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K-THEORIE ALGEBRIqUE DE CERTAINES ALGEBRES D'OPERATEURS Max KAROUBI Dans cet article neus ~tudions la K-th~orie alg~brique de l'alg~bre~des op@rateurs compacts dans un espace de Hilbert complexe separable et de certaines C*-alg~bres qui Iui sont naturellement asso- ci6es comme~ A o~ A est une C*-alg~bre quelconque. On peut ~noncer la conjecture suivante : Conjecture : Les @roupes Kn(~ A), n e ~ , sont p@riodiques de pSriode 2 par rapport d net sont isomorphes aux groupes Kntopolo- gique8 de l'algCbre de Banach A. Puisque~A n'a pas d'~l@ment unit~, les groupes Kn(~(~A) doivent 8tre interpr~t6s comme ceux figurant dans la suite exacte 0 = Kn+l( ~ ~ A) ~Kn+I(~A ) ~ Kn(~(~ A) > Kn( ~ ~ A) = 0 Donc Kn(~ A) ~ Kn+I(~/~A). Dans cette formule ~ est l'alg~bre de tousles op~rateurs continus dans l'espace de Hilbert et ~/~ est l'alg~bre unitaire quotient (qu'on d~signe souvent par "alg~bre de Calkin"). A l'appui d~ cette conjecture on peut citer le th~or~me de Brown et Schochet [41KI(~) = 0 ainsi que le th~or~me suivant que nous d~montrons dans cet article : Th~or~me. La conjecture est vraie pour n ~ O. En outre, pour n quelconque, l'homomorphisme naturel ^ Ktop Kt°P(A) Kn(~®A) ~ n (~ ~ A) z n est surjectif, le noyau ~tant un facteur direct dans Kn(~ ~ A). En consid~rant des limites inductives d'anneaux convenables, on peut comme application du th6or~me pr~c@dent construire des exem- ples d'anneaux unitaires tels que Kn(A ) ~ K~°P(A). En particulier Kn(A) ~ Kn+2(A) pour tout n E ~ .

K-theorie algebrique de certaines algebres d’operateursmax.karoubi/Publications/27.pdf · L'application i nest induite par p, ~ P Q PO o~ PO est le projecteur de A 2 d~fini par

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K-THEORIE ALGEBRIqUE DE CERTAINES ALGEBRES D'OPERATEURS

Max KAROUBI

Dans cet article neus ~tudions la K-th~orie alg~brique de

l'alg~bre~des op@rateurs compacts dans un espace de Hilbert complexe

separable et de certaines C*-alg~bres qui Iui sont naturellement asso-

ci6es comme~ A o~ A est une C*-alg~bre quelconque. On peut ~noncer

la conjecture suivante :

Conjecture : Les @roupes Kn(~ A), n e ~ , sont p@riodiques de

pSriode 2 par rapport d net sont isomorphes aux groupes Kntopolo-

gique8 de l'algCbre de Banach A.

Puisque~A n'a pas d'~l@ment unit~, les groupes

Kn(~(~A) doivent 8tre interpr~t6s comme ceux figurant dans la suite

exacte

0 = Kn+l( ~ ~ A) ~Kn+I(~A ) ~ Kn(~(~ A) > Kn( ~ ~ A) = 0

Donc Kn(~ A) ~ Kn+I(~/~A). Dans cette formule ~ est l'alg~bre de

tousles op~rateurs continus dans l'espace de Hilbert et ~/~ est

l'alg~bre unitaire quotient (qu'on d~signe souvent par "alg~bre de

Calkin").

A l'appui d~ cette conjecture on peut citer le th~or~me de

Brown et Schochet [41KI(~) = 0 ainsi que le th~or~me suivant que

nous d~montrons dans cet article :

Th~or~me. La conjecture est vraie pour n ~ O. En outre, pour n

quelconque, l'homomorphisme naturel

^ Ktop Kt°P(A) Kn(~®A) ~ n (~ ~ A) z n

est surjectif, le noyau ~tant un facteur direct dans Kn(~ ~ A).

En consid~rant des limites inductives d'anneaux convenables,

on peut comme application du th6or~me pr~c@dent construire des exem-

ples d'anneaux unitaires tels que Kn(A ) ~ K~°P(A). En particulier

Kn(A) ~ Kn+2(A) pour tout n E ~ .

255

2.

Voici maintenant le d~tail de l'organisation de cet

article. Dans les trois premiers paragraphes on rappelle des

d~finitions et des r~sultats bien connus en K-th~orie alg~brique

ou topologique. Le seul r~sultat nouveau qui m~rite d'etre signal~

est peut 8tre le th6or~me 3.6. qui figure d'ailleurs dans [iO] de

mani~re implicite.

Le quatri~me paragraphe esquisse les grandes lignes d'une

th6orie des structures multiplicatives en K-th~orie. La seule chose

nouvelle qui a ~t~ ajout@e ~ la presentation traditionnelle (cf.[l]

[iS]) est le traitement un peu plus d@taill~ que d'habitude des

structures multiplicatives dans le cas des anneaux sans ~l~ment unit@.

En particulier, si

: A× B ~ C

est une application ~ -bilin@aire telle que # (aa',bb)= ~ (a,b)~(a',b'),

on peut d6finir un "cup-produit"

K i(A) × Kj(B) ~ Ki+ j(C)

pour iet j~ g condition que i+j %0.

Dans le cinqui~me paragraphe nous d@montrons le th~or~me

cit~ plus haut. A vrai dire, nous d~montrons un r~sultat un peu plus

fort avec une d6finition l@g~rement diff~rente de Kn~A).

Ce groupe est ici d@fini comme le noyau de l'homomorphisme

K n (~7( + ~ A) > K n (A)

o~ ~ + d6signe l'alg~bre~ laquelle on a ajout~ un ~l~ment unit6.

Si nous d~signons par K~(~A) le groupe not~ Kn(~ A) plus haut

et qui est en fait Kn+I~fi~A), on peut d~finir des homomorphismes

successifs

Kn(~A) > K~(,~® A) >K~°P(~A) ~ Kt°Pn (A).

Alors Kn~ $ A) ~ K'(~ A) pour n<O mais nous n'avons pas pu n =

d~terminer si Kn( ~ ~ A) ~ K~(~ ~ A) pour n >0 (mSme pour n = i).

C'est avec eette d@finition de Kn(~.~ A) que nous d~montrons le

th6or~me cit~ plus haut. Ii est clair que le mSme th~or~me pour le

groupe K~(~ ~ A) s'en d~duit.

256

3.

Enfin dans le paragraphe 6 nous donnons la description expli-

cite de l'anneau A tel que Kn(A ) ~ K~°P(A) pour tout n ~ ~ .

I. RAPPELS SUR LE GROUPE K 0

i.i. Pour tout anneau unitaire Ale groupe Ko(A ) [2][16] est le

groupe de Grothendieck de la cat~gorie ~(A) des A-modules projectifs

de type fini (I). Une d~finition ~quivalente est la suivante.

D~signons par Proj(A n) l'ensemble des matrices p d'ordre net

coefficients dans A telles que p2= P. Soit Pro~(A n) l'ensemble

quotient de Proj(A n) par la relation d'6quivalence

p -p' <->3~c GLn(A ) tel que~ p~-l= p,. Alors Ko(A )peut d'iden-

tifier ~ la limite inductive

i n Pr°~(A2) ~ Pr°J(A4) ).o. ~Pro~(A 2n) ~Proj(A2n+2)__.~...

L'application i nest induite par p, ~ P Q PO o~ PO est le projecteur

de A 2 d~fini par la matrice

(i 0) O O

L'isomorphisme entre Ko(A ) et cette limite inductive est induite par

l'application de Proj(A 2n) dans Ko(A ) d~finie par

Pl ~[Im p] - [Im PO ~D ... (D po ].

Cette d~finition de Ko(A ) est 6videmment fonctorielle en A. De

mani~re pr@cise, si f : A ,Best un homomorphisme, f d@finit un

foncteur ~ (A) >~(B) donc un homomorphisme Ko(A ) ~ Ko(B) par

la correspondance M, >M ®A B. En termes de projecteurs, f d~finit

une application Proj(A n ) )Proj(B n) par la formule

p = (Pji) , > p' = (f(Pji)).

(i) Pour fixer les id6es on consid~rera par exemple la cat~gorie des

A-modules ~ droite. Cependant,on montre ais~ment que la cat6gorie des A-modules ~ gauche a un groupe K O isomorphe.

257

4.

1.2. Soit A un "pseudo-anneau" (c'est-~-dire un anneau n'ayant pas

n~cessairement d'~l~ment unit~) muni d'une structure de k-alg~bre, +

k ~tant un anneau commutatif. On d~finit l'anneau A k comme le groupe

AQk muni de la multiplication d~finie par la formule

(a, ~).(a',~') = (aa' + ~a' + ~'a, ~'). Cet anneau a comme ~l~ment

unit@ le couple (O,i) et on d~finit Ko(A)k comme le noyau de

l'homomorphisme naturel

+

K0(A k) ~_Ko(k)

Ii n'est pas difficile de voir que l'inclusion A~ ~A k induit un

isomorphisme K0(A) E ~ Ko(A)k [14]. On ~crira donc simplement

Ko(A ) au lieu de Ko(A)~ z Ko(A)k. Cette d~finition est fonctorielle

vis-a-vis des homomorphismes d'anneaux n'ayant pas n~cessairement

d'61@ment unit~.

