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neuropsylogo.ch La dysphasie Signes suspects : A appris tard à parler et est ou a été longtemps inintelligible. S’exprime avec de nombreuses erreurs. o Phonologiques : confusions et mélanges de sons (« pestacle » pour spectacle). o Lexicales : vocabulaire faible, peine à mémoriser les nouveaux mots, manque du mot (sur le bout de la langue), dit un mot pour un autre, utilise des mots génériques (truc, machin). o Syntaxiques : erreurs sur les déterminants, ne conjugue pas correctement les verbes, erreurs dans l’ordre des mots ou sur les mots foncteurs (ex. « je va chez maison » « la chat de le frère »). Ces difficultés persistent au fil des années et contrastent avec une bonne intelligence perçue par les autres (curiosité intellectuelle, beaucoup de connaissances) et une bonne appétence à la communication. Possibles difficultés pragmatiques (compréhension des inférences, des expressions langagières, de l’humour). Aménagements scolaires possibles : Ajuster la complexité du message verbal (oral ou écrit) au niveau de compréhension de l’élève. o Ralentir le débit oral. o Formuler des consignes courtes, syntaxiquement simples (sans enchâssements), énoncer une phrase à la fois. o Utiliser des mots simples et connus. o Favoriser un support écrit et visuel pour les consignes afin de permettre à l’élève de relire plusieurs fois pour comprendre. Reformuler un même message (répétitions, utiliser la redondance). Vérifier la bonne compréhension des consignes en demandant à l’élève de reformuler avec ses mots. Diminution de la quantité de vocabulaire à apprendre. Lecture à haute voix des consignes par l’enseignant (l’intonation peut favoriser la compréhension). Fournir les corrections des exercices. Accorder plus de temps lors d’épreuves écrites (1/3 de temps supplémentaire ou 1/3 de charge en moins). Mettre à disposition un aide-mémoire (par ex. liste des termes difficiles à retenir pour un test de sciences). Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3) !

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La dysphasie

Signes suspects : • A appris tard à parler et est ou a été longtemps inintelligible. • S’exprime avec de nombreuses erreurs.

o Phonologiques : confusions et mélanges de sons (« pestacle » pour spectacle).

o Lexicales : vocabulaire faible, peine à mémoriser les nouveaux mots, manque du mot (sur le bout de la langue), dit un mot pour un autre, utilise des mots génériques (truc, machin).

o Syntaxiques : erreurs sur les déterminants, ne conjugue pas correctement les verbes, erreurs dans l’ordre des mots ou sur les mots foncteurs (ex. « je va chez maison » « la chat de le frère »).

• Ces difficultés persistent au fil des années et contrastent avec une bonne intelligence perçue par les autres (curiosité intellectuelle, beaucoup de connaissances) et une bonne appétence à la communication.

• Possibles difficultés pragmatiques (compréhension des inférences, des expressions langagières, de l’humour).

Aménagements scolaires possibles : • Ajuster la complexité du message verbal (oral ou écrit) au niveau de

compréhension de l’élève. o Ralentir le débit oral. o Formuler des consignes courtes, syntaxiquement simples (sans

enchâssements), énoncer une phrase à la fois. o Utiliser des mots simples et connus. o Favoriser un support écrit et visuel pour les consignes afin de permettre à

l’élève de relire plusieurs fois pour comprendre. • Reformuler un même message (répétitions, utiliser la redondance). • Vérifier la bonne compréhension des consignes en demandant à l’élève de

reformuler avec ses mots. • Diminution de la quantité de vocabulaire à apprendre. • Lecture à haute voix des consignes par l’enseignant (l’intonation peut favoriser

la compréhension). • Fournir les corrections des exercices. • Accorder plus de temps lors d’épreuves écrites (1/3 de temps supplémentaire

ou 1/3 de charge en moins). • Mettre à disposition un aide-mémoire (par ex. liste des termes difficiles à retenir

pour un test de sciences). Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3) !

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La dyslexie-dysorthographie

Signes suspects :

• Lecture à haute voix lente, hésitante, difficile. • Lecture globale (troncature des terminaisons, lecture d’un mot pour un autre proche). • Difficultés à lire des nouveaux mots ou des pseudo-mots. • Confusions phonologiques (entre sons proches), en particulier entre consonnes

sourdes et sonores (p/b, t/d, k/g, f/v, s/z, ch/j, mais aussi on/an, é/è, u/ou). • Difficultés métaphonologiques (jeux de rimes, perception des sons,…). • Confusions visuelles entre lettres proches (b/d, m/n, f/t, u/n, a/o,…). • Inversions de lettres (tri/tir, pla/pal, oin/ion), omissions ou ajouts de lettres. • Difficultés à acquérir les graphies complexes (oi, gn, oin, ian, euil, ail,…). • Difficultés à mémoriser l’orthographe des mots fréquents malgré de nombreuses

répétitions, écriture phonétique et instable (un même mot écrit de plusieurs façons). • Difficultés de copie (lenteur, copie lettre par lettre). • Erreurs de segmentation des mots (l’égume, surla table, soni/son nid). • Possible surcharge cognitive et fatigue durant les tâches où il faut beaucoup lire et

écrire, contrastant avec une bonne concentration par ailleurs. • Faiblesse en mémoire de travail auditivo-verbale (oublis si consignes trop longues,

oublis de mots en dictée de phrases).

Aménagements scolaires possibles :

• Eviter la lecture à haute voix en classe si source de gêne pour l’élève. • Formuler des consignes courtes, une phrase à la fois. • Lecture à haute voix des consignes par l’enseignant. • S’assurer de la bonne compréhension des consignes en demandant à l’élève de

reformuler avec ses mots. • Diminution de la quantité de vocabulaire à apprendre. • Fournir des supports dactylographiés, aérés (interligne 1.5) avec une police adaptée

(Open Dyslexic, Comic Sans MS, Arial). • Fournir les corrections des exercices. • Eviter la copie inutile. • Accorder plus de temps lors d’épreuves écrites (1/3 de temps supplémentaire ou 1/3

de charge en moins). • Ne pas pénaliser les fautes d’orthographe dans les productions écrites. • Interroger l’élève par oral dès que possible afin de comparer les performances avec

les épreuves écrites et se rendre compte de l’écart. • Mettre à disposition un aide-mémoire (par ex. règles de relecture, règles pour les

homophones, règles sur les graphies complexes,…). Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3) !

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La dyscalculie

Signes suspects : • Semble ne pas comprendre le sens des nombres. • N’arrive pas à retenir des faits arithmétiques (maison de 10, livrets). • Faiblesse en calcul mental ; compte trop souvent avec ses doigts. • Difficulté de lecture et écriture des grands nombres (en particulier, erreurs en

présence de zéros intercalaires. Ex. : « 6012 » pour soixante mille douze). • Difficulté de compréhension du système décimal, des fractions et pourcentages. • Possible difficulté à choisir l’opération lors d’un problème. • Difficulté à mémoriser des connaissances numériques (ex. combien de min. en

1h ? combien de mois en une année ?). • Difficulté avec les notions temporelles (jours de semaine, mois, heures,…). • Difficulté à comprendre les procédures de calcul en colonne mais bonnes

capacités à les appliquer « par cœur » une fois longtemps drillées. • Difficulté à saisir les termes mathématiques (ex. : somme, différence, autant,

deux fois plus que…). • Difficultés à gérer l’argent. • Possibles difficultés d’orientation visuospatiale (alignement calculs en colonne,

quadrillages, géométrie, lecture de l’heure) et de représentation des nombres sur une ligne.

Aménagements scolaires possibles :

• S’assurer de la bonne compréhension des consignes en demandant à l’élève de reformuler avec ses mots.

• Fournir un support de représentation du nombre (abaque, boulier, doigts) tout au long de l’apprentissage de la numération.

• Autoriser la calculatrice à tout moment. On vise un apprentissage de l’autonomie et une réelle compréhension des acquisitions mathématiques, pas une pénalisation pour des erreurs de calcul mental.

• Accorder plus de temps lors des tests (1/3 de temps supplémentaire ou 1/3 de charge en moins).

• Mettre à disposition un aide-mémoire (par ex. tables de multiplication, formulaire en physique, rappel de notions) afin de soulager la mémoire et favoriser le raisonnement.

• Limiter les représentations visuospatiales si un trouble est également présent à ce niveau (éviter les tableaux à double entrée, les graphiques complexes,…).

Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3).

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La dyspraxie

Signes suspects :

• Difficultés d’orientation visuospatiale : o Inversions de lettres (en miroir) persistant après le 3ème HarmoS. o Erreurs pour dessiner/copier des figures géométriques, quadrillages, symétries. o Lenteur et difficultés pour puzzles, constructions, assemblages. o Difficultés à aligner en colonne les calculs. o Erreurs de lecture de l’heure analogique (montre avec aiguilles). o Difficultés à se repérer dans un tableau à double entrée ou sur une carte. o Difficultés pour lire ou dessiner un graphique.

• Maladresse motrice (en sport, dans les bricolages, dans l’habillage, dans l’apprentissage de gestes complexes comme lacer les chaussures,…).

• Difficulté de latéralisation ou à reconnaître la gauche et la droite. • Dysgraphie (mauvaise préhension du crayon, écriture ou copie lente et peu lisible

malgré beaucoup d’entrainement, irrégulière). • Désorganisation de l’espace sur une feuille, n’écrit pas sur les lignes.

Aménagements scolaires possibles :

• Eviter la copie inutile : le geste graphique pompe toutes les ressources attentionnelles. • Limiter la quantité à écrire (par ex. textes à trous, dictée à l’adulte). • Interroger l’élève par oral dès que possible afin de comparer les performances avec

les épreuves écrites et se rendre compte de l’écart. • Fournir des supports d’apprentissage propres, aérés, dactylographiés. • Eviter le recto-verso. • Limiter les représentations visuospatiales : éviter les tableaux à double entrée, les

graphiques complexes, les schémas visuellement trop complexes. • Surligner au lieu de relier et souligner. • Verbaliser, décrire le contenu visuospatial avec des mots. S’appuyer sur les

compétences verbales et le raisonnement qui sont préservés. • Fournir un support ergonomique (par ex. plan incliné sur le pupitre). • Se rappeler que ce qui pose problème est la forme et pas le contenu. • Accorder plus de temps lors des tests (1/3 de temps supplémentaire ou 1/3 de charge

en moins). • Mettre à disposition un aide-mémoire (par ex. noms et verbalisation des propriétés de

figures géométriques, rappel des procédures de calcul en colonne). • Mettre à disposition un ordinateur pour soulager l’écriture (par ex. pour les devoirs), et

d’une calculatrice pour éviter le calcul en colonne. • Aider dans l’organisation des affaires scolaires (une couleur par branche).

Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3).

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Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)

Signes suspects : • Difficultés de concentration, inattention :

o Difficulté à se mettre à la tâche. o Difficulté à terminer, à rester longtemps attentif sur un travail ou jeu de société. o Oublis, erreurs d’inattention, distractibilité. o Mémoire immédiate faible (oublie une partie des consignes). o Perte et oublis fréquents de matériel, désorganisation de ses affaires. o Difficultés à faire deux choses à la fois. o Ne semble pas écouter en classe, rêveur.

• Précipitation, impulsivité, hyperactivité : o Tendance à bouger plus que les autres (pieds, mains, se tortille sur la chaise, se

lève, impatient dans une queue, joue avec les objets qui l’entourent,…). o Difficultés à attendre son tour, coupe la parole aux autres. o Enfant casse-cou pouvant se mettre en danger.

• Volontaire mais abandonne vite, finit par éviter les efforts. • Décrit comme « lent » en classe et dans les apprentissages, mais une fois acquises les

connaissances restent.

Aménagements scolaires possibles :

• Favoriser la concentration : o Placer l’élève devant, loin de sources de distractions (fenêtres ou autres élèves

agités) et assez proche pour le rappeler discrètement à l’ordre. o Travail en petit groupe (plus cadrant). o Prévoir des pauses, éviter des tests sur une trop longue durée d’affilée. o Time timer pour encadrer la durée de la concentration.

• Donner une autorisation valable de se lever (effacer le tableau, distribuer des fiches). • Aider dans l’organisation des affaires :

o Vérifier 1x/semaine son agenda, ses cahiers et son sac. o Encourager l’utilisation de listes, d’un agenda avec codes couleur,…

• S’assurer de la bonne compréhension des consignes et vérifier qu’il n’y a pas d’oublis dans un exercice (par ex. réponse partielle à un test), si non le renvoyer terminer.

• Diminution de la quantité de devoirs en raison de la fatigue et des conflits que les devoirs entraînent souvent.

• Accorder plus de temps lors d’épreuves écrites (1/3 de temps supplémentaire ou, mieux, 1/3 de charge en moins) car il décroche régulièrement son attention et doit fournir un plus grand effort pour s’y remettre, ce qui le ralentit.

• Valoriser les efforts, féliciter, instructions positives (« mets tes mains sur la table » au lieu de « arrête de bouger »). Ne pas oublier qu’il s’agit d’élèves souvent traités à tort de fainéants et en grande souffrance.

Ces mesures sont soutenues par la DGEO (Chap 5. CGE), la DGEP et l’OFPr (art. 35, al.3) !

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Le haut potentiel intellectuel (HPI)

Signes suspects : • Grande curiosité intellectuelle, richesse de vocabulaire et en culture générale. • Facilité dans les raisonnements logiques, dans les constructions. • Pose beaucoup de questions de type « pourquoi », sur des sujets qui intéressent

généralement des enfants plus âgés que lui, y compris sur des questions philosophiques (la mort, la vie dans l’espace, les autres cultures,…).

• Hypersensibilité émotionnelle, en particulier au sentiment d’injustice morale. • Sens de l’humour, parfois piquant, remarques perspicaces. • Bonne conscience et méta-cognition sur son fonctionnement. • S’entend parfois mieux avec les enfants plus âgés ou les adultes que les

camarades. • Facilité dans les apprentissages scolaires les premières années (souvent lisent

avant l’entrée en 3ème HarmoS) avec rapide généralisation des acquis (a compris la centaine en voyant la notion de dizaine), etc.

• Difficulté à s’adapter aux plus grandes classes où la facilité ne suffit plus et qu’un travail régulier est requis.

• Peut paraître inattentif et agité en classe (ou manifester de l’ennui), mais est capable d’une grande concentration dans des activités complexes qui le passionnent.

• Possibles difficultés graphomotrices en début de scolarité, difficulté à gérer la frustration « mon cerveau va plus vite que ma main ».

Aménagements scolaires possibles : • Eviter l’ennui en classe en donnant des petites tâches supplémentaires plus

difficiles (exercices d’approfondissement). • Limiter le nombre d’exercices répétitifs si une notion est acquise. • Satisfaire la curiosité intellectuelle (inscription à la bibliothèque, encyclopédies) • Responsabiliser davantage. • Adapter le rythme d’apprentissage aux besoins (accélération du cursus si

nécessaire, emploi de temps personnalisé, périodes d’enseignement différencié).

• Favoriser la créativité, ne pas casser l’élan et l’envie de créer, d’inventer, de bricoler.

• Proposer des rencontres avec d’autres enfants HPI (www.asep-suisse.org) si l’enfant se sent seul et pas compris.