ' 8ava plus prcisment F se 4oignit ' ce premiergroupe de disciples franKais de Cudolf )teiner runis ' @unich %**A&.l avait fait la connaissance de Cudolf )teiner et de son

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mouvement un an plus tXt, ' (a ]aye. H la fin de ses tudes d5artsplastiques, il s5tait rendu ' aris dans l5intention d5yinstaller son atelier. 35est l' qu5il retrouva un certain nombrede ses connaissances munichoises, comme il le relate dans unelettre adresse ' sa future pouse, sabella =ottschal%*?+2-*+>+& : L (orsque mon atelier fut prêt, 4e le mis ' la

disposition du groupe, car nous tions ' la recherche d5un localqui p^t nous permettre de nous runir rguli$rement. 3e groupetait compos d5une vingtaine de personnes tr$s intressantes, despersonnes qui avaient beaucoup lu et beaucoup voyag, etdesquelles 4e pouvais beaucoup apprendre %...& Nous nousrunissions rguli$rement pour tudier la philosophie de Cudolf)teiner%**6&. M

(e nombre lev de personnes qui collaboraient activement 'ce groupe et qui, parall$lement, occupaient, ou taient appeles 'occuper, une place importante au sein de la socit franKaise del5poque, mrite d5être not. )chur tait un po$te et un crivaincl$bre R les Yuvres de 8acques de 8aager, eposes au )alond5automne, faisaient rguli$rement sensation dans les milieuartistiques %ce 4eune sculpteur, ' peine Qg de vingt-cinq ans, sedmarquait nettement d5uguste Codin, figure de proue de lasculpture de l5poque& R et =ermaine 3laretie %T-*+?2&, qui devaittraduire plus tard diffrentes Yuvres de Cudolf )teiner et crireelle-même des po$mes et des essais, tait la ni$ce de 8ules3laretie %*?<0-*+*7&, l5un des crivains les plus populaires del5poque, directeur de la 3omdie franKaise depuis *??A.

@ais ce groupe n5tait pas uniquement compos d5artistes. Jny rencontrait aussi des hommes comme 8ules )auer;ein, qui n5allaitpas tarder ' devenir une clbrit du monde politique etdiplomatique franKais, ou encore 1ug$ne (vy, cet homme d5affairespassionn de biologie, qui n5tait pas non plus un inconnu desmilieu mondains.

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(5anne *+0+ est une date clef dans la gen$se du mouvement

anthroposophique. 5une part, sept annes s5taient coulesdepuis la fondation de la section allemande de la )ocitthosophique, si bien que les conditions taient dsormais runiespour L e!traire du iron du temps ce qu’il avait fallu laisser

mIrir M, comme devait le souligner Cudolf )teiner dans laconfrence qui fit suite ' la reprsentation des :nfants deLucifer%**>&. 5autre part, un vnement d5une grande importancepour l5avenir de l5humanit a eu lieu dans le monde suprasensibledurant cette priode, ' savoir l5apparition du 3hrist dansl5thrique%**?&.

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35est durant cette même anne *+0+ que 8ules )auer;eintraduisit 3omment parvient0on # des connaissances des mondessupérieurs Q, l5une des Yuvres ma4eures de Cudolf )teiner. 3emanuel d5eercices pratiques, paru tout d5abord en allemand sousforme de feuilleton dans le 4ournal Lu'ifer0Mnosis, fut lapremi$re Yuvre de Cudolf )teiner traduite en langue trang$re. (e

chemin d5initiation moderne chrtien et rosicrucien qui y estdcrit, un chemin adapt au besoins de l5homme occidental, aprovoqu tonnement et stupeur, mais aussi une approbation sansrserve. insi, 1ug$ne (vy fit paraZtre, un an plus tard, labrochure dont nous avons parl plus haut, ddie ' la mthode dece travail%**+&. 1t 8ules )auer;ein, qui termina sa traductionquelques mois seulement avant d5entrer au @atin, rdigea pour lapremi$re dition de ce livre baptis en franKais (5nitiation uneasse" longue prface.

epuis sa premi$re rencontre avec Cudolf )teiner en fvrier*+0>, 8ules )auer;ein s5tait considrablement rapproch del5anthroposophie. 3omme nous l5avons appris par ses lettres, ildvora en l5espace de quelques mois tous les livres de Cudolf)teiner parus ' cette poque, et ne laissait 4amais passer uneoccasion de rencontrer ce dernier. l participa ainsi au congr$stenu par la )ocit thosophique ' @unich en mai *+0>, au coursduquel fut prsent pour la premi$re fois au public le 7rame sacréd’>leusis d5Edouard )chur. 3omme )chur lui-même n5avait pasassist ' cette reprsentation, il se prcipita che" lui d$s sonretour de @unich pour lui faire part du succ$s de la pi$ce et lui

transmettre les amitis de Cudolf )teiner%*20&

. l lui parla ausside la confrence de )teiner sur l5nitiation de 3hristian2osecroi!%*2*&, qui tait la deui$me confrence de )teiner 'laquelle il assistait, consacre elle aussi au courant spiritueldes Cose-3roi. l est pour le moins surprenant que le 4eune)auer;ein, qui ne connaissait Cudolf )teiner que depuis deu ans,ait t capable, d$s cette poque, non seulement de traduire cetteYuvre importante, mais de rdiger de surcroZt une longue prface,dans laquelle il epose avec clart son propre dveloppementspirituel. 3omme cette prface est le tete le plus long et leplus complet de ce type que nous possdions de 8ules )auer;ein,

nous allons nous y arrêter un instant.

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(e doute est au centre de ces considrations, le doute entant que produit de l5cole de pense cartsienne, une cole depense que 8ules )auer;ein attaque de diffrents cXts. Jn peutcomprendre le besoin qu5il a eu de faire prcder la premi$redition de cette Yuvre en franKais d5un dialogue avec lescepticisme du lecteur, d5autant qu5il apparaZt, au fil de la

lecture, que )auer;ein entendait toucher un tr$s large public.

l n5entrait en aucun cas dans les intentions de 8ules)auer;ein de rserver ce livre initiatique de Cudolf )teiner auseuls membres de la )ocit thosophique ou ' ses sympathisants.5ailleurs, il n5accorde pas un intrêt particulier au questionsqui pourraient les intresser plus spcifiquement. l insiste toutd5abord sur la ncessit qu5il y a d5aborder ce livre dans un tatd5esprit diffrent de celui dans lequel on aborde gnralement desouvrages de philosophie. L Ine disposition d5Qme profondmentrceptive, %...& galement loigne de la ngation a priori et del5affirmation prmature M serait, d5apr$s 8ules )auer;ein lacondition pralable pour comprendre les dveloppements de Cudolf)teiner. 3ette rceptivit totale, englobant ' la fois l5esprit,l5Qme et le corps, s5apparenterait ' la rceptivit ncessaire 'la comprhension d5une Yuvre d5art. 1t pour parvenir ' un tel tatde rceptivit, il serait ncessaire de se dbarrasser de sespr4ugs et d5accueillir avec sympathie les ides nouvelles.

H la diffrence de la thosophie, qui s5appuie sur laspiritualit orientale et le bouddhisme, )teiner s5inscrirait dans

la ligne des traditions occultes occidentales. )ous cette formemoderne, l5occultisme deviendrait une L science eprimentale Mqui, pour ce qui est de la prcision et de la mthodologie, ne lecderait en rien au sciences modernes. =rQce au eercices donnspar Cudolf )teiner, on entrerait, tou4ours d5apr$s 8ules)auer;ein, dans un processus acclr de dveloppement de toutesles facults humaines qui conduirait, sur la base d5une pensediscipline, ' une nouvelle orientation de la vie. 1t tout enindiquant qu5il n5eiste pas de contradiction entre la culturescientifique et la discipline occulte, il conclut : L (5occultisteest de son temps, mais il l5est plus profondment et plus

consciemment qu5un autre homme, car il se refuse ' laisser imposer' son esprit des limites qui restreignent la mentalitcontemporaine. M (a mditation, eercice de concentration,permettrait, L au moment voulu, de fermer volontairement les yeusur un grand nombre de perceptions ou d5impulsions qui seraient denature ' paralyser l5action M ou ' nous empêcher de faire ce quenous avons rsolu.

3ette dtermination, qui repose sur la concentration desforces et que Cudolf )teiner appelle prsence d5esprit F cettequalit d5Qme qui nous donne la force d5agir de mani$re presqueintuitive, c5est-'-dire sans être retenu par le doute ou les

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scrupules F, 8ules )auer;ein allait en faire l5un des principauoutils de sa russite. L (a mditation et la concentration sontdes moyens de rassembler ou d5accumuler les forces utiles. %...&@ais ces forces sont destines ' l5action aussi bien qu5' laperception. (a mditation est aussi ncessaire au soldat qu5'l5homme d5affaires ou au philosophe. 3ar toute activit, quelle

qu5elle soit, a sa source dans le monde suprieur et, si l5hommepn$tre dans ce monde par la voie normale, il dcouvrira que bienloin de devoir renoncer ' quoi que ce soit de sa force d5action,il la verra dcuple en même temps que canalise par sacommunication consciente avec la source premi$re dont elle estissue. M 8ules )auer;ein considrait que ce livre n5avait pas tcrit en premier lieu dans le but de dcrire le chemin moderne dela clairvoyance. our lui, il tait surtout utile parce qu5iltablissait un lien vivant avec le monde spirituel, ce quipermettait d5accorder l5organisme humain au lois cosmiquesuniverselles. 35est pour cette raison qu5il recommandait sichaudement sa lecture au plus large public possible.

8ules )auer;ein s5intresse ensuite plus particuli$rement 'trois L types de mentalit humaine M : l5artiste, le scientifiqueet le religieu. l cherche ' montrer que tous trois sontforcment amens, un 4our ou l5autre, ' se poser les questionsdont traite Cudolf )teiner dans son livre. l suffirait qu5ilss5avouent ' eu-mêmes leur dsir d5une vrit plus large pourparvenir au seuil du monde spirituel. @ais leurs pr4ugs lesempêchent de s5engager sur la voie de leur dveloppement. 1t

)auer;ein de conclure : L 3omment l5homme prendrait-ilintgralement conscience de lui-même si d5avance il s5est fait deson être une conception borne au-del' de laquelle il ne veutpoint se connaZtre T 1t comment connaZtrait-il l5univers, s5il n5afait de lui-même un instrument de connaissance, capable de vibrer' l5unisson de toutes les vibrations T M

@ais revenons un instant sur les penses qu5il consacra auartistes. (5etrait suivant montre asse" ' quel point il sesentait proche de l5Qme de l5artiste : L H ce niveau suprieur dela cration artistique, l5artiste est forcment un occultiste

%...& l n5a pas besoin de faire violence ' sa propre nature pourentrer dans la voie de la discipline occulte %...& Wue de fois%...& n5a-t-il pas eu, en prsence des êtres, le sentimentdlicieu et angoissant ' la fois d5un myst$re, la convictionqu5une entit invisible et plus vivante se dissimulait derri$re laforme physique qu5il contemplait T 1st-ce qu5entre ces lmentsdevins des choses et la portion la plus vibrante de son Qme et desa sensibilit, il ne s5est pas tabli un courant infinimenttroublant T 1st-ce qu5il n5a pas senti la force de fcondationissue de ce courant, cette force qui est proprement ce que l5onnomme inspiration potique T M

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Cudolf )teiner n5a cess de souligner, en particulier dans3omment parvient0on # des connaissances des mondes supérieurs Q,que le fait d5être dou de sensibilit artistique tait l5une desconditions les plus propices au dveloppement de facultsspirituelles%*22&. 1t l5on ne peut nier que 8ules )auer;einpossdait bien effectivement de grands talents artistiques. 3e

sont ces talents qui lui ont permis de s5engager avec autantd5assurance dans les chemins pleins d5avenir qui s5ouvraientdevant lui.

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7(

Alice Sauerwein en Angleterre

lice )auer;ein ne faisait pas partie des personnes prochesde Cudolf )teiner qui, ' partir de *+0+, prirent l5habitude de serunir rguli$rement dans l5atelier de 8acques de 8aager. epuisquelque temps, en effet, elle ne rsidait plus ' aris mais '(ondres, che" son fr$re 3hristian, limitant ses s4ours dans lacapitale franKaise ' la priode estivale. H ce propos, il estfrappant de constater combien lice )auer;ein apprciait de vivre' l5tranger. H tel point qu5on pourrait presque se demander sielle ne prfrait pas l5ngleterre ou l5llemagne ' la rance.insi, au dbut de *+*2, alors qu5elle se trouvait en ngleterre,elle crivit ' @arie von )ivers : L 85ai en tr$s grande tentativede retourner tout de suite en llemagne, mais 4e crois que 45aiquelque chose ' faire ' aris%*27&... M 1lle avait assurment uncXt tr$s cosmopolite, que l5nglais @. Oheeler ne manqua pas derelever dans l5article qu5il crivit ' l5occasion de sa mort,

insistant notamment sur son engagement en faveur d5unecollaboration plus troite entre les groupes de diffrentspays%*2<&.

$s qu5elle en avait l5occasion, lice )auer;ein quittait(ondres pour suivre Cudolf )teiner dans ses tournes deconfrences ' travers l5llemagne et les pays nordiques, 'l5instar d5un certain nombre des premiers l$ves de ce dernier.1lle a pu ainsi assister ' un grand nombre de confrences, parmilesquelles on peut citer le cycle baptis L’$rient # la lumière del’$ccident, que )teiner donna du 22 au 7* ao^t *+0+ ' la suite de

la reprsentation munichoise du drame de )chur Les :nfants deLucifer, et probablement les confrences de ]ambourg sur les

=anifestations du Farma %du *6 au 2? mai *+*0&, celles de3hristiania %l5actuelle Jslo& sur la =ission des 1mes de quelquespeuples %du > au *? 4uin *+*0&, celles de )tuttgart sur l5 Eistoireocculte %du 2? dcembre *+*0 au *er 4anvier *+**&, et celles de3openhague sur les Muides spirituels de l’homme et de l’humanité%du < au ? 4uin *+**& R enfin, il est pratiquement certain qu5ellea assist au confrences sur les Evangiles, dans lesquelles ilest question de l5apparition prochaine du 3hrist dans l5thrique.Jn apprend aussi, au dtour d5une lettre qu5elle crivit ' @arievon )ivers, qu5elle a assist ' l5important cycle de 9arlsruhe

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intitul 7e Jésus au 3hrist %du A au *< octobre *+**&, dans lequel)teiner dcrit pour la premi$re fois ce qui distinguefondamentalement l5initiation rosicrucienne de l5initiation4suite. 3onsidrant que c5tait l' son L devoir d5sotriste M,il rvla, au cours de cette confrence, L certaines vrits quebeaucoup eussent prfr tenir caches M, et c5est ' partir de

cette date que l5anthroposophie devint, comme il l5affirmaplusieurs annes plus tard, l5ob4et d5une haine tenace%*2A&.

Nous ignorons quel effet ces L rvlations M ont pu produiresur lice )auer;ein. @ais on peut bien imaginer qu5il devait êtreaussi difficile qu5ealtant de prendre connaissance de ces faitsqui prenaient le contre-pied des schmas de pense traditionnelset eigeaient une absence totale de pr4ugs de la part del5auditeur. (e fondateur du symbolisme russe, l5crivain ndrDily %*??0-*+7<&, qui avait suivi Cudolf )teiner dans sestournes de confrences, raconte avoir vu plusieurs fois desauditeurs s5vanouir, terrasss par L l5ouragan de spiritualit Mqui s5abattait sur eu. Deaucoup de pratique et de concentrationtaient, en effet, ncessaires pour se laisser conduire par)teiner au seuil du monde spirituel sans perdre connaissance%*26&.

ans ses lettres, lice )auer;ein insiste sur le fait quel5enseignement de )teiner tait devenu le sens de sa vie, un butauquel elle se disait prête ' sacrifier ce qu5il lui restait deL force et de vie M%*2>&. 8amais, pourtant, elle n5aborde lesquestions touchant au contenu de l5anthroposophie. 1lle semble

avant tout proccupe par la mise sur pied et l5organisation d5unestructure qui permZt ' l5anthroposophie de croZtre et de sedvelopper en rance. )ur les rares photographies que nouspossdions d5elle, elle apparaZt comme quelqu5un d5asse"introverti, mais l5on sent pourtant que sa pratique spirituellecommence ' modeler ses traits depuis L l5etrieur M. 3apabled5attendre et de se taire, elle savait agir au momentL opportun M, s5appuyant alors sur les forces qu5elle tirait deson intense activit spirituelle et mentale.

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lice )auer;ein

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1n ngleterre, lice )auer;ein, qui parlait et crivaitl5anglais couramment, prenait une part active au travailthosophique, assistant rguli$rement au runions et auconfrences qui y taient organises. 1lle tait moins ' l5aise enallemand, mais cela ne l5empêchait pas d5assister ' desconfrences non traduites de )teiner. 1lle voque, d5ailleurs, des

conversations qu5elle aurait eues avec lui. id$le ' une sorte deL tradition M familiale, elle traduisait F non pas de l5allemand,comme ses fr$res 3harles, traducteur de Cainer @aria Cemarque enfranKais%*2?&, et 8ules, qui traduisait )teiner F, mais del5anglais. eu avant le 3ongr$s de @unich de *+0+, c5est-'-dire 'l5poque o 8ules )auer;ein prparait l5dition franKaise del5nitiation, deu traductions d5lice furent publies : L’>lisechrétienne et le christianisme et (es remiers pas sur la voie del5occultisme, deu Yuvres de ] Dlavatsy%*2+&.

L’>lise chrétienne et le christianisme tait en fait latraduction d5une lettre ouverte de Dlavatsy ' l5archevêque de3anterbury, que cette derni$re fit paraZtre en *??> dans la revue(ucifer en rponse au attaques menes par l5glise anglicanecontre la )ocit thosophique. lice )auer;ein s5est eplique,dans une courte prface, sur les raisons qui l5ont pousse 'publier cette lettre : L 1lle nous paraZt clairer bien desquestions troublantes qui se posent, en ce moment, pour les Qmesvraiment chrtiennes R c5est pour cela que nous l5offronsau4ourd5hui au public franKais dans un tr$s respectueu etreconnaissant souvenir pour celle qui a consacr sa vie au rveil

de la spiritualit dans le monde. M)ur une vingtaine de pages, Dlavatsy y dresse l5tat des

lieu de la religion chrtienne, ce conglomrat L des dchets du4udasme, des lambeau du paganisme et des restes mal digrs dugnosticisme et du noplatonisme M qui ne rsisterait pas, selonelle, ' un L eamen critique M. our retourner au vritablesorigines du christianisme, ses eg$tes devraient connaZtre ladoctrine secr$te %c5est-'-dire, dans la langue de Dlavatsy, lachronique de l5asha&, ce qu5ils ne sont plus en mesure de fairepour la bonne raison que l5Eglise qui en a, au dbut, L cach les

cls M, les a perdues depuis. 1t parce que l5Eglise nie l5esprit,le matrialisme de ce si$cle peut être considr comme L laconsquence directe de la doctrine chrtienne M, et l5athismecomme le L bQtard de l5Eglise. M 1t Dlavatsy de conclure par cesmots tonnants : L )i les Eglises elles-mêmes n5taient pasemportes dans le flot de ngation et de matrialisme qui aenglouti la socit, elles reconnaZtraient le germe de l5esprit du3hrist qui croZt avec rapidit dans les cYurs de milliers d5êtresqu5elles fltrissent en ce moment comme des infid$les et desfous. M

l pourrait paraZtre curieu qu5lice )auer;ein se soit

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encore consacre ' la traduction de Dlavatsy en *+0+. our nous,c5est le signe qu5elle ne connaissait pas encore Cudolf )teiner 'cette date. 3es Yuvres traitent de questions qui lui tenaient 'cYur et qui devaient ncessairement l5amener ' s5intresser 'Cudolf )teiner : celle du rXle du christianisme et celle dudveloppement intrieur F c5est-'-dire occulte F de la

personnalit. @ais elle tait aussi ' la recherche d5ouvragestraitant de spiritualit qui fussent accessibles au lecteurfrancophone, proccupation qui ne cessera 4amais de l5habiter.@ais ce n5est pas tout. Jn serait presque tent de dire qu5aucontact de la substance spirituelle dpose par la fondatrice dumouvement thosophique dans ses livres, de nouvelles perspectivesse sont ouvertes ' elle. l est en tout cas frappant que sapremi$re rencontre avec Cudolf )teiner se soit faite immdiatementapr$s la publication de ces traductions. 3ela rappelle un peu cequi est arriv ' 1leanor 3. @erry %*?>7-*+A6&, peintre et crivainbritannique%*70&.

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lice )auer;ein se chargea galement de la traduction d5unlivre de @abel 3ollins %*?A*-*+2>&, Che d(ll of the Ghite Lotus%L (5dylle du lotus blanc M&%*7*&. F 1n *+*0, lorsque lice)auer;ein et @abel 3ollins firent connaissance l5une de l5autredans les cercles thosophiques et sotriques londoniens, cettederni$re, Qge de soiante ans, avait vcu une histoiremouvemente avec Dlavatsy, la )ocit thosophique et les

L apparitions de maZtres M. yant eu ' pQtir du dogmatisme et desprocds dmagogiques de certains thosophes haut placs, cettefemme qui possdait des dons mdiumniques certains fut, sa viedurant, dchire par des conflits intrieurs qu5elle tenta dersoudre en adoptant face au monde spirituel et au monde terrestreune attitude moderne et conforme ' notre poque.

@abel 3ollins s5est certainement entretenue avec lice)auer;ein de ses epriences spirituelles et de sa mani$re depercevoir les L @aZtres M et l5entit christique. l y a donc toutlieu de croire que ses rcits ont fait forte impression sur cette

derni$re et l5ont amene ' se poser des questions dont on peutsupposer qu5elles dtermin$rent en partie son dveloppementintrieur%*72&. F @ais ce ne sont pas l', comme nous allons le voir,les seules consquences qu5allait avoir cette rencontre entre@abel 3ollins et lice )auer;ein.

)imonne CihouGt %elle ne deviendra )imonne CihouGt-3oro"equ5en *+2+& qui devait, dans les dcennies qui suivirent, eercerune influence considrable sur les destines du mouvement et de lasocit anthroposophiques en rance, a rapport que c5est dans lesalon de @abel 3ollins, au printemps *+*7, qu5elle entendit parlerpour la premi$re fois de Cudolf )teiner de la bouche même d5lice

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)auer;ein%*77&. (orsqu5on sait ' quel point les relations entrelice )auer;ein et )imonne CihouGt furent lourdes de consquences,on ne peut qu5accorder ' cette premi$re rencontre un poids toutparticulier.

Jn connaZt peu de choses de la vie de @abel 3ollins, la

littrature thosophique s5tant, curieusement, fort peuintresse ' elle%*7<&. ourtant, au travers des questions qu5elle asouleves, elle semble avoir 4ou un rXle de L mdiateur M entrela thosophie et l5anthroposophie. Jn peut, en tout cas, supposerque la )ocit thosophique n5aurait pas connu les mêmes drives Fon pense notamment ' l5affaire 9rishnamurti F si des personnescomme elle avaient pu y 4ouer un rXle plus important. Nousesprons que ces considrations suffiront ' nous ecuser aupr$sdes lecteurs d5avoir consacr ' @abel 3ollins un chapitre aussilong que celui que l5on va lire maintenant.

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la recherche d’unespiritualité moderne 0 Mabel Collins

ille unique de @ortimer 3ollins %*?2>-*?>6&%*7A&, crivaincl$bre en son temps, @abel 3ollins est ne le + septembre *?A* '=uernesey, l5une de ces Zles anglo-normandes auquelles leur

histoire et leur insularit conf$rent un statut tout ' faitparticulier. u [[e si$cle, leur population, en ma4orit normande,parlait encore un franKais mQtin d5lments celtes. ans lesbourgades, la cohabitation entre nglais et ranKais allait bontrain, faisant se rapprocher le mode de vie et les traditions dedeu peuples qui, durant plusieurs si$cles, s5taient fait presquecontinuellement la guerre. F Daigne par le =ulf )tream, l5Zle de=uernesey 4ouit d5un climat eceptionnellement dou ' ceslatitudes, si bien que magnolias, myrtes, orangers et yuccas yprosp$rent. aut-il voir dans cette atmosph$re mridionale danslaquelle @abel 3ollins a pass les premi$res annes de son enfance

comme un signe des liens profonds qui liaient cette personnalitau grands myst$res du sud, en particulier ' ceu de l5Egypteancienne T

@abel 3ollins a grandi ' )aint-ierre-ort, le plus grosbourg de l5Zle. )on p$re y enseignait les mathmatiques au Wueen1lisabeth 3ollege. ar un curieu concours de circonstances,Victor ]ugo, cet homme qui tint la rance enti$re en haleinependant des dcennies, emmnagea dans le voisinage immdiat de la4eune @abel en octobre *?AA. 35est ' ]auteville ]ouse, en effet,une bQtisse imposante dont la silhouette domine la ville et leport, qu5il choisit de passer les quin"e annes de son eilvolontaire ' =uernesey. l y crivit plusieurs de ses Yuvresma4eures, et notamment La [oi! de Muernese(, un po$me ' la gloirede =aribaldi qui fait galement honneur ' son auteur%*76&.

1n *?A6, alors que @abel 3ollins, Qge de cinq ans,s5apprêtait ' entrer ' l5cole, son p$re abandonna son mtier deprofesseur pour se consacrer eclusivement ' l5criture. (afamille partit alors s5installer dans le Dershire, ' 9no;l ]ill,o elle fit l5acquisition d5un cottage. @ortimer 3ollins tait un

homme consquent : professeur de mathmatiques, lui-même fils de

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mathmaticien, il prfra se charger personnellement del5ducation de son unique enfant afin de lui inculquer ses propresconceptions de la vie. (5influence de cet homme sur @abel 3ollinsa d^ être d5autant plus forte que la m$re de cette derni$re,)usannah ]ubbart, dont on sait par ailleurs fort peu de choses,est morte lorsqu5elle avait sei"e ans. )on p$re n5est pas rest

veuf tr$s longtemps : un an apr$s le dc$s de son pouse, il seremariait avec rances @ortimer unn %*?<0-*??6&, une femme delettres dont l5aide se rvla prcieuse%*7>&.

(a stature de @ortimer 3ollins F un colosse de pr$s de deum$tres F tait aussi imposante que l5tait sa force de travail %onprtend qu5il passait ses nuits ' crire&. 3et homme de principes,ce mathmaticien ' la pense claire et rigoureuse, tait aussi unpo$te non dnu d5un humour typiquement britannique. 1n religioncomme en politique, @ortimer 3ollins affichait des opinionsrsolument conservatrices. artisan de l5ordre tabli, il prenaitrguli$rement le positivisme et les libres penseurs pour cibles deses attaques. ervent admirateur d5ristophane, qu5il considraitcomme son maZtre, il inculqua son amour des littratures grecqueet latine ' sa fille. 35est de lui que @abel 3ollins tenait savaste culture. 1n outre, il lui transmit ce go^t pour la posie etles lettres qu5il avait lui-même hrit de ses ancêtres.

H vingt ans, @abel 3ollins pousa 9enningale Cobert 3oo%*?<A-*??6&%*7?&, un agrg de philosophie qui passait pour unL po$te subtil et un rudit M. (ongtemps rdacteur en chef du

4ournal de l5universit de ublin, il a laiss plusieurs volumesde posie ainsi que des pi$ces de thQtre. )es relations avec@abel 3ollins n5ont, semble-t-il, 4amais t au beau fie. pr$sune di"aine d5annes de vie commune, cette derni$re, qui n5avait4amais cess de porter son nom de 4eune fille, se spara de lui,et il mourut peu de temps apr$s.

@ais nous n5en sommes pas encore l'. pr$s leur mariage, ilsemmnag$rent dans une petite villa de la banlieue de (ondres, 'Dedfords =arden %3ampden ]ill&, avec la sYur de 9. C. 3oo. (amaison, bQtie dans le plus pur style victorien, tait entoure

d5un vaste 4ardin que les ronces avaient transform en une sortede forêt vierge, ' en croire tout au moins sabelle )teiger%*?76-*+2>& qui fut pendant quelques annes la voisine des3ollins%*7+&. 35est dans cette maison que dbuta la carri$relittraire de @abel 3ollins, carri$re etrêmement active puisqueapr$s s5être contente, dans un premier temps, d5envoyer desnouvelles au grands 4ournau londoniens, il ne se passa pas uneanne, ' partir de *?>A, sans qu5elle fit paraZtre un roman ou unrecueil de nouvelles.

H cette poque, @abel 3ollins crivait d4' avec une facilitdconcertante. )a main pouvait ' peine suivre les penses et les

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images qui germaient dans son esprit. 1lle nous a laiss untmoignage de ces sances de travail quotidiennes, assise ' lamême table que sa belle-sYur qui dessinait : L 85crivais tr$svite, 4etant les feuilles derri$re moi avant même que l5encre aiteu le temps de scher M%*<0&.

1n *?>?, alors qu5elle avait d4', ' seulement vingt-septans, publi plusieurs ouvrages, ses dons mdiumniqueseceptionnels se manifest$rent avec force. In 4our, quelle ne futpas sa surprise d5apercevoir par la fenêtre de la pi$ce o elletudiait un oblisque gyptien l s5agissait, en fait, del5iguille de 3lopQtre, un oblisque rig en *A00 av. 8.-3.devant le temple du dieu solaire d5]liopolis que l5Egypte venaitd5offrir au gouvernement anglais. @ais sa stupeur fut ' son comblelorsqu5elle vit soudain le visage d5un Egyptien se dessiner surl5oblisque. L l tait eactement de la largeur de l5aiguilleelle-même, si bien que 4e n5ai pu m5empêcher de penser ' un êtreprisonnier. %...& arfois ce visage, lorsqu5il avait les yeuferms, tait empreint d5une grande srnit. @ais le plussouvent, ses yeu taient ouverts, comme perdus dans des lointainsinaccessibles. M F 1lle vit ensuite en songe une longue processionde prêtres tout de blanc vêtus pntrer dans la pi$ce o elle setrouvait avec sa belle-sYur, et former un cercle autour des deufemmes. @abel 3ollins, qui tait en train de travailler ' l5un deses romans, continua ' crire, les yeu ferms, et commeptrifie. (orsqu5elle revint ' elle, elle n5eut absolument pasconscience d5avoir s4ourn en dehors de son propre corps. 35est

donc avec une L indescriptible stupeur M qu5elle lut ce manuscritqu5elle ne reconnaissait pas et dont l5criture ne ressemblait pas' la sienne.

Dien des annes plus tard, elle apporta le tmoignage suivant: L (5criture tait compl$tement automatique R 4e nereconnaissais pas un seul des mots que 45avais crits, et 4e lusce manuscrit comme 45aurais lu le tete d5un autre%*<*&. M 3etteapparition se renouvela 4usqu5' ce que le septi$me chapitre de sonmanuscrit f^t crit. (es visites cess$rent alors subitement, et laprocession des prêtres vêtus de blanc ne franchit plus le seuil de

la villa victorienne pendant de longues annes.

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L’d(lle du Lotus blanc, roman qui dcrit les preuves quedevaient subir les l$ves des myst$res gyptiens, a t crit sousl5influence d5une individualit en laquelle ]. . Dlavatsycroyait reconnaZtre un L vieil ami M, mais dont l5identit restedifficile ' tablir. Dien qu5on soit videmment tent dereconnaZtre en lui l5un des dou"e @ahatmas, ces inspirateurs dumouvement thosophique%*<2& que Cudolf )teiner a dcrits comme lesL @aZtres de la sagesse et de l5harmonie des sensations M, nous

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nous garderons de tirer des conclusions trop hQtives. 3omme @abel3ollins est cense ne pas avoir a4out un seul mot de son cru ' cedocument qui lui aurait t L dict M, ce livre passe pour lercit authentique d5un 4eune berger nomm )ensa qui, apr$s êtredevenu un novice du temple, aurait fait preuve de grandes facultsspirituelles. ourtant F et c5est l' le signe que ce rcit se

situe ' l5poque des myst$res gyptiens dcadents F sous uneapparente vnration du divin, les prêtres de ce temple s5adonnent' la magie noire, un th$me que @abel 3ollins devait traiter par lasuite ' plusieurs reprises. (e 4eune )ensa, qualifi dans le livrede L dernier hirophante des grands myst$res gyptiens M, estforc de se mettre au service de cette magie. @ais un 4our, ilreconnaZt sa vritable nature et s5oppose au prêtres qui, sesentant trahis, dcident de le faire mourir.

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(5Yuvre la plus importante de Dlavatsy, sis unveiled%L sis dvoile M&, crite dans le but d5intgrer au mouvementthosophique une partie de l5hritage spirituel de l51urope ducentre%*<7&, est parue quelques mois seulement avant que @abel3ollins n5entreprenne la rdaction son manuscrit. (e colonel ]enry). Jlcott qui, pour avoir t le tmoin quotidien de ses sancesde travail, connaissait tr$s bien la mani$re de procder deDlavatsy, nous en a laiss un tmoignage tr$s intressant, etsemblable, par bien des cXts, ' celui de la belle-sYur de @abel3ollins dont il a t question plus haut : L 35tait une chose

curieuse et inoubliable de la regarder travailler. Nous nousmettions d5ordinaire de chaque cXt d5une grande table, et 4epouvais suivre tous ses mouvements. )a plume volait sur la page,puis soudain elle s5arrêtait, regardait dans l5espace avec lafiit vague des clairvoyants, et ensuite semblait lire quelquechose d5invisible dans l5air devant elle et se mettait ' lecopier%*<<&. M ans ces moments, son criture changeait, commec5tait le cas pour @abel 3ollins, et Jlcott a pu distinguer4usqu5' trois styles d5criture diffrents.

35est presque ' la même poque que Dlavatsy et 3ollins ont

t pousses par les individualits qui les inspiraient ' rdigerdes tetes destins ' rendre accessible au public un certainenseignement spirituel. @ais curieusement, l5inspirateur de @abel3ollins a cess de se manifester d$s l5anne *?>?, avant même quene soit achev son manuscrit. )5agit-il d5une simple concidence,c5est en tout cas pratiquement au même moment que Dlavatsy esttombe en L captivit occulte M, comme l5a indiqu ' plusieursreprises Cudolf )teiner. 35tait l' le dbut d5un combat dontl5en4eu n5tait rien d5autre que la substance spirituelle de lathosophie, comme l5ont montr les visions de @abel 3ollins.

ans L’d(lle du Lotus blanc, cette derni$re a repris

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certaines de ses visions tout en les transformant. insi,l5Egyptien dont l5image tait prisonni$re de l5oblisque y prendles traits du 4eune berger )ensa, et la procession de prêtresvêtus de blanc devient une communaut de prêtres dont l5ambitionest d5attirer vers la terre un être spirituel dmoniaque. 3etêtre, une entit fminine dont la tête aurole de serpents voque

celle de la @duse, envo^te de ses regards le 4eune )ensa et faitde lui son 4ouet docile. 1lle utilise les dons de clairvoyanceinconscients, mais nanmoins tr$s rels, de ce dernier pour entreren contact avec les prêtres avides de pouvoir. @ais la Ceine du(otus, une entit divine lie au forces thriques du mondevgtal, parvient ' librer )ensa en lui rvlant la vritablepersonnalit de ses maZtres. F N5est-ce pas l' la preuve que ]. .Dlavatsy et @abel 3ollins devaient livrer le même combat, uncombat dont l5issue, ' l5poque, tait encore tr$s incertaine T

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Cudolf )teiner est revenu ' plusieurs reprises, enparticulier ' l5poque du premier conflit mondial, sur les combatsoccultes qui se sont livrs, durant le dernier tiers du [[e

si$cle, autour d5un être dou de pouvoirs mdiumniques etpsychiques hors du commun : ]elena etrovna Dlavatsy%*<A&. $s le4our de sa naissance, les occultistes de tout bord avaient perKu,d5apr$s son horoscope, les dangers et les potentialits quereprsentait l5apparition d5une telle personnalit. (a L pauvreDlavatsy M fut donc tr$s tXt l5ob4et de combats acharns. @ais

parce qu5elle tait quelqu5un de fonci$rement honnête, elle a puregrouper autour d5elle, tout au moins dans les premiers temps,les occultistes agissant dans l5intrêt de l5humanit. 35est ainsique Cudolf )teiner, dans son cl$bre 7ocument de arr, a pu crireque les vrits contenues dans sis dvoile taient L directementinspires par les grands initis d5Jccident, ceu-l' mêmes quifurent les promoteurs de la sagesse rosicrucienne%*<6& M. @ais tr$svite, certains occultistes dont les intentions taient loin d5êtreaussi louables %les L occultistes de gauche M&, russirent ' lafaire tomber sous leur coupe.

Jn sait que les occultistes de gauche anglo-saons 4ouent surles particularits des diffrentes Qmes des peuples pour lesorienter dans une certaine direction. (5un de leurs principauob4ectifs est de fonder, L ' la place de ce qui devraitnormalement advenir, ' savoir l5tablissement d5un lien entrel5être de l51urope du centre et l5être russe M, une sorte deL religion occultiste M dont la mission serait d5imposer aupeuples slaves la culture et les tendances spirituelles anglo-saonnes%*<>&. (e contournement et l5eclusion de l51urope du centrepermettraient le rapprochement de l5Juest et de l51st etrenforceraient la domination des occultistes de gauche. ouratteindre leur but et instaurer une L nouvelle religion mondiale

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pour l51urope M, ces derniers se sont servis de Dlavatsy parcequ5elle possdait L des qualits typiquement russes %...& maistransposes au niveau spirituel%*<?& M.

ans un premier temps, on la poussa ' entreprendre desdmarches pour se faire admettre au sein d5un ordre de haut-grade

parisien. @ais elle tait d5une L nature beaucoup tropindpendante M pour se laisser manipuler sans ragir. 35est doncelle qui tenta d5imposer ses eigences ' la loge, eigences qui,selon Cudolf )teiner, L auraient pu, d5une certaine mani$re,chambouler de fond en comble l5histoire de rance%*<+& M. @ais decrainte qu5elle n5en apprit trop long sur les vises secr$tes del5ordre, on s5empressa de l5eclure. 1n *?>7, elle posa les mêmeseigences dans un ordre amricain o elle s5tait fait admettre.35est alors que les gens commenc$rent ' prendre rellement peur etque l5on dcida de placer ]. . Dlavatsy en L captivitocculte%*A0& M pour l5empêcher de causer encore plus de L dgQts M.3ette captivit, qui commenKa en *?>+, concidait avec le dbut del5$re michalique.

3e sont des occultistes indiens qui la L dlivr$rent Mquelques annes plus tard, apr$s concertation avec les confrriesoccidentales responsables de sa L captivit M. @ais Dlavatsy, quiavait vite fait de considrer comme des L maZtres M les personnesqui voulaient l5influencer dans un sens ou dans un autre, ne tardapas ' tomber entre les griffes d5un L fau maZtre M, d5unL misrable au service des Cusses M qui se faisait passer pour le

mahatma Woot Eoomi et L manYuvrait pour faire aboutir l5unionspirituelle entre les Cusses et les anglo-saons%*A*&. M

Nous avons voulu montrer, ' travers cette br$ve incursiondans le destin d5]elena Dlavatsy, ' quel point il est difficiled5estimer ' sa 4uste valeur le rXle des L maZtres M au sein de la)ocit thosophique. Jn sait que les dou"e L @aZtres de lasagesse et de l5harmonie des sensations M constituent, sur le planastral, avec d5autres entits d5une nature plus leve encore, cequ5il est convenu d5appeler la (oge blanche, loge qui 4oue ungrand rXle dans le dveloppement de l5humanit. @ais ces dou"e

maZtres n5apparaissent cependant pas uniquement sur le planastral. ls agissent galement sur le plan terrestre o,curieusement, ils ne se distinguent pas etrieurement de leurscontemporains. ls peuvent tr$s bien être L prsents au milieud5une foule sans être reconnus. %...& ls peuvent se trouver ')aint-tersbourg, ' (ondres, ' Derlin ou ' aris sans quepersonne, ' de rares eceptions pr$s, ne se doute de quelquechose M, comme le confirma Cudolf )teiner, faisant allusion ' unedclaration crite de @abel 3ollins%*A2&.

@ais de L fau M maZtres agissant pour le compte des logesoccultes de gauche ne tard$rent pas ' se 4oindre au maZtres

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vritables. 3es fau maZtres utilisaient les facults mdiumniquesde personnes comme Dlavatsy pour parvenir ' leurs fins. 35est cequi conduisit les maZtres de la (oge blanche ' quitter un ' un la)ocit thosophique qui ne tarda pas, d$s lors, ' pricliter. lslaissaient, en effet, le champ libre ' leurs L doubles M qui enfirent une sorte L d5avant-poste stratgique M%*A7&.

@alheureusement, nous devons nous contenter d5indiquerbri$vement ce que reprsenta L l5apparition des maZtres M pour la)ocit thosophique. ourtant, ce qui vient d5être dit semblebien contredire la th$se selon laquelle l5auteur de L’d(lle duLotus blanc aurait t inspir par maZtre ]ilarion, th$se que ].. Dlavatsy a tou4ours dfendue et qui est encore asse" rpandueau4ourd5hui au sein de la )ocit thosophique. 5autresindividualits, d5une nature toute diffrente, auraient tr$s bienpu, en effet, essayer de s5eprimer par l5intermdiaire de @abel3ollins, l5un des mdiums les plus L courus M de son temps. 1tbien que cette derni$re e^t essay de s5lever au-dessus de sesfacults mdiumniques de mani$re ' atteindre les mondes suprieursen toute conscience et en toute indpendance, ses facultspsychiques avaient atteint un point tel de dveloppement quel5ventualit d5une influence etrieure dont elle n5aurait pas euconscience n5est pas ' eclure. 1lle semble pourtant avoir t aucourant des menes de certaines confrries occultes puisqu5elledcrit dans lita, un roman qu5elle crivit en *??>, une sc$netout ' fait vocatrice de leurs ambitions dominatrices. Voici cequ5en a dit Cudolf )teiner : L 85admets qu5il soit difficile de

comprendre ce que dcrit @abel 3ollins dans lita. l y estquestion d5un adepte qui, dans un coin retir, s5amuse ' pousserdes pions sur l5chiquier du monde. l dcide pour ainsi dire duarma de continents entiers sur une petite carte de rien du tout.(es choses, en ralit, ne se passent pas tout ' fait ainsi. 1llessont beaucoup plus grandioses, et ce qui est dcrit dans litan5en est que l5image dforme et grotesque.%*A<& M

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(5anne *??< a t une anne dcisive pour la )ocit

thosophique. 1n nde, l5affaire des lettres falsifies desmaZtres battait son plein, menaKant de disqualifier ' tout 4amaisce 4eune mouvement et contraignant Dlavatsy et Jlcott ' quitterle quartier gnral de la ). B. pour regagner l51urope. 1ntre-temps, @abel 3ollins avait lu L’sis dévoilée, et l5on peut penserqu5elle frquentait dsormais F probablement accompagne de sonmari F les cercles spiritistes et occultistes londoniens, tr$snombreu ' cette poque, o se retrouvaient des thosophes et deschercheurs spirituels de toutes origines. sabelle de )teiger sesouvient d5elle comme du L mdium le plus admir M de sontemps%*AA&. @ais elle n5tait pas que cela.

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1lle avait d4' publi une di"aine de romans et de recueilsde nouvelles lorsqu5elle devint, en avril *??<, membre de la logelondonienne de la )ocit thosophique dirige par lfred ercy)innett. 3ette adhsion ' la ). B. fut pour elle le facteurdclenchant d5un certain nombre d5vnements. Bout d5abord, soninspirateur rapparut, si bien qu5elle put achever l5d(lle. @ais

aussi et surtout, quelques mois plus tard, en octobre *??<, alorsqu5elle venait de fêter son trente-troisi$me anniversaire, il luiarriva quelque chose qu5elle considra elle-même comme le rsultatde ses propres efforts, comme le rsultat de souffrances etd5preuves endures dans des vies antrieures%*A6&. 5une mani$reque @abel 3ollins dcrit comme L totalement diffrente M de ce quis5tait pass pour l5d(lle, elle sortit ' nouveau de son corps,tout en gardant cette fois une conscience nette de l5tat danslequel elle se trouvait. 1lle put inscrire dans son cerveauphysique toutes les epriences qu5elle fit dans le mondespirituel et les garder en mmoire. @abel 3ollins, quis5intressait beaucoup au diffrents tats de conscience et aupassage d5une conscience de veille ordinaire ' une consciencesuprieure, dclara n5avoir t, dans un cas, qu5un L instrumentpassif manipul par des forces etrieures M, alors que dansl5autre cas, c5est elle-même qui aurait provoqu consciemment cettat, selon une mthode d5investigation spirituelle qui luiapparaissait de loin comme la plus intressante parce qu5en lienavec le L dveloppement et la croissance de l5individualit M%*A>&.

(orsque en octobre *??< elle quitta pour la premi$re fois son

corps de mani$re consciente, elle se vit transporte dans unecathdrale cleste construite sur le mod$le ternel descathdrales de pierre. H ses yeu, il ne faisait aucun doute queL cette vo^te sombre de la cathdrale n5tait pas un toit maisle ciel lui-même M et que L l5espace mystrieu qui s5ouvrait au-dessus du grand autel conduisait au trXne du Br$s ]aut. eschapelles entourent le corps du bQtiment %...& et un gros diamantlumineu %...& forme la poigne de la porte qui conduit ' lachapelle sur les murs de laquelle est crit `La lumière sur lesentier5.%*A?& M

(orsque @abel 3ollins dcrivit pour la premi$re fois lagen$se du petit livre qu5elle intitula La Lumière sur le sentier,elle raconta qu5elle s5tait L dplace dans un corps tr$sdiffrent de son corps habituel M, un corps dont elle maZtrisaitL les sens avec la même maladresse qu5un petit enfant qui dcouvreses membres M. 1lle raconte comment elle aurait travers une sallegigantesque, et comment un être puissant lui aurait pris la mainpour la guider vers un diamant dont l5clat tait visible de loin.3e diamant tait la poigne d5une porte ouvrant sur une chapellequ5elle reconnut immdiatement %L 8e savais que ce n5tait pas lapremi$re fois que 4e me trouvais l'.%*A+& M& et qui devint d$s lorsle but de ses prgrinations spirituelles. L (e maZtre ouvrit la

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porte et, lorsque nous f^mes entrs, il la referma derri$re nous.Nous tions seuls dans cette merveilleuse chapelle de lumi$re. 8efus ddommage au centuple des preuves et des souffrances que45avais endures dans des vies antrieures par le sentiment depai et de puissance qui m5envahit alors. 85tais certaine de metrouver ' ma place, selon un droit imprescriptible. (e maZtre qui

me tenait par la main me demanda alors de traverser la chapelle4usqu5au mur, et 4e vis alors distinctement les premi$res r$glesde (a (umi$re sur le sentier s5inscrire sur celui-ci.%*60& M

1lle contempla L avec ravissement M l5un des murs de lachapelle. L l tait couvert de pierres prcieuses, depuis le sol4usqu5au plafond, situ ' une hauteur vertigineuse R chaque poucede ce mur magnifique en tait couvert, et le scintillement taitsublime. Jn me demanda de regarder attentivement, et c5est alorsque 4e vis que les pierres formaient des signes et des dessins.@ais mon attention ne suffisait pas, et sans mon guide 4e ne meserais pas rendue compte que ces signes et ces dessins taient enfait des lettres qui composaient des mots et des phrases. Jn memit en tat de les voir, et l5on me dit de retenir tout ce que 4epourrais lire et de le conserver soigneusement en mmoire, puis dele consigner par crit d$s que 4e serais retourne dans mon corps.1t c5est ce que 4e fis. 8e me rappelle tr$s clairement la mani$rebi"arre dont 4e suis revenue ' moi, dans cette pi$ce faiblementclaire o ma belle-sYur %elle m5avait observe tout le temps que45tais L partie M& attendait patiemment le rsultat. 3e rsultat,ce sont les premi$res phrases de La Lumière sur le sentier %...&

35est de cette même mani$re que 4e rassemblai petit ' petit toutle contenu de ce petit livre %...& 1t 4e crois que sur ce mur,beaucoup plus de choses sont crites que ce que 45ai pu en lire Rle reste n5tait pour mes yeu qu5un clat chatoyant.%*6*& M

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(a )alle de l5apprentissage, L un lieu connu des voyants M%)teiner&%*62&, qui, selon @abel 3ollins, L n5est pas seulement unlieu mais aussi un tat de conscience de l5esprit%*67& M,correspondait de par sa forme et son agencement au cathdrales du

@oyen ge. 3e qu5il y a de plus surprenant, c5est lacorrespondance eacte entre la cathdrale cleste dcrite par@abel 3ollins %la )alle de l5apprentissage& et le temple du =raaltel qu5il est dcrit par lbrecht von )charfenberg dans l5popede Biturel%*6<&.

Bout comme la )alle de l5apprentissage, le temple du =raalest rond et entour d5un ensemble de chapelles. ans l5espaceintrieur, divis en trois parties, on trouve une reproductionsymbolique, en or et en pierreries, des mondes minral et vgtal,la L mer de cristal M au centre, et des meraudes incrustes dansles murs, eactement comme dans le mur sur lequel est crit

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`(umi$re sur le sentier5 : L 8e ne pouvais dtacher mes regards,remplie de respect et d5admiration. 8amais 4e n5avais imaginqu5il p^t eister quelque chose d5aussi beau. (es pierres taientmerveilleusement ciseles, et leur scintillement tait etrême. 8ecrois que la lumi$re qui emplissait la pi$ce provenait d5elles Ril n5y avait pas, en effet, d5autre source lumineuse.%*6A& M F Bout

comme le plafond de la cathdrale cleste de @abel 3ollins, leplafond en coupole du temple du =raal ressemblait ' la vo^tecleste : il tait bleu, et parsem de grenats symbolisant lestoiles. 1n outre, tout comme la )alle de l5apprentissage, cetemple n5tait pas clair par la lumi$re etrieure, mais par despierres prcieuses.

@abel 3ollins perKut la )alle de l5apprentissage comme undifice dress vers le ciel, dont la lourde porte d5entre taitsitue au sommet d5un escalier de pierre long et abrupt. eschoses tonnantes se droulaient ' l5intrieur de cette salle,semblables au images grandioses que l5on trouve dans les conteset les lgendes. F In autel gigantesque se dresse au fond de lasalle, aupr$s duquel trXne la statue en marbre noir du Douddha. (esol, depuis les marches de l5autel 4usqu5' l5autre bout de lasalle, est mouvant : il s5ouvre et se ferme. arfois, la couche demarbre disparaZt, et l5on peut L admirer la surface immobile d5uneeau calme sur laquelle se refl$te ce qui se trouve au-dessus Rparfois, c5est un torrent sombre, puis ' nouveau une rivi$repaisible et riante sur les rives de laquelle poussent des lis.%*66& M @ais tou4ours la figure lumineuse du 3hrist est prsente,

trXnant ' cXt de l5autel et intervenant dans les vnements quise droulent sous ses yeu.

(a cathdrale cleste de @abel 3ollins, tout comme le chQteaudu =raal, semble correspondre ' l5une de ces grandes imaginationsdont les formes futures macrocosmique et microcosmique annoncentle destin futur de l5homme et de la terre. l est impossible de nepas voir de similitudes entre elles. insi, la pierre prcieusequi sert de poigne ' la porte de la chapelle pourraitcorrespondre au grenat qui indiqua le chemin au chevaliers du=raal lorsqu5ils s5gar$rent dans la forêt. 3ar les pierres

prcieuses ne sont pas seulement les lments de construction dela L 8rusalem cleste M et du monde minral transform de laterre%*6>&R elles veillent galement la lumi$re thrique dans lesang, L ' travers laquelle la prsence ternelle du 3hrist peutêtre perKue%*6?&. M

(a L lecture de l5criture secr$te%*6+& M, que @abel 3ollinsapprit lorsqu5elle se trouvait face au mur incrust depierreries%*>0&, correspond au stade de perception de l5imagination.@abel 3ollins fut ainsi le tmoin de la naissance du logos,naissance que peuvent revivre tous les futurs initis dans la)alle de l5apprentissage. 3elui qui avait t autoris ' pntrer

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dans cette salle sans être encore capable de dchiffrer le teteinscrit sur le mur, tait rendu apte ' le faire dans la chapelle,comme en tmoigna @abel 3ollins trente ans apr$s qu5elle se futtrouve devant ce mur pour la premi$re fois. e cette mani$re, lefutur initi pouvait assister ' la L merveilleuse mtamorphose dela flamme de la pierre prcieuse dans la flamme du Verbe%*>*&. M

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@abel 3ollins

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u sein de la )ocit thosophique, ce n5tait un secret pourpersonne%*>2& que La Lumière sur le sentier tait directementinspir par l5un des L @aZtres de la sagesse et de l5harmonie dessensations M, comme Cudolf )teiner le confirma ' plusieursreprises. 3e dernier confia même ' la fille d5Jsar von ]offmann,le traducteur allemand de cet ouvrage, que ce maZtre d5origine

grecque n5avait pas seulement aid @abel 3ollins ' crire sonlivre, mais galement son p$re ' le traduire, ce qui auraitconfr au tete allemand un L pouvoir mantrique suprieur M 'celui de L l5original M anglais%*>7&.

1n *+*2, @abel 3ollins, qui avait essay plusieurs fois, aumoyen de commentaires et de notes, d5clairer par la pense lecontenu de La Lumière sur le sentier, fonda une branchethosophique baptise Liht on the &ath. lice )auer;ein, quiassistait certainement au runions de cette branche F c5estd5ailleurs probablement lors de l5une d5elles qu5elle parla pourla premi$re fois de Cudolf )teiner ' )imonne CihouGt-3oro"e Fconnaissait bien ce petit livre dont les premi$res phrases4ouaient un grand rXle parmi les thosophes de l5poque : L vantque les yeu puissent voir, ils doivent être incapables depleurer. vant que l5oreille puisse entendre, elle doit avoirperdu sa sensibilit. vant que la voi puisse parler en laprsence des @aZtres, elle doit avoir perdu le pouvoir de blesser.vant que l5Qme puisse se tenir debout en la prsence des @aZtres,ses pieds doivent être lavs dans le sang du cYur. M

La Lumière sur le sentier, l5une des L Yuvres les plusprofondes que le mouvement thosophique ait 4amais produites M, cepetit livre qui L contient tout un monde sagesse M %)teiner&%*><&,peut être considr comme le point de dpart d5une orientationplus chrtienne de la pense de @abel 3ollins. )es rencontres avecl5entit christique dans le monde suprasensible devinrent de plusen plus frquentes, au milieu des images ' la fois merveilleuseset effrayantes de la )alle de l5apprentissage, images qui taienttou4ours en lien avec des vnements terrestres.

ans son ouvrage intitul Che Stor( of the \ear %L (5]istoire

de l5anne M&, elle met en lien la naissance, la mort et larsurrection des forces thriques de la nature avec les grandsrythmes de l5entit christique qui se renouvellent chaqueanne%*>A&. 3e livre qui, d5apr$s Cudolf )teiner, contient L desvrits occultes d5une valeur inestimable, des mots d5uneprofondeur telle qu5on en rencontre rarement, même dans lesbiblioth$ques dites thosophiques%*>6& M, a t suivi par d5autres,dans lesquels @abel 3ollins dcrit avec une prcision de plus enplus grande l5image du 3hrist telle qu5elle la vivait. 1t c5estcette prcision même, cette qualit tr$s visuelle des perceptionsqui, tout en confrant ' ses Yuvres tardives une incontestableoriginalit, en pose aussi les limites.

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ans Che AwaFenin %L (5Eveil M&, elle dcrit comment, en*+0A, au moment des pogromes qui ensanglant$rent la Cussie, larivi$re qui traverse habituellement la )alle de l5apprentissages5est soudain transforme en un fleuve de sang : L (es Qmes mortesplanaient au-dessus des eau, et la figure du 3hrist se tenait sur

les marches de l5autel afin de les bnir lorsqu5elles passaientdevant lui %...& (e fleuve tait devenu un fleuve de sang, et lesQmes massacres le traversaient %...& Ine nue d5anges et d5Qmespures s5approchaient et tentaient de les aider comme ellespouvaient %...& endant ce temps, l se tient sur les marches del5autel, un merveilleu visage de lumi$re et de rayons. l l$vehaut la main pour bnir les Qmes qui passent devant lui. Br$ssouvent, l en attire une ' lui, et la presse contre son cYur defaKon ' lui faire perdre tout souvenir de son terrible martyre.%*>>& M

@abel 3ollins eut plusieurs fois la vision du 3hrist commeL @aZtre du destin M, images qui s5impos$rent ' elle avec uneforce singuli$re durant la guerre. L (e 3hrist est vivant. l semeut sur trois niveau intrieurs, ou plutXt suprieurs,d5eistence M, le niveau physique, le niveau thrique et leniveau astral, comme elle le consigna dans un livre paru en *+*A,

As the lower rows%*>?&. 35est dans l5astral qu5elle le percevaitle plus souvent, clou ' la croi, ou encore cheminant, le corpscouvert de blessures. L )es pieds blancs taient tachs par lesang qui coulait sur eu. l criait fort : `1n vrit, 4e vous le

dis, ce que vous ave" fait ' l5un de mes fr$res, f^t-il le plusmisrable, c5est ' moi que vous l5ave" fait.5 M In 4our, elle futintroduite plus avant dans la rgion thrique : L 8e m5aperKusque 4e me trouvais dans les tranches. 8e vis de hauts lys blancsde la Vierge sur des ilom$tres et des ilom$tres. %...& 8eregardai plus loin, et 4e vis dans un lointain brumeu une longuerange de ces fleurs blanches. 35tait la terrible ligne de feu In 4ardin plus beau que tous ceu que 45avais vus 4usque-l' Bout' coup, 4e m5aperKus qu5un personnage silencieu s5approchait demoi ' travers les fleurs. 35tait le 3hrist, le bon pasteur %...&8e savais qu5il avait march ainsi le long de toute la ligne de

feu. M 1lle dcrit ensuite comment, L agenouille au pieds du3hrist M, elle apprit bien des choses L qui ne peuvent encore êtrecrites, des choses qui ne peuvent pas même encore passer dans lecerveau physique, mais qui constituent un trsor inestimable quele disciple doit d5abord garder dans sa conscience spirituelle etthrique M

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Wuelques annes apr$s que @abel 3ollins eut rencontr ]. .Dlavatsy %c5tait en *??<&, une collaboration courte maisfructueuse s5instaura entre les deu femmes. @abel 3ollins devint

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co-diteur de (ucifer, un 4ournal fond par Dlavatsy. ans lepremier numro de ce 4ournal, qui parut en septembre *??>, ontrouve le dbut de deu longues sries d5articles crits de saplume : les commentaires de (a (umi$re sur le sentier, qui furentintgrs plus tard au livre, de même que Che lossom and the ruit%L (a leur et le fruit M&, un roman plus connu sous le nom de

lita. 3ette L histoire authentique d5une magicienne M, surlaquelle Cudolf )teiner a livr des points de vue tr$sintressants%*>+& provoqua un conflit entre @abel 3ollins etDlavatsy, et aboutit bientXt ' leur rupture%*?0&.

(e conflit clata lorsque @abel 3ollins voulut publier lesderniers chapitres de lita, dans lesquels elle dcrit notammentcet adepte qui, pench sur l5chiquier du monde, L tente d5influersur le destin de l51urope et, par voie de consquence, sur celuidu globe%*?*& M. Dlavatsy reprochait ' 3ollins de vouloirL tromper M ses lecteurs, d5o sa dcision de modifier elle-mêmecertains passages. 1n ao^t *???, le conflit avait atteint desproportions telles que la publication des derniers chapitres delita marqua la fin de leur collaboration. Dlavatsy empêcha @abel3ollins d5adhrer ' l51soteric )ection sous prtete qu5elleaurait t trop ignorante de l5enseignement thosophique, et enparticulier du sien propre. Jn lui imposa une priode probatoire,rapidement interrompue, avant de lui barrer dfinitivement l5acc$s' l51. ).%*?2&.

(a rupture entre 3ollins et Dlavatsy est gnralement mise

sur le compte de divergences personnelles. Jr cela ne nous semblepas correspondre tout ' fait ' la vrit. H notre avis, lecomportement de Dlavatsy s5eplique en grande partie parl5indpendance d5esprit dont faisait preuve @abel 3ollins sur denombreu points. insi, sa conception de l5entit christique necorrespond aucunement ' celle de Dlavatsy. epuis qu5ellesubissait l5influence des occultistes indiens, cette derni$reavait pris, en effet, une L orientation totalement anti-christique%*?7& M. 1n outre, @abel 3ollins, dans sa volontconstante de soumettre ses epriences suprasensibles ' l5eamende sa raison, semble avoir eu de plus en plus de mal ' supporter

la place faite au L @aZtres M au sein de la )ocitthosophique%*?<&. ar ailleurs, il n5est pas, semble-t-il, absurdede supposer que ceu qui tremblaient de voir leurs desseinsrvls au grand 4our F f^t-ce sous forme romance F avaient toutintrêt ' attiser ce conflit. Wuant ' Dlavatsy, elle entendait seprmunir contre ceu qui, comme @abel 3ollins, s5taient renducompte de l5influence croissante qu5eerKaient sur elle certainspersonnages dsireu de renforcer encore un peu plus le cXtchaotique de sa personnalit.

ans une confrence du *2 mars *+*6, Cudolf )teiner, apr$squ5il eut parl, en lien avec Dlavatsy, de certaines loges

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largement impliques dans le dclenchement du premier conflitmondial, fit remarquer la chose suivante : L l est significatifque ce soit au moment de la parution du livre de @abel 3ollins, LaLumière sur le sentier, dont le but tait d5introduire, par desmoyens mdiumniques, quelque chose de christique dans ce quiaurait d^ rester en premier lieu anglo-saon, que cette campagne

de diffamation ait commenc. 3ar ce que l5on a oppos au mdiumqui a offert au monde La Lumière sur le sentier, c5est avant toutde la diffamation%*?A&. M

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Alice Sauerwein et Mabel /ollins0.ne amiti! sous le signe de la scissionde la Soci!t! th!osophique

35est au alentours des annes *+*0 que @abel 3ollinsdcouvrit Cudolf )teiner et l5anthroposophie et qu5elle devint

l5amie d5lice )auer;ein. ans un article ncrologique, une amiede @abel 3ollins, 3. @. @atcalfe, nous a laiss une descriptionintressante de sa personnalit : L 1lle tait la sensibilitmême. Wuoi qu5etrêmement intuitive, elle tait doue d5une viveintelligence et d5un sens tr$s s^r de la repartie. l estdifficile de dcrire sa singuli$re beaut : un calme et unesrnit comme on en rencontre rarement au4ourd5hui se dgageaientde l5clat rayonnant de ses yeu et de ses traits si epressifs.1lle avait dans les yeu la conscience mystrieuse des desses etdes reines de l5Egypte ancienne%*?6&. M Jn peut imaginer ' quelpoint lice )auer;ein a d^ être impressionne par cette femme sieprimente en mati$re d5occultisme, et qui connaissait l5entitchristique ' travers ses propres epriences suprasensibles. 1lleavait su trouver seule sa voie et rester fid$le ' ses idau,malgr son eclusion des cercles thosophiques sotriques et lacampagne de diffamation mene contre elle par les membres les plusinfluents de la ). B. @abel 3ollins devint ainsi une sorte demod$le pour lice )auer;ein, même si elle n5en avait pas forcmentconscience ' l5poque.

Jn peut supposer que c5est sur les conseils de @abel 3ollins

qu5lice )auer;ein a entrepris la traduction de (5d(lle du Lotusblanc. 1n effet, non seulement @abel 3ollins lui avait confr desdroits eclusifs de traduction, mais elle avait approuv L sansrserve M le tete franKais%*?>&. ans la rdition franKaise del5d(lle, date de *+>A%*??&, le nom de la traductrice figured5ailleurs en grosses lettres, ce qui est d5autant plus surprenantqu5' cette poque, lice )auer;ein tait depuis longtemps tombedans l5oubli.

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3omme Cudolf )teiner l5a indiqu ' plusieurs reprises, la

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troisi$me et la cinqui$me poques post-atlantennes, c5est-'-direl5poque gypto-chaldenne et l5poque actuelle, sont unies pardes liens tr$s particuliers %*?+&. (e fait qu5lice )auer;ein aittraduit le livre de @abel 3ollins en *+**, soit ' peu pr$s aumoment o )teiner a dcrit pour la premi$re fois, au cours desconfrences qu5il donna ' 3openhague en 4uin de la même anne%*+0&,

comment l5poque gypto-chaldenne influait sur certainsphnom$nes de la vie moderne, mrite d5être not. F (es anglosrests en arri$re ' l5poque de l5ancienne Egypte L 4ouent un rXleimportant au sein des socits occultes que 4e vous ai dcrites M,devait dire Cudolf )teiner en 4anvier *+*>, faisant allusion auconfrences de 3openhague. L 3e sont des ad4oints prcieu, desesprits qui indiquent le chemin ' suivre %...& Bout ce qui, ausein des loges, est autre chose que de simples pantalonnades, onle doit ' l5influence d5êtres retardataires appartenant ' lahirarchie des anglos. 3e sont eu qui agissent l' en maZtres. M

ait asse" inhabituel pour être not, c5est )teiner lui-mêmequi, malgr ses multiples occupations, s5est charg de lapublication des confrences de 3openhague sous le titre La3onduite spirituelle de l’homme et de L’humanité %*+**&. 35est quede bonnes raisons l5avaient pouss, comme il le souligne dans laprface, ' L faire paraZtre ce tete ' cette poque prcise M.5ailleurs, dans la confrence de 4anvier *+*>, dont il a tquestion plus haut, il indique que L tout un tas de raisons Ml5avaient pouss alors ' prononcer ces paroles, puis ' les faireimprimer. our notre part, nous pensons que la lutte entre

certaines forces occultes douteuses et les forces groupes autourde 3hristian Cosecroi a atteint son plus haut degr d5intensiten *+**. urant toute cette anne, l5activit de Cudolf )teinerfut marque du sceau de cette lutte%*+*&. aute de pouvoirapprofondir ici cette question, nous nous contenterons de rappelerqu5avec la fondation de l5Jrdre de l5Etoile, le ** 4anvier *+**,le 4eune 9rishnamurti est devenu le L rceptacle M officiel du@aitreya-Douddha, en qui certains ont cru reconnaZtre l5entitchristique. (es aventures de 9rishnamurti rappellent d5ailleurstrangement certaines sc$nes de L’d(lle du Lotus blanc... 3en5est donc pas seulement un hasard si @abel 3ollins et lice

)auer;ein ont dcid de publier ce livre en langue franKaise en*+**.

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Bout comme Edith @aryon %*?>2-*+2<&, . N. unlop %*?6?-*+7A&et beaucoup d5autres %pour la plupart membres des ordres =olden-a;n et )tella-@atutina%*+2&&, lice )auer;ein et @abel 3ollinsassist$rent au runions hebdomadaires consacres ' lachristologie de )teiner qui se tinrent dans l5atelier duportraitiste et avocat ]arry 3ollison %*?6?-*+<A& au printemps de*+*2%*+7&. (e baron lphonse Oalleen %*?67-*+<*&, ' propos duquel

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aussi bien @abel 3ollins qu5lice )auer;ein se sont eprimes 'plusieurs reprises, fut la figure marquante de cette priode R ildonna plusieurs cycles de confrences ' (ondres mais aussi 'aris, probablement ' l5invitation d5lice )auer;ein%*+<&.

1n mars *+*2, @abel 3ollins publia un article dans lequel

elle eprime la 4oie qu5elle prouva lorsqu5elle entendit parlerpour la premi$re fois, au cours d5une confrence du baron Oalleen,de la conception steinrienne du 3hrist en tant qu5être cosmiqueet solaire, conception qu5elle devait qualifier de L superbe M%*+A&.ans un autre article, elle consid$re que la L conceptionrosicrucienne du 3hrist M constitue le L cYur M de l5enseignementde )teiner%*+6& et la confirmation de ses propres ides, enparticulier celles eprimes dans Che Stor( of the \ear. ans lemême lan, elle louait la L mthode de )teiner M, qu5elle trouvaittr$s diffrente de celle de L certains minents thosopheslondoniens, lesquels pratiquent le spiritisme et prtendentrecevoir les messages des @aZtres ' travers les mdiums. M 1t ellea4outait, pensant peut-être au combat qu5elle devait elle-mêmelivrer contre ses facults mdiumniques : L 35est, 4e pense, unesorte de blasph$me %...& 8e me range tout ' fait ' l5avis du r)teiner lorsqu5il dit que toute connaissance, toute instruction,ne peuvent être donnes ou reKues qu5en pleine conscience. ucunmdium ne doit être utilis dans le but d5apporter la vrit aumonde. (a recherche de la vrit doit être prcde d5unrenforcement de la conscience.%*+>& M

1n *+*2, elle fonda avec . N. unlop, qui devait devenirplus tard un l$ve et un ami intime de Cudolf )teiner%*+?&, la loge(ight on the ath, dont il a d4' t question plus haut, une logequi se voulait internationale et dont on pouvait devenir membresans appartenir forcment ' la )ocit thosophique. (esconfrences d5lphonse Oalleen sur la conception du 3hrist deCudolf )teiner eurent lieu, d5ailleurs, dans cette loge%*++&. 1n mai*+*7, @abel 3ollins fit enfin la connaissance de Cudolf )teinerlorsque celui-ci se rendit ' (ondres pour deu 4ours apr$s lafondation de la )ocit anthroposophique en llemagne. Nous savonsque @abel 3ollins et Cudolf )teiner ont eu, ' cette occasion, des

conversations tr$s pousses, et que cette derni$re a envoy par lasuite plusieurs lettres ' Cudolf )teiner et ' @arie von )ivers%200&.

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H la fin de l5anne *+**, lice )auer;ein avait fond, aucours de l5un de ses brefs s4ours ' aris, un premier groupequ5elle envisageait de transformer par la suite en branchereconnue par la )ocit thosophique. 1lle le baptisa =roupeCudolf )teiner, suivant l5eemple de la branche )teiner de3openhague, dont le prsident n5tait autre, d5ailleurs, que lebaron Oalleen. @ais elle crivit bientXt ' @arie von )ivers que

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les responsables de la ). B. en rance et en ngleterre faisaienttout leur possible non seulement pour l5empêcher d5inviter lesecrtaire gnral de la )ection allemande, mais aussi pour queson nom ne soit pas prononc%20*&. L (5tat de la ). B. en ce momentserait presque comique s5il ne s5agissait de questions aussiimportantes. %...& H aris, c5est encore pire qu5' (ondres, c5est

l5abdication compl$te devant l5autorit de @me Desant%202& M ansces circonstances, il n5est pas tonnant que ce pro4et de fonder 'aris une loge )teiner officiellement reconnue ait chou.

(5un des principau reproches adresss ' Cudolf )teiner aucours de ces annes est celui d5avoir reKu une L ducation4suite M. 3ette rumeur infonde que les thosophes du mondeentier s5empress$rent de colporter eut pour point de dpart unedclaration d5nnie Desant, qui tait ' l5poque secrtairegnral de la ). B., devant l5assemble gnrale de la )ocit,runie ' dyar en *+*2. 1lsa ro"or, qui frquentait alors lesbranches thosophiques de @arseille et de Nice, rapporte qued5anciens disciples marseillais de Cudolf )teiner faisaient courirle bruit qu5il lisait la messe L ' l5envers M, preuve irrfutablequ5il s5adonnait bien ' la magie noire%20<&.

3e proc$s en 4suitisme, qui 4etait le doute sur lesmthodes, les buts et les rsultats des recherches spirituelles deCudolf )teiner, ne fut pas sans creuser un profond foss au seinde la )ocit thosophique entre ceu qui se voyaient confortsdans l5opinion ngative qu5ils avaient de Cudolf )teiner, et ceu

qui considraient qu5nnie Desant avait trahi l5idal le plussacr des thosophes, ' savoir l5amour de la vrit. 3ette entorsemanifeste et parfaitement consciente ' la vrit fut l5occasionpour les disciples franKais de Cudolf )teiner, dont 1lsa ro"or,de couper les ponts avec la )ocit thosophique. 1ug$ne (vy enfit le principal argument de la lettre qu5il adressa ' 3harlesDlech, le secrtaire gnral de la )ection franKaise, pour luiannoncer qu5il quittait la )ocit thosophique, ainsi que d5unebrochure tr$s conteste qu5il fit paraZtre ' l5poque en franKaiset en allemand. L Bout en crivant, 4e ressentais ' quel point ilpeut être merveilleu de parler au nom de la vrit, crivait-il

dans sa lettre. 85ai essay en tous points de lui rester fid$le 'la vrit. 1t 4e suis ainsi persuad que tous ceu qui luiaccordent la premi$re place me comprendront.%20A& M

Voici le commentaire que donna 3harles Dlech de cesvnements%206& : L Ine forme-pense si puissante s5est dveloppeche" nos voisins les llemands que nombre de ceu qui ont subicette contagion mentale n5ont pu rsister ' un courant d5hostilitirraisonne et de sparativit. M @ais c5est pour constaterensuite soulag : L (a crise qui affecte nos voisins n5a muqu5une tr$s petite minorit des membres de notre ). B. derance. M 1nfin, il conclut sur cette note d5espoir : L uissent

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tous les autres rester fid$les ' notre socit et ' sa vnreprsidente, et s5inspirer de sa haute sagesse. M

Deaucoup de lettres ont t changes, au sein de la )ectionfranKaise, au cours de l5anne *+*7. (a plupart de celles qui ontt envoyes ' la ). B. tmoignent d5un manque de volont vident

de porter un 4ugement impartial sur la situation. Jn peut lireainsi dans l5une d5entre elles : L u contact de @me Desant et de@. (eadbeater %...& 45ai senti mon Qme s5panouir et mon cYurs5largir, et 4e ne puis trouver dans mon souvenir aucune parole,aucun acte, aucune attitude pouvant faire douter de la missiond5amour que ces êtres accomplissaient...%20>& M

(a lettre que 8ules )auer;ein adressa au secrtaire gnralde la ). B. le 2? avril *+*7, c5est-'-dire quelques mois apr$s sontrente-troisi$me anniversaire, lettre qui fut publie, ' sademande pressante, dans le ulletin théosophique%20?&, est d5unetout autre nature.

3e n5est pas sans de longs combats intrieurs qu5il prit ladcision de sortir de la )ocit thosophique, alors qu5il venaittout 4uste d5en devenir membre. Wuelques semaines auparavant, ilavait encore annonc ' Cudolf )teiner son intention de rester,malgr ce qui se passait, membre de cette socit%7+&. l estpossible que les dissensions qui se firent 4our ' cette occasionau sein de la famille )auer;ein F (aure )auer;ein restera toute savie troitement lie ' la ). B., contrairement ' lice qui adopta

tr$s vite une position claire et sans quivoque F aient rendu plusdifficile la dcision de 8ules. l crit dans sa lettre ' 3harlesDlech : L 8e rprouve une mthode de propagande qui fait appel 'l5amour-propre, en affirmant au tudiants de la thosophiequ5ils furent, depuis des millnaires, prdestins personnellement' une Yuvre glorieuse. M Jutr par le proc$s en 4suitisme fait 'Cudolf )teiner, 8ules )auer;ein s5eclame : L )i @me Desant, quinous apporte mainte affirmation sur des su4ets enti$rement hors denotre porte, se trompe ainsi dans un domaine o le simple bonsens suffit ' viter des erreurs, n5est-ce pas l' l5indice d5untat d5esprit regrettable et de nature ' troubler ma confiance T M

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La fondation du groupe Saint-Michel

1n retirant ses statuts ' la section allemande de la )ocitthosophique le > mars *+*7, nnie Desant libra du même coupCudolf )teiner de ses responsabilits aussi bien 4uridiques quespirituelles vis-'-vis de cette socit, ce qui lui permitd5entreprendre des tournes de confrences ' travers des pays quilui taient rests 4usque-l' ferms. pr$s un s4our en ]ollande%(a ]aye&, o il donna un cycle de confrences etrêmementimportant sur La Sinification de l’évolution occulte de l’hommepour ses enveloppes et son moi %*?-27 mars&, il poursuivit sonvoyage vers l5ouest : apr$s avoir s4ourn ' (ondres les *er et 2mai, il fit un crochet par aris sur le chemin du retour 'l5invitation d5lice )auer;ein %<-*0 mai&. H (ondres, il parlapour la premi$re fois devant un large public de @ichaGl qui,depuis le mois de novembre *?>+, tait pass du statut d5archange' celui d5archa, ' celui d5esprit du temps%20+&.

lors que )teiner, dans ses confrences, avait surtout voqu4usque-l' l5image de @ichaGl combattant le dragon%2*0&, il epliquaque ce dernier avait L subi lui-même une volution M et qu5iln5tait plus dsormais le L messager de 8hova M mais leL messager du 3hrist M. 1n aidant les hommes ' atteindre unenouvelle connaissance spirituelle, cette entit contribuera, selon)teiner, ' faire en sorte que le 3hrist thrique soit perKu,L c5est-'-dire le 3hrist sous la forme d5un ange M%2**&. @ais cesparoles prononces ' (ondres n5taient que le prlude audclarations futures de )teiner sur le rXle de @ichaGl. H notre

connaissance, c5est ' )tuttgart, les *? et 20 mai *+*7, qu5il fitle premier pas important sur la voie de la rvlation du myst$rede @ichaGl avec les confrences intitules 7e Mabriel # =icha6l%2*2&. 35est l' qu5il voqua pour la premi$re fois le fait que@ichaGl, un esprit du peuple %archangelo& li ' l5origine 'l5llemagne et ' l51urope centrale, tait devenu une entitspirituelle annonciatrice d5une toute nouvelle $re, un L 1sprit dutemps M, c5est-'-dire une entit qui, bien qu5elle se trouve aumême niveau de dveloppement que les archa, n5est plus au serviced5un peuple en particulier, mais au service de l5humanité toutentière, comme )teiner l5eposa pour la premi$re fois devant unlarge public peu avant le dbut de la remi$re =uerre mondiale.

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In peu plus de trente-trois ans s5taient couls depuis ledbut de l5$re de @ichaGl lorsque Cudolf )teiner en parla pour lapremi$re fois. 3omme il l5epliqua ' la veille du NoGl de l5anne

*+*>, ce qui prend naissance autour de NoGl connaZt une sorte dersurrection au moment de Qques, non pas l5anne suivante, maistrente-trois ans plus tard, comme ce fut le cas pour le 3hrist%2*7&.1t en effet, on peut considrer qu5en portant ' la connaissance dupublic ce fait capital quelques semaines apr$s la fête de Qquesde l5anne *+*7, c5est-'-dire trente-trois ans apr$s l5automne*?>+, date ' laquelle @ichaGl est devenu le principal 1sprit dutemps, Cudolf )teiner lui a fait connaZtre une sorte dersurrection.

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ccompagn de @arie von )ivers, Cudolf )teiner s4ourna 'aris du < au *0 mai *+*7. (e A mai, il donna une confrencepublique sur La =étamorphose des forces de l’1me dansl’initiation%2*<&. 8ules )auer;ein, qui avait ouvert la confrenceen interprtant au piano le prlude du &arsifal de CichardOagner%2*A&, faisait office de traducteur. urant les 4ours quisuivirent, )teiner rencontra ceu qui dsiraient s5entretenir aveclui. uis, les ? et + mai, il fia avec 8ules )auer;ein lesconditions selon lesquelles ce dernier devait traduire La Science

de l’occulte, qui parut en franKais l5anne suivante. 1n outre,nous savons que Cudolf )teiner donna, dans les 4ours quisuivirent, deu confrences devant les membres de la ). ., maisnous en ignorons le contenu%2*6&. l est tr$s probable que )teiner,apr$s qu5il eut parl pour la premi$re

fois ' (ondres, le 4our de l5scension, de l5importance de @ichaGlpour notre poque, poursuivit ces considrations ' aris. (e nomde Mroupe Saint0=ichel aurait ainsi t choisi au cours d5unprocessus de connaissance inaugur par Cudolf )teiner durant ces4ournes situes entre l5scension du 3hrist et la entecXte.

L Nous avons eu des 4ournes inoubliables M, crivit lice)auer;ein vers le milieu du mois de mai ' @athilde )choll, laresponsable des =itteilunen de la )ocit thosophique allemande.L (e premier groupe de la )ocit anthroposophique est fond 'aris et, d5accord avec le r )teiner, voici pour aris lanouvelle indication ' mettre dans les `@itteilungen5 : &aris,Mroupe Saint0=ichel. =lle Sauerwein, 4, avenue de l’$bservatoire.%2*>& M

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35est la prise de conscience du rXle historique du 3hrist

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qui, ' partir de *+02, avait dtermin Cudolf )teiner ' donner desconfrences publiques dans le cadre de la ). B.. @ais il necommenKa ' parler de @ichaGl, ce L miroir du 3hrist M, qu5' partirdu moment o il fut eclu de cette socit, c5est-'-dire ' partirdu moment o plus rien ne le liait ' elle. 1t c5est quelques 4oursseulement apr$s la fête de Qques qu5il s5eprima de la sorte au

su4et de @ichaGl. Jn tait peu avant la entecXte, cette fête quicommmore la rsurrection du 3hrist dans l5Qme de ses disciples etsa mtamorphose de guide etrieur en guide intérieur%2*?&.

3ette tonnante constellation d5vnements met en lumi$re cesur quoi Cudolf )teiner ne cessa de mettre l5accent, ' savoir quele @yst$re de @ichaGl est ' la fois le pendant et la mtamorphosedu @yst$re pascal%2*+&. H Qques, c5est un dieu qui ressuscite desmorts et qui donne ainsi son L sens ' la Berre%220& M, en faisantd5elle la plan$te d5une nouvelle hirarchie spirituelle, celle deshommes. H l5automne par contre, ' la )aint-@ichel, ce sont leshommes qui, nourris par les forces christiques, doivent surmonterla mort afin de rendre au cosmos les germes spirituels qu5ils ontreKus. 1t ainsi, ce n5est pas sans raison si c5est au printemps,et non pas ' l5automne, que Cudolf )teiner a rvl l5importancepour notre poque de l5entit michalique.

(e 4our de la fondation du =roupe )aint-@ichel, Cudolf)teiner remit ' ses membres un mantram qui s5adresse directement '@ichaGl :

[aste et rand esprit Mrosser umfassender Meist

Pue ma pensée s’élève :s erhebe mein 7enFen

Jusqu’# Ca saesse Vu 7einer Geisheit sich

Pue mon sentiment s’élève :s erhebe mein ]hlen

Jusqu’# Ca révélation Vu deiner $ffenbarun sich

Pue ma volonté s’élève :s erhebe mein Gollen

Jusqu’# Ca création. Vu deinem Schaffen sich Ainsi puisse mon 1me So mê meine Seele

Ce ressentir triplement 7ich dreifach ahnen

:t en ses profondeurs s’unir nd einen in ihren Ciefen

T Con "tre Sich 7einem Gesen

=aintenant Jet't

:t # jamais.)//*+ nd alle Veit.

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@ditation de Cudolf )teinerpour le =roupe )aint-@ichel

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3urieusement, le dbut de ce mantram %Mrosser umfassenderMeist& correspond au dbut d5une srie de mditations que Cudolf)teiner avait donnes, ' partir de *+0>, ' certains de ses l$vesde l5Ecole sotrique, et qui, rparties sur les sept 4ours de lasemaine, permettaient de saisir l5L être temporel des hirarchiesspirituelles M, comme le fit remarquer @arie )teiner ' l5occasion

de la publication de ces formules)///+. (e fait de s5adresserdirectement au L =rand 1sprit universel M est commun au@ditations des 4ours de la semaine et au mantram de @ichaGl et,bien qu5il s5agisse de monologues intrieurs, on peut dire qu5ilss5apparentent en fait ' des dialoues. 3e sont des appels sousforme de pri$re ' des entits suprieures, ' l5aide desquelles ilest possible de s5engager sur le chemin qui m$ne ' la connaissancede soi.

ans les mditations pour les 4ours de la semaine,l5humanisation, c5est-'-dire la naissance du L 8e suis M ' partirdu L Bu es M, est prsente sous une forme mantrique : le L =rand1sprit universel M, considr comme le principe spirituel de plusen plus diffrenci, comme ieu le $re, duquel sont issus lemonde et l5humanit. (e mantram de @ichaGl, quant ' lui, s5adresse' la substance michalique de ce principe spirituel : on peut ypercevoir un mouvement du moi depuis le bas vers le haut. (aparticularit du r$gne de @ichaGl ne rside-t-elle pas, en effet,dans le fait que cette entit ne rpand plus de la spiritualitsur l5humanit, mais attend de l5humanit qu5elle fasse preuve despiritualit dans ses actes et dans ses penses R dans le fait

aussi que @ichaGl fasse tout d5abord cole L dans les solitudesclestes)//4+ M et que l5être humain ne peut se lier que s5il partde lui-même, ' partir de ses propres impulsions)//;+, en quête duchemin qui le m$nera non pas du haut vers le bas, mais du bas versle haut.

3ette mani$re de s5lever doit être vcue de faKon conscientedans les trois corps de l5Qme, c5est-'-dire dans la pense humainequi tente d5atteindre la sagesse %divine ou michalique&, dans leressentir humain qui tire sa force de la rvlation divine, etenfin dans la volont humaine, ' laquelle correspond un principe

suprieur de la cration. (a substance michalique moderne, entant que partie du principe spirituel universel, ne peut êtrecomprise que dans le sens d5une telle tripartition, ou en d5autrestermes : on ne peut agir au4ourd5hui de mani$re michalique qu5'partir d5une comprhension de cette tripartition. (5homme doit seL michaliser M lui-même, et son Qme doit s5unir L 4usque dans sestrfonds M ' l5être de @ichaGl pour pouvoir le rencontrer.

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l est surprenant que ce mantram rdig ' la premi$repersonne ait t destin ' un groupe, et qu5il ait survcusoiante-cinq ans sous cette forme communautaire. l a t lurguli$rement ' haute voi par les membres du groupe Saint0=ichelde *+*7 ' *+>? %c5est-'-dire 4usqu5' la dissolution de ce groupe&,et ce vcu social, inscrit dans le temps, d5un processus

minemment individuel, voire intime %cette rencontre entrel5entit michalique et un L moi M humain&, eplique peut-êtrepourquoi cette mditation semble avoir cr une sorte d5enveloppethrique protectrice qui mit le groupe Saint0=ichel ' l5abri destourmentes. (e chemin individuel vers @ichaGl a t vcu d5unemani$re sociale pendant des gnrations, ce qui correspond bien 'la dimension temporelle propre ' cette entit%22A&.

(e germe sem par Cudolf )teiner en mai *+*7 se rvlaetraordinairement puissant et fcond. (e groupe )aint-@ichelsurvcut ' deu guerres mondiales, et il fut même suffisammentfort pour continuer ' eister indpendamment de ornach quarante-si ans apr$s la dissolution de la Société Anthroposophique derance fonde par Cudolf )teiner et lice )auer;ein. (es porteursde l5impulsion thrapeutique anthroposophique en ranceconnaissaient l5importance particuli$re de cette mditation donnepar Cudolf )teiner, et c5est pourquoi tous les ans, le 2+septembre, elle tait lue ' haute voi dans les centresthrapeutiques, en communion de pense avec le groupe )aint-@ichel, o elle tait lue au même moment%226&.

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(ettre d5lice )auer;ein annonKantla fondation du =roupe )aint-@ichel

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ >&

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7G

Le 1 mai2 un 'our micha!lique

Jn peut supposer que les confrences au membres des 6 et >mai ont prcd la fondation du groupe )aint-@ichel, que l5on peutsituer, selon toute vraisemblance, le vendredi ? mai *+*7. (orsque4e suis tombe pour la premi$re fois sur cette date %22>&, 45ai toutd5abord t surprise de dcouvrir que le ? mai tait une 4ournetroitement lie au L saint @ichel M du @oyen ge, ' l5archangequi L est comme ieu lui-même M %traduction littrale de l5hbreu@i-9a-1l&, ' cet archange qui, depuis trente-trois ans, a subi unetelle volution. 1t 45ai t plus tonne encore lorsque 4edcouvris que le ? mai n5tait pas seulement en lien avec @ichaGl,mais aussi avec l5histoire franKaise et europenne. insi, lesvnements deviennent-ils des symptXmes qui rv$lent des lois del5volution.

35est un ? mai %de l5anne <+0& que @ichaGl se manifesta pourla premi$re fois en 1urope, sur le =onte Marano, dans lesouilles italiennes%22?&, en un lieu ddi au @yst$res de @ithra.l fit entrer un taureau blanc dans la grotte du devin 3alchas,cl$bre depuis l5Jdysse. pr$s avoir t aperKu par des bergers,@ichaGl apparut en songe ' l5vêque du lieu, auquel il epliquales raisons de sa venue. Brois ans plus tard, au cours d5unetroisi$me apparition, il prit possession de cette grotte peuloigne du sommet, et la lgende raconte qu5il l5aurait lui-mêmeconsacre comme lieu de culte et de p$lerinage. lus tard, onconstruisit dans cette grotte une glise qui lui fut ddie.

5autres sanctuaires ddis ' l5archange virent bientXt le4our dans toute l51urope. insi, dans le sud-ouest de l5rlande, '*A ilom$tres des cXtes, non loin de 9illamey, sur l5Zlot rocheude Sceil =ihil %rebaptis plus tard SFelli =ichael, sFellisignifiant `rocher5 en galique& dont les falaises semblent dfierl5ocan%22+&. (orsque des moines celtes s5tablirent au Ve si$clesur cette Zle dpourvue de toute vgtation pour y fonder unmonast$re ddi ' l5archange @ichaGl, on peut dire, d5une certainemani$re, que ce dernier prit alors possession de l51urope toutenti$re. 1t sur cette ligne de force cosmique qui va du sud-est aunord-ouest, d5autres sanctuaires michaliques virent le 4our.

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(5archange apparut ainsi, quelques di"aines d5annes plus tard, 'des pêcheurs de 3ornouailles, sur le piton rocheu appelau4ourd5hui Saint =ichael’s =ount%270&. es moines celtes vinrentgalement s5y tablir. ls rig$rent une chapelle ddie '@ichaGl, mais elle fut remplace, au [e si$cle, par un monast$rebndictin fortifi.

35est ' peu pr$s ' la même poque que @ichaGl fonda sonsanctuaire le plus cl$bre en terre d5Jccident, celui du =ont0Saint0=ichel, en Normandie. (5histoire de l5dification de cetteL 8rusalem cleste de pierre%27*& M prsente des similitudes aveccelle du sanctuaire du mont =argano. 1n >0?, @ichaGl apparut troisfois en songe ' l5vêque ubert d5vranches pour lui demanderd5entreprendre la construction d5un sanctuaire sur le @ons Bumba,cet ancien lieu de @yst$res de @ithra utilis comme lieu despulture par les 3eltes. (a lgende raconte que l5vêque auraithsit si longtemps que @ichaGl aurait t contraint de le blesser' la tête lors de sa troisi$me apparition, ce dont tmoigne lecrQne trou conserv 4usqu5' au4ourd5hui en l5glise )aint-=ervaisd5vranches. e même que sur le mont =argano, le sanctuaire taiten lien avec un taureau%272& : conformment ' une prdiction de@ichaGl, un taureau aurait, en effet, pitin une surface deterrain correspondant ' la superficie de la future glise.

(e sanctuaire primitif de @ichaGl en 1urope %celui du mont=argano&, et la forteresse michalique la plus significative du@oyen ge %celle du @ont-)aint-@ichel&, situs tous deu au centre

de tourbillons telluriques, atmosphriques et cosmiques, sur laligne de partage entre l5ocan et la terre ferme, sont reststroitement lis l5un ' l5autre pendant des si$cles. Non seulementon changeait, malgr les distances, des reliques, des livres etdes ides, mais selon la (gende dore, les deu sanctuaires sontinsparables. insi, un pêcheur habitant ' proimit du mont=argano est cens avoir rêv qu5une voi l5en4oignait de partir endirection du couchant et d5emporter avec lui les plans de l5gliselocale. (orsqu5il arriva, apr$s plusieurs semaines, au mont Bombe,on tait d4' en train d5difier l5glise ddie ' @ichaGl.ourtant, comme par miracle, les plans de cette glise

correspondaient eactement ' ceu de l5glise du mont =argano. 3en5est qu5au haut @oyen ge que les bQtiments actuels ont tconstruits sur les mines de la petite glise ddie ' @ichaGl.3omme au sud-ouest de l5ngleterre, ils ont t habits par desmoines bndictins.

Bous ces sanctuaires michaliques fonds entre la fin du Ve

si$cle et le dbut du Ve sont situs sur des montagnes, despitons rocheu ou des Zles, en bord de mer, en des lieugnralement vous ' des divinits paennes. l est frappant deconstater que les sanctuaires michaliques du nord-ouest del51urope ont t fonds ' l5emplacement de lieu de culte celtes,

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grQce auquels ces endroits ont t, pour ainsi dire, prparsspirituellement ' devenir la L proprit M de @ichaGl. (eslments naturels s5entrechoquent avec violence au sommet de cesescarpements rocheu, et le 4eu grandiose des L lments d5enhaut M et des L lments d5en bas M, le soleil qui se refl$te dansles tourbillons de l5air et les vagues qui partent ' l5assaut des

rochers, y rendent l5L impulsion solaire M particuli$rementperceptible%277&. 35est sur de tels escarpements rocheu, au seind5une nature hostile o le christianisme paen, appel aussi parCudolf )teiner christianisme L pr-christique M, avait trouvasile, qu5ont t fonds les sanctuaires michaliques.

ls sont tous situs sur un même ae gographique%27<&

correspondant ' l5ae cosmique qui relie la constellation de laVierge ' celle des oissons%27A&, l5ae des quinoes de printempset d5automne, des @yst$res de Qques et de @ichaGl, d5sis @arie)ophie et du 3hrist.

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endant des si$cles, le @ont-)aint-@ichel a eerc uneinfluence profonde sur la formation spirituelle et politique del51urope. (ieu de rencontre des maisons royales et princi$res dontdpendaient la guerre et la pai, c5est dans les murs de l5abbayeque furent sanctionns, en l5an *<6+, ' travers la cration del5ordre de )aint-@ichel, les liens unissant @ichaGl au royaume derance. (e @ont-)aint-@ichel a 4ou un rXle important dans

l5laboration de la pense scolastique ' la fin du @oyen ge. (esmoines bndictins de l5abbaye particip$rent ' la traduction del5Yuvre d5ristote en latin d$s la deui$me moiti du [e si$cle,et ce non pas '-partir de l5arabe, comme ce fut gnralement lecas plus tard, mais directement ' partir du grec. insi, on trouveencore dans la biblioth$que de l5abbaye des manuscrits despremi$res traductions grco-latines d5Yuvres aussi importantes quela &h(sique et la =étaph(sique d5ristote%276&.

@ais le ? mai, le 4our o @ichaGl est apparu pour la premi$refois en 1urope au mont =argano, a t fêt durant tout le @oyen

ge, parall$lement au 2+ septembre%27>&, comme une 4ourne ddie '@ichaGl. Bous les ans, ' l5aide de pri$res et de litanies, onclbrait l5archange qui, ' la date du ? mai, semblait s5approchertout pr$s de la terre. es fouilles rcentes effectues au @ont-)aint-@ichel ont permis de mettre au 4our le sanctuairemichalique originel, cette chapelle au4ourd5hui souterraineconstruite au Ve si$cle ' l5imitation de la grotte du mont=argano, et connue sous le nom de 5otre07ame0sous0Cerre. 3esanctuaire michalique est orient vers l5ouest, de sorte que lesoleil, lorsqu5il se levait le ? mai, frappait directementl5entre du sanctuaire et inondait l5intrieur d5un flot delumi$re%27?&.