÷

La construction de A k peut ~tre g~n~ralis~e au cas oak n'est

pas nScessairement commutatif, par exemple o~ A est un k-bimodule.

La multiplication est alors d~finie par la formule

(a,~).(a',~') = (aa'+ ~a'+ a~', ~')

On en verra des exemples importants dans les paragraphes 5 et 6.

1.3. Exemples. En raison du titre de cet article, nous nous limi-

terons ~ des exemples issus de l'analyse fonctionnelle.

a) A = CF(X ) anneau des fonctions continues sur un espace compact X

valeurs dans F = ~ ou ~ .Dans ce cas il est bien co~nu que

Ko(A) s'identifie ~ la K-th6orie topologique de X (notre KF(X ) ;

cf. [13]). En particulier, K~ (X)~ ~ Q ~2i(x;~) V ~'~ v4i- , H* et K~ (X) ~ ~ ~ H (X;~) d~signant la cohomologie de Cech.

Si X = S n,~ ~ (S n) ~ ~ sin est pair et K~ (S n) = O sin est

impair, KF(X ) d~signant en g@n~ral le groupe

Coker [~ = KF(Point ) ~ KF(X )] (cf.[13]).

b) A = C~(X), anneau des fonctions continues sur l~espace localement

compact X qui tendent vers O ~ l'infini. Alors

Ko(A)~ Ker [KF(X +) ~ KF({~})] , X + d@signant le compactifi~

d'Alexandroff de X.

258

5.

c) Soit X un espace paracompact quelconque et soit A =~F(X)

l'anneau des fonctions continues born~es sur X. Tout A-module

projectif E de type fini peut ~tre interpr~t~ comme

Im(p(x)) o3 p : X > Proj(Fn)est une famille de projecteurs

born~s. En particulier E peut @tre regard6 comme facteur direct d'un fibr~

yectoriel trivial [13].R~ciproquement,tout fibr@ vectoriel E facteur direct d'un

fibr@ trivial peut s'~crire ainsi. En effet, si on pose E(~)E'=

fibr~ trivial de rang n, on peut toujours @crire que E est l'image

d'une famille de projecteurs auto-ajoints p. Si J d~signe la

famille d'involutions 2p-l, la d~composition polaire de J permet

de montrer que Jest homotope ~ une famille d'involutions J' uni- i ~t . I k

taires donc born@es. Ainsi les fibres Im (w-~)et Im (s-~!2~) \ /

sont homotopes donc isomorphes [19j.

D'autre part, si E et E 1 sont les images de deux familles de

projecteurs auto-adjoints born~s, un isomorphisme entre E et E est 1

homotope ~ un isomorpNsmeunitaire donc born6. Ceci d~montre que

Ko(A ) s'identifie au groupe de Grothendieck de la cat~gorie des

fibres vectoriels sur X qui sont facteurs directs de fibres

triviaux. Par exemple, si X est contractile, Ko(A)~ •

Avant de choisir d'autres exemples, ~nongons un th~or~me qui

nous sera tr~s utile :

1.4. Th@or~me (de densitY) . Soient Aet B deux alg~bres de Banach

unitaires et soit i : A • B une injection continue satisfaisant

aux deux propri~t@s suivantes :

I) i(A) est dense dans B

2) Si on identifie Mn(A ) ~ une sous~alg@bre de Mn(B) au moyen de i,

on a GLn(A) = GLn(B) n Mn(A ) pour tout n.

Alors i induit un isomorphisme Ko(A) ~ Ko(B)-

Esqu~sse de la d~monstration (cf. [12]). Soit E un B-module pro-

jectif de type fini image d'un projecteur p ~Proj(Bn), Puisque A

est dense dans B il existe q' e Mn(A ) tel que IIi{q ') - P]I < ~ . En

outre Spec (q')= Spec(i(q')) est concentr~ autour de O et 1 car

Spec(p) c {O,i}. Le calcul fonctionnel holomorphe permet alors de

construire un projecteur q c Proj(A n) tel que i(q) soit voisin de p.

Ii s'en suit que pet i(q) sont conjugu~s. Donc l'homomorphisme

259

6.

i, : Ko(A ) ) Ko(B) est surjectif. Un raisonnement analogue

permet de d~montrer son injectivit~.

1.5. Remarque. Si Best commutative, la condition 2) du th6or~me

de densit~ est 6videmment 6quivalente ~ la condition

2') A* = B*n A

1.6. G~n@ralisations

a) Le th@or~me pr~c@dent s'applique aussi aux alg~bres de

Banach C sans 61~ment unit~ ~ condition d'interpr6ter GLn(C) comme

Ker [GLn(C ~ ) > GLn(~)]

b) Soit (Ar) une suite croissante d'alg~bres de Banach (l'in-

jection Ar>------->Ar+ 1 ~tant continue). Soit i r : Ar> > B une injec-

dans une alg~bre de Banach B telle que le tion continue de A r

diagramme

r+l B

commute. On suppose en outre que les deux propri~t@s suivantes

sont v@rifi@es :

i) GLn(B ) n Mn(Ar) = GLn(Ar)

2) u A est dense dans B r

Alors Ko(B ) ~ li_m Ko(Ar), La d~monstration de cette g6n~ralisation

est une simple transcription du th6or~me original.

1.7. Exemple. Soit Hun espace de Hilbert s~parable sur le cor~s

de base F = ~ ou (F~ On peut donc 6crire H = F @D ... O F (~) ....

(somme hilbertienne de ~ 0 exemplaires de F). Sous cette forme on

voit imm~diatement que Mr(F ) est une sous~alg~bre de l'alg~bre ~J

des op~rateurs compacts de H. En posant Ar= Mr(F ) et B =~, on

est dans les conditions d'application de la g~n~ralisation pr~c~-

dente. Donc KO(~<)~ l~m Ko(Mr(F))~ d'apT~s le th@or~me de Morita

ou par une application directe de la d@finition de K 0 donn@e en I.i

en termes de projecteurs.

260

7.

1.8. Exemple. Soit X une vari~t~ diff~rentiable compacte et soit

A (resp. B) l'alg~bre des fonctions diff~rentiables de classe C s

(resp. l'alg~bre des fonctions continues CF(X)). Alors l'injection

canonique A BB satisfait aux hypotheses du th~or~me de densitY.

Donc Ko(A)~ Ko(B ).

1.9. Exemple. Soit A une alg~bre de Banach complexe quelconque et

soitA <t, t-l> l'alg~bre de Banach des s@ries laurentiennes

a t n n e ~ n telles que ~Ila nll< + ~ • En posant t = exp(i~), on voit

-i que A < t, t k peut ~tre vue comme une sous-alg~bre de l'alg~bre

A (s I) des fonctions continues sur S 1 ~ valeurs dans A. Par

contre si nous consid~rons l'alg~bre A2(SI) des fonctions diff~ren-

tiables de classe C 2 sur S 1 ~ valeurs dans A , celle-ci peut 8tre

consid~r~e comme une sous-alg~bre deA<t, t'~ d'apr~s l'expression

d'un ~l~ment de A2(SI ) comme somme de sa s~rie de Fourier. Si on

consid~re le diagramme commutatif

A<t, t- 5 ~A(S 1 )

on v o i t que~ e t /~ s a t i s f o n t aux hypotheses du th~or~me de dens i tY. DOnc K o ( A < t , t - l > ) ,.~ K o ( A ( s 1 ) ) ~ K o ( ~ 2 ( S 1 ) ) .

i,i0. Exemple. Soit A l'alg~bre de convolution Ll(~n). La trans-

formation de Fourier permet de d@finir un homomorphisme continu

~: A > B

oO Best l'ag~bre des fonctions continues sur ~n qui tendent vers 0

l'infini. D'apr~s le th~or~me de Wiener, les hypotheses du th~o-

r~me de densit@ sont satisfaites. Donc Ko(LI(R~))~Ko(C ~ (~n)) ~,s ~

pour n pair et = 0 pour n impair.

i.ii. Exemple. Un raisonnement analogue s'applique ~ l'alg~bre de

convolution Ll(~n) ou LI(~ n × ~P ). On trouve alors la K-th~orie

topologique de l'espace localement compact T n × ~ p ~13].

1.12. Exemple. Soit A une alg~bre"flasque" dans le sens de [14].

Alors K0(A ) = O, Un exemple typique @a~bre flasque est l'alg~bre

261

8.

des endomorphismes d'un espace vectoriel de dimension infinie.

1.13. Exemple. Soit~l'alg~bre des op~rateurs continus dans un

espace de Hilbert de dimension infinie H et soit ~l'id6al des

op~rateurs compacts de H. Alors l'alg~bre quotient ~/~ (qui est

l'alg~bre de Calkin") a un groupe K 0 r@duit ~ 0 (cf. [6]) . On

notera cependant que l'alg~bre de Calkin n'est pas flasque.

