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Test RA | 53 | 2016SsangYong XLV e-XDi �60 Sapphire 2WD
Habitabilité/coffre Habitabilité/coffre
Consommation
Rapport qualité/prix
Pneus Kumho
Réglage limité du volant
Régulateur peu précis
7�/�00NOTE DE LA RÉDACTION
LA BONNE AFFAIRE!
AUTOMOBILEREVUEFONDÉE EN 1906
NISSAN PULSAR EVORA SPORT 410 FORMULE 1 Une compacte très compétitive p. 20
La Lotus qui ne cesse de se bonifi er p. 24
Hamilton maintientle suspense p. 2�
Le SsangYong XLV, version longue du Tivoli, confi rme le renouveau du constructeur coréen sous l’ère Mahindra. Habitabilité, sobriété, prix, ce SUV compact regorge de qualités.
planche de bord confère une petite touche de raffinement au XLV. Agréable à l’œil et au toucher, la décoration laquée sur la console centrale, les branches du volant, les panneaux de contre-porte accentuent ce sentiment de chic pour esthètes sans prétention. Seul bémol: quelques plastiques durs peu flatteurs happent le XLV vers le bas. On pense au plafonnier ou aux couvercles de la boîte à gants et de l’accoudoir central.
Accueil chaleureuxUne fois au volant, le XLV offre un accueil chaleureux. Le siège à l’excellent main- tien latéral, de surcroît réglable électrique-ment sur six positions, s’adapte à tous les gabarits, au point que la quête de la posi-tion de conduite idéale devient un jeu d’enfant. Et comme il se doit pour un SUV à vocation familiale destiné certes à la vil-le, mais taillé également pour les voyages au long cours, l’espace intérieur respire la générosité. Nos mesures le prouvent, le XLV figure sur ce plan-là dans le peloton de tête de la catégorie. Qu’on en juge: pour le conducteur et son passager, l’es-pace aux jambes (34-57 cm), la garde au toit (93-104 cm) ainsi que la largeur (140 cm) soutiennent en toute décontraction la comparaison avec le Hyundai Tucson, l’une des références du segment. A l’ar-rière, ces trois valeurs (14-44/98/138) sont à l’avenant. A l’échelle de l’habitabi- lité, la mission est accomplie avec brio. On retiendra toutefois deux défauts qui mériteraient réflexion: le volant n’est pas réglable en profondeur et l’assise de la place centrale de la banquette arrière, un peu ferme, maltraitera le fessier du mal-heureux passager qui héritera de la place.
Pions essentiels dans l’agrément de tout SUV, les espaces de rangement s’apparentent à une corne d’abondance. Les bacs disséminés sur les portières et l’accoudoir des sièges arrière permettent notamment de loger six bouteilles.
Un coffre gigantesqueS’il est un territoire où le XLV mate la con-currence, c’est bien celui de la conte-nance du coffre, qui atteint 720 litres. Avec la banquette arrière rabattue, cette valeur monte à 1440 litres. Une famille de cinq personnes en route vers des con-trées lointaines pourra entamer son voy-age avec force bagages. En revanche, il faudra se retrousser les manches avant d’embarquer les valises dans la mesure où le seuil de chargement est élevé.
Fonctionnalité, rationalité et simplici-té ont été les maîtres mots de SsangYong au moment d’imaginer l’ergonomie du XLV. Disposées dans un souci de lisibili-té et d’accessibilité, les touches des prin-cipales fonctions sont conçues avec in-telligence. Les huit barrettes orangées disposées sur la console centrale, de même que la grosse molette pour le ré-glage de la climatisation et de la ventila-tion, sont d’un maniement aisé. L’écran tactile haute résolution 7 pouces, en re-vanche, n’est pas toujours d’une réactivi-té foudroyante.
Celui qui fait l’acquisition d’un SUV recherche avant tout praticité et confort. Sur les quelque 1500 kilomètres que nous avons parcourus sur tous les types de terrain, notre XLV deux roues motrices s’est distingué par des suspensions douces au réglage fin qui amortissent bien les aspérités du sol. L’insonorisation
SSANGYONG XLV E-XDI 2WD POINTS FORTS SSANGYONG XLV E-XDI 2WD POINTS FAIBLES
Pour un SUV, la praticité reste un critère d’achat essentiel. Avec le XLV, SsangYong répond à merveille à cette nécessité. Outre les bacs sur les portières, le constructeur coréen a créé un espace ingénieux au-dessus de la boîte à gants. On peut notamment y loger un portable. Bien vu! © DR
Mais quelle mouche a piqué SsangYong?
