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1 LA 5ème REPUBLIQUE : 1958 À NOS JOURS Plan du chapitre : I un nouveau système républicain A) Etablissement de la nouvelle République (de 1958 à 1962) 1) un projet ambitieux a- Une élaboration nouvelle des institutions b- Meilleure séparation des pouvoirs c- Une République plus stable que la précédente d- L’application de la Constitution 2) La 5ème République : « un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel » a- Un régime présidentiel plus important que pendant la 4ème République b- Un régime parlementaire au poids diminué 3) Changements majeurs avec cette nouvelle République a) Règlement de questions héritées de la 4ème République * La question coloniale * La question des problèmes financiers b) La consolidation de la fonction présidentielle II l’affirmation du pouvoir présidentiel A) Le Gaullisme (de 1962 à 1969) 1) Sa politique intérieure 2) Sa politique extérieure a- Redonner une puissance à la France b- Critique des Etats-Unis c- Politique économique et sociale d- Une politique européenne particulière 3) Une usure du pouvoir Les événements de « mai 68 » * Les causes * Les faits * Le dénouement * Le bilan B) L’après De Gaulle (de 1969 à 1981) 1) La période du Président Pompidou (de 1969 à 1974) 2) La période du Président Valéry Giscard D’Estaing (de 1974 à 1981) III) Alternances et cohabitations A) Les deux mandats de Mitterrand (de 1981 à 1995) 1) Son premier septennat (de 1981 à 1988) a- Gouverner à gauche b- « L’Etat de Grâce » de 1981-1982 c- La rigueur de 1982 d- Le gouvernement du premier ministre Fabius (de 1984 à 1986) e- Première cohabitation (de 1986 à 1988) 2) Son second septennat (de 1988 à 1995) a- Une réélection difficile

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LA 5ème REPUBLIQUE : 1958 À NOS JOURS Plan du chapitre : I un nouveau système républicain

A) Etablissement de la nouvelle République (de 1958 à 1962) 1) un projet ambitieux

a- Une élaboration nouvelle des institutions b- Meilleure séparation des pouvoirs c- Une République plus stable que la précédente d- L’application de la Constitution

2) La 5ème République : « un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel »

a- Un régime présidentiel plus important que pendant la 4ème République b- Un régime parlementaire au poids diminué

3) Changements majeurs avec cette nouvelle République

a) Règlement de questions héritées de la 4ème République * La question coloniale * La question des problèmes financiers

b) La consolidation de la fonction présidentielle II l’affirmation du pouvoir présidentiel A) Le Gaullisme (de 1962 à 1969)

1) Sa politique intérieure

2) Sa politique extérieure a- Redonner une puissance à la France b- Critique des Etats-Unis c- Politique économique et sociale d- Une politique européenne particulière

3) Une usure du pouvoir

Les événements de « mai 68 » * Les causes * Les faits * Le dénouement * Le bilan

B) L’après De Gaulle (de 1969 à 1981)

1) La période du Président Pompidou (de 1969 à 1974) 2) La période du Président Valéry Giscard D’Estaing (de 1974 à 1981)

III) Alternances et cohabitations

A) Les deux mandats de Mitterrand (de 1981 à 1995) 1) Son premier septennat (de 1981 à 1988)

a- Gouverner à gauche b- « L’Etat de Grâce » de 1981-1982 c- La rigueur de 1982 d- Le gouvernement du premier ministre Fabius (de 1984 à 1986) e- Première cohabitation (de 1986 à 1988)

2) Son second septennat (de 1988 à 1995)

a- Une réélection difficile

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b- Seconde cohabitation (de 1993 à 1995)

B) Les deux mandats de Chirac (de 1995 à 2007) 1) Son septennat (de 1995 à 2002)

2) Son quinquennat (de 2002 à 2007)

C) l’élection de Nicolas Sarkozy

I un nouveau système républicain

A) Etablissement de la nouvelle République (de 1958 à 1962) 1) un projet ambitieux

La 5ème République voit le jour après les événements du 13 mai 1958 qui a fait tomber la 4ème République. Cette nouvelle République a par contre hérité de 3 problèmes majeurs : - le problème des institutions. - le problème d’une inflation haute - le problème du colonialisme Comment la 5ème République résout-elle ses problèmes ?

a- Une élaboration nouvelle des institutions - De Gaulle a accepté de former un dernier gouvernement de la 4ème République avec l’appel des colons et de l’armée d’Algérie, à condition d’avoir le droit de modifier la Constitution. Pour certains, cette arrivée de De Gaulle est considéré comme un coup d’Etat. Malgré qu’il arrive légalement au pouvoir car c’est le Président de la République (René COTY) qui le nomme ; il a été investi le 2 juin 1958 par l’Assemblée Nationale et a obtenu les pleins pouvoirs constitutionnels (pourtant réservés à l’Assemblée Nationale habituellement). - la 4ème République a été élaborée par De Gaulle sous l’autorité de Michel DEBRÉ (garde des sceaux donc ministre de la justice) sur les bases du discours de Bayeux du 16 juin 1946 où il veut un exécutif fort et où il critique les institutions et le fonctionnement de la 4ème République. Diapo 1 Le projet de la nouvelle Constitution a été présenté par De Gaulle aux Français le 4 septembre 1958 sur la Place de la République. Une date marquante puisqu’il s’agit de la date de proclamation de la 3ème République (le 4 septembre 1870). De plus la place de la République marque la fin de l’absolutisme (un gouvernement où une seule personne possède tous les pouvoirs). C’est le peuple qui a approuvé directement le texte constitutionnel donc par voie référendaire (contraire du plébiscite qui permet au peuple de voter pour approuver une personne). Affiche page 311 diapo 2

