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KADO LE FOU · 2018. 4. 13. · Kado le fouest un mendiant qui, sur les routes de Bretagne, va de ferme en ferme. Il est bossu et tout le monde se moque de lui, mais il ne faut surtout

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  • Kado le fou est un mendiant qui, sur les routes deBretagne, va de ferme en ferme. Il est bossu et tout lemonde se moque de lui, mais il ne faut surtout pas se fieraux apparences. Kado, en fait, est un malin et unmanipulateur de génie. Il le prouvera en affrontant leterrible magicien Cornik, propriétaire du fameuxchaudron d’or et de la lance qui tue... Kado le fou reprend un vieux conte breton qui nousrappelle que la Bretagne est une terre de légendes : le paysde Merlin l’Enchanteur, des fées des fontaines et deskorrigans. Un pays d’aventuriers et d’originaux qui,

    comme Kado, ne croient pas que lafortune sourit seulement aux

    nobles et aux riches, mais qu’elleest à la portée de tous ceux quiont un peu de tête et, surtout, ungrand cœur !

    KAD

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    2-923234-01-4

    7829239 234014

  • KKAADDOO LLEE FFOOUU

  • KADO LE FOU

    Direction éditoriale : Angèle DelaunoisDirection artistique : Gérard FrischeteauÉdition électronique : Conception GrafikarRévision linguistique : André BeaudetIllustration de la couverture et illustrations intérieures : Gérard Frischeteau

    © 2004 : Daniel Mativat et Gérard Frischeteauet Éditions de l’IsatisCollection Korrigan no 1Dépôt légal : 1er trimestre 2004Bibliothèque nationale du Québec

    Catalogage avant publication de la Bibliothèque nationale du Canada

    Mativat, Daniel, 1944-

    Kado le fou : conte breton

    (Collection Korrigan ; no 1)Comprend un index.Pour enfants de 7 ans et plus.

    Édition imprimée : ISBN 978-2-923234-01-4Édition électronique : ISBN 978-2-923818-46-7 (PDF)

    I. Frischeteau, Gérard, 1943- . II. Titre. III. Collection.

    PS8576.A828K32 2004 jC843'.54 C2004-940244-7PS9576.A828K32 2004

    Aucune édition, impression, adaptation ou reproduction de ce texte par quelqueprocédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation écrite des Éditions del’Isatis inc.

  • Daniel Mativat

    KKAADDOO LLEE FFOOUUconte breton

    4829, avenue VictoriaMontréal (Québec) H3W 2M9

    Courriel : [email protected]

  • N.B. : Les mots suivis d’un astérisque sont expliqués dans unlexique, à la fin du volume.

  • UN PAUVRE FOU NOMME´ KADO

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    Il était une fois, en Bretagne, un pauvrefou nommé Kado. Kado était bossu et, chaquefois qu'il traversait un des villages de la côtebattue par la mer et le vent, les pêcheurs semoquaient de lui en criant :

    — Kado ! Kado ! Montre-nous ton grosdos. Kado, tu n'es vraiment pas un cadeau !

    Mais le bossu n'avait cure des rires et dessarcasmes. Il continuait son chemin en sifflo-tant. Kado n'avait ni père ni mère. Le mondeétait donc sa maison. Il n'avait jamais été àl'école. Il n'avait ni métier ni argent. Il étaitdonc libre et savait plein de choses sansjamais les avoir apprises. Quand il avait soif, ilbuvait l'eau des ruisseaux. Quand il avaitsommeil, il creusait son nid dans les meulesde foin. Quand il avait faim, il frappait à laporte d'une ferme et, en échange d'une petitechanson ou d'une petite danse accompagnéede claquements de sabots, il obtenait un bol

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  • de soupe ou un croûton. Si, par hasard, on nelui faisait pas bon accueil, il avait toujours untour dans son sac et démontrait qu'il n'étaitpas si idiot qu'on le pensait.

    Imaginons, par exemple, qu'affamé, ilapercevait une bonne mère de famille sur leseuil de sa cuisine en train de nettoyer samarmite à l'aide d'une pierre à fusil*. Kados'approchait et restait planté là à regarder lechaudron avec ses yeux ronds comme desécus* de cinq francs. Au bout d'un moment, lafermière, bien sûr, s'arrêtait de récurer et luidemandait, intriguée :

    — Que fais-tu là, l'idiot ? Tu veux ce quireste au fond ?