En montant des Kumho Solux XC
215/45 sur son XLV e-XDi Sapphire 2WD,
la marque coréene s’est tiré une balle dans le pied. Ces
pneumatiques, peu efficaces, péjorent un comportement routier somme toute très sain
et entament le bel équilibre du châssis.
© Peter Rohrer
modèle poursuit en tout cas avec bon-heur le rafraîchissement, voire le renou-vellement esthétique de la marque.
A l’intérieur, le XLV fait bonne figure. Notre véhicule d’essai, le e-XDi 160 2WD propulsé par un 1,6-l diesel de 115 ch dans la version haut de gamme Sapphire, peut se vanter d’une présentation soi-gnée. Sous la férule de Mahindra, Ssan-gYong a réalisé des progrès considé-rables dans les domaines de la finition et de la qualité d’assemblage. Eu égard à sa politique de prix avantageuse, le construc-teur de Séoul tient le pas de la concur-rence, en particulier parmi les duellistes coréens tels que Hyundai ou Kia. Bonne surprise, le mélange de plastiques durs et moussés sur la partie supérieure de la
�� No 44/2016 | Revue Automobile ESSAI
VERDICT
Avec le XLV, SsangYong pro-pose un produit compétitif qui, hormis un design en retrait, pérennise les qua-lités du Tivoli. La marque coréenne est sur la bonne voie pour renforcer sa pré-sence sur un territoire hyper-concurrentiel sur lequel tous les constructeurs se lancent à corps perdu. Le chemin sera long si l’on songe qu’en
Suisse SsangYong occupe encore un marché de niche avec moins de 1000 véhi-cules écoulés par année, mais tous les espoirs sont permis. En mettant en avant l’excellence de son rapport qualité/prix, la marque, en tout cas, ne joue pas les bateleurs de caniveau. Les 28 800 francs du XLV e-XDi 160 Sapphire 2WD résonnent comme un cadeau de Noël eu égard à la richesse de l’équipement et à l’habita-bilité du SUV. Et la version quatre roues motrices du e-XDi Sapphire coûte à peine 30 200 francs...
EUGENIOD’ALESSIOEssayeur
Vétéran des constructeurs coréens – il a été fondé en 1954 –, SsangYong veut faire table rase
d’un passé empesté de déboires finan-ciers et de produits discutables en ma-tière de style et de force de frappe indus-trielle. Sous la férule de son nouveau pro-priétaire indien Mahindra, la marque asia-tique spécialisée dans les SUV se voit pousser des ailes. Symbole de cette re-naissance et de ces ambitions: le Tivoli, présenté en 2015 et dont l’accueil a été d’emblée favorable. Dans le sillage de ce succès, SsangYong a eu la bonne idée de lancer au dernier Salon de Genève le XLV (eXciting Lifestyle Vehicle), le grand frère du Tivoli.
Grâce à l’étirement du porte-à-faux arrière, qui lui permet de gagner 24,5 cen-timètres, le dernier-né du constructeur coréen affiche une longueur de 4,44 m pour un empattement inchangé de 2,6 mètres. Comme une injure à l’élé-gance et à la finesse guillerettes du Tivo-li, ce nouveau gabarit alourdit la sil-houette du XLV, notamment à l’arrière où les lignes cubiques trahissent une pa-resse créative un peu consternante.
Rafraîchissement esthétiqueDieu merci, le SUV compact relève la tête avec sa face avant qui se distingue par un dessin en forme d’ailes très réussi et des antibrouillards placés avec originali-té en position oblique. Les galbes sur les flancs, ainsi que les barres de toit argen-tées et le gigantesque badge XLV sur la malle, dynamisent le design, de sorte que le dernier modèle de SsangYong, même s’il n’a pas le piment stylistique du Tivoli, s’en sort, ma foi, avec les honneurs. Ce
PRIX SsangYong XLV dès Fr. 18 400.– Modèle d’essai XLV e-XDi 160 Sapphire 2WD boîte auto-matique Fr. 28 800.–
IMPORTATEUR SsangYong Suisse SA, Brandbach-strasse 6, 8305 Dietlikon, www.ssangyong.ch
MOTEUR (CONSTRUCTION)Cylindres L4Cylindrée 1597 cm3
Taux de compression 15,5:1Puissance 85 kW (115 ch) à 3400-4000 tr/minCouple 300 Nm à 1500-2500 tr/minCarburant Diesel
MOTEUR (CONSTRUCTION) Alésage × course 76 × 88 mm, 2ACT, turbocompresseur, rampe commune, 16 soupapes
TRANSMISSION FWD, boîte automatique 6 rap-ports; Ier 4,14, IIe 2,37, IIIe 1,55, IVe 1,15, Ve 0,85 ,VIe 0,68, AR 3,39, pont 3,88.
CHÂSSIS ET TRAINS ROULANTS Carrosserie autoporteuse avec berceau auxiliaire AV: suspen-sions McPherson AR: barre de torsion AV/AR: ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis. Freins: AV disques ventilés, AR disques pleins, direction à assistance électrique.
CARROSSERIE SUV compact, cinq places
DIMENSIONS ET POIDSL × l × h 4440 × 1798 × 1635 mm Empattement 2600 mmVoies AV/AR 1550/1550 mmPoids à vide (DIN) 1425 kgPoids total en charge 1970 kgCoffre 720-1440 l
PERFORMANCES ET CONSOMMATIONVitesse de pointe 174 km/h0 à 100 km/h 10,9 sConsommation mixte 5,9 l/100 kmEmissions de CO2 154 g/kmCatégorie énergétique ERéservoir 47 l
GARANTIEUsine 5 ans ou jusqu’à 100 000 kmCorrosion 6 ansPeinture 5 ansEuro Assistance 5 ans
FICHE TECHNIQUE
MESURES RA
COTES INTÉRIEURES
ACCÉLÉRATIONS0 – 40 km/h 3,2 s0 – 60 km/h 5,7 s0 – 80 km/h 8,7 s0 – 100 km/h 12,5 s0 – 120 km/h 18,1 s400 m 18,6 s
DISTANCES DE FREINAGE120 – 0 km/h 56,8 m100 – 0 km/h 40,3 m80 – 0 km/h 26 m60 – 0 km/h 14,5 m50 – 0 km/h 10 m40 – 0 km/h 6,4 m30 – 0 km/h 3,6 m20 – 0 km/h 1,6 m
DIAMÈTRE DE BRAQUAGETours de volant 3Entre murs 10,6/10,6 m
CONSOMMATION (ESSENCE)Moyenne d’essai 6,2 l/100 kmParcours std RA 5,9 l/100 kmAutonomie 750 km
POIDSPoids à vide (DIN) 1440 kgRapports poids/puissance 16,9 kg/kW 12,5 kg/ch
ÉCARTS AU COMPTEUR 30 km/h compt. = 30 km/h eff., 50 km/h compt. = 48 km/h eff., 80 km/h compt. = 76 km/h eff., 120 km/h compt. = 115 km/h eff., 1 km compt. = 1024 m.
CONDITIONS DES MESURES kilométrage 3165. Poids du véhicule +150 kg, plein de carburant. Température: 24° C; pression atmo: 1000 mbar (haut. mer). Les distances de freinage à 18° C ne tiennent pas compte du temps de réaction et de la montée en puissance du dispositif. Asphalte sec et plat. Pneus été Kumho Solux XC 215/45 R18 89V.
SIÈGES AVGarde au toit 93–104 cmLongueur d’assise 50 cmEspace aux jambes 34–57 cmHauteur d’assise 31–38 cmLargeur intérieure 140 cmSIÈGES ARGarde au toit 98 cmLongueur d’assise 48 cmEspace aux jambes 14–44 cmLargeur intérieure 138 cm
La REVUEAUTOMOBILEréalise ses essais avec les carburants BP.
phonique, elle aussi, est à la hauteur et contribue à l’agrément de conduite. A 80 et 100 km/h, nos mesures font état de 59 et 61 décibels, des valeurs plus que res-pectables pour un bloc diesel. A 120 km/h, les choses se gâtent quelque peu avec près de 70 décibels, mais au fi nal le silence de marche du SUV coréen ne prête pas le fl anc à la critique. Pour sa part, le 1,6-l diesel qui propulse le XLV ne démérite pas. Avec sa puissance de 115 ch pour un couple de 300 Nm entre 1500 et 2500 tr/min, ce bloc turbocompressé est tonique à la relance, surtout à bas ré-gime, et entraîne sans problème les 1440 kilos du SUV coréen. La boîte automa-tique 6 rapports d’origine Aisin remplit sa mission en termes de précision, mais pèche par une certaine lenteur. Et à la réaccélération, elle a tendance à mouli-ner. La consommation, elle, ménage le porte-monnaie. Sur la moyenne de notre essai, le XLV a brûlé 6,2 l/100 km, un ré-sultat très proche de celui revendiqué par le constructeur (5,9 l). Sur notre parcours normalisé, ce chiffre s’est établi lui aussi à 5,9 litres. Force est de constater que le dernier modèle de SsangYong est dans le wagon des SUV à motorisation diesel les plus sobres du marché.
Un châssis équilibréQuant au châssis du XLV, il ne réserve pas de mauvaises surprises. Sur l’autoroute, la tenue de cap est excellente. En plaine et en zone montagneuse, les attaques de virages se soldent par une prise de roulis modérée qui ne handicape jamais le con-fort des passagers. Incisif, le train avant s’inscrit avec précision dans les courbes. Réussite indéniable, la direction assistée
électrique intelligente complète ce ta-bleau sans nuage. Paramétrable sur trois modes, Normal, Confort et Sport, elle confère un excellent ressenti et s’adapte à merveille aux conditions météorolo-giques et à tous les types de conduite, que l’on veuille rouler cool ou dynamique.
Crissements désagréablesIl y a hélas un gros point noir, indirecte-ment imputable à SsangYong: les pneus été Kumho Solux XC 215/45 que montait notre véhicule d’essai pénalisent l’équilibre du châssis et péjorent en cer-taines circonstances le comportement routier. Outre des crissements à la fois désagréables et désécurisants lors de freinages brusques ou dans les lacets à basse vitesse, les pneumatiques coréens
provoquent trop souvent un phénomène de sous-virage. L’effi cacité douteuse des Kumho a été confi rmée lors de nos me-sures: lancé à une vitesse de 100 km/h sur une piste sèche par une belle journée de fi n d’été, le XLV a mis 40,3 mètres pour s’immobiliser, un résultat que l’on peut sans hésitation qualifi er de médiocre. Parmi les autres déceptions, on citera le régulateur de vitesse un brin rustique, qui manque de précision et de réactivité au moment de fi xer une vitesse de croisière.
Parmi les volets les plus admirables du XLV fi gure en revanche la riche dota-tion. Dans sa fi nition supérieure Sapphire, le SUV offre de série le volant gainé de cuir chauffant, les sièges avant chauf-fants, le siège conducteur ventilé, une sel-lerie en cuir, la caméra de recul, le régula-teur de vitesse ainsi que des jantes 18 pouces en alliage léger. Notre modèle d’essai comprend deux options, la pein-ture métallisée Jass Brown à 600 fr. et la boîte automatique à 1800 fr. pour un prix global de 28 800 francs. Etrangement, pour ce niveau de fi nition, SsangYong ne livre pas le GPS de série. Il faudra donc débourser encore 800 francs pour dispo-ser d’un système de navigation. Mais même avec ce complément, le prix de vente du XLV, alléchant, demeure hyper-concurrentiel pour un produit bourré de qualités.
Eugenio D’[email protected]
ESSAI Revue Automobile | No 44/2016 �9
L’AVIS DE
Le renouveau de SsangYong mérite incontestablement que l’on s’y attarde. Certes l’image de la marque est encore un peu exotique sous nos latitudes, mais les pro-duits sont de plus en plus convaincants. J’avais déjà été impressionné par les prestations du Tivoli compte tenu de son prix mesuré.
C’est en toute logique que le XLV en ajoute une couche supplémentaire, même si la cohérence stylistique en pâ-tit quelque peu. En revanche, l’habitabilité, la richesse de l’équipement et la capacité de chargement devraient, à coup sûr, convaincre les plus sceptiques. Ce d’autant qu’en termes dynamiques, hormis la monte pneuma-tique qui me paraît singuliè-rement inadaptée, je n’y ai pas trouvé de défaut rédhibi-toire. Une bonne auto, donc, qu’il convient de placer bien haut sur sa shopping-list.
JÉRÔMEMARCHONEssayeur