b- Meilleure séparation des pouvoirs Cette nouvelle constitution assure un meilleur équilibre des pouvoirs. Meilleur équilibre au sein du législatif à la différence de la 4ème République, car chaque chambre possède autant de pouvoir l’un et l’autre. Le pouvoir du président a été renforcé par rapport au gouvernement : rééquilibrage de l’exécutif par rapport au législatif. Contrairement a la 4ème République, l’exécutif n’émane plus du législatif dans sa désignation. Ainsi l’Assemblée Nationale n’investit plus le gouvernement et le Président de la République n’est plus élu par les seuls parlementaires (collège élargi de 80 000 électeurs)

c- Une République plus stable que la précédente La 5ème République est plus stable que la 4ème grâce au changement du mode de scrutin qu’a souhaité De Gaulle :

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- Sous la 4ème République, le mode de scrutin était celui par liste à la proportionnelle (donc pas de majorité à l’Assemblée Nationale). Ce qui implique qu’un gouvernement de coalition est créé et qui peut -être plus facilement renversé ou défait. - Sous la 5ème République, c’est le scrutin majoritaire uninominal à deux tours qui est utilisé. Ce scrutin favorise les grands partis et donc créer un gouvernement d’une seule tendance. On dit donc que la 5ème est un régime semi-présidentiel (car le pouvoir de l’exécutif est renforcé) ou semi -parlementaire (car le système français est de type parlementaire). La majorité pour aller voter en 1958 sera alors de 21 ans. La gauche a critiqué la présidentialisation du pouvoir dans la constitution de la 5ème République. Le PCF et quelques socialistes (comme François MITTERRAND) ont voté contre la Constitution de cette nouvelle République. Ce régime va s’avérer très souple et très solide : en résistant à un putsch (coup d’Etat afin de changer le pouvoir par la force) des généraux en Algérie, à mai 1968 et à la cohabitation de 1986 (François Mitterrand avec Jacques Chirac à la tête du gouvernement).

d- L’application de la Constitution - Novembre 1958 : premières législatives après la proclamation de la nouvelle Constitution, il y a une majorité de gaullistes (provenant de l’UNR - Union pour la Nouvelle République - le second parti créé par De Gaulle). Des personnalités qui ne voulaient pas de la nouvelle Constitution (comme Mitterrand) ne sont pas élus à l’Assemblée. De Gaulle va donc nommer un gaulliste (Michel DEBRE) à la tête d’un gouvernement gaulliste. - Décembre 1958 : le Président de la République est élu par un collège élargi (aux conseillers généraux et représentants élus des conseillers généraux et des députés, sénateurs).

2) La 5ème République : « un régime semi-parlementaire ou semiprésidentiel» diapo 3

a- Un régime présidentiel plus important que pendant la 4ème République Le Président de la République : Élu pour 7 ans par 80 000 électeurs (par les députés et sénateurs ; et depuis la 5ème République par les conseillers généraux et les représentants des conseils municipaux dans le but de donner plus de poids au législatif). En 1962, le chef de l’Etat sera élu au suffrage universel direct donc par le peuple, ce qui permettra de donner encore plus de poids à l’exécutif. Il a pour mission : - de veiller au respect de la Constitution et des institutions républicaines : ainsi il désigne le premier ministre qui désigne à son tour les membres de son gouvernement. De plus il signe les ordonnances et les décrets et promulgue les lois. - de garantir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire : c’est le Chef des Armées et lui seul peut décider de l’utilisation de la force nucléaire de dissuasion. Il signe et ratifie les traités sur le plan international et nomme les ambassadeurs. Il est ainsi le représentant du pays. Il dispose : - du droit de recourir au référendum pour demander l’avis du peuple au sujet d’une loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics ou pour la ratification d’un traité international (article 11). - du droit de dissoudre l’Assemblée Nationale (article 12) . - du droit d’utiliser les pleins pouvoirs en cas de crise grave (article 16). Le Premier Ministre : C’est le Chef du gouvernement, et il est nommé par le Président de la République. Généralement, ce dernier choisi son premier ministre en fonction de la majorité présente à l’Assemblée Nationale. Il a pour mission : - de proposer la nomination des ministres. - de diriger la politique mené par le gouvernement : c’est ainsi que le gouvernement se réunit tous les mercredis sous la président de la République afin de discuter de la vie nationale et internationale du pays, décide des actions nécessaires et discute des différents projets de loi. Il peut être renversé par l’Assemblée Nationale si : - il y a une motion de censure décidé à la majorité absolue par les députés.

