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Nikolaï Tchernychevski, communiste russe de la génération ayant précédé les bolcheviques, il est peu connu en occident. Il a pourtant profondément marqué le socialisme en Russie, avec notamment son célèbre « Que faire ? Les hommes nouveaux » qui a inspiré Lénine, Plékhanov, Staline et tant d'autres. Les articles décrivent uniquement l'avis personnel des auteurs. L'éclaireur Avril - Mai 2016 N°4 Ce journal communiste est le brise-glace qui va frayer la voie aux idées nouvelles.

L'éclaireur · 2016. 5. 9. · L'édito La fin de l'homo-insanis On reproche souvent aux communistes ne pas prendre en compte la nature humaine. L'homme serait un loup pour l'homme

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  • Nikolaï Tchernychevski, communiste russe dela génération ayant précédé lesbolcheviques, il est peu connu en occident. Ila pourtant profondément marqué lesocialisme en Russie, avec notamment soncélèbre « Que faire ? Les hommes nouveaux» qui a inspiré Lénine, Plékhanov, Staline ettant d'autres.

    Les articles décrivent uniquement l'avis personnel des auteurs.

    L'éclaireurAvril - Mai 2016

    N°4

    Ce journal communisteest le brise-glace qui vafrayer la voie aux idées

    nouvelles.

  • L'éditoLa fin de l'homo-insanis

    On reproche souvent auxcommunistes ne pas prendre encompte la nature humaine.L'homme serait un loup pourl'homme et donc le communismeimpossible. Et effectivement,l'homme actuel n'est pas à lahauteur du communisme.

    Marx disait « L'histoire tout entièren'est qu'une transformation de la naturehumaine ».

    Qui est l'homo-insanis ? Ce n'estni le bourgeois, ni le prolétaire enparticulier : c'est l'hommedomestiqué par l'homme.L'homme a domestiqué le chien,le cheval, le bœuf et... l'homme.Il est devenu fou, malade.

    Marx remarquait déjà : « La classepossédante et la classe du prolétariatreprésentent la même aliénation humaine»

    L'homme s'est domestiqué, ils'est transformé lui-même. Sanature a changé. Mais alors queles animaux ont été rendus moinssauvages, l'homme a domestiquél'homme en débridant sonanimalité, en étouffant sonintelligence, tout ce qui fait de luiun être humain.

    Dans sa crise, le capitalismedéchaîne jusqu'à l'absurdel'animalité de l'homme. Leségoïsmes mis bout à bout nepeuvent aboutir qu'à plus de

    peine et de souffrance pour tous.Au travail, à l'école, où dans laconsommation, tout devientabjecte, vide de sens. Tout estpourri par cet infatigable élan demonstruosité.

    La crise du capitalisme s'abatinévitablement sur l'homo-insanis, qui ne comprend pas queson propre entêtement animal,de lui et ses semblables est lacause de sa misère.

    Alors il s'acharne, à vouloir del'argent, sans cesse, à vouloirécraser les autres, à vouloir êtreau-dessus, à chercher lesgratifications, la prétendueréussite. Cet homme malade quide temps en temps s'épuise etcraque, puis entrevoit la misèrede sa condition et retourne sahaine contre lui-même.

    A-t-on jamais eu un homme aussimalade ? Son corps affaibli parune alimentation aussi malsaine,les drogues et un mode de viedestructeur. Son intelligencesouillée par tant de mensonges,de lâcheté, d'aveuglement.

    Mais alors que cet homme est aubord du gouffre, il danse avecinsolence et s'enorgueillit de sapropre animalité décadente. Ilcraint pour son avenir, et,tétanisé par la peur, il redoublede haine, de violence.

    « Si le communisme ne devait pasconduire à la création d'un hommenouveau, il n'aurait aucun sens » -

    Che Guevera

  • Au sommaire :

    * Édito – La fin de l'homo-insanis

    * Pourquoi nous sommes gouvernés par des scélérats etdes médiocres

    * Pourquoi le réformisme ne peut pas marcher

    * Classe moyenne et théorie du "monde multipolaire"

    * Révolution colorée en France : répétition générale

    * Concurrence absurde et valeur

    * Capitalisme et empires : ébauche d'une théorie

    * Petit Larousse du citoyen modèle

    Bonne lecture !

    Page 2

    Pages 4 à 6

    Pages 7 à 10

    Pages 11 à 13

    Pages 14 à 16

    Pages 17 à 19

    Pages 19 à 26

    Pages 27 à 35

  • Pourquoi nous sommes gouvernés par des scélérats et des médiocres

    N'avez-vous pas remarqué queceux qui nous gouvernent, ceuxqui donnent les ordres, ceux quidirigent, sont souvent les piresraclures, les plus incompétents ?Cette règle a bien sur denombreux contre-exemples. Maisil suffit de lever le nez pour voirpoliticiens, cadres, généraux,dirigeants d'entreprises, etc. Laméchanceté ou la bêtise vacroissant sur la pyramide dusystème. Non qu'elle soitexempte des échelons les plusbas de la société, elle atteint unhaut degré de raffinement dansles hautes sphères de labourgeoisie.

    De l'autre côté, les genscompétents, les gensbienveillants, sont souventretranchés très loin des sphèresdécisionnaires. Soit dans uneopposition plus ou moins stérile,soit dans dans l'indifférence laplus banale.

    Peu importe l'échelle qu'onchoisira, celle d'une entreprise,d'un pays ou du monde, onremarquera toujours quepersonne n'est à sa place. Envoici les raisons :

    1- Les hauts postes confèrent

    pouvoir, prestige, argent etnotoriété, choses qui attirentrarement les personnes les plusnobles d'esprit. Ceux qui n'ontrien en eux-mêmes se laisserontfacilement séduire par des biensextérieurs factices avec lesquelsils pensent pouvoir combler leurvide intérieur qui est un puitssans fond,

    2- Lorsqu'une personne depouvoir veut faire monter unepersonne venue "d'en bas", ellechoisira toujours des gens ayantun lourd passif, des choses à sereprocher. De cette façon elleaura toujours un moyen decontrôle sur son protégé,

    « Quand une personnemonte dans la hiérarchie,son silence et sonapprobation est achetée »

    3- Pour garder le contrôle,certains hommes de pouvoirplacent autour d'eux desincompétents dans le but demieux garder le contrôle,

    4- Le système fonctionne autourde l'argent. Par conséquent lesplaces et les postes s'achètentplus ou moins directement, audétriment d'autres données :compétence, intelligence,mérite,... (voir l’Éclaireur n°2,L'idéologie de la réussite),

    5- Le système fonctionne

  • également sur le modèle mafieux: renvois d'ascenseurs, pistons,communautarisme, liensfamiliaux, peuvent aussipermettre d'accéder aux postesélevés, au détriment d'autresdonnées,

    6- Se maintenir au pouvoirnécessite des motivations fortes,un but positif, qu'ont rarementles personnes bienveillantes. Amoins qu'elles aient un butnégatif comme le désir devengeance,

    « Les places et les postess'achètent »

    7- Les cadres intermédiaires dusystème transmettent la violencequ'ils subissent de la part deséchelons supérieurs vers leséchelons inférieurs. Ils ne seprésentent que comme descourroies de transmission et selavent les mains de touteresponsabilité,

    8- Pour les cadres intermédiaires,faire subir des mauvaistraitements à leurs subordonnésest un moyen de compenser leshumiliations qu'ils subissent sanss'en prendre aux vraisresponsables,

    9- Pour mettre les personnesbienveillantes au pouvoir, ilfaudrait qu'elles utilisent desméthodes dignes des scélérats,ce qui est incompatible avec leur

    être profond,

    10- L'humanité a subi un longprocessus de dressage qui arendu une part importante de lapopulation dépendante et docile.Sans compter la paix sociale quepeut acheter un peu deredistribution. De fait, si lespersonnes bienveillantesessayent de s'appuyer sur desforces comme le peuple, ellesseront rapidement confrontées àla soumission spontanée de ceuxqu'elles cherchent à faire bouger,

    11- Le long conditionnement etdressage des foules fait que touterévolte dirigée au bon endroitnécessite une quantité d'efforttelle que seule une organisationmalveillante aurait les capacitésconcrètes pour peser dans labalance. Et pour preuve, toutesles révolutions de l'histoire ontréussi grâce à des aidesextérieures. Même à des pluspetites échelles les personnesbienveillantes ont toujours besoind'une tierce force pour arriver àleurs fins,

  • 12- Les personnes bienveillantessont minoritaires, car ellesagissent sous l'influence deressors profonds, ce qui est esttrès rare. L'essentiel de lapopulation humaine est mue parun fragile équilibre entre pitié etégoïsme. Pour les dirigeants, ilfaut donc une moindre dépensed'énergie pour faire pencher labalance et se fournir ainsi enserviteurs dociles,

    Maximilien de Robespierre, un exemplede dirigeant bienveillant

    13- Quand une personne montedans la hiérarchie, son silence etson approbation est achetée.Ainsi une personne n'ayant pasde convictions profondes selaissera facilement corrompre etretourner par la main qui lanourrit,

    14- Bien souvent la plupart desgens ne comprennent passpontanément où est leur intérêt,où est la vérité, où est l'essentiel.Les berner nécessite un effortmoindre, les élever nécessite uneffort immense,

    15- Il arrive cependant que des

    personnes bienveillantes arriventà s'appuyer sur des forces réellespour diriger. Le problème est quesouvent elles doivent employer laviolence afin de compenser leurdésavantage initial. Violencevisible qui plus est, donc trèsfacile à dénoncer par leursadversaires, qui eux peuventutiliser une violence discrètebeaucoup plus efficace. Enfinlorsque de tels dirigeantsexistent, ils attirent sur eux lahaine des dirigeants malveillants,par jalousie ou par crainte. Celapeut rendre rapidement lasituation insoutenable si la ciblede cette haine n'est pas assezforte ou organisée.

  • Pourquoi le réformisme ne peut pas marcher

    Dans le capitalisme, la classemoyenne prétend pouvoircomposer. Bourgeoisie etprolétariat pourraient s'entendreet ainsi collaborer. Le réformismeest l'idéologie de la classemoyenne. Ce qu'elle veut, c'estpersister en tant que classemoyenne. Soit s'appuyer sur leprolétariat pour faire pression surla bourgeoisie (social-démocratie). Soit s'appuyer sur labourgeoisie pour réprimerviolemment un prolétariatdevenu trop menaçant(fascisme). Les deux n'étant pasincompatibles.

    François Mitterrand a parfaitementincarné les contradictions du réformisme

    et démontré son inévitable échec

    Or nous l'avons expliqué dansl’Éclaireur n°3 (L'avenir du travail: constat et stratégie), la crise ducapitalisme est inéluctable. Cela,la classe moyenne ne peut pasl'admettre. Parce que cela

    reviendrait à reconnaître que sonéquilibre recherché estimpossible. Cela reviendrait àdire qu'elle est condamnée àdisparaître, sans aucun recourspossible.

    Mais la réalité, elle, est claire. Lesfaits sont têtus comme disaitLénine. Que ce soient lesMitterrand, les Chavez, lesTsipras, les Lula, ou bien d'autresavant eux, aucun n'a fait quoique ce soit contre le capitalisme.En réalité, la position réformisten'est pas tenable. Elle ne peutexister qu'à une condition : uneprospérité économique trèsimportante. Car si la bourgeoisiedu pays donné est très riche, ellepeut se permettre théoriquement(mais pas forcément) des largesredistributions, un étatprovidence, bref la classemoyenne. Il y a plusieurspossibilités pour obtenir une telleprospérité :

    - parfois certaines époques sontnaturellement prospères, dans lecycle du capitalisme, mais celaest passé désormais pour laFrance, qui est condamnéeinéluctablement à la crise du faitde l'évolution naturelle ducapitalisme,

    - la guerre impérialiste, pourconquérir des débouchés et deszones d'influence, qui va parfoisde pair avec le fascisme,

    - enfin, avoir des réserves dematières premières importantesà vendre, permet à des pays

  • comme le Venezuela de fairevivre chichement (mais pourcombien de temps encore ?) unefragile classe moyenne.

    « La crise du capitalismeest inéluctable. Cela, laclasse moyenne ne peutpas l'admettre »

    Nous en France, et en Europeplus généralement, nous n'avonsni la possibilité de reconquérir lemonde, ni des réserves depétrole ou de terres rares. Doncinéluctablement la premièreoption va s'imposer, de gré ou deforce : la crise.

    « Même les manifestationsviolentes ne sont en faitque dans la logique deréformisme (certes musclé)mais de réformisme tout demême »

    Mais cela, les réformistes nepeuvent pas l'admettre. Tout leurtravail consiste à nier la crise. Aulieu d'admettre la crise inévitabledu capitalisme, ils sont obligésd'inventer des causes "externes"(prétendu épuisement desressources par exemple) ouidéologiques. Finalement leurcritique se contente de dénoncerune "mauvaise gestion", ou un

    gâteau mal partagé. Une vision"néo-libérale" du monde, lamondialisation qui ne profiteraitqu'aux 1% les plus riches. Enclair, tout ne serait qu'unequestion d'orientation politique etun gouvernement bien degauche, s'il portait ses tripes,pourrait mener à bien une bonnepolitique de redistribution et desocialisme du 21ème siècle.

    Nous communistes, nous lesavons, c'est impossible. Car lacrise du capitalisme est unphénomène absolument naturelet qui n'est "décidé" nulle part.Elle est inévitable, inéluctable,normale, en fait, logique. Pourfaire un compromis avec labourgeoisie, il faut être deux : laclasse moyenne et la bourgeoisie.Si l'une des deux parties estcontre le compromis... alors il n'ya pas de compromis ! C'est bientout le problème, de la classemoyenne qui essaye de forcer lecompromis, de forcer à négocier,qui cherche à faire pression, àfaire du chantage. Même lesmanifestations violentes ne sonten fait que dans la logique deréformisme (certes musclé) maisde réformisme tout de même.

    En réalité, pourquoi à chaque foisqu'un homme politique degauche arrive au pouvoir, iléchoue systématiquement et finitpar trahir ? Mise à part la lâchetépolitique, ou l'absence de pouvoirdes politiciens, on constate toutsimplement le principe de réalité.Dans la crise du capitalisme, il

  • n'y a plus la place pour une lignedu milieu, pour une troisièmevoie de la classe moyenne. Il n'ya qu'une voie : celle de labourgeoisie. Or la classemoyenne cherche à en imposerune autre, mais bien sur vuqu'elle n'assume pas la dictature,le communisme, la planification,elle ne peut donc que composeravec la bourgeoisie. Et donc ellereste soumise à ses loiséconomiques, à ses caprices. Ellene peut pas résoudre lesproblèmes à la racine, elle nepeut que tenter d'aménager lesystème. Et donc très vite elle seretrouve face à un choix terrible(de plus en plus court avec letemps...) : ou bien tenterl'aventure, ou bien trahir etrevenir dans les clous de labourgeoisie. A chaque fois onconstate bien le "virage de larigueur", la trahison, le coup depoignard dans le dos, inévitable,prévisible, et si peu surprenant.

    Alors l'aventure ça peut vouloirdire pleins de choses. Nous avonsdéjà évoqué la guerreimpérialiste, comme tentative deréponse à la crise. En clair : allerpiller la terre entière pour payergrassement la classe moyenne etainsi sauver le compromis declasse, ainsi tout le monde estcontent : classe moyenne etbourgeoisie, mais nous l'avons vucela est impossible quand onconnaît le potentiel militaire desarmées européennes en 2016...