II. LES GROUPES K i ET KTOrt n POUR i > 0 1

CommenGons p a r r a p p e l e r q u e l q u e s d @ f i n i t i o n s b i e n connues en

K - t h ~ o r i e t o p o l o g i q u e .

2 . 1 . D@finition. Soit A une alg¢bre de Banach, Alors, pour i > 0 ,

on pose

K~°P(A) = ~i_I(GL(A)) = lim ei_l(GLn(A))

2.2. Dans cette dSfinition, le groupe GLn(A ) est muni de sa topo-

Iogie naturelle et le groupe GL(A) = l~m GLn(A) est muni de la topo-

logie limite inductive [noter que tout compact de GL(A) est inclus

dans GLn(A ) pour n assez grand ; ce qui permet de d@montrer l'iso-

morphisme ~i_I(GL(A))~ lim ~i_I(GLn(A))],

Les deux th@or~mes suivants sont dSmontr@s en [14] et [13].

2.3. Th~or~me. Soit

0 ~ A' > A hA" > 0

une "suite exacte" d'alg~bres de Banach (A r ~tant muni de la topo-

logic induite et A" de la topologie quotient). On a alors la suite

exacte Ktop Ktop ..... toP(A, ) ,rtop i+l (A) ~ i+l (~) ~i ~i (A) ~K~°P(A '')

.top pour i ~0 (par convention on pose K 0 = KO)

2.4. Th~or~me. Soit A une alg~bre de Banach complexe (resp. r~elle).

Kt°P(A)) pour i > O. AZors K~°P(A)~ K~(A) [resp. K °P(A)~ i+8 1 ±~

262

9.

2.5. Exemples. Soit A = C~ (X). Alors K~°P(A)~)~ ~) H2i+I(x;~).

Si A = C~ (X), Kt°P(A)@~r ~ H4i~ (X'~,). Si X est un espace

topologique quelconque et si A = ~F(X), on a

K~°P(A)~I~m [X,GLn(F)]~Iim [X,O(n)] si F = m (resp. lim[X,U(n)]

si F = ~ ).

Le th~or~me de densit~ est aussi valable pour les groupes K~°~ 1

De mani~re precise, on ale th~or~me suivant :

2.6. Th@or¢me. Soient A e t B deux alg¢bres de Banach et

soit i : A ) B une injection continue satisfaisant aux hypotheses

du th6or~me de densit@ 1.4. Afore i induit un isomorphisme

Ktop K~ °p(A) ~ i (B)

pour tout i~ O.

2.7. E__xemples. Nous pouvons reproduire les exemples 1.7-13 adapt~s

aux groupes K~ °p. Ainsi 1

a) K~°P(~)~= pour i pair et K~°P('~4_) = O pour i impair si~est

1 l'alg~bre des op~rateurs compacts dans un espace de Hilbert

complexe. Darts le cas d'un espace de Hilbert r$el, les groupes

sont respectivement ~ ,Z/2,~/2,O~, O,O,O pour i~ O,1,2,3,4,5,6

et 7 mod. 8 ([13]).

b) Les groupes K t°p de l'alg~bre des fonctions diff~rentiables de i

classe C s sont isomorphes aux groupes K~ °p de l'alg~bre des i

fonctions continues (sur une vari~t~ compacte)o

.top (Ll(~nx ~P)) isomorphe au groupe K -I de c) On a ~i

l'espace localement compact T n × ~ p [13],

d) Si A est "topologiquement" flasque (cf. [14]), K~°P(A) = O. C'est

le cas par exemple de l'alg~bre ~ des endomorphismes d'un espace

de Hilbert de dimension infinie.

e) Si A est l'alg~bre de Calkin ~/~, le th~or~me 2.3. appliqu~

la suite exacte

o ~j¢ ) ~ ~ ~/y~ ~ o top to~

montre que K i (~/~t)~Ki_ ~(?() pour i > O.

263

iO.

2.8. Nous allons rappeler maintenant quelques d@finitions classiques

de la K-th~orie alg~brique (valables pour un anneau A unitaire

quelconque). Ces d~finitions sont dues ~ Bass (pour KI) ~ Milnor

(pour K2) et ~ Quillen (pour Ki, i >2).

Ainsi KI(A ) = GL(A)/GL'(A)

GL'(A) ~tant le sous-groupe des commutateurs de GL(A) = lim GLn(A ).

K 2(A) = H 2(GL'(A);2Z)

(deuxi~me groupe d'homologie du groupe discret GL'(A) ~ coefficients

dans ~) .

Ki(A ) = ~i(BGL(A) +)

pour i~l, BGL(A) + ~tant un certain espace obtenu ~ partir de

l'espace classifiant du groupe discret GL(A) (cf. [7][15][17][18]).

Si A est de nouveau une alg~bre de Banach, on peut d@finir un

homomorphisme Ki(A ) )K~°P(A) de la mani~re suivante. Si on d~signe

par GL(A) (resp. GL(A) t°p) le groupe GL(A) muni de la topologie

discrete (resp. de la topologie usuelle) l'application

BGL(A) > BGL(A) t°p

au niveau des espaces classifiants, induit un homomorphisme

Ki(A) ) K~°P(A)

qui joue un r@le fondamental dans cet article. Cet homomorphisme

est par d~finition l'identit~ pour i = O. Pour i = i, on a la propo-

sition suivante

2.9. Proposition. ~n a une suite exacte

A*O ~ ~ KI(A ) a ~ K~°P(A) 70

o~ A *O d~signe la composante neutre du groupe A* des ~l~ments in-

versibles de A. $i A est commutative, l'application A *0 ~K I (A)

est injective.

D~monstration. Ii est bien connu que GL'(A) est engendr~ par les

matrices ~l~mentaires. En d'autres termes, si on d~signe par En(A )

le sous-groupe de GLn(A ) engendr@ par les matrices @l@mentaires,

264

ii.

on a GL'(A) = u En(A). D'autre part, le seul point non @vident dans

la proposition est l'inclusion Ker ~ c ImS. Pour cela, il suffit de

d~montrer par r@currence surn que GL~(A) est engendr~ par En(A) et

A *0 = GL~(A) (GL~(A) ~tant la composante neutre de GLn(A) ). Puisque

GL~(A) est engendr~ par un voisinage arbitraire de l'identit~, on

est ramen~ ~ d6montrer qu'une matrice M de GL~(A) proche de l'iden-

tit~ est produit d'~l~ments de GL~_I(A ) _ et de En(A ). Or, si M est

une telle matrice, le coefficient de M situ~ sur la premiere ligne

et la premiere colonne est inversible. Une succession d 'operations

~l~mentaires permet alors de montrer trivialement que M est congrue

une matrice M' de GLn_I(A ) modulo En(A). Cette matrice ~tant proche

de l'identit@ elle appartient ~ GL~_l(A)[car_ c'est l'exponentielle d'une

matrice ].

2.10. Proposition [16]. Soit A une alg~bre de Banach commutative.

Alors l'homomorphisme

K2(A) ~ K~°P(A) = ~I (GL(A))

a comme image le sous-groupe ~I(SL(A)).

La d6monstration de cette proposition est de nature plus

d~licate que la pr~c~dente. Notons en particulier que l'homomor-

.top(~) ~ ~ est r@duit ~ O. Ceci est un cas phisme K2(~ ) '> ~2

particulier de la th@orie de Chern-Weil. En effet, les classes de

Chern d~un fibr@ plat @tant nulles, l'application

BGL(~) ) BGL(~) top

induit O en cohomologle rationnelle do~en homologie enti~re (car

H,(BGL(~) top) est libre) et en homotople (car l'homomorphisme de

Hurewicz ~i(BGL(~) top) ) Hi(BGL(~ ) top) est injectif).

Si A d~signe l'alg~bre des fonctions continues sur un espace

compact X ~ valeurs r@elles ou complexes, on connait tr~s mal en

g~n~ral l'homomorphisme

Kt°P(A) Ki(A) > i

ni m~me son image pour i > 2.

2.11. Les groupes Ki(A ) ont @t@ d~finis pour un anneau unitaire

quelconque. Dans le cas o~ A n'a pas n@cessairement un ~l~ment

265

12.

unit~ mais o3 A est une k-alg~bre (k anneau commutatif ave¢ ~l~ment

unit~), on peut d~finir Ki(A)k comme le noyau de l'homomorphisme

Ki(A ~) > K i ( k )

( c f . 1 . 2 . ) . I1 f a u t f a i r e a t t e n t i o n que , c o n t r a i r e m e n t au ¢as du

g roupe KO, Ki (A)k d~pend de k. Par e x e m p l e , s i A e s t une a l g ~ b r e

de Banach, on p e u t c h o i s i r k = ~ ou ~ (ou m~me ~ s i A e s t complexe)

A p r i o r i , l e s g r o u p e s Ki (A)k o b t e n u s p e u v e n t ~ t r e d i f f ~ r e n t s .