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lusieurs fois dans l5histoire, @ichaGl est apparu un ? mai.insi, en A+0, alors qu5une pidmie de peste faisait rage ' Comeet que des pnitents parcouraient la ville en priant et en se

lamentant, il apparut en songe au pape =rgoire le =rand pour luiannoncer la fin de l5pidmie. l se tenait sur le mausoled5]adrien %l5actuel chQteau )aint-nge& et remettait son pesanglante dans son fourreau.

1n faisant de @ichaGl le patron de l5empire franc, empire quiregroupait la rance actuelle, une grande partie de l5llemagne etl5talie du nord, 3harlemagne apporta une sanction officielle auliens qui unissaient l5archange ' son royaume. @algr le rapidedmant$lement de cet ensemble politique, @ichaGl resta vivant dansles consciences des hommes qui habitaient les pays qui furent leshritiers de l5empire franc. @ais c5est surtout au moment de laguerre de 3ent ns %*77>-*<A7& que @ichaGl est intervenu dansl5histoire de l51urope. 1n poussant la ucelle ' agir%27+&, ilpermit au royaume de rance de remplir sa mission, qui tait defavoriser l5mergence en 1urope d5tats centraliss forts etindpendants. )elon Cudolf )teiner, sans la formation de cetteforme tatique ' l5intrieur de laquelle les diffrentesindividualits ethniques europennes ont pu se dvelopper, et sansle refoulement de l5ngleterre dans les limites d5une Zle,beaucoup de ce qui constitue la base de la vie spirituelle,

culturelle, conomique et politique de l5humanit actuellen5aurait pas pu voir le 4our%2<0&.

Bout comme 8eanne d5rc, les rois de rance, et enparticulier 3harles V, qui passait pour un faible et unincapable, ont senti, ' cette poque, la prsence de l5archange. Htrei"e ans, 3harles V se plaKa officiellement sous sa protectionet choisit pour embl$me @ichaGl terrassant le dragon, symbole dela mission divine des rois de rance. Wuant ' L )ainte-8eanne M,@ichaGl lui est apparu un nombre incalculable de fois, avant de laconduire sur les champs de bataille et 4usque dans la cathdrale

de Ceims. 1t le ? mai *<2+, lorsque 8eanne d5rc et ses troupeslibr$rent la ville d5Jrlans, puise par sept mois de si$ge,l5archange n5apparut pas seulement au soldats franKais, maisaussi au soldats anglais, lesquels prirent leurs 4ambes ' leurcou et repass$rent la (oire en direction du sud%2<*&.

(a libration d5Jrlans et le couronnement de 3harles Vsont les deu faits marquants qui indiquent que 8eanne d5rc taitguide par des forces spirituelles. 35est d5ailleurs ' Jrlans,sur le pont qui en4ambait la (oire, que de nombreuses annes apr$sla mort de la ucelle, 3harles V aperKut l5archange @ichaGl. )esouvenant de celui qui l5avait sauv, il eut ces mots : L ans ma

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grande dtresse, mon sauveur a t saint @ichel.%2<2& M

Wuelques dcennies plus tard, son fils (ouis [ devait fairede ces paroles la devise de l5ordre royal de )aint-@ichel. (e ?mai devint, pour la ville d5Jrlans, l5occasion de commmorerchaque anne l5apparition de l5archange. H partir de *<70 F donc

bien avant la canonisation de 8eanne d5rc F les citoyens de laville prirent l5habitude de former des processions qui devinrentsi populaires que les habitants des contres voisines y prenaientpart et ehibaient leurs propres reliques.

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iffrents vnements de l5histoire rcente sont galementlis au ? mai%2<<&. Nous retiendrons particuli$rement la mortd5]elena Dlavatsy le ? mai *?+*, qui priva le 4eune mouvementthosophique de sa fondatrice, personnalit aussi ecentrique etgniale que problmatique, dont les pouvoirs mdiumniquesataviques le disputaient ' des capacits psychiquesetraordinaires. F resque tout l5enseignement thosophique estcontenu dans ses deu Yuvres principales, sis dévoilée et La

7octrine secrète, dans lesquelles elle a donn dans une formegnrale ce qui, autrefois, tait L seulement accessible 'quelques-uns M. L (a mission de @me Dlavatsy est d5avoir agi toutd5abord dans le sens des temps nouveau M, a dit un 4our Cudolf)teiner%2<A&. @ais on a vu qu5apr$s le dclenchement de la remi$re=uerre mondiale, il insista surtout sur l5autre facette de

l5action de Dlavatsy, ' savoir celle d5un mdium chaotique devenule 4ouet des vises politiques secr$tes de certains occultistes.

(e ? mai, les thosophes, qui continuent de commmorersolennellement ce 4our sous le nom de 8our du (otus blanc,proc$dent ' la lecture d5etraits tirs d5Yuvres spcifies parDlavatsy elle-même dans son testament. l s5agit de laDhagavadgita, le livre sacr des hindous, du roman en vers d51d;inmold La Lumière de l’Asie %une biographie du Douddha&, et d5un deses derniers crits, La [oi! du silence, dans lequel sont reprisesd5anciennes formules initiatiques tibtaines. Bous ces tetes lus

chaque anne au Jour du Lotus blanc dans la )ocit thosophique,dcrivent eclusivement des chemins d5initiation orientau censsconduire au nirvana, c5est-'-dire ' la dlivrance du cycle desincarnations terrestres, et ' l5etinction de la personnalit surterre.

(5vocation rcurrente d5un dfunt au 4our anniversaire de samort n5est d5ailleurs pas sans effets sur son individualit F uneindividualit dsormais dsincarne F, ' plus forte raison dans lecas prsent, o cette volont de se lier avec Dlavatsys5apparente fortement ' un culte. 3ar de la même mani$re que le4our de la naissance introduit la vie sur le plan terrestre et

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porte en lui l5image de cette vie future, le 4our de la mort estle moment o l5individu naZt ' la vie spirituelle. 35est donc leL 4our de naissance M de la vie apr$s la mort. (a constellationstellaire ' l5heure de la mort forme une sorte de L contre-image Mde la biographie du dfunt, de sorte que sa substance spirituellepeut être dsormais L absorbe M par le cosmos. (5anniversaire de

la mort, en revenant tous les ans, peut être compar ' une portequi s5ouvrirait sans cesse de nouveau, et ' travers laquelle ilserait possible d5agir F ' condition de connaZtre certaines loisoccultes F sur des individualits prises dans des processus etra-corporels.

(orsque, pendant des annes, des groupes d5individus se lientde mani$re consciente ' un dfunt le 4our anniversaire de sa mort,l5volution post0mortem de cette individualit peut être freine,voire empêche. our agir contre cette tendance, Cudolf )teiner adclar devant une assemble de thosophes berlinois le ? mai *+*0: L ]. . Dlavatsy continue ' agir, et nous pouvons facilitercette action ou la rendre plus difficile. Nous entravons cetteaction lorsque nous lui accordons une confiance aveugle, lorsquenous nous accrochons ' ce qu5elle a pens lorsqu5elle tait sur leplan physique. %...& (orsque nous utilisons l5impulsion deDlavatsy ' autre chose qu5' essayer de comprendre ce qu5est lechristianisme, nous empêchons tout simplement que l5esprit deDlavatsy agisse ' notre poque Bout, autour de nous, volue, etdonc aussi l5esprit de Dlavatsy. %...& @ais lorsque nous luilevons un temple avec ses propres Yuvres, lorsque nous lui

demandons d5être fid$le ' ce qu5elle a fait lorsqu5elle tait surle plan physique, ne condamnons-nous pas son esprit ' resterenchaZn ' la terre, ne l5empêchons-nous pas de dpasser ce qu5ila ralis sur terre T%2<6& M

lusieurs fois%2<>&, au 4our du (otus blanc, Cudolf )teiners5est tourn en esprit vers ]. . Dlavatsy, attnuant ainsi leseffets de l5action eerce sur elle par les thosophes dediffrents pays, et esprant ainsi rparer les torts qui luiavaient t causs de son vivant. @ais en *+*2, vingt et un anseactement apr$s la mort de Dlavatsy et un an avant la fondation

du groupe )aint-@ichel en rance, il s5eprima pour la derni$refois sur son dveloppement post0mortem. )ous le titre Annonciationde l’impulsion christique. L’esprit christique et ses enveloppes un messae de &entecRte, il fit le lien entre la mission terrestrede Dlavatsy et certaines volutions tonnantes qu5elle auraitsubies apr$s sa mort. L 8e sais que nous nous rendrions coupablesvis-'-vis de l5esprit de ]. . Dlavatsy, cet esprit qui se trouveau4ourd5hui dans le monde spirituel, si nous n5intgrions pas aucourant du mouvement thosophique les sources occultes qui4aillissent depuis le [e si$cle et auquelles @me Dlavatsyn5avait pas acc$s. M Bou4ours en *+*2, il se dclara L pleinementen accord avec @me Dlavatsy%2<?& M sur la question de l5intgration

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du courant rosicrucien occidental au courant thosophiqueoriental. Wuelque chose de tout ' fait dcisif s5tait donc passavec l5L esprit de Dlavatsy M pour qu5il puisse encore, bien quedsincarn, aider les gens dans leur recherche d5une spiritualitmoderne, comme ce fut le cas avec 1leonore 3. @erry. Cudolf)teiner raconte que Dlavatsy la L mena M 4usqu5' lui alors

qu5elle tait en train de lire Secret 7octrin%2<+&.

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(e combat de @ichaGl contre le dragon symbolise la lutteentre la nature suprieure et la nature infrieure de l5homme,entre son être spiritualis, qui est en lien avec la faculthumaine de la pense, et les forces astrales non purifies, quirendent l5homme accessible au L mal M. @ichaGl, ce L messager du3hrist M qui repousse le dragon dans les replis sombres de l5être,est impliqu plus que toute autre entit dans ce combat qui sedroule tous les ans, ' l5automne, dans le cosmos, mais aussi 'l5intrieur de chacun de nous.

utrefois, le combat de @ichaGl %le principe spirituel&contre le dragon %le principe de la bête& avait essentiellementpour but de prparer l5$re michaGlique actuelle. (5implantationd5un christianisme fort en 1urope, qui a permis de prserver lesformes de pense des grands philosophes de l5ntiquit face ' lamenace d5une arabisation totale, faisait tout autant partie de ceprocessus que la formation d5Etats-nations fonds sur

l5individualisme ou le dveloppement d5une chevalerie chrtiennedont les combats L avec l5pe de fer M annonc$rent les combatsL avec l5pe des mots M des temps modernes. (a facult de pensersans le corps, parce qu5elle renforce le moi de l5individu, marquele dbut d5une nouvelle conscience de soi. 3onsquence de cedveloppement, les incarnations passes apparaZtront avec plus declart. 1lles devront être penses et comprises pour ne pas agirngativement. 35est ainsi qu5apparaZt une nouvelle responsabilitde l5homme vis-'-vis de lui-même et de ses semblables, qu5ilssoient vivants ou morts%2A0&.

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(a premi$re action commune de Cudolf )teiner et d5lice )auer;einF la fondation du groupe )aint-@ichel en mai *+*7 F allait devenirla pierre de touche d5une coopration de dou"e annes entre lice)auer;ein et Cudolf )teiner et de la vie anthroposophique enrance en gnral. 3omme ' travers une L porte du temps M, onavait L saisi M ce 4our-l' le pass, on l5avait transform etrenouvel, et on l5avait mis en lien avec le prsent et l5avenir,lesquels ne pouvaient reposer que sur un pass L ra4euni M. (5unedes tQches inhrentes au peuple franKais est ainsi esquisse ici :celle d5adapter ' l5esprit du temps moderne ce qui, quoi qu5ayant

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contribu au progr$s de l5humanit, a t perverti par lesinstitutions traditionnelles %comme l5Eglise catholique& et privde son contenu spirituel.

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7H

3 la veille de conflits

In peu plus d5un an apr$s que le 4eune mouvementanthroposophique se fut libr du 4oug thosophique, la pire descatastrophes imaginables se produisit pour lui : la remi$re=uerre mondiale. @ais au cours des quelques mois de rpit qui luirest$rent avant son effondrement provisoire, des groupes d5tudefurent fonds avec une rapidit surprenante, dont trois setrouvaient dans le sud de la rance %un ' @arseille et deu 'Nice&, trois ' aris et un ' @ulhouse%2A*&.

pr$s la fondation du groupe )aint-@ichel, lice )auer;eintait retourne ' aris, o elle habitait un petit appartementavenue de l5Jbservatoire, face au 4ardin du (uembourg. 3e qu5elleavait crit en son temps depuis (ondres ' @arie von )ivers %L 8ecrois que 45ai quelque chose ' faire ' aris... M& se rvlait, en

effet, eact. vec son regard aiguis, cette derni$re avaitreconnu les capacits particuli$res d5lice )auer;ein, et luiavait conseill, en mars *+*7, ' l5occasion d5un cycle deconfrences de Cudolf )teiner ' (a ]aye, de prendre la tête d5ungroupe qu5il s5agirait de fonder ' aris. 3ette apprciationtonnamment positive de @arie von )ivers et Cudolf )teiner surlice )auer;ein n5tait pas du go^t de tout le monde, d5autant quecette derni$re, avec ses eigences de discipline et de srieu, nes5tait pas fait que des amis R sans compter que les autres nes5entendaient pas non plus forcment tr$s bien entre eu, ce quirendait toute collaboration difficile. our lice )auer;ein, il

s5agissait d5un poids lourd ' porter, comme elle en rend comptedans une lettre ' @arie von )ivers%7+&.

(5tat de sant d5lice empira considrablement apr$s la mortinattendue de son fr$re 3harles ' l5automne *+*7. ans ses lettres' @arie von )ivers, elle commence ' voquer son asthme, un asthmeparticuli$rement douloureu, semble-t-il, puisqu5il la clouait aulit pendant des semaines enti$res. ans une lettre de fvrier*+*<, elle parle de ses doutes quant ' une ventuelle gurison, neconnaissant aucun mdecin en qui elle e^t confiance%7+&.

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u printemps et durant l5t *+*< lice )auer;ein dut subirplusieurs interventions chirurgicales, et les lettres qu5elleadressait ' @arie von )ivers sont les seules dans lesquelles ellevoque ces questions. 1lle craignait notamment que le chirurgienne fZt une erreur de diagnostic, et se demandait si Cudolf )teinerne connaissait pas d5autres moyens %la mditation, le repos, etc.&

pour soigner son mal%7+&. @ais ce qui la proccupait plus que tout,c5tait le fait de devoir être inconsciente pendant le temps quedurerait l5opration : L 35est la souffrance cause par l5absencecompl$te de mon être, ne f^t-ce que pendant quelques minutes, quim5est le plus pnible. 3ar 4e suis si habitue ' supporter lasouffrance physique que cela ne compte pas pour moi.%2A2& M 3ebesoin imprieu de rester pleinement consciente et pleinementresponsable ' tous les instants de sa vie, de rester maZtresse deson destin, caractrisent on ne peut mieu la personnalit d5lice)auer;ein. )on lien avec Cudolf )teiner tait tel qu5elle pouvaitse permettre de demander ' son maZtre spirituel de resterL aupr$s M d5elle durant le temps qu5elle serait inconsciente.1lle lui communiqua ainsi par tlgramme le 4our et l5heure del5opration afin qu5il p^t, comme il l5avait d4' fait, lasoutenir dans ce moment difficile. Wuelques semaines plus tard,elle crivit ' @arie von )ivers que tout s5tait pass pour lemieu, et qu5on l5aurait aide au-del' de ce qu5elle avait espr.1lle la priait d5en remercier Cudolf )teiner, même si, comme ellea4outait, cela semblait L banal M%7+&.

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@algr son enthousiasme pour le 4ournalisme, 8ules )auer;einrencontra quelques difficults au dbut de sa carri$re. (eschangements rapides de situation auquels est epos un4ournaliste eigent une grande facult d5adaptation, et 8ules)auer;ein, lorsqu5il tait 4eune, ne semble pas avoir tparticuli$rement dou pour cela. )es lettres nous donnent plutXtde lui l5image d5une personnalit enti$re, d5un être susceptibleet même quelque peu irascible qui, selon ses propres dires,n5avait pas que des amis.

)a situation tait encore rendue plus difficile par le faitque le =atin appartenait ' un homme assoiff de pouvoir etmaladivement imbu de lui-même, un uvergnat du nom de @auriceVarillat %*?66-*+<<& qui se faisait appeler @aurice Dunau-Varilla' cause de la consonance sud-amricaine. L l voquait en moi laphrase classique des romans-feuilletons : `Dien pris dans sapetite taille5. M 35est ainsi que 8ules )auer;ein commence ladescription de cet homme avec lequel, pendant les vingt-quatre ansqu5il allait passer au =atin, il allait rester en guerrepermanente quoi que la plupart du temps larve. L ]umili den5être pas plus grand, il redressait la tête pour ne pas perdre uncentim$tre de sa hauteur. )es traits taient rguliers et son

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visage, dans l5ensemble, e^t t agrable si deu petitesparticularits ne lui eussent donn une nuance de fausset et defrocit. )es yeu brids ne regardaient 4amais en face et sal$vre suprieure avait tendance ' se retrousser du cXt gauchecomme celle d5un tigre.%2A7& M

Dunau-Varilla avait achet le =atin en *?+> avec l5argentqu5il avait gagn avec son fr$re dans l5entreprise du canal deanama : 1t bien qu5il n5en e^t t tout d5abord que le principalactionnaire, il devint bientXt la principale autorit du 4ournal.L Vous ne pouve" pas comprendre la sensation vertigineuse den5avoir personne au-dessus de soi M , aurait-il confi un 4our '8ules )auer;ein. 3e qui fait dire ' ce dernier dans ses mmoires :L Ine sorte d5hypertrophie du moi avait fait germer dans son Qmeune audace et une ambition sans bornes.%2A<& M l rsista ' cedictateur avec doigt et dtermination, 4usqu5' ce 4our de l5anne*+72 o il dut quitter le =atin, les positions fortementnationalistes de Dunau-Varilla tant par trop en contradictionavec les siennes.

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8ules )auer;ein avait trente-trois ans lorsqu5il tablit parcontrat avec Cudolf )teiner et les ditions errin, en mai *+*7,les conditions de la traduction et de la publication de la Sciencede l’occulte. arall$lement ' son travail prenant et fatiguant 'la rdaction du =atin, il se consacra, avec un mlange de srieu

et d5impatience, ' l5tude de l5anthroposophie, laquelle taitdevenue, comme il l5crivit ' @arie von )ivers ' l5t *+*7, leprincipal intrêt de sa vie%7+&.

8ules )auer;ein traduisit La Science de l’occulte en l5espaced5une seule anne, vaste entreprise grQce ' laquellel5anthroposophie, dans sa dimension cosmologique et humaine, taitmise pour la premi$re fois en rapport avec l5esprit de la languefranKaise. @ais la tQche que 8ules )auer;ein s5tait fie, 'savoir rendre en franKais les ides et les imaginations que Cudolf)teiner avait coules dans les formes de la langue allemande,

tait une tQche bien ardue pour un homme de trente-trois ans. ansun laps de temps tr$s court, il dut s5imprgner suffisamment deces ides pour être en mesure de rendre leur contenu dans unelangue qui ne s5y prête pas particuli$rement. our mieucomprendre l5essence de l5esprit L (ucifer M, dont la descriptiondans la Science de l’occulte n5tait pas sans lui poser desprobl$mes, il L dvora M d5autres cycles de confrences de )teinerpublis prcdemment. e nombreuses autres questions se pos$rentalors ' lui, pour la rsolution desquelles il L appela comme 'l5aide M. l crivit ainsi en ao^t *+*7 ' @arie von )ivers, depuisun petit hXtel alsacien dans lequel il passait des vacances, qu5ilne pourrait pas se consacrer ' la diffusion de l5anthroposophie en

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rance, bien qu5il f^t peut-être le seul ' pouvoir le faire, s5iln5tait pas en contact direct avec Cudolf )teiner et elle-même, etil la priait de l5clairer sur les questions qui leproccupaient%7+&.

(e *er mai *+*<, un article de sa plume consacr ' la

construction du premier =Ythanum parut ' la une du =atin etrencontra, selon lui, un cho favorable parmi les lecteursfranKais. )ous le titre L In temple colossal s5l$ve ' la gloirede l5occultisme M, il y dcrivait la personnalit de Cudolf)teiner, le =Ythanum, qu5il qualifiait de L temple de la sciencespirituelle M, et la communaut humaine cosmopolite qui s5y taitrassemble.

35est la premi$re fois que l5anthroposophie, Cudolf )teineret le =Ythanum taient voqus dans la presse franKaise, et ce 'la une de l5un des principau 4ournau parisiens. )acrifiant auusages de sa profession, 8ules )auer;ein n5avait pu viter uncertain L sensationnalisme M que @arie von )ivers critiqua dansune lettre qu5elle envoya ' sa sYur lice%2AA&. 3onvaincu que sonarticle lui avait permis de toucher un large public, 8ules)auer;ein, dont on connaZt le caract$re nergique, ne tarda pas 'rpliquer ' ces critiques. l crivit ' @arie von )ivers qu5il4ugeait ses remarques dplaces et qu5il ne changerait pas uneligne ' son article s5il devait l5crire ' nouveau R sans compterque cet article, inspir par une admiration sinc$re, ne semblaitpas avoir fait mauvaise impression en rance, un grand nombre de

gens srieu et intressants ayant, en effet, demand ' adhrer 'la )ocit anthroposophique depuis sa parution%7+&.

@ais Cudolf )teiner ragit galement, ' sa faKon, ' l5articlede 8ules )auer;ein. )elon lui, ce dernier aurait L interprt Mles formes architecturales du premier =Ythanum, ce qui lui fitdire ' la fin de la confrence au membres qu5il donna le 2A mai*+*< ' aris : L )i quelqu5un demande : `Wue signifie telle outelle forme T5, c5est qu5il ne comprend pas le `Dau5, car chaqueforme parle ici pour elle-même %...& Nos formes sont toutesrelles dans le monde spirituel, elles sont vraiment prsentes

dans le monde spirituel %...& M (e premier =Ythanum n5aurait past construit, selon lui, sur le mod$le d5anciens bQtiments, nipour être un L temple M auquel pourraient s5appliquer les L termesanciens M, mais comme quelque chose de tout ' fait nouveau. 1tpour conclure, il s5eclama : L Jn s5est asse" gargarisd5epressions pompeuses dans le mouvement occulte. Nous nesouhaitons qu5une chose : que l5on puisse dire de notre mouvementqu5il s5est efforc d5être vrai et honnête dans chacune de sesfibres.%2A6& M F H n5en pas douter, 8ules )auer;ein doit être mortde honte en entendant Cudolf )teiner prononcer ces paroles donttout portait ' croire qu5elles s5appliquaient ' son article. Nousignorons s5il eut la rude tQche de les traduire en franKais ou

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s5il s5tait absent ce 4our-l'. @ais quoi qu5il en soit, etmalgr tout ce que cette situation a pu avoir de honteu pour lui,il sut en tirer de prcieu enseignements, comme son volutionfuture l5a montr.

_ _ _

u 2< au 2+ mai *+*<, c5est-'-dire ' nouveau dans la semaineprcdant la entecXte, Cudolf )teiner s4ourna pour la derni$refois ' aris pour les di prochaines annes. l vint 'l5invitation d5lice )auer;ein, qui s5tait charge d5organiserson s4our R elle s5tait occupe des invitations au confrenceset de la salle dans laquelle elles devaient avoir lieu : la )alledes propritaires, boulevard )aint-=ermain. 3ette tr$s bellesalle, orne de nombreu motifs dcoratifs en stuc, et dont lesproportions rguli$res font qu5on s5y sent bien, fut utilise denombreuses fois par la suite, notamment pour les confrences aumembres de *+2<, ainsi que pour les runions organisesrguli$rement par la )ocit anthroposophique de rance ' partirde *+2<. 8usqu5' la destitution d5lice )auer;ein de son poste desecrtaire gnral, elle resta le principal point de ralliementparisien des anthroposophes. ta Oegman, Elisabeth Vreede, O. 8.)tein, (ily et 1ugen 9oliso, et d5autres, se rencontr$rentrguli$rement dans cette salle dont l5aspect est rest le même4usqu5' au4ourd5hui.

eu des trois confrences donnes par Cudolf )teiner en mai

*+*< taient consacres au chemin d5initiation et 'l5largissement progressif du champ de perception sur le chemind5un dveloppement occulte%2A>&. 3omme il l5avait d4' fait l5anneprcdente, il dcrivit les liens que le chercheur spirituelconstruit avec le monde des morts. l avait dclar en mai *+*7 :L (a mission de l5anthroposophie consiste ' combler le foss quinous spare des morts. (es Qmes endormies sont comme des grainesdans un champ. (a famine claterait dans le monde spirituel siaucune pense spirituelle n5y tait apporte. (es morts senourrissent de ce que les personnes endormies leur apportent depenses spirituelles, de penses anthroposophiques. (orsqu5en nous

endormant nous n5apportons pas de concepts spirituels, nousprivons les morts de nourriture%2A?&. 1n mai *+*<, il devint encoreplus concret. l dcrivit plusieurs rencontres avec des morts quiinfluenc$rent directement son travail et ses recherches. (e 2Amai, il parla d5une personnalit %@aria )trauch-)pettini& qui,apr$s avoir t tr$s lie ' l5impulsion anthroposophique, a tl5inspiratrice, apr$s sa mort, de la mise en sc$ne, en *+0+, dudrame de )chur Les :nfants de Lucifer. (e 4our suivant, le 26mai, )teiner dcrivit comment, en raison de certaines dispositionspersonnelles, il ne lui avait pas t possible de reconnaZtre lacouleur spirituelle d5une certaine poque, et comment il y estfinalement parvenu avec l5aide d5une autre individualit dfunte.

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3ar de même que la force musculaire est ncessaire ' l5actionphysique, des forces spirituelles devraient se lier avec nospropres forces pour que nous puissions agir dans le spirituel. 1tsi nous y sommes prpars, nous pouvons sentir comment L lesforces des morts %...& agissent en nous M.

)alle des ropritairesboulevard )aint-=ermain

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H nouveau, Cudolf )teiner s4ourna pr$s d5une semaine dans lacapitale franKaise. l habitait che" 1ug$ne (vy, quai @oncey, oil recevait ses L amis M franKais %un quart d5heure tait prvupour chaque entretien&, lice Dellecroi faisant officed5interpr$te. Vers la fin de son s4our, il visita la cathdralede 3hartres en compagnie de )chur, et il y fit certaines

remarques sur les courants spirituels inspirs par ristote etlaton%2A+&, même si )chur n5tait pas encore capable de comprendreleur lien avec l5difice mdival. 3e n5est que di ans plus tard,durant l5t *+2<, que )teiner devait parler plus en dtail desgrands maZtres de 3hartres, les platoniciens du @oyen ge, quiavaient prpar, avec les disciples de Bhomas d5quin, ceu quel5on appelait les L aristotliciens M, une nouvelle tapespirituelle dans l5histoire de l5humanit.

Nous ignorons si Cudolf )teiner a visit d5autres difices,d5autres muses ou d5autres epositions. (e ]ollandais ieter de]aan a consign, cependant, dans ses =émoires%260& un incident quieut lieu durant le s4our de )teiner ' aris en mai *+*<. L ltait tr$s furieu. 35tait quelque chose de tr$s curieu de voircomment )teiner se comportait. Wue s5tait-il pass T l avaitdonn une confrence destine eclusivement au membres, mais ons5aperKut apr$s coup que trois 4ournalistes travaillant pour desgrands 4ournau parisiens taient parvenus ' s5introduire dans lasalle. ls avaient pris des notes et menaKaient de tout rapporter' leur mani$re dans les 4ournau. Ine situation impossible.35tait un cas typique de nonchalance franKaise, mais le r.

)teiner prit cette ngligence tr$s au srieu. endant quarantebonnes minutes, maZtre de lui, mais avec une force pntrante etune grande intensit, il eprima son indignation. l n5arrêtaitpas. l martelait son mcontentement profondment dans nos Qmes.)es mots taient empreints d5une force et d5une violencemaZtrises qui nous laissaient perplees. l rvlait une facettede son être que la plupart d5entre nous ne connaissions pasencore. ar chance, les articles en question ne sont finalement4amais parus. M

3omme en tmoignent les rponses d5lice et 8ules )auer;ein '

certaines lettres de @arie von )ivers, )teiner aurait eprim sescraintes, avant de venir en rance, de voir ses confrencesannonces de mani$re trop sensationnelle, et d5attirer ainsi lescurieu. lice )auer;ein dut lui assurer qu5il fallait se procurerune invitation pour assister ' ses confrences, et qu5ils taientloin de faire de la L propagande M. )on fr$re epliqua même dansune lettre, qu5il n5envisageait aucunement de distribuer desinvitations publiques%7+&. Nous ignorons ce qui s5tait au 4ustepass. @ais ce qui est certain, c5est que le mcontentement deCudolf )teiner avait profondment marqu les esprits, et enparticulier celui d5lice )auer;ein. lus tard, celle-ci devait,en effet, se montrer d5une etrême mticulosit avec tout ce qui

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touchait au publications de )teiner.

urant ce dernier s4our que fit Cudolf )teiner ' aris avantla guerre, certains des probl$mes rencontrs par l5anthroposophieen rance devinrent patents. 1t, tel un nuage commenKant 'obscurcir le ciel, ces vnements annonKaient que la politique, la

guerre en l5occurrence, allait bientXt 4eter son voile d5ombre surla nouvelle vie spirituelle qui avait commenc ' germer dans cepays.

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La &remi4re 5uerre mondiale Anthroposophie et chauvinisme

35est ' une vitesse et avec une violence qu5on a peineau4ourd5hui ' concevoir que la guerre a pris possession de la

conscience collective R l5image qu5on se faisait du monde s5esttransforme L du 4our au lendemain M, et un sentiment de haine 'l5encontre des autres peuples s5est fait 4our. (5indiffrence afait place ' une aversion dpassant les fronti$res. 3ette aversionqui accompagna la guerre en tant que phnom$ne spirituel etpsychologique mit particuli$rement ' mal le 4eune mouvementanthroposophique n sur le sol allemand.

1n rance, c5est Edouard )chur qui, en adoptant, d$s lespremi$res semaines de la guerre, une attitude des plusnationalistes, fit le tort le plus considrable au mouvementanthroposophique. @algr les longues conversations qu5il eut 'Darr, dans sa maison de campagne%26*&, avec Cudolf )teiner,conversations au cours desquelles ce dernier s5est efforc, 'plusieurs reprises, de rpondre ' ses questions concernant legnie du peuple franKais, il ne put 4amais surmonter lenationalisme viscral qui l5habitait. 3et lsacien de languefranKaise, dont les premiers livres furent consacrs ' l5histoiredu lied allemand et au compositeur Cichard Oagner, fut cartel,sa vie enti$re, entre deu cultures, deu peuples et deureligions%262&. 3ette position intermdiaire, qui lui avait permis

de s5intresser un temps au L valeurs spirituelles universelles M%)teiner&, se transforma en un conflit intrieur permanent 'l5origine des ractions etrêmes qui furent les siennes au coursde ces annes dcisives.

Jn se rappelle que 3harles Dlech, l5un de ceu qui se sontopposs avec le plus de vigueur ' Cudolf )teiner et ' la diffusionde l5anthroposophie en rance, tait galement d5originealsacienne. H n5en pas douter, le nationalisme a t l5une descauses principales des difficults rencontres parl5anthroposophie en rance.

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_ _ _

@ais ce n5est pas seulement en raison de son chauvinismequ5Edouard )chur s5est loign de Cudolf )teiner : au fil desans, les L divergences artistiques et spirituelles M qui

sparaient les deu hommes avaient pris une forme de plus en plusconcr$te. 1n *+*0, apr$s son retour du 3ongr$s de @unich, ofurent reprsents pour la premi$re fois l5une de ses pi$cesintitule Les :nfants de Lucifer, ainsi que le drame-myst$re deCudolf )teiner, La &orte de l’initiation, il crivit : L ans lareprsentation des :nfants de Lucifer, comme dans celle du tr$scurieu et significatif @yst$re rosicrucien de )teiner, 45aitrouv une trop grande austrit et que le ton du Cempleprdominait trop sur l5accent de la vie. l en rsulte quelquechose de tr$s noble mais d5un peu terne et languissant. ans ledrame tel que 4e le conKois, le monde de la passion et le monde del’1me domine elle-même par le monde des puissances divinesseraient galement reprsents et parleraient avec la mêmenergie. %...& Belle est la conception grecque du drame et 4ecrois que ce doit être aussi la nXtre.%267& M

Cudolf )teiner a fait allusion%26<& ' une disposition de l5Qmetout ' fait particuli$re d5Edouard )chur, lie ' des vnementsantrieurs ' sa naissance, et qui, selon lui, aurait eu uneinfluence importante sur son destin. Wuelques mois avant quen5clate cette guerre qui allait devenir, pour lui comme pour tant

d5autres, une si terrible preuve, il note dans son 4ournal :L Wuelle dispersion de l5être. @ais 4e suis ainsi... Wu5y faire T8e dsire sans cesse... et parfois 4e 4ouis sans mesure. Wuand 4eme donne, c5est sans mesure aussi et sans frein. 35est sans douteun monde d5ivresse dionysiaque, une sorte d5amour cosmique que dese rpandre ainsi dans une sympathie sans retour. @ais ce n5est nila sagesse ni la cration.%26A& M

)chur n5avait assist qu5' quelques confrences de Cudolf)teiner et n5avait pratiquement lu aucun de ses livres%266&, si bienque, vers la fin de sa vie, il fut dpass par le développement

d5une anthroposophie qui allait bien au-del' de son Yuvrepersonnelle. (5administrateur testamentaire de )chur, lphonseCou, connaissait le contenu de ses 4ournau intimes. l note que)chur commenKa ' s5loigner de son L maZtre spirituel M ' partirde *+*2, ' la suite d5un L secret dissentiment patriotique etd5une diffrence d5orientation esthtique, animique etspirituelle M, selon les termes mêmes de )chur%26>&.

Jn peut dire qu5' partir de *+*<, )chur ne comprenait plus)teiner. ans le tete d5une confrence qu5il avait prvu dedonner sur le th$me Le développement de la théosophie au UU e

siècle, confrence qui fut finalement annule, on trouve la

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remarque suivante : L viation de )teiner : un pangermanistemystique.%26?& M 1n *+*6, lorsque )chur se spare dfinitivement de)teiner, il note dans son 4ournal : L cte tragique maisncessaire qui m5a co^t deu ans d5hsitations et de tourments...3ependant 45ai d^ le faire pour rester libre et fid$le ' la causede la rance et de l5humanit, fid$le ' moi-même.%26+& M

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Jn a beaucoup crit sur l5attitude de )chur pendant laguerre. ourtant, il nous semble que l5on n5a pas encore pristoute la mesure de son nationalisme fanatique, d5o certainsmalentendus et certaines erreurs d5interprtation concernant lesvnements qui se sont produits ' l5poque autour de Cudolf)teiner, vnements qui prennent au4ourd5hui une actualitnouvelle. insi, l5historien 3hristoph (indenberg, bien connu desmilieu anthroposophiques, croit pouvoir crire au su4et duconflit qui opposa )chur ' )teiner ' propos de l5opuscule que cedernier fit paraZtre sous le titre &ensées pendant le temps de lauerre : L (a raction d5un Edouard )chur reprochant sonchauvinisme ' Cudolf )teiner tait pour le moinscomprhensible%2>0& M.

$s ses premiers travau%2>*&, on se rend compte que )chur,dans sa quête d5un gnie qui conduirait les peuples, se laisseguider presque eclusivement par l5ide d5une mission du peuplefranKais, et tente ainsi de dtacher la place de la rance de

l5ensemble, du L chYur M des individualits des peuples. ans unelettre au po$te franKais =ustave 9ahn%2>2&, dans laquelle il dcritla valeur et la L force morale M des trois grandes puissanceseuropennes %la rance, l5ngleterre et l5llemagne&, il dclarad$s l5anne *+0+ : L (5llemagne eerce ' cette heure une sorted5hgmonie politique en 1urope. @contents de cette primaut, lesfougueu pangermanistes attendent impatiemment que leur race etleur patrie obtiennent l5hgmonie du monde. %...& (e rêve dedomination universelle par les armes et par l5industrie estdescendu du trXne des ]ohen"ollern dans la chaire del5Iniversit. M pr$s avoir apport une contribution non

ngligeable ' l5histoire de la philosophie et de la pense,l5llemagne aurait, tou4ours d5apr$s )chur, compl$tement changd5L orientation intellectuelle M ' partir de *?>0, etconsidrerait dsormais son idalisme d5autrefois comme un L pchde 4eunesse M. insi, il ne serait pas difficile de reconnaZtreL que le gnie germanique est en baisse et qu5il a perdu une bonnepartie de son autorit dans le monde. M (a rance, pour sa part,serait l5hriti$re de la tradition grco-latine, qui est celle parecellence de la civilisation. L ar les races nombreuses qui secombinent dans son sang, elle la rance offre une sorte dersum et de quintessence de l5esprit europen M, et aspire 'l5L universalit par l5humanit. M

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l crivit ainsi en *?+* : L (a sympathie celtique, 4ointe 'la clart latine et ' la libert franque est devenue, par laconscience franKaise, le sentiment humain dans toute sa largeur etle besoin de l5universalit intellectuelle.%2>7& M )chur avait prisdes positions tout ' fait diffrentes de celles de Cudolf )teiner,

qui considrait qu5il fallait connaZtre l5volution de l5humanitpour connaZtre l5essence des diffrents peuples et pour qui lesQmes des peuples taient soumises ' l5entit christique%2><&. 1tlorsqu5on connaZt les interrogations et les doutes de cet hommequi, sa vie durant, a souffert de se sentir sans patrie, oncomprend que ces questions le touchaient de pr$s. 3es questionspersonnelles trouv$rent donc une rponse tout aussi personnelle :celle qu5il n5tait pas possible de parler d5une contribution dela rance ' l5volution de l5humanit dans la mesure o ce qui estuniversellement humain est contenu dans la qualit même du peuplefranKais. F L e l5humanit ' la nationalit ' travers labestialit M, comme l5a dit un 4our ran" =rillpar"er dans uncontete analogue%2>A&. M

1n ao^t *+*<, )chur dcrivit un tat d5Qme qui l5accompagnadurant de longues annes : L (5individu disparaZt au milieu ducyclone national. l ne se sent plus que partie intgrante del5Qme collective et lutte avec elle.%2>>& M 1t ' partir de cemoment, on trouve dans les lettres qu5il crivit ' des soldats quise trouvaient au front, dans son 4ournal, dans certains essais etdans les articles de 4ournau qu5il crivit, des tournures bien

particuli$res dont nous citerons ici quelques-unes.L h cette rsurrection de l5Qme franKaise sera sans doute

le plus grand miracle du [[e si$cle, inattendu de tous et d5elle-même %...& 1lle sait que l5humanit la regarde et attend sadlivrance de sa foi et de sa constance. ans le cyclone despeuples rvolts contre le monstre teuton il se forme parfois uneclaircie, comme l5Yil de la tempête. lors, les peuples sedressent ' l5hori"on et disent : `Ne dsesp$re pas de toi, Xrance, toi qui nous a rveills. Nous lutterons 4usqu5au bout,car nous sommes tes sYurs et tu es la 8eanne d5rc des

nations 5%2>?& M $s le mois de septembre *+*<, )chur avait critdans son 4ournal : L (a mani$re dont la guerre a clat a faitvoir au grand 4our, en un seul moment, l5Qme allemande et l5QmefranKaise. (a premi$re, 45entends l5Qme allemande, corrompue etempoisonne par la russe%2>+&, a clat comme un abc$s R laseconde, l5Qme franKaise, s5est ouverte comme une fleur. %...& (apremi$re n5tait que haine, rapacit, cruaut monstrueuse etfureur aveugle. (a seconde %...& s5est montre gnreuse,enthousiaste, dbordante de patriotisme et d5esprit de sacrifice.%...& insi, de tous cXts, c5est le sentiment de la libert et dela fraternit qui s5veille dans l5Qme des peuples. (a rance enfut l5initiatrice et l5avant-garde, il y a cent ans. %...& 1lle

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attaque, c5est l5indpendance de toutes les autres nations quiest menace. 1lle est le symbole vivant de leur libert. )oncourage en est l5oriflamme. l n5y eut donc 4amais de guerre plusidaliste, car il s5agit, non de territoires ' conqurir, mais dedroits sacrés # défendre.%2?0& M

Bout le monde sait au4ourd5hui que la remi$re =uerremondiale n5tait ni le fruit du hasard ni ' mettre sur le comptede la responsabilit unilatrale de l5llemagne. F $s les annes?0 du [[e si$cle, la constellation de forces de *+*< entrel51ntente et la Briple lliance avait t L prvue M par un grouperunissant autour du prince de =alles, qui deviendra plus tard leroi Edouard V, des personnalits britanniques influentes, ayanttoutes partie lie avec certaines loges maKonniques. (es butsterritoriau et politiques de cette guerre programme, buts quiapparaissent ' la fin du [[e si$cle sur plusieurs cartes d51urope,correspondent bien, en effet, qu5il s5agisse du L dsert M russeou de la division de l5llemagne, avec ce qui fut le rsultat desguerres menes au [[e si$cle%2?2&, le but principal de cettepolitique ' long terme tant l5hgmonie mondiale de l5empireanglo-amricain. our atteindre cet ob4ectif, on s5est servi desforces de 4eunesse des peuples slaves.

l est intressant de noter que, comme Cenate Ciemec l5admontr dans son tude hautement intressante, =itteleuropa,ilan' eines Jahrhunderts %L (51urope du centre, bilan d5unsi$cle M&, le combat contre le centre de l51urope a t prpar

par un rapprochement entre la rance et la Cussie, entre l51st etl5Juest%2?7&. 3es deu pays, la rance librale et rvolutionnaired5une part, la Cussie autocratique et polici$re d5autre part, qui,tout au long du [[e si$cle, avaient t des ennemis 4urs, sontfinalement parvenus ' conclure une alliance en *?+< grQce 'l5entremise adroite du pape (on [. 3ette alliance a constitula base de l5L 1ntente M ' laquelle s5est 4ointe plus tardl5ngleterre, même si ce ralliement, en raison de la libertd5action dont disposait ce dernier pays, restait plutXt formel.35est seulement lorsqu5on connaZt ces arri$re-plans audclenchement et au droulement du premier conflit mondial que les

combats intrieurs d5Edouard )chur et l5attitude de Cudolf)teiner pendant la guerre deviennent comprhensibles.

3omme nous l5avons dit, Edouard )chur, en tant qu5lsacien,eut ' subir des preuves d5une double nature. ussi s^r que laguerre a t dclenche pour des raisons bien prcises, il y atout lieu de penser que le chauvinisme et la nophobie ont torchestrs, et que l5lsace-(orraine 4ouait un rXle important dansla guerre psychologique. l est consternant de voir comment cettergion si importante pour l5histoire des @yst$res, cette rgionqui a su conserver 4usqu5' au4ourd5hui un caract$re propre, a tdchire entre l5llemagne et la rance. 3e qui fait la

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particularit de l5lsace, de cette rgion qui a conservcertaines influences spirituelles tr$s anciennes, devait êtredtruit, ce qui eut pour consquence naturelle que le nationalismey fut particuli$rement puissant. 1n ce sens, il est peut-être4ustifi de parler d5un phnom$ne historique provoqué consciemmentpar ceu qui taient bien renseigns en mati$re d5occultisme%2?<&.

1t ce qui s5est pass autour de )chur et de (vy estsymptomatique de la tragdie du [[e si$cle dans la mesure o deshommes sont tombs sans rsistance dans le pi$ge qui leur taittendu malgr leur lien sinc$re avec l5anthroposophie et Cudolf)teiner.

(e comportement de )chur et de (vy a t fatal au petitgroupe d5anthroposophes franKais. Nous ignorons comment le travailanthroposophique s5est poursuivi durant les annes de guerre, maison peut supposer que peu de personnes ont su se prmunir contre lechauvinisme qui faisait rage dans leurs propres cercles. (e 70mars *+*6, neuf ans eactement avant la mort de Cudolf )teiner,les consquences du comportement de )chur et de (vy dpass$rentles fronti$res.

3e 4our-l', )chur avait lu les &ensées en temps de uerredestinées au! Allemands et # ceu! qui ne se croient pas obliés deles ha_r que Cudolf )teiner avait fait paraZtre en *+*A, et quiauraient, d5apr$s lui, confirm ses craintes que Cudolf )teinersoit pass dans le camp des pangermanistes. l crivit aussitXtune longue lettre ' @arie )teiner dans laquelle il l5accusait, en

termes blessants, d5avoir voulu faire de son mari, avec unL raffinement etraordinaire M, un L outil du germanisme enlsace M. renant note que l5enseignement de Cudolf )teinerL tait tomb d5un niveau europen et universel ' un niveauteutonique M, il annonKa sa dcision de sortir d5une socit quiL poursuivait le but d5une germanisation totale M%2?A&.

(a brochure intitule &ensées en temps de uerre a conduitcertains auteurs, et parmi eu des anthroposophes, ' s5interrogersur l5attitude de Cudolf )teiner durant la guerre%2?6&. ourtant,comme cela a t dmontr rcemment avec pertinence%2?>&, ces

auteurs font preuve de ngligence dans la vrification des faitset d5une mconnaissance des intentions et des buts de ces crits.Nous tenons ' souligner ici que ce n5est pas seulement se montrerin4uste envers Cudolf )teiner mais aussi envers Edouard )churlui-même que de considrer sa raction face ' Cudolf )teiner commeL pour le moins comprhensible M. l ne faudrait pas, en effet,sous-estimer la grandeur de cet homme qui, ' quatre-vingt-un ans%&, en septembre *+22, s5est rendu ' ornach, grQce au effortsd5lice Dellecroi%2??&, pour demander pardon ' Cudolf )teiner.

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eu avant sa mort, )chur aurait confi ' 3amille )chneider:L (5homme connaZt, outre un repentir etrieur, un repentirspirituel, fruit d5un cheminement intrieur et d5une lutte avecsoi-même. 35est ce repentir qui a m^ri en moi et qui m5a incit 'me rendre ' ornach. H ce moment lorsque )teiner a accept lerepentir de )chur, Cudolf )teiner a crit une nouvelle page de

ma destine, et ce d5une mani$re que 4e n5oublierai 4amais.%2?+& M3es paroles qui, sortant de la bouche d5un vieillard, portentcurieusement bien des promesses d5avenir, laissent supposer que)chur, apr$s sa mort, a d^ faire son possible pour pouvoir, dansune prochaine incarnation, L rparer M ses erreurs.

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71

.ne interview qui est entr!edans l"histoire

1n ao^t *+*<, 8ules )auer;ein fut incorpor non loin de@arseille, dans le rgiment dans lequel il avait effectu sonservice militaire quelques annes auparavant. )a position au =atin

lui permit cependant de ne pas prendre directement part auconflit. oursuivant ses activits de 4ournaliste et de reporter,il profita de ses frquents dplacements en )uisse pour rendrevisite ' Cudolf )teiner.

L (5poque de la guerre fut particuli$rement dure pour)teiner, se rappelle-t-il en *+72. l lui arriva ce qui arrivetou4ours ' ceu qui disent la vrit dans un monde dchir par lapassion : il fut attaqu des deu cXts. In grand nombred5llemands le considraient comme un traZtre, au moment même ode nombreu ranKais et nglais scandaliss, ' la tête desquels on

trouvait le cl$bre mystique Edouard )chur, rendaient leur cartede membre de la )ocit anthroposophique.%2+0& M u commencement del5anne *+*>, Cudolf )teiner s5ouvrit ' 8ules )auer;ein sur lescauses spirituelles de la guerre en des termes que le 4ournalistedevait qualifier de L hautement actuels M lorsqu5il constata, enmars *+72, que les chefs d5Etat se rvlaient tout aussiincapables de L trouver des rem$des au dangers qui menaKaient Mque di-huit ans auparavant%2+*&.

8ules )auer;ein rapporte ces propos de Cudolf )teiner : L (aguerre %...& est un soul$vement, une eplosion de certaines forcescomprimes ind^ment. 35est un processus de gurison violent del5organisme spirituel de notre plan$te. e même que l5organismephysique ragit ' un empoisonnement ' travers la fi$vre oud5autres symptXmes, de même que les ruptions volcaniques sont lamanifestation du feu qui couve sous la terre, la mauvaiseutilisation des nergies conduit ' la guerre. (es gouvernements etles peuples perdent la raison sous l5effet d5une pression qu5ilsne comprennent pas.%2+2& M Cudolf )teiner eposa ensuite lesprincipes de base d5une L tripartition de l5organisme social M quiseule pourrait permettre ' la socit d5engager un processus de

gurison qui la mettrait ' l5abri de la guerre.

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ce L nYud central M de l5histoire du [[e si$cle, source de tantd5garements et de tant de tragdies.

35est ' l5attention d51li"a, son pouse, par l5intermdiairede laquelle il avait fait la connaissance de Cudolf )teiner et del5anthroposophie, qu5]elmuth von @olte avait rdig ses =émoires.

@ais apr$s la mort de ce dernier, un L dialogue spirituel M tout 'fait inhabituel s5est engag avec le dfunt, et il est apparualors, d5apr$s ce qu5on a pu dduire de ses epriences d5au-del'du seuil, que ces mmoires avaient en fait un caract$retestamentaire.

3es 3ommunications post0mortem de @olte ' sa femme n5ont tpublies pour la premi$re fois que rcemment%2+6&. 1lles ont trendues possibles par les liens qu5entretenait 1li"a von @olteavec le monde spirituel et par les liens armiques quil5unissaient ' son mari. 1lles ont la particularit unique dervler certains arri$re-plans occultes fondamentau de l5histoireeuropenne, comme de faire comprendre le dveloppement post-mortemde l5L Qme M de @olte, sa participation au pass et ' l5avenirarmique. (5histoire L personnelle M y cXtoie des faits de portemondiale, comme par eemple le lien de cette individualit avecl5esprit du peuple allemand. (5Qme dsincarne de @olte semble nepas pouvoir se dtacher de ces vnements des mois de 4uillet etao^t *+*< qui lui furent si funestes.

3ertaines dclarations paraissent quelque peu nigmatiques.

insi, on peut lire dans la toute premi$re communication du *+octobre *+*6 %2+>& : L @on `moi5 tait devenu le transitaire desforces rassembles autour de l5esprit du peuple allemand, de cesforces appeles ' porter un coup d5arrêt au progr$s etrieurs. Muis, alors que la guerre tait arrive ' son terme et que l5oncommenKait ' ngocier les traits de L pai M ' Versailles : L (ematrialisme avait fait de l5llemagne de *+*< une constructionimpossible. 1t parce que c5tait une construction impossible, elleavait donn naissance ' la politique impossible du 9aiser etconsorts, de ces personnages avec lesquels le destin me mit encontact sur le plan physique. 1t ainsi, ce destin ' fait que 45ai

d^ partir en guerre contre la politique allemande. %...& 3elui quiest capable de voir que le matrialisme a dvor des forces noblesau cYur de l5llemagne, est galement capable de voir que ce quiest arriv devait arriver.%2+?& M (es phrases les plus surprenantessont celles qui se rapportent ' la question de la responsabilitde la guerre : L (es chefs d5Etat de l51ntente avaient les moyensd5empêcher la guerre. @ais le peu qu5ils ont entrepris n5a passuffi. L’Allemane pouvait elle aussi l’emp"cherD mais elle n’enavait pas le droit, car -’aurait été un suicide. Son destinn’était pas de se suiciderD mais d’"tre assassinée. (eressentiment de l51ntente sera grand, car elle est contraried5avoir d^ endosser le rXle d5ecuteur testamentaire de

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l5histoire du monde%2++&. %...& Ine victoire aurait caus la pertedu peuple allemand. 1lle aurait t le prlude ' une $re decupidit etrême, une $re d5adoration du veau d5or %...&%700& M

Wu5il nous soit permis de n5voquer ici que quelques-unes destr$s nombreuses epriences de @olte apr$s sa mort. Ine analyse

dtaille de ces documents constituerait d5ailleurs unecontribution etrêmement importante ' la recherche des arri$re-plans armiques et spirituels de l5histoire du [[e si$cle. Jnpourrait ainsi, ' l5aide des observations de ce dfuntL singulier M dont les liens avec l5histoire de l5humanit ont uncaract$re tout ' fait inhabituel, crer une science historiqueL suprasensible M.

(5ensemble des 3ommunications post0mortem de l5individualitde @olte ' sa femme fait apparaZtre que ce qu5a vcu ]elmuth von@olte le *er ao^t avait cess d5avoir un caract$re personnel ettait devenu le reflet du destin de l5llemagne. 35est ainsi qu5aucours des mois que dur$rent les ngociations du trait deVersailles l5individualit de @olte intervint ' plusieursreprises pour demander que soient rendus publics ces mmoiresdestins ' l5origine ' sa seule pouse. 3ar d5apr$s lui, L laclarification des faits tait ncessaire M. L (e peuple allemandne pourra survivre que s5il connaZt la vrit. %...& (orsque lavrit concernant le dclenchement de la guerre sera connue, lesllemands aviss commenceront ' se rendre compte de l5incapacitde leurs anciens `dirigeants5. ls ne pourront viter d5avoir de

telles penses. 3ar les penses fausses sont, ' une poque commela nXtre, les vraies forces destructrices.%70*& M l rit$re sademande quelques 4ours plus tard : L (e mensonge dans lequel nousvivons nous a conduits ' la catastrophe. (a vrit doit nous aider' construire ce qui vient. (5esprit ne peut agir que dans lavrit. H la fin du mois de 4uillet et au dbut du mois d5ao^t%*+*<&, la dcision que 45avais prise avait fait de moi un êtreisol, lQch par un monde politique ' bout de forces %...& (avrit doit triompher, faute de quoi ce n5est pas seulement lepeuple allemand qui courra ' sa perte, mais l51urope tout enti$re.(51urope de l5est devrait alors être reconstruite par l5sie, ce

qu5il faut viter. (51urope doit revenir ' la raison et se trouverelle-même en esprit.%702& M

$s le mois de mai *+*+, Cudolf )teiner et 1li"a von @olteentreprirent de publier ces L mmoires M sous le titre : La2esponsabilité de la uerre. 3arnets de =oltFe de novembre *?*;sur les événements du er aoIt *?*;. @ais certains incidentsempêch$rent la publication de ces documents. Dien que la mani$redont les forces adverses s5y sont prises pour empêcher cettepublication soit tout ' fait L symptomatique M, nous nel5analyserons pas ici plus en dtail%707&. F L Wuel manque dediscernement che" tous ces gens , crit Cudolf )teiner ' 1li"a

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von @olte le 2? mai *+*+. ls ne tiennent absolument pas comptedes choses importantes que 4e leur dis. 35est comme s5ilsn5taient capables de comprendre que les choses qu5ils sonthabitus ' entendre depuis plus de trente ans. es cerveaudurcis, des corps thriques engourdis, des corps astrau vides,un `moi5 stupide. Voil' la signature des hommes d5au4ourd5hui.%70<& M ans un premier temps, la publication de ces documents adonc pu être empêche. @ais d$s le mois d5ao^t *+*+, )teinereprime une nouvelle fois son L dsir M de les L porter ' laconnaissance du monde d5une mani$re ou d5une autre%70A& M, ce qu5ilne parviendra cependant ' faire que deu ans plus tard.

35est le courage et la perspicacit de 8ules )auer;ein qui,en octobre *+2*, ont permis d5abattre le mur de silence difi 'dessein autour de cette affaire. (e fait que ce soit un 4ournalfranKais qui, le premier, ait pris l5initiative de publier cesdocuments o sont dvoils les arri$re-plans vritables de ladclaration de guerre allemande, et qui mettent en videncel5incomptence de l5empereur =uillaume et de ses proches,mrite d5ailleurs d5être soulign.

8ules )auer;ein n5avait cess d5interroger Cudolf )teiner surles arri$re-plans spirituels de la guerre, et avait fini pars5intresser vivement au destin d5]elmut von @olte, personnagequ5on s5ingniait ' faire passer pour faible de corps et d5esprit,et dont on disait qu5il tait devenu le 4ouet de l5L occultiste MCudolf )teiner. Jn allait même 4usqu5' prtendre qu5il aurait t

l5un des artisans de la dfaite allemande avant de perdredfinitivement l5usage de la raison%706&. Cudolf )teiner ne pouvaitlaisser circuler plus longtemps des rumeurs aussi peu fondes. FVoici ce qu5il crit en eergue ' la traduction allemande del5intervie; qui parut ' la une du =atin le A octobre *+2*accompagne des photos du gnral von @olte et de lui-même :L 8e consid$re le moment prsent comme l5un de ces moments otous ceu qui dtiennent une parcelle de vrit concernant laguerre se doivent de prendre la parole. ans les circonstancesprsentes, se taire serait manquer ' son devoir%70>& M.

yant tou4ours fait preuve d5une grande conscienceprofessionnelle, 8ules )auer;ein se faisait un devoir de donnerdes hommes et des vnements qu5il dcrivait une image aussieacte que possible. 35est pourquoi il fait prcder cetteintervie; qui eut lieu ' ornach le premier octobre *+2* d5unebr$ve description de Cudolf )teiner, du =Ythanum et del5anthroposophie. 1t, comme toutes les fois qu5il eut ' s5eprimersur Cudolf )teiner, il ne manque pas cette fois encore desouligner L l5admiration sinc$re et l5amiti M qu5il prouvaitpour lui. F l est intressant de noter qu5il fit prcderl5intervie; de Cudolf )teiner d5une description de la sculpture enbois sur laquelle ce dernier travaillait ' l5poque, ' savoir la

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figure du 3hrist entre (ucifer et hriman.

8rgen von =rone, qui avait t un proche d5]elmuth von@olte et de Cudolf )teiner, a tent de dcouvrir pour quelsmotifs certaines forces ont voulu empêcher la publication desmmoires de @olte. l en est venu ' la conclusion que ce n5est

pas seulement en raison de son contenu même qu5on a voulu empêcherla publication de ce tete, mais aussi ' cause des L remarquesprliminaires M dont Cudolf )teiner l5avait fait prcder. 3e quecertains cercles ne pouvaient accepter, c5tait le fait que Cudolf)teiner y dnonKait la faillite compl$te de la politique del5empire allemand%70?&. (es mêmes penses taient tr$s clairementeprimes dans l5intervie; de 8ules )auer;ein : L (es @moires de@olte montrent le gouvernement imprial dans le plus profonddsarroi, conduit avec une lg$ret et une ignoranceinconcevables. e sorte qu5on peut appliquer au hommesresponsables de ces heures tragiques la phrase que 45ai critedans ma prface : `3e n5est pas tel ou tel de leurs actes qui acontribu ' amener la catastrophe, mais l5essence même de leurpersonnalit5. M l n5est pas surprenant que de tels propos aientfait l5ob4et de tr$s sv$res critiques. ls ont t ' l5origined5une nouvelle campagne de diffamation ' l5encontre de Cudolf)teiner, en particulier dans la presse allemande. endantplusieurs 4ours, le =atin s5est d5ailleurs fait l5cho desractions provoques par l5intervie; dans la presse germanophone,ngligeant bi"arrement de rapporter les prises de position des4ournau franKais.

l est clair, au regard des vnements tragiques qui se sontdrouls par la suite sur le sol allemand, que dans l5affaire dela publication des mmoires de @olte, deu forces contraires sefaisaient face, deu forces qui, traditionnellement, tiraillent lepeuple allemand dans deu directions opposes. 3es forces sont,d5une part, celles qui combattent pour une spiritualisationchristique de la vie sociale, et d5autre part celles qui, ' lamani$re d5un double, s5engouffrent partout o ce lien avecl5esprit ne parvient pas ' s5tablir. 3ar, comme l5a rpt 'maintes reprises Cudolf )teiner, le peuple allemand est epos

comme aucun autre au machinations du plus grand desL tentateurs M. l dclara le 22 4uin *+*+ : L (orsque lesllemands parviennent ' se spiritualiser, ils sont la bndictiondu monde R lorsqu5ils n5y parviennent pas, ils deviennent samaldiction.%70+& M

Ine telle affaire montre bien que l5llemagne n5est pas enmesure de mener seule, c5est-'-dire indpendamment des autrespeuples, un tel combat L intrieur M. l faut, comme ce fut le casavec la publication de l5intervie; du =atin par )auer;ein, que desforces de vrit L gurissantes M soient introduites dans le coursde l5histoire ' partir de territoires qui ne soient pas uniquement

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allemands. 3ar ' vrai dire, il e^t t du devoir de chacun despays belligrants de faire toute la lumi$re sur les vnements quiont directement conduit au dclenchement de la guerre, sans tenircompte des dirigeants allemands, lesquels considraient cettevrit comme trop humiliante. @ais les puissances qui composaientl51ntente n5avaient pas le moins du monde intrêt ' ce que soit

remis en cause le principe d5une responsabilit unilatrale del5llemagne dans le dclenchement du conflit.

u travers de cette action courageuse, 8ules )auer;ein adonn l5eemple d5une personne pour qui la connaissance des vraisarri$re-plans de la guerre tenait plus ' cYur qu5un quelconquehonneur national. l rachetait, en quelque sorte, par cet acte quidpassait les fronti$res et ne visait rien d5autre que le bien del5humanit tout enti$re, les tr$s graves attaques que Cudolf)teiner avait subies de la part des disciples franKais del5anthroposophie.

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(*

Sainte 6dile et l"Alsace

Jn trouve dans les 3ommunications post0mortem d5]elmuth von@olte certaines allusions ' sainte Jdile et au L courant M dontelle fut l5initiatrice. 3e courant qui, telle une vague de

spiritualit et de civilisation, se rpandit sur l51urope toutenti$re ' partir du Ve si$cle, avait pour centre gographique unpoint situ au4ourd5hui au cYur de l5lsace, au sommet d5unemontagne vosgienne dominant la petite ville de Darr. Jr c5est 'Darr que se situait la maison de campagne d5Edouard )chur, cettemaison dans laquelle Cudolf )teiner fit plusieurs s4ours 'l5occasion desquels il confia ' )chur les noticesautobiographiques les plus importantes que nous possdions endehors de (ebensgang.

(a lgende%7**& veut qu5Jdile soit ne quelques annes avant

que l5laman 1ticho %appel encore dalric&, son p$re, ne devienneduc hrditaire d5lsace en l5an 666. 3et enfant tant attendu fitcependant le dsespoir de son p$re, car outre le fait qu5il taitde see fminin, il tait aussi aveugle. ou de rage, 1ticho, quicroyait qu5' travers la ccit de sa fille ieu voulait le punirpour des fautes qu5il aurait commises, eigea la mort de lafillette. @ais celle-ci survcut grQce ' un subterfuge de sa m$re,et fut leve au couvent de alma %L grotte M en celte&, situ 'Deaume-les-ames %Dourgogne&. lus tard, apr$s que l5vêque 1rhardvon Cegensburg, qui en avait reKu l5in4onction divine, l5eutbaptise, elle recouvra la vue comme par miracle. )on 4eune fr$re,]ugo, en eut vent. l se rendit au couvent de alma et ramena sasYur au chQteau familial. @al lui en prit pourtant, puisque sonp$re, fou de col$re, le fit prir. F es annes plus tard, lorsque1ticho voulut la marier, Jdile s5enfuit du chQteau et parvint 'chapper ' son p$re qui s5tait lanc ' sa poursuite en serfugiant dans un ravin situ non loin du Bhinghof d5rlesheim quiappartenait ' son p$re %l5actuel 1rmitage&%7*2&. 35est alors que seproduisit un miracle : au moment même o les chiens de son p$res5apprêtaient ' pntrer dans la grotte o Jdile avait trouvrefuge, des rochers en obstru$rent l5entre. 1ticho, touch ' la

tête par une pierre, perdit connaissance. 35est alors qu5il vit

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une forme lumineuse sortir de la grotte, faire un signe debndiction puis s5loigner. H partir de ce moment, 1ticho setransforma du tout au tout. 3onscient que des forces suprieuresprotgeaient sa fille, il lui offrit une montagne d5o ellepourrait rpandre au loin ses impulsions gurissantes : le mont)ainte-Jdile. 1lle y fonda un couvent, de même qu5un hospice pour

les pauvres et les malades : le Niedermnster. (e p$re et la fillerest$rent unis au-del' de la mort. )ur les anciennes peintures,ils sont souvent reprsents ensemble.

Dien des destines se sont croises sur le mont )ainte-Jdile.Edouard )chur, fortement attir d$s son plus 4eune Qge par lemonde celte et la mythologie alsacienne, y avait dcouvert pr$s dumur des aens, ce mur pais parfois de plusieurs m$tres qui ceintla montagne et rappelle la destination premi$re du lieu, l5une desfigures lgendaires de la mythologie alsacienne. H plusieursreprises, et sous diverses formes, )chur a dcrit la vita desainte Jdile, de ce personnage qui, ' ses yeu, tablissait unlien entre le christianisme celte et l5esprit alsacien, c5est-'-dire pour lui L franKais M%7*7&. 1t parce que )chur s5intressaitau lgendes de la rance et en particulier ' celle de cettesainte, il invita Cudolf )teiner et @arie von )ivers ' gravir aveclui le mont )ainte-Jdile d$s leur premi$re visite ' Darr enseptembre *+06, quelques mois seulement apr$s qu5ils se furentrencontrs pour la premi$re fois ' aris.

)chur raconte qu5apr$s s5être tu un long moment, Cudolf

)teiner se mit en quête des empreintes spirituelles encorevisibles d5Jdile, avant de lui rvler l5eistence ' rlesheim, en)uisse, de la grotte o la sainte avait t initie au @yst$resles plus levs%7*<&. 35est ainsi que ce qui devait devenir plustard la L =oethesttte M entra pour la premi$re fois dans le champde vision de Cudolf )teiner. @ais ce ne devait pas être le seulpoint de rencontre entre ces personnes qui, en ce 4our du mois deseptembre *+06, firent l5ascension du mont )ainte-Jdile : endemandant ' Edouard )chur, en un lieu troitement li depuis dessi$cles au impulsions de l5sotrisme chrtien, l5autorisation demettre en sc$ne son 7rame d’>leusis, @arie von )ivers posa les

bases d5une collaboration troite entre elle-même et Cudolf)teiner d5une part, et Edouard )chur d5autre part, collaborationqui devait aboutir plus tard ' la fondation d5un thQtre modernedes @yst$res%7*A&.

@ais le @yst$re de sainte Jdile est li ' plus d5un titre auarri$re-plans historiques sur lesquels s5est dveloppel5anthroposophie. Jn peut lire dans les 3ommunications post0mortemd5]elmuth von @olte : L 85tais li avec ndlau, sur le mont)ainte-Jdile, et avec tout ce qui s5y rapportait. 35est grQce 'cela que mon Qme a m^ri afin de recevoir la science spirituelle.%7*6& M F l nous faut considrer, en effet, ]elmuth von @olte

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comme une personne lie au vnements qui ont eu lieu sur le mont)ainte-Jdile, de même que sa femme 1li"a et l5empereur =uillaume%7*>&.

_ _ _

(e mont )ainte-Jdile, centre gographique de l5lsace, a tlongtemps aussi son centre spirituel. ]elmuth von @olte insistedans ses 3ommunications post0mortem%7*?& sur le fait qu5uneL lumi$re spirituelle M rayonnait ' partir du mont sur tout l5estde l51urope. Voici ce que communiqua Cudolf )teiner ' Elisa von@olte le 7* ao^t *+*> : L (a substance chrtienne se rpandaitdepuis ce couvent sur tout l5Jccident. 35est ce qui epliquepourquoi le mont )ainte-Jdile, et avec lui l5lsace tout enti$re,ont t l5en4eu de tant de combats%7*+& M. mpossible donc des5interroger sur la place que tient l5lsace dans l5histoire des@yst$res en 1urope sans aboutir au mont )ainte-Jdile.

u alentours de l5an ?6+, c5est-'-dire environ deu centsans apr$s la naissance d5Jdile, deu courants de @yst$res, celuide la lgende arthurienne, que Cudolf )teiner qualifie deL courant christique prchrtien M, et celui du saint =raal, qu5ilqualifie de L courant christique chrtien M%720&, se sont rencontrsnon loin du mont )ainte-Jdile. 3ette rencontre capitale a influsur l5histoire du monde 4usqu5' notre poque. (es chevaliers duroi rthur, appels encore chevaliers de la Bable ronde, taientoriginaires d5rlande et d5Ecosse, c5est-'-dire de la frange

occidentale de l51urope. ls considraient l5entit christiquecomme un dieu solaire avec lequel ils taient entrs en contactavant sa descente sur la terre. (es @yst$res du cycle arthuriensont intimement lis au lments, ces lments o se dploie laforce christique qui baigne l5enveloppe thrique de la terre etqui sont si perceptibles dans cette rgion de l51urope o lesflots dchaZns viennent se briser sur des falaises battues parles vents. epuis que l5entit christique tait L descendue M dusoleil sur la terre, depuis que son esprit de vie %Duddhi& setrouvait dans l5orbite terrestre, les initis reconnaissaient dansle L terrestre M imprgn de cet esprit de vie %L ... dans le vent

et les flots, dans l5air et l5eau, dans les montagnes et lesrayons du soleil M& l5ancien dieu solaire.

u [e si$cle, ce courant appel par Cudolf )teiner courantarthurien entra en contact avec un courant venu de l5Jrient, dealestine plus prcisment, le courant du Mraal, lequel n5avaitpas pour ob4et de @yst$re la force christique rgnant dans lanature, mais celle qui s5empare du L cYur et du sang des hommes M.F 3ette rencontre du 3hrist descendu sur la terre avec son image,c5est-'-dire du L 3hrist comme fr$re des hommes avec le 3hristcomme hros solaire M, dont tmoigne l5imaginaire L percevalien M,eut lieu dans la rgion situe entre le mont )ainte-Jdile et

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rlesheim. (es chemins qu5emprunt$rent dans leur queste %enfranKais dans le tete, NdB& les hros de la lgende de ercevalsont les mêmes que ceu qu5emprunta sainte Jdile dans sa fuite. F(a rencontre des courants de @yst$re chrtiens occidental etoriental ne signifiait cependant rien d5autre que la cration dequelque chose de nouveau : la création d’un milieu.

lors que la rencontre entre les chevaliers du saint =raal etceu du cycle arthurien n5est relate que dans la lgende, ce quis5est pass autour du pape Nicolas er %?A?-?6>& s5est droul surla sc$ne de l5histoire. 3e dernier tait troitement li au mont)ainte-Jdile puisque, comme l5crit Cudolf )teiner, L le papeNicolas a tout fait pour propager le courant christique qui ypuisait ses racines %...& 1ntre le mont )ainte-Jdile et le papeNicolas, c5tait une correspondance ininterrompue.%72*& M5ailleurs, le pape Nicolas er, en tant qu5individualit, n5taitpas seulement li anniquement au mont )ainte-Jdile mais aussi auvnements de la remi$re =uerre mondiale : d5apr$s les recherchesspirituelles de Cudolf )teiner, il s5agit de la même individualitqui s5est incarne au [[e si$cle en ]elmuth von @olte, le chefd5tat ma4or de l5arme allemande%722&.

Jn a beaucoup crit sur ce pape et sur son conseiller,nastasius Dibliothecarius. Nous voquerons simplement le fait queNicolas er se vit contraint d5entriner la sparation entrel5Eglise d5Jrient et l5Eglise d5Jccident. nastasius et luitaient devenus, selon les termes d5Emil Doc, L les hros de la

tragdie que vivait l51urope du centre, cette 1urope dchireentre un esprit d5Jrient condamn ' pricliter et un espritd5Jccident qui ne pouvait pas encore donner toute sa mesure.%727& M1t l5individualit de @olte nous apprend depuis l5au-del' : L u[e si$cle, nous avons repouss vers l5Jrient ce dont nous n5avionspas besoin ' l5ouest et au centre de l51urope. ('-bas, en Jrient,cela a continu ' vivre. 3ela a continu ' vivre 4usqu5'au4ourd5hui dans les Qmes des Jrientau. @ais ' l5heure actuelle,c5est en train de se sparer de ces hommes, et c5est en train dedevenir un nuage d5aura qui roule d5est en ouest.%72<& M

3omme nous l5avons indiqu et comme l5a soulign ' plusieursreprises F en lien avec l5incarnation prvue ' la fin de ce si$cle%72A& F l5individualit dsincarne de @olte, c5est sur l5est del51urope que le mont )ainte-Jdile pro4etait sa lumi$re la plusvive. l tait ainsi devenu une sorte de L pont spirituel M entrel5Jccident et cet L Jrient M repouss sous le pontificat deNicolas er. Jr les piliers de ce pont, ce sont les relationsfranco-allemandes, c5est-'-dire en fait les relations entrel51urope de l5ouest et l51urope du centre, ces relations dontl5lsace, pour en être la pierre angulaire, a si souvent fait lesfrais%726&.

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(7

Le renouveau de l"apr4s-guerreSimonne ihou7t

35est pendant la guerre que Cudolf )teiner a pos les basesde l5une des ides centrales de l5anthroposophie, ' savoir la

tripartition de l5être humain en une nature corporelle, une naturepsychique et une nature spirituelle, ide qui devait donnerrapidement naissance au L @ouvement pour la tripartition del5organisme social M. 3ette impulsion sociale fonde par Cudolf)teiner pour la gurison de la socit s5inscrivait dans la lignedes idau de liberté, d5éalité et de fraternité de la CvolutionfranKaise.

3es idau, L parmi les plus lgitimes de la viemoderne%72>& M, la Cvolution les avait repris ' son compte tout enles dformant. 3ar ils ne peuvent être compris qu5' la lumi$re de

la tripartition de l5individu, ce dont n5avaient pas suffisammentconscience les promoteurs de cette devise qui dgnra, durant lesderni$res annes de la Cvolution, en liberté, éalité, ou la

mort. L es idau qui n5ont de sens que lorsqu5on consid$rel5être humain comme un être tripartite ont t poursuivis par desgens qui le considraient comme un simple ensemble d5atomes%72?&. M3ette trinit %libert, galit, fraternit& tait donc apparuesous une forme qui L allait ' l5encontre du vritabledveloppement de l5humanit M, comme le souligna Cudolf )teinerdeu ans plus tard, le *+ octobre *+*?%72+& : L Jn ne peut pasconsidrer l5être humain comme un agrgat informe et parlerensuite de fraternit, de libert et d5galit. l faut savoir quel5être humain est compos d5un corps, d5une Qme et d5un esprit. lfaut savoir aussi que seuls deviendront libres les hommes quiauront la volont de devenir libres dans leur Qme et que leshommes ne peuvent être gau que par rapport ' l5esprit. Wuant 'la fraternit, elle devra progressivement devenir un lment de lavie sociale. M

Jr ce qui s5est eprim ' travers la Cvolution franKaisesous la forme de L mots d5ordre appliqus sans discernement '

l5être humain tout entier, c5est ce que l5humanit doit s5efforcer

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de dvelopper graduellement, ' l5poque de l5Qme de conscience,avec tous les moyens spirituels dont elle dispose%770& M 3omme l5aindiqu Cudolf )teiner ' de nombreuses reprises, les idau delibert, d5galit et de fraternit sont les idau les pluslevs auquels l5humanit de la cinqui$me poque postatlantennepuisse aspirer. 35est d5ailleurs parce qu5ils ont t mal compris

que la rance, au [[e si$cle, a t agite de tant de soubresauts.Jn comprend mieu maintenant devant quelles responsabilits lemouvement anthroposophique franKais a t plac lorsqu5il s5estagi pour lui d5insuffler une vie nouvelle, une vieL spiritualise M, ' ces idau qui, quoique mal compris, ontlargement contribu ' faKonner les modes de pense et laconscience nationale du peuple franKais.

_ _ _

ans une lettre date du 2> septembre *+20%77*&, lice)auer;ein informa @arie )teiner qu5elle venait de fonder, avectrois de ses amis, un groupe qui s5engageait ' L %...& travaillerd5apr$s les indications donnes par le r. )teiner dans son livre9ernpunte M %9ernpunte der so"ialen rage tant le titreoriginal de ondements de l5organisme social, crit ' la fin del5anne *+*+& et que la personne qui avait t ' l5origine de cegroupe, un certain monsieur 3ourtnay, se trouvait alors ' ornachen vue d5obtenir d5elle des indications qui puissent leurpermettre de L mener ' bien le travail commenc M.

Nous connaissons de mani$re asse" dtaille les vnementsqui ont fait suite ' la dcision de fonder ' aris une colefonctionnant selon les principes de l5cole Oaldorf de )tuttgart,c5est-'-dire selon les principes de la tripartition. 35est ' cetteoccasion qu5lice )auer;ein fit la connaissance d5une personne quise battait avec beaucoup de tnacit pour l5introduction d5unenouvelle pdagogie en rance, la 4eune )imonne CihouGt.ntressons-nous donc d5un peu pr$s ' cette personnalit qui4ouera par la suite un rXle si important%772&.

ille du 4uriste =eorges CihouGt, et de sa femme, une

pianiste de concert, )imonne CihouGt est ne ' aris le 27 mai*?+2. 1lle tait le deui$me et dernier enfant de cette famillebretonne aise et profondment catholique o la rigueur dumagistrat tait adoucie par la dlicatesse de l5artiste. e mêmequ5enfant elle n5eut 4amais ' souffrir de la pauvret, le profondancrage de sa famille dans la tradition catholique la prserva desdoutes en mati$re religieuse, ce qui ne l5empêcha pas de rompreplus tard avec cette doctrine avec une surprenante facilit. (arapidit avec laquelle elle fit sienne les ides del5anthroposophie, alors qu5elle avait tout 4uste vingt et un ans,montre bien que son lien avec le catholicisme tait un lienrelativement superficiel, même si certains aspects plus cachs

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semblent avoir survcu ' sa L conversion M anthroposophique, commenous tenterons de le montrer plus loin.

)imonne CihouGt tait un enfant fragile et son instructionfut assure par des prceptrices, en particulier son instructionmusicale %elle apprit la harpe ' l5Qge de dou"e ans&. Dien qu5elle

ait t un enfant un peu trop couv, et alors qu5elle aurait pupQtir de l5attention constante que lui portaient ses parents, sonregard tr$s veill tmoigne d5une grande soif de savoir et devie. 1lle tait dote d5un temprament sanguin qui lui confraitun charme et un charisme que sa bonne ducation et sa viveintelligence renforKaient encore. H di-huit ans, elle entra 'l5nstitut catholique de aris afin d5y tudier la philosophie.1lle disposait incontestablement des facults intellectuellesrequises : elle avait pass son baccalaurat en candidat libre etavait t reKue avec mention. )a licence de philosophie en poche,elle se rendit ' (ondres au dbut de l5anne *+*7. 1lle taitaccompagne d5une nglaise qui avait vcu quelque temps dans safamille. 35est au cours de ce s4our qu5lice )auer;ein lui parlapour la premi$re fois de Cudolf )teiner. Dien que nous ignorionssi )imonne CihouGt tait prcdemment entre en contact avec descercles thosophiques parisiens, on peut supposer que c5est enngleterre qu5elle rencontra pour la premi$re fois des thosophespar l5intermdiaire de @abel 3ollins. F )imonne CihouGt vit Cudolf)teiner pour la premi$re fois ' l5occasion de la confrencepublique qu5il donna ' aris le A mai *+*7. ourtant, n5tantdevenue membre de la )ocit anthroposophique qu5en ao^t *+*7,

elle ne put prendre part ' la fondation du groupe )[email protected] ' @unich, en 4uillet de la même anne, qu5elle eut sonpremier entretien avec Cudolf )teiner, avant de le rencontrer 'nouveau en 4uillet *+*<. 3oncernant la priode de la guerre, s5ilest vrai, comme elle l5a crit dans son livre, L’Anthroposophie enrance, qu5elle s5est effectivement rendue plusieurs fois 'ornach dans les circonstances difficiles de l5poque, nousrefusons de la suivre lorsqu5elle prtend%777& qu5elle fut la seule' avoir os courir de tels risques. 8ules )auer;ein, pour ne citerque lui, a s4ourn au-moins aussi longtemps qu5elle ' DQle et 'ornach. N5tait-il pas d5ailleurs correspondant du =atin pour la

)uisse T

(orsqu5elle apprit, ' l5automne *+*+, la fondation de lapremi$re cole Oaldorf, )imonne CihouGt eut la rvlation de savocation. u printemps *+20, elle se rendit ' )tuttgart dans lebut d5y rencontrer Cudolf )teiner. 3e dernier a fait allusion 'cette rencontre dans une confrence qu5il a donne au professeursle 2< 4uillet de la même anne. )ans citer nommment )imonneCihouGt%77<&, il dclara : L l y a quelques mois de cela, unepersonne dsirant fonder en rance une cole sur le mod$le del5cole Oaldorf vint me trouver pour me demander des conseils.1lle m5a galement pri de l5autoriser ' assister ' des cours

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dispenss au sein de cette cole. 8e lui ai dit que 4e nereconnaZtrais ce qu5elle veut fonder ' aris comme conforme 'l5esprit de l5cole Oaldorf qu5' condition que cela soit organiseactement comme l5cole Oaldorf. Nos amis franKais devraient toutd5abord se dclarer prêts ' m5inviter afin que 4e donne un cours.ls devraient galement dclarer que leur cole s5inscrit dans le

même esprit que l5cole Oaldorf. ans le cas contraire, 4e refusede reconnaZtre toute esp$ce de filiation.%77A& M

Cudolf )teiner avait fait prcder ce rcit de sa rencontreavec la L personne franKaise M de mots tr$s durs que nousreproduisons ici : L Nous devons nous montrer prudents vis-'-visde tous ces gens qui, sous prtete qu5ils ont eu vent de lafondation de l5cole Oaldorf, consid$rent dsormais qu5il est deleur devoir d5aller y fourrer leur ne" et d5assister ' des courspour en tirer des connaissances qu5ils rpandront ensuite ici oul'.%776& M 1ssayons de replacer ces paroles dans leur contete. Noussavons, d5apr$s la lettre d5lice )auer;ein ' @arie )teiner du 2>septembre *+20 %d4' cite&, que la L question de l5ducationproccupait beaucoup M )imonne CihouGt. 1lle envisageaitd5ailleurs d5effectuer un voyage de si mois en talie et enllemagne afin d5y visiter des coles @ontessori et rbel%77>&. etoute vidence, )imonne CihouGt n5avait pas une ide tr$s prcisede la forme qu5elle entendait donner ' l5cole L Oaldorf M qu5ellesouhaitait fonder ' aris. 35est ce qui fit dire ' Cudolf)teiner : L %...& l n5est pas eclu que nous fondions même unecole Oaldorf ' aris. l s5agit simplement de veiller ' ne pas

accepter n5importe quel compromis.%77?&

M as question, pour Cudolf)teiner, d5envisager la fondation d5une cole Oaldorf ' arisavant que des personnes ayant compris le caract$re profondmentnovateur de cette pdagogie base sur une vision spirituelle del5être humain, et ayant une grande confiance en l5anthroposophieet en son fondateur, ne fissent appel ' lui. ans son esprit iltait indispensable de mettre sur pied une formation pour lesfuturs professeurs.

ousse par l5enthousiasme de la 4eunesse, )imonne CihouGtavait voulu agir vite, trop vite. 1lle fut freine ' temps par

l5intervention de Cudolf )teiner, tout d5abord, puis par celled5lice )auer;ein qui, dans sa lettre ' @arie )teiner du 2>septembre *+20, prie cette derni$re de bien vouloir autoriser)imonne CihouGt ' recevoir une formation aupr$s des professeurs del5cole Oaldorf de )tuttgart. 35est ainsi que )imonne CihouGt,grQce ' la recommandation de celle qui tait encore ' l5poque sonamie, a pu effectuer un stage ' l5cole Oaldorf durant les mois del5hiver *+20-*+2*. Visiblement, elle n5avait pas t autorise 'fonder, comme elle l5avait tout d5abord espr, une cole Oaldorf' aris.

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)imonne CihouGt-3oro"e

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H )tuttgart, elle put se rendre compte du chemin qu5il luirestait encore ' parcourir si elle voulait ouvrir un 4our unecole ' aris. 35est sans doute la raison pour laquelle elle aprfr finalement se former, dans un premier temps, 'l5eurythmie. 1lle avait d5ailleurs fait la connaissance del5eurythmiste (ory @aier-)mits qui lui donna ses premi$res leKons

dans ce nouvel art du mouvement. u printemps de l5anne *+2*,elle quitte )tuttgart et se rend ' ornach o elle re4oint latroupe d5eurythmie dirige par @arie )teiner. )i mois plus tard,elle rentre ' aris munie d5une lettre d5accrditation de cettederni$re, et on ne sera pas tonn, connaissant sa mani$re deprocder, de l5entendre parler, d$s le mois de novembre *+2*,d5une L Ecole d5eurythmie M o seraient organises rguli$rementdes runions%77+&. Jn ne sera pas non plus tonn d5apprendrequ5elle ne s5arrêta pas en si bon chemin et ouvrit sur sa lanceun premier 4ardin d5enfants.

In germe venait bien d5être plant qui, au fil des ans,aurait pu conduire ' la fondation d5une cole Oaldorf. @ais ' lalumi$re des paroles de Cudolf )teiner rapportes plus haut, onpeut se demander pourquoi )imonne CihouGt n5a pas cru bon desuivre la voie qu5il avait indique. ourquoi ne pas lui avoirdemand de venir en personne donner des cours de pdagogie ' arisT 1st-il vrai, comme l5affirme )imonne CihouGt dans son livre, quele nombre de personnes ayant souhait s5associer ' une telleentreprise tait insuffisant T Ju pensait-elle que l5eurythmieallait lui permettre de parvenir au mêmes fins T @esure-t-on

asse" ' quel point le destin du mouvement Oaldorf en rance e^tt diffrent si quelqu5un avait saisi au bond la proposition deCudolf )teiner et s5tait charg de mettre sur pied pour lui, 'aris, un sminaire pdagogique ersonne d5autre qu5lice)auer;ein, soutenue en cela par son fr$re et quelques amis, n5apris l5initiative de l5inviter ' aris, dans cette ville o ildevait pourtant poser les bases du dveloppement futur del5anthroposophie en rance.

l ne fait aucun doute que la fondation de l5cole se seraitpasse tout autrement si lice )auer;ein s5tait attele ' cette

tQche. 1n fvrier *+2+, elle crivit une lettre ' Oalther 8ohannes)tein%7<0&, qui devait rdiger un article pour le deui$me numrodes 3ahiers trimestriels de l’Anthroposophie %ce numro taitenti$rement consacr ' la pdagogie Oaldorf&, pour l5informerqu5un diteur parisien spcialis dans les ouvrages scolairess5tait montr tr$s intress par la pdagogie Oaldorf, ' telpoint qu5elle avait d^ lui promettre de lui faire parvenir les3ahiers avant même qu5ils ne fussent sortis. our aider O. 8.)tein ' rdiger son article, elle avait 4oint ' sa lettre leprogramme scolaire franKais. F L 85aimerais que la pdagogie deCudolf )teiner soit reprsente sur une base tr$s solide afind5veiller l5intrêt des lecteurs. 35est pourquoi 4e ne veu pas

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d5amateurisme dans les 3ahiers. M insi s5eprimait lice)auer;ein. 1lle avait du mal ' accepter les mani$res de procderpar trop dsinvoltes ' ses yeu de )imonne CihouGt. 3e qui luiimportait avant tout, c5tait de dmontrer la valeur del5anthroposophie en en donnant une description aussi rigoureuseque possible.

ourtant c5est bien )imonne CihouGt-3oro"e, et non pas lice)auer;ein qui, en *+AA, a eu le mrite de fonder la premi$re coleOaldorf parisienne, rue d5lsia, dans le [Ve arrondissement.3ette cole qui s5tait fait si longtemps attendre ne fonctionnacependant que quelques annes, des conflits n5ayant pas tard 'clater entre les personnes qui faisaient partie de l5entourage de)imonne CihouGt-3oro"e.

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((

&remi4res frictions

H peine tait-elle rentre de ornach%7<*& que )imonne CihouGt,pousse par son besoin irrpressible d5agir, mettait sur pied, 'vingt-neuf ans, des cours d5eurythmie %qu5elle baptisa L Ecoled5eurythmie M& et un 4ardin d5enfants. )ur sa lance, elle fondagalement un bulletin pdagogique, le ulletin du rouped’activités pédaoiques fondé sur les principes de 2udolfSteiner, dont la vocation tait de faire connaZtre les conceptionsde l5anthroposophie en mati$re de pdagogie et d5anthropologie.ans un premier temps, cette feuille ronotype futessentiellement consacre ' la pdagogie et ' l5eurythmie. (espetites annonces de la derni$re page concernaient elles aussiprincipalement ce nouvel art du mouvement. rtendre cependant,comme le fait )imonne CihouGt-3oro"e dans L’Anthroposophie enrance, que ce petit 4ournal, baptis La Science spirituelle '

partir d5octobre *+27, comptait, d$s les premi$res annes de saparution, pr$s d5un millier d5abonns est pour le moins eagr.1n ralit, le nombre d5abonns ne dpassait pas la centaine%7<2&.

our lice )auer;ein, qui caressait depuis longtemps l5idede faire paraZtre en franKais les Yuvres de Cudolf )teiner, cettesoif d5agir de )imonne CihouGt devint rapidement un probl$me.(eurs faKons si diffrentes de concevoir l5eistence ne pouvaientque les amener ' s5affronter, comme le montrent d4' leurspremi$res dissensions. (5impatience, 4ustifie d5un certain pointde vue, de )imonne CihouGt contrastait par trop avec la

pondration d5lice )auer;ein, qui aimait laisser au choses letemps de m^rir. (a 4eune )imonne CihouGt avait du mal ' supporterla mani$re de faire prudente et mthodique de son aZne %ellesavaient vingt-sept ans de diffrence&. our lice )auer;ein, ilimportait avant tout de ne pas prcipiter les choses afin de nepas compromettre les chances de la toute 4eune anthroposophie. 1n*+2?, alors qu5lice )auer;ein, en l5espace de seulement sept ans,avait russi ' faire paraZtre quator"e traductions des crits de)teiner, elle lui reprochait encore de ne pas aller asse" vite%7<7&.

1n *+20, alors que )imonne CihouGt ne s5tait encore rendueni ' )tuttgart ni ' ornach, un premier conflit clata entre les

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deu femmes. 3e conflit est intressant dans la mesure o il estannonciateur de ce qui allait se passer par la suite. (es mani$resde faire d5lice )auer;ein et de )imonne CihouGt, ces mani$res quifurent pour beaucoup dans le durcissement de leurs relations aufil des ans, s5y rv$lent de faKon tr$s tranche. Boutes deu nousont laiss un tmoignage de ce qui s5est alors pass, lice

)auer;ein dans sa lettre ' @arie )teiner date du 2> septembre*+20 %d4' cite&, et )imonne CihouGt-3oro"e dans son livreL’Anthroposophie en rance, paru en *+>?. 3es deu descriptions,crites ' presque soiante ans d5intervalle, permettent, lorsqu5onles compare, de comprendre non seulement ce qui s5est 4ou alorsentre lice )auer;ein et )imonne CihouGt, mais aussi ce qui asurvcu pendant des dcennies ' la mort d5lice )auer;ein. 35estpourquoi nous nous arrêterons un peu plus longuement sur ce quis5est pass.

Voici ce qu5crivait lice )auer;ein en septembre *+20 :L 85ai vu @lle CihouGt. 1lle ne s5est pas rendu compte del5importance de ce qu5elle avait fait en publiant ma traductionsans me consulter. M 1t voici ce qu5crivait )imonne CihouGt-3oro"e presque soiante ans plus tard : L In premier diffrendsurvint entre elle et lice )auer;ein, quand 4e fis imprimer unetraduction que 45avais faite de la brochure `NoGl5%7<<&. M remi$requestion, donc : qui a traduit cette brochure T lice )auer;ein ou)imonne CihouGt T l s5agit l' d5un point important puisquel5affaire tourne autour des droits d5impression, droits qui, sansl5autorisation de l5auteur F en l5occurrence Cudolf )teiner F ne

peuvent être, de toute vidence, revendiqus par quiconque.ans une lettre ' @arie )teiner de fvrier *+*<, lice

)auer;ein fait allusion pour la premi$re fois ' la brochure`NoGl5, qu5elle envisageait de publier avec d5autres confrencesisoles%7+&. Dien qu5elle disposQt des fonds ncessaires, cespro4ets de publication durent être remis ' plus tard, la guerreayant clat entre-temps. Jn peut supposer que les choses se sontdroules de la mani$re suivante : la confrence en question avaitt traduite mais elle n5avait pas encore t imprime lorsqu5uneemplaire ronotyp tomba entre les mains de )imonne CihouGt.

3ette derni$re L remania M alors la traduction et la publia commesi elle tait de son cru. 35est ce qui epliquerait pourquoi aussibien lice )auer;ein que )imonne CihouGt-3oro"e ont prtendu qu5ils5agissait de L leur M publication. Wuoi qu5il en soit, il eistebien, en effet, deu versions diffrentes de ce tete%7<A&.

lice )auer;ein eut donc la surprise de recevoir des mains dela 4eune )imonne CihouGt, qui ne lui avait souffl mot de sonpro4et, une version fraZchement imprime, et qui plus estfortement remanie, de sa propre traduction. Jn peut comprendre sasurprise et sa raction un peu brutale, comme on peut aussicomprendre que )imonne CihouGt, dont l5intention n5tait pas de

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nuire, ait pu être blesse par cette raction. 1n fait, elles5tait contente d5agir comme elle avait l5habitude de le faire,c5est-'-dire en mettant ses collaborateurs devant le faitaccompli.

H l5poque %*+20& les choses auraient encore pu prendre une

autre tournure puisqu5lice )auer;ein, dans sa lettre ' @aire)teiner, poursuit : L Bout est arrang. 8e pense que nous elle et)imonne CihouGt allons travailler en profonde harmonie. 35est sondsir, le mien aussi. M )oiante ans plus tard, )imonne CihouGt-3oro"e souligne, au contraire, dans son livre L’Anthroposophie enrance : L lice )auer;ein n5avait encore rien dit mais futchoque de cette initiative et me dit qu5elle même avaitl5intention de faire paraZtre l5Yuvre de Cudolf )teiner enfranKais. 1lle m5interdisait formellement de rpandre cet imprimet elle m5en4oignit de le dtruire %il tait tir ' A00eemplaires&, sinon il y aurait des `sanctions5, car 45tais `dansmon tort5.%7<6& M

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(a fameuse confrence de Cudolf )teiner que )imonne CihouGtavait d4' fait diter parut finalement deu ans plus tard, sousle titre 5o6l, au >ditions de l’Aube. l s5agissait de lapremi$re brochure dite par cette maison fonde par lice)auer;ein. 3ette confrence avait t faite en dcembre *+0>devant un groupe de thosophes berlinois, et c5est la premi$re

fois que Cudolf )teiner, ' l5occasion des fêtes de NoGl quiapprochaient, rvla l5une des connaissances de base del5sotrisme chrtien.

L (orsque, sur le =olgotha, le sang s5est mis ' couler desblessures du 3hrist, ce fut un vnement considrable pour ledveloppement de la terre tout enti$re %...& )i une personneclairvoyante avait pu suivre l5volution de la terre depuis uneautre plan$te pendant plusieurs millnaires, elle n5aurait passeulement vu le corps physique de la terre, mais aussi son corpsastral R et ce corps astral de la terre aurait montr, au cours

des si$cles, certaines lumi$res, certaines couleurs et certainesformes. @ais ' un moment donn, tout cela a chang. 5autresformes apparurent, d5autres lumi$res et d5autres couleurs semirent ' briller, et tout cela se produisit au moment o, sur le=olgotha, le sang du )auveur se mit ' couler. 3e n5tait passeulement un vnement humain, c5tait aussi un vnementcosmique. l a permis au @oi christique, que l5on ne pouvaitauparavant chercher que sur le soleil, de descendre sur la terre.l s5est li ' la terre, si bien qu5au4ourd5hui on trouve le @oichristique, le @oi solaire, dans l5esprit de la terre.%7<>& M

(5entit christique, qu5il ne faut plus chercher, comme

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autrefois, dans le soleil, mais sur terre, qui s5est sacrifiepour la terre, qui en impr$gne des couches tou4ours plus profondesF donnant ainsi ' l5homme la possibilit de spiritualiser laplan$te F, tait au centre de cette confrence dont la traductionen franKais, si elle dclencha tant de controverses, marqua aussila naissance d5une maison d5dition anthroposophique qui devait,

en l5espace de quelques annes, publier les Yuvres les plusimportantes de Cudolf )teiner.

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vant la guerre, lice et 8ules )auer;ein avaient tent detrouver une mthode qui leur permZt de publier rguli$rement destraductions d5Yuvres de Cudolf )teiner. 3ar, comme l5crivaitlice )auer;ein ' @arie von )ivers en fvrier *+*<, L ce sont lestraductions qui nous manquent, et il serait tr$s souhaitable qu5ily en ait bientXt autant que possible M. Nous savons, d5apr$s sacorrespondance, que plusieurs publications taient d4' prvues 'l5poque et que les fonds ncessaires avaient pu être runis%7+&.lice )auer;ein laissa cependant s5couler si longues annesavant de suggrer ' Cudolf )teiner, au cours d5une conversationqu5elle eut avec lui ' la fin de l5t *+20, de placer latraduction de ses Yuvres en franKais sous la responsabilit d5uneseule et m"me personne, en l5occurrence elle-même, ce quiprsenterait l5avantage de permettre ' son fr$re de 4uger de laqualit des traductions. 5apr$s lice )auer;ein, Cudolf )teineraurait t ravi d5une telle proposition%7<?&.

1n octobre *+2*, en vue de la fondation de sa maisond5dition, lice )auer;ein avait tabli une liste des trei"epremiers tetes de Cudolf )teiner qu5elle avait l5intention depublier et qui, au cours des di annes suivantes, parurent, eneffet, presque tous%7<+&. (e choi de ces tetes est intressant. ls5agit, pour ceu qui ont t publis, de &hilosophie de laliberté, d5une confrence traduite par 8ules )auer;ein sous letitre 3ulture pratique de la pensée, de La 3onception du monde deMNthe, de 3omment parvient0on # des connaissances des mondessupérieurs Q, repris des ditions thosophiques, du Seuil du monde

spirituel, d5n 3hemin pour la connaissance de l’homme par lui0 m"me, de Chéosophie%7A0&, de La 3onduite spirituelle de l’homme etde l’humanité et de L’>ducation de l’enfant du point de vue de lascience spirituelle %une rdition&. 1n raison de certainesdifficults de traduction, lice )auer;ein n5a pas t en mesurede publier Les &oints clés de la question sociale, comme elleavait prvu ' l5origine de le faire%7+&. 3e sont les ditionsischbacher qui s5en sont charges.

vec une perspicacit tonnante, lice )auer;ein avait saisi,' travers ces publications, le noyau spirituel et toute l5tenduede la science spirituelle anthroposophique. 3e choi, qui inclut

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des Yuvres qui n5taient pas même parues en allemand, tmoigne dufait qu5lice )auer;ein et les personnes qui lui taient proches Fen particulier son fr$re 8ules, qu5elle consultait tou4ours surces questions F avaient compris que l5anthroposophie tait unescience de la connaissance pensante, un chemin de connaissance.3ar c5est des processus de pense guids par le moi, processus qui

m$nent au seuil du monde spirituel et au-del', que dcoulent lesconnaissances applicables ' tous les domaines de la vie moderne.3e sont ces connaissances qui font de l5anthroposophie un cheminde connaissance minemment pratique. Wue les premiers adeptes deCudolf )teiner en rance soient parvenus ' saisir ' ce point cequ5tait l5anthroposophie a d5ailleurs de quoi surprendre,lorsqu5on sait comment les choses ont volu par la suite...

_ _ _

1n rance, l5anthroposophie prit une tout autre directionlorsque )imonne CihouGt-3oro"e, qui tait tou4ours ' la recherchede mthodes spcifiques permettant de rendre l5anthroposophie plusL accessible M ' ses adeptes franKais, devint secrtaire gnralde la section franKaise en 4anvier *+7*. )a mani$re d5enseignerl5anthroposophie comme un L catchisme%7A*& M est tout ' faitfrappante. lus confiante en ses propres capacits qu5en cellesdes autres, il tait souvent impossible ' ces derniers de fairevaloir leur point de vue. 1lle essaya, en particulier,conformment ' une prtendue indication de Cudolf )teiner,d5introduire l5anthroposophie en rance ' partir de la

L christologie M, et c5est pourquoi elle fit traduire et publier,' partir de *+7*, les cycles de confrence de )teiner sur lesEvangiles%7A2&, et ngligea ses Yuvres pistmologiques ougYthennes comme La &hilosophie de la liberté.

3onnaissant certaines dispositions de )imonne CihouGt, enparticulier le fait qu5elle garda tou4ours, malgr sa rapideconversion ' l5anthroposophie, un lien avec le catholicisme, onpeut supposer que cette indication, que Cudolf )teiner lui donnavraisemblablement durant le s4our qu5elle fit ' ornach en*+2*%7A7&, s5apparentait plutXt ' un conseil personnel. Jutre le

fait que Cudolf )teiner n5avait 4amais eu ' faire ' )imonneCihouGt en tant que personne susceptible de faire quelque choseL pour la rance M %d5apr$s )chur, c5est beaucoup plus ' traverslice )auer;ein que Cudolf )teiner se sentait li auanthroposophes franKais&, il ne nous semble pas fond de prtendreque )teiner considrait la christologie comme le domaine de lascience de l5esprit prparant le mieu les ranKais ' l5tude del5anthroposophie. (e chemin qui m$ne ' l5anthroposophie n5est-ilpas, en effet, en tout premier lieu, un chemin individuel, unchemin qui ne dpend pas de l5appartenance ' un peuple ou ' unerace T )5il aboutit tou4ours ' un même L essentiel M, son tracn5est pas le même pour tout le monde puisqu5il dpend des

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affinits et des dons de chacun. (es personnes qui sont en quêtede leur noyau spirituel doivent pouvoir puiser dansl5anthroposophie ce qui leur permettra de tracer leur proprechemin de connaissance.

)imonne CihouGt-3oro"e semble, en tout cas, avoir pris

conscience 4usqu5' un certain point de son erreur R dans sesnombreu crits et ses nombreuses (ettres au membres, elle n5a4amais fait elle-même allusion ' une telle indication de Cudolf)teiner concernant la rance. @ais si elle n5a 4amais consign parcrit cette L contre vrit M, elle ne s5est pas prive de larpandre oralement. 35est ' ses l$ves qu5elle a laiss le soin dela fier sur le papier apr$s sa mort%7A<&.

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Les >ditions de l’Aube, fondes par lice )auer;ein enfvrier *+22, furent bientXt rattaches ' l5une des plusimportantes maisons d5dition franKaises, Les &ressesniversitaires de rance. 3ette affiliation 4uridique ' une maisonde grand renom donna d5emble ' l5entreprise un certain vernissocial. Nous ignorons par quel moyen lice )auer;ein taitparvenue ' placer sa maison d5dition dans une position siavantageuse. =ageons cependant que son fr$re, qui disposaitdsormais d5influentes relations dans les milieu culturels etpolitiques, n5tait pas tranger ' l5affaire.

(e 70 septembre *+22, deu semaines apr$s le cl$bre 3oursau! ran-ais de ornach, lice )auer;ein reKut un papier de Cudolf)teiner lui confrant L les droits de traduction et d5dition enlangue franKaise de ses Yuvres%7AA& M, ce qui l5aurait incite 'baptiser sa maison d5dition >ditions Alice Sauerwein. H en croireles allgations de )imonne CihouGt-3oro"e dans son livreL’Anthroposophie en rance, lice )auer;ein aurait pri unenouvelle fois Cudolf )teiner, en mai *+2<, de lui remettre un teldocument%7A6&R @ais quels avantages lice )auer;ein aurait-elle putirer d5une telle L redondance M des droits, que nos recherchesn5ont, d5ailleurs, pas permis de prouver T

lice )auer;ein, comme elle devait le souligner ' maintesreprises lors du conflit qui clata par la suite, tait bieneffectivement la seule personne en rance ' avoir reKu de Cudolf)teiner des droits d5dition universels. H notre connaissance, lesseules personnes auquelles Cudolf )teiner ait 4amais accord desdroits sur certaines de ses Yuvres parues avant *+22 sont Edouard)chur, 8ules )auer;ein et 1ug$ne (vy. l est impossible que)imonne CihouGt se soit adresse rguli$rement ' Cudolf )teinerpour obtenir les droits de traduction de confrences ou d5crits,comme elle l5affirma elle-même ' plusieurs reprises%7A>&. 8usqu5'l5hiver *+26, en effet, aucune des Yuvres qu5elle prit

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l5initiative d5diter ne ncessitait d5entreprendre une telledmarche. 3ertes, ' partir de *+27, des articles de Cudolf )teinersont bien parus rguli$rement en franKais dans (a )ciencespirituelle, mais il n5tait pas ncessaire de s5adresserpersonnellement ' lui pour obtenir les droits de traduction de cesarticles tirs de la revue 7as Moetheanum. l suffisait de se

mettre d5accord avec le directeur de cette revue, c5est-'-direavec lbert )teffen. Jr, compte tenu du nombre d5articles quifurent emprunts ' 7as Moetheanum, il est plus que probable que)imonne CihouGt avait obtenu un tel accord.

(5activisme de )imonne CihouGt s5tendit bientXt ' tous lesdomaines de la vie anthroposophique, depuis l5cole d5eurythmie4usqu5au 4ardin d5enfant, en passant par une revue reprenantcertains articles publis dans l5organe officiel de ornach, desconfrences rguli$res donnes, ' partir de *+27, dans la salle dela rue ]uygens, ainsi qu5une biblioth$que qui ouvrit ses portesdans la même salle. H partir de novembre *+2<, des runions eurentlieu tous les dimanches autour de la revue La Science spirituelle,si bien que d$s cette poque, le rayonnement de )imonne CihouGttait considrable. 1lle tait devenue un personnage presqueincontournable pour tous ceu qui, en rance, s5intressaient depr$s ou de loin ' l5anthroposophie.

ans ce contete, on peut se demander pourquoi ce n5est pas 'elle qu5a t confi le poste de secrtaire gnral de la )ocitanthroposophique franKaise. )i tel n5a pas t le cas, c5est

uniquement du fait de la volont de Cudolf )teiner de nommer lice)auer;ein ' ce poste.

156



(4

Jules Sauerwein etla Semaine fran8aise

ans la mesure o ses activits professionnelles le luipermettaient, 8ules )auer;ein, qui avait maintenant quarante-deuans, prenait part ' la vie anthroposophique parisienne

renaissante. l avait pous gn$s 3ompagnion %*?+6-*+?7&, filled5un riche industriel du nord de la rance, le *er mai *+*>. 3ettefemme charmante et d5une grande beaut, ne put 4amais tout ' faitsurmonter les rticences qu5elle prouvait ' l5gard de Cudolf)teiner et de l5anthroposophie, l5ide de rincarnation et dearma heurtant par trop les convictions de cette catholiquepratiquante. l est probable que la 4eune femme ne voyait pas nonplus d5un tr$s bon Yil le fait que son mari profitQt des raresmoments de loisir que lui laissait son mtier de 4ournaliste pourse rendre ' ornach ou traduire une Yuvre de Cudolf )teiner.

Cudolf )teiner, quant ' lui, a plutXt fait bon accueil ' la4eune pouse de 8ules )auer;ein. l avait, semble-t-il, reconnu enelle l5une de ces Qmes en quête de spiritualit incapables de sedgager des pr4ugs qui leur ont t inculqus dans leur enfance.@ais le fait qu5elle ait t marque ' 4amais par une epriencespirituelle qu5elle fit apr$s la mort de Cudolf )teiner%7A?& tend 'prouver qu5elle parvint tout de même ' se lier, d5une certainemani$re, ' l5anthroposophie.

ourtant, même si elle fit preuve d5un certain intrêt pourCudolf )teiner, ses relations avec sa belle-sYur ont tou4ours tetrêmement conflictuelles. 3es deu natures etrêmementvolontaires n5attendaient pas la même chose de 8ules )auer;ein.Bandis qu5gn$s 3ompagnion considrait lice )auer;ein comme unevieille fille sv$re, intolrante et autoritaire, cette derni$rereprochait ' la femme de son fr$re de le dtourner des grandsidau qu5ils avaient elle et lui en commun.

1n 4anvier *+*?, gn$s 3ompagnion mit au monde un fils,8rXme, qui devait rester le seul enfant de 8ules )auer;ein.(orsqu5il eut cinq ans, lice )auer;ein ddia ' son neveu un livre

d5enfants, le seul qu5elle publiQt 4amais dans sa maison

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d5dition. l s5agissait de Puatre contes russes, un 4oli livrequ5elle traduisit elle-même du russe et qu5elle fit illustrer parun Cusse. Jn peut y lire sur la premi$re page : H JérRme et # sesamis.

Jn le voit, lice )auer;ein avait du mal ' trouver sa place

par rapport ' la famille de son fr$re 8ules et il y a fort 'parier que ce dernier a d^ souffrir des rapports tendusqu5entretenaient sa femme et sa sYur, même si, ' notreconnaissance, il ne s5en est 4amais plaint ouvertement. ucontraire, il s5est tou4ours efforc, dans ses lettres ' Cudolf et@arie )teiner, de soutenir et de dfendre sa sYur aZne, celle-cilui rendant d5ailleurs la pareille.

Jn a donc, d5un cXt, une lice )auer;ein qui parle de sonfr$re avec un respect tonnant, auquel elle se rf$re comme ' unesorte d5autorit, et un 8ules )auer;ein qui veille sur la sant desa sYur aZne qu5il essaie de soutenir par tous ses moyens.

_ _ _

pr$s la guerre, Cudolf )teiner, qui tait n en utriche,eut du mal ' trouver une situation lgale ' l5intrieur desnouvelles structures politiques europennes. es voi de plus enplus nombreuses s5levant contre lui, aussi bien en llemagnequ5en rance, il lui parut plus sage d5entreprendre des dmarchesen vue d5acqurir la nationalit suisse. 3elles-ci chou$rent

cependant, le 3onseil fdral lui refusant une faveur qu5ilaccorde pourtant traditionnellement au apatrides.

(orsque 8ules )auer;ein eut vent de l5affaire, il n5hsitapas ' s5adresser directement au conseiller fdral de )uisse=iuseppe @otta, qu5il connaissait pour l5avoir rencontr lors decongr$s internationau, dans l5espoir de le convaincre del5incongruit d5une telle dcision. 1t même si la dmarche de8ules )auer;ein, pour des raisons que nous ne dvelopperons pasici plus avant%7A+&, ne fut pas couronne du succ$s escompt, salettre ' =iuseppe @otta mrite qu5on s5y arrête un instant.

l crivit dans une lettre ' Cudolf )teiner qu5il pensaitqu5il serait bon de faire comprendre au conseiller fdral qu5iltait bien plac %8ules )auer;ein& pour informer l5opinionpublique de ce qui s5tait pass. 1t cette lg$re mise en garde auconseiller @otta : a-t-il conscience de ce que reprsente le faitde refouler au fronti$res l5un des plus grands esprits del5poque T (e monde ne manquerait certainement pas, plus tard,d5en faire le reproche ' la )uisse. uis, 8ules )auer;ein brosseun rapide portrait de Cudolf )teiner et de son action. l crit enlangue allemande, ce qui rend sa lettre un peu maladroite. 1llen5en paraZt cependant que plus sinc$re. l emploie des epressions

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dont il sait qu5elles ne pourront que toucher un homme comme@otta, pour qui la )uisse se devait d5être fid$le ' ses traditionsdmocratiques et humanitaires. )on ton humoristique transparaZtcependant vers la fin de la lettre lorsqu5il prtend ne s5êtretendu sur son lien avec Cudolf )teiner que pour lui montrer quemême un 4ournaliste blas et tr$s occup pouvait être tout dvou

' un philosophe de cette trempe...

8ules )auer;ein, qui tait devenu entre-temps unepersonnalit tr$s en vue de la vie publique franKaise, s5arrangea,malgr ses nombreuses obligations, pour être prsent ' ornachlors de la )emaine franKaise, afin de pouvoir traduire lesconfrences de )teiner en franKais. (es rcits qui ont t faitsde cette entreprise difficile et presque aventureuse sont restsgravs dans la mmoire de bien des gens%760&.

(a veille, Cudolf )teiner lui donnait bien un petit rsum dela confrence ' venir, mais il ne le suivait 4amais. 35est avecbeaucoup d5motion que 8ules )auer;ein voque ces heures quifurent pour lui dterminantes et durant lesquelles, aiguillonnpar Cudolf )teiner, il se sentait comme soulev au-dessus de lui-même : L =nralement il Cudolf )teiner se laissait aller ' soninspiration pendant di ou quin"e minutes, tandis qu5assisderri$re lui ' une petite table, 4e prenais des notes hQtives pourfier dans mes souvenirs le torrent de ses penses. Wuand il avaitfini, c5tait ' moi de m5avancer et d5essayer, avec une peineindicible et une insuffisance dont 4e rougissais, de traduire ses

magnifiques priodes dans un franKais abstrait et sec. @ais 4esentais qu5il m5aidait de toutes ses forces. 35tait comme si45avais eu derri$re moi un foyer qui empêchait mon esprit de separalyser et qui me vivifiait au moment o 45allais perdre courage%...& 3e sont l' des impressions inoubliables. M

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160



(ettre de 8ules )auer;ein' Cudolf )teinerdu 2A 4uillet *+22

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(e 3ours au ranKais fut l5un des moments forts des deu anset demi que dura le premier =Ythanum, et 1mil Doc, qui eut lachance d5y assister, eut le sentiment que ce qu5eposait Cudolf)teiner L s5accordait de mani$re tr$s intime M avec les formesarchitecturales du bQtiment%76*&. Cudolf )teiner parla decosmologie, de religion, de philosophie, et des sph$res que

l5homme traverse entre la mort et une nouvelle naissance, sph$ressans lesquelles toute spiritualit serait impossible sur terre.

urant les 4ournes que dura la )emaine franKaise, )chur,qui tait d4' un vieillard, se rendit ' ornach, comme nousl5avons d4' signal, pour se faire pardonner son attitude passe.l mourut sept ans plus tard, le > avril *+2+, non sans avoirrepris contact avec certains cercles anthroposophiques, etnotamment avec )imonne CihouGt, qui reKut des mains de l5ecuteurtestamentaire d5Edouard )chur, lphonse Cou, des documents tr$simportants, dont le =anuscrit de arr. @ais les liens entreEdouard )chur, le plus minent adepte de l5anthroposophie enrance durant les premi$res annes, et )imonne CihouGt-3oro"e seprolong$rent au-del' de la mort. 1n effet, cette derni$reemmnagea, en avril *+72, dans l5appartement parisien de )chur,rue d5ssas, et cet appartement devint d$s lors le si$ge de la)ocit anthroposophique.

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(5

La fondation de laSoci!t! anthroposophique de France

(e ? 4anvier *+27, c5est-'-dire une semaine apr$s l5incendiequi ravagea le =Ythanum durant la nuit de la )aint-)ylvestre

*+22-*+27, Cudolf )teiner autorisa lice )auer;ein ' regrouper lesanthroposophes franKais au sein d5une socit nationale et ' endevenir le secrtaire gnral%762&. 3ertains proches de Cudolf)teiner prtendent qu5il aurait hsit 4usqu5au dernier moment 'prendre la prsidence de la )ocit anthroposophique, se demandants5il ne ferait pas mieu de fonder un ordre sotrique de faKon 'pouvoir travailler de mani$re plus efficace et plus protge%767&.3ette th$se semble nanmoins en contradiction avec le fait queCudolf )teiner a particip activement ' la fondation de plusieurssocits nationales en 1urope durant l5t *+27. l semble que d$scette poque il avait en tête un pro4et qu5il concrtisa durant le

3ongr$s de NoGl de *+27, ' savoir la fondation d5une socitanthroposophique ' la fois sotrique et eotrique, c5est-'-direouverte sur l5etrieur mais imprgne 4usque dans ses structuresmêmes de substance sotrique.

Nous ignorons si lice )auer;ein a assist personnellement 'l5incendie du =Ythanum ou si elle est arrive ' ornach apr$s ledrame. @ais quoi qu5il en soit, il faut que ses relations avecCudolf )teiner aient t, ' cette poque, bien troites pourqu5ils aient dbattu de la question de la fondation d5une socitfranKaise aussi peu de temps apr$s une telle catastrophe.

Jn a beaucoup spcul sur le fait de savoir si lice)auer;ein avait t L nomme M secrtaire gnral par Cudolf)teiner lui-même ou si, comme l5affirme )imonne CihouGt-3oro"edans L’Anthroposophie en rance%76<&, elle n5a pas, au contraire,pris la direction de la )ocit anthroposophique de rance de sapropre initiative. Cudolf )teiner a apport une rponse tonnante' cette question que les contemporains d5lice )auer;ein semblents5être d4' pose : L Jn ne peut pas dire que @lle )auer;ein aitpris ces fonctions. 3ar dans ce cas, la question se poserait de

savoir qui la lui aurait confre.%76A&

M 3omme on le voit, le terme

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L prendre M est quivoque. 1t Cudolf )teiner poursuit : L ans lecas d5une socit reposant sur une libert relle, il ne peuts5agir que d5une forme tout ' fait diffrente. @lle )auer;eins5est dclare prête ' faire tout ce qui tait en son pouvoir pourfavoriser la cration d5une socit anthroposophique en rance.1t, m5appuyant sur ce que 4e sais de @lle )auer;ein, 4e lui ai

remis un document dans lequel 4e dclare reconnaZtre en elle lesecrtaire gnral de la ). . franKaise et être prêt ' faire cequ5elle voudra bien eiger de moi. M

Ceprenons les termes de )teiner : L ans le cas d5une socitreposant sur une libert relle, il ne peut s5agir que d5une formetout ' fait diffrente%766& M. Jr, ne peuvent être considrs commelibres que les actes qui sont le fruit d5une intuition personnelleet individuelle, c5est-'-dire qui manent du contact direct avecla sph$re spirituelle, patrie des lois ternelles de l5être et dudevenir. (es actes fonds sur l5intuition ne peuvent avoir pourautre motif que la connaissance du contete dans lequel ils sontappels ' s5insrer. 1t parce qu5' la base de l5intuition dechacun d5entre nous il y a un monde d5ides commun, L il n5est paspossible que des hommes moralement libres puissent entrer enconflit.%76>& M (es intuitions morales des hommes rellement libresse compl$tent et s5enrichissent mutuellement, ce qui permet ' cesderniers d5agir dans le sens du progr$s de l5humanit.

35est au nom de cette libert que Cudolf )teiner annonKa 'plusieurs reprises qu5lice )auer;ein deviendrait secrtaire

gnral de la )ocit anthroposophique franKaise. 3ar d5apr$s lui,les actes positifs ne pouvaient que rsulter L d5une tellelibert M, et non pas de L motivations etrieures %qu5ellessoient de nature physique ou spirituelle&%76?& M bases sur la foien l5autorit ou sur des normes morales courantes. 1t pour lui, lefait d5avoir nomm lice )auer;ein secrtaire gnral de la ). .franKaise constituait un acte libre, un acte manant d5une telleintuition morale, et qui devait être reconnu comme tel. 35estpourquoi il dclara ' plusieurs reprises : L )i une ). . doit seconstituer en rance, et si elle veut travailler avec moi, ce que4e ferai, 4e ne le ferai que sur la base de la confiance que 45ai

en @lle )auer;ein.%76+& M

35est uniquement ' condition L que cette personne soit ' latête%7>0& M qu5il tait prêt ' aider ses amis franKais. 1ndiffrents lieu, que ce soit ' 9ristiania au moment de lacration de la socit norvgienne, ou encore ' (a ]aye, ' ornachou ' aris, Cudolf )teiner a voqu en ces termes la confiancequ5il avait en lice )auer;ein, un peu comme s5il voulait, aumoyen de ces phrases marteles au quatre coins de l51urope, poserles 4alons de quelque chose d5important.

@ais il ne se contenta pas de ritrer sa confiance ' lice

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)auer;ein. l indiqua galement qu5il lui avait remis cet crit du? 4anvier parce qu5il L savait quelque chose%7>*& M la concernant.Voil' bien des propos mystrieu qui epliqueraient en partie ladcision de Cudolf )teiner. 3ar alors que le mot L confiance Mfait rfrence ' quelque chose d5actuel, ' un rapport eistantentre deu personnes, le verbe L savoir M, employ par Cudolf

)teiner, renvoie ' quelque chose de plus profond, en l5occurrenceau fait qu5il connaissait les arri$re-plans spirituels du lien quiunissait lice )auer;ein ' l5anthroposophie. 3ar c5est bien plusqu5un simple destin personnel qui tait en 4eu R c5est comme siles individualits concernes s5taient prpares depuislongtemps, comme si leurs impulsions avaient une origine plusancienne, une origine prnatale.

ernier point : il n5est pas sans importance qu5lice)auer;ein ait t une femme prsentant certaines prdispositionspour les processus spirituels. (5lment fminin, dans ce qu5il ad5ouvert et de mallable, pourrait bien avoir permis ' Cudolf)teiner de ressentir une prsence spirituelle immdiate, prsencequi, compte tenu d5un contete franKais peu favorable 'l5implantation de l5anthroposophie, s5est rvle absolumentindispensable. 35est ' un tel lien que )teiner fit allusionlorsqu5il dclara, au moment de l5entre en fonction du 3omitdirecteur en dcembre *+27, qu5il souhaitait diriger les sectionsartistique, mdicale et mathmatique de L l5Iniversit libre pourla science de l5esprit M ' travers @arie )teiner, # travers taOegman et # travers Elisabeth Vreede%7>2&. (orsqu5il voquait le

rXle d5un lbert )teffen ou d5un =nther Oachsmuth au sein ducomit sotrique, il choisissait d5autres termes. 3e qui ne veutpas dire, naturellement, qu5il considrait lice )auer;ein et lesautres femmes comme des êtres influenKables et, de ce fait,faciles ' manipuler. @ais l5lment fminin, dou d5une plusgrande plasticit spirituelle, permettrait ' ces personnes d5avoirdes intuitions qui s5accordaient avec celles de Cudolf )teiner.

lice )auer;ein avait, de plus, une confiance absolue enCudolf )teiner, et elle tait en cela particuli$rement bien placepour comprendre puis traduire dans les faits les intentions de ce

dernier. 3ette confiance n5allait pourtant pas de soi R plusieurstmoins ont racont que Cudolf )teiner, particuli$rement dans lesderniers mois de sa vie, avait de plus en plus de mal ' se fairecomprendre%7>7&. 1t c5est ainsi qu5il dclara ' aris, en mai *+2< :L l y a un foss entre ce que 4e veu et ce que les membrescomprennent.%7><& M lice )auer;ein, pour sa part, s5efforKaittou4ours, comme le montrent ses lettres, d5agir le plus possibledans le sens voulu par Cudolf )teiner. 1lle fut encore plus malcomprise que les dclarations de )teiner lui-même.

pparemment, le lien qui unissait lice )auer;ein auintentions de Cudolf )teiner tait perKu par beaucoup comme de la

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suffisance et comme un manque de modestie. u vivant de )teiner,elle avait veill la 4alousie et l5incomprhension. l est vraique malgr son air aust$re elle pouvait parfois donnerl5impression d5être maladroite et peu s^re d5elle-même. H force devoir remettre son autorit et ses comptences en doute, elle finitpar craindre de ne pas être ' la hauteur de sa tQche et eut

parfois des ractions un peu maladroites face au attaques dontelle tait l5ob4et.

_ _ _

(ettre de Cudolf )teiner du ? 4anvier *+27confrant les pleins pouvoirs ' lice )auer;ein

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ *<&

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(ettre d5lice )auer;ein' Cudolf )teinerdu 2< 4uillet *+27

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ *+&

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(a Société Anthroposophique de rance fut fonde le *er 4uin*+27, et lice )auer;ein en devint le secrtaire gnral%7><&.Cudolf )teiner n5tait pas prsent, et il ne devait inaugurer lanouvelle )ocit qu5un an plus tard. H la fin du mois de 4uillet*+27, lice )auer;ein, ' l5occasion d5un s4our ' ornach, priaCudolf )teiner, au nom des membres franKais, d5accepter la

prsidence d5honneur de cette )ocit. Wuant ' @arie )teiner, ellese vit confrer le statut de membre d5honneur. 3ette conversationentre lice )auer;ein et Cudolf )teiner eut lieu le 27 4uillet*+27. 1lle avait pour ob4et, outre la question de la prsidenced5honneur, celle de la diffusion des Yuvres et des confrences deCudolf )teiner%7+&.

(e fait de porter ' la connaissance du public l5Yuvre d5uniniti au moyen des techniques modernes d5impression soul$ve uncertain nombre de questions, et notamment celle des erreurs%volontaires ou involontaires& qui peuvent se glisser dans letete imprim. lice )auer;ein avait parfaitement conscience qu5enrance ce risque tait important, d5une part parce que les notesprises au cours des confrences de )teiner n5taient pas forcmentfid$les, et d5autre part parce que les traductions pouvaient ellesaussi prsenter des lacunes. @ême lorsque le traducteur asuffisamment L compris M le tete allemand, cela ne signifie pasqu5il ait rellement compris ce que veut dire l5auteur. 1t mêmes5il a compris le contenu, le probl$me qui consiste ' trouver uneforme franKaise adapte ' ce contenu n5est pas encore rsolu. 1neffet, la langue franKaise complique considrablement la tQche du

traducteur en ce sens qu5elle est une langue rationnelle quin5admet qu5une seule epression pour dsigner un même fait.

35est grQce ' une circulaire qu5lice )auer;ein adressa,apr$s son entretien avec Cudolf )teiner, ' tous les membres de la). . franKaise ainsi qu5' )teiner lui-même, que nous connaissonsla remarque de ce dernier d5apr$s laquelle elle dtiendrait lesdroits de traduction et publication de ses Yuvres %livres etconfrences& en franKais%7+&. ans cette circulaire, lice )auer;eindemande au membres de se conformer ' certaines r$gles, Cudolf)teiner ayant insist sur le fait que ses confrences

n5appartenaient pas ' la )ocit anthroposophique mais ' lui-même.)urtout, elle prcise bien qu5aucune traduction des Yuvres deCudolf )teiner %qu5il s5agisse de livres ou de confrences& nedoit être faite ou diffuse sans l5autorisation de la personne quia t accrdite par Cudolf )teiner pour le faire.

_ _ _

1n qualit de secrtaire gnral d5une )ocit nationale,lice )auer;ein tait prsente lorsqu5eut lieu ' ornach, entre le2< dcembre *+27 et le *er 4anvier *+2<, la fondation de lanouvelle )ocit anthroposophique au cours d5un congr$s qui est

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entr dans l5histoire sous le nom de 3ongr$s de NoGl. (e 2Adcembre *+27, elle dclara devant toutes personnes prsentes quela Société Anthroposophique de rance avait t inaugure sousL l5autorit absolue du r. )teiner%7>A& M. uis, lors de la sancequi runit le comit directeur et les secrtaires gnrau des)ocits nationales, elle posa la question suivante : des

personnes qui ont form un groupe ont-elles le droit de dsignerun nouveau secrtaire gnral qui ne soit pas celui de leur pays TH quoi )teiner rpondit : L Jn ne peut naturellement retirer cedroit ' personne. Jn peut essayer d5viter que les choses enarrivent l', mais on ne peut contester ' personne le droit deformer des groupes. )implement, il est clair que ces groupesresteront des groupes privs.%7>6& M Bout le destin d5lice)auer;ein, ou tout au moins son destin de secrtaire gnral de laSociété Anthroposophique de rance est esquiss l' : on a unenouvelle fois un tmoignage de la confiance absolue qu5elle avaiten Cudolf )teiner, mais en même temps, on sent poindre les dangersqui, sept ans plus tard, caus$rent la ruine de cette )ocitqu5elle avait fonde avec lui.

_ _ _

(e 7* 4anvier *+2<, lice )auer;ein crivit une lettre 'Cudolf )teiner%7>>&, dans laquelle elle lui annonKait qu5elle allaitbientXt publier la version franKaise de &hilosophie de la liberté.1lle en profitait pour lui faire part d5une conversation qu5elleavait eue avec un minent germaniste, le professeur ]enri

(ichtenberger %*?6<-*+<*&. 3e professeur de la )orbonneconnaissait les travau de )teiner sur =Ythe et Niet"sche etaurait beaucoup aim, selon elle, faire sa connaissance.

3et lsacien natif de @ulhouse%7>?& aurait t en mesure nonseulement de comprendre )teiner, mais aussi de faire connaZtre sestravau philosophiques dans les universits franKaises%7>+&. )esoncles, rdric-uguste et 1rnest (ichtenberger, avaient t tousdeu des maZtres de confrence cl$bres des universitsparisiennes, et lui-même disposait d5appuis importants ' la)orbonne o il enseignait la langue et la littrature allemandes

depuis *+0A. )on cheminement spirituel l5avait conduit 's5intresser de tr$s pr$s ' des questions qui avaient 4ou uncertain rXle dans les premi$res annes de l5anthroposophie. )ath$se sur la lgende des Nibelungen %*?+A& avait t suivie d5une

Eistoire de la lanue allemande %*?+A&, puis de deu mmoires,l5un consacr ' la &hilosophie de 5iet'sche, et l5autre ' CichardOagnerR po$te et penseur %tous deu de *?+A&.

(5intrêt qu5]enri (ichtenberger portait ' la langueallemande, ' la lgende des Nibelungen et ' Cichard Oagnerfaisaient de lui le fr$re spirituel d5Edouard )chur. 3e dernieravait, en effet, trait les mêmes th$mes qui, il est vrai, taient

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un peu dans l5air du temps. epuis *?+2, (ichtenbergers5intressait tout particuli$rement ' =Ythe F et sur ce point ilse diffrenciait de )chur F, traduisant plusieurs de ses Yuvres,dont Gilhelm =eister, le aust, &andora, et Le 7ivan occidental0oriental. l s5intressait galement ' l5histoire et ' la viepolitique allemandes, ainsi qu5au relations entre la rance et

l5llemagne, ce qui, de la part d5un lsacien, allait un peu desoi.

u cours de la conversation que nous avons voque plus haut,]enri (ichtenberger aurait confi ' lice )auer;ein qu5ilconsidrait Cudolf )teiner comme la personne ayant le pluscontribu ' la comprhension de =Ythe. )elon lui, il aurait ouvertdes hori"ons enti$rement nouveau ' la recherche gYthenne.L 85esp$re que cela la rencontre avec ]enri (ichtenberger vousconviendra aussi car la chose me paraZt tr$s importante M,crivait lice )auer;ein dans sa lettre ' Cudolf )teiner. L Inhomme qui a une si grande admiration pour =Ythe et pour Novalis abien des chances de pouvoir vous comprendre. M 1lle attendaitbeaucoup de cette rencontre entre ce professeur d5universit et lefondateur de l5anthroposophie. 1lle souhaitait, en effet, faireconnaZtre la &hilosophie de la liberté ainsi que la thorie de laconnaissance et le gYthanisme de )teiner dans les universits etaupr$s du grand public.

Jn peut supposer que la rencontre entre Cudolf )teiner et]enri (ichtenberger a eu lieu en mai *+2<. Nous ignorons par

contre la teneur de leurs entretiens. e même, nous devons nouscontenter d5imaginer quelle forme aurait pu prendre leurcollaboration si Cudolf )teiner n5tait dcd quelques mois plustard des suites d5une grave maladie.

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(3

Mai ()9: ,Les adieu; de Steiner $ &aris

u 27 au 2> mai *+2<, Cudolf )teiner s4ourna ' nouveau 'aris, di ans 4our pour 4our apr$s son prcdent s4our de mai

*+*<. L 85ai souvent voqu comme l5un des vnements les plusmarquants de toute ma vie le fait qu5il ait t possible, malgrtout ce qui se passait ' l5poque, de travailler ensemble demani$re si pacifique. 85en ai tir la conclusion que si nousavions disposé de trois ou quatre ans supplémentaires pour faireconna%tre l’anthroposophie dans des cercles plus lares, leschoses auraient pris une tout autre tournure en :urope.%7?0& M

@ais apr$s la guerre , le petit groupe des adeptes franKaisde Cudolf )teiner eut bien du mal ' faire admettre dans l5opinionson appartenance ' un mouvement spirituel de langue allemande. ls

couraient le danger de voir la SIreté Ménérale s5intresser ' laSociété Anthroposophique de rance nouvellement cre, et de laconsidrer comme suspecte%7+&. @ême pour quelqu5un comme 8ules)auer;ein, qui comptait pourtant parmi les 4ournalistes franKaisles plus cl$bres, le fait de servir de traducteur lors d5uneconfrence en allemand n5allait pas de soi, comme il l5epliquadans une lettre ' Cudolf )teiner%7+&. l devait tout d5abord obtenirl5accord de la direction du =atin.

(e 27 mai *+2<, dans sa premi$re confrence au membres%confrence qui eut lieu ' nouveau dans la )alle despropritaires&, Cudolf )teiner dclara d5emble qu5il considraitque sa tentative de L prendre lui-même la prsidence M de la)ocit anthroposophique avait t couronne de succ$s, malgr lesrisques encourus : L 8e peu d$s au4ourd5hui constater quel5impulsion qui doit descendre des mondes spirituels et permettreau mouvement anthroposophique de rester dans le droit chemin n5afait que se renforcer.%7?*& M 35est ' aris, en effet, parce qu5ilapprciait la L spiritualit M de ses L amis franKais M %commedevait le rapporter ta Oegman un an plus tard&, que )teinervoqua pour la premi$re fois le succ$s du 3ongr$s de NoGl.

171



(ettre de 8ules )auer;ein' Cudolf )teiner du 70 4anvier *+2<

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ 20&

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L 3omme le visage de notre maZtre tait resplendissant, comme iltait heureu, comme ses fid$les disciples, runis autour de luidans la 4olie petite salle parisienne, lui taient reconnaissants.%7?2& M

(e 2A mai, )teiner dclara%7?7& qu5en L rance, et en

particulier ' aris, on travaillait depuis longtempsl5anthroposophie, f^t-ce dans des cercles restreints, et qu5onpouvait dire que ce travail reposait sur des bases tr$s saines etsur une comprhension 4uste des choses, pierre angulaire de toutressentir anthroposophique M. l loua en particulier le travaild5lice )auer;ein, sans laquelle L rien de ce qui a t ralis enrance dans le domaine de l5anthroposophie n5aurait tpossible M.

Cudolf )teiner rendit hommage ' l5nergie d5lice )auer;ein,' son caract$re volontaire, ainsi qu5' sa capacit ' surmonter lesobstacles et ' faire passer ses dsirs et ses ambitions personnelsau second plan. l loua galement sa perception 4uste desvritables arri$re-plans, perception sans laquelle un teldvouement n5est pas envisageable : L 35est pourquoi 4e n5ai pashsit une seconde, lorsque @lle )auer;ein s5est dclare prête 'occuper le poste de secrtaire gnral de la )ocit franKaise et' accder ' sa requête. 8e l5ai fait avec beaucoup de 4oie et decontentement, convaincu que seule une personne aussi nergique etde bonne volont que @lle )auer;ein pouvait mener ' bien cettetQche difficile. M

uis il se tourna vers 8ules )auer;ein, le complimentant pours5être L dvou avec tant d5abngation ' l5interprtation del5anthroposophie en rance M. l dclara que ses activits detraducteur s5inscrivaient dans un contete plus large : L l esttr$s important que des personnes qui sont de plein pied avec lavie prennent une part active au sein du mouvementanthroposophique. 35est pourquoi nous devons nous r4ouir qu5unepersonnalit aussi en vue que le r. )auer;ein veuille bien seconsacrer ' cette interprtation. M 3ar ainsi, poursuivit )teiner,cela pourra contribuer ' une L rorganisation du travail

anthroposophique en rance galement%7?<&. M

1n effet, durant cette nouvelle phase du dveloppement del5anthroposophie, certaines personnes occupant, ou appeles 'occuper, des positions en vue et dsireuses de mieu faireconnaZtre l5anthroposophie au grand public se sont fait connaZtre.)ignalons notamment . N. unlop qui occupait une position cldans la vie socio-conomique internationale %il tait le fondateurde la Oorld o;er 3onference&, Oalter 8ohannes )tein, 1ugen9oliso et surtout =raf ol"er-]odit", personnes dont on pourralire avec profit les biographies%7?A&.

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pr$s que Cudolf )teiner, ' l5assemble gnrale de la ). .franKaise qui se tint en mai *+2<, eut soulign ' quel point letravail ralis par lice )auer;ein aussi bien au niveau de latraduction et de la publication de ses Yuvres que del5organisation de la socit mritait d5loges, il en vint 'parler de l5eurythmie et rendit hommage ' L l5nergique et

infatigable @lle CihouGt M, la remerciant L au nom del5eurythmie M de se 4eter ainsi L dans un travail qui allaitparfois au-del' de ses forces M. l ne se contenta pas cependantde remercier l5L eurythmiste M )imonne CihouGt R il dclara queL c5tait pour lui une 4oie profonde de tenir en main (a )ciencespirituelle, cette petite brochure rdige par @lle CihouGt.%7?6& M

3es derni$res phrases de Cudolf )teiner semblent remettre enquestion ce qui a t dit 4usqu5' maintenant. 1st-il possiblequ5il n5ait pas t conscient du risque qu5il prenait en mettanten concurrence lice )auer;ein et )imonne CihouGt T Ju n5essayait-il pas plutXt, par ces mots, de prvenir ce risque de doubleemploi T 3ar chacune des deu femmes avait son rXle ' 4ouer dansle dveloppement du mouvement anthroposophique en rance. lice)auer;ein, qui faisait preuve ' la fois d5un L flair M sotriquecertain, d5une grande abngation et d5une volont tr$s forte,devait donner son impulsion ' ce mouvement depuis l5L intrieur M.Wuant ' la 4eune et infatigable )imonne CihouGt, son tempramentsanguin et son charisme faisaient d5elle la personne toutedsigne pour apporter la pdagogie Oaldorf et l5eurythmie auparents d5l$ves et au amateurs d5art F ' condition, toutefois,

qu5elle acceptQt et reconn^t le L leadership M d5lice )auer;ein.Boutes deu avaient tendance ' ne pas percevoir suffisamment

la place de l5autre. ans ces conditions, Cudolf )teiner n5a-t-ilpas choisi la meilleure solution possible en s5en remettant ' leurlibre-arbitre et en rendant hommage ' leur action dans lesdomaines o celle-ci mritait effectivement des loges T

_ _ _

(es trois confrences au membres de la )ocit

anthroposophique que Cudolf )teiner donna entre le 27 et le 2A mai*+2< ' aris%7?>&, font partie des cycles de confrence sur les3onsidérations ésotériques que )teiner avait inaugurs en fvrier*+2< et qu5il poursuivit 4usqu5' la fin de l5t. 3omme souventdevant un public franKais, il traita du th$me de la vie apr$s lamort %ou avant la naissance&. Voici un bref rsum de sesparoles : la sph$re lunaire, dans laquelle l5être humain parcourt' nouveau ' rebours un tiers de sa vie passe dans le but de sedfaire de ses L tares M morales, est suivie par la sph$re de@ercure dans laquelle il se lib$re de ses maladies. (a sph$re deVnus est suivie par celle du )oleil. H partir de ce point, lesdescriptions qui montrent comment l5homme, dans chacune de ces

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sph$res, fait un travail sur son pass tout en prparant l5avenir,deviennent de plus en plus complees. @ais dans la deui$me partiede la vie entre la mort et une nouvelle naissance, L nous voyonsde mani$re suprasensible ce que sera notre arma dans notre vieterrestre future et ce qui nous arrivera du fait de nossemblables, car en un certain sens, nous avons tiss un lien

armique avec eu M. 1t parce que ce qui fait le arma futur del5homme est essentiellement dtermin par les L epriences qu5ilfait entre la mort et une nouvelle naissance dans les sph$res de@ars, de 8upiter et de )aturne M, )teiner prsenta ensuite lesarri$re-plans armiques de la vie de trois personnalits qui ont4ou un rXle important dans l5histoire culturelle et spirituellede la rance au [Ve et [[e si$cles, ' savoir Voltaire, Victor]ugo et Eliphas (vi. lors que Voltaire avait dvelopp sonL intelligence acre et mordante M durant un long s4our prnataldans la sph$re de @ars, l5individualit de Victor ]ugo F un ancieniniti des @yst$res d5]ibernie%7??& F tait dtermine par un s4ourdans la sph$re de )aturne, L cette sph$re o lòn vit parmi desêtres qui, d5une certaine mani$re, n5ont pas de prsent %...& maisvivent dans le pass M. 35est pourquoi son Qme, lorsqu5elle s5estincarne en Victor ]ugo, a t une Qme pleine de contrastes :L bien ancre sur terre, mais regardant vers l5avenir, pleined5ides, d5impulsions et de sentiments contradictoires M.(5anarchiste mystique Eliphas (vi%7?+& pour sa part, avait tiniti, lors de son incarnation prcdente, au @yst$resamricains dcadents. l avait prpar son nouveau armaprincipalement dans la sph$re de 8upiter.

u cours de la derni$re confrence qu5il donna ' aris le 26mai *+2<, il s5eprima devant plus de quatre cents auditeurs%7+0&

sur les chemins qui permettent d5acqurir des connaissances desmondes suprieurs. (es mots par lesquels il conclut lesconfrences des 2A et 26 mai sonnent comme des adieu%7+*& :L Wuiconque s5intresse rellement au monde spirituel devraconsidrer l5aspiration des hommes %...& ' de nouveau @yst$res.3ar la spiritualit ne reviendra parmi les hommes que lorsque denouveau @yst$res auront vu le 4our, des @yst$res dans lesquelsles hommes trouveront l51sprit de mani$re plus avise et plus

lumineuse que dans les anciens @yst$res. M ans le cercle plusrestreint de ses l$ves, il avait conclu en faisant allusion 'L ce qui doit vivre d5anthroposophie pour que, une fois spars,nous puissions rester unis en l51sprit %...& 5ous avons été réunisun moment, vous et moi, ph(siquement D faisons en sorte de resterétroitement unis en l’:sprit. M

175



Cudolf )teiner en *+*6

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.R?ISIEM# $AR.I#

Les ann!es de conflitLa Soci!t! anthroposophique au; prises

avec les d!mons

8 $n a nélié ce point important qu’il ne faut pas lire la&hilosophie de la liberté comme on lirait n’importe quel autrelivre. 3ar dans ce cas, le développement de la Sociétéanthroposophique ne peut se faire au m"me r(thme que celui del’anthroposophie. T travers ce détour par la Sociétéanthroposophique, l’anthroposophie ne pourra "tre que totalementincomprise par le monde ` l ne pourra en résulter que conflit surconflit. 9

Cudolf )teiner3onfrence de )tuttgart du 6 fvrier *+27 %= 2A>&.

8 3’est seulement en reconnaissant ces forces ahrimaniennes etdémoniaques, en a(ant conscience de leur présence, que notrerapport au monde spirituel peut "tre juste. 3ar les forcesnuisibles ne peuvent nuire que si nous n’avons pas conscience deleur présence. 9

Cudolf )teiner3onfrence de Derlin du *+ 4anvier *+*A %= *A>&.

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(G

Alice Sauerwein et Simonne ihou7t ,Les fronts se durcissent

(es conflits qui clat$rent au cours des cinq mois que durala grave maladie de Cudolf )teiner prirent, apr$s sa mort, une

ampleur insoupKonne et caus$rent des ravages dont nous n5avonspas encore pris, semble-t-il, toute la mesure. ncontestablement,la maladie de Cudolf )teiner tait le signe que des dmonspassaient ' l5offensive.

(es dmons sont des êtres lmentaires lis ' la partiesombre de la psych, au instincts et au pulsions. ls renforcentles tendances gostes de l5être humain et constituent unrservoir dans lequel les puissances du mal, qu5il s5agisse de(ucifer ou d5hriman, ont l5habitude de recruter leurs troupes.vec l5aide de ces prcieu auiliaires, elles vont pouvoir se

frayer un chemin 4usqu5au trfonds de l5Qme humaine. ourcomprendre comment agissent les puissances du mal, il ne suffitpas de s5intresser au L princes M des tn$bres, il faut aussis5intresser ' leurs L suppXts M. 35est ce que nous allons fairemaintenant.

pr$s la mort de Cudolf )teiner, l5activit des dmons qui,durant sa maladie, l5avaient plusieurs fois pris pour cible%7+2&,redoubla d5intensit%7+7&. 3es forces des tn$bres ont t peutudies 4usqu5' prsent. ourtant il nous semble qu5on ne sauraitcomprendre les vnements qui ont secou la )ocitanthroposophique apr$s la mort de Cudolf )teiner sans fairerfrence au attaques d5êtres dmoniaques. 3es vnementscontinueront ' agir sans que nous en ayons conscience 4usqu5au4our o nous aurons le courage de porter un regard ob4ectif surles querelles du pass. ans le cas contraire, ce genre desituation se reproduira sans cesse%7+<&, et nous ne pourrons 4amaisaller au-del' des apparences. Nous resterons dans la L maya M,pour reprendre l5epression qu5avait employe ta Oegman ' proposde ces conflits.

3ette derni$re connaissait bien la mani$re d5agir des dmons.

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Bravaillant avec Cudolf )teiner en tant que mdecin, elle semble,en effet, avoir eu une eprience tr$s intime de la lutte contreles dmons, comme si ces combats taient inhrents ' sonindividualit. Jn peut être ainsi tonn qu5elle se soit si peudfendue lorsqu5elle fut eclue de la )ocit anthroposophique en*+7A. L H ornach, c5est tou4ours la foire d5empoigne, mais 4e ne

me sens plus du tout concerne, crit-elle ' 8ules )auer;ein ' lafin de *+7<. (es querelles et les combats dans le monde physiquene sont pour moi que maya. )pirituellement, les choses se passentde mani$re toute diffrente, et c5est d5apr$s le spirituel que45agis et que 45oriente ma vie, en lien troit avec Cudolf)teiner.%7+A& M

our certains, le fait qu5ta Oegman ne soit pas sortie de sarserve lorsque les conflits clat$rent au grand 4our constitue lapreuve qu5elle se savait en tort. Nous pensons, au contraire, quec5est l' le signe qu5elle avait compris que des forces mauvaises,des forces hostiles ' l5homme, s5taient immisces dans le cYurmême de la )ocit anthroposophique et que, par ses paroles, ellen5aurait fait que les rendre plus nfastes encore.

1n rance, ces conflits prirent une forme particuli$rementdure et tragique. @ais s5ils furent d5une certaine mani$reL eemplaires M, ce n5est pas seulement en raison de leur Qpret.ls clat$rent plus tXt qu5' ornach et prirent des formes quin5ont t observes ailleurs qu5avec un dcalage de quatre ou cinqannes. 1n un sens, on peut donc dire que la )ocit

anthroposophique franKaise servit de L champ d5eprimentation Mau êtres dmoniaques.

lice )auer;ein et )imonne CihouGt furent les principauprotagonistes de ces combats. ar un heureu concours decirconstances, certaines lettres dans lesquelles ces combats sontanalyss de mani$re prcise ont pu parvenir 4usqu5' nous%7+6&, cequi va nous permettre de nous arrêter un instant sur un incidentbien prcis.

_ _ _

ans une lettre date du 2 novembre *+2<, lice )auer;eininforme Cudolf )teiner et ta Oegman que )imonne CihouGt lui afait parvenir un papier dans lequel elle lui annonce que sa revue,La Science spirituelle, ne portait plus dsormais le sous-titre2evue mensuelle, mais 2evue mensuelle anthroposophique,prtendument avec l5autorisation de ce dernier. 1lle-même lice)auer;ein, n5aurait pas t consulte auparavant. 1lle relatealors dans sa lettre deu incidents dans lesquels )imonne CihouGts5est comporte d5une mani$re semblable.

(e premier de ces incidents eut lieu au printemps *+2<,

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lorsque lice )auer;ein forma le pro4et de publier les 5ouvellesau! membres %c5est-'-dire les pages de 7as Moetheanum rservesau membres de la )ocit anthroposophique& sous la forme d5unbulletin anthroposophique en langue franKaise. )imonne CihouGtserait alors venue la trouver pour L s5opposer ' cette publicationqui, disait-elle, nuirait ' sa revue. %...& (5attitude de @lle

CihouGt, les paroles et le ton qu5elle a employs ' mon gardtaient si choquants que @me )aulgeot dont elle s5tait faitaccompagner m5a crit le lendemain une lettre d5ecuse,quoiqu5elle ne f^t pour rien dans cette protestation et me donnQtenti$rement raison. M

3omme elle l5eplique dans sa lettre, lice )auer;ein luidit, au cours de cette même conversation, que La Sciencespirituelle tait sa proprit personnelle ' )imonne CihouGt,qu5elle avait fond cette revue sans demander de conseil 'personne, et que, par consquent, elle en tait seule responsable.lice )auer;ein lui dit qu5elle l5admirait d5avoir agi ainsi, etqu5elle avait tou4ours essay de l5aider, mais que ses droitss5arrêtaient l'. 1t elle continue : L 3haque membre de la )ocitest libre comme elle de fonder demain une revue, moi comme lesautres. M

5apr$s lice )auer;ein, ce diffrend aurait t la preuveque )imonne CihouGt tait consciente de contrecarrer ses pro4etsen voulant fonder une sorte d5organe officiel de la )ocitanthroposophique. 3omme tou4ours, )imonne CihouGt aurait agi comme

elle l5entendait, sans se soucier de l5avis des personnes quicollaboraient ' sa revue : L 1lle les met devant le fait accomplicomme elle le fait avec moi. M uis lice )auer;ein epliqua 'quoi devait ressembler le bulletin qu5elle-même pro4etaitd5diter, concluant que L sa revue et le bulletin secomplteraient sans se nuire. M

(e deui$me incident concernait la publication puis ladiffusion par )imonne CihouGt d5un rsum des trois confrencesque Cudolf )teiner avait donnes ' aris lors de son s4our danscette ville en mai *+2<. ans sa lettre, lice )auer;ein rappelait

' Cudolf )teiner qu5il s5tait lev contre de tels procdslorsqu5elle en avait discut avec lui ' (ondres durant l5t *+2<.L Vous m5ave" demand si 4e voulais que vous disie" ' @lle CihouGtde ne rien faire sans me demander mon avis et 4e vous ai rponduque 45esprais que cela ne se reproduirait pas. 8e voulais encoreune fois essayer de faire confiance ' @lle CihouGt quoique depuisdes annes elle m5ait d4' cr bien des difficults et qu5elle metraite dans le travail avec un manque d5gards complet. M

1t elle poursuivait, tirant argument de cette conversation :L pr$s ce que vous m5ave" dit ' (ondres, il me paraZt tr$sdifficile de croire que vous ave" donn ' @lle CihouGt cette

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autorisation de transformer La Science spirituelle en un organeanthroposophique officiel F . . sans lui dire de s5en rfrer 'moi. )i vous l5ave" fait, c5est que 4e n5ai plus votre confianceet 45attends que vous me le disie". %...& 3e qui ne touche que moime laisse tout ' fait calme, mais 4e suis irrductible lorsqu5ils5agit du mouvement anthroposophique en rance dont vous m5ave"

donn la responsabilit. %...& Vous save" ce qu5est pour moil5anthroposophie R 4e suis dcide ' lui consacrer ce qui me restede forces et de vie, mais 4e ne peu travailler que dans l5ordre,la confiance et l5harmonie R ma sant ne peut pas supporter desheurts et des discussions continuelles. M

@alheureusement, nous ne connaissons de ces vnements que laversion d5lice )auer;ein. 3elle de )imonne CihouGt e^t t, 'n5en pas douter, tout autre. @ais eaminons l5issue de cetincident. Wuelques 4ours apr$s avoir reKu la lettre d5lice)auer;ein, ta Oegman lui rpondit que Cudolf )teiner, lequel nequittait plus le lit depuis deu semaines %c5est-'-dire depuis le2< octobre&, lui faisait part de la chose suivante : L l s5agitl' d5un malentendu. (orsqu5on lui a demand s5il tait d5accordpour que l5ad4ectif anthroposophique apparaisse dans le sous-titrede la revue, il a cru que vous tie" au courant et que vous avie"d4' donn votre consentement %...& Vous ave" raison d5eigerqu5une chose aussi importante qu5une revue anthroposophique nepuisse être lance sans que vous en soye" informe et sans votreassentiment. M uis elle lui fit savoir qu5apr$s s5être concerteavec Cudolf )teiner, elle avait crit ' )imonne CihouGt dans ce

sens, a4outant qu5elle regrettait de L l5y avoir autorise sanss5être mieu renseigne M et qu5il appartenait maintenant ' lice)auer;ein et ' )imonne CihouGt de rflchir sur l5opportunit d5untel sous-titre. 1t elle prcisait : L Wuoi qu5il en soit, vousdeve" avoir voi au chapitre. )i ce diffrend ne peut être rgl,le r )teiner devra prendre d5autres mesures. M

lice )auer;ein reKut cette lettre deu 4ours plus tard. (aveille, le dimanche + novembre, le =roupe )aint-@ichel s5taitruni pour la premi$re fois. 3onformment au souhaits eprimspar Cudolf )teiner au mois de mai, l5ob4ectif de ce groupe tait

de L devenir l5Qme des runions de tous les membres de la)ocit. M 8usqu5' cette date, il n5y avait pas eu, en effet, derunions rguli$res des membres franKais, ce qui avait frein ledveloppement de l5anthroposophie en rance%7+>&.

lice )auer;ein avait lou, pour cette premi$re runion, lasalle des ropritaires, boulevard )aint-=ermain : L 85ai loupour ces runions la salle dans laquelle vous nous ave" donn nosconfrences pour les membres et qui est si lie ' vous pour noustous. M 1lle avait galement fait traduire les lettres de Cudolf)teiner sur @ichaGl dans le but d5en faire la lecture durant larunion. ans sa lettre, lice )auer;ein confiait ' Cudolf )teiner

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que les propos qu5il lui avait tenus durant l5t, aussi bien enngleterre qu5' ornach, l5avait persuade, par leur gravit, deprendre tr$s au srieu ses nouvelles responsabilits. insi,avant la runion du + novembre, elle avait pri les personnesdsireuses de faire partie du groupe )aint-@ichel de s5interrogeren conscience sur leur capacit ' prendre part ' un travail

rgulier d5o toute forme d5gosme devait être bannie.

3ette premi$re runion fut un vnement important, que cesoit pour lice )auer;ein ou pour la )ocit anthroposophiquenouvellement fonde en rance. @ais ce 4our-l' encore, un incidentbi"arre se produisit : L H la fin de la runion, alors que laplupart des membres taient encore prsents, )imonne CihouGt m5aprie de lui accorder un entretien, F ce qui tait tout ' faitimpossible. 8e lui ai propos de venir che" moi, mais elle marpondu qu5ayant reKu une lettre de vous ta Oegman, elleparlerait devant tous les membres au cours de cette runion. 3omme4e n5avais encore rien reKu de vous, 4e n5ai pas pu l5en empêcher,et nous avons ainsi t tmoins d5une sc$ne pnible. H uneeception pr$s, personne ne souffla mot, et comme il tait d4'tard, les gens sont partis pendant que @lle CihouGt tait encoreen train de parler. M Wu5avait donc )imonne CihouGt de siimportant ' communiquer T 1lle prtendit que Cudolf )teiner et taOegman refusaient de prendre parti dans le diffrend quil5opposait ' lice )auer;ein, leur laissant le soin de trouver unterrain d5entente. 5apr$s cette derni$re, )imonne CihouGt auraitL mal interprt M la lettre. @ais ne s5agissait-il rellement que

d5une mauvaise interprtation T(e lecteur aura peut-être trouv la description de ces

conflits fastidieuse et embrouille, comme il aura peut-êtretrouv mesquins et confus les procds et les motivations desintresses. @ais les dmons ont recours ' des procds mesquinslorsqu5ils poursuivent des ob4ectifs ambitieu. 1t le cours desvnements a montr qu5ils taient effectivement parvenus ' leursfins par ce moyen.

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(ettre d5ta Oegman ' lice )auer;ein du ? novembre *+2<

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ 2<&

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(H

Les <tres d!moniaques dansl"histoire de l"humanit!0L"= opposition interne >

$ udolf Steiner

(a culture occidentale a vu naZtre, en particulier durant lesderni$res dcennies du [[e si$cle, une sorte de culte des dmons.(e cinma, la tlvision, la publicit, ou encore l5industrie du4ouet, ne sont 4amais en panne d5ides lorsqu5il s5agit de mettreen sc$ne des êtres dmoniaques particuli$rement effrayants etrepoussants, ce qui tmoigne ' la fois d5une sensibilisation ' cesentits et d5un accroissement considrable des lgionsdmoniaques. l faut savoir toutefois que l5ide que l5on se faitgnralement du monde des dmons, de même que les reprsentationsvhicules par les mdias dans le but de nous distraire %&, sont

tr$s loignes d5une comprhension relle de ces entits selon lascience de l5esprit.

3e qu5on peut tout d5abord constater, c5est le glissementsmantique du mot lui-même. lors que le mot grec daimon renvoieencore au dieu et au anges, la religion chrtienne fait duL dmon M le principe satanique, l5antith$se de la divinit.Cudolf )teiner lui-même utilise le mot L dmon M dans plusieurssens diffrents. (es dmons tant, dans leur essence même,intimement lis au L mal M, il s5est eprim ' leur su4et tout aulong de son Yuvre, rendant compte, par la diversit de ses propos,

de l5habilet qu5ont ces êtres ' apparaZtre sous des formesdiffrentes. l est important de comprendre comment ces entitssont apparues, dans la mesure o leur L gen$se M nous renseignesur leur nature profonde. 3omme nous le verrons, elles sonttroitement lies ' l5humanit et ' son devenir.

ans ses confrences sur L’>volution cosmique du point de vuede la réalité intérieure %Derlin, d5octobre ' dcembre *+**&%7+?&,Cudolf )teiner a dress de ces processus des images qui, lorsqu5onles laisse agir sur soi, lib$rent des forces capables de percerles L secrets M des dmons. F (e mal est apparu durant la phased5volution de la Berre que Cudolf )teiner nomme l5L ancien

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)oleil M. H l5origine, il y eut le refus de certaines entitsetrêmement leves %des 3hrubins, appels galement L dieu M&d5accepter la substance sacrificielle qui leur tait apporte parles BrXnes. 35est cette substance repousse, non assimile, quipermit ' certaines entits de devenir autonomes et de s5carter del5ordre rgulier et divin des choses. insi naquit le L mal M

lucifrien et ahrimanien, dont les dmons constituent l5une desformes possibles d5eistence.

(e lien entre le L mal M et la dimension temporelle del5humanisation cosmique est particuli$rement intressant 'tudier. H travers leur renoncement, les chrubins se sontaffranchis de la dimension temporelle contenue dans la fumesacrificielle, ils se sont affranchis du L naZtre M et duL mourir M, et ont ainsi cr l5L ternit M. insi, cet encens dusacrifice auquel les chrubins ont renonc, cet encens que leL mal M lucifrien et ahrimanien s5est appropri, tait avant toutdu temps rejeté. l faut considrer le L mal M comme quelque chosequi est rest ' l5cart de l5volution, quelque chose qui, d$s ledpart, avait une relation particuli$re au temps, une relationanormale. @ais ce renoncement des dieu n5a pas seulement permisl5apparition du mal, et ainsi de l5erreur, du mensonge, de lamaladie et de la mort, il a aussi permis l5apparition de lalibert humaine. (es dieu se sont dlibrment cr des L ennemisdans le cosmos M, des ennemis sur lesquels ils ont perdu toutpouvoir et qui ne peuvent être perKus que par les humains, 'travers les souffrances qu5ils leur font endurer. )euls ces

derniers sont capables de les reconnaZtre et de les librer.(5une des caractristiques des serviteurs dmoniaques

d5hriman et de (ucifer est que, contrairement au entits quifont partie du processus de dveloppement normal de l5humanit,ils n5ont pas la facult de dvelopper un L moi M autonome%7++&. ece fait, ils ne peuvent prendre une part active ' leur proprevolution. )eul un nouveau L sacrifice M, un sacrifice deconnaissance apport par les hommes cette fois, pourrait permettre' ces êtres L dcapits M d5voluer. Cudolf )teiner, s5eprimantsur la responsabilit de l5homme face au mal, responsabilit qui

consiste ' reconna%tre ce dernier pour ce qu5il est, a dit lachose suivante : L 35est seulement en reconnaissant ces forcesahrimaniennes et dmoniaques, en ayant conscience de leurprsence, que notre rapport au monde spirituel peut être 4uste.3ar les forces nuisibles ne peuvent nuire que si nous n5avons pasconscience de leur prsence%<00&. M

(5heure est venue, au4ourd5hui, d5entreprendre le travail deconnaissance qui nous permettra de dlivrer les dmons, comme l5asoulign Cudolf )teiner dans sa confrence du + 4uin *+0?%<0*&. lustard, en effet, lorsque le corps thrique et le corps physique neseront plus aussi troitement lis l5un ' l5autre, le rapport de

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l5homme au entits dmoniaques ne sera plus du tout le même.)euls ceu qui, L dans cette incarnation, auront pris consciencede leur eistence M pourront alors pntrer certains myst$restouchant ' ces êtres. H l5avenir, la tQche de ces L hommes quisavent M consistera ' L mtamorphoser ces entits en serviteursd’une évolution en marche M.

_ _ _

(es dmons sont issus des forces non maZtrises de l5Qme. lsrsident dans le corps astral de l5homme F contrairement aufantXmes, qui rsident dans le corps physique, et au spectres,qui rsident dans le corps thrique%<02& F avant de devenirindpendants du lieu o ils ont t conKus. Cudolf )teiner dcritde mani$re tr$s prcise les processus qui conduisent ces entits 'L couper le cordon M. (es entits dmoniaques peuvent prendre desformes tr$s diffrentes, et c5est pourquoi les dclarations deCudolf )teiner ' leur su4et peuvent paraZtre peu cohrentes 'premi$re vue.

ans ses confrences de Norrping sur la =oralethéosophique%<07&, il a fait allusion au lgions dmoniaques quisont apparues ' la suite des dluges d5eau et de feu qui ontravag l5tlantide. u contact des myst$res rvls, les tlantestaient tombs, pour la plupart d5entre eu, dans une sorte dedcadence morale qui fut la cause de la destruction du continentatlanten. (es L castes M infrieures de la population %c5est-'-

dire celles qui taient les moins dveloppes& trouv$rent refugeen 1urope, en frique et au roche-Jrient, contrairement ' cellesqui taient les plus avances spirituellement, lesquellestrouv$rent refuge en nde. 3ependant, certains groupes appartenant' une population avance %celle des guerriers& s5tablirentgalement en 1urope. 3es groupes servirent en quelque sorte deguides au membres des castes infrieures qui, peu ' peu, setransform$rent et se purifi$rent. 1n consquence, un nombrecroissant d5Qmes eut la possibilit de s5incarner dans le corpsdes membres des castes suprieures, et un nombre croissant decorps, ceu de la descendance des membres des castes infrieures,

cessa d5abriter une Qme. 3es corps faibles et sans Qme laiss$rentcependant dans l5atmosph$re spirituelle de l51urope comme desrelents de l5attitude immorale des anciens habitants del5tlantide, produits de dcomposition et de putrfaction dont lesdmons firent leurs chou gras. 3es L dmons de putrfaction Msont passs dans l5histoire : on leur doit les terribles pidmiesqui, au @oyen ge, dcim$rent des populations enti$res.

3haque poque poss$de ses propres dmons, ceu-ci adaptant,en effet, leurs mthodes et leur stratgie au tQches quiincombent ' l5humanit ' un moment prcis. insi, comme entmoignent certaines facettes du destin de 9lingsor%<0<&, les dmons

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qui nous poussent ' nous livrer ' toutes sortes d5ec$s charnelset psychiques correspondent, semble-t-il, au conditions dedveloppement de l5humanit de la quatri$me $re culturellepostatlantenne, cette $re au cours de laquelle s5est forme l5Qmed5entendement ou de sensibilit de l5être humain. e nos 4ours, 'une poque o l5humanit est en train de dvelopper l5Qme de

conscience, c5est-'-dire le noyau du L moi M, elle est epose,outre au dangers d5une immoralit due ' une vie des sentimentsdbride, ' des tentations plus puissantes encore.

aisant allusion au destin de 8eanne d5rc, qui tintcourageusement tête au puissances lucifriennes, Cudolf )teinerdonna ' entendre que l5homme moderne, L en produisant sans cessede nouvelles machines, construisait en fait autour de lui un mondede dmons, un vritable enfer M, puisque chaque fois que lespi$ces d5une machine sont assembles entre elles, un L serviteurlucifrien et ahrimanien M se lie ' cette machine%<0A&. @ais Cudolf)teiner de poursuivre qu5il ne s5agissait pas simplement pour nousde nous lever contre le fait d5être L enchaZns ' hriman M,puisque cet enchaZnement correspondait au ncessits dudveloppement ' l5$re moderne, mais bien plutXt de comprendre etde reconna%tre la nature dmoniaque et ahrimanienne de cettesituation cre par l5homme lui-même. 3ar l5homme d5au4ourd5hui nepeut plus, comme au temps o vivait la ucelle, s5approcher del5esprit en dveloppant des L forces etrêmement intimes dervlation et de foi M. l ne le peut qu5au travers d5une Lspiritualisation des forces dont nous disposons depuis l5heure o

nous nous levons 4usqu5' celle o nous nous couchons, c5est-'-diredes forces de notre raison, de notre entendement et de notrecomprhension. M

3omme le montrent les entits ahrimaniennes qui peuplentnotre poque de machines, c5est avant tout sur le terreau de lavie des penses que prosp$rent au4ourd5hui les dmons. (es pensesL fausses et mensong$res produisent des êtres dmoniaques de lapire esp$ce, qui vont ensuite larder de coups le corps astral%...&%<06&. M armi les mthodes les plus modernes destines 'engendrer des dmons, il faut citer L tout ce qui n’ait pas dans

le sens d’un rapprochement de deu! 1mes libres qui se font face,ou il s’ait, non pas d’éveiller ce qui sommeille déj# dans l’1mede l’autre, mais de le persuader par la contrainte. ans tous cescas, des forces agissent d5Qme en Qme, et ces forces influencentl5Qme de telle mani$re que cela s5eprime durant la nuit dans lecorps astral. (e corps astral reKoit des incrustations qui isolentdes entits M, les dmons. L ls ne seraient pas prsents parminous sur cette terre si l5on n5y avait pas pratiqu, ' tous lesniveau, l’intolérance de la pensée, le viol de la pensée%<0>&. M

3es entits agissant tou4ours L dans la direction M danslaquelle L elles sont apparues%<0?& M, elles font rgresser dans

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leur dveloppement les personnes dont elles ont pris possession.(es dmons du mensonge, en particulier, ces entits L terribles etdlt$res M qui peuvent prendre des dimensions normes,travaillent dans ce sens%<0+&. 3es forces dmoniaques retardatairesse rv$lent particuli$rement dangereuses l' o des hommes se lient' l5anthroposophie. Ne pas comprendre ce qui est minemment

nouveau par rapport au anciens @yst$res, c5est faire le contrairede ce qui tait voulu par Cudolf )teiner. 1n d5autres termes :c5est seulement en travaillant sur ce qu5il a de plus intime quel5être humain, clair par le L moi lumineu et chaud%<*0& M,parviendra ' se librer de toute tutelle intrieure et etrieureet que l5anthroposophie pourra être comprise dans son essence. Hl5poque actuelle, recourir au formes anciennes de @yst$res,c5est-'-dire ' des formes o l5homme se laisse guider par lesdieu, c5est se livrer pieds et poings lis au forces dmoniaqueset tomber dans le mysticisme, le dogmatisme et la manipulation.)eule une L spiritualisation du moi M F symbolise par lesL langues de feu M de la entecXte F peut donner au hommes laforce de s5lever au-dessus du monde des dmons et librer ainsices entits de leur L tat de parasites M%<**&.

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pr$s le 3ongr$s de NoGl, Cudolf )teiner a fait allusion ' detr$s nombreuses reprises ' l5L action des dmons M au sein de la)ocit et du mouvement anthroposophiques. l dclara ainsi 'aris, le 27 mai *+2<%<*2&, qu5il fallait s5attendre ' ce que L des

puissances ennemies, des puissances dmoniaques, attaquent avecforce le mouvement anthroposophique depuis la sph$re spirituelle Mdans le but d5touffer dans l5Yuf le L nouvel sotrisme M. anssa derni$re allocution, le 2? septembre *+2<, ' la veille de la)aint-@ichel, il voqua ' nouveau la ncessit de vaincre lesL forces dmoniaques M avec la L force de @ichaGl M et laL volont de @ichaGl M%<*7&.

@ais plus encore que les ennemis etrieurs, c5estl5L opposition interne M au mouvement et ' la socitanthroposophiques qui tait vise par ces paroles, cette

opposition qui F les vnements l5ont prouv F refusait d5accepterles conclusions auquelles il tait parvenu ' la suite de sesrecherches armiques%<*<&. (e 7 mai *+2<, ' l5occasion du discoursqu5il prononKa ce 4our-l' ' la mmoire d5Edith @aryon%<*A&, ildclara la chose suivante : L Naturellement, che" les personnesqui font partie du mouvement anthroposophique, des chosespersonnelles s5epriment. @ais laisser ces choses personnellesinterfrer avec les intrêts de la cause anthroposophique, c5estse montrer irresponsable vis-'-vis du monde spirituel. l estclair que nous ne saurions nous r4ouir d5avoir des adversairesaussi effroyables, mais ces adversaires doivent être traits parnous de la mani$re qui convient. 3e qui est bien plus terrible

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encore, c5est de devoir porter 4usqu5au monde spirituel le fruitdu travail effectu au sein du mouvement anthroposophique alourdides intrêts personnels de tel ou tel. l serait bon que l5onrflchisse ' ces choses-l'. M

L Jn ne peut pas lutter contre les dmons, on peut seulement

les priver de nourriture M, aurait dit un 4our Cudolf )teiner 'ta Oegman%<*6&. 3ela signifie que nous devons nous efforcer demettre entre parenth$ses nos motifs personnels. (5ambition, la4alousie et le manque de sincrit doivent cder le pas ' unevision des choses qui aille au-del' de nos intrêts particuliers.l n5importe pas de savoir qui a accompli telle ou telle chose, dumoment que la chose en question prsente quelque intrêt. (esdmons ne supportent pas l5humour, car l5humour est une formeartistique de la prise de conscience de soi qui permet ' l5Qme dese librer de ce qui l5oppresse. ls s5enfuient lorsque l5homme,fort de la connaissance qu5il a acquise courageusement de lui-même, cette connaissance qui lui permet de voir avec la mêmelucidit ses propres imperfections et celles des autres, s5oppose' eu.

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u cours de la querelle qui les a opposes, lice )auer;einet )imonne CihouGt-3oro"e se sont comportes d5une mani$resusceptible d5attirer ce que Cudolf )teiner a appel les L dmonsanti-michaliques M. Ine mani$re d5agir prcipite et irrflchie

base sur l5ambition personnelle et sur une soif de pouvoir et dereconnaissance, un certain manque d5honnêtet de la part de)imonne CihouGt, ainsi que la peur d5lice )auer;ein de ne pasêtre ' la hauteur de sa tQche F la peur et l5angoisse tant lesL portes de l5Qme M par lesquelles s5engouffrent le plusvolontiers les dmons F mais aussi une L opposition intrieure M' Cudolf )teiner qui, dans sa dcision de confier ' lice)auer;ein des responsabilits aussi importantes, n5a t nicompris ni accept, tout cela tmoigne de mani$res d5agir et depenser personnelles et sub4ectives.

(e moment auquel se sont produits ces incidents est galementfrappant. 1n effet, les premi$res dissensions importantes entrelice )auer;ein et )imonne CihouGt ne concident pas seulementavec le dbut de la maladie de Cudolf )teiner, mais galement avecla premi$re runion de la Société Anthroposophique de rance, aucours de laquelle les indications de ce dernier concernant lerenouveau de la vie anthroposophique dans ce pays devaient trouverun dbut de concrtisation.

35est bien l' le signe que les puissances auquelles nousvenons de faire allusion s5arrangent pour que les questionsannees et accessoires occupent tous les esprits, au dtriment des

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questions importantes. (es hommes ne disposant plus alors detoutes leurs facults de 4ugement, les dmons peuvent lesmanipuler ' leur gr.

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(e + novembre, date de la premi$re runion de la )ocitanthroposophique franKaise refonde, cette runion au cours delaquelle le germe des grands conflits futurs a t sem, est unedate remarquable. 3ette 4ourne semble tristement place sous lesigne de l5action des dmons, action dont les effets ne sefaisaient pas uniquement sentir au sein de la )ocitnthroposophique Iniverselle. eu ans auparavant, en effet, le +novembre *+27, dolf ]itler, qui n5tait alors qu5un inconnu,avait tent de renverser le gouvernement bavarois avec l5aide dugnral (udendorff. 3ette tentative de putsch, qui s5estfinalement solde par un chec, a tout de même permis ' ]itlerd5acqurir une certaine notorit. Brei"e ans plus tard, le +novembre *+7?, la Nuit de 3ristal devait marquer le dbut desperscutions contre les 4uifs et annoncer les atrocits dont lergime na"i se rendit par la suite coupable.

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ans les derniers mois de sa vie, Cudolf )teiner, pour s5êtreli corps et Qme avec la )ocit anthroposophique et ses membres,devint la cible de violentes attaques de la part des dmons. Ine

fois encore, ta Oegman qui, pour ce qui est de lutter contre lesdmons, pouvait se prvaloir d5une certaine eprience F rappelonsla remarque de Cudolf )teiner selon laquelle la personnalitd5leandre le =rand, dont on sait qu5elle tait tr$s lie ' taOegman%<*>&, se serait vu confier, une fois dsincarne,l5importante mission de combattre l5L idole dmoniaque M de (ordDacon connue sous le nom de Dacon von Verulam %*A6*-*626&%<*?& Ftait ' ses cXts pour l5aider ' repousser ces attaques. Cudolf)teiner s5entretenait avec elle de l5action des dmons au sein dela )ocit nthroposophique Iniverselle et lui confiait ainsi desresponsabilits tout ' fait particuli$res.

iverses indications donnes par Cudolf )teiner durant cettepriode sont parvenues 4usqu5' nous par l5intermdiaire d5taOegman. (e public a pu en prendre connaissance grQce ' l5tudebiographique qu51manuel Seylmans van 1mmichoven a consacrercemment ' cette derni$re, mais elles gardent cependant un cXtobscur pour qui ne travaille pas lui-même sur le su4et, un peucomme si un cran protecteur devait empêcher nos regards de percerleur myst$re. Deaucoup de courage et de patience sont ncessaires' qui veut pntrer plus avant dans ces questions. L 85tais aucourant d5un grand nombre de ces menaces dmoniaques mais 4e neles ai comprises qu5en partie M, devait noter ta Oegman en

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repensant ' ces conversations. 3ar L tout comprendre serait sipouvantable %il pourrait en rsulter une paralysie de l5Qme& quela chose reste cache pour moi%<*+&. M

L Bout comprendre M, cela voudrait dire affronter le regardde la @duse et risquer d5être transform en pierre ' la mani$re

d5tlas, qui n5avait pas pris la prcaution de dtourner sesregards lorsque erse lui avait prsent la tête de celle-ci.erse, plus prudent, avait quant ' lui attendu qu5thna luiprsente l5image de la @duse reflte par son bouclier pour ladcapiter. 3ar c5est seulement par le truchement de ce miroirqu5est la pense que nous pouvons supporter le regard des dmons.

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(es personnes qui se lient ' l5impulsion spirituelleanthroposophique doivent faire tout ce qui est en leur pouvoirpour dmasquer les dmons et dvelopper des L stratgies decombat M permettant de disperser les L tn$bres ternelles M quisont leur royaume. 3ar plus que nulle part ailleurs, c5est au seindu mouvement et de la )ocit anthroposophiques que les attaquesdes dmons risquent d5être les plus violentes, conformment ' uneloi occulte selon laquelle les dmons sont les plus actifs l' oils ont le plus ' craindre de voir 4aillir la lumi$re. Nous devonsdonc faire preuve d5une vigilance de tous les instants, cultiveren nous une pense critique et indpendante capable de faire ladistinction entre nos propres "ones d5ombre et celles du monde

etrieur, avoir confiance en l5être humain et nous armer desforces de l5amour christique.

vant de nous lancer dans la bataille, nous devons cultiverune forme de pense affranchie des sentiments ordinaires et4aillie du noyau même de l5être humain F c5est-'-dire du moi F etessayer, par des efforts constants et soutenus, de mieu nousconnaZtre nous-mêmes. 3ar les hommes doivent devenir desL intermdiaires M entre les dieu et les dmons. 3omme l5a critta Oegman, reprenant une indication que Cudolf )teiner lui avaitdonne peu de temps apr$s le 3ongr$s de NoGl : L )euls les hommes

peuvent arracher leurs secrets au dmons, ces dmons quiempêchent @ichaGl d5accomplir son Yuvre. )euls les hommes peuventconnaZtre les secrets des dmons. (es dieu attendent que leshommes leur rv$lent ces secrets qu5ils sont seuls ' pouvoirdchiffrer. 1n faisant au dieu l5offrande des secrets qu5ils ontarrachs au dmons, les hommes rendent inoprants leursagissements et permettent ' la lumi$re spirituelle de resplendir 'nouveau%<20&. M

(es images d5une mditation donne par Cudolf )teiner ' taOegman%<2*& nous clairent mieu encore sur ce qu5est l5empire desdmons :

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7a, wo das Lichtvor r]nen 7Zmonener'ittertund die lichteborenenrweltFrZfte

den rinenden =enschendie 2Ztsel verF]nden,die den 7Zmonennur von =enschen entlocFtund 'u M^ttern Xebracht werden F^nnen,fand Seele die Seele,um dereinst wartendenM^ttern

7Zmoneneheimnis'u opfernan finstrer StZtte X

dass Licht werde,wo ohne dieses Cunewie insternis waltete.Solche Stelle ibt es.Sie muss verschwinden.

=achtet dereinst sieverschwinden.Sie spricht mahnend

=ichaels licF.

L# ou la lumièrevacille devant les verts démons,

l# ou les forces primordialesnées de la lumière

annoncent au! hommes qui luttentles énimes que seuls ils sont capablesd’arracher au! démonspour les apporter au! dieu! X

# cet endroit l’1me a trouvé l’1mepour sacrifier au! dieu!le secret des démonsen un lieu obscur X

Pue la lumière soito< sans cet acteréneraient des ténèbres éternelles.n tel endroit e!iste.l doit dispara%tre.aites0le dispara%tre un jour.

Ainsi parle le reardde =icha6l.

(es images qu5veille en nous la couleur verte%<22&

peuventnous mettre sur la voie de certains secrets gards par lesdmons : les dmons appartiennent au seuil qui spare le mondespirituel du monde terrestre, qui spare la mort de la vie R ilsappartiennent au monde de l5illusion, de la L maya M. ls sontenchaZns ' ce seuil et sont incapables de s5en librer par leurspropres forces. F l eiste une certaine parent entre les dmonset certains tons de vert qui accompagnent les processus de mort etde dcomposition. (es hommes doivent apprendre, s5ils veulentlibrer les dmons et apporter de la lumi$re au royaume desL tn$bres ternelles M, ' regarder la mort en face. 3omme 8ean et@arie, ils doivent apprendre ' se tenir sous la croi du 3hrist.3ar de même que le @yst$re de =olgotha ne peut être eprimentque sur la terre et reste inaccessible au dieu, la rvlationdes secrets des dmons est lie ' l5humanit et ' l5activit deconnaissance des hommes, le lien particulier entre l5homme et leterrestre, entre l5homme et le physique, semblant être lacondition la plus importante pour pouvoir connaZtre ces entits.

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3omme nous l5avons indiqu, le premier conflit entre lice

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)auer;ein et )imonne CihouGt a clat au moment o la maladie deCudolf )teiner s5est dclare. pr$s le 3ongr$s de NoGl, lesentits dmoniaques attires par les membres de la )ocitanthroposophique purent s5attaquer directement ' Cudolf )teiner.(eurs attaques se renforc$rent au point qu5ta Oegman, qui taitmdecin, dclara que son L corps physique le corps physique de

Cudolf )teiner %...& n5tait plus soumis ' d5autres lois quecelles de sa propre pesanteur, ' d5autres lois que physiques%<27& M.(es entits dmoniaques pouvaient dsormais pntrer directementdans la substance matrielle de son corps.

Jn voit bien ' quel point les êtres dmoniaques sont lis 'la maladie et ' la mort. ans ces conditions, il n5est pastonnant qu5un nombre aussi important des personnes impliquesdans les combats de l5poque soient tombes gravement malades%<2<&,ni que certaines d5entre elles, dont . N. unlop, lice)auer;ein, 1lsa ro"or-u"imour et 1ugen 9oliso soient mortesprmaturment. H la lumi$re de ce qui vient d5être dit, le destinet la mission particuli$re d5ta Oegman, qui avait d4' t auprises avec les dmons avant de s5incarner, apparaissent sous unnouveau 4our, de même que les arri$re-plans de son eclusion de la)ocit nthroposophique Iniverselle en *+7A.

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)i le numro d5octobre de la revue (a )cience spirituelleporte bien le sous-titre 2evue mensuelle d’Anthroposophie, comme

lice )auer;ein l5avait annonc par lettre ' Cudolf )teiner, ilest le seul dans ce cas. ans aucune des versions ultrieures dutitre ou du sous-titre, )imonne CihouGt-3oro"e n5emploie le motL anthroposophie M, pas plus d5ailleurs qu5elle ne l5emploie dansla revue Criades, qu5elle fonda en *+A7. @algr cela, cet incidentavait ouvert une br$che importante dans les relations entre lesdeu femmes.

lors qu5lice )auer;ein, dstabilise par ces querelles,tait de moins en moins s^re d5être ' la hauteur desresponsabilits que lui avait confies Cudolf )teiner, )imonne

CihouGt tait de plus en plus persuade qu5elle tait la mieu 'même de mener ' bien cette tQche. 3ar ces doutes d5lice )auer;eintaient en fait avant tout, comme le montrent clairement seslettres ' Cudolf )teiner, les doutes qu5elle prouvait face ' une)imonne CihouGt plus 4eune, plus dynamique, plus cultive et enmeilleure sant qu5elle. 3ette derni$re savait d5ailleurs tirerhabilement parti de cet tat d5esprit d5lice )auer;ein en laplaKant rguli$rement devant le fait accompli.

(5intervention de )imonne CihouGt ' la fin de la runion dugroupe )aint-@ichel est particuli$rement surprenante. 1n nerapportant pas le contenu eact de la lettre d5ta Oegman, elle

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sema le doute et la confusion dans l5esprit des adeptes de Cudolf)teiner en rance, lesquels se demandaient maintenant qui d5lice)auer;ein ou de )imonne CihouGt bnficiait de la confiance deCudolf )teiner.

(e doute s5tait immisc et la confiance avait t trahie.

lus personne ne savait en quoi consistait sa tQche et en quoiconsistait celle des autres. (a lumi$re avait L vacill M et lesdmons verts rpandaient leur ombre. 3ette confusion ne fit ques5accroZtre au fil des ans. Nous avons l5impression que )imonneCihouGt a franchi les limites de son domaine de responsabilit etempit sur celui d5lice )auer;ein, si bien qu5au bout du compte,elles n5taient plus ' leur place ni l5une ni l5autre. (es dmonss5taient arrangs pour livrer sur le terrain des intrêtspersonnels, de l5accessoire et du pass, c5est-'-dire sur unterrain o la victoire leur tait %temporairement& acquise, unebataille qu5ils redoutaient de devoir livrer dans la sph$respirituelle.

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(2

La scission de la Soci!t!karma de groupe et d!veloppementde l"individualit!

8 :n ce qui concerne les difficultés rencontrées au sein de laSociété anthroposophique, je ne puis les considérer avec le m"me

Nil que les autres. $n en parle trop, et en cela on les renforce)...+ La Société ait toujours comme des 1mes0roupe, emp"chantles individualités de se développer et d’"tre respectées. 7ans cesquestions, on n’a pas compris le 7r Steiner. 9

lice )auer;ein,dans une lettre ' 1ugen 9oliso du 2A 4uillet *+2?.

(e conflit qui opposait lice )auer;ein ' )imonne CihouGts5inscrivait dans un contete beaucoup plus large : lesdissensions qui taient apparues au sein de la )ocitanthroposophique durant les derni$res annes de la vie de Cudolf)teiner, en particulier ' ornach, s5taient aggraves apr$s samort dans des proportions que personne n5avait prvues. l ne nousparaZt pas ncessaire, compte tenu du nombre important d5ouvragesdans lesquels ces combats tiennent une place importante%<2A&, derevenir en dtail sur ce qui s5est pass ' l5poque. )ignalons

cependant que les combats qui se sont drouls en rance faisaientcho ' ceu qui dchiraient la )ocit nthroposophique engnral. @algr les relations tr$s amicales qu5lice )auer;einentretenait avec @arie von )ivers depuis leur rencontre en *+**,elle eut de plus en plus tendance, ' mesure que les conflitsgagnaient en intensit, ' se tourner vers ta Oegman et lespersonnes qui taient proches de cette derni$re, en conservanttoutefois, comme nous le verrons par la suite, une certaineindpendance par rapport au diffrents L clans M. ans un premiertemps, @arie von )ivers, qui possdait parfaitement la languefranKaise, fut pour lice )auer;ein %et pour un certain nombre

d5autres personnes& comme une sorte de L pont M entre Cudolf

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)teiner et elle. (es relations entre les deu femmes taientempreintes d5une grande confiance, comme en tmoignent les lettresqu5lice )auer;ein adressait ' @arie von )ivers, lettres quicomptent parmi les plus importantes que nous possdions d5elle.ans les annes 20, lice )auer;ein prit cependant l5habitude des5adresser directement ' Cudolf )teiner, et son lien avec ta

Oegman se renforKa de 4our en 4our. )ur l5une des raresphotographies que nous possdions d5lice )auer;ein, elle apparaZtau cXts de cette derni$re, et l5on devine ' leur mani$re de secomporter l5une envers l5autre qu5une complicit d5Qme et d5espritles unissait%<26&.

lice )auer;ein est galement devenue l5amie de personnesplus ou moins proches d5ta Oegman, parmi lesquelles il faut citerElisabeth Vreede, qui dirigeait la section de mathmatiques etd5astronomie de l5Iniversit libre pour la )cience de l5esprit.3ette femme qui fit preuve d5un grand courage et d5une grandeindpendance d5esprit durant les conflits qui dchir$rent la)ocit, garda 4usqu5' sa mort un bon souvenir d5lice )auer;ein.ans la solitude de ses derni$res annes, il lui arrivait souventd5voquer son souvenir en des termes qui L caractrisaient sonêtre avec finesse%<2>&. M lice )auer;ein a galement nou des lienspersonnels avec 1ugen 9oliso, qui a pris sa dfense ' plusieursreprises, et avec sa femme (illy, dont elle publia les travau enfranKais%<2?&.

Bandis qu5lice )auer;ein se tournait de plus en plus vers

ta Oegman et ses amis, les liens qu5avaient nous )imonne CihouGtet @arie )teiner continuaient de se resserrer. (es deu femmescollaboraient d5ailleurs troitement depuis l5t *+26, comme onle verra par la suite.

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(e comportement des personnes impliques dans les diffrendsqui clat$rent immdiatement apr$s la mort de Cudolf )teinerindique clairement que des dmons taient ' l5Yuvre%<2+&. (essympathies et antipathie personnelles prenaient le dessus, chacun

avait tendance ' surestimer ses propres forces et ses proprescapacits et ' sous-estimer celles des autres, et l5apptit depouvoir 4ustifiait les mensonges les plus criants. 1n lisant lescomptes-rendus de l5poque%<70&, on s5aperKoit qu5ils fourmillent dedtails sans intrêt, de petits riens qui, dans l5esprit obscurcides personnes qui se faisaient face, prenaient une importancedmesure, et passent en vitesse sur ce qui tait rellementimportant. e temps en temps, certains tentaient bien, avec toutela force de leur personnalit, de ramener la discussion 'l5essentiel, mais soit ils n5taient pas compris, soit onparvenait ' les dtourner plus ou moins de leur but au derniermoment%<7*&. (e =Ythanum ressemblait ' cette poque ' une ar$ne o

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l5essentiel tait de rendre coup pour coup.

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ta Oegman et lice )auer;ein ' aris en *+2<.

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epuis la parution du livre de ]ans eter van @anen intitul3hristussucher und =ichaelsdiener. 7ie Farmischen Str^munen deranthmposophischen eweun %L 3hercheurs du 3hrist et serviteursde @ichael. (es courants armiques ' l5intrieur du mouvementanthroposophique M, *+?0&, les anthroposophes consid$rentgnralement que les combats qui ont dchir les adeptes de Cudolf

)teiner apr$s sa mort sont ' mettre sur le compte du arma, learma faisant presque uniquement rfrence, dans ce contete, ' lanotion de pass, ce qui est une erreur. (a biographie qu51manuelSeylmans van 1mmichoven a consacre ' ta Oegman a apport denombreu lments de rponse ' cette question. ans le premiertome de ce livre paru en *++0, l5auteur attribue cette opinion 'une mauvaise interprtation d5une phrase de Cudolf )teinerrapporte par ta Oegman %L lors le arma rgnera enmaZtre... M&, dans laquelle on a voulu voir, ' tort, une allusionau combats qui ont eu lieu après sa mort%<72&. @ême si nous neplaKons pas cette pense au centre de nos considrations %nousconsidrons, au contraire, qu5il eiste des similitudes frappantesentre la maladie et la mort de Cudolf )teiner et les vnementsqui ont suivi cette mort&, les dclarations d5ta Oegmanrassembles par Seylmans nous paraissent d5une importancecapitale. Voici les propos de Cudolf )teiner tels que les arapports cette derni$re ' l5issue de l5entretien qu5elle eut aveclui : L `3es dmons anti-michaliques, dont font partie 9lingsoret sa troupe, se sont dchaZns apr$s le 3ongr$s de NoGl,menaKant de faire valoir leurs droits si l5impulsion michalique,qui avait pris un si bon dpart, ne parvenait finalement pas '

percer.5 leine d5angoisse, 4e lui demandai alors ce qui sepasserait dans ce cas. l me rpondit : `lors le arma rgnera enmaZtre...5%<77& M ta Oegman a plusieurs fois tabli un rapportentre le arma et les êtres dmoniaques. insi, apr$s avoir voqules dmons qui font que le arma du pass se met en route, elledclara que les rticences prouves, avant même le congr$s deNoGl, par plusieurs membres de la )ocit anthroposophique, 'dvoiler certains L secrets armiques M, avaient engendr touteune L arme de dmons M qui avait empêch que ces secrets soient,dans un premier temps, rvls, puis, apr$s le congr$s de NoGl,qu5ils soient compris%<7<&.

