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L e Chiapas était inconnu du monde, il y a encore quinze ans. Alors des insurgés en cagoule ont occupé une ville de cette province mexicaine proche du Guatemala. Depuis, Chiapas rime avec Zapata, père des rebelles du Sud: or «c’est bien plus que cela», pour reprendre un slo- gan touristique connu de Genève à Tuxtla. Des journalistes ont donc été invités à voir que le Chiapas est un Etat modèle… une vraie Suisse d’Amérique Centrale. Berne pourra-t-elle payer sa dette mexicaine? L’Amérique Centrale a quelques gènes suis- ses, pour le meilleur et pour le pire. Un Président du Guatemala - Jacobo Arbenz Guzman - était suisse d’origine (comme les deux Présidents Frei du Chili), et c’est en route pour le Brésil que Gottlieb Duttweiler – le fondateur de Migros – découvrit que le planteur de bananes gagnait moins que le transporteur (de la plantation à l’entrepôt). Mais un des moins glorieux fut le banquier Jecker, instigateur de l’invasion du Mexique par Napoléon III. A l’époque, le Mexique avait déjà un Président indien, Benito Juarez, symbole des «trois cultures». Alors, pourquoi fallut-il attendre la fin du XX e siècle pour que les Indiens aient le droit de vivre à San Cristobal, ville au nom chargé (voir annexe)? Du politiquement correct avant l’heure, les trois cultures: décidément, la Suisse a une grosse dette mexicaine. Aujourd’hui, si Pablo Juarez et Miguel Hidalgo y Costilla (premier indépendantiste, dont il y a une statue à Genève) trônent encore sur les grandes places, les T-shirt portent plutôt les visages du «sub commandante» Marcos (chef des cagoulards de 1994), d’Emiliano Zapata, et du Che… volontiers associé à Bob Marley! Y’a du café en Argovie Mais le héros des médias locaux, c’est le Gouverneur «constitutionnel» Juan Sabines Guerrero, fils d’un autre Gouverneur et neveu d’un poète. Sous sa houlette, le Chiapas ne recule devant aucun effort pour devenir le premier de classe: notre groupe a eu droit – jour après jour - à toute la check- list des mesures contre la pauvreté, la délin- quance et la pollution, ou pour la femme et le migrant, sans oublier les normes ISO pour la qualité… de la télé! «Des actes… pas de blabla» est le slogan qui s’étale partout: faut-il prendre ces vantardises au sérieux? En bonne partie, oui, au vu des nombreux accords passés cette année déjà avec les Nations Unies ou l’Union Européenne, et même avec une université autrichienne… pour la création d’une fac de jazz! Et sur- tout au vu des panneaux de propagande avec numéro d’une ligne directe, poussant la femme battue ou le citoyen vigilant à défendre ses droits. La presse est parfois audacieuse, les graffitis contre ceci ou pour cela s’étalent sur les murs, et à l’arrivée aux temples mayas de Palenque, nous avons eu la surprise de voir suspendu sur l’entrée un long texte demandant la démission du direc- teur de l’Institut Archéologique National. Le Mexique est en transition, avec la mafia de la drogue au Nord et celle de l’humanitaire au Sud: quand une affiche dit que le sida tue moins que sa peur, ou quand Winnie et Tigrou sont au service des sans-papiers, 2 mars 2009 – No 399 Hebdomadaire distribué gracieusement à tous les ménages du Canton de Genève, de l’agglomération de Nyon et de toutes les autres communes de la Zone économique 11 (Triangle Genève- Gland-Saint Cergue). 192 748 exemplaires certifiés REMP/FRP. Edité par Plurality Presse S.A. Paraît le lundi Directeur-Rédacteur en chef: Thierry Oppikofer Coordination, Publicité, Gestion des annonces: Patrick Gravante Maquette: Imagic Sàrl Carouge, Daniel Hostettler, Sophie Hostettler Flashage et impression: Courvoisier-Attinger Arts Graphiques SA Distribution: Epsilon SA © Plurality Presse S.A., 2009 Rédaction, Administration, Service de publicité: 8, rue Jacques-Grosselin • 1227 Carouge Tél. 022/307 02 27• Fax 022/307 02 22 CCP 17-394483-5 E-mail: [email protected] © Plurality Presse S.A., 2009 www.toutemploi.ch TOUT L’EMPLOI • N O 399 • 2 MARS 2009 La CHuisse de l’avenir? C’est le CHiapas! En sortant du sujet, on voit mieux le sujet: c’est la philosophie de cette rubrique, et cette fois, un voyage de presse mexicain nous permettra de voir la Suisse de loin. Ou de très près… on est même au cœur du sujet. POUR EN SAVOIR PLUS Le lecteur de Tout l’Immobilier sera heureux de savoir que les maisons au Chiapas coûtent à peine vingt ou trente mille francs (avec un réservoir noir sur le toit pour absorber la chaleur, comme en Turquie et ailleurs). L’eau est moins rare que dans le reste du Mexique, mais plus que l’or (essayez la Banca Azteca). Le voyage de presse était toutefois plus «humanitaire» que «financier»: beaucoup d’Unicef mais peu de Banque Mondiale, pourtant très active dans la région. L’Etat du Chiapas («province» n’est pas le terme officiel) a co-édité avec les éditions Santillana un guide touristique d’excellente tenue ; le pays est grand comme une Suisse et demie, mais moins peuplé (attention aux sources sûres: un Larousse donnait 20.000 habitants en 1930, alors que les quatre grandes villes faisaient déjà le triple). Quand on voyage, il faut lire la presse locale: il y a une bonne douzaine de quotidiens locaux (cuartopoder.com.mx, elheraldodechiapas.com.mx, esdiario.com.mx, chiapashoy.com, sie7edechiapas.com, diariola- vozdelsureste.com, elfronterizosur.com, periodicozonalibre.com.mx, graficosurdechiapas, noticiasvozeimagen.com, lafoja.sancristobalde- lascasas.com.mx), et une dizaine de chaînes de télé (voir aussi les sites nationaux azabatchetv.com et albertopadillablog.com). Aller aussi dans les librairies: Heberto Morales, auteur de Yucundo et Jovel, est un lettré francophone. The Living Mayans est un livre classique de Walter F. Morris Jr; classiques aussi, les gravures de Frederick Catherwood. Les sites officiels suivants couvrent tous les domaines culturels, sociaux, commerciaux (toujours suivis de .gob.mx): cocoso.chiapas, sct, sefoe.chiapas, conecultachiapas, conacyt, marcachiapas, prodesis. chiapas, soriana, turismochiapas, et – au-delà du Chiapas - museomuraldiegorivera.bellasartes. Les universités publiques du Chiapas sont sous unach.mx et unicach.edu.mx. Sans www, seccionamarilla.com.mx donne des pages jaunes du tourisme, et chiapasilustrado.com, des pages jaunes tout court. On peut séjourner dans une plantation en montagne: argovia et cuilcovalley avec .com.mx. Notre Musée d’Ethno devrait lire nabolom.org et celali.gob.mx, et se rendre à la XIII Reunion Internacional La Frontera, qui se tient début mars. Un jeune Suisse fiable en tous genres est [email protected], et un jeune architecte sympa, [email protected]. Carlos Slim est sur Wikipedia. La Casa Jecker n’était suisse qu’en partie, mais Bartolomé de las Casas était indien de cœur.

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L e Chiapas était inconnu du monde, il y a encore quinze ans. Alors des insurgés en cagoule ont occupé une

ville de cette province mexicaine proche du Guatemala. Depuis, Chiapas rime avec Zapata, père des rebelles du Sud: or «c’est bien plus que cela», pour reprendre un slo-gan touristique connu de Genève à Tuxtla. Des journalistes ont donc été invités à voir que le Chiapas est un Etat modèle… une vraie Suisse d’Amérique Centrale.

Berne pourra-t-elle payer sa dette mexicaine?

L’Amérique Centrale a quelques gènes suis-ses, pour le meilleur et pour le pire. Un Président du Guatemala - Jacobo Arbenz Guzman - était suisse d’origine (comme les deux Présidents Frei du Chili), et c’est en

route pour le Brésil que Gottlieb Duttweiler – le fondateur de Migros – découvrit que le planteur de bananes gagnait moins que le transporteur (de la plantation à l’entrepôt). Mais un des moins glorieux fut le banquier Jecker, instigateur de l’invasion du Mexique par Napoléon III. A l’époque, le Mexique avait déjà un Président indien, Benito Juarez, symbole des «trois cultures». Alors, pourquoi fallut-il attendre la fin du XXe siècle pour que les Indiens aient le droit de vivre à San Cristobal, ville au nom chargé (voir annexe)? Du politiquement correct avant l’heure, les trois cultures: décidément, la Suisse a une grosse dette mexicaine. Aujourd’hui, si Pablo Juarez et Miguel Hidalgo y Costilla (premier indépendantiste, dont il y a une statue à Genève) trônent encore sur les grandes places, les T-shirt portent plutôt les visages du «sub commandante» Marcos (chef des

cagoulards de 1994), d’Emiliano Zapata, et du Che… volontiers associé à Bob Marley!

Y’a du café en Argovie

Mais le héros des médias locaux, c’est le Gouverneur «constitutionnel» Juan Sabines Guerrero, fils d’un autre Gouverneur et neveu d’un poète. Sous sa houlette, le Chiapas ne recule devant aucun effort pour devenir le premier de classe: notre groupe a eu droit – jour après jour - à toute la check-list des mesures contre la pauvreté, la délin-quance et la pollution, ou pour la femme et le migrant, sans oublier les normes ISo pour la qualité… de la télé! «Des actes… pas de blabla» est le slogan qui s’étale partout: faut-il prendre ces vantardises au sérieux? En bonne partie, oui, au vu des nombreux accords passés cette année déjà avec les Nations Unies ou l’Union Européenne, et même avec une université autrichienne… pour la création d’une fac de jazz! Et sur-tout au vu des panneaux de propagande avec numéro d’une ligne directe, poussant la femme battue ou le citoyen vigilant à défendre ses droits. La presse est parfois audacieuse, les graffitis contre ceci ou pour cela s’étalent sur les murs, et à l’arrivée aux temples mayas de Palenque, nous avons eu la surprise de voir suspendu sur l’entrée un long texte demandant la démission du direc-teur de l’Institut Archéologique National. Le Mexique est en transition, avec la mafia de la drogue au Nord et celle de l’humanitaire au Sud: quand une affiche dit que le sida tue moins que sa peur, ou quand Winnie et Tigrou sont au service des sans-papiers,

2 mars 2009 – No 399

Hebdomadaire distribué gracieusement à tous les ménages du Canton de Genève, de l’agglomération de Nyon et de toutes les autres communes de la Zone économique 11 (Triangle Genève-Gland-Saint Cergue). 192 748 exemplaires certifiés REMP/FRP.

Edité par Plurality Presse S.A. Paraît le lundi Directeur-Rédacteur en chef: Thierry Oppikofer Coordination, Publicité, Gestion des annonces: Patrick GravanteMaquette: Imagic Sàrl Carouge, Daniel Hostettler, Sophie Hostettler Flashage et impression: Courvoisier-Attinger Arts Graphiques SADistribution: Epsilon SA © Plurality Presse S.A., 2009

Rédaction, Administration, Service de publicité: 8, rue Jacques-Grosselin • 1227 Carouge Tél. 022/307 02 27• Fax 022/307 02 22 CCP 17-394483-5 E-mail: [email protected]

© Plurality Presse S.A., 2009

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La CHuisse de l’avenir? C’est le CHiapas!En sortant du sujet, on voit mieux le sujet: c’est la philosophie de cette rubrique, et cette fois, un voyage de presse mexicain nous permettra de voir la Suisse de loin. Ou de très près… on est même au cœur du sujet.

pour eN sAvoir plus

Le lecteur de Tout l’Immobilier sera heureux de savoir que les maisons au Chiapas coûtent à peine vingt ou trente mille francs (avec un réservoir noir sur le toit pour absorber la chaleur, comme en Turquie et ailleurs). L’eau est moins rare que dans le reste du Mexique, mais plus que l’or (essayez la Banca Azteca). Le voyage de presse était toutefois plus «humanitaire» que «financier»: beaucoup d’Unicef mais peu de Banque Mondiale, pourtant très active dans la région.L’Etat du Chiapas («province» n’est pas le terme officiel) a co-édité avec les éditions Santillana un guide touristique d’excellente tenue ; le pays est grand comme une Suisse et demie, mais moins peuplé (attention aux sources sûres: un Larousse donnait 20.000 habitants en 1930, alors que les quatre grandes villes faisaient déjà le triple). Quand on voyage, il faut lire la presse locale: il y a une bonne douzaine de quotidiens locaux (cuartopoder.com.mx, elheraldodechiapas.com.mx, esdiario.com.mx, chiapashoy.com, sie7edechiapas.com, diariola-vozdelsureste.com, elfronterizosur.com, periodicozonalibre.com.mx, graficosurdechiapas, noticiasvozeimagen.com, lafoja.sancristobalde-lascasas.com.mx), et une dizaine de chaînes de télé (voir aussi les sites nationaux azabatchetv.com et albertopadillablog.com). Aller aussi dans les librairies: Heberto Morales, auteur de Yucundo et Jovel, est un lettré francophone. The Living Mayans est un livre classique de Walter F. Morris Jr; classiques aussi, les gravures de Frederick Catherwood. Les sites officiels suivants couvrent tous les domaines culturels, sociaux, commerciaux (toujours suivis de .gob.mx): cocoso.chiapas, sct, sefoe.chiapas, conecultachiapas, conacyt, marcachiapas, prodesis.chiapas, soriana, turismochiapas, et – au-delà du Chiapas - museomuraldiegorivera.bellasartes. Les universités publiques du Chiapas sont sous unach.mx et unicach.edu.mx. Sans www, seccionamarilla.com.mx donne des pages jaunes du tourisme, et chiapasilustrado.com, des pages jaunes tout court. On peut séjourner dans une plantation en montagne: argovia et cuilcovalley avec .com.mx. Notre Musée d’Ethno devrait lire nabolom.org et celali.gob.mx, et se rendre à la XIII Reunion Internacional La Frontera, qui se tient début mars. Un jeune Suisse fiable en tous genres est [email protected], et un jeune architecte sympa, [email protected]. Carlos Slim est sur Wikipedia. La Casa Jecker n’était suisse qu’en partie, mais Bartolomé de las Casas était indien de cœur.

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t o u t l ’ e m p l o i • n o 3 9 9 • 2 m a r s 2 0 0 9

formation 43

D urant son congé maternité, Marie a résilié son contrat de travail, en indiquant à son employeur qu’elle

entend consacrer du temps à son bébé et «trouver le mode d’organisation adéquat». Quatre mois après la fin de son congé maternité, Marie s’annonce à l’assurance chômage en affirmant être prête à travailler à 80%. Elle précise à la caisse de chômage avoir cessé son activité pour s’occuper de son enfant, «trop petit pour être laissé à une tierce personne».Suite à cette explication, la caisse annonce à Marie qu’elle suspend son droit aux indem-nités de chômage pour une durée de 20 jours, au motif qu’elle est sans travail par sa propre faute.La gravité de la faute commise par celui qui se retrouve sans emploi constitue en principe le seul critère pour fixer la durée de la suspension du droit à l’indemnité de chômage. Ainsi, la suspension du droit à l’in-demnité de chômage suppose que l’assuré s’est trouvé sans emploi par sa propre faute, c’est-à-dire qu’il a résilié lui-même le contrat de travail sans s’être préalablement assuré d’un autre emploi. Encore faut-il que l’on puisse raisonnablement exiger de lui qu’il conserve son ancien emploi.Le Tribunal fédéral précise toutefois que dans certains cas, la faute peut être réduite si un assuré attend avant de s’annoncer au chômage. S’il recherche du travail avec toute l’intensité requise, dès la résiliation du contrat de travail et jusqu’au moment

de requérir les prestations du chômage, il contribue à diminuer le dommage créé par la résiliation du contrat de travail, dans la mesure où il assume lui-même, dans un premier temps, la perte de gain. Cette règle ne s’applique toutefois qu’à la personne qui aurait pu prétendre, dans ce laps de temps, à des indemnités de chômage.

Une maman qui allaite

Cette condition n’est pas réalisée par Marie. En effet, Marie a cessé de poursuivre son

activité professionnelle au terme de son congé maternité, afin de se consacrer personnellement à son petit enfant. Marie ne s’est inscrite au chômage qu’à partir du moment où elle s’estimait «plaçable». En effet, avant son inscription au chômage, Marie n’était pas disposée à accepter un travail.Marie a résilié son contrat pen-dant son congé maternité, avec effet à la fin de celui-ci. Elle a pris sa décision après avoir rencontré des difficultés imprévisibles, en rapport avec le sevrage de son fils. Aussi, au moment de résilier les rapports de travail, son activité ne convenait plus à sa situation personnelle, si bien que son tra-vail n’était pas réputé convenable au sens de la loi sur le chômage.

Le tribunal a décidé qu’au vu de la situation, il n’y avait pas lieu de prononcer une sus-pension du droit à l’indemnité à l’encontre de Marie. n

Nicole de Cerjat, juriste, responsable du service juridique

au secrétariat romand de la SEC Suisse, Neuchâtel.

société suisse des employés de commerce(seC suisse) – Case postale 30722001 neuchâtel – tel. 0848 810 910 (membres)tél. 0901 555 717 (non-membres: Fr. 2.50 / min)

Maternité et chômageL’allaitement peut justifier qu’une maman cesse momentanément de travailler. Une mère qui résilie son contrat de travail pour se consacrer à son bébé ne commet pas une faute grave justifiant une suspension de ses indemnités de chômage.

on se croit à Genève ou à Berne. Avec Juan Sabines, le Mexique aura peut-être un jour un Président d'esprit bien «suisse»… qui sait?

Le pétrole âne

Pour l’instant, Sabines se contente de l’es-pace régional prévu par le Plan Puebla-Panama: coopération encore nébuleuse en matière de transport et tourisme… mais un centre de formation contre les catastrophes a vu le jour (il y a eu un ouragan «trans-frontalier» en 2005). Le Chiapas est une province frontière dans les deux sens: face au Bélize et au Guatemala; et face à l’Etat fédéral. C’est la moins catholique du pays, avec des baptistes et autres adventistes

jusqu’au fond des montagnes. Et des slogans vantent le patrio-tisme local: officiels comme «Yo soy Chiapas», ou avec humour, comme cette publicité pour une boisson au raisin, «En Chiapas somos de sangre azul» (= nous avons le sang bleu). Si le Chiapas a les municipalités les plus pau-vres, il a le pétrole et le café, avec même la marque Argovia, créée jadis par des Suisses. Peu de misère sous les yeux, et trois ânes en tout par journée de voyage. Par contre, les moutons sont muse-lés… pas pour les empêcher de bêler, mais de brouter. De toute façon, en voyage, il faut se méfier des apparences: le vrai centre de Comitan se dissimule sous le faux, et le

musée des sciences de Tuxtla est caché par le bois du zoo. Alors pour la couleur locale, à vous de jouer, car avec Tout l’Emploi, on ne voyage que pour travailler. Ou pour étudier: l’Unam (université nationale) se dit mieux classée que l’Uni vaudoise! n

Boris Engelson

cas pratique

peut-on résilier son contrat de travail durant son congé maternité et s'inscrire par la suite au chômage?

TIM

non, les zapatistes encagoulés, ce n’est pas eux…

ACTI

On

PrE

SS /

VIr

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