    Le seul réformisme crédible : la guerre etle fascisme, qui redistribue à la classe

    moyenne une partie du pillageimpérialiste.

    Et puis il y a aventure, au sens,communisme. Cela veut dire unepolitique radicale, une dictature,la fin des préjugés petitsbourgeois de prétendue "liberté".En clair une vraie prise en mainde la situation. Et avant même desavoir si cela est possible (ce quiest peu probable vu la façon dontun homme politique arrive au"pouvoir" en "démocratie"), il estbien évident que la volonté n'yest pas.

    Donc le réformisme estcondamné à faire de l'oppositionstérile et de la figuration. Si cen'est pour céder la place aufascisme ou à toute autre formede tentative de collaboration declasse.

  • « Dans la crise ducapitalisme, il n'y a plus laplace pour une ligne dumilieu, pour une troisièmevoie de la classe moyenne»

    La crise du capitalisme estinévitable, elle avance à grandpas, de façon implacable. Face àelle, tous les espoirs duréformisme de la classe moyennevont inévitablement se briser. Etcomme conséquence, une fuiteindividualiste (à l'étrangernotamment), une décompositionpolitique, une profusion decoquilles vides intellectuelles etpolitiques. Malheureusement,cruelle est l'histoire, et tant quele peuple n'aura pas de lui-mêmeexpérimenté le mur politiquedans lequel il fonce, il n'est pasprêt de changer de direction...Surtout dans nos pays trèsimprégnés d'individualisme petitbourgeois, de gauche plébéienne,de petits propriétaires.

  • Classe moyenne et théorie du "monde multipolaire"

    L’Éclaireur attache beaucoupd'importance à la question de laclasse moyenne. Parce que laFrance est un pays où la classemoyenne est très forte, il estimpensable de passer à côté decette question. Aussi nous allonsvoir ce qu'implique l'idéologiepetite bourgeoise sur lesquestions internationales.

    La classe moyenne est entre labourgeoisie et le prolétariat, ellese considère comme au dessusde la lutte des classes et elleentend bien y rester. Ce principes'applique aussi à l'international,quand il s'agit de grandespuissances. Les revendicationsde la classe moyenne pour laFrance ne sont-elles pas que laFrance soit une puissancemoyenne, "non-alignée", au-dessus des rapports de forcemondiaux ?

    Alexandre Douguine, théoricien russe dumonde multipolaire

    La recherche de cet équilibrenouveau pousse aujourd'hui unegrande partie de la petitebourgeoisie à s'intéresser à l'axerusso-chinois. Il apparaît commele contre-poids à l'hégémonienord-américaine, permettantthéoriquement à la France des'émanciper du joug américainpour redevenir une puissanceneutre, spectatrice des conflitsmondiaux, jouant l'arbitre,cachée derrière sa ligne Maginotatomique.

    C'est ainsi qu'est née la "théoriedu monde multipolaire",d'Alexandre Douguine, théoricienrusse et co-créateur du partinational-bolchevique russe.L'idée principale étant la défensed'un bloc eurasiatique pourconcurrencer l'orientationatlantiste de l’Europe.

    « Il est impossible qu'unéquilibre mondial favorableaux puissancesimpérialistes de secondplan perdure indéfiniment »

    Bien qu'on puisse aisémentcomprendre ce qu'implique cettethéorie pour les intérêts de laRussie, c'est la question de laclasse moyenne française quinous intéresse. En Francel'influence de ces théories va

  • grandissante, notamment auprèsdu front national, qu'a d'ailleurscôtoyé Alexandre Douguine lui-même.

    En fait l'idée d'un mondemultipolaire est apparue après lachute de l'union soviétique et dubloc de l'est. Le monde"unipolaire" aurait alors dominé àlui seul le monde et il faudraitrétablir un équilibre despuissances.

    Or le problème de ce vœu pieux,c'est qu'il vise comme objectif unéquilibre alors même que la valsedes rapports de force mondiauxbouleverse sans cesse etautomatiquement tous leséquilibres. Si le bloc eurasiatiquevenait à se former et réussissait àmener à bien son projet, cela nemènerait pas à un équilibre despuissances mais à l'effondrementdes puissances occidentales.Certains pôles sont en ascension,d'autres en déclin, et si l'unmonte tandis que l'autredescend, alors la victoire dupremier est inéluctable et ladéfaite de l'autre également.

    Et de même que l'évolution desclasses sociales suit un coursdéterminé prévisible, celui desrapports de force mondiaux estégalement compréhensible etdéterminé. Et tout comme il estimpossible qu'un équilibre declasse favorable à la classemoyenne perdure indéfiniment, ilest impossible qu'un équilibremondial favorable auxpuissances impérialistes de

    second plan perdureindéfiniment. Le monde nes'arrête jamais à un stade dedéveloppement, tout est enmouvement, et le mouvement nes'arrête pas. Donc il n'y a jamaisd'équilibre. De même que lamarche est un déséquilibrepermanent d'une jambe à l'autre,les rapports de classe ou entrepays est un déséquilibrepermanent d'un groupe à l'autre.

    Assumer cette dialectique, ceserait en fait annoncer à l'avanceque même si le camp"eurasiatique" gagne, iln'échappera pas auxcontradictions du capitalisme ets'effondrera aussi. De même quela victoire des états-unis n'a étéque de courte durée.

    Marine Le Pen à Moscou, symbole de cechangement d'alliance en perspective

    pour la France

    De plus il est faux de dire quel'effondrement d'un camp signifiela fin de celui-ci. L'économie,base de toute puissance sur lascène internationale, va et vientdu fait de la nature même ducapitalisme, avec le retour des

  • crises. Quand un bloc s'effondre,le pôle est seulement affaibli, ensommeil mais il ne disparaît pasforcément. Quand l'URSS s'esteffondrée, la Russie n'a pastotalement disparu, n'est pasentrée dans l'OTAN, etc... Leréajustement est plus unbasculement qu'une annihilationtotale. Même la guerre ne détruitjamais totalement un pays.

    Nous analyserons dans un autrearticle la nature réelle du "mondemultipolaire" pour comprendrecomment les rapports de forceévoluent vraiment.

  • Révolution colorée en France : répétition générale

    Manifestations violentes dans lesgrandes villes, nuit de bout et sestentes en plein cœur de lacapitale. On pourrait croire quetout cela est le début spontanéd'une révolution "citoyenne". Onpourrait aussi se borner à évaluerle degré de manipulation exercéepar les partis politiques à leurencontre, à des fins purementélectorales, avec de purs calculsd’appareils.

    Mais ce serait passer à côté del'essentiel.

    En effet il n'aura échappé àpersonne ayant un soupçon demémoire, la ressemblance entrece début de mouvement etd'autres mouvements, comme lesprintemps arabes, dont lesorganisateurs de nuit debout seréclament eux-mêmes. Onretrouve la trace des "révolutionscolorées". Tous ces mouvementsreposent à peu près sur le mêmeschéma : la CIA utilise desmanifestations "populaires" dansle but de déstabiliser ungouvernement hostile qu'elle nepeut abattre militairement (ouavec des mercenaires...).

    Plusieurs objectifs peuventexister :

    - Faire peur au gouvernement en

    question, faire pression sur lui,sans toutefois le renverser

    - Déstabiliser la région, y installerle chaos pour empêcher unconcurrent de s'installer(exemple : troubles et guerresciviles crées en Afrique afin debloquer l'expansion économiquechinoise)

    - Renverser le gouvernement etle remplacer par ungouvernement aux ordres

    « Le front national pourraitarriver au pouvoir d'ici peuen France, peut-être mêmeavant 2017 si FrançoisHollande était contraint dedémissionner en cas decrise majeure »

    Les méthodes égalementpeuvent varier, sachant bien surque tout cet arsenal constitue lesvraies armes de la "guerrefroide", toutes ne sont pasadaptées à n'importe quellesituation. Dans notre cas, tousces mouvements sontgénéralement menés par lesagitateurs de la classe moyenne :

    - Campagne de désinformationvisant à salir le gouvernementvisé (d'où l'intérêt d'avoir desmédias installés dans le pays viséou d'y forcer l'implantationd'internet, de critiquer le contrôled'internet exercé par le

  • gouvernement),

    - Campagne de lutte culturelle,destruction des valeurs du pays,pour les remplacer par la culturecoca-cola / hollywood / rock parexemple,

    - Manifestations, provocationsdans le but d'attirer la répression,pour se présenter en victimeopprimée aux yeux des camérasdu monde entier,

    - Manifestations et occupationsde grandes places, avec destentes et des milices dans le butde renverser le gouvernementpar la force.