    La bouche fendue d'un large sourire,Kado opinait en multipliant les hochementsde tête de façon comique.

    — Tiens, l'idiot, disait la femme, mangece que tu trouveras et, pour paiement, tudiras une prière pour notre porc qui refused'engraisser.

    Et Kado s'asseyait à terre, la marmite defonte entre les jambes, puis se mettait à gratteravec ses ongles les traces de nourriture quiavaient échappé aux cuillères de la maisonnée.

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    C'est là que vous auriez dû le voir aller, leKado. Il se léchait les mains. Il grognait deplaisir, comme s'il se régalait du meilleurragoût qu'il ait jamais mangé.

    — Hum, que c'est bon ! soupirait-il.Du coup, la fermière, plutôt flattée qu'on

    apprécie autant la qualité de sa cuisine,s'excusait :

    — Je regrette qu'il en reste si peu. Tiens,mon brave, sauce cette tranche de paindedans. Ce sera meilleur.

    Et Kado de mordre à belles dents dans satartine et de s'extasier, la bouche pleine :

    — Hum, que c'est bon ! En vérité, chèremadame, ce pain blanc est le plus exquis quej'aie goûté depuis que je suis au monde. Unpain digne de la table de notre évêque. Quedis-je ? Le pape lui-même serait ravi d'enavoir du semblable pour tremper dans soncafé au lait.

    Fière comme une paonne, la paysannes'empressait alors de préciser :

    — Et encore, mon pain est bien plus sa-voureux avec un peu de beurre. Attends, jeviens d'en baratter*.

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    Et la naïve d'apporter du beurre. Puis dulard frais, du cidre bouché*, du quatre-quarts* et même des cure-dents, ne s'arrêtantque lorsque l'idiot, la panse pleine, deman-dait grâce en lâchant un rot sonore.

  • LE CHEVALIER E´TRANGER2

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    Un jour, Kado s'était endormi à l'ombred'un dolmen* en ruine. Il pleuvait comme ilpleut souvent en Bretagne. Une pluie fineque le ciel vous crache au visage et qui trans-forme les chemins creux en bourbier. Tout àcoup, un chevalier descendit de cheval etvint s'abriter sous la grande table de pierre dumonument. Trempé, l'homme de guerre ôtason casque et s'informa :

    — Hé, l'innocent ! Sais-tu dans quelledirection se trouve le château de Kerglas ?

    — Le château de Kerglas ! Doux Jésus,c'est par là, quelque part dans la forêt, à troislieues d'ici. Mais, seigneur chevalier, vousavez l'air de venir de loin ?

    — Je viens d'un pays dont tu ne pourraismême pas prononcer le nom et j'ai chevau-ché trois nuits et trois jours sans dormir.

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    — Voyons, ce n'est pas raisonnable.Reposez-vous. Asseyez-vous ici, bien au sec.Que diable allez-vous faire dans ce châteaumaudit où personne ne va et dont personnene revient ?

    — Je viens conquérir le chaudron d'or etla lance mortelle.

    — Et ces objets valent-ils vraiment levoyage que vous avez entrepris ?

    L'étranger éclata de rire.— Pauvre fou ! Il n'y a pas choses plus

    précieuses sur terre. Le chaudron d'or, on n'aqu'à émette un désir et il se remplit de cequ'on veut. Celui qui y boit guérit de toutesles maladies. On dit même qu'il a le pouvoirde ressusciter les morts...

    — Et la lance ?— La lance ! Sa pointe a été forgée à partir

    d'un éclat de métal provenant de la faux de laMort. Elle tue instantanément tout ce qu'elletouche.

    — Et vous pensez que ces deux mer-veilles se trouvent au château de Kerglas ?

  • — Oui. Un puissant magicien du nom deCornik s'en est emparé. Mais on peut levaincre, car, dès qu'il rentre chez lui, il nepeut plus se servir ni du chaudron ni de lalance qu'il cache dans un souterrain protégépar une serrure que nul ne peut ouvrir.

    — Vous n'avez pas l'intention d'affronterce Cornik, soupira Kado. C'est le diable enpersonne. Il passe parfois à la lisière du bois,monté sur son cheval noir, une jument quitrottine, suivie de son poulain à robe verte.Mais personne n'ose lui parler. Vous voyezcette rangée de menhirs* là-bas, près dulavoir.

    — Oui.— Eh bien, ce ne sont pas des menhirs.

    Ce sont des lavandières qu'il a changées enpierres parce qu'elles se moquaient de lui etde son petit cheval vert.

    Le chevalier l'écouta d'une oreille dis-traite. Puis, comme la pluie avait cessé, ilremonta en selle et disparut.

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  • PPOOUURR EENN CCOONNNNAAIˆIˆTTRREEDDAAVVAANNTTAAGGEE

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    LLEEXXIIQQUUEE

    AANNDDOOUUIILLLLEE :: Sorte de saucisson fait de tripes deporc emballées dans un boyau noir et fumé autrefoisdans les cheminées des fermes.AANNKKOOUU :: Nom par lequel les Bretons appellent laMort ou son ouvrier qui, sous la forme d'un squelettearmé d'une faux, vient de nuit chercher les âmes desdéfunts qu'il emporte dans une charrette dont lesessieux grincent.BBAARRAATTTTEERR :: Brasser la crème du lait pour obtenir dubeurre.BBEESSAACCEE :: Long sac dont les extrémités forment despoches.BBRRAAGGOOUU :: Pantalon bouffant du costume tradition-nel breton.BBIINNIIOOUU :: Cornemuse bretonne.BBUUBBOONN :: Gonflement et inflammation des ganglionsdus à la maladie.CCHHAARRRREETTTTEE GGRRIINNÇÇAANNTTEE :: Véhicule de la mort.CCIIDDRREE BBOOUUCCHHÉÉ :: Cidre mousseux en bouteille,bouché comme le champagne.

  • DDOOLLMMEENN :: Mot breton formé de TAOL, ou TOL,« table » et de MEN, « pierre ». Monument mégali-thique composé de pierres brutes formant une tablegigantesque. On pense qu'il s'agissait de tombes oude temples préhistoriques.ÉÉCCUU :: Ancienne monnaie.GGLLUU :: Colle obtenue à partir de la résine d'arbre.GGWWIINN--AARRDDAANNTT :: Célèbre eau-de-vie bretonne, de

    fabrication artisanale.KKOORRRRIIGGAANN :: Nom breton des elfes et des lutins.KKUUIIGGNN--AAMMAANN :: Délicieux gâteau au beurre.LLIICCOOUU :: Corde ou pièce de harnais servant à attacher

    un cheval.

    MMAAUURREESSQQUUEE :: Femme arabe originaire de l'Afrique

    du Nord ou du Sud de l'Espagne, réputée pour sa

    beauté et son charme.

    MMEENNEEZZ--HHOOMM :: Mont sacré des Montagnes Noires, à

    l'entrée de la presqu'île de Crozon. La légende en a fait un

    lieu de rencontre des anciens druides et le lieu de sépul-

    ture du fameux roi Mark, du roman de Tristan et Iseut.

    MMEENNHHIIRR :: Haute pierre dressée, mégalithe breton.

    MMOONNTTSS DD''AARRRRÉÉEE :: Montagnes les plus élevées de

    Bretagne qui culminent à près de 400 mètres dans une

    région particulièrement sauvage.

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    NNOOÉÉ :: personnage biblique qui, selon la légende,

    vécut 950 ans.NNOOMMIINNOOËË :: Roi breton mort en 851. C'est lui quiassura l'indépendance de la Bretagne — laquelle futpréservée pendant plus de cinq cents ans — aprèsavoir remporté la victoire de Ballon (845) sur lestroupes franques de Charles le Chauve.PPEENNNN BBAAZZ :: Bâton traditionnel des paysans bretons,qui servait occasionnellement de massue et permet-tait de sauter par-dessus les fossés et les cheminsboueux. Long d’un mètre et demi et taillé dans unsolide bois de houx, il était percé d'un trou pour sif-fler, muni d'une ganse de cuir, et généralement ornéd'une torsade en forme de serpent.PPIIEERRRREE ÀÀ FFUUSSIILL :: Pierre pour affûter les faux.QQUUAATTRREE--QQUUAARRTTSS :: Gâteau breton composé d'unpoids égal de beurre, de farine, de sucre et d'œufs.RRAABBAATT :: Col de prêtre.SSOONNNNEEUURR :: Joueur de cornemuse ou de biniou.

  • Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver avec cestrois termes. On les confond souvent, car on ne saitpas vraiment ce qui se cache derrière chacun d’eux.Tous les trois désignent ddeess rréécciittss eett ddeess hhiissttooiirreess,,chers aux conteurs.

    Pour essayer d’y voir plus clair, voici une brève pré-sentation qui pourra aider à mieux reconnaître cha-cun de ces univers.

    LLEE MMYYTTHHEE

    Dans toutes les cultures, le mythe se présente commeuunn rréécciitt qquuii rraaccoonnttee lleess oorriiggiinneess dduu mmoonnddee.. Dans lestemps anciens, on ne disposait pas des explicationsde la science. De nombreux phénomènes naturels,comme la foudre ou l’orage, la présence des étoiles oudu soleil dans le ciel, amenaient les humains à seposer des questions sur eux-mêmes. Ce sont toutesces questions qui les ont entraînés à inventer defabuleux récits comme autant de réponses pouressayer de comprendre le sens de leur vie. Dans ceshistoires, lleess ddiieeuuxx eett lleess eesspprriittss ddee ttoouuttee nnaattuurree ppaarr--ttaaggeenntt aavveecc lleess hhuummaaiinnss ddeess aavveennttuurreess eexxttrraaoorrddii--nnaaiirreess.. Les humains y apprennent comment vivre en

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    CCOONNTTEE,, MMYYTTHHEE OOUU LLE´E´GGEENNDDEE ??

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    harmonie avec l’univers qui les entoure ainsi que lesrègles à respecter pour vivre en société.

    Les personnages des mythes sont surhumains et dis-posent de pouvoirs surnaturels. Mais, tout commeles humains, ils éprouvent des émotions et des senti-ments. OOnn ddiitt qquuee llee mmyytthhee eesstt uunn rréécciitt ssaaccrréé..

    LLEE CCOONNTTEE

    Comme les mythes, les contes sont des histoires.Mais cette fois, lleess hhuummaaiinnss,, aayyaanntt aapppprriivvooiisséé lleeuurrppeeuurr dduu mmoonnddee qquuii lleess eennttoouurree,, rraaccoonntteenntt ddeess hhiiss--ttooiirreess qquuii ppaarrlleenntt dd’’eeuuxx.. Il n’y a plus de dieux oud’êtres aux pouvoirs surnaturels ou surhumains.Dans les contes, même si l’on y trouve des ogres, desgéants ou des fées, ils ne sont pas les plus forts.

    Comme le conte concerne les humains et que les dieuxen sont absents, oonn ddiitt qquuee cc’’eesstt uunn rréécciitt pprrooffaannee..

    On distingue plusieurs genres de contes. Voici lesplus fréquents :•• lleess ccoonntteess mmeerrvveeiilllleeuuxx ou contes de fées ;•• lleess ccoonntteess ppooppuullaaiirreess ttrraaddiittiioonnnneellss qui parlent descoutumes ou des gens d’une région ;•• lleess ccoonntteess ffaaccééttiieeuuxx qui racontent des anecdotesdrôles ou des mésaventures burlesques ;

  • •• lleess ccoonntteess dd’’aanniimmaauuxx dans lesquels ceux-ci tien-nent le rôle principal, mais qui, souvent, servent àsouligner certains défauts des humains ;•• lleess ccoonntteess ééttiioollooggiiqquueess qui donnent des explica-tions sur des phénomènes naturels de façon fantai-siste ou humoristique ;•• lleess ccoonntteess ddee ssaaggeessssee oouu lleess ccoonntteess iinniittiiaattiiqquueess quiinvitent à réfléchir sur la vie et les actions que l’onpose ;•• lleess ccoonntteess ffaannttaassttiiqquueess dans lesquels se glissent deséléments étranges qui inquiètent ou étonnent ; •• lleess ccoonntteess eetthhnniiqquueess qui présentent la culture d’unpays ou d’un groupe d’humains en particulier ; •• lleess ccoonntteess ccoonntteemmppoorraaiinnss qui sont créés par desauteurs modernes ou qui présentent des versionsactualisées de contes connus.

    LLAA LLE´E´GGEENNDDEE

    LLaa llééggeennddee rreeppoossee ttoouujjoouurrss ssuurr uunn ffaaiitt rrééeell :: un per-sonnage, un événement ou un lieu géographique.Mais l’histoire est racontée en exagérant les faits et eny ajoutant des éléments fabuleux et inquiétants.

    (texte de Jacques Pasquet)

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    KKAADDOO LLEE FFOOUU ::UUNN CCOONNTTEE IINNIITTIIAATTIIQQUUEE

    Ce conte breton est librement inspiré d'un récittraditionnel recueilli dans la région de Vannes(Morbihan) par l'écrivain et folkloriste ÉmileSouvestre (1808-1854) et publié en 1844 dans LeFoyer breton.

    Il met en scène un vagabond passant pour fou,qui ressemble au « quêteux » québécois et qu'onnomme en Bretagne le « pilhaouer ». Vivant symbolede la revanche des pauvres sur les puissants, cepersonnage est le héros de nombreux contes où,chaque fois, malgré son humble apparence et sasupposée stupidité, il fait preuve d'astuce et sortvictorieux des pires situations.

    L'histoire de Kado1 est également célèbrepour une autre raison. Elle présente, en effet, uneversion très ancienne de la fameuse quête du Graalet du mythe primitif du bol de la vie qu'on retrouvedans de nombreuses civilisations. Sauf que, danscette version, le chevalier Perceval est un simple idiot

    ______1. Dans le conte original, le héros se nomme Peronnik l'idiot. Nous lui avons

    préféré le nom plus familier de Kado, qui se trouve également dans le recueil

    d'Émile Souvestre.

  • de village, la lance de Longus, une arme invincible,et le vase sacré ayant contenu le sang du Christ, unchaudron magique.

    Les ancêtres des Bretons, les Celtes, croyaienteffectivement qu'il existait un récipient extraordi-naire dans lequel les dieux préparaient le repas oubrassaient la bière destinés aux héros morts qu'ilsjugeaient dignes de ressusciter pour en faire des êtresimmortels. Quand le monde celte disparut, on entre-tint l'idée que le fameux chaudon existait encore,caché quelque part, et chacun se mit à rêver de leretrouver, lui prêtant différents pouvoirs. Pour cer-tains, il donnait une force herculéenne comme lapotion que le druide Panoramix prépare dans unchaudron du même genre. Pour d'autres, il assuraitgloire, richesse, pouvoir et immortalité. Une quêtequi est encore celle de chacun d'entre nous.

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  • TTAABBLLEE DDEESS MMAATTIIE`E`RREESS

    1. Un pauvre fou nommé Kado .......................................... 5

    2. Le chevalier étranger ..............................................................11

    3. Le petit cheval vert....................................................................17

    4. La forêt trompeuse ....................................................................25

    5. Le korrigan et le lion ................................................................31

    6. Le lac aux dragons et le géant ........................................39

    7. La vallée des tentations ........................................................45

    8. Madame la Peste ..........................................................................51

    9. Cornik le magicien ....................................................................59

    10. Le chaudron d'or ........................................................................65

    11. Épilogue ..............................................................................................73

    Pour en connaître davantage ..........................................77

    Lexique ................................................................................................78

    Conte, légende ou mythe ?..................................................81

    Kado le fou ; un conte initiatique ................................84

    Daniel MATIVAT, auteur ....................................................86

    Gérard FRISCHETEAU, illustrateur ......................86

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    TTiittrreess ppaarruuss ddaannss llaa CCoolllleeccttiioonn KKoorrrriiggaann ::

    1. KKaaddoo llee ffoouu,, conte breton

    de Daniel Mativat

    2. LLaa nnaaiissssaannccee dduu ggooééllaanndd,, conte inuit

    de Jacques Pasquet

    3. SSuurr lleess aaiilleess ddee llaa lluunnee,, conte bulgare

    de Christine Bonenfant

  • Kado le fou est un mendiant qui, sur les routes deBretagne, va de ferme en ferme. Il est bossu et tout lemonde se moque de lui, mais il ne faut surtout pas se fieraux apparences. Kado, en fait, est un malin et unmanipulateur de génie. Il le prouvera en affrontant leterrible magicien Cornik, propriétaire du fameuxchaudron d’or et de la lance qui tue... Kado le fou reprend un vieux conte breton qui nousrappelle que la Bretagne est une terre de légendes : le paysde Merlin l’Enchanteur, des fées des fontaines et deskorrigans. Un pays d’aventuriers et d’originaux qui,

    comme Kado, ne croient pas que lafortune sourit seulement aux

    nobles et aux riches, mais qu’elleest à la portée de tous ceux quiont un peu de tête et, surtout, ungrand cœur !

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