30
En 1987, Jacques Yankel, peintre, sculpteur et collectionneur d’œuvres naïves, fait don au musée de Noyers sur Serein, d’une centaine de toiles d’art naïf faisant partie de sa collection personnelle. « J’ai plus de joie à voir les tableaux que j’aime accrochés ici que de les voir s’entasser dans un grenier sans que personne n’en profite. Ce qui importe avant tout, c’est la prédominance émotionnelle de tel ou tel élément et non sa position conventionnelle dans l’espace. Il s’agit d’apprécier ces œuvres en fonction de leurs qualités émotionnelles autant qu’esthétiques ». Yankel La Donation d’art naïf de JACQUES YANKEL au Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein en Bourgogne "La Fanny" Donation d’art naïf de JACQUES YANKEL 25, rue de l'Église 89310 NOYERS SUR SEREIN Tél. : 03.86.82.89.09 mail: [email protected] http://www.noyers-et-tourisme.com/museenoyers.html > http://www.noyers-et-tourisme.com

La Donation d’art naïf de JACQUES YANKEL au Musée … de presse...d’abord, en Algérie dans ma 4 CV, lorsqu’un camion fou et ivre me barra la route à 100 km à l’heure,

Embed Size (px)

Citation preview

 En 1987, Jacques Yankel, peintre, sculpteur et collectionneur d’œuvres naïves, fait don au musée de Noyers sur Serein, d’une centaine de toiles d’art naïf faisant partie de sa collection personnelle.

« J’ai plus de joie à voir les tableaux que j’aime accrochés ici que de les voir s’entasser dans un grenier sans que personne n’en profite.Ce qui importe avant tout, c’est la prédominance émotionnelle de tel ou tel élément et non sa position conventionnelle dans l’espace. Il s’agit d’apprécier ces œuvres en fonction de leurs qualités émotionnelles autant qu’esthétiques ». 

Yankel

La Donation d’art naïf de JACQUES YANKELau Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein en Bourgogne

"La Fanny" Donation d’art naïf de JACQUES YANKEL

25, rue de l'Église 89310 NOYERS SUR SEREIN

Tél.   : 03.86.82.89.09 mail: [email protected]

http://www.noyers-et-tourisme.com/museenoyers.html> http://www.noyers-et-tourisme.com

Donation d’art naïf de JACQUES YANKEL

Textes et photos extaits des catalagues de Jacques Yankel "Le désespoir du Peintre" – "Pis que peindre" Editions Chmères" et "Yankel" Editions de l'amateur.Photos du Musée et de ses oeuvres: Musée de Noyers

En 1949, sa profession de géologue amena le jeune Yankel au Soudan. Dés ce moment, il se mit à collectionner l’art marginal. Aujourd’hui, il a décidé de donner ses tableaux au Musée de Noyers sur Serein. Le cadeau est précieux car il n’y a rien de plus rare, par exemple, que les tableaux du XVIIIème siècle.

Yankel en a sauvé deux. Si tous les collectionneurs suivaient son exemple, la France pourrait peut-être rivaliser avec les États-Unis : là, William et Garbish ont réuni plusieurs centaines de vieux limiers*, tous plus pittoresque les uns que les autres : la voilà la vraie peinture américaine ! Aujourd’hui, en France, en dehors de MM Altman et Douais, qui recherche nos limiers ?

Parmi les « curiosités » offertes au Musée, se trouvent deux aquarelles de Vivin : la première est inspirée de l’enlèvement de Psyché (Prud'hon) et l’autre Aurore et Céphalée (Guérin). Une partie du don est constituée par des Bauchant, des Quilici, des Bombois, des Nikifor, des Boix-Vives qui n’ont jamais été exposés. Chétot, peintre très intéressant, n’est représenté ni au Musée de Laval, ni à celui de Nice : il le sera à Noyers. Dérangez-vous, et vous serez récompensés de votre peine : Chétot vaut le voyage...

Henry Certigny: texte extrait du livre "Peintures de pionniers"

"Mariette"Donation JACQUES YANKEL

"La Boucherie" SIVARDDonation JACQUES YANKEL

"Au fil de l'épée"Donation JACQUES YANKEL

...Le nîmois Lattier, peintre et raconteur d’histoires va se faire des admirateurs en Bourgogne. Paris ne saurait être absent de ce nouveau festival de la peinture : la capitale est représentée dans la donation par Coutelas, un peintre poète qui trouve tout autant son inspiration dans les tarots que dans les portraits d’ancêtres. Aux naïfs, tout est permis. De Coutelas on peut dire qu’on ne sait pas dans quelle époque il a vécu : Sûrement pas dans la notre. Il est impossible de commenter 105 tableaux dans une courte préface ; revenons donc aux généralités. L’ensemble des œuvres montre qu’elles ont été rassemblées sans le moindre souci mercantile. Ainsi, des naïfs cotés à la Bourse aux valeurs picturales, voisinent avec des artistes dont les toiles ne vaudraient pas une pièce de pain au temple Drouot. Ces derniers ne sont pas nécessairement les moins attrayants. La discrimination financière vient du fait que certains artistes ont été montés en épingle par la critique, parce qu’ils exposaient et que d’autres, n’exposant jamais, sont restés dans l’ombre. C’est au Salon des Indépendants, que je sache, que Wilhem Uhde a découvert le Douanier Rousseau en 1906 ou 1907. Dans la donation Yankel, il y a des œuvres qui valent certains tableaux du Maître de Plaisance, par leur coloris et leur Spontanéité.

La donation Yankel constitue des matériaux de premier ordre pour l’étude de l’art marginal. De l’art nègre au style Dubuffet, en passant par la peinture naïve ou populaire, il y a de quoi occuper la vie d’un esthète. Il faudra bien qu’un jour cet art fasse l’objet d’une thèse en Sorbonne. Elle sera sûrement plus utile qu’un livre de plus sur Poussin ou Corot...

"La fête au village" Jean FOUS Donation JACQUES YANKEL

"Prière pour une bonne récolte" Anonyme Donation JACQUES YANKEL

...A quelques exceptions près, la série réunie par Yankel ne contient que des œuvres qui sont en prise directe sur le thème de l’inspiration. Cette collection sévère nous fait grâce de ces bariolages qui ne sont pas tributaires du motif, mais des recettes de la peinture naïve. Car, au moment ou j’écris, nous en sommes là : le grand art marginal s’est trouvé quantité de petits bricoleurs pseudo-naïfs.

Grâce à cette donation, on constate, une fois de plus, que cette peinture obéit à une constante : elle suit, en boitant, la peinture d’école. Aussi, les deux Vivin se voudraient, qui, du Prud'don, qui, du Guérin, mais la personnalité du naïf ne lui a pas permis de copier fidèlement les deux Maîtres. Quant au tableau signé J.R. « Vaches au pâturages », son auteur a voulu faire du Rosa Bonheur : c’est son échec qui nous charme.

Que les visiteurs sachent que le spécialiste du Douanier Rousseau, que je suis, ne boude pas son plaisir. Plaisir à la fois esthétique et dicta tique. Chaque fois que je vois des tableaux naïfs prendre le chemin du Musée, je pousse un soupir de soulagement, car cette mise à l’abri, diminue le nombre d’œuvres que je risque de voir revêtue de la prestigieuse signature du maître de plaisance. Moins je vois de tableaux trafiqués, mieux je me porte. Non seulement, Yankel fait un beau cadeau à la France, mais il fait un cadeau utile. Géologue, il voyait profond, donateur, il voit loin.

"Combat de coqs" Louis VivinDonation JACQUES YANKEL

"Portraits de notables"

Donation JACQUES YANKEL

Ma vie a été une improvisation perpétuelle comme la concession du même nom.Je m’étais bien habitué à cette existence où ma bonne étoile m’avait protégé jusque là. Tout, où presque tout, me réussissait et, à toutes les époques j’ai eu de fidèles amis qui ne se serait pas fait tuer pour moi, heureusement.

J’ai échappé à maints dangers par miracle et c’est pourquoi j’y crois, j’y ai toujours cru. En tout cas, il est bien sûr qu’ils se manifestent pour certains artistes.D’abord à Toulouse durant l’occupation où toute la famille Kikoïne fut dénoncée à la milice de Pétain, et plus tard au moment de la libération, toujours dans la ville rose, où ces mêmes sbires souhaitaient ajouter un juif à leur tableau de chasse… avant de se dissoudre dans la nature.

J’ai eu bien d’autres occasions d’abréger mes jours : sur la route d’abord, en Algérie dans ma 4 CV, lorsqu’un camion fou et ivre me barra la route à 100 km à l’heure, au bas d’un virage en épingle à cheveux ; au Sahara, ensuite où je me perdis corps et biens, à deux reprises. Chaque fois j’ai bien senti que mon tour n’était pas encore arrivé

Côté sentiment, tendresse, je n’ai rien à envier à quiconque, car j’ai eu mon content d’amour. Plus que je ne méritais, c’est bien sûr. J’ai usé et abusé de mon cœur. A un âge fort avancé, j’ai encore bénéficié de la faveur des dieux (d’Israël) qui m’ont envoyé une compagne …

DISCOURS NEGRO

En brousse près de Bourem au Mali en 1950

"La retraite" (guerre 1914-18) S MARTINDonation JACQUES YANKEL

Côté peinture, je me réjouis là également, car cet art d’enfant que j’avais pratiqué dès mes culottes courtes en allant sur le motif avec mon père, a comblé la part de curiosité poétique et créatrice si indispensable à l’Homo Sapiens.J’ai peint sans doute et sans m’en douter quelques beaux tableaux et beaucoup d’exécrables. Que les amateurs qui en possèdent me pardonnent, je n’avais que de bonnes intentions en les peinturlurant. C’est vrai aussi qu’ils ne sont pas ruinés pour les acquérir.

Je suis bien aise d’avoir préalablement dilapidé un peu de ce que j’avais amassé, car comme disait le grand Utrillo un jour de cuite : « …ce qu’on garde pourri, ce qu’on donne fleurit… ». Il reste un peu partout des œuvres de toutes sortes et je suis persuadé (que dis-je convaincu) que mes héritiers se les partageront équitablement.

En fin de parcours, je n’ai pas bien saisi si la vie avait une réelle signification, mais j’ai vécu comme si elle en avait.On passe son temps à se réjouir ou à s’attrister, à faire du bruit avec la bouche ou avec des pinceaux, et puis on arrive toujours au même endroit. Je ne regrette pas d’avoir privilégié les petits à côtés de la vie, d’être demeuré un touche à tout, un amateur doué. Tout le monde ne peut être Soutine ou Bach, j’ai quand même le sentiment d’avoir inventé une chansonnette.

Jacques Yankel

Donation JACQUES YANKEL et dépôt du Fonds National de Paris

La vie et l’œuvre de Yankel, à l’analyse de son parcours, se rejoignent. Il n’est pas opportun de retracer méthodiquement son cursus, puisqu’il le fait mieux que personne avec humour et concision, mais d’en survoler quelques périodes, d’en affiner la synthèse.

Né à Paris dans une famille d’émigrés sans ressources, il vit son enfance et son adolescence à la Ruche, auprès d’un père, Kikoïne, lui-même peintre, aujourd’hui largement reconnu. Très vite, il se met à peindre, puis fréquente sporadiquement l’école des Beaux-Arts et travaille à l’imprimerie Draeger. Après la guerre et l’obtention d’une thèse de doctorat en géologie, le ministère des colonies l’envoie en mission au Mali, ancien Soudan Français, afin de creuser des puits pour les touaregs.

En 1952, de retour à Paris, ayant délaissé le service public, il s’adonne complètement à la peinture et commence peu à peu à exposer à paris et à l’étranger tout en continuant de sacrifier à sa passion des voyages.

Désormais, son œuvre parvenue graduellement à maturité, il n’en finit pas de traquer les images et les émois qui traversent son existence : En toutes circonstances, dans la rue, au japon, aux Etats-Unis, en Afrique où à Tahiti, il observe le spectacle du monde de son œil gourmand, éternel curieux, continuellement émerveillé par les objets les plus humbles, les paysages les plus insolites. C’est un collectionneur impénitent d’œuvres naïves, appellation qu’il réfute, des masques et d’objets africain, d’ustensiles voués au rebut, d’artistes contemporains.

Disert, chaleureux, à l’écoute de l’interlocuteur le plus anonyme, libre penseur parfois truculent, homme de culture, pédagogue clairvoyant, ses élèves de l’École Nationale des Beaux-Arts ne l’ont pas oublié.

YANKEL par GERARD XURIGUERA

La Ruche

Yankel et ses élèves à l’École Nationale des Beaux-Arts

Les poyas (1), les Fanny (2), les ex-voto sont considérés comme de l’art …populaire. Leurs auteurs sont des peintres amateurs qui ont peint un panneau ou un tableau souvent unique pour une raison « utilitaire » précise.Ces peintres occasionnels sont parfois capables de réussites artistiques extraordinaires qui me laisse pantois d’admiration. Mais ce sont souvent des œuvres banales, sans invention, comme le poya acheté aujourd’hui à la foire de Chatou.Il en est de même pour la peinture dite « naïve ». Avec cette différence que le peintre naïf, lui aussi amateur, ne se réfère pas à un modèle préexistant : le cul pour les Fanny, les alignements de vaches dans les poya, les Vierge Marie dans un coin de l’ex-voto.

L’ART EN MARGE PAR YANKEL

"Le défilé des vaches" (Poya) M. Z. G. Donation JACQUES YANKEL

"Un mariage à la campagne" J LETTRONDonation JACQUES YANKEL

Cette différence, je persiste à engranger ces divers styles d’œuvres picturales, et à les cataloguer au Musée de Noyers sous le vocable bien commode et bien connu de tous d’art naïf.Le distinguo est moins tranché quand on parle d’art brut. Indéniablement, devant un Aloïse, un Wolfli ou un Scottie Wilson, la part du psychisme qui intervient dans leurs œuvres bouleverse l’ordre des choses. Mais on peu en dire autant de Chaissac ou Schroder Sonnenstern ou de Marceau, Séraphine, Boix-vives qui ne paraissent pourtant pas avoir suivi un traitement psychiatrique.

D’ailleurs plusieurs artistes exposés à Lausanne (3) ou à la Fabuloserie (4) ont vécu, parallèlement à leur peinture une vie normale, exerçant des professions normales allant jusqu'à êtres fonctionnaires

On est toujours enclin à cataloguer les productions de l’esprit comme le reste. Mais il est bon que les inventeurs d’images résistent à cet embrigadement. Ceux des arts marginaux comMalgréme l’art brut, l’art naïf et l’art populaire plus que tout autre, ils manifestent par-là leur indépendance vis à vis de l’art « culturel ».

YANKEL1 . Poya : panneau peint sur les fromageries en Suisse.2 . Fanny : pour ceux qui n’ont jamais joué à la pétanque, une définition très complète de la Fanny figure dans Le désespoir du Peintre…3 . Au Musée d’art brut de Lausanne4 . La Fabuloserie : Musée d’art brut de Dicy (Yonne)

"L'Homme des cavernes" Camille Bombois Donation JACQUES YANKEL

"La fête au village" Jean FOUS Donation JACQUES YANKEL

Mes souvenirs d’enfances de la Ruche de 1925 à 1930, ne recoupent plus du tout ceux que j’ai retrouvés lorsque je suis revenu y peinturlurer à trente ans. Mais ce qui est sur, c’est que les êtres qui ont vécu là dans le premier tiers du XXème siècle, ne l’oublieront jamais. La Ruche vous colle à la peau et à l’âme.

Je suis le dernier peintre survivant de la Ruche d’autrefois à présent que le vieux Maïk s’est envolé. Cette Ruche là, malgré ce qu’on a écrit, très peu de gens on idée de ce que cela évoquait : Exister, survivre, créer. Ils étaient jeunes, enthousiastes, les Ruchiers de l’époque héroïque (Soutine, Modigliani, Dobrinsky, Chagall, Menkès, Archinpenko, Kikoïne, Krémègne….), mais ils avaient, bien souvent le ventre vide et leur famille aussi : la peinture n’a jamais enrichi que quelques rares privilégiés. Tous les habitants de cette tour de Babel survivaient par des petits boulots mal payés et incertains. Mon père, par exemple, faisait de la retouche photographique.

Mon histoire personnelle est étroitement mêlée à celle de la Ruche. Né là, au retour de l’enterrement de Modigliani, mes tous premiers souvenirs y sont liés, mes premiers jeux dans ce jardin exotique, mes premières amitiés, mes premiers amours d’enfant.

Au départ, j’avais tant de cordes à mon arc que j’aurais pu me lancer dans plusieurs voies de garage….J’aurais apprécier d’être brocanteur dans les foires, ou comédien figurant de remplacement au pied levé, maréchal ferrant, émigrant…. Au lieu de quoi, j’ai fait de l’assistanat….J’ai été assistant aide-comptable à l’O.N.N.*, assistant aide-graveur chez Draegger, aide-assistant géologue à la S.N.P.A.**

UN BILAN YANKEL

Jacques Yankel et Michel Kikoïne, son père, en 1960

"Fiancés de Grèce" A. BARTHÉLÉMYDonation JACQUES YANKEL

Je peux bien l’avouer, à cette heure, je me suis improvisé peintre pour occuper les six mois de congés payés que l’administration coloniale de la France d’outre-Mer, de l’époque, m’octroyait généreusement. J’ai recouvert de couleurs des quantités de Châssis entoilés qui ne m’avait rien fait. Et j’aurais dû en brûler les quatre cinquièmes, mais ces tableaux échappés, m’ont valu, malgré tout, une curieuse petite réputation.

Je ne pouvais pas décemment continuer dans cette voie, et je me suis découvert un autre dada : la sculpture. Oh, pas la ronde bosse, le marbre, la terre, le bois. Non, je me suis entiché des ferrailles rouillées, rongées, découvertes dans les décharges ou dans les greniers.

Là non plus, je ne me prends pas pour un sculpteur. Je ne fais que sauver de la destruction des choses modeste destinées à retourner, comme moi plus tard, dans le cycle de l’azote !

Mes écrits, parlons-en, c’est du pareil au même, un engouement pour préserver de la disparition quelques vagues pensées qui feront peut-être sourire un jour quelques lecteurs égarés sur les quais de Paris. Cela me tient depuis le Sahara, mais j’ai commencé à m’appliquer (et même à me relire) depuis peu, depuis cette idée bouffonne et délirante de me faire imprimer noir sur blanc.

Par contre, j’ai été passable et même remarquable comme prof durant les 17 ans où j’ai sévi à l’école des Beaux-Arts. C’était d’ailleurs une activité peu contraignante et qui me permettait de mettre moi-même en pratique les excellents conseils que je donnais aux jeunes étudiants.

Maintenant, je bricole de la photo, souhaitant en intercaler dans mon second tome de souvenirs, on va encore me reprocher mes jeux de mots vaseux. Tant pis, je ne vais pas me priver à mon age de me faire plaisir. Finalement, je n’aurais laissé, en partant, qu’un bric à brac. Mes héritiers vont me prendre en grippe à tenter de mettre de l’ordre dans ce schmietnik…

* O.N.N. : office de la navigation**S.N.P.A. : Société nationale des pétroles d’Aquitaine*** Schmietnik : foutoir en yiddish

" Echappement libre" Rouillure YANKEL

"Nostalgie" R. V. Hervé Donation JACQUES YANKEL

1920 : Naissance le 14 avril, à l’hôpital Boucicaut. Installation précaire à la Ruche, 2 passage Dantzig, Paris Xvème1921-24 : Petite enfance radieuse à la Ruche (La Mecque de l’école de Paris) entre mon père (le peintre Kikoïne), ma mère, Rose, et ma sœur Claire, née en 1915.

1924-27 : Piètre élève à l’école maternelle de la rue Olivier de Serres, paris XVème.1927-30 : Déménagement de la famille à Montrouge, rue de Gentilly. Piètre élève à l’école communale de la rue de Bagneux à Montrouge.

1935 : Déménagement de la famille, 7 rue Brézin, Paris XIVème – école communale Boulevard Arago.1936 : Participation au Salon des échanges, Porte de Versailles (section enfants d’artistes).

1937 : Première tentative malheureuse d’étude artistique à l’école des arts appliquées à Paris (atelier d’orfèvrerie). Renvoyé dans ses foyers pour insubordination.1938 : Deuxième tentative, également malheureuse d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris. Recalé à l’entrée sans raison valable !1939 : Arpète retoucheur photographique à l’imprimerie Draegger (Montrouge). Une vocation interrompue par l’occupant teuton et une fuite en bicyclette à Annay avec mon père.1940 : Retour à Paris. Engagement à la platino-gravure (rue Cambon) comme graveur hélio ! Licencié sans motif valable. Engagé à l’office national de la navigation (rue Cambon) comme aide-comptable ! Livres de Comptes inutilisables !

1941 : Passage de la ligne de démarcation au blanc. Emménage à Kornodric, près de Toulouse. Echappe au S.T.O.. en devenant assistant géologue à la Société des Pétroles d’Aquitaine. Mariage avec Raymonde Jouve, rencontrée à l’auberge de jeunesse de Cernay-la-Ville.1942 : Apprenti géologue à la faculté des sciences de Toulouse. A la S.N.P.A., se spécialise dans l’étude des foraminifères.

1944 : Soutient brillamment un diplôme d’études supérieures de géologie.1945 : A la libération de Toulouse, échappe par inadvertance aux tueurs de la milice de Pétain.

1946 : Naissance de ma fille Dinah, un vendredi 13 décembre. Participe en peintre amateur au groupe du Chariot.

1949 : Engagement par le ministre des colonies comme géologue-hydrologue pour établir la carte géologique de Gao, Tombouctou, Tabankort, en Afrique Occidentale française. Affecté comme soldat de seconde classe aux tirailleurs sénégalais de Zinder (Niger).

JACQUES YANKEL PAR LUI-MEME

"Idylle dans le parc" A. L. Donation JACQUES YANKEL

1950 : Rencontre inopinée de Simone de Beauvoir et de J.P. Sartre à Gao. Celui-ci m’encourage mollement à abandonner le marteau (de géologue) pour le pinceau (d’artiste peintre).

1952 : Retour à Paris. Achat d’une 4 CV. Découverte de l’Ardèche, de la Gorce, de Vallon, du Pont d’Arc, du jurassique ardéchois. Début en peinture (Galerie Lara Vinci, rue de la Seine).

1953 : Emménagement au 2 bis, rue Deguingand à Paris … dans un hangar, sans eau, ni gaz, ni électricité, ni rien.

1954 : Soutenance d’une thèse de géologie à la Sorbonne, Mention très honorable. Expositions : Galerie Monique de Groote (avenue Kléber), Galerie Drouot David (rue du Faubourg Saint-Honoré).

1955 : Achat de la Cocoonière à Labeaume (Ardèche). Succès imprévisible et inespéré de mes vrais débuts comme peintre de profession. (Triomphe au prix Newman, à partager malheureusement avec Reginald Pollack) Premier prix de la Société des amateurs d’art (galerie des Beaux-Arts) Prix de la jeune peinture. Prix Fénéon.. Salons, Biennale, expositions.

1957 : Voyages : Tunisie avec Aristide Caillaud et Raymond Laurent. Au Maghreb. Avec ma mère, aux Baléares. Article important dans « la vie juive » par Nameyni. 1958 : Voyages : Israël et Jerusalem, Tel-Aviv, Haïfa, les Antilles, la Martinique, Venise avec Marie Henriette Morisset et Coutelas. Article important dans « Connaissance des Arts » par Yvon Taillandier.

1953: Premier atelier - 2 bis, rue Deguingand à Paris

"La mort de Bara" BRANGIERDonation JACQUES YANKEL

1960 : Second mariage avec Jacqueline Daneyrole, à Labeaume.1961-67 : Expos à Paris, Jérusalem, Tel-Aviv, Amsterdam, New York, Philadelphia.

1966 : Emménagement, 3 rue de la cité universitaire, Paris WIVème, dans l’atelier où avait vécu l’aviateur Mermoz en 1936. En novembre, disparition de ma mère Rose. Départ précipité en Israël pour la guerre des 6 jours. Débarqué le Sixième. Engagé volontaire au Kibboutz Zikron Jacob et Mayan Zvi. Y travaillera 3 mois.

1968 : Expo de peinture française à Prague et Bratislava avec le Tabuchi. Disparition de mon père en octobre.

1968-85 : Engagé comme professeur d’art plastique par des étudiants des Beaux-Arts de Paris.1970-80 : Expos à Paris, New York « La bible et l’atelier Kikoïne » Château de la Versine « La Thora ». Expo personnelle à Troyes. Expo personnelle à Châteauroux.1978-92 : Expositions bisannuelles à Tokyo (sauf 1986).1983 : Premier tome de souvenirs « Le souvenir du peintre ».1986 : Exposition au musée Gauguin, Tahiti, voyage à l’île de Pâques.1987 : Mariage à Paris XIVème, avec Lydia Syroka.1990 : Donation au musée de Noyers sur Serein de cent tableaux de peintres, dits naïfs.1992 : Expositions à New York. Second tome de souvenirs « Pis que peindre"

"Autoportrait" André BAUCHANTDonation JACQUES YANKEL

Musée des Arts Naïfs et Populaires de Noyers sur Serein25, rue de l’Église

89310 NOYERS SUR SEREINTél. : 03.86.82.89.09

mail: [email protected] l'actualité du Musée

> http://www.noyers-et-tourisme.com/museenoyers.html> http://www.noyers-et-tourisme.com/expotemp.html

> http://www.noyers-et-tourisme.com/

Ouverture du Musée

Du 1er Octobre au 31 Mai : de 14H30 à 18H00, les WE, les jours fériés et toutes les Zones de vacances scolaires, sauf le mardiJuin et septembre : de 11H00 à 12H30 et de 14H00 à 18H00, tous les jours, sauf le mardiJuillet et Août : de 10H00 à 18H30, tous les jours, sauf le mardi

Fermeture hebdomadaire : le mardiFermeture annuelle : Janvier

Entrées : adultes, 4€ - vermeil,3€ - étudiants, 2€ gratuité pour les enfants de moins de 11 ans.

Visites pour groupes constitués : 2€ par pers. sur réservation les jours d'ouverture du Musée.Forfait école (Moins de 11 ans) jusqu’à 40 enfants, 23 €, sur réservation, les jours d'ouverture du Musée. Plus de 11 ans : 2€