    « La question est aussi desavoir si le gouvernementvisé est résilient ou non »

    Maintenant que ce petit tourd'horizon est fait, intéressons-nous à la France. Pourquoi laFrance serait visée par unerévolution colorée ?

    Pour comprendre cela, il faut toutsimplement réaliser que le frontnational pourrait arriver aupouvoir d'ici peu en France, peut-être même avant 2017 siFrançois Hollande était contraintde démissionner en cas de crisemajeure. Alors il est évident quele front national a des chancesd'emporter la présidentielle, maissurtout, les législatives. Celasignifierait qu'un parti pro-russe,

    financé par une banque Russearriverait au pouvoir en France.Bien sur pour les états-unis celaest inacceptable, et on voit toutde suite les logiques de guerrefroide se réactiverimmédiatement.

    Les printemps arabes, versionméditerranéenne des révolutions de

    couleurs

    L'hypothèse d'un basculementest plus que probable. La baseélectorale du front national esttrès forte. Le scénario devientplausible. La question est :comment déstabiliser ungouvernement élu, sur la base dequelles forces ? La réponse estdéjà sous nos yeux. Lesagitateurs "d'extrême gauche",de casseurs, de "nuit de bout"sont déjà l'embryon de cemouvement. Nous assistionssimplement à la répétitiongénérale. La CIA estprobablement en pleine action ence moment. Et il suffit de voir laretenue extrême des forces del'ordre pour réaliser que ceseffusions ne sont que du théâtre.A partir de l'entre deux-tours dela présidentielle va commencer legrand carnaval "anti-fasciste".

  • Actuellement, les déstabilisateursaffûtent leur lame. Pour que leurpoignard soit suffisammentacéré. Il reste bien sur la carteethnico-religieuse à jouer. Celled'un embrasement des banlieuesarabo-musulmanes et noires, quipeuvent jouer le rôle decatalyseur. Comme en 2005,quand la Jacques Chirac a étépuni par les états-unis pour avoirdit non à la guerre en Irak, avecune déstabilisation massive dupays, un avertissement ensomme.

    En 2005, le gouvernement français avaitdéjà été massivement déstabilisée. La

    ligne de faille sociale et ethnique est plusforte que jamais en 2016

    Bien sur ces déstabilisations nepartent pas de rien, et les lignesde failles sociales et ethniquesexistent réellement. La questionest de savoir qui utilise cesforces, à quel moment et dansquel but. La question est aussi desavoir si le gouvernement viséest résilient ou non. On l'a vu enRussie en 2011, quand lesprétendues "ONG" ont tenté derenverser Poutine, ou laprétendue "révolution desparapluies" en Chine, toutes deuxavortées. Car le gouvernementétait résilient. Pour que la

    révolution colorée réussisse, ilfaut la ligne de faille, l'aideextérieure et enfin la faiblesseintérieure du gouvernement visé.

    Nous verrons donc bientôt si lefront national réussira àencaisser le choc qui lui estpromis. Or selon touteprobabilité, il arrivera au pouvoirdans un contexte de criseéconomique majeure (défautsdes états, faillite des banques,ponction des comptes, récession,fuite des capitaux, effondrementde la zone euro, etc.). Bien pireque ce que nous connaissonsactuellement. L'issue est doncloin d'être certaine...

  • Concurrence absurde etvaleur

    La valeur, nous l'avons vu dansl’Éclaireur n°3, est ambivalente.Positive et négative. Positivecomme richesse tangible,concrète, réelle (produit ouservice). Et négative commerésultat d'un manque, d'unbesoin, d'une rareté. En termesmarxistes : valeur d'usage etvaleur d'échange.

    Nous allons montrer pourquoi leproblème de la valeur poussetoute concurrence jusqu'àl'absurde et à la destruction.

    Dans la société capitaliste, toutest concurrence. Les individussont en concurrence, lesentreprises sont en concurrence.Pour les individus, la concurrenceest celle des consommateurs, laligne de front est le mode deconsommation, appartenir à une"caste" de consommateur, sedistinguer, être "différent" à toutprix. Elle peut être aussi celle desétudes, du poste dansl'entreprise, ce qui n'est que lacontinuité de ce qui vient d'êtredit. Pour les entreprises, c'est laconcurrence des parts demarché, des investissements, desappels d'offre, etc.

    Dans chaque cas il y a pourtantun phénomène qui pousse àl'absurde. En effet prenons le casd'une tablette apple par exemple.

    Censée rendre "différent", "cool",donc supérieur en terme de castede consommateur. Si j'achètecette tablette, je deviensdifférent. Mais si tout le mondeveut être différent, tout le mondeachète la tablette, alors tout lemonde est cool. Donc pluspersonne ne l'est.

    « Il est absurde deréclamer que tout le mondepuisse être cadre, oubac+5, ou chefd'entreprise. C'est commeréclamer que toute lapopulation puisse fairepartie des 10% les plusriches »

    Autre exemple. Je veux être cadredans une entreprise pour êtresupérieur aux autres, donc je faisdes études, etc. Or si tout lemonde veut être cadre, alors toutle monde a le bac, donc cediplôme ne vaut plus rien. Donccomme le métier de cadre est parnature sélectif (une entreprise nepeut pas être une arméemexicaine avec que desgénéraux), alors le critère dedifférenciation se déplace : il fautêtre bac+2. Mais une fois quetout le monde est bac+2, çarecommence, il faut être bac+5,bac+8, etc. Le cycle est sans fin.

    Nous voyons bien ici que lavaleur a un penchant négatif,

  • celui de la rareté, et que toutevaleur n'existe que dans larareté.

    Le «burn-out» touche aussi les étudiants,premières victimes de l’appât de la

    réussite et de la concurrence

    En fait que nous démontre cephénomène de la concurrenceabsurde ? C'est que toutegratification sociale : poste,argent, travail, mode deconsommation, n'est jamaisqu'un moyen de dominer lesautres. Or tout le monde ne peutpas être au-dessus des autres(c'est un non sens). S'il y a desgens au-dessus, c'est qu'il y ades gens en-dessous. A chaquefois, vu que la motivation estd'être meilleur que tous lesautres, d'écraser tous les autres,et que tout le monde a cettemême motivation, alors lerésultat est inévitablement uneconcurrence absurde.

    « Le retour de bâton estviolent : dépression, "burnout", suicide au travail […]La folie absurde de cetteconcurrence n'a aucunelimite, sinon la mort »

    C'est ce que ne comprend parexemple l'extrême gauche, quiprésente comme une grandeavancée le fait d'étendre à tousle droit de travailler (pour lesfemmes par exemple), oud'étudier. Le résultat direct estune perte de valeur de l'emploi(donc du salaire) ou du diplômequi ne se résout que par undécalage de toute la pyramide. Ilest absurde de réclamer que toutle monde puisse être cadre, oubac+5, ou chef d'entreprise.C'est comme réclamer que toutela population puisse faire partiedes 10% les plus riches. Laplupart des gens ne comprennenttout simplement pas ceparadoxe, qui est pourtantévident. Ils cherchent à s'ensortir individuellement, sanscomprendre que si chacunpoursuit son but, globalementtout le monde est perdant.

    Et le retour de bâton est violent :dépression, "burn out", suicide autravail. Car la pression devientévidemment de plus en plusdure, de plus en plus violente. Al'école par exemple, ce sont aussiles parents qui poussent leursenfants toujours plus, avec descours à domicile, des stages,voyages à l'étranger, même descourts de langue avant lanaissance pour donner unavantage sur les autres enfants !La folie absurde de cetteconcurrence n'a aucune limite,sinon la mort.

  • La solution est pourtant simple :renoncer à dominer les autres,renoncer à vouloir les écraser,renoncer à vouloir les voler (carla plupart des activitéséconomiques se résument àcela). Malheureusement commedisait Schopenhauer, l'hommepeut faire ce qu'il veut, mais il nepeut pas vouloir ce qu'il veut.

    Bien sur on pourrait débattresans fin de la prétendue naturehumaine qui pousserait à cetabîme. Mais il y a aussi desexemples historiques plus oumoins reculés qui montrent unautre fonctionnement possible. Amoins bien sur que les sociétés"compétitives" n'aient étésélectionnées au cours de leurévolution car elles ont fini parphagocyter les autres, et qu'ellesont aussi sans douteprofondément changé la naturehumaine (qui existe, mais quin'est pas immuable). Au point parexemple de sélectionnergénétiquement les individus quicorrespondent à ces standards desoumission. De la même manièreque nous avons domestiqué lechien, le cheval ou d'autresanimaux, l'homme lui-mêmeserait le produit de cettedomestication.

    Auquel cas c'est un changementplus profond que l'homme devraexercer. Quoiqu'il en soit, cettedynamique terrible et absurdeest au cœur de notre société etelle recoupe bien les divergencespolitiques qu'on observe.

  • Capitalisme et empires :ébauche d'une théorie

    La valse des rapports de forceentre grande puissance n'a riend'aléatoire. Or on oublie souventque la base de toute puissance,en régime capitaliste, c'estl'économie. Or l'économie estrégie par des lois, des évolutionsnaturelles, qui ne dépendent pasde décisions politiques.

    On peut constater ainsi deuxphénomènes :

    - Les cycles d'accumulation, quidémarrent par une croissanceforte et qui terminent par unecrise,

    - La baisse tendancielle du tauxde profit, liée à l'automatisationdu travail et aux progrèstechnologiques,

    Le tout à l'intérieur d'un cadrenational, qui reste le socle del'économie, même si lescapitalistes de la hautebourgeoisie s'en sont depuislongtemps émancipés.

    On a donc, combinés entre eux,un phénomène plus large, qui estune succession de cycles dontl'apogée est toujours moinshaute, du fait de la loi de labaisse tendancielle du taux deprofit. Voir l'annexe 1.

    1. L'accumulation primitive

    On constate d'abord la phased'accumulation primitive, qui estpeut durer en réalité trèslongtemps. La plupart des paysne sont entrés dans lecapitalisme que récemment.Cette phase recoupe donc laforme d'organisation antérieureet le début du décollageéconomique. Par exemple enFrance cette période se situe auxalentours de la fin du moyen-âge.

    « La base de toutepuissance, en régimecapitaliste, c'estl'économie »

    La raison qui pousse à un teldécollage, à une telle rupture, estdifficile à expliquer et ne rentrepas dans les clous de cet article.Cependant on sait que cedécollage a commencé en Europeà partir de la renaissance et quepar la suite c'est l’Europe qui aimposé aux pays d'Asie oud'Amérique ce décollageéconomique, par sesinfrastructures etinvestissements.

  • Les cités grecques et l'empireromain sont des exemples deproto-capitalisme, l'accumulationprimitive a échoué. Les causes deces échecs sont multiples.

    « Les pays comme lesÉtats-Unis, la Chine etl'Australie arrivent sur lepodium en termed'amplitude potentielle »

    2. Le décollage économique

    Vient ensuite un décollage économique très important, provoqué par de multiples avancées : économiques, technologiques, commerciales, qui débouchent elles-mêmes sur une série de conflits avec l'anciensocle idéologique et institutionnel. La portée de ce décollage est l'amplitude, elle varie fortement d'un pays à l'autre. Les facteurs les plus importants pour calculer l'amplitude sont :

    - la superficie du territoire, quigénéralement détermine laprésence des ressources et des

  • matières première. Même cellespas encore utilisables oudécouvertes, sont présentes plusprobablement dans les territoiresles plus grands,

    - la superficie des terres arables,la présence de fleuves ainsi que

    le climat, qui conditionnent lepotentiel démographique,

    - la longueur des côtes, enparticulier celles des merschaudes qui permettent denaviguer facilement, et surtoutcelles des mers qui relientplusieurs pays entre elles. Ce quidétermine le potentielcommercial.

    Si on combine tous ces critères,les pays comme les États-Unis, laChine et l'Australie arrivent sur lepodium en terme d'amplitudepotentielle. Bien que pour desraisons politiques et géo-politiques, la totalité de cepotentiel ne soit pas forcémentutilisée dès qu'elle est disponible(par exemple en Australie).

    3. Intégration et expansion

    Une fois cette période terminée,vient la phase d'intégration etd'expansion. Elle consiste en unesérie de conquête, d'unificationsde territoires, que ce soit sousune forme centralisée oufédérale. C'est par exemple lepassage d'une cité-état à unenation regroupant plusieurs cités,formant une nation. Ou le

    regroupement de nations pour en

    former une plus grande. Cela sefait généralement par desconquêtes militaires, mais àcondition de ne trouver en facequ'une faible résistance. Siplusieurs cités ou nations tententune expansion en même temps,elles risquent de s'entrechoquerde façon stérile. Comme les citésitaliennes de la renaissance(Florence, Venise, Bologne,Gênes,...) qui du coup n'ont paspu se fédérer et passer à unstade d'intégration supérieur (àl'époque : la nation italienne).

    L'expansion consiste à conquérirégalement des zones d'influence,le partage (ou repartage dumonde). Sans ce stade,l'intégration ne peut pas réussiret tout reste bloqué au stadeprécédent, voire retombe. Eneffet sans débouchéséconomiques, l'empire peutdifficilement encaisser son déclinqui suit juste après.

    4. Crise et déclin

    Enfin, vient la crise et le déclin.Le capitalisme ne peut pas sedévelopper indéfiniment, lecapital en trop (c'est à dire lesmoyens de production)deviennent un obstacle au profit.La crise se déclenche et toutel'économie est affectée. Danscette phase, l'unité des cités oul'unité nationale n'est pas encoreremise en cause. Durant lespremiers cycles, le pays est assezfort pour survivre, même à une

  • grave défaite militaire. Il finit parse relever et un autre cyclecommence.

    5. La nature des cycles, les différents stades

    La durée des cycles peut êtred'une période de 30 ans, plus oumoins, avec des cycles internesplus courts. Bien que des crisesintermédiaires puissent frapper.Tout simplement parce quetoutes les cités composant unenation ne se développent passuivant le même cycle (elles nesont pas forcémentsynchronisées, cela dit en casd'intégration réussie lasynchronisation finit par êtreréalisée). De plus un pays peutsubir aussi la crise des pays avecqui il commerce.

    « Un autre pays émerge etintègre la cité ou la nationà sa propre nation ou à sonpropre bloc »

    Puis cycle après cycle, chaqueapogée est de moins en moinshaute, tandis que d'autres paysémergent à leur tour etconnaissent quant à eux une follecroissance (qui elle aussi aura safin). Le pays impérialiste sedégrade alors en pays"impériadore" (voire l’Éclaireurn°3 : les pays semi-impérialistessemi-compradores). C'est une

    phase instable où le pays est à lafois dominant et dominé surl'échelle mondiale. C'est le cas dela France depuis des décennies.

    Une fois ce stade dépassé, vientl'intégration par un autre pays.C'est à dire qu'un autre paysémerge et intègre la cité ou lanation à sa propre nation ou àson propre bloc. On a donc unedissolution, qui bien sur serépercute culturellement etidéologiquement. C'est unedissolution dans un ensembleplus grand. Tant que le pays estencore assez fort, il peut resterintact, malgré sa situation defaiblesse (exemple : la Franceoccupée par l'Allemagne après1940). En revanche s'il n'est plusassez fort, il est totalementintégré à un autre bloc. Parexemple actuellement le traitétransatlantique ressemble à unetentative de dissolution des payseuropéens dans l'empireaméricain (une tentative quisemble d'ailleurs vouée à l'échectant les États-Unis sont eux-mêmes frappés par leur propredécrépitude).

    6. Les rapports de force entre pays

    Exposons maintenant quelquescas pratiques pour comprendre lavalse des rapports de force entregrandes puissances.

    Le cas 1 est par exemple celui

  • que connaissent la France etl'Allemagne. La France a connuson décollage économique bienavant l'Allemagne, les courbessont donc décalées, "déphasées".Et il se trouve que ce déphasageest presque complet, ce qui fait

    que quand l'un des pays atteintson apogée, l'autre se trouve auplus bas de la crise. Lesconséquences sont unesuccession régulière debasculements historiques, avecdes guerres généralementcourtes et incisives (le rapport deforce étant souvent très marquéd'un côté ou de l'autre).

    De plus les deux pays ont uneamplitude assez proche, doncl'exemple permet bien d'illustrerun déphasage complet. D'autresexemples : l'Angleterre et

    l'Allemagne, les États-Unis et laChine.

  • Le cas de déphasage faible estplus complexe, car le rapport deforce est toujours très instable.Des guerres très violentespeuvent s'étendre sur de trèslongues périodes sans trouver devainqueur. Tout simplement parcequand l'un des pays est fort,l'autre aussi, et quand l'un despays est faible, l'autre l'estégalement. Dans des périodes defaiblesse, ces pays ont toutintérêt à s'allier bien quegénéralement les guerres stérilesqu'ils se sont menés ont accéléréleur déclin au lieu de provoquerune véritable intégration.L'exemple des cités italiennes dela renaissance fonctionne aussisur ce modèle.

    7. Tentatives d'alliance et échec de l'intégration

    Lorsque des pays sont menacésde déclin, il arrive qu'ils tententde regrouper leurs forces (bienqu'en concurrence) pour contrerun autre pays encore plusmenaçant. C'est ainsi qu'est néel'union européenne. D'abordtentative d'intégration que laFrance a essayé (Napoléon, à lasauce française centralisatrice),projet repris par le troisième reich(Hitler, à la sauce allemandefédérale). Le projet a finalementabouti à l'union européenne, pours'opposer à l'URSS. Or il estévident que faute d'une nationintégratrice, l'UE n'est riend'autre qu'une juxtaposition depuissances qui refusent touteintégration allant à l'encontre de

  • leur propre modèle(centralisateur ou fédéral). Doncde fait, l'UE est une tentativeéchouée d'intégration à unniveau supérieur. Le peud'intégration réalisé (monétaireou frontalier) devient alors mêmeun handicap plus qu'un progrèspour tous les pays membres.

    « Tant qu'un pays émergeet se pose comme principalvolant de la croissancemondiale, tout tient encore.La Chine joue encore cerôle »

    Ce genre d'alliances instables estdonc condamné à échouer. Demême que les cités italiennes ontéchoué leur intégration à laRenaissance, ou l'empire deCharles Quint.

    8. Déclin final et communisme

    Cycles après cycles, décollagesaprès décollages, viendra un jouroù toutes les nations auront faitleur décollage, où le mondeentier aura fait ses cycles :l'Afrique, l'Asie, etc... A cemoment là, nous aurons undéclin généralisé, une crisegénéralisée, que le capitalismene pourra plus combattre. Eneffet tant qu'un pays émerge et

    se pose comme principal volantde la croissance mondiale, touttient encore. La Chine joueencore ce rôle, et le cédera sansdoute à l'Inde un jour, où àd'autres pays. Mais viendra unjour où tout le potentiel decroissance capitaliste aura étéépuisé.

    Et il arrive d'autant plus vite qu'ilest très facile de décoller pour unpays à l'heure actuelle, avec toutl'afflux de technologies toutesprêtes, fournies par les premierspays à avoir décollé. Et donc labaisse tendancielle du taux deprofit s’accélérera à l'avenir, avecdes crises plus graves, dontcelles que nous connaissons,aussi grave soit-elle, n'est qu'unprémisse. Voir l'annexe 2.

    La suite logique ne peut être quele communisme, qui sort descycles capitalistes, de lapropriété privée des moyens deproduction. Non seulement celasignifiera la fin des guerresimpérialistes, des crises, maisc'est aussi la seule suite possible.Faute de quoi l'humanité aurabien des soucis à se faire pourcontinuer à vivre sur cetteplanète.

  • Petit Larousse ducitoyen modèle

    pour briller dans les dîners enville

    AAbstention : Début du terrorisme.

    Agriculteurs : Le bon vieux temps dela nature et de la petite production.Authentique. (voir Petit patron)

    Agro-alimentaire : Industriedangereuse, on préfère lesagriculteurs.

    Amour : Le trouver est le but ultimede la vie.

    Acquis sociaux : Le bon vieux modèlesocial français acquis à la sueur desluttes ouvrières. Grand sujet clivantentre la gauche et la droite.

    Alcool : Ne résout pas les problèmeset fait des morts sur les routes maisen boire quand même si vous êtestriste ou si vous comptez rouler. Pourles alcools chers, être toujours unconnaisseur.

    Arabes : Macaques et sauvagesislamistes qui peuvent vous agresser àtout instant. L'état devrait les dresserpour imposer le respect. Si on évoqueles arabes qui ont longtemps fait

    tourner nos usines ou fait la guerre ànotre place, verser tout de même unepetite larme.

    Argent : Mal nécessaire à la vie ensociété. Traiter tous ceux quicritiquent l'argent d'utopistes. (voirUtopie)

    BBaccalauréat : Il ne sert à rien mais ilfaut l'avoir quand même !

    Banques : On ne pourrait pas vivresans elles.

    Bombardement : Quand un paysennemi en attaque un autre. Ne pastrop insister sur nos intérêts financierset énergétiques dans la région.

    Bombe atomique : C'est pas très bienmais il faut bien dissuader nosennemis. Si un de nos ennemis l'a ouessaie de l'avoir, cet argument dedissuasion ne vaut pas. Parler plutôtde "provocation", de "prolifération"ou "d’escalade dangereuse".

    CCadre : Poste prestigieux dansl'entreprise. Avoir envie d'être cadre.

    Centre-ville : C'est là qu'il faut habitermais qu'est-ce que c'est cher !

  • Chômage : Parler d'oisiveté crasse etd'assistanat en général et s’apitoyeravec compréhension quand il s'agit deses proches.

    Chômeurs : Ils n'ont qu'à trouver untravail. Parler de son grand oncleestropié qui a trouvé un travail pourprouver que tout le monde peuttrouver du travail s'il est motivé.

    Churchill : Un homme bien qui a tenutête à Hitler et Staline mais qui a étédésavoué par son peuple après laguerre. Parler du V de la victoire qu'ilfaisait avec ses doigts.

    Citoyen : Les jeunes manquent decitoyenneté.

    Chinois : Ils nous piquent nos boulots.Reconnaître toutefois qu'ils sont devrais bosseurs.

    Communisme : Ne surtout pasconfondre avec le stalinisme.

    Complot (Théorie du) : Toutes lesthéories du complot sont fausses etceux qui les produisent sont des fousqui croient que des extra-terrestrescontrôlent le gouvernement. Quandelles viennent de nous, ne pasévoquer le mot "complot" ou"conspiration". Parler plutôt"d'intérêt" ou de "sphère d'influence".

