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  Encausse, Gérard - Saint-Yves d'Alveydre (éd.) - Franck, Ad. -. Papus. La Cabbale, tradition secrète de l'occident, Ouvrage précédé d'une lettre d'Ad. Franck, ... et d'une étude par Saint-Yves d'Alveydre.. 1903. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisatio n commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fournitur e de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenair es. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothè que municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisat eur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

La Cabbale

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Encausse, Grard - Saint-Yves d'Alveydre (d.) - Franck, Ad. -. Papus. La Cabbale, tradition secrte de l'occident, Ouvrage prcd d'une lettre d'Ad. Franck, ... et d'une tude par Saint-Yves d'Alveydre.. 1903.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss, sauf dans le cadre de la copie prive, sans l'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est le producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code de la proprit intellectuelle. 5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue dans un autre pays, il appartient chaque utilisateur de vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

PAPUS

LA CABBALETRADITION SECRTE DE L'OCCIDENT j Ouvrage prcd d'une lettre d'Ad. FRANCK {de /'Institut', et d'une tude par Saint-Yves d'ALVEYDRE9* Edition. Considrablement mujmenle, renfermant de nouveaux textes de Le.nain, Ki.iimias I.eyi, Stanislas dk (uaita, Dr Marc Haven, Skdib, J. Jacoh, Saii et une traduction complte du Sepher Ietzirak Suivi de la rimpression partielle d'un trait du CHEV. DRACH cabalistique

Avec Figures

et Tableaux

PARISLIBRAIRIE GNRALE DES SCIENCES CHACORNAC OCCULTES BIBLIOTHQUE

II, Qt'ASAINT-MICHELI903

^A

CABBALE

OUVRAGES

DU

MME

AUTEUR

ENVE.NTE la Librairie gnrale des Sciences occultes

de Magie pratique. Trait lmentaire Adaptation, Ralisation. Thorie de la Magie. Appendice sur l'histoire et la bibliographie de l'Evocation magique, Dictionnaire de la Magie des campagnes, des Philtres d'amour, etc. Beau vol in-8 raisin de iCO pages avec 1CJ8 12 IV. figures, planches et fablenux Contrle exprimental des phnomnes La Magie et l'Hypnose. et des enseignements de la Magie au moyen de l'Hypnose. Vol. in-8 p carr avec gravures 8 fr. . et ses divisions. Beau vol. in-8 L'anatomie philosophique ~ 4 fr. ) raisin. de Pasqually. Sa vie; Ses pratiques magiques; Son Martines uvre; Ses disciples d'aprs des documents entirement indits. 4 fr. Vol. in-18 Jsus L'illuminisme en France 1771-1803. Louis-Claude de Saint-Martin. Sa vie, sa voie t!>urgique, ses ouvrages, son uvre, ses disciples, suivi de la publication de 50 lettres indites. Un vol. in-18 jsus, avec fac-simile et tableaux 4fr. de Chiromancie, lments renfermant en une srie de Premiers leons didactiques, la chirognomonie, chiromancie physique et astrologique et la chirosophie. Ouvrage prcd de la rdition du trait synthtique de chiromancie et illustr de G2 tig. originales. Un vol iu-18 jsus 3 fr. 50 L'Ame humaine avant la naissance et aprs la mort. Broch. in-18 jsus avec dessins. 1 fr. 50 '( Psychologie, Mtaphysique, Logique Qu'est ce que l'occultisme Morale, Thodicie, Sociologie, Pratiques, Traditions et Bibliographie 1 fr. de l'occultisme. Uroch. in-18 jsus Willermosisme. Martinisme et Franc-MaMartinsisme, I vol. in-16 jesus de 120 pages fr. onnerie. Les Arts divinatoires. PhysioGraphologie Chiromancie nomie Astrologie. Broch. in-18 jsus avec nombreux dessins i Peut-on envoter ? Broch in-18 avec gravure reprsentant un 1 fr. pacte de Sorcellerie au xixe sicle Le diable et l'occultisme. fr. Broch. in-18 et Synarchie. Broch. in-8 1 fr. Indolence Anarchie, La Science et des Mages et ses Applications thoriques Petit rsum de l'Occultisme entirement indit. pratiques. Broch. in-18 de 72 pages. 0 fr. 50 Le cas de la Voyante de la rue de Paradis. D'aprs la Tradition et la Magie. Broch. in-18 jsus 0 fr. 50 La Maison hante de Valence-en-Brie. Etude critique et 0 fr. 50 historique du phnomne. Broch. in-18 jsus 0 fr. 50 Premiers In 18.. lments de Langue Sanscrite. 0 fr. 50 Broch. in.18 Satanisme. Occultisme. Catholicisme. Le Corps. L'astral. Comment est constitu l'tre humain L'esprit et leurs correspondances. Les Auras humaines. Clef des constitutions neuf, sept et cinq lments. Broch. in- 16 raisin 0 fr. 25 (indit).

l.e Grand

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K.ili j]iit;iu

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Kii cher ((Kili|ins .Ki-ypliacus).