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- il y a un rejet d’une question de confiance posée par le gouvernement.

b- Un régime parlementaire au poids diminué Le parlement se compose de deux chambres : l’Assemblée Nationale et le Sénat. Ces deux chambres se réunissent 2 fois par a n en sessions ordinaires. Toutefois le Parlement peut siéger en sessions extraordinaires sur demande du premier ministre, des députés ou en cas de l’application de l’article 16 de la Constitution (les pleins pouvoirs accordés au Président de la République) . L’Assemblée Nationale : Élue pour 5 ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Elle a pour mission : - d’élaborer les lois. - de voter les lois et le budget de l’Etat. - de contrôler l’activité du gouvernement (qui peut être renversé par une motion de censure). Le territoire d’action de l’Assemblée Nationale a été réduite depuis l’élaboration de la nouvelle Constitution de la 5ème République : les projets de loi (donc émanant du gouvernement) sont prioritaires sur les propositions de lois (provenant d’un parlementaire) ; le gouvernement peut faire adopter sa loi sans discussion, ni vote (article 49.3). Le Sénat : Élu pour 6 ans et renouvelé par tiers tous les 2 ans au suffrage indirect par de grands électeurs (par les députés, les conseillers régionaux, les conseillers généraux et les représentants des conseils municipaux). Il a pour mission : - de participer dans l’élaboration des lois. - de voter les lois et le budget de l’Etat. Une loi va d’une chambre a une autre jusqu’à ce que les députés de l’Assemblée Nationale sont d’accord avec les sénateurs du Sénat : c’est ce que l’on appelle la « navette ».

3) Changements majeurs avec cette nouvelle République

a) Règlement de questions héritées de la 4ème République * La question coloniale De Gaulle a été rappelé au pouvoir par les partisans de l’Algérie française le 13 mai 1958. Sa position ambiguë en ce qui concerne la question coloniale de l’Algérie va évoluer. Au départ De Gaulle ne dit pas clairement s’il est pour ou contre une Algérie indépendante (« je vous ais compris » lors de son discours à Alger en 1958 qui ne désigne pas clairement à qui il parle). En 1959, il détermine sa position en proposant aux algériens de choisir leur régime politique. Ce qui amène vers une Algérie algérienne. Il entame donc des accords avec le FLN. La 5ème République va accorder l’indépendance de l’Afrique noire. La France décide de donner l’indépendance à ses anciennes colonies. * La question des problèmes financiers La nouvelle République va naître avec une inflation héritée de la seconde guerre mondiale mais qui a été aggravée par les guerres coloniales (d’Algérie et d’Indochine) et par un Etat très généreux dans le social. Mais trois hommes vont contribuer au redressement du pays : - M. DEBRE (le premier ministre) - A. PINAY (rappelé en tant que ministre des finances) - J. RUEFF (conseiller privée du président De Gaulle) Ils vont donc mener une politique d’austérité (faire des économies dans le budget) en augmentant les impôts, en dévaluant fortement le franc (17,5%) et en créant un nouveau franc en 1959. Le franc ainsi rétablit va s’avérer solide jusqu’aux années 1970. De Gaulle va alors critiquer le dollar comme étant une monnaie de référence internationale ayant un poids trop important dans le commerce. Il va alors faire convertir la réserve de dollars de la France en or car il se doutait que le dollar allait connaître une crise (un événement qui se produit en 1971 avec la suppression de la convertibilité du dollar en or).

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b- La consolidation de la fonction présidentielle En 1962, De Gaulle est l’objet d’un attentat de l’OAS (un groupe terroriste de l’Algérie française). Des coups de fusils sont tirés vers lui alors qu’il se trouvait dans la voiture présidentielle au Petit-Clamart. Les tirs ne l’ont pas touché et ont été arrêté grâce à la carrosserie de sa voiture. Un attentat qui sera le prétexte pour renforcer les institutions sous cette nouvelle République. Ainsi il va faire dépendre la désignation du président au suffrage universel direct (donc par le peuple). Ce projet sera soumis par le général De Gaulle à un referendum. Diapo 4 La gauche va alors contestée son acte car elle pense que la Constitution doit être modifiée par l’Assemblée Nationale uniquement. Elle dépose alors une motion de censure à l’Assemblée contre le gouvernement Pompidou ; ce qui amena à être renversé. De Gaulle maintiendra tout de même son referendum le 28 octobre 1962, qui obtiendra 62% de « oui ». Il va également dissoudre l’Assemblée Nationale qui a voté contre son projet. Des élections législatives ont alors lieu afin de reconstituer l’Assemblée. L’année 1962 consolidera donc le pouvoir du président et ouvre une gouvernance de droite d’une durée de 23 ans. La gauche est donc affaiblie (du à leur division) et ne retrouvera le pouvoir qu’en 1981 avec Mitterrand. II) l’affirmation du pouvoir présidentiel (1962 – 1981)

A) Le gaullisme (1962 – 1969)

1) Sa politique intérieure De Gaulle veut mener une politique économique et sociale pour redynamiser la France et aménager son territoire : - Il va accompagner la croissance en laissant exister une économie mixte (le privé et le public). - Mise en place de lois d’orientations agricoles afin de remembrer les exploitations avec la modernisation des cultures. - Réaliser de grandes œuvres financées par l’Etat : le paquebot France, le Concorde, l’usine marémotrice de la Rance (une centrale électrique tirant son énergie de la marée). Des œuvres qui témoignent du savoir -faire français. - Rééquilibrer l’activité économique et ne plus se contenter d’avoir les grandes entreprises à Paris (c’est ce que le géographe Jean -François GRAVIER a appelé « Paris et le désert français »). Ainsi l’Etat donnera des subventions afin que les entreprises s’installent dans d’autres régions de France pour répandre les activités. - Fabriquer plus d’armement, ce qui amènera la création d’offres d’emplois. Les mutations sectorielles et sociales sont devenues ainsi très importantes (c’est avec De Gaulle que les ZUP sont nés, les « Zones d'Urbanisation Prioritaire »).

