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La corrosion humide Sauf indication contraire, les potentiels sont mesurés par rapport à une électrode standard à hydrogène. 1. Présentation des phénomènes 1.1. Généralités La corrosion est le phénomène par lequel les métaux et les alliages subissent de la part de leur environnement une oxydation en ions métalliques, éventuellement complexés par le milieu. Cette corrosion est dite sèche quand les agents oxydants ne sont pas en solution ; elle est dite humide dans le cas contraire. La corrosion sèche est étudiée dans le chapitre 10 traitant des diagrammes d'Ellingham. L'objet du présent chapitre est l'étude de la corrosion humide. La corrosion humide d’un métal nécessite un conducteur électronique (le métal) et un conducteur ionique (l’électrolyte). C’est un processus électrochimique mettant en jeu : Remarque : un milieu oxygéné est un milieu aérobie, un milieu désoxygéné est un milieu anaérobie. On note O2(d), le dioxygène dissous. Remarque : Quand l’oxydant est le dioxygène de l’air, la corrosion du métal se fait sans dégagement de dhydrogène. On forme ainsi une pile appelée pile de corrosion. Un métal plongé dans un milieu corrosif présente à sa surface des zones anodiques et des zones cathodiques. 1.2. Aspects thermodynamiques de la corrosion La possibilité thermodynamique de corrosion d'un métal donné en fonction du pH est bien visualisée par un diagramme potentiel-pH. Les concentrations des espèces métalliques provenant des phénomènes de corrosion sont en général faibles. On trace alors un diagramme potentiel-pH pour une concentration de tracé de 1mol/L. Remarque : 1 μmol = 10 -6 mol un conducteur métallique permettant la circulation des électrons entre les zones anodique et cathodique des zones anodiques où le métal est oxydé : M M n+ + ne - des zones cathodiques sièges d'une réduction qui peut-être en milieu acide : 2H + + 2e - H 2 en milieu neutre désoxygéné : 2H 2 O + 2e - H 2 + 2HO - en milieu neutre oxygéné : O 2 (d)+ 2 H 2 O + 4e - 4HO - un électrolyte par l'intermédiaire duquel l'anode et la cathode sont en contact. Zone anodique Zone cathodique e - ions ions milieu humide

La corrosion humide - IPEST · La corrosion sèche est étudiée dans le chapitre 10 traitant des diagrammes d'Ellingham. L'objet du présent chapitre est l'étude de la corrosion

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  • La corrosion humide

    Sauf indication contraire, les potentiels sont mesurés par rapport à une électrode standard à hydrogène.

    1. Présentation des phénomènes

    1.1. Généralités

    La corrosion est le phénomène par lequel les métaux et les alliages subissent de la part de leur environnement une

    oxydation en ions métalliques, éventuellement complexés par le milieu.

    Cette corrosion est dite sèche quand les agents oxydants ne sont pas en solution ; elle est dite humide dans le cas contraire.

    La corrosion sèche est étudiée dans le chapitre 10 traitant des diagrammes d'Ellingham. L'objet du présent chapitre est

    l'étude de la corrosion humide.

    La corrosion humide d’un métal nécessite un conducteur électronique (le métal) et un conducteur ionique

    (l’électrolyte). C’est un processus électrochimique mettant en jeu :

    Remarque : un milieu oxygéné est un milieu aérobie, un milieu désoxygéné est un milieu anaérobie. On note O2(d), le dioxygène dissous. Remarque : Quand l’oxydant est le dioxygène de l’air, la corrosion du métal se fait sans dégagement de dhydrogène.

    On forme ainsi une pile appelée pile de corrosion.

    Un métal plongé dans un milieu corrosif présente à sa surface des zones anodiques et des zones cathodiques.

    1.2. Aspects thermodynamiques de la corrosion

    La possibilité thermodynamique de corrosion d'un métal donné en fonction du pH est bien visualisée par un

    diagramme potentiel-pH. Les concentrations des espèces métalliques provenant des phénomènes de corrosion sont en

    général faibles. On trace alors un diagramme potentiel-pH pour une concentration de tracé de 1mol/L.

    Remarque : 1 µmol = 10-6 mol

    un conducteur métallique permettant la circulation des électrons

    entre les zones anodique et cathodique

    des zones anodiques où le

    métal est oxydé :

    M Mn+ + ne-

    des zones cathodiques sièges d'une réduction qui peut-être

    en milieu acide : 2H+ + 2e- H2

    en milieu neutre désoxygéné :

    2H2O + 2e- H2 + 2HO

    -

    en milieu neutre oxygéné :

    O2(d)+ 2 H2O + 4e- 4HO-

    un électrolyte par l'intermédiaire duquel l'anode et la cathode sont

    en contact.

    Zone

    anodique

    Zone

    cathodique

    e-

    ions

    ions

    milieu humide

  • 0

    Dans le cas qui nous intéresse, celui de la corrosion humide du fer, c'est l'oxyde Fe 2O3(s) qui apparaît à la place de

    l'hydroxyde Fe(OH)3(s). FeO(s) n'étant pas stable à température ordinaire, il n'est pas pris en compte.

    On obtient alors le diagramme potentiel-pH simplifié ci-contre :

    On fait ainsi apparaître trois zones :

    * une zone où le métal est

    thermodynamiquement stable : c'est la zone d'immunité ;

    * une zone où l’élément métallique considéré prédomine sous forme soluble : c'est la zone

    de corrosion ;

    * une zone où l’élément métallique considéré

    existe à l’état d’oxydes ou de composés

    insolubles : c'est la zone de passivation. L’oxyde recouvre ainsi le métal d'une couche

    très fine, souvent invisible à l'œil nu, qui fait écran entre le métal et la solution mais cela

    n’implique pas que cette couche d’oxyde empêche toute oxydation ultérieure du métal.

    Il faut encore le vérifier expérimentalement.

    Ces notions définies dans le cadre du

    diagramme potentiel-pH de l’élément fer sont

    généralisables aux autres métaux.

    1.3. Aspects thermodynamiques et cinétiques de la corrosion

    Les courbes intensité-potentiel prennent en compte l’aspect cinétique qui manque aux diagrammes potentiel-pH. La

    courbe intensité-potentiel du fer dans un milieu acide chlorhydrique a l’allure suivante (i correspond à l’intensité globale du courant qui traverse l’électrode métallique) :

    On distingue deux domaines de potentiels :

    Un domaine de potentiel dans lequel le fer se comporte comme une cathode. Seule une

    réduction est possible, le fer est protégé. Il est dans son domaine d’immunité.

    Un domaine de potentiel dans lequel le fer se

    comporte comme une anode. Seule une oxydation est possible, le fer est attaqué. Il

    est dans son domaine de corrosion.

    La courbe intensité-potentiel du fer dans un milieu acide sulfurique dilué a l’allure suivante :

    E

    i ou j Le fer est une anode :

    le fer est corrodé.

    H2 H+

    Le fer est une cathode :

    le fer est protégé

  • On constate une chute brutale de l’intensité du courant (ou de la densité de courant ) anodique qui correspond à la formation d’une couche d’oxyde isolant le métal du milieu corrosif. On retrouve les domaines d’immunité et de

    corrosion. Il apparaît en plus deux domaines :

    Remarque : le potentiel au delà duquel l’intensité anodique prend une valeur proche de zéro est appelé potentiel de Flade.

    Un domaine de potentiel dans lequel l’intensité anodique est très faible. Le métal n’est pas corrodé car il est passivé. L’oxydation du fer a conduit à la formation d’un film protecteur qui isole le métal du milieu

    extérieur. Il est dans son domaine de passivation.

    Remarque : La nature du f ilm protecteur dépend du milieu corrosif.

    Un domaine de potentiel dans lequel l’intensité anodique croît à nouveau car il y a oxydation de l’eau en

    dioxygène à la surface du film passivant. Le métal est une anode mais c’est l’eau qui est oxydée, il n’y a pas

    corrosion du métal. C’est le domaine de transpassivation.

    2. Le métal est-il corrodé ?

    2.1 Grandeurs relatives à la corrosion

    2.1.1 Potentiel de corrosion

    Lorsqu’une lame d’un métal est plongée dans un

    électrolyte, l’ensemble constitue une électrode isolée. Le métal prend un potentiel noté Ecor et le courant global

    qui traverse le conducteur métallique a une intensité nulle.

    Dans un milieu acide par exemple, cela correspond à la situation ci-contre :

    2.1.2 Intensité ou densité de courant de corrosion

    E

    i ou j

    Fe Fe2+

    Le fer est une anode :

    le fer est corrodé. H2(g) H

    +

    Le fer est une cathode :

    le fer est protégé

    L’intensité anodique

    a chuté : le fer est

    passivé.

    Une nouvelle oxydation

    a lieu : celle de l’eau.

    H2O O2(g)

    0

    i ou j

    E

    M(s) Mn+

    H2 H+

    Ecor,M

    0

  • Dans un milieu corrosif, le métal présente des zones

    anodiques et des zones cathodiques. Il est parcouru par

    un courant global nul mais ce courant est la somme d’un courant anodique et d’un courant cathodique i = ia,M +

    ic,M. On a donc nécessairement ia,M = - ic,M = icor.

    Attention : ia,M = - ic,M n’est équivalent à ja,M = - jc,M que si les

    surfaces anodiques et cathodiques sont égales.