PAPUS

LA CABBALETRADITIONSECRTE DE L'OCCIDENTOuvrage prcd d'une lettre d'Ad. FRANCK(de VInstitut) et d'une tude par Saint-Yves d'ALVEYDREEdition. Considrablement mnjmoite, renfermant de nonrcau.e textes de Lknain, Eliimias Levi, Stanislas dk (Juaita, I)1' Marc Have.n, Skdir, J. Jacoii, Sah et une traduction complte du Sfpln'f Iftziral; Suivi de la rimpression d'un partielle du CHEV. DRACH trait cabalistique

Avec

Figures

et Tableaux

PARIS LIBRAIRIE GNRALE DES SCIENCES CHACORNACQUAI SAINT-MICHEL 193

OCCULTES

BIBLIOTHQUEII,

PRFACE DE LA SECONDE DITION

Notre tude trs lmentaire sur la Kabbale a obtenu un succs auquel nous ne nous attendions pas tant donn son caractre si technique. Aujourd'hui une seconde dition est devenue ncessaire et nous avons mis tous nos soins la mettre au courant des recherches faites depuis notre prcdente publication. Nous nous tions efforc d'tablir tout d'abord une classification aussi claire que possible des livres et des traditions dont la Kabbale ne forme qu'une section, et nous avions labor de notre mieux une bibliographie non pas complte, mais assez tendue. Nous avons condans cette nouvelle dition ces deux serv intgralement parties principales de notre premier travail, mais nous y avons ajout les lments suivants Dans l'introduction, un travail du plus grand intrt du marquis de Saint-Yves d'Alveydre, sur la tradition cabalistique rtablie la lumire de l'archomtre. Dans la deuxime partie (enseignement), nous avons fait appel la plume du Matre kabbaliste Eliphas Lvi en publiant son cours de Kabbale en dix lt }ons nous avons fait suivre ce cours d'un travail galement trs clair du jeune Matre Sedir, de manire donner au lecteur une ide synthtique des enseignements kabbalistiques. Il est ensuite facile de comprendre les chapitres suivants et surtout l'tude des Sphiroth de Stanislas de Guaita que nous avons fait prcder de notre clef de construction du tableau sphirotique.

Dans la troisime partie, LES Textes, on trouvera une traduction nouvelle et qui nous semble enfin complte du Sephbr Jesiiah ou livre kabbalistique de la cration, avec les commentaires les plus importants. Il nous a sembl utile galement de rsumer dans cette section les lments les plus gnraux de quelques textes se rapportant soit au Zohar, soit aux autres sections de la tradition crite. Enfin, nous avons complt notre bibliographie par celle si importante tablie par le Dr Marc Haven dont les travaux sont bien connus et si apprcis de tous nos lecteurs. De plus nous donnons, dans cette dition, les lments de Kabbale pratique drivs de l'appel des gnies d'aprs les noms divins et une rimpression presque intgrale de la brochure du chev. Drach qui cote encore si cher quand on la trouve dans les catalogues. Les figures ont t l'objet galement d'un choix spcial. Nous esprons ainsi, non pas faire de nos lecteurs des kabbalistes, mais bien leur permettre de comprendre clairement les enseignements de la tradition occidentale qui se rsume dans le christianisme. La kabbale seule a droit ce titre de Tradition que quelques vagues systmes philosophiques cherchent dtourner de son vritable sens. Cet essai est, nos yeux, le moyen de se diriger vers le sanctuaire de l'Illuminisme o rayonnent les quatre lettres du nom mystique du Sauveur des Trois Plans INRI: le Christ, Dieu venu en chair dont la lumire claire tout Esprit qui fuit l'orgueil du Plan Mental. Papus

INTRODUCTION

Paris, le 23 octobre 1891.

LETTRE DE M. ADOLPHE FRANCK A L'AUTEUR

MONSIEUR, J'accepte avec le plus grand plaisir la ddicace que vous voulez bien m'offrir de votre ouvrage sur la Kabbale, qui n'est pas un essai, comme il vous plat de l'appeler, mais un livre de la plus grande importance. ) Je n'ai pu encore que le parcourir rapidement mais je le connais assez pour vous dire que c'est, mon avis, la publication la plus curieuse, la plus instructive, la plus savante qui ait paru jusqu' ce jour sur cet obscur sujet. Je ne trouve y reprendre que les termes beaucoup trop flatteurs de la lettre mon adresse dont vous la faites prcder. Avec une rare modestie, vous ne me demandez mon opinion que sur le travail bibliographique par lequel se termine votre tude. KJe n'oserais pas vous affirmer qu'il n'y manque absolumentrien car le cadre de la Science Kabbalistique peut varier l'infini mais un travail bibliographique aussi complet que le vtre, je ne l'ai rencontr nulle part. Veuillez agrer, Monsieur, avec mes flicitations et mes remerciements, l'assurance de mes sentiments dvous. AD. Frai\CK.

1

A Monsieur

ADOLPHE

FRANCK,

Membre de l'Institut, Professeur honoraire au collge de France, Prsident de la Ligue nationale contre l'Athisme.