2) Sa politique extérieure

a- Redonner une puissance à la France De Gaulle a une « certaine idée de la France » : lui donner sa grandeur du passé, mais en lui assurant son indépendance (l’indépendance nationale) : - La France ne doit ainsi plus prendre position entre les deux blocs. - Création d’une force de frappe nucléaire indépendante (la France fera ainsi des essais avec sa BA en Algérie avant qu’elle ne devienne indépendante en 1962 ; ainsi qu’avec la BH). Un projet de sous -marin nucléaire est alors lancé : le « Redoutable » est né afin d’envoyer des missiles à tout moment tout en restant discret. - Il retire la France du commandement militaire de l’OTAN en 1966. L’armée française n’est ainsi plus à disposition et sous le commandement de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Toutefois la France reste l’alliée des Etats -Unis et reste membre de l’OTAN.

b- Critique des Etats-Unis - 1964 : De Gaulle voyage officiellement en Amérique Latine (une zone réservée pourtant aux Etats-Unis). - 1965 : il attaque le SMI (Système Monétaire International).

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- 1966 : il se retire de l’OTAN militairement ; il visite le Cambodge où il critiquera ouvertement la guerre américaine au Vietnam. - 1967 : il visite Montréal où il déclara « Vive le Québec libre », afin de montrer aux québécois qu’ils doivent se faire respecter en tant que francophone dans ce pays anglo-saxon.

c- Diversification des alliances - 1964 : la France est le premier pays occidental à reconnaître la Chine de Mao (les Etats-Unis ne le feront qu’en 1971). -1966 : De Gaulle refuse les blocs et déclara alors « L'Europe de l'Atlantique à l'Oural » afin de délimiter le continent européen aux frontières de la Russie. - 1967 : le général De Gaulle soutient les pays arabes et condamne Israël (pays allié des Etats-Unis). De Gaulle va également faire de nombreux voyages en Afrique Noire et être attentif aux différents problèmes de ce pays.

d- Une politique européenne particulière De Gaulle a refusé la CED au motif qu’elle est supranationale (donc il est pour une Europe communautaire).Il va cependant laisser la PAC être décidée par les ministres de l’agriculture de chaque Etat ; refuser l’entrée de l’Angleterre en 1961 et en 1967 dans la CEE (car est trop proche des Etats -Unis) ; en 1963 un traité de l’Amitié et de Coopération entre la France et la RFA est signé, pour montrer que l’Europe peut exister sans les Etats-Unis.

3) Une usure du pouvoir Diapo 5 La première désignation du Président de la République par suffrage universel direct a eu lieu en 1965. 4 candidats étaient en lice à ce moment là : - DE GAULLE ; - MITTERRAND (qui se retrouve le seul candidat de la gauche dans le parti du SFIO car le PCF n’a pas eu le temps de choisir un candidat suite à la mort de Maurice THOREZ qui représentait le parti) ; - LECANUET (membre de centre-droit qui est un opposant à la politique européenne) ; - TIXIER-VIGNANCOURT (membre de l’extrême droite). De Gaulle est réélu au second tour qu’à 55% de voix (alors qu’il était habitué à avoir des résultats très majoritaires) contre Mitterrand. Ce score moins bon que les précédents est dû a : - une politique européenne critiquée par le centre. - une politique extérieure qui dérange à droite et à gauche. - la personnalisation du pouvoir (Mitterrand, en tête de la gauche, critique les pratiques de De Gaulle tel que la pratique du referendum de manière répétitive et en le traitant de « monarque constitutionnel »).diapo 6 Toutefois les gaullistes remporteront cette élection présidentielle grâce aux voix des DOM-TOM. *Les événements de « mai 68 » page 302-303

- Les causes Plusieurs causes expliquent cette manifestation d’ordre mondial : - révoltes des personnes contre la guerre du Vietnam. - contestation de la société de consommation (mouvement hippie). - révolte des noirs en Amérique (qui fait suite à la mort de Martin Luther King) avec par exemple les poings levés des athlètes noirs au Jeux Olympiques de Mexico. - temps des démocraties populaires (« Printemps de Prague » en 1968). Cette année marque le début de la fin de la croissance des « Trente Glorieuses » avec une montée de l’inflation, du chômage et du soulèvement des paysans. Il s’agit du début d’un malaise social qui montre les limites de la croissance : un pouvoir trop personnalisé ; une politique extérieure peu comprise ; un malaise à l’université qui n’était pas prêt pour un enseignement de masse (suite au baby –boom beaucoup de jeunes se retrouvaient ensemble pour aller aux universités – qui ont dû être construites à la va-vite).