    Concert : Lieu de rassemblementfestif où des milliers de gens sympafont la fête. Aimer faire la fête etsortir. C'est le signe qu'on a une vie

    sociale riche et épanouie.

    Confort : En avoir le plus est le butdans la vie. Se comparer aux petitsafricains qui n'ont rien à manger pourse sentir supérieur.

    Corée du nord : Goulags, camps detravaux forcés, famines, terreur,dictature communiste sanguinaire,complots à la tête de l'état, défilésmilitaires, bruit des bottes,propagande, terreur, bombeatomique, journalistes emprisonnés,peuple qui essaie de s'enfuir, peuplequi croit que leur dirigeant est undieu, parti unique, pas de liberté de lapresse, pas de liberté, mascaradesd'élections, pas de confort matériel,niveau de vie très bas. En tout casc'est ce que nous en dit TF1, quicomme chacun sait ne ment jamaispuisqu'en France nous avons la liberté!

    Crédit : Rentrer dans la vie adulte c'estprendre un crédit pour s'acheter unemaison. Qui a dit que les banquescréaient de l'argent à partir de rien ?Elles nous prêtent l'argent desépargnants voyons !

    Crise : Trop d'impôts et trop defaignants payés à rien foutre, voilà lavraie raison de la crise !

    Croissance : Il en faudrait plus pourrésorber le chômage. Se plaindre toutde même que l'on soit tant dépendantde la croissance.

  • DDe Gaulle : "Paris libérée", reteniruniquement cette phrase si possible.Un vrai homme d'état comme on enfait plus aujourd'hui. Incarne bien laFrance idéale.

    Démocratie : Elle n'est pas parfaitemais c'est toujours moins pire que ladictature.

    Dette publique : On a vécu au dessusde nos moyens pendant 40 ans, ilfaudra bien payer la dette !

    Dictature : Désigne l'ensemble despays qui ne sont pas gouvernés pas lesactionnaires de la bourse et où on nepeut pas boire de Coca Cola. La Francen'en est pas une, mais si elle ne vousplaît pas, vous n'avez qu'à aller vivredans une dictature ! On verra combiende temps vous tiendrez !

    Dieu : Les catholiques n'y croient plus.Nouveau délire des terroristes.

    Différent : Être différent est unemarque de distinction. Se plaindre dumoutonisme. Acheter un iPhone.

    Droite : Le parti des gens ouverts surle monde. C'est pas super mais seserrer la ceinture est peut-être mieuxtout le monde. En tout cas c'esttoujours mieux que les extrémistes.

    Drogue : C'est mal mais on pourraitpeut-être la légaliser. En prendre soi-

    même pour tenir la cadence au travail,mais parler plutôt de médicaments oude vitamines.

    Droits de l'homme : Si les droits del'homme sont menacés à l'autre boutdu monde, c'est notre devoird'intervenir. Ne pas trop parler de nosintérêts dans la région. Et si unadversaire vous en parle, se dépêcherde dénoncer l'impérialisme d'un autrepays.

    EEnfants : C'est l'avenir ! Se lamentersur la débilité des dernièresgénérations mais continuer de lesabrutir avec les dernières modes pourbien paraître devant les autres.

    États-Unis : Pays de pionniers et debosseurs. Ne connaissent pas les 35het la sécu. Ils sont vraiment très forts.Mais préférer quand même le bongoût français, coco rico. Pays d'obèsesà cause de la malbouffe,contrairement à nous.

    Études : La seule manière d'acquéririntelligence et culture. Moyend’ascension sociale par excellence. Lediplôme est le graal pour la réussite.Vive la réussite.

    Europe : Beau projet à la base mais amal tourné. Ne parler sous aucunprétexte de l'origine nazie du projeteuropéen.

  • Euro : Se plaindre de l’augmentationdes prix qu'il a causé mais se défendrede vouloir revenir au Franc (voirFranc).

    FFascisme : Être contre mais direqu'Hitler a tout de même résolu lesproblèmes économiques del'Allemagne.

    Femme (Droit des) : Se plaindre que lafemme n'ait pas encore les mêmesdroits que les hommes.

    Fête : Prétendre aimer faire le fête quece soit vrai ou non.

    Fonctionnaire : Employé planqué payéà rien faire avec l'argent de nosimpôts. Leur travail est inefficace. Nepas mentionner que l'armée, lespompiers, la gendarmerie et lesenseignants en font partie.

    Franc : Le retour au Franc seraitcatastrophique.

    Frappes chirurgicales : Ne pasconfondre avec les bombardements àl'aveuglette. (voir Bombardement)

    Front national : Fascistes qui essayentde se dédiaboliser.

    Frontière : Il y en a trop et pas assez àla fois.

    GGaspillage : Produit de notrecivilisation pourrie-gâtée. S'insurgercontre le gaspillage. Le combattre doitêtre votre résolution du nouvel an.

    Gauche : Ceux qui n'aiment pas ladroite et les riches mais ne sont pastrop extrémistes non plus. La gauchec'est bien.

    Goulag : Placer ce mot plusieurs foisdans une phrase pour critiquer lecommunisme.

    Grèce : Pays d'assistés surendettés quivit sur le dos du reste de l'europe. Onest bien gentils de leur prêter encore !

    Guerre : Personne n'aime la guerremais mieux vaut une guerre pour ladémocratie qu'une paix sous ladictature.

    HHitler : Ne pas aimer Hitler maisfermer les yeux sur le fascismecontemporain. Le front national estl’héritier direct des idées d'Hitler. (voirFront national)

    Hollywood : Critiquer Hollywood maisadorer les films qui en sortent etvouer un culte à leurs acteurs. Ceuxqui n'aiment pas Hollywood sontpresque tous antisémites.

  • IImmigré : Mot à placer dans unediscussion si on veut qu'elle tournemal (voir Intégration).

    Impôt : Argent volé par l'état. Bieninsister sur les loques d'assistés quipeuvent vivre sans travailler grâce àeux.

    Inflation : Les prix qui augmententc'est mal. Mais quel est le rapportavec la dette, ça c'est le genre dechose qui ne nous intéressent pas.Trop compliqué à comprendre si on apas un costume trois pièce, unecalvitie prononcée et des lunettes.

    Intégration : A placer dans unequestion si on veut être sur que ledébat tourne mal.

    Internet : Impossible de s'en passer.Bien montrer qu'on est souventdéconnecté.

    Intelligence : Globalement bienrépartie, les hautes classes sociales enont plus que les autres, c'est bienpour ça qu'elles sont hautes !

    JJeune : Musique, sport, études,amourettes et nouvelles technologies.

    Juifs : Ils contrôlent tout. Ne pas troples critiquer. Avoir au moins un ami

    juif. Les aimer si vous n'aimez pas lesarabes du quartier.

    KKeynésianisme : C'est l'inverse dulibéralisme.

    Khrouchtchev : C'est à lui qu'on doitla déstalinisation de l'URSS. Quelcourage ! La crise des missiles de Cubapar contre c'était de mauvais goût.

    LLibéral : Mot tabou. Préférer le termede "réformiste" ou "démocrate". (voirRéforme)

    Liberté : Utiliser ce mot pourdénoncer ceux qui voudraient parait-ilnous en priver. Nous vivons dans unpays libre, sachez-le.

    Livre : Se plaindre que la jeunesse litde moins en moins de livres, surtout sion en lit pas soi-même.

    Loyers : Les loyers sont chers mais onne sait pas vraiment pourquoi en fait.

    MMachines : Elles piquent le boulot desautres. Mais il n'y a aucun lien avec lechômage. La main invisible est làdormez tranquille.

    Mao : Un massacreur de masse qui

  • évoque aussi les famines de masse dugrand bon en avant. Non-aligné, onpeut donc se revendiquer de Mao.

    Mérite : Chacun devrait mériter degagner ce qu'il a. Fustiger les assistéset montrer plutôt comment tellegrande chanteuse célèbre a atteint lesommet en partant de rien.