3omme nous l5avons signal au dbut de ce chapitre, ]anseter van @anen s5est surtout intress ' la question del5influence du arma %le arma du pass s5entend& sur les conflitsqui ont clat au sein de la )ocit. pr$s avoir analys endtail certaines confrences que )teiner donna en *+2<, il tireles conclusions suivantes : L Ctrospectivement, il nous estfacile de comprendre quelle a t l5action du arma ' cette poquec5est-'-dire apr$s *+2A. (es disciples de Cudolf )teiner se sontde plus en plus spars en deu camps. 5un certain point de vue,c5tait invitable %...& 3e qu5il y a par contre de vritablementtragique, c5est que ces querelles qui, si elles taient en un sens

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invitables, n5taient pas forcment dshonorantes, ont finalementdgnr en sordides querelles d5intrêt.%<7A& M

3es propos sont tirs d5une tude que ]ans eter van @anen aconsacre au deu courants armiques qui, selon Cudolf )teiner,sont sous-4acents au mouvement et ' la )ocit anthroposophiques.

(es personnes lies d5une mani$re ou d5une autre 'l5anthroposophie ont tellement l5habitude d5entendre parler de cescourants, que ce soit sous l5appellation d5L Qmes 4eunes M etd5L Qmes vieilles M, de L platoniciens M et d5L aristotliciens M,de L courant du =raal M et de L courant d5rthur M, ou encore deL bergers M et de L rois M, qu5elles ont tendance ' imputer lesquerelles passes et prsentes ' l5eistence de ces deu courants.35est ce qui eplique pourquoi van @anen croit pouvoir crire quela scission de la )ocit en deu camps opposs tait L d5uncertain point de vue invitable M, et qu5il ne s5agissait pas dequerelles L forcment dshonorantes M.

Jn peut d5emble ob4ecter ' cela F et van @anen en aparfaitement conscience F qu5il est impossible que les clans quise sont forms au sein de la )ocit soient l5manation des deucourants dcrits par )teiner en *+2<, pour la bonne raison que lesprincipau reprsentants de l5un au moins de ces courantsn5taient pas encore incarns ' cette poque. 5o lesincohrences qui ne tardent pas ' apparaZtre pour peu que l5on sepenche sur la biographie des diffrents protagonistes. ar contre,lorsqu5on met ces conflits en rapport avec l5action des dmons, on

aboutit ' des conclusions beaucoup plus probantes.1n 4uillet *+2?%<76&, lice )auer;ein crivait ' 1ugen

9oliso : L La Société ait toujours comme des 1mes0roupe,emp"chant les individualités de se développer et d’"trerespectées. 7ans ces questions, on n’a pas compris le 7r Steiner M3ette pense pourrait bien être la cl permettant de comprendre lanature des conflits qui ont clat apr$s la mort de )teiner.

(e 6 fvrier *+2<, ' l5occasion d5une confrence qu5il fit ')tuttgart%<7>&, Cudolf )teiner a livr la cl permettant de

comprendre la question qui nous proccupe ici. l dcrivit lesdeu composantes du arma : le cXt lunaire qui nous vient dupass, et le cXt solaire qui nous claire depuis l5avenir. (esanciens guides de l5humanit qui, au moment de la sparation de la(une d5avec la Berre, sont devenus des êtres lunaires tissent dansle corps astral de l5homme lorsqu5il s5incarne cette part de sonL arma qu5il a en commun avec d5autres hommes%<7?&. M 3e arma degroupe a t consign par les êtres lunaires dans les L grandslivres du destin. 1n traversant la sph$re lunaire, nous lisonsensemble c5est-'-dire avec d5autres hommes dans ces livres ceque nous apportons ensuite avec nous sur terre M. lors que lesanciens guides de l5humanit implantent, comme nous venons de le

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voir, dans le corps astral de l5homme un Farma du passé, les êtressolaires donnent ' l5orane du moi humain le arma futur, le armade ce qui n5est pas encore advenu. 3ar le destin de tout êtrehumain est fait de ncessit %(une& et de libert %)oleil&.

Bout ceci nous aide ' comprendre pourquoi l5intrêt suscit '

l5heure actuelle par les courants armiques F certaines tudesrcentes ont même t 4usqu5' dceler dou"e courants ' l5intrieurde la )ocit anthroposophique : `cinq courants d5Qmes 4eunes etsept courants d5Qmes vieilles5%<7+& F est en contradiction deprincipe avec les pistes de recherche que nous a laisses Cudolf)teiner%<<0&. u lieu de s5intresser au arma d5individualits, ons5intresse au arma de groupes. @ais les groupes sont appels '4ouer un rXle de moins en moins important ' mesure que l5humanitva s5individualiser. lutXt que de s5intresser ' des groupes nsd5une ncessit armique, il serait plus intressant de porter sesregards sur l5lment individuel, sur l5lment porteur de libertqui reste ' dvelopper.

rvoyant les combats ' venir, Cudolf )teiner avait signalau cours d5une confrence qu5il donna un 6 fvrier, le 6 fvrierde l5anne *+27 ' )tuttgart%<<*&, ' quel point la )ocitanthroposophique avait eu a souffrir du fait que l5on n5ait pasaccord plus d5attention ' sa &hilosophie de la liberté, qu5onl5ait lue comme on lit n5importe quel livre. L H travers ce dtourpar la )ocit anthroposophique, l5anthroposophie ne pourra êtrealors que totalement incomprise par le monde l ne pourra en

rsulter que conflit sur conflit M, s5eclama-t-il. pr$s sa mort,il devint clair que la )ocit anthroposophique n5tait pascompose en ma4orit d5individus autonomes, mais d5individusagissant en fonction du groupe. l suffit de lire les proc$s-verbau de runions pris en stno par (illy 9oliso pour se rendrecompte ' quel point les opinions taient alors tranches etcombien rares taient les personnes qui parvenaient ' garder leurindpendance d5esprit. Ine sorte d51me0roupe lie ' des formesanciennes du dveloppement de l5humanit se mettait en travers dece que )teiner a appel, faisant rfrence au dveloppement futurde l5humanit, le moi christianisé%<<2&.

(5assemble gnrale qui se tint ' ornach le 6 fvrier *+26F ' nouveau un 6 fvrier F, n5entraZna pas, comme l5avait craint(illy 9oliso, l5clatement de la )ocit anthroposophique%<<7&

%celui-ci ne devait se produire que neuf ans plus tard&, mais ilapparut tr$s clairement d$s cette poque que les personnes quiprirent part ' cette assemble n5agissaient pas selon lesprincipes morau dont parle Cudolf )teiner dans sa &hilosophie dela Liberté. u chapitre + de cet ouvrage on peut lire : L (adiffrence entre moi et mon prochain ne rside absolument pas ence que nous vivons dans deu mondes d5esprit absolumentdiffrents, mais en ce qu5il reKoit du monde d5ides qui nous est

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commun d5autres intuitions que moi. l veut dployer la vie de sesintuitions, moi celle des miennes. )i nous puisons tous deurellement ' l5ide et que nous ne suivons aucune impulsionetrieure %physique ou spirituelle&, nous ne pouvons que nousrencontrer dans la même aspiration, dans les mêmes intentions. Ineincomprhension morale, un heurt est eclu entre des êtres

moralement libres. )eul l5être moralement non libre qui suitl5instinct de la nature ou un commandement du devoir reKu del5etrieur repousse son semblable quand il ne suit pas le mêmeinstinct ou le même commandement. [ivre dans l5amour de l5agir etlaisser vivre dans la comprhension du vouloir d5autrui est lamaime fondamentale des hommes libres. M

]las, ce n5taient pas des hommes libres qui se faisaientface au sein de la )ocit anthroposophique, mais des hommesaveugls par la mfiance, la 4alousie et la soif de pouvoir, deshommes qui, par habitude ou par sympathie, abondaient dans le sensde l5un ou de l5autre, 4ugeant et condamnant sans connaissancerelle des tenants et des aboutissants. Jr, lorsque des groupesentiers de personnes abdiquent leur libre arbitre et adh$rentaveuglment ' des opinions toutes faites F que l5on songe aufoules galvanises par le nationalisme en temps de guerre F, c5esttou4ours au profit d5entits qui s5empressent de combler ' leurmani$re, c5est-'-dire dans un sens contraire au dveloppement dumoi humain, le vide spirituel qui se produit alors.

3omme on l5a vu, les dmons travaillent avec les forces

astrales non purifées de l5homme. ls rendent le corps astral plusrceptif, nous semble-t-il, au phnom$nes lis ' l5Qme-groupe,phnom$nes qui, nous l5avons montr, appartiennent au pass. (' or$gnent l5ambition, l5envie, la vanit ou encore la cupidit,c5est-'-dire l' o, d5une certaine mani$re L ce ne sont pas desQmes libres qui se font face, mais des hommes qui, au lieu defaire en sorte d5veiller ce qui sommeille d4' en l5autre,essaient de le persuader de force%<<<& M, on peut être s^r que desforces dmoniaques sont ' l5Yuvre.

our rsumer, on peut dire que les manifestations du arma

qui se sont produites durant les combats qui ont dchir la)ocit anthroposophique n5ont pas t la cause de ces combatsmais bien plutXt l5une de leurs conséquences, la cause relletant que le principe de libert reposant sur la rfleion etl5action individuelles n5a pas t appliqu, alors qu5il auraitseul permis de combattre l5gosme ancr au fond de l5Qme humaine.(a composante solaire du arma, cette composante lie au moi del5être humain, n5ayant pas t saisie, la balance a finalementpench en faveur de la composante lunaire de la destine ancredans le corps astral non purifi.

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3es derni$res annes, plusieurs auteurs ont tudi en dtailces conflits dans le but de les porter ' notre conscience%<<A&. Nousnous contenterons, pour notre part, de brosser un tableau succinctdes points litigieu qui, ' partir de *+2A-*+26, ont conduit ' unepolarisation etrêmement forte au sein de la )ocit

anthroposophique.

(es avis taient tr$s partags, apr$s la mort de Cudolf)teiner, sur la place ' accorder au L comit sotrique M qu5ilavait mis en place. (es uns, ' la tête desquels se trouvait @arie)teiner, reconnaissaient que le comit directeur, ainsi que lastructure même de la )ocit anthroposophique, devaient êtrerforms%<<6&, ceci afin d5empêcher que les personnes qui setrouvaient dsormais ' la place de Cudolf )teiner ne se croientinvesties des mêmes prrogatives que lui. (es autresconsidraient, ce qui est comprhensible compte tenu du contetede l5poque, que le comit sotrique devait poursuivre sestravau, Cudolf )teiner pouvant intervenir directement dans lecours des vnements même apr$s sa mort. 3es personnes avaienttout particuli$rement ' cYur de prserver l5intérité du comitdirecteur, considrant qu5il ne pourrait être ' la hauteur de satQche que si l5on permettait au cinq membres qui le composaientde continuer ' collaborer ensemble de mani$re crative.

3omme on peut le voir, les deu points de vue taient4ustifis. ourtant, malgr l5importance de cette question pour

l5avenir de la )ocit anthroposophique, il n5a pas t possiblede trouver un terrain d5entente. (a mfiance, la 4alousie, la peuret même l5apptit de pouvoir ont pris le dessus, contribuant 'sparer les esprits en deu groupes antagonistes.

1n dcembre *+26, quatre-vingt-di-huit personnes,originaires de divers pays et connues pour leur engagement dans lemouvement anthroposophique, ont appos leur signature au bas d5un

=anifeste dont le contenu prouve qu5elles avaient clairementconscience de ces dangers. insi, on peut lire dans ce =anifesteremis ' lbert )teffen le *0 dcembre *+26%<<>& : L (e r )teiner

nous a laiss ' sa mort un comit directeur qu5il a dsign avecinsistance et ' plusieurs reprises comme tant un comitsotrique. Nous sommes intimement convaincus que le r )teinerpourra continuer ' agir dans cette )ocit si elle est dirige parce 3omit dans son entier %...& 3ompte tenu du nombre de sesadversaires, nous considrons la situation de la )ocitnthroposophique Iniverselle, apr$s la mort du r )teiner, commeetrêmement proccupante. (a )ocit ne pourra continuer ' eisterque si chacun de ses membres prend conscience de sesresponsabilits et fait tout ce qui est en son pouvoir pouremp"cher que des clans ne se forment. 5ous devons dépasser la

méfiance et tenter d’air pour le bien commun. (a )ocit doit

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rester l5organe humain de l5Yuvre spirituelle de Cudolf )teiner etoffrir ' ce dernier la possibilit de nous conduire d5une mains^re. Nous sommes conscients cependant que de telles paroles neprendront tout leur sens que si ce qu5a dit le r )teiner restevalable, ' savoir : `l suffira, apr$s ma mort, que deu personnesdsintresses veuillent rellement le bien de notre cause pour

que 45aie la possibilit d5agir.5 M 3e =anifeste sign par denombreu anthroposophes de renom comporte galement la signaturede trois membres franKais : lice et 8ules )auer;ein et 1lsaro"or-u"imour.

(a position d5lice )auer;ein, qui s5est intresse au 3omitsotrique d$s sa mise sur pied et a même eu des entretiens ' cesu4et avec Cudolf )teiner%<<?&, s5eplique par le fait qu5elle taitintimement persuade que ce dernier tait capable d5intervenirdirectement dans les processus actuels, et que cette convictiontait devenue le centre de sa dmarche spirituelle. leined5assurance, elle crivit dans le numro de F 4anvier *+26 duMNthéanum que L le r )teiner n5tait plus avec nous sur le planphysique M, mais qu5elle tait persuade L qu5il ne dpendait quede nous de suivre ses indications avec la même assurance qu5al5poque o il nous recevait dans son atelier de sa mani$re nobleet famili$re %...&%<<+&. M 1n dcembre *+70, peu avant son eclusionde la )ocit, elle crivait encore ' lbert )teffen que Cudolf)teiner, bien qu5il e^t choisi lui-même ses collaborateurs del5Iniversit de la )cience de l51sprit, L n5avait pas choisi desuccesseur et qu5il restait ainsi ' la tête de celle-ci. 3ette

question ne saurait faire pour nous l5ob4et de discussions%<A0&

. M3es mots sans quivoque d5lice )auer;ein qui, d5une certainemani$re, peuvent paraZtre empreints d5un mysticisme outranciervoire d5une certaine dose de prsomption, laissent deviner lefoss qui s5tait creus entre les membres de la )ocitanthroposophique.

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1ntre le 27 et le 2A mai *+2A, presque un an 4our pour 4ourapr$s la derni$re visite de Cudolf )teiner ' aris, une nouvelle

assemble gnrale de la Société Anthroposophique de rance setint dans cette ville. lice )auer;ein y avait convi ta Oegmanet @arie )teiner%<A*&, mais cette derni$re ayant t empêche, ellefut remplace par Elisabeth Vreede. e toute vidence, on s5taitarrang pour que cette assemble se droule dans des conditionsidentiques ' celles de l5anne prcdente, c5est-'-direpratiquement ' la même date et au même endroit, lice )auer;einayant lou cette fois encore la salle des ropritaires. (esmembres qui le souhaitaient purent s5eprimer%<A2&, puis ta Oegman,1ugen 9oliso et Elisabeth Vreede donn$rent des confrences. ourfinir, les mdecins prsents visit$rent l5cole d5eurythmiedirige par )imonne CihouGt, comme ils l5avaient fait l5anne

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prcdente. @ais ce qui fit le plus sensation, c5est la dcisiond5ta Oegman de donner une premi$re leKon de classe sotrique 'aris.

ar le pass, cette derni$re avait d4' tent de reprendre letravail de la classe, travail qui avait t interrompu '

l5initiative d5autres membres du comit directeur, en particulier@arie )teiner et lbert )teffen. 35est finalement le 2A mai, 'aris, qu5elle fit une premi$re lecture depuis la mort de Cudolf)teiner, notamment parce qu5elle savait que beaucoup de ses L amisparisiens M taient tr$s rceptifs ' ce genre de travailsotrique. (e vif intrêt d5lice )auer;ein, qui avait reconnu lerXle particulier d5ta Oegman dans la mise sur pied de cette colesotrique, est ' l5origine de la confiance que les arisiensaccordaient ' celle-ci. ourtant, ces lectures lui valurent defroces attaques que la division de la )ocit accentua encore%<A7&.

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(es conflits les plus violents et les plus durables queconnut la )ocit anthroposophique sont ceu qui clat$rent autourde la question des droits relatifs ' l5Yuvre de Cudolf )teiner.ans les annes cinquante, ils n5avaient encore rien perdu de leurQpret. epuis l5assemble gnrale du 6 fvrier *+26, lesquerelles concernant la succession taient la source de conflitsdans lesquels l5immaturit, le manque de tact et la susceptibilittenaient les premiers rXles. 3ette dispute autour du testament de

Cudolf )teiner est venue s5a4outer au diffrends qui couvaientdepuis longtemps entre lice )auer;ein et )imonne CihouGt et quiprirent alors des proportions beaucoup plus importantes.

(es premi$res annes, lice )auer;ein ne remit pas en causeles dispositions testamentaires de Cudolf )teiner datant de *+*A.u contraire, elle s5en tint longtemps ' ce qu5elle avait dclardans sa lettre circulaire de 4uillet *+27, ' savoir que les livreset les confrences de ce dernier n5taient pas la proprit de la)ocit anthroposophique, mais une L proprit littraire M etprive qui se trouvait entre les mains de @arie )teiner. 8usqu5en

*+2>, personne n5avait remis en cause les droits qu5elle dtenaitsur l5impression des Yuvres et des confrences de )teiner enlangue franKaise, comme elle l5crivit au comit directeur deornach dans une lettre date du > mars *+7* : L @ais soudain,sous une influence venant de l5tranger, @me )teiner a chang decomportement et remis en question l5eclusivit de mes droits. 8epensais devoir maintenir le principe de contrXle voulu par le r)teiner, afin d5empêcher que des tetes errons c5est-'-dire demauvaises traductions F . . n5entraZnent une mauvaiseinterprtation d5Yuvres rendues accessibles au public%<A<&. M

3omme il a t dit, lice )auer;ein prouvait, dans la

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question des droits de traduction et de publication, uneresponsabilit toute particuli$re vis-'-vis de Cudolf )teiner, etelle craignait de ne plus pouvoir être ' la hauteur de cetteresponsabilit au vu des vnements de l5poque. 1lle se sentaitde plus en plus incomprise des uns et des autres, et mal 4uge%<AA&,de sorte qu5elle crivit ' 1ugen 9oliso ces mots d4' cits :

L (a )ocit agit tou4ours comme des `Qmes-groupe5, empêchant lesindividualits de se dvelopper, empêchant les individualitsd5être respectes. M 3ette force de caract$re d5lice )auer;einqui lui permettait d5agir indpendamment des L opinions degroupe M, c5est-'-dire eclusivement selon ses propresconvictions, allait apparaZtre tr$s clairement ' l5occasion desconflits. 3ontrairement ' une opinion couramment rpandue ' sonsu4et, elle ne remettait pas en question le testament de Cudolf)teiner, mais se battait contre ceu qui considraient que lesdispositions que Cudolf )teiner avaient prises ' son su4etn5avaient pas de valeur par elles-mêmes. e même que @arie )teinertait responsable de la publication des Yuvres en allemand, ellese considrait, pour s5être mise d5accord ' ce su4et avec celle-ci, comme responsable de la publication des livres et desconfrences en franKais. Boutes deu avaient t dsignesdirectement par Cudolf )teiner, et de même qu5elle reconnaissaitle rXle central de @arie )teiner, elle n5acceptait pas que sonrXle, en rance, soit remis en question.

ourtant, dans le numro de l5hiver *+26-*+2> de La Sciencespirituelle, parut la premi$re publication d5une confrence de

)teiner prcde d5une note indiquant que cette traduction avaitt autorise. 3ependant, cette autorisation n5manait pas d5lice)auer;ein mais de @arie )teiner. l faut dire qu5' la suite deschangements profonds qui taient intervenus dans sa vie en *+26,)imonne CihouGt dsirait plus que 4amais possder les droits detraduction et de publication pour la rance des Yuvres et desconfrences de Cudolf )teiner. tteinte de tuberculose, elle neput, en effet, persvrer dans la voie qu5elle s5tait trace etdevenir eurythmiste. @ais comme le fit remarquer ]enriette Dideaudans son article ncrologique : L 3et obstacle apparent est pourelle l5occasion %...& de mieu se consacrer au travail pressant de

la diffusion de l5enseignement de Cudolf )teiner par la paroleet par l5imprim.%<A6& M (a maladie de )imonne CihouGt et le faitqu5elle ait d^ abandonner l5eurythmie ont compt, en effet, pourbeaucoup dans les conflits qui ont clat ' partir de *+26, dansla mesure o cette derni$re devait dsormais trouver un nouveauterrain d5activit.

1n mai *+26, la troupe d5eurythmie dirige par @arie )teinerdonna une srie de reprsentations ' aris%<A>&. H cette occasion,@arie )teiner eut des contacts tr$s frquents avec )imonneCihouGt, ce qui leur permit de se mettre d5accord sur lapublication des Yuvres de )teiner en franKais. @ais )imonne

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CihouGt ne s5en tint pas l' R elle prit de plus en plus l5habitudede considrer l5organisation de l5anthroposophie en rance commeune affaire personnelle. (e *6 4anvier *+2>, elle fonda avecd5autres F dont aul 3oro"e qui, comme le p$re de )imonne CihouGt,tait avocat et allait devenir son mari en *+2+ F une Associationpour les Amis de l’:ur(thmie%<A?& qui fut rebaptise Les Amis de

l’>cole 2udolf Steiner le ** dcembre *+2>. 3ette associationavait pour but L d5aider le dveloppement du travailanthroposophique en rance, sous la forme qu5il revêt avec l51coleCudolf )teiner%<A+&. M 1lle comprenait deu L sections M : lasection :ur(thmie et la section Science Spirituelle, ' laquelleappartenait la revue du même nom, ainsi qu5une biblioth$que.iverses runions avaient lieu rguli$rement dans le cadre del5association. (es buts que s5tait fis cette L cole M qui, ilfaut le souligner, n5tait pas une cole Oaldorf et n5avait pasnon plus pour vocation la fondation d5une cole Oaldorf, tait defaire connaZtre l5L enseignement de Cudolf )teiner M.

$s les premiers temps, c5est-'-dire d$s 4uillet *+26, @arie)teiner fut la prsidente d5honneur%<60& et la protectrice de cetteassociation, et il est tout ' fait surprenant que )imonne CihouGtait oubli de mentionner ce L dtail M etrêmement important dansson livre L’Anthroposophie en rance. Ni l5association Les Amis del’>cole 2udolf Steiner ni le soutien constant de @arie )teiner,qui permit ' l5association de louer une salle beaucoup plus vaste' l5automne *+2>%<6*&, n5apparaissent dans les pages de ce livre. 1t4usqu5en *+7*, c5est-'-dire 4usqu5' la fondation de la Section

fran-aise de la Société Anthroposophique niverselle, dont lesecrtaire gnral n5tait autre que )imonne CihouGt-3oro"e,l5influence de cette association s5accrut considrablement. Hpartir de *+2>, une assemble gnrale eut lieu tous les ans etdes branches se constitu$rent dans d5autres endroits, notamment ')trasbourg%<62&.

35est une vritable L entreprise concurrente M ' la Société Anthroposophique de rance qui avait t fonde l', une entreprisequi poussait chaque 4our un peu plus la socit fonde par Cudolf)teiner dans ses retranchements.

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(1

%lsa &ro?or-Au?imour

urant les annes qui suivirent la mort de Cudolf )teiner,lorsqu5on prit conscience des L difficults insurmontables quis5opposaient ' une Yuvre comme la sienne M %8ules )auer;ein%<67&&,et alors que la )ocit anthroposophique se scindait chaque 4ourun peu plus en deu camps opposs, certaines personnes qui,4usque-l', n5avaient pas t particuli$rement lies ' lice)auer;ein se rapproch$rent d5elle. armi elles se trouvait unefemme d5une quarantaine d5annes qui, de toute vidence, percevaitplus clairement que beaucoup d5autres ce qui tait rellement en4eu ' l5poque. 3ette femme s5appelait 1lsa ro"or-u"imour.

Wuelques 4ours apr$s sa disparition, survenue le *? 4uillet*+7A, 8ules )auer;ein, qui l5avait bien connue, envoya ' son mari,8ules-3onstant u"imour, une lettre dans laquelle il fait allusion

au arri$re-plans de cette mort prmature : L l n5y a pas eu defemme plus admirable, ' ma connaissance, c5est pourquoi le destinincomprhensible et singulier qui abr$ge son eistence terrestrene saurait s5epliquer que par un destin plus haut encore etdpassant les limites de notre monde. In 4our, vous aure" sansdoute, dans une illumination de votre conscience, l5interprtationde ce sort cruel qui vous frappe%<6<&. M

1lsa ro"or-u"imour, qui tait une personne L d5un niveauspirituel et intellectuel rare M %8ules )auer;ein dans la mêmelettre&, semble faire partie, en effet, de ces individualits qui

se sont lies ' Cudolf )teiner et ' l5anthroposophie au dbut dusi$cle dans le but d5agir dans les temps futurs. 35est pourquoi iln5est pas tonnant que, de son vivant, elle soit plutXt restedans l5ombre. Vers la fin de sa vie, elle tait devenue une amieintime d5lice )auer;ein et le tmoin de ses souffrances et de sescombats. our autant, elle conserva tou4ours une grandeindpendance d5esprit. )eules quelques rares traces de ce liensont parvenues 4usqu5' nous, mais elles sont tr$s vocatrices.

ille de diplomate, 1lsa ro"or a t ballotte de pays enpays 4usqu5au 4our o elle a pous le r 8ules-3onstant u"imouret s5est enfin fie ' aris, probablement apr$s la fin de la

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remi$re =uerre mondiale. l semble que ce soit ' partir de cemoment qu5elle s5est lie ' lice et 8ules )auer;ein, sa meilleureamie ayant t 4usque-l' lice Dellecroi. 1lle tait l5un desprincipau traducteurs des Yuvres de Cudolf )teiner en franKais,même si la plupart de ses traductions n5ont 4amais t publies etfurent rserves ' un petit cercle de lecteurs. our le compte des

>ditions Alice Sauerwein, elle a traduit Chéosophie, un chemin deconnaissance de l’homme par lui0m"me et les confrences de *+27intitules ntroduction # l’anthroposophie. 1n *+26, elle apposasa signature au bas du =anifeste dont il a t prcdemmentquestion, et nous connaissons une lettre de sa plume datant de*+7*%<6A&, dans laquelle elle voque les arri$re-plans des conflitsqui ont conduit ' l5eclusion d5lice )auer;ein. 1lle y dclareque cette eclusion allait, selon elle, ' l5encontre desintentions de Cudolf )teiner.

1lsa ro"or-u"imour est dcde quelques annes seulementapr$s que la direction de ornach eut cess de reconnaZtre laSociété Anthroposophique de rance. )on destin qui, comme l5asoulign 8ules )auer;ein, reste aussi nigmatique qu5unique, l5amise au contact des grands courants culturels de son poque, aucontact de personnes et d5vnements face auquels son attitudefut plutXt celle d5une L contemplative M. )es origines illustreslui ont permis de frquenter les clbrits de son poque, maiselle n5en est pas devenue pour autant une mondaine, la richesse desa vie intrieure l5ayant tr$s tXt conduite vers l5anthroposophiede Cudolf )teiner. as plus qu5lice ou 8ules )auer;ein elle n5est

passe ' la postrit, ce qui 4ustifie que nous nous arrêtions uninstant sur les principales tapes de sa vie.

_ _ _

1lsa ro"or-u"imour tait issue de la haute noblesseeuropenne, et plus prcisment de la noblesse du nord del51urope. ucun sang franKais ne coulait dans les veines de sesillustres ancêtres. )i ses parents se sont installs en rance,c5est en grande partie, semble-t-il, en raison de l5ducationfranKaise qu5avait reKue son p$re, le comte @aurice ro"or

%*?<+-*+2?&.

3e dernier, une personnalit tr$s en vue ' son poque, taitle re4eton d5une vieille famille aristocratique de (ituanie%<66&, cepays des bords de la Daltique qui, au cours des si$cles, n5a cessd5être l5ob4et des convoitises russes et polonaises. )a m$res5tant noye dans le Nimen lorsqu5il avait trois ans, il a tlev par ses grands-parents, lesquels, hassant les Cusses et lergime tsariste et idolQtrant Napolon pour avoir libr laologne du 4oug russe, lui firent donner une ducation franKaise.@ais ' l5poque, la (ituanie tait sous domination russe et@aurice ro"or, malgr cette ducation franKaise, dcida d5entrer

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au service du tsar et d5embrasser la carri$re diplomatique. 3echoi qui, ' premi$re vue, semble le lier plus fortement ' laCussie, le mit au contraire en contact avec d5autres peuples etd5autres langues, ses fonctions le contraignant ' changerrguli$rement de pays de rsidence. ndiscutablement, le comtero"or qui, alors qu5il tait encore 4eune homme, parlait d4'

couramment l5italien, le polonais, le russe et l5allemand tait,de par ses origines et ses penchants naturels, ce qu5il estconvenu d5appeler une L Qme sans patrie M.

Vers l5Qge de vingt ans, on l5envoya tudier en rance, aucl$bre prytane militaire de (a l$che, puis en llemagne, 'l5universit de =ttingen. 35est ' )tocholm, durant sa premi$remission diplomatique, qu5il rencontra @arthe Donde %*?AA-*+7*&, safuture femme. 3ette derni$re tait la descendante de l5une desplus anciennes familles sudoises, famille qui, outre un nombreimpressionnant de conseillers auliques, de trsoriers de lacouronne, d5amirau et d5archevêques, compte parmi ses rangs unroi de )u$de, 9arl 9nutson Donde, qui rgna sur ce pays au [V e

si$cle.

@arthe Donde initia son futur mari au langues du nord del51urope et lui fit dcouvrir l5Yuvre d5]enri bsen %*?2?-*+06&.35est ' ce dernier que le comte ro"or dut sa renomme future. 3ediplomate au service du tsar n en (ituanie russe et mari ' une)udoise traduisit, en effet, avec beaucoup de bonheur les dramesdu Norvgien bsen en franKais%<6>&. (a facilit avec laquelle il

parvenait ' s5immerger dans les langues trang$res et ' passer del5une ' l5autre a quelque chose de tout ' fait eceptionnel. leut la chance de rencontrer le cl$bre dramaturge, son aZn devingt ans, et L une confiance et une comprhension rciproques,telles qu5elles n5eistent qu5entre amis%<6?& M finit par s5tablirentre eu. e cette confiance et de cette comprhension devaientnaZtre les traductions des drames d5bsen qui, pendant desdcennies, allaient L rvolutionner M la vie thQtrale parisienne.

H n5en pas douter, c5est cette capacit ' servird5intermdiaires qui allait pro4eter les ro"or sous les feu de

la rampe et les mettre en relation avec certaines personnalitsimportantes du monde culturel, artistique et politique de leurpoque. (a mani$re de vivre peu conventionnelle et parfois mêmefranchement originale des parents d51lsa ro"or, leur passion pourla littrature, le thQtre et la philosophie, devaient fortementmarquer son caract$re et faire naZtre en elle une formeparticuli$re de sensibilit.

eui$me enfant de la famille, elle est ne ' (isbonne le 27mai *??>%<6+&. 3ontraints de changer constamment de pays au gr desmutations de leur p$re, les enfants ro"or n5ont pas tscolariss. 1lsa, sa sYur aZne =reta, qui allait devenir une

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actrice cl$bre, et son fr$re @aurice-Edouard, qui serait plustard crivain et po$te%<>0&, ont t instruits par des prcepteurs.(5enfance d51lsa s5est droule en )uisse, ' )aint-tersbourg etau Drsil. u consulat russe de =en$ve, o ils vcurent plusieursannes, les ro"or recevaient rguli$rement la visite d5artistescl$bres, parmi lesquels il faut citer l5crivain suisse Edouard

Cod, le peintre erdinand ]odler, le sculpteur uguste deNiederhausen et le ranKais urlien (ugn-oe%<>*&, qui dirigeaitun thQtre et tait le fondateur de diffrents 4ournau.

5une nature calme et mlancolique, porte versl5observation, 1lsa ro"or se tenait un peu ' l5cart de cettefamille o le thQtre prenait tant de place. 3ar outre le fait quele succ$s remport ' aris comme ' =en$ve par les pi$ces d5bsenattirait dans la maison paternelle toutes sortes de gens dethQtre et de boh$mes, les ro"or, qui avaient l5art L de ne rienfaire comme les autres%<>2& M, avaient incontestablement en euquelque chose de thQtral. insi la m$re d51lsa, qui avaitpourtant t leve dans la plus pure tradition luthrienne, avaitl5habitude de recevoir che" elle, drape pour l5occasion dans unmagnifique sari, quelques-uns des thosophes les plus ecentriquesde l5poque, dont nnie Desant qui, ' plusieurs reprises, donnades confrences. evenue une adepte de la thosophie au dbut dusi$cle, elle avait fond ' Nice une loge fortement influence parle bouddhisme, la (oge gnis.

1lsa ro"or, quant ' elle, se sentait tr$s lie, malgr

l5loignement gographique, ' la culture et ' la sensibilitscandinaves, chrissant tout particuli$rement le monde mythiquedes contes et des sagas. 1lle tenait son amour de la nature, unenature qu5elle sentait peuple d5esprits et d5êtres invisibles, deses origines sudoises. 1nfant, elle avait reKu les soins d5unegouvernante sudoise qui lui racontait des lgendes de son pays,et elle passait toutes ses vacances d5t dans la proprit queson grand-p$re possdait ' Oibyholm, non loin de )tocholm. 3esvnements de son enfance se sont profondment inscrits en elle,et du fait qu5elle tait tr$s tXt entre en contact avec despersonnes venant de toutes les latitudes, elle dveloppa des

facults d5observation qui ne firent que s5affiner avec le temps.1lle crivit un 4our dans une rdaction d5coli$re : L (adiffrence est grande entre l5homme du nord et l5homme du sud.3he" le premier, il eiste, parall$lement ' la vie de tous les4ours, une autre vie pleine d5imagination et de fantaisie, presqueaussi relle pour lui que la vraie vie. l a tendance ' dceler entout une influence mystrieuse, et les bois et les montagnes sontpeupls pour lui d5elfes et de trolls %...& (5homme du sud, quant' lui, voit les choses avec des contours bien nets, et parfoismême de mani$re un peu superficielle. l ne comprend pas plusl5homme du nord qu5il n5est compris par ce dernier%<>7&. M

211



1lsa ro"or se sentait appartenir ' ces L gens du nord M etil n5a certainement pas d^ être facile pour elle de suivre sesparents vers des destinations qui l5loignaient chaque anne unpeu plus des rives de la Daltique. 1n *+0>, ces derniers firentl5acquisition d5une villa ' Nice. 3ette villa, connue sous le nomde @aison Cose, devint bientXt le point de ralliement des

thosophes et des bouddhistes tablis en grand nombre dans le sudde la rance.

1ntre *+0> et *+*0, elle suivit des cours de philosophie ' la)orbonne. ]enri Dergson y fut l5un de ses professeurs, comme ilavait t, quelques annes auparavant, celui de 8ules )auer;ein.lus tard, elle accompagna son p$re dans ses voyages ' travers lemonde, et s4ourna plusieurs fois au 3aire. In lien tr$sparticulier l5unissait ' cet homme aussi fin et sensible qu5iltait lgant et courtois. 1lle partageait son amour pour leslangues et parlait, outre le franKais : l5anglais, l5allemand, lesudois et le grec.

1lle tait galement tr$s attire par la posie et laphilosophie, et crivait depuis qu5elle tait enfant des po$mes etdes nouvelles, dont certains furent publis. 1lle publia galementun petit livre intitul La 3ontemplation créatrice, dont )churrdigea la prface : L 8e ne rflchis point, 4e n5analyse point,4e contemple. @on motion grandit, car 4e vois mes sentiments, mespenses, mes connaissances, mes actes passs eu-mêmes, devenircomme des organes nouveau, par lesquels 4e perKois les

choses%<><&

. M 35est ainsi qu5elle dcrivait sa mani$re de procder,faisant de l5observation, de la L perception pure M du mondeetrieur, le point de dpart de ses investigations.

3omme bon nombre de thosophes franKais, c5est ' l5occasiondu congr$s thosophique de @unich de l5t *+0+ qu5elle vit Cudolf)teiner pour la premi$re fois. 1t quoiqu5elle e^t pass toute sa4eunesse dans une maison o les thosophes taient tou4ours s^rsd5être bien accueillis, c5est sa rencontre avec le secrtairegnral de la section allemande qui motiva sa dcision d5adhrer 'la )ocit thosophique le 2< octobre *+0+. (5anne suivante, elle

assista ' nouveau au reprsentations munichoises, accompagnecette fois de son p$re. 3elui-ci s5intressait de tr$s pr$s authQtre L rosicrucien M de Cudolf )teiner, pour reprendre sespropres termes, et il publia quelques mois plus tard, dans larevue thQtrale L’uvre, un article en trois parties consacr ' lapremi$re de (a &orte de l’nitiation. l commenKait cet articlepar une description de la L physionomie de l5auteur M, laquelleaurait t, selon lui, L intimement lie %...& ' la nature de sonYuvre M : L Carement on a vu crature humaine raliser ' telpoint, par l5intense rayonnement du regard, par l5epressivemobilit des traits, par la souplesse du corps et des mouvements,le type de l5être sensitif, capable de passer en un instant de la

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mditation ' l5lan, de l5motion ' l5nergie et possdant, enoutre, on le voit ' son front puissant et ' son dveloppementcrQnien qui frappe ' premi$re vue, le pouvoir de soumettre en soil5impulsion et la fantaisie ' cette forte discipline %...&%<>A& M (ecomte ro"or fut tout autant impressionn par la pi$ce elle-même,qui, tou4ours selon lui, n5aurait t L ni une fantaisie

d5artiste, ni une dbauche crbrale, ni même une constructionmtaphysique mais une eprience dramatique, ' la foispersonnelle et collective, ' laquelle tous ceu mêmes qui n5ycollaboraient pas effectivement prenaient, comme spectateurs, unepart vivante %...&%<>6& M

1lsa ro"or et son p$re, le comte ro"or

(a rencontre avec la L thosophie du r )teiner M peut êtreconsidre comme l5un des moments cls de la vie d51lsa ro"or.Nous connaissons d5elle, grQce ' la correspondance qu5elleentretenait avec )acha de Sogheb, la fille d5un diplomate ami desro"or, certaines rfleions tr$s intimes qui indiquent que la4eune femme se sentait empêtre dans les contradictions de sa vie

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intrieure et prouvait un profond besoin de spiritualit. 1llecrivit ainsi ' son amie le *< 4anvier *+*7 : L (e fond de manature est tellement mlancolique %...& endant des annes 4e neme souviens gu$re d5un instant de 4oie. 85ai beaucoup lutt l'contre, et puis la thosophie m5a sauve. 1t depuis que 4e m5ysuis plonge vraiment, 45ai au contraire senti d5ineffables 4oies,

absolument indpendantes de toute circonstance etrieure %...& 1tc5est seulement ' partir du moment o 45ai commenc ' sentirrellement le `geistiger Intergrund5 substrat spirituel, Ndt dumonde et de mon être que la vie ordinaire m5est devenue viable%...& (a vie ordinaire, le monde que dcouvrent les sens, etl5entendement et le sentiment qui sont lis ' eu, ne mesemblaient que poussi$re. 3ar chaque fois que 45essayais dem5enraciner, avec quelle douleur 4e le voyais s5effriter. @ais peu' peu %et la reconnaissance que 4e dois ' )teiner, qui a donncorps ' ce qui n5tait qu5obscures lueurs angoissantes, estincomparable& la certitude, la ralit de ce fondement divin etimmuable du monde, qui est le principe du $re de la Brinit,s5est fortifi en moi%<>>&. M

H plusieurs reprises 1lsa ro"or a dclar avoir eu l5immenseprivil$ge de L travailler sous la direction d5un homme comme)teiner%<>?& M, et l5on peut effectivement constater qu5entre ledbut et la fin de cette correspondance qui ne dura que quelquesmois, 1lsa ro"or qui, au sens propre du terme, avait tou4ours tune L apatride M avait fini par prendre en quelque sorte racine.1lle commenKa ' mditer de mani$re intensive, traduisit plusieurs

des cycles tr$s attendus de Cudolf )teiner et, ' partir d5avril*+*2, donna des confrences au membres niKois de la ). B. quis5taient rallis ' Cudolf )teiner sur ses epriences et sesaventures en Egypte, en =r$ce et ailleurs%<>+&. 1lle passait tousses ts ' @unich, et les epriences qu5elle a faites dans cetteville comptent parmi les plus importantes pour elle ' cettepoque. insi, elle crivit le 6 ao^t *+** : L J’attends @unichavec une grande impatience %...& Vous ne vous faites pas une idede la vie prodigieuse et merveilleuse qui r$gne dans ces runions,tout l5être en ressort anim, fortifi et enrichi. M uis de@unich même : L 85aimerais que cette lettre vous apporte un peu de

l5aura de l5intense vie occulte qui r$gne ici. M 1t enfin, durantl5t *+*2 : L 85ai quitt @unich samedi matin , les derniers4ours y furent uniques. artir, c5tait comme avoir vcu dans lavie et en sortir, mais on emporte un trsor ' convertir enproprit personnelle, ' s5assimiler %...&%<?0& M

(es conflits qui dchir$rent la )ocit thosophiquetouch$rent 1lsa ro"or de plein fouet : trois de ses prochestaient thosophes %sa m$re avait adhr ' la ). B. en *+0*, sonfr$re en *+** et son p$re ferait de même en *+*?%<?*&& et suivaientavec intrêt le proc$s en 4suitisme qui tait fait ' Cudolf)teiner. Voici donc ce qu5elle crit le 2* mai *+*7 : L 8e suis

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horriblement triste en ce moment de tout ce qui se passe dans lathosophie %...& Wuand on connaZt le octeur et son horreur detoute publicit et polmique, et sa bont pour tous, même ceu quilui font le plus de mal, c5est si pnible de voir cela, et de levoir accuser lui par les @. ). B. membres de la )ocitthosophique, Ndt de ce qu5il ignore probablement tout ' fait

%...& @a m$re est plus hostile que 4amais naturellement ' notremouvement %...& 8e suis prise entre deu devoirs. M

ans ses lettres, elle n5a de cesse de prendre la dfense deCudolf )teiner, et l5on sent bien ' quel point ces conflits lapeinaient. )es relations avec sa m$re ne tard$rent pas ' sedtriorer. 1lle tait alors Qge de vingt-sept ans et avait dumal, semble-t-il, ' trouver sa voie qui, manifestement, n5taitpas la voie littraire qu5avait emprunte sa famille. (adclaration de guerre de *+*< allait constituer pour elle untournant dcisif.

(e 2 ao^t *+*<, elle crivit : L Wuelle douleur on prouve4usqu5au fond de soi de toute la faiblesse, de tout le mal humain,quelles illusions qui s5croulent, quelles horreurs on dcouvre%...& Wuand on est comme nous sans patrie )acha de Sogheb tantfille de diplomate, elle avait d^ elle aussi changer frquemmentde lieu de rsidence n5est-ce pas, on voit mieu la terriblechose sans l5aveuglement des passions %...& u milieu de tout cela%...& il faudrait essayer de garder le calme autant que possibleintrieurement, car chaque être calme est sans doute une petite

pierre dans l5difice spirituel de la pai. M Wuelques semainesplus tard, elle se trouvait ' Nice et travaillait comme infirmi$redans un hXpital militaire install non loin de la @aison Cose. (eton de ses lettres devient alors tout diffrent : L 8e suisheureuse de pouvoir travailler ainsi, et 4e rcolte de prcieusesepriences. 85apprends ' connaZtre le peuple et c5est une belledcouverte%<?2&. M 1lle fit la connaissance de gens qu5elle n5avaitpas l5habitude de frquenter : d5anciens socialistes avec lesquelselle causait L thosophie M, des fils de travailleurs et depaysans dont elle admirait le courage et l5abngation. @aissurtout, elle fit la connaissance de son futur mari, le docteur

8ules-3onstant u"imour %*?+7-*+<*&.

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8ules-3onstant u"imour

escendant d5une famille de colons d5frique du Nord, 8ules-3onstant u"imour est n en lgrie le *6 ao^t *?+7. )on p$repossdait dans ce pays de vastes proprits, et les u"imour,contrairement au ro"or qui voluaient dans un milieu d5artistes,menaient une vie on ne peut plus bourgeoise, tout enti$reconsacre au gain et ' l5administration des terres. (orsque laguerre clata, 8ules-3onstant u"imour, qui tait tudiant enmdecine ' Jran, fut affect ' l5hXpital militaire de Nice danslequel travaillait 1lsa ro"or.

1lsa ro"or et 8ules-3onstant u"imour se sont maris en

*+*+. (orsque ce dernier eut termin ses tudes de mdecine '@arseille, le 4eune couple est parti s5installer ' aris o 8ules-3onstant, qui s5tait spcialis en oto-rhino-laryngologie, devintl5un des fondateurs de la clinique ranlin, dans le [Ve

arrondissement. H vingt-huit ans rvolus, 1lsa ro"or se rendaitcompte que son intrêt pour la mdecine et les diffrentes formesde thrapie tait le fruit d5une puissante impulsion intrieure.

$s son plus 4eune Qge, elle avait t confronte ' lamaladie, que ce soit ' travers ses propres maladies ou ' traverscelles des autres, en particulier celles de sa m$re et de sonfr$re. (e 2* septembre *+**, elle crivait ' )acha de Sogheb :

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L 35est, 4e trouve, une si grande peine de voir souffrir lesautres R 4e ne sais ce qu5on voudrait faire pour les soulager etquand on pense qu5en somme en tout être vivant il y a unesouffrance visible ou cache, une grande angoisse lourde vousprend parfois et un sentiment de telle impuissance. M 1t voil'qu5elle vivait dsormais au cXts d5un homme qui, apr$s s5être

ralli ' l5impulsion spirituelle anthroposophique, dployait touteson nergie ' faire germer sur le sol franKais la mdecineanthroposophique dveloppe par Cudolf )teiner dans les derni$resannes de sa vie avec l5aide d5ta Oegman.

1n mai *+2<, ' l5invitation de 8ules-3onstant u"imour,Cudolf )teiner et ta Oegman rencontr$rent plusieurs mdecinsfranKais dont Cobert (ave""ari et )imon )chlumberger, qui 4ou$rentun rXle important apr$s la mort du fondateur de l5anthroposophie.eu de temps apr$s cette rencontre, Cudolf )teiner en fit uncompte-rendu dans le 5achrichtenblatt%<?7& : L (e 2> mai, ma ch$recollaboratrice, le r ta Oegman, et moi-même avons pu organiserune soire mdicale. (e r u"imour, un ecellent mdecin, a rendula chose possible en mettant fort aimablement sa maison ' notredisposition et en invitant quelques-uns de ses amis mdecins %...&85ai soulign avec insistance que l5anthroposophie, loin dednigrer la mdecine scientifique, reconnaissait au contrairetoute sa valeur %...& 85ai galement rappel que dans les anciens@yst$res, recherche spirituelle et recherche mdicale allaienttou4ours de pair, et que la collaboration entre le =Ythanum etl5institut clinico-thrapeutique d5rlesheim, institut que dirige

de main de maZtre le r Oegman, reprsentait, dans cette question,une tentative de renouer avec l5esprit des @yst$res. M

8usqu5' sa mort, 1lsa ro"or-u"imour s5est sentie tr$sproche de personnes comme ta Oegman, Elisabeth Vreede, les9oliso, O. 8. )tein, Oemer ache ou encore . )trohschein, pourne citer qu5eu. 1n octobre *+7<, moins d5un an avant sa mort,elle faisait part ' lbrecht )trohschein, dans une lettre qu5ellelui adressa, de son intention d5organiser un rassemblement de4eunes ' @ontsgur%<?<&. 1lle esprait qu5il aurait autant de succ$sque celui qui avait attir en ao^t *+70, ' )taenberg, en

]ollande, plus d5un millier de 4eunes, dont plus d5un tiersn5avaient 4amais entendu parler de l5anthroposophie. eut-êtreavait-elle fait elle-même partie de ces 4eunes runis ' )taenberget ressenti l5enthousiasme incomparable qui s5tait dgag de cerassemblement au cours duquel les participants s5taient sentisdirectement relis au @yst$res d5Eph$se ddis ' ersphone%<?A&.(5ide d51lsa ro"or d5organiser ce rassemblement dans l5une desforteresses cathares qui furent les plus Qprement disputes estpour le moins tonnante, dans la mesure o cela lui aurait donnle caract$re de @yst$re manichen. @ais ce rassemblement n5eut4amais lieu, et le camp de )taenberg devait rester le seul dansson genre.

217



pr$s la mort de Cudolf )teiner, 1lsa ro"or, qui appartenaitdepuis *+** ou *+*2 au cercle le plus troit de ses l$ves, sesentit lie ' lui de la même mani$re qu5lice )auer;ein. (orsqueson deui$me enfant mourut ' l5Qge de trois ans, le ? mai *+2A,elle dclara se sentir soutenue par les penses de son maZtre

spirituel, comme le rapporta lice )auer;ein, qui avait assist 'la mort de l5enfant, dans une lettre ' Elisabeth Vreede%<?6&. Hpartir de cette date, sa vie prit une tournure de plus en plustragique. (es di annes qui spar$rent sa mort de celle de Cudolf)teiner furent remplies de combats, de dfaites, de maladies et dedeuils, mais aussi d5un engagement porteur d5avenir qui devait lalier plus que 4amais au travail anthroposophique et ' l5impulsionmdicale et thrapeutique qui en est issue.

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4*

%;clusion et mortd"Alice Sauerwein

(orsque )imonne CihouGt dcida d5imprimer, dans le numro del5hiver *+26/*+2> de La Science spirituelle, une premi$re

traduction en franKais d5une confrence de Cudolf )teiner, leconflit qui couvait 4usque-l' entre elle et lice )auer;ein clatadfinitivement au grand 4our. )imonne CihouGt reprochait ' lice)auer;ein de ne pas avoir publi asse" rapidement en franKais lesYuvres de Cudolf )teiner, alors que celle-ci tait d5avis qu5ilvalait mieu procder lentement et consciencieusement%<?>&.

@algr le fort soutien qu5elle reKut de l5tranger F taOegman, Elisabeth Vreede, 1ugen et (illy 9oliso, et O. 8. )teinprirent rguli$rement part au assembles gnrales qui avaientlieu fin mai dans la salle des &ropriétaires F et malgr le nombre

croissant des membres de la Société Anthroposophique de rance%<??&,il apparut de plus en plus clairement que la position d5lice)auer;ein tait fragilise par les combats, d5autant plus que lapolarisation croissante que l5on observait ' ornach pesaitdirectement sur l5quilibre des forces au sein de la )ocitfranKaise : un affaiblissement d5ta Oegman et d5Elisabeth Vreedeau 3omit directeur entraZnait un affaiblissement d5lice)auer;ein en rance.

(es rares documents datant des annes *+2?-*+7* ne permettentpas de saisir pleinement ce qu5eurent ' endurer les personnesimpliques dans les conflits. ]ormis les dclarations, les lettreset les comptes-rendus de runion publis par laNachlassver;altung)<?+&, ' travers lesquels s5eprime la position de@arie )teiner et de l5ensemble du 3omit directeur de ornach,nous ne disposons que de deu lettres crites par lice )auer;einentre la fin de *+70 et le dbut de *+7*%<+0&. Ine image trange sedresse alors devant nous : alors que du point de vue du 3omitdirecteur le comportement d5lice )auer;ein tait tout ' faitdplac, les lettres de cette derni$re nous donnent une imagetoute diffrente. 1n dcembre *+70, peu de temps avant l5assemble

gnrale etraordinaire qui devait prononcer son eclusion, elle

219



s5ouvrit ' lbert )teffen sur le probl$me du 3omit directeur,considrant qu5il ne pouvait correspondre ' ce que souhaitait ler. )teiner que dans sa totalit, et que des assembles gnralesn5taient pas en mesure de porter un 4ugement sur lui ou deprendre des dcisions le concernant. lice )auer;ein qui, duvivant de Cudolf )teiner, s5tait d4' intresse ' l5aspect

4uridique de la fondation de la )ocit nthroposophiqueIniverselle, considrait qu5une telle assemble n5avait pas ledroit de statuer sur des personnes mises en place par Cudolf)teiner. 1lle crivit ainsi ' la fin de *+70 : L 1n ce quiconcerne l5ssemble gnrale, il est bien vident que les membresde la ). . n5ayant pas t appels ' intervenir dans l5lectiondu Vorstand, ne peuvent intervenir dans sa destine. 8e le rp$te,la responsabilit qu5entraZne ce droit repose enti$rement entreles mains du Vorstand et de son rsident. 1t, sur toutes lesautres questions, l5illgalit de la forme de convocation de cetteassemble %...& rend inoprante toute dcision qu5elle pourraitprendre%<+*&. M

H cette poque, lice )auer;ein qui, manifestement, n5avaitpas saisi toute la gravit de la situation, tait encore persuadede pouvoir chapper au sort qui lui avait t rserv, ce qu5on adu mal ' s5epliquer au vu des autres documents relatifs auconflit qui l5opposait ' @arie )teiner et au autres membres du3omit directeur depuis *+2?. 3ette contradiction rend pluscruelle encore l5absence de documents%<+2& qui nous permettraient demieu comprendre les motivations d5lice )auer;ein, mais aussi

d5ta Oegman et d5Elisabeth Vreede%<+7&

._ _ _

1n ao^t *+2>, une )emaine anglaise fut organise au=Ythanum, ' laquelle prirent part F outre lbert )teffen, @arie)teiner et =uenther Oachsmuth F ]arry 3ollison et )imonne CihouGt.3ette derni$re y donna une confrence intitule (es @ouvementsspirituels modernes en rance%<+<&. Ni ta Oegman ni ElisabethVreede n5taient prsentes, pas plus, d5ailleurs, que . N.unlop, le futur secrtaire gnral de la )ocit anthroposophique

anglaise%<+A&, ou lice )auer;ein, qui parlait pourtant l5anglaiscouramment et avait tou4ours entretenu des liens troits avec la)ocit anglaise. Jn peut donc observer, d$s *+2>, un dbut descission de la )ocit ' travers cette mise ' l5cart de certainespersonnes%<+6&. (e conflit de la succession de l5Yuvre de Cudolf)teiner, dans lequel fut implique lice )auer;ein, doit donc êtreconsidr comme une consquence de cette scission, et non pascomme l5une de ses causes.

(5anne suivante %entre le ** et le *+ ao^t&, )imonne CihouGtorganisa au =Ythanum, avec l5aide des personnes qui lui taientproches, un cours d5anthroposophie en franKais%<+>& qui s5inscrivait

220



dans la ligne de la cl$bre Semaine fran-aise de *+22. 1t cettemani$re de procder perdura : ce n’est pas seulement # partir de*?4*, mais dès *?/@, que )imonne CihouGt fut considre par lesmembres les plus influents du Vorstand comme la responsable de la)ocit franKaise. Bous les ans, de telles Semaines fran-aiseseurent dsormais lieu, rassemblant certains de ceu qui

formeraient plus tard le noyau de la Section fran-aise de laSociété Anthroposophique niverselle.

Wu5il nous soit permis de brosser un tableau succinct de lasituation dans laquelle se trouvait lice )auer;ein en *+2> : dansle numro de l5hiver *+26-*+2> de (a )cience spirituelle de)imonne CihouGt parut pour la premi$re fois la traduction d5uneconfrence de Cudolf )teiner qui, bien qu5elle e^t t autorisepar @arie )teiner, n5avait pas reKu l5aval d5lice )auer;ein R le*6 4anvier *+2>, )imonne CihouGt et les personnes qui lui taientproches avaient fond une association qui commenKait ' agir commeune socit anthroposophique, et il devint clair, ' partir d5ao^t*+2>, que ce n5est pas lice )auer;ein qu5on conviait aumanifestations importantes qui avaient lieu ' ornach, mais)imonne CihouGt. 1n un laps de temps tr$s court, lice )auer;einavait vu ses prrogatives remises en question les unes apr$s lesautres : celle de la publication des Yuvres de )teiner, celle dutravail anthroposophique en rance et celle de ses relations avecle =Ythanum.

8usqu5au dbut de l5anne *+2?, elle n5entreprit cependant

rien F hormis crire de nombreuses lettres%<+?&

et protesteroralement F pour se dfendre contre cette restriction considrablede son champ d5activit. 1lle ne se dfendit rellement que dansla question des droits de publication et de traduction.

_ _ _

(a confrence mondiale organise ' (ondres par . N. unlopet 1. @erry durant l5t *+2? %L Oorld 3onference of )piritual)cience and its ractical pplications M&, confrence dont le buttait de faire connaZtre l5anthroposophie ' un large public, peut

être considre comme une tentative de rtablir l5quilibre quiavait t rompu. lice )auer;ein y avait t convie, au grand damde certains membres de la )ocit nthroposophique Iniverselle%<++&,mais, devant subir une opration, elle ne put y participer.

epuis plusieurs mois, en effet, son tat de sant ne cessaitde se dtriorer. 1n 4uillet *+2?, elle crivait ainsi ' 1ugen9oliso : L Vous ave" pu constater, cet hiver, combien 45taismalade. (es douleurs n5ont fait qu5empirer, au point qu5il m5asembl ne plus pouvoir vivre, sans compter que 4e n5arrivaispresque plus ' me nourrir. (5opration a calm ces douleurs R iln5tait pas possible d5y surseoir plus longtemps. 8e n5aurais pas

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support un voyage ' (ondres%A00&. M

35est en fvrier *+2?, au cours d5une ssemble gnrale quis5est tenue ' ornach%A0*&, que le L cas M )auer;ein a t eaminpour la premi$re fois. l fut ' nouveau voqu le ? octobre de lamême anne, au cours d5une runion o taient prsents les membres

du 3omit directeur et les secrtaires gnrau des )ocitsnationales. Nous pouvons nous faire une image asse" prcise duclimat qui rgnait alors dans la )ocit anthroposophique d5apr$sun compte-rendu de 3arl Inger publi il y a quelques annes par la2udolf0Steiner05achlassverwaltun%A02&. 3arl Inger, qui tait membredu 3omit directeur de la )ocit allemande, se montra etrêmementcritique envers lice )auer;ein, ce qui s5eplique en partie parle fait qu5il tait un proche de @arie )teiner. (e < 4anvier *+2+,c5est-'-dire peu de temps apr$s qu5il eut rdig son rapport, iltomba sous les balles d5un alin alors qu5il s5apprêtait ' donnerune confrence sur le th$me de l5anthroposophie. 35est sur cecompte-rendu que nous nous appuierons pour tenter de comprendrequel fut l5en4eu de la runion du ? octobre *+2?. Nous nousintresserons plus particuli$rement ' une dclaration de @arie)teiner rapporte par 3arl Inger, selon laquelle elle L aurait eul5impression, apr$s s5être entretenue avec @lle )auer;ein M, quecette derni$re aurait fait machine arri$re L si des personnes hautplaces ne l5avaient encourage, malgr la rsolution adopte parle 3omit directeur, ' persvrer dans son attitude rigide. 3elaconcerne aussi bien la visite ' aris des r. Oegman et Vreede,que la tentative de mettre @lle )auer;ein en avant au cours de la

3onfrence mondiale de (ondres. M3es propos consigns par crit circulaient d4' parmi les

membres de la )ocit anthroposophique en *+2?, c5est-'-dire septans avant l5eclusion d5ta Oegman et d5Elisabeth Vreede. Jn lesretrouve ' peu pr$s mot pour mot dans un mmoire paru en *+7A. 3emmoire a t L ehum M par la 2udolf0Steiner05achlassverwaltundans les annes A0 lorsqu5on a voulu faire la lumi$re sur ce qu5ilest convenu d5appeler le deu!ième conflit pour la succession. l at partiellement rimprim par cette même institution en *+?*,dans le but de prouver certains faits%A07&.

endant la runion du ? octobre *+2?, Oalter 8ohannes )teinavait ' nouveau voqu le testament de Cudolf )teiner de *+*A, cetestament qui faisait de @arie )teiner la seule personne habilite' disposer de l5Yuvre crite de ce dernier, et dclar qu5iltait, selon lui, ' l5origine du conflit en cours. )candalise,@arie )teiner avait alors quitt la salle. L l s5ensuivit unediscussion houleuse, au cours de laquelle on vit un grand nombrede personnes, parmi lesquelles lbert )teffen, quitter la salle. M%3ompte-rendu de 3arl Inger.& pr$s que L toutes les personnesprsentes, ' l5eception du r. )tein, eurent t convies 'prendre part ' une autre runion M %lice )auer;ein tait d4'

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sortie&, une dclaration rdige par 3arl Inger fut soumise auvote %ta Oegman, Elisabeth Vreede, 1ugen 9oliso, =eorg 9aufmannet 8rgen von =rone s5abstinrent&%A0<&.

(e A fvrier *+70, le 3omit directeur se pencha ' nouveausur le L cas M )auer;ein. orce est de constater qu5' l5poque,

lice )auer;ein campait ' ce point sur ses positions qu5ellesemblait ne pas se rendre compte que certains articles dutestament de Cudolf )teiner, et notamment le fait qu5il n5taitpas possible de publier ses Yuvres sans l5autorisation de @arie)teiner%A0A&, ne pouvaient faire l5ob4et de dbats.

insi, en compl$te contradiction avec ses mani$res deprocder habituelles, elle venait de publier deu Yuvres de Cudolf)teiner sans en rfrer ' cette derni$re. 1lle craignait, eneffet, ayant ' faire face ' une )imonne CihouGt de plus en pluss^re d5elle-même, de ne plus pouvoir être ' la hauteur de la tQchequi lui avait t confie par Cudolf )teiner une fois prive deses droits L eclusifs M de traduction.

ans une lettre du 3omit directeur, elle fut avise que L samani$re de procder n5tait pas conforme au droit%A06& M. @ais elleavait d4' perdu l5espoir de parvenir ' un L accord lgal M dansle cadre de la )ocit nthroposophique Iniverselle. 1n effet,pour mettre un terme ' ces dmêls, elle avait, comme ellel5epliqua plus tard, L confi le soin de dcider ' la 4ustice M,sans vouloir nanmoins L attaquer personne, et surtout pas @me

)teiner%A0>&

. M 1lle ne voulait pas impliquer @arie )teiner demani$re personnelle dans cette affaire. 35est parce qu5ellerecherchait un juement objectif F et en cela elle n5a pas tcomprise F qu5elle voulait laisser au tribunau le soin detrancher. $s *+2?, elle avait demand des epertises 4uridiquessur lesquelles elle s5appuyait maintenant%A0?&. 1lle considrait quela seule mani$re d5chapper ' la paralysie rsultant de cesrunions trop charges d5motion tait de porter l5affaire devantune instance officielle statuant selon le droit.

insi, elle eplique dans sa lettre ' lbert )teffen du >

mars *+7* : L 8e pense %...& qu5il n5y a pas d5autre moyen detrancher le dbat, et que la )ocit nthroposophique, loin decondamner cette mthode, devrait dsirer qu5une claire solutionintervienne. M 1n confiant l5affaire au tribunau, au autoritéscompétentes, pour reprendre ses propres termes, elle voulaitempêcher L qu5il p^t être fait un mauvais usage d5un actequelconque qui aurait eu l5air d5un renoncement ' la tQche et ' laresponsabilit qu5elle avait assumes vis-'-vis du r.)teiner%A0+& M. 4', en *+2?, elle avait crit qu5elle ne sesentait en aucun cas affecte par l5opinion qu5on pouvait avoird5elle%A*0&. Ne reculant devant rien pour rester fid$le, ' ses yeu,' Cudolf )teiner, elle allait 4usqu5au bout de ses ides, quitte '

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être eclue des clans qui composaient la )ocit anthroposophique.3ertes, le L 4usqu5au-boutisme M est parfois difficile ' accepter,mais il faut reconnaZtre qu5lice )auer;ein a eu le courage de nepas se laisser dtourner de son but par l5opinion qu5on pouvaitavoir d5elle.

(ettre d51lsa ro"or-u"imour de dbut *+7*

%3f. nnee/(ettres et documents/(ettre n\ <*&

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(e 3omit directeur de la )ocit nthroposophiqueIniverselle, @arie )teiner en tête, s5leva vigoureusement contreles mani$res de procder d5lice )auer;ein, qu5il 4ugeaitL contraires ' l5esprit anthroposophique M et indignes d5unL fonctionnaire de la )ocit anthroposophique%A**& M. Jn pritprtete de la dcision d5lice )auer;ein de poursuivre )imonne

CihouGt-3oro"e en 4ustice pour eiger sa dmission de ladite)ocit.

ersonne n5aurait imagin, ' l5poque, que le conflitconcernant les droits relatifs ' l5Yuvre de Cudolf )teiner seraitune nouvelle fois port devant les tribunau. 35est pourtant cequi s5est pass di-huit ans plus tard, lorsque la 2udolf0Steiner0

5achlassverwaltun, hriti$re, ' son tour, des droits de @arie)teiner, prit la dcision de traZner la )ocit nthroposophiqueIniverselle en 4ustice. pr$s de longues procdures, les droitseclusifs et universels de la Nachlassver;altung furent confirms.i-huit ans plus tard, le combat 4uridique d5lice )auer;einretrouvait donc toute son actualit, puisque les 4ugess5appuy$rent sur les dcisions qui furent prises ' l5poque%A*2&.our la seconde fois, lice )auer;ein passait donc enL 4ugement M. )on nom fut ' nouveau cit, mais dans un contetedfavorable qui ne permit pas de mettre en vidence la vritablevaleur de cette personnalit.

_ _ _

(e cas d5lice )auer;ein fut dbattu pour la derni$re fois aucours d5une assemble gnrale etraordinaire qui eut lieu 'ornach du 2> au 2+ dcembre *+70. 1lle n5y assistait pas, maisfit parvenir ' lbert )teffen une longue lettre contenant L toutesles eplications et prcisions ncessaires%A*7& M. (a dcision del5assemble gnrale intervenait apr$s une dclaration de )imonneCihouGt-3oro"e qui avait affirm, quelques semaines plus tXt, dansune lettre ouverte, qu5lice )auer;ein s5arrogeait L une missionspirituelle d5un caract$re eceptionnel%A*<& M. u cours del5assemble gnrale, lbert )teffen s5abstint cependant de fairemention de la lettre dans laquelle lice )auer;ein dfendait sa

position. 1t ainsi, pour la premi$re fois dans l5histoire dumouvement anthroposophique, le sort d5un L fonctionnaire M dsignpar Cudolf )teiner fut scell en son absence, et sans qu5il e^t lapossibilit de se dfendre.

endant des annes, on a reproch ' 1ugen 9oliso d5avoir tle seul ' voter contre la rsolution rclamant la dmissiond5lice )auer;ein%A*A&. =rQce ' une dclaration que ce dernierpublia dans le bulletin de la )ocit allemande%A*6&, nous en savonscependant un peu plus sur cette L unique M voi contre.

Voici ce qu5il crit : L Vers la fin de l5assemble du 2+

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dcembre, le r. Oachsmuth fit procder au vote. (a plupart despersonnes prsentes 9oliso n5tait donc pas le seul ' votercontre F . . se prononc$rent en faveur de la rsolution. Jn neprocda ' aucune vrification. (e r. Oachsmuth dclara alors quel5assemble avait adopt la rsolution ' l5unanimit. 35est alorsque 4e m5insurgeai contre ce terme d5unanimit %...& In membre

proposa de compter les abstentions, mais le r. Doos s5levacontre ce dnombrement, prtendant qu5il rendrait le documentinutilisable aupr$s des autorits%A*>&. (e r. Oachsmuth s5opposadonc au comptage des abstentions. Wuelques membresm5interpell$rent, eigeant de moi que 4e rendisse compte de moncomportement. 8e leur epliquai alors bri$vement, et dans uneforme certainement inapproprie, que 4e considrais quel5atmosph$re qui rgnait alors dans l5assemble n5tait passuffisamment sereine pour qu5une dcision aussi lourde deconsquences f^t prise. (e r. Oachsmuth dclara alors que mespropos taient une insulte ' l5assemble tout enti$re et il mesermonna. M

3e n5est donc pas, en premier lieu, avec le contenu de larsolution qu51ugen 9oliso n5tait pas d5accord, mais avec lesmthodes employes par l5assemble. l crivit dans les

=itteilunen allemandes : L (es pi$ces verses au dossier)auer;ein ne me paraissaient pas suffisamment consistantes pourpermettre de prendre une dcision aussi importante. (5epos de@lle CihouGt %...& aurait d^, pour le moins, être suivi d5unedclaration de @lle )auer;ein. )eule une enquête du 3omit

directeur %...& ou au moins un epos des faits par les deuparties, auraient pu, selon moi, permettre au personnes prsentesde se former une opinion. M

_ _ _

1n suivant, avec l5aide des documents, l5histoire de cesconflits 4usque dans ses dtails, on est frapp de constater 'quel point ceu qui, au =Ythanum, donnaient le ton semblent avoirmanipul les faits. 3omme le dclara Cudolf )teiner dans saconfrence du 70 mai *+0>%A*?&, de tels mensonges L engendrent des

entits dmoniaques de la pire esp$ce qui vont ensuite larder lecorps astral. M ans cette même confrence, il eplique que chaquefois qu5un fait est rapport L d5une mani$re qui ne correspond pas' la ralit, la forme de pense de la personne qui epose cesfaits entre en collision avec celle qui mane du fait lui-même Rce choc engendre une destruction spirituelle qui agit ' la mani$red5une tumeur %...& 3elui qui dit la vrit fait progresserl5humanit, et celui qui ment freine son dveloppement. M

3es dmons du mensonge L terribles M et L dlt$res M fontL rgresser l5homme dans son dveloppement M, ce qui nous confirmedans l5ide que des formes d5eistence anciennes et dpasses de

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l5individu, comme celles de l5L Qme groupe M, taient ' l5Yuvre.

_ _ _

l est tout ' fait symptomatique qu5une motion qui est entredans l5histoire de la )ocit sous le nom de @otion nordique ait

t ' l5ordre du 4our de l5assemble gnrale etraordinaire dedcembre *+70 en même temps que le L cas M )auer;ein. lusieursmembres scandinaves avaient demand, d$s le printemps *+70,qu5lbert )teffen assume ' lui seul la direction du =Ythanum.arall$lement, au cours de cette même assemble gnrale dedcembre *+70, les employs du =Ythanum dclar$rent ne plusvouloir recevoir d5instructions que d5lbert )teffen, de @arie)teiner et de =uenther Oachsmuth, ce qui veut dire qu5ilssouhaitaient ne plus devoir tenir compte de l5avis d5ta Oegman etd5Elisabeth Vreede. lbert )teffen proposa alors un rogramme entrois points pour la gurison de la )ocit, dans lequel ilplaidait en faveur d5une L mthode anthroposophique 4uste M,mthode qui, parce qu5elle impliquait une restriction des libertsspirituelles, eut par la suite les consquences les plusdsastreuses.

(5assemble gnrale de *+70, qui marqua une nouvelle tapedans la crise traverse par la )ocit nthroposophiqueIniverselle, s5est tenue sept ans eactement apr$s le 3ongr$s deNoGl, congr$s qui avait vu la fondation, par Cudolf )teiner, decette même socit. (es eclusions de *+7A semblaient dsormais

invitables, de même que s5annonKait la position prminented5lbert )teffen. lus proccupant encore, la direction de ornachsemblait dsormais vouloir s5riger en L 4uge spirituel M.

(a dcision qui fut prise durant l5anne *+70 touchant lice)auer;ein ne revêtait pas encore le caract$re d5une eclusiondfinitive. Voici le contenu de la rsolution qui fut vote le 2>dcembre%A*+& : L (5assemble gnrale %...& dclare que lecomportement de @lle )auer;ein dans l5affaire des droits surl5Yuvre de Cudolf )teiner, lesquels appartiennent eclusivement '@arie )teiner en tant qu5unique hriti$re, est contraire ' l5tat

d5esprit anthroposophique et indigne d5un fonctionnaire de la)ocit anthroposophique. M

35est le A 4anvier qu5lice )auer;ein fut informe parcourtier de cette dcision, mais elle attendit le 20 4anvier pourannoncer sa dmission. lbert )teffen n5avait pas attendud5envoyer cette lettre ' lice )auer;ein pour informer )imonneCihouGt du pro4et qu5il avait de fonder une nouvelle Sectionfran-aise. (e 7 4anvier, il lui tlgraphiait pour lui demander dese rendre ' ornach accompagne, notamment, de son mari, afin deprocder ' cette fondation. F vec la fondation de la Sectionfran-aise, le ** 4anvier *+7*, la Société Anthroposophique de

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rance cessait, de fait, d5être reconnue en tant que socitnationale franKaise. (es personnes qui refus$rent d5adhrer 'cette nouvelle socit, dont le secrtaire gnral tait )imonneCihouGt, furent automatiquement eclues de la )ocitnthroposophique Iniverselle.

ans une lettre adresse ' lbert )teffen au printemps*+7*%A20&, 1lsa ro"or rcuse ces mthodes, affirmant que ce n5estpas # la suite des vnements F comme le prtendait lbert )teffenF que la )ection franKaise avait t fonde : L Vous vous êtes, aucontraire, hQt de lui donner par avance votre appui M, lanouvelle )ocit franKaise ayant t fonde avant que la dcisiond5lice )auer;ein ne soit connue. F (es lettres d5lice )auer;einet celles du 3omit directeur de la )ocit nthroposophique derance seraient restes sans rponse : L Jr, le `Vorstand5 n5amême pas accus rception de ces deu lettres, poursuit-elle. ln5a ni accept ni refus la dmission de la )ecrtaire =nrale etil a simplement ignor la lettre du 3omit directeur qui tait,cependant, de la plus haute importance. M (a )ection franKaiseaurait t fonde alors qu5lbert )teffen n5avait pas même 4ugbon de rpondre ' la )ocit nthroposophique de rance. L 8eregrette de dire que ce procd blessant et partial me paraZtindigne d5un nthroposophe. M

3es procds hQtifs de ornach ont amen lice )auer;ein 'relativiser sa dmission quelques semaines plus tard. insi, ellecrivit le > mars *+7* : L $s l5instant que l5organisme directeur

de la )ocit nthroposophique a dclar cette procdure c5est-'-dire le proc$s qu5elle avait intent F . . incompatible avecl5esprit d5un `fonctionnaire5 de la )ocit nthroposophiquegnrale, il ne me restait qu5' cesser de revendiquer cettequalit. @ais ici se posait la question de savoir si, par ce faitmême, 4e devais abandonner la )ocit nthroposophique de ranceque le r. )teiner a fonde, dont il tait prsident d5honneur,dont il avait rdig les statuts, et ' la tête de laquelle il m5aepressment demand de me mettre. %...& 8e rappelle ces faitsavec l5unique dessein d5epliquer pourquoi 4e n5ai pas cru devoir,même maintenant, abandonner la )ocit nthroposophique de

rance. M 1t de poursuivre : L 1lle continue donc 'fonctionner%A2*&. M

1n rponse ' cette lettre, lbert )teffen ehorta parcourrier les membres qui n5avaient pas quitt la )ocitnthroposophique de rance ' re4oindre au plus tXt la )ectionfranKaise. (a rplique d51lsa ro"or-u"imour, remarquable declart, rsume parfaitement le sentiment qu5prouv$rent alors lespersonnes proches d5lice )auer;ein : L l va sans dire qu5enaucun cas 4e ne me rattacherai ' la Section fran-aise, considrantcelle-ci comme l5aboutissant de longues intrigues, commences duvivant de Cudolf )teiner et poursuivies pendant de longues annes

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dans le but, avou au moins par l5un de ses membres dirigeants, de`combattre @lle )auer;ein5, de toute vidence afin de prendre saplace. (es vnements l5ont prouv%A22&. M

_ _ _

Jn peut noter des similitudes intressantes dans la mani$redont se sont drouls les conflits qui ont clat en rance et enngleterre. insi, peu apr$s son retour de ornach, o il avaitassist, en septembre *+2?, ' la crmonie d5ouverture du deui$me=Ythanum, ]arry 3ollison, l5adversaire de . N. unlop, annonKa,que la L troa M du 3omit directeur avait dcid de fonder, enngleterre, une 2udolf Steiner nion. H n5en pas douter, cettesocit risquait de L faire concurrence M ' la )ocit nationaleanglaise%A27&, tout comme l5association des mis de l’>cole 2udolfSteinerR qui eistait depuis *+26, avait fait concurrence ' la)ocit franKaise. 1n ngleterre, cependant, cette manation deornach rencontra un terrain moins favorable. Ine assemblegnrale etraordinaire runie en hQte permit, en effet, detrouver des solutions qui rendirent bientXt la 2udolf Steinernion superflue. Wuelques annes plus tard, cependant, ornachrcidivait en fondant les nited Mroups ranch. 3es groupes, ' latête desquels on retrouvait 3ollison, furent rebaptiss :nlishSection of the Meneral Anthroposophical Societ( dans les annes70, suivant l5eemple de la )ocit nthroposophique franKaise de)imonne CihouGt-3oro"e. Nous nous permettons d5attirer l5attentiondu lecteur sur la connotation fortement thosophique du mot

section, la )ocit thosophique dsignant ses groupes nationaupar ce terme.

In autre vnement permet de tracer des parall$les tonnantsentre ce qui s5est pass en rance et en ngleterre. (acorrespondance de . N. unlop%A2<& nous apprend qu5en septembre*+77, trois ans ' peine apr$s l5eclusion d5lice )auer;ein, un4ournal en langue anglaise a t fond ' ornach, et que ce4ournal a immdiatement reKu de @arie )teiner les droits eclusifsde publication en anglais des confrences de Cudolf )teiner. umême coup on retirait ce droit au deu 4ournau qui eistaient

sous la prsidence de unlop % Anthroposophical =ovement et Anthroposoph(&, alors qu5ils en avaient fait usage depuis desannes. H l5instar de ce qui s5tait pass en rance, les droits%eclusifs& de publication furent placs entre les mains depersonnes en qui ornach avait pleinement confiance.

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(es combats qui eurent lieu au sein de la )ocitanthroposophique rvl$rent leur vraie nature l' o F comme nousl5avons d4' voqu F des efforts furent entrepris pour trouverune L mthode 4uste M de pense anthroposophique. 35est lbert

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)teffen qui, en dcembre *+70, avait lanc le dbat, mais lefameu L point de vue anthroposophique M servit bientXt d5alibipour disqualifier ceu qui s5cartaient par trop du droit chemin.

l prtendit que les progr$s accomplis sur cette voie taientbeaucoup plus visibles dans les domaines de l5art, du 4eu des

@yst$res et de l5eurythmie que dans les sciences, o L l5accentn5est pas tou4ours mis sur les eercices et sur la mthode M, avecpour consquence l5apparition de L pseudo-mthodes contrelesquelles il a t ncessaire de lutter%A27&. M ]ans-1rhard (auer,un membre minent de la )ocit autrichienne, alla encore plusloin en affirmant que, selon lui, les L fronti$res M de la libertde l5anthroposophie se calquaient sur celles de la L mthode4uste M. l dclara au cours de l5assemble gnrale de la )ocitnthroposophique Iniverselle des 2> et 2? mars *+7< : L (adirection de la )ocit doit avoir le droit de dire ce qu5est pourelle la mthode 4uste. )i l5un des membres de la direction taitincapable de dire ce qu5est la vraie anthroposophie allusion 'Elisabeth Vreede qui s5tait tou4ours leve contre cettedistinction de L mthodes M F . ., alors il devrait quitter ladirection. Vouloir rester au sein du mouvement anthroposophique etvouloir en même temps des choses que la direction de la )ocitconsid$re comme contraires ' la vraie anthroposophie, ce n5est pasaspirer ' plus de libert, mais vouloir imposer sa loi ' ladirection%A26&.

3omme l5crit Oillem Seylmans van 1mmichoven%A2>&, certaines

personnes, considrant leur mani$re de penser comme la seulevalable, s5rigeaient dsormais en une L sorte d5instance suprême%...& autorise ' trancher entre la vraie et la fausseanthroposophie M. Jn prenait de plus en plus l5habitude de porterun 4ugement sur les autres et de considrer comme infrieur ce quel5on ne reprsentait pas soi-même. Ine telle volution nousapparaZt plus problmatique encore lorsqu5on la replace dans lecontete d5une poque o les nuages ne cessaient de s5amoncelerdans le ciel politique.

1n llemagne, en effet, l5arrive d5dolf ]itler au pouvoir,

le 70 4anvier *+77, sonna dfinitivement le glas d5une dmocratiemoribonde. 1n rance, la monte des forces fascistes aboutit ' latentative de putsch du 6 fvrier *+7< par les forces con4ugues del5ction franKaise, des 3roi de feu et d5autres groupes d5etrêmedroite. F 35est donc dans un contete politique bien mouvementque s5inscrivent les vnements qui prcd$rent la vagued5eclusion du printemps *+7A. (e parall$le n5a pas chapp ' taOegman, qui crivit que les deu courants qui se faisaient face 'travers l5anthroposophie et le national-socialisme, le courant des@yst$res et celui des contre-@yst$res, taient comme les L deuplateau d5une même balance%A2?& M. (e *er 4anvier *+72, un an apr$sl5eclusion d5lice )auer;ein, et alors qu5une nouvelle vague

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d5eclusions semblait imminente, ta Oegman prononKa des parolesimportantes consignes par Oerner ache dans son 4ournal :L 3ontinuer ' travailler pour le =Ythanum comme si leseclusions taient impossibles R faire en sorte que le r. Oegmanet nous puissions rester au =Ythanum aussi longtemps quepossible. Si cela ne réussit pas, alors Eitler prendra le

pouvoir%A2+&. M

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1n dcembre *+2?, lice )auer;ein a procd au lancement dupremier numro des 3ahiers trimestriels de l’Anthroposophie.2udolf Steiner et son Nuvre. 1lle crit dans la prface : L )5ilest plus sage, pour traverser rapidement et facilement une forêt,d5emprunter un chemin d4' dfrich plutXt que de se lancer, sousbois, au hasard, on pourrait, peut-être, aussi, vivre pluspleinement et plus harmonieusement sa vie si, tout d5abord, on sedonnait la peine de librer son esprit des multiples questions quil5emplissent et qui l5obscurcissent, en posant clairement cesquestions devant soi. M H travers la publication de ces cahiers,elle voulait rendre perceptible l5L aide puissante M que l5on peuttirer, dans toute vie, de la science spirituelle de Cudolf)teiner. (e premier cahier, paru durant la priode de NoGl, taitconsacr ' l5anthroposophie en tant que telle. (a traduction ducycle de confrences donn par Cudolf )teiner immdiatement apr$sle 3ongr$s de NoGl pour servir d5introduction ' l5anthroposophie% Anthroposophie X n bilan après vint et un ans& tait prcde

des souvenirs de 8ules )auer;ein sur Cudolf )teiner, sous le titren coup d’Nil sur l’au0del#. (e cahier suivant, paru durant lapriode de Qques *+2+, tait consacr ' la pdagogie. lcomprenait les cinq confrences sur l5ducation d5avril *+2<%Education des >ducateurs&, ainsi que des articles de O. 8. )teinet d51ugen 9oliso. (e troisi$me et dernier cahier qui parut, avecdu retard, en fvrier *+70 F soit deu ans avant le dc$s d5lice)auer;ein F tait consacr ' la mdecine. Jutre trois confrencesque )teiner avait donnes ' rnhem en 4uillet *+2<, il comprenaitune ntroduction # la médecine anthroposophique d5ta Oegman ainsiqu5une courte description de la pdagogie curative

anthroposophique par 8ulia Dott et Oerner ache. lice )auer;einqualifia ce nouvel art mdical qui ne pouvait être approfondi qu5'la lumi$re d5une comprhension intime de l5anthroposophie deL champ d5tude enti$rement nouveau M.

(a publication du troisi$me numro des 3ahiers trimestrielsest le dernier acte connu d5lice )auer;ein, laquelle n5avait pasabandonn l5espoir, malgr un tat de sant qui se dgradait de4our en 4our, d5agir dans le sens de Cudolf )teiner. (a derni$relettre que nous connaissions d5elle, date du 7* ao^t *+7*, estcrite au crayon, d5une main hsitante. 1lle est adresse 'Elisabeth Oeissbach, une anthroposophe strasbourgeoise de la

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L premi$re heure M. 1lle avait organis dans cette ville, endcembre *+2>, une runion de la )ocit anthroposophique derance ' laquelle, outre lice )auer;ein, ta Oegman et ElisabethVreede avaient pris part%A70&. L l faut que nous nous voyions,crit-elle dans cette lettre. 8e vous epliquerai mon ide. Vousla comprendre" puisque vous n5alle" pas ' ornach. )i deu ou

trois de mes l$ves me restent fid$les, 4e pourrai encoretravailler ' travers eu%A7*&. M

@ais il ne restait plus beaucoup de temps ' lice )auer;einpour concrtiser ses L ides M. 1lle tomba bientXt gravementmalade et passa les derniers mois de sa vie dans un sanatorium en)uisse. 1lle ne connut 4amais l5issue du proc$s qu5elle avaitintent%A72&. 1lle s5est teinte le ** fvrier *+72, c5est-'-diresept ans apr$s Cudolf )teiner, ' la clinique du @ont-Ciant, '3hamby, pr$s de @ontreu%A77&, ' l5Qge de soiante-si ans,succombant au souffrances physiques et morales qu5elle avaitendures durant les derni$res annes de sa vie. F )on dernier actepublic F la publication du 3ahier trimestriel consacr ' lamdecine et ' la pdagogie curative anthroposophiques F ne faitpas seulement cho ' certains de ses idau passs R il annoncegalement le dveloppement de personnes qui sont restes lies,apr$s sa mort, ' la )ocit nthroposophique de rance, et qui sesont consacres au travail mdical et thrapeutique dans ce pays.

_ _ _

in fvrier *+72, deu semaines apr$s le dc$s de sa sYur,8ules )auer;ein entreprit la publication de ses =émoires dansdivers 4ournau, dont les asler 5achrichten. l y rend compte desa vie passe et de son eprience de 4ournaliste L sanspr4ugs M et L sans passion M, arm simplement de sa L raison%...& qui fait souvent paraZtre petit ce que l5on considraitcomme tr$s grand et etrêmement intressant ce qui paraissaitpetit et insignifiant. 1t cela doit être la mani$re 4uste de voiret de 4uger puisque les plus grands sages sont tombs d5accordpour dire que tout tait important mais que rien n5tait absolu,et que les drames qui se 4ouaient dans un cYur humain taient

aussi profonds que ceu qui se droulaient ' la surface duglobe%A7<&. M H cinquante-deu ans, une nouvelle tranche de viecommenKait pour 8ules )auer;ein, et les choses douloureuses de cepass sur lequel il se penchait firent m^rir en lui une sagessedont il devait profiter durant les trente-cinq annes qu5il luirestait ' vivre.

1lsa ro"or-u"imour, quant ' elle, tomba gravement maladepeu apr$s le dc$s d5lice )auer;ein, une pneumonie mal gurieayant dgnr en tuberculose. F epuis la mort de sa fille en mai*+2A, quelques semaines seulement apr$s la disparition de Cudolf)teiner, 1lsa ro"or-u"imour avait t confronte de nombreuses

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fois ' la mort. )on fr$re mourut en *+26, son p$re en *+2?, puissa m$re en *+7*. 1n l5espace de quelques annes, il ne restabientXt plus de la famille ro"or que =reta et 1lsa, les deufilles, elles-mêmes de sant fragile.

1n septembre *+72, alors qu5elle s4ournait en sanatorium,

elle rêva qu5on 4ugeait lice )auer;ein ' l5tage du dessous :L Jn rcapitulait tous les actes de sa vie, elle comparaissaitdevant ce tribunal F et cependant 4e savais qu5elle tait morte.8e m5tonnais de l5apparente cruaut de ce 4ugement %...& lustard, lice monta F elle avait quelque chose de hagard F elles5approcha de moi. 85prouvais une grande tendresse pour elle.1lle me parla. 8e ne puis me souvenir de ce qu5elle dit. @amanaussi vint vers moi. `Bu vois, lui dis-4e, c5est lice )auer;ein.1lle est sympathique5%A7A&. M

Conge par la souffrance physique et morale, 1lsa ro"or-u"imour s5est teinte le *? 4uillet *+7A, peu apr$s son quarante-huiti$me anniversaire, dans la 3linique ranFlin que dirigeait sonmari.

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47

Jules Sauerwein et les combatsau sein de la Soci!t! anthroposophique0

L"ann!e ()@9

(e dimanche de Qques de l5anne *+72, qui tombait un 2>

mars, ta Oegman, . N. unlop, Oalter 8ohannes )tein et 8ules)auer;ein se rencontr$rent ' Dirmingham pour assister ' lafondation par . N. unlop, le secrtaire gnral de la )ocitanglaise, d5une $ranisation mondiale du commerce conKue, selon O.8. )tein, de mani$re ' L pouvoir donner naissance, ' tout moment,' une nouvelle )ocit anthroposophique%A76& M, même si son champd5action se limitait, ' l5origine, ' la sph$re conomique. 3ommeon l5a vu, la situation, ' ornach, ne cessait de se dgrader, sibien que unlop, que Cudolf )teiner qualifia un 4ourd5L anthroposophe visionnaire M%A7>&, considra qu5il taitncessaire de contrebalancer la vision du monde trique qui avaitcours dans la )ocit anthroposophique. Dien que cetteorganisation internationale indpendante de la )ocitnthroposophique Iniverselle n5ait finalement 4amais 4ou de rXleactif, le simple fait que des hommes l5aient imagine et fonde,qui plus est des hommes issus de quatre pays diffrents, etpossdant chacun un profil spirituel bien marqu, est en lui-mêmeimportant.

3omme nous l5apprend la lettre de O. 8. )tein, la situationparticuli$re dans laquelle se trouvait la rance, o deu socits

anthroposophiques coeistaient depuis d4' un an, a t voque aucours de cette rencontre de Qques *+72 : L )teffen avait eig delui 8ules )auer;ein qu5il dissolve sa socit franKaise la)ocit nthroposophique de rance et qu5il adh$re au groupequ5il avait mis en place%A7?&. M F 8ules )auer;ein avaitprobablement pris la tête de la )ocit nthroposophique de ranceapr$s la mort de sa sYur quelques semaines plus tXt et il sedemandait comment concilier ces nouvelles responsabilits avec savie trpidante de 4ournaliste. Wuestion d5autant plus ardue que sagrande ouverture d5esprit et son aversion pour tout ce quiressemblait de pr$s ou de loin ' du sectarisme le prparaient mal

' devenir le responsable d5une socit qui, il faut bien le dire,

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ressemblait de plus en plus ' un groupe dissident en lutte pour sasurvie. 35est pourquoi l5ide d5une organisation mondiale au seinde laquelle l5anthroposophie, loin de tout L embrigadement Mspirituel, serait enseigne de mani$re non dogmatique et ouvertesur le monde, reprsentait pour lui l5unique possibilit de resterli avec une quelconque structure sociale anthroposophique. (e

fait que cette organisation mondiale n5ait finalement pas vu le4our eplique le repli inattendu de 8ules )auer;ein ' partir de*+72. 1n outre, il fut la cible d5attaques violentes de la part decertains membres de la )ocit.

(e 7* mars, quelques 4ours apr$s la fondation del5Jrganisation mondiale du commerce, une assemble gnrale setint ' ornach, au cours de laquelle la question de la L mthodeanthroposophique 4uste M fut plus que 4amais ' l5ordre du 4our.mmdiatement apr$s cette assemble houleuse, o O. 8. )tein etd5autres furent constamment sur la sellette, parut le 7>e numrodes Worresponden'en der So'ialwissenschajftlichen [ereiniun amMNthéanum %L 3orrespondances de l5ssociation pour les )ciencessociales au =Ythanum M& diriges par Coman Doos, avec ce titretrange : Abwehr von nfu. :in Fleines &uratorium %`sse"d5absurdits. In petit purgatoire5&.

Coman Doos %*??+-*+A2&, un Surichois d5origine, avaitcollabor troitement avec Cudolf )teiner au plus fort dumouvement pour la tripartition sociale, dans les annes *+*+-*+20.H partir de *+26, quoiqu5il e^t mis fin ' cette collaboration ' la

suite d5une grave dpression%A7+&

, il intervint de mani$re massiveet sans nuance dans les conflits qui dchiraient la )ocit. (eton ' la fois dramatique et ironique avec lequel il attaque l5unapr$s l5autre 8ules )auer;ein, . N. unlop et O. 8. )tein dansson &etit puratoire est le même qu5il employait lors des dbatsauquels il ne prenait que trop souvent part, et qui n5avaitd5autre effet que d5chauffer encore un peu plus les esprits.

(e but de ce 4ournal tait de dnoncer une prtendueL campagne de grande envergure M lance par 8ules )auer;ein, . N.unlop et O. 8. )tein depuis le 9aiserhof de Derlin le 4our de la

)aint-@ichel *+7*, c5est-'-dire L le 4our o, ' ornach, onfêtait, dans une atmosph$re recueillie, le septi$me anniversairedu dernier discours de Cudolf )teiner au membres de la )ocitnthroposophique M. (e 2+ septembre, en effet, une centaine depersonnalits du monde des affaires et de la banque s5taientrunies pour discuter des L grandes questions conomiques dumoment M%A<0&. unlop inaugura cette rencontre par un discours, puison procda ' la lecture d5un tete que 8ules )auer;ein, quin5avait pu être prsent, avait fait parvenir ' l5assemble. ansce tete, o il epose son point de vue sur les questions 'l5ordre du 4our, il fait plusieurs fois rfrence ' Cudolf)teiner, montrant par l' qu5il le considrait comme son p$re

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spirituel. O. 8. )tein avait clos la rencontre en animant un dbatsur les ides de Cudolf )teiner en mati$re d5conomie.

5apr$s Doos, personne n5tait moins qualifi que ces troishommes pour porter l5impulsion spirituelle anthroposophique aumonde conomique actuel. )elon lui, les personnes capables de

mener ' bien une telle tQche, au rang desquelles il se comptait,se trouvaient ' ornach, au =Ythanum, c5est-'-dire l' o L lecombat pour la puret et pour l5eistence même de l5impulsioncentrale de l5anthroposophie M avait t men victorieusement.8ules )auer;ein, en publiant ses @moires, dans lesquelles ildcrit son lien avec Cudolf )teiner, se serait L dfinitivementmis hors des rangs de ceu qui luttent pour Cudolf )teiner M.Coman Doos, en sortant certaines dclarations de 8ules )auer;einde leur contete, dclarations qui, en outre, avaient t parfoismal rendues par le traducteur, et en ne tenant pas compte du lientr$s personnel qu5entretenait l5auteur avec Cudolf )teiner, estparvenu ' donner une image largement dforme de sesintentions%A<*&.

Doos ne se contenta pas d5attaquer 8ules )auer;ein, dont les@moires, selon lui, L ridiculisaient Cudolf )teiner, le =Ythanumet l5anthroposophie tout enti$re M. l s5en prit galement auL magnat d5industrie M . N. unlop%A<2&, et surtout ' O. 8. )tein,auquel il reprochait d5avoir compromis l5Yuvre de )teiner parL son dilettantisme pitoyable et son comportement d5agitateur M.@ais quoi qu5il ait pu en dire, tous trois avaient en commun la

volont de porter l5impulsion spirituelle anthroposophique dans lavie politique et conomique. )i leur pro4et n5a pas eu l5choescompt, c5est que la plupart des gens n5ont pas compris qu5on nepouvait pas porter l5anthroposophie au monde en employant la mêmestratgie et les mêmes L mthodes M que celles ' l5honneur au=Ythanum. F 35est seulement dans ce sens qu5on peut comprendrel5action de 8ules )auer;ein. )on eprience de 4ournaliste avaitfait m^rir en lui des qualits d5Qme qui lui permettaient d5agiren conformit avec son poque, tout en restant guid par l5esprit.3ertes, il commit certaines erreurs, ou plutXt certainesngligences, qu5il fallut corriger. @ais ' ornach, rares sont

ceu qui avaient compris que pour garder un processus vivant, ilfaut ' la fois conserver ce qui vient du pass et faire Yuvrecratrice. (es personnes qui avaient su rester en contact avec lesralits concr$tes de cette poque en plein bouleversement taientde plus en plus souvent mises ' l5cart. 85en veu pour preuve lefait que le contete politique eplosif dans lequel s5inscrivaientles combats au sein de la )ocit anthroposophique F que l5onpense ' la monte du fascisme ou au menaces de guerre F fitrarement l5ob4et de dbats. )eules quelques rares personnes furentasse" lucides pour faire le lien entre les difficultsL internes M de la )ocit et cet arri$re-plan politique dlt$re.

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3ette rticence ' s5intresser au grandes questions depolitique internationale a d5ailleurs perdur 4usqu5' au4ourd5hui.35est ainsi que )imonne CihouGt-3oro"e crivit en *+>7 que Cudolf)teiner s5tait tenu en dehors de la politique parce que samission tait ailleurs%A<7&. Ccemment, le *0 mars *++6, les plushautes instances de la )ocit nthroposophique Iniverselle

faisaient entendre le même son de cloche en reprenant, dans lebulletin d5information du =Ythanum, une citation de Cudolf)teiner tire des &rincipes de la )ocit nthroposophique :L 1lle consid$re la )ocit nthroposophique Iniverselle que lapolitique ne fait pas partie de ses domaines d5attribution%A<<&. M

u4ourd5hui comme ' l5poque, seules quelques personnessemblent avoir perKu cette nuance fondamentale sur laquelle ilconvient d5insister: s5intresser au vnements contemporains,s5efforcer d5en comprendre les arri$re-plans, en particulier lesarri$re-plans spirituels, ceci afin de trouver, face ' eu,l5attitude 4uste, c5est-'-dire une attitude qui nous permette denous lever au-dessus des L partis, nations et blocspolitiques%A<A& M, fait partie des tQches les plus importantes deceu qui se lient ' l5anthroposophie, comme l5a montr Cudolf)teiner lui-même, spcialement pendant la remi$re =uerre mondialeet durant les annes qui l5ont suivie. H travers la phrase citeplus haut, il faisait allusion au fait de se lancer dans le 4eudes partis ou de soutenir, au nom d5une stratgie partisane, telou tel groupement. 3ar il est clair que la )ocitnthroposophique doit se garder de s5engager dans cette voie. 1n

un mot, elle doit se garder de faire de la politique.pr$s la vague d5eclusions de *+7A, 8ules )auer;ein publia

encore plusieurs articles dans la revue mensuelle en langueanglaise Che &resent Ae, cette revue cre par )tein apr$s lamort de unlop F qui en avait le premier conKu l5ide F dont lebut tait de suivre l5actualit conomique mondiale d5un Yil L vifet critique M, afin de prparer une ncessaire coordinationplantaire de l5conomie%A<6&. l donna galement des confrencesdevant des anthroposophes anglais et rendit visite au personnesavec lesquelles il entretenait des liens d5amiti, dont ta

Oegman%A<>& et O. 8. )tein. (orsque ce dernier voulut solliciter uneaudience aupr$s de 9emal tatr, il lui crivit une lettre derecommandation%A<?&. l cessa par contre tout contact avec la)ocit anthroposophique officielle ' partir de *+72.

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8ules )auer;ein

3omme nous l5avons dit, 8ules )auer;ein avait commenc lapublication de ses @moires peu apr$s la mort de sa sYur,intervenue ' la fin du mois de fvrier *+72. l y voque avant

tout sa vie de 4ournaliste. l pourrait paraZtre surprenant qu5unhomme de cinquante-deu ans choisisse d5appeler un tel livre@moires, d5autant qu5il s5agit plutXt d5une tentative de faire lepoint avec lui-même. L 85ai connu suffisamment d5hommes d5Etat, degnrau et de leaders politiques. Wue reste-t-il d5eu lorsqu5ilsont fait leur temps T M, crivait )auer;ein dans ses @moires.Notons que curieusement, la description de sa rencontre avecCudolf )teiner parut dans les asler 5achrichten les 2+ et 70 mars*+72, c5est-'-dire sept ans 4our pour 4our apr$s la mort de cedernier. @ais laissons-le poursuivre : L ar contre, les pensesleves et fructueuses, comme celles de Cudolf )teiner, sont une

force spirituelle dont l5action se fait sentir dans les moments decrise mondiale que nous connaissons au4ourd5hui, ces moments queCudolf )teiner avait prdits%A<+&. M 1t d5a4outer : L Jn pourraitcrire un livre sur cette minente personnalit. M l reprit cettepense dans l5pilogue des souvenirs qu5il publia trente ans plustard. ans ses @moires, il se contentait de dcrire sa rencontreavec Cudolf )teiner du point de vue du 4ournaliste, portanttmoignage de ses ides politiques, sociales et conomiques. lrapportait galement la conversation sur la nature de la guerrequ5il avait eue avec lui au dbut de *+*>, ainsi que celleconcernant les possibilits d5une )ocit des Nations et sur lescauses immdiates de la guerre telles qu5elles avaient t

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communiques ' Cudolf )teiner par ]elmuth von @olte.

8ules )auer;ein ne concrtisa 4amais son pro4et d5crire unlivre consacr ' Cudolf )teiner. 3es lignes, qui parurent en *+72,sont etraites des derni$res dclarations d5une certaine longueurque 8ules )auer;ein fit sur son maZtre spirituel.

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our certains, et notamment pour ceu qui s5intressaient depr$s ' ce qui se passait dans le monde, l5anne *+72 fut une annetout ' fait particuli$re, du fait, notamment, que plusieursproches de Cudolf )teiner, dont lice )auer;ein et 1li"a von@olte, pass$rent le seuil cette anne-l' F le 2+ mai pour ce quiest de cette derni$re. 1li"a von @olte connaissait Cudolf )teinerdepuis *+0<. Cappelons qu5elle avait recueilli les 3ommunicationspost mortem de son pou, ]elmuth von @olte, communications dontil a t longuement question ici. our 8ules )auer;ein, l5anne*+72 fut galement une anne dcisive ' bien des gards.

)ur la sc$ne internationale, les vnements qui s5annonKaientpro4etaient d4' leur ombre menaKante. 3eu qui, comme lui,s5intressaient de pr$s au destin politique de l51urope, et enparticulier ' celui de l5llemagne et de la rance, ne doutaientplus que les succ$s remports par dolf ]itler, cet utrichienapparu depuis peu ' l5hori"on politique, n5auguraient rien de bon.pr$s le putsch avort de @unich du + novembre *+27, l5auteur de

=ein Wampf F qu5il crivit en *+2< F avait cr un arti national-socialiste et une organisation paramilitaire %les ). .& avecl5aide desquels il pro4etait d5L lectriser M les masses. 5apr$s8ules )auer;ein, il s5agissait d5une sorte de L force lmentaire,de sisme ou de catastrophe atmosphrique M propre au national-socialisme, comme il le dclara au cours d5une confrence :L 35est comme si, sur un trteau gigantesque, un homme devant unhaut-parleur dmesur criait au foules allemandes : `ci,rassemblement des mcontents 5%AA0& M @algr son chec face ']indenburg dans la course ' la prsidence du Ceich, ]itler russit' mener son parti ' la victoire au lections parlementaires de

4uillet *+72. (e portrait que 8ules )auer;ein brosse du nouveaumaZtre de l5llemagne, en qui il avait reconnu une sorte deL mdium M, mrite d5être rapport : L (e pontife de la nouvellereligion est dpourvu de tout trait personnel et singulier. dolf]itler est moyen en tout. l n5est ni grand ni petit, ni gros nimaigre. l a une petite moustache troite %...& des cheveu lisssau cosmtique et diviss sur le cXt par une raie bien droite,comme presque tous les garKons de caf ou les coiffeursd5utriche%AA*&. M l crivit quelques annes plus tard qu5il nefallait 4amais oublier ces propos de ]itler sur lui-même :L 85agis comme un somnambule, et de même que les somnambules 4e nepeu pas tomber%AA2&. M

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(e > mars *+72, on apprit la mort d5ristide Driand, en qui8ules )auer;ein avait plac ses plus grands espoirs de pai%AA7&. 3efils de cafetier n ' Nantes en *?62 s5tait d5abord faitconnaZtre en tant qu5avocat de la gauche. ondateur, avec 8ean8aur$s, du parti socialiste franKais %*+02&, il devint par la

suite ministre des ffaires trang$res et fut l5un des premiers 'voquer la possibilit d5une rconciliation franco-allemande. @aiscet orateur brillant qui avait port la )ocit des Nations surles fonds baptismau et pro4etait, dans les derni$res annes de savie, de mettre sur pied une sorte d5union européenne, fut dpasspar le tour de plus en plus chaotique que prenaient lesvnements, et notamment par la pousse nationaliste qui rsultades turbulences politiques et conomiques de l5poque.

vec un recul de trente ans, 8ules )auer;ein crivit :L (5anne *+72 m5apparaZt comme une sorte de ligne de partage deseau. H partir d5une certaine date, les vnements ont pris uneautre direction. (es annes d5erreur, de bavardage et deby"antinisme ont, hlas, port leurs fruits%AA<&. M ussi n5est-ilpas tonnant que l5obscurcissement progressif de l5hori"onpolitique ait eu des rpercussions directes sur sa vie. u toutdbut de l5anne *+72, lorsque les prises de positionnationalistes de 8acques Dunau-Varilla, le propritaire du @atin,se heurt$rent trop ouvertement ' ses convictions, il l5attaqua en4ustice dans le but de se faire licencier du 4ournal. l gagna sonproc$s, proc$s eemplaire qui, soit dit en passant, fit

4urisprudence, et re4oignit peu de temps apr$s l5quipe d5un4ournal dirig par 8ean rouvost : &aris0Soir. 8ean rouvost avaitcommand ' 8ules )auer;ein et au crivains @aurice eobra etierre @ac Jrlan un reportage sur l5tat de l5llemagne. (orsque8ules )auer;ein pntra dans les bureau du 4ournal, il futimmdiatement sduit par l5atmosph$re sympathique et librale quiy rgnait. (a question : Eitler anera0t0il les élections Qdevint le point de dpart d5une srie de sept longs articles danslesquels 8ules )auer;ein s5appliquait ' dcrire la situation danslaquelle se trouvait l5llemagne%AAA&.

(5anne *+72 compte parmi les plus actives de la carri$re4ournalistique de 8ules )auer;ein. 1n septembre, dressant un bilandes huit premiers mois de l5anne, il constata%AA6& qu5il s5taitrendu dans di-neuf pays. l avait visit di-sept pays europenset deu pays amricains, dont certains plusieurs fois. epuis ledbut de l5t, il rsidait au Etats-Inis, et ses articles tr$svivants sur la crise amricaine et les difficults querencontraient un grand nombre d5mricains paraissaient presquequotidiennement en premi$re page de &aris0Soir. lus tard, ilrassembla ces articles dans un livre intitul Pue va fairel’Amérique Q%AA>&.

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H plusieurs reprises, il donna des confrences ' l5>cole dela &ai!, que dirigeait (ouise Oeiss%AA?&, confrences qui comptaientparmi les plus apprcies et les plus frquentes. l conclutcelle du mois de septembre *+72, intitule Les >tats0nis en *+72,par cette pense%AA+& : pour viter un nouvel L apr$s-guerre M, ilest L grand temps que les hommes appels ' rgler le sort de notre

humanit M comprennent enfin que L comme dans les anciens temps,le probl$me tait de rgler les rapports de l5individu avec lacommunaut restreinte o il vivait, de même, au4ourd5hui, leprobl$me est de rsoudre, non point par des tetes, mais dans laralit spirituelle elle-même, les rapports de la nation avec lecontinent, et du continent avec la plan$te %...& M

241



4(

La responsabilit! du 'ournaliste

Crouver la vérité sur les hommes et les choses et la rendreaccessible # d 5autres roupes d’hommes par0del# des frontièrespolitiques et spirituelles, voil# bien une t1che sacrée `

Jules Sauerwein, dans les asler 5achrichten du /* avril *?4/.

1n fvrier *+76, 8ules )auer;ein publia un article dans Che&resent Ae, la revue dirige par O. 8. )tein, dans lequel ildressait le bilan de sa longue carri$re de 4ournaliste sous letitre La 3onscience du journaliste%A60&. )elon lui, l5thique du4ournaliste moderne pris de vrit devait reposer sur laperception même de cette vrit, eercice rendu difficile par lefait que les 4ournalistes taient, selon lui, eu-mêmes victimesdu nationalisme ambiant. our s5approcher de l5idal de leur

profession, il leur conseillait donc d5eercer tout d5abord leursfacults d5observateurs impartiau. l crivait ainsi : L 3e nesont pas les handicaps physiques qui sont les pires, mais certainspr4ugs positifs ou ngatifs qui obscurcissent les facults de4ugement. (orsque la perception rencontre une consciencepervertie, elle perd sa puret, se transforme et dprit. M

our dvelopper de telles facults d5observation, il seraitncessaire, tou4ours selon 8ules )auer;ein, de cultiver uneattitude d5Qme particuli$re qu5il dsigne du nom de L sympathieintuitive M, et qui consiste ' L vibrer avec l5ordre universel, si

bien que celui qui perKoit est en mesure de saisir l5essence mêmede ce qu5il perKoit. l est ncessaire, pour la conscience quiperKoit, de se trouver dans une sorte de forme concave, c5est-'-dire capable de recevoir, ce qui ne veut pas dire qu5il failleêtre totalement blanc et neutre, car dans ce cas, le phnom$ne sevolatilise et perd de sa force vitale. M

3ette forme suprieure de sympathie, qui rend seule possiblel5observation ob4ective, ne serait atteinte que par un tr$s petitnombre de 4ournalistes. L our moi, la qualit de l5observationest le point le plus dlicat. 1lle est en lien direct avec lespsychoses qui sont ' l5origine des msententes et des conflits. M

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1t il a4oute : L Wuelle responsabilit incombe alors ' lapresse M 3ar elle n5agit pas de mani$re L thrapeutique M sur lapolitique : les L psychoses collectives %...& sont principalementle fruit de la propagande, de la rptition ininterrompue desmêmes formules, des mêmes mouvements et des mêmes rythmes. M (apai ne peut pas se construire sur des L hymnes, sur la

dclaration sans cesse ritre de lois internationales ou deparagraphes d5alliance M. 1lle se construit en L brisant lespsychoses %nationalistes& malsaines %...& et en crant lesconditions ncessaires ' la dcouverte de la vrit. M

3ette premi$re partie de l5article intitul La 3onscience dujournaliste %elle tait suivie par des descriptions d5epriences4ournalistiques concr$tes de 8ules )auer;ein& est intressantepour nous ' plus d5un titre. Bout d5abord, certaines des pensesles plus importantes nous rappellent l5avant-propos que 8ules)auer;ein avait rdig vingt-sept ans plus tXt pour 3ommentparvient0on # des connaissances des mondes supérieurs Q, de Cudolf)teiner. H l5poque, il s5tait d4' pos la questionsuivante%A6*& : L 3omment connaZtrait-il l5homme l5univers, s5iln5a fait de lui-même un instrument de connaissance, capable devibrer ' l5unisson de toutes les vibrations T M 1n *+0+, sespenses taient d4' tournes vers l5L homme d5action M, et l5onpeut dire que d$s cette poque, il accordait une importanceparticuli$re ' la L sympathie, cette sympathie qui lui tait sincessaire pour aborder les hommes, les choses et les vnements.@ais si son savoir paraZt encore asse" livresque en *+0+, ses

connaissances avaient acquis un caract$re plus individualis en*+76, fruit de ses epriences de vie.

ort de son eprience, 8ules )auer;ein considrait que lavaleur d5un 4ournaliste dpendait essentiellement de ses donsd5observation. (a premi$re question qu5il se pose est celle desavoir comment naissent nos reprsentations. (a manipulationconsciente ou inconsciente des facults de 4ugement, manipulationengendre par la difficult que nous prouvons ' observer sans apriori, serait l5une des causes de ce qu5il appelle lesL psychoses M de son temps.

35est donc un probl$me d5ordre pistmologique qui aurait t' l5origine des mau de l5poque, de ces mau qui finirent paraccoucher du fascisme et de la guerre 8ules )auer;ein reprend l'l5une des ides cls de Cudolf )teiner pour la confronter ' laralit politique immdiate.

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Vers la fin de sa vie, 8ules )auer;ein s5est semble-t-ilapproch de tr$s pr$s de l5idal qu5il s5tait fi, ' savoir êtrecapable de L vibrer ' l5unisson de toutes les vibrations M, et demouler sa conscience perceptive dans une forme L concave M etpermable%A62&. (e courage, l5adresse, la sensibilit, lacomptence, sans oublier une bonne dose d5humour, comptaient parmi

ses traits de caract$re les plus marquants. 3e sont ces facultsqui firent de lui un grand 4ournaliste. our lui, un bon4ournaliste devait pouvoir se fondre dans un pays ou dans unpeuple, il devait pouvoir être tout entier ' un homme ou ' unvnement, mais en même temps il devait être capable de s5observerlui-même. Belle tait la recette de son succ$s. 3e L truc M qu5ilrvlait au 4ournalistes dans ses @moires de *+72 consistait,dans la plupart des cas, ' simplement L faire le contraire de cequ5un reporter a gnralement l5habitude de faire. In 4ournalistese tient en retrait R mêle"-vous, au contraire, auprotagonistes l ne quitte pas son calepin R ne faites 4amaiscela aites les mêmes mouvements que ceu qui sont impliqus 1nleve" votre chapeau lorsqu5ils enl$vent le leur rene" unemine attriste lorsqu5ils ont l5air dfait 35est ainsi qu5en cetinstant historique lorsque l5ancien empereur d5utriche, 3harlesde ]absbourg, et sa femme ont regagn la )uisse apr$s un putschmanqu F . ., mu et plein de sympathie, 45ai serr la main 'des gens que 4e n5avais 4amais vus de ma vie%A67&. M

(orsqu5il prparait un reportage, 8ules )auer;ein essayaittou4ours de passer L un ou deu 4ours dans un tat que l5on

pourrait qualifier de `vagabondage attentif5. )i quelqu5unparvient rellement ' accueillir en lui de mani$re vivante toutesles impressions, et en même temps ' faire taire ses propresractions impulsives, il sera tr$s tonn du rsultat. e cettefaKon, des choses trang$res deviennent peu ' peu famili$res etdes choses lointaines se rapprochent, comme au travers d5unchangement d5optique. ans les grandes villes, on doit se mêler 'ceu qui vont au travail ou ' ceu qui en reviennent, on doitobserver leur visage fatigu et essayer de se mettre dans leurpeau, au lieu de faire comme les `mauvais voyageurs5, lesquels nepeuvent s5empêcher de comparer hQtivement ce qu5ils voient avec ce

qu5ils connaissent de leur propre pays%A6<&. M

3ette mthode de connaissance ne rappelle-t-elle pas cetteforme suprieure de perception que Cudolf )teiner nomme laperception L intuitive M T 3ontrairement ' la connaissanceimaginative, qui permet de percevoir les qualits d5un être, etcontrairement ' la connaissance base sur l5inspiration, quipermet de ne plus faire qu5un avec les actes et les manifestationsde la volont des êtres, la connaissance intuitive permetlittralement de fusionner avec l5ob4et que l5on cherche 'connaZtre%A6A&. Ine telle fusion, une telle L immersion M, impliquecependant que le L connaissant M fasse l5eprience de l5autre en

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lui-même, c5est-'-dire dans sa propre essence. 3ette forme deconnaissance prsuppose l5eistence d5une conscience L vide M :aucune reprsentation, aucune ide prconKue, ni même aucunsentiment ne doivent peser sur un tel organe de connaissance,organe ' l5intrieur duquel ce qui fait l5essence de l5autre vapouvoir se rvler et s5eprimer librement.

)a mani$re d5couter, qui lui permettait d5entendre au-del'des paroles prononces, de même que cette L sympathie M qu5ilavait consciemment eerce, avaient fait de lui une personne deconfiance ' laquelle on se livrait volontiers. l nous a laisstoute une galerie de portraits finement cisels o les faiblesseset les particularits des mod$les ne transparaissent que sous lecouvert de l5humour. (orsqu5on lit au4ourd5hui ces descriptions Fles reproduire ici dpasserait le cadre de ce travail%A66& F on nepeut s5empêcher d5y dceler des L clins d5Yil M permanents. lvoluait parmi les grands personnages de son poque, mais en mêmetemps, il avait ce recul qui le mettait un peu dans la positiond5un spectateur observant des acteurs sur une sc$ne de thQtre%A6>&.

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(e chemin de dveloppement spirituel sur lequel il s5taitengag, guid par Cudolf )teiner, permit ' 8ules )auer;ein defaire certaines epriences intrieures. l en parlait rarement,mais elles transparaissent dans ses propres crits ou dans ceudes personnes qui l5ont connu. )a capacit ' observer les

vnements sous un angle que les 4ournalistes ngligentgnralement apparaZt tr$s clairement dans cette description duduc ranKois d5]arcourt, qui avait pous l5une de ses amies,ntoinette =rard, et auquel il rendit de frquentes visites dansles annes 70, en son chQteau : L 1n *+7?, en raison de lacon4oncture internationale, la guerre me paraissait certaine. 8edemandai ' 8ules )auer;ein, que 4e savais en communication avec lemonde surnaturel, ce qu5il pensait de la situation et il me fitcette rponse trange, ' certains gards prmonitoire : `(esdmons rient5.%A6?& M

1n effet, la situation de l51urope tait comparable ' cellede la )ocit anthroposophique dans la mesure o, dans l5une commedans l5autre, une sorte de L guerre larve M avait clat, mettantau prises des groupes d5hommes qui, pour n5avoir pas reconnu lesL signes du temps M, agissaient d5une mani$re propre ' attirer lesdmons, au lieu d5essayer de comprendre les conditions dedveloppement de l5humanit moderne et d5agir en consquence.Bandis que l5on prparait, dans la )ocit nthroposophiqueIniverselle, les grandes eclusions de *+7A, deu tendances sedessinaient avec de plus en plus de nettet sur la sc$neeuropenne : l5chec des L dmocraties M dans leur tentatived5instaurer une pai durable F chec mis ' profit par certains

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occultistes proches des milieu anglo-saons F, et son corollaire,' savoir la monte en puissance du fascisme et du national-socialisme, qui allaient bientXt donner au dmons l5occasion dese dchaZner.

8ules )auer;ein a compris certains aspects de l5histoire

mondiale, mais son interprtation des faits, faute des lmentsdont nous disposons au4ourd5hui, a parfois t errone%A6+&. 1n toutcas, l5intervention croissante d5entits dmoniaques dans le coursde l5histoire semble bien ne pas lui avoir chapp. ans la mesureo ses reportages tmoignent F de mani$re directe ou indirecte Fde ces combats, il nous a paru intressant d5en donner iciquelques etraits.

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1ntre *+2* et *+<0, 8ules )auer;ein a rendu plusieurs foisvisite ' Denito @ussolini, le fondateur du fascisme italien%A>0&,dont il publia un certain nombre d5intervie;s. (orsqu5il lerencontre pour la premi$re fois, @ussolini est encore 4ournaliste,L mais il a d4' une petite cour d5admirateurs. 4', il luiarrive de s5loigner de ses confr$res et de se planterorgueilleusement dans un coin du salon, les bras croiss sur lapoitrine, le menton volontaire pro4et en avant et le regardimmobile, dans une posture de statue. M

8ules )auer;ein tait galement prsent lorsque @ussolini fut

lg$rement bless en avril *+26 : L Jn apprend que l5auteur del5attentat est une vieille nglaise demi-folle. (a balle a raflle bout du ne" du dictateur. (e hros n5a pas bronch. (a foulereconnaZt dans son immobilit la manifestation d5une admirablemaZtrise de soi, mais les tmoins les plus proches ont, hlas, dâttribuer cette impassibilit apparente au saisissement de lapanique. )ur la place du 3apitole, des fanatiques cherchent lesgouttes de sang du uce pour y tremper leurs mouchoirs. lapparaZt lui-même au balcon du palais 3higi, un peu pQle et sablessure recouverte d5un tout petit pansement pour comdoninfect. M

ar la suite, 8ules )auer;ein ne fut plus autoris ' pntrersur le territoire italien, au motif qu5on l5aurait entendu dire,dans un caf de la ia""a Vene"ia, que @ussolini ressemblait apr$sl5attentat ' un L =uignol bless dans un pugilat avec legendarme M. 35est @ussolini lui-même qui lui rapporta le faittrois ans plus tard, au grand tonnement du 4ournaliste quis5cria : L @oi T ire une chose pareille T 8amais il ne meviendrait ' l5esprit une plaisanterie d5un go^t aussi douteu.5ailleurs, si cela m5arrivait, 4e ne choisirais pas, pour parlerainsi, un caf de la ia""a Vene"ia o, sur di consommateurs, ily a deu clients et huit policiers. M

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8ules )auer;ein tait intimement convaincu que le 7uce, enraison de sa fatuit et de son vidente faiblesse de caract$re, neconstituerait pas un danger tant qu5il garderait son indpendancepar rapport ' ]itler. insi, vers la fin de sa vie, il crivaitencore : L 8amais ]itler n5aurait song ' la guerre s5il avait eu

des inquitudes sur la position de l5talie%A>*&. M 1n *+76, aumoment de la conclusion des premiers accords entre l5llemagne etl5talie, il fit son possible pour tenter d5inflchir le cours del5histoire : L 8e ne suis qu5un 4ournaliste, pens-4e en moi-même,mais comme 4e connais bien cet homme, puisque les diplomates nepeuvent rien sur lui et qu5il glisse, peu ' peu, sur une pentefatale, n5euss-4e qu5une seule chance d5avoir quelque influencesur lui, 4e ne dois pas la ngliger%A>2&. M l se rendit alors 'Come dans le but de s5entretenir avec le dictateur. L Vousconnaisse" ]itler mieu que moi, lui dit un 4our @ussolini. 8el5ai rencontr une seule fois ' Venise et 4e ne puis dire que nousayons chang des vues, car il a parl tout le temps et 4e n5ai puplacer un mot. Wuelle est, d5apr$s vous, la diffrence entre luiet moi%A>7& T M )atisfait de la rponse de 8ules )auer;ein, il luiaccorda alors une intervie; au cours de laquelle il annonKa unrapprochement de l5talie avec la rance et l5ngleterre,rapprochement qui n5eut finalement 4amais lieu.

ans ses =émoires de *+72, 8ules )auer;ein reconnaissait d4'que ses efforts avaient peu de chances d5aboutir. eu de tempsapr$s l5attentat dont @ussolini avait t victime, il avait

notamment assist ' un 4eu de questions rponses entre ce dernieret la foule qui le confirma dans son opinion : L jtes-vous prêts 'mourir T M, avait lanc @ussolini. L Jui, nous sommes prêts M,avait rpondu la foule. L In danger menace-t-il le fascisme T M FL Jui, depuis l5tranger. M F L Nous lui tiendrons tête. )uive"-moi quand 4e vais de l5avant. Bue"-moi quand 4e recule. Venge"-moisi 4e meurs. M 1t )auer;ein de conclure : L 3e rgime %...&empruntait dsormais la voie du bolchevisme, même si, enapparence, il se situait ' ses antipodes. l broyait la personnesous la discipline d5Etat, ce qui, pour l5talie, tait fortpr4udiciable, et attisait les sentiments patriotiques d5une

mani$re dangereuse pour l51urope enti$re.%A><& M

L (orsque, en 4uin *+<0, l5talie entra en guerre contre larance, d4' vaincue, 4e repassai dans ma pense ces vingt anneso 45avais cXtoy le maZtre tout-puissant de l5talie et 4emditai avec douleur sur la destine qui m5avait, au heuresdcisives, mêl de si pr$s au protagonistes de l5]istoire, sansque 4amais mes prvisions ni mes efforts aient pu en inflchir lecours.%A>A& M

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8ules )auer;ein suivait avec beaucoup d5intrêt etd5inquitude les vnements qui se droulaient en llemagne, qu5ils5agisse de l5accession d5]itler ' la prsidence du Ceich ou del5abolition de la dmocratie parlementaire et de sa transformationen un rgime totalitaire o ceu qui pensaient autrement n5avaientpas leur place. 3es vnements dtruisaient, en effet, tout espoir

de voir une pai durable s5instaurer en 1urope. )auer;ein faisaitpartie de ceu qui suivirent de tr$s pr$s les grandes manYuvresdiplomatiques qui se droul$rent entre @unich, Derlin etDerchtesgaden, o ]itler avait son cl$bre L nid d5aigle M. urantles annes qui prcd$rent la guerre, il ne se passa pas unvnement politique ou diplomatique sans qu5il en f^t le tmoindirect, et l5un des premiers ' en rendre compte.

l se trouve ainsi ' Vienne, en mars *+7?, lorsque ]itleroccupe l5utriche sans rencontrer de rsistance R depuis le balconde son hXtel, il voit le Cing l5quivalent des =rands Doulevardsparisiens, N.d.B. L changer brusquement de couleur M. L ans lafoule immense qui attendait le hrer, 4e vis %...& d5innombrablesfourmis brunes se dplaKant individuellement ou par petitescolonnes, bousculant tout le monde, refoulant les curieu etformant peu ' peu un cordon des deu cXts de la chausse pourlibrer la voie o devait passer le triomphateur. H cinquantem$tres de ma fenêtre, devant l5]Xtel mprial, une estrade avaitt leve en toute hQte : ]itler allait y prendre possession dupeuple de la capitale%A>6&. M l assiste ensuite ' des sc$nesd5hystrie et d5enthousiasme semblables ' celles dont il avait t

tmoin durant l5ascension politique d5]itler en llemagne.(e mois de septembre *+7? fut, selon ses propres termes, le

plus actif de toute sa carri$re de 4ournaliste. H cette poque, ilest partout : ' Derlin, ' Nuremberg, ' rague, ' 1ger, 'Derchtesgaden, ' =odesberg... 1t surtout, il est prsent au momentde la ratification des Accords de =unich, ces accords malheureuqui, s5ils cart$rent, dans un premier temps, la menace d5unconflit qui semblait imminent, ne tirent en ralit qu5ouvrir lavoie au guerres de conquête d5]itler. H la veille de ladclaration de guerre, sentant que la catastrophe tait dsormais

invitable, 8ules )auer;ein rsumait ainsi sa pense : L Wued5occasions rates Wue de tentatives avortes%A>>& M

u printemps *+<0, ' soiante ans passs, il mit fin ' sacarri$re de L grand reporter M. (e quotidien &aris Soir qui, sousla direction de 8ean rouvost, s5tait repli sur (yon, taitdsormais soumis ' la censure du rgime de Vichy, et 8ules)auer;ein ne voyait pas comment, dans ces conditions, il aurait pucontinuer ' eercer son mtier de 4ournalisme. l traversa donc lafronti$re suisse, s4ourna quelque temps ' Derne, puis, en octobre*+<2, il partit s5tablir ' (isbonne, o il passa les vingt-cinqderni$res annes de sa vie.

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Voici comment 8ules )auer;ein introduit, dans ses =émoires de*+72, le passage consacr au confrences innombrables, et surtoutinterminables, qui furent organises apr$s la remi$re =uerre

mondiale : L )i 4e devais donner un compte-rendu dtaill et eactdes confrences qui ont eu lieu depuis la fin de la guerre etauquelles 45ai d^ assister, 4e considrerais ce pensum commel5quivalent des tortures chinoises les plus raffines%A>?&. M lpassait, en fait, le plus clair de son temps dans l5hmicycle dela )ocit des Nations, ' =en$ve : L 35tait souvent ' une classede lycens ecits et turbulents que faisaient penser les sancesde =en$ve. Driand essayait d5y mettre bon ordre. Ine fois, lemarchal ilsudsi et le (ituanien Valdemaras se querellaient sifort qu5ils allaient se prcipiter l5un sur l5autre, lorsquesubitement on entendit un son tr$s dou, tr$s apaisant, c5tait lavoi barytonante de Driand : `@essieurs, on voit que vous êtesd5accord.5%A>+& M

8ules )auer;ein s5tait d4' entretenu de la )ocit desNations avec Cudolf )teiner : L 8e lui epliquai que la )ocitdes Nations avait pour ambition de protger la culture enprotgeant les minorits, et qu5elle essayait d5intgrer lesprobl$mes conomiques dans un schma plantaire. F `(a )ocit desNations, me dit )teiner, n5y parviendra pas, car il s5agit d5uncercle vicieu. (es producteurs sont contraints de se tourner vers

leur gouvernement, c5est-'-dire prcisment vers un pouvoirpolitique qui consid$re qu5il est de son devoir de brider lesforces conomiques. Wuant ' la vie de la pense, la )ocit desNations n5a pas trouv mieu, pour la protger, que de la placersous la tutelle de l5Etat, et de la soumettre ainsi ' soncontrXle. Ine cole devrait, au contraire, ' la mani$re d5uneglise, chapper ' l5emprise de l5administration. 3omme uneglise, une cole ne devrait pouvoir être soutenue que par lespersonnes qui, en fonction d5ides communes, consid$rent soneistence comme ncessaire.5 M 1t )auer;ein de nous interpeller :L 3es paroles n5taient-elles pas prophtiques T Ne souffrons-nous

pas au4ourd5hui d5une fermentation malsaine sous un couvercle troppesant, de pressions qui, au lieu de s5allger, deviennent chaque4our plus lourdes. 1t les ministres qui tentent de surmonter cesobstacles ne restent-ils pas incompris quand ils ne sont paspoursuivis%A?0& T M

Dien qu5elles aient t faites il y a plus de soiante-dians, ces dclarations de Cudolf )teiner sur l5impossibilit debQtir un organisme social sain sur la base d5institutionssemblables ' ce qu5tait, ' l5poque, la )ocit des Nations,n5ont rien perdu de leur actualit. es tudes rcentes%A?*& ontmontr qu5une organisation centralise, telle que celle que l5on

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cherche au4ourd5hui ' mettre en place au niveau europen, servaitavant tout les intrêts de ceu qui convoitent le pouvoir mondialet tentent, pour ce faire, de L canaliser M les dveloppementsindividuels, de quelque nature qu5ils soient%A?2&.

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3omme nous l5avons plusieurs fois montr, la musique tait laprincipale voie d5acc$s de 8ules )auer;ein au monde spirituel. Furant les premi$res annes de son s4our ' Vienne, c5est elle quilui ouvrit les portes du monde diplomatique, et lanKa, en quelquesorte, sa carri$re de L grand reporter M. 1lle tait le traitd5union entre lui et un grand nombre de personnes, et tous ceuqui le connaissaient d5un peu pr$s savaient qu5on ne pouvait luifaire de plus grande 4oie qu5en mettant un piano ' sa disposition.l ne tardait pas alors ' interprter des etraits d5opras deOagner, ou encore des Yuvres de Dach ou Deethoven, sa vieprofessionnelle trpidante ne lui offrant pas souvent l5occasionde cette dtente qui, pour lui, avait valeur de L nourriturespirituelle M%A?7&.

(a musique tait pour 8ules )auer;ein un moyen d5epressionqui le reliait aussi bien au ralits spirituelles qu5au hommes.insi, il 4oua de la musique en ouverture au confrences queCudolf )teiner donna ' aris, comme il en 4oua durant ses visites' des comtes, rois, ministres et prsidents. l en 4ouait aussilorsque la tristesse l5envahissait, ce qui tait surtout le cas

lorsqu5une situation lui semblait sans issue. l crit ainsi dansses souvenirs : L ans l5apr$s-midi du 2? septembre *+7?, 45taische" moi. (a guerre me paraissait imminente. our me rconforter4e me mis au piano et 4ouai la assion selon saint @atthieu%A?<&. M

(a place particuli$re que tenait la musique dans la vie de8ules )auer;ein apparaZt clairement au travers d5une vision qu5ileut peu de temps avant la guerre, durant un concert o l5on 4ouaitune symphonie de Drahms. Dien des annes plus tard, il donna deces images qui l5assaillirent alors la description suivante :L )ortant des abZmes du monde des dmons, 4e voyais s5avancer vers

la Berre les Wuatre 3avaliers de l5pocalypse. ls rpandaientautour d5eu la terreur, la famine et la mort. )ur un champ debataille un homme m5apparut, tendu, sans conscience. 8e sus quec5tait ]itler. 8e sus aussi que, tandis qu5il gisait l',immobile, une 1ntit puissante venue d5un monde obscur tait entrain de prendre possession de lui et que c5tait cet être quiallait dsormais attiser sa rage homicide et transformer enmassacre sa perscution du peuple 4uif%A?A&. M

@ais 8ules )auer;ein n5avait pas seulement pris conscience dela puissance des forces visant ' dtruire l5être humain. l savaitqu5au bout du compte, c5est des autres forces que dpendra l5issue

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du combat men par l5humanit pour le progr$s spirituel. (5articlequ5il fit paraZtre en mars *+7? sous le titre Le =onde futur%A?6&

tmoigne de cette certitude : L 8e suis convaincu qu5aucun desgrands probl$mes auquels nous avons ' faire face ne pourratrouver de solution sans qu5il soit fait appel au puissancesspirituelles suprieures, crit-il. 3eu qui ont l5habitude de se

tourner vers le monde suprieur ne doivent pas se satisfaire dusalut de leur Qme. ls doivent prendre conscience du fait qu5ilsdoivent se mettre au service de l5humanit tout enti$re. (aconnaissance et la sagesse doivent aller de pair avec l5action,l5action indispensable. M

L Notre gnration est accable par la peur du futur. (esparoles d5Jse rsonnent encore ' nos oreilles : `Wui s$me le ventrcoltera la tempête.5 %...& )i nous pouvions seulement nouspersuader qu5avec du courage, de l5abngation et un minimum depense claire, les forces suprieures peuvent intervenir sur lecours des vnements F sesprer de l5humanit, c5estdsesprer de soi-même. M

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&erspectives0 ers quel futur B

ans son eil portugais, 8ules )auer;ein trouva enfin laL tranquillit et l5ordre M, ces tats qui, selon ses proprestermes, sont des L biens particuli$rement prcieu M pour ceu queL les alas de la vie et de la politique ont fatigus%A?>& M. (eortugal, dirig, depuis *+72, par le p$re de l5:stade 5ovo, letr$s autoritaire et tr$s catholique )ala"ar, tait parvenu ' se

tenir ' l5cart du deui$me conflit mondial, et tait devenu l5undes points de chute favoris des rfugis politiques et desapatrides. (e caract$re pacifique et accueillant du peupleportugais, caract$re dont 8ules )auer;ein fit maintes foisl5loge, la douceur du climat, et le fait de se savoir ' l5abrides bouleversements politiques, attir$rent au ortugal un certainnombre de souverains dchus ainsi qu5un grand nombred5aristocrates. 8ules )auer;ein, qui avait frquent des maisonsrgnantes du temps o il tait 4ournaliste, ne tarda pas ' lierconnaissance avec eu. l habitait ' 1storil, le L fief M desre4etons princiers, dans la banlieue chic de (isbonne, et

participait parfois au runions qu5organisaient chaque semaine,dans un cinma de la capitale portugaise, les nombreu prtendantsau trXnes europens eils dans ce pays. 5ailleurs, sesrelations avec eu taient ' ce point bonnes qu5il leur consacraun livre entier%A??&.

8ules )auer;ein qui, bien qu5il continuQt d5crire desarticles pour un grand 4ournal portugais, avait dfinitivementabandonn sa carri$re prouvante de 4ournaliste, aimait ce paysqui l5avait accueilli vers la fin de sa vie avec tantd5hospitalit, ' tel point qu5il ne put se rsoudre ' le quitterune fois la guerre termine. l ne rentrait ' aris que pour decourts s4ours, rendant visite ' des membres de sa famille ou 'quelquesuns de ses amis et connaissances%A?+&.

l mourut le 70 4uin *+6>, ' )aint-3loud, dans la banlieueparisienne, et fut enterr dans un petit cimeti$re proche de 8ouy-en-8osas %Pvelines&, o l5on peut, au4ourd5hui encore, serecueillir sur sa tombe. 1lle est surmonte d5une croi en boistoute simple qui, au fil du temps, s5est pare des couleurs desforêts environnantes.

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Nous savons, d5apr$s les tmoignages de ses proches, qu5ilavait trouv, durant les derni$res annes de sa vie, une grandetranquillit intrieure, une tranquillit L mtaphysique M. l seplongea ' nouveau dans les images et dans les rcits de l5ncien

Bestament, lesquels n5avaient cess de l5intresser depuis sa plustendre enfance. 3ette fois, pourtant, au terme de sa vie, commes5il s5agissait l' du fruit d5une longue et profonde eprience,il s5intressa tout particuli$rement ' une entit que les (ivresde l5ncien Bestament ne font qu5effleurer, celle de =elchisédech,F (a =en$se %*<-20& l5voque en des termes qui, loin de nousclairer sur ce personnage, 4ettent au contraire sur lui un voilede myst$re : L 1t @elchisdech, roi de )alem, fit apporter du painet du vin. Jr il tait sacrificateur du ieu Br$s-]aut et il bnitbraham et dit : `Dni soit braham, par le ieu Br$s-]aut,fondateur des cieu et de la terre5 %...& 1t braham lui donna ladZme du tout. M (5EpZtre au ]breu %>,*-<&, dans le NouveauBestament, a4oute : L )ans p$re, sans m$re, sans gnalogie,n5ayant ni commencement de 4ours ni fin de vie R tant ainsisemblable au ils de ieu, il @elchisdech demeure sacrificateurpour tou4ours. M

(e fait que 8ules )auer;ein se soit intress ' cetteindividualit mystrieuse que la Dible ne permet pas rellement desaisir, ne saurait s5epliquer par ses connaissances bibliques.3ompte tenu des rares passages qui lui sont consacrs, cette

entit serait reste dans l5ombre si la science spirituelle deCudolf )teiner n5avait rvl son lien avec l5un des plus grandsmyst$res de l5humanit. Emil Doc a consacr tout un chapitre dupremier tome de son Eistoire spirituelle de l’humanité en septvolumes au roi de Salem. 3e chapitre est intitul =elchisédech. Le

m(stère solaire%A+0&. l y fait le rapprochement entre certainesdclarations capitales de Cudolf )teiner et les lgendes 4uives,et l$ve ainsi une partie du voile recouvrant ce @yst$re qui, telun arc grandiose, embrasse et relie le pass %lunaire& et le futur%solaire&.

(es recherches spirituelles de Cudolf )teiner ont permis demontrer que derri$re @elchisdech se cachait l5un des plus grandsinitis de l5histoire de l5humanit, ' savoir le grand @anou, quela Dible nomme No, celui-l' même qui a sauv l5humanit au momentdu dluge. 3e grand initi des myst$res solaires qui avait annoncle principe christique bien avant le dbut de notre $re avait tl5instructeur et le crateur des diffrentes poques historiquespost-atlantennes.

ans l5ncien Bestament, la rencontre entre @elchisdech etbraham symbolise en fait la rencontre entre le courant lunairereprsent par braham et le courant solaire reprsent par

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@elchisdech, l5image du pain et du vin annonKant la venue du3hrist. (e 3hrist et ses disciples, pour se rendre du 3nacle au4ardin de =ethsmani dans la nuit du 4eudi saint au vendredisaint, emprunt$rent le même chemin qu5braham et @elchisdech dessi$cles plus tXt. (e sacrifice du pain et du vin annonKait latransition entre les myst$res lunaires et les myst$res solaires :

les sacrifices lunaires %l5agneau sacrifi par bel& taientabandonns au profit des fruits de la terre %le pain et le vin de3an&%A+*&.

(5individualit de @elchisdech runit en elle certainsmyst$res parmi les plus levs de l5humanit. (5intrêt port par8ules )auer;ein ' ce grand initi semble mettre comme l5accordfinal, un accord ressenti au plus profond et dpassant ladimension personnelle, ' une vie tr$s fortement oriente vers lesvnements etrieurs, et placer 8ules )auer;ein au beau milieu ducourant moderne des myst$res.

_ _ _

(e groupe )aint-@ichel, qu5lice )auer;ein avait fond avecCudolf )teiner en mai *+*7, continua d5eister apr$s que la)ocit nthroposophique de rance eut cess d5être reconnue parle 3omit directeur de ornach. 1n un sens, on peut dire qu5apr$s*+7*, ce qu5avait construit lice )auer;ein fut rduit au noyauoriginel, ce qui lui permit de L survivre M. lusieurs annesdurant, l5influence du groupe )aint-@ichel sur la vie

anthroposophique franKaise est reste tr$s forte. insi, en mars*+7<, ta Oegman considrait encore ce groupe comme la L )ocitnationale M de la rance, et elle le mettait sur un pied d5galitavec les =roupes de travail anthroposophique libres quifonctionnaient en ngleterre et en ]ollande : L 8e ne suis pass^re que les gens soient tr$s enthousiastes ' propos de cettedcision celle qui venait d5être prise, ' ornach, d5eclure du3omit directeur deu de ses membres, en l5occurrence elle-même etElisabeth Vreede F . . ni qu5une telle structure c5est-'-direla nouvelle forme de la )ocit nthroposophique Iniverselle F .. soit en mesure d5attirer de nouveau membres. 85ai au

contraire l5impression que les )ocits nationales eistantes,comme celles d5ngleterre, de ]ollande ou de rance, qui seplacent dans la continuit du travail de Cudolf )teiner, devraientse renforcer considrablement par un travail individuel actif. 3esgroupes nationau devraient s5arroger le droit d5accepter desnouveau membres dans la )ocit de leur pays. l faut epliquertr$s honnêtement au nouveau membres o en sont les choses, etcomment la )ocit nthroposophique Iniverselle est anime d5unevolont de pouvoir qu5on ne peut accepter quand on se place sur leterrain du principe de libert qui devrait rgner dansl5anthroposophie%A+2&. M %1trait d5un pro4et de circulaire.&

254



(es membres du groupe )aint-@ichel qui n5adhr$rent pas ' la)ection franKaise de )imonne CihouGt-3oro"e, cette section quiavait obtenu la reconnaissance de ornach, poursuivirent leurstravau pendant plus de soiante ans. pr$s la mort d51lsa ro"or-u"imour, c5est l5pouse du r. DenoZt, @me DenoZt-Cegnault, quiprit la direction du groupe. urant la guerre, les membres du

groupe pass$rent outre ' l5interdiction de se runir mise par lestroupes d5occupation, si bien que le travail ne fut pasinterrompu. 1n 4anvier *+<*, les pou avard, qui taientsensiblement plus 4eunes, en devinrent les responsables, et desamis de Cene avard, qui resta a la tête du groupe 4usqu5en *+>?,rapport$rent que la guerre n5avait pas empêch les runions d5êtretr$s frquentes, et que des soldats allemands prirent même partau travail anthroposophique qui y tait men%A+7&. )imonne CihouGt-3oro"e, pour sa part, et avec elle la )ection franKaise, avaitquitt aris d$s le mois de septembre *+7+, et s5tait retire audomaine de la )ourdi$re, au environs de @oulins %llier&, o elleresta 4usqu5en *+<A. endant la guerre, c5est donc uniquementgrQce au groupe )aint-@ichel que le travail anthroposophique a puse poursuivre ' aris.

(e groupe )aint-@ichel fut largement soutenu par la pdagogiecurative anthroposophique, dont les premiers centres en rancefurent galement inaugurs en prsence, et sous la direction,d5ta Oegman. pr$s avoir t contacte, d$s l5anne *+70, pardiffrents mdecins franKais %dont vraisemblablement les r.

u"imour, )imon )chlumberger, Cobert (ave""ari, @aurice 3ord etCen 3lary&, ta Oegman fonda l5ssociation franKaise de pdagogiecurative%A+<& au cours de l5anne *+7A, et un an plus tard, avecl5aide d5une infirmi$re nomme Vala Drence, un centre de 4our depdagogie curative. 3e centre, qui se situait dans une petitevilla du [Ve arrondissement de aris, hbergea une dou"ained5enfants confis au soins de mdecins, d5infirmi$res, deprofesseurs et d5eurythmistes curatifs.

1n rance, la pdagogie curative est troitement lie audestin de Vala Drence %ne Vachad", *?+A-*+>+&%A+A&, une Cusse

originaire de )aint-tersbourg. yant d^ interrompre ses tudesde mdecine ' la Cvolution, elle avait fui son pays en *+20 surun bateau amricain avec son p$re F un ancien officier de l5armeblanche F et apr$s un dtour par 3onstantinople, th$nes etDerlin, elle s5tait finalement installe ' aris. ans les annes20, Vala Vachad" qui, depuis son mariage avec un ranKais,rpondait au nom de Vala Drence, fut employe comme infirmi$re 'la clinique du r. 3onstant u"imour, la clinique ranlin. 35estl' qu5elle rencontra 1lsa ro"or-u"imour, qui lui fit connaZtrel5anthroposophie.

1n mai *+2+, apr$s la mort de son mari, Vala Drence

255



accompagna un 4eune malade ' rlesheim, et c5est l' qu5elle fit laconnaissance d5ta Oegman et de la pdagogie curative, dont cettederni$re tait la fondatrice. (e lieu parut L lointain ettrange M ' cette habitue de la L vie parisienne M. L @on cYurtait conquis, mais mon esprit se rvoltait. 8e me rendais biencompte qu5il n5y avait l' pas de place pour le confort ou la

satisfaction des dsirs. l fallait faire passer sa viepersonnelle au second plan, mais la personnalit n5en tait queplus stimule%A+6&. M (es mois que Vala Drence passa ' rlesheimeurent une influence dcisive sur le reste de sa vie. H partir dece moment, elle se consacra, en effet, tout enti$re audveloppement de la pdagogie curative, en rance tout d5abord,puis en )uisse.

vec la fondation, en *+76, du premier centre parisien depdagogie curative, rue de l5ssomption, centre qui tait dirigpar le r. Cen 3lary %port disparu durant la guerre& et visitrguli$rement par ta Oegman, Oerner ache et ]ermann 9irchner%A+>&,la mdecine anthroposophique et la pdagogie curative prirent, enrance, un nouvel lan. Vala Drence fait ainsi tat d5uneconfrence publique qui aurait attir plus de deu centspersonnes%A+?&. DientXt, il fallut s5installer dans de nouveaulocau. =rQce au soutien de @athilde 1nsched %*??<-*+<0&, une]ollandaise fortune vivant ' aris, il fut possible de louer lechQteau de 3ourcelles, situ dans la valle de 3hevreuse, auenvirons de Versailles. Ine trentaine d5enfants vivaient dans cepetit chQteau transform en foyer, et les membres du groupe )aint-

@ichel, comme 8ean et Cene avard, soutenaient ce centre detoutes leurs forces. ans le salon de @athilde 1nsched, quioccupait un appartement de l5avenue de (oe;endal, dans le Ve

arrondissement, eurent lieu, pendant des annes, des runions etdes manifestations anthroposophiques%A++&, et le foyer de 4our de larue de l5ssomption resta ouvert 4usqu5au dbut de la guerre Rc5est l' que le peintre (iane 3ollot d5]erbois devait dvelopper,avec l5aide d5ta Oegman, sa mthode de peinture curative%600&.

H la fin des annes 70, la mdecine anthroposophiqueparisienne 4ouissait d5un rayonnement certain. 35est ainsi

notamment que la derni$re publication de la maison d5dition quiavait appartenu ' lice )auer;ein avant d5être rattache au&resses niversitaires de rance, tait consacre ' la pdagogiecurative. l s5agissait de la traduction d5une tude de 8ulia Dortet Oerner ache parue en *+7+ et intitule L’>ducation de l’enfantdifficile.

urant ces annes tr$s fertiles pour la pdagogie curative enrance, non seulement ta Oegman, mais galement 9arl 9nig, lefutur fondateur du mouvement 3amphill, envisag$rent de fonder uncentre important de pdagogie curative dans la mtropolefranKaise. 8ules )auer;ein entreprit de nombreuses dmarches

256



aupr$s des autorits comptentes afin d5obtenir un permis des4our pour le r. 9nig, qui tait 4uif, mais celles-ci n5ayantpas abouti, c5est finalement vers l5ngleterre, o il mit sur piedle cl$bre mouvement 3amphill%60*&, que ce dernier choisit d5migreren septembre *+7+.

pr$s l5invasion de la rance par les troupes hitlriennes enmai *+<0, le centre de la valle de 3hevreuse fut transfr 'Coubiche %(ot-et-=aronne&. 35est l' que, pour la premi$re fois, ontenta d5associer la pdagogie curative au travail de la terre,impulsion qui trouva son plein panouissement des annes plus tardau chQteau de )aint-Darthlemy, dans le canton de Vaud, en )uisse,sous Vala Drence.

_ _ _

endant plus de trente-cinq ans, les pou avard, puis Ceneavard seule apr$s la mort de son mari, ont t ' la tête dugroupe )aint-@ichel. F Cene avard %*?+>-*++0& est entre encontact avec l5anthroposophie ' vingt et un ans, grQce ' sarencontre fortuite avec une femme qui tait lie depuis un certaintemps d4' ' la science spirituelle de Cudolf )teiner, et quiallait devenir plus tard sa belle-m$re. u cours du dernier s4ourde Cudolf )teiner ' aris, en mai *+2<, Cene avard eut deu foisl5occasion de rencontrer le fondateur de (5anthroposophie. (apremi$re fois, c5tait au cours d5une reprsentation d5eurythmie 'laquelle elle participait et dont il tait le spectateur%602&R la

deui$me, au cours de sa derni$re apparition publique en rance,lors d5une confrence qui avait attir plus de quatre centspersonnes. (a même anne, elle est devenue membre du groupe )aint-@ichel, probablement au même moment que son mari, avec lequel elleest reste toute sa vie tr$s lie.

Jn ne sait presque rien de 8ean avard, sinon qu5il tait aumoins aussi li ' l5anthroposophie que sa femme. l tait mortdepuis neuf ans lorsque celle-ci commenKa ' publier de courtsarticles dans le ulletin Anthroposophique. Bous deutravaillaient ' l5ssistance ublique de aris, et ils veill$rent

tou4ours ' ce que les contacts entre le groupe )aint-@ichel et lesdiffrents centres de mdecine et de pdagogie curative restenttr$s troit.

1n *+>?, ' quatre-vingts ans passs, Cene avard prit ladcision de dissoudre le groupe, dont une partie des membresadhra alors ' la )ection franKaise, rebaptise )ocitnthroposophique en rance apr$s le dpart de )imonne CihouGt-3oro"e deu ans plus tXt. (e > mai *+?*, Cene avard fut agressephysiquement alors qu5elle rentrait d5une runion de la Dranchelbert le =rand de la )ocit anthroposophique%607& et, sa sant nes5tant 4amais vraiment rtablie depuis lors, elle mourut huit ans

257



plus tard, le 2< ao^t *++0. 1lle tait la derni$re personne 'conserver en mmoire les dbuts du mouvement anthroposophique enrance autour de Cudolf )teiner et d5lice )auer;ein, et lesrecherches entreprises pour la prsente tude n5ayant commenc quedeu ans apr$s sa mort, la continuit historique n5amalheureusement pas pu être maintenue directement.

_ _ _

epuis quelques annes, les combats qui clat$rent au sein dela )ocit nthroposophique Iniverselle apr$s la mort de Cudolf)teiner sont l5ob4et d5un intrêt croissant. 3et intrêt va enparticulier au personnes qui en furent les L victimes M en *+7A,ce qui s5eplique par le fait qu5on savait 4usqu5ici peu de chosesd5elles, contrairement ' celles qui sont restes au =Ythanum,quoiqu5elles aient t, pour la plupart d5entre elles, tr$sproches de Cudolf )teiner. 1n cette fin de si$cle, le destin deces hommes et de ces femmes que l5on peut considrer comme lesL l$ves M directs de Cudolf )teiner, et même, en un certain sens,comme ses collaborateurs F malgr le fait qu5ils soient entrs enconflit avec la )ocit nthroposophique Iniverselle fonde parCudolf )teiner lui-même F prend une dimension nouvelle. l y aplusieurs raisons ' cela.

5une part, la lumi$re faite sur ces individualits nouspermet de mieu comprendre la nature profonde de l5anthroposophie.3ar elles ne se trouvaient pas au cXts de Cudolf )teiner par

hasard. H travers les questions qu5elles posaient, ou toutsimplement en raison du L potentiel M armique qui tait en elles,elles lui ouvraient de nouvelles pistes de recherches et luipermettaient de traduire dans les faits le rsultat de celles-ci.(es L l$ves M de Cudolf )teiner avaient une part rellementactive, quoique souvent inconsciente, dans ce processus%60<&.

insi, au travers de ses relations avec lice et 8ules)auer;ein, Cudolf )teiner a pu entrer directement en contact avecles processus et les dveloppements qui avaient lieu en rance. 3elien direct avec le groupe national franKais tait tr$s important

dans la mesure o l5anthroposophie rencontrait dans ce pays desdifficults particuli$res, qui tenaient autant au caract$re de salangue%60A& qu5' l5histoire et au spcificits de son peuple.N5est-ce pas en rance, en effet, que les adversaires d5une viespirituelle libre sont parvenus ' riger l5un de leurs principaubastions europens T

Jn peut dire qu5un catholicisme ultramontain et teint de4suitisme continue de marquer de son empreinte certaines couchesprofondes de la vie spirituelle franKaise. (5Eglise catholiquereste un acteur important de la vie sociale, moins par le nombredes partisans officiels de sa politique que par le fait qu5elle

258



peut continuer ' poursuivre son but principal, ' savoir maintenirsa position hgmonique, position qui, d5apr$s Cudolf )teiner,repose sur une L impulsion suggestive universelle%606& M. 5autrepart, certaines loges proches de la franc-maKonnerie qui utilisentleurs connaissances occultes pour dfendre leurs intrêts degroupe, ont pris pied fermement sur le sol franKais depuis la

Cvolution de *>?+. 1lles eercent une influence non ngligeablesur la politique et l5histoire de ce pays dans le but de raliserleurs grands pro4ets europens%60>&. u regard de cette situationspcifique, on comprend pourquoi il tait si important pour Cudolf)teiner de pouvoir s5appuyer en rance sur des personnes en qui ilavait pleinement confiance.

Ine autre eplication ' l5intrêt croissant suscit parcertains protagonistes des combats qui ont clat apr$s la mort deCudolf )teiner rside dans le fait qu5un grand nombre desimpulsions et des pro4ets dont ils taient porteurs n5ont pasencore t traduits dans les faits. (eur eclusion de la )ocitnthroposophique Iniverselle, en prcipitant leur mort, comme cefut le cas pour unlop, 1ugen 9oliso, lice )auer;ein et 1lsaro"or, ou en rduisant considrablement leur champ d5action F 4epense ici ' Elisabeth Vreede, ' O. 8. )tein, ' (ud;ig ol"er-]odit", mais aussi ' 8ules )auer;ein F eut pour consquence dedonner un coup d5arrêt momentan au processus qu5ils avaientinitis. pr$s avoir endur bien des souffrances, ils emport$rentavec eu dans la mort ce qu5ils n5avaient pu accomplir durantcette incarnation.

insi, on sait ' quel point lice )auer;ein eut ' cYur,4usqu5' la fin de sa vie, de mettre sur pied un travailanthroposophique en rance, et combien elle souffrit d5avoir ainsiles mains lies. Jn se rappelle aussi qu51lsa ro"or-u"imour, quiaurait certainement pu 4ouer un rXle important au sein de la)ocit anthroposophique franKaise, envisageait, peu avant samort, d5organiser un congr$s de la 4eunesse anthroposophique '@ontsgur. Wuant ' 8ules )auer;ein, il pro4etait d5crire un livresur Cudolf )teiner mais, pour une raison que nous ignorons, il y afinalement renonc.

e telles considrations prennent toute leur significationlorsqu5on prend au srieu certaines dclarations de Cudolf)teiner, et qu5on consid$re l5ventualit d5une rincarnation deces personnes ' la fin du si$cle%60?&. (5intrêt suscit par cesindividualits rpondrait ainsi ' un besoin de leur part, puisque,comme nous l5avons signal au dbut de cet ouvrage, c5estseulement en lien avec leur pass F un pass rest vivant dans laconscience de certains groupes de personnes F qu5elles pourronttrouver leur place future.

@ais il semble y avoir une troisi$me raison ' l5intrêt

259



croissant suscit par le destin des l$ves de Cudolf )teiner.3ette raison a un rapport direct avec la nature même des combatsqu5ils se sont livrs entre eu. 3ar connaZtre le pourquoi et lecomment de ces conflits nous aidera ' mieu comprendre la naturedes querelles actuelles. 1n effet, elles aussi opposent despersonnes qu5un lien commun avec Cudolf )teiner et son Yuvre

devrait au contraire rapprocher.

_ _ _

(es intentions les plus importantes de Cudolf )teiner,intentions qu5il eprima lors du fameu 3ongr$s de NoGl *+27/*+2<,sont restes incomprises. 3ertains de ses propos qui nes5appliquaient qu5' la situation particuli$re de ces mois ' lafois dcisifs et tragiques, ont t tirs de leur contete vivant.rivs de leur substance, on en a fait des dogmes, les plusabsurdes tant ceu qui concernent la )ocit anthroposophiqueelle-même et les rapports qu5entretiendrait l5individualitactuelle de Cudolf )teiner avec les initiatives manant du=Ythanum.

(orsqu5on tudie, ' la lumi$re de ses livres et de sesconfrences, la mani$re qu5avait )teiner de penser et dereprsenter les choses, on ne peut que constater ' quel pointl5anthroposophie est rfractaire ' toute forme de dogmatisme, 'quel point elle est mobile et vivante. Cudolf )teiner tait tr$ssouvent amen ' employer d5autres images, d5autres termes, '

dvelopper d5autres raisonnements, pour dcrire un seul et mêmephnom$ne 1t même, lorsqu5il s5agissait de dcrire desphnom$nes voluant rapidement, on est frapp de voir ' quel pointsa mani$re de cerner par des mots ces phnom$nes spirituels etterrestres, sa mani$re de les approcher, de les effleurer, puis deles saisir pour les faire revivre dans le lecteur ou l5auditeur,correspond ' leur nature même

H l5inverse, on est frapp par le caract$re dogmatique etfig de ce qui mane au4ourd5hui du =Ythanum, par la mani$re dontses responsables s5accrochent ' certaines dclarations de Cudolf

)teiner, comme si rien ne s5tait pass depuis sa mort, survenueil y a maintenant soiante-dou"e ans. Jn rp$te inlassablement despropos que Cudolf )teiner a tenus durant les mois qui ont suivi le3ongr$s de NoGl ' des personnes qui l5ont accompagn pendant desannes, voire des dcennies, et l5on veut nous faire croire qu5iltiendrait le même discours au4ourd5hui, en accord avec lesintentions du 3omit directeur actuel 3omme si sa mort n5taitpas survenue entre-temps, comme si les eclusions des annes 70n5avaient pas eu lieu, ni les conflits pour la succession desannes A0, ni les vnements les plus rcents, lesquels montrentpourtant avec suffisamment de clart que ce sont de tout autresforces qui sont ' l5Yuvre au4ourd5hui dans la )ocit

260



nthroposophique

(5histoire visible ne constitue cependant qu5une partie de laralit. 5autres vnements se produisent dans le domainesuprasensible, que ce soit apr$s la mort ou avant la naissance.Jr, depuis *+2A, de plus en plus de personnes ayant t proches de

Cudolf )teiner se retrouvent dans ce domaine de l5eistence o cequi se passe sur la terre n5a pas du tout la même signification.

Nous pouvons supposer avec (ud;ig ol"er-]odit"%60+& qu5au [[e

si$cle, ' l5eemple de ce qui s5est pass au si$cles prcdents,s5est tenu un concile suprasensible au cours duquel ceu quitaient dsormais dsincarns et ceu qui avaient pris part,depuis le monde spirituel, au vnements du dbut du si$cle, ontprpar les tQches qui incomberont dans le futur 'l5anthroposophie sur terre.

lice )auer;ein fait partie de ceu qui, les premiers, ontsuivi Cudolf )teiner dans l5au-del'. 8ules )auer;ein ne l5are4ointe que trente ans plus tard, mais nous pouvons cependantêtre certains qu5ils continuent tous deu ' agir pour favoriserces dveloppements suprasensibles qui eerceront une influencecroissante sur les destines terrestres.

261



Abré'iations

8) k )auer;ein, 8ules, 4O ans # la ne, avec une introduction deierre (a"areff, aris, *+62 %lon&.

C) k )auer;ein, 8ules, 2udolf Steiner F n coup d’Nil sur l’au0del#,in : 3ahiers trimestriels de l’Anthroposophie. 2udolf Steiner etson Nuvre, publi par lice )auer;ein, 3ahier *, dcembre *+2?.

@8) k =emoiren von Jules Sauerwein, paru sous forme de feuilleton dansles asler 5achrichten en fvrier et mars *+72.

)C3 k CihouGt-3oro"e, )imonne, L’Anthroposophie en rance. 3hroniquede trois quarts de siècle. *?O/0*?@H, 2 vol., aris *+>?.

)c)p k La Science spirituelle, revue publie par ). CihouGt-3oro"e.= k Cudolf )teiner, Yuvres de l5dition intgrale publie par la

2udolf0Steiner05achlassverwaltun, ornach.

262



=otes

* 3f. Cobert de Doron, L’:stoire du Mraal.

2 8), p. 7.

7 lice )auer;ein est ne rue d5rcole. 1n *?>6, la famille )auer;einhabitait rue @arengo. 1lle a dmnag par la suite dans la rue de@ontevideo puis dans la rue Drteuil. (a rue d5rcole et la rue de@ontevideo sont des rues ad4acentes ' la rue Drteuil. Wuelquescentaines de m$tres seulement les sparent du Vieu ort. (a rue@arengo se situe un peu plus au nord.

< 8), p. 7.

A 3f. @ellinet, 3amille, La 3ommune de 5antes, *2 vol., Nantes, p.*>+ et suiv. 8e dois la plupart des indications concernantl5histoire de la famille )auer;ein, et tout particuli$rement cellesconcernant 8an van )tyrum ' @. 8rXme )auer;ein, fils de 8ules)auer;ein. 35est lui qui m5a mis entre les mains le document cit.

6 bid., p. 200.

> 8), p. <.

? bid., p. < et >.

+ 3f. entre autres Bemine, Emile, Eistoire des mirations # =arseille, *er partie, @arseille, *+?+, p. ??.

*0 1n *?66, il y avait environ di mille protestants ' @arseille, ce

qui reprsentait 7,6 de la population. 3f. ellegrin, 8.,L’>lise de =arseille. Puelques problèmes d’une communautéévanélique de rande ville, aris.

** 8), p. A et suiv. 8ules )auer;ein dcrit ici comment, grQce ' saconnaissance des Ecritures, il est parvenu ' obtenir une intervie;du remier @inistre britannique Camsay @acdonald, L bien que ce nef^t pas la coutume pour un remier britannique M, comme ce dernierdevait le lui faire remarquer. Nous reproduisons ici cette sc$nequi met bien en relief l5habilet de 8ules )auer;ein : L l n5y a,me dit-il, pas de temps ' perdre. 8e ressens profondment la forcedu prcepte vanglique : Ghat thou dost, do PuicFl(’. F 35est

dommage, dis-4e froidement, que ces paroles aient t adresses '8udas. @acdonald pQlit. %...& ans son parti on le traitait parfoisde 8udas, parce qu5il admettait des conservateurs dans sonminist$re. l mesurait l5effet que sa malencontreuse citationpourrait produire si 4e la racontais dans les rdactionslondoniennes. M 1t apr$s que @acdonald se fut aperKu avectonnement que 8ules )auer;ein connaissait par cYur le nom desdou"e petits proph$tes, il lui accorda son intervie;.

*2 bid., p. A.

*7 bid., p. 276.

*< bid., p. <.

263



*A bid., p. A

*6 3f. les indications du Mrand annuaire de =arseille, *+27.

*> 8), p. A.

*? bid., p. *7 et suiv.

*+ )auer;ein, 8., Gas ich dem deutschen Meist verdanFe, in : ie

(iterarische Oelt, Derlin, 27 octobre *+2A, p. <.20 3f. Dlech, 3harles, Eistoire de la Société Chéosophique en rance,

aris, *+77, p. A et suiv.

2* 3f. ulletin théosophique, l5organe de la )ection franKaise de la)ocit Bhosophique de *+02. (es branches marseillaisess5appelaient Sophia %autrefois ranche marseillaise, fonde en*?++&, Anna a_ %*?++&, La [érité %*+0*& et =a(a.

22 3f. surtout les confrences de )teiner de dcembre *+27. n : =277 et = 272.

27 )ur 8ean 3assien, cf. )tmce, da / 9locenbring, =rard, 7ermpuls von Lérins. Spuren eines johanneischen 3hristentums im ;.

Jahrhundert, )tuttgart, *+>>.

2< (a loge Saint0Jean d’>cosse, qui succda au syst$me de hauts gradescossais, fut la premi$re loge fonde en rovence par (ord =eorgeuvalmon en *>A*. (es droits de L m$re loge M lui furent confrspeu de temps apr$s %ce qui veut dire qu5elle tait autorise 'fonder elle-même des loges&. (a =ère Loe de =arseille fitlargement usage de ce droit dans le sud de la rance et dans lescolonies.

2A In an seulement apr$s son lancement, la revue cessa de paraZtre, la

comtesse d5dhmar tant partie s5tablir en mrique. ans ledernier numro, dat du 2* fvrier *?+0, elle crivit : L Nousemportons le regret de n5avoir pu publier sous notre direction detr$s importantes tudes %...& Nous aurions voulu tirer ce )uprêmeBestament qui, apr$s une nouvelle $re de deu mille ans, doit venircomplter les deu Bestaments du culte incomplet et correspondait 'cet L Evangile Eternel M qu5attend le monde chrtien... Notreeffort personnel ne s5arrêtera pas ici non plus, mais nouschangerons de plan plutXt... M F (a comtesse =aston d5dhmarappartenait d5ailleurs, semble-t-il, ' la même famille que lapresque lgendaire comtesse d5dhmar qui dcrivit dans sesmmoires plusieurs rencontres qu5elle eut avec le comte de )aint-

=ermain ' la veille de la Cvolution franKaise.26 (a traduction franKaise de l5sis dévoilée n5est parue sous forme

de livre qu5en *+*7. (a premi$re Yuvre importante de Dlavatsytraduite en franKais fut La 7octrine secrète, parue en *?++.

2> 8), p. *7.

2? bid., p. lA.

2+ bid., p. 72.

70 bid., p. *>.

7* 3ette L intuition cratrice M et mobile, cet L instinct

dsintress, conscient de lui même, et capable de rflchir sur

264



son ob4et pour l5largir ' l5infini M %cf. Dergson, ]enri,L’>volution créatrice, aris, *+67, p. 6<A& conduirait ' distinguerentre la connaissance de l5espace, qui s5inscrit dans un tempsmathmatique, et la connaissance intuitive du temps. 5apr$s lui,la connaissance du temps s5inscrit dans L dure pure M, d5o ilconclut que le vrai moi ne se situe pas dans l5espace mais dans

cette L dure pure M qui serait l5epression de ce moi.72 8e dois ces renseignements sur 1mma Cobert ' @. @.8. Cobert%@arseille&.

77 3f. 8), p. *+.

7< Caspail tait aussi connu pour son rpublicanisme radical-socialiste que comme L mdecin des pauvres M. L our faire unebonne constitution, il faut d5abord tudier l5homme M avait-ill5habitude de dire %cit d5apr$s : oirier, 8. / (anglois, 3l. etautres, 2aspail et la vularisation médicale, aris, *+?2, p. 7A&,dclaration tonnante ' une poque o la spcialisation, que cesoit dans les sciences ou dans la politique, avait d4' fait perdre

de vue l5image globale de l5homme. Caspail, franc-maKon actif etpourfendeur de 8suites, tait venu ' la mdecine au travers d5uneeprience mystique. )elon ses propres termes, l5image de lacration se serait droule devant ses yeu %bid., p. >+&, ' lasuite de quoi il aurait reconnu que les maladies taient tou4oursdues ' des influences etrieures de type parasitaire. lprtendait qu5il tait possible de traiter la plupart d5entre ellesavec du camphre, ce qui valut ' l5autodidacte qu5il tait lessarcasmes et le mpris du corps mdical. )es mthodesthrapeutiques F aussi dcentralises que dmocratiques Fcorrespondaient ' ses opinions politiques. 1nnemi du mandarinat

mdical, il plaidait pour de petites units de soins autonomes danslesquelles les malades taient encourags ' se prendre eu-mêmes enmain. L 8e vous apprendrai ' devenir vos propres mdecins M %ibid.,p. 7?& tait l5une de ses maimes favorites. )on souhait tait queles patients ne tombent pas sous la dpendance financi$re et moraledes mdecins.

7A Boutes les informations affrentes ' ce su4et sont tires du Dottinde aris. our les annes allant de *+00 ' *+07, deu mdecins sontindiqus pour la clinique du ?0, boulevard des Datignolles %anneede la clinique Caspail, situe quant ' elle au *< de la rue duBemple& : les docteurs Cen Vaucaire et 8. de @ello Vianna. ls5agissait donc d5une petite clinique sans beaucoup de personneldont la fermeture fut dcide en *+07. l est fort possiblequ5apr$s cette date lice )auer;ein ait travaill dans une autreannee de la clinique Caspail.

76 8), p. 26.

7> bid., p. 2>.

7? bid., p. *6.

7+ 3omme il a t dit dans l5avant-propos, il m5est impossibled5apporter des prcisions concernant les lettres qui se trouvent enpossession de la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun. 8e ne suis pas

non plus en mesure de faire des citations, devant me contenter d5en

265



deviner le sens.

<0 8), p. 7*.

<* 3f. la conversation entre 8ules )auer;ein et rved renstam d5avril*+26, in : 5eues Giener Journal du 2A-<-*+26.

<2 8), p. 77.

<7 bid.<< 35est lorsque l5homme atteint vingt-huit ans que commence le

dveloppement du deui$me membre de l5Qme, l5Qme de cYur et deraison. 3e dveloppement fait suite ' celui de l5Qme desensibilit, qui se situe entre vingt et un et vingt-huit ans. Hl5avenir, l5anne de crise par ecellence, celle o l5homme se sentL abandonn des dieu M et doit prendre lui-même en main sonvolution, se situera de plus en plus tXt. u4ourd5hui, ellecorrespond d4' ' la vingt-septi$me anne. 3f. sur cette question)teiner, C., confrence du 2+-A-*+*>, in : = *>6.

<A (es informations relatives ' la date d5adhsion des )auer;ein ' la)ocit thosophique m5ont t fournies par aniel 3aracostea,membre de cette même socit, qui a eu l5amabilit de se lesprocurer ' dyar %nde&. (aure )auer;ein, dont le caract$re taittr$s diffrent de celui d5lice %elle a laiss le souvenir d5unepersonne conciliante et douce&, a habit de nombreuses annes dansles murs mêmes de la )ocit thosophique. 3libataire et sansenfant, elle esprait ainsi pouvoir se rendre utile.

<6 Jn doit la formation du premier groupe thosophique franKais ' unemricaine, (ady 3aithness, duchesse de aumar. 35est elle, eneffet, qui fonda la )ocit thosophique d5Jrient et d5Jccident, le2? 4uin *??7, ' Nice. 1n mai *??<, cinquante-trois ranKais, oupersonnes vivant en rance, taient enregistrs officiellement dansles registres de la )ocit thosophique ' @adras. Edouard )churen faisait partie depuis le *6 fvrier *??A.

<> )on si$ge tait situ rue Dosquet, puis rue de la Dourdonnais, etenfin, 4usqu5' au4ourd5hui, square Capp. H partir de 4anvier *+00,la )ocit thosophique a dit un bulletin d5information, ce quilui a permis d5tendre considrablement son influence.

<? 3f. ediouchine, Victor D., 2usslands Sehnsucht nach SpiritualitZt.Chéosophie, Anthroposophie und die 2ussen, )chaffhouse, *+??. F (a)ocit thosophique de Cussie n5a t fonde qu5en novembre *+0?,

apr$s que le tsar Nicolas eut garanti la libert de culte. (espremiers cercles thosophiques furent organiss, notamment, par despersonnes qui avaient vcu longtemps ' aris, dont . ).=ontcharova, la fondatrice du cercle thosophique de @oscou.

<+ pr$s le dclenchement de la remi$re =uerre mondiale, Cudolf)teiner indiqua que les peuples qui avaient conclu des alliancespouvaient tr$s bien se combattre dans le monde spirituel, et viceversa, la lutte entre la spiritualit franKaise et la spiritualitrusse n5empêchant pas ces deu peuples d5être allis dans laguerre.

A0 (a premi$re runion publique du groupe anthroposophique russe de

aris, dirig par le r. VN. (ichnitsy, B. 9isseleva et =.

266



9olpatchi, eut lieu le 7 dcembre *+7*. %3f. ediouchine, V.D.,Cusslands )ehnsucht, op. cit., p. *<*.& F (a cohabitation de Cusseset de ranKais caractrise les premi$res annes de l5anthroposophieen rance. epuis le dbut du [[e si$cle, plusieurs vaguesd5migrants russes avaient L dferl M sur aris, ' tel point quec5est dans la capitale franKaise qu5on trouvait le plus grand

nombre d5anthroposophes russes. l faut dire que l5anthroposophieet la )ocit anthroposophique furent interdites en Cussiesovitique ' partir de *+20.

A* ]ahn, ]erbert, 2udolf SteinerD wie ich ihn sah und erlebte,)tuttgart, *+6*, p. *2>.

A2 )teiner, C., Autobioraphie, = 2?, chapitre [[[V.

A7 3it d5apr$s )chneider, 3amille, >douard Schuré. SeineLebensbeenun mit 2udolf Steiner und 2ichard GanerR ribourg-en-Drisgau, *+>*, p. **+.

A< )teiner, @arie, lettre ' Edouard )chur du 2>.2.*+*7, in :

5achrichten der 2udolf0Steiner05achlassverwaltung, n\ *0, ornach,*+67, p. 2>.

AA Jn trouvera un rapport dtaill de ce congr$s, et en particulier dela confrence de )teiner, dans les @itteilungen de @athilde )choll,3ologne, ao^t *+06.

A6 )teiner, @arie, in : 5achrichten der 2udolf0Steiner0 5achlassverwaltun, n\ *0, op. cit.

A> L (es Dlech sont les premiers ' avoir rpandu du venin contreCudolf )teiner. 3ela a commenc ' aris en *+06. ls trouvaient queles confrences du r. )teiner %...& s5apparentaient ' uneinvasion. M )teiner, @arie, in : ibid. )ur les Dlech, cf. lechapitre *0.

A? Edouard )chur, dans la prface qu5il crivit ' l5occasion de lapublication du cycle parisien. 1n *+*2, )chur avait dcrit unepremi$re fois sa rencontre avec Cudolf )teiner dans la prface 'son livre L’>volution divine. 7u Sphin! au 3hrist, aris, *+*7.

A+ 3it d5apr$s )teiner, @arie, avant-propos ' : 7as heilie 7rama von>leusis, reFonstruiert durch >d. Schuré, transcrit en vers librespar C. )teiner et publi par @arie )teiner, ornach, *+7+, p. >.

60 35est grQce ' ces circonstances que l5on connaZt le contenu de cesconfrences. )chur fit paraZtre ces notes en 4anvier *+2?, c5est-

'-dire peu de temps avant sa mort %survenue le > avril *+2+&, dansle numro de l5hiver *+2? de la revue publie par ). CihouGt-3oro"eLa Science spirituelle. 1lles font partie au4ourd5hui du = +<. F5apr$s )chur, c5est parce qu5il croyait que Cudolf )teiners5adressait uniquement ' lui qu5il transcrivit automatiquement sesparoles en langue franKaise. l suffisait, en effet, qu5il se poseintrieurement une question pour que )teiner y apporte aussitXt unerponse.

6* 3it d5apr$s : Seylmans van 1mmichoven, 8.1., Ger war ta Geman.:ine 7oFumentation, tome * : de *?>6 ' *+2A, Edition =eorgenberg,*++2, p. <2.

62 Voici ce qu5en a dit le peintre russe @argarita Volochine :

267



L Wu5est-ce donc qui me fascinait tant che" lui T 35tait cetteverticalit dont il tait habit. (orsqu5il traversait la salle desa dmarche arienne, sa tête restait comme immobile, incline versl5arri$re comme celle d5un aigle. M Volochine, @argarita, 7ie r]neSchlane. Lebenserrinerunen, )tuttgart, *+A<, p. *A*.

67 (orsqu5il tait Qg, 8ules )auer;ein a pu donner l5impression '

diffrentes personnes d5avoir pris fortement ses distances nonseulement avec la )ocit anthroposophique, mais aussi avec Cudolf)teiner. F Nous nous contenterons simplement d5attirer l5attentiondu lecteur sur un fait qui nous semble aller ' l5encontre de cetteopinion. 8ules )auer;ein, dans l5pilogue de son autobiographie %70ans ' la une&, voque en effet son intention de parler, dans unprochain livre, de sa L longue frquentation de Cudolf )teiner M,ainsi que de ses epriences spirituelles et musicales %cf. 8), p.2<*&. l est significatif que Cudolf )teiner soit la seule personnequ5il cite nommment en rapport avec ces mmoires qu5il n5afinalement 4amais crits.

6< C).6A bid.

66 Doc, Emil, 2udolf Steiner Studien 'u seinem Lebensan undLebenswerF, )tuttgart, *++0, p. >+ et suiv.

6> )teiner, Cudolf, utobiographie, = 2?, chap. 2+.

6? 3it d5apr$s : = 7+, p. A*.

6+ C).

>0 @. et @me ucommun %omach& se rappellent avoir entendu 8ules)auer;ein leur dire, en mai *+62, qu5il avait t prsent ' Cudolf

)teiner par 1cstein lui-même.>* )auer;ein, lice, prface ' : 3ahiers trimestriels de

l’anthroposophie. 2udolf Steiner et son Nuvre, publi par lice)auer;ein, cahier *, dcembre *+2?.

>2 C)

>7 bid.

>< bid.

>A (ettre de 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner du 70 4anvier *+2<, cf.annee, document 20.

>6 (ettre de 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner, non date, criteprobablement durant l5t *+*7, cf. annee, document 20.

>> )teiner, C., confrence du 27 ao^t *+0+, in : = **7.

>? )ur 3harles Dlech, cf. les allocutions fun$bres prononces 'l5occasion de sa mort et publies dans le ulletin théosophiqued5avril *+7A, en particulier celle de aul @atter : 3harles lech,cito(en et patriote.

>+ 3f. bid.

?0 insi 3harles Dlech crivit-il ' l5occasion du 4our du (otus blanc%4our anniversaire de la mort de ].. Dlavatsy& : L Nous ne

pouvons mieu payer notre dette %envers Dlavatsy& qu5en consacrant

268



le plus possible de nos forces et de notre temps ' servir la ).B.)uivons donc les conseils que ne cesse de nous donner notreprsidente, nnie Desant et, mettant au second plan ledveloppement prmatur de nos facults intellectuelles etpsychiques, consacrons-nous, avant toute chose, au service de la).B., dont la haute mission est de devenir l5un des foyers de la

prochaine race. M n : Dulletin thosophique de mai *+0?.?* 3oncernant la biographie d5Edouard )chur, cf. ornis, 8ean, n3elte d’Alsace, la vie et la pensée d’>douard Schuré, aris, *+7* R8eanclaude, =., Edouard Schuré, auteur des Mrands nitiés’, savie, son Nuvre, aris, *+6? R )chneider, 3amille, >douard Schuré,Seine Lebensbeenun mit 2udolf Steiner und 2ichard Ganer, op.cit. R @ercier lain, Edouard )chur et le renouveau idaliste en1urope, aris, *+?0.

?2 )ur la rencontre entre )chur et Oagner, cf. )chneider, 3amille,>douard Schuré, op. cit. )chur fait tat d5une correspondanceentre Cichard Oagner et lui-même dans un article paru dans le =atin

du *er

novembre *+*A ' l5occasion de l5entre des troupes franKaisesen lsace. 3et article sert galement de prface ' son livre(5lsace franKaise, aris, *+*6.

?7 35est ainsi qu5il crivit dans son livre Les Mrandes Léendes derance, paru en *??A : L (5Qme celtique est l5Qme intrieure de larance. 35est d5elle que viennent les impulsions lmentaires commeles hautes inspirations du peuple franKais. M

?< 3it d5apr$s 8eanclaude, =., Edouard Schuré, op. cit., p. *0.

?A 3it d5apr$s ibid. p. *>0 et suiv. l apparaZt ' divers endroits deson Yuvre que les rapports de )chur avec l5entit christiquetaient parfois un peu ambigus. Nous connaissons ainsi le plan d5unlivre qu5il avait l5intention d5crire vers la fin de sa vie et que). CihouGt-3oro"e a publi peu de temps apr$s sa mort. (e cinqui$mechapitre, qui devait s5intituler Les courants occultes des UU e et

UU e siècles, tait notamment consacr ' )teiner et ' l5sotrismechrtien. 1n voici quelques etraits : L epuis l5av$nement du3hristianisme et la fin de l5$re antique %...& il y a eu tou4oursdeu esp$ces d5initis : les 1nfants de (ucifer et les r$res du3hrist. )aint-Pves tait un templier lucifrien et )teiner un fr$rede )aint-8ean %...& Bous deu ont compris la ncessit quis5impose, ' l5avenir, de rconcilier les deu partis. @ais )aint-Pves %...& n5a pas eu l5Qme asse" chrtienne %trop d5orgueil

personnel& pour imposer la )ynarchie ' l5lite intellectuelle deson temps. )teiner, tout en reconnaissant la raison d5être de(ucifer, le yonisos 4udo-chrtien %les droits de l5rt et del5ndividualit humaine&, n5a pas eu asse" d5esprit lucifrien %iltait trop purement christique& pour crer le temple d5une religionnouvelle sous la figure de son nthroposophie. M 3it d5apr$s :CihouGt, )imonne, >douard Schuré. Sa mission et ses rapports avec2udolf Steiner, in : )c)p d5avril-mai *+2+, p. 7A?.

?6 )chur, Edouard, Le 2"ve d’une vie. 3onfession d’un poète, aris,*+2?, p. *A.

?> 3it d5apr$s 8eanclaude, =., op. cit., p. *6+.

269



?? Vision du *A septembre *+*<. 3it d5apr$s )chur, E., Lettres # uncombattant, suivies d’e!traits du 8 Journal intime 9, publi parlphonse Cou, aris, *+2*, p. 7+ et suiv.

?+ 3f. )chneider 3amille, Edouard )chur, op. cit., p. *+>.

+0 3f. 8eanclaude, =., op. cit., p. *A+.

+* 3f. )chur, Edouard, in : prface ' son livre L’>voution divine. 7u sphin! au 3hrist. 3et ouvrage paru en *+*7 tait ddi ' Cudolf)teiner.

+2 ans la prface que Cudolf )teiner crivit en *+0+ pour Les Mrandsnitiés, on peut lire : L Nous considrons l5auteur de ce livrecomme l5un des plus hardis de notre temps. (a force qui mane des=rands nitis lui a donn le courage et la libert ncessairespour crire un livre aussi audacieu que celui-ci. M

+7 @arie )teiner, qui a traduit les principales Yuvres de )chur enallemand et qui est ' l5origine de la rencontre entre ce dernier etCudolf )teiner, accordait normment d5importance ' cette relation.

H tel point qu5elle dut garder le lit plusieurs 4ours lorsque)chur accusa )teiner et elle d5être des pangermanistes. 3e fut ledbut d5une paralysie des 4ambes qui devait la clouer plus tarddans un fauteuil roulant. 3f. @arie von )ivers. :in Leben f]r die

Anthroposophie %Cudolf Steiner Studien, tome *&, publi par ]ellaOiesberger, omach, *+??, p. <6?. @arie von )ivers eut du mal 'surmonter cette dception. (orsqu5en *+22 )chur se rendit 'ornach ' l5occasion de la Semaine fran-aise, elle refusa de serconcilier avec lui, ce qu5elle regretta une fois qu5il fut mort.

+< 3f Oiesberger, ]., @arie von )ivers, op. cit., p., +* et *00.

+A )teiner, Cudolf, Le =(stère chrétien et les =(stères antiques.Braduit de l5allemand et prcd d5une introduction par Edouard)chur, aris, *+0?, p. *.

+6 insi, 8ean ornis crivit dans le 4ournal littraire L’uvre, tr$srput ' l5poque, que les ranKais L ont au coin des l$vres unplissement de doute, voire d5ironie, quand on leur dit que, d$s sonenfance, le 4eune Cudolf )teiner fut `prdestin5, que les nitisle flair$rent ' distance R qu5ils lui envoy$rent, ' son insu, desducateurs %...& R qu5enfin, un 4our, vers sa di-neuvi$me anne,`l5aspirant au myst$res rencontra son guide F le maZtre depuislongtemps pressenti, l5un de ces hommes puissants qui viventinconnus du monde sous le masque d5un tat civil quelconque F pour

accomplir une mission dont seuls se doutent leurs gau dans la3onfrrie des @aZtres renonciateurs5 M. %(a phrase finale estetraite de la prface de )chur.& 1t il a4oute.: L Jn ne peutsuivre, ici, un livre tel que Le =(stère chrétien et les =(stèresantiques dans toutes les audaces de sa pense, ni un initi comme@. )teiner %...& @ais ces lignes suffiront, sans doute, ' donner 'ceu que de telles questions proccupent le go^t d5aller au prêchede @. )teiner. M omis, 8ean, n Mrand nitié, in : L’uvre du *er

mai *+0+.

+> `Che Ga( of nitiation , or Eow to attain Wnowlede of the EiherGorlds, ;ith a fore;ord by nnie Desant and some biographical notes

of the author by Edouard )chur5 %(ondres, *+0?& : tel est le titre

270



de la traduction anglaise de la premi$re partie de l5nitiation. (adeui$me partie fut publie un an plus tard.

+? 3f. la lettre non date d5lice )auer;ein ' @arie von )ivers,crite probablement au dbut de l5anne *+*2, cf. l5annee,document *.

++ 3it d5apr$s Cou, lphonse, n memoriam, op. cit., p. **6.

*00 L (;y )imon, ngociant en soie quai @oncey, ' aris, a reKu de luiCudolf )teiner d5ecellents conseils pour ses affaires. l atraduit ses Yuvres en franKais. M 8ournal de 9afa, 2? mars *+**.

*0* L’>ducation de l’enfant du point de vue de la science spirituelle,aris, *+0+, et Puelques réfle!ions sur l’nitiation de 2udolfSteiner, aris, *+*0.

*02 L’>vanile de la 2aison. (e probl$me biologique, aris, *+*7.

*07 )teiner, C., confrence du 2< ao^t *+*7, in : = *<>.

*0< (vy, 1., =me esant et la crise de la Société théosophique, aris,

*+*7 R lettre de @. Ed. )chur, membre d5honneur de la sectionfranKaise de la ).B., au secrtaire gnral de la ).B. %3harlesDlech&, dans laquelle il epose les raisons qui l5ont pouss 'sortir de ladite socit, et date du *er mars *+*7 R (ettre de @.1. (vy au secrtaire gnral de la section franKaise de la ).B.,dans laquelle il annonce son intention de sortir de la ).B., etdate du ** mars *+*7 R ces deu lettres ont t publies dans :@itteilungen, revue dirige par @athilde )choll, n\ *, 2me partie,3ologne, avril *+*7. (

*0A )teiner, @arie, lettre ' E. )chur du 2> fvrier *+*7, in : 5achrichten der 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, op. cit., p. 2>.

*06 (vy, 1., @me Desant, op. cit.*0> 1n repoussant les attaques menes contre l5anthroposophie par des

personnes comme ran" @aa, ]ans reimar ou 9uno von der )chal,(vy prtendait aider L l5action de )teiner %...& ' agirprofondment sur notre culture tout enti$re M, d5autant qu5ilsavait, par sa propre eprience, L de quel regain d5nergie onpouvait bnficier lorsqu5une vision du monde comme celle proposepar Cudolf )teiner s5empare de notre Qme M %cf (vy, 1., Cudolf)teiners Oeltanschauung und ihre =egner, Derlin *+*<, p. <+&.

*0? (vy, 1., La 2évélation fran-aise. :ssai sur le énie de la rancenouvelle, aris, *+*?. rface d5E. )chur, p. >.

*0+ n : Nbl. du > fvrier *+26.

**0 (ettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du 70 4uin *+*7, rchives=reta Da"anger.

*** )auer;ein, lice, in : Nbl. > 4uillet *+26.

**2 (ettre non date d5lice )auer;ein ' @arie von )ivers, probablementcrite au dbut de l5anne *+*2, voir l5annee, doc. *.

**7 e =randmaison, (once, La 5ouvelle Chéosophie, in : de=randmaison, (./de Bonqudec, 8., La Chéosophie etl’Anthroposophie, aris, *+7+, p. *AA et suiv.

271



**< in fvrier, @arie von )ivers avait crit ' )chur : L @onsieur)teiner nous avait dconseill de sortir de la ). B. %. .&aussi longtemps qu5on pouvait esprer la rendre plus saine parnotre prsence. Nous avons fait tout ce qui tait en notre pouvoirpour veiller la conscience de cette socit, mais nous n5avons puque constater que ses dirigeants actuels avaient perdu tout sens de

la vrit. 1n restant, on n5aurait fait qu5accroZtre le mensonge etla mise en sommeil des facults de 4ugement. M )teiner, @arie,lettre ' E. )chur du 2>-2-*+*7, in : 5achrichten der 2udoSteiner0

5achlassverwaltun, op. cit., p. 2>.

**A )ur 8acques de 8aager, cf. 7er &lastiFer L de Jaaer und das Eausde Jaaer von 2udo( Steiner, ornach, *+?A, dition prive.

**6 3it d5apr$s : NiederhQuser, avina, 8acques de 8aager, in : ibid.p. *6.

**> )teiner, C., confrence du 27 ao^t *+0+, in : = **+. %35est moiqui souligne F . .&

**? 3f. Doc, 1mil, Cudoy )teiner, op. cit., p. 2?> et suiv.**+ (vy, 1ug$ne, Wuelques rfleions sur (5nitiation, op. cit.,

aris, *+*0.

*20 3f Oiesberger, ]., @arie von )ivers, op. cit., p. 262.

*2* n : )teiner, Cudolf, ilder oFFulter Sieel und Siiulen. 7er =]nchener Wonress &finsten *?O@ und seine AuswirFunen, =2?</2?A, p. <7 et suiv.

*22 L l faut remarquer que la sensibilit artistique, si elle estallie ' une nature mditative et concentre, est la meilleurecondition pour un dveloppement de facults spirituelles. (a

sensibilit artistique a en effet le pouvoir de pntrer sous lesapparences pour dcouvrir le myst$re des choses. M )teiner, C.,L’nitiation, note du chapitre L Les derés de l’initiation M.

*27 3f. en annee %doc. *& la lettre non date d5lice )auer;ein '@arie von )ivers, probablement crite au dbut de *+*2. )on adresselondonienne tait 7<, @aitland ar Villas, (ondon N.O.

*2< Oheeler, @., L lice )auer;ein M, in : Anthroposophical =ovement du7-7-*+72.

*2A )teiner, C., confrence du > mai *+27 ' ornach, in : = 22<.

*26 Dily, ndr, Souvenirs sur 2udolf Steiner, aris, *++6.

*2> 3f. ' ce su4et la lettre d5lice )auer;ein ' Cudolf )teiner du2-**-*+2< reproduite en annee %doc. 27&.

*2? Cemarque, Cainer @aria, pr$s, traduit de l5allemand par Caoul@aillard et 3hristian )auer;ein, aris, *+7*.

*2+ L’>lise chrétienne et le christianisme. Lettre ouverte #l’Archev"que de 3antoberés, traduit de l5anglais par . )auer;ein,aris, ischbacher, *+0+. %Bitre original : Co the archbishop of3anterbur(, in : LuciferR vol. *, n\ <, dc. *??>& R &remiers passur le chemin de l’occultisme, traduit de l5anglais par .)auer;ein, aris, *+0+.

*70 3f. ' ce su4et @erry, 1. 3., 1rinnerungen an Cudolf )teiner und .

272



N. unlop, publi par Bh. @eyer, DQle, *++2, p. +? et suiv.

*7* 3ollins, @abel, (5dylle du (otus blanc, traduit de l5anglais parlice )auer;ein, avec les pleins pouvoirs de l5auteur, aris,ublications thosophiques, *+**.

*72 H ce propos, nous nous permettons de renvoyer le lecteur ' la tr$sintressante confrence de )teiner du *7 novembre *+0+ %in : =**>& dans laquelle il eplique pourquoi le don de clairvoyance estincompatible avec une pense claire, et pourquoi celui qui a eercsa pense est tr$s suprieur au visionnaire, que ce soit apr$s lamort ou au cours de ses incarnations futures. l est fort possiblequ5lice )auer;ein, pour avoir frquent @abel 3ollins ' l5poque,se soit intresse ' ces questions, d5autant que cette derni$reaccordait une grande importance au degr de conscience de sesperceptions.

*77 3f. )C3, *$re partie, p. 22.

*7< (es considrations suivantes reposent sur les seules tudes

biographiques consacres, ' ma connaissance, ' @abel 3ollins. Nousles devons ' l5diteur de l5Yuvre compl$te de ]. . Dlavatsy,Doris de Siroff. 3f. Dlavatsy, ]. ., 3ollected Gritins,Oheaton, *+66, *7 vol., vol. ?, p. <2< et suiv. 8e dois remercierici tout particuli$rement @. 3rispian Villeneuve %ngleterre&, quim5a procur de tr$s nombreu articles sur et de @abel 3ollins,parus au dbut du si$cle dans les revues thosophiques en langueanglaise.

*7A )ur @ortimer 3ollins, cf. 7ictionnar( of 5ational bioraph(, ditpar (esly )tephen, vol. [, (ondres, *??>.

*76 Bous deu taient d5anciens initis des myst$res irlandais. 3f.

)teiner, Cudolf, 3onsidérations ésotériques, vol. V et V %= 2+7et 2<0&.

*7> )ur rances @. unn, cf. ]ays, ., Gomen of the 7a(, (ondres, *??A.

*7? )ur 9.C. 3oo, cf. Doase, 1, @odem :nlish bioraph(, 6 vol.,*?+2-*+2*.

*7+ )teiger sabelle, =emorabilia, 2eminiscences of a Goman artist andwriter, (ondres, non dat, p. 2<*. sabelle de )teiger, l5un despremiers membres des cercles thosophiques londoniens, devint versla fin de sa vie, membre de la ). .

*<0 L @.3.5s M Narrative, in : Cheosophical Eistor(, vol. 2, n\ < %oct.

*+?>&, p. *2*. Ceproduction d5un article d5.). )innett publi dans: roard Gews, vol. *, *+0<.

*<* bid.

*<2 )ur les L @aZtres M, cf. Giesberer, Eella, 7ie =eister derGeisheit und des VusammenFlans der :mpfindunen im GerF 2udolfSteiners, in : = 26<.

*<7 )teiner, C., 7ie =eister X mpulsatoren der theosophischeneweun, resde, 2> septembre *+0<, in : ibid., p. 7A<.

*<< Jlcott, ].)., $ld 7iar( Leaves. Che Crue Stor( of the CheosophicSociet(, @adras, *?+A, p. 20? et suiv.

273



*<A insi dans les confrences suivantes : **-*0-*+*A %= 2A<& R*?-7-*+*< %= *>< a& R *2-7-*+*6 %= *>< b& R 2?-7-*+*6 %= *6>& R>-*0-*+*6 %= *>*&.

*<6 n : = 262, p. > et suiv.

*<> )teiner, C., confrence du 2? mars *+*6, in : = *6>.

*<? )teiner, C., confrences du > octobre *+*6, in : = *>*, et du *2mars *+*6, in : = *>< b.

*<+ )teiner, C. confrence du *? mars *+*6, in : = *><a.

*A0 our placer Dlavatsy en tat de L captivit occulte M, on ainfluenc son L aura de connaissance occulte M de mani$re ' ce quecette connaissance retombe sur elle-même et ne puisse pas sortir 'l5etrieur. (e rsultat d5un tel processus est que L la personneconcerne est la seule ' voir ce qu5elle dveloppe en elle, qu5elleest incapable de le communiquer au monde etrieur, qu5elle doit legarder pour elle. M )teiner, C., confrence de Derlin du 2?-7-*+*6,in : = *6>.

*A* )teiner, C., confrence du *?-7-*+*6, in: = *><a.

*A2 )teiner, C., 7ie =eister X mpulsatoren der theosophischeneweun, op. cit., en rfrence ' : 3ollins, @., La Lumière sur lesentier, op. cit., commentaire de la quatri$me phrase.

*A7 8e dois certaines indications allant dans ce sens ' 3hristian(a"arid$s, qui s5intresse depuis de nombreuses annes ' cetteproblmatique complee.

*A< )teiner, C., confrence du *6-*2-*+0<, = +7.

*AA de )teiger, sabelle, =emorabilia, op. cit., p. 2<*.

*A6 3f. 3ollins, @abel, Ghen the Sun moves northward , p. **+.*A> L @.3.5s M 5arrative, op. cit.

*A? Ghen the Sun, op. cit., p. **? et suiv.

*A+ L @.3.5s M 5arrative, op. cit.

*60 3ollins, @., Ghen the Sun, op.,cit., p. *20. Braduction allemandede =. Dreyer, in : postface ' 3ollins, @., 5eues Mr]nen, )tuttgart,non dat.

*6* bid., p. *20 et suiv.

*62 ans la recension qu5il fit en *+0< de la traduction allemande de

Che Stor( of the \ear %L (5]istoire de l5anne M&, Cudolf )teinercite ces mots de @abel 3ollins caractrisant la )alle del5apprentissage. 3f. )teiner, C., = 7<, p. A*?.

*67 3ollins, @., Ghen the Sun, op. cit.

*6< lbrecht von )charfenberg, Citurel0:pos. 3f. galement sur ce th$meVeltman, Oillem ., Cempel und Mral. 7ie =(sterien des Cempelordensund des Eeilien Mrals. 7ie edeutun dieser mpulse f]r dieMeenwart, rancfort-sur-le-@ain, *++7.

*6A 3ollins, @abel, Che AwaFenin, (ondres, *+06, p. ** et suiv.

*66 bid., p. *6 et suiv.

274



*6> 3f. sur ce th$me Denesch, riedrich, ApoFal(pse. 7ie [erwandlunder :rde. :ine oFFulte =ineraloie, )tuttgart, *+?*.

*6? @eyer, Cudolf, Vum 2aum wird hier die Veit. 7ie Mralseschichte,rancfort-sur-le@ain, *+?7, p. 6* et suiv.

*6+ 3f. notamment sur ce su4et )teiner, C., 3omment parvient0on # desconnaissances des mondes supérieurs Q, en particulier le chapitreL (5nitiation M. Jn acquiert la facult de lire l5criture secr$telorsqu5on a russi la premi$re des trois preuves, ' savoirl5preuve du feu.

*>0 3f. la citation p. *0<.

*>* 3ollins, @., Ghen the Sun, op. cit., p. **?.

*>2 ans les cercles thosophiques, on parle encore au4ourd5hui d5unmaZtre nomm ]ilarion )merdis de 3hypre, rincarnation suppose duphilosophe no-platonicien 8amblique %2A0-770 ap. 8.-3.&, lequelserait rapparu ' la fin du [[e si$cle sous les traits d5un lordanglais. l est intressant de noter qu5]ilarion ne passe pas

seulement pour l5inspirateur de certains crits de @abel 3ollins,mais aussi pour celui de La [oi! du silence de Dlavatsy, ouvragetr$s pris, comme l5on sait, de Cudolf )teiner qui en fitl5eg$se. 3f. )teiner, C., Anweisunen f]r eine esoterischeSchule. Aus den nhalten der :soterischen Schule, = 2<A, p. *<> etsuiv. @algr cela, toutes les allgations tendant ' montrer que desmaZtres seraient encore lis au4ourd5hui ' certains courants, dontle courant thosophique, doivent être considres avec la plusgrande prudence.

*>7 3f. = 26<, p. 20A.

*>< )teiner, C., 7ie =eister, op. cit., in : = 26<, p. 7<A. l s5agitl' d5une apparente contradiction avec ce qu5a dclar )teiner en*+27, ' savoir que L pour quelqu5un qui a fait sien l5esprit de=Ythe, même un livre comme La Lumière sur le sentier a quelquechose de trivial. M 3f. )teiner, C., confrence du 70-*-*+*>, in := *><. ans la mesure o l5anthroposophie est issue de l5esprit del51urope du centre F contrairement ' la thosophie qui peut êtreconsidre comme un mlange entre les hritages spirituels anglo-saon et oriental %indien& F =Ythe peut être considr comme leprcurseur direct de l5anthroposophie, une anthroposophie qui,comme l5eige l5poque de l5Qme de conscience, a permis d5tablirun lien entre le savoir occulte et l5esprit scientifique le plus

rigoureu.*>A Che Stor( of the \ear %(ondres, *?+A& a t rdit en *+*2 sous le

titre : Ghen the Sun moves northward .

*>6 )teiner, recension de L’Eistoire de l’année in : = 7<, p. A20.

*>> 3ollins, @., Che AwaFenin, (ondres, *+06, p. *>.

*>? 3it d5apr$s : 3ollins, @., nsere Mlorreiche VuFunft, op. cit.

*>+ L (a connaissance, lorsqu5elle veut s5panouir, a besoin de vie M,crivait-il dans une recension de la traduction allemande du livreparue en *+0<. L Boute connaissance est vide et strile lorsqu5ellen5est pas gorge de vie. Jr, il eiste deu sources auquellesl5homme peut puiser la vie. (a premi$re, il peut y accder

275



lorsqu5il se trouve sur un sommet d5o il a limin toutes lesviles convoitises. %...& (5autre source se trouve dans la vie denos congn$res, qu5ils soient rellement prsents autour de nousdans le monde physique, ou qu5ils aspirent seulement ' la vie.ersonne ne peut comprendre ce livre s5il ignore que laconnaissance qui proc$de de la curiosit ou de la soif de pouvoir

tire sa force d5êtres qui aspirent ' la vie, qui ne sont pas encorens, mais qui aspirent ' naZtre. 3elui qui est capable de 4eter uncoup d5Yil derri$re les coulisses de la ralit physique saitcombien d5êtres doivent payer de leur vie le fait que les hommessont avides d5une connaissance qui ne sert qu5' assouvir leurgosme. M )teiner, C., recension de : lita. Gahre Meschichteeinerschwar'en =aierin, traduit de l5anglais, in: )teiner, C.,Lucifer0Mnosis, op. cit., = 7<, p. A*7.

*?0 de Siroff, Doris, @abel 3ollins, op. cit., p. <7*.

*?* 3ollins, @., lita, 3al;, *+?0, p. 720.

*?2 3f. sur ce th$me : de Siroff, Doris, =abel 3ollins, op. cit., p.

<7*.*?7 )teiner, C., confrence donne ' ornach le *7-6-*+27, in : = 2A?.

3omme )teiner l5indiqua ' un autre endroit, Dlavatsy avait tprpare ' devenir un L ennemi du 3hrist-Pahve M, conformment aubuts des occultistes indiens dont elle tait le 4ouet. 3es derniersentendaient, en effet, L fonder un syst$me de sagesse d5o le3hrist serait eclu, tout comme serait eclu Pahve, 8ehova. Wuelquechose devait donc être intgr ' la thorie qui liminerait petit 'petit le 3hrist et Pahve. M )teiner, C., confrence donne 'ornach le *?-*0-*+*A, in : = 2A<.

*?< Jn peut faire un parall$le entre cette volution et celle du r1lliot 3oues %*?<2-*?++&, avec lequel @abel 3ollins s5tait lie audbut du si$cle. 3e biologiste amricain de renom tait venu ' lathosophie apr$s qu5il eut reconnu le caract$re unilatral desrponses apportes par la science traditionnelle ' des questionscomme l5origine de la vie, et qu5il eut fait la connaissance deDlavatsy, d5Jlcott, et d5autres. Wuoi qu5il e^t un temps caressl5ide de prendre la prsidence de la ). B. amricaine, il ne tardapas ' se dtourner de Dlavatsy. $s lors, proclamant haut et fortque la )ocit thosophique de L @me Dlavatsy M n5tait riend5autre qu5une L farce M, il fit paraZtre des brochures danslesquelles il dnonKait l5eploitation abusive qui y tait faite

des apparitions de maZtres. 3es brochures furent suivies de deusatires sur le même th$me, de la plume de @abel 3ollins : =orialthe =ahatma %Ne; Por, *?+2& et Che =ahatma A Cale of =odernCheosoph( %(ondres, *?+A, anonyme&. H partir de ce moment, @abel3ollins fut l5ob4et d5une campagne de suspicion et de diffamationqui n5pargna pratiquement aucune de ses Yuvres, et qui laconduisit ' prendre dfinitivement ses distances avec la ). B.

*?A )teiner, C., confrence donne ' )tuttgart le *2-7-*+*6, in : =*><b.

*?6 3it d5apr$s )chmidt, 9.J., nspiration. Meheimnis, Sinn und:rfahrun. :in =abel03ollins0revier, 1rgolding, non dat, p. <A.

276



*?> ntroduction ' : 3ollins, @., L’d(lle du Lotus lanc, airs, *+**,op. cit.

*?? aru au ditions dyar, <, square Capp, aris.

*?+ 3f. )teiner, C., =(thes et m(stères é(ptiens, = *06 R )teiner,C., L’nivers, la terre et l’homme. Leur nature et leur évolution,= *0A.

*+0 n : = *><.

*+* @alheureusement, nous ne pouvons pas, dans le cadre de cet ouvrage,nous arrêter plus longuement sur la place particuli$re de l5anne*+**. Nous nous contenterons de renvoyer le lecteur au confrencesdonnes par Cudolf )teiner ' NeuchQtel les 2> et 2? septembre *+**' l5occasion de la fondation de la branche 3hristian Cosecroi,ainsi qu5au cycle de confrences intitul e 8sus au 3hrist, qu5ildonna en lien avec 3hristian Cosecroi et les combats quiclat$rent en *+**. Cappelons galement la tentative de fondation,le *A dcembre *+**, d5une Société pour l’art théosophique, dont

L l5inspirateur direct M devait être F selon )teiner lui-même FL cette personnalit ' laquelle nous avons accol, depuis des tempstr$s anciens, en Jccident, le nom de 3hristian Cosecroi M %3f. =26<, p. <2>&. 1n outre, il semble que d5autres actions entreprisespar Cudolf )teiner en *+** aient eu pour motivation la lutte menecontre certaines confrries occultes. 35est le cas des confrencesqu5il donna entre le 7* octobre et le A dcembre *+** surl5volution du concept de vracit, dans lesquelles il oppose lesimaginations L vraies M du dveloppement de la terre au L contre-vrits M que la remi$re =uerre mondiale a largement contribu 'rpandre. l en fit le su4et d5un cycle de confrences intitul 7as

Warma der nwahrhaftiFeit %L (e 9arma de la non vrit M&, qu5il

donna en dcembre *+*6 et 4anvier *+*>.*+2 )ur le rXle 4ou par l5ordre du =olden a;n aupr$s des thosophes

puis des anthroposophes anglais, cf. Caab, Ce, Edith =ar(on.ildhauerin und =itarbeiterin 2udolf Steiners, ornach, *++7. CeCaab, qui a t asse" aimable pour rpondre ' mes questions, m5aconforte dans l5ide que ni lice )auer;ein ni @abel 3ollinsn5avaient t membres de l5ordre du =olden a;n. (eur nomn5apparaZt pas dans la liste ehaustive de ses membres tablie parC.. =ilbert %Che Molden 7awn 3ompanion, Oellingborough, *+?6&.

*+7 3f. la lettre non date reproduite en annee %document *& qu5lice)auer;ein adressa ' @arie von )ivers vraisemblablement au printemps*+*2. )ur ]arry 3ollison, cf. Caab, Ce, >dith =ar(on, op. cit.

*+< (e baron Oalleen s5est eprim ' (ondres notamment en novembre *+**et au printemps *+*2 %cf. la lettre reproduite en annee document* qu5lice )auer;ein adressa ' @arie von )ivers au printemps *+*2,ainsi que 3ollins, @abel, 2osicrucian deal, in : Che $ccult2eview , vol. [V, n\ 7, mars *+*2, p. *<>& R au printemps *+*<, ildonna plusieurs confrences ' aris au membres du groupe )aint-@ichel %cf. la lettre non date qu5lice )auer;ein adressa ' @arievon )ivers, vraisemblablement en fvrier *+*<, et ' laquelle il estfait allusion ' la note 7+&.

*+A 3ollins, @., A 2osicrucian deal, op. cit., p. *<6.

277



*+6 3ollins, @., Some [iews of 7r 2udolf Steiner on Euman :volution,in : Che $ccult 2eview , vol. [V, n\ A, mai *+*7, p. 2?2.

*+> 3ollins, @., A 2osicrucian deal, op. cit., p. *<? et suiv.

*+? )ur .N. unlop, cf. @eyer, Bhomas, 7. 5. 7unlop, :in Veit g undLebensbild , DQle, *++6.

*++ )ur la fondation et les buts de la loge, cf. Che [1han, 4uillet*+*2, p. 2>?. nnonce des confrences de Oalleen, cf. Che [1han,dcembre *+*2, p. *0?.

200 @me ]ella Oiesberger, de la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun deornach, a t asse" aimable pour me confirmer l5eistence delettres de @abel 3ollins ' @arie et Cudolf )teiner.@alheureusement, il ne m5a pas t encore possible d5avoir acc$s 'ces lettres. l ne semble pas, cependant, que @abel 3ollins ait tlie ' Cudolf )teiner. 3ontrairement au suppositions d5]ellaOiesberger %in : = 26<, p. <A0 et suiv.&, cette derni$re n5a4amais t membre de la )ocit anthroposophique. pr$s la remi$re

=uerre mondiale, pour des raisons de sant et aussi ' cause decertaines difficults financi$res, elle s5est progressivementretire de la vie publique. 1n *+2*, elle emmnagea en compagnie de3atherine @. @etcalfe, qui avait t propritaire d5une librairiespcialise en occultisme, une vieille maison situe ' 3heltenham%=louoestershire&, dans laquelle elle passa les derni$res annes desa vie. )ouffrant de graves troubles cardiaques, elle s5teignit le7* mars *+2> ' l5Qge de soiante-sei"e ans.

20* )ur cette lettre, cf. la note 7+. lice )auer;ein n5est pas laseule ' voquer ce fait. l en est galement question dans unelettre de @arie von )ivers ' )chur date du 2>-2-*+*7, in :

5achrichten der 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, n\ *0, ornach,*+67.

202 3f. la lettre non date reproduite en annee %document *& qu5lice)auer;ein adressa ' @arie von )ivers vraisemblablement au printemps*+*2.

207 L Elev che" les 4suites, le secrtaire gnral allemand, n5a paspu se dfaire de cette fatale influence, ce qui l5empêche demaintenir la libert au sein de la section allemande. M 3itd5apr$s Vreede, Elisabeth / @eyer, Bhomas, 7ie oddhisatvafrae,DQle, *+?A, p. *<2.

20< 1lsa ro"or poursuit : L (5une de ces personnes a t gurie d5une

grave maladie nerveuse par Cudolf )teiner et ses disciples. M 3f.la lettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du *+-<-*+*7, archives=reta Dasanger. e nombreuses lettres d51lsa ro"or ' )acha deSogheb traitent en dtail de la scission de la ). B., une scissionqui la touchait tr$s durement. 1n effet, alors que sa m$re taitune thosophe bouddhiste convaincue, 1lsa ro"or resta lie toutesa vie ' Cudolf )teiner et ' l5authroposophie.

20A (ettre d51ug$ne (vy ' 3harles Dlech du **-7-*+*7, in : =itteilunen, publies par @. )choll, 3ologne, avril *+*7.

206 ulletin théosophique, discours devant l5assemble gnrale, avril*+*7.

278



20> bid., novembre *+*7.

20? bid., 4uin *+*7. our la transcription intgrale de cette lettre,cf. annee, document 6.

20+ es annes auparavant, devant des cercles restreints d5l$vessotriques, Cudolf )teiner avait d4' parl de @ichaGl, indiquantque ce dernier avait pris la tête de l5humanit en novembre *?>+.%r]heste ausf]hrliche 5achschrift von Steiners 7arstellunen des

=ichaels0:reinisses im Jahre *K@?, @unich, A-*2-*+0>, in :*?>+/*+>+. Eundert Jahre =ichaels0VeitalterD eitr1e 'ur 2udolfSteiner Mesamtausabe, n\ 6>/6?, ornach *+>+, p. A et suiv.& lest intressant de noter que ce qui tait au centre de cesconfrences, c5tait le remplacement de @ichaGl par l5archangeJriphiel %L l5ange de la col$re M&, sous le r$gne duquel claterala L guerre de tous contre tous M,l5humanit tombant dans un tatde dlabrement moral et spirituel. )ous la direction de @ichaGl,une L poigne d5hommes M doit cependant être forme pour venir enaide ' Jriphiel F lequel est appel ' veiller l5humanit F pour

tenir tête au forces obscures qui se tiennent derri$re lui.2*0 insi dans les confrences du 2+-6-*+0?, in : = *0<, et du

*?-<-*+0+, in : = **0.

2** )teiner, C., confrences de (ondres des *er et 2 mai *+*7, in : Lestrois étapes préparatoires du =(stère du Malotha, = *A2.

2*2 n : bid.

2*7 3f. ' ce su4et )teiner, C., L ...:t incamatus est... M, confrencede DQle du 27-*2-*+*>, in : = *?0.

2*< n: = *A0.

2*A 3f. )C3, tome *, p. *?.2*6 3f. (indenberg, 3h., 2udolf Steiner :ine 3hroniF, )tuttgart, *+??,

p. 77<.

2*> (ettre d5lice )auer;ein ' @athilde )choll, probablement date du**-A-*+*7, cf. annee, doc. >. (e groupe )aint-8ean, dont leprsident tait Edouard )chur, fut fond le 26-+-*+*7. liceDellecroi fonda, quant ' elle, un groupe le 27-2-*+*<. 3f. la note7+.

2*? Doc, Emil, 3ésars et ApRtres, 3ontributions # l’histoirespirituelle de l’humanité, tome <, ranchesse, *++A.

2*+ 3f. sur cette question )teiner, C., confrence de Vienne du *er

avril *+27, in : = 227.

220 L (e @yst$re du =olgotha a donn son sens ' la terre. M 3itd5apr$s )teiner, C., confrence de (ondres du 2-A-*+*7, in : =*A2.

22* mprim pour la premi$re fois %en franKais et en allemand& dans :ulletin anthroposophique, octobre *+>?. Dien qu5il n5ait pas eu, 'notre connaissance, d5activits au sein du groupe )aint-@ichelapr$s *+72, 8ules )auer;ein semble avoir t en possession del5original de la mditation, puisqu5on l5a retrouve dans sespapiers le 70 4uin *+6>, peu apr$s sa mort, crite de la main même

de Cudolf )teiner. 1lle a t confie par la suite ' la 2udolf0

279



Steiner05achlassverwaltun de ornach.

222 n : = 2<A, p. *6+. (es formules sont imprimes dans : ibid., p.6A et suiv.

227 )teiner, C., confrence du 20->-*+2<, in 2 = 2<0.

22< L (e fait que @ichaGl, ' ce stade de l5volution du monde, ne fasse

qu5indiquer son chemin, permettant ainsi ' l5homme de le parcouriren toute libert, distingue sa mani$re de guider l5humanit decelle de tous les autres archanges, et même de ses anciennesmani$res. 3es mani$res anciennes de guider l5humanit agissaientdans l5homme R elles ne montraient pas seulement leurs effets, sibien que l5homme ne pouvait pas être libre. rendre conscience decela, c5est la tQche actuelle de l5homme. 35est ce qui luipermettra de trouver, de toute son Qme, son chemin de l5esprit 'l5$re michalique. Mn : )teiner, C., 7irectives anthroposophiques. Le chemin deconnaissance de l’anthroposophie. Le =(stère de =icha6l, = 26,directive n\ *0>.

22A L (a bonne nouvelle que @ichaGl pourrait rapporter au monde desdieu, ce serait celle-ci : pendant mon $re, les hommes onttransform en quelque chose de supra-sensible leurs notions del5espace %...& (a mauvaise nouvelle, ce serait celle-ci : leshommes ont pris l5habitude de tout considrer de mani$re spatiale,ils ont appris ' mpriser ce qui ne vit que dans le temps. M)teiner, C., confrence du *>-*2-*+22, in : = 2*+.

226 5apr$s @eta lbrecht %rlesheim, )uisse&. our plus de prcisions,cf. le dernier chapitre du prsent ouvrage.

22> 35tait le ? mai *++7, soit quatre-vingt 4ours apr$s la fondation

du groupe )[email protected]? )ur le sanctuaire michalique du mont =argano, cf. notamment

dalbert von 9eyserling, [eressene Wulturen in =onte Marano,Stuttart, *+>0.

22+ )ur le )elling @ichael, cf. Oeber, @ay/lanique, nne-@arie,SFellin =ichael, dans le numro de mai-4uin *+6> d5 Archeoloia.

270 )ur le )aint-@ichael5s-@ount, cf. Cognant, =illes, Les trois montsSaint0=ichel, dans le numro de mai *+>* de Jardin des Arts.

27* Cosenberg, lfons, :nel und 7Zmonen. Mestaltwandel eines rbildes,@unich, *+?6, p. *00. l eiste de tr$s nombreuses tudes plus ou

moins intressantes sur le @ont-)aint-@ichel. (5tude la plusapprofondie a t ralise ' l5occasion du millnaire du monast$rebndictin : =illénaire monastique au =ont0Saint0=ichel, < vol.,aris, *+6>.

272 Cudolf )teiner lui-même a parl du taureau des @yst$res de @ithraen lien avec @ichaGl. (e taureau serait l5image de ce que lesl$ves des @yst$res de @ithra pouvaient connaZtre, grQce auperceptions de leur organisation cardiaque, de leurs organesinternes et de leur lien avec le macrocosme : le cours de l5annereflt dans les transformations de l5organisme membres-mtabolismehumain. 3es connaissances ont t le point de dpart de leurs

actions sur terre. our pouvoir agir ' partir du spirituel, l5l$ve

280



de @ithra devait F avec l5aide de @ichaGl F surmonter les basinstincts qui correspondaient ' l5imagination du Baureau. 3f. ' cesu4et )teiner, C., confrence de Vienne du 70-+-*+27, in : = 227.

277 )teiner, C., confrence de (ondres du 2>-?-*+2<, in : = 2<0.

27< ]erbert ]ahn fait lui aussi rfrence au lien particulier unissant)aint-@ichael5s-@ount, le @ont-)aint-@ichel et le mont =argano,mais il s5intresse surtout ' leurs rapports gographiquesoccultes. 3f. ]ahn, ]., [om Menius :uropas, 7 vol., )tuttgart,*+?*, vol. *, p. *?6 et suiv.

27A (ucien Cicher nomme L ae de )aint-@ichel et d5pollon M la lignereliant, selon la pro4ection de @ercator, les lieu de cultemichaliques et les lieu de culte grecs. %3f. : L’8 A!e de Saint0

=ichel et d’Apollon 9. >tude de éoraphie sacrée, in : Atlantis,mai-4uin *+>>.& Jutre les cinq lieu de culte michaliques F (.Cicher compte, en effet, le monast$re bndictin de (a )acra de )an@ichele, dans le imont italien, monast$re construit sur les minesd5une chapelle du Ve si$cle ddie ' @ichaGl, au nombre de ces

lieu F on trouve sur cet ae cosmique cinq lieu de culteimportants de l5ntiquit : l5Zle de 3orfou, sur laquelle se trouveun temple ddi ' la desse rtmis, elphes, th$nes, l5Zle delos %lieu de naissance d5pollon et d5rtmis&, (indos et, ' lapointe sud-est, le mont 3armel. 35est sur ce dernier qu51lie apratiqu son cl$bre sacrifice pour prouver au prêtres de Daal quePahv tait le seul ieu. (. Cicher se place ainsi dans lacontinuit des travau de son p$re : Cicher, 8ean, Méoraphiesacrée du monde rec, aris, *+?7. (e lien cosmique entre1lie/Pahv, la =r$ce et @ichaGl ne devient rellementcomprhensible que grQce au claircissements de la science

spirituelle de Cudolf )teiner, qui nous apprend que @ichaGl avaitd4' t, entre AA0 et 200 av. 8.-3., le principal esprit du temps,mais en tant que messager de Pahv et non pas du 3hrist.

276 3f. ' ce su4et Oola, 3oloman, Aristote au =ont0Saint0=ichel, in : =illénaire monastique, op. cit., vol. , p. 2?+ et suiv.

27> H la demande de 3harlemagne, le 2+ septembre a t choisi par le3oncile de . @ayence de ?*7 pour devenir la fête de @ichaGl, ensouvenir du 4our inaugural de la premi$re basilique romane ddie 'l5archange, l5glise de la via )alaria, ' Come. 8usqu5au dbut du[Ve si$cle, l5Eglise catholique commmorait deu fêtesmichaliques : celle du printemps et celle de l5automne. 3e n5est

qu5en *><2 qu5une rforme abolit le ? mai comme fête de @ichaGl.27? 3f. ' ce su4et haure, 8., ntroduction # la Méoraphie Sacrée de

&aris, aris, *+?A, p. 2+ et suiv.

27+ Cudolf )teiner rapporte que l5impulsion christique, L ' traversl5esprit àidant5 de @ichaGl M, aurait agi sur la )ainte-ViergeL vers le [Ve si$cle M. 3f. )teiner, C., 7as Gesen des 3hristus0mpulses und seines dienenden michaelischen Meistes, confrence deDerlin du *+-*-*+*A, in : = *A>.

2<0 3f. )teiner, C., confrence de )tuttgart du 2?-*0-*+*0, in : =*26.

2<* 3f. @ichelet, 8ules, Jeanne d’Arc et autres te!tes, aris, *+><, p.

281



>2.

2<2 1n franKais dans le tete %NdB&.

2<7 (5vêque d5Jrlans s5appelait alors 8ean de )aint-@ichel Ecossias,comme le fait epressment remarquer ranKois (e @aire dans son

Eistoire et antiquite' de la ville et duché d’$rléans %*6<A, 2vol,&. 5apr$s lui, on retrouverait dans ce nom 8eanne d5rc etsaint @ichel... cf. ibid., vol. *, p. 7*< et suiv.

2<< insi, bien videmment, le ? mai *+<A, qui marque la fin de la)econde =uerre mondiale. 3f. ' ce su4et la note 2A0.

2<A )teiner, C., confrence de 3ologne du ? mai *+*2, in : = *<7.

2<6 n : = 2A<.

2<> insi le ? mai *+0>, dans la confrence au membres de @unich, in :ND de *+<A, p. >7 et suiv. R le ? mai *+*0, in : = **6, et le ?mai *+*2, in : = *<7.

2<? )teiner, C., confrence du ? mai *+*2, op. cit. %35est moi qui

souligne F . .&2<+ (orsque, en *+*<, 1. 3. @erry commenKa ' lire Secret 7octrin, elle

fit l5eprience que, lorsqu5elle avait des difficults 'comprendre certains passages, L comme une voi intrieurecommenKait ' se manifester M : L Wu5tait-ce que cela T Boutd5abord, 4e pensai que ce devait être ]. . D. Dlavatsy qui meparlait. @ais ensuite 4e fus prise d5un doute : non, il devaits5agir d5un esprit dsincarn R c5est probablement mon inconscientqui me dicte la rponse. @ais en même temps, 4e percevais F avecautre chose que mes yeu physiques F une main pose sur la page dulivre. 35tait une main vivante et non pas la main d5un mort. 8e

savais qu5elle appartenait ' Dlavatsy. 35tait une main amicale,une main qui voulait me guider. M 1t Cudolf )teiner, lorsque 1. 3.@erry lui rapporta ce fait, lui rpondit: L Jui, c5est vrai : ellevous a conduite 4usqu5' moi. M 3it d5apr$s : @erry, 1. 3.,

=émoires, op. cit., p. +? et suiv.

2A0 e cette nouvelle qualit de l5$re michalique moderne dpend aussila nouvelle qualit du mal, telle qu5on a pu l5observer au cours dece si$cle. (5apparition de la bête de l5pocalypse prvue parCudolf )teiner pour l5anne *+77 %il fit cette rvlation dans uncycle de confrences qu5il donna au prêtres de la 3ommunaut deschrtiens, in 2 = 7<6&, qui prit les traits du na"isme, signifiait

une intensification norme du principe dmoniaque par rapport ' sesformes passes. (5action con4ointe des trois principes du mal %leprincipe ahrimanien, le principe lucifrien et le principe de)orat, du dmon solaire& donne ' la bête une force inconnue 4usque-l'. 1t c5est donc galement un ? mai que le dragon, dans sonincarnation hitlrienne, a t terrass.

2A* 1n avril *+*<, les groupes d5tude franKais suivants ont tinscrits au registres de la )ocit anthroposophique : @arseille :groupe Saint0Mermain, sous la direction de @me =eta" R Nice :groupe 3hristian 2osenFreut', sous la direction de @. abre RNice : groupe Saint0Jean, sous la direction de @me CesplandyR aris: groupe Saint0=ichel, sous la direction de @lle lice )auer;ein Raris : groupe Saint0Jean, sous la direction d5Edouard )chur et de

282



=. ]ermandR aris: groupe d5tude sous la direction de @me .Dellecroi R @ulhouse : groupe Jeanne d’Arc, sous la direction de@lle @. ayen. 3f. in : =itteilunen, dites par @athilde )choll,3ologne, avril *+*<.

2A2 (ettre d5lice )auer;ein ' @arie von )ivers, non date,vraisemblablement crite ' la fin du mois de 4uin *+*<. 3f.

nnees, doc. n\ *0.2A7 8), p. <2.

2A< bid.

2AA 3ette lettre n5a pas t conserve, contrairement ' une lettre de8ules )auer;ein ' @arie von )ivers dans laquelle il y faitallusion. 3f. la note 7+.

2A6 )teiner, C., confrence de aris du 2A mai *+*<, in : = *A<.

2A> l s5agit de la confrence au membres du 2A mai et de laconfrence publique du 26 mai. (a confrence du 2> mai, qui tait 'nouveau une confrence au membres, tait intitule &rorès dans laconnaissance du 3hrist. Le cinquième >vanile, in : = *A2.

2A? )teiner, C., La métamorphose des forces de l’1me dans l’initiation,confrence de aris du A mai *+*7, in : = *A0.

2A+ 3f. ' ce su4et CihouGt-3oro"e, )., Pui était 2udolf Steiner Q neépopée de l’esprit au UU e siècle, aris, *+>7, p. 7** et suiv.

260 de ]aan, ieter, :rinnerunen an 2udolf Steiner, in : =itteilunender deutschen Landesesellschaft, *+?2, p. 2*2 et suiv.

26* Cudolf )teiner s5tait rendu une premi$re fois ' Darr en mai *+06,puis en septembre *+06, en septembre *+0>, en ao^t *+0?, en

novembre *+*0 et en octobre *+*2.262 H de nombreuses reprises, )teiner a dclar qu5il trouvait que

)chur, de par ses origines alsaciennes, ressemblait beaucoup ' unllemand, ayant dvelopp ses croyances spirituelles ' partir de laculture allemande. insi, il crivit dans la prface ' la troisi$medition des =rands nitis en langue allemande, parue en 4uillet*+*6 : L )ouvent, ' la lecture des Mrands nitiés, les penses mesemblaient comme traduites de l5allemand. M

267 3it d5apr$s 8eanclaude, =., op. cit., p. *A>. F )chur n5tait pasnon plus convaincu par les pro4ets architecturau de )teiner. ansune lettre ' un ami, il voque sa rconciliation avec )teiner lors

de la )emaine franKaise, en automne de l5anne *+22. 35est ' cetteoccasion qu5il vit pour la premi$re fois le =Ythanum. leind5admiration pour la grandiose ide qui tait ' l5origine dubQtiment, il crit pourtant : L Wuant au temple qui doit symboliseret reprsenter plastiquement sa philosophie, il y a beaucoup delourdeur et de mauvais go^t germanique dans les dtails %...& M%lettre de )chur ' @. )yamour du 2-*0-*+22, cite d5apr$s @ercier,., >d. Schuré, op. cit., p. 6A<. F (5Yuvre de )chur necorrespondait pas non plus tout ' fait au conceptions artistiquesde Cudolf )teiner, bien qu5il en ait soulign ' plusieurs reprisesl5importance spirituelle. insi, la Cusse @argarita Volochineraconte dans ses mmoires intitules 7ie r]ne Schlane %L (e)erpent vert M& qu5elle aurait demand ' )teiner, ' l5t *+0+,

283



pourquoi il faisait . reprsenter ces rames. L 8e les trouve aussipeu artistiques qu5une mauvaise cro^te M, lui dit-elle. 3e ' quoi)teiner aurait rpondu : L 8e suis content que vous les trouvie"peu artistiques, car c5est aussi mon avis. @ais 4e ne peu tout demême pas faire reprsenter les drames naturalistes de =erhart]auptmann M %Volochine, @., 7ie r]ne Schlane, op. cit., p. 2*A&

26< )chur est n en *?<*, l5anne o le combat entre L les partisansde @ichaGl et les forces ahrimaniennes M a commenc dans le mondespirituel. (orsqu5on connaZt les particularits de ce qui prc$deimmdiatement la naissance, on a, d5apr$s )teiner, qui, dans cetteconfrence, ne faisait pas directement allusion ' )chur,L beaucoup de comprhension pour le destin intrieur et etrieurde tels êtres, pour l5tat d5Qme de tels êtres. M )teiner, C.,confrence de ornach du *<-*0-*+*>, in : = *>>.

26A 3it d5apr$s 8eanclaude, =., op. cit., p. *A<.

266 3f. )chneider, 3., op. cit., p. *<7.

26> 3it d5apr$s Cou, ., n =emoriam, op. cit., p. **?.26? bid.

26+ bid., p. **+.

2>0 (indenberg, 3hristoph, 2udolf Steiner und die eistie Aufabe 7eutschlands, in : 7ie 7rei, *2/*+?+, p. ?+2.

2>* insi dans : L’Alsace et les prétentions prussiennes, aris, *?>* RLes Léendes d’Alsace, aris, *??<R Les Mrandes Léendes de rance,aris, *?+*.

2>2 (ettre d5Edouard )chur ' =ustave 9ahn du *-?-*+0+, in :Diblioth$que Nationale, aris, Nouv. cq. fr. *A??<, <0* et suiv.

2>7 )chur, Ed., Les Mrandes Léendes, op. cit., p. *?+.

2>< 3f. ' ce su4et : 2udolf Steiner ]ber den 5ationalismus.Meisteswissenschaftliche Einweise, tetes rassembls et commentspar 9arl ]eyer, DQle, *++7, en particulier les p. <0 et suiv.

2>A Cepris par Cudolf )teiner dans la confrence du **-+-*+*6, in : =2>2.

2>6 )teiner, C., confrence de rague du *7-A-*+*A, in : = *A+.

2>> )chur, E., lettre ' . Cou du 20-?-*+*<, in : )chur, E., Lettres# un combattant. Suivies d’e!traits du 8 journal intime 9, publies

par . Cou, aris, *+2*, p. 2A.2>? Cepris dans : ibid., p. 2** et suiv. F L (a rance est la 8eanne

d5rc des nations M s5tait eclam E. )chur en *+*6 %in :prface ' : L’Alsace fran-aise&.

2>+ l faut a4outer ici que l5empire allemand tait tomb sous la coupede la russe depuis que Dismarc faisait peser sur lui sa main defer. 3ar L Dismarc pensait en russien et non pas en llemand%...& 3e n5est pas l5llemagne qui lui importait, mais la monarchieprussienne M, comme Cenate Ciemec l5a dmontr de mani$re tr$sconvaincante. 3f. Ciemec, C., =itteleuropa. ilan' eines

Jahrhunderts, otsdam, *++0, p. 76.

284



2?0 )chur, E., Lettres, op. cit., p. 70 et suiv.

2?* 3it d5apr$s ibid., p. 76. F (es citation suivantes sont etraitesde : (vy, 1., La 2évélation fran-aise, avec une prface d5E.)chur, aris, *+2*.

2?2 3f. notamment Ciemec, Cenate, =itteleuropa, op. cit., et @eyer,Bhomas, Ludwi &ol'er0Eodit', op. cit.

2?7 Ciemec, C., op. cit., p. *66 et suiv.

2?< @ais la question alsacienne devait se rvler lourde de conflits au[[e si$cle pour une autre raison. ans une confrence du *+-*0-*+*?%in : = *?A&, . Cudolf )teiner, apr$s avoir dcrit la mani$red5agir des loges maKonniques modernes, dclara que la questionalsacienne tait un probl$me insoluble entre l51urope de l5ouest,l51urope de l5est et l51urope du centre. $s les annes >0 du [[e

si$cle, on se serait rendu compte, d5apr$s )teiner, L que ce qui sepassait l' %en lsace F . .&, crait des conditions particuli$resen 1urope %...& H cette poque, certaines personnes savaient d4'

que le problème slave na%trait du fait qu’# l’$uest on voudraitrésoudre la question autrement qu’en :urope centrale. M%35est moi qui souligne F . .&

2?A (a lettre de )chur ' @arie )teiner est reproduite dans : =arieSteiner0von Sivers. :in Leben f]r die Anthroposophie, publi par ].Oiesberger, op. cit., p. <62-<6?.

2?6 insi, notamment, (indenberg, 3hristoph, 2udolf Steiner und dieeistie Aufabe, op. cit.

2?> 9irvelit", Bhomas / ]eisteramp, 8ens / orster, 1dgar / Idert,(othar, 2udolf Steiners Ealtun im :rsten GeltFrie. :ine WlZrunvermeitlicher rrt]mer 2udolf Steiners, in =itteilunen aus deranthroposophischen Arbeit in 7eutschland , 8ohanni, *++7.

2?? (ettre d5lice Dellecroi ' Cudolf )teiner du >-7-*+22, cf. annee,doc. *7.

2?+ 3it d5apr$s : )chneider, 3., >douard Schuré, op. cit., p. *+6. euavant sa mort, )chur pro4etait d5crire un livre dans lequel ilaurait prsent Cudolf )teiner comme son maZtre spirituel. 3e livren5a cependant 4amais vu le 4our. 3f. ibid., p. *00.

2+0 3f. ' ce su4et @8), in : Dasler Nachrichten du 70-7-*+72.

2+* bid., du 2*-<-*+72.

2+2 bid., du 70-7-*+72.2+7 bid., du 2>-<-*+72.

2+< bid.

2+A 3f. ' ce su4et Eelmuth von =oltFe. *K;K0*?*H. 7oFumente 'u seinemLeben und GirFen. Dand 2, riefe von 2udolf Steiner an E. und :.von =oltFe, publi par Bh. @eyer, DQle, *++7, p. 7*+.

2+6 bid.

2+> 3ette communication est la premi$re dans laquelle l5L Qme M s5esteprime ' la premi$re personne. F 3e saut qualitatif tr$simportant a sans doute t d^ ' la visite d51li"a von @olte et de

285



Cudolf )teiner ' l51rmitage d5rlesheim ' la fin de l5automne *+*>,visite ' l5occasion de laquelle ce dernier attira l5attention deson amie sur l5eistence de sainte Jdile, dliant ainsi F selon Bh.@eyer F la L langue M du dfunt. 3f. ibid., p. 720.

2+? 3ommunication du 2> 4anvier *+*+, in : ibid., p. 272.

2++ bid., p. 22*. %35est moi qui souligne F . .&

700 3ommunication faite autour du er mai *+*+, in : ibid., p. 277.

70* bid., p. 272 et suiv.

702 bid., p. 27+.

707 3f. ' ce su4et le chapitre : 7ie [erhinderun der recht'eitien[er^ffentlichunen von =oltFes Auf'eichnunen 'um Wriesausbruch,in : Eelmuth von =oltFe, op. cit., vol. *, p. <0+ et suiv.

70< (ettre de Cudolf )teiner ' 1. von @olte du 2?-A-*+*+, in : ibid.,vol. 2, p. 2<A.

70A (ettre de Cudolf )teiner ' 1. von @olte du 6-?-*+*+, in : ibid.,p. 2<>.

706 )ur l5image dforme de @olte, cf. ibid., vol. *, en particulierla prface de l5diteur, ainsi que 8. ]eisteramp, ]. v. @oltesDild in der =eschichtsschreibung des 20. 8ahrhunderts.

70> bid., p. <2<.

70? 3f. ibid., p. <*>.

70+ )teiner, C., confrence de )tuttgart du 22-6-*+*+, in : = *+2.

7*0 3ommunication du +-?-*+22, in : E. von =oltFe. 7oFamente, op. cit.,vol. 2, p. 2?+.

7** Nous devons la description la plus compl$te des diffrenteslgendes de sainte Jdile ' Bheodor @aurer : 7ie heilie $dilie,ornach, *+?2.

7*2 (a prcision ne se trouve pas dans les lgendes connues. Jn la doit' des indications rptes de Cudolf )teiner. 3f. )chubert, lona,Selbsterlebtes im Vusammensein mit 2udolf Steiner, DQle, *+>>. ansune publication rcente du erla/ am @oetheanum, la vita de sainteJdile comporte des erreurs. 5apr$s l5auteur, qui prtend s5appuyersur les travau de Cudolf )teiner, elle aurait vcu dans l51rmitaged5rlesheim, et c5est seulement apr$s avoir t baptis par unprêtre que son p$re F L honteu et converti M F aurait dcid de

lui lguer le mont )ainte-Jdile. %3f. )chmidt-Drabant, @.,Sternenwee. [on den alten 'u den neuen =(sterien 7ie

Einterr]nde des 3amino nach Santiao de 3ompostela, ornach, *++6,p. ?0 et suiv.& 1n ralit, le p$re d5Jdile n5a pas tL converti M grQce ' l5intervention d5un prêtre mais par le corpslumineu du 3hrist lui-même. 3f. galement la note 7*+.

7*7 n : )chur, E., Léendes d’Alsace, aris, *??< R Les MrandesLéendes de rance, aris, *?+*. F 3omme nous l5avons d4' signal,Edouard )chur avait saisi, indpendamment de Cudolf )teiner, lelien troit qui unissait le monde celte au christianismesotrique. vec l5opiniQtret qui le caractrisait, il est parti

sur les traces de la spiritualit celte, spiritualit qu5il

286



attribuait avant tout, et c5est l' que sont ses limites, au L gniedu peuple M franKais. 1n abordant cette question avec plus decirconspection et de sens de la nuance, on peut, d5une certainemani$re, constater qu5il eiste bien effectivement un lienparticulier entre le peuple celte et le peuple franKais. insi, levieu franKais qui, comme le faisait remarquer Oilhelm Cath %dans

l5introduction ' son livre, uch vom Mral. :ine :inweihun aus demK. Jahrhundert, )tuttgart, *+6?, p. >&, tait encore unL rceptacle pour tout ce qui tait imag M, avait un rapportparticulier avec l5esprit de la langue celte. Boutes les lgendesdu =raal cl$bres ont t consignes en vieu franKais: celles deCobert de Doron comme celles de 3hrtien de Broyes, Lestoire delSaint Mraal, et même la lgende de Oolfram von 1schenbach, quil5avait entendue en franKais avant de la retranscrire en allemand.

7*< )chneider, 3., >d. Schuré, op. cit., p. *<* et suiv. F ans lalgende, il est dit qu5Jdile se serait repose dans la grotted5rlesheim comme 8onas dans le ventre de la baleine. L (e proph$te8onas, qui s4ourna trois 4ours dans le ventre de la baleine est,dans les cercles de l5sotrisme chrtien F que l5on pense aucatacombes F un symbole connu de l5initiation totale, initiationqui, dans le Nouveau Bestament, est aussi appele `signe de8onas5. M @aurer, Bh., 7ie heilie $dilie, op. cit., p. 22.

7*A )teiner, @arie, prface ' : )chur, E., Eeilies 7rama von >leusis,ornach, *+7+, p. >.

7*6 3ommunication de 4uin *+2*, in : E. von =oltFe. 7oFumente, op.cit., vol 2, p. 2><.

7*> 1mil Doc rapporte ainsi une indication de Cudolf )teiner selonlaquelle l5empereur allemand aurait t la rincarnation du duc

1ticho. 3f. ibid., p. 72*.7*? L vant mon avant-derni$re vie, une vague de spiritualit initie

par Jdile s5est rpandue d5ouest en est. M 3ommunication du+-?-*+22, in : ibid., p. 2?7. L Jdile est le nom d5une lumi$re quia resplendi depuis les Vosges sur l51st allemand. M, 3ommunicationdu 2?->-*+27, in : ibid., p. 2+2.

7*+ 3f. la lettre d51. von @olte ' O. 8. )tein, publie dans : ibid.,p. *AA. F (5Eglise catholique revendique le courant spiritueliniti par sainte Jdile. 8usqu5' au4ourd5hui, le @ont-)ainte-Jdilefait partie des centres de p$lerinage catholiques les plusimportants. 1n *+<6, l5vêque de )trasbourg de l5poque, 8ean-8ulien Oeber, est parvenu ' faire reconnaZtre officiellement laL saintet M d5Jdile, et ' faire d5elle du même coup la saintepatronne de l5lsace. 1n octobre *+??, le pape lui-même s5est renduen p$lerinage au mont )ainte-Jdile, renforKant ainsil5L appartenance M d5Jdile ' l5Eglise catholique. 5ailleurs,certains auteurs d5inspiration anthroposophique essaient, de nos4ours, d5accrditer la th$se selon laquelle l5impulsion sotriqueet chrtienne de sainte Jdile L appartiendrait M ' l5Eglise dupape. %3f. ' ce su4et la note 7*2.& @ais les tentatives dans cesens sont beaucoup plus anciennes, et ce n5est pas un hasard si le3oncile de Brente, au cours duquel le pape aul , en *A<A, donna

le coup d5envoi de la 3ontre-rforme, a commenc un *7 dcembre.

287



%epuis plusieurs si$cles, le *7 dcembre, 4our de la mort d5Jdileen l5an >20, tait considr comme le 4our de la sainte Jdile.& F5autres vnements qui s5inscrivent dans un lien particulier avecle mont )ainte-Jdile mritent de retenir notre attention. insi,l5pouse du navigateur portugais rancisco d5lmeida a tassassine au pied du @ont-)ainte-Jdile au dbut du [Ve si$cle

apr$s qu5elle eut, par ordre de son mari et en violation des r$glesdictes par un certain ordre de )ant ago, transmis ' l5alchimisteDasilius Valentinius un livre scientifique important d5ristote. 3en5tait certainement pas un hasard si l5ordre en question a choisile mont )ainte-Jdile pour accomplir sa vengeance. 3f. ' ce su4etVeltmann, Oillem ., Bempel und =ral, op. cit., p. *?0.

720 3f. notamment )teiner, C., confrence de 9ristiania du *2-6-*+*0,in : = *2*.

72* 3ommunication de Cudolf )teiner ' 1li"a v. @olte tire d5unelettre de cette derni$re ' O. 8. )tein, in : E. von =oltFe.

7oFumente, op. cit., vol. 2, p. *AA.

722 our plus de prcisions, cf. Doc, :mil, Warmische VusammenhZne'wischen dem Jahrhundert des Eeilien Mrals und der Meenwart, in :2udolf Steiner Studien 'u seinem Lebensau und LebenswerF, op.cit.

727 bid., p. 762.

72< 3ommunication du 22-6-*+*?, in : E. v. =oltFe, 7oFumente, op. cit.,vol. 2, p. *?>.

72A insi dans la communication du ?-2-*+*? : L l est bon pour moi 'prsent qu5elle 1li"a von @olte sache, avant la fin du si$cle,que la rincarnation est une ncessit. 35est vers cela que 4e dois

tendre mes regards et mon nergie. H l51st, c5est dsormais lechaos. (5incarnation prcdente, au [e si$cle, m5a spar de l51st.@ais 45y ai encore une tQche ' accomplir. M bid., p. *66.

726 3ette mission spirituelle particuli$re du mont )ainte-Jdile et ducourant qui est li ' lui semble être celle de l5lsace elle-même.3f. ' ce su4et la note 2?<.

72> )teiner C., confrence de ornach du *+-*0-*+*?, in : = *?A.

72? n : = *>*.

72+ n : = *?A.

770 bid.

77* 3f. annee, doc. **.

772 )ur la biographie de )imonne CihouGt-3oro"e cf. notamment :=erbert, ]ildegard, Simonne 2ihou6t03oro'e, in : Nbl. du *? 4uillet*+?2 R Dideau, ]enriette, Article nécroloique # l’occasion de la

mort de Simonne 2ihou6t03oro'e, in Briades, automne *+?2 R 8aquet,]enriette, Ncrologie. @adame )imonne CihouGt-3oro"e, in : ulletinanthroposophique de la Suisse romande, t *+?2, n\ 2.

777 )C3, *er partie, p. *+.

77< @es recherches m5ont permis de comprendre que cette

L personnalit M ne pouvait être que ). CihouGt. 3f. notamment la

288



lettre d5. )auer;ein du 2>-+-*+20 %cf. annee, doc. **& danslaquelle elle eplique comment la demande de ). CihouGt d5assister' des cours ' ornach a t re4ete.

77A )teiner, C., confrence du 2<->-*+20, in : Wonferen'en mit denLehrern der freien Galdorfschule in Stuttart *?*? bis *?/;, tome*, = 77/*, p. *6A et suiv.

776 bid., p. *6A.

77> =aria =ontessori %*?>0-*+A2&, pdagogue italienne, labora unsyst$me ducatif dans lequel l5L auto-ducation M des enfants estcense remplacer progressivement l5autorit du maZtre. riedrichr^bel %*>?+-*?A2&, ducateur allemand, labora une pdagogieinfluence par estalo""i, dans laquelle la spontanit de l5enfant4oue un rXle capital.

77? )teiner, C., confrence du 2<->-*+20, op. cit., p. *66.

77+ 3f. l5annonce parue dans la )cience spirituelle de novembre *+22.

7<0 (ettre d5. )auer;ein ' O. 8. )tein du A-**-*+2+.

7<* ]ildegard =erbert raconte que )imonne CihouGt aurait un 4ourdemand ' Cudolf )teiner s5il L valait mieu qu5elle eerce sesactivits en )uisse ou en llemagne plutXt qu5en rance, ol5anthroposophie tait balbutiante. M )teiner aurait alors ouvertla fenêtre et, tout en montrant les collines verdoyantes, il luiaurait dit : L ourquoi croye"-vous que ces prairies sont vertes Tarce que chaque brin d5herbe est vert. )oye" l5un de ces brinsd5herbe en rance. Cetourne" l'-bas pour y travailler. )oye"anthroposophe en rance M n : =erbert, ]., Simonne 2ihou6t03oro'e, op. cit. F l est permis de se demander, connaissant)imonne CihouGt, si elle avait envie de devenir un L brin d5herbe Mparmi tant d5autres. 3e n5est certainement pas un hasard si Cudolf)teiner a choisi d5employer cette mtaphore dans son cas.

7<2 3f. ' ce su4et )C3, *er partie, p. 27, ainsi que : 7ieanthroposophischen Veitschriften von *?O4 bis *?K. iblioraphieund Lebensbilder, dit par =t" eimann, )tuttgart, *+?>, p. *06.eu apr$s l5eclusion et la mort d5. )auer;ein, et alors que ).CihouGt-3oro"e venait d5être nomme au poste de secrtaire-gnralde la )ocit anthoposophique en rance, la revue Sciencespirituelle connut ses meilleures annes. H l5poque %*+72& ellecomptait environ un millier d5abonns, chiffre qui retomba,cependant, rapidement ' 600. 3f. ibid.

7<7 (e principal reproche adress par )imonne CihouGt-3oro"e ' lice)auer;ein est celui de ne pas avoir publi suffisamment detraductions d5Yuvres de )teiner. ans ses lettres, dont cellequ5elle adressa au 3omit directeur le > mars *+7* %cf. annee,doc. <*&, cette derni$re se dfend contre ces accusationsinfondes. N5avait-elle pas, en effet, en l5espace de quelquesannes, dit les principau crits de )teiner T 1n *+7A, alorsqu5lice )auer;ein avait publi plusieurs cycles de confrencesdans les 3ahiers trimestriels de l’Anthroposophie entre *+2? et*+70, ). CihouGt-3oro"e crivait encore: L 1n rance, notreposition ' l5gard des 3ycles a t traverse par de multiples

obstacles. 8usqu5' ces derni$res annes, nulle publication n5en fut

289



faite, si ce n5est dans (a )cience spirituelle. M 3it d5apr$s :(ettres au membres du >->-*+7A, in : )C3, tome *, p. *27.

7<< bid., p. 22.

7<A (a traduction de )imonne CihouGt n5est pas authentifie, et son nomn5est cit nulle part. In original de cet crit est conserv ' labiblioth$que de la Société Anthroposophique en rance. F (es deutraductions comportent, d5ailleurs, des lacunes importantes.

7<6 )C3, *er partie, p. 22.

7<> n : = *0*.

7<? 3f. la lettre d5lice )auer;ein ' @arie )teiner du 2>-+-*+20%annee, doc. **&. Jn peut deviner la raction de Cudolf )teinerd5apr$s une autre lettre d5lice )auer;ein. 3f. la note 7+.

7<+ Brois d5entre elles avaient d4' t traduites en *+*<,vraisemblablement par lice et 8ules )auer;ein, ' savoir NoGl, dontil a d4' t question, ainsi que les confrences intitules Le

5otre0&ère. ne 3onsidération ésotérique du 2?-*-*+0> et Le Sanest une substance tout # fait particulière du 2A-*0-*+06. escycles de confrence taient galement prvus, mais ils n5ontfinalement pas t retenus dans le catalogue de *+22.

7A0 insi, en *+2<, les quatre Yuvres fondamentales de Cudolf )teinert parues en franKais. armi elles, seule La Science de l’occulten5est pas parue au >ditions Alice Sauerwein mais au ditions&errin 3o. lice )auer;ein avait pro4et d5diter certainesYuvres de )teiner traduites en russe, dont 7u Sens de la vie et3ulture pratique de la pensée, mais le pro4et n5a pas abouti. 1llecollaborait avec des Cusses, ce dont tmoigne le seul livre pourenfants 4amais paru dans sa maison d5dition.

7A* H partir de *+7*-*+72, deu cours ont t dispenss par )imonneCihouGt-3oro"e dans le cadre de la )ocit anthroposophique : lescours dits de la srie , qui taient une sorte d5introduction 'l5anthroposophie, et les cours dits de la srie D, rservs aumembres. %3f. )C3, *er partie, p. ?*& our devenir membre de lasocit, on devait suivre les cours de la srie , puis russir uneamen conKu par ). CihouGt-3oro"e, ' l5imitation des pratiques encours dans la )ocit thosophique. 3urieusement, les pi$ces danslesquelles taient dispenss ces cours s5appelaient ateliers, termevoquant des activits plus artistiques que spirituelles. (e besoinde ). CihouGt-3oro"e d5L enseigner M l5anthroposophie, besoin qui

caractrise on ne peut mieu sa mani$re de penser et de procder,remonte ' des temps plus reculs. 1n *+22, elle tait devenueprofesseur et directrice d5une cole dite d5eurythmie, dont lesrunions mensuelles se transform$rent, ' partir de *+2<, enrunions de la Science spirituelle o les th$mes abords touchaientl5anthroposophie en gnral.

7A2 (e *er avril *+72, @arie )teiner remit ' )imonne CihouGt-3oro"e undocument dans lequel elle l5autorisait ' traduire en franKais, puis' diter, cinq cycles de Cudolf )teiner sur les Evangiles. %3f. Vur&ro'essaneleenheit. Sonderheft der 5achrichten der 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, ornach, octobre *+A2, p A?.& (e

premier de ces cycles tait le cycle de 3assel sur l5Evangile de

290



8ean qui parut en franKais en 4uin *+7<. H cette occasion, @me3oro"e dclara, dans une lettre au membres de la )ectionfranKaise, que c5tait la premi$re fois que paraissait en franKaisun ouvrage L donnant les bases de la 3hristologie anthroposophique.1t l5on sait pourtant combien ce su4et est capital en lui-même, ettr$s important pour faire comprendre le message eact de

l5nthroposophie, notamment en rance. M %)C3, tome *, p. *0A&. )iCudolf )teiner avait rellement conseill ' )imonne CihouGt-3oro"ed5introduire l5anthroposophie en rance ' partir de lachristologie, n5tait-ce pas l' le moment de le dire T @ais en*+7<, ce n5tait pas encore possible : trop de personnes taientencore vivantes qui savaient parfaitement que )teiner n5avait4amais donn ' )imonne CihouGt-3oro"e d5indications pour L toute larance M.

7A7 3f. Dideau, ]., Simonne 2ihou6t03oro'e, op. cit., p. >.

7A< insi dans : ibid. Bous ceu qui connaissaient d5un peu pr$s ).CihouGt-3oro"e taient au courant de cette prtendue indication de

Cudolf )teiner.7AA Ine copie de l5original, tablie le *6-*-*+2? ' l5occasion du

conflit qui venait d5clater entre . ). et ). C.-3., est conserve' la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun de ornach,

7A6 )C3, tome *, op. cit., p. 2<.

7A> bid., de même que dans la 7enFschrift publie par ornach en *+7Adans le but de 4ustifier moralement l5eclusion d5ta Oegman,d5Elisabeth Vreede et d5autres personnalits marquantes. ans cettebrochure hautement polmique o abondent les contre-vrits, onpeut lire en italiques que 8 =lle 2ihou6t a re-u personnellementl’autorisation de traduire des Nuvres du 7r. SteinerD lequelsouhaitait soutenir son journal, (a )cience spirituelle 9. %Ceprisdans : Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit.,tome 7, p. 2?A.& F H supposer que )teiner ait soutenu le 4ournal deCihouGt-3oro"e, il n5avait pas besoin de l5autoriserpersonnellement ' traduire ses Yuvres. 1n tout cas, s5il avaiteist un tel papier largissant les droits de )imonne CihouGt-3oro"e au confrences et au crits de Cudolf )teiner, il estcertain que cette derni$re en aurait fait usage.

7A? pr$s qu5on eut dmis lice )auer;ein de sa fonction de secrtairegnral de la Société Anthroposophique de rance et que cettederni$re socit eut t dissoute par ornach, gn$s 3ompagnion fitl5eprience suivante : alors qu5une nuit elle descendait, dansl5obscurit, l5escalier qui menait ' sa chambre ' coucher, unefigure lumineuse se dirigeant vers elle apparut dans le halld5entre de sa maison. 35tait Cudolf )teiner. rofondment mue,et ne doutant 4amais qu5il s5agissait bien de )teiner en personne,persuade galement qu5elle avait toute sa conscience ' ce moment-l', gn$s 3ompagnion se plaisait ' raconter cette epriencetrange qui, 4usqu5' au4ourd5hui, tient une place importante dansla conscience des membres de la famille )auer;ein. 3ette apparitionde Cudolf )teiner pourrait bien être lie au fait que ce derniers5intressait de tr$s pr$s, même apr$s sa mort, ' ce qui se passait

en rance. H cette poque, il aurait t encore possible de

291



poursuivre sous la direction de 8ules )auer;ein le travail engag.aut-il en conclure que la femme de ce dernier a eu uneresponsabilit importante dans cette situation difficile T

7A+ Nous ne disposons pour l5instant d5aucune tude sur lanaturalisation rate de Cudolf )teiner, et c5est pourquoi il nenous est pas possible de donner ici plus de dtails ' ce su4et.

760 3f. in : C).

76* Doc, Emil, 2udolf Steiner, op. cit., p. 2<>.

762 3it d5apr$s : )teiner, C., 7as SchicFsalsjahr *?/4 in derMeschichte der AAM, publi par ]ella Oiesberger, ornach, *++*, =2A+, p. <??, cf. annee, doc. *<.

767 insi ta Oegman : L Jn ne comprit pas ce que voulait Cudolf)teiner. Jn ne voulait pas accueillir de nouvelles impulsions, sibien que Cudolf )teiner envisageait de quitter la )ocitanthroposophique avec un petit groupe de gens qu5il aurait choisisafin de poursuivre la travail avec eu. H la derni$re minute %on

tait en novembre *+27&, rassemblant toutes ses forces, il dcidafinalement de prendre lui-même la direction de la ). . I. %...& M3it d5apr$s Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.cit., vol. *, p. 7*A. e même @arie )teiner in : 2udolf Steiner unddie Vivilisationsaufaben der Anthroposophie. :in 2]cFblicF auf das

Jahr *?/4, ornach, *+<7.

76< L u dbut de l5t *+27, lice )auer;ein runit tous les membresfranKais de l5nthroposophie %une cinquantaine& en une `)ocitnthroposophique de rance5 dont elle prit la direction. M )C3,tome *, p. 27.

76A )teiner, C., iscours de ornach du 22-<-*+27, cf. annee, doc. *A.

766 bid.

76> )teiner, C., La &hilosophie de la liberté, chapitre + : L (5de delibert M.

76? bid.

76+ )teiner, C., iscours de ornach du 22-<-*+27, op. cit.

7>0 )teiner, C., iscours prononc ' l5occasion de la fondation de la)ocit anthroposophique norvgienne le *>-A-*+27, cf. annee, doc.*6.

7>* bid.

7>2 3f. ' ce su4et )teiner, C., prolongement de la runion prparatoire' la fondation de la ). . I., le 2?-*2-*+27, in : 7ieGeihnachtstaun 'ur er]dun der AAM *?/4/;, = 7> / 260a, p.*<7 et suiv.

7>7 l est intressant de noter qu5ta Oegman a rappel ces paroles 'l5occasion de sa visite ' aris en mai *+2A, visite au cours delaquelle elle prit part, avec Elisabeth Vreede, ' l5ssemblegnrale de la ). . franKaise. 3f. Oegman, ta, An die =itlieder,in : Nbl. du *< 4uin *+2AR rimprim dans: Oegman, ., An diereunde, rlesheim, *+60, p. <2 et suiv.

7>< 3f. )auer;ein, lice, 2apport annuel de la Société Anthroposophique

292



de rance, in : Nbl., 2<-*-*+26.

7>A bid.

7>6 3f. )teiner, C., 7ie Geihnachtstaun, op. cit., p. >>.

7>> 3f. nnee, doc. 2*.

7>? (es notices biographiques sur ]enri (ichtenberger sont tires de :

3harle, 3hristophe, Les &rofesseurs de la faculté des lettres #&aris, 7ict. bioraphique, *?O?0*?4, 2 vol., aris, *+?6, vol. 2,p. *7> et suiv.

7>+ (ichtenberger et )teiner n5taient pas des inconnus l5un pourl5autre, et il ne s5apprciaient peut-être pas autant qu5lice)auer;ein, qui n5tait pas au courant du diffrend qu5ils avaienteu par le pass, le laisse entendre. (ichtenberger connaissait, eneffet, la &hilosophie de la liberté. l la cite dans un livre surNiet"sche qu5il publia en *?+?, considrant, ' l5poque, qu5ils5agissait de l5Yuvre d5un disciple du philosophe allemand. 1nrponse, )teiner qualifia le livre de (ichtenberger de description

plate et superficielle de la doctrine de Niet"sche dans une lettrequ5il adressa ' la sYur de ce dernier. %3f. Dideau, .-]., 2udolfSteiner et les fondements Nthéens de l’anthroposophie, th$sesoutenue ' aris en *++0, p. A*2.&

7?0 )teiner, C., Ansprache bei der Meneralversammlun der AM inranFreich, aris, 2A mai *+2<, in : 7as SchicFsalsjahr *?/4 in derMeschichte der AM Ansprachen X [ersammlunen X 7oFumente, Jan.07e'.*?/4, publi par ]. Oiesberger, = 2A+, p. 7?0. %35est moi quisouligne X . .&

7?* n : = 27+, p. >+ suiv.

7?2 Oegman, ., An die reunde, op. cit., p. *<.7?7 )teiner, C., Ansprache bei der Meneralversammlun, op. cit., p.

<?<. (es citations suivantes, sauf indication contraire, sonttires de la même source.

7?< )teiner, C., ericht ]ber &aris in 7ornach, in : = 2A+, p. 27>.

7?A @eyer, Bh., . N. unlop. :in Veit X und Lebensbild, DQle, *++6RBaut", 8ohannes, G. J. Stein. :ine ioraphie, ornach, *+?+ R@eyer, Bh., L 7ann werde ich sterben... M :uen WolisFos let'te

Jahre in :nland , in: 7eutsche =itteilunen, Qques *++7 R @eyer,Bh., Ludwi &ol'er0Eodit' X :in :uropZer, DQle, *++A.

7?6 e même la description de )teiner dans le 5achrichtenblatt du *A4uin *+2< : L 8e ne saurais taire ' quel point l5action de @lleCihouGt au sein de la )ocit franKaise m5emplit de 4oie. Sciencespirituelle, le 4ournal qu5elle dirige avec un bel esprit desacrifice, devrait porter les meilleurs fruits. l est tr$s bienfait et dfend la cause anthroposophique avec beaucoup d5nergie. Mn : = 2A+, p. 2<*.

7?> n : )teiner, C., :soterische etrachtunen Farmischer VusammenhZne, vol. A, = 27+.

7?? )ur Victor ]ugo, cf. aussi thys loride, Les 2encontres humaineset le Farma, =en$ve, *+?7.

293



7?+ Eliphas (vi, de son vrai nom lphonse-(ouis 3onstant %*?*0-*?>A&,qui fut un temps prêtre et professeur de thologie, a t longtempsdchir entre son mysticisme et ses convictions rvolutionnaires etanarchisantes. Vers la fin de sa vie, il abandonna la prêtrise pourse consacrer enti$rement ' l5occultisme et ' la spiritualit, etpublia, sous le pseudonyme d5Eliphas (vi, les uvres de

philosophie occulte. (vi occupe une position cl dans spiritismefranKais, tradition dans laquelle s5est inscrite la thosophie audbut du [[e si$cle.

7+0 Cene avard, qui avait assist ' cette confrence, en avait gardun vivant souvenir: L 8e revois encore le octeur, prononKant sonmessage d5une voi au accents sonores qui semblaient planer dansla salle, puis 8ules )auer;ein s5avanKant d5un pas pour satraduction F en quatre parties F dans le silence etraordinaire del5assemble des auditeurs ' l5coute des deu langues. Jrl5assistance se chiffrait ce soir-l' ' plus de quatre cents invitsrassembls par les soins de 8ules et lice )auer;ein... M

7+* n : = ?< et 27+. %35est moi qui souligne F . .&7+2 35est surtout ' ta Oegman que Cudolf )teiner s5est ouvert de ces

faits et nous devons une grande partie de ce que nous savons ' saplume. insi notamment : An die =itlieder ` in : Nbl. du<-*0-*+2A, rdit dans : Oegman, ta, An die reunde, op. cit., p.*00 et suiv.

7+7 3eci est confirm par une indication de Cudolf )teiner qui setrouvait parmi les papiers d5ta Oegman et semble être troitementli ' sa maladie : L Nous les dmons anti-michaliques viendronsdans le quatre si tu ne parviens pas ' accomplir le ncessaireavant le =ichaels&finst0Schla %(e `coup frapp par @ichaGl ' la

entecXte5&. M %(e L quatre M k dsignation occulte de la L mayaM.& 3it d5apr$s Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman,op. cit., tome 7, p. 200.

7+< (e dmnagement, en *++<, de la )ocit anthroposophique franKaisedans les locau de la rue de la =rande-3haumi$re qui furent,pendant plusieurs dcennies, le si$ge de la )ocitanthroposophique lorsque )imonne CihouGt-3oro"e en tait lesecrtaire gnral, fait penser ' une telle rptition. Bout ungroupe de membres opposs ' ce dmnagement ont t e!clus de laprise de dcision. (es lettres qu5ils envoy$rent ' certainespersonnes haut places rest$rent sans rponse et les articles

qu5ils rdig$rent pour le bulletin de la )ocit anthroposophiquefranKaise ne furent 4amais publis. 8amais personne ne s5estproccup des arri$re-plans historiques, arri$re-plans sanslesquels les processus actuels ne peuvent être compris. (amotivation principale de ce dmnagement tait d5ordre financier.35est d5ailleurs moins la )ocit anthroposophique qui taitsoucieuse de faire des conomies que la ondation &aul 3oro'e, unefondation d5utilit publique issue d5une association fonde en*+66, dont les finances taient fort mal en point. (e contrat de4ouissance pass entre la )ocit anthroposophique et la ondation3oro"e assure ' cette derni$re des avantages financiers et4uridiques considrables. our savoir si oui ou non les pratiques

en usage du temps de )imonne CihouGt-3oro"e sont tou4ours

294



actuelles, on pourra consulter avec profit l5tude publie en4anvier *++A par le groupe Alice Sauerwein intitulée Eistoire de lafortune de la Société Anthroposophique en rance %dition prive&.

7+A (ettre d5ta Oegman ' 8ules )auer;ein du *?-*2-*+7<, in : Seylmansvan 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7, p. **2. Fe ce point de vue, la mani$re dont ta Oegman ragit ' la lecture

de la enschrift est instructive : L (orsque 45eus en main la 7enFschrift, mon cYur se mit ' battre plus fort et 4e me suis dit :`@aintenant les gens attendent de voir comment tu vas ragir ' cesattaques5. @ais apr$s l5avoir lue, 45eus la surprise de n5prouveraucun sentiment, de n5être ni triste ni furieuse. Boute cettehistoire m5tait devenue indiffrente. 8e me rendis compte que45avais pris mes distances avec les choses dont il tait questiondans la enschrift. M bid. p. **+.

7+6 3es lettres taient passes de main en main avant qu5thys loridene me les confie, me permettant ainsi de faire avancer mesrecherches 4usqu5' un certain point. (es prcdents propritaires

de ces lettres avaient prfr ne pas divulguer leur contenu. (emoment est cependant venu au4ourd5hui, d5apr$s moi, de le faire. F(es lettres suivantes sont entres en ma possession : lettred5lice )auer;ein ' Cudolf )teiner et ta Oegman du 2-**-*+2<, cf.annee, doc. 27 R lettre d5ta Oegman ' lice )auer;ein du?-**-*+2<, doc. 2< R lettre d5lice )auer;ein ' )imonne CihouGt du*2-**-*+2<, doc. 2A R lettre d5lice )auer;ein ' ta Oegman du*7-**-*+2<, doc. 26 R lettre d51lsa ro"or-u"imour ' un inconnu,vraisemblablement lbert )teffen, non date, probablement du dbutde *+7*, doc. <*. F (es lettres d5lice )auer;ein sont, selon toutevraisemblance, des brouillons en franKais que son fr$re traduisiten allemand avant de les envoyer ' Cudolf )teiner et ta Oegman.

1lles comportent, en effet, de nombreuses corrections difficilementlisibles et ta Oegman fait allusion ' une lettre du 7 novembrequi, pour nous, est date du 2 novembre.

7+> u dbut de l5anne *+2<, )imonne CihouGt dcida d5organiser chaquemois une runion de la revue La Science spirituelle %runionsissues des runions de l5Ecole d5eurythmie&. H partir de la fin del5anne *+2<, le travail s5intensifia considrablement, ce quiallait ' l5encontre des intentions de Cudolf )teiner quiconsidrait que le plus important, en rance, tait d5organiser desrunions auquelles tous les membres de la )ocit anthroposophiquepourraient prendre part.

7+? = *72, en particulier la confrence du *<-**-*+** : 7er innere AspeFt der =ondverF^rperun der :rde )+ %L (a Calit intrieurede l5incarnation lunaire de la Berre M&.

7++ ans ce contete, certaines dclarations que fit )teiner au coursd5une confrence le 7-*-*+*A %in : = 2>A sur les hommes quipeupleront 8upiter %8upiter tant la prochaine tape de l5volutionde la Berre& dans un avenir lointain, sont etrêmementintressantes. F (e souffle vaporeu de l5homme, qui devientvisible ' certaines tempratures et selon certaines conditionsmtorologiques, donne naissance ' des entits spirituelles qui Fselon la nature des agissements de l5homme qui en est ' l5origine

interviennent de mani$re toute diffrente dans l5volution de la

295



terre. L (a plus ou moins grande moralit des hommes M dtermine laqualit des êtres engendrs. ar agissement moral, il faut entendreune mani$re d5agir qui s5affranchit des pulsions instinctives, quis5affranchit de toute notion de L devoir M et n5est guide que pardes impulsions purement spirituelles. F (5homme moral engendrerapar son souffle des entits qui deviendront les hommes qui

peupleront 8upiter. H l5inverse, ce sont des entits dmoniaquesqui seront engendres par le souffle de l5homme immoral. Boutes cesentits, qu5il s5agisse des entits dmoniaques ou des autres,poss$dent, outre un corps physique %le petit nuage de vapeur&, uncorps thrique et un corps astral, mais seules celles qui ont tengendres par des actes morau libres pourrontR dvelopper unL moi M. (es entits dmoniaques L viennent du monde sans tête.1lles refusent d5voluer vers un tat qui leur permettrait de vivresur 8upiter et se condamnent ainsi elles-mêmes ' disparaZtre. MNous nous permettons de renvoyer le lecteur au conte des fr$res=rimm intitul Les Crois lutins dans la for"t, dans lequel il estquestion de deu fillettes dont l5une a un bon cYur et l5autre un

cYur de pierre. (es paroles de la fillette au bon cYur setransforment en pi$ces d5or et celles de la fillette au cYur depierre en crapauds.

<00 )teiner, confrence de Derlin du *+-*-*+*A, in : = *A>.

<0* )teiner, C., confrence de 3ologne du +-6-*+0?, in : = +?.

<02 1n *+0> et en *+0?, )teiner dcrivit ' plusieurs reprises lesprocessus qui conduisent ' la gen$se par sparation de ces entits.insi, le mensonge agit comme une sorte de L meurtre M, comme unesorte d5L eplosion M dans le monde astral. 3e ne sont pasd5ailleurs seulement les mensonges grossiers qui agissent ainsi.

3haque fois que L par respect des conventions, ou pour se conformerau impratifs de la socit ou d5un parti M on maquille quelquepeu la vrit, de tels processus de sparation se produisent.3haque fois qu5un mensonge est profr, il se forme dans le corpsthrique des L inclusions M, des L durcissements M qui ne font pasbon mnage avec les entits qui, durant le sommeil, prennent soindes corps physique et thrique dlaisss par le moi et le corpsastral. 3ertaines parties de ces êtres agissant durant la nuit dansle corps physique sont garrottes, si bien qu5apr$s la mort, lecorps physique ne se dcompose pas compl$tement, mais certainesparties, les fantXmes, restent. (es L mauvaises lois M et les Lmauvaises institutions sociales M agissent de même sur le corps

thrique de l5homme. (5L atmosph$re M produite par ces loisconduit ' des tranglements dans le corps thrique qui, apr$s lamort, restent en tant que spectres. F (5homme ne peut se librer deces entits qu5en purifiant, par un travail sur lui-même, son corpsastral %il se lib$re des dmons&, puis son corps thrique %il selib$re des spectres& et enfin son corps physique %il se lib$re desfantXmes&. 3f. )teiner, C., confrences du <-6-*+0?, in : = *02 Rdu 70-A-*+0>, in : = ++ R du 2>-<-*+0>, in : = +6 R du +-6-*+0?,in : = +?.

<07 3ette confrence fut donne les 2?, 2+ et 70 mai *+*2, in : = *AA.

<0< 9lingsor est un initi des myst$res dont les ob4ectifs sont

contraires au dveloppement de l5humanit. l est en lien aussi

296



bien avec le domaine de (ucifer %la reine blis F le L (ucifer Mfminin F tait sa concubine avant que son mari n5mascule9lingsor& qu5avec celui d5hriman ' travers la magie noire. FOalter 8ohannes )tein qui, mieu que quiconque, savait poser sansdtour les questions essentielles ' Cudolf )teiner, l5interrogeasur la ralit historique de la personnalit de 9lingsor. Cudolf

)teiner le mit alors sur la piste du duc de 3apoue qui porte dansla lgende le nom de L 9lingsor M et dont le centre de pouvoirspirituel se situe au sud-ouest de la )icile, ' 3altabellotta.5apr$s O. 8. )tein, il s5agissait de (andulf qui, ' l5poque du=raal, fut le seul duc de 3apoue. Jr nous savons de (andulf qu5il fut L voluptueu et assidu, ambitieu comme pas un,ecessivement vaniteu, un profanateur de moines et un brigand del5humanit. M 3it d5apr$s )tein, O. 8., Gelteschichte im Lichtedes heilien Mraal, op. cit., p. 7+7.

<0A )teiner, C., confrence de Derlin du *+-*-*+*A, in : = *A>.

<06 )teiner, C., confrence du 70-A-*+0>, in : = ++.

<0> )teiner, C., confrence du <-6-*+0?, in : = *02.<0? )teiner, C., confrence de 3ologne du +-6-*+0?, in : = +?.

<0+ )teiner, C., confrence du 70-A-*+0>, in : = ++.

<*0 Bir d5un mantra donn par )teiner ' O. 8. )tein, in : )tein, O.8./)teiner, Cudolf, 7oFumentation ein weweisenden VusammenwirFens,publi par Bh. @eyer, ornach, *+?A, p. 77.

<** )teiner, C., confrence de Derlin du <-6-*+0?, in : = *02.

<*2 n 2 = 260a, ornach, *+?>, p. 27A et suiv.

<*7 3f. ' ce su4et : )teiner, C., discours de ornach du 2?-+-*+2<,

in : = 27?.<*< 3oncernant l5L opposition interne M, cf. Seylmans van 1mmichoven,

1., Ger war ta Geman, op. cit., tome *, p. *0*. Jn reprochaitessentiellement ' ta Oegman d5avoir fait circuler des L rumeurs derincamation M. ans la 7enFschrift on trouve des indications tr$sparlantes sur l5action des dmons anti-michaliques qui veulentempêcher que les arri$re-plans armiques ne soient rvls. 3f.aussi le chapitre suivant.

<*A n : = 26*, p. 70A et suiv.

<*6 3it d5apr$s Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.

cit., tome *, p. *+0.<*> 3f. 9irchner-Docholt, @argarete et 1rich, 7ie =enschheitsaufabe

2udolf Steiners und ta Gemans, ornach, *+>6.

<*? )teiner, C., confrence de ornach du *6-+-*+2<, in = 27?. 3ecombat qui a eu lieu ' la charni$re entre le [V e et le [Ve :si$cle tait en quelque sorte le prolongement de la rencontrespirituelle qui eut lieu en ?6+ entre les individualitsdsincarnes d5]arun al Cachid et de son conseiller d5un cXt, etd5ristote et d5leandre de l5autre. 1n lien avec les combats ausein de la )ocit nthroposophique Iniverselle, nous renvoyons lelecteur ' la dclaration tr$s claire de Cudolf )teiner, selon

laquelle L d5une mani$re ou d5une autre %...& ceu qui prouvent le

297



besoin sinc$re d5adhrer ' la )ocit anthroposophique sont lisavec ce qui s5est pass lors de la rencontre entre leandre etristote d5une part, et ]arun al Cachid et son sage conseillerd5autre part. M )teiner, C., confrence de Borquay du *<-?-*+2<, in: = 2<0. F L 7’une manière ou d’une autre... M : cela sembleindiquer que c5est 4ustement au sein de la )ocit nthroposophique

Iniverselle que ce combat se poursuit.<*+ 3it d5apr$s Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.cit., tome *, p. 270.

<20 Oegman, ta, rr die @itglieder du <-*0-*+2A R rdit dans Andie reunde, op. cit., p. *02.

<2* (a mditation sur les L dmons verts M destine ' ta Oegman estparue dans : 9irchner-Docholt, 7ie =enschheitsaufabe, op. cit.,p. **< et suiv.

<22 (a couleur verte est la couleur du seuil, ce dont avaientconscience les anciens maZtres tel @athias =rne;ald. 35est la

couleur du seuil entre la mort et la vie, entre le monde terrestreet le monde spirituel. (e corps vivant des plantes, leur corpsthrique, n5est pas vert. 35est leur image morte et minralisequi est verte. (e vert, couleur complmentaire du rouge, est lacouleur de la putrfaction, de la dcomposition de la corporitmorte. 1lle ne peut devenir la couleur des forces christiquesressuscites qu5apr$s être passe par la mort. (e vert du 3hrist%un vert proche du vridien possdant sa propre lumi$re& estpresque encore invisible ' nos yeu. ar contre, lorsqu5il se parede reflets bleuts ou de tons 4aunQtres, le vert terrestre sembletr$s proche de la couleur suprasensible des entits dmoniaques.

<27 Oegman, ta, Won'epte eines [ortraes ]ber 2udolf Steiner%L Ebauche d5une confrence sur Cudolf )teiner M&, (ondres,2>-2-*+7*, in : Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman,op. cit., tome *, p. 7*6.

<2< (orsqu5on lit certains documents, et en particulier certaineslettres, datant de ces annes, on constate que les personnes quiont t cartes de la )ocit anthroposophique dans les annes 70sont presque toutes tombes malades. 1. 3. @erry, l5amie et lacollaboratrice de . N. unlop, a ainsi crit : L Cares taient lesmoments o nous tions tous deu unlop et elle en bonne sant.(orsqu5il tait malade %il le fut deu fois srieusement etplusieurs fois lg$rement&, c5est moi qui tait en bonne sant, etvice versa. uis il y eut la longue et terrible maladie du rOegman, M %3ette derni$re fut si mal en point entre mars et 4uin*+7< qu5elle a failli passer le seuil de la mort.& 3f. @erry, 1.3., :rinnerunen an 2udolf Steiner und 7. 5 7unlop, op. cit., p.60.

<2A (e plus important d5entre eu reste la description %pas tou4oursob4ective& de (illy 9oliso : :uen WolisFo, op. cit. (es comptes-rendus de runion restent les documents les plus intressants de celivre. armi les autres ouvrages traitant de ce th$me, citons :@eyer, Bh., 7. 5. 7unlop. :in Veit X und Lebensbild , DQle, *++6 RBaut", 8., G. J. Stein. :ine ioraphie, ornach, *+?+ R Seylmans

van 1mmichoven, 8. 1., Oer ;ar ta Oegman, op. cit. R @eyer, Bh.,

298



Ludwi &ol'er0Eodit'. :in :uropZer, DQle, *++A.

<26 3f. la photo ci-contre, qui a probablement t prise ' aris en mai*+2<.

<2> 3f. la contribution de @. ). van eventer in : :lisabeth [reede.:in Lebensbild , rlesheim, *+>6, p. *2.

<2? 9oliso, (illy, L’Action des astres dans les substances terrestres.>tudes e!périmentales de l’nstitut ioloique du MNthéanum, 2tomes, aris, *+2>.

<2+ insi pendant la L querelle au su4et de l5urne M qui eut lieu le 7avril *+2A, et ' propos de laquelle (illy 9oliso crivit : L uretour de la crmation, une dispute clata ' propos de l5urne danslaquelle avaient t dposes les cendres du r )teiner. @arie)teiner voulait se rendre directement ' la villa ]ansi avec l5urnealors que les autres membres du comit directeur souhaitaientqu5elle soit place dans l5atelier. M Seylmans van 1mmichoven, quis5appuie sur le 4ournal d51lisabeth Vreede, doute que les choses se

soient rellement passes ainsi, mais malheureusement, il n5a past autoris ' publier ses sources. 3f. Seylmans van 1mmichoven,1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7, p. *6<.

<70 3f. en particulier 9oliso, (., 1ugen 9oliso, op. cit., etSeylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7.

<7* O. 8. )tein a notamment essay, au cours d5une assemble gnralequi eut lieu le 6 fvrier *+26 %le 4our de son trente-cinqui$meanniversaire&, d5agir dans ce sens. l y dclara : L eut-êtrefaudra-t-il attendre la fin de ce si$cle pour voir s5harmoniser cequi s5oppose au4ourd5hui. Nous devons nous efforcer d5assurer lacontinuit de notre mouvement 4usqu5au 4our o notre guide sera '

nouveau parmi nous et o nous serons l' nous aussi pour participer' l5Yuvre commune. 3e 4our-l', ce qu5eprime Cudolf )teiner dansson rame-myst$re lorsqu5il dit : `8e ne puis voir dans la haineque le germe de l5amour futur5 sera devenu ralit. M 3it d5apr$s9oliso, (., 1ugen 9oliso, op. cit., p. *72.

<72 3f. Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tomel, p. 7<+ et suiv.

<77 Oegman, ta, An die =itlieder, in : NDl. u <-*0-*+2A, cited5apr$s ibid., p. 7A0.

<7< Oegman, ta, An die =itlieder, in : NDl. u >-6-*+2A, cite

d5apr$s ibid., p. 7A2 et suiv.<7A Van @anen, ]ans eter, 3hristussucher und =ichaelsdiener. 7ie

Farmischen Str^munen der anthroposophischen eweun, ornach,*+?0, p. *A0.

<76 u 2A. >. *+2?, cf. annee, doc. 77.

<7> n : = 2<0.

<7? ]. . van @anen affirme bi"arrement que L le arma collectif %...&est tiss avant la naissance dans la sph$re solaire M,contrairement au arma individuel qui serait L repris peu avant lanaissance dans la sph$re lunaire. M 3f. van @anen, ]. .,

=ichaelsdiener, op. cit., p. *A<. l s5appuie dans son

299



argumentation, comme il me l5a epliqu personnellement, sur desconfrences que )teiner a donnes ' Derlin au printemps *+*7, et enparticulier sur la confrence du *er avril *+*7 %in : = *<*&. Dienqu5il faille reconnaZtre que les phnom$nes de la vie apr$s la mort%ou avant la naissance& sont etrêmement complees, il nous sembleque le arma futur F qu5il soit de nature individuelle ou

collective F ressort de la sph$re solaire, et que l5Qme se lie auarma du pass dans la sph$re lunaire, 4uste avant de serincarner.

<7+ )chmidt-Drabant, @., 7as [erhZltnis 'u den [erstorbenen im Lichteder Geihnachtstaun, in : =itteilunen aus der anthroposophischen

Arbeit in 7eutschland , NoGl *++<. 3f. galement le L testamentspirituel M de Dernard (ievegoed : 3omment sauver l’1me, 3hatou,*++7.

<<0 ]. . van @anen attire notre attention sur le fait que Cudolf)teiner, dans ses confrences sur le arma de *+2<-*+2A, dcrivaitle arma d5individus même lorsqu5il s5agissait de caractriser des

groupes. %Van @anen, ]. ., =ichaelsdiener, op. cit., p. *?0& lleplique cela par la mani$re L gYthenne et aristotélicienne 9 deCudolf )teiner : L 35est procder ' la mani$re d5ristote que decaractriser les choses et les entits du point de vue de lafinalit de leur volution, de leur idal. Cudolf )teiner fait demême lorsqu5il dcrit les groupes en partant de leurs reprsentantsles plus volus. M Nous pensons quant ' nous que la mani$re dedcrire de Cudolf )teiner n5est pas L seulement M gYthenne etaristotlicienne %ce qui impliquerait l5eistence d5une mani$regYthenne et platonicienne&. H notre avis, s5il a parl de mani$reaussi concr$te du arma, c5est pour souligner que le Farma ne peut"tre saisi autrement que de manière concrète et individuelle, fait

qui se vrifiera de plus en plus ' l5avenir ' mesure que l5humanitperdra son caract$re d5Qme-groupe.

<<* n : = 2A>.

<<2 3f. la confrence de @unich du <-*2-*+0+ et celle de Derlin du26-*2-*+0+, in : = **>.

<<7 9oliso, (., 1. WolisFo, op. cit., p. *<>. (e 6 fvrier *+26 taitle 4our du trente-cinqui$me anniversaire de O. 8. )tein. endant larunion, ce dernier indiqua que le temple d5Eph$se avaitprobablement br^l un 6 fvrier, symbole qu5lbert )teffen et (illy9oliso ont utilis par la suite plusieurs fois pour caractriser

cette 4ourne.<<< )teiner, C., confrence du <-6-*+0?, in : = *02.

<<A 1n particulier Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.cit., surtout le tome 7 : WZmpfe und WonfliFte *+2< bis *+<7.

<<6 3f. la lettre de @arie )teiner ' 1ugen 9oliso du < avril *+2A,quatre 4ours apr$s la mort de Cudolf )teiner T : L 8e vous criscela ' cause des soucis que 4e me fais pour l5Yuvre de Cudolf)teiner. 85ai clairement reconnu que notre comit directeur, telqu5il est compos actuellement, devenu orphelin en bas Qge, est unrien %...& ll est impossible pour moi de rester membre du comit

directeur. 3e ne serait pas bien. 8e serai plus utile en me

300



retirant. M 3ite d5apr$s 9oliso. (., :uen WolisFo, op. cit., p.*0< et suiv. ans cette même lettre, @arie )teiner sugg$re qu51ugen9oliso, L un homme nergique et epriment M, prenne sa place aucXts d5lbert )teffen et que (illy 9oliso, son pouse, prenne ladirection du travail sotrique. our ce qui est d5elle-même, elledclarait qu5elle tait prête ' quitter le comit directeur, et

elle proposait ' @lle Cschl de prendre sa place. F 3ette lettre de@arie )teiner s5est heurte ' la rsistance acharne de la plupartde ceu qui en ont pris connaissance.

<<> 3f. ibid., p. *A? et suiv. 3e =anifeste, rdig dans l5intentionlouable de maintenir l5unit du comit sotrique du =Ythanum, at attaqu sur des pages et des pages dans la 7enFschrift parue en*+7A comme eemple des procds malhonnêtes et sournois d5unL super comit directeur M : L (e @anifeste tait un serment defidlit au comit directeur de ornach que l5on croyait devoirencore ehorter ' rester uni %...& Jn voulait prsenter cela commeun 4oli dogme afin d5orienter le comit directeur dans une certainedirection %...& Bout cela n5tait rien d5autre qu5une accusationporte ' l5encontre de l5apptit de pouvoir suppos de @arie)teiner et d5lbert )teffen qui les tolrait M 3it d5apr$sSeylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7,p. 2>+.

<<? 3f. notamment les souvenirs de =eorge dams, in : 1. Vreede, 1in(ebensbild, op. cit., p. 22.

<<+ )auer;ein, ., 2apport annuel de la Société Anthroposophique derance, in Nbl. du 2<-*-*+26.

<A0 (ettre d5lice )auer;ein ' lbert )teffen du 22-*2-*+70, cf.annee, doc. 7>.

<A* 3f. la lettre d5lice )auer;ein ' 1. Vreede du ?-A-*+2A, in :Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7,p. *6A.

<A2 ta Oegman ' ce propos : L 3es runions sont tou4ours l5occasionpour les membres d5eposer leurs griefs ' la direction, et pour ladirection d5eposer les siens au membres. l est bon qu5il en soitainsi, car cela permet de faire la lumi$re sur bien des points. lsuffit, en effet, de pntrer un peu plus avant dans l5Qme des genspour se rendre compte que les choses reposent souvent sur desmalentendus. (es deu partis, en eposant ce qu5ils avaient ' dire,ont fait preuve d5une gnrosit qui m5a fortement impressionne. Mn NDl. du *<-6-*+2A.

<A7 Emil Doc, qui soutenait ta Oegman, a crit dans une lettre : L (apartie adverse est empêtre dans ses erreurs de sentiment. (espersonnes etrieures 4ettent un coup d5Yil dans un abZmeterrifiant de haine et de volont destructrice. M 3it d5apr$sSeylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7,p. 6A.

<A< (a lettre est reproduite intgralement en annee, doc. <0.

<AA l faut comprendre galement dans ce sens la lettre d5lice)auer;ein ' 1ugen 9oliso du *>-2-*+2+. 3f. annee, doc. 7A.

<A6 Dideau, ]enriette, )imonne CihouGt-3oro"e, op. cit.

301



<A> 3f. )c)p, hiver *+26-*+2>, n\ 2. H partir de cette date, la trouped5eurythmie de ornach a donn rguli$rement des reprsentations 'aris, notamment le ? 4anvier *+2?. F 3f. )c)p, n\ 7 et <, hiver*+2?, p. *?+. (orsque )imonne CihouGt n5a plus t en mesured5assurer la formation d5eurythmie du fait de sa maladie, elle at remplace par Batiana 9isseleff et 8eanne Oitta.

<A? (a fondation prochaine de cette association a t annonce dans lenumro de La Science spirituelle dans lequel est parue la premi$reconfrence de )teiner en franKais.

<A+ )c)p, n\ * et 2, NoGl *+2>, p. +*.

<60 bid., automne *+2>, p. <>7.

<6* bid. 3ette salle se trouvait au n\ 6 de la rue 3ampagne-remi$re,dans le [Ve arrondissement.

<62 )c)p, fvrier/mars *+2+, n\ < et A, p. 707. L In cercle des mis del5Ecole Cudolf )teiner a t fond ' )trasbourg qui, commel5association parisienne, se donne pour but de rpandre

l5enseignement de Cudolf )teiner au moyen de la )cience )pirituelle%confrences& et de l5eurythmie. M 1n outre, des confrences torganises dans des grandes villes franKaises par le si$ge parisiende la section )cience )pirituelle. 3f. )c)p de novembre *+70, p.**0.

<67 C).

<6< (ettre de 8ules )auer;ein ' 8ules-3onstant u"imour du *? 4uillet*+7A. 35est =reta u"imour-Das"anger, la fille aZne d51lsa ro"or,qui a eu la gentillesse de mettre cette lettre ' ma disposition, demême que la correspondance entre 1lsa ro"or et )acha de Sogheb.

<6A 3ette lettre importante est reproduite dans son intgralit enannee, doc. <*.

<66 (e comte ro"or est n dans une proprit familiale situe entre9aunas et Vilnius. eu membres de sa famille 4ou$rent un rXleimportant dans la libration de leur pays du 4oug russe. (e premierfaisait partie de ceu qui, en *?*2, tent$rent de mettre sur piedun gouvernement provisoire ' Vilnius. (e second s5est illustrdurant le soul$vement contre les Cusses de *?70/7*. 3f. l5articlencrologique paru ' l5occasion du dc$s du comte ro"or, in :

Journal des 7ébats du *?-A-*+2?. F 3oncemant la famille ro"or, eten particulier le comte ro"or, cf. les descriptions d51dmonde

3harles-Cou in : n désir d’$rient. Jeunesse d’sabelle :berhardt,aris, *+??, p. 7A2 ' 7A6 et A*> ' A*+. In grand nombre desinformations qui suivent sont tires de ce livre.

<6> Jutre les principales pi$ces d5bsen, telles que rand , EeddaMabler, &eer M(nt ou La =aison de poupée, @. ro"or traduisit leCusse @ere4ovsi et le anois 8ohann (udvig ]eiberg.

<6? 3harles-Cou, 1., n désir d’$rient. Jeunesse d’sabelle :berhardt,op. cit., p. 7A2. (e comte ro"or est mort l5anne du centenaired5bsen %*+2?&, lequel est mort le 4our du di-neuvi$meanniversaire d51lsa ro"or, le 27 mai *+06.

<6+ 1lsa ro"or avait donc eactement cinq ans de plus que )imonneCihouGt.

302



<>0 =reta ro"or tait une actrice renomme qui a 4ou, entre autres,dans diffrents drames d5bsen traduits par son p$re %elleinterprta ainsi ]edda =abler en *+0?&. 1lle n5eut pas de mal,contrairement ' sa sYur, ' se fondre dans la vie mondaine etartistique de son temps, frquentant la boh$me des peintres.@atisse fit d5elle un portrait cl$bre. F @aurice-Edouard ro"or

passait pour un po$te et un crivain de talent. l publiadiffrents livres, dont La [ie et la souffrance selon lathéosophie, aris, *+2*. yant tou4ours t de sant fragile, ilmourut 4eune.

<>* 1douard Cod %*?A>-*+*0&, crivain suisse de langue franKaise. Ferdinand ]odler %*?A7-*+*?&, peintre, dessinateur et sculpteursuisse, l$ve d5ngres et ami de 3orot. H l5poque o le comtero"or tait consul ' =en$ve, il vivait dans le plus profonddnuement. fin de lui venir en aide, les ro"or l5employ$rentcomme prcepteur ' partir de *?+>. l enseigna le dessin au 4eune@aurice ro"or. F uguste de Niederhausen %*?67-*+*7&, sculpteursuisse, membre de l5ordre des Cose-3roi, au même titre que]odler R collaborateur de Codin et ami de Verlaine. F urlien(ugn-oe %*?6+-*+<0&, directeur de diffrents thQtres, notammentdu Ché1tre de l’uvre, fond par lui en *?+7, o il fit reprsenterles pi$ces d5bsen.

<>2 3harles-Cou, 1., In dsir d5Jrient, op. cit., p. 7A<.

<>7 Bir de compositions crites au lyce de (ausanne %*+0A/*+06&.

<>< ro"or, 1lsa, La 3ontemplation créatrice, aris, sans date, p. 2?.

<>A 3omte @. ro"or, (a orte de l5nitiation %@yst$re rosicrucien&, in: (5uvre du *er dcembre *+**, p. <.

<>6 3omte @. ro"or, La &orte de l’nitiation, in : ibid., *er

mars*+*2, p. 7+.

<>> (ettre d51lsa ro"or ' @lle )acha de Sogheb, rchives Das"anger.

<>? (ettre d51lsa ro"or ' ). de Sogheb du + septembre *+*2, ibid.

<>+ 3f. la lettre du 2 avril *+*2. (e *7 fvrier, elle avait crit :L (ouor et 9arna F la valle des rois F tout cela taitprodigieusement intressant. artout, surtout dans tout ce quivient de la plus ancienne 1gypte, 4e me sens che" moi. Cien de toutcela ne m5tonne. 85ai le sentiment de revenir et de retrouver,surtout ce matin dans de tr$s anciens tombeau taills dans la

montagne en pente droite sur le Nil. M<?0 (ettres du 6 ao^t *+** %cf. annee, doc. 2&, du *2 ao^t *+** et du

+ septembre *+*2. rchives Das"anger.

<?* 8e dois ces informations ' @. 3aracostea, membre de la sectionfranKaise de la ). B. ' aris.

<?2 (ettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du 2*-?-*+*<.

<?7 27e anne, p. ?+ et suiv.

<?< 5apr$s une note du 4ournal de Oerner ache du 2> octobre *+7< quise trouve en possession de 8ulie Oallerstein %rlesheim&. vecl5aimable autorisation de Bhomas @eyer.

303



<?A )ur le rassemblement de )taenberg, cf. Baut", 8ohannes, Galter Johannes Stein, op. cit., p. *>2 et suiv.

<?6 (ettre d5lice )auer;ein ' Elisabeth Vreede du ? mai *+2A, cf.annee, doc. 2?.

<?> 3f. note 7<7. Jutre les livres parus dans sa maison d5dition,lice )auer;ein diffusa des articles tirs de la revue 7asMoetheanum apr$s les avoir traduits en franKais et ronotyps. ls5agissait des Lettres au! membres et des LeitsZt'e %L (ignesdirectrices M& de Cudolf )teiner, ainsi que de plusieurs articlesde @arie )teiner et d5ta Oegman, dont un tait consacr au@yst$res d5Eph$se.

<?? 1n 4anvier *+26, lice )auer;ein fit tat de *0+ membres, alorsqu5ils n5taient qu5une quarantaine en 4uin *+27, au moment de lafondation de la )ocit. 3f. NDl. du 2<-*-*+26.

<?+ ubli dans : Vur &ro'essaneleenheit, Sonderheft der 5achrichtender 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, n\<, ornach, octobre *+A2,

p. <-+, *?-2*. 3f. galement : )teiner, @arie, riefe und 7oFumente, publication prive de la Cudolf-)teiner-Nachassver;altung, ornach, *+?*, 2me partie : riefe und

7oFumente von dem ersten [orstands X und CestamentenFonfliFt in den Jahrer' *?/ bis *?4;4.

<+0 (ettre du 3omit directeur de la )ocit anthroposophique franKaise' lbert )teffen, date du 22-*2-*+70, et lettre d5lice )auer;einau 3omit directeur, date du >-7-*+7*, cf. annee, doc. 7> et <0.

<+* (ettre du 3omit directeur de la )ocit anthroposophique franKaise' lbert )teffen du 22-*2-*+70, ibid.

<+2 Nous savons ainsi qu5lice )auer;ein a adress les lettressuivantes au =Ythanum : le 22-*2-*+70 ' lbert )teffen%accompagne d5une lettre de 8ules )auer;ein& R le 2< ou le 2Adcembre *+70 ' lbert )teffen R le 20-*-*+7* au 3omit directeurde ornach R le >-7-*+7* ' ce même 3omit directeur. @anquegalement la lettre tr$s importante du 3omit directeur de la)ocit anthroposophique de rance %auquel appartenaient, outrelice et 8ules )auer;ein, 1lsa ro"or-u"imour et @. 3orr& au3omit directeur de ornach ou ' lbert )teffen date du 20-*-*+7*,ainsi qu5une lettre d5lbert )teffen au membres de la )ocitnationale franKaise. ans une lettre que 4e lui ai adresse, 45aipri l5actuel prsident de la )ocit nthroposophique Iniverselle,

lequel se trouve être galement ' la tête des archives du=Ythanum, de me donner acc$s ' ces lettres. 1lles mepermettraient, en effet, de même que les protocoles de l5assemblegnrale etraordinaire des 2> et 2+ dcembre *+70, de faire lalumi$re sur un certain nombre de points encore obscurs. @ais il n5at possible de mettre la main ni sur les lettres ni sur lesprotocoles de runion. @anfred )chmidt-Drabant me rpondit parcrit que le dossier L )auer;ein M, dans lequel il esprait pouvoirtrouver ces documents, n5avait pas encore L fait surface M, lesarchives n5ayant pas encore t classes 4usqu5' ce 4our.

<+7 (a position d5ta Oegman et d5Elisabeth Vreede au sein du 3omit

directeur s5tait ' ce point dtriore qu5elles ne furent ni l5une

304



ni l5autre en mesure d5intervenir en faveur d5lice )auer;ein. lsemblerait, au contraire, que le comportement de cette derni$ren5ait fait qu5affaiblir encore un peu plus leur position. 3ertes,elles lui gard$rent leur amiti aussi longtemps que cela futpossible, mais ta Oegman ayant tou4ours fait tout ce qui tait enson pouvoir pour tenter de maintenir la cohésion du 3omit

directeur, elles durent ' un moment se distancer d5elle. 35est cequi eplique en partie pourquoi les dclarations et les lettres quiconduisirent ' l5eclusion d5lice )auer;ein ont toutes t signespar ta Oegman et Elisabeth Vreede.

<+< 3f. NDl. du 7*->-*+2>.

<+A 3f. @eyer, Bh., 7. 5. 7unlop, op. cit., p. 2>< et suiv.

<+6 l serait utile d5entreprendre des recherches pour dterminer aucas par cas si ces mises ' l5cart taient voulues par lesintresss eu-mêmes ou si elles ont eu lieu au contraire contreleur gr. @ais l' n5est pas pour l5instant la question.

<+> H la Semaine fran-aise de *+2+ sont intervenus, outre )imonneCihouGt et aul 3oro"e : ierre @ori"ot, @me Cesplandy, Caymondetit, ainsi que 1. feiffer, =. Oachsmuth, C. Doos et .)traosch. l est ' noter qu5aucune des personnes eclues de la)ocit nthroposophique Iniverselle en *+7< et *+7A n5assistait 'ces cours d5t organiss ' ornach. 1. feiffer et =. Oachsmuthdevaient, au contraire, soutenir tr$s activement la nouvelle)ocit nationale franKaise, en particulier durant les premi$resannes de la )ection franKaise. 3f. ' ce su4et, notamment, NDl. du2*-6-*+7*.

<+? 5apr$s un compte-rendu de 3arl Inger, @arie )teiner aurait faitallusion, au cours de l5assemble du ? octobre *+2?, ' unecorrespondance qu5elle aurait change avec lice )auer;ein 'propos de la succession. 3e rapport de 3arl Inger a t publi dans: =arie Steiner riefe und 7oFumente, op. cit., p. *2?.

<++ 3f. ' ce su4et WolisFo, (illy, 1. 9oliso, op. cit., p. *?A, demême que le compte-rendu de 3arl Inger, in : ibid., p. *2+, et lemmoire, repris dans : Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war taGeman, op. cit., tome 7, p. 2?A.

A00 (ettre d5lice )auer;ein ' 1ugen 9oliso du 2A->-*+2?, cf. annee,doc. 77.

A0* u cours de cette assemble gnrale des 2A et 26 fvrier *+2?, il

fut ' nouveau question des droits d5auteur de @arie )teiner, lice)auer;ein ayant envoy un huissier ' une reprsentation d5eurythmieorganise par )imonne CihouGt afin qu5il interdise la rcitation enfranKais d5une pri$re crite par Cudolf )teiner pour le repas, ouqu5il condamne )imonne CihouGt ' une amende. %3f. Vur&ro'essaneleenheit, op. cit., p. <.& 1n effet, sur les conseilsd5avocats auquels elle avait eu recours, lice )auer;ein avaitfait tablir un document qui lui permettait de faire opposition autraductions qui n5avaient pas reKu son aval. 3e n5est donc pas lapri$re en tant que telle qui tait en cause, mais bien plutXt lefait qu5il s5agissait d5une traduction non autorise. 3ette

dmarche, bien qu5elle semble s5inscrire dans la suite logique de

305



ce qui avait d4' t entrepris 4usque-l', constitue un incidenttrange F d5autant plus trange qu5en l5occurrence lice )auer;einavait reKu le soutien d5ta Oegman et d5Elisabeth Vreede F surlequel il est difficile de faire la lumi$re faute d5informationssupplmentaires. %3f. le compte-rendu de 3arl Inger, in : =arieSteinerD riefe und 7oF., op. cit., note de la p. *72.& u vu des

documents eistants, la dmarche d5lice )auer;ein semble peucohrente : quel intrêt aurait-elle eu, en effet, ' faireinterdire la rcitation de ces pri$res alors que )imonne CihouGtpubliait rguli$rement des confrences de Cudolf )teiner dans laScience spirituelle T

A02 Inger, 3arl, compte-rendu, in : ibid., p. *2? et suiv.

A07 1traits non comments du mmoire de *+7A rdits par la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun en *+?*, cf. ibid., notamment p. *<0 etsuiv.

A0< 3f. ibid., note de la p. *72. our le tete complet, cf. annee,doc. 7<.

A0A 3f. Vur &ro'essaneleenheit, op. cit., p. *+.

A06 3f. ibid.

A0> (ettre d5lice )auer;ein au 3omit directeur du >-7-*+7*, cf.annee, doc. <0.

A0? 3f. rapport de 3arl Inger, in : =arie Steiner, op. cit., p. *2+.

A0+ (ettre d5lice )auer;ein au 3omit directeur du >-7-*+7*, op. cit.

A*0 (ettre d5lice )auer;ein ' 1ugen 9oliso du 2A->-*+2?, cf. annee,doc. 77.

A** Csolution prise durant l5assemble gnrale de la ). . I. qui setint du 2> au 2+ dcembre *+70. 3f. annee, doc. 7?.

A*2 3f. Vur &ro'essaneleenheit, op. cit. 3hose dont peu de personnesse sont rendues compte 4usqu5' prsent, les successeurs de @arie)teiner ont en fait montr par leurs propres mani$res de fairequ5ils partageaient dsormais le point de vue d5lice )auer;ein, 'savoir que le meilleur moyen de rgler la question des droits depublication tait de la porter devant les tribunau.

A*7 (ettre d5lice )auer;ein du >-7-*+7*, cf. annee, doc. <0.

A*< 3ette lettre a t publie dans les =itteilunen der 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, n\ <6, @ichaeli *+6+, p. 7*. 35est ellequi, selon toute vraisemblance, motiva la dcision d5organiser pourla fin dcembre une assemble gnrale etraordinaire au cours delaquelle le L cas )auer;ein M devait être dbattu.

A*A insi durant l5assemble gnrale des 2> et 2? mars *+7<, in :NDl., 22-<-*+7<, p. 6A %r. 1cstein&. (es documents officiels eu-mêmes font encore mention de l5information errone selon laquelle1. 9oliso aurait t le seul ' voter contre. 3f. Vur&ro'essaneleenheit, op. cit., p. *0.

A*6 =itteilunen, publies par le 3omit directeur de la )ocitanthroposophique en llemagne, n\ +/*0, 4anvier *+7*, cf. annee,

doc. 7+.

306



A*> Jn avait donc l5intention d5utiliser ce document L adopt 'l5unanimit M au cours du proc$s qu5lice )auer;ein avait rclam.1ugen 9oliso doute cependant, avec raison que cette mani$re defaire soit 4uste. 3f. ibid.

A*? n : = ++. (es L dmons du mensonge M dcrits ' plusieurs reprisespar Cudolf )teiner ont un rapport particulier avec les L fantXmes M

qui se dtachent du corps physique. 3f. note <02.A*+ 3f. annee, doc. 7?.

A20 3f. annee, doc. <*.

A2* 3f. annee, doc. <0.

A22 (ettre d51. ro"or-u"imour date de mars *+7*, cf. annee, doc.<*.

A27 3f. @eyer, Bh., 7. 5. 7unlop, op. cit., p. 2><. 5autresindications prcieuses m5ont t fournies par 3rispian Villeneuve%ngleterre&, que 4e tiens ici ' remercier.

A2< 3ette correspondance publie ' l5origine dans la revue Anthroposophical =ovement a t rdite par Bh. @eyer. 3f. ibid.,p. 7?* et suivantes.

A2A iscours d5ouverture d5. )teffen ' l5occasion de l5assemblegnrale du 7* mars *+72, in : NDl. du *-A-*+72, p. >7. 3f.galement les dclarations d5. )teffen au cours de l5assemblegnrale de *+7*, NDl. du *+-<-*+7*, ainsi qu5' l5occasion du3ongr$s de NoGl de *+7*, NDl. du *>-*-*+72.

A26 3f. NDl. du 22-<-*+7<.

A2> Seylmans van 1mmichoven, O., :ntwicFelun und MeistesFampf %*+7A&,

in 2 Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit.,tome 7, p. 7>*.

A2? 3it d5apr$s @eyer, Bh., L [om ortwirFenden derGeihnachtstaun 9. Gerner &ache und ta Geman, in : Vuranthroposophischen EeilpZdaoiF und So'ialtherapie, cahier <,*++*, p. 2<.

A2+ nscription du *-*-*+72, cit d5apr$s : ibid., p. 2A.

A70 3f. NDl. du 2A-*2-*+2>. 8e dois les informations concernant 1.Oeissbach ' @me Cuth ]un"inge-DenoZt %3olmar&, qui a eu l5amabilitde m5informer sur les relations qu5entretenaient sa tante et lice)auer;ein. 35est elle galement qui a mis ' ma disposition laderni$re lettre connue de cette derni$re. our le tete intgral dela lettre, cf. annee, doc. <7.

A7* 3f. ibid.

A72 (e proc$s intent par lice )auer;ein ne s5est termin qu5auprintemps *+77, comme nous l5apprend une lettre du 7 avril *+77adresse ' la femme de 8ules )auer;ein, et signe par @arie)teiner-von )ivers, )imonne CihouGt-3oro"e et aul 3oro"e. Jncomprend, d5apr$s cette lettre, que les hritiers d5lice )auer;einrenonKaient au proc$s, et confirmaient par l' même que l5ensembledes droits sur l5Yuvre de Cudolf )teiner revenaient ' @arie

)teiner. rchives 8rXme )auer;ein.

307



A77 lice )auer;ein a t inhume dans le petit cimeti$re de 3larens,non loin de Vevey %)uisse&.

A7< @8), in : osler 5achrichten des 2> et 2? fvrier *+72.

A7A 8ournal d51lsa ro"or, ' la date du +-+-*+72. rchive =retaDas"anger.

A76 (ettre de O. 8 . )tein ' Nora )tein, son pouse, du 2?-7-*+72, cf.annee, doc. <<.

A7> )teiner, C., nsere SommerFurse in Corqua(, in : NDl. du 2<-?-*+2<.

A7? (ettre de O. 8. )tein ' Nora )tein du 2?-7-*+72, op. cit.

A7+ )ur Coman Doos, cf. ioraphische 5oti', par C. riedenthal, in :as literorische Oer von C. Doos, DQle, *+>7.

A<0 erliner 7eutsche Allemeine Veitun, cit d5apr$s Doos, C., 7>.Lieferun der Worresponden' der So'ialwiss. [ereiniun amMoetheanum.

A<* (a revue Anthroposophie. =onatsschrift f]r freies Meistesleben %n\double *0/**, 4uillet/ao^t *+72, p. <+<& traita galement par lempris les @moires de )auer;ein : L l ne faut pas prendre ausrieu tout ce verbiage M, peut-on y lire. F Jn en voulait surtout' 8ules )auer;ein d5avoir parl de l5L amiti vritable M quil5aurait li ' Cudolf )teiner, lui qui reconnaissait avoir t unL l$ve quelque peu ngligent M.

A<2 3f. galement @eyer, Bh., 7unlop, op. cit., p. 707 et suiv.

A<7 CihouGt-3oro"e, )., Pui était 2udolf Steiner Q ne épopée del’esprit au UU e siècle, aris, *+>7, p. 727.

A<< )chmidt-Drabant, @., Vur Situation der Gochenschrift , in : NDl.

du *0-7-*++6.A<A L 3e n5est pas qu5il ne faille pas tenter de faire la lumi$re sur

l5actualit, mais il faut tenir compte du fait qu5on trouve dansnotre )ocit des gens provenant de toutes sortes de partis,nations et blocs politiques %...& M : voil' ce que se seraitentendu dire mnon Ceuveni lors de l5entretien d5embauche qu5ilpassa pour entrer ' la Gochenschrift. 3f. ibid.

A<6 eimann, =./ohl, 8., 7ie anthroposophischen Veitschriften von *+07bis *+?A, )tuttgart, *+?>, p. *<>.

A<> 3f. notamment la lettre d5ta Oegman ' 8ules )auer;ein du *?

dcembre *+7<, cf. annee, doc. <A.A<? Baut", 8., G. J. Stein, op. cit., p. *++.

A<+ e même lice )auer;ein dans une lettre ' Elisabeth Oeissbach du7*-?-*+7* : L @on fr$re 8ules est frapp de voir combien le docteura vu 4uste pour l5organisation du monde. M our le tete intgralde la lettre, cf. annee, doc. <2.

AA0 3ompte-rendu sur la confrence donne par 8. )auer;ein ' l5Ecole dela ai le *+-A-*+72, in : L’:urope 5ouvelle du 2?-A-*+72, p. *><.

AA* 3ompte-rendu sur la confrence donne par 8. )auer;ein ' l5Ecole dela ai le *+-A-*+72, in : ibid, p. *?< et suiv.

AA2 )auer;ein, 8., Les >vénements de septembre *?4K, aris, *+7+, p. 2<

308



et suiv.

AA7 3f. 8), p. *><.

AA< bid., p. *+?.

AAA but mars, alors que 8ules )auer;ein se trouvait ' ]ambourg pourassister ' un meeting au cours duquel ]itler devait prononcer un

discours, il dcouvrit, en face de son hXtel, une affichette surlaquelle on pouvait lire : L (e 4ournaliste franKais germanophobe8ules )auer;ein a crit dans la &raer &resse que tout gouvernementsage aurait d4' mis en prison dolf ]itler. Nous sommes flatts decette opinion. 1lle dmontre quelle crainte notre hrer inspireau nations qui hassent notre patrie. M 8), p. *+?.

AA6 )auer;ein, 8., Le-ons de la crise, in : L’:urope 5ouvelle, p. **<.

AA> )auer;ein, 8., Pue va faire l’Amérique Q, publi par leis Cedier,aris, *+72. 8ules )auer;ein devait nouer des liens importants avecles Etats-Inis. H partir de cette date, il se rendit rguli$rement' Ne; Por, o deu grands quotidiens, le 5ew \orF Eerald Cribune

et le 5ew \orF Cimes, l5employ$rent comme correspondant tranger,ainsi qu5' 3hicago, o il donna plusieurs confrences 'l5universit. 3f. Gho is Gho, aris, *+7+. 35est en partie enraison de ces liens troits de 8ules )auer;ein avec les Etats-Inisque @. @aarten (. ereboom %)alisbury& s5intresse ' lui. 3omme ilme le communiqua dans une lettre, il prpare actuellement une th$sesur la presse franKaise et la question allemande entre *+*+ et*+<0, dans laquelle 8ules )auer;ein doit tenir une placeimportante.

AA? (a 4ournaliste (ouise Oeiss %*?+7-*+?7& qui fut l5un des hrauts dela rconciliation franco-allemande durant l5entre-deu-guerres, se

fit connaZtre en tant que rdactrice en chef de la revue mensuelle(51urope nouvelle, et en tant que fondatrice de l5>cole de la &ai!,o des personnalits importantes de la politique, de la culture etde l5conomie vinrent donner des confrences sur la question de lapai et de l5amiti entre les peuples.

AA+ Le-ons de la crise, op. cit., p. **< et suiv.

A60 n : Vol. *, n\ 7. )ous le titre La [érité du journalisme, 8ules)auer;ein donna ' (ondres, en 4uillet *+7>, des confrences quifurent publies dans la revue Che &resent Ae %sept./oct. etnov./dc. *+7>&. l y posait d5entre la question suivante :L 3omment les milliers de 4ournau et de maga"ines qui paraissent

chaque 4our doivent-ils être conKus pour servir au progr$sspirituel de l5humanit, au lieu de le freiner T M l a4outait quele degr de vrit 4ournalistique tait un facteur de pai, avantde revenir sur les facults d5observation du 4ournaliste et sur sespropres epriences.

A6* 3f. le chapitre ** du prsent livre.

A62 3omme nous l5avons signal au dbut de cet ouvrage, ierre (a"areffavait dclar, dans le &ortrait de l’auteur qui servaitd5introduction au mmoire de 8ules )auer;ein, qu5il n5y avait paseu d5homme plus cl$bre dans sa gnration. L (a preuve : dans les3onfrences internationales, les reprsentants des 4ournau dumonde entier F runis dans les halls luueu de palaces ou dans les

309



froides antichambres des monuments officiels F attendaient quesortent chefs de gouvernement, ministres et diplomates, pour seprcipiter vers eu et tQcher de leur arracher des bribes de leurssecret d5Etat. In seul se tenait ' l5cart : un homme au teintfleuri, ' l5abondant L chevelure blanche, au ma4estueu embonpointde gastronome. 35tait un 4ournaliste, aussi, mais, avec lui, le

phnom$ne inverse se produisait c5taient les hommes d5Etat, lespremiers ministres et les ambassadeurs qui se portaient au-devantde lui. F 1n fait, ils venaient plus pour s5informer qui pourinformer, car 8ules )auer;ein, riche de tant de confidences,connaissait tout et savait tout. 1t son inaltrable bonne humeurfaisait que tous ces officiels, apr$s leurs pnibles travau, sedisaient : `8ules est l', non seulement nous allons tout savoir,mais nous allons aussi nous amuser.5 M %n : 8), p. *& 35est en destermes semblables que le dput )tanislas de 3astellane etl5crivain ndr @aurois prsent$rent 8ules )auer;ein au auditeursdes confrences qu5il donnait ' l5Ecole de la ai. 3astellane :L @. 8ules )auer;ein appartient ' cette petite phalange de

4ournalistes qui epriment au 4our le 4our l5eprience de touteune vie. M 1t d5a4outer ' l5issue de la confrence : L Vous donne"de la vie en parlant. Votre capacit ' prvoir les choses dcoulede vos dons d5observation. (es communiqus sensationnels et lessynth$ses magistrales de 8ules )auer;ein illustrent cettedfinition du grand 4ournaliste. M ndr @aurois : L 8e vous avoueque de tous ces voyageurs, @, )auer;ein est l5un de ceu que45coute le plus volontiers. l est un eemple ecellent de ce typed5homme tr$s moderne et tr$s prcieu : un grand 4ournaliste %...&85ai eu la bonne fortune de me trouver avec lui en plusieursconfrences internationales. 35tait un beau spectacle humain quede le voir agir, chercher, trouver. mi des souverains, confesseurdes premiers ministres, camarade de l5homme du peuple, aussi prompt' humer l5atmosph$re de la rue qu5' surprendre les secrets deschancelleries %...& M 3f. Diblioth$que Nationale, aris : Nouv.cq. ranK. *>?*?, p. 2>* et suiv., de même que *>?*+, p. >7 etsuiv.

A67 @8), in : asler 5achrichten du 2-7-*+72.

A6< n : ibid., du 2*-<-*+72.

A6A 3f. )teiner, C., Les 7erés de la connaissance supérieure, = *2.

A66 l eiste un nombre considrable d5crits, d5articles,d5intervie;s, etc., de la plume de 8ules )auer;ein qui, pour unegrande partie d5entre eu, ne prsentent d5intrêt que replacsdans leur contete.

A6> L 85ai connu presque tous les monarques de la terre, presque tousles premiers ministres et presque tous les marchau... M, avaitdclar 8ules )auer;ein dans cette intervie; de *+26 dont il a d4't question. l connaissait, en effet, 3harles de ]absbourg et safemme Sita, le roi d5talie Victor 1mmanuel , 3onstantin er de=r$ce et le roi de Pougoslavie leandre er. l recevait desmembres de la famille Cothschild, dont les barons 1ug$ne et @auricede Cothschild et la baronne de =oldschmidt-Cothschild, la comtessede @ontgomery, )tphanie de ]ohenlohe, auline @etternich et la

comtesse 8ean de 3astellane, une descendante de Balleyrand. l

310



suivait le destin de la princesse (ouise de Delgique, fille de(opold d5utriche, et de sa sYur )tphanie dont le mari, leronprin" Cudolf, s5est donn la mort ' @ayerling. urant lespremiers temps de son s4our ' Vienne, il avait tiss des liensd5amiti avec la princesse leandrine Oindischgrt", ainsi qu5avecle prince )ite de Dourbon, le beau-fr$re de 3harles de ]absbourg,

qui lui avait fait connaZtre personnellement l5ancien empereur. (eprince Dernhard von Dlo; tait l5un de ses proches, tout comme leshommes politiques franKais leandre Cibot, 1douard ]erriot,erdinand och et hilippe tain. l connaissait personnellementles prsidents oincar, 3lemenceau et @illerand R ]indenburg et(udendorff d4eunaient ' sa table, et il tait l5ami de longue datedu prsident tchcoslovaque @asary, de son successeur Denes, et del5ami de ce dernier, )tefani. l tit la connaissance de Camsay@aconald, l5homme politique britannique, intervie;a Coosevelt,]4almar )chacht, Nose, 1r"berger, le politicien sovitique 9arlCade, le chef d51tat polonais ilsudsi et rimo de Civera R ilservit de mdiateur entre Driand, qu5il considrait comme son ami,

et )tresemann R il connaissait le pianiste et homme politiquepolonais adere;si, le chef d5orchestre autrichien eli vonOeingartner, et les compositeurs Cachmaninov et rit" 9reisler,pour ne citer qu5eu. l dcrivit ces hommes et ces femmes dans lecontete politique et social qui tait le leur, c5est-'-dire celuide cette premi$re moiti du [[e si$cle o furent poses les basesde tant de phnom$nes actuels.

A6? uc d5]arcourt, 2eards sur un passé, aris, *+?+, p. +7. F eshistoriens aussi rputs que riedrich @einece ont galement prisconscience du fait qu5avec la venue d5]itler au pouvoir, ce sontdes formes tout ' fait nouvelles du mal qui sont apparues. Voici ce

qu5crivit 9arl ]eyer ' ce propos : L ans 7ie deutsche Watastrophe, livre qu5il crivit ' un Qge d4' tr$s avanc, il@einece F . . est parvenu ' la conclusion que `les agissementsd5]itler peuvent être considrs comme l5irruption d5un principesatanique dans l5histoire mondiale5. Voil' bien qui constitue, dela part d5un historien universitaire classique, de nouveau schmasde pense. M 3it d5apr$s ]eyer, 9., Waspar Eauser und dasSchicFsal =itteleuropas im *?. Jahrhundert, )tuttgart, *+6<, p.2?6.

A6+ 3f. ' ce propos la note A?2.

A>0 3f. 8), p. ?2 et suiv., ainsi que @8), in : asler 5achrichten des

?, + et *0 mars *+72.A>* 8), p. ?>.

A>2 bid., p. ??.

A>7 bid. )auer;ein rdigea ses premiers articles sur ]itler d$s *+2+,apr$s que )tresemann eut attir son attention sur lui. 3es articlesfurent considrs avec scepticisme, la plupart de ses lecteursn5ayant pas une conscience aussi aiguG que lui des dangers quefaisait courir au monde la monte du fascisme en llemagne. 3en5est cependant qu5en *+72 que )auer;ein rencontra ]itler pour lapremi$re fois, et ce non pas personnellement, comme on l5a parfois

prtendu, ' tort selon nous, mais au cours d5un meeting officiel '

311



]ambourg. L 3e qui importe, avait clam ]itler ' cette occasion, cen5est pas l5conomie, c5est l5Qme. 3e ne sont pas les finances,c5est le courage et la fidlit M 1t )auer;ein de poursuivre :L 3hose incroyable, chacune de ces formules creuses taitaccueillie par des ovations. M 3f. 8), p. 20A.

A>< @8), in : asler 5achrichten du *0-7-*+72.

A>A 8), p. +A.

A>6 8), p. 2*+.

A>> bid., p. *7+.

A>? @8), in : asler 5achrichten du *7-<-*+72.

A>+ 8), p. *+7.

A?0 @8), in : Dasler Nachrichten du 70-7-*+72.

A?* 3f. @eyer, Bhomas, Ludwi &ol'er0Eodit', op. cit., en particulierle chapitre A : 7as Cestament von Ludwi &ol'er0Eodit' R ainsi que9lussmann, @ichael, 7as :uropa der MeenmZchte. :ine :nttZuschun,in : nfo 7, *0/*++<.

A?2 8ules )auer;ein n5avait pas perKu les vrais arri$re-plans duconcept paneuropen, concept qui trouve sa continuit dans l5ideL europenne M actuelle. 8usqu5' la fin de sa vie, il a eu laconviction F en partie en raison de ses liens avec ristide Driand,le prsident d5honneur de l5Inion paneuropenne qui, dans soncl$bre =émorandum de *+70, appelait de ses vYu la fondation d5unefdration europenne F que la concrtisation de cette idepermettrait ' l5humanit d5atteindre une forme suprieure delibert et de spiritualit. Bhomas @eyer, s5appuyant sur lesrecherches de (ud;ig ol"er-]odit", a tabli des parall$les

intressants et riches d5enseignements entre le Gest0$st Wonress%L 3ongr$s 1st-Juest M&, au cours duquel Cudolf )teiner parladevant environ deu mille personnes d5anthroposophie et detripartition, et la L naissance M de l5ide paneuropenne, cetteide ' l5origine de laquelle on trouve Cichard 3oudenhove-9alergi,et qui repose sur une vieille tradition imprialiste anglo-saonne.Jrganis notamment par (ud;ig ol"er-]odit", qui en prononKa lediscours d5ouverture, le Gest0$st0Wonress se tint au@usivereinsgebude de Vienne entre les *er et *2 4uin *+22. 3esecond et dernier congr$s anthroposophique international organisdu vivant de Cudolf )teiner fut l5occasion pour lui d5eposer

certaines ides qui, si elles s5taient concrtises, auraient puviter au monde de connaZtre les catastrophes que l5on sait. Jr,c5est cette même anne *+22 que 3oudenhove-9alergi, L entich deson calamiteu pro4et paneuropen, alla frapper ' la porte de la]ofburg M. %@eyer, Bhomas, Ludwi &ol'er0Eodit', op. cit., p. 22<.&8ules )auer;ein n5assistait pas ' ce congr$s. 35est la raison pourlaquelle il n5a pas eu connaissance des vnements importants quise sont produits ' cette occasion au sein du mouvementanthroposophique, vnements qui auraient pu avoir une influencedirecte sur sa comprhension de la politique et de la socit.

A?7 (a fondatrice de l5Ecole de la ai, la 4ournaliste (ouise Oeiss,se souvenait ainsi de 8ules )auer;ein : L (a maZtrise de 8ulesm5tourdissait, crivait-elle en voquant les confrences

312



internationales des annes 20. 8amais il n5avait l5air d5enquêter.as de calepin. as de stylo. Ine mmoire d5lphant. H l5heureconvenue avec aris, il quittait pendant quelques instants la tabled5amis qu5il divertissait de ses anecdotes pour dicter, sans notes,au tlphone, la dpêche souvent sensationnelle qui paraZtrait lelendemain ' l5aube. pr$s quoi il nous revenait. l repoussait son

assiette dont les restes s5taient figs en son absence, commandaitune choucroute, un deui$me canon de bi$re, puis soudain, dgo^t,partait, nostalgique, ' la recherche d5un piano. l trouvaitl5instrument de ses dsirs dans le salon d5un palace comme aussibien dans le parloir d5un bordel. (', troublant le repos destravailleurs quels qu5ils fussent, il se dchaZnait en mlodiesqu5il 4ouait galement sans cahier, pianissimo, fortissimo,4usqu5au cours de la nuit. M Oeiss, (ouise, 3ombat pour l’:urope.

=émoires d’une :uropéenne, tome 2, *+*+-*+7<, aris, *+>+, p. *67et suiv.

A?< 8), p. 22>.

A?A bid., p. 276.A?6 )auer;ein, 8ules, Che 3omin Gorld , in : Che &resent Ae, publi

par O. 8. )tein, vol. , n\ 7, mars *+7?, p. * et suiv.

A?> )auer;ein, 8ules, :!ilados reios no :storil %L 1il royal '1storil M&, (isbonne, *+AA, p. *<.

A?? 3f. ibid. Bous mes remerciements vont ' @. @ario uarte %3hatou&,qui a eu la gentillesse de traduire pour moi certains passages dece livre.

A?+ 35est ainsi notamment qu5avant de partir pour (isbonne, il renditvisite ' Vala Drence au centre mdico-pdagogique du chQteau de

3ourcelles le 4our de Qques *+<0, comme le rapporta Cene avard,qui tait galement prsente. %8e dois cette information ' @. 8eanCobert.& F 35est galement ' l5occasion d5un de ces brefs s4ours 'aris qu5il fit la connaissance du cl$bre crivain allemand 1rnst8nger %n en *?+A&. H la date du *er 4uin *+<<, celui-ci avait notdans son 4ournal : L 4euner che" lorence. pr$s le repas, courteconversation avec 8ules )auer;ein, de retour de (isbonne, sur leschances de pai et les moyens d5y parvenir. M H la question desavoir si 1. 8nger connaissait d5un peu plus pr$s 8ules )auer;ein,son secrtaire me rpondit dans une lettre : L 35est la seule foiso ils se rencontr$rent. Jn a du mal ' imaginer au4ourd5hui ' quelpoint les gens se sentaient alors pris ' la gorge. ls profitaientde chaque rencontre, aussi br$ve f^t-elle, pour voquer lesprobl$mes br^lants du moment et chercher des issues ' leur terriblesituation. M

A+0 3f. Doc, Emil, reschichte. eitrZe 'ur Meisteseschichte der =enschheit, tome *.

A+* 3f. ibid.

A+2 Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome 7,p. *0> et suiv.

A+7 8e dois cette information ' @me 8acqueline @artin %aris&, qui afrquent le groupe )aint-@ichel pendant des annes. ans le courtarticle de Cene avard sur le groupe )aint-@ichel, celle-ci

313



indique galement que le travail anthroposophique n5a pas tinterrompu pendant la guerre. 3f. ulletin anthroposophiqued5octobre *+>? et d5avril *+?>.

A+< 3f. Drence, Vala, ta Geman in ranFreich, in : ta GemansLebenswirFen aus heutier Sicht. :ine estschrift 'u ihrem *OO.Meburtsta. 3ontributions de ses amis, rlesheim, *+>6, p. 77 R

ainsi que Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.cit., tome 2, p. A< et suiv. et 2*? et suiv.

A+A eu courts articles sont parus sur la vie de Vala Drence : l5unde @arcad, @., in : &édaoie curative et sociothérapieanthroposophique, n\ *, *+?7 R l5autre de @ousset, ., @adameDrence, in : ibid., n\ 2, *+?7.

A+6 Drence, V., ta Oegman, op. cit., p. 77.

A+> ans le 4ournal de Oerner ache, on trouve diffrentes notes quiindiquent qu5une telle collaboration a bien eu lieu. 3es notesrefl$tent galement l5ambiance qui rgnait ' l5poque. insi, celle

des ** et *2 octobre *+76 : L aris avec )parr, qui y tait arrivdepuis une semaine. )ituation heureuse. Vala active, 3lary frais,8ane von 3lement avec tout son amour. eu charmants enfants,d5autres en perspective. M

A+? 3f. Drence, V., ta Oegman, op. cit., p. 7<.

A++ 3f. ibid., p. 7<.

600 @me (iane 3ollot d5]erbois a eu la gentillesse de rpondre par unelettre date du 22-**-*++2 ' une question que 4e lui avais pose 'ce propos. 1lle m5eplique dans celle-ci qu5elle tait venue 'aris en *+<0, et qu5elle avait emmnag dans la villa de la rue del5ssomption. Ine caisse contenant des lettres adresses ' lice)auer;ein, dont certaines de Cudolf )teiner, aurait t, selonelle, entrepose dans la cave de cette villa. @ais comme on nepouvait, ' l5poque, faire sortir L le moindre papier M de rance,elle fut oblige de tout laisser sur place. H son retour en *+<A,les lettres avaient disparu, br^les semble-t-il. F @algr desrecherches minutieuses, nous n5avons pu, 4usqu5' maintenant, enapprendre plus long sur cette affaire. 5ailleurs, la villa de larue de l5ssomption n5eiste plus au4ourd5hui. 1lle a t rase etremplace par un immeuble.

60* 3oncernant la tentative de 9. 9nig de s5tablir en rance, cf.@ller-Oiedemann, ]ans, Warl W^ni. :ine mitteleuropZische

ioraphie im /O. Jahrhundert, )tuttgart, *++2, p. **? et suiv.602 3f. avard, C., :rinnerun an 2udolf Steiner, in : Nbl. du

?-*-*+>?.

607 8e dois cette information ' une ancienne amie de @me avard, @me(ucie Neutre %aris&.

60< (a question pose par @arie von )ivers en 4anvier *+0* est devenuecl$bre. 1lle s5interrogeait alors sur la possibilit d5enseigne lasagesse orientale dont s5inspirait la )ocit thosophique L d5unemani$re plus adapte ' la vie spirituelle europenne, et tenantcompte de l5impulsion christique M. )teiner epliqua plus tard :

L insi la possibilit m5tait-elle donne d5agir dans le sens qui

314



me paraissait le plus favorable. (a question m5avait t pose et,conformment au lois spirituelles, 4e pouvais donc dsormaiscommencer ' y rpondre. M 3it d5apr$s : )teiner-von )ivers, @arie,:in Leben f]r die Anthroposophie, ornach, *+??, p. **>.

60A (a langue franKaise se prête mal au travail spirituel, dans lamesure o elle rend difficile le lien du locuteur avec son

psychisme, comme le dclara Cudolf )teiner ' des professeurs del5cole Oaldorf en fvrier *+27, lorsqu5il fut question de laretirer du programme scolaire des coles Oaldorf. 3f. )teiner, C.,confrence du *<-2-*+27, in : = 700b, p. 2>>.

606 )teiner, C., confrence du *+-*0-*+*?, in : = *?A.

60> 3f. sur ce th$me iet, rene, Vur :ntstehun und :n'wicFlun deroFFulten Loen des Gestens. =anfred Schmidt0rabant und derLoenimpuls, Seist, *++>.

60? 3f. notamment la confrence du 2?->-*+2<, in : = 27>.

60+ ol"er-]odit", (., :rinnerunen an 2udolf Steiner, ornach, *+?A,

p. 272.

315



&ettres et documents

(es documents qui ont t rdigs en allemand sont suivis d5un %&, ceu

qui l5ont t en franKais d5un %&.

*& (ettre d5lice )auer;ein ' @arie von )ivers, non date, probablementdu dbut de *+*2 %&.

2& (ettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du 6 ao^t *+** %etraits&%&.

7& 3ompte-rendu de l5assemble gnrale de la )ection ranKaise de la)ocit Bhosophique du *6-7-*+*7 %etrait& %&.

<& (ettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du 26 fvrier *+*7 %etraits&%&.

A& (ettre de 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner du ** avril *+*7 %&.

6& (ettre de 8ules )auer;ein ' 3harles Dlech du 2? avril *+*7 %&.

>& (ettre d5lice )auer;ein, probablement adresse ' @athilde )choll,l5ditrice du bulletin allemand de la ). ., non date mais, selontoute vraisemblance, du ** mai *+*7 %&.

?& (ettre d51lsa ro"or ' )acha de Sogheb du 2* mai *+*7 %etraits&%&.

+& (ettre de 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner, non date, probablementde l5t *+*7 %&.

*0& (ettre d5lice )auer;ein ' @arie von )ivers, non date, borde denoir, probablement de fin 4uin *+*< %&.

**& (ettre d5lice )auer;ein ' @arie )teiner du 2> septembre *+20 %&.

*2& ntervie; de Cudolf )teiner par 8ules )auer;ein sur les origines dela remi$re =uerre mondiale. ublie dans le @atin du A octobre *+2*%&.

*7& (ettre d5lice Dellecroi ' Cudolf )teiner du > mars *+22 %&.

*<& leins pouvoirs confrs ' lice )auer;ein par Cudolf )teiner. ?4anvier *+27 %&.

*A& clarations de Cudolf )teiner ' l5occasion de l5assemble gnralede la ). . de )uisse, le 22 avril *+27.

*6& clarations de Cudolf )teiner ' l5occasion de la fondation de la ).. norvgienne, 9ristiania %Jslo&, *> mai *+27.

*>& clarations de Cudolf )teiner ' l5occasion de la fondation de la)ocit hollandaise, (a ]aye, *? novembre *+27.

*?& clarations de Cudolf )teiner durant son s4our ' aris 'l5occasion de l5assemble gnrale de la ). . franKaise, 2< mai*+2<.

*+& (ettre d5lice )auer;ein ' Cudolf )teiner du 2< 4uillet *+27 %&.

20& (ettre de 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner du 70 4anvier *+2< %&.

316



2*& (ettre d5lice )auer;ein ' Cudolf )teiner du 7* 4anvier *+2< %&.

22& (ettre de Cudolf )teiner ' lice )auer;ein du 26 avril *+2< %&.

27& (ettre d5lice )auer;ein ' Cudolf )teiner et ta Oegman de novembre*+2< %&.

2<& (ettre d5ta Oegman ' lice )auer;ein du ? novembre *+2< %&.

2A& (ettre d5lice )auer;ein ' )imonne CihouGt du *2 novembre *+2< %&.26& (ettre d5lice )auer;ein ' ta Oegman du *7 novembre *+2< %&.

2>& (ettre de )imonne CihouGt ' lice )auer;ein du *< novembre *+2< %&.

2?& (ettre d5lice )auer;ein ' Elisabeth Vreede du ? mai *+2A %&.

2+& Cponse d5ta Oegman ' lice )auer;ein du *< mai *+2A %&.

70& rticle de 8ules )auer;ein dans le (iterarische Oelt d5octobre*+2A : 3e que 4e dois ' l5esprit allemand %etrait& %&.

7*& 3onversation entre 8ules )auer;ein et rved renstam publie dans le@ener 8ournal en avril *+26 %&.

72& )ouvenirs de 8ules )auer;ein. Cudolf )teiner In coup d5Yil sur l5au-del', in : 3ahiers trimestriels de l5nthroposophie de dcembre *+2?%&.

77& (ettre d5lice )auer;ein ' 1ugen 9oliso du 2A 4uillet *+2? %&.

7<& claration du 3omit directeur de la ). . I. du ? octobre *+2?%&.

7A& (ettre d5lice )auer;ein ' 1ugen 9oliso du *> fvrier *+2+ %&.

76& (ettre du 3omit directeur de la ). . I. ' lice )auer;ein du Afvrier *+70 %&.

7>& (ettre du 3omit directeur de la )ocit anthroposophique franKaise' lbert )teffen du 22 dcembre *+70 %&.

7?& Csolution de l5assemble gnrale etraordinaire de la )ocitnthroposophique Iniverselle qui s5est tenue entre le 2> et le 2+dcembre *+70 %(ettre du A 4anvier *+7*& %&.

7+& claration d51ugen 9oliso ' l5occasion de l5assemble gnraleetraordinaire de 4anvier *+7*.

<0& (ettre d5lice )auer;ein au 3omit directeur de la )ocitnthroposophique Iniverselle du > mars *+7* %&.

<*& (ettre d51lsa ro"or-u"imour, sans date et sans adresse Rvraisemblablement crite au printemps *+7* et adresse ' lbert)teffen %&.

<2& (ettre d5lice )auer;ein ' 1lisabeth Oeissbach du 7* ao^t *+7*,crite au crayon et borde de noir.

<7& Ncrologie d5lice )auer;ein par @. Oheeler %traduite de l5anglais&.

<<& (ettre de Oalter 8ohannes )tein ' son pouse, date du 2? mars *+72%&.

<A& (ettre d5ta Oegman ' 8ules )auer;ein du *? dcembre *+7< %&.

317



78 &ettre d’Alice Sauerwein % Marie 'on Si'ers non datée probablementdu début de 717( 6F8

7<, @aitland ar Villas(ondon N. O.@ardi

3h$re @ademoiselle,8e sais que vous êtes etrêmement occupe, mais 4e vous serais

cependant tr$s reconnaissante de vouloir bien parler du su4et pourlequel 4e vous cris au r. )teiner et ensuite de vouloir bien m5crirepour me dire ce qu5il pense. pr$s avoir, ' l5automne, pass deu mois 'aris et m5être eactement rendu compte, d5une mani$re aussidsintresse que possible, de la situation qui y est faite 'l5enseignement du r. )teiner et ' ses l$ves, 45avais dcid de

transformer en une loge le petit groupement qui s5est form autour demoi et que 4e consid$re comme tr$s srieu. 8e comptais demander ' @.)chur d5en être le prsident honoraire, en être moi-même la prsidenteactive et lui donner le nom du r. )teiner afin de bien prciser son butque tout autre nom aurait laiss dans l5ombre. 3e petit groupe se runitune fois par semaine. @me Dellecroi veut bien y assister rguli$rementpour nous aider ' y crer une atmosph$re spirituelle. Nous nousrunissons pour le moment che" une amie, mais mes circonstancesmatrielles, qui taient tr$s difficiles cet t, vont 4e penses5arranger et me permettront de recevoir che" moi, 4e l5esp$re, cepremier foyer de l5enseignement du r. )teiner ' aris. 85allais vouscrire ' ce su4et pour vous demander ce que penserait de ce su4et le r.

)teiner. )5il l5avait approuv, 4e pensais demander une charte de laSection ran-aise*, ce qui aurait rendu notre situation plus facile et,en nous permettant d5avoir des dlgus ' l5assemble gnrale, nousaurait donn une certaine importance.

@ais le baron Oalleen, dont 4e suis en ce moment ' (ondres lesconfrences, et avec lequel 45ai longuement caus, m5a mise au courantde ce qui s5est pass ' Derlin, de la cration de ce Dund2 qui doitunir dans une même socit tous ceu qui ont besoin de l5enseignement dur. )teiner sans qu5il soit pour cela ncessaire qu5ils appartiennent 'la )ocit Bhosophique. 1t maintenant, la question qui se pose estcelle-ci. aut-il encore fonder des branches, ou bien tout de suite desgroupements dpendant de cette )ocit, afin qu5au moment de lasparation que tout cela me paraZt annoncer, il y ait d4' une forteorganisation T

1 l est intressant de noter que la branche franKaise de la )ocitBhosophique portait le même nom que la )ocit nthroposophique fonde plustard par ). CihouGt-3oro"e, ' savoir Section ran-aise...2 (es *< et *A dcembre *+**, ' Derlin, le baron lphonse Oalleen se prononKa enfaveur d5un Dund fdration, N.d.B. destin ' faciliter le travail des amistrangers qui considraient Cudolf )teiner comme leur maZtre mais rencontraientde grosses difficults dans leur pays. %3f. les @itteilungen de la ).B. de mars*+*2, n\ *7, p. 7A.& In comit fut fond pour mettre sur pied ce Dund, mais

l5ide fut finalement abandonne. 3f. (indenberg, 3hr., 2udolf Steiner X eine3hroniF, *KH*0*?/, )tuttgart, *+??, p. 7** et suiv.

318



35est pour cela que 4e vous cris. Vous save" combien 4e suisfid$lement attache ' l5enseignement du r. )teiner, et combien 4edsire avant tout travailler en harmonie avec vous tous. 8e causeraiencore avec le baron Oalleen pour les questions d5organisation pratique,mais, pour la question de principe, c5est la pense du r. )teiner que4e dsirerais avoir. 8e pense rentrer ' aris dans une di"aine de 4ourset 45aimerais, ' notre premi$re runion, epliquer cette question etcommencer l5organisation. 8e vous serais donc tr$s reconnaissante de merpondre le plus tXt possible.

(5tat de la )ocit Bhosophique en ce moment serait presquecomique s5il ne s5agissait de questions aussi importantes. lus rienn5eiste des principes sur lesquels a t fonde la )ocit.

]ave faith, crit @me Cussa. f only you had faith.7 H aris,c5est encore pire qu5' (ondres, c5est l5abdication compl$te devantl5autorit de @ma Desant, mais ils auront beau faire, il y a d4' des

germes tr$s srieu, et 4e crois que peu ' peu nous arriverons ' avoirun groupement vraiment fort. @ais 45ai pens en principe que nous neferions pas de propagande et que nous n5accepterions que ceu quitaient vraiment d4' intresss et disposs ' travailler. @algr cela,ils nous consid$rent comme propagandistes et intolrants, alors qu5eune veulent pas que le nom du r. )teiner soit prononc, et ilsrefuseraient de donner le si$ge de la socit thosophique pour desconfrences du r. )teiner.< %...& H aris, on a aussi l5air de penserque c5est che" nous, par suite d5un caprice momentan qui doit forcmentpasser, que nous nous intressons au mouvement allemand. 35est pour celaque 4e trouverais bon de faire un pas qui tmoigne ouvertement de lasolidit de notre choi. Voici, ch$re @ademoiselle, tout ce que 4e

trouvais ncessaire de vous dire. 85esp$re que vous continue" ' êtrebien portante. 35tait une si grande 4oie ' 9arlsruheA de vous revoircomme autrefois et nous avons bien besoin de vous. 85ai eu tr$s grandetentation de retourner tout de suite en llemagne, mais 4e crois que45ai quelque chose ' faire ' aris, et 4e tQcherai d5y retourner cet tsi tout va bien.vec mon bien reconnaissant et affectueu souvenir,

lice )auer;ein.

3 =arde la foi, )i seulement tu gardais la foi...4 )i Cudolf )teiner n5est pas venu ' aris entre *+06 et *+*7, c5est que ladirection franKaise de la )ocit Bhosophique %en l5occurrence les Dlech&,n5tait pas d5accord pour qu5on l5invite.

A A-*< octobre *+**. 3ycle de confrences de Cudolf )teiner ' 9arlsruhe : 7e Jésus au 3hrist, = *7*.

319



(8 &ettre d’#lsa $ro"or % Sacha de Ko/heb du G aoLt 7177 6etraits8 6F8

(e =rand ]Xtel des Bhermeslombi$res-les-Dains(e 6 V **

3h$re )acha,

%...& 85attends @unich avec une grande impatience, il y aura lesreprsentations de 2 pi$ces de )teiner et un cycle de *2 confrencesapr$s*. 35est tellement intressant et vivifiant ces choses, vous ne vousfaites pas une ide de la vie prodigieuse et merveilleuse qui r$gne dansces runions, tout l5être en ressort anim, fortifi et enrichi %...& 8esens le besoin de cette cure de thosophie et d5art qui est celle qu5ilme faut et qui, 4e crois, est meilleure que bien d5autres, en tout cas

moins prouvante %...&H vous de tout cYur et tr$s fort,1lsa

%rchives =reta Das"anger&

* Ceprsentation des drames La &orte de l’nitiation et L’>preuve de l’1me,

suivie d5un cycle de confrences : Oelten;under )eelenprfungen und=eistesoffenbarungen, = *2+.

320



48 Compte!rendu de l5assemblée /énérale de la Section FranNaise de laSociété .héosophi:ue du 7G!4!7174 6etrait8 6F8

H la suite d5une proposition faite par =lle &a(en*, prsidente dela branche de @ulhouse, tendant ' inviter les membres de la ). B. derance ' mieu tudier le point de vue de la )ection allemande dans lediffrend qui s5est lev entre cette )ection et l5administrationcentrale d5dyar, et d5une courte discussion, ' la suite de laquelle @.3hevrier donne lecture de la motion dont il sera parl plus loin, @.)auer;ein fait observer qu5il semble y avoir eu, de la part du 3onseilgnral d5dyar, une prcipitation eagre ' prendre une mesure aussigrave que celle de la dissolution de la )ection allemande et pense qu5ily aurait lieu de modifier les termes de la motion dans un esprit deconciliation. @. 3hevrier rpond que la question est cependant biennette et qu5il n5y a pas lieu de la dtourner par des moyens dlatoires,que la ). B. de rance n5a pas ' s5immiscer dans les affaires qui

intressent uniquement la )ection allemande, mais par contre qu5il estde son devoir d5intervenir dans une question d5intrêt gnral commecelle de la libert de pense, vitale pour toute la )ocitthosophique. (a motion de @. 3hevrier a t approuve avec enthousiasmepar tous les membres sauf quatre.2

* @lle @arguerite ayen, originaire de =ueb;iller %lsace&, fit partie,quelques mois plus tard, des membres les plus influents de la )ocitnthroposophique en rance. 1lle fonda son propre groupe de travail ' @ulhouse,groupe baptis 8eanne d5rc ' partir d5avril *+*<.2 lusieurs membres importants de la ). B. en taient d4' sortis, parmi

lesquels Ed. )chur %le *er

mars *+*7&, et 1ug$ne (vy %le ** mars de la mêmeanne&.

321



58 &ettre d’#lsa $ro"or % Sacha de Ko/heb du (G -é'rier 7174 6etraits8 6F8

(e 3aire, le 26-2-*7

3h$re )acha,

%...& 3laire m5a dit que vous voudrie" des confrences. 8e n5en aipas malheureusement pour le moment que vous ne connaissie" d4', saufcelles que 4e suis oblige d5envoyer ' @arseille. @ais 4e traduisgalement, tous les matins, le dernier petit livre de )teiner. 3e sonthuit mditations*. 3e livre est, 4e crois, ecessivement important, et sion s5y approfondit, il peut mener loin 4e crois, bien qu5il soit tr$ssimple en apparence. l m5a sembl ncessaire pour ceu qui suiventl5entraZnement sous la direction de )teiner, ou selon la voie indiquepar lui, et même pour les autres, car ce livre est en somme %...& comme

un bQton qu5on met dans la main de ceu qui veulent marcher par leurspropres forces %ce qui est du reste le caract$re essentiel del5entraZnement qu5indique )teiner&. 85en ai traduit d4' troismditations, mon premier cahier est presque fini. 8e vous l5enverrai d$squ5il le sera tout ' fait, et 4e vous enverrai dans quelque temps lafin. Vous sere" la premi$re ' l5avoir %...& )i, en le lisant, vous ytrouve" des fautes, des amliorations ' faire, vous me rendrie", etsurtout ' ceu qui doivent le lire, un grand service en les faisant.Boutes ces traductions sont faites si rapidement, F 4e suis tou4ourspoursuivie par l5ide qu5on les attend F que 4e ne puis les faire avecle soin dsirable.

%...& 8e vous ai envoy par (ave""ari un formulaire de la )ocitnthroposophique, accompagn de la brochure eplicative. %...& 8e neveu en aucune faKon vous influencer pour y entrer, car 4e ne sais passi cela serait bien ou non pour vous, ceci est absolument personnel etc5est ' vous-même de 4uger. %...& @ais 4e voulais que vous sachie" quecela eiste et aye" une ide de ce que c5est. %...& Vous verre" que)teiner n5est pas le prsident de la ). .. 8e ne sais s5il le sera, lascission une fois accomplie, 4e ne le crois pas, 4e ne le voudrais pas.our moi, il doit rester le chef occulte seulement F mais 4e ne suis passuffisamment instruite dans ces choses pour pouvoir 4uger. 8e crois que3laire vous a un peu parl de tout ce qui se passe dans la ). B.. 35esttr$s douloureu pour tous ceu qui y sont attachs et qui vontprobablement en être epulss ou être obligs d5en sortir. l estdouloureu aussi de voir un être pour lequel on avait une grandevnration accomplir des actes qu5on ne peut pas approuver si l5on 4ugesans parti pris de personnalits ou de sympathies F 4e parle de @meDesant %...&

85esp$re que nous nous verrons cet t, alors 4e pourrai, si vous ytene", vous parler en dtails de tout ce qui s5est pass. Drandt et)tphanie vous l5epliqueront F ' leur mani$re. 1lles vous diront que

* l s5agit du petit livre intitul n 3hemin vers la connaissance de soi %=

*6&, paru en *+2A au ditions Alice Sauerwein dans une traduction d51lsaro"or.

322



)teiner est 4suite entre autre. Vous ave" lu sa confrence ' ce su4et2,vous save" donc combien fausse est cette accusation rpandue dans lemonde par @me Desant. 8e ne sais pas comment vous sere" reKue ' la logesi vous dites que vous suive" l5enseignement de )teiner. lle"-y tout demême, si on vous y tol$re R il y a, 4e suis s^re, beaucoup ' yapprendre. Ecoute" même tout ce qu5on vous dira, sur tous les su4ets,même sur le 3hrist, même sur l5Etoile d5Jrient7, même les accusationsqu5on pourra porter contre )teiner, coute" tout sans parti pris pour oucontre, si vous pouve" y arriver, c5est un eercice tr$s, tr$s utile, etil ne faut pas vous laisser influencer, ni par ce que 4e puis vous dire,ni par l5avis personnel de quiconque, mais 4uger par vous-même avecvotre bon sens et votre logique.%...&

H vous, )acha, toute ma grande affection,

Votre 1lsa

2 Ccit autobiographique de Cudolf )teiner du < fvrier *+*7, in : Deitrge "urCudolf )teiner-=esamtausgabe, n\ ?7/?<, ornach, Qques *+?<.

7 Che $rder of 2isin Sun a t fond par =eorge rundale le ** 4anvier *+**pour prparer la rapparition physique du 3hrist en la personne de 9rishnamurti.

323



38 &ettre de Jules Sauerwein % Rudol- Steiner du 77 a'ril 7174 6A8

<, avenue Capparis, le ** avril *+*7

3her octeur,

(a nouvelle de votre venue prochaine ' aris m5a fait une grande4oie. 3omme 45aimerais, outre certaines questions touchant ' matraduction, discuter avec vous de choses personnelles, 4e vous seraistr$s reconnaissant de bien vouloir me fier une date ' laquelle nouspourrions nous rencontrer. 3e sera l5occasion pour moi de vous epliquerpourquoi 4e ne suis pas encore sorti de la ). B. alors que 45ai postulpour devenir membre de la )ocit nthroposophique d$s que 45ai entenduparler de sa fondation. 8e pense qu5il serait possible, et peut-être

souhaitable, que moi-même et quelques amis %trois ou quatre au maimum&soyons autoriss ' assister ' votre confrence publique. 8e vousentretiendrai de ces cas particuliers.

3ompte tenu de nos liens amicau d4' anciens, 45ai considr qu5ilvalait mieu que 4e m5adresse directement ' vous, sans aucunintermdiaire. Wuoi qu5il en soit, et que vous acceptie" ou non ceseceptions, ce sera pour moi une tr$s grande 4oie de pouvoir vous saluerapr$s tant d5annes.

ans l5attente d5une rponse prochaine, accepte" mes tr$srespectueuses salutations.

)auer;ein.

%2udolf0Steiner05achlassverwaltun, ornach&

324



G8 &ettre de Jules Sauerwein % Charles Olech du (2 a'ril 7174 6F8

aris, le 2? avril *+*+

@on cher ami*,

3ette lettre ne vous surprendra pas : elle vous apporte madmission de membre de la ). B.. )a lecture vous sera peut-être pnible.(a dcision de l5crire m5a t infiniment douloureuse. @ais les raisonssentimentales doivent s5effacer devant la loyaut et la sincrit, quisont non seulement la condition du progr$s individuel, mais les seulesbases solides d5une amiti digne de ce nom.

)i l5on fait partie d5une socit comme la ). B., c5est en vue defavoriser le progr$s spirituel, le sien comme celui des autres. l est

deu moyens de poursuivre ce but, l5tude des enseignements et letravail commun. 8e ne trouve plus dans la ). B. aucune de ces deupossibilits. 35est-'-dire que les enseignements des instructeurs nem5inspirent plus confiance et que les ides des membres ne sont plus lesmiennes. 3e double rsultat est l5effet d5une cause unique :l5identification, non officielle, mais relle, de la ). B. et de l5$rdrede l’>toile d’$rient.

Vous me dire" que ces deu organisations demeurent indpendantes :ce n5est plus vrai que sur le papier. (e dernier ouvrage de @me Desantet de @. (eadbeater2 me prouve surabondamment qu5ils ne peuvent pas faireune recherche qui ne soit dirige et, ' mon avis, fausse par la

proccupation de 4ustifier ou d5illustrer le rXle de l5$rdre del’>toile. 5autre part, les quelques membres de la ). B. qui demeurenthostiles et trangers ' cet ordre se sentent comme retranchs de lacommunion des fid$les %...&

l est prfrable que le arma des uns soit libr de celui desautres et, en ce qui me concerne, que nous nous sparions. (a thosophieque 45ai tudie 4adis me demeure tou4ours aussi ch$re. @ais 4e penseque 4e la pratiquerai mieu en travaillant ' l5cart qu5en me trouvantsans cesse associ ' un travail que 4e n5approuve plus. 3es dissensionsintrieures arrivent ' troubler le 4ugement des meilleurs R 4e n5en veupour preuve que l5affirmation solennellement mise par la rsidentedans une assemble gnrale au su4et d5un instructeur qui fut longtempsson ami, affirmation qui, d5apr$s ma connaissance des faits, est dnuede tout fondement.

)i @me Desant, qui nous apporte mainte affirmation sur des su4etsenti$rement hors de notre porte, se trompe ainsi dans un domaine o lesimple bon sens suffit ' viter des erreurs, n5est-ce pas l' l5indice

* 3ette lettre n5a probablement t publie dans le bulletin de la ). B. qu5enraison du fait que la position du 4ournaliste 8ules )auer;ein tait d4' connue,comme il ressort du bref commentaire qui prc$de la lettre.

2 l s5agit de Che Lives of Alc(one, paru en *+*0, qui dresse la liste destrente incarnations prcdentes de 9rishnamurti.

325



d5un tat d5esprit regrettable et de nature ' troubler ma confiance T

8e ne reviendrai pas sur les raisons qui, d$s l5origine, m5ont tenusoigneusement ' l5cart de l5$rdre de l’>toile. Vous les connaisse". 8ecrois qu5un occultisme qui supprime le 3hrist historique, tout enprtendant le monopoliser, peut conduire au pires erreurs. 8e rprouveune mthode de propagande qui fait appel ' l5amour-propre en affirmantau tudiants qu5ils furent, depuis des millnaires, prdestinspersonnellement ' une Yuvre glorieuse %...& @a conclusion, c5est que 4ene puis rester dans une socit qui favorise une entreprise aussicontraire ' ma raison et ' mon sentiment, et o 4e ne trouve plus unterrain propice ' mon dveloppement %...&

8ules )auer;ein

%3it d5apr$s : ulletin théosophique de 4uin *+*7&

326



H8 &ettre d’Alice Sauerwein probablement adressée % Mathilde Scholll’éditrice du bulletin allemand de la S) A) non datée mais selon toute'raisemblance du 77 mai 7174 6F8

imanche7, avenue de l5Jbservatoirearis

3h$re @ademoiselle,

(e premier groupe de la )ocit anthroposophique est fond ' ariset, d5accord avec le r. )teiner, voici pour aris la nouvelleindication ' mettre dans les @itteilungen. aris : =roupe )aint-@ichel, @ademoiselle lice )auer;ein, 7 avenue de l5Jbservatoire.@ademoiselle von )ivers m5a demand de vous l5crire directement, ne

sachant pas si elle aurait le temps de vous en parler. Nous avons eu des4ournes inoubliables et nous aurions bien aim vous avoir au milieu denous, comme 45aurais aussi beaucoup aim accompagner le r. ' 3ologne*.3ela ne m5a malheureusement pas t possible.

vec mon meilleur souvenir.

lice )auer;ein


* (es ** et *2 mai, C. )teiner se trouvait ' 3ologne pour des affairesinternes. 3f. (indenberg, 3hr., 2. Steiner, op. cit., p. 77<.

327



28 &ettre d’#lsa $ro"or % Sacha de Ko/heb du (7 mai 7174 6etraits8 6F8=ice le (7 mai 7174

Dien ch$re )acha,

8e suis horriblement triste en ce moment ' cause de tout ce qui sepasse dans la Bhosophie %...& 8e suis goste de souffrir ainsipersonnellement de cela, pense" ' ce que ce doit être pour un être comme)teiner, et malgr tout et malgr les accusations de ses ennemis, lestrahisons et les incomprhensions de ceu auquels il consacre sesforces, il continue, comme si de rien n5tait, ses instructions, sesvoyages %il vient d5aller ' (ondres et aris&, s5occupant de toutes lesquestions, les plus insignifiantes en apparence, quand on le luidemande, avec la même srnit %...& @a m$re est plus hostile que 4amais' notre mouvement %...& 8e suis prise entre deu devoirs %...&

Votre 1lsa

%rchive =reta Das"anger&

328



18 &ettre de Jules Sauerwein % Rudol- Steiner non datée probablementde l’été 7174 6A8

(e @atin

3her octeur,

8e vous remercie pour les bauches*. 85ai tout de suite commenc 'traduire les additions, mais malheureusement, 4e suis terriblementoccup. 85esp$re nanmoins que le livre pourra paraZtre en octobre quoiqu5il arrive. l est attendu avec beaucoup d5impatience par denombreuses personnes.

8e peu me consacrer ' prsent ' mon travail sotrique de mani$rebeaucoup plus rguli$re qu5autrefois. Vous connaisse" cependant les

obstacles particuliers que 4e dois surmonter. (e plus important de cesobstacles a trait ' ma sant, laquelle me cause quelque souci.

85esp$re pouvoir aller ' @unich si la section parlementaire setermine plus tXt.

l est etrêmement difficile de lutter contre ce courant puissantde la civilisation actuelle, et de faire des progr$s sotriques quandon est pris dans le tourbillon de la vie 4ournalistique parisienne.35est pourquoi 45ai besoin de conseils et d5aide.

8e vous salue bien amicalement,

8ules )auer;ein


* l s5agit d5une partie de la traduction de Science de l’occulte.

329



7*8 &ettre d’Alice Sauerwein % Marie 'on Si'ers non datée bordée denoir probablement de -in uin 7175 6F8

7, avenue de l5observatoiremardi

3h$re @lle de )ivers,

8e vous remercie de votre lettre apr$s laquelle 4e n5ainaturellement plus aucune hsitation. Bout notre organisme se rvoltecontre une opration, et che" moi cela se complique d5un sentiment tr$sparticulier qui provient de ma grande indpendance. (a souffrance causepar l5abandon complet de mon être, ne f^t-ce que pendant quelquesminutes, c5est ce qui m5est le plus pnible car 4e suis si habitue 'supporter la souffrance physique que cela ne compte pas pour moi. 8e

serai opre samedi ou lundi seulement, 4e pense. 85enverrai la veilleun tlgramme au r. )teiner F il m5a t d5un tel secours la premi$refois que 4e ne puis me dcider ' m5en passer cette fois-ci, si gosteque cela puisse paraZtre.

ans le cas o il ne devrait pas être ' ornach, 4e compte sur vouspour me le dire par une carte. )i tout va bien, nous nous reverrons cett. )inon, sache" que 4e vous suis infiniment reconnaissante de tout ceque vous ave" fait pour moi la premi$re fois que 4e suis alle ' @unich*.

Dien sinc$rement ' vous

lice )auer;ein.

%...& 8e serai opre comme la premi$re fois par le r. oyen. 35est eneffet une garantie et il est d5une grande habilet.

%Cudolf-)teiner-Nachlassver;altung, ornach&

* 35est donc ' @unich, pendant le festival d5t, qu5lice )auer;ein fit laconnaissance de @arie )teiner.

330



778 &ettre d’Alice Sauerwein % Marie Steiner du (H septembre 71(* 6F8

7, avenue de l5Jbservatoire2>.[.20 Ve

3h$re @adame,

%...& 85ai plusieurs choses ' vous dire, 4e vais essayer de le faired5une mani$re aussi concise que possible afin de ne pas prendre trop devotre temps.

*. 85ai vu @lle CihouGt. 1lle ne s5tait pas rendue compte del5importance de ce qu5elle avait fait en publiant ma traduction sans meconsulter. Bout est arrang, si bien que 4e pense que nous allonstravailler en parfaite harmonie. 35est son dsir, le mien aussi. (e r.)teiner vous aura peut-être dit qu5il avait apprci ma proposition de

centraliser la question de la traduction, proposant d5être la personnequi le ferait, ce qui permettrait de consulter mon fr$re sur la valeurdes traductions. 8e m5engage, du reste, ' vous soumettre la questionavant de donner une autorisation. 3e serait une des activits de notregroupement, car les choses vont beaucoup plus vite que 4e n5auraispens.

2. Vendredi, nous avons fond ' < le premier groupement quis5engage ' travailler d5apr$s les indications donnes par le r. )teinerdans son livre WernpunFte, etc. @. 3ourtnay en est le promoteur. l a dârriver hier matin ' ornach. l ne pourra peut-être y rester qu5unesemaine. ourrie"-vous le voir le plus tXt possible et trouver le moyen

qu5il ait le plus d5indications possible pour nous aider ' mener ' bienl5Yuvre commence.

7. (5instruction tant % T F passage illisible F . .& en rance,nous pensons qu5une de nos premi$res activits pourrait être la crationd5une cole. @lle CihouGt, qui est tr$s proccupe de la questionducation mais qui a quitt aris avant que 4e n5aie vu @e 3ourtnay,m5avait dit partir pour 6 mois afin d5aller tudier les coles@ontessori en talie et les coles roebel en llemagne. 3e sera sansfruit pour notre mouvement. 1lle ne le fait que parce qu5on lui a ditqu5il tait impossible d5aller tudier le syst$me du r. )teiner ')tuttgart. 1st-ce vraiment impossible, et n5y aurait-il pas un grandavantage ' former l' des professeurs pour d5autres pays. @lle CihouGtpourrait, du reste, y rendre de grands services en y enseignant lefranKais R elle est licencie en philosophie, ce qui, en llemagne, luidonne le titre de docteur. Voule"-vous, ch$re @adame, en parler au r.)teiner et voir ce qui pourrait être fait T @lle CihouGt pourrait, avec@e Daumann, continuer ses tudes d5eurythmie.

our la question traduction, voil' comment on pourrait procder.3haque personne dsirant faire une traduction pourrait venir che" moi sila traduction est libre. )i elle l5est, elle en traduirait un chapitreque 4e soumettrais ' mon fr$re, et 4e vous crirais pour vous dire ce

qu5il en pense et vous demander votre autorisation.

331



l me semble qu5ainsi les droits de tous seraient sauvegards, eton ne pourrait pas redouter l5arbitraire puisque ce serait vous qui4ugerie" en dernier ressort.

Voici, ch$re @adame, tout ce que 45avais ' vous dire. 8e compte survous pour prendre les dcisions qui sont ncessaires.

85ai beaucoup pens ' vous tous hier et ' ces premi$res runionsdans ce magnifique bQtiment*. (5impression qu5on en emporte est sigrande, 45ai grande hQte de pouvoir y retourner, mais il faut aussitravailler ici.

3roye" ' mes sentiments de bien profonde affection etreconnaissance.

lice )auer;ein.


* (e 26 septembre *+20 a eu lieu l5inauguration du premier =Ythanum.

332



7(8 Inter'iew de Rudol- Steiner par Jules Sauerwein sur les ori/ines dela $remière @uerre mondiale) $ubliée dans le Matin du 3 octobre 71(7 6F8

`Vous save" que, s5il faut en croire vos adversaires, c5est vousqui ave" fait perdre au chef d5tat-ma4or de @olte, la tête d5abord, labataille de la @arne ensuite.5 Belle est la question que 4e posai hierau cl$bre occultiste et sociologue autrichien Cudolf )teiner. 85ai pourlui une admiration et une amiti qui remontent ' plus de quin"e ans et45ai pris plaisir 4adis ' traduire en franKais plusieurs de ses grandesYuvres thosophiques. ussi, quand le hasard de mes voyages me lepermet, 4e ne manque 4amais en passant ' DQle de faire, ' ornach, unepetite visite au docteur )teiner.

8e le trouvai, cette fois comme les autres, pr$s de cet trange etpuissant difice que ses disciples ont nomm =Ythanum, en hommage '=Ythe, son prcurseur dans la science spirituelle. 85ai d4', en *+*7,dcrit dans le @atin, l5homme, le bQtiment, et ce site pittoresque des

derniers contreforts du 8ura, o chaque crête est surmonte par lesruines de quelque chQteau fort.

Cudolf )teiner revenait d5llemagne o il avait, soit ' )tuttgart,soit ' Derlin, epos sa doctrine devant des milliers d5auditeursenthousiastes. ci même, il avait, dans la 4ourne, reKu une dlgationde *20 thologiens avec qui il venait de s5entretenir et dont plusieursont l5intention de fonder de vritables glises conformes ' ladiscipline qu5enseigne )teiner. l tait en train de travailler ' unimmense groupe de bois sculpt reprsentant le 3hrist entre les deuanges dchus, (ucifer et hriman, une des crations les plusimpressionnantes que 45aie 4amais vues, qui doit se dresser au fond de

la sc$ne du =Ythanum, et, tandis que 4e regardais ' travers la fenêtre,dans le crpuscule du soir, les petits groupes de disciples quimontaient du fond de la valle pour la confrence prochaine, le docteur)teiner me parlait du combat que livrent contre lui ses ennemis,clricau et pangermanistes en llemagne, sectaires de toutes religionsdans le reste de l51urope centrale, par toutes les armes et dans tousles milieu.

La peur de la vérité(orsque 4e lui posai ' br^le-pourpoint ma question au su4et du

gnral de @olte, il tourna vers moi ses yeu profonds, creuss dans unvisage en quelque sorte martel par un effort de pense, de parole etd5action qui dure depuis quarante ans.

3e que vous me dites ne m5tonne gu$re, me rpondit-il. l n5estpas d5attaques qui ne soient diriges contre moi avec le but de me faireepulser d5llemagne et si possible de )uisse. 3es attaques ont lesorigines les plus diverses, mais quand elles portent sur mes relationsavec @olte, elles ont un but prcis : empêcher la publication desquelques pages sur l5origine de la guerre qu5il a crites pour safamille avant sa mort, et que @me de @olte m5avait pri de faireparaZtre en librairie.

3es @moires devaient voir le 4our d$s *+*+. H la veille de la

333



date fie, un diplomate reprsentant la russe ' )tuttgart vint metrouver pour m5annoncer que cette publication tait impossible et qu5onl5interdisait de Derlin. lus tard, un gnral qui fut aide de campsuccessivement du gnral de @olte, puis de =uillaume , vint me tenirle même langage. 8e protestai et voulus passer outre. 8e m5adressai,sans recevoir de rponse, au comte de Drocdorff-Cant"au, alors 'Versailles. 3es dmarches furent inutiles, d5autant plus qu5en mêmetemps on eerKa sur @me de @olte des intimidations auquelles elle neput rsister.

ourquoi ces craintes T (es @moires de @olte ne sont pas un acted5accusation contre le gouvernement imprial. 1lles le montrent F ce quipeut-être est pire F dans le plus profond dsarroi T conduit avec unelg$ret et une ignorance inconcevables. e sorte qu5on peut appliquerau hommes responsables de ces heures tragiques la phrase que 45aicrite dans ma prface : `3e n5est pas tel ou tel de leurs actes qui aamen la catastrophe, mais l5essence même de leur personnalit.5 8epourrais a4outer : c5est aussi cet trange syst$me qui fait retomber le

poids de rsolutions suprêmes sur un seul homme, le chef d5tat-ma4or,qui se dcidait pour des motifs militaires, la politique tant rduite '"ro.

8e n5ai 4amais caus de questions politiques ou militaires avec@olte avant qu5il f^t ' la retraite. pr$s, comme il tait gravementmalade, 4e le vis souvent et il s5ouvrit tout naturellement ' moi surtous ces su4ets.

@ais 4e veu vous dire, parce que cela vous intressera, ce qu5ila lui-même racont au dbut de ses @moires indits.

H la fin de *+*<, @olte, qui tait chef d5tat-ma4or gnraldepuis *+0A, se rendit ' 3arlsbad pour raisons de sant. l n5a rien su4usqu5' sa mort de ce qui s5tait pass au fameu conseil de otsdam leA ou 6 4uillet, car il ne rentra ' Derlin qu5apr$s l5ultimatum ' la)erbie. $s son arrive, il eut, dit-il, la persuasion que la Cussieallait attaquer. l vit clairement le tragique dveloppement quedevaient prendre les choses, c5est-'-dire qu5il crut ' l5interventioncertaine de la rance et de l5ngleterre dans le conflit mondial. lcrivit pour l5empereur un mmorandum contenant son plan d5oprations.(e plan de l5tat-ma4or allemand tait, dans ses grandes lignes, le mêmedepuis plus de quin"e ans. l avait t tabli par von )chlieffen, leprcurseur de @olte. Vous en connaisse" le principe : de grosses massescontre la rance pour arriver ' tout pri ' un rsultat rapide et,contre la Cussie, une faible arme de dfenses destine ' être complteplus tard, apr$s le succ$s escompt des oprations sur le front ouest.

7es ens affolése @olte n5avait modifi que sur un point F important ' vrai dire

F le plan de son prdcesseur. Bandis que )chlieffen prvoyait l5attaquesimultane par la Delgique et la ]ollande, @olte, pour permettre 'l5llemagne de respirer, en cas de blocus, avait renonc ' la ]ollande.

Wuand il arriva au chQteau, le vendredi 70 4uillet, @olte se

trouva devant des gens perdus. l eut, dit-il, l5impression qu5il tait

334



seul ' pouvoir prendre une dcision. l demanda ' l5empereur de signerl5ordre de mobilisation, ordre qui, en llemagne, quivaut strictement 'la dclaration de guerre, puisqu5' dater de cet ordre, tout, y comprisles premi$res oprations, se droule au heures fies avec unineorable automatisme. =uillaume se contenta, pour ce 4our-l',d5tablir l5tat de danger de guerre. (e lendemain samedi 7* 4uillet,' < heures de l5apr$s-midi, il fit de nouveau appeler @olte, et c5estpendant les si heures qui suivirent que se droule le drame.

@olte trouva le aiser en compagnie de Dethmann-]oll;eg, quitremblait littralement sur ses 4ambes, du ministre de la guerrealenhayn, des gnrau von lesson, (ine et quelques autres. (eaiser se prononce avec vivacit contre le plan du chef d5tat-ma4orgnral. l a reKu, dclare-t-il, les meilleures nouvelles d5ngleterre.Non seulement l5ngleterre restera neutre, F c5est =eorges V qui le luiannonce F mais encore elle empêchera la rance de prendre part ' laguerre. ans ces conditions, il est logique de 4eter toute l5arme surla Cussie.

F Non, rpond @olte, le plan doit être ecut ' l5ouest et 'l5est, tel qu5il est conKu.

Les raisons techniques’ (es ob4ections ne le touchent pas. l refuse de rien modifier. l

faut, dclare-t-il, donner l5ordre de marcher sans aucun dlai. l necroit pas au dpêches anglaises, et comme il a d4' en main l5ordre demobilisation que =uillaume vient de signer, il se retire en hQte d$squ5il le peut, laissant les autres en proie ' un dsarroi total. insi,des motifs techniques taient en mesure de dcider de l5etension de laguerre.

u milieu du chemin, entre le palais et l5tat-ma4or, sa voitureest rattrape par une rapide automobile impriale. Jn vient lerechercher de la part de =uillaume . vant de retourner au chQteau,@olte donne ' son aide de camp l5ordre de mobilisation et lui dit :àites avancer les troupes.5

(e aiser est plus affol que 4amais. l montre ' son chef d5tat-ma4or un tlgramme du roi d5ngleterre. l voit dans ce tlgrammel5absolue certitude que le conflit sera limit ' l5est, que l5ngleterreet la rance seront neutres.

`l faut, conclut-il, donner immdiatement contre-ordre autroupes que vous ave" fait avancer5. @olte refuse. `Jn ne peut, rpond-il, faire passer une arme par ces alternatives d5ordres et de contre-ordres.5 lors, l5empereur, de sa propre autorit, donne ' un aide decamp l5ordre de tlphoner au quartiers gnrau pour que l5armeallemande reste au moins ' une heure de marche de la fronti$re franKaiseet belge.

@olte rentre che" lui. l s5assied ' sa table, effondr. ldclare qu5il ne donnera pas le contre-ordre qui doit rgulariser lecoup de tlphone du aiser. 8ustement un aide de camp le lui apporte '

signer. l refuse et le renvoie. l demeure 4usqu5' di heures du soir

335



dans une sorte de prostration. H di heures, on sonne. 35est l5empereurqui, de nouveau, le fait chercher. l se rend en hQte au chQteau. (',=uillaume, qui s5tait d4' mis au lit, se l$ve en caleKon, passe unerobe de chambre, et prononce un discours. Bout est chang. l y amaldonne. (e roi d5ngleterre vient d5epliquer dans un nouveautlgramme qu5on l5a mal compris et qu5il ne prend ni en son nom ni encelui de la rance un engagement quelconque. l conclut en dclarant '@olte : `@aintenant, faites ce que vous voule".5

35est la guerre qui commence.

uneste présaeendant le mois d5ao^t, 4e vis le gnral de @olte une seule

fois, le 26 ao^t, ' 3oblence. Nous e^mes une conversation sur des su4etspurement humains. (a bataille de la @arne se droula dans desconditions qui taient de nature ' frapper profondment l5imagination dugnral. Brois fois, au manYuvres, il avait fait ecuter en rductionl5avance sur aris. Brois fois, von 9luc, qui commandait rguli$rementl5aile droite, avait march trop vite. pr$s chaque manYuvre, @olte lui

disait : `)i, dans des oprations relles vous alle" aussi vite, nousperdrons la guerre.5 (orsque l5arme de 9luc fut entoure, il en futfrapp comme d5un prsage effrayant. l en conclut aussitXt : `(a guerreest perdue pour l5llemagne.5 (e *7 septembre, lorsqu5il revint auquartier gnral, il fit l5impression d5un homme malade. 1n ralit, d$sce moment-l', ce fut alenhayn, qui, sans avoir le titre officiel,commanda l5arme. Wuelques 4ours plus tard, comme @olte gardait le lit,=uillaume vint lui rendre visite : `1st-ce tou4ours moi, demanda-t-il' l5empereur, qui conduis les oprations T5 F `8e pense rellement quec5est tou4ours vous5, rpondit =uillaume .

insi, pendant trois semaines, l5empereur ne savait même pas qui

tait le vritable chef de ses troupes.

@ais voici un nouvel eemple de l5opinion qu5on avait de =uillaume dans son propre entourage. In 4our que de @olte me dcrivait lessentiments de profonde horreur qu5il avait prouvs en retraversant laDelgique apr$s la prise d5nvers, 4e lui parlai pour la premi$re fois dece plan d5attaque par la Delgique. `3omment se fait-il, lui demandai-4e,qu5un ministre de la guerre ait pu venir dire au Ceichstag que le pland5attaque ' travers la Delgique n5eistait pas T5 F `3e ministre,rpondit de @olte, ne connaissait pas mon plan. )eul le chanceliertait au courant.5 F `1t le aiser `T5 F `8amais de la vie, dit de@olte avec force : il tait trop bavard et trop indiscret. l l5auraitracont au monde entier.5

336



748 &ettre d’Alice Oellecroi % Rudol- Steiner du H mars 71(( 6A8

*00, av. (edru-Collin, aris(e > mars *+22

Br$s honor docteur,

8e me permets de vous faire part du dc$s de @me )chur, survenu ledimanche A mars. (orsque ' ornach 45ai eu l5honneur d5changer quelquesmots avec vous sur la visite de @. )chur, 4e ne savais pas que salettre avait t publie. 3ela s5est pass, dit-il, sans sonconsentement. l souhaiterait maintenant de tout cYur, avant de mourir,pouvoir vous serrer la main, ainsi qu5' votre pouse.

l aimerait aussi visiter le =Ythanum et assister ' une

reprsentation pour pouvoir ensuite en parler en rance. 3ela seraittr$s bnfique ' notre mouvement.Veuille" saluer madame votre pouse pour moi. Votre dvoue,

lice Dellecroi


337



758 $leins pou'oirs con-érés % Alice Sauerwein par Rudol- Steiner0 2an'ier 71(4 6F8

)i @ademoiselle lice )auer;ein veut bien arranger une socitanthroposophique franKaise et veut runir cette socit au centreinternational de ornach : 4e suis d5accord avec elle et 4e la charged5être le secrtaire pour la rance.

r. Cudolf )teiner

ornach, ? 4anvier *+27

%3it d5apr$s : Steiner, 2., 7as SchicFsalsjahr *?// in der Meschichteder A. M. Ansprachen X [ersammlunen X 7oFumente. Januar bis 7e'ember

*?/4, publi par ]ella Oiesberger, ornach, *++*, = 2A+, p. <??.&

338



738 Déclarations de Rudol- Steiner % l’occasion de l’assemblée /énéralede la S) A) de Suisse le (( a'ril 71(4

%...& utant que 4e sache, il s5agit de @lle )auer;ein. @lle )auer;eins5est propose pour devenir le secrtaire gnral pour la rance. lserait tr$s souhaitable que nos amis franKais, et bien s^r aussi les)trasbourgeois, puisqu5ils sont dsormais ranKais, soutiennent @lle)auer;ein de toutes leurs forces et arrêtent de la considrer avecscepticisme %...&

ans ces questions, il est important de trouver la formeconvenable, de mani$re ' savoir de quoi il retourne. Jn ne peut pas direque @lle )auer;ein ait pris ces fonctions. 3ar dans ce cas, la questionse poserait de savoir qui les lui aurait confres. ans le cas d5unesocit reposant sur une libert relle, il ne peut s5agir que d5uneforme tout ' fait diffrente. @lle )auer;ein s5est dclare prête 'faire tout ce qui tait en son pouvoir pour favoriser la cration d5une

socit anthroposophique en rance. 1t, m5appuyant sur ce que 4e sais de@lle )auer;ein, 4e lui ai remis un document dans lequel 4e dclarereconnaZtre en elle le secrtaire gnral de la ). . franKaise et êtreprêt ' faire ce qu5elle voudra bien eiger de moi. )i donc on consid$reque ce qui importe le plus c5est de poser des actes libres, alors leschoses se prsentent ainsi : personne n5est oblig de reconnaZtre @lle)auer;ein R seulement, @lle )auer;ein sera ' l5avenir celle pourlaquelle 4e me suis dclar prêt ' faire ce qui sera eig de moi.

ans toutes ces questions, il faut tenir compte des circonstances,et chercher un moyen de les mettre en pratique dans la )ocitnthroposophique, ceci afin que vous soye" vraiment libres de vos actes.

@ais 4usqu5' maintenant, on s5est bien gard de le faire. 3es phrasescontenues, 4e crois, dans les rincipes de *+*7, montrent que la)ocit nthroposophique a t fonde sur la libert absolue. )5il doiten sortir un 4our une tQche positive, elle ne pourra rsulter que d5unetelle libert.

(es choses se prsentent donc ainsi : si une )ocitnthroposophique doit se constituer en rance, et si elle veuttravailler avec moi, ce que 4e ferai, 4e ne le ferai que sur la base dela confiance que 45ai en @lle )auer;ein. 35est ainsi. 3hacun est librede ne faire que ce qu5il a envie de faire.

%3it d5apr$s : ibid., p. <6? et suiv.&

339



7G8 Déclarations de Rudol- Steiner % l’occasion de la -ondation de la S)A) nor'é/ienne Pristiania 6?slo8 7H mai 71(4)

%...& 1n rance, par eemple, @lle )auer;ein est venue me trouver il y aquelque temps pour me demander si 4e pouvais la reconnaZtre commesecrtaire gnral de la )ocit nthroposophique franKaise. 3e que 45aifait, parce que 45ai confiance en @lle )auer;ein. 8e veu seulement direpar l' que 4e fais tout ce que 4e consid$re comme 4uste pour cette)ocit qui, en rance, a pour secrtaire gnral @lle )auer;ein. l nes5agit donc que d5un document* dans lequel 4e me dclare prêt ' faire,pour la )ocit nthroposophique en rance, tout ce que 4e considreraicomme 4uste tant que cette personne en sera ' la tête.

%3it d5apr$s : ibid., p. <>2&

* 3f. doc. *<.

340



7H8 Déclarations de Rudol- Steiner % l’occasion de la -ondation de laSociété hollandaise &a >aQe 72 no'embre 71(4

%...& (a ). . franKaise a t fonde sous une forme un peu diffrente%compare au ). . norvgienne, suisse, anglaise, allemande, etc. F ..&. 3ela tient au circonstances. 1n effet, elle a t fonde lorsque45ai nomm @lle )auer;ein au poste de secrtaire gnral.

%3it d5apr$s : ibid., p. 6>0&

341



*28 Déclarations de Rudol- Steiner durant son séour % $aris %l’occasion de l’assemblée /énérale de la S) A) -ranNaise (5 mai 71(5

8e suis tr$s heureu de pouvoir m5adresser ' vous di anseactement apr$s mon dernier s4our ' aris, et 45esp$re que ma prsencene sera pas inutile. 8e tiens tout d5abord ' remercier chaleureusement@lle )auer;ein pour les paroles aimables qu5elle m5a adresses au dbutde la runion d5au4ourd5hui. 8e garde un ecellent souvenir de mondernier s4our ' aris, et 45ai t souvent amen ' en parler au coursdes di derni$res annes. 3ette rencontre de *+*< avec mes amisanthroposophes fut une rencontre etrêmement belle %...& 5un autrecXt, il faut souligner qu5en rance, et en particulier ' aris, ontravaille depuis longtemps l5anthroposophie, ne serait-ce que dans descercles restreints, et on peut dire que le travail qui a t accompliici repose sur des bases tr$s saines et sur une comprhension 4uste des

choses, pierre angulaire de tout ressentir anthroposophique. 35estpourquoi ce fut pour moi une grande 4oie, en *+*<, d5avoir pu, enquelque sorte, rsumer ce qui avait t accompli 4usque-l'. @ais 4e doisdire que le travail de @lle )auer;ein a t tel que sans lui, rien de cequi a t ralis en rance dans le domaine de l5anthroposophie n5auraitt possible. 35est grQce ' l5nergie, au discernement et ' l5abngationde @lle )auer;ein que le mouvement en est arriv au stade o il setrouve au4ourd5hui en rance, et qu5il a pu, malgr l5action decertaines forces contraires, se dvelopper d5une mani$re tout de mêmeprometteuse pour l5avenir. 35est pourquoi 4e n5ai pas hsit uneseconde, lorsque @lle )auer;ein s5est dclare prête ' occuper le postede secrtaire gnral de la )ocit franKaise, ' accder ' sa requête.

8e l5ai fait avec beaucoup de 4oie et de contentement, sachant que ceposte prsentait des difficults dont seule une personne aussi nergiqueet de bonne volont que @lle )auer;ein pourrait venir ' bout.

]ormis le travail qui a t ralis pour la formation de la)ocit, pour son organisation interne, 4e constate avec beaucoup desatisfaction qu5un grand nombre de traduction d5Yuvres anthroposophiquessont dsormais disponibles en rance. (e mrite en revient avant tout aur. )auer;ein 8ules )auer;ein F . . qui, en rance, fut parmi lespremiers ' traduire des Yuvres anthroposophiques. 8e suis etrêmementreconnaissant au r. )auer;ein de s5être consacr avec tant d5abngation' l5interprtation de l5anthroposophie en rance. l est tr$s importantque des personnes qui sont de plain-pied avec la vie prennent une partactive au sein du mouvement anthroposophique. 35est pourquoi nous devonsnous r4ouir qu5une personnalit aussi en vue que le r. )auer;einveuille bien se consacrer ' cette interprtation %...&

epuis qu5en rance, sous l5impulsion nergique de @lle )auer;ein,le travail anthroposophique a pris un certain caract$re, les travau detraduction et de publication, ainsi que l5organisation de la )ocit,ont t nergiquement pris en main. u4ourd5hui, grQce ' son travail, ungrand nombre de livres ont t traduits en franKais. Boutes lespersonnes doues d5une sensibilit anthroposophique ne peuvent que s5en

r4ouir au plus profond de leur cYur. 8e voudrais dire un tr$s grand

342



merci, particuli$rement ' @lle )auer;ein, pour tout le travail qu5elle aaccompli.

%3it d5apr$s : ibid., p. <?7 et suiv.&

343



718 &ettre d’Alice Sauerwein % Rudol- Steiner du (5 uillet 71(4 6F8

2<. V. 27

3her octeur )teiner,

(es membres de la )ocit nthroposophique de rance me chargent devous dire toute leur reconnaissance de ce que vous voule" bien accepterd5être le prsident d5honneur de leur socit et de ce que madame)teiner veut bien devenir un membre d5honneur.

H la promesse de 2.000 suisses payables dans l5anne que 4e vousai soumise, 4e 4oins au4ourd5hui la promesse de 6.000 franKaispayables dans le même laps de temps. 85esp$re bientXt pouvoir vouspromettre davantage.

)oye" assurs, @adame )teiner et vous, de la grande reconnaissanceet du grand respect que nous prouvons pour vous.

lice )auer;ein

). =. de la )ocit nthroposophique de rance


344



(*8 &ettre de Jules Sauerwein % Rudol- Steiner du 4* an'ier 71(5 6A8

(e @atinaris(e 70 4anvier

3her octeur,

@a sYur m5annonce que vous donnere" quatre confrences en mai 'aris. 3ela me procure une 4oie immense, et il va de soi que 4e me tiens' votre enti$re disposition. )eul un cataclysme ' l5chelle de l51uropepourrait me priver du bonheur d5être votre traducteur. e nombreu moisse sont couls depuis les belles 4ournes d5t de ornach. Wuoique 4ene vous aie pas revu depuis, 4e crois pouvoir être en mesure de dire que45ai travaill entre-temps dans votre sens, tout au moins pour ce quiconcerne ma vie intrieure. 3omme 4e vous l5ai dit ' l5poque, 45accorde

de plus en plus de valeur au progr$s moral. (orsqu5on est aussiimparfait que moi d5un point de vue moral, on doit absolument fairepasser le dveloppement moral avant le travail occulte. 35est seulementmaintenant que 4e sens que 4e vais bientXt pouvoir rellement commencerun travail de connaissance. ]las, mes activits politiques etprofessionnelles sont difficilement compatibles avec ces eigences.

3ela m5apportera beaucoup, 45en suis s^r, de pouvoir m5entretenirde ces questions personnelles avec vous ' aris.

Veuille" me considrer, cher docteur, comme votre ami dvou.

8ules )auer;ein


345



(78 &ettre d’Alice Sauerwein % Rudol- Steiner du 47 an'ier 71(5 6F8

)ocit nthroposophique de rance7, avenue de l5Jbservatoirearis %6$me&(e 7*-*-2<

3her octeur )teiner,

3omme il avait t convenu entre nous, 4e me suis, d$s mon retour 'aris, occupe de l5organisation des confrences que vous ave" bienvoulu promettre de venir y donner en mai. our satisfaire les personnesqui n5habitent pas aris, 4e me suis arrange pour qu5il y ait undimanche. 85ai pu avoir les salles dans lesquelles vous ave" parl en*+*<, les 27, 2< et 2A, et nous aurons, dans la plus petite salle, les

confrences rserves au membres de la )ocit nthroposophique*

, le 26,dans la grande salle2, une confrence o pourront assister les personnesdsireuses de vous entendre et ne faisant pas partie de la )ocit. 8ecrains d4' que les salles ne soient pas asse" grandes.

@onsieur 9rebs avait propos de vous offrir son appartement, maisnous ne pouvons pas accepter car il est au <$me tage sans ascenseur, cene serait pas possible pour @me )teiner, mais nous trouverons autrechose.

yant appris que @. ]enri (ichtenberger, le professeur ' la)orbonne, avait lu des ouvrages que vous ave" consacrs ' =Ythe et '

Niet"sche, 4e lui ai demand de me recevoir, et au4ourd5hui 45ai causune heure avec lui.

l m5a dclar être tout ' fait incomptent en ce qui concerne lathosophie et l5anthroposophie mais être tr$s dsireu de vous entendreen mai et de vous rencontrer pour causer avec vous. 85esp$re que celavous conviendra aussi car la chose me paraZt tr$s importante et45attends beaucoup de bien de cette rencontre. In homme qui a une sigrande admiration pour =Ythe et pour Novalis a bien des chances depouvoir vous comprendre. l n5a pas lu la hilosophie de la libert7,45ai promis de la lui envoyer en allemand et en franKais, mais 4e n5aien allemand qu5un eemplaire ayant d4' servi. ourrie"-vous me faireenvoyer, par retour de courrier, un eemplaire en allemand T %...& (atraduction franKaise de la &hilosophie de la liberté paraZtra lundi,4e vous en enverrai tout de suite di eemplaires.

vec mon respectueu et bien affectueu souvenir.

* l s5agit ici de la salle des &ropriétaires, 2><, boulevard )aint-=ermain. 3f.' ce su4et chapitre *> et photographie de la salle p. *2< du prsent ouvrage.2 3ette salle, la salle de Méoraphie, n5eiste plus, contrairement ' laprcdente.7 l est surprenant que (ichtenberger n5ait pas connu la &hilosophie de la

liberté puisqu5en *?+?, Cudolf )teiner a d^ se dfendre contre le 4ugement qu5ilportait sur cette Yuvre. 3f. note 7>+.

346



lice )auer;ein

85ai oubli de vous dire que @. (ichtenberger m5a dit : ersonne n5acrit sur Niet"sche et sur =Ythe comme le r. )teiner. )ur lapersonnalit de =Ythe, il a ouvert des hori"ons tout ' fait nouveau.


347



((8 &ettre de Rudol- Steiner % Alice Sauerwein du (G a'ril 71(5 6A8

ornach, =Ythanum,26 avril *+2<

3h$re @lle )auer;ein,

8e suis sinc$rement dsol que vous n5aye" pas encore reKu lesth$mes de mes confrences parisiennes. @ais la faute en incombe auincessants voyages que 4e dois entreprendre et au soucis que me causela reconstruction du =Ythanum. urant les confrences rserves aumembres 4e souhaite aborder le th$me de l’Anthroposophie comme chemin deconnaissance de l’homme et du monde et comme impulsion éthique etreliieuse. urant la confrence publique, 45aimerais parler de :3omment parvient0on # des connaissances du monde spirituel Q

)i vous souhaite" que 45aborde d5autres th$mes, 4e vous prie de mele faire savoir. 8e vous rpondrai aussitXt.

8e ne pourrai donner de conseils relativement au travail 'effectuer en rance qu5' aris %...& de la mani$re dont vous l5ave"souhait.

(e r. Oegman vient d5arriver, et elle me dit que vous souhaite"nous rendre visite ' ornach. @alheureusement, aucune chambre n5estlibre pour le moment, et croye" bien qu5elle en est dsole. $s qu5elleaura trouv une chambre pour vous, elle vous en avisera.

5ailleurs, vous ne me trouverie" pas ' ornach, puisque 4e dois merendre ' )tuttgart pour l5ouverture annuelle de l5cole Oaldorf.3ordiales salutations

Cudolf )teiner


348



(48 &ettre d’Alice Sauerwein % Rudol- Steiner et Ita <e/man du (no'embre 71(5 6F8

)ocit nthroposophique de rance2. [. 2<7, avenue de l5observatoire, aris %6e&

3her octeur )teiner, ch$re @me Oegman,

85ai appris avec une grande 4oie que la sant du r. )teinercontinue ' s5amliorer et 4e lui envoie mes penses les plusrespectueuses et affectueuses. 8e consid$re que ce moment est pour noustous un temps d5preuve pendant lequel nous devons nous efforcer detravailler suivant les directives qui nous ont t donnes. 35estpourquoi, me souvenant de conseils que m5a donns le r. )teiner lors de

sa visite che" moi au mois de mai, 45ai essay d5organiser notre travailen rance dans cette voie-l' :

aire un groupe )aint-@ichel fort qui puisse devenir l5Qme derunions gnrales des membres de la )ocit.

Br$s impressionne moi-même par la gravit qui se dgageait desconfrences que 45ai entendues soit en ngleterre, soit ' ornach*, 45aiessay de faire partager cette impression au membres de mon groupe,leur disant que si 4e considrais comme un honneur de faire partie de cegroupe, le premier fond en rance et plac sous un tel vocable, cethonneur entraZnait en même temps de graves responsabilits, si graves

que 4e leur demandais de bien rflchir et d5y renoncer s5ils nevoyaient pas la possibilit d5y être tr$s rguli$rement et d5ytravailler non pas d5une mani$re goste, mais d5y faire en même tempset un travail spirituel, et un travail matriel utile pour tous.

3eu qui ne peuvent pas venir rguli$rement resteront des membresassocis, les autres qui se sont engags ' une prsence et ' un travailrguliers seront vraiment les membres du groupe )aint-@ichel.

Nous traduisons ce que vous nous donne" dans les 5achrichten2, etnous lisons et corrigeons ces traductions pendant le groupe %...&

*. (es runions gnrales auront lieu tous les 2e dimanches du mois '*0h et demie du matin, la premi$re runion aura lieu le dimanche +novembre. 8e n5ose pas vous demander de penser ' nous mais nouspenserons certainement ' vous. 85ai lou pour ces runions la salledans laquelle vous nous ave" donn nos confrences pour les membreset qui est si lie ' vous pour nous tous.7 %...&

8e compte, ' cette runion, lire les lettres au membres dans

* l s5agit des confrences sur le arma que )teiner donna durant l5t 'ornach et poursuivit en ngleterre %(ondres et Borquay&.

2 (es irectives anthroposophiques, au4ourd5hui : = 26.7 H nouveau la salle des &ropriétaires, 2><, boulevard )aint-=ermain.

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lesquelles vous parle" du travail dans la )ocit, des membres agissantset des membres inactifs, puis @me u"imour lira les articles de @.)teffen sur la mdecine pastorale et celui de 9oliso %...&

$s que les traductions des Nachrichten seront ' 4our et qu5ellespourront chaque mois être distribues au membres, nous pourrons aussien parler dans ces runions %...&

8e n5ai pas encore pu crire d5article pour le =Ythanum, 45ai eutrop ' faire et 4e n5ai pas encore retrouv toutes mes forces. 35estpour moi une nigme que 4e puisse faire tout ce que 4e fais, mais unetr$s grande force vient vers moi de cette mditation o 4e dois mereprsenter que les forces viennent du =Ythanum<.

)i vous avie" un conseil ' me donner au su4et de ces runions,envoye"-le. 85ose cependant ' peine vous dire cela car @me Oegman doitavoir d4' tant ' faire. 3ependant, vous save" combien 4e seraisheureuse de le recevoir et de le suivre. 8e dois maintenant vous parler

d5une complication qui vient de nouveau de se produire avec @lle CihouGtet ' laquelle 45attache une tr$s grande importance.

H (ondres, 4e vous ai dit que @lle CihouGt, rendant compte de vosconfrences de aris, avait rsum %par crit& le contenu des troispremi$res confrences apr$s avoir dit qu5elles taient strictementrserves au membres, que 4e lui avais crit pour lui eprimer madsapprobation R vous m5ave" dit que 45avais eu raison de le faire etvous m5ave" demand si 4e voulais que vous disie" ' @lle CihouGt de nerien faire sans me demander mon avis. 8e vous ai rpondu que 45espraisque cela ne se reproduirait pas. 8e voulais encore une fois essayer defaire confiance ' @lle CihouGt quoique depuis des annes elle m5ait d4'

cr bien des difficults et qu5elle me traite dans le travail avec unmanque d5gards complet.

Vendredi soir, 45ai reKu de @lle CihouGt une lettre me disant :`Vous ave" d^ voir que sur la revue 45ai, apr$s les mots 2evue

mensuelle, a4out le mot anthroposophie. 85ai demand pour celal5autorisation du r. et il me l5a envoye.5 8e n5avais pas encore reKula revue, 4e l5ai reKue ce matin.

%...& pr$s ce que vous m5ave" dit ' (ondres, il me paraZt tr$sdifficile de croire que vous ave" donn ' @lle CihouGt cetteautorisation de transformer sa revue en revue anthroposophiqueofficielle, . . sans lui dire de s5en rfrer ' moi.

@lle CihouGt savait que 4e m5y opposerais. u printemps, lorsque45ai d4' eu ma pense d5diter les 5achrichten sous forme d5un bulletinde la )ocit nthroposophique, @lle CihouGt est venue che" moi,mettant la prtention de s5opposer ' cette publication qui, disait-elle, nuisait ' sa revue. (5attitude de @lle CihouGt, les paroles et le

< l s5agissait vraisemblablement de la mditation suivante : ch ann ;issen /ass die =edanen / Vom =Ytheanum / ]elfend mir ;erden. / ch ;ill so denen /Ind nehmen die ]and / ie mir gegeben ;ird. %8e peu savoir / Wue les

penses / u =Ythanum / @e seront une aide. / 8e veu penser ainsi / 1t saisirla main / Wui m5est tendue.&

350



ton qu5elle a employs ' mon gard taient si choquants que @me)aulgeot, dont elle s5tait fait accompagner, m5a crit le lendemain unelettre d5ecuse, quoiqu5elle ne f^t pour rien dans cette protestation,et qu5elle me donnQt pleinement raison %...&

3e qui ne touche que moi me laisse tout ' fait calme, mais 4e suisirrductible lorsqu5il s5agit du mouvement anthroposophique en rance,dont vous m5ave" donn la responsabilit %...& 8e ne crois pas que nousdevions nous rendre solidaires de ces initiatives sur lesquelles nousn5avons aucun contrXle. 35est ce qui se passe avec la revue de @lleCihouGt. 1lle ne consulte 4amais aucun de ses collaborateurs et les mettou4ours devant le fait accompli, comme elle le fait avec moi-même. ucours de cette mmorable entrevue dont 4e viens de vous parler, 45ai dit' @lle CihouGt que sa revue tait sa revue personnelle, qu5elle l5avaitfonde sans demander de conseil ' personne et que, par consquent, elleseule en avait la responsabilit, que 4e l5admirais beaucoup d5avoir agiainsi, que 45avais tou4ours essay de l5aider en lui procurant desabonns et en parlant de sa revue, mais que l' s5arrêtaient ses droits R

que chaque membre de la )ocit tait libre comme elle de fonder demainune revue, moi comme les autres, que 4e ne ferais pas par solidarit etparce que ce n5tait pas dans mes go^ts, mais que certainement, d$s quecela me serait possible, 4e crerais un organe de la )ocit o neseraient publis que des articles ou des communications manant de vouset dans leur compl$te intgrit, 4amais de rsums.A Wu5' cela45a4outerais probablement les nouvelles de la )ocit et que ce bulletinserait rserv au seuls membres. )a revue c5est-'-dire (a )ciencespirituelle F . . et le bulletin se complteraient donc sans se nuire%...&

)i 4e refuse de collaborer avec @lle CihouGt, ce refus de

collaboration s5appuie sur des faits, non sur des impressions %...& 8eserai tou4ours prête ' lui venir en aide chaque fois que l5occasion s5enprsentera, mais 4e ne veu pas que ni les ditions ni la )ocitnthroposophique de rance puissent être rendues responsables de lamani$re d5agir de @lle CihouGt %...&

Vous save" ce qu5est pour moi l5anthroposophie, 4e suis dcide 'lui consacrer ce qui me reste de forces et de vie, mais 4e ne peutravailler que dans l5ordre, la confiance et l5harmonie R ma sant nepeut pas supporter des heurts et des discussions continuelles qui, deplus, m5obligent ' un surcroZt de travail %...&

1n ce moment o vous-même ave" besoin de retrouver vos forcespuises, il m5est tr$s pnible de vous crire cette lettre, mais vousseul pouve" trancher cette question avec @me Oegman %...&

Bou4ours bien fid$lement et respectueusement,

lice )auer;ein

A 8usqu5' cette date, seuls des rsums de confrences de Cudolf )teiner taient

parus dans la Science spirituelle, rsums qui, pour la plupart, taient destraductions d5articles d5lbert )teffen.

351



(58 &ettre d’Ita <e/man % Alice Sauerwein du 2 no'embre 71(5 6A8Dornach le 2 no'embre


(e r. a bien reKu votre lettre du ? novembre. l vous fait dire lachose suivante : l s5agit l' d5un malentendu. (orsqu5on lui a demands5il tait d5accord pour que l5ad4ectif anthroposophique apparaisse dansle sous-titre de la revue, il a cru que vous tie" au courant et quevous avie" donn votre consentement. l se sentait trop mal en pointpour s5informer plus avant.

Vous ave" raison d5eiger qu5une chose aussi importante qu5unerevue anthroposophique ne puisse être lance sans que vous en soye"informe et sans votre assentiment. Nous avons d4' crit ' )imonneCihouGt dans ce sens pour lui dire que nous regrettions de lui avoir

donn cette autorisation sans nous être mieu renseign.Nous esprons que vous trouvere" un compromis, et que @lle CihouGt

s5entretiendra avec vous pour que vous rflchissie" au avantages etau inconvnients qu5il y a ' inscrire le mot anthroposophie dans letitre de la revue. Wuoi qu5il en soit, vous deve" avoir droit auchapitre. )i ce diffrend ne peut être rgl, le r. )teiner devraprendre d5autres mesures. F Ine lettre de votre fr$re nous est parvenueau4ourd5hui, dans laquelle il nous prie de lui envoyer des photographiesdu nouveau =Ythanum. Nous le ferons d$s que possible. our ce qui estde la sant du r., 4e suis en mesure de vous dire qu5il va mieu, bienqu5il ne rcup$re que tr$s lentement et que la moindre agitation et le

moindre effort physique lui co^tent beaucoup.

85esp$re que vous pourre" lire cette lettre.

8e vous fais toutes mes amitis.

ta Oegman.

@ille mercis pour la farine 3omment va votre sant T

352



(38 &ettre d’Alice Sauerwein % Simonne Rihout du 7( no'embre 71(5 6F8

@a ch$re )imonne,

epuis que vous m5ave" tlphon, 45ai reKu de @me Oegman unelettre qui me fait modifier l5attitude passive que 45avais dcid deprendre. 5apr$s cette lettre, il me semble que vous n5ave" pas tr$sbien compris celle qu5elle vous a crite %...&*

uisque le r. consid$re que 45ai le droit d5être consulte, 4e luiai crit qu5apr$s m^res rfleions, 4e consid$re que la Sciencespirituelle %...& n5est pas encore au point pour porter, de quelquemani$re que ce soit, sur sa couverture le mot d5nthroposophie. 3eserait nuisible et pour le mouvement et pour la revue elle-même pourlaquelle on sera beaucoup moins indulgent du 4our o, au lieu de seprsenter comme une initiative prive elle donnera l5impression d5être

l5organe d5un mouvement comme celui du r. )teiner. 3ela rendrait enrance la situation tr$s dlicate. Wuant ' moi, comme )ecrtaire=nrale et comme reprsentante du r. )teiner 4e ne me sens pasdispose ' prendre cette responsabilit.

3eci clXt l5incident en ce qui me concerne. u moment que vous ave"pens qu5une question de cette importance pouvait se solutionner autlphone, 4e ne vois pas d5utilit ' une conversation entre nous sur cesu4et, nous 4ugeons tout d5un point de vue trop diffrent. )ouhaitantque vos rfleions vous conduisent ' une sage dcision 4e vous envoiemon meilleur souvenir.

. ).

* )uivent des citations tires de la lettre en question.

353



(G8 &ettre d’Alice Sauerwein % Ita <e/man du 74 no'embre 71(5 6F8

%H communiquer au r. )teiner&

3h$re @me Oegman,

8e n5ai reKu votre lettre* que lundi soir, 4e regrette que vous nem5aye" pas crit en même temps qu5' @lle CihouGt, cela aurait vit unesc$ne bien dsagrable ' la fin de notre runion. u moment o presquetous les membres taient runis, @lle CihouGt m5a demand de causer avecmoi en particulier, c5tait tout ' fait impossible, 4e lui ai demand devenir che" moi. 1lle m5a rpondu qu5ayant reKu une lettre de vous elleparlerait ' la runion devant tous les membres. N5ayant rien reKu devous 4e n5ai pas pu l5en empêcher et apr$s une runion o chacun avaitpu constater un grand dsir d5harmonie, nous avons eu une sc$ne tr$s

pnible. )auf une personne, tous les membres ont observ un silenceabsolu et, comme il tait tard, se sont en alls alors que @lle CihouGtparlait encore.

5apr$s votre lettre, 4e vois que @lle CihouGt, en nous disant quele r. )teiner et vous refusie" d5intervenir dans un diffrend entreelle et moi et que nous devions nous arranger ensemble, en a donn unefausse interprtation de la lettre qu5elle avait reKue F . ..85tais persuade que ni vous, ni le r. )teiner ne pouvie" parler demoi de cette mani$re, surtout apr$s m5avoir confi la fonction que45occupe au4ourd5hui, mais 4e ne pouvais pas le dire ' @lle CihouGt enpublic, sans avoir une preuve.

(e lendemain, @lle CihouGt, au lieu de venir che" moi, a voulutraiter cette question par tlphone R tou4ours sans lettre de vous 4en5ai pu que lui dire que 4e ne pouvais pas a4outer autre chose ' ce que4e lui avais d4' dit par lettre.

(orsque, le soir 45ai reKu votre lettre, 45ai compris que lasituation tait tout autre et que vous reconnaissie" le bien fond de ceque 4e vous avais crit %...&

8e suis heureuse que l5amlioration de la sant du r. continue, lamienne n5est pas bonne en ce moment %...& 8e me suis leve pour vouscrire 4e vais retourner dans mon lit %...&

8e vous envoie toutes mes affectueuses penses ainsi qu5au r.)teiner.

lice ).

* 3ette lettre a malheureusement disparu.

354



(H8 &ettre de Simonne Rihout % Alice Sauerwein du 75 no'embre 71(5 6F8

3h$re @ademoiselle,

85ai bien reKu votre lettre. (e mot d5anthroposophie ne paraZtrapas sur la couverture de la revue, mais 4e m5efforcerai que son espritintrieur soit tou4ours plus proche de l5esprit de l5anthroposophie etreprsentatif de ses ides. )inc$rement,

). CihouGt

355



(28 &ettre d’Alice Sauerwein % Élisabeth reede du 2 mai 71(3 6F8

3h$re @ademoiselle Vreede,

85ai eu tant ' faire que 4e n5ai pas pu vous envoyer lesconfrences plus tXt, les voil' enfin, 45attends les copies promises.

8e voudrais avoir une rponse au su4et du voyage ' aris de deumembres du Vorstand R au cas o @me )teiner ne se dciderait pas45aimerais que r Oegman et vous venie", 4e crois tr$s important cevoyage et surtout @me Oegman R l5assemble gnrale a lieu le dimanche2< ' *0 heures et demie du matin 45aimerais que @me )teiner, si ellevient fasse une confrence peut-être sur l51urythmie, @me Oegman uneautre le samedi, le dimanche et le lundi, par eemple, 4e tQcherai ausside faire rencontrer les mdecins ' @me Oegman.

)i @me )teiner ne vient pas ce serait vous et 4e vous demanderai de

vouloir bien faire une confrence R nous parlerons du dtail apr$s pourle moment 4e voudrais que d$s le reKu de cette lettre vous causie" avec@me Oegman et elle pourrait peut-être me fier par un tlgramme.

85ai une runion dimanche matin et 45aurais bien voulu pouvoir direquelque chose au membres.

85aurais fait partir ma lettre ce matin mais 4e rentre de l5hXpitalo 45ai assist ' la mort d5un des enfants de @me u"imour elle est tr$scourageuse, elle dit la pense du r me soutient. 8e ne sais donc pas sivous aure" ma lettre demain, 4e pense oui 4e vais l5envoyer par epr$s.

vec mon meilleur souvenir,

lice )auer;ein

%3it d5apr$s : Seylmans van 1., 1., Ger war ta Geman, op. cit., tome7, p. *6A et suiv.&

356



(18 Réponse d’Ita <e/man % Alice Sauerwein du 75 mai 71(3 6A8


(e r. Vreede et moi-même arriverons ' aris le 2< mai, comme nousvous l5avons annonc dans notre dpêche. Jr il se trouve que @me Vreedela m$re d5Elisabeth Vreede, N.d.B est morte subitement ces 4ours-ci,et que 45ai moi-même reKu de tr$s mauvaises nouvelles de ma m$re. @algrcela, nous allons essayer de nous tenir ' notre pro4et initial. @lleVreede donnera une confrence, et 4e me contenterai, pour ma part, delire une confrence du r. )teiner relativement au paroles de classe etau mantras ncessaires ' aris. @me )teiner ne peut malheureusement pasnous accompagner, ayant encore beaucoup de choses ' rgler, mais il estpossible qu5elle change d5avis au dernier moment. Nous ferons en toutcas notre possible pour qu5au moins deu membres du 3omit directeursoient prsents ' l5assemble. Ceceve" mes amicales penses,

ta Oegman

%3it d5apr$s : ibid.&

357



4*8 Article de Jules Sauerwein dans le Literarische Celt d’octobre71(3 0 /e que 'e dois $ l"esprit allemand 6etrait8 6A8

%...& )i l5on part du principe que des crateurs comme Dach,Deethoven, Oagner ou Drahms, des po$tes comme =Ythe, des instructeurscomme Cudolf )teiner, ne s5l$vent pas au-dessus de la culture allemandedans son ensemble, alors 4e dois ' la tradition germanique le meilleurde ma vie intrieure. (a musique est pour moi un moyen d5entrer encontact avec toutes les ralits spirituelles, une sorte de clef magiquepermettant de pntrer la conscience des êtres et des phnom$nes qui nesont pas de ce monde. (a musique allemande m5a permis d5avoir acc$s ausph$res invisibles.

@a rencontre avec Cudolf )teiner en *+06 m5a permis de mieucomprendre l5harmonie du monde. Wuoique utrichien de naissance, cetêtre sublime s5est prpar ' l5sotrisme actif en se plongeant dans

l5tude de la pense allemande. l tudia ces deu antipodes que sontNiet"sche et ]aecel, pour trouver finalement l5harmonie en =Ythe, dontil dirigea longtemps les archives ' Oeimar. lus tard, lorsqu5il fonda,sur la base de ses propres recherches occultes, une religion, unediscipline ou yoga, un art, une sociologie, il s5loigna de touteculture nationale pour puiser ses connaissances au sources ternelles.@on admiration pour lui est sans cesse alle croissante, et au4ourd5huiencore, apr$s sa mort, 4e consid$re son cole comme la tentative la plusintressante 4amais entreprise dans les temps modernes.

8e dois la partie la plus dcisive de ma vie spirituelle ' descrateurs et ' des penseurs qui, de naissance ou de culture, sont

allemands. @alheureusement, 45ai rarement rencontr, dans les paysgermanophones, bien que 45y aie pass une grande partie de ma vie,quelqu5un qui partageQt rellement mon point de vue. 3ela prouve que lama4orit des llemands empruntent des chemins totalement diffrents decelui que )teiner appelle le chemin de la science spirituelle.

%3it d5apr$s : 7ie Literarische Gelt. *$re anne, n\ 7, Derlin, 27octobre *+2A, p. <&

358



478 Con'ersation entre Jules Sauerwein et Ar'ed Arenstam publiée dans leCiener Journal en a'ril 71(G 6A8

renstam : 85tais assis derni$rement en face de lui dans son grandbureau du =atin. Nous parlions allemand. )auer;ein, qui a le gnie deslangues, parle avec une gale aisance l5anglais et l5italien.

l venait de rentrer de Come, o il avait t tmoin de l5attentatcontre @ussolini. eut-on d5ailleurs imaginer qu5un tel attentat f^tperptr sans qu5il y assistQt T `Wu5est-ce qui vous a donn l5ide derentrer dans la presse T lui demandai-4e. Vous n5êtes tout de même pasdevenu 4ournaliste par tradition familiale 3e serait contre les r$gles 1t quel fut votre premier article T5

)auer;ein : @on premier article est paru ' l5occasion de lapremi$re parisienne du Cristan de Oagner. H l5poque, 4e ne

m5intressais qu5' la musique, et c5est ainsi que le directeur duigaro, qui comptait parmi mes relations, me pria de lui crire unpapier original sur Cichard Oagner. 8e me suis alors rendu che" 1mileJllivier, le ministre de Napolon , pour lui poser des questions surCichard Oagner.

renstam : Wuelle est la rencontre qui fut pour vous la plusintressante au cours de ces di-sept annes T

)auer;ein : 85ai connu presque tous les monarques de la terre,presque tous les premiers ministres et presque tous les marchau. @aispersonne ne m5a fait une impression aussi durable que le philosophe et

occultiste autrichien Cudolf )teiner. 35est l5homme le plus intressantque 45aie 4amais rencontr. 85ai fait sa connaissance ' Vienne, et noussommes rests amis 4usqu5' sa mort, survenue l5anne derni$re. 8e luirendais rguli$rement visite dans sa merveilleuse bQtisse de ornach,pr$s de DQle, cette bQtisse qu5une main sclrate a rduite en cendresvoici de cela trois ans. (es hommes d5Etat F fussent-ils les pluspuissants F m5ont tou4ours fait l5effet de comdiens maZtrisant mal leurrXle. H l5inverse, quel plaisir c5tait de parler politique avec )teiner )eul un esprit aussi puissant est capable de saisir les probl$mes avecune telle 4ustesse.

%3it d5apr$s : 5eues Giener Journal du 2A-<-*+26.&

359



4(8 Sou'enirs de Jules Sauerwein 0udolf Steiner0 .n coup d"Dil sur l"au-del$ in 0 /ahierstrimestriels de l"Anthroposophie de décembre 71(2 6F8

85aborde dans ce chapitre l5histoire de mes relations avec lepersonnage le plus trange, le plus sduisant, le plus admirable 'beaucoup d5gards, que 45aie connu dans mon eistence. (es autres,hommes d5Etat, chefs militaires, voire même souverains, font, saufeceptions rares asse" petite figure quand on les regarde dans le reculdu pass. Cudolf )teiner, au contraire, est un être derri$re lequel toutun monde inconnu et formidable s5tend ' l5infini, comme un dcor quiprolonge la sc$ne o volue un personnage, mais un dcor qui serait dela ralit. Wuand 4e le revois sortant de la premi$re confrence o 4el5entendis, ' Vienne, en *+06, quand 4e l5voque descendant ' petits pasla colline de ornach, o s5levait son cole anthroposophique, il mesemble qu5' travers lui une fenêtre s5est ouverte pour mon regard versdes univers insoupKonns.

85avais de tout temps dans mon eistence tudi avec passion lathosophie. 85avais t membre de plusieurs socits secr$tes et 4e doisdire que 45avais eu des motifs de concevoir quelques doutes, non pointsur l5eistence des mondes invisibles, mais sur la valeur morale etintellectuelle de ceu qui font mtier d5en parler. 8e vivais ' Vienne,depuis environ un an, d5une eistence qui se partageait entre l5tude dela banque et le secrtariat de l5ambassadeur de rance, avec, commercration, un peu de bonne musique de temps ' autre, et 45avais plutXttendance, ' cette poque, ' considrer avec quelque scepticisme lesvoyants et les guides spirituels

8e trouvai ' Vienne, heureusement, un homme qu5au4ourd5hui encore,

4e consid$re comme un grand ami et un puissant esprit et qui, enm5epliquant les travau tonnants des disciples de 9erning, prononKapour la premi$re fois le nom de Cudolf )teiner. 3et homme qui vit encore' l5heure o 45cris ces pages, se nommait @aim 1cstein.

3omme les disciples de 9erning et comme tout bon Viennois, il avaitlui aussi son caf attitr. 3haque 4our, avant et apr$s le dZner, on levoyait au caf mprial dgustant son mlange et dissertantpaisiblement au milieu de ses amis. )on intelligence tait universelle.@ais ' cXt de cela, il tait rellement savant. l avait fait destudes de chimie tr$s pousses. )ur l5histoire de l5art, il taitimbattable. (a musique, il la connaissait dans sa technique comme il en4ouissait dans son esprit, et il s5honorait d5avoir aim et comprisnton Drucner, le fameu symphoniste viennois, ' une poque o il tait' peu pr$s seul ' possder ce privil$ge.

1cstein me donna sur la vie intrieure quelques clarts qui, 'vingt-trois ans de distance, me demeurent encore au4ourd5hui aussiprcieuses. 35est lui qui m5apprit, par eemple, que pour quilibrer lecorps thrique, il faut en arriver ' rpandre la conscience dans desparties correspondantes au parties les plus diverses du corps physique.H l5tat normal nous pensons dans notre tête, nous ressentons nosmotions et nos impulsions dans les rgions du cYur et du grand

sympathique, et dans le reste du corps nous connaissons simplement les

360



perceptions sensorielles ou motrices. 1cstein m5enseigna, ce que 4en5avais pas vu dans la thosophie, que pour prendre conscience duvhicule suprieur au corps physique, c5est-'-dire le corps thrique,il fallait s5habituer ' penser partout, c5est-'-dire ' rpandre dansnotre organisme visible et invisible une activit spirituelleconsciente, par le moyen des courants qui circulent dans le corpsthrique .

l tait tr$s modeste. l me disait qu5il savait tr$s peu et qu5iltenait ce peu de science d5un disciple de 9erning %un certain O...&qu5il avait connu ' )tuttgart, et il concluait: (5homme qu5il vous fautconnaZtre, c5est Cudolf )teiner. 35est mon ami intime. 8e l5ai connu iciquand il tait prcepteur dans une famille. 35est plus et mieu qu5unthosophe. 8e crois qu5il a travaill sur lui-même avec des rsultatsasse" tonnants.

1nfin, ce 4our arriva. )teiner vint faire une confrence ' Vienne.

H l5heure qu5il est, des milliers de gens ont entendu parler deCudolf )teiner, de son fameu =Ythanun, l5difice qu5il avait construitpr$s de DQle, qui fut br^l dans la nuit de la saint )ylvestre *+22, etde sa mort inattendue au moment o s5levait un nouveau bQtiment, toutdiffrent de l5ancien. l a t et sera l5un des hommes les plusdiscuts de notre temps.

3e qu5il a crit subsiste : une trentaine de grands ouvrages etplusieurs centaines de confrences sur les su4ets les plus sublimes etles plus varis. @ais si beaucoup sont ' même d5admirer ou d5attaquerces crits, peu de gens l5ont connu pendant aussi longtemps et dans descirconstances aussi intimes que le destin m5en a donn le privil$ge.

riodiquement, même pendant la guerre, 45ai vu ce grand penseur.85ai recueilli ses conseils, ses vues sur le monde et sur la politiqueet 45ai t en quelque sorte le tmoin de ses activits les plusmystrieuses.

(a premi$re fois que l5on entendait )teiner, on avait un certainsentiment d5angoisse. l tait clair qu5il ne prparait 4amais uneconfrence dans le sens ordinaire du mot prparation. l mditait sur unth$me. l se le faisait, suivant son epression passer devantl5esprit. l entassait ainsi en lui-même une sorte de rserve d5imageset d5intuitions dans lesquelles il pouvait aller puiser au fur et 'mesure de son discours. @ais ce champ o il avait ainsi sem le fruit deses perceptions spirituelles, il le fcondait par le Verbe. )a parolerythme, sonore, avec des rsonances d5incantations, avait une sorte devertu mystique qui faisait surgir vers lui des profondeurs de saconscience les visions qu5il dpeignait ensuite avec une incroyablevigueur et avec des couleurs inconnues avant lui. l tait au point decroisement o l5artiste et le penseur se re4oignent dans la connaissancede l5au-del'.

)a 4eunesse s5tait passe dans les archives de =Ythe, ' Oeimar,dans la frquentation de Niet"sche et de ]cel R c5est-'-dire qu5il

avait connu, lui n d5une humble famille ' la fronti$re austro-

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hongroise, les gnies allemands les plus hauts, soit personnellement,soit par la pntration intime de leurs Yuvres. Jn s5en apercevait quandil causait ou crivait. @ais quand il parlait il s5levait ' un degr ol5on ne peut plus se rfrer au Yuvres des autres, si grands soient-ils. l prenait en quelque sorte, dans son treinte, les ralitssuprasensibles, pour les clbrer dans une sorte de cantique lyriqued5o l5analyse lucide ne disparaZt pourtant 4amais.

ans son cabinet de travail de ornach, il me montrait un 4our unimmense groupe en bois sculpt d^ ' son ciseau. u centre le 3hrist,mais non point le 3hrist de la lgende. 35tait un 3hrist beau commepollon, au visage imberbe, avec dans la partie gauche du front undveloppement anormal suivant des lignes rayonnantes qui partaient desyeu. e la main droite, leve vers le ciel, il domptait (ucifer, uneimmense et radieuse figure ' la chevelure bouillonnante, au visageealt. e la main gauche, il aidait ' sortir d5une sorte de cavernesouterraine, l5autre grand rvolt, hriman, une entit au membresnoueu, au mains sclrotiques, avec le visage ptrifi dans la ruse que

l5on attribue ' @phistophl$s 1n me montrant cette Yuvre, )teiner medisait : Voil' le 3hrist tel que 4e le vois en alestine.

1n face du groupe, il y avait une sorte de bas-relief hallucinant.ans le royaume d5hriman tout tiss de gigantesques toiles d5araignes,des Qmes humaines symbolises par des figures drapes, s5avanKaientcourageusement vers le personnage pouvantable d5o partaient tous lesfils et d5o sortaient des esp$ces d5arêtes rocheuses qui donnaient aupaysage un aspect de cauchemar. ci encore )teiner me disait : Voicihriman tel que 4e le vois.

l tait impossible de le prendre pour un simple hallucin. (a

magnifique ordonnance de son syst$me, l5absolue lucidit de ses proposet surtout l5immense bont qui s5eprimait dans chacune de ses actions,repoussaient bien loin toute ide soit de supercherie, soit dedsquilibre. l n5avait rien non plus qui rappelQt les transes dessibylles ou des proph$tes de l5ancien temps. l demeurait tou4oursconscient et intgralement maZtre de tous ses moyens. )eulement, quandon tait admis ' toutes ses runions, il apparaissait successivementcomme ' diffrents tages de grandeur spirituelle. ans ses confrencespubliques, il tait loquent et inspir. ans ses confrences plusintimes, il mêlait son discours d5incantations en langage semi potiquequi touchaient l5Qme des auditeurs par la puissance de leur sonorit etde leur rythme. ans les crmonies, il mettait en Yuvre des ritesconnus de lui seul et ses invocations au quatre rchanges-Cgentsdemeurent dans ma mmoire comme les plus grandes motions, ' la foisreligieuses et artistiques, que 45aie ressenties dans mon eistence.

(e premier =Ythanum, celui qui fut br^l, tait en quelque sortel5incarnation de tout son enseignement sous des formes architecturales.(5difice tait abrit sous deu coupoles, l5une plus grande quel5autre. (a plus petite couvrait la sc$ne, la plus grande la salle. )ousla premi$re, dou"e colonnes, sculptes dans des bois soigneusementchoisis, taient ranges en demi-cercle, reprsentant les dou"e signesdu "odiaque, symbole de la permanence dans les lois cosmiques. )ous la

plus grande, deu sries de sept colonnes descendaient le long des

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gradins d5un amphithQtre, chacune portant dans ses chapiteau et dansses soubassements, des ornements qui reprsentaient les sept priodessuccessives de notre volution. 5un cXt, tout parlait de l5espace, del5autre chaque dtail disait le perfectionnement progressif des choses 'travers le temps.

l m5est arriv, dans cette salle, d5une beaut si crasante, detraduire di confrences au fur et ' mesure que )teiner parlait.=nralement il se laissait aller ' son inspiration pendant di ouquin"e minutes, tandis qu5assis derri$re lui ' une petite table, 4eprenais des notes hQtives pour fier dans mon souvenir le torrent de sespenses. Wuand il avait fini, c5tait ' moi de m5avancer et d5essayer,avec une peine indicible et une insuffisance dont 4e rougissais, detraduire ses magnifiques priodes dans un franKais abstrait et sec. @ais4e sentais qu5il m5aidait de toutes ses forces. 35tait comme si 45avaiseu derri$re moi un foyer qui empêchait mon esprit de se paralyser et quime vivifiait au moment o 45allais perdre courage. l me donnait bien,avant la confrence, un petit rsum crit, mais emport par sa propre

puissance, il ne le suivait 4amais.3e sont l' des impressions inoubliables.

Brois ans plus tard, )teiner mourait. 85ai tou4ours pens qu5ilmourut avec la claire vision que des difficults insurmontabless5opposaient ' une Yuvre comme la sienne.

l reste de )teiner son Yuvre gigantesque et des enseignementscompatibles avec la civilisation occidentale, qui sont les plus prcisqui aient t donns sur notre continent ' ceu qui veulent entreprendrele travail prilleu d5affronter les probl$mes que la nature nous a

cachs, il a fcond des branches tr$s varies de l5activit humaine quiont t profondment baignes de spiritualit grQce ' sa doctrine, etqui, sous le nom de sections persistent encore avec une vigueurremarquable au moment o 45cris.

es disciplines ont t cres dans les branches les plus diverseset les hommes dsireu de trouver dans les sciences ou dans l5art unchemin pour la connaissance spirituelle, ont ainsi des voiesparticuli$res ' leur choi et conformment ' la personnalit de chacund5entre eu.

363



448 &ettre d’Alice Sauerwein % #u/en Poliso du (3 uillet 71(2 6A87

Vous n5êtes sans doute pas sans connaZtre la raison pour laquelle4e ne peu pas participer ' la 3onfrence @ondiale2 et vous ave" sansdoute aussi compris pourquoi 4e n5ai plus rien crit au su4et despublications des travau de votre pouse7. Vous ave" d4' pu voir cethiver combien 45tais malade. (es douleurs ont sans cesse empir aupoint qu5il m5a sembl ne plus pouvoir vivre et ce d5autant plus que 4ene pouvais plus me nourrir. (5opration a finalement apais cesdouleurs. l ne m5tait pas possible de remettre l5opration ' plus tardet 4e n5aurais pas support un voyage ' (ondres %...&

1n ce qui concerne les difficults au sein de la )ocitnthroposophique, 4e ne puis les considrer comme d5autres le font. Jnen parle trop, et par l' même on les nourrit %...& (a )ocit agittou4ours comme des Qmes groupes au lieu que les individualits se

dveloppent et que l5on puisse respecter ces individualits. e ce pointde vue-l', on n5a pas compris le r. )teiner. 8e ne me sens aucunementblesse par l5opinion que l5on a de moi %...&

lice )auer;ein

%3it d5apr$s : 9oliso, (., :uen WolisFo, op. cit., p. *?6&

* 3ette lettre n5a malheureusement t publie par (illy 9oliso que dans unetraduction allemande.2 (a 3onfrence mondiale organise par . N. unlop et 1. @erry a eu lieu '(ondres en 4uillet *+2?.

7 (illy 9oliso : L’Action des astres dans les substances terrestres, 2 tomes,aris, *+2>.

364



458 Déclaration du Comité directeur de la S) A) ,) du 2 octobre 71(2 6A8

3e 4our, ? octobre *+2?, les 3omits directeurs et les secrtairesgnrau des )ocits nationales, runis avec le 3omit directeur de la). . I., dclarent la chose suivante ' propos de l5tendue des droitsconfrs ' @lle )auer;ein pour la traduction et la publication enfranKais des Yuvres du r. )teiner :

*. @me )teiner hrite, bien entendu, de tous les droits affrant audroits d5auteur du r. )teiner, en particulier le droit d5autoriser ounon les traductions.

2. @lle )auer;ein ne saurait interprter le document qui lui a t remispar le r. )teiner autrement que comme un document l5autorisant 'traduire en franKais et ' publier des Yuvres du r. )teiner. 3e droitn5est cependant pas eclusif, et il ne saurait être confr ' d5autrespersonnes sans empiter sur les droits de @me )teiner.

7. (e fait d5avoir recours ' la 4ustice ' propos de la rcitation d5unepri$re de Cudolf )teiner est contraire ' l5esprit de la )ocitnthroposophique.

<. (a position de @me )teiner est en tous points 4ustifie. )a gestionde l5hritage littraire du r. )teiner reKoit l5approbation gnrale.

%3it d5apr$s : Vur &ra'essaneleenheit, 5achrichten der 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, numro spcial, octobre *+A2, p. *?&

365



438 &ettre d’Alice Sauerwein % #u/en Poliso du 7H -é'rier 71(1 6F8

3her @onsieur,

85ai bien reKu votre lettre du ** fvrier. 1lle m5a ' la foistonne et attriste R car si vous qui êtes, indiscutablement, un hommeintelligent n5ave" pas encore compris quelle est la nature du diffrendentre @me )teiner et moi, comment s5tonner que les membres ne l5aientpas compris non plus. @me )teiner ne conteste pas mon droit depublication, elle le reconnaZt absolument, la preuve c5est qu5elleaccepte de moi les droits que 4e remettais au octeur et elle n5a 4amaisprotest contre mes publications, mais elle pense qu5elle a le droit dedonner ce même droit ' d5autres R ce que 4e conteste, on ne peut pasdisposer d5un droit d4' donn.

%3it d5apr$s : 9oliso, (., :uen WolisFo, op. cit, p. 207&

366



4G8 &ettre du Comité directeur de la S) A) ,) % Alice Sauerwein du 3-é'rier 714* 6A8

(e A fvrier *+70

H @lle lice )auer;ein, aris


Nous apprenons que, ces derniers temps, deu traductions enfranKais d5Yuvres de Cudolf )teiner ont t publies par vos soins sansque l5hriti$re des droits d5auteur du r. )teiner, @me @arie )teiner,vous ait donn pour cela son accord. Vous avie" pourtant 4usque-l'l5habitude de demander l5autorisation, autorisation qui, d5ailleurs, nevous a 4amais t refuse, et de vous acquitter rguli$rement aupr$s de

@me )teiner des droits rsultant de la vente des ouvrages.Nous considrons vos mani$res actuelles de procder comme

contraires ' la loi, toute publication en langue trang$re devant êtreautorise par @me )teiner.

Veuille" accepter...

(es membres du 3omit des finances :@arie )teiner, lbert )teffen, r. . Oegman, r. =. Oachsmuth, 8. van(eer, r. 1. =rosheint", 1. Vreede, C. =eering-3hrist, (einhas.

%3it d5apr$s : Vur &ro'essaneleenheit, op. cit., p. *+&

367



4H8 &ettre du Comité directeur de la Société anthroposophi:ue -ranNaise% Albert Ste--en du (( décembre 714* 6F8

@onsieur le rsident,

(a lettre que nous vous adressons au4ourd5hui a pour but de vousepliquer l5attitude que nous avons dcid de prendre dans le conflitqui divise actuellement notre )ocit, attitude d5o dcoule toutnaturellement notre abstention ' l5ssemble gnrale etraordinaire du2> dcembre.

)ans que vous puissie" interprter notre dcision comme une preuvede mfiance ' votre gard, nous dclarons tenir par dessus tout ' ce quel5organisation donne par Cudolf )teiner ' la )ocit nthroposophiquesoit respecte.

l nous semble que vous pourrie" trouver dans vos fonctions de

prsident l5autorit ncessaire pour maintenir cet ordre des choses,tout en respectant les attributions de vos collaborateurs. Vous pouve"aussi trouver dans votre Qme de po$te, qui reKoit son inspiration desplus hautes rgions spirituelles, les mots qui pourraient, effaKant lesmalentendus passs, ramener l5union et l5harmonie dans un Vorstand queCudolf )teiner a peut-être form aussi bien pour les qualits quis5opposent che" ses diffrents membres que pour celles qui, au premierabord, paraissent les unir.

Cudolf )teiner nous a, il nous semble, nettement eprim sa pense' cet gard dans une de ses lettres adresses au membres de la )ocit,celle du 2< fvrier *+2<.

Wuant ' la question de l5Ecole )uprieure libre de )cience)pirituelle, Cudolf )teiner l5a lui-même tranche dans le paragraphe Vdes principes qu5il nous a donns lors de la fondation de NoGl de *+27.l a choisi ses collaborateurs, il n5a pas choisi de successeurventuel, donc il est tou4ours ' la tête de l5Ecole de )cience)pirituelle. our nous cela ne peut faire l5ob4et d5une discussion.

Boutefois, nous ne nous reconnaissons pas le droit de dcider, soitpar notre adhsion, soit par notre opposition, des rapports qui doiventeister entre les membres du Vorstand. 3es questions ne peuvent êtrediscutes ou tranches que par les membres du Vorstand eu-mêmes. 1llesconcernent leur 9arma, non le nXtre.

1n ce qui concerne l5ssemble gnrale, il est bien vident queles membres de la ). . n5ayant pas t appels ' intervenir dansl5lection du Vorstand, ne peuvent intervenir dans sa destine. 8e lerp$te, la responsabilit qu5entraZne ce droit repose enti$rement entreles mains du Vorstand et de son rsident. 1t, sur toutes les autresquestions, l5illgalit de la forme de convocation de cette assemble,que l5on s5en rf$re au principes donns par Cudolf )teiner ou austatuts qui rgissent les assembles gnrales, dans tous les pays, rendinoprante toute dcision qu5elle pourrait prendre.

368



1lle ne peut donc être que l5occasion de discussions et de disputessans fin et sans rsultat qui affaiblissent notre )ocit et font le 4eude ceu qui voudraient la voir dtruite.

)i vous pouvie", et certainement vos fonctions de prsident vous lepermettent, la reporter ' quelques mois et la confondre avec l5assemblegnrale ordinaire du printemps, vous ferie" Yuvre utile pour notre)ocit et affirmerie" ainsi une autorit qui s5imposerait ' tous.

Vous pourrie" ensuite, dans le calme et sans hQte, ainsi que vousle sugg$re mon fr$re, trouver un terrain d5entente qui puisse êtreaccept par tous.

@on fr$re, appel hQtivement ' quitter aris pour l51spagne, et nepouvant assister ' la sance de notre 3omit, m5a envoy la lettreincluse. Nous l5approuvons tous pleinement, elle est du reste conforme 'l5esprit de celle que nous vous adressons.

3ertains de la sagesse et de la prudence qui ne manqueront pas devous inspirer si vous prene" votre dcision seul, en face de vous-même,nous l5attendons avec confiance.

Nous avons essay nous-mêmes de considrer la situation actuelleavec ob4ectivit et autant de comprhension que possible pour lasituation spcialement difficile dans laquelle vous vous trouve" plac.

Ceceve", @onsieur le rsident, etc.

lice )I1CO1N)ecrtaire gnrale de la ). . de rance.

%)uivent les noms des membres du 3omit&

369



428 Résolution de l’assemblée /énérale etraordinaire de la SociétéAnthroposophi:ue ,ni'erselle :ui s’est tenue entre le (H et le (1décembre 714* 6&ettre du 3 an'ier 71478 6A8


ar la prsente, nous vous informons que l5assemble gnraleetraordinaire de la )ocit nthroposophique Iniverselle qui s5esttenue du 2> au 2+ dcembre *+70 a pris la rsolution suivante :

Csolution de l5assemble gnrale etraordinaire de la)ocit nthroposophique Iniverselle

(5ssemble gnrale partage le point de vue eprim dans la lettredu 3omit directeur de la )ocit nthroposophique Iniverselle et du3omit des finances du A fvrier *+70 et dclare que le comportement de

@lle )auer;ein dans l5affaire des droits sur l5Yuvre de Cudolf )teiner,lesquels appartiennent eclusivement ' @arie )teiner en tant qu5uniquehriti$re, est contraire ' l5tat d5esprit anthroposophique et indigned5un fonctionnaire de la )ocit anthroposophique. 3ompte tenu de lasituation engendre par @lle )auer;ein, le 3omit directeur se voit dansl5obligation d5approuver cette rsolution.

Veuille" agrer...

(e 3omit directeur de la ). . I.

%)ign par les cinq membres du 3omit*&

%3it d5apr$s : Vur &ro'essaneleenheit, op. cit., p. 2&

* )ignalons que la premi$re version de cette lettre ne comporte que les

signatures de @arie )teiner et d5lbert )teffen, comme il ressort de l5eamen dudocument original conserv ' la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun.

370



418 Déclaration d’#u/en Poliso % l’occasion de l’assemblée /énéraleetraordinaire de an'ier 7147)

(ors de l5assemble gnrale qui s5est tenue ' ornach le 2+dcembre *+70, une rsolution condamnant l5attitude de @lle )auer;ein at soumise au vote. lusieurs membres m5ayant pos des questionsconcernant ma prise de position d5alors dans cette affaire, 45aimeraisapporter les prcisions suivantes :

Voici ce qui s5est pass lors de cette assemble gnrale :

Vers la fin de la runion du 2+ dcembre, le r. Oachsmuth aprocd au vote. (a ma4orit des personnes prsentes s5est prononce enfaveur de la rsolution. ucune vrification n5a t effectue. (e r.Oachsmuth dclara alors que la rsolution avait t adopte 'l5unanimité. 35est alors que 4e me suis cri : Non , afin de

corriger ce mot d5unanimit. (e r. Oachsmuth a alors considr moneclamation comme une voi contre.

In membre proposa de compter les abstentions, mais le r. Dooss5leva contre ce dnombrement, prtendant qu5il rendrait le documentinutilisable aupr$s des autorits. (e r. Oachsmuth s5opposa donc aucomptage des abstentions. Wuelques membres m5interpell$rent, eigeant demoi que 4e rendisse compte de mon comportement. 8e leur epliquai alorsbri$vement, et dans une forme certainement inapproprie, que 4econsidrais que l5atmosph$re qui rgnait alors dans l5assemble n5taitpas suffisamment sereine pour qu5une dcision aussi lourde deconsquences f^t prise.

(e r. Oachsmuth dclara alors que mes propos taient une insulte 'l5assemble tout enti$re et il me sermonna. 3omme il ne m5amalheureusement pas t possible, dans les circonstances dcrites, dedonner une eplication satisfaisante de mon attitude, 45aimerais lefaire maintenant, ceci afin de dissiper tout malentendu.

(es raisons pour lesquelles 4e n5ai pu m5associer ' la rsolutioncondamnant l5attitude de @lle )auer;ein sont les suivantes :

*. (es pi$ces soumises ' l5assemble dans l5affaire )auer;ein ne meparaissaient pas suffisantes pour parvenir ' une dcision aussiimportante. (5epos des faits par @lle CihouGt, dont 4e ne metsaucunement la bonne foi en doute, aurait d^ pour le moins être suivid5une dclaration de @lle )auer;ein. )eule une enquête du 3omitdirecteur, enquête qui, la veille encore, tait ' l5ordre du 4our, ou dumoins un epos des faits au moment de l5assemble gnrale, auraient pufournir les bases ncessaires ' un 4ugement quitable.

2. 5apr$s l5epos des faits, 45ai conclu que le document pouvaitêtre utilis aupr$s de autorits. Ine telle utilisation ne me semblaitni 4ustifie ni efficace.

7. H ce stade de la runion, il ne me semblait plus possible de

371



procder ' un vote d5une telle importance. 85tais bien loin de vouloirinsulter l5assemble. 8e n5ai pas non plus voulu eprimer par l' unequelconque mfiance vis-'-vis des personnes dirigeant l5assemble.

3ette prise de position par rapport ' la rsolution de l5assemblgnrale ne signifie pas que 4e me solidarise avec @lle )auer;ein, tantentendu que 4e n5ai 4amais t d5accord avec le fait qu5elle ait eurecours au huissiers contre des membres de la )ocit anthroposophique.1lle ne constitue pas non plus une prise de position dans la querellequi oppose @me )teiner ' @lle )auer;ein ' propos de la publication enlangue franKaise des Yuvres du r. )teiner.

r. 1. 9oliso

%3it d5apr$s : =itteilunen der AM in 7eutschland de 4anvier *+7*&

372



5*8 &ettre d’Alice Sauerwein au Comité directeur de la SociétéAnthroposophi:ue ,ni'erselle du H mars 7147 6F8

)ocit nthroposophique de rance7, avenue de l5Jbservatoirearis, le > mars *+7*

ar ma lettre du 20 4anvier *+7* en rponse ' une lettre duVorstand date du A, 4e lui ai annonc que 4e cessais d5être unfonctionnaire de la )ocit nthroposophique et que 4e donnais madmission de membre de la )ocit nthroposophique gnrale.

85ai attendu d5avoir une rponse ' cette lettre pour informer lesmembres de la )ocit nthroposophique de rance de ce qui s5taitpass. lus d5un mois s5est coul sans que 45aie reKu de rponse. 8e necrois pas devoir, en consquence, diffrer davantage mes eplications.

H l5ssemble =nrale etraordinaire du 2>/*2/70 ' ornach, un vYua t vot par une partie de l5assistance dclarant que ma conduite necorrespondait pas ' l5esprit anthroposophique. (e vote avait t prcdd5un epos fait par @me CihouGt qui, en outre, avait rpandu une lettreouverte m5accusant de m5arroger une mission spirituelle d5un caract$reeceptionnel.

8e n5ai pas voulu, et mes amis pas davantage, entamer avec @meCihouGt une polmique devant l5assemble. l s5agit, en effet, d5uneaffaire personnelle d5une etrême simplicit qui ne 4ustifie en rien untel dbat.

(e r. )teiner voulant qu5il y e^t un contrXle eerc sur lestraductions de ses Yuvres, m5a donn en *+22, par document autographe,le droit de traduire et de publier ses Yuvres en franKais. 85ai, enfait, publi *6 volumes depuis cette date, sans compter les publicationsrserves au membres de la )ocit nthroposophique, et 45ai remisfid$lement ' sa veuve, @me )teiner, les droits qui lui revenaient. (acorrespondance et les entretiens que 45ai eus avec @me )teiner prouventcombien 45ai t respectueuse de sa personnalit.

8usqu5' la mort du octeur, et pendant les deu annes qui ontsuivi, personne n5a fait d5ob4ection ' mes droits. 8e n5ai, du reste,4amais refus une autorisation de traduire quand elle m5a t demande.

)ubitement, en *+2>, sous une influence trang$re, @me )teiner achang d5attitude et a contest l5eclusivit de mon droit.

85ai pens que 4e devais maintenir le principe du contrXle voulupar le r. )teiner pour viter qu5en tombant dans le domaine public lesYuvres de Cudolf )teiner puissent donner lieu, par des tetes errons, 'des interprtations ineactes.

es annes se sont passes en changes de vues striles et en

correspondances sans issue.

373



H plusieurs reprises, 45ai epos au Vorstand et au )ecrtaires=nrau, verbalement et par crit, les mobiles qui me faisaient agir.

@es prestations tant restes sans effet, 45ai alors prvenu @meCihouGt par une lettre recommande que si elle continuait ' publier destraductions sans mon autorisation, 4e me verrais dans l5obligation demettre la question entre les mains des autorits comptentes : 4e tenais' empêcher par l' qu5il p^t être fait un mauvais usage d5un actequelconque qui aurait eu l5air d5un renoncement ' la tQche et ' laresponsabilit que 45avais assumes vis-'-vis du r. )teiner.

@adame CihouGt n5ayant pas chang d5attitude, 45ai pris la dcisionqui s5imposait.

rvenue par elle le 2< dcembre qu5elle m5attaquerait 'l5ssemble gnrale du 2> du même mois, 45ai envoy ' @. )teffen unelongue lettre contenant toutes les eplications et prcisions

ncessaires.l n5en a pas fait mention.

insi, sans aucune rfutation ni vrification possibles, apr$s unepos tendancieu et dramatique des faits, @me CihouGt a enlev un vote' une assemble qui n5tait aucunement informe de la ralit de cesfaits.

8e tiens encore ' souligner que, lorsque pour mettre fin ' despolmiques nuisibles, 45ai confi le soin de dcider ' la 4ustice, 4en5ai eu en vue d5attaquer personne, et surtout pas @me )teiner. l

s5agit d5une dcision de droit, qui sera prise par un tribunal civil,lequel doit se prononcer sur le fait de savoir si mon droit est valideou non R le saisie, dont le nom permet les vocations les pluspathtiques, est une opration prliminaire eige dans ce cas-l' par laloi.

8e pense que cette clart est ncessaire, qu5il n5y a pas d5autremoyen de trancher le dbat, et que la )ocit nthroposophique, loin decondamner cette mthode, devrait dsirer qu5une claire solutionintervienne.

$s l5instant que l5organisme directeur de la )ocitnthroposophique a dclar cette procdure incompatible avec l5espritd5un fonctionnaire de la )ocit nthroposophique gnrale, il ne merestait qu5' cesser de revendiquer cette qualit.

@ais ici se posait la question de savoir si, par ce fait même, 4edevais abandonner la )ocit nthroposophique de rance que le r.)teiner a fonde, dont il tait prsident d5honneur, dont il avaitrdig les statuts, et ' la tête de laquelle il m5a epressment demandde me mettre.

8e rappellerai au membres franKais que dans des termes dcisifs il

m5a publiquement renouvel sa confiance ' la premi$re ssemble =nrale

374



de la )ocit nthroposophique de rance, tenue ' aris en mai *+2<.

85tais d4' en butte ' des attaques en tant que )ecrtaire=nrale, de sorte que les dclarations publiques du r. )teiner taientune rponse vidente ' ces intrigues.

(e r. )teiner a fait d5ailleurs sur ce su4et une dclaration dontfont mention les comptes-rendus de l5ssemble =nrale suisse tenue 'ornach le 22 avril *+27, et dont copie ci-4ointe.

8e rappelle ces faits avec l5unique dessein d5epliquer pourquoi 4en5ai pas cru devoir, même maintenant, abandonner la )ocitnthroposophique de rance.

1lle continue donc ' fonctionner, et la rupture d5un lienadministratif avec ornach n5empêche en rien ses membres d5avoir, avecle =Ythanum et ses diverses sections, des rapports personnels aussiintimes qu5ils le 4ugeront opportun.

u su4et des sentiments du Vorstand ' mon gard, 45ai recueillidans ces derniers temps des sons de cloche fort divers.

l est vident que, si mieu inform et apr$s m^re dlibration, ilcessait de se rendre solidaire d5un vYu aussi peu fond, 4e suis touteprête ' reprendre les relations d5autrefois.

(a lettre adresse par notre 3omit et moi ' @. )teffen le 22dcembre *+70 F et dont une copie est 4ointe ' ces lignes F prouvesuffisamment la sincrit de notre loyal attachement au institutionsfondes par le r. )teiner.

sirant laisser ' cet epos toute sa force ob4ective, 4en5a4outerai rien qui puisse, en quoi que ce soit, avoir trait ' messentiments personnels.

)inc$rement ' vous,

lice )auer;ein)ecrtaire =ale de la )ocitnthroposophique de rance

375



578 &ettre d’#lsa $ro"or!Au"imour sans date et sans adresse 'raisemblablement écrite au printemps 7147 et adressée % Albert Ste--en6F8

** bis, rue d51dimbourgaris, ?e

@onsieur,

8e suis en possession de votre lettre date de mars *+7*. 1lle mecause un grand tonnement. l m5e^t paru naturel qu5avant de nousdemander de fier notre position dans la )ocit nthroposophique, vousnous disie" quelle est celle du Vorstand par rapport ' la lettre denotre )ecrtaire =nrale, @lle . )auer;ein, et par rapport ' la nXtre,celle du 3omit*. Jr, le Vorstand n5a même pas accus rception de cesdeu lettres, il n5a ni accept ni refus la dmission de la )ecrtaire

=nrale et il a simplement ignor la lettre du 3omit, qui tait,cependant, de la plus haute importance. ar contre, vous rpondie"tlgraphiquement et par lettre ' @me CihouGt, le 7 4anvier, alors quela rsolution de l5ssemble =nrale n5tait communique ' @lle)auer;ein que par une lettre date du A 4anvier et qui ne lui estparvenue que le *2. 1lle n5y rpondit que le 20. @lle )auer;ein n5avaitdonc pas encore donn sa dmission. Vous ignorie" quelle serait sonattitude. l est donc ineact de dire, comme le fait votre lettre, quela )ection franKaise a t fonde # la suite de ces vnements. Vousvous êtes, au contraire, hQts de lui donner par avance votre appui. emême, vous ave" protest au plus vite contre un article du r. 9olisopubli dans le bulletin allemand2 concernant la ). .. @ais, ' cette

Société Anthroposophique de rance elle-même, vous n5ave" pas cru4usqu5' prsent de voir rpondre. 8e regrette de dire que ce procdblessant et partial me paraZt indigne d5un nthroposophe, et celad5autant plus que, de notre cXt, nous avons tou4ours agi de la faKon laplus correcte et la plus courtoise et avons fait appel ' votre esprit de4ustice.

8e tiens ' vous faire remarquer qu5il est absolument ineact dedire que les statuts de la ). . de rance ne portent plus depuisl5anne *+2? aucune trace de son rattachement au centre de la ). . 'ornach.

3omme le r. )teiner avait t oblig de le faire pour la ). .suisse, nous avions d^ modifier lg$rement les statuts de la ). . derance, lorsque, pour contenter les mêmes personnes qui se sontau4ourd5hui tournes contre nous, nous avions officiellement dclarcette socit. @ais seuls les statuts rdigs par le r. )teiner pour la). . de rance ont t remis au nouveau membres entrant et tous lesmembres de la ). . de rance savaient que ceu-l' seuls nousdirigeaient.

* 8e n5ai pas pu, non plus, avoir acc$s ' cette lettre conserve au archives du

=Ythanum.2 3f. document 7+.

376



l va sans dire qu5en aucun cas 4e ne me rattacherai ' la )ectionfranKaise, considrant celle-ci comme l5aboutissant de longuesintrigues, commences du vivant de C. )teiner et poursuivies pendant delongues annes dans le but, avou par l5un au moins de ses membresdirigeants, de combattre @lle )auer;ein, de toute vidence afin deprendre sa place. (es vnements l5ont prouv.

35est avec une grande tristesse que 4e vois le Vorstand soutenircette action. 8e dois penser qu5il est mal inform et ne puis queregretter qu5il n5ait pas 4ug ncessaire de se documenter plussrieusement.

(orsque nous aurons reKu des rponses ' nos lettres, 4e pourraivous fier sur ma position dans la ). .. 3omme membre du 3omit,signataire de l5une d5elles, il m5est impossible de rpondre avant cela' votre lettre de mars *+7*.

Ceceve", @onsieur, l5epression de mes sentiments sinc$res,

1lsa ro"or-u"imour

377



5(8 &ettre d’Alice Sauerwein % Élisabeth <eissbach du 47 aoLt 7147écrite au craQon et bordée de noir)

7* V 7*7, avenue de l5Jbservatoirearis 6$me

3h$re @lle Oeissbach,

Wuand 45ai reKu votre lettre, 45tais couche avec un rhumatismelombaire. l a dur 6 mois. 85avais tou4ours la fi$vre. Jn m5atransporte ici o 45ai t couche pendant 7 semaines.

ve"-vous oubli l5importance attribue par le r. ' la ). . derance T Vous qui m5ave" si bien comprise et avec qui 4e travaillerai

encore T 8e ne serai pas l' en ao^t et septembre. @ais quand vousreviendre" il faut que nous nous voyions longuement. =arde" un peud5argent pour venir me retrouver.

8e vous epliquerai mon ide. Vous la comprene" puisque vousn5alle" pas ' ornach.

)i deu ou trois de mes l$ves me restent fid$les, 4e pourraiencore travailler ' travers eu.

@on fr$re 8ules est frapp de voir combien le docteur a vu 4ustepour l5organisation du monde.

8e ne peu plus crire, l5effort a t un peu grand, envoye"-moides cartes.

Cevene" renouvele.

8e vous embrasse tendrement,

lice )auer;ein

%rchives prives&

378



548 =écrolo/ie d’Alice Sauerwein par M) <heeler 6traduite de l’an/lais8

35est avec une grande douleur que nous apprenons le dc$s d5lice)auer;ein, survenu ' la suite d5une maladie dont les causes furentautant physiques que psychiques.

1lle avait t nomme )ecrtaire gnrale de la )ocitanthroposophique de rance par Cudolf )teiner, et a sacrifi toute savie ' ce travail. 35tait une femme tr$s directe, et elle eut du mal 'trouver des compromis dans les difficults auquelles elle futconfronte.

1lle se rendit plusieurs fois en ngleterre, et montra beaucoupd5intrêt pour notre travail, pensant qu5une coopration plus importantedevrait eister entre les groupes de diffrents pays. Nous adressons unmessage de vive sympathie ' nos amis franKais, en signe de souvenir.

@. Oheeler.%3it d5apr$s : Anthroposophical =ouvement, Vol. [, n\ A, 7 mars *+72&

379



558 &ettre de <alter Johannes Stein % son épouse datée du (2 mars 714(6A8

Dirmingham, le 2? mars *+72

@a tr$s ch$re Nora,

8e rentre ce soir ' (ondres. ]ier a t ' nouveau une 4ourneimportante. (e r. Oegman tait l', ainsi que 8ules )auer;ein, 3edernier et moi avons pu parler de la )ocit anthroposophique en rance.)teffen avait eig de lui qu5il dissolve sa )ocit franKaise et adh$reau groupe qu5il )teffen avait mis sur pied. )ans nous, il l5auraitfait, mais il a dcid de ne pas rpondre devant l5ssemble gnrale.l ne dissoudra pas sa )ocit franKaise. (a situation, en rance, estdonc eactement la même que che" nous. (es becassis ont propos de

l5argent ' )auer;ein afin qu5il fonde un 4ournal international, et il lefera peut-être. ]ier, unlop a annonc officiellement la fondation d5une$ranisation mondiale du commerce, ce qui fait que nous avons dsormaisune nouvelle socit dont le si$ge se trouve ' (ondres. Nous avonsdcid de ne pas dmissionner de la )ocit anthroposophique, attendantavec calme le moment o l5on nous en eclura %...& Jn ne peut pas ne pasen voir les consquences. H ornach, on va pousser des hauts cris, maiscela m5est tout ' fait indiffrent. Nous collecterons l5argentncessaire ' notre travail par l5intermdiaire de cette nouvelle socitqui, dans un premier temps, aura une signification purement conomique.3ependant, sa constitution est telle qu5' tout moment elle peut donnernaissance ' une nouvelle ). . .

8e t5embrasse

Bon Oalter

%3ita d5apr$s : @eyer, Bh., 7. 5. 7unlop, ein Veit X und Lebensbild ,DQle, *+?>, p. 7A>.&

380



538 &ettre d’Ita <e/man % Jules Sauerwein du 72 décembre 7145

*? dcembre *+7<

3her @onsieur )auer;ein,

85ai t tr$s heureuse de lire votre lettre. 85avais mauvaiseconscience en face de vous, car par un heureu hasard, 45ai t invite' faire un voyage en @diterrane et ' visiter la alestine, ce qui amin le pro4et que 45avais de me reposer dans une station balnairefranKaise. 3e voyage m5a compl$tement prise de court F même si 45enrêvais depuis longtemps F et les prparatifs ont t difficiles. 85avaisgalement un peu peur que mes amis ne comprennent pas comment 4e pouvaisentreprendre un voyage aussi fatigant apr$s la grave maladie que 45avaiseue. 85ai donc gard mon pro4et pour moi, et 4e n5en ai parl quelorsque tout tait en bonne voie. 35est la raison pour laquelle 4e ne

vous ai pas crit. H mon retour, 45avais tellement ' faire avec lesimpressions qui m5envahissaient que 4e n5ai pas non plus russi 'crire. 8e suis rentre depuis deu ou trois semaines, et 45avais d4'pens vous crire une lettre pour m5epliquer lorsque la vXtre estarrive. (e plus bi"arre, cher @onsieur )auer;ein, c5est que vousm5crive" tou4ours quand 4e pense ' vous, et que vous ne me laisse" pasmême le temps de prendre la plume. 85ai donc t tr$s surprise, cematin, de trouver votre lettre sur ma table de petit-d4euner. 8e vousen suis tr$s reconnaissante, ainsi que du fait qu5en vieil ami, vous neme tenie" pas rigueur de ne pas vous avoir crit.

Wuelle est votre prochaine destination T l va de soi que 4e vais

maintenant devoir rester ' rlesheim pour quelque temps F 4usqu5enfvrier 4e pense F afin de me consacrer ' la clinique et reprendre leschoses en main. 8e pro4ette de me rendre en ngleterre en fvrier, et 4epourrais profiter de ce voyage pour passer par aris. Wuoi qu5il ensoit, si 4amais vous ave" l5occasion de passer au environs d5rlesheimavant cette date, vous me ferie" etrêmement plaisir en me rendantvisite.

H ornach, c5est tou4ours la foire d5empoigne, mais 4e ne me sensplus du tout concerne. (es querelles et les combats dans le mondephysique ne sont pour moi que maya. )pirituellement, les choses sepassent de mani$re toute diffrente, et c5est d5apr$s le spirituel que45agis et que 45oriente ma vie, en lien troit avec Cudolf )teiner. Jnn5est pas pr$s de comprendre le christianisme. 35est ce dont on prendfortement conscience quand on se rend en alestine et qu5on voit querien ne subsiste de ce qui s5y est pass, aucune comprhension. e même,la diffusion du christianisme depuis Come ne s5est pas faite selonl5esprit du 3hrist. l ne faut donc pas s5attendre ' ce que lesanthroposophes, qui entendent parler pour la premi$re fois duchristianisme sotrique, aient d4' la force et le courage de vivrepour lui, bien qu5il soit troitement li ' l5anthroposophie. Jn peutconsidrer aussi les querelles et les combats sous cet angle, car lesQmes ne sont pas satisfaites d5elles-mêmes et reportent cette

insatisfaction sur les autres au lieu de lutter contre elles-mêmes. Jn

381



peut tou4ours s5engager pour l5anthroposophie et Cudolf )teiner, mêmedans la vie etrieure. Jn n5a pas besoin pour cela de suivre la mêmeroute que ces anthroposophes.

3omment vont votre sant et celle de votre famille T ans l5espoirde vous revoir bientXt,

ta Oegman

%3it d5apr$s : Seylmans van 1mmichoven, 1., Ger war ta Geman, op.cit., tome 7, p. *** et suiv.&

382



Chronolo/ie

*?<* 2* 4anvier : naissance d5Edouard )chur ' )trasbourg.

*?A* + septembre : naissance de @abel 3ollins ' =uernesey.

*?6* 2> fvrier : naissance de Cudolf )teiner.

*?67 Naissance de 3hristian, fils aZn de la famille )auer;ein.

*?6A *2 4uillet : naissance de Oilhelmine )auer;ein ' @arseille.

*?6> )chur quitte )trasbourg, sa ville natale, et s5installe ' aris.

*?>* Cattachement de l5lsace-(orraine ' l5llemagne.

*?>A *> novembre : fondation officielle de la )ocit Bhosophique par]. . Dlavatsy et ]. ). Jlcott ' Ne; Por.

*?>6 Naissance de 3harles )auer;ein, fr$re d5lice et 8ules ).*??0 20 4anvier : naissance de 8ules uguste )auer;ein.

*??< *7 mars : ]. . Dlavatsy fait escale ' @arseille ' son retour del5nde.

*??+ (a comtesse =aston d5dhmar fonde une Cevue Bhosophique qu5elleabandonne un an plus tard. arution des =rands nitis d5Edouard)chur, 1position Iniverselle de aris : inauguration de la tour1iffel.

*?+* ? mai : mort de ]. . Dlavatsy ' (ondres.

*?+2 27 mai : naissance de )imonne CihouGt ' aris.

*?+< @ort de lorentine ]enriette marie Cou %ne en *?7*&, m$red5lice et 8ules )auer;ein

*?+> 8ules )auer;ein quitte @arseille, sa ville natale, et s5installe 'aris. but de ses tudes ' la )orbonne. ]enri Dergson est l5unde ses professeurs.

*?+? but de l5anne : mort de 3hristian hilippe )auer;ein, p$red5lice et 8ules )auer;ein. lice )auer;ein s5installe ' aris etdevient directrice de la 3linique des Datignolles.

*?++ )eptembre : fondation officielle de la )ocit Bhosophique enrance.

*+02 8uillet : Cudolf )teiner, de retour de (ondres, se rend pour lapremi$re fois ' aris.

*+07 *? avril : lice )auer;ein adh$re ' la )ocit Bhosophique.

*+0< =uerre russo-4aponaise. )a licence de littrature en poche, 8ules)auer;ein se rend ' Vienne o il fait un stage d5employ de banqueR il y fait la connaissance de riedrich 1cstein.

*+06 2A mai - *< 4uin : Cudolf )teiner donne ' aris un cycle de di-huit confrences traduites par Ed. )chur, lequel a immdiatementreconnu en Cudolf )teiner un grand initi. (e cycle est interrompu

par le congr$s annuel de la section europenne de la ). B. %du 7

383



au A 4uin&.

*+0> 22 fvrier : 8ules )auer;ein fait la connaissance de Cudolf)teiner lors d5une confrence que ce dernier donne ' Vienne.

*+0? vrier : retour de 8ules )auer;ein ' aris.

*+0+ 8ules )auer;ein entre au @atin, l5un des quatre grands quotidiens

parisiens de l5poque R sa traduction de l5Yuvre de )teiner Gieerlant man :rFenntnisse der h^heren Gelten Q paraZt en franKaisau :ditions Chéosophiques sous le titre L’nitiation, accompagned5une prface du traducteur.o^t : lice )auer;ein fait personnellement connaissance avecCudolf )teiner et @arie von )ivers ' @unich ' l5occasion dufestival d5t, festival au cours duquel sont reprsents Les:nfants de Lucifer, le drame de )chur, suivi du cycle deconfrences L’$rient # la lumière de l’$ccident.

*+** ** 4anvier : fondation de l5ordre de l’>toile d’$rient qui annoncele retour du 3hrist en la personne du 4eune 9rishnamurti. lice

)auer;ein, qui vit depuis plusieurs annes ' (ondres, fait laconnaissance de @abel 3ollins et traduit son dylle du (otusblanc.in de l5anne : lice )auer;ein fonde au cours d5un de sess4ours ' aris %elle vit encore ' (ondres& un groupe 2udolfSteiner.

*+*7 but de l5anne : premi$re rencontre entre lice )auer;ein et)imonne CihouGt ' (ondres en prsence de @abel 3ollins R ' cetteoccasion, )imonne CihouGt entend parler pour la premi$re fois deCudolf )teiner.7 fvrier : fondation de la )ocit nthroposophique ' Derlin.*er mars : 1. )chur et 1. (vy sortent de la ). B. et envoient unelettre ouverte ' 3harles Dlech.> mars : nnie Desant retire les actes fondateurs ' la sectionallemande de la ). B..rintemps : lice )auer;ein s5installe ' aris, dans unappartement de l5avenue de l5Jbservatoire.<-+ mai : Cudolf )teiner ' aris.robablement le ? mai : fondation du groupe )aint-@ichel enprsence de Cudolf )teiner. lice )auer;ein en prend la tête.22 octobre : mort de 3harles )auer;ein, fr$re de 8ules et d5lice.

*+*< rintemps / Et : lice )auer;ein doit subir plusieurs oprations.2<-2+ mai : Cudolf )teiner ' aris R il visite la cathdrale de3hartres avec Ed. )chur.arution de la traduction par 8ules )auer;ein de La Science del’occulte. o^t : dbut de la remi$re =uerre mondiale.

*+*6 70 mars : (ettre d5Edouard )chur ' @arie et Cudolf )teiner danslaquelle il les accuse tous deu de chauvinisme. Cupture avec C.)teiner, son maZtre spirituel.

*+*> *er mai : 8ules )auer;ein pouse gn$s 3ompagnon.

*+*? *? 4anvier : naissance du fils de 8. )auer;ein, 8rXme.** novembre : fin de la remi$re =uerre mondiale.

*+*+ 8ules )auer;ein est le premier 4ournaliste franKais ' se rendre 'Derlin, puis ' Oeimar.

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*+20 )eptembre : lice )auer;ein fonde ' aris un groupe d5tude autourde l5ide de la tripartition de l5organisme social de Cudolf)teiner.utomne : )imonne CihouGt fait imprimer la traduction de laconfrence NoGl R premier conflit avec lice )auer;ein.in de l5anne : )imonne CihouGt effectue un stage ' l5cole

Oaldorf de )tuttgart grQce ' l5intervention d5lice )auer;ein.1lle prend ensuite des cours d5eurythmie ' ornach avec @arie)teiner.

*+2* utomne : )imonne CihouGt rentre ' aris et fonde plusieursgroupes d5eurythmie, un 4ardin d5enfants et un bulletinpdagogique %qui deviendra en *+27 La Science spirituelle&.A octobre : 8ules )auer;ein publie dans le @atin une intervie; deCudolf )teiner sur les souvenirs du gnral ]elmuth von @olte,intervie; qui connaZt un grand retentissement ' travers le monde.

*+22 vrier : lice )auer;ein fonde les >ditions de l’Aube, rattachesau &resses niversitaires de rance.

6-*A septembre : Semaine fran-aise ' ornach. 8ules )auer;eintraduit les confrences de Cudolf )teiner. Ed. )chur rencontre C.)teiner et lui prsente ses ecuses pour son attitude vis-'-vis delui durant la guerre.70 septembre : C. )teiner conf$re ' lice )auer;ein les droits detraduction et de publication de ses Yuvres en franKais. 3ettederni$re baptise alors sa maison d5dition >ditions AliceSauerwein.7* dcembre : incendie du premier =Ythanum.

*+27 ? 4anvier : Cudolf )teiner nomme lice )auer;ein secrtairegnral pour la ). . en rance.

*er

4uillet : fondation de la Société Anthroposophique de rance.2< dcembre F *er 4anvier *+2< : 3ongr$s de NoGl, fondation de la)ocit nthroposophique Iniverselle ' ornach.

*+2< vrier : la &hilosophie de la Liberté paraZt en franKais au>ditions Alice Sauerwein.27-2> mai : Cudolf )teiner pour la derni$re fois ' aris.2A mai : premi$re assemble gnrale de la Société

Anthroposophique de rance.2< octobre : dbut de la maladie de Cudolf )teiner. Jctobre /novembre : grave conflit entre lice )auer;ein et )imonne CihouGtautour de la revue (a )cience )pirituelle.+ novembre : premi$re runion du =roupe )aint-@ichel, organiseselon les indications de Cudolf )teiner.

*+2A 70 mars : mort de Cudolf )teiner.27-2A mai : ta Oegman et Elisabeth Vreede ' aris ' l5occasion del5assemble gnrale de la ). . de rance R ta Oegman donne lapremi$re lecture de classe depuis la mort de Cudolf )teiner.

*+26 6 fvrier : ssemble gnrale ' ornach R la crise au sein de la)ocit clate au grand 4our.vrier / mars : voyage de 8ules )auer;ein en sie : Inionsovitique, @andchourie, 3hine, 8apon.@ai : . Oegman, 1. Vreede, 1. et (. 9oliso ' aris ' l5occasion

de l5assemble gnrale.

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@ai : (e groupe d5eurythmie de ornach donne une srie dereprsentations ' aris R les contacts entre @arie )teiner et)imonne CihouGt deviennent plus troits. )imonne CihouGt estatteinte de tuberculose et doit renoncer ' l5eurythmie.cembre : +? anthroposophes de renom appartenant ' diffrentspays publient un =anifeste dans lequel ils epriment leurs

proccupations face au destin de la ). . I. lice et 8ules)auer;ein, ainsi qu51lsa ro"or-u"imour, en sont les seulssignataires franKais.cembre : dbut de la publication dans la Science spirituelle%avec l5autorisation de @arie )teiner& de la traduction franKaised5un cycle de confrences donnes par Cudolf )teiner en ao^t *+27' enmaenmavr %= 22>&. 35est la premi$re fois que la traductiond5une confrence de C. )teiner paraZt dans la revue dite par ).CihouGt.

*+2> *6 4anvier : )imonne CihouGt fonde une Association pour les Amisde l’:ur(thmie, transforme le ** dcembre en une associationbaptise Les Amis de l’>cole de 2udolf Steiner R @arie )teiner enest le prsident d5honneur. 3ette association agit comme unedeui$me )ocit anthroposophique.7* mars : mort de @abel 3ollins.o^t : Ine )emaine anglaise est organise ' ornach ' laquelleprennent part, notamment, lbert )teffen, =. Oachsmuth, @.)teiner, ]. 3ollison et )imonne CihouGt. ta Oegman, 1. Vreede, .N. unlop et lice )auer;ein n5y participent pas, signe que lascission de la )ocit a d4' eu lieu.7 et < dcembre : deu 4ournes strasbourgeoises de la ). . derance. 1. Vreede, . Oegman, 1. et (. 9oliso et O. 8. )tein sontprsents.

*+2? vrier : le cas )auer;ein est eamin pour la premi$re foislors d5une assemble gnrale ' ornach.20 mai : assemble gnrale ' aris, en prsence d5ta Oegman etd5Elisabeth Vreede.Et : lice )auer;ein doit subir d5autres oprations.20 4uillet - *er ao^t : premi$re confrence mondialeanthroposophique organise ' (ondres par . N . unlop et [email protected]*+ ao^t : premi$re )emaine franKaise ' ornach depuis la mort deCudolf )teiner. . et 8. )auer;ein n5y prennent pas part,contrairement ' ). CihouGt.

2+ septembre : nauguration du deui$me =Ythanum ' ornach.? octobre : runion des secrtaires gnrau de la ). . I. et du3omit directeur ' ornach R O. 8. )tein voque la question dutestament de C. )teinerR nouvel eamen du cas . )auer;ein, 'l5issue duquel une dclaration est rdige.cembre : lice )auer;ein dite le premier 3ahier Crimestriel del’Anthroposophie.

*+2+ > avril : mort d5Edouard )chur.

*+70 A fvrier : le 3omit directeur de ornach se penche ' nouveau surle cas d5lice )auer;ein, cette derni$re ayant publi deu Yuvresde )teiner sans avoir auparavant demand l5autorisation de @arie

)teiner R lettre du 3omit directeur et du comit des finances de

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ornach ' lice )auer;ein.o^t : camp de )taenberg en ]ollande.2>-2? dcembre : ssemble gnrale etraordinaire ' ornach, 'l5issue de laquelle un tete demandant ' lice )auer;ein de sedmettre de son poste de secrtaire gnral de la )ocitanthroposophique franKaise est vot R lbert )teffen commence '

parler d5une mthode anthroposophique 4uste R discussion de la =otion nordique, dans laquelle il est demand ' lbert )teffen deprendre seul la tête de la )ocit.

*+7* 7 4anvier : lbert )teffen envoie un tlgraphe ' )imonne CihouGt%qui s5appelle CihouGt-3oro"e depuis son mariage en *+2+& pour luidemander de venir ' ornach en vue de la fondation d5une nouvelle)ocit anthroposophique en rance.A 4anvier : lice )auer;ein est informe par lettre de la dcisionde l5assemble gnrale etraordinaire.** 4anvier : fondation de la Section fran-aise de la Sociétéanthroposophique universelle, dont le secrtaire gnral est)imonne CihouGt-3oro"e.20 4anvier : . )auer;ein rdige une lettre dans laquelle elledclare se dmettre de ses fonctions de secrtaire gnral de la). . de rance.> mars : lice )auer;ein corrige sa position et dclare, dans unelettre, que la Société Anthroposophique de rance continuera 'eister quoi qu5il arrive. @ars : lbert )teffen demande aumembres rests au sein de la ). . de rance de re4oindre la)ection franKaise. lice )auer;ein intente un proc$s ' )imonneCihouGt-3oro"e pour publication illgale des Yuvres de )teiner enfranKais R ce proc$s est interrompu par la grave maladie puis lamort d5lice )auer;ein.

*+72 ** fvrier : mort d5lice )auer;ein ' Vevey %)uisse&. vrier :8ules )auer;ein quitte la rdaction du @atin suite ' desdivergences d5opinion avec le propritaire du 4ournal, @. Duneau-Varilla, et rentre ' aris-)oir, que dirige 8ean rouvost R dbutd5une srie de reportages sur la situation en llemagne.(5anne *+72 compte parmi les plus actives de la carri$re4ournalistique de 8ules )auer;ein. l visite *+ pays et s4ourneasse" longuement au Etats-Inis.22 fvrier : ]itler est dsign comme candidat du N) aulections pour la prsidence du Ceich.26 fvrier - 2* avril : les @moires de 8ules )auer;ein paraissent

dans les Dasler Nachrichten.> mars : mort d5ristide Driand.2> mars %dimanche de Qques& : fondation, ' Dirmingham, d5une$ranisation mondiale du commerce dont les membres fondateurs sont. N. unlop, O. 8. )tein, . Oegman et 8ules )auer;ein.rintemps : 1lsa ro"or-u"imour est atteinte de tuberculose.2+ septembre %4our de la )aint-@ichel& : unlop et )tein ' Derlin,lecture d5une confrence de 8. )auer;ein.

*+77 70 4anvier : ]itler est nomm chancelier du Ceich.

*+7< Bentative de putsch de l5ction franKaise et d5autres groupementsd5etrême droite ' aris.

2>-2? mars : ssemble gnrale de la ). . I. ' ornach, au cours

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de laquelle les membres dcident que dsormais, seules lesdcisions d5lbert )teffen, de =uenther Oachsmuth et de @arie)teiner auront force obligatoire.8uillet : formation des [ereiniten reien Mruppen %Inion desgroupes libres& ' )tuttgart.

*+7A vril : les membres du 3omit directeur ta Oegman et Elisabeth

Vreede, ainsi qu5un grand nombre de membres importants, parmilesquels . N. unlop, 1. 9oliso, O. Seylmans van 1mmichoven,=eorge 9aufman, ). 8. de ]aan et 8rgen von =rone, sont eclus dela ). . I. au cours d5une assemble gnrale ' ornach.70 mai : mort de . N. unlop.*? 4uillet : mort d51lsa ro"or-u"imour.*er novembre : interdiction de la )ocit anthroposophique enllemagne. Oegman fonde ' aris l5ssociation franKaise de lapdagogie curative.

*+76 ondation du premier centre de pdagogie curative ' aris, rue del5ssomption.

*+7? utomne : ' aris, 9arl 9nig commence ' mettre sur pied untravail de thrapie curative, mais il doit bientXt quitter larance pour des raisons politiques. l s5installe en ngleterre.

*+<0 rintemps : fin de la carri$re 4ournalistique de 8ules )auer;ein.

*+<* (es pou avard prennent la direction du =roupe )aint-@ichel,dont les travau se poursuivent sans interruption durant laguerre.

*+<2 Jctobre : 8ules )auer;ein s5installe ' (isbonne.

*+<7 < mars : mort d5ta Oegman.7* ao^t : mort d5Elisabeth Vreede,

*+6> 70 4uin : mort de 8ules )auer;ein ' )aint-3loud, dans la banlieueparisienne.

*+>? Cene avard dissout le =roupe )aint-@ichel.

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Remerciements

e nombreuses personnes ont contribu ' l5laboration de ce livre,que ce soit directement ou indirectement.

35est l5intrêt suscit par le destin d5lice et 8ules )auer;einqui a t l5aiguillon et le guide de mes recherches. 8e dois citer icien tout premier lieu Bhomas @eyer, de DQle, qui n5a pas mnag sesconseils et son soutien, en particulier dans les premiers temps de montravail. @ais d5autres personnes, qui ne peuvent être toutes cites ici,ont manifest, au fil des annes, un intrêt qui m5a permis de ne pasperdre courage lorsque les recherches souvent fastidieuses qu5il m5afallu mener restaient parfois sans rsultat.

35est grQce ' @. riedenthal %mort en *++A&, que 45ai pu avoiracc$s au lettres d5lice et 8ules )auer;ein ' Cudolf )teiner conserves

' la 2udolf0Steiner05achlassverwaltun, et que 45ai pu ainsi pallier enpartie l5absence relative de sources dcrite en dbut d5ouvrage. arailleurs, les documents que @. thys loride %3hatou& a mis ' madisposition, apr$s qu5ils fussent passs entre de nombreuses mains, ontlargement contribu ' faire la lumi$re sur les vnements d5alors. 8etiens galement ' remercier tr$s chaleureusement le fils de 8ules)auer;ein, @. 8rXme )auer;ein %aris&, ainsi que son pouse, pourm5avoir donn des indications importantes sur l5histoire de leurfamille, et m5avoir confi de prcieuses photos. 8e suis galement tr$sreconnaissante ' @me =reta Das"anger %aris&, la fille d51lsa ro"or-u"imour, de m5avoir apport son amical soutien lors de mes recherches.

8e ne voudrais pas oublier non plus @me ]enriette Dideau %Cibeauvill&,qui m5a mieu fait connaZtre )imonne CihouGt-3oro"e, ni surtout ascalBreuthard %=renoble& qui, durant toutes les annes qu5a dur ce travail,m5a apport une aide morale et souvent aussi financi$re prcieuse.

@. 3rispian Villeneuve %evon, ngleterre& m5a galement beaucoupsoutenue par l5intrêt constant dont il a fait preuve pour mes travau.l m5a notamment fait parvenir de nombreu documents importants enlangue anglaise, dont ceu concernant @abel 3ollins.

our la parution de ce livre en franKais, 4e dois remercier en toutpremier lieu ierre iet qui, avec beaucoup de dvouement, s5est attaqu

' cette traduction difficile, mais aussi =udula =ombert, qui a relupartiellement celle-ci, ainsi que diffrents amis franKais, dont @arie@eyer et lorence et 8ean-ierre =enestier %pour ne citer qu5eu&, sanslesquels ce pro4et n5aurait pas t viable financi$rement. 1nfin, pourla parution proprement dite du livre, 4e tiens ' remercier mon diteur,rnold )andhaus %]ollande&, et mon imprimeur, 8osef 3olans %Delgique&.

Documents

Jules Et Alice Saurwein Et l'Anthroposophie en France