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Cette jeunesse de l’université est à l’origine de « mai 1968 » et est très politisée et contestataire. De plus ils contestent pour la plupart la société de consommation. Diapo 7

- Les faits Début mai 1968 est une phase de mobilisation estudiantine et part de l’université nouvelle De Nanterre alors occupée. Ce mouvement de contestation atteint ensuite la Sorbonne qui est occupée à son tour, mais évacuer par les forces de l’ordre quelques jours plus tard sous ordre du gouvernement : une action qui a été perçue comme une violation de ce sanctuaire intellectuel. - 10 mai 1968 : les étudiants vont manifester dans la rue pour hérissé des barricades. Le mouvement gagne la province et touche même les lycées. Ce mouvement a eu pour leader Daniel COHN-BENDIT. - 16 mai 1968 : le mouvement social des salariés part de chez Renault avec une occupation de l’usine. Les ouvriers réclamant davantage de salaires et de meilleures conditions de travail. Un mouvement soutenu par la gauche ; mais qui n’a pas existé pour les mêmes revendications que le mouvement étudiant. Ce mouvement social va alors s’étendre à tous les secteurs, et va provoquer une paralysie du pays avec l’arrêt du ravitaillement alimentaire des supermarchés. Au niveau politique, le pouvoir ne réagit pas. Pire, De Gaulle est en voyage officiel en Roumanie et Pompidou en Afghanistan. - 29 mai 1968 : De Gaulle « disparaît » un temps. Personne ne savaient où il se trouvait, jusqu’au moment où (plusieurs années plus tard) Pompidou informa que le général De Gaulle s’était rendu en Allemagne auprès de l’armée française pour s’assurer de leur soutien au cas où il eu fallu user de la force pour arrêter les manifestants de mai 1968. Le pouvoir est donc absent et c’est la gauche qui est sur le devant de la scène, avec Mitterrand qui se dit prêt à gouverner profitant de l’absence de De Gaulle.

- Le dénouement Le 30 mai 1968 De Gaulle « réapparaît » en annonçant à la télévision qu’il ne se retirera par du pouvoir (pour répondre à Mitterrand) et qu’il dissout l’Assemblée Nationale. Cette Assemblée Nationale doit donc être reconstituée par les voix du peuple français ; mais De Gaulle prévient « c’est moi ou la chienlit » (c’est à dire c’est le parti gaulliste ou le désordre avec les autres partis). Des législatives pour élire de nouveaux députés ont lieu en juin 1968 avec un hémicycle placé sous le signe du parti de De Gaulle (le parti UDR remplaçant l’ancien UNR). Un résultat dû au fait que le peuple avait peur du changement et préfère donc avoir un réflexe conservateur. Le gouvernement Pompidou va mettre fin à la crise sociale. En effet fin mai il y a eu les Accords de Grenelle (le ministère du travail) qui sont des réunions entre l’Etat/les syndicats/le patronat ayant pour but d’augmenter le SMIG, de renforcer le pouvoir syndical dans une entreprise (naissance des délégués syndicaux dans les entreprises) et de reformer l’université. Pompidou sort grandit des événements de mai 1968, puisque c’est son gouvernement qui aura régler les problèmes.

- Le bilan Mai 1968 n’est pas une révolution car il n’y avait pas eu fusion entre le mouvement étudiant et celui des salariés. Toutefois les idées de mai 1968 vont durer : « il est interdit d’interdire » (appliqué à la famille ou encore à l’école où on laisse plus de liberté). Mai 1968 a également ébranlé la politique dont le Président De Gaulle. En effet, après les législatives de 1968, De Gaulle renvoie Pompidou (bien que ce soit ce dernier qui a solutionné la France) et donner plus de pouvoir aux français afin de gérer le pays en proposant de réformer le Sénat par un référendum (les collectivités locales possèdent ainsi plus de pouvoir). Ce référendum portant sur la transformation du Sénat, est un projet important pour De Gaulle qui décide de démissionner si le « non » l’emporte. Ce référendum est alors synonyme à un plébiscite puisque De Gaulle veut savoir si les français l’approuvent toujours en tant que chef d’Etat. Diapo 8 Mais le référendum donne un résultat de 47% de « oui » seulement. De Gaulle est alors obligé d’annoncer sa démission et se retire ainsi le 28 avril 1969 de la vie politique. L’intérim du poste de Président de la République doit donc se faire par le Président du Sénat en attendant l’élection d’un nouveau chef d’Etat.

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Par la suite, on a pu savoir que différentes personnalités de droite ont voté comme la gauche : « non » au projet de De Gaulle (comme Valéry Giscard D’Estaing par exemple).

B) L’après De Gaulle (de 1969 à 1981)

1) La période du Président Pompidou (de 1969 à 1974) diapo 9 Pompidou est élu en 1969 avec 57% des voix (Mitterrand ne s’était alors pas porté candidat). Une élection due essentiellement à sa notoriété suite aux mesures qu’il a prises pour en venir à la fin des mouvements contestataires de mai 1968. Pompidou marque une ouverture par rapport au gaullisme : - la politique de Pompidou accepte que des hommes ne se réclamant pas totalement du gaullisme intègre son gouvernement (comme Chaban -Delmas ou encore Valéry Giscard D’Estaing). - « la nouvelle société » comme la voit Chaban-Delmas (premier ministre qui mène la politique du Président) est une réduction des inégalités : mise en place de la mensualité du salaire (au lieu d’avoir un salaire en fonction de sa productivité) ; en remplaçant le SMIG par le SMIC suite à l’inflation grandissante ; en lançant une régionalisation c’est à dire une décentralisation du pouvoir à des conseils régionaux ; en acceptant la Grande-Bretagne dans la CEE (malgré les 2 refus de De Gaulle). Toutefois Pompidou mène une politique qui suit celle de De Gaulle, en suivant en partie sa politique extérieure, en étant confronté à de nouvelles manifestations estudiantines ou encore à des affaires mêlant le pouvoir (affaire Ben Barka). En 1973, le premier ministre Chaban-Delmas est remplacé par un gaulliste pur : Pierre MESSMER. Pendant la gouvernance des gaullistes, la gauche s’unit (le PS, le PCF et le MRG) afin de signer un programme comportant « 110 propositions » dont une demande pour le retour à la proportionnelle pour les législatives, et la demande d’une hausse des nationalisations. ‘’Programme commun’’ Pompidou meurt le 2 avril 1974 dans un climat d’incertitude suite au choc pétrolier de 1973.