    Musique : Avoir des goûts musicauxoriginaux.

    Millions de morts : Argument utilepour décrédibiliser un adversaire dansun débat.

    Mode : Pour les autres.

    Monarchie : La regretter si on est unbon bourgeois qui aime se donner unstyle aristocratique.

    Morale : Plus vous l'enfreindrez, plusvous devrez en faire l'éloge.

    Mondialisation : C'est une formidableouverture, le monde s'ouvre et tout lemonde est mobile ! Et en mêmetemps qu'est-ce que c'est moche ceshordes de barbares qui viennent cheznous et c'est usines qui fermentpartout... Faut trouver le bonéquilibre.

    NNation : Mot tabou. Parler plutôt de"patrie". Aimer la patrie quand elle estattaquée, cracher dessus le reste dutemps.

    Nazis : Les américains nous en ontdébarrassé avec le soutien auxiliairedes soviétiques. Vanter la place desfrançais dans la résistance. Si on vousévoque le rôle des banques anglo-saxonnes dans le financement duNSDAP, regarder en l'air, se mettre lesdoigts dans les oreilles et crier "la-la-la-la".

    OObama : Un noir à la maison blanche.Après ça le monde ne sera plus lemême. Preuve que l’Amérique n'estplus raciste et qu'avec de la volonté,même un noir peut atteindre lesommet. Les noirs n'ont plus aucuneexcuse !

    Oligarques : Penser aux oligarquesRusses. Il n'y a pas d'oligarchie enFrance.

    Oppressions : Être contre. Que vousen soyez ou non victime, prendre laposition du faible est le meilleurmoyen de convaincre votre auditoireque vous êtes le gentil.

    Ouvrier : Cracher sur les ouvriersparce qu'ils sont des ratés maisregretter la disparition de l'industrieet des métiers manuels.

    PPacte germano-soviétique : Preuve

  • que Staline et Hitler étaient en faitalliés et non pas ennemis. Et que lecommunisme et le nazisme sont enfait la même chose. Dire cela toujourssur un ton rebelle. Une grande vérité àrévéler ! (voir Totalitaire)

    Pauvres : Ils n'avaient qu'à être riches.(voir Riches)

    Petit patron : Personnage toujourssympathique mais un peu sévère.Rêver du bon vieux temps de la petiteproduction si vous êtes salarié. Vanterla qualité de leur travail.

    Pétrole : Dire "pétrole" pour critiquerson utilisation massive et "essence"pour réclamer qu'il soit moins cher.

    Politique : Se plaindre des hommespolitiques mais continuer à voter poureux.

    Président de la république : De pireen pire, il est nul. Bien l'aimer aumoment des attentats.

    Profit : Quelque chose de sale maisnécessaire à la croissance.

    Profs : Abrutis gauchistes qui font toutle temps les ponts et la grève. Mais siils n'étaient pas là, qui ferait lagarderie ?

    Programme : Ceux qui ont le meilleurprogramme ne se font jamais élire.Dépliant qu'on préfère utiliser pourdénoncer les promesses non tenues.

    Propagande : Programmé télé dans un

    pays de l'est, qui contientgénéralement des défilés militaires etdes discours d'apparatchiksmoustachus. De plus en plus présentsur internet. Très différent de latélévision française. Pas depropagande ici !

    Publicité : Il faut bien que les produitsse vendent. Bien aimer les publicitésamusantes, zapper les pubs quandc'est possible.

    QQuartiers populaires : Mot àemployer à la place de banlieueschaudes, qui lui-même est uneuphémisme pour ne pas dire bidon-ville. Quartiers sales et pleins desauvages. Bizarrement on y trouvemoins de clochards que dans lesquartiers chics, allez savoir pourquoi.

    Quotas ethniques : Trouver çascandaleux ou au contraire tout à faitnormal selon la communauté visée.

    RRéactionnaire : se défendre de l'êtreen montrant qu'on est progressiste.

    Reagan : L'homme qui a vaincul'empire soviétique. Si on vous parledes islamistes afghans qu'il acontribué à créer, regarder ailleurs ouparler du dernier navet sorti au

  • cinéma.

    Religion : Vive la tolérance religieuse.Critiquer plutôt la religion des autres.Toutes les religions prêchent l'amouret la paix mais débouchent sur laviolence et la guerre.

    Républicain : Toujours êtrerépublicain.

    Réussite : les bonnes études, lediplôme, l'emploi stable, le permis, lavoiture, la maison, la femme, 2enfants et demi, et éventuellement lechien.

    Révolution : Rêve d’adolescent quifinissent tous par rentrer dans le rang.

    Révolution française : Avant ça c'étaitl'esclavage et maintenant c'est laliberté et le droit de vote. Évoquer lessans culottes et critiquer la Terreur deRobespierre.

    Réforme : Perçu positivement, carsous-entendu, la réforme est le seulmoyen de changement autre que laviolence. Ça permet de faire passerun changement rétrograde pour uneavancée, mais ça on ne s'en rendcompte qu'après.

    Riches : Critiquer leur trop grossefortune si on est de gauche. Pleurersur leur stigmatisation si on est dedroite. Dans les deux cas, ne pasimaginer qu'on puisse vivre sans eux.Et si on est un, être très charitablepour aller au paradis.

    Russie : Vodka, sous-marins nucléaireset défilés militaires. Agressesystématiquement ses voisins.

    SSécurité : On ne se sent plus ensécurité. Demander plus de policiers.Se plaindre ensuite des amendes etdes radars sur les routes.

    Sécurité sociale : S'insurger contre letrou de la sécu. Mais choisir toujoursles médicaments remboursés.

    SNCF : Ils font tout le temps la grèveet leurs trains n'arrivent jamais àl'heure. Et en plus les billets sontchers. Admirer toutefois la qualité duTGV, fleuron de l'industrie française.

    Socialisme : Plus personne n'y croîtdepuis que le mur de Berlin s'esteffondré.

    Spéculation : Truc incompréhensibleque font des traders en cravate dansdes tours en verre pour gagner pleind'argent. Il paraît que c'est de làqu'est venue la crise. En tout cas c'estpas très bien, il faut mieux régulertout ça. On a qu'à dire que quelqu'uns'en occupe mais on ne sait pas qui nicomment.

    Staline : Le tyran sanguinaire. Millionsde morts. Goulags. Déportations.Procès de Moscou. Famines. Rien detout cela ne serait arrivé si Trotsky, lesuccesseur légitime de Lénine avait été

  • dirigeant à sa place. Critiquer son rôledans la victoire de 1945, l'URSS agagné malgré lui et non pas grâce àlui. Bien insister sur la comparaisonavec Hitler.

    Syndicat : Ne pas aimer les syndicatsmais ne rien dire quand ils finissentpar capituler.

    TTotalitaire : Évoque le nazisme et lecommunisme, qui sont à peu prèsidentiques. Penser au bruit des botteset à la propagande. Ne s'appliquesurtout pas à nos pays démocratiques.(voir démocratie)

    Travail : Toujours une bonne chose. Seplaindre de la fainéantise ambiante etdu trop grand nombre de jours fériés.Le travail rend libre. On ne pourraitpas vivre sans travail.

    Trotsky : Le seul type bien de larévolution bolchevique. Bien mieuxque le tyran Staline. Le seul vraihéritier de Lénine.

    Turquie : Pays dangereux mais qu'onaime bien. Parler des toilettes à laturque. Ne surtout rien connaître desérieux sur l'histoire de la Turquie,pays qui n'est même pas européen.

    UUtopie : Projet politique alternatif

    intéressant mais inapplicable.Évoquer aussi le caractère immuablede la nature humaine.

    VValeurs : Toujours belles. Sauf cellesdes autres.

    Vote (Droit de) : Droit obtenu par leslarmes et le sang. C'est plus qu'undroit, c'est un devoir.

  • Annexes: