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mars 2012 - ici londres - 9 Julien Planté, Londres sur grand écran Directeur artistique, manager général, producteur et présentateur pour la chaîne de télévision Cinémoi, Julien Planté porte haut les couleurs du cinéma français à Londres. C ’est en Normandie, à Rouen, que Julien Planté, cadet de deux garçons, voit le jour, en 1978. A la maison, il baigne dans l’univers bancaire de ses deux parents, à l’époque directeur d’agence et secré- taire au Crédit agricole, mais découvre également très tôt le cinéma grâce à son père ciné- phile. Julien regarde en boucle Le Bon, la Brute et le Truand le mer- credi après-midi avant d’aller jouer dans le jardin avec ses pis- tolets… mais pleure aussi devant Le Train avec Romy Schneider et Jean-Louis Trintignan. « J’ai réa- lisé que le cinéma, ce n’était pas for- cément du divertissement mais de l’émotion avant tout » affirme-t-il. Elève studieux, il suit une sco- larité exemplaire et obtient un bac ES avec mention. Il intègre ensuite une classe prépara- toire avant l’école de commerce Audencia à Nantes. « Je n’aimais pas l’ambiance école de commerce…. je ne me suis pas intégré, je passais beaucoup de temps au cinéma » se souvient Julien. Il choisit alors de s’échapper et effectue une année de césure. « Quitte à faire du business, autant le faire dans quelque chose qui me plaît », se dit- il en choisissant de faire ses pre- mières armes à Paris, à Mercure Distribution, société qui vendait des films français à l’étranger. Son retour à l’école sera de courte durée ; en avril 2001, il ne peut résis- ter à l’appel de Londres, à la faveur d’un stage d’assistant de la programmatrice du Ciné lumière de l’époque, Dominique Hoff, « grâce à qui tout est arrivé. » Julien loge au départ dans un Student Hostel, puis cumule les expériences plus ou moins heureuses dans la location de chambres chez l’habitant avant d’entrer en colocation avec des amis. « Là, ça a commencé à deve- nir fun, » sourit-il. La program- matrice lui confie rapidement qu’elle souhaite revenir à Paris. Il faut à Julien prendre une déci- sion : rentrer finir ses études ou rester à Londres. Il choisit de tout mettre en œuvre pour se montrer digne du poste à pourvoir. Avec raison ; il sera le pro- grammateur du cinéma de l’Institut français pen- dant sept ans, en prise avec toutes les étapes de la filière, du réalisa- teur au public. « J’ai orienté le Ciné lumière vers la salle d’art et d’essai, avec une programmation ouverte sur le reste du monde, et je suis vrai- ment fier de ça » analyse-t-il. Le 14 juillet 2008, Julien Planté ren- contre Olly Bengough, un entre- preneur anglais, qui lui fait part de son envie de lancer la seule chaîne au monde de cinéma fran- çais sous-titré en anglais. Ciné- moi est lancée en février 2009 sur Sky. « Ni lui ni moi n’avions fait de télé mais c’est aussi ce qui fait notre force ; on surprend » estime-t-il. En plus de ses fonctions de direc- teur artistique, Julien se met à la production. Il couvre le fes- tival de Cannes, interviewe les plus grands noms du cinéma et de la mode, vend ses pro- grammes dans d’autres pays… « Olly m’a fait confiance pendant trois ans pour donner à la chaîne le style et la couleur que je souhai- tais. » Aujourd’hui, la chaîne est contrainte de se remettre en question ; l’équipe songe à la rendre accessible en clair 24 h par jour, élargie au cinéma du monde avec 50 % de ciné français, des séries et documentaires, des pro- grammes jeunesse de qualité. Julien se considère à présent lon- donien avant d’être français, apprécie les sunday roasts avec ses amis, le Blacks, un member club un peu bohème où il fait bon refaire le monde près du feu. Il a délaissé la vie nocturne au pro- fit de ses balades au parc avec sa petite Camille, presque 4 ans, ou des visites à Brighton chez sa belle-famille britannique. Amandine Jean parcours Subir une IVG à Londres Comment s’y prend-on pour interrompre une grossesse à Londres et sous quelles conditions ? Gros plan sur la pratique des IVG à Londres. I l est loin le temps de Vera Drake et des faiseuses d’anges qui risquaient l’em- prisonnement pour pratique d’avortements illégaux. Depuis l’« Abortion Act » de 1967, l’IVG est autorisée en Grande-Bre- tagne et prise en charge par le NHS. Les femmes ont jusqu’à 24 semaines pour se faire avorter, un délai deux fois plus long qu'en France. « Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’étais chez mon GP. Il m’a demandé si je voulais garder le bébé ou non », raconte Agnès qui, il y a trois ans, a choisi d’avorter à Londres. « Je vivais en Angle- terre depuis plus de douze ans et je n’ai même pas pensé rentrer en France pour ça », pour- suit-elle. Elle se souvient que son GP a vaguement essayé de lui faire envisa- ger d’autres options. « Mais j’ai coupé court car j'étais sûre de mon choix. Du coup, il s'est montré impartial et m'a référée à l'hô- pital. Deux semaines plus tard, j'avais rendez-vous » , raconte Agnès. Comme près de 200 000 femmes chaque année, elle a suivi le « parcours classique » de l’IVG en Grande- Bretagne : du généraliste à l'hô- pital ou à la cli- nique spécialisée (Sexual Health Cli- nic). Quant à l'in- tervention, elle dépend de l'avan- cement de la gros- sesse et est gra- tuite si l'on choisit de passer par le NHS (National Health Service), ce qui est le cas pour la grande majorité des femmes. Cer- taines, bien sûr, préfèrent le privé. Mais quelles sont les différences entre le public et le privé ? Combien coûte un avortement dans le privé ? Est- on mieux accompagné qu'en France ? Les Anglais sont-ils plus impartiaux que nos com- patriotes ? Autant de questions auxquelles Mamans à Londres tentera de répondre. www.mamansalondres.com Illustration © www.charlottedujour.com famille Julien Planté