    Au voisinage de Ecor,M, les courbes intesité-potentiel ont l’allure ci-contre.

    La courbe en trait plein correspond à la

    courbe intensité-potentiel du métal M(s) dans le milieu acide : i = ia,M + ic,M = f(E).

    La courbe en points carrés correspond à la partie cathodique seule de la réduction de H

    + sur le

    métal M(s) : ic,M = f(E).

    La courbe en tirets correspond à la partie

    anodique seule de l’oxydation du métal M(s) : ia,M = f(E).

    Remarque : le potentiel de corrosion est un potentiel mixte puisqu’il met en jeu d’une part 2Fe Fe et d’autre part

    2sur MH H g

    Il y a nécessairement couplage de l’oxydation du métal et de la réduction d’un des constituan ts de l’électrolyte. L’une des difficultés de la corrosion provient du fait que le constituant de l’électrolyte qui est réduit dépend de la nature du

    milieu corrosif.

    Remarque sur la détermination de icor dans les exercices.

    Pour une interprétation qualitative des phénomènes de corrosion, on trace la courbe ic,M = f(E) d’une part et la

    courbe ia,M = f(E) d’autre part. On cherche alors le point

    de fonctionnement du système, celui pour lequel icor = ia,M = - ic,M .

    2.1.3 Vitesse de corrosion

    Si le métal est corrodé, il est le siège d’une oxydation : M(s) Mn+ + ne-

    La lame de métal est une anode (au moins en certains points de sa surface) et la vitesse de corrosion est mesurée par l’intensité de courant de corrosion icor.

    La vitesse de corrosion est cor corcor

    i jv

    nFS nF (avec S surface du métal). Elle est exprimée en mol.m

    -2.s

    -1.

    La vitesse de corrosion est proportionnelle à la densité de courant de corrosion qui parcourt le métal corrodé.

    Conséquence : pour une intensité de corrosion donnée, la vitesse de corrosion est d’autant plus grande que la surface

    du conducteur métallique est faible.

    2.2. Le milieu corrosif est acide

    2.2.1. Le milieu corrosif est acide et non oxydant

    Ecor,M

    i ou j

    icor ou jcor

    E

    0

    i

    Ecor,M

    icor

    E

    ia,M

    ic,M

    0

  • Remarque : c’est le cas de l’acide chlorhydrique et de l’acide sulfurique par exemple.

    Le milieu étant acide et non oxydant, seul H+ peut être réduit : 2H+ + 2e- H2(g) .

    Du point de vue thermodynamique, si en milieu acide le métal et l’eau présentent des domaines de stabilité communs, le métal est dans son domaine d’immunité et l’immunité est parfaite. Aucune corrosion n’est possible. C’est le cas du

    cuivre, de l’argent, du platine par exemple.

    Si en milieu acide le métal et l’eau présentent des domaines de stabilité disjoints, la corrosion du métal est

    thermodynamiquement possible mais peut être cinétiquement lente.

    La position relative des courbes intensité-potentiel représentant l’oxydation du métal et la réduction des ions H+ sur ce

    métal va gouverner le phénomène.

    Dans le premier cas, le métal est corrodé. La corrosion s’accompagne d’un dégagement de dihydrogène gazeux à la

    surface du métal. C’est le cas du fer.

    Dans le second cas, il existe une forte surtension du couple H+/H2(g) sur le métal qui est ainsi maintenu dans sa zone

    d’immunité. Ici, l’immunité est cinétique. C’est le cas du zinc très pur.

    2.2.2. Le milieu est acide et oxydant

    C’est le cas de l’acide nitrique. L’ion nitrate est réduit en monoxyde d’azote NO(g).

    A pH = 0, 03E (NO / NO(g)) = 0,96 V. Le domaine de prédominance de l’ion nitrate peut alors être disjoint de celui

    du métal. Le métal peut alors être corrodé. La corrosion s’accompagne alors non pas d’un dégagement de dihydrogène mais d’un dégagement de monoxyde d’azote qui s’oxyde spontanément à l’air pour donner des fumées rousses de

    dioxyde d’azote NO2(g) (confer exercice 3 de la rubrique « tester ses connaissances » du chapitre 13).

    2.3. Le milieu corrosif est neutre

    Rappel : E0app(H+/H2(g)) = - 0,06 pH et E

    0app (O2(g)/H2O) = 1,23 – 0,06 pH

    En milieu neutre, l’eau est plus moins oxydante puisque le potentiel du couple H+/H2(g) a diminué. La surtension du

    couple n’est pas modifiée si bien que la réduction de l’eau n’est souvent plus possible. Par contre, le dioxygène dissous pourra être plus facilement réduit.

    Remarque : certains métaux très réducteurs comme le sodium ou le lithium sont oxydés par l’eau avec dégagement de dihydrogène.

    Le milieu étant neutre mais oxygéné, la corrosion du métal devra être couplée à la réduction du dioxygène dissous :

    O2(d) + 2H2O + 4e- 4HO-

    Ecor

    E

    i

    icor

    -icor

    E

    i

    CORROSION PAS de CORROSION

    0 0

  • Remarque : les zones cathodiques pourront être mises en évidence par la phénolphtaléine qui se colore en rose en milieu

    basique, les zones anodiques de corrosion du fer pourront être mises en év idence par le ferricyanure de potassium 3

    6Fe(CN) ,3K

    qui donne un complexe bleu en présence des ions ferreux Fe2+.

    Dans le cas de O2 dissous, l’oxydant est présent

    en solution en concentration limitée ; la courbe de réduction présente alors un palier de

    diffusion et c’est la hauteur de ce palier qui va

    imposer l’intensité de corrosion s i elle est possible : icor =kSmétal[O2(d)]. On dit alors que la

    corrosion est sous contrôle cathodique. Elle se fait sans dégagement de dihydrogène.

    On considèrera que la densité de courant cathodique de O2 est indépendante du métal. La

    hauteur du palier de diffusion de O2, pour une courbe intensité-potentiel, est indépendante de

    la nature du métal mais est proportionnelle à sa

    surface et à la concentration en dioxygène dissous dans le milieu. En l’absence de

    dioxygène, il n’y a pas corrosion du métal.

    Dans le cas de O2 dissous, l’oxydant est présent en solution en concentration limitée ; la courbe

    de réduction présente alors un palier de

    diffusion et c’est la hauteur de ce palier qui va imposer l’intensité de corrosion si elle est

    possible : icor =kSmétal[O2(d)]. On dit alors que la corrosion est sous contrôle cathodique. Elle se

    fait sans dégagement de dihydrogène.

    On considèrera que la densité de courant

    cathodique de O2 est indépendante du métal. La

    hauteur du palier de diffusion de O2, pour une courbe intensité-potentiel, est indépendante de

    la nature du métal mais est proportionnelle à sa surface et à la concentration en dioxygène

    dissous dans le milieu. En l’absence de dioxygène, il n’y a pas corrosion du métal.

    Remarque : pour une courbe densité de courant-potentiel, la hauteur du palier de diffusion de O2 ne dépend que de la

    concentration en oxygène dissous dans le milieu.

    Le fer est corrodé en milieu neutre en présence de O2. L’intensité de corrosion dépend de la hauteur du palier de diffusion de O2. Le fer n’est pas corrodé en milieu neutre en l’absence de O2.

    ATTENTION : dés que l’on évoque des problèmes de surface, il faut être vigilant et bien préciser si on travaille avec des

    intensités ou des densités de courant car i = j S et le point de fonctionnement est tel que ia = - ic.

    2.4. Echelle de noblesse des métaux.

    Le tracé des courbes intensité-potentiel de différents métaux dans un milieu corrosif donné permet par la détermination

    des Ecor, d’établir une échelle de noblesse des métaux (notion cinétique).

    Magnésium Zinc Aluminium Fer Plomb Etain Nickel Cuivre Acier Argent Titane Or Platine

    NOBLESSE CROISSANTE

    Ecor icor

    i

    E (V)

    M(s) Mn+

    0

    Ecor icor

    i

    E (V)

    M(s) Mn+

    0

  • Un métal est d’autant plus noble que son potentiel de corrosion dans un milieu donné est plus élevé.

    Attention : le potentiel de corrosion dépend du métal, de son état de surface mais aussi de la nature du milieu corrosif.

    Remarque : Dans les exercices, l’indication de Ecor est rare, seuls les potentiels standard des couples Mn+/M(s) (E0) sont

    indiqués. On considère alors qu’un métal est d’autant plus noble que le potentiel standard du couple Mn+/M(s) est plus élevé.

    3. Différents types de corrosion et facteurs aggravants

    La corrosion peut être uniforme : il se forme dans ce cas une couche uniforme d'oxyde à la surface du métal (rouille du

    fer, ternissement de l'argent). Ce type de corrosion, appelée corrosion généralisée, conduit à une usure régulière du métal et on peut convertir la vitesse de corrosion en vitesse d’usure.

    La vitesse d’usure est donnée par l’épaisseur de métal corrodé par unité de temps. Elle s’exprime en µm.an-1

    . Si vusure < 1 µm.an

    -1, on considère qu’il n’y a pas de corrosion et si vusure > 1 cm.an

    -1, on considère que la corrosion est très active.

    Cependant, un grand nombre de phénomènes de corrosion sont dus à des hétérogénéités soit du métal, soit de l’environnement. On parle alors de corrosion localisée.

    3.1.Corrosion galvanique

    Ce type de corrosion se rencontre lorsque deux pièces métalliques de nature différentes sont mises en contact :

    tuyauteries de fer et raccords de cuivre, soudures, hélice de bateau en bronze (Cu + Sn 3 à 20%) et coque en acier , etc.

    L’interprétation est donnée en milieu acide.

    Ecor,M seul < Ecor,M’ seul , M est moins noble que M’. On constate que icor,MM’ couplés >> icor,M seul

    Remarque : les impuretés du zinc élaboré par pyrométallurgie provoquent la corrosion galvanique de ce dernier. Ceci justif ie l’emploi de grenailles de zinc en milieu acide chlorhydrique pour la fabrication du dihydrogène au laboratoire.

    Quand deux pièces métalliques de nature différente sont mises en contact, la vitesse de corrosion du métal le moins

    noble est fortement augmentée et celle du métal le moins noble est fortement diminuée.

    Remarque : Le même phénomène est observé dans les alliages, on parle alors de corrosion sélective.

    3.2. Aération différentielle

    L’aération différentielle est le nom donnée aux situations dans lesquelles la concentration en dioxygène dissous n’est pas homogène dans le milieu.

    3.2.1. Résultat expérimental

    icor,M seul

    pM M

    2 sur M'H H

    nM' M'

    i

    Ecor,M seul

    Ecor,M’ seul

    Ecor, MM’ couplés

    icor,MM’ couplés

    0 E

  • La situation d’aération différentielle peut-être reproduite, en immergeant partiellement une lame de fer dans une

    solution de chlorure de sodium à 3% en masse immobilisée dans un gel d’agar-agar contenant quelques gouttes de

    phénolphtaléïne et quelques gouttes de ferricyanure de potassium.

    La formation de la rouille résulte de la migration des ions ferreux vers la zone

    plus riche en oxygène où ils sont oxydés en Fe(III)

    sous forme d’hydroxydes

    ou d’oxydes car le milieu est basique. La rouille se

    dépose donc dans les zones les plus oxygénées.

    Quand une pièce métallique présente des différences d’accessibilité à O2 dissous, c’est la partie la MOINS

    OXYGENEE qui est CORRODEE.

    3.2.2. Corrosion caverneuse

    Elle résulte de la différence d’accessibilité de l’oxygène à différentes parties du métal.

    Rappel : on appelle pile de concentration, une cellule électrochimique constituée de deux électrodes de même nature dans lesquelles la concentration en espèces électroactives est différente.

    L’oxygène dissous se renouvelle plus facilement à la surface et diffuse plus rapidement vers le métal. Il s’établit donc

    un gradient de concentration de O2 dissous entre les zones oxygénées et les zones non oxygénées, créant ainsi une pile

    de concentration. La zone de la pièce proche de la surface, donc plus oxygénée, devient une aire cathodique avec réduction de O2 et libération de HO

    -. Cette zone se trouve protégée contre la corrosion. En revanche, la partie de la

    pièce moins oxygénée fonctionne en anode avec dissolution du fer. Une zone d’hydroxyde ferreux et ferriques sépare les zones anodiques et cathodiques et contribue à aggraver l’hétérogénéité du milieu en O2 dissous et en pH. Le

    phénomène est autocatalytique.

    Les piles de concentration apparaissent quand une pièce métallique homogène est immergée dans une solution au sein

    de laquelle la concentration en dioxygène dissous n'est pas uniforme. C'est le cas, par exemple, des piles métalliques d'un ponton. Mais cela peut aussi être dû à une différence d’accessibilité au dioxygène entre deux parties d’une

    structure (tôles pliées, raccords, joints, rayure sur une peinture de voiture).

    4. Protection contre la corrosion

    Pour lutter contre la corrosion, on peut :

    soit éviter le contact entre le métal et le milieu corrosif : c’est la protection par revêtement ;

    soit diminuer la densité de courant anodique sur le métal à protéger : c’est la protection électrochimique.

    eau

    air

    zone anodique,

    le fer est corrodé

    O2(d)

    HO-

    Fe2+

    Zone cathodique,

    le fer est protégé

    Diffusion

    de Fe2+

    Diffusion

    de O2(d)

    rouille

    zone riche en

    O2 dissous

    zone pauvre

    en O2 dissous

    rivet

    Zones de corrosion

    Zone de corrosion

    bateau

  • On peut, dans ce denier cas, amener le potentiel de la pièce à protéger

    * soit dans sa zone d’immunité. Il faut pour cela la maintenir à un potentiel inférieur à Ecor.

    * soit dans sa zone de passivation. Dans le cas du fer, la protection par passivation n ’est pas envisageable du fait des piètres propriétés mécaniques de la couche passivante. Par contre, l’aluminium, bien que très électropositif, n’est pas

    corrodé, il est naturellement recouvert d’une couche d’alumine, très imperméable, qui le protège par p assivation. On peut même augmenter l’épaisseur de cette couche de passivation par anodisation.

    Pour protéger le fer de la corrosion, on le maintient à un potentiel plus faible que son potentiel de corrosion.

    4.1. Protection électrochimique

    Dans le cadre du programme, on s’intéressera à la protection cathodique.

    Dans une pile de corrosion, le fer est corrodé là où il joue le rôle d'anode. Pour le protéger, on va donc chercher à lui faire jouer un rôle de cathode. Pour cela, on constitue un circuit électrique pour diminuer son potentiel de sorte que le

    dioxygène (ou l'eau, ou l’acide) soit réduit à son contact sans que le fer ne soit trop attaqué.

    Un moyen simple est de réaliser un simple contact avec un métal moins noble que lui (Zn, Mg pour le fer). On parle

    alors de couplage galvanique.

    Ecor,ZnFe en contact < Ecor,Fe seul par contact avec Zn, le fer a maintenant un potentiel qui correspond à son domaine d’immunité. Seule la réduction de H

    + peut avoir lieu à sa surface. Il se comporte comme une cathode. En contre partie,

    le zinc se comporte comme une anode. La corrosion du zinc est accélérée. Le zinc est sacrifié.

    Remarque : ce type de protection est utilisée en plus de la peinture pour protéger les coques en acier des bateaux.

    On peut protéger le fer en le mettant en contact avec une plaque de zinc. C’est une protection cathodique par anode sacrificielle.

    On peut aussi réaliser une protection cathodique par courant imposé. Il suffit de contraindre la pièce à fonctionner en

    cathode en la reliant au pole (-) d’un générateur. Une anode inerte est reliée au pole (+) du générateur pour assurer la circulation du courant.

    4.2. Protection par revêtement

    La corrosion étant provoquée par le contact du métal avec un environnement corrosif, on évite ce contact

    en revêtant la surface métallique d'une couche imperméable.

    icor,Fe seul

    i

    Ecor,Fe seul

    Ecor, ZnFe en contact

    icor,ZnFe en contact

    E

    icor,Zn seul 0

  • Le revêtement peut être non métallique : émail, peinture, vernis, film de matière plastique, etc…. Mais si la couche

    protectrice présente des défauts ponctuels, le fer se retrouve en contact avec le milieu corrosif et une corrosion

    caverneuse s’amorce.

    C’est la combinaison d’une protection cathodique avec un revêtement (peinture, goudron, etc …) qui est la plus

    avantageuse d’un point de vue économique.

    Dans le cas d’un revêtement métallique, l’altération de la couche protectrice peut-être sans conséquence ou dramatique

    suivant la noblesse relative du métal couvert et du métal couvrant.

    Si le métal couvrant est plus noble que le couvert (Ni, Cr, Au, Ag, Cu, Sn sur le fer), une lacune dans le revêtement

    conduit à une piqûre profonde due à un couplage galvanique et un rapport de surface défavorables. (confer exercice 3

    de la rubrique s’entraîner)

    Rappel : En cas de couplage par contact, la corrosion du métal le moins noble est fortement accélérée.

    Si le métal couvrant est moins noble que le couvert (Zn, Cd dans le cas de Fe ), la protection est bonne et subsiste

    même en cas d’accroc du revêtement par couplage galvanique et rapport de surfaces favorables (confer exercice 3 de la

    rubrique s’entraîner)

    Le zinc est très utilisé comme métal couvrant. A l'air humide, Zn se recouvre de carbonate-hydroxyde de zinc

    (2ZnCO3,3Zn(OH)2) qui freine la progression de la corrosion.

    Le dépôt d'une couche de zinc peut être réalisée par galvanisation : on plonge les pièces ou les tôles à traiter dans du

    zinc fondu à 450°C.

    Une autre méthode, de plus en plus employée, est l'électrozingage : on réalise alors un dépôt électrolytique de

    zinc, la pièce à zinguer jouant le rôle de cathode, l’anode étant du zinc très pur . Le bain électroly tique est une

    solution concentrée de Zn(II).

    Tester ses connaissances

    1. En milieu acide, la corrosion d’un métal s’accompagne toujours de dégagement de dihydrogène.

    a. Vrai

    b. Faux

    2. Le fer n’est pas corrodé dans un milieu neutre désoxygéné.

    a. Vrai

    b. Faux

    3. Lorsque le cuivre et le fer sont en contact, la corrosion sur le cuivre est accélérée.

    a. Vrai

    b. Faux

    4. Les zones les plus oxygénées d’un métal sont les plus corrodées.

    a. Vrai

    b. Faux

    5. Le magnésium est moins noble que le fer, il peut jouer le rôle d’anode sacrificielle si les deux métaux sont

    mis en contact.

    a. Vrai

    b. Faux

    6. Expliquer sur l’exemple du fer et du zinc et à l’aide de courbes intensité-potentiel le principe de l’anode

    sacrificielle.