2 . 1 2 . S o i t

0 > A' > A >A" ~0

une s u i t e e x a c t e de k - a l g ~ b r e s o A l o r s d~apY~s M i l n o r , [ 1 6 ] , on a

une suite exacte

K I ( A ' ) > KI(A) ~ K1 (A") ~Ko(A' ) ~Ko(A) >Ko(A")

o~ les Ki(A ) = Ki(A)k sont d~finis plus haut, Malheureusement, on

ne sait d~finir une suite exacte en g@n6ral

K i ( A ' ) > Ki(A) > Ki(A") > Ki_ l (A ' ) > K i _ I ( A ) ~Ki_I (A") que pour i ~ I. (cf. [14] ou [2]et le ~ 3,2).

Dans le m~me ordre d'id~es, consid~rons un diagramme cart@sien

de k-alg~bres

A - > B

C > D

o@ on suppose ~ surjective par exemple, Alors on a une suite exacte

due essentiellement ~ Milnor [16],

Ki (A) ----~ Ki (B) Q Ki (C) ----~ Ki (D) >Ki_l (A) ~ Ki_l (B) Q Ki_l (C) ~Ki_l (D)

pour i~l (cf.3.2).

266

III. LES GROUPES K. ET KToPt POUR i~O 1 1

13.

3.1. Dans ce court paragraphe nous reproduisons des d~finitions

pos~es essentiellement en [11114]. Pour tout anneau A (~ventuel-

lement sans ~ibment unit@) consid@rons l'ensemble des matrices

infinies (aji), (i,j)~ ~ × ~ , ~ coefficients dans A. Une matrice

est diode type fini s'il existe un entier n tel que

i) Sur chaque ligne et chaque colonne il y a au plus n @l~ments

non nuls.

2) Les coefficients de la matrice sont choisis parmi n ~l~ments

de A.

L'ensemble des matrices de type fini forme @videmment un anneau

pour les lois usuelles d'addition et de multiplication des matrices,

Cet anneau est le c$ne CA de l'anneau A ; c'est un anneau

flasque canoniquement associ~ ~ A (d'autres d~finitions du cSne sont

possibles ; ceci n'alt~re pas la definition des groupes K i pour i < o

d'apr~s la caract~risation axiomatique d~velopp6e en [14].

Une matrice est dite finie si elle a un nombre fini de coef-

ficients non nuls. L'ensemble ~des matrices finies forme un ideal

dans CA qui est isomorphe ~ l~m M~(A). L'anneau quotient SA = CA/~ r

est la suspension de A. Pour i > O, on pose par definition

K i(A ) = K0(SiA), Une definition r@currente des K i aet@ propos~e

par Bass [2] et est equivalente ~ celle-ci (cf. [ii])

K_i(A ) = CokerEK i~I(AFt])QK i+l(A[t'l]) ~K i+l(AEt, t-l])].

La relation entre les deux definitions se fait grace ~ l'homomor-

phisme de A It,t -l ]dans SA d~fini par

antn n e~

, >

I O al a2 . . . . .

-1 ao al a2 ' ' ' ' " /

/

267

14.

Cette relation permet de montrer par exemple que K_i(A) = 0 pour

A noeth~rien r~gulier.

3.2. Rappelons la caract~risation axiomatique des groupes K_i:

i) Ko(A ) est le groupe de Grothendieck usuel

2) Pour toute suite exacte d'anneaux

0 > A' ~ A ~A" ~0

on a une suite exacte

K i(A') )K_i(A) ~ K_i(A") ~K i_I(A')----~K_i.I(A) ~ ....

pour i ~ O.

3) K_i(A) = 0 si A est flasque.

4) L'inclusion de A darts ~ induit un isomorphisme

K_i (A)~ K_ i (~)

L'axiome 4 peut ~ t re remplac~ par l ' a x i o m e (p lus f o r t )

s u i v a n t :

K .(lim Ar) ~ lim K i(Ar). -i ÷ + -

On remarquera d'autre part que l'axiome Z n'est pas vrai

pour les groupes K. avec i >0. C'est une des raisons de la diffi-

cult@ de la K~th@orie alg@brique.

3.3. Supposons maintenant que A soit une alg~bre de Banach. Pour

toute matrice (a~i) e CA, on pose

]]MIII = Sup /, llajill , IIMll2 [ItNll Iet ]INII = Sup ( IINIII , IINll2) i j

Alors la compl@tion CA de CA pour la norme MI ~ llMllest une alg~bre

de Banach topologiquement flasque canoniquement associ~e g A.

L'adh~rence ~ de ~ darts CA est un ideal ferm@ dans CA et l'alg~bre

quotient SA = CAI~ est la suspension topologique de A. Comme dans

le cas alg@brique on peut alors d~finir les groupes K t°p par la

formule

Kt?P(A) = Ko(gia )

268

IS.

Ktop Une d~finition r~currente des groupes -i est aussi possible. On

a

Kt~P(A)~Coker [Kt~I(A) )Kt~I(A < t t-i>)]

La relation entre les anneaux A ~ t,t'l> et SA est donn0e par l'ex-

tension aux compl@tions de l'homomorphisme A[t,t "I] ~SA expli-

cit~ en 3.1.(cf. [ii]).

3.4.THEOREME. Soit A une al~bre de Banach r~elle (resp. co~lexe).

On a alors un isom~r~h~zm~ naturel

Kt~P(A) ~ Kt~P8(A ) (resp. Kt~P(A) ~,~. Kt~P2(A))

Ce th~or~me est d@montr~ en [14] . Ii r~sulte essentiellement

de la caract~rization axiomatique des foncteurs Kt? p d~velopp~e -i

en [14]. Dans le cas oN A est une alg~bre de Banach complexe, une

d~monstration plus conceptuelle est possible bas~e sur le fait que

les anneaux A < t, t "I > et A(S I) ont la m@me K-th~orie (cf.l.9

et [ii]).

3.5. Comme dans le cas des groupes K iet Kt°PI' pour i>O, on peut

essayer de comparer les groupes K_i(A ) et K~P(A) par l'homomor- rtop phisme K_i(A ) > ~-i (A) induit par l'homomorphisme SiA >SiA.

Le r~sultat suivant nous sera utile dans le paragraphe 5.

3.6. THE OREME. Solt A une C*-~Z~@bre ~omplex~ Alors

est surjectif.

Ce th~or~me est essentiellement d0montr~ en [i0] bien qu'il

ne soit pas pr@sent0 sous cette forme, Nous allons en donner une

d~monstration ind@pendante.

Pour toute alg~bre de Banach, on a des isomorphismes h,

ktop ~0 't-I (A) ~ • CA < t ~----~ LxjCSA) 1

289

16.

o~ h, est induit par l'homomorphisme A< t,t -I > ~SA. On pose

~o(A<t,t-l>) = Coker [Ko(A ) )Ko(A <t,t-l>)]. En particulier,

si A = ~ <u,u-l> , on a des isomorphismes

K~°P(~ <u,u-l>)~ ~0(~ <U,u-l> <t,t-l>) ~ , K0(g~ <u,u-l>).

Supposonsmaintenantque A soitune C~alg~bre. Alors tout @16ment

de ~op (A) peut @tre repr@sent@ par une matrice aeGLr(A ) telle que llall = 1

(consid@rer la d@composition polaire de ~). Par cons@quent, si

n ~ n anU es t une s@rie formel le t e l l e que ~llanll < +~,l'@l@ment

an ~n e s t b ien d@fini dans Mr(A ) . I1 e x i s t e donc un homo- morphisme

y : ~ <u,u-l> j Mr(A)

tel que y(u) = ~. On ale diagramme commutatif

ktop(~ < u,u-l>) 1

1 Ktop 1" (Mr(A))

Ktop 1 (A) ~ Ko(A<t,t-l> )

qui est ainsi associ@ ~ ~. L'@l@ment de

o. ~ 0 ( ~ <u,u-l> <t,t-l>) r. Ko(~l: < u,u-l> )

I ; Ko(Mr (A) < t , t - l > ) )Ko(gMr (A))

KO (SA)

~0(~ <t,t'l><u,u-l>)~K%(~ <t,u,t'l,u-l>)

associ@ ~ u par a, ne peut 8tre (au signe pros) que celui d@fini

par le g@n@rateur topologique de ~O((F~T2)) d'apr~s le th@or~me de

densit@ (T 2 @tant le tore de dimension 2) c'est-~-dire l'image du

projecteur (J*l)/2 o~ Jest l'involution dans A 2 avec

A = ~ <t,u,t'l,u'l> d@finie par la matrice (cf, [12])

Ix z x * iyl

- i Z -z

270

17. avec

off cos~

sine

2x = i + cos0 + (I - cosO)cos~

2y = (i - cosO)sinO

z = sin01sin ~/21

= (t + t-l)/2 cos@ = (u + u-l)/2

= (t - t-l)/2i sin@ = (u - u-l)2i

Puisque la transposition t4__>u ne change pas (au signe pros) ce

g~n~rateur, on peut 6crire les m@mes formules en intervertissant

les rSles de t et u. Iien r~sulte que l'~l~ment de Ko(SA)~Ko(SMr(A))

a s s o c i 6 ~ a e s t au s i g n e p r o s r e p r 6 s e n t ~ p a r un po l~n~me l a u r e n t i e n

en t . Doric c e t 6 1 6 m e n t a p p a r t i e n t en f a i r a l ' i m a g e de l ' h o m o m o r -

p h i s m e compos~ K o ( A [ t , t - 1 ] ) ) K o ( S A ) - - - - - - ~ K o ( g A ) . A i n s i t o u t 6 1 6 m e n t .top

de Ko(SA)~ ~i (A) appartient ~ l'image de l'homomorphisme

Ko(SA) >Ko(SA). Ceci ach~ve la d~monstration du th@or~me 3.6.