MON citer

Matre,

Voulez-vous me permettre de vous ddier le modeste essai que sur cette question de la Kabbale, si imporje publie aujourd'hui tante lucider pour le philosophe? Vous avez t le premier, non seulement en France, mais aussi en Europe, mettre au jour un travail considrable sur la philosophie religieuse des Hbreux , comme vous la nommez vous-Cet ouvrage, que vous seul pouviez mener bonne fin, grce votre parfaite connaissance de la langue hbraque, d'une part, et de l'histoire des doctrines philosophiques, d'autre part, a fait, ds son apparition, autorit dans la matire et a justement mrit les traductions et les imitations qui se sont produites depuis mme. cette publication. Les quelques critiques allemands qui ont voulu vous reprendre au sujet de la Kabbale n'ont russi qu' donner la mesure exacte de leur insuffisance et de leur parti pris. La rdition de 1889 est venue sanctionner le succs de l'dition de 1843. Mais si nous tous, qui nous occupons aujourd'hui de ces questions, nous devons une profonde reconnaissance notre doyen, notre initiateur en ces tudes, comment pourrais-je, personnellement, vous remercier de l'insigne honneur que vous avez bien voulu me faire en encourageant mes efforts de l'autorit de votre nom, en dclarant que, si vous n'tes pas mystique, vous prfrez du moins voir les nouveaux venus pris de ces recherches, plutt que de les sentir aptres des doctrines dsesprantes, antiphilosophiques et, osons le dire, antiscientifiques du positivisme matrialiste ?

A l'heure o nous avons lev le bouclier de la lutte intellectuelle contre le matrialisme, l'heure o tous les adeptes de cette doctrine, pars dans les Facults de mdecine, dans la Presse, et dans les couches les plus leves comme les plus basses de la socit, nous ont considr comme des dilettanti , des clricaux ou des fous, le prsident de la Ligue nationale contre l'athisme est venu, bravant tous les sarcasmes, nous couvrir de l'autorit incontestable et inconteste d'un philosophe profond, doubl d'un dfenseur ardent du spiritualisme. Vous nous avez montr que ces savants, minents pour la plupart par leurs dcouvertes analytiques, sont astreints, de par leur spcialisation mme, une tude trop htive de la philosophie. De l leur mpris pour une branche du savoir humain qui, seule, pourrait leur fournir cette synthse des sciences qu'ils aspirent tant possder de l leurs conclusions matrialistes, de l l'inconnaissable et toutes les formules qui indiquent la paresse de l'esprit humain, inapte un effort srieux, et press de conclure, sans approfondir la valeur ou les consquences sociales de ses affirmations. A ct du courant officiel, des Universits religieuses ou laiques, des Acadmies des sciences et des Laboratoires des Facults, a toujours exist un courant indpendant, gnralement peu connu, et, partant, assez mpris, form de chercheurs parfois trop imbus de philosophie, parfois trop pris de mysticisme, mais combien curieux et combien intressants tudier 1 Ces adeptes de la Gnose, ces Alchimistes, ces disciples de Jacob Bohm, de Martinez Pasqualis ou de Louis-Claude de SaintMartin, sont pourtant les seuls qui n'aient jamais nglig l'tude de la Kabbale jusqu'au moment o l'apparition de votre travail est venue montrer qu'ils avaient trouv un approbateur et un matre dans la personne d'un des plus minents parmi les reprsentants de l'Universit. C'est comme admirateur et disciple moi-mme de Saint-Martin et de ses doctrines, que je prends la libert de vous remercier, au nom de ces indpendants , de l'appui prcieux qu'ils ont trouv en votre personne et, si j'osais, en terminant, vous adresser une prire, ce serait de vous voir intercder pour eux auprs des chefs de notre Universit. II y a dans les uvres de Saint-Martin, dans celles de Fabre

d'Olivet, de Wronski, de Lacuria et de Louis Lucas, une srie d'tudes que je crois trs profondes et qui sont peu connues, sur la psychologie, la morale ou la logique. Or, il serait pour le moins utile de voir au programme de notre Ecole Normale Suprieure le Trait des signes et des Ides de SaintMartin, Les Missions de Saint-Yves d'Alveydre ou les Vers dors de Pythagore de Fabre d'Olivet, ainsi que le systme de psychologie qui forme l'introduction de son Histoire philosophique du genre humain, ou bien encore la partie philosophique de la Mdecine nouvelle ou du Roman alchimique de Louis Lucas, sans parler de la Cration de la Ralit absolue de Wronski, peut-tre trop technique et trop abstraitement prsente. Vous me direz que ces auteurs sont des mystiques , des crivains dont l'rudition laisse dsirer quelquefois mais c'est un mystique aussi qui rclame qu'on les lise davantage et qu'on les critique, ne serait-ce que pour mieux se rendre compte des diverses volutions de l'esprit humain. Quel que soit l'accueil fait ma requte je vous serai toujours reconnaissant, mon cher Matre, de tout ce que vous avez fait pour notre cause. Ce n'est pas sans efforts ni sans luttes que nous avons progress, et nous continuerons notre route, comme nous l'avons commence, rpondant par le travail et par des uvres toutes les attaques qui accablent chacune de nos o&uvres ou chacune de nos personnalits. En effet, toute uvre de bonne foi subsiste bien longtemps encore mais que reste-t-il aprs quelques annes, des calomnies les plus perfides? Un peu d'amertume et beaucoup de piti au cur des victimes, de plus grands remords en l'me des calomniateurs, et rien autre chose. Mais si les uvres subsistantes perdent, par la suite des temps, de leur valeur comme puissance dynamique, il est un sentiment sacr, que tous ceux qui dfendront plus tard notre cause devront prouver autant que nous-mme, c'est la reconnaissance profonde pour celui qui n'hsita pas, dans les moments les plus difficiles, encourager nos efforts en les appuyant de tout le respect et de toute l'autorit qui s'attachent un graud nom. Veuillez agrer, mon cher Matre, l'assurance de ma considration trs distingue. Papus.

Au Marquis de SAINT-YVES D'ALVEYDRE

a MON CHER MAITRE,

Je suis sur le point de publier une nouvelle dition de mon tude sur la Kabbale , tude bien lmentaire, surtout quand je me reporte aux travaux considrables grce auxquels vous tes parvenu reconstituer cette antique synthse patriarcale, dont l'antiquit n'a possd que les bribes. Mais quand je songe la voie de douleur et de deuil que NotreSeigneur a place le long de votre existence de labeur, quand je songe la dchirure d'me surhumaine qui a prcd la certitude de l'Union ternelle avec votre cher Ange, je trouve qu'il en cote beaucoup de venir clairer de lumire divine un sicle qui n'a plus presque que cette voie de Salut. Mais pour revenir cette question technique de la Kabbale , je viens faire appel aux prcisions de l'Archomtre, pour rsoudre une question discute depuis des sicles et que, comme tant d'autres de tout genre, votre admirable ralisation permet de dterminer dfinitivement. 11s'agit de l'orthographe du mot traduisant exactement le sens et l'origine de la tradition secrte dont le Sepher Ielzirah et le Sohar sont les lumineuses colonnes. Permettez-moi donc d'tre indiscret tout fait et ct de la dfinition exacte du mot Cabale, Kabbale ou Quabbale, laissez-moi demander l'archomtre quelques notions vraies sur les dix nombres au sujet desquels les pythagoriciens ont rpandu tant d'erreurs. Merci de tout ce que vous voudrez bien me rpondre, pour la plus grande gloire de Jsus-Christ, Notre.Seigneur. a Panjs.

NOTES

SUR LA TRADITION CABALISTIQUE

MON cher

AMI,

Je me fais un vrai plaisir de rpondre votre bonne lettre. Je n'ai rien ajouter votre remarquable livre sur la Cabale juive. Il est class au premier rang par l'apprciation si minente et si mrite qu'en a faite le regrett M. Franck, de l'Institut, l'homme le plus autoris porter un jugement sur ce sujet. Votre uvre complte la sienne, non seulement quant l'rudition, mais aussi quant la bibliographie et l'exgse de cette tradition spciale; et encore une fois, je crois ce beau livre dfinitif. Mais, sachant mon respect pour la tradition, et, en mme temps, mon besoin d'universalit et de vrification par tous les procds des mthodes actuelles, connaissant en outre les rsultats de mes travaux, vous ne craignez pas que j'largisse le sujet, et, au contraire, vous voulez bien me le demander. Je n'ai, en effet, accept que sous bnfice d'inventaire les livres de la Cabale juive, quelque intressants qu'ils soient. Mais l'inventaire une fois fait, mes recherches personnelles ont port sur l'universalit antrieure d'o procdent ces documents archologiques, etsur le principe ainsi que sur les lois qui ont pu motiver ces faits de l'esprit humain. Chez les Juifs, la Cabale provenait des Kaldens par Daniel et Esdras. Chez les Isralites antrieurs la dispersion des dix tribus non juives, la Cabale provenait des Egyptiens, par Mose. Chez les Kaldens comme chez les Egyptiens, la Cabale faisait

partie de ce que toutes les Lu? visits mtropolitaines appelaient la Sagesse, c'est--dire la synthse des sciences et des arts ramens leur Principe commun. Ce Principe tait la Parole ou le Verbe. Un prcieux tmoin de l'antiquit patriarcale prmosiaque davant clare cette sagesse perdue ou bouleverse 3.000 afi^nviron Notre-Seigneur. Ce tmoin est Job et l'antiquit m ce livre est autologiquement signe par la position des constellations qu'il mentionne Qu'est devenue la Sagesse, o donc est-elle? dit ce saint patriarche. Dans Mose, la perte de l'unit antrieure, le dmembrement de la Sagesse patriarcale, sont indiqus sous le nom de division des Langues et d'Ere de Nimroud. Cette poque Kaldenne correspond celle de Job. Un autre tmoin de l'Antiquit patriarcale est le Brahmanisme. Il a conserv toutes les traditions du pass superposes comme les diffrentes couches gologiques de la terre. Tous ceux qui l'ont tudi au point de vue moderne ont t frapps et de ses richesses documentaires et de l'impossibilit o sont leurs possesseurs de les classer d'une manire satisfaisante, tant au point de vue chronologique, qu'au point de vue scientifique. Leurs divisions en sectes brahmaniques, vishnavistes, sivastes, pour ne parler que de cellesl, ajoutent encore cette confusion. II n'en est pas moins vrai que les Brahmes du Npaul font remonter au commencement du Kaly-Youg la rupture de l'antique universalit et de l'unit primordiale des enseignements. Cette synthse primitive portait, bien avant le nom de Brahma, celui d'Ishva-Ra, Jsus-Roi Jesus Rex Patriarcharum, disent nos litanies. C'est cette synthse primordiale que saint Jean fait allusion au commencement de son Evangile mais les Brahmes sont loin de se douter que leur Isoua-Ra est notre Jsus, Roi de l'Univers, comme Verbe Crateur et Principe de la Parole humaine. Sans cela, ils seraient tous Chrtiens. L'oubli de la Sagesse Patriarcale d'Ishva-Ra date de Krishna, le fondateur du Brahmanisme et de sa Trimourti. L encore, il y a concordance entre les Brahmes, Job et Mose, quant au fait et quant l'poque.

Depuis ce temps bablique, aucun peuple, aucune race, aucune Universit, n'a plus possd qu' l'tat de dbris fragmentaires l'ancienne Universalit des connaissances divines, humaines et naturelles, ramenes leur Principe le Verbe-Jsus. Saint Augustin dsigne sous le nom de Religio vera cette Synthse primordiale du Verbe. La Cabale rabbinique, relativement rcente comme rdaction, tait connue de fond en comble dans ses sources crites ou orales par les adeptes juifs du premier sicle de notre re. Elle n'avait certainement pas de secret pour un homme de la valeur et de la science de Gamaliel. Mais elle n'en avait pas non plus pour son premier et prminent disciple, saint Paul, devenu l'aptre du Christ ressuscit. Or, voici ce que dit saint Paul, Ire ptre aux Corinthiens, chapitre n, versets 6, 7, 8 Nous prchons la Sagesse aux parfaits, non la Sagesse de ce monde, ni des princes de ce monde qui se dtruisent; Mais nous prchons la Sagesse de Dieu, renferme dans son Mystre Sagesse qui tait demeure cache, que Dieu, avant tous a les sicles, avait prdestine et prpare pour notre gloire Qu'aucun des princes de ce monde n'a connue car s'ils l'eus sent connue, ils n'eussent jamais crucifi le Seigneur de la Gloire. Toutes ces paroles sont peses comme de l'or et du diamant au carat, et il n'en est pas une qui ne soit infiniment prcise et prcieuse. Elles proclament l'insuffisance de la Cabale juive.. ry Ayant ainsi chaire l'Universalit de la question qui vous intresse, concentrons cette lumire sur ce fragment nanmoins prcieux de la Sagesse antique, qu'est ou que peut tre la Cabale juive. Avant tout, prcisons le sens du mot Cabale. Ce mot a deux sens, selon qu'on l'crit, comme les Juifs, avec le Q, c'est--dire avec la vingtime lettre de l'alphabet assyrien, celle qui porte le nombre 100, ou avec le C, la onzime lettre du mme alphabet, celle qui porte le nombre 20. Dans le premier cas, le nom signifie Transmission, Tradition, et la chose reste ainsi indcise car tant vaut le transmetteur, tant vaut la chose transmise tant vaut le traditeur, tant vaut la tradilion.

a Nous croyons que les Juifs ont transmis assez fidlement ce qu'ils ont reu des savants Kaldens, avec leur criture et la refonte des livres antrieurs par Esdras, guid lui-mme par le grand Matre de l'Universit des Mages de Kalde, Daniel. Mais, au point de vue scientifique, cela n'avance pas la question. Elle n'en est que recule un inventaire des documents assyriens et ainsi de suite jusqu' la source primordiale. Dans le second cas, Ca-Ba-La signifie la Puissance, La, des XXII, CaBa, puisque G = 20, puisque B=2. Mais alors, la question est rsolue exactement, puisqu'il s'agit du caractre scientifique attach dans l'antiquit patriarcale aux alphabets de vingt-deux lettres numrales. Faut-il faire de ces alphabets un monopole de race, en les appelant smitiques ? Peut-tre, si c'est rellement un monopole, non dans le cas contraire. Or, d'aprs mon investigation des alphabets antiques de Ca-BaLa, de XXII lettres, le plus cach, le plus secret qui a trs certainement servi de prototype, non seulement tous les autres du mme genre, mais aux signes vdiques et aux lettres sanscrites, est un C'est celui que j'ai t si heureux de vous comalphabet aryen. muniquer, et je le tiens moi-mme de Brahmes minents qui n'ont jamais song m'en demander le secret. II se distingue des autres dits smitiques en ce que ses lettres sont morphologiques, c'est--dire parlant exactement par leurs formes, ce qui en fait un type absolument unique. De plus, une tude attentive m'a fait dcouvrir que ces mmes lettres sont les prototypes des signes zodiacaux et plantaires, ce qui est aussi de toute importance. Les Brahmes nomment cet alphabet Vattan et il semble remonter la premire race humaine, car, par ses cinq formes mres rigoureusement gomtriques, il se signe de lui-mme, Adam, Eve et Adamah. Mose semble le dsigner dans le verset 19 du chapitre n de son Spher Barashith. De plus, cet alphabet s'crit de bas en haut, et ses lettres se groupent de manire former des images morphologiques ou parlantes. Les pandits effacent ces caractres sur l'ardoise, ds que la leon des gourous est finie. Ils l'crivent aussi de gauche a droite, comme le sanscrit, donc l'europenne. Pour

toutes les raisons prcdentes, cet alphabet prototypique de tous les Kaba-Lim appartient la race aryenne. On ne peut donc plus donner aux alphabets de ce genre le nom de smitiques, puisqu'ils ne sont pas le monopole des races qu'on nomme ainsi, tort ou raison. Mais on peut et on doit les appeler schmatiques. Or le schma ne signifie pas seulement signe de la Parole, mais aussi Gloire. C'est cette double signification qu'il faut faire attention, en lisant le passage ci-dessus de saint Paul. Elle existe aussi dans d'autres langues comme le slavon. Par exemple, Ttymologie du mot slave est slovo et slava qui signifie parole et gloire. Ces sens portent dj haut. Le sanscrit va corroborer cette altitude. Sama, qu'on retrouve aussi dans les langues d'origine celtique, signifie similitude, identit, proportionnalit, quivalence, etc. Nous verrons plus loin l'application de ces significations antiques. Pour le moment, rsumons ce qui prcde. Le mot Cabale, tel que nous le comprenons, signifie l'Alphabet des XXII Puissances, ou la puissance des XXII Lettres de cet Alphabet. Ce genre d'alphabets a un prototype aryen ou japhtique. Il peut tre dsign, bon droit, sous le nom d'alphabet de la Parole ou de la Gloire. Parole et Gloire Pourquoi ces deux mots sont-ils rapprochs dans deux langues antiques aussi distantes que le slavon et le kalden ? Cela tient une constitution primordiale de l'Esprit humain dans un Principe commun, la fois scientifique et religieux le Verbe, la Parole cosmologique et ses Equivalents. Jsus, dans Sa dernire prire si mystrieuse, jette, en cela comme en tout, une lumire dcisive sur le mystre historique qui nous occupe ici 0 Pre 1 Couronne-moi de la Gloire que j'ai eue avant que ce Monde ne ft Le Verbe incarn fait allusion en cela Son OEuvre, Sa cration directe comme Verbe crateur, Cration dsigne sous le nom de Monde divin et ternel de la Gloire prototype du Monde astral et temporel, cr par les Alahim sur ce modle incorruptible.

Que le Principe crateur soit le Verbe, l'Antiquit n'a sur ce point qu'une voix unanime. Parler et crer y sont synonymes dans toutes les langues. Chez les Brahmes, les documents antrieurs au culle de Brahma reprsentent ISOu-Ra, Jsus-Roi, comme le Verbe crateur. Chez les Egyptiens, les livres d'Herms Trismgiste disent la mme chose et OShI-Ri est Jsus-Roi lu de droite gauche. Chez les Thraces, Orphe, initi aux Mystres d'Egypte vers la mme poque que Mose, avait crit un livre intitul le Verbe divin. Quant Mose mme, le Principe est le premier mot et le sujet de la premire phrase de son Spher. 11 n'y s'agit pas de Dieu dans son Essence, IHOH, qui n'est nomm que le septime jour, mais de Son Verbe, crateur de l'Hexade divine BaHa-Shith. Bara signifie parler et crer Shith signifie Ilexade. En sanscrit mmes significations BaRa-Shath. Ce motBaRa-Shith a donn lieu des discussions sans nombre. Saint Jean l'arbore comme Mose, ds le commencement de son Evangile, et dit, en Syriaque, langue cabalistique de XXII lettres Le principe est le Verbe. Jsus avait dit Je suis le Principe. Le sens exact est ainsi fix par Jsus mme corroborant toute l'Universalit antrieure prmoisiaque. Ce qui prcde explique que les Universits vritablement antiques considraient le Verbe crateur comme l'Incidence dont la Parole humaine est la Rflexion exacte, quand le processus alphabtique embote exactement le Planisphre du Kosmos. Le processus alphabtique, arm de tous ses quivalents, reprsente alors le monde ternel de la Gloire et le processus cosmique reprsente le monde des cieux astraux. C'est pourquoi le Roi-Prophte, cho de toute l'Antiquit paCli enarrant Dei Glortam. Ou en franais Le triarcale, dit monde astral raconte le monde de la Gloire divine. L'Univers invisible parle travers le visible. Restent ici deux choses dterminer 1 le processus cosmique des coles antiques 2 celui des alphabets correspondants. n Pour le premier point, III Formes mres le centre, le rayon ou diamtre et le cercle XII signes involutifs VII signes volutifs.

Pour le second point, auquel les anciens accordaient le pn mier rang III lettres constructives; XII involutives "VII voli tives. Dans les deux cas

prononciation de C = 20, B = 2, total 22, C.Q.F.D. Les alphabets de vingt-deux lettres correspondaient donc un Zodiac solaire ou solaro-lunaire, arm d'un septnaire volutif. C'taient les alphabets schmatiques. Les autres, suivant la mme mthode, devenaient par 24 lettres les horaires des prcdents par 28 lettres, leurs lunaires par 30, leurs Mensuels solaro-lunaires par 36, leurs dcaniques, etc. Sur les alphabets de vingt-deux lettres, la Royale, l'Emissive de l'aller, la Rmissive du retour, tait l'i ou Y ou J et, pose sur le premier triangle quilatral inscrit, elle devait former autologiquement, avec deux autres, le nom du Terbe et de Jsus IShVa(Ra), UShl-(Bi). Au contraire, tous les peuples qui ont embrass le schisme naturaliste et lunaire ont pris pour Royale la lettre M, qui commande le deuxime trigone lmentaire. Tout le systme vdique, puis brahmanique, a t ainsi rgl aprs coup, par Krishna, partir du commencement du KalyYoug. Telle est la clef du Livre des guerres de IV, guerres de !a Royale 1 ou Y contre l'usurpatrice M. Vous avez vu, mon cher ami, les preuves toutes modernes, c'est- dire de simple observation et d'exprimentation scientifique par lesquelles la tradition la plus antique a t la fois rtablie et vrifie par moi. Je ne dirai donc ici quele strict ncessaire l'lucidation du fait historique de la Cabale. D'aprs les patriarches qui les ont pre'ce'ds, les Brahmes ont divis les langues humaines en deux grands groupes 1 Devan?.garies, langues de cit cleste ou de civilisation ramene au Principe cosmologique divin 2 Pracrites, langues de civilisations sauvageonnes ou anarr.hiques. Le sanscrit est une langue Dvanagar, de quarante-neuf lettres le Vcde galement, avec ses quatre-

vingts lettres ou signes drivs du point de FAUM, c'est--dire de la lettre M. Ces deux langues sont cabalistiques dans leur systme particulier, dont la lettre M forme le point de dpart et de retour. Mais elles ont t, ds leur origine et demeurent jusqu' nos jours, articules sur une langue de temple de vingt-deux lettres, dont la Royale primitive tait l'I. Toutes rectifications deviennent possibles et faciles, grce cette clef, aux plus grands triomphe et gioire de Jsus, Verbe de IV, autrement dit de la Synthse primordiale des premiers Patriarches. Les Brahmes actuels prtent leur alphabet de vingt-deux lettres une vertu magique; mais ce mot n'a d'autre significalion pour nous que superstition et ignorance. Superstition, dcadence et super-station d'lments archologiques et de formules plus ou moins altres, mais qu'une tude approfondie peut quelquefois, comme c'est ici le cas, rattacher un enseignement antrieur, scientifique et conscient, et non mtaphysique ni mystique. Ignorance plus ou moins grande des faits, des lois et du principe qui ont motiv cet enseignement primordial. Du reste, l'cole lunaire vdo-brahmanique n'est pas la seule o la science et sa synthse solaire, la religion du Verbe, soient dgnres en magie. Il suffit d'explorer un peu l'universalit terrestre partir de l'poque bablique, pour voir une dcadence croisante attribuer de plus en plus aux alphabets antiques un caractre superstitieux et magique. De la Kalde la Thessalie, de la Scylhie la Scandinaviedes Kouas de FO-HI et des Musnads de l'antiquc Arabie aux Hunes des Varaighes, on peut observer la mme dgnrescence. La vrit, en cela comme en tout, est infiniment plus merveilleuse que l'erreur, et vous connaissez, cher ami, cotte admirable vrit. Enfin, comme rieu ne se perd dans l'Humanit terrestre pas plus que dans le Kosmos tout entier, ce qui a t est encore, et tmoigne de l'antique universalit dont parle saint Augustin dans ses Rtractations. Les Brahmes cabalisent avec les qualre-viugts signes vdiques,

avec les quarante-neuf lettres du sanscrit dvanagari, avec les dixneuf voyelles, semi-voyelles et diphtongues, c'est--dire toute la massore de Krishna surajoute par lui l'alphabet vattan ou adamique. Les Arabes, les Persans, les Soubbas cabalisent avec leurs alphabets lunaires de vingt-huit lettres, et les Marocains avec le leur ou Koresh. Les Tartares mandchoux cabalisent avec leur alphabet mensuel de trente lettres. Mmes observations faire chez les Thibtains, chez les Chinois, etc.; mmes rserves quant aux altrations de la Science antique des quivalents cosmologiques de la Parole. Reste savoir dans quel ordre ces XXII quivalents doivent tre fonctionnellement rangs sur le planisphre du Kosmos. Vous en avez sous 1-s yeux, cher ami, le modle conforme celui qui a t lgalement dpos sous le nom d'archomtre. Vous savez que les clefs de cet instrument de prcision, l'usage des hautes tudes, m'ont t donnes par l'Evangile, par certaines paroles trs prcises de Jsus, rapprocher de celles de saint Paul et de saint Jean. Permettez-moi maintenant de me rsumer en aussi peu de mots que possible. Toutes les Universits religieuses, asiatiques et africaines, munies d'alphabets cosmologiques, sulaires, solaro-lunaires, horaires, lunaires, mensuels, etc., se servent de leurs lettres d'une manire cabalistique. Qu'il s'agisse de Science pure, de Posie interprtant la Science ou d'Inspiration divine, tous les livres antiques, crits dans des langues dvanagaries et non pracrites, ne peuvent tre compris que grce la Cabale de ces langues. Mais celles-ci doivent tre ramenes aux XXII quivalents schmatiques, et ceux-l leurs positions cosmologiques exactes. La Cabale des Juifs est donc motive pir toute la constitution antrieure de l'Esprit humain; mais elle a besoin d'tre archomtre, c'est--dire mesure par son Principe rgulateur, contrle sur l'Instrument de prcision du Verbe et de sa Synthse primordiale. Je ne sais, cher ami, si ces pages rpondront votre afTec-

tueuse attente. Je n'ai pu qu'y rsumer des chapitres entiers en quelques lignes. Veuillez donc en excuser les imperfections, et ne voir, dans ce qui procde, qu'un tmoignage de ma bonne volont et de ma vieille amiti. SaintYves.

10 janvier 1901.

LA KABBALE

PREMIRE Las divisions

PARTIE de la Kabbale.

CHAPITRE PREMIER

LA TRADITION

HBRAQUE ET LA CLASSIFICATION DUS OUVRAGES QUI S'Y RAPPORTENT

Celai qui, pour la premire fois, aborde l'tuJe de la Ifabbale, ne saurait trop tre renseign sur la place exacte qu'il faut attribuer aux ouvrages purement kabbalistiques, comme le Sephor Jesirah et le Zohar, par rapport aux autres traits se rapportant la tradition hbraque. Ainsi l'on sait gnralement qu'on trouve dans la Kabbale l'expos des rgles thoriques et pratiques de la Science Occulte mais on a peine discerner le rapport existant entre le texte sacr proprement dit et la tradition sotrique. Tous ces embarras proviennent de la confusion qui s'tablit dans l'esprit ds qu'il faut classer les immenses compilations hbraques parvenuesjusqu' nous. Nous allons faire nos efforts, dans l'expos suivant, pour tablir une classification aussi claire que possible des divers ouvrages ayant pour objectif de fixer la tradition orale. Il n'existe pas, notre connaissance du moins, un travail assez complet, rsumant en un ou plusieurs tableaux les donnes techniques compltes par une srieuse bibliographie.

On trouvera la fin de notre tude la liste des ouvrages modernes dans lesquels nous avons puis pour notre expos et l'on pourra se rendre compte, en se reportant ces ouvrages, de la difficult que nous avons rencontre dans cette tche. C'est pourquoi nous ne sommes pas sr d'avoir encore puis dfinitivement cette question, et nous sommes tout prt reconnatre les fautes que nous pourrions avoir commises dans cet expos, si quelqu' an de plus autoris que nous veut bien nous les signaler.

Tous ceux qui sont un peu au courant des choses d'Isral savent qu' ct de la Bible il a, sinon toujours, du moins depuis un temps trs recul, exist une tradition destine mettre mme certaine classe d'initis d'expliquer et de comprendre la Loi (la Thorah). Cette tradition, transmise presque uniquement par la voie orale pendant de longues annes, portait sur plusieurs points diffrents 1 Il y avait d'abord tout ce qui concernait le corps matriel de la Bible. De mme que nous verrons au Moyen Age certaines corporations possder des rgles strictes et tenues caches pour la construction des cathdrales, de mme, la consiruction de chaque exemplaire de la Bible hbraque tait soumise des rgles fixes, constituant une partie de la tradition 2 Il y avait de plus tout ce qui concernait Yesprit du texte sacr. Les commentaires et les interprtations portaient sur deux grandes parties d'un ct la Loi, l'ensemble des rgles qui dterminent les rapports sociaux des membres d'Isral entre eux, entre les voil'ensins et entre la Divinit d'un autre ct la DOCTRINE SECRTE, semble des connaissances thoriques et pratiques grce auxquelles on pouvait connatre les rapports de Dieu, de l'Homme et de l'Univers. Corps du texte sacr, partie lgislative de ce texte et partie doctrinale, telles sont les trois grandes divisions qui font de la tradition sotrique un tout complet form de corps, de vie et d'esprit.

Lorsque, suivant le commentaire plac en tte du Sepher Jesirah, vu le mauvais tat des affaires d'Isral, il fallut se dcider

crire les divers points de cette tradition orale, plusieurs grands ouvrages prirent naissance, destins transmettre chacun une partie de la tradition. Si l'on a bien compris ce qui prcde, il sera on ne peut plus facile d'tablir une classification claire de ces ouvrages. Tout ce qui avait rapport au corps du texte, les rgles concernant la manire de lire et d'crire la Thorah (la Loi), les considrations spciales sur le sens mystique des caractres sacrs, tout celai fut fix dans la Massora (ou Mashore). Les commentaires traditionnels sur la partie lgislative de la Thorah formrent la Mishna, et les additions faites ultrieurement ces commentaires (correspondant notre jurisprudence actuelle) formrent la G-emarah (ou Gemmare). La runion de ces deux fractions de la partie lgislative en un seul tout forme le TalmddVoil pour la partie lgislative. La Doctrine secrte comprenait deux divisions, la thorie et la pratique, chelonnes en trois degrs un degr historique, un degr social, un degr mystique. L'ensemble des connaissances renfermes dans ces deux divisions constitue la KABBALE proprement dite. La partie thorique seule de la Kabbale a t fixe par l'criture et surtout par l'impression. Cette partie thorique comprend deux tudes 1 celle de la cration et de ses lois mystrieuses (Bereschit), rsume dans le Sepher Jesirah 2 celle, plus mtaphysique de l'essence divine et de ses modes de manifestation, ce que les kabbalistes appellent le Char clesle (Mercavau), rsume dans le Zohar. La partie pratique de la Kabbale est peine indique dans quelques manuscrits pars dans nos grandes collections. A Paris, la Bibliothque Nationale en possde un des plus beaux dont l'origine est attribue Salomon. Ces manuscrits, gnralement connus sous le nom de clavicules, ont servi de base tous les vieux grimoires qui courent les campagnes (Grand et Petit Albert, Dragon rouge et Enchiridion) ou ceux qui poussent les prtres l'alination mentale par la sorcellerie {Grimoire d Honorius). Nous allons entrer dans quelques dtails au sujet de chacun des ouvrages dont nous venons de parler; mais auparavant, rsumons ce qui prcde en un tableau qui permettra de tout embrasser d'un coup d'il.

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