2) La période du Président Valéry Giscard D’Estaing (de 1974 à 1981) diapo 10 Valéry Giscard D’Estaing est élu au second tour avec 50,6% des voix contre le candidat Mitterrand qui représentait la gauche. Il est le plus jeune président élu à la 5ème République et qui veut moderniser la France. Il nomme par ailleurs Jacques CHIRAC comme premier ministre pour une « société libérale avancée ». Des réformes diverses pour faire évoluer la France : diapo 11 - 1974 : libéralisation de la contraception. - 1974 : Loi Simone WEIL autorisant l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG). - 1974 : mise de la majorité à 18 ans (21 ans auparavant). - 1974 : l’ORTF (L'Office de Radiodiffusion -Télévision Française en charge de l’audiovisuel français) se divise en 7 organismes autonomes (Radio France, TF1, A2, FR3, TDF, SFP et INA). - 1975 : droit de divorcer par consentement mutuel. - 1975 : réforme de l’enseignement avec le collège unique (c’est à dire accueillir dans un même type d'établissement tous les élèves de la 6ème à la 3ème). - 1975 : réforme du statut de Paris avec un maire au pouvoir (le premier fut Chirac en 1977). Une politique très avancée par rapport au gaullisme. Mais la politique de VGE connaît des affaiblissements avec la démission de Jacques CHIRAC au poste de premier ministre en juillet 1976, car il n’est pas en accord avec la politique que mène VGE. Mais CHIRAC saura revenir dans la vie politique en conduisant le RPR et en étant élu maire de Paris en 1977. En remplacement de Jacques CHIRAC, Valéry Giscard D’Estaing nomme Raymond BARRE (bien qu’il ne s’agisse pas d’un homme politique) pour combattre en priorité l’inflation et donc le chômage. Des législatives ont lieu en 1978, et qui auraient du amener à un changement de majorité à l’Assemblée Nationale. Diapo 12 Or la droite l’emporte et Raymond BARRE reste premier ministre. Cela peut s’expliquer par le fait que la gauche n’a pas su se regrouper ensemble pour combattre la droite un an plus tôt. Mais la politique menée par BARRE pour redresser l’économie de la France est à nouveau anéantie par le second choc pétrolier, d’où une impopularité de VGE auprès du peuple. Il passe pour quelqu’un d’hautain et de distant malgré ses efforts pour se rapprocher du peuple (il ira dans des familles pour redorer son image).

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III alternances et cohabitations

A) Les deux mandats de Mitterrand (de 1981 à 1995)

1) Son premier septennat (de 1981 à 1988)

a- Gouverner à gauche Aux présidentielles de 1981, 4 principaux candidats se présentent : diapo 13 - Valéry GISCARD-D’ESTAING (UDF) ; - Jacques CHIRAC (RPR) ; - François MITTERRAND (PS) ; - Georges MARCHAIS (PC). MITTERRAND est alors élu au second tour devant Valéry GISCARD D’ESTAING. Par contre le candidat du PC réunit de moins en moins de voix (à peine 15% pour cette élection de 1981, alors qu’à La Libération le parti communiste était le premier parti de France). La France connaît ainsi une « alternance » : le nouveau Président ne fait pas parti de la même couleur politique que le précédent (passant de la droite à la gauche). MITTERRAND ne pouvant pas gouverner correctement avec une Assemblée Nationale à majorité de droite, il va organiser des législatives qui va amener les socialistes majoritaires à l’hémicycle. Diapo 14 Mitterrand nomme alors Pierre MAUROY comme premier ministre qui va nommer 4 ministres communistes au sein de son gouvernement (c’est la première fois depuis 1947 que les communistes reviennent au pouvoir; c’est à dire depuis qu’ils ont dû se rallier au bloc soviétique et sous la responsabilité de Moscou).

b- « L’Etat de Grâce » de 1981-1982 Définition : L'état de grâce : c’est un moment politique durant lequel l'opinion publique est très favorable aux nouveaux dirigeants qui viennent d'accéder au pouvoir. Le slogan de MITTERRAND était « changer la vie ». Il a ainsi pour ambition de faire changer la France. Pour cela sa politique consistera en l’application des « 110 propositions » instaurées en 1972 entre le PS, le PCF et le MRG (la gauche). Diapo 15 Quelques unes des propositions… … pour faire changer la France : - création d’un impôt sur les grandes fortunes. - abolition de a peine de mort. - décentralisation plus poussée (donner plus de pouvoirs aux conseillers généraux et régionaux). - nationalisation de 7 grands groupes (Pechiney, Dassault, St Gobain, Thomson, …) afin de réorienter les investissements vers les secteurs de pointe. Ces transferts de la propriété privée à l'Etat sont pourtant injustifiés car les groupes fonctionnaient très bien. - retour du scrutin à la proportionnel aux législatives. … pour relancer l’économie (augmenter la consommation pour baisser le chômage) : - augmenter les prestations sociales et le SMIC. - augmenter le nombre de fonctionnaires. - baisser la durée de la semaine de travail (passant ainsi de 40 à 39 heures). - baisser l’âge de la retraite (passant ainsi de 65 à 60 ans). C’est l’époque de l’euphorie de toute la population qui voient ces mesures comme excellente pour leur niveau de vie. Mais ces réformes coûtent très chères (les cotisations sociales, les nationalisations, …) et vont aggraver encore davantage le déficit budgétaire. De plus ces « 110 propositions » ne corrigent pas le chômage et même augmente l’inflation. Par ailleurs la politique menée par MITTERAND est à contre courant de la politique du reste du monde : c’est l’époque où THATCHER et REAGAN vont opter pour une politique libérale (donc moins la présence de l’Etat) alors que la gauche française au pouvoir fait l’inverse. MITTERRAND se rendra alors compte en 1982 qu’il a fait des erreurs.