3 . 7 . I1 e s t f a u x en g ~ n ~ r a l que l ' h o m o m o r p h i s m e K2(A) - ; K t 2 P ( A )

s o i t s u r j e c t i f . P a r e x e m p l e K_2(a2 ) = 0 t a n d i s que Kt~P(a2 ) ~ 7z .

A t i t r e d ' e x e r c i c e on p o u r r a v @ r i f i e r c e p e n d a n t que l ' h o m o m o r p h i s m e

>K_~OP(A)- e s t s u r j e c t i f p o u r A = C ' ( X x R~ i - l ) , K_ i (A) a l g ~ b r e i - 1 uo

d e s f o n c t i o n s c o n t i n u e s s u r X × Rt ~ v a l e u r s d a n s a2

qui tendent vers 0 g l'infini.

IV. STRUCTURES MULTIPLICATIVES

4.1. Soient A, Bet C trois anneaux unitaires. On appelle "bimorphisme'

de A × B vers C une application ~ - bilin~aire

¢ : A x B > C

t e l l e que ¢ ( a a ' , b b ' ) = ¢ ( a , b ) ~ ( a ' , b ' ) e t t e l l e que ¢ ( 1 , 1 ) = 1 . I1

r e v i e n t au m@me de d i r e que ~ t n d u i t un h o m o m o r p h i s m e d ' a n n e a u x

A ® B ~C .

271

18,

Un bimorphlsme Indult une application bilin@aire

¢,: Ko(A ) x Ko(B ) ~ Ko(C )

de la mani~re suivante. Si MEObff(A) et N~Ob ~(B), M ~N est

un A ~)B-module. Par extension des scalaires R = (M~N) ZZ ® C ZZ ~ A~B

est un C-module projectif de type fini. Une facon plus "concrete"

de d~crire le module Rest la suivante. Si M = Imp avec p : A n ~A n

et si N = Im q avec q : B m >B m o~ pet q sont deux projecteurs,

alors R = Im p~q o~ p~q est le projecteur d~fini par la matrice

O(p~, q ) . La cor respendance (M,N): .~R i n d u i t b i e n sQr 1 ' a p p l i -

c a t i o n b i l i n ~ a i r e cherch~e Ko(A ) x Ko(B)-----~ Ko(C ) , Cet homoraorphisme

j o u i t de p r o p r i ~ t ~ s d ' a s s o c i a t i v i t ~ ~v iden te s que nous n ' e x p l i c i t e r o n s

pas .

4.2. Exemple : Si A : B = C est un anneau commutatif et si ~ est le

bimorphisme d~fini par le produit, ~,munit Ko(A ) d~une structure

d'anneau commutatif.

4.3. Exemple. Si k est un anneau commutatif et si A est une

k-alg~bre, le bimorphisme @vident k x A ~A permet de munir le

groupe Ko(A ) d'une structure de Ko(~-alg~bre.

4.4. Supposons maintenant que A,B et C soient trois k-alg~bres

(k-anneau commutatif ~ @l@ment unit~) n'ayant pas n@cessairement

d'61~ment unit~. On appelle bimorphisme

~ : Ax B mC

une application k-bilin@aire telle que ~(aa',bb') = ~(a,b)~(a',b'). +

Si D d~signe le produit fibr@ de A k et de B k au dessus de k

~,k +

B k

on a la suite exacte

O ~ A~B

qui induit la suite exacte

+ +

Ak~B k _ ) D --------~0

272

o ,K o(A@B) + + :b KO (Ak® Bk)---> Ko(D ) ---> 0

(car + + Ki(Ak~)Bk)____~i(D) est ~pi pour i = O,I).

On en d6duit une application bilin~aire

Ko(A ) x .Ko(B)~ Ker [Ko(Ak)---->Ko(k)] × Ker [~(~)

> Ker [Ko(Ak~) >Ko(D)]~Ko(A~)B ).

Le bimorphisme ~ induisant un homomorphisme A~9 B~

bien une application bilin~aire

Ko(A ) x Ko(B ) > Ko(C )

qJijouit de bonnes propri~t~s formelles.

19.

%(k) ]

C, on en d~duit

4.5. Le "cup-produit"pr~c~dent permet de d~finir un cup-produit

Ki(A ) x Kj(B) > Ki+ j(C)

pour i et j _<O. Ce cup-produit est induit par exemple par le bimor-

phisme

s-i(A) × S -j(B) >S -i-j(C)

4.6. Si les anneaux A, Bet C sont unitaires et si ~ est un bimor i

phisme tel que ~(i,i) = i, Loday a d~fini dans [15] un cup-produit

Ki(A ) x Kj(B) ~ Ki+j(C )

pour i et j >O, ~ partir essentiellement du produit tensoriel des

matrices :

GLn(A) × GLp(B) ) GLnp(A~)B ) ~GLnp(C).

Ce cu!o-produit jouit aussi de bonnes propri@t@s formelles, Dans le

cas non unitaire, les theses ne sont pas si simples car rien ne

permet d'affirmer que

~A*~B ~. El÷ ~ (A~B]~ Ker ~Ki÷ j [ k(29 kj-.------~ KI÷ j (D) ]

On ne sait pas en g~n~ral si le dlagramme

BGL ((A ~)B) k )+ > BGL (Ak ebb) +

[ BGL (k) ÷ > BGL(D) ÷

e s t c a r t ~ s i e n ~ h o m o t o p i e p r o s ( n o t e r l e s deux s i g n i f i c a t i o n s d i f f ~ - r e n t e s du s i g n e ÷ ) .

273

Cependant, si i > O et j < 0 avec i + j ~0, on peut

d~finir un accouplement

Ki(A ) x Kj(B) > Ki+ j(C)

car l e diagramme

+

Ki+ j (A•B) k

Ki+ j (k)

Ki+j (A~)B k )

) Ki+ j (D)

e s t cart~sien.

20.

Conclusion. Si ~ : A x B >C est un bimorphisme, on sait d@finir

un cup-produit

Ki(A ) x Kj(B) > Ki+ j(C)

pour toutes valeurs de i et j ~Z (cf. Ill] pour les cas compl~men-

taires) si A,B et C sont unitaires et sl ~(i,i) = i. Dans le cas

g~n~ral off A,B et C sont des k-alg~bres non n~cessairement unitaires,

on ne sait le faire que si i + j ~0. Ce cup-produit jouit de bonnes

propri~t~s formelles (cf. [15]).

4.7. Dans le cas des alg~bres de Banach [suppos@es complexes pour

fixer les id@es ),nous ne consid~rerons que des bimorphismes de ~ -

alg~bres

: A × B ~C

t e l s que [ t ~ ( a , b ) ] [ ~ lla [[ [[b ]] . S i en o u t r e A,B e t C s o n t u n i t a i r e s

e t s i ~ ( 1 , 1 ) = 1, l e s m~mes m@thodes que c e l l e s a p p l i q u @ e s d a n s l e

c a s a l g ~ b r i q u e p e r m e t t e n t de d ~ f i n i r un c u p - p r o d u i t

K t ° p ~ ° P ( B ) ~ ° P ( c ) i .(A) × ~ 1+ 3

On pourra raisonner en effet avec l'espace classifiant des groupes

lin~aires munis de leur topologie usuelle ainsi qu'avec les suspen-

sions topologiques au lleu des suspensions alg~briques. En outre le

diagramme naturel

274

21

Ki(A) i Kj(B) ) Ki]j(C )

K~°P(A)I x K~°P(B) >K~°P(c)I+3

est commutatif.

Si A, B ou C n'a pas d'61~ment unitQ (ou si ¢(i,i) ~ 1 dans

lecas off A,B et C ont des ~l~ments unit~s) on pourra raisonner

comme dans le cadre alg~brique en choisissant k = Cet en consid~rant

des produits tensoriels topologiques. Cependant, comme le th~or~me

d'excision est vrai en K-th@orie tepologique [14][13], on pourra

d6finir le cup-produit

to

sans aueune restriction sur le couple (i,j),

V. PERIODICITE DES GROUPES Kn(Y~ ) ET DES GROUPES K n

DES ALGEBRES TOPOLOGIQUEHENT STABLES.

