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LA CLASSE INVERSÉE DANS L’ENSEIGNEMENT Une autre façon d’enseigner Une expérience d’enseignement alternatif aux méthodes « classiques » Travail de fin d’études présenté en vue de l’obtention du grade de Bachelier-Agrégé de l’Enseignement secondaire inférieur, sous-section sciences humaines Travail de fin d’études réalisé par ANTOINE ALVAREZ CASTAÑON Promoteur CATHERINE DAMBROISE Année académique 2016-2017

LA CLASSE INVERSÉE DANS - tfe.encbw.betfe.encbw.be/2017/NS/ALVAREZ_CASTANON_Antoine.pdf · Je connais ainsi les udiments du dessin, je joue de la guitae et du piano, j’ai découvet

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LA CLASSE INVERSÉE DANS

L’ENSEIGNEMENT

Une autre façon d’enseigner

Une expérience d’enseignement alternatif aux méthodes

« classiques »

Travail de fin d’études présenté en vue de

l’obtention du grade de Bachelier-Agrégé

de l’Enseignement secondaire inférieur,

sous-section sciences humaines

Travail de fin d’études réalisé par ANTOINE ALVAREZ CASTAÑON

Promoteur

CATHERINE DAMBROISE

Année académique 2016-2017

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LA CLASSE INVERSÉE DANS

L’ENSEIGNEMENT

Une autre façon d’enseigner

Une expérience d’enseignement alternatif aux méthodes

« classiques »

Travail de fin d’études présenté en vue de

l’obtention du grade de Bachelier-Agrégé

de l’Enseignement secondaire inférieur,

sous-section sciences humaines

Travail de fin d’études réalisé par ANTOINE ALVAREZ CASTAÑON

Promoteur

CATHERINE DAMBROISE

Année académique 2016-2017

Remerciements

Je remercie ma didacticienne et promotrice, adame

Catherine Dambroise, pour les conseils qu’elle m’a donnés,

les pistes proposées et les relectures du travail.

Merci aussi à mes psychopédagogues, madame

Bénédicte Schrobiltgen et madame Marie-Pierre Ansiaux,

ainsi qu’à mon maître de stage, Matthieu Bernard, pour les

pistes proposées.

Enfin, j’adresse mes remerciements à mes parents,

Catherine Eburie et Emmanuel Alvarez Castañon, pour la

relecture et la vérification de l’orthographe.

2

3

Remerciements ___________________________________________________ 1

A. Introduction __________________________________________________ 5

B. La classe inversée ______________________________________________ 7

B.1. Introduction par la pratique __________________________________________7

B.1.1. Exemple n°01 ________________________________________________________ 7

B.1.2. Expérience n°02 ______________________________________________________ 9

B.1.3. Comparaison des deux expériences :_____________________________________ 10

B.2. Conceptualisation de la classe inversée _______________________________ 11

B.2.1. Mes recherches sur le sujet ____________________________________________ 11

B.2.1.1. Les auteurs _____________________________________________________ 11

B.2.1.1.1. Jon Bergmann et Aaron Sams___________________________________ 11

B.2.1.1.2. Marcel Lebrun ______________________________________________ 12

B.2.1.1.3. Salman Khan ________________________________________________ 13

B.2.1.2. La classe inversée, une philosophie __________________________________ 14

B.2.1.3. Une infinité de méthodes__________________________________________ 15

B.2.1.4. Un moyen pour mettre en œuvre différentes stratégies d’apprentissages ___ 15

B.2.1.5.1. L’approche par compétences ___________________________________ 15

B.2.1.4.2. Le numérique à l’école ________________________________________ 16

B.2.1.4.3. L’apprentissage par projet _____________________________________ 16

B.2.2. Une conceptualisation du concept de classe inversée _______________________ 17

B.3. Pourquoi mettre en œuvre la classe inversée ? _________________________ 18

B.3.1. Critères « personnels » _______________________________________________ 19

B.3.1.1. La motivation… __________________________________________________ 19

B.3.1.1.1. …des élèves. ________________________________________________ 19

B.3.1.1.2. … et pour l’enseignant. ________________________________________ 20

B.3.1.2. Critères « professionnels » (intérêt pour le cours) ______________________ 21

B.3.1.2.1. La différenciation ____________________________________________ 21

B.3.1.2.2. L’augmentation de la réussite chez les élèves ______________________ 22

B.3.1.2.3. Le développement de l’autonomie et de la prise en main de l’élève par lui-

même _____________________________________________________________ 22

. B.4. Comment mettre en œuvre ce concept de classe inversée ? ______________ 22

B.4.1. Prévenir ___________________________________________________________ 22

B.4.1.1. Les autres enseignants et la direction ________________________________ 22

B.4.1.2. Expliquer aux élèves ______________________________________________ 23

4

B.4.1.3. Expliquer aux parents ! ____________________________________________ 23

B.4.2. Les outils : deux écoles ________________________________________________ 24

B.4.2.1. Ecole n°01 : le numérique, clef de voute de la classe inversée _____________ 24

B.4.2.2. Ecole n°02 : le numérique, un outil parmi tant d’autres __________________ 24

B.4.2.3. Ecole n°01 ou école n°02, il y a tout de même deux variables à respecter ____ 24

B.5. Mon expérience de la classe inversée _________________________________ 25

B.5.1. Description du cadre __________________________________________________ 25

B.5.2. Déroulement de l’expérience ___________________________________________ 25

B.5.2.1. Première séance (2 heures) ________________________________________ 25

B.5.2.2. Deuxième séance (2 heures) ________________________________________ 26

B.5.2.3. Des « micros-expériences » supplémentaires __________________________ 27

B.5.3. Le bilan de l’expérience _______________________________________________ 27

B.5.3.1. Les conséquences positives ________________________________________ 28

B.5.3.2. Les points à améliorer/développer ___________________________________ 28

B.5.3.3. Remarques supplémentaires _______________________________________ 29

C. Mon outil ___________________________________________________ 29

____________________________________________________________________ 30

C.1. Création du support vidéo __________________________________________ 30

C.2. Regard réflexif et piste d’amélioration ________________________________ 32

C.2.1. Les points positifs ____________________________________________________ 32

C.2.2. Les points à améliorer _________________________________________________ 32

C.2.3. Quelques réflexions __________________________________________________ 32

Conclusion ______________________________________________________ 34

Source _________________________________________________________ 36

Références internet ___________________________________________________ 36

Références bibliographiques ____________________________________________ 36

Articles ______________________________________________________________ 37

5

A. Introduction

J’ai décidé de travailler sur une pédagogie alternative que l’on appelle la « classe

inversée ». Ma motivation pour ce sujet que j’ai découvert il y a quelques mois provient

d’une réflexion que je me faisais depuis quelques temps déjà.

En effet, depuis plusieurs années, j’apprends énormément de pratiques

différentes grâce à des vidéos déposées sur des plateformes de partage comme

YouTube. Je connais ainsi les rudiments du dessin, je joue de la guitare et du piano, j’ai

découvert le montage vidéo, l’animation de dessin animé… J’étends également ma

culture dans plusieurs domaines grâce à des vidéastes1 appelés « Youtubeurs2 » qui

réalisent des vidéos de vulgarisation. Je possède donc une série de savoirs et surtout

savoir-faire que j’aurais pu difficilement acquérir seul. De plus, grâce à cette méthode

d’apprentissage, je n’ai jamais eu de désintérêt pour un sujet que j’entamais.

Je me pose dès lors la question suivante : comment se fait-il que, à ma

connaissance, peu d’écoles utilisent ces outils, nombreux et de qualité, à des fins

éducatives ? Si, de mon côté, j’arrive à apprendre avec plaisir à l’aide de ces vidéos,

se pourrait-il que d’autres étudiants y arrivent ?

Suite à des recherches sur le sujet et grâce à quelques conseils avisés, je me suis

mis à lire quelques articles concernant les classes inversées. Cette conception de

l’enseignement m’a interpellé.

En effet, en plus de me permettre l’utilisation de la vidéo dans le cadre de mon

cours, cette pédagogie me proposait une autre approche de l’enseignement, qui me

semblait très attractive aussi bien pour l’enseignant que pour les élèves.

La perspective de pouvoir aborder les cours d’une autre manière me plaisait et me

donnait l’espoir de remotiver ainsi les élèves désintéressés par la forme scolaire actuelle.

1 BELLOT, J., « YouTube, professeur d’histoire ? », dans L’Histoire, n°431, janvier 2017, pp. 26-27. 2 Voir annexe 2.

6

Ma recherche va donc viser à répondre à la question suivante : « La classe inversée

et l’utilisation d’outils tels que les vidéos peuvent-elles lutter contre la démotivation des

élèves ? ».

Je dois dire que mes lectures, ainsi que mes quelques expériences m’ont emballé

au-delà de mes espérances. La classe inversée, sans être une solution miracle, offre une

perspective plus qu’intéressante pour les pédagogies actives. Les effets positifs sont

rapides et flagrants. De plus, ils compensent assez bien les quelques points faibles que

possède cette méthode.

La difficulté avec cette pédagogie est de démêler l’information. En effet, il m’a fallu

quelques contacts avec certaines personnes3 s’y connaissant pour être redirigé vers

quelques bons points de départ.

C’est pour cette raison que, dans ce TFE, je vous propose de suivre une démarche

basée sur la découverte de cette pédagogie. Pour cela, je vais partir de deux exemples

significatifs des deux approches que j’ai décidé d’aborder. Ensuite, je développerai, à

partir de ceux-ci, le concept de « classe inversée », l’intérêt de tenter l’expérience, les

quelques conseils de base pour commencer à mettre en œuvre cette pédagogie et

j’expliquerai, ensuite, l’expérience que j’ai pu vivre lors de mon dernier stage.