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c- La rigueur de 1982 Par la suite c’est le même gouvernement Mauroy qui va mener une politique tout autre que le précédent : une politique de rigueur. Ils vont donc donner priorité à la croissance économique de long terme, en luttant contre l'inflation et contre l'accumulation du déficit public. Diapo 16 Pour réussir à mener cette politique de rigueur, il y a aura : - une hausse des impôts pour tous. - un blocage des prix et des salaires. - une dévaluation du franc. - un contrôle des changes (chaque voyageur allant à l’étranger aura le droit à un nombre de devises à ne pas dépasser). Les français ne comprennent donc plus ce changement politique de la gauche : des manifestations ont ainsi lieu. En 1984, MITTERRAND veut créer un « service public, laïc et unifié » (c’est donc la fin de l’école privée et de la liberté de choix des parents quant à l’éducation qu’ils veulent donner à leurs enfants). D’où une très grande manifestation à Paris le 24 juin 1984. MITTERRAND est donc obligé de retiré son projet sur pression de la rue. (Alain Savary)

d- Le gouvernement du premier ministre Fabius (de 1984 à 1986) La politique de Laurent FABIUS est plus libéral et au socialisme moins dogmatique (moins idéologique et conservateur). Il va ainsi tenter de lutter contre l’inflation et abaisser l’impôt pour les entreprises. Les membres du parti communiste ne sont alors plus d’accord avec cette politique et décident de quitter le gouvernement. De plus, le gouvernement de FABIUS est confronté à deux problèmes majeurs : l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie et l’affaire Greenpeace. Le mécontentement grandit et la gauche recule à plusieurs élections : en 1983 aux municipales, en 1984 aux européennes et en 1985 aux cantonales.

e- Première cohabitation (de 1986 à 1988) diapo 17 Les législatives de 1986 permettent de faire revenir la droite au pouvoir. Majoritaire à l’Assemblée Nationale, la droite revient à l’hémicycle et demande à ce que soit nommé un premier ministre de droite : Jacques CHIRAC. Ce sont les seules élections à la proportionnelle de la 5ème République qui vont permettre à des députés verts et d’extrême droite d’être présents à l’Assemblée. Cette première cohabitation de la 5ème République est difficile pour MITTERRAND : en effet il doit se contenter d’émettre des réserves sur la politique que mène CHIRAC. MITTERRAND va toutefois conserver les fonctions pour mener la politique extérieure du pays comme le faisait De Gaulle. La politique a consistait à : - privatiser des entreprises (comme TF1). - simplifier le licenciement. - ramener le scrutin uninominal. La droite défait ce que la gauche à fait. Mais CHIRAC va devoir reculer sur certaines choses (telle que sa réforme sur l’enseignement supérieur) en voyant l’ampleur de la crise étudiante de 1986, des grandes grèves de la SNCF en 1987, de la vague d’attentat à Paris.

2) Son second septennat (de 1988 à 1995)

a- Une réélection difficile diapo 18 MITTERRAND est réélu au second tour devant Jacques CHIRAC surtout grâce à une droite qui s’est présentée divisée et un parti communiste qui décline. Le président ne pouvant pas gouverner avec une Assemblée de droite, il décide de dissoudre l’Assemblée afin d’obtenir une majorité de députés de gauche. Une majorité qu’il obtient mais de justesse. Diapo 19 Un nouveau gouvernement se forme alors : celui de Michel ROCARD.

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Mais la gauche est en difficulté devant la succession des gouvernements qui amène à une instabilité politique : - le gouvernement de Michel ROCARD (1988 -1991) qui a créée le RMI, la CSG et permet à la Nouvelle Calédonie d’avoir un statut plus autonome. Mais ROCARD va démissionner car est en querelles avec MITTERRAND. - le gouvernement d’Edith CRESSON (1991 -1992) qui est la première femme premier ministre et qui doit faire face à de nombreux scandales financiers, à des conflits sociaux (des paysans et des infirmiers en particulier). Mais elle est critiquée par rapport à ses prises de position et elle devra démissionnée suite à un échec aux élections régionales et cantonales. - le gouvernement de Pierre BEREGOVOY (1992 -1993) qui fera un référendum sur Maastricht en 1992 avec le « oui » qui l’emporte à 51%. Le chômage est très fort et l’insécurité grimpe. Diapo 20 C’est le contexte des législatives de 1993 qui vont être un échec et amené à une seconde cohabitation.

b- Seconde cohabitation (de 1993 à 1995) diapo 21 Aux législatives de 1993, le parti socialiste connaît un échec total et laisse la droite être majoritaire à l’Assemblée Nationale. MITTERRAND élit alors Edouard BALLADUR comme premier ministre : ce dernier est très apprécié auprès du peuple, contrairement à MITTERRAND qui est affaibli par la maladie et rattrapé par son passé de Vichy. Ce gouvernement effectuera alors de nouvelles privatisations, des réformes pour les retraites du privé et mènera une politique de rigueur face aux déficits publics.