S.l. Soit ~ l'id@al des op~rateurs compacts dans un espace de

Hilbert complexe s~parable de dimension infinie H. Si on regarde'~a~.

comme une ~-alg~bre, on peut d~finir

Kn(~) = Ker (Kn(~+) ~Kn(C))

off ~ + est l'alg~bre j%~ laquelle on ajoute un @l~ment unit@. Un

des buts de ce paragraphe est la d@monstration du th@or~me suivant :

5.2. THE OREME. Pour n pair l'homomorphisme naturel

¢ : Kn(~(~) > K~°P(~}(~) n

est surjectif. En outre, pour n ~0, Kn(~) = 0 pour n impair et

~n est un ~8omorphisme pour n pair,

La d~monstration de ce th~or~me va nous occuper un certain

temps et nous allons avoir besoin de quelques propositions auxi-

liaires.

275

22.

5.3. PROPOSITION . L'homomorphisme

K_2(~) est surjectif.

) K_~2P (J~) ~, 2~

D$monstration. Soit~l'alg@bre des op~rateurs born~s de H et

soit ~/~ l'alg~bre quotient (l'alg@bre de Calkin). Puisque ~ est

une alg~bre topologiquement flasque [14], on a Ki(~) = K~°P(~) = O.

En outre, on ales suites exactes

O = K_I(~ ) ~K_I(~/~ ) >K_2(~ ) #K_2(~) = O

O = I~_i" top.~B) ~Kt~P(~/~)_ ~'-2" top (3{) ,Kt~P(~B_ ) = 0

Puisque ~/J~est une C!alg~bre, l'homomorphisme K_I (~/~) >Kt~P(~/O~_

est surjectif d~apr~s 3.6, Iien est donc de mame de l'homomorphisme

5.4. Nous nous proposons de d~montrer un r~sukat analogue pour le

groupe K 2. Ii est commode pour cela d'introduire pour tout anneau

unitaire Ale groupe Ki(A;~/n ) [1][3] pour i k2 qui est le

groupe ~i-i de la fibre homotopique de

BGL(A)+ .n ~ BGL(A)+

oO la fl~che est la multiplication par n dans le H-espace BGL(A) +.

Ainsi on a en particulier la suite exacte

.n .n Ki(A) ~ Ki(A) ) Ki(A;Z/n) ,Ki_l(A) ~ Ki_I(A)

De m~me, si A est une alg~bre de Banach on peut d~finir

Kt°P(A;Z/n)i = Vi~l ( top) oO ~top est la fibre homotopique de

BGL(A) top ,n > BGL(A)tO p

5.5. PROPOSITION . L'homomorphisme naturel

K 2 (C ; Z/n) ~ K~ °p (~ ; Z/n)

est un isomorphisme.

276

D~monstration. La s u i t e e x a c t e aP* C*

. n . n K2 (¢) ) K2 (¢) > ~Z (¢ ;~/n) ~x~ (¢) "~l (02)

o~ K2((E ) e s t d i v i s i b l e [16] m o n t r e que K2(02 ;TZ/n)~ Z / n . De m6me

23.

la suite exacte

, ,

!I IT Ir fl T, Z 0 0

montre que K~OP(c;Z/n ) t ~Z/n. Pour d~montrer l'isomorphisme on

consid~re le diagramme

BC* ~ BC* t°P

,, / 1 BGL (G) ~ ~ BGL(G) t°

.n[ BC* .nl , ~ B e * t o p

/ / ~ / /

- j BGL (112) ) BGL ((IZ t o p

Les f l ~ c h e s o b l i q u e s s o n t d ~ f i n i e s p a r l e d ~ t e r m i n a n t . Les f l ~ c h e s

.n s o n t i n d u i t e s p a r l a c o m p o s i t i o n

6L(a2 ) ~ GL(02) × . . . . . 6L(aP) ~+ GL(02) n *

ou z ~ z p o u r 02 . En a p p l i q u a n t i a c o n s t r u c t i o n + ~ ce d i a g r a m m e

on o b t i e n t e n c o r e un d i a g r a m m e c o m m u t a t i f IX + ~ t a n t d ~ f i n i comme +

X kJ BGL(TZ) comme £ans [18]]. £n consid~rant les fibres homo- BGL (PZ)

t o p i q u e s d e s f l ~ c h e s v e r t i c a l e s , on o b t i e n t donc l e d i a g r a m m e com-

m u r a t i f t o p

t o p ~ .. ~_~r n

o / i ~ n t o p <..~ top~ "~n " B(/7 / n ) . P u i s q u e 7 r l ( ~ n ) ~ l , . ~ n '~i((~ "n~" l@~nt°~)la proposition est d~montr~e.

277

24.

5.6. PROPOSITION. Soit Hun espace de Hilbert's6parable dcrit

sous la forme ~ ~)H'. Alors l'inclusion naturelle de ~ dans

l'ensemble ~ des op6rateurs compacts sur H induit un homomorphisme

e : ~*~ KI(C ) ,, KI(~)

qui est rdduit ~ O.

D6monstration. Cette proposition fait penser au th~or~me de Brown

et Schochet KI(~ ) = O avec malheureusement une autre d~finition

du groupe KI(~ ). Voici une d~monstration @l~mentaire de la pro-

position.

Soit a~C* = KI(~). Ecrivons a = Log~ pour un certain 6

et d~finissons J= erL°gBpour r~ ~*. Alors la matrice diagonale

infinie

d = Diag (a,a-l,al/2,~/2,a-i/4,a-i/4,al/4,a -I/4 ..... )

d~finit un @l~ment de KI(~+) qui peut s'interpr~ter de deux

mani@res diff~rentes. Le groupement

( -i, 1/2, i/~, ~I/4, ~i/4 ~i/4,~i/4, ..... ~i/8,.....)

montre que la classe de d dans KI(~ +) est @gale ~ la classe de

e(a ) = (a,l,l,....). Par contre le groupement

-I (e,a , ~ / 2 , ~ / 2 - 1 / 4 / ~ 1 / 4 , -1 /4 , ~1/4 , , . . . . . )

montre que la classe de d dans KI(~ +) est r~duite ~ O. Notons

que l'@nonc~ de Brown et Schochet est ~quivalent au r~sultat

suivant, oh G d@signe le groupe des op@rateurs inversibles sur un

espace de Hilbert qui sont congrus ~ l'identit@ modulo les compacts :

tout ~16ment de G peut s'6crire comme un produit fini de commutateurs

(ABAB'l)llavec A lin~aire born~ inversible et BEG. Ce r~sultat a

~t~ pr@cis~, ind~pendamment par Brown et Schochet (remarque 3 de

[4]) et par de la Harpe (non publi@) : le groupe G est parfait .

5.7. Remarque. Dans cette d@monstration nous avons implicitement

utilis6 le lemme suivant : consid~rons une matrice 2 x2 ~ coef-

ficients complexes

y=(~ O ) 0 ~-i

278

25

Alors si J6-11< E < 1/2, y peut s'6crire comme le produit de

4 matrices ~16mentaires y = YiY2Y3Y4 avec llYi -I jj< 3 ~. En effet

si o est une racine carrie de 6-1, y peut s'~crire

-i

0 i ~ i 0 1 -6o i

5.8. PROPOSITION. L'homomorphisme

K2(~) K~oP( ~ ) =

est surjectif.

D~monstration.

I( 2 (%)

rl ~ K ~ ° P ( % )

~topc~ X ~ 2 "- )

Consid~rons le diagramme

(L ~ g2* Tt Tt

K2 (C ;2~/n) ~ > K1 (¢2) .n

S V

,L l i q vtopr . top ~ K~oP(

~'2 ~ J%; ~/n) ~ ~I (%) 96

~ K~°P (~7 ; Z/n)

Soit Hle sous~groupe de K~°P( ~ ) image de l'homomorphisme

K2(~) ~ K~°P(~) ~ ~. Alors H~n~ pour un certain n. Si

n ~ O, 1 et -i nous allons trouver une contradiction. En effet, soit

xe K2(~ ;X/n)~ ~/n un g@n@rateur. Alors u(x) ~ O car son image dans K~oP(3% top ; ~/n)~K 2 (~;2ffn) est non nulle (5.5). D'autre part,

(vu)(x) = (@~)(x) = O car @ = O (5.6). D~nc il existe y E K2(%)

tel que s(y) = u(x) avec (qr)(y) ~ O. Ainsi r(y)~ r~ d'o~ la contra-

diction. Enfin sin = O, le diagramme pr~c@dent @crit avec un autre

entier n' conduit aussi ~ une contradiction.

La proposition pr@c@dente se g@n@ralise :

279

26.

5.9. THEOREME. L'homomorphisme

K2i(~)

est 8urjectif.

top ,K2i ( 3£)Z Z~

D@monstration . Nous allons d~montrer ce th~or~me par r~currence

sur i en nous inspirant de la d~monstration de la proposition pr~-

c~dente et des structures multiplicatives en K-th6orie mod. n d~ve-

lopp~es par Araki et Toda [l](cf. aussi [3]). Supposons done que

l'homomorphisme ri_ I. K2i.2 (~). .top • AE2i_2L36)~TZ soit surjectif et

soit ~ ~i-i un @l@ment de K2i_2(J%) tel que ri_l(~i_l) = i. Le bi-

morphisme @vident

permet de d@finir un cup-produit

Kzi_2(J%) x K2(C;TZ/n ) > K2i(~;Z/n)

D'autre part, on a aussi un diagramme commutatif analogue au dia-

gramme pr@c~dent en remplaGant 2 par 2i et 1 par 2i~i.

Supposons maintenant que l~image de r = r soit de la forme N~ et

soit y l'@l~ment ~i_iVC~l o~ ~ est un g~n~rateur de K2(~;~/n)(on i

raisonne de nouveau par l~absurde en supposant n ~ O, 1 et -i). Alors

v(~i_iV~l) = ~i_i~3(~) =O.Donc y = s(~) et l'image de ~ dans

top K2i (~)~Z n'appartient pas~n~. Par un raisonnement analogue n ne

peut pas @tre r6duit ~ O.

Consid~rons maintenant une C*-alg~bre unitaire A. Alors ~ ~ A

est un A-bimodule et l'alg~bre augment~e associ@e peut ~tre identifi~e

~ ~+~A. On posera Ki(36~ A) = Ker [Ki(36+~ A) ~ Ki(A)].

5.10. THEOREME. L'homomorphisme

top K2i(3%~A) > K2i (36 ® A)~ K2°P(A)

est surjectif et le noyau est un facteur direct.

D~monstration. Si on pose Bn= Mn(~ ) ® A et B =3£~ A , on volt que

les hypotheses du th~or~me de densit~ sont satlsfaites pour le

280

27.

syst~me inductif des B n, On a donc bien

K t°p "t°P(Bn)~2i ta~A) 2i (A)~l~im ~2i

D'autre part, d'apr~s les th~or~mes de p@riodicit@ de Bott, le cup-

produit par un g~n@rateur de K~P(c) d@finit un isomorphisme de Ko(A)

sur K~P(A). Enfin on ale diagramme commutatif

Ko(A) K2i(~) ) K 2 i ( ~ % A)

Ktop Ko(A) × 2i (36).

Ktop K O(A) x 2i (~Z)

:, K~oP(J¢ "$ A)

> Kt°P (A) I~

v t o P r Puisque l'homomorphisme K2i(~ ) ~ ~2i ~)~Z est surjectif, le

^ A) cup-produit par un ant@c~dent de 1 d~finit un sous-groupe de K2i(~®

isomorphe ~ Ko(A ).

5.11. Les th~or~mes pr@c@dents @crits avec l'alg~bre~ou J~ + peuvent

s'interpr~ter en termes de l'alg~bre unitaire ~/~ . En effet, on a

le diagramme cart~sien d'alg~bres

+

J% $ A ~ A

A > ~/3~ SA

En appliquant le foncteur BGL + ~ ce diagramme on trouve un diagramme

commutatif

BGL(3~+'~ A) + , BGL(~B ~ A) +

l . / % +

BGL (A) * > BGL (~B/j6@ A)

281

28.

Des consid@rations topologiques@l~mentaires permettent d'en

d~duire une application continue entre les fibres homotopiques

F (f) et r(g) des fl~ches verticales f et g. Puisque~est topolo-

giquement flasque,~ ~A est flasque et BGL(~ ~ A) + est contractile.

Par consequent F(g) ale type d'homotopie de ID-BGL(~/~A) +. Donc

on en d~duit finalement un homomorphisme Ki(~ A) ~ Ki~/~ A).

Par le mSme raisonnement on d~finit un homomorphisme Ktop Ktop ^ K~°P(A)~ (96~ A) > i+l(~/~t®A) tel que le diagramme suivant

i i commute

Ki('~{ gA) , Ki+I(~/~%~A)

wtoPr ~ ~j< SA) K~°P(A) ~ K~°P(~®A) , " i+ l ' - ~-

5.11. THEOREME . Soit A une C*-alg@bre unitaire. Alors l'homomorphisme

K2i÷l(~/~ ~ A) ~2i+l't°P (~<~)~KtoP2i (A)

est surjectif pour i = 0,I,... et le noyau est un facteur direct.

D$monstration. Pour i = 1,2,...le th~or~me est une consequence de

ce qui precede et du th@or~me 5.10. Pour i = 0 il r@sulte des suites

exactes 2.3. et 2.12.

5.12, THEOREME. Soit A une C*-alg@bre un~taireo Alors les homomor-

phismes

e t

K i ( ~ A)

Ki(~/e~A)

., K~ °p(~ ~ A)~K. t°pl (A)

to ~ K t°p (A) K i P(21/~®A)~ i-i

sont surjectifs pour i = -1,O,1,2, ....

D~monstration. Pour i pair (dans le premier cas) et i impair > 0

(dans le second cas) le th@or~me a @t@ d@montr@ en 5.10 et 5.11.

D'autre part nous avons d@montr@ en 3.6, la surjectivit@ de l'homo-

morphisme K I(A ) ~ Kt~P(_ A) pour toute C*-alg~bre A .

L'argument de cup-produit d@velopp~ en 5.10 permet d'en d@duire la Ktop surjectivit~ de l'homomorphisme Ki(~ A) ~ i (~ ~ A) pour

i impair.

282

29.

Enfin l'argument utilis6 en 5.11 peut encore se r6p6ter ici pour ^ to

d6montrer la sujectivit6 de l'homomorphisme Ki(~/~®A)---->K i P(~L~A)

pour i pair.

5.13. Exemples. Soit X un espace compact et A = C(X). Alors~ A

(resp.~/~@ A) s'identifie a l'alg~bre des fonctions continues sur X

valeurs dans~(resp. ~/-~). Dans ce cas on a donc un homomorphisme

surjectif des groupes K i de ~ A ou ~DA sur les groupes K-i(x)

de la K-th@orie topologique de X [13].

5.14. A partir de maintenant nous allons essayer d'@tendre les

r6sultats pr~c4dents aux groupes K i pour les valeurs n6gatives de i.

En fait nous obtiendrons des r~sultats plus pr6cis (cf. 5.15 et 5.18).

Le produit tensoriel des op@rateurs compacts d6finit une ap-

plication G-bilin~aire

: %4 (H) × ~ (H) ; LK (H~H)

et on a 6videmment (~B)(a'~ 6') = a~'(g~BB'. D'apr~s les consid6-

rations g6n6rales d6velopp~es dans le paragraphe 4, on en d6duit un

cup-produit

Ki(~-_ (H)) x K j ( ~ ( H ) ) ~ Ki+ j ( ~ ( H ~ H ) )

pour i + j 4 0 . S i on pose H = C ~ H ' , l e diagramme commuta t i f

1 1 ,~t.(n) x ~ ( H ) -~,~(H@H)

peut s'interpr~ter de la mani~re suivante : on ~crit ~L A

H~H ~H ~ (C~H')~(H~G)~(H~H')~H~H ; on en d6duit le

diagramme

~(H) ¢ ~ ( n )

~ ( H ) × ~ ( H ) ) ~ ( H @ H ) ~ ~ (H~H),~M2(~<(H))

o~ o est l'homomorphisme de A dans ~2(A) d6fini par

283

30.

a <: oO) avec A = ~ ( H ) . D ' a p r ~ s l e th@or~me de M o r i t a ( c f . § 1 ) , ~ i n d u i t

un i somorph i sme K i ( ~ i _ ( H ) ~ K i ( ~ ( H ~ H ) ) . En p a r t i c u l i e r , s i on d 6 s i g n e

p a r z l e c u p - p r o d u i t

Ki('JK(H)) x KO('~K(H)) ~ K i ( ~ ( H ~ H ) )

l ' homomorph i sme x b ~ T (x, ¢) e s t un i somorph i sme s i e e s t un

g6n6rateur de KO(=~L(H))~.

5.15 THEOREME. Soit n~O. AZors %('d'().."~ pour n pair et Kn("~) = 0 pour n impair.

D4monstrat ion . Soit u2(res p. u_2 ) un ~16ment de K2(~4)(resp, de K_2(~)) dont

l ' image dans K~oP('~)(resp. Kt~P(~xt))_ es t un g~n~rateur. Alors

u2Uu_2 ¢K O (~t@~) -~Koe2~L)~ est un g6n6rateur de ~.

D6finissons alors :

B : Kn(¢}( (H))--

pour n ~ - 2 et

8' : K n(~(H))

.~ Kn+2 ('~L(H~H)) ~ Kn+2 ('3<~H))

, K_ 2 (':K(H ~H) ) "~ Kn_2 (¢5((H))

pour n__<2 par B(x) = xuu2et 8 ~ (y) = y u u_ 2 Puisque le diagramme d6fini par des

bimorphismes successifs

(~(H) x~(H)) x ~ ( H ) > ~L(H) × ~3< (H)

G4 (H) x "~K (H) ~, ~3{(H)

e s t c o m m u t a t i f ~ i somorph i sme p r o s , on a, h u n au tomorph i sme des g roupes

K i pros, (8'B)(x) = x et (~')(y) = y d~s que ~ et B' sont d~fi~is. On en d~duit donc

que Kn~4~ ) ~ Kn_2(~ ) pour n_<O. Par cons@quent Kn(~4)~ 7z pour n pa i r . Pour n impair, on a Kn(ffK)~K_IGK)

qui se ca lcule par la su i t e exacte

0 = KO(~) _-___.Ko(~?~) ~K_I(" Z) ~ K_I( ~ ) = 0

284

31.

associ@e ~ la suite exacte d'anneaux

0 ~ ~k * ~ • g/~t ~ 0

Puisque KO(~/=~ ) = 0 d'apr~s le th~or~me de Calkin (cf. [6] par

exemple), on a K_l(~t ) = 0 done Kn(~{ ) = 0 pour n impair.

5.16. La p~riodicit~ des groupes Kn('~{ ) pour n~O se g~n~ralise

une classe g@n~rale de ~-alg~bres que nous allons maintenant d~finir.

Soit A une C-alg~bre. Nous dirons que A est 8table si elle est

munie d'un isomorphisme d'anneaux A ~ > M2(A ). Nbus dirons que A

est topolo~iquement stable si elle est stable et si on a d~fini un

bimorphisme

~J~x A . ~ A

t e l q u e

i) Le diagramme

( ~ ×~L) × A~<×(~(× A) • ~< A

D%×A

commute ~ isomorphisme pr~s.

2) Le diagramme

A

> A

~t×A

; A

\ > A~M2 (A)

commute aussi ~ isomorphisme pros, £ ~tant d~fini par

285

32.

5.17. Exemples.

a) Si Best une ~-alg~bre quelconque,~B est topologiquement

stable.

b) Si Best une C*-alg~bre, le produit tensoriel compl6t6 %K~B

est aussi topologiquement stable.

c) L'alg~bre~est topologiquement stable.

d) Consid@rons une suite exacte

O > A' e ~ A >A" ~ O

telle que A' et A soient topologiquement stables, e ~tant

compatible avec les diff~rents morphismes et bimorphismes

de la d@finitlon 5.16. Alors A" est topologiquement stable.

Par exemple ~/~4 est topologiquement stable.

e) Si A est topologiquement stable et si Best une ~-alg~bre

quelconque A~DB est topologiquement stable. Si en outre

A et B sont des C*-alg~bres et si le bimorphisme

"~i. x A ~A est continu ainsi que les diff~rents isomor-

pblsmes de la d~finition 5,16, A~ Best aussi topologi-

quement stable. Par exemple ~/~i~B est topologiquement stable

pour toute C*-alg~bre B.

5.18o THEOREME. Soit A une alg@bre topoloffiquement stable. Alors

Kn(A) ~ Kn~2(A)

pour n <0.

D~monstration. II sufflt de suivre le schema de la d~monstration du

th@or~me 5.15. Le bimorphisme ~ x A ~ A permet de d@flnir un

cup-prodult

Ki(~o<) × Kj (A) ~,Kt+ j (A)

pour i ÷ j __<0 qui est "associatif" ~ isomorphisme pros. En outre

d'apr~s l'axiome 2 des alg~bres topologiquement stables et le th6or~me

de Morita, le cup~produit

K 0(~) x Kj(A) >Kj(A)

286

33.

5.20. COROLLAIRE. Soit

0 ~ A' ~ A > A"~ - 0

une suite exacte de C-alg~bres topologiquement stables. On a alors

la suite exacte~ six termes

Ko(A') ~ Ko(A) ~ Ko(A")

1 1 K_I(A~ x K_I(A) ,( K_I(A' )

(les groupes K 0 et K_I ~tant d@finis de mani~re purement alg@brique

dans les paragraphes iet 3 respectivement).

est simplement (n,k)~ ~ nk, Puisque u2Vu 2 = i, le th~or~me

en r@sulte.

5.19. COROLLAIRE. Soit A une C*-alg~bre. Alors Kn(~i~) A)~ Ko(A)

pour n<O et pair et Kn(~< ~ A)~ KI°P(A) pour n~O et impair.

Seul le dernier point m~rlte un @claircissement. En effet, la

suite exacte

0 ~ ~ ( A ~ A,,. ~ ~ / ~ ® A >0

permet de voir que K i(~ A)~Ko(~B/~A)~ Kt~P(~_ A). D'apr~s

le th@or~me de p~riodicit~ de Bott et le th~or~me de densit~ on s - t o p ~_~Pc~ ~ ~ ~ o p ~ 8 ~ h ~ .

287

34.

Vl - ETUDE DE CERTAINS ANNEAUX TELS QUE Ki(A).~Ki_2(A ) POUR ie ~.

6 . 1 . Dans l e § p r e c e d e n t nous avons ~ t u d i ~ une l a r g e c l a s s e d ' a n n e a u x

A Oes ~ - a l g ~ b r e s t o p o l o g i q u e m e n t s t a b l e s ) t e l s que K i ( A ) ~ K i _ 2 ( A )

pour i ~ O . Nous a l l o n s m a i n t e n a n t d ~ f i n i r des anneaux A t e l s que

Ki(A)f~v Ki_2(A) pour t o u t i ~ Z.

De man i~ re p r e c i s e d ~ s i g n o n s p a r ~ l e p r o d u i t ~ x ~ , l a s t r u c -

t u r e m u l t i p l i c a t i v e ~ t a n t d ~ f i n i e p a r l a £ormule

(k, b) ( k ' , b ' ) = ( k k ' , kb ' + bk ~ + bb ~)

A l o r s % e s t l ' a l g ~ b r e S 4 , augment@e s u r ~ e t on a l a s u i t e e x a c t e

0 ~ ~ t ~ ~ ~ 0

No$ons que~K~peut a u s s i 8 t r e d ~ f i n i e comme l a s o u s - a l g O b r e de l ' a l -

g~bre p r o d u i t ~ × ~ form~e des c o u p l e s ( b , b ' ) t e l s que b - b ' ~ ~ .

De l a s u i t e e x a c t e p r ~ c ~ d e n t e on d ~ d u i t b i e n s t i r que

K ~ ° P ( ~ ) 1 ~ K ~ ° P ( I K ) ~ - Z pour i p a i l e t = 0 pour i i m p a i r . D ' a u t r e

p a r t , l e s images des ~16ments u 2 e t u 2 de K2(IK_ ) e t K_2(~t ) dans

K 2 ( ~ ) e t K _ 2 ( ~ ) s o n t non t r i v i a u x pa r 1 ' a r g u m e n t t o p o l o g i q u e

u t i l i s ~ d~ j~ en 5 . 1 5 . Notons e n f i n que K i ( ~ i ~ t ) ~ K i ( ~ t ) pour i ~ 0

d ' a p r ~ s l e th~or~me d ' e x c i s i o n en K - t h ~ o r i e a l g S b r i q u e .

A p a r t i r de l ' a l g ~ b r e ~ L o n p e u t c o n s t r u i r e un sys t~me i n d u c t i f

off l a f l ~ c h e d e ~ t d a n s ~ l ~ I e s t d @ f i n i e p a r

u ~ ~ u ~ s

o~ s est l~idempotant de~d~fini par l~injection compos~e

~5( ~utilis~e dans le paragraphe precedent. Notons

~ la llmite inductive de ce syst~me, On a

i j i,j i

part, on a un bimorphisme ~vident de _~_x~ [ D' autre 2i

obtenu en identifiant H~H ~ H comme nous l'avons fair dans le

paragraphe 5 et d~fini essentiellement par la formule

(Xl@ x 2 ~ ' ' ' ~ ) x i ) ( Y l @ Y 2 @ " ' ' ~ Yi ) = X l ~ x 2 ~ Y 2 ~ ' ' ~ x i ~ Y i

288

35.

En conclusion on a ainsi d@fini un bimorphisme

Ce bimorphisme satisfait ~ une propri6t6 d'associativit6 ~ iso-

morphisme pr~s. Ii permet donc de d~finir un cup-produit

Ki'('~'.-~) x Kj(~) , Ki÷ j (~)

pour i et jEZ qui est associatif ~ isomorphisme pr~s.

6.2 . THEOREME. P o u r t o u t i ~ Z , o n a K i ( ~ ) ~ ~ p o u r i p a i r e t

Ki( ~ = 0 pour i impair.

D4monstration . C'est la m@me d4monstration formelle que celle du

th4or~me 5.15.

6.3. Consid~rons malntenant une C*-alg~bre A. Alors on peut consi-

d~rer aussi bien la limite inductive du syst~me

~ o A ~ A ~ ~ . . . . . .

qu ' on n o t e r a % ( A ) ~

6 .4 . THEOREME. P o u r t o u t i G = on a K i ( ~ d ~ ( A Y ) ~ K ~ ° P ( A ) . En p a r t i -

c u Z i e r K l ( ~ ( A y ) ~ K i _ 2 ( ~ ( A ~ ,

Ddmonstration , Ce th@or~me se d@montre fo rmel lement comme le

th@or~me 5,18 en u t t l i s a n t l a s t r u c t u r e de "module" d e ~ _ ( A ) * s u r ~

289

R E F E R E N C E S

36.

i.- S. ARAKI et H. TODA : "Multiplicative structures in mod q

cohomology theories, I and II", Osaka J. Math. 2, 71-115 (1965)

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13.- M. KAROUBI : "K-theory. An Introduction ". Grundlehren der

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