    7. Tracer l’allure des courbes intensité-potentiel justifiant la corrosion d’un métal en milieu neutre et oxygéné.

    8. Citer deux méthodes permettant de réaliser un dépôt de zinc sur une pièce métallique. Représenter le schéma

    d’un éventuel montage électrique.

  • Savoir appliquer le cours

    1.On constate que, à 298 K, la vitesse de corrosion du fer dans une solution d’acide chlorhydrique augmente

    avec la concentration en acide. Expliquer en utilisant les courbes intensité-potentiel. On donne à pH = 0 et à 298

    K : E0(Fe

    2+/Fe(s) ) = - 0,44 V.

    2. Une plaque de zinc subit une corrosion uniforme d’un milieu acide. La densité de courant de corrosion est de 0,12

    mA.cm-2

    .

    1. Exprimer la vitesse d’usure du zinc vusure en fonction de jcor, M(Zn), (Zn) masse volumique du zinc et F. 2. Calculer vusure en µm.an

    -1 dans ce milieu.

    On donne : M(Zn) = 65,4 g.mol-1

    ; (Zn) = 7,1 g.cm-3

    et F = 96500 C.mol-1

    .

    3. Une canalisation en fer traverse une zone argileuse pour atteindre une zone sablonneuse. Discuter de la

    corrosion de cette canalisation.

    4. On vous propose pour la réalisation de la clôture de votre jardin des poteaux en fer recouvert de nickel ou des

    poteaux en fer recouvert de zinc. Lesquels choisissez-vous ? Justifier.

    5. Un artisan a recouvert les planches de rives de votre toiture par des plaques de cuivre. Au bout d’un an, vous

    constatez que votre gouttière en zinc est percée. Que s’est-il passé ?

    1.Corrosion d’une tôle en acier zingué (d’après CCP)

    Enoncé

    On se propose d’étudier la corrosion d’une tôle en acier zingué. Les calculs des grandeurs

    thermodynamiques seront effectués pour une concentration du soluté de 1µmol.L-1

    .

    On donne à 298 K et à pH = 0 : E0(Zn

    2+/Zn(s)) = - 0,76 V ; E

    0(Fe

    2+/Fe(s)) = - 0,44 V ; E

    0(O2(g)/H2O) =

    1,23 V ; pKs(Zn(OH)2(s)) = 16 ; C,Zn 2(H / H (g)) 0,75 V ; C,Fe 2(H / H (g)) 0,25 V

    .

    1. Une tôle en acier zingué est plongée dans une solution aqueuse à pH = 6 désaérée par un barbotage de

    gaz argon afin de chasser le dioxygène dissous.

    a. Quelles sont les réactions électrochimiques susceptibles de se produire à la surface de la tôle ? Ecrire les

    demi-équations d’oxydoréduction correspondantes.

    b. La transformation envisagée est-elle thermodynamiquement possible ?

    c. En fait, aucun dégagement gazeux n’est observé. Expliquer ce constat.

    d. Dans quel domaine de potentiel se situe le potentiel de la tôle mesuré par rapport à l’électrode standard à

    hydrogène.

    2. La tôle en acier zingué ayant été accidentellement rayée, l’acier est mis à nu au fond de la rayure. La tôle

    est plongée dans une solution aqueuse à pH = 6 désaérée par un barbotage de gaz argon afin de chasser le

    dioxygène dissous.

    a. Quelles sont les réactions électrochimiques susceptibles de se produire à la surface de la tôle ? Ecrire les

    demi-équations d’oxydoréduction correspondantes.

    b. Donner sur un même graphe l’allure des courbes intensité-potentiel correspondant aux différentes

    transformations électrochimiques.

    c. Montrer comment la présence du zinc évite la corrosion du fer.

    3. La tôle en acier zingué non rayée est plongée dans une solution aqueuse à pH = 6 non désaérée.

    a. Quelles sont les réactions électrochimiques susceptibles de se produire à la surface de la tôle ? Ecrire les

    demi-équations d’oxydoréduction correspondantes.

    b. Le zinc est-il corrodé ?

    c. Dans le cas de la tôle rayée accidentellement expliquer pourquoi un précipité de Zn(OH)2(s) peut

    apparaître localement au voisinage de la rayure.

  • Résolution méthodique

    1.a.

    L’acier zingué est de l’acier recouvert d’une couche de zinc.

    La plaque présente des zones anodiques et des zones cathodiques. Pour répondre à cette question,

    on recense les espèces oxydables et les espèces réductibles du milieu. Les demi -équations rédox sont ajustées avec des H

    + car le milieu est acide.

    En l’absence de dioxygène dissous, seule la réduction de l’eau est envisageable : 2H+ + 2e- H2(g).

    Pour ce qui est de l’oxydation, seul le métal est susceptible de s’oxyder 2Zn(s) Zn 2e .

    L’oxydation du zinc conduit à la formation des ions métalliques car

    22

    2 6 8 22 16

    sZn HO 10 . 10 10 K 10 , Zn(OH)2(s) ne précipite pas.

    L’oxydation de l’eau n’est pas envisagée car il n’existe pas, dans le milieu, d’autre oxydant que l’eau.

    b.

    Le sens d’évolution d’un système rédox est donné par la comparaison des potentiels d’oxydoréduction des couples mis en jeu. Ici, on met en présence le réducteur d’un couple (Zn(s)) et l’oxydant d’un

    autre couple (H+). Le système évolue forcément dans le sens de la formation de Zn

    2+ et de

    dihydrogène gazeux. La comparaison des potentiels standard des deux couples mis en jeu donnera la position de l’équilibre, à savoir si l’état final est favorable aux produits ou si l’état final est favorable

    aux réactifs.

    E0(Zn

    2+/Zn(s))

  • standard à hydrogène (ESH) prend une valeur

    comprise entre –1,11 V et – 0,94 V.

    2.a. Le fer est maintenant, en contact avec le milieu extérieur, il peut aussi être oxydé.

    En l’absence de dioxygène dissous, seule la réduction de l’eau est envisageable : 2H+ + 2e- H2(g).

    Pour ce qui est de l’oxydation, on peut avoir : 2

    2

    Zn(s) Zn 2e

    Fe(s) Fe 2e

    .

    b. Pour le couple Fe2+

    /Fe(s), Ethermo(Fe2+

    /Fe(s)) = E0(Fe

    2+/Fe(s)) + 0,03log(10

    -6) = -0,62 V. Pour le couple

    H+/H2(g), Ethermo(H

    +/H2(g)) = - 0,06 . 6 = - 0,36 V , la courbe relative à la réduction de H

    + sur Fe

    s’éloignera de l’axe des potentiels pour E = Ethermo(H+/H2(g)) + C,Fe 2(H / H (g))

    = - 0,36 + (- 0 ,25)= -0,61

    V.

    c.

    Les deux conducteurs métalliques étant en contact, ils prennent le même potentiel. Le point de fonctionnement du système doit aussi

    réaliser E(Zn) = E(Fe).

    Le fer et le zinc étant en contact, on constate que le

    potentiel pris par le système est tel que le zinc est

    une anode et que le fer est une cathode. La seule

    transformation électrochimique qui peut se

    produire à la surface du fer est la réduction des

    ions H+, le fer est protégé de la corrosion.

    3.

    La solution n’est pas désaérée, la réduction du dioxygène dissous est à considérer.

    a. Sur les zones cathodiques, on peut avoir : 2

    2 2

    2H 2e H (g)

    O (d) 4H 2e 2H O

    .

    Sur les zones anodique, seul le zinc est susceptible de s’oxyder 2Zn(s) Zn 2e .

    b. Le dioxygène est un oxydant plus fort que les ions H+, l’oxydation du zinc par le dioxygène est encore

    plus favorable thermodynamiquement. Aucune donnée relative à la surtension cathodique du couple

    O2(d)/H2O sur zinc n’est fournie, la corrosion du zinc est thermodynamiquement et cinétiquement

    favorable.

    Zn(s) Zn2+

    i

    H2(g) H+

    E (V) -0,94

    -0,36

    -1,11

    sur Zn

    Fe(s) Fe2+

    -0,62

    H2(g) H+

    sur Fe

    -0,25

    0

    2 sur FeH H

    i

    Ecor, ZnFe

    en contact

    icor,ZnFe

    en contact

    0 E

  • Dans le cas d’une solution oxygénée, l’intensité de courant de corrosion est imposée par la hauteur du

    palier de diffusion du dioxygène dans le milieu considéré et par la surface du métal en contact avec ce milieu.

    c. Si la tôle est rayée accidentellement, le fer est une zone cathodique à la surface duquel se produit la

    réduction du dioxygène dissous. Cette réduction consomme les ions H+ et rend le milieu basique. Le zinc

    est une zone anodique, le zinc se corrode et libère dans le milieu des ions Zn2+

    qui précipitent aux

    voisinages des zones cathodiques.

    2. Etude cinétique de la corrosion du fer (d’après CCP)

    Enoncé

    1. Courbe intensité-potentiel du couple Fe2+

    /Fe(s).

    En solution agitée, I'équation de la courbe intensité-potentiel que l'on peut tracer à l'aide d'une électrode de

    fer plongeant dans une solution d'ions Fe2+

    peut être mise sous la forme:

    i = io (exp[(2- )F/RT] - exp[-F/RT]) où: i représente l'intensité du courant qui traverse l'électrode

    ; est la surtension (différence entre le potentiel appliqué E et le potentiel d'équilibre Eeq) ; io est une constante positive et est une constante comprise entre 0 et 1.

    a. Montrer que si a une valeur positive a suffisamment grande, la branche anodique de la courbe

    intensité-potentiel peut être représentée par l'équation approchée : a a a log i (approximation de

    Tafel).

    b. Exprimer a et a en fonction entre autre de et io.

    2. Corrosion du fer en solution acide désaérée

    L'électrode de fer considérée est plongée dans une solution telle que les potentiels d'équilibre des couples

    Fe2+

    /Fe et H+/H2(g) valent respectivement E eq= - 0,50 V et E eq

    ' = 0,00 V.

    On suppose que les seules réactions qui se produisent à la surface du métal sont l'oxydation du fer en Fe2+

    et la réduction des ions H+ en H2(g).

    a. Ecrire les demi-équations rédox correspondantes.

    b. Lorsque le fer est abandonné dans la solution, que peut-on dire des vitesses d'oxydation du fer et de

    réduction des ions hydrogène ? En déduire la relation entre les intensités anodiques et cathodiques

    correspondantes ?

    3. On suppose que les courbes intensité-potentiel des deux réactions électrochimiques considérées peuvent

    être représentées par les équations de Tafel :

    - oxydation du fer a = E - E eq = a a log i

    - réduction des ions hydrogène ' ' ' 'c eq c cE E log i

    Les intensités étant exprimées en ampère et les différences de potentiel en volt, on obtient: a V 0 40,

    a V 0 04, et '

    c 0,80V c V' , 0 15 .

    a. Représenter graphiquement pour des valeurs de | i | comprises entre 105et 10

    2A, les droites donnant E

    en fonction de log (| i |) (diagramme d'Evans).

    b. En déduire le potentiel de corrosion corE du fer dans le milieu considéré et l'intensité de corrosion cori de

    la pièce de fer dans ces conditions.

    b. A quelle valeur du potentiel convient-il de porter le fer pour lui assurer une protection cathodique ?

    Quelle est alors l'intensité de réduction des ions hydrogène (intensité de protection) ?

    4. Protection contre la corrosion

  • Indiquer deux moyens courants que l'on peut mettre en oeuvre pour effectuer la protection cathodique d'un

    métal.

    Corrigé

    1.a. Pour la branche anodique, i = io (exp[(2- )F a/RT] - exp[-F a/RT]). Si a a une valeur positive suffisamment grande, le terme exp[-Fa/RT]) est négligeable devant exp[(2- )F a/RT].

    Il vient alors i io exp[(2- )Fa/RT] a

    o

    Filn (2 )

    i RT

    a

    o

    iRTln

    F(2 ) i

    a oRT RT

    ln i ln iF(2 ) F(2 )

    . On obtient bien une expression de la forme a a a log i .

    b.

    On rappelle que ln (x) = 2,3 log(x).

    a o a oRT RT 2,3RT 2,3RT

    ln i ln i log i ln iF(2 ) F(2 ) F(2 ) F(2 )

    . En identifiant, il vient

    a o a2,3RT 2,3RT

    log i etF(2 ) F(2 )

    2.a. Sur les zones cathodiques, on a 2H+ + 2e- H2(g).

    Sur les zones anodiques, on a 2Fe(s) Fe 2e

    b.

    Une réaction d’oxydoréduction est une réaction d’échange d’électrons. Les électrons cédés par le

    métal lors de son oxydation doivent être aussitôt captés par le réducteur car les électrons ne peuvent passer en solution dans l’eau. Les électrons ne savent pas nager… Ceci implique que oxydation et réduction doivent se faire à la même vitesse.

    Lorsque le fer est abandonné dans la solution, la transformation susceptible de se produire est l’oxydation

    du fer par les ions H+, la vitesse d’oxydation du fer doit être égale à la vitesse de réduction des ions H

    +.

    Si n est le nombre d’électrons échangés, il a été établi au chapitre 13 que aox

    iv

    nFS et que

    c

    red

    iv

    nFS .

    La vitesse d’oxydation est liée à l’intensité du courant anodique par la relation aox

    iv

    nFS et la vitesse de

    réduction à l’intensité du courant cathodique par la relation cred

    iv

    nFS . On a donc ia = -ic.

    3.a.

    L’énoncé fournit l’équation des droites donnant la surtension en fonction de log( i ) mais demande de

    tracer E = f(log( i )). Il ne faudra par oublier le Eeq.

  • -0,6

    -0,5

    -0,4

    -0,3

    -0,2

    -0,1

    0

    -6 -5 -4 -3 -2 -1 0

    log(abs(i))

    E(V)

    surtension anodique

    surtension cathodique

    b.

    Le point de fonctionnement du système est tel que Ea = Ec = Ecor car le conducteur métallique prend

    un potentiel unique et ia = -ic =icor car l’intensité du courant global qui traverse le conducteur métallique i = ia + ic doit être nulle puisque le métal est isolé.

    Le potentiel de corrosion et l’intensité du courant de corrosion sont donnés par les coordonnées du point

    d’intersection des droites E = E eq + a a log i et ' ' '

    eq c cE E log i .

    Il vient eq a a cor eq c c corE log i E ' log i eq a eq c

    c a

    E E 'log i

    . AN :

    cor

    0,50 0,40 0,00 0,80log i 3,7

    0,15 0,04

    ; icor = 2,1.10

    -4 A.

    En remplaçant dans l’une ou l’autre des équations de droite, il vient : ' ' 'cor eq c c corE E log i .AN :

    corE 0,00 0,80 0,15. 3,7 ; Ecor = - 0,25 V.

    c.

    Le potentiel d’équilibre correspond à la frontière entre le domaine d’existence de Fe(s) et le domaine de prédominance de Fe

    2+. Le fer est protégé s’il est maintenu dans son domaine d’existence à savoir

    s’il est porté à un potentiel inférieur à son potentiel d’équilibre. Cela correspond à sa zone d’immunité thermodynamique.

    La protection cathodique du fer est assurée lorsque le fer est thermodynamiquement stable dans le milieu

    considéré. On peut lui assurer celle stabilité en le portant à un potentiel inférieur ou égal à Eeq c’est-à-dire

    inférieur ou égal à - 0,50 V.

    On a alors ' '

    protection eq c' ' '

    protection eq c c protection protection '

    c

    E EE E log i log i

    .AN :

    protection0,50 0,00 ( 0,80)

    log i 20,15

    ; protectioni = - 0,01 A.

    La protection est une protection cathodique, le conducteur métallique est une cathode et l’intensité du

    courant qui le parcourt est comptée négativement.

    4. On peut utiliser une anode sacrificielle ou relier la pièce à protéger au pôle négatif d’un générateur afin

    qu’elle se comporte en cathode.

    1. Etude expérimentale de la corrosion (d’après ENITRTS, 20 min)

    On utilise une solution A qui est une solution d’acide chlorhydrique molaire à laquelle ont été ajoutées quelques

  • gouttes de ferricyanure de potassium K3Fe(CN)6 et une solution B qui est une solution à 3% de chlorure de

    sodium qui contient, en outre, un peu de ferricyanure de potassium K3Fe(CN)6 et quelques gouttes de

    phénolphtaléïne.

    1. Dans un bécher contenant la solution A, on introduit 2 tiges métalliques, une tige de fer (1) et une tige de

    cuivre (2), qui sont reliées à un voltmètre de haute impédance. On constate :

    * l’existence d’une différence de potentiel d’ environ 0,5 V ; la tige (2) étant le pôle positif,

    * l’apparition de petites bulles au voisinage de la tige (2) et d’une coloration bleue au voisinage de la tige (1).

    a. Déduire de ces faits expérimentaux, les réactions électrochimiques qui se produisent au niveau des

    conducteurs métalliques.

    b. Quelle est la tige susceptible de disparaître ?

    c. L’attaque est-elle plus rapide si les deux tiges sont reliées ou séparées ?

    2. Deux béchers séparés 1 et 2 contiennent tous les deux la solution B. On relie les solutions par un pont salin.

    Dans chaque bécher est plongée une tige de fer ; les deux tiges sont reliées à un voltmètre de haute impédance.

    Dans le bécher 1, on fait barboter du dioxygène ; on constate l’apparition d’une différence de potentiel (environ

    1,54 V), le pôle positif étant la tige plongée dans le bécher 1 ; si on cesse de faire barboter le dioxygène, la

    différence de potentiel diminue et s’annule rapidement.

    a. Ecrire les réactions électrochimiques qui se produisent au niveau des conducteurs métalliques.

    b. Quelles sont les colorations éventuelles qui apparaissent dans les béchers 1 et 2 ?

    c. Enoncer une proposition décrivant le phénomène observé.

    3. On immerge une plaque de fer dans la solution A. On fait barboter au voisinage d’une extrémité de la plaque

    un courant de dioxygène.

    Quelle(s) coloration(s) observe-t-on ? Quelle partie de la plaque sera corrodée ?