Enfin, la dernière partie avant ma conclusion sera consacrée à l’élaboration d’un

outil « tutoriel » vidéo à destination des étudiants et enseignants qui seraient tentés par

l’expérience. Elle aura pour but d’expliquer et d’aider à mettre en œuvre la classe

inversée.

3 Voir annexe 1.

7

B. La classe inversée

B.1. Introduction par la pratique

Lorsque j’ai commencé mes recherches, celles-ci se sont d’abord concentrées sur

la découverte de témoignages concernant le sujet. Il me semble donc plus pertinent de

commencer ce TFE par la présentation de deux de ces témoignages.

B.1.1. Exemple n°01

Le premier exemple choisi nous vient du Canada. Il s’agit du bilan d’un enseignant4

de chimie du Collège Maisonneuve, Christian Drouin. Ancien chimiste en laboratoire (il

travaillait sur la chimie organique), il s’est aujourd’hui tourné vers l’enseignement.

Motivé par le souci d’intéresser un maximum d’élèves à ses cours, il décide, durant

l’année scolaire 2012-2013, de tester un projet de classe inversée. Cette pédagogie a

été mise en œuvre durant une première demi-année dans deux classes de deuxième

secondaire et durant la deuxième partie de l’année dans deux classes de première.

Sa démarche est relativement simple à expliquer5. Avant son cours, Christian

Drouin demande à ses élèves d’observer à la maison une capsule vidéo de cinq à dix

minutes. Celle-ci présente les éléments théoriques du cours. Les élèves disposent d’un

carnet dans lequel ils sont

amenés à structurer les

informations. Ainsi, le temps

en classe peut être consacré

à l’analyse, aux réflexions

sur la matière et aux

applications pratiques.

Comme il l’explique :

" […], l’enseignant n’est plus un transmetteur de connaissances, mais plutôt un accompagnateur, qui soutient de près les étudiants qui éprouvent des difficultés d’apprentissage, en adaptant son enseignement selon les besoins formulés en temps réel par les étudiants. L’élève, à son tour, devient plus actif vis-à-vis de son apprentissage et prend conscience qu’il est le principal responsable de sa réussite. "6

4 Ch. DROUIN, La classe inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion., pp. 2-5 5 Voir annexe 3 6 Ibid.

Figure 1 : ALVAREZ CASTANON, A, Déroulement d’une classe inversée, Ligny, 2017, d’après DROUIN, CH., La

classe Inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion, Montréal, Collège de Maisonneuve,

août 2013.

8

L’enseignant explique la concrétisation7 du projet en trois phases. La

première phase est la préparation du matériel didactique. Ceci comprend la création des

carnets qui seront utilisés par les étudiants pour prendre note, des capsules vidéo et du

moyen de diffusion (site dédié, utilisation d’une plateforme déjà existante…) puis, d’un

cours adapté aux outils. La deuxième phase consiste à expérimenter en classe la

méthode à l’aide des outils créés. Enfin, la dernière phase est l’évaluation de la méthode

ainsi que la recherche d’amélioration de celle-ci.

A la fin de l’année, Christian Drouin dresse un bilan8 de son expérience.

En voici une synthèse sous forme de tableau à double entrée.

Points positifs de

l’expérience.

Points problématiques

de l’expérience.

Du point de vue

des élèves.

Les élèves s’adaptent

assez vite à la nouvelle

méthode.

Entre 60 et 85% des

élèves effectuent

correctement les

préparations.

Il observe moins

d’échec que dans les

autres classes.

N’est pas applicable à

tous les cours en même

temps sous peine de

surcharger l’élève.

Du point de vue de

l’enseignant.

Le temps de classe

est plus agréable pour

l’enseignant par sa

position

d’accompagnant.

C’est une nouvelle

année de cours à concevoir,

avec toutes les préparations

qui vont avec.

Plus de stress lié à un

cours moins balisé.

Dépend des

préparations des élèves.

7 Ibid. 8 Ibid.

9

Difficulté pour

l’enseignant d’effectuer la

transition entre

« transmetteur du savoir » et

« accompagnateur ».

B.1.2. Expérience n°02

Le deuxième exemple nous vient des Etats-Unis d’Amérique. Il s’agit

d’une expérience9 menée par le docteur Louis Deslaurier auprès de 850 étudiants en

physique à l’université. Durant cette expérience, tous les élèves ont suivi onze semaines

de cours « classiques ». Puis, durant la douzième (et dernière) semaine, la moitié des

élèves a commencé à suivre des cours en classe inversée, tandis que l’autre moitié

continuait avec la méthode traditionnelle.

Pour les étudiants du premier groupe, la méthode suivie était la suivante :

ils devaient lire, à domicile, avant le cours, les documents fournis par l’enseignant. Une

fois en classe, ils étaient mis à la tâche via la résolution de problèmes, des discussions et

des travaux de groupes. Les élèves avaient des objectifs à remplir à la fin de la semaine

(projets à réaliser en groupe).

Voici le bilan de cette expérience dressé par le docteur sous forme de

tableau :

Points positifs de

l’expérience.

Points

problématiques de

l’expérience.

Du point de

vue des élèves.

Augmentation du taux

de présence de 20%.

75% des élèves auraient

souhaité suivre des cours

/ (pas

d’autoévaluation sur ce

point)

9 L. DESLAURIER, «Improved Learning in a Large-Enrollment Physics Class», dans Science, n°332, Mai 2011, pp. 862-864.

10

comme cela les onze

premières semaines.

Note moyenne de

14,8/20 à l’examen alors que

le groupe « traditionnel »

obtient une moyenne de

8,2/20.

Du point de

vue de

l’enseignant.

/ (pas d’autoévaluation

sur ce point)

/ (pas

d’autoévaluation sur ce

point)

B.1.3. Comparaison des deux expériences :

En observant ces deux exemples, j’ai pu relever des points communs,

mais également quelques différences.

Expérience n°01 Expérience n°02

Points communs Les élèves doivent préparer le cours à l’avance en

parcourant des documents.

Le temps de cours est dédié à la mise en œuvre de la

pratique.

Meilleurs résultats de la part des étudiants/élèves (que

ce soit des notes plus élevées ou un pourcentage d’échec

moindre).

Les documents à analyser avant le cours transmettent

des savoirs (théorie).

Différences Les documents utilisés

sont uniquement des

vidéos.

Les documents utilisés

sont variés (textes, vidéo,

audio…).

Pas d’information à ce

sujet.

Le fil rouge est visible

grâce à un projet final.

11

Nous observons que le principe de base et les résultats sont semblables. Ce qui

change, c’est la mise en œuvre de la pédagogie. Je vais, à présent, chercher à expliciter

ces exemples à l’aide d’apports théoriques et de recherches afin de pouvoir

conceptualiser la classe inversée.

B.2. Conceptualisation de la classe inversée

B.2.1. Mes recherches sur le sujet

B.2.1.1. Les auteurs

Le phénomène de la classe inversée a plusieurs origines et plusieurs penseurs.

Chacun a sa propre vision du phénomène, il est donc difficile de le développer

clairement et en détail. J’ai donc décidé de sélectionner deux « mouvements de

pensée » des classes inversées afin de pouvoir centrer mes recherches. Ceux-ci ont été

sélectionnés car ils m’ont permis de dégager les attributs du concept de « classe

inversée ».

J’ai donc ainsi choisi deux auteurs anglophones10, Jon Bergamm et Aaron Sams et

un auteur francophone11 (et belge), Marcel Lebrun. Ceux-ci sont les fers de lance de leur

mouvement respectif, cela ne m’empêchera pas d’aller analyser d’autres sources. Je me

baserai cependant sur leur vision de la classe inversée.

B.2.1.1.1. Jon Bergmann et Aaron Sams

Jon Bergamm est un enseignant de sciences et mathématiques de l’État du

Colorado (Etats-Unis). Il se décrit lui-même comme un enseignant aimant se retrouver

au centre de l’attention dans ses classes. Il s’est cependant remis en question lorsqu’il a

constaté que les élèves évoluaient mieux quand l’attention était tournée vers eux. Il a

ainsi amélioré les résultats de ses classes et a renouvelé sa motivation quelque peu

émoussée par l’enseignement qu’il connaissait.

Il est donc considéré comme l’un des pionniers de la classe inversée. Il donne

régulièrement des conférences sur cette pédagogie et anime une émission radio dédiée

au sujet.

10 A. SAMS et J.-F. BERGMANN, La classe inversée, pp 1-150. 11 M. LEBRUN et J. LECOQ, Classes inversées. Enseigner et apprendre à l’endroit, pp 1-119.

12

Aaron Sams est également enseignant en sciences et mathématiques et a exercé

respectivement dans les États du Colorado et de Californie. Il fait partie du comité de

révision du programme d’étude des sciences du Colorado.

Tous deux ont reçu plusieurs récompenses par rapport à leurs démarches dans le

milieu de l’enseignement. Ils sont également membres fondateurs du réseau Flipped

Learning12, qui est la seule organisation à but non lucratif gérée par et pour des

enseignants employant une pédagogie de classe inversée (créé en 2012).

En 2015, ils ont publié un livre sur le sujet s’appelant « Apprentissage inversé13 ».

C’est durant l’année scolaire 2006-2007 qu’ils se sont rencontrés, arrivant tous

deux dans une nouvelle école pour enseigner la chimie. Ils ont décidé de collaborer afin

de créer un programme performant dans cette école ; rencontrant plusieurs problèmes,

tel que l’absentéisme, ils ont mis en place différentes stratégies, comme l’utilisation des

nouvelles technologies, et donc des vidéos. Ils ont commencé à poster en ligne des

vidéos de leurs cours, puis, se rendant compte qu’expliquer la matière en classe n’avait

plus d’intérêt (tout étant déjà en ligne), ils en ont profité pour favoriser la pratique

durant leurs cours. Ils ont ainsi constaté un regain d’intérêt pour la matière de la part

des élèves, une augmentation de la motivation de ceux-ci et de meilleurs résultats. C’est

ainsi qu’ils ont commencé à développer ce principe de classe inversée.

On constate que cette vision de la classe inversée est plus proche de notre

expérience n°01 de par l’utilisation de la vidéo comme clef de voute du système

d’apprentissage.

B.2.1.1.2. Marcel Lebrun

Marcel Lebrun est un docteur en Sciences, actuellement professeur en

technologie de l’éducation et conseiller pédagogique à l’UCL. Il travaille notamment sur

l’impact des TIC14 dans l’enseignement.

12 Le site internet permet aux enseignants du monde entier de profiter de l’organisation : cependant, il semble n’être disponible qu’en anglais, ce qui peut nuire à la compréhension pour certains. (lien : http://flippedlearning.org/ ) 13 BERGMANN, J., SAMS, A., GIRARD, M.-A., Apprentissage inversé, Québec, Reynald Goulet inc, 2015. 14 TIC = Technologie de l’Information et de la Communication.

13

Son rapport avec le phénomène de la classe inversée ? Il y a près de vingt ans qu’il

développe une pédagogie semblable à ce phénomène. Sa particularité est d’aller plus

loin que les autres, à sa façon ; en effet, il ne s’arrête pas à l’utilisation de l’outil

numérique, qu’il considère d’ailleurs comme n’étant rien de plus qu’un outil

supplémentaire15. Il insiste plutôt sur la construction d’un projet motivant les élèves et

visant leur autonomie.

Il donne cours à l’université depuis 20 ans et, à ses étudiants, il ne demande pas la

réussite d’un examen, mais plutôt la présentation de ce qu’il appelle un « chef

d’œuvre » que les élèves auront préparé durant son cours à l’aide de différentes

informations récoltées grâce à divers outils.

Lui se rapproche plus, dans sa démarche, de l’expérience n°02 de par la mise en

place de travaux de groupes et de projets sur le long terme. De plus, les documents

utilisés sont variés et ne sont pas uniquement des vidéos.

B.2.1.1.3. Salman Khan

J’ai également décidé de parler de Salman Khan16 malgré le fait qu’il ne soit pas

enseignant dans une école. Il s’agit d’une personne ayant eu une démarche

s’apparentant à certains principes de la classe inversée. De plus, son média principal est

la vidéo, ce qui me semble intéressant au vu de ma démarche.

Salman Khan est un génie de l’informatique de l’État de la Nouvelle-Orléans. Il

possède 4 diplômes ; un Bachelor en mathématique, un Baccalauréat universitaire en

génie électrique et informatique, une maîtrise en informatique et une maîtrise en

administration des affaires.

C’est en donnant des cours particuliers en mathématiques à son cousin, en

griffonnant des dessins, graphiques et schémas sur une feuille pour l’aider à comprendre

15 ID, « Classe inversée ? Oui, mais… quoi et comment ? – transcription de la conférence », Louvain-La-Neuve, , 21 août 2015, pp 1-9, 12, [En ligne] http://enseignement.catholique.be/segec/fileadmin/DocsFede/Service_segec/etude/traces_2015/Transcription_%20Lebrun.PDF (transcription écrite de la conférence) et http://fr.slideshare.net/lebrun/classe-inverse-oui-maisquoi-et-comment (PowerPoint de la conférence). (Page consultée le 26 novembre 2016). 16 OUI, M., « La Khan Academy : une éducation vraiment réinventée ? », dans letudiant.fr, s.l., 2013, p. 01

14

qu’il eut une idée ; créer, pour son cousin, des capsules vidéo dans lesquelles il

reproduirait des explications visuelles accompagnées d’une explication audio. Son

cousin pourrait ainsi avoir les explications même lorsqu’il ne serait pas là. Ses vidéos

plaisant également aux camarades de classe de son cousin, il décide de créer une

plateforme qui regrouperait un maximum de capsules vidéo permettant à tous

d’apprendre facilement sur tous les sujets.

C’est donc en 2006 qu’il va créer un compte sur la plateforme YouTube afin de

partager ses vidéos avec le monde entier. Depuis, des millions de personnes, étudiants

ou non, visionnent régulièrement les différentes capsules gratuitement. Début 2017, sa

chaine comptait plus de six mille vidéos traitant de sujets divers et presque trois millions

d’abonnés, c’est-à-dire autant de personnes qui suivent de manière régulière la sortie

de ses vidéos (Auxquelles il faut également ajouter toutes les personnes qui les

visionnent sans s’abonner). Le nom de ce projet ? La Sal Khan Academy17.

B.2.1.2. La classe inversée, une philosophie

Lorsqu’on lit ces trois penseurs, on remarque qu’ils insistent tous sur le fait qu’il

s’agit d’une philosophie, d’une mentalité et non pas d’une méthode prédéfinie.

Le principe de base de la classe inversée est d’inverser la façon traditionnelle de

donner cours. En temps normal, la transmission du savoir est réalisée en classe et le

savoir-faire (les exercices) est réalisé, en plus grande partie, à la maison. L’enseignant

donne son cours puis l’élève retravaille et étudie à la maison pour réussir l’interrogation.

L’idée, ici, est de proposer à l’élève de réaliser une partie de l’enseignement à la maison

(grâce à différents médias) et de consacrer le temps de cours à l’apprentissage concret

(la pratique).

En d’autres mots, les élèves doivent se préparer avant le cours, à l’aide de

ressources, numériques ou physiques, fournies par l’enseignant ou trouvées par l’élève

lui-même. Le temps de cours sert alors à appliquer ce que l’élève a préparé à l’avance,

17 Lien de la chaine YouTube : https://www.youtube.com/user/khanacademy (chaine en anglais) Lien du site internet : https://fr.khanacademy.org/ (L’avantage du site, c’est qu’il est disponible en différentes langues, dont le Français. Il y a également trois modes de connexion : en tant qu’apprenant, en tant qu’enseignant et en tant que parents).

15

à réaliser des projets, … . Jusque-là, je retrouve dans ces affirmations mes deux exemples

de départ. En effet, que ce soit chez Christian Drouin ou chez le docteur Deslaurier, les

élèves doivent préparer les cours chez eux avant d’aller en classe.

B.2.1.3. Une infinité de méthodes

Un autre point qui revient régulièrement, que ce soit implicitement ou

explicitement, c’est le fait qu’il existe autant de méthodes que d’enseignants. Après

tout, une philosophie est une ligne de conduite que chacun est libre d’interpréter.

Chaque enseignant est donc libre de tenter ses propres expériences sur le sujet.

B.2.1.4. Un moyen pour mettre en œuvre différentes stratégies d’apprentissages

Lorsque j’ai lu les écrits de Bermann et de Sams18, j’ai appris que la classe inversée

était un moyen de motiver les élèves en leur offrant des cours participatifs. La vision de

ces deux auteurs est donc de transformer les cours au quotidien.

Marcel Lebrun semble

aller plus loin dans sa démarche.

Lui, propose de mettre en œuvre

à la fois l’approche par

compétences, l’introduction du

numérique à l’école et

l’apprentissage par projet. Son

approche semble vouloir

transformer les cours non plus

seulement au quotidien, mais sur toute l’année. Revenons donc sur ces trois points…

B.2.1.5.1. L’approche par compétences

L’approche par compétences dans l’enseignement est un mouvement né dans les

années 80 et qui prône l’acquisition de compétences par l’apprenant à la fin d’une

formation. Celles-ci devront lui être utiles durant la suite de ses études et dans la vie de

tous les jours.

18 SAMS et BERGMANN, op.cit., pp 1-150.

Figure 2 : ALVAREZ CASTANON, A, Illustration de la classe inversée et des

trois stratégies d’’apprentissage qu’elle favorise, Ligny, 2017

16

En Belgique, ceci est caractérisé, depuis 1997, par nos compétences terminales

(Décret mission).

D’après le décret mission de 1997, une compétence est une aptitude à mettre en

oeuvre un ensemble organisé de savoirs, de savoir-faire et d'attitudes permettant

d'accomplir un certain nombre de tâches19.

B.2.1.4.2. Le numérique à l’école

A l’origine, le mot « numérique20 » désigne tout ce qui a rapport avec les chiffres

et les nombres. Aujourd’hui, le mot numérique est également associé aux nouvelles

technologies qui utilisent des données chiffrées pour exister.

Même si la question de l’introduction du numérique à l’école fait débat entre les

enseignants, elle est sérieusement envisagée actuellement et est même un des points

étudiés par le pacte d’excellence qui propose d’y former les étudiants, et donc

d’introduire comme compétence la maîtrise de ces outils.

B.2.1.4.3. L’apprentissage par projet

Pour faire simple, l’apprentissage par projet est une pédagogie active qui propose

de générer des apprentissages au travers d’une réalisation particulière (= un projet). Le

but est de donner un sens concret au cours pour les élèves. Cela permet aussi d’apporter

de l’autonomie aux élèves qui vont devoir apprendre à diviser la démarche en plusieurs

sous-catégories pour pouvoir avancer efficacement. L’enseignant est alors là pour

apporter de l’aide, pour rediriger dans la recherche …

En 2001, Vivian Synteta21, pédagogue, définissait l’apprentissage par projet en

quatre points :

Des expériences d’apprentissages engageantes pour les apprenants dans

un ou plusieurs projets concrets et complexes à travers lesquels ils vont développer des

connaissances et des compétences.

Autonomie des apprenants pour la recherche de sources d’information.

19 Communauté française, Décret mission, p.2. 20 PETITGIRARD, J.-Y., ABRY, D., BRODIN, E., Le tableau blanc interactif, pp. 14-18. 21 HOUGARDY, A., HUBERT, S., PETIT, C., Pédagogie du projet, p. 5

17

Un but précis et défini (le projet) mais des apprentissages non-définis (ils

seront concrétisés par rapport aux démarches des apprenants). C’est-à-dire que

l’enseignant ne sait pas à l’avance quels apprentissages seront travaillés par les élèves

car ces derniers définiront les plus utiles pour la réalisation du projet.

Expériences qui pousseront les élèves à apprendre à gérer une démarche

de recherche (gestion du temps, des ressources, des sources…).

La classe inversée est donc une expérience qui peut s’avérer riche de par

les différentes méthodes d’apprentissage qu’elle propose. Je vais essayer, à présent, de

définir la classe inversée en la conceptualisant.

B.2.2. Une conceptualisation du concept de classe inversée

Auteur(s) Concept : La classe inversée

Attributs : Exemples :

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

La classe inversée

est une philosophie

/

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

… consistant à

demander aux

étudiants une

préparation avant le

cours…

Christian Drouin demande à

ses élèves de visionner des

capsules vidéo et de prendre

des notes avant ses cours. Par

exemple, une vidéo sur la

molécule.22

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

… afin de se

concentrer en classe

sur de la mise en

pratique…

Une fois en classe, celui-ci

met en place des expériences

pour illustrer les notions

théoriques vues à la maison.

Par exemple, l’utilisation d’une

maquette représentant une

molécule.23

22 Ch. DROUIN, La classe inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion., pp. 2-5 23 Ibid.

18

Marcel Lebrun … permettant ainsi

d’exercer plusieurs

compétences …

Anne Rasson, enseignante à

l’UCL, nous explique qu’une fois

la théorie vue à la maison, les

élèves étaient chargés de

plusieurs productions, comme

créer un « exposé » sur un sujet

inédit à destination des autres

étudiants. Cette préparation

comprend la présentation

orale, la création de support,

…24

Marcel Lebrun … autour d’un ou

plusieurs projets.

Les examens que M. Lebrun

propose à ses étudiants

consistent en des travaux que

lui-même appelle « chefs-

d’œuvre » (référence certaine

aux chefs-d’œuvre des artisans

d’autrefois, qui prouvaient leur

qualité en réalisant un objet

d’artisanat le plus élaboré

possible pour accéder au statut

de maître)25.

B.3. Pourquoi mettre en œuvre la classe inversée ?

Quel est l’intérêt de mettre en œuvre cette pédagogie ? Il existe un grand nombre

de pédagogies et méthodes alternatives. Pourquoi privilégier celle-ci en particulier ?

24 Ph. De Bruin & C. Houdmont, « Pôle ‘Cast #3 – La classe inversée », dans Pôle cast 3. LNFM, Louvain-La-Neuve, n°03, le 17/12/16

25 Ibid.

19

B.3.1. Critères « personnels »

B.3.1.1. La motivation…

Comment définir ce qu’est la motivation ? Rolland Viau, qui a consacré plusieurs

ouvrages à ce sujet, nous définit la motivation comme :

" […] un état dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre son but "26

B.3.1.1.1. …des élèves.

Dans la philosophie de la classe inversée, l’élève est mis au centre de sa formation,

il occupe une place centrale, il est un acteur actif de celle-ci. Il ne se contente plus

d’assister au cours mais il y participe de manière active (grâce à de nombreuses mises à

la tâche, un investissement dans le ou les projets proposé(s)…). De plus, la mise en place

de la pédagogie par projet permet de donner un sens concret et un but visible par

l’élève. L’élève comprend pourquoi il travaille de telle ou telle manière, pourquoi il suit

le cours. Il peut même développer une autonomie par rapport à l’enseignant.

C’est ce que Rolland Viau explique en parlant de ce qu’il appelle la « Dynamique

motivationnelle27 ». Il nous affirme que la motivation d’un élève est le résultat de trois

types de perceptions :

La perception que l’élève a de la valeur de l’activité (Le sens de celle-ci,

en quoi peut-elle être intéressante aujourd’hui, mais aussi pour le futur).

La perception que l’élève a par rapport à sa capacité de réussir l’activité.

La perception que l’élève a par rapport au contrôle qu’il peut exercer sur

les différentes étapes de l’activité.

Enfin, l’utilisation de nouveaux supports -ou de supports inhabituels par rapport à

l’enseignement- peut créer un intérêt lié à cette nouveauté.

L’exemple n°0228 nous prouve bien ce regain de motivation ; en une semaine, on

observait une hausse de 20% de la présence en cours des étudiants.

26 R. VIAU, La motivation en contexte scolaire, p. 7. 27 Ibid, p.35. 28 L. DESLAURIER, «Improved Learning in a Large-Enrollment Physics Class», dans Science, n°332, Mai 2011, pp. 862-864

20

B.3.1.1.2. … et pour l’enseignant.

L’enseignement tel qu’il est perçu aujourd’hui (je parle de l’enseignement en

Belgique, le seul que je connaisse et que j’ai pu expérimenté jusqu’ici) ne fait pas

l’unanimité. Certains enseignants sont en recherche de nouveauté, d’évolution du

système actuel et remettent en question ce qu’on appelle « la forme scolaire » actuelle.

Mais qu’est-ce que la forme scolaire ?

Selon Jean-François Cerisier29, « la forme scolaire » est un espace-temps

spécifique qui isole les élèves de la société pour les préparer à y vivre. Outre le paradoxe

relevé par certains auteurs (isoler de la société pour les préparer à y vivre), Jean-François

Cerisier admet lui-même la complexité à définir correctement le concept de « forme

scolaire ». Pour aller plus loin que sa définition, il nous renvoie vers la conceptualisation

de Maulini et Perrenoud30 qui se sont prêtés à l’exercice en 2005.

La forme scolaire, selon Guy Vincent31, un sociologue, est le fruit d’une

construction historique. Elle prendra donc des formes différentes en fonction de

l’histoire d’un pays ou d’une zone géographique/culturelle particulière. Bernard

Lahire32, également sociologue, nous explique que la forme scolaire actuellement

existante chez nous se base sur deux éléments clefs : la culture de l’écrit et une

représentation du rapport « maître-élève » basée sur une relation de pouvoir.

Et justement, la réflexion de Jean-François Cerisier33 au sujet de cette forme

scolaire est interpellante. Il s’interroge sur sa capacité à s’adapter aux changements

sociétaux particulièrement rapides, comme l’évolution des technologies. Il formule son

interrogation de la sorte :

"Autrement dit, les règles qui la définissent, relativement stables depuis deux siècles, restent-elles à la fois pertinentes pour l’atteinte de ses objectifs et compatibles avec les valeurs et les comportements individuels et sociaux de ses acteurs ? "34

La crainte de certains penseurs c’est que, si nous n’arrivons pas à adapter la forme

scolaire aux nouveaux contextes sociaux, la relation professeur élève se brouille, voir

29 J.-F. CERISIER, La forme scolaire à l’épreuve du numérique, pp. 2-6. 30 Voir annexe 4. 31 Ibid., p. 5. 32 Ibid. 33 Ibid. 34 Ibid.

21

même s’inverse (l’élève ayant accès, grâce à la maîtrise de nouveaux médias, à une

grande quantité de savoirs et de savoir-faire).

La classe inversée peut-être une direction à prendre qui permettrait d’aller vers

des changements bienvenus. La motivation que certains enseignants perdent au fil du

temps pourrait également être renouvelée de cette manière.

B.3.1.2. Critères « professionnels » (intérêt pour le cours)

B.3.1.2.1. La différenciation

La classe inversée peut-être un moyen de pratiquer la différenciation. C’est une

méthode qui permet un traitement individuel de chaque élève.

Premièrement, le fait de fournir des outils exploitables par les élèves en dehors du

cours (capsules vidéos) permet à ceux-ci de disposer d’explications à n’importe quel

moment, même s’ils ne sont pas en classe en présence de l’enseignant.

Deuxièmement, le fait de mettre les élèves à la tâche durant une grande partie de

la séquence permet de viser l’autonomie pour certains et une aide personnalisée pour

ceux qui en ont besoin.

Enfin, les élèves ayant compris plus facilement la matière et ayant déjà réalisé les

exercices peuvent aider les autres élèves moins rapides. Il s’agit de développer la notion

d’entraide et cela peut-être valorisant pour les élèves de venir en aide aux autres.

Hors, comme nous l’explique Bruno Robbes35, un universitaire français, la

différenciation a pour but de lutter contre les effets de la « massification » des élèves.

Ces effets, qui sont apparus au début du XXe siècle, ont pour conséquence de laisser

s’opérer une ségrégation sociale « naturelle » en accordant une attention identique à

l’ensemble des élèves ; ainsi, en fonction des capacités de l’élève à s’adapter au système

« unique » proposé, il était dirigé vers une qualification ou l’autre.

C’est dans les années 1970 que la différenciation va prendre un grand départ.

L’idée est de ne plus accorder une attention égale aux élèves, mais bien d’essayer de

35 B. ROBBES, La pédagogie différenciée : historique, problématique, cadre conceptuel et méthodologie de mise en œuvre, pp. 5-6.

22

leur donner les mêmes chances en accordant plus ou moins d’attention à certains élèves

en fonction de leurs besoins (différencier l’approche pour chaque élève).

B.3.1.2.2. L’augmentation de la réussite chez les élèves

Durant mes recherches, je n’ai pas trouvé de pourcentage global. Pourtant,

chaque témoignage présentant un bilan parle d’une augmentation de la réussite dans

leur classe (cf. les exemples n°0136 et 0237). Le but de l’enseignement étant de pousser

à la réussite suite à la maîtrise de compétences spécifiques, ce simple fait constitue une

bonne raison de se pencher sur le sujet.

B.3.1.2.3. Le développement de l’autonomie et de la prise en main de l’élève par

lui-même

La classe inversée prônant un travail au préalable et du travail autonome seul ou

en groupe, cela pousse l’élève à se prendre lui-même en main. On attend de lui qu’il

avance « seul » (avec le soutien de l’enseignant comme accompagnateur et de ses

camarades de classe) et qu’il fasse preuve d’initiative.

. B.4. Comment mettre en œuvre ce concept de classe

inversée ?

Comme dit précédemment, un grand nombre de méthodes sont possibles. Il existe

cependant certains conseils qu’il semble pertinent de suivre pour débuter correctement

et éviter les erreurs qui pourraient fausser l’expérience et en minimiser les effets

positifs.

B.4.1. Prévenir

B.4.1.1. Les autres enseignants et la direction

La classe inversée est un projet qui va prendre longtemps à être mis en place et va

nécessiter du temps et peut-être même du matériel spécifique (local numérique,

matériel informatique, bibliothèque…)38. Il est plus judicieux d’en parler autour de soi

36 Ch. DROUIN, La classe inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion., pp. 2-5 37 L. DESLAURIER, «Improved Learning in a Large-Enrollment Physics Class», dans Science, n°332, Mai 2011, pp. 862-864. 38 Ch. DROUIN, La classe inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion., pp. 2-5

23

pour qu’il n’y ait pas d’incompréhension au sujet de la méthode et afin de pouvoir

recevoir de l’aide au besoin.

Avertir la direction39 est un choix judicieux. Une expérience va être tentée dans

l’école, la moindre des choses est que la direction soit au courant. De plus, le directeur

ou la directrice pourrait-être intéressé(e) par le projet et même aider à le mettre en

place.

De même, si d’autres enseignants40 veulent partager l’expérience, il vaut mieux la

préparer ensemble plutôt que chacun dans son coin ; non seulement pour être efficaces

dans la préparation mais aussi pour éviter de surcharger les élèves de travail (la classe

inversée nécessite plus d’énergie de leur part) et de risquer ainsi d’annuler les effets

positifs du projet.

B.4.1.2. Expliquer aux élèves

La classe inversée va à l’encontre de ce que les élèves connaissent. Il faut donc

prendre le temps de leur expliquer le projet41, les méthodes, comment le cours va se

dérouler. Il faut également prendre le temps avec eux de travailler d’abord en classe

les outils utilisés ou, au moins, de leur donner des méthodes pour les aborder seuls.

Il ne faut pas hésiter à répéter plusieurs fois durant l’année les enjeux, les buts…

De plus, il faut tenir compte de l’accessibilité des outils par les élèves. Par exemple,

en 2009, 10% des enfants de moins de 16 ans habitant Bruxelles ne disposaient pas chez

eux d’ordinateur/smartphone/tablette et/ou d’une connexion internet42.

B.4.1.3. Expliquer aux parents !

La classe inversée peut paraître, pour un individu extérieur à la classe, être une

solution de facilité de la part de l’enseignant (« Tiens, mon enfant travaille à la maison

et, du coup, le professeur ne doit plus donner son cours, ils font juste des exercices…

39 F. BERTHET, Classe inversée. 40 Ibid. 41 A. SAMS et J.-F. BERGMANN, La classe inversée, pp 1-150. 42 CORNET, J, MARTN, A, NAVARRE, S, SOUTMANS, P, Pratiques des Sciences Sociales – tome 1, Didier Hatier, 2014, p 75, document 2.

24

c’est un peu facile ! »). Il faudrait donc idéalement prévoir un document, à destination

des parents, qui explique la démarche.

B.4.2. Les outils : deux écoles

Au niveau de l’utilisation des outils, j’ai rencontré un grand nombre de

témoignages qui peuvent se ranger en deux catégories : ceux qui considèrent que le

numérique est une clef de voute de la méthode (Bergmann et Sams) et d’autres qui

pensent que c’est un outil parmi tant d’autres (Marcel Lebrun).

B.4.2.1. Ecole n°01 : le numérique, clef de voute de la classe inversée

Dans la majorité des témoignages que j’ai pu récolter, l’utilisation du numérique

est un point central de la méthode43.

Une grande majorité des enseignants utilise des capsules vidéo, qui expliquent un

savoir ou un savoir-faire, et propose ensuite des exercices de mise en œuvre en classe.

Dans cette vision des choses, la vidéo occupe un point central dans la méthode.

B.4.2.2. Ecole n°02 : le numérique, un outil parmi tant d’autres

Pour d’autres penseurs44, moins nombreux, mais tout de même présents,

l’important n’est pas l’outil, mais bien la démarche effectuée ; ainsi, les bibliothèques,

musées ou tous les autres moyens de transmettre des informations peuvent être

utilisés. La seule limite est celle imposée par l’organisation scolaire.

B.4.2.3. Ecole n°01 ou école n°02, il y a tout de même deux variables à respecter

Peu importe l’« école » à laquelle vous adhérez et peu importent les outils que

vous comptez utiliser, il y a deux variables45 à respecter.

43 Equipe enseignante du lycée Yourcenar d’Erstein (http://espe-formation.unistra.fr/webdocs/ci/index.html), Christian Drouin, du collège de Maisonneuve (https://enseigneravectnt.files.wordpress.com/2013/08/bilan-classe-inversee-aout-2013.pdf), Aaron Sams et Jon Bergmann (http://flippedclass.com/about-m/), Salman Khan (https://fr.khanacademy.org/)... 44Marcel Lebrun 45 Ces variables sont proposées par moi-même ; je les ai construites d’après des témoignages d’enseignants sur le sujet ; ceux-ci ne les ont pas formulées explicitement ou implicitement.

25

La première variable est l’accessibilité de l’outil. L’outil en question est-il optimisé

pour faciliter la compréhension par l’élève ; est-il clair, précis, accessible (aussi bien au

niveau de la compréhension que de l’accessibilité physique) ?

La deuxième variable est l’accessibilité du contenu. Les savoirs et/ou savoir-faire

proposés sont-ils accessibles par l’élève seul ? Il faut bien distinguer les contenus qui

nécessitent une explication en classe, car trop complexes pour être abordés seuls, et les

contenus qui peuvent être transmis par des outils en dehors de la classe.

B.5. Mon expérience de la classe inversée

B.5.1. Description du cadre

Durant le dernier stage de troisième, j’ai eu l’occasion de mettre en œuvre

concrètement cette pédagogie durant une semaine. La classe dans laquelle j’ai testé la

classe inversée était une classe de 4e technique de 22 élèves, durant le cours de

formation géographique et historique. Suite à un arrangement avec mon maître de

stage, j’avais pu obtenir 4 heures dans la semaine, au lieu des deux habituellement

consacrées à ce cours.

B.5.2. Déroulement de l’expérience

J’avais deux séances de deux heures avec cette classe de quatrième technique où

je devais tester la classe inversée, et je devais voir la gestion de l’eau (avec un zoom sur

le cas de l’Espagne).

B.5.2.1. Première séance (2 heures)

Durant la première séance, j’avais pour projet de partir d’une expérience que je

leur avais demandé de réaliser au préalable. Ils devaient, avant le cours, relever toutes

les fois durant lesquelles ils utilisaient de l’eau pendant une semaine et les noter dans

un tableau prévu à cet effet. Ils devaient ensuite calculer le volume d’eau que cela

représentait par jour. Sur la base de cette recherche, le sujet devait être amené par une

discussion avec les élèves, en s’appuyant sur plusieurs documents à leur disposition afin

de dégager ensemble une problématique. Les élèves étaient enfin amenés à mener en

groupe des recherches sur une facette du problème.

26

Dans les faits, tout ceci s’est déroulé assez bien, la discussion avec les élèves allant

même au-delà de mes espérances, ceux-ci amenant différents points de la matière ou

différentes réflexions intéressantes que je n’avais pas prévu d’aborder. Nous avons

réussi à dégager la problématique attendue.

Le problème que j’ai eu durant ces deux heures, c’est qu’avant de répartir les

élèves en groupes, j’ai voulu éviter de perdre le contrôle et ai donc repris en main la

direction du cours.

B.5.2.2. Deuxième séance (2 heures)

Durant cette deuxième séance, l’enjeu était d’apprendre à localiser le lieu sur

lequel nous avons travaillé la fois précédente (localisation relative et localisation

absolue). L’idée était de diviser le temps de cours en trois activités, réalisées à chaque

fois en groupes de quatre ou cinq et préétablis à l’avance. Dans un premier temps, les

élèves devaient, avec la seule aide d’une carte de leur Atlas, trouver un moyen de

localiser la ville d’Alicante le plus précisément possible. Une fois que chaque groupe

avait trouvé sa ou ses solutions, ils passaient à tour de rôle devant les autres pour

expliquer leur façon de faire. Nous notions leurs idées au tableau et, de là, dégagions les

deux méthodes de localisation : localisation relative et la localisation absolue.

Le deuxième temps consistait à mettre en œuvre la localisation absolue à l’aide

d’une fiche technique. L’idée était que les groupes ayant réussi à comprendre les notions

et à les appliquer aillent aider les autres élèves.

Le troisième temps consistait en une structuration des informations pour vérifier

la bonne compréhension de chacun.

Mon rôle durant ce cours était de répondre aux interrogations des élèves et de les

aiguiller lorsqu’ils semblaient avoir des difficultés à comprendre la démarche.

Dans les faits, cela a bien fonctionné. Malgré le sentiment d’inconfort que j’ai

ressenti durant le cours, lié au fait de ne plus avoir la « mainmise » sur le déroulement

de celui-ci (excepté durant les phases de structuration), ce que j’avais prévu de réaliser

durant le cours s’est concrétisé. Mieux, à la fin de la séance, tous les groupes savaient

m’expliquer comment localiser un lieu à l’aide de coordonnées géographiques. Seule la

structuration finale n’a pas pu se faire, au vu du temps qu’il me restait.

27

B.5.2.3. Des « micros-expériences » supplémentaires

N’ayant pas le temps durant cette semaine de mettre en œuvre tous les principes

de la classe inversée, j’ai essayé, dans mes autres classes, de mettre en place plusieurs

stratégies liées à la pédagogie. Ainsi, les classes de 3e, avec lesquelles j’étudiais la

métropole Nord-Américaine, ont travaillé sur le sujet à l’aide d’une vidéo présentant les

différents décors de New-York (le générique de la série « Les Soprano »). Le travail s’est

fait d’abord tous ensemble, à l’aide d’un projecteur. Ensuite, chaque élève ayant accès

à un ordinateur, chacun a pu poursuivre seul l’enquête. Le résultat fut au-delà de mes

espérances, certains élèves s’étant même servis de la connexion internet pour creuser

le sujet des villes américaines.

J’ai également, tout au long de la semaine, essayé de mettre les élèves à la tâche

afin de les rendre les plus indépendants possible (ce qui s’est avéré difficile pour moi,

ayant l’impression de pouvoir perdre le contrôle à tout moment). Fort heureusement,

cela a vite porté ses fruits ; intérêt de la part de nombreux élèves, participation active

d’une majorité de la classe et meilleure compréhension que dans les autres classes. Ce

que j’ai pu vérifier en demandant aux élèves, à chaque fin de séance, de me structurer

ce que nous avions vu ensemble.

B.5.3. Le bilan de l’expérience

Avant de dresser un bilan des points positifs et négatifs, je vais vérifier que mon

expérience correspond bien au concept de « classe inversée ». Pour cela, je vais

replacer mon expérience dans le tableau « concept » que j’ai réalisé précédemment46.

Auteur Concept : La classe inversée

Attributs : Bilan de mon expérience :

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

La classe

inversée est une

philosophie …

/

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

… consistant à

demander aux

étudiants une

Préparation au cours par les

élèves en relevant toutes les fois

46 Voir page

28

préparation

avant le cours…

où ils consomment de l’eau

durant la semaine.

Marcel Lebrun /

Jon Bergmann et

Aaron Sams

… afin de se

concentrer en

classe sur de la

mise en

pratique…

Séquence de deux heures sur la

localisation relative et la

localisation absolue, en travail de

groupe autonome entrecoupé de

mises en commun.

Marcel Lebrun … permettant

ainsi d’exercer

plusieurs

compétences …

Travail des compétences de

localisation.

Marcel Lebrun … autour d’un ou

plusieurs projets.

Je n’ai pas eu le temps de mettre

en œuvre un projet sur le long

terme.

B.5.3.1. Les conséquences positives

Une motivation pour les élèves ; le fait de comprendre la matière par eux-

mêmes et de « construire » leur propre cours augmente de manière considérable

l’intérêt qu’ils portent au cours.

Une mise en valeur des élèves ; des élèves considérés comme timides à

la base se voient pris d’une nouvelle confiance en eux lorsqu’il s’agit de participer de

manière active au cours.

L’enseignant prend une autre place ; je ne ressentais plus ce sentiment

d’être « hiérarchiquement » au-dessus des élèves, j’étais pour eux une personne de

référence lorsqu’il se posaient des questions.

L’utilisation des pc (avec la vidéo et l’accès à internet) apporte un

véritable plus au cours, les élèves pouvant creuser le sujet plus en profondeur s’ils le

souhaitent (et vraisemblablement, ils le font).

B.5.3.2. Les points à améliorer/développer

La méthodologie doit être amenée de manière progressive ; plonger

directement les élèves dans ce genre de pédagogie peut leur poser quelques problèmes.

29

Dans ce genre de pédagogie, la clarté des consignes est primordiale ; les

élèves travaillant « en autonomie », ils doivent avoir une idée claire de l’objectif du

travail.

B.5.3.3. Remarques supplémentaires

Après coup, je pense que le fait de n’avoir pu tester la classe inversée qu’une

semaine m’a apporté quelque chose d’inestimable pour la suite. C’est la notion de

progressivité. En effet, après avoir effectué mes recherches, j’aurais, si j’en avais eu la

possibilité, cherché à appliquer directement l’ensemble des attributs que j’avais

repérés.

Au lieu de cela, j’ai dû commencer en faisant des concessions. Et cela m’apporte

un point essentiel. Aussi bien dans l’intérêt du professeur que dans celui des élèves, il

faut commencer en douceur. Pour de jeunes élèves, être confrontés à des méthodes

qu’ils ne connaissent pas pourrait être déstabilisant. Il en est de même pour les

enseignants. Essayer d’appliquer directement l’ensemble des attributs de la classe

inversée semble être une tâche démesurée pour celui qui ne l’a jamais fait auparavant.

Pour donner un exemple, Christian Drouin (exemple n°01) travaillait d’abord

l’utilisation du carnet avec les élèves avant de les mettre seuls à la tâche chez eux.

C. Mon outil

Pour ce projet de TFE, je voulais proposer un outil exploitable par le plus grand

nombre. De plus, l’accessibilité de celui-ci était pour moi primordial. J’ai donc opté pour

la création de deux vidéos de type « tutoriel », ayant pour but de présenter la classe

inversée (première vidéo) et de donner des pistes pour la mettre en œuvre (deuxième

vidéo).

30

La première vidéo traitant du

sujet est déjà disponible en ligne sur

la plateforme YouTube47. Elle est

disponible sur la chaîne

« Teach’here48 ».

C.1. Création du support vidéo

Je voulais créer des vidéos s’apparentant plus au monde des « YouTubeurs »

d’internet qu’au monde des reportages de la télévision. Avant même d’écrire ma

première vidéo, j’ai donc essayé d’établir plusieurs critères et balises à respecter dans

le processus de création. Voici un tableau reprenant ces critères, les raisons qui ont

motivé mes choix, ainsi que les créateurs49 qui m’ont inspiré.

Critères Raisons Inspiration

Une durée

courte (trois à

cinq minutes).

Le but de mes vidéos est

de présenter rapidement et

de manière concise le sujet,

afin d’éviter la perte d’intérêt

durant le visionnage.

Décision personnelle.

Un montage et

un débit de

parole rythmés

et soutenus.

Le rythme d’une vidéo est

nécessaire afin d’éviter la

perte d’attention de ceux qui

la visionnent.

PVNova, Nozman.

47 Chaîne : « Teach’here » (lien : https://www.youtube.com/channel/UC_Pp0CQYDHk69keRyiM0mmw ). Vidéo « La classe inversée (PARTIE 1) – Présentation » (lien : https://www.youtube.com/watch?v=oi9F02RpGPQ&t=69s ). Mots-clef pour accéder à la vidéo sur YouTube : « Teach’here : la classe inversée ». 48 Teach’here est un projet de chaîne YouTube lancé dans le cadre de cours pour l’ENCBW par Elisa Barzotto, Ronan Collet, Benjamin Pultrone et moi-même. Il s’agit d’une chaine ayant pour ambition de créer des vidéos accessibles aux élèves et étudiants. Celle-ci présentent de manière ludique des points de matière et des méthodologies. Il s’agit d’un projet encore en évolution. 49 Voir annexe

Figure 3 : ALVAREZ CASTAÑON, A., Vignette de présentation de

la vidéo « La classe inversée (PARTIE 1) », Ligny, 2017.

31

Une

vulgarisation

scientifique.

L’idée de la vidéo de

courte durée est de

présenter le sujet de la

manière la plus simple

possible. A la fin de la vidéo,

l’utilisateur doit avoir au

moins compris l’enjeu

présenté et, au mieux, avoir

envie de creuser le sujet plus

loin. La vidéo peut donc

servir de base de recherche.

Nozman, Nota Bene.

Un décor fixe et

personnel.

Il s’agit d’un décor choisi,

organisé pour être filmé, afin

de donner une identité à la

vidéo.

PVNova, Nota Bene,

Nozman.

Un peu

d’humour.

Afin de rompre avec les

parties « explicatives » de la

vidéo ou marquer les

transitions.

PVNova, Nozman.

Une fois mes propres « contraintes » fixées, je me suis concentré sur à l’écriture

du texte de la vidéo. Me basant sur mes recherches effectuées pour ce TFE, j’ai essayé

de condenser l’information et de ne garder que l’essentiel. La clarté du propos était

également une priorité. C’est également à ce moment que j’ai pensé la mise en scène.

Le texte et les annotations terminés, le tout tenait sur une page A4.

L’étape suivante a été de concevoir le « décor », définir l’angle de vue de la caméra

et effectuer différents tests pour vérifier la prise de l’image. Une fois tout cela mis en

place, l’enregistrement a pu avoir lieu.

L’étape la plus importante a été le montage de la vidéo, qui crée véritablement

l’outil en assemblant les différents matériaux créés ou accumulés dans le processus de

création.

32

Enfin, la mise en ligne de la vidéo sur la plateforme YouTube afin de la rendre

accessible à tous.

Afin de concrétiser les différentes étapes, voici un tableau reprenant le temps

consacré à chacune. Je parle bien de la création de l’outil en lui-même, je ne prendrai

donc pas en compte le temps consacré à la recherche scientifique.

Écriture du

texte.

Mise en place

du matériel et

test.

Enregistrement

de la vidéo.

Montage

vidéo et

rendu.

Mise en ligne.

1 heure 30 minutes 1 heure 8 heures 30 minutes

Total : 11 heures.

C.2. Regard réflexif et piste d’amélioration

C.2.1. Les points positifs

La durée, le rythme et la vulgarisation scientifique permettent de

facilement comprendre le sujet.

Le montage rythmé permet une meilleure attention de la part des

utilisateurs.

Le format est familier aux nouvelles générations.

C.2.2. Les points à améliorer

L’aspect technique (mise au point, lumière…).

La mise en évidence des mots-clefs.

Une structuration (schéma par exemple) à la fin pour synthétiser

l’information.

C.2.3. Quelques réflexions

Cette vidéo est à la fois un outil à destination des enseignants intéressés par la

démarche et un exemple de vidéo utilisable dans le cadre d’une classe inversée.

Que peut-on en retirer pour la pédagogie de « classe inversée » ? La conception

de tels outils prend énormément de temps, surtout pour une année de cours comme l’a

33

fait Drouin50. Certes, il est possible de simplifier l’outil, mais je pars du principe que plus

l’outil est travaillé, plus il suscitera l’intérêt des élèves.

Il ne faut pas oublier qu’ici il s’agit juste d’un moyen de transmettre des

informations. L’outil doit donc rentrer dans une mise en œuvre didactique efficace ;

sinon l’intérêt de l’outil disparaît.

Toujours dans le cadre de classe inversée, ce genre d’outil doit prendre place

parmi d’autres types de documents. Il ne faut pas habituer les élèves à travailler

uniquement sur base de vidéos. L’utilisation de livres, d’articles… doivent, selon moi,

garder une place importante dans la formation de l’élève.

50 Ch. DROUIN, La classe inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion., pp. 2-5

34

Conclusion

Voilà à présent le moment de dresser la conclusion de cette recherche. Au début

de mon enquête pour ce TFE, je pensais travailler, à travers la classe inversée, sur

l’utilisation de vidéos dans le cadre de la classe. J’ai bien vite constaté que le sujet des

classes inversées était bien plus vaste et plus riche.

Premièrement, les vidéos ne sont qu’un type de document utilisable parmi tant

d’autres. Comme je l’ai appris au travers des écrits de Marcel Lebrun, l’important, dans

la classe inversée, est la démarche effectuée qui vise à donner (ou redonner) sens aux

apprentissages grâce à sa pédagogie inhabituelle (apprentissage des savoirs avant la

classe, temps de classe consacré au savoir-faire, pédagogie par compétences, pédagogie

par projets et approche du numérique).

De par les exemples et les écrits que j’ai pu lire, ainsi que les expériences que j’ai

pu vivre, j’ai constaté l’efficacité de la classe inversée sur la motivation des élèves ainsi

que sur l’augmentation de leurs résultats et sur leur réussite.

L’expérience pour l’enseignant est également importante ; le changement de

statut, en passant d’un statut de transmetteur de savoir à un statut d’accompagnateur

de la découverte « autonome » de la matière par les élèves.

Il ne faut cependant pas oublier les limites que possède la classe inversée ; ainsi,

l’investissement en temps de la part des élèves empêche de mettre en œuvre cette

pédagogie pour l’ensemble des cours, sous peine de les surcharger de travail.

Une constatation personnelle et pourtant basée sur mes recherches et mes

expériences, est qu’il est très bénéfique de mettre ces pédagogies en place dans des

classes ayant des difficultés dans certaines matières.

J’ajouterais que la classe inversée n’est pas une révolution pour le monde de

l’enseignement. Il s’agit d’une « évolution » du système actuellement en place, d’un

pansement à mettre sur une plaie pour soigner les conséquences mais pas les causes.

Une difficulté pour les enseignants qui veulent tenter l’expérience serait de

trouver des sources expliquant clairement les démarches à effectuer. La recherche

35

d’informations ainsi que la préparation du projet, qui revient à (re)créer une année de

cours peut également décourager les plus motivés.

A ma question de départ « La classe inversée et l’utilisation d’outils tels que les

vidéos peuvent-elles lutter contre la démotivation des élèves ? », je peux donc répondre

par un « oui ». Il faut cependant tenir compte des limites de la méthode et ne pas

exclusivement mettre en avant les vidéos utilisées. Comme pour toute pédagogie,

l’expérience personnelle acquise durant les futures années d’enseignement

permettront une amélioration de la démarche.

36

Source

Références internet

BERTHET, F., « Classe inversée », dans Classe inversée, Lyon, 2016, [En

ligne] http://www.classeinversee.com/ (page consultée le 26 novembre 2016).

DE BRUIN, PH. & HOUDMONT, C., « Pôle ‘Cast #3 – La classe inversée », dans

Pôle cast 3. LNFM, Louvain-La-Neuve, le 17/12/16, [En ligne]

https://soundcloud.com/radiolnfm/polecast-3-la-classe-inversee (page consulté le 19

décembre 2016).

LEBRUN, M., « Classe inversée ? Oui, mais… quoi et comment ? –

transcription de la conférence », Louvain-La-Neuve, , 21 août 2015, pp 1-9, 12, [En

ligne]

http://enseignement.catholique.be/segec/fileadmin/DocsFede/Service_segec/etude/t

races_2015/Transcription_%20Lebrun.PDF (transcription écrite de la conférence) et

http://fr.slideshare.net/lebrun/classe-inverse-oui-maisquoi-et-comment (PowerPoint

de la conférence). (Page consultée le 26 novembre 2016).

Références bibliographiques

BERGMANN, J., e.a., La classe inversée, s.l. Reynal Goulet, 2016.

BOUTIN, G., L’approche par compétences en éducation. Un amalgame

paradigmatique, Montréal, ERES, 2004.

CERISIER, J.-P., La forme scolaire à l’épreuve du numérique, Poitiers, HAL,

2015.

DROUIN, CH., La classe Inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la

baladodiffusion, Montréal, Collège de Maisonneuve, août 2013.

HOUGARDY, A., HUBERT, S., PETIT, C., Pédagogie du projet, s.l., @pprentissage

et utilisation d’Internet, juin 2001.

LEBRUN, M., LECOQ, J. et BECCHETTI-BIZOT, C., Classes Inversées. Enseigner et

apprendre à l’endroit !, Louvain-La-Neuve, Canopé, 2015.

LEBRUN, M., Elearning pour enseigner et apprendre. Atelier pédagogie et

technologie, Louvain-La-Neuve, Bruylant Deademia, 2005.

37

MCCOMBS, B., POPE, J., Motiver ses élèves. Donner le goût d’apprendre,

Bruxelles, De Boek, 2000.

FERDINAND, M-T., e.a., Vivre la pédagogie du projet collectif, Montréal,

Chenelière/McGraw-Hill, 2000.

PETITGIRARD, J.-Y., ABRY, D., BRODIN, E., Le tableau blanc interactif, Grenoble,

Isabelle Walther, 2011.

ROBBES, B., La pédagogie différenciée : historique, problèmatique, cadre

conceptuel et méthodologie de mise en œuvre, s.l., UFM, 2009.

VIAU, R., La motivation en contexte scolaire, Paris/Bruxelles, De Boek &

Larcier s.a., 1994.

Articles

BELLOT, J, « YouTube professeur d'histoire ? », dans L'Histoire, n° 431,

janvier 2017, p. 26-27.

OUI, M., « La Khan Academy : une éducation vraiment réinventée ? »,

dans letudiant.fr, s.l., 2013, p. 01.

REVERDY, C., « L’apprentissage par projet. De la recherche » dans Dossier

d’actualité Veille et Analyses, n°82, 2013, pp 46-54.

ANNEXES : LA CLASSE INVERSÉE DANS

L’ENSEIGNEMENT

Une autre façon d’enseigner

Une expérience d’enseignement alternatif aux méthodes

« classiques »

Travail de fin d’études présenté en vue de

l’obtention du grade de Bachelier-Agrégé

de l’enseignement secondaire inférieur,

sous-section sciences humaines

Travail de fin d’études réalisé par ANTOINE ALVAREZ CASTAÑON

Promoteur

CATHERINE DAMBROISE

Année académique 2016-2017

Table des matières (Annexes)

Annexe 1. ii

Annexe 1.1. : Florent Berthet ([email protected]) ii

Annexe 2. v

Annexe 2.1. Nota Bene (Histoire) v

Annexe 2.2. Confessions d’histoire (Histoire) vi

Annexe 2.3. Dr Nozman (Sciences) vii

Annexe 3 ix

Annexe 4. x

ii

Annexe 1.

Pour lancer ma recherche, j’ai pris contact avec quelques personnes

disposant d’informations sur les classes inversées. Voici les résultats de ces prises de

contact.

Annexe 1.1. : Florent Berthet ([email protected])

Antoine :

Bonjour,

Je me présente : je m'appelle Antoine Alvarez Castañon, et je suis étudiant en

dernière année en BAC 3 Sciences humaines en Belgique. Ma formation, que je

réalise au sein de la Haute École ENCBW de Louvain-La-Neuve, me destine à

devenir enseignant en histoire, géographie, sciences sociales, et étude du milieu

dans les 3 premières années de l'enseignement secondaire et de sciences

humaines dans toutes les années confondues. Dans le cadre de mon TFE, que je

compte consacrer à la compréhension, l'explication et la mise en place d'outils

concernant la pédagogie de la classe inversée, j'ai découvert votre site internet.

Celui-ci se trouve être clair et développe des idées qui me semblent plus

qu'intéressantes. J'ai donc décidé de vous contacter, et de vous demander si

vous étiez prêt à répondre à quelques questions sur le sujet, afin de m'aider dans

ma recherche et ma mise en œuvre de ce projet.

Bien à vous,

Antoine Alvarez Castañon.

Florent :

Bonjour Antoine,

Je propose qu'on se tutoie. :-)

Ok pour répondre à tes questions, le plus simple est de me les envoyer par mail.

A bientôt,

Antoine :

iii

D'accord, pas de soucis! Merci pour ta réponse 😊 (je m'excuse du retard de ma

réponse, je suis actuellement en fin de stage, avec préparation des examens des

élèves, correction des interros...).

Pour en venir aux quelques questions que je me posais, les voici:

-Sur ton site, on retrouve une description assez précise de ce qu'est le système

de classe inversée; cependant, tout comme d'autres auteurs sur le sujet, tu

spécifies que l'application de cette méthode peut-être laissée à l'appréciation de

chacun. Ainsi, on va retrouver une multitude de témoignages différents... Mais

d'où vient l'idée de la classe inversée? Y a t’il un ou plusieurs précurseurs connus

sur la question? D'où viennent-ils?

-Aussi, y a t-il plusieurs sous-catégories bien définies autour de cette méthode

(des approches différentes)?

-Enfin, pour mes sources, j'aimerais savoir quelle est ton implication dans le

monde de l'enseignement (professeur, parent d'élève, intervenant...?) et

pourquoi (et/ou comment?) la classe inversée t'a intéressé.

Bonne journée,

Antoine.

Florent :

Les précurseurs sont Aaron Sams et Jon Bergmann

(http://flippedclass.com/about-m/ ), mais le mouvement a vraiment pris de

l'ampleur grâce à Khan Academy et aux Ted Talk de Salman Khan (son fondateur).

Concernant ta question sur les approches différentes, oui on peut tout imaginer

car le principe de base est de ne plus faire de cours magistral en classe, et de

laisser les enfants en autonomie pour qu'ils avancent à leur rythme. Donc on voit

que partant de ce principe, on peut faire une inifinité d'activités avec tout type

de ressources ou de technologies, et selon différentes méthodes d'organisation

(exemple : auto-évaluation ou évaluation par le prof, programme décidé à

l'avance ou défini au fur et à mesure de la progression et des choix de l'élèves,

etc.)

Au sujet de mon parcours, tu peux en trouver un résumé ici :

http://ecolenikolatesla.com/equipe/.

iv

Aujourd'hui je ne suis presque plus actif dans le monde de la classe inversée, si

ce n'est pour répondre aux mails comme le tiens. La raison à ça est que, selon

moi, la classe inversée est un meilleur modèle que le modèle classique, mais

qu'elle n'est qu'un pansement sur une blessure bien plus profonde. Pour que les

élèves puissent vraiment apprendre sereinement et s'épanouir, c'est tout le

système qu'il faut repenser. Il y a trop de choses absurdes dans nos écoles : les

classes d'âge unique (alors qu'on grandit bien mieux dans une contexte multi-

âge), le concept d'année scolaire figée, les redoublements, le programme

identique ou presque pour tous, le stress permanent des notes, le manque total

d'ouverture sur le monde, la compétition, etc. C'est pour ça que nous avons

décidé avec ma femme d'ouvrir une école démocratique sur Lyon (voir lien ci-

dessus), car nous sommes persuadés que le futur de l'apprentissage sera bien

plus libre et se fera tout au long de la vie.

Bon week-end,

v

Annexe 2.

Quelques YouTubeurs tenant des chaînes de vulgarisation.

La première raison qui m’a amené à travailler sur ce sujet, c’est le visionnage

des vidéos proposées sur YouTube par ceux que l’on appelle aujourd’hui des

YouTubeurs. Voici un petit « listing » de quelques YouTubeurs intéressants par rapport

à l’enseignement.

Les descriptions qui suivent sont le fruit d’une observation de ces chaines

depuis plusieurs années, il s’agit donc d’un résumé assez fiable.

Annexe 2.1. Nota Bene (Histoire)

Informations datant du 28/01/17

Nom : Brillaud Photo :

Prénom : Benjamin

Pseudo : Nota Bene

Début : 24 août 2014

Sujets : Vulgarisation de

l’Histoire

Nombre de

vidéos :

114 Image de la chaine :

Nombre

d’abonnés :

458 202

Points

positifs :

La chaine aborde aussi bien les grands événements historiques

que les petits détails et anecdotes. Elle présente plusieurs types

d’émissions et touche tous les publics (il existe même une

émission consacrée aux questions des enfants sur l’Histoire).

Nota Bene présente ses émissions avec calme, tout en gardant un

rythme soutenu. Il intègre quelques touches d’humour dans ses

vi

discours. Mais sa plus grande qualité, c’est de rendre accessible

certains points de l’Histoire pourtant peu simples à expliquer.

Points

négatifs :

De temps à autre, sa plus grande qualité devient un défaut ; la

simplification de certains faits peut faire passer sous silence

certains points importants de l’Histoire.

Raison de s’y

fier :

Lorsqu’il poste une vidéo, il cite ses sources en bas de l’écran. Le

Louvre a déjà fait appel à lui pour tourner des vidéos pour la

chaine du musée. Il est invité à participer à des conférences en

présence de véritables historiens avec qui il collabore.

Raison de se

méfier :

Il n’est pas historien de formation.

Je l’avais contacté dans le cadre du TFE, afin de savoir s’il voulait bien

répondre à quelques questions, mais étant pris par un grand nombre de projets, il ne

disposait pas de temps pour cela : « Bien le bonjour Antoine, (…) Ensuite je ne peux

malheureusement pas répondre par la positive pour l'instant car je suis sur-sollicité sur

des questions de ce genre, il m'est donc très difficile de répondre à tout le monde 😞

J'espère cependant que le TFE se passera bien ! Bonnes fêtes. Ben. »

Annexe 2.2. Confessions d’histoire (Histoire)

Informations datant du 28/01/17

Nom : Bimar Photo :

Prénom : Ugo

Pseudo : Confessions

d’Histoire

Début : 6 février 2015

Sujets : Vulgarisation de

l’Histoire

Nombre de

vidéos :

7 Image de la chaine :

vii

Nombre

d’abonnés :

73 976

Points

positifs :

La chaine propose une émission historique « fictive » ; dans

celle-ci, des personnages historiques expliquent leur point de

vue sur les faits historiques et sur leur façon de faire et de voir

les choses. On apprend donc non seulement les événements,

mais on apprend aussi à adopter différents points de vue. De

plus, les clichés que l’on connait aujourd’hui sont démontés par

les personnages.

Points

négatifs :

L’émission est un peu complexe pour les plus jeunes.

Raison de

s’y fier :

L’émission est reconnue par de nombreux historiens et est

même utilisée par un grand nombre d’enseignants. L’émission

cite ses sources.

Raison de se

méfier :

Ugo Bimar n’est pas Historien de formation.

Annexe 2.3. Dr Nozman (Sciences)

Informations datant du 28/01/17

Nom : Germain Photo :

Prénom : Olivri

Pseudo : Dr Nozman

Début : 28 mai 2011

Sujets : Vulgarisation

scientifique et

expériences

scientifiques.

159 Image de la chaine :

viii

Nombre de

vidéos :

Nombre

d’abonnés :

1 035 551

Points

positifs :

Nozman propose de répondre à différentes questions sur

différents sujets scientifiques. Il propose également des

expériences accessibles à tous.

Points

négatifs :

/

Raison de

se fier :

Nozman cite ses sources. Il a également une émission sur la

chaine de Sciences & Vie. De plus, Nozman a repris des études

en Biologie afin d’améliorer sa culture scientifique. Il travaille

régulièrement avec des spécialistes de différents domaines.

Raison de

se méfier :

Il n’est pas expert dans son domaine

ix

Annexe 3

DROUIN, CH., La classe Inversée. Maximiser le temps de classe grâce à la baladodiffusion,

Montréal, Collège de Maisonneuve, août 2013.

x

Annexe 4.

CERISIER, J.-P., La forme scolaire à l’épreuve du numérique, Poitiers, HAL, 2015.

xi

xii

Les recherches que j’ai effectuées dans le cadre de ce travail visent à

répondre à la question suivante : « La classe inversée et l’utilisation

d’outils tels que les vidéos peuvent-elles lutter contre la démotivation des

élèves ? ». Je pars pour cela de différents témoignages qui me servent de

base pour lancer mes recherches scientifiques. Je développe également

les expériences que j’ai menées moi-même dans différentes classes et,

pour terminer, je propose un outil vidéo expliquant ce qu’est la « classe

inversée ».