Julien Planté, Londres sur grand écran

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Directeur artistique, manager général, producteur et présentateur pour la chaîne de télévision Cinémoi, Julien Planté porte haut les couleurs du cinéma français à Londres.

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mars 2012 - ici londres - 9

Julien Planté, Londres sur grand écranDirecteur artistique, manager général, producteur et présentateur pour la chaîne de télévision Cinémoi, Julien Planté porte haut les couleurs du cinéma français à Londres.

C ’est en Normandie, à Rouen, que Julien Planté,

cadet de deux garçons, voit le jour, en 1978. A la maison, il baigne dans l’univers bancaire de ses deux parents, à l’époque directeur d’agence et secré-taire au Crédit agricole, mais découvre également très tôt le cinéma grâce à son père ciné-phile. Julien regarde en boucle Le Bon, la Brute et le Truand le mer-credi après-midi avant d’aller jouer dans le jardin avec ses pis-tolets… mais pleure aussi devant Le Train avec Romy Schneider et Jean-Louis Trintignan. « J’ai réa-lisé que le cinéma, ce n’était pas for-cément du divertissement mais de l’émotion avant tout » affirme-t-il. Elève studieux, il suit une sco-larité exemplaire et obtient un bac ES avec mention. Il intègre ensuite une classe prépara-toire avant l’école de commerce Audencia à Nantes. « Je n’aimais pas l’ambiance école de commerce…. je ne me suis pas intégré, je passais beaucoup de temps au cinéma » se souvient Julien. Il choisit alors de s’échapper et effectue une année de césure. « Quitte à faire

du business, autant le faire dans quelque chose qui me plaît », se dit-il en choisissant de faire ses pre-mières armes à Pa r i s , à M e r c u r e Distribution, société qui vendait des films français à l’étranger. Son retour à l’école sera de c ou r t e durée ; en avril 2001, il ne peut résis-ter à l’appel de Londres, à la faveur d’un stage d’assistant de la programmatrice du Ciné lumière de l’époque, Dominique Hoff, « grâce à qui tout est arrivé. » Julien loge au départ dans un Student Hostel, puis cumule les expériences plus ou moins heureuses dans la location de chambres chez l’habitant avant d’entrer en colocation avec des amis. « Là, ça a commencé à deve-nir fun, » sourit-il. La program-matrice lui confie rapidement qu’elle souhaite revenir à Paris.

Il faut à Julien prendre une déci-sion : rentrer finir ses études ou rester à Londres. Il choisit de

tout mettre en œuvre pour se montrer digne du poste à pourvoir. Avec raison ; il sera le pro-grammateur du c i néma de l’Institut français pen-dant sept ans, en prise avec t o u t e s l e s

étapes de la filière, du réalisa-teur au public. « J’ai orienté le Ciné lumière vers la salle d’art et d’essai, avec une programmation ouverte sur le reste du monde, et je suis vrai-ment fier de ça » analyse-t-il. Le 14 juillet 2008, Julien Planté ren-contre Olly Bengough, un entre-preneur anglais, qui lui fait part de son envie de lancer la seule chaîne au monde de cinéma fran-çais sous-titré en anglais. Ciné-moi est lancée en février 2009 sur Sky. « Ni lui ni moi n’avions fait de télé mais c’est aussi ce qui fait notre

force ; on surprend » estime-t-il. En plus de ses fonctions de direc-teur artistique, Julien se met à la production. Il couvre le fes-tival de Cannes, interviewe les plus grands noms du cinéma et de la mode, vend ses pro-grammes dans d’autres pays… « Olly m’a fait confiance pendant trois ans pour donner à la chaîne le style et la couleur que je souhai-tais. » Aujourd’hui, la chaîne est contrainte de se remettre en question ; l’équipe songe à la rendre accessible en clair 24 h par jour, élargie au cinéma du monde avec 50 % de ciné français, des séries et documentaires, des pro-grammes jeunesse de qualité. Julien se considère à présent lon-donien avant d’être français, apprécie les sunday roasts avec ses amis, le Blacks, un member club un peu bohème où il fait bon refaire le monde près du feu. Il a délaissé la vie nocturne au pro-fit de ses balades au parc avec sa petite Camille, presque 4 ans, ou des visites à Brighton chez sa belle-famille britannique.

Amandine Jean

parcours

Subir une IVG à LondresComment s’y prend-on pour interrompre une grossesse à Londres et sous quelles conditions ? Gros plan sur la pratique des IVG à Londres.

I l est loin le temps de Vera Drake et des faiseuses

d’anges qui risquaient l’em-prisonnement pour pratique d’avortements illégaux. Depuis l’« Abortion Act » de 1967, l’IVG est autorisée en Grande-Bre-tagne et prise en charge par le NHS. Les femmes ont jusqu’à 24 semaines pour se faire avorter, un délai deux fois plus long qu'en France. « Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’étais chez mon GP. Il m’a demandé si je voulais garder le bébé ou non », raconte Agnès qui, il y a trois ans, a choisi d’avorter à Londres. « Je vivais en Angle-terre depuis plus de douze ans et je n’ai

même pas pensé rentrer en France pour ça », pour-suit-elle. Elle se souvient que son GP a vaguement essayé de lui faire envisa-

ger d’autres options. « Mais j’ai coupé court car j'étais sûre de mon choix. Du coup, il s'est montré

impartial et m'a référée à l'hô-pital. Deux semaines plus tard, j'avais rendez-vous », raconte Agnès. Comme près de 200 000 femmes

chaque année, elle a suivi le « parcours

c lass ique » de l’IVG en Grande-Br e t ag ne : du généraliste à l'hô-pital ou à la cli-nique spécialisée (Sexual Health Cli-nic). Quant à l'in-ter vent ion, el le dépend de l'avan-cement de la gros-

sesse et est gra-t u ite si l'on

choisit de passer par le NHS (National Health Service), ce qui est le cas pour la grande majorité des femmes. Cer-taines, bien sûr, préfèrent le privé. Mais quelles sont les différences entre le public et le privé ? Combien coûte un avortement dans le privé ? Est-on mieux accompagné qu'en France ? Les Anglais sont-ils plus impartiaux que nos com-patriotes ? Autant de questions auxquelles Mamans à Londres tentera de répondre.

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Illustration © www.charlottedujour.com

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