    4. On place, sur une plaque de fer parfaitement polie, une grosse (2 cm de diamètre) goutte de solution A . On

    observe au bout de quelques minutes des colorations.

    Décrire la goutte en justifiant les colorations.

    5. En quel endroit la coque en acier d’un navire voguant sur les océans est -elle corrodée ?

    6. Certaines parties métalliques en laiton (que l’on assimilera à du cuivre) sont fixées sur la coque.

    a. Quelle est leur influence sur la corrosion de la coque ?

    b. Que se passe-t-il si on fixe sur la coque des blocs de zinc ?

    2. Le fer blanc (ESIM,10 min)

    Les réponses attendues sont qualitatives.

    1. L’utilisation principale de l’étain est l’étamage : une boîte de conserve en fer blanc est formée d’une tôle de

    fer recouverte d’une mince couche continue et étanche d’étain.

    a. Comment peut-on réaliser l’étamage du fer ?

    b. En l’absence d’étamage, comment se comporterait une conserve en fer vis -à-vis d’une solution aqueuse

    alimentaire. Expliquer alors le phénomène de gonflement de la boîte.

    2. La solution aqueuse alimentaire contient en général des complexants organiques. Dans ce cas les ions

    stanneux Sn2+

    éventuels sont complexées ce qui se traduit par une très faible concentration d’ions libres dans le

    milieu. On raisonne sur une boîte de fer blanc.

    a. Expliquer alors pourquoi en cas de rayure accidentelle de la boîte mettant à nu le fer sous -jacent, l’étain joue

    le rôle d’anode sacrificielle et assure la protection cathodique du fer.

    b. En réalité, la corrosion de l’étain s’arrête très vite car il se recouvre d’une couche superficielle de SnO qu i lui

    évite une attaque en profondeur. De quel phénomène s’agit-il ?

    3. Corrosion humide (d’après Centrale, 30 min)

  • A. Corrosion uniforme du zinc en milieu acide

    1. Donner l’allure de la courbe densité de courant-potentiel pour l’oxydation et la réduction du couple

    Zn2+

    /Zn(s). Ce couple est rapide. Le potentiel standard du couple Zn2+

    /Zn(s) est égal à – 0,76 V et on prendra la

    concentration initiale en ions zinc II égale à 1 mol.L-1

    .

    2. La courbe intensité-potentiel du couple H+/H2(g) dépend-elle du métal de l’électrode utilisée ? Expliquer

    succinctement pourquoi.

    3. On envisage l’oxydation du zinc par les ions H+. Ecrire l’équation de réaction de cette transformation. Que

    peut-on dire de cette oxydation par des considérations thermodynamiques ?

    Pour des valeurs suffisamment importantes de la valeur absolue de la densité de courant anodique aj

    (respectivement de la valeur absolue de la densité de courant cathodique cj ) , on peut écrire : a a aj A exp(b E)

    et c c cj A exp( b E) . La constante ba (respectivement bc) est positive et caractéristique de l’oxydant

    (respectivement du réducteur). Les constantes A a et Ac sont positives et dépendent en outre des activités du

    réducteur ou de l’oxydant.

    4. On envisage un phénomène de corrosion uniforme, observé quand une lame de zinc trempe dans une solution

    acide. On admet que les surfaces des conducteurs métalliques sont égales pour l’oxydation et la réduction.

    a. Quelle est la relation entre les intensités de courant anodiques et cathodiques ? En déduire la relation entre les

    densités de courant anodiques et cathodiques.

    b. Une étude expérimentale a permis d’établir les lois suivantes, reliant la densité de courant en A.cm-2

    et le

    potentiel d’électrode en V mesuré par rapport à l’électrode standard à hydrogène :

    Pour l’oxydation du zinc : aE 0,077log(j ) 0,196

    Pour la réduction des ions H+ sur le zinc : cE 0,078log( j ) 0,778

    Calculer la densité de courant de corrosion uniforme jcor et le potentiel de corrosion Ecor.

    c. La vitesse d’usure vusure est mesurée en µm.an-1

    . Exprimer littéralement vusure en fonction de jcor , de la

    constante de Faraday F, de la masse molaire atomique MZn du zinc et de sa masse volumique .

    d. Calculer numériquement vusure. On donne : M(Zn) = 65,4 g.mol-1

    ; (Zn) = 7,1 g.cm-3

    et F = 96500 C.mol-1

    .

    B. Comparaison de la corrosion du fer et du zinc.

    On donne pour le couple Fe2+

    /Fe(s) E0(Fe

    2+/Fe(s)) = -0,44 V.

    5. A partir de considérations thermodynamiques, quel serait du zinc et du fer le métal le plus corrodé par la

    solution acide ?

    6. Une étude expérimentale, réalisée dans la même solution acide, a permis d’établir les lois suivantes, reliant la

    densité de courant en A.cm-2

    et le potentiel d’électrode en V mesuré par rapport à l’électrode standard à

    hydrogène :

    Pour l’oxydation du fer : aE 0,076log(j ) 0,035

    Pour la réduction des ions H+ sur le fer : cE 0,078log( j ) 0,476

    Calculer la densité de courant de corrosion uniforme du fer et conclure.

    C. Corrosion du fer en contact électrique avec un autre métal.

    Les graphes E(log( j )) pour l’oxydation du zinc, la réduction de H+ sur le zinc, l’oxydation du fer et la réduction

    de H+

    sur le fer ont été représentés sur la figure suivante :

  • -0,9

    -0,8

    -0,7

    -0,6

    -0,5

    -0,4

    -0,3

    -0,2

    -0,1

    0

    0,1

    -5,5 -5 -4,5 -4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0

    E(V)

    log(abs(j))

    Zn

    H+ sur Zn

    Fe

    H+ sur Fe

    7. Retrouver à partir du graphe précédent le potentiel de corrosion et le logarithme décimal de la densité de

    corrosion du zinc dans le milieu corrosif et du fer dans le milieu corrosif.

    8. Deux blocs, l’un en fer et l’autre en zinc, de même surface et reliés électriquement, sont plongés dans la

    solution acide précédente.

    a. Décrire les phénomènes observés, indiquer quel métal sera corrodé.

    b. Estimer à partir du graphe le potentiel de corrosion et la densité de corrosion du zinc en contact avec le fer.

    Conclure.

    9. Une canalisation en fer (même état de surface que précédemment) doit être parcourue par une solution

    aqueuse acide. On doit préserver l’intégrité de cette canalisation pendant une durée assez longue, ce qui nécessite

    que la corrosion soit réduite au minimum. On choisit d’investir dans une canalisation revêtue d’une couche d’un

    métal noble, non attaqué par la solution acide. Que se passera-t-il si un millième de la surface de fer est non

    recouverte par le métal ? calculer la densité de courant de corrosion et conclure .

    On admettra que la relation E(log( j )) pour la réduction des ions H+ sur le métal noble est la même que sur le fer

    et on envisagera que la densité de courant anodique se limite à celle de l’oxydation du fer.

    4. Corrosion en milieu neutre aéré, effet de surfaces (20 min)

    En milieu neutre aéré, c’est le dioxygène dissous qui est responsable de la corrosion des métaux. L’intensité de

    courant de corrosion est alors imposée par la surface du métal et par la densité de courant limite de diffusion du

    dioxygène dissous dans le milieu étudié. On supposera que les potentiels sont mesurés par rapport à une

    électrode standard à hydrogène.

    1.a.Tracer pour une plaque de fer de surface S, l’allure des courbes intensité-potentiel rendant compte de la

    corrosion de la plaque en milieu neutre aéré. Faire apparaître sur le graphe le potentiel de corrosion du fer Ecor,Fe et l’intensité du courant de corrosion du fer icor,Fe.

    b. Comment sont modifiées les valeurs de l’intensité du courant de corrosion du fer et du potentiel de corrosion

    du fer si la plaque de fer a une surface dix fois plus grande.

    c. La plaque de fer de surface S est remplacée par une plaque de zinc de surface S. Comparer les valeurs de

    l’intensité de courant de corrosion du fer et du zinc et les valeurs du potentiel de corrosion du fer et du zinc. On

    rappelle que le fer est plus noble que le zinc.

    La plaque de fer de surface S est maintenant en contact avec une plaque de cuivre de surface 2S. On rappelle

    que le cuivre est plus noble que le fer.

    2.a. Tracer sur un même graphe, l’allure des courbes intensité-potentiel rendant compte de la corrosion de la

    plaque en milieu neutre aéré pour la plaque de fer de surface S et le système fer en contact avec le cuivre. Faire

    apparaître sur le graphe le potentiel de corrosion du fer seul Ecor,Fe seul , l’intensité du courant de corrosion du fer

    seul icor,Fe seul ,l’intensité du courant de corrosion du fer en contact avec le cuivre icor,Fe Cu et le potentiel de

    corrosion du fer en contact avec le cuivre Ecor,FeCu. Conclure.

    b. Vaut-il mieux fixer un panneau en cuivre avec des rivets en fer ou un panneau en fer avec des rivets en

    cuivre ?

    Tester ses connaissance

  • 1.b. Faux. Dans le cas d’un acide oxydant tel que l’acide nitrique, la corrosion du métal s’accompagne d’un

    dégagement de monoxyde d’azote NO(g) qui s’oxyde spontanément à l’air pour donner des fumées rousses.

    2.a. Vrai. En milieu neutre, la corrosion du fer ne peut être couplée qu’à la réduction du dioxygène dissous. En

    l’absence de dioxygène dissous, il n’y aura pas de corrosion du fer.

    3.b. Faux. Le cuivre est plus noble que le fer. Quand deux métaux de nature différente sont en contact, la

    corrosion est accrue sur le métal le moins noble.

    4.b. Faux. Les zones les plus corrodées sont les moins oxygénées.

    5. a. Vrai. Quand deux métaux de nature différente sont en contact, la corrosion est accrue sur le métal le moins

    noble, le métal le plus noble se comporte en cathode et est ainsi protégé. On sacrifie le métal le moins noble qui

    est oxydé plus rapidement et on réalise une protection cathodique du plus noble.

    6.

    Ecor,ZnFe en contact < Ecor,Fe seul par contact avec Zn, le fer a maintenant un potentiel qui correspond à son domaine

    d’immunité. Seule la réduction de H+ peut avoir lieu à sa surface. Il se comporte comme une cathode. En contre partie,

    le zinc se comporte comme une anode. La corrosion du zinc est accélérée. Le zinc est sacrifié.

    7.

    Dans le cas de O2 dissous, l’oxydant est présent en solution en concentration limitée ; la courbe de réduction

    présente alors un palier de diffusion et c’est la hauteur de ce palier qui va imposer l’intensité de corrosion.

    8. Le dépôt d'une couche de zinc peut être réalisée :

    * par galvanisation : on plonge les pièces ou les tôles à traiter dans du zinc fondu.

    * par électrozingage. On réalise, pour cela, la réduction 2Zn 2e Zn s sur la pièce à zinguer. Celle-ci doit jouer le rôle de cathode. Les électrons doivent arriver à cette

    électrode depuis le circuit extérieur. Il faut donc brancher le pôle négatif du générateur sur la pièce métallique que l’on

    souhaite recouvrir.

    icor,Fe seul

    i

    Ecor,Fe seul

    Ecor, ZnFe en contact

    icor,ZnFe en contact

    E

    icor,Zn seul 0

    icor

    i

    E (V)

    M(s) Mn+

    0

    Ecor

    e- e

    - +

    -

    Zn(s)

    très pur

    solution Zn2+

    Pièce à zinguer :

  • Savoir appliquer le cours

    1.

    La corrosion du fer en milieu acide chlorhydrique

    peut s’expliquer par le tracé des courbes intensité-

    potentiel ci-contre.

    La courbe relative à la réduction de H+ s’éloigne de

    l’axe des potentiels à partir du potentiel

    c 2E 0,06pH (H / H (g)) .

    Quand le pH diminue, la courbe relative à la

    réduction de H+ se déplace vers la droite, l’intensité

    de courant de corrosion augmente.

    Comme la vitesse de corrosion est proportionnelle à

    l’intensité de courant de corrosion, la vitesse de

    corrosion augmente.

    2. 1. La vitesse d’usure est l’épaisseur e de métal corrodé par unité de temps : usure

    ev

    t

    Pendant une durée t, la charge électrique mise en jeu est Q = icort.

    Cette charge électrique correspond à l’échange d’une quantité cori t

    F

    d’électrons et à l’oxydation d’une quantité

    cori t

    2F

    de zinc car cette oxydation met en jeu deux électrons.

    La masse de zinc consommée vaut alors cori t

    2F

    M(Zn) ; cela correspond à un volume cor

    i tM(Zn)m(Zn)V

    (Zn) 2F (Zn)

    de

    zinc.

    Si S désigne la surface du métal et e l’épaisseur de la couche corrodée ,on a aussi V= eS. Il vient : cori tM(Zn)

    eS2F (Zn)

    cori M(Zn)e

    t 2FS (Zn)

    soit

    cor cor

    usure

    i M(Zn) j M(Zn)v

    2FS (Zn) 2F (Zn)

    2. AN : 3

    9 1

    usure

    0,12.10 .65,4v 5,7.10 cm.s

    2.96500.7,1

    ; soit en multipliant par 365*24*3600 et en divisant par 10,

    vusure = 180 µm.an-1

    . Cela correspond à une corrosion peu active.

    3. La partie la plus corrodée sera la partie la moins oxygénée c’est-à-dire celle enfouie dans la zone argileuse. La

    partie de la canalisation dans le sable, elle, sera protégée de la corrosion. Les zones de corrosion peuvent être très

    éloignées mais la formation de la rouille se fera à proximité de la zone oxygénée, celle enfouie dans le sable.

    4. Il vaut mieux choisir les poteaux en fer recouvert de zinc. En effet, le fer est plus noble que le zinc, en cas de

    rayure accidentelle, le fer sera encore protégé. La partie du fer mise à nue se comportera comme une cathode à la

    surface de laquelle la seule transformation possible sera la réduction du milieu corrosif. Le zinc, métal moins

    noble sera corrodé.

    Si vous choisissez des poteaux en fer recouvert de nickel, en cas de rayure accidentelle, la situation est

    rapidement dramatique. Le fer, métal moins noble que le nickel, est fortement corrodé car il est en contact avec

    un métal plus noble. Par ailleurs, le fer montre maintenant des zones d’accessibilité différentes au dioxygène ce

    qui amorce une corrosion caverneuse.

    2 sur FeH H

    E

    i

    2Fe Fe

    icor

    -icor

    Ecor

    Diminution du pH

    Augmentation

    de icor

    2 sur FeH H

    0

  • 5. L’artisan a malencontreusement établi un contact entre la planche de rive recouverte de cuivre avec la

    gouttière en zinc. Le zinc étant un métal moins noble que le cuivre, la corrosion du zinc a ét é fortement

    accélérée. Les colliers supportant la gouttière créent des zones d’accessibilité moindre de l’oxygène et la

    corrosion caverneuse localisée à ces endroits est maintenant fortement augmentée. Au bout d’un certain temps, la

    gouttière est percée.

    Exercices d’entraînement

    1.

    1.a. La formation de bulles de gaz au voisinage du cuivre traduit la formation de dihydrogène gazeux qui résulte

    de la réduction des ions H+ suivant la demi-équation rédox 2 H

    + + 2e- H2(g)

    La coloration bleu témoigne de la formation des ions Fe2+

    . Au niveau de l’électrode (1) se produit : 2Fe(s) Fe 2e .

    b. C’est la tige en fer qui est susceptible de disparaître.

    c. Traçons les courbes intensité potentiel relatives au système étudié.

    Le point représentatif du système est tel que E(Fe) = E(Cu) et ia = -ic. On constate que icor,FeCu couplés >> icor,Fe seul .

    L’attaque du fer est plus rapide si les deux tiges sont reliées.

    2. a. Le bécher (1) est le plus riche en dioxygène dissous et c’est la cathode siège d’une réduction. On a au

    niveau du fer : O2(d) + 2H2O +4e- 4HO

    -

    Le bécher (2) est le siège d’une oxydation, on a : 2Fe(s) Fe 2e .

    b. Dans le bécher (1), le milieu devient basique, une coloration rose apparaît.

    Dans le bécher (2), une coloration bleu apparaît par formation d’un complexe entre les ions ferricyanure et les

    ions ferreux.

    c. Les zones les plus oxygénées sont les zones les moins corrodées.

    3. On observera une coloration rose à l’extrémité de la plaque la plus proche du barbotage du dioxygène et une

    coloration bleu à l’opposé du barbotage.

    4. La périphérie de la goutte se colorera en rose car c’est la partie la plus oxygénée. Le centre de la goutte se

    colorera en bleu car c’es t la partie la moins oxygénée donc la plus corrodée. Si on attend un peu plus longtemps,

    on verra apparaître en bordure de la coloration rose vers le centre de la goutte un précipité marron d’hydroxyde

    de fer(III)

    5. C’est toujours le phénomène d’aération différentielle. La partie de la coque la plus corrodée est la moins

    oxygénée c’est à dire la partie la plus profonde de la coque.

    icor,Fe seul

    i

    Ecor,Fe seul

    Ecor, FeCucouplés

    icor,FeCu couplés

    E 0

  • 6.a. Le cuivre étant plus noble que le fer, sa mise en contact avec la coque va accroître la corrosion de celle -ci.

    b. Si on fixe des blocs de zinc sur la coque, ils joueront le rôle d’anode sacrificielle et protègeront la coque de la

    corrosion..

    2.

    1.a. On peut réaliser le dépôt par électrolyse

    d’une solution d’ions stanneux Sn2+

    , la pièce à recouvrir étant la cathode.

    b. On cherche le point de fonctionnement du

    système, celui pour lequel ia,Fe = - ic,Fe . On a alors icor non nul.

    En l’absence d’étamage, il y aurait corrosion du fer.

    Cette corrosion s’accompagne d’un dégagement de dihydrogène d’où le

    gonflement de la boîte.

    0

    2.a. Si la concentration en ions stanneux est faible, la courbe relative à l’oxydation de l’étain se situe à gauche de celle de l’oxydation du fer. Si la boîte est rayée accidentellement et que le fer est mis à nu, on se retrouve dan s la situation

    de deux métaux de nature différente en contact (corrosion galvanique). On cherche le point de fonctionnement du système, celui pour lequel ia = - ic et EFe = ESn.

    On constate que le fer se comporte alors en cathode : il s’agit bien d’une protection cathodique. En contre-partie, Sn

    est corrodé, c’est une anode sacrificielle.

    b. Il s’agit du phénomène de passivation.

    3. 1. L’allure de la courbe est la suivante :

    avec Eth = -0,76V, car [Zn2+

    ] = 1 mol.L-1

    .

    0

    2. La courbe intensité-potentiel du couple H+/H2(g) traduit la vitesse d’échange des électrons entre le conducteur

    métallique et l’électrolyte qui contient l’espèce à réduire ou à oxyder. Elle dépend donc du métal considéré, de sa

    surface et de l’état de sa surface.

    i

    i

    Eth E

    Zn Zn2+

    Zn Zn2+

    j

    icor,Fe seul

    i

    2Sn Sn

    2 sur FeH H

    2Fe Fe Ecor,Fe seul

    Ecor,SnFe en contact

    icor,SnFe en contact

    E 0

    icor,Fe seul

    i

    Ecor,Fe seul

    E

  • 3. L’équation de réaction de cette transformation est Zn(s) + 2 H+ = Zn

    2+ +H2(g). D’un point de vue

    thermodynamique, cette transformation est très favorable aux produits car 0 0 22E (H / H (g)) E (Zn / Zn(s))

    .

    4. a. L’intensité de courant globale qui parcourt la plaque doit être nulle, on a donc ia = - ic. La densité de courant est

    donnée par la relation : i

    jS

    . Les surfaces anodiques et cathodiques étant supposées égales, ja = - jc.

    b. Lorsque la plaque est abandonnée dans le milieu, elle prend un potentiel Ecor. Ce potentiel pris par le conducteur

    métallique est unique, on a donc :

    cor cor corE 0,077log(j ) 0,196 0,078log( j ) 0,778 cor

    0,778 0,196log( j ) 3,75

    0,077 0,078

    .

    Soit jcor = 1,78.10-4

    A.cm-2

    . L’utilisation de l’une ou l’autre des relation conduit à Ecor = -0,485 V.

    c. L’oxydation d’une mole de zinc libère 2 moles d’électrons. On trouve : cor cor

    usure

    i M(Zn) j M(Zn)v

    2FS (Zn) 2F (Zn)

    . Pour la

    démonstration de cette relation se reporter à la correction de l’exercice 2 de la rubrique « savoir appliquer le cours ».

    d. AN : 4

    9 1

    usure

    1,78.10 .65,4v 8,50.10 cm.s

    2.96500.7,1

    ; soit en multipliant par 365*24*3600 et en multipliant par 10

    4,

    vusure = 2680 µm.an-1

    .

    5. Le potentiel standard du couple Zn2+

    /Zn(s) est plus petit que celui du couple Fe2+

    /Fe(s), le zinc est un métal plus

    réducteur. Le zinc devrait être plus corrodé par la solution acide.

    6. On reprend les calculs réalisés au 4.b.

    cor cor corE 0,076log(j ) 0,035 0,078log( j ) 0,476 cor0,476 0,035

    log( j ) 2,860,076 0,078

    .

    Soit jcor = 13,8.10-4

    A.cm-2

    . L’utilisation de l’une ou l’autre des relation conduit à Ecor = -0,252 V. La densité de

    courant de corrosion est plus importante pour le fer, le fer est corrodé plus rapidement que le zinc dans ce milieu.

    Remarque : le potentiel de corrosion du fer est plus élevé que celui du zinc, le fer est plus noble que le zinc.

    7.

    -0,9

    -0,8

    -0,7

    -0,6

    -0,5

    -0,4

    -0,3

    -0,2

    -0,1

    0

    0,1

    -5,5 -5 -4,5 -4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0

    log(abs(j))

    E(V)

    Zn

    H+ sur Zn

    Fe

    H+ sur Fe

    8. a. Lors du contact électrique des électrons sont transférés du zinc qui avait le potentiel le plus faible vers le fer qui avait le potentiel le plus élevé, le potentiel du fer doit diminuer tandis que celui du zinc doit augmenter. Pour maintenir

    cette situation, des électrons doivent être consommés au niveau du fer qui se comporte alors comme une cathode tandis que des électrons doivent être déposés au niveau du zinc qui doit être une anode. On observera donc un dégagement

    de dihydrogène sur le fer tandis que le zinc sera corrodé et passera en solution sous forme de Zn2+

    .

    Ecor,Fe seul

    log(jcor,Fe seul) log(jcor,Zn seul)

    Ecor,Zn seul

    Ecor,Zn Fe couplés

    log(jcor,FeZn contact)

  • b. Les deux métaux sont en contact, ils prennent le même potentiel. Il suffit de trouver sur le graphe précédent le point

    d’intersection d’une courbe relative au fer et d’une courbe relative au zinc, sachant qu’il y a oxydation du zinc et

    réduction de H+ sur le fer. Le système qui conduit à cette situation est le point d’intersection de la courbe relative à

    l’oxydation du zinc et celle relative à la réduction de H+ sur le fer (confer 7.). On a alors Ecor,Zn Fe couplés - 0,34 V et

    log(jcor,Zn Fe couplés) - 1,8 d’où jcor, Zn Fe couplés 1,6.10-2

    A.cm-2

    . Le fer est protégé mais le zinc est sacrifié.

    9. On suppose qu’une partie du fer n’est pas recouverte. Le fer étant en contact avec un métal noble, le fer sera

    corrodé tandis que s’effectuera la réduction des ions H+ sur le métal noble. Si on admet que la relation E(log(j))

    pour la réduction des ions H+ sur le métal noble est la même que sur le fer, le point représentatif d’un tel système

    a les mêmes coordonnées que celui du fer sur dans le milieu corrosif. On a donc (question 6.) jcor = - jc = 13,8.10-

    4 A.cm

    -2 .Mais les surfaces ne sont plus identiques si bien que la relation ja = - jc n’est plus valable ; par contre,

    on a toujours ia = - ic. Il vient Saja = -Scjc avec Sa surface de l’anode et Sc surface de la cathode. Soit c c

    a

    a

    S jj

    S

    .

    Ici, c

    a

    S1000

    S , on a donc ja = 13,8.10

    -1 A.cm

    -2 ce qui est énorme ! La situation est pire que sans protection car le

    rapport de surface est défavorable.

    4. 1.a.

    b. Si la surface de la plaque est multipliée par dix, la hauteur du palier de diffusion est dix fois plus grande,

    l’intensité de courant de corrosion est donc multipliée par dix. Le potentiel de corrosion n’est que légèrement

    augmenté car la branche anodique du fer est assez verticale. Ecor, Fe(10S) Ecor, Fe(S) et icor, Fe(10S) =10 icor, Fe(S).

    c. La corrosion par le dioxygène dissous est sous contrôle cathodique car l’intensité du courant de corrosion est

    fixée par l’intensité du courant de diffusion du dioxygène dissous. On a donc icor, Zn(S) = icor, Fe(S). Le zinc étant

    moins noble que le fer Ecor,Zn(S) < Ecor,Fe(S).

    2.a.

    Quand la plaque de fer et celle de cuivre sont en contact, la surface du conducteur métallique est multipliée par

    trois. La hauteur du palier de diffusion du dioxygène est, elle aussi, multipliée par trois par rapport au fer se ul.

    Le point de fonctionnement du système est tel que les deux conducteurs métalliques soient au même potentiel et

    que ia = -ic.

    i

    E (V)

    Fe(s) Fe2+

    Ecor,Fe icor,Fe

    augmentation

    de S

    augmentation

    de icor,Fe

    il = - icor,Fe

    0

    i

    E (V)

    Fe(s) Fe2+

    Ecor,Feseul

    icor,Fe seul

    Cu(s) Cu2+

    Sur Fe

    Sur Fe et Cu en contact

    icor,FeCu

    Ecor,FeCu

    Sur Cu

    0

  • On constate que le fer se comporte en anode et est corrodé et le cuivre se comporte en cathode et est protégé.

    On a donc icor,Fe Cu = 3 icor,Fe seul, l’intensité de courant de corrosion est plus grande. La surface du fer étant la

    même, la densité de courant de corrosion sur le fer est augmentée. En effet,

    cor, Fe Cu cor, Fe Cu

    cor, Fe Cu cor, Fe seul

    Fe Fe

    i 3jj 3j

    S S . Donc, la corrosion est plus active sur le fer.

    A la surface du cuivre seule la réduction du dioxygène se produit, le cuivre est une cathode, le cuivre est protégé.

    Par ailleurs, Ecor,FeCu > Ecor,Fe seul mais la valeur du potentiel de corrosion du fer Ecor,Fe est peu modifiée.

    b.

    corM,seul corM,seul c,M 2 corM,couplé

    corM,seulcorM,couplé corM,couplé c,M 2

    i j S(M) j O (d) S(M) j S(M) S(M')1

    j S(M)i j S(M) j O (d) S(M) S(M')

    corM,couplé corM,seulj j

    La mise en contact de deux métaux de nature différente augmente l’intensité du courant de corrosion sur le métal

    le moins noble M. La vitesse de corrosion est proportionnelle à la densité de courant de corrosion. La

    conséquence de la mise en contact sur la vitesse de corrosion sera faible si la surface du métal le moins noble M

    est grande devant la surface du métal le plus noble M’ . Il faut donc préférer des rivets en cuivre et un panneau

    en fer.