B) Les deux mandats de Chirac (de 1995 à 2007)

1) Son septennat (de 1995 à 2002) diapo 22 Jacques CHIRAC bat Lionel JOSPIN aux présidentielles de 1995. Par ailleurs le parti communiste recule toujours, pendant que des partis progressent en nombre de voix (partis d’extrême droite et d’extrême gauche). Jacques CHIRAC n’aura pas besoin de dissoudre l’Assemblée Nationale car elle est déjà d’une majorité de députés de droite depuis 1993. CHIRAC décide de nommer Alain JUPPE de 1995 à 1997 qui entreprendra une réforme de la Sécurité Sociale, une réforme pour aligner les retraites du privé sur le public (40 ans de cotisations au lieu des 37,5 ans d’avant) et une hausse des impôts. Mais les réformes de JUPPE ne sont pas bien accueillies par de nombreuses personnes (et même par des personnalités de droite). Ce qui provoque des grèves fortes en 1995 et des attentats à Paris. Dans le but d’obtenir une Assemblée Nationale plus forte de droite, CHIRAC décide de dissoudre cette institution en 1997. Diapo 23 Mais après cette erreur de calcul c’est la gauche qui l’emporte aux élections législatives. CHIRAC nomme du coup Lionel JOSPIN qui élit des membres de la « gauche plurielle » au gouvernement (c’est à dire un gouvernement composé de socialistes, de communistes et de verts). Ce gouvernement JOSPIN va effectuer différentes réformes : diapo 24 - baisser la durée du temps de travail de 39 à 35 heures (loi AUBRY). - créer la CMU. - favoriser la parité homme/femme dans la société et en politique. Mais la gauche va s’affaiblir suite à des divergences entre les verts et les communistes.

2) Son quinquennat (de 2002 à 2007) : un retour aux institutions premières diapo 25 Lionel JOSPIN est battu aux présidentielles en 2002, ce qui fut un choc pour la France entière car il ne pouvait alors plus se présentait au second tour qui incluaient CHIRAC et LE PEN. Mais suite à une mobilisation contre Jean -Marie LE PEN, Jacques CHIRAC est réélu avec 82% des voix (le parti socialiste ayant appelé à voter pour CHIRAC). Diapo 26 Dans la foulée les législatives ont lieu dans la même année que les présidentielles en 2002 (suite au référendum de 2000 qui ramène le mandat du président à 5 années au lieu de 7 ans avant ; dans le but de rendre les élections plus démocratiques avec un changement plus fréquents et dans le but d’éviter les cohabitations).

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L’Assemblée Nationale est à droite et CHIRAC nommera Jean -Pierre RAFFARIN de 2002 à 2005 puis Dominique DE VILLEPIN de 2005 à 2007. Plusieurs politiques seront refusés par le peuple : l’échec au référendum pour la nouvelle constitution européenne, le CPE, … Des réformes qui vont provoquer des émeutes en 2005. Par ailleurs il y a une recomposition de l’échiquier politique avec une poussée des extrêmes, un rejet des partis traditionnels, une abstention qui augmente.

C) l’élection de Nicolas Sarkozy 2007 …diapo 27 et 28 Très vite la présidence Sarkozy est qualifiée d'hyperprésidence ou d'omniprésidence. Sur tous les fronts, accompagnant son ministre de l'économie Christine Lagarde à la réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles en juin ou s'impliquant seul sans son ministre des affaires étrangères dans la libération de l'équipe médicale bulgare retenue en Lybie le mois suivant. Cette présidentialisation accrue du régime, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant ayant semble t-il bien plus de pouvoir que le premier ministre François Fillon s'accompagne d'une volonté de renforcement du rôle du Parlement dans le cadre de la réforme des institutions Aujourd'hui, la constitution de De Gaulle est devenue la constitution d'une grande majorité de Français : elle n'est vraiment remise en cause que par l'extrême gauche et le front national. La pratique de cette constitution par De Gaulle comme par Mitterrand fait apparaître des permanences : importance du domaine réservé, solitude du président, dont les pouvoirs sont les plus larges du monde occidental, difficulté des cohabitations avec les premiers ministres, même ceux du parti du président, problème des cohabitations qui risquent de se produire à chaque élection. La vie politique fonctionne-t-elle bien aujourd'hui ? On peut émettre quelques critiques : les citoyens sont de plus en plus tenus à l'écart des grandes décisions, prises par des comités restreints de spécialistes, rarement discutées, puis imposées ensuite (exemple type : le plan Juppé). De plus, l'Europe dépouille la nation d'une partie de ses prérogatives, or les décideurs européens ne sont pas élus. Les Français sont-ils informés ? Jamais ils n'ont eu autant d'information à leur disposition, mais quelle information ? En fait, le pluralisme de l'information est limité, les journaux dépendent de la publicité, les chaînes de télé de l'état ou des groupes financiers nationaux ou étrangers. Les limites du consensus : certains partis remettent en cause le socle commun sur lequel reposent les valeurs de la République et obtiennent des succès électoraux ; ils traduisent dans les urnes le désarroi d'une partie de l'opinion et sa désillusion, et constituent une menace contre la démocratie.