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1 La Dysphasie Partie 1

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La Dysphasie

Partie 1

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La Dysphasie

La dysphasieQu’est-ce que c’est?

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Bibliographie utiliséeBibliographie utilisée:

L’intervention dans les troubles graves de l’acquisition du langage et les dysphasiesdéveloppementales. M. Monfort et A. Juarez Sanchez. Ed. Ortho Editions.Les dysphasies. C. Gérard et V. Brun. Ed. Masson.Bilan neuropsychologique et démarches pédagogiques. Actes du 3ème colloque 13 et14 juin 2002 Lyon. Ed. CNEFEI Suresnes.Dysphasies, troubles mnésiques, syndrome frontal chez l’enfant. M. Mazeau.Ed. Masson.Conduite du bilan neuropsychologique chez l’enfant. M. Mazeau. Ed. Masson.Neuropsychologie des troubles du calcul et du traitement des nombres. M. Pesentiet X. Seron. Ed. Solal.Mémoire et langage. Surdité, dysphasie, dyslexie. A. Dumont. Ed. Masson.Troubles du calcul et dyscalculies chez l’enfant. A. Van Hout etC. Meljac.Ed Masson.L’apprentissage de la lecture. J. Ecaille et A. Magnan. Ed. Armand Colin.

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ANAE Approche neuropsychologique des apprentissages chez l’enfant. Dysphasies:aspects scientifiques, pédagogiques et vie quotidienne. N° 76/77. Actes du colloquede l’AAD-France des 21 et 22 novembre 2003. Volume 16 Tome 1 et 2.Dictionnaire d’orthophonie. F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé et V. Masy.Ed. Ortho Editions.La rééducation et la scolarisation des enfants dysphasiques. Actes de la journéed’information du 11 octobre 2003 à La Rochelle. AAD Charente Maritime.Un trouble langagier?… Et si c’était une dysphasie. Document destiné aux enseignants.F. Boidein et A. Taillant. CMP Linselles (59).Quelques pistes pour mieux appréhender les difficultés d’apprentissagesmathématiques des enfants dysphasiques. F. Duquesne. CNEFEI. Novembre 2001.Mémoires CAPSAIS:

Mémoire Option C de Walter Marie Noëlle (Session 1998). Troubles du langage etapprentissage du français.

Divers documents issus du net:

AAD Association Avenir DysphasieSite Internet : http://www.avenir-dysphasie.asso.fr/

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Site Internet : http://www.avenir-dysphasie.asso.fr/AAD Association Avenir Dysphasiehttp://www.apf-moteurline.org/aspetsmedicaux/pathologies/tblesassocoes/aphasie.htmAssociation des paralysés de France.Nombreux liens, associations, codes de communications, etc…http://scolaritepartenariat.chez.tiscali.fr/Intégration scolaire et partenariat (documents, reflexion, expériences, etc…)http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/36_dyslexie.htmRapport Ringard A propos de l’enfant "dysphasique" l’enfant "dyslexique" Février 2000http://www.education.gouv.fr/bo/2002/6/encart.htmMise enœuvre d'un plan d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage oralou écrit.http://calin.epplug.org/textoff/prestations_handicap_1993.htmlGuide-barème applicable pour l'attribution de diverses prestations aux personnes handicapéeshttp://www.coridys.asso.fr/Coordination des Intervenants auprès de personnes souffrant de dysfonctionnementsneuropsychologiques.http://www.dysphasie.ch/dysphasie.ch Réseau suisse pour la dysphasiehttp://enfant.dysphasie.free.fr/L'enfant et la dysphasie

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http://www;bienlire.education.frAAD17. Approche de la dysphasie. Article du Dr G. Rousteau, Médecin phoniatreAAD17. Rééducation orthophonique des enfants dysphasiques. Article de C. Guiumbail Orthoph.http://www.dysphasie.be/L'Association de Parents d'Enfants Aphasiques et Dysphasiqueshttp://www.csdufer.qc.ca/srcn/marie/dysphasie.htmhttp://www.cenopfl.com/documentation/dysphasie.htmCentre d'évaluation neuropsychologique et d'orientation pédagogique FLhttp://delphi.phys.univ-tours.fr/aad-vdl/AAD Val de Loirehttp://www.aqea.qc.ca/Association Québécoise pour les Enfants Audimuets et dysphasiqueshttp://www.dysphasie.lu/Dysphasie.Lu Luxembourghttp://perso.wanadoo.fr/csda.alby/5_dysphasi.htmle CSDA (Centre Spécialisé pour Déficients Auditifs)http://perso.wanadoo.fr/jerome.grondin/dysphas1.htmSite d'un orthophoniste avec de nombreux lienshttp://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2002/mag0920/troubles_langage_niv2.htmBeaucoup de liens sur le langage et ses troubles

et bien d’autres…

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Divers documents professionnels:

Mme D. G. Neuro-pédiatreMme C. N. Neuro-psychologueMlle R. C. ErgothérapeuteMme L. M. PsychomotricienneMme F. C. Educatrice SpécialiséeMlle G. D. OrthophonisteMlle D. Perrine OrthophonisteMlle E. B. OrthophonisteMme D. H. OrthophonisteMlle L. E. Educatrice SpécialiséeMr Hurtrez E. Instituteur spécialisé

Travaux d’élèves:

Jérémy, Derrick, Benoît, Jean-Baptiste, Jordan, Caroline, Méguy, Matthieu, Lionel,et d’autres…

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Hôpital Roger SalengroCentre d'expertise des troubles desapprentissages pour la région NPCResponsable : Pr Louis VALLEE / Dr Françoise BOIDEINRattachement : CHRU de Lille / GHICL LilleSite : Hôpital Roger SalengroService : Service de neurologie pédiatriqueAdresse : 59037 LILLE CedexSecrétariat : Pr VALLEE - Dr BOIDEIN, Hôp. Roger SALENGRO(CHRU)Téléphone : 03.20.44.40.57Fax : 03.20.44.53.93E-mail : [email protected]

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Un enfant présentant unedysphasie

De manière générale, c’est un trouble spécifique du développement dulangage oral dont les manifestations peuvent être:

•Une incapacité à se concentrer sur le message oral ou à le comprendre s'ilest formulé rapidement.•Une difficulté à exprimer oralement des concepts qui semblent compris.•Une difficulté à parler la langue maternelle avec une structuregrammaticale adéquate.•Une difficulté à suivre ou à avoir une conversation sur un sujet qui n'est pastrès familier.•Une difficulté à raconter une histoire en respectant l'ordre des séquences.•Une difficulté à suivre des indications données oralement ou par écrit.

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La dysphasie: définitionsLa dysphasie est un trouble spécifique du langage oral

( trouble spécifique des apprentissages).

Par trouble, il est convenu d’entendre syndrome de désorganisation d’unefonction, liée à un défaut structurel dans l’apparition, l’installation d’un ou deplusieurs éléments constitutifs du langage.Par exemple, on pourrait assurer qu’il existe une véritable dysharmoniechronologique entre les différentes compétences élémentaires nécessaires àla genèse du langage.Le trouble est par nature durable dans le temps, résistant pour partie auxremédiations, divers dans ses formes et dans les signes associés, variable parsa gravité et par les incapacités générées.Il se distingue d’un retard du langage par les délais de récupération, par lesconséquences occasionnées et souvent par l’inexistence de signe associé.

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La dysphasie doit être inscrite dans l’ensemble des perturbations développementalesqui gênent l’enfant dans sa construction d’un être social et affectif. La particularitéde la dysphasie tient au fait que les obstacles majeurs qui s’opposent à cetteconstruction résident dans la qualité de l’équipement linguistique qui empêche lelangage de jouer ses rôles de médiateur privilégié de la relation et de support de lapensée.

Certains chercheurs parlent de déviance linguistique : le sujet ne parle pas moins, nicomme un sujet plus jeune ; il parle différemment. Du fait des délais normaux de miseen place des fonctions linguistiques chez l’enfant, le diagnostic de ces troubles n’estpas possible avant l’âge de 3-4 ans. Il n’existe pas encore de consensus sur la physio-pathologie des différentes dysphasies, leurs étiologies, les limites de leurs définitions( une dizaine ). [ Une cinquantaine pour la dyslexie ].

Rem: Du côté des psychanalystes, on assure que les difficultés d'apprentissagescolaire ne sont que les symptômes de troubles affectifs. Bruno BETTELHEIMinsistait sur des exemples du "refus d'apprendre" d'origine psychologique : défi àl'autorité, culpabilité de dépasser ses parents, résistance à leurs exigences.

( Rapport J-Ch. RINGARD, Inspecteur d’Académie, Directeur des ServicesDépartementaux de l’Education Nationale de la Loire-Atlantique ( Février 2000 ).

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On distingue essentiellement des dysphasies d’expression (le trouble prédominesur les voies de "sortie"), et des dysphasies de réception (le trouble prédominesur les voies de la compréhension, les voies d’"entrée" du message linguistique).

Les dysphasies d'expression se traduisent par des difficultés qui touchent les troisgrandes fonctions expressives :

- la recherche et la récupération des mots en mémoire (indisponibilité ponctuelledes mots) ;- l’organisation automatique des mots en phrase (parler "style télégraphique",réduction linguistique) ;- la mise en sons des mots, la programmation puis la réalisation des différents sonsnécessaires à la production sonore de l’énoncé (suite séquentielle des sons dulangage rendant inintelligible la parole de l’enfant).

La compréhension linguistique est préservée, et l’enfant cherche àétablir la communication par tous les moyens possibles (gestesnaturels, regards, démonstrations, attitudes, mimiques, dessins,…).

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Les dysphasies de réception sont plus rares mais aussi beaucoup plusgraves.

Elles touchent les capacités de décodage des sons à valeurlinguistique et compromettent donc la compréhension du langage et laconstitution même de la langue : par voie de conséquence, ces enfants sontgénéralement sans expression orale.

( Rapport J-Ch. RINGARD, Inspecteur d’Académie, Directeur des ServicesDépartementaux de l’Education Nationale de la Loire-Atlantique ( Février 2000 ).

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La dysphasie est un trouble spécifique de l’apprentissage du langage oral.

La dysphasie est un trouble structurel, inné et durable del'apprentissage et du développement du langage oral.

La dysphasie se définit par l’existence d'un déficit durable desperformances verbales, significatif en regard des normesétablies pour l'âge. Cette condition n'est pas liée à un déficitauditif, à une malformation des organes phonatoires, à uneinsuffisance intellectuelle, à une lésion cérébrale acquise aucours de l'enfance, à un trouble envahissant du développement,à une carence grave affective ou éducative ( Gérard ).

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La dysphasie est une anomalie du développement du langageen lien avec un dysfonctionnement des structures cérébralesspécifiquement mises en jeu lors du traitement del'information langagière. ( Mazeau ).

L'enfant dysphasique ne développe pas son langage de façonnormale. Si un retard se comble (au moins partiellement), unedysphasie persiste car c’est un trouble structurel. Cela nesignifie pas que les difficultés langagières seront immuables :une évolution favorable est souvent la règle, mais le langagede l’enfant gardera généralement, à des degrés variables, la marque du trouble initial, occasionnant plus ou moins de gêne.( Habib )

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La dysphasie doit être inscrite dans l’ensemble des perturbationsdéveloppementales qui gênent l’enfant dans sa construction d’unêtre social et affectif.

La particularité de la dysphasie tient au fait que les obstaclesmajeurs qui s’opposent à cette construction résident dans la qualitéde l’équipement linguistique qui empêche le langage de jouer sesrôles de médiateur privilégié de la relation et de support de la

pensée.

Troubles durables de l'acquisition du langage parlé chez desenfants normalement intelligents, sans déficit auditif et sanstrouble psychopathologique ( Cheminal ).

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La dysphasie se manifeste par un retard extrême et durable dudéveloppement de la langue maternelle; sans stimulationcommunicative précoce et ciblée de même que sans aidesystématique à la construction du langage, l'enfant ne réussira nià communiquer oralement de façon satisfaisante ni à véhiculeraisément ses pensées.

La dysphasie étant un trouble spécifique du langage parlé, ellese distingue du handicap moteur-cérébral, intellectuel, destroubles envahissants du développement comme l'autisme, despsychoses, des troubles émotionnels et de conduite. En principe,les organes de l'ouïe et de la vue, ainsi que de la motricité sontintacts. Et le comportement communicatif et éducatif desparents ne sont pas la cause primaire de la dysphasie.( Nicolay ).

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Les difficultés observées

- difficultés à distinguer les sons de la langue et la séquence des sons et desmots émis par autrui,- difficulté à se souvenir des sons et des mots, de sorte qu'on constate uneperte subite de certains mots, une structure syntaxique instable, une grammaireincohérente,- langage confus dû à l'adoption de mécanismes de compensation pour faire faceaux difficultés de communication,- langage limité et acquis tardivement,- compréhension du langage moindre qu'un enfant du même âge,- incapable de trouver ses mots pour exprimer ses pensées et constate cettedifficulté,- tendance à pointer les objets ( désignation ) au lieu de les nommer

( dénomination ),- manifeste une confusion sémantique: il pourrait dire lit en voyant des draps,- structure syntaxique primitive de ses phrases,

… / …

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- donne aux mots des significations approximatives, ce qui entraîne le jargon et lesmots sans signification,- éprouve de la difficulté à lire étant donné sa difficulté à décoder les symboles,- à l'échelle WISC-R, son niveau intellectuel est dans la moyenne pour lesaptitudes non verbales, mais inférieur à la moyenne pour les aptitudes verbales (avec écart QIV / QIP au moins de 20 ),- présente presque toujours des difficultés de mémoire immédiate et decompréhension des mots (définition),- présente pratiquement toujours, sur le plan scolaire, une dyslexie importanteaccompagnée d'une dysorthographie,- présente une perturbation de l'organisation spatio-temporelle avec une mauvaiseintégration du schéma corporel (difficulté à reproduire les structures rythmiquesperçues à l'audition et à distinguer clairement la droite de la gauche),- éprouve régulièrement des problèmes émotifs secondaires aux difficultés decommunication: il peut être réservé et timide, ou irritable et agressif.

Selon Pelsser (Manuel de psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent - 1989,Gaetan Morin Éditeur).

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Au final:

L'enfant... ( de manière générale )

• ne comprend pas des consignes simples,• ne comprend pas des phrases complexes,• ne décode pas les bruits familiers,• a des yeux expressifs ( à la recherche…),• parle mal, tardivement, jargonne ou grimace,• a du mal à segmenter les mots,• n'utilise pas les mots de liaison,• est incohérent dans la structure de la phrase. Il utilise un styletélégraphique,• a du mal à convertir les phonèmes en graphies,• désire communiquer et souffre de ne pas pouvoir s'exprimer correctement,• parle mieux en situation spontanée qu'en situation dirigée.

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La dysphasie ( développementale ) n’est pas liée à:

- à une histoire médicale particulière,- à un déficit sensoriel même si l'enfant présente d'apparentes

difficultés,- un déficit intellectuel. L'enfant dysphasique peut ne pas

trouver ses mots d'une manière dramatique, mais être parfaitementcapable de résoudre une opération, ou de développer une lecture efficace.Il est normalement intelligent mais présente un déficit circonscrit audomaine langagier,

- à un trouble du comportement même si les enfantsdysphasiques peuvent paraître agités, peu attentifs, instables,agressifs…preuve d'un réel mal-être relationnel à une situation d'échec quis'installe.

- à un trouble de la relation. Les enfants dysphasiques cherchentle plus souvent à communiquer par tous les moyens à leur disposition(gestes, mimiques, etc…).

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Des confusions à éviterLe retard simple de langage: ( trouble fonctionnel).

Il se manifeste sous forme d’un décalage dans le temps dans l’acquisition de langageoral. Si l’enfant «parle mal », la communication et la compréhension ( toujoursmeilleure que l’expression ) tendent vers la normale. Le retardse comblera avec l’âge ( vers 5/6 ans ) et l’école et l’orthophoniste ( si une prise encharge est nécessaire )accentueront un retour vers la normale. Les carences langagières, le multilinguisme, lesbaisse d’audition, etc… peuvent être des raisons au retard simple de langage.Il faut toutefois veiller à ce que les difficultés n’entravent pas une bonne insertionscolaire.

Le retard simple de parole: ( trouble fonctionnel).

Ce retard concerne la production phonologique du mot.Des altérations de phonèmes prédominent, souvent dans le sens de la simplification:porte = pote, de la substitution: roule = route, etc… Ces altérations sont normales dansl’apprentissage de la langue de l’enfant.Là aussi, il faut veiller à ce que les enfants qui persistent dans ces altérationsbénéficient d’une prise en charge orthophonique.

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Le trouble articulatoire: ( trouble fonctionnel)

C’est l’aspect phonétique ( phonèmes pris isolément) lié à l’articulation, et ceci quelquesoit la position du phonème dans le mot et de manière constante.Une rééducation orthophonique et/ou au besoin une opération chirurgicale de certainsorganes phonatoires corrigent en général cette déficience.

Le trouble spécifique du langage oral: ( trouble structurel )

Il se définit comme un décalage par rapport à une courbe de développement normal dulangage mais l’acquisition du langage se fera de manière complètement particulière etatypique. Il touche l’expression et/ou la réception (compréhension).

Des marqueurs de déviance sont bien définis (cf diapo suivante).Il n’y a ni déficience intellectuelle, ni déficience auditive, ni trouble affectif. nitroubles de la personnalité.De plus, le trouble est durable et ne se résorbe pas.

La dysphasie s’inscrit dans cette catégorie.

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Les origines de la dysphasie

On estime à 7% environ des enfants de 3 ans et demi, la fréquence destroubles spécifiques du développement du langage oral. La grandemajorité guérit avant ou autour de 6 ans et constitue ce qui est appelé enFrance un retard de langage. Une plus petite partie (environ 1% desenfants) ne guérit pas dans ces délais et constitue les dysphasies dedéveloppement ( C. Billard ).* [soit 7000 nouveaux enfants d'âge scolaire chaque année].

L’étiologie des dysphasies reste mystérieuse et poly factorielle, même si lesparticularités du cerveau de la personne dysphasique et les facteursgénétiques sont actuellement étudiés.

La dysphasie serait trois fois plus répandue chez les garçons.

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Des marqueurs de dévianceUn marqueur de déviance de la dysphasie est un indicateur qui relève de cette

pathologie sans être un retard de langage.

Autre déf: Ensemble de traits constants dans les comportements des enfantsdysphasiques et qui témoignent de la défaillance de structurescérébrales responsables de la manipulation du code verbal.

Marqueurs selon CLASHEN (1989) et DELTOUR (1992)

- Trouble de l’informativité ( pragmatique ).- Trouble de l’encodage syntaxique.- Dissociation automatico-volontaire.- Hypospontanéité.- Trouble de la compréhension verbale.- Trouble de l’évocation lexicale.

( Des troubles associées seront décrits plus loin. Il en existe mais ne sont passpécifiques et uniques à la dysphasie, mais peuvent varier en fonction de la dysphasieet des ressources de l’enfant).

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Trouble de l’informativité.

L’enfant comprend les mots mais ne comprend pas bien l’intentiondu message.Inversement, on comprend ses mots mais pas ses intentions.On se situe à un niveau pragmatique du langage, c’est à dire quel’enfant n’utilise pas ou peu le langage sous forme de requêtes, d’intentions, d’explications. Iléprouve des difficultés à utiliser le langage comme acte de communication inter-individuelle.C’est une difficulté indépendante des problèmes de réalisation formelle du codepour transmettre une information adaptée à un contexte précis, autrement dit unedifficulté à transférer une information précise en dehors des problèmesd’intelligibilité.Parfois, les informations données ne sont pas pertinentes.Des phrases peuvent être correctement prononcées mais sans aucun rapport avecla conversation.Il n’y a pas de fil conducteur dans le récit ( «coq à l’âne»).Le savoir partagé n’est pas toujours respecté.

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Quelques exemples:

A l’école, la maîtresse donne un cours sur les cinq sens:- Jean, avec quoi sent-on?- Avec le nez- Avec quoi voit-on?- Avec les yeux.- Avec quoi goûte-t-on?- Avec du pain et de la confiture.

Jean est invité chez un copain. C’est l’heure du goûter:- Tu préfères de la confiture ou du chocolat?-Oui, mais je n’ai pas assez d’argent.

Quelle planète se trouve juste après Mars?- Avril.

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Trouble de l’encodage syntaxiqueIl réside dans la difficulté à associer des mots alors que la conscience de lasyntaxe peut être correcte.

Il peut y avoir omission ou substitution des prépositions, des pronoms, des motsfonctionnels ( Je vais en vacances à la montagne en voiture = vais à vacances surmontagne avec la voiture) , des articles et souvent une absence de flexionsadjectivales ( marques du masculin/féminin, singulier/pluriel) et verbales ( utilisationrégulière de l’infinitif: Jean va à l’école = Jean partir à l’école).En conséquence, l’expression est «télégraphiée » ou basée sur des phrasesminimales, bien que la compréhension reste relativement accessible à l’interlocuteur.Des erreurs peuvent porter sur l’ordre des mots et la chronologie du discours :trouble de la concaténation = traitement séquentiel de la parole et/ou des idées.Notamment si l’enfant s’engage dans un récit étoffé. L’interlocuteur perdra alors lefil de l’histoire.L’enfant présente plus de lexique que de syntaxe. Les phrases longues ( > 4 ou 5mots) posent problème en expression.La voix passive est inaccessible.

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Au final:

Il peut exister un agrammatisme:Défaut de construction grammaticale des phrases (diminution ou

disparition des mots de liaison, utilisation incorrecte des accords, des temps,verbes employés le plus souvent à l’infinitif) aboutissant à un style télégraphique parla tendance générale à la juxtaposition des mots et à la réduction de leur nombre.Le langage est ainsi réduit à des mots-phrases, mais garde cependant un contenuinformatif pour l’interlocuteur. L’agrammatisme existe à l’oral comme à l’écrit.

ou une dyssyntaxie:Production linguistique pathologique caractérisée par une déstructuration

de la construction de la phrase (qui n’obéissent plus aux règles de la syntaxe), laperte des rapports grammaticaux entre les mots, l’emploi des mots de liaisonsmorphosyntaxiques pour d’autres, altérant le contenu informatif du message jusqu’àle rendre complètement incompréhensible pour l’interlocuteur. L’aspect surabondantdes productions (logorrhée) distingue la dyssyntaxie de l’agrammatisme.

Les enfants ont donc de la difficulté à exprimer leurs idées.

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Dissociation automatico-volontaireLa formulation d’un son ou la production de mots sont correctes en situation

spontanée, mais incorrecte en situation dirigée ou sur commande.

Normalement, ce qui est volontaire devrait être plus performant que ce qui estautomatique. La répétition favorise l’automatique. La dissociation automatico-volontaire est anormale quand l’enfant est incapable de reproduire même parautomatisme.

Il peut s’y associer des difficultés au niveau des praxies oro-faciales: ce sont alorsles enchaînements de mouvements qui posent problème, alors que la programmationde la mise en forme des mots est très bien conçue. L’enfant connaît très bien lemot à dire ( s’il le connaît ), il en connaît les phonèmes, mais il ne parvient pas à lerestituer dans un format normal.L’enfant peut produire des mots inintelligibles sous formes de complexifications etnon de simplifications, ce qui explique la réduction verbale, sachant qu’il va produire « faux ».[ Les élèves vont en récréation ] = Les velè… éle… vonlèéves…

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L’hypospontanéité

C’est la difficulté à l’incitation verbale qui induit la réduction des productionslangagières.

Il y a une difficulté à programmer une séquence de mots en phrases.

L’enfant a rarement l’initiative de la parole, parle très peu etseulement en réponseà des sollicitations.Les réponses aux questions posées seront « à minima » ou stéréotypées du type« je sais pas ». Les réponses sont « économes ».

C’est un marqueur difficile à quantifier dans la mesure où la timidité, l’introversion de l’enfant peuvent influer sur son discours.

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Trouble de la compréhension verbale

La compréhension verbale est pratiquement toujours altérée chez lesenfants dysphasiques, mais à des degrés divers.

Quelques situations de compréhension verbale:- compréhension dans des situations de la vie quotidienne,-compréhension dans l’échange,- compréhension des sons de la langue,- compréhension lexicale,- compréhension morpho-syntaxique,-compréhension d’un récit oralisé, -etc.…

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La compréhension peut n’être que peu perturbée: mais elle ne doit pas être négligée.Certains enfants dysphasiques ont pris l’habitude de comprendre par le contexte. Leurniveau de compréhension est lié à la restriction de leur vocabulaire, à un problème demémoire immédiate, à des difficultés conceptuelles.

Un enfant peut bien comprendre une phrase de ce type:[ L’instituteur dispute l’élève dont la fiche est déchirée. )]

Le mot « dont» n’a pas à être décodé sémantiquement et syntaxiquement pour comprendrela phrase. Il n’y a pas d’ambiguïté dans la compréhension de laphrase. L’accès au sens des termes instituteur, fiche, élève et déchirée suffisent à eux-mêmes. Le mot outil etfonctionnel « dont » est inutile.

La compréhension peut être compromise par la longueur des énoncés.

Elle peut également être compromise de:

-par un déficit du traitement de l’information auditive dans la mesure où l’enfant éprouve des difficultés à découper, à segmenter la chaîne parlée en séquences.

- ou par une discrimination auditive chutée : certains enfants dysphasiqueséprouvent de la difficulté à différencier certains sons proches. Par exemple, ils"n'entendent" pas la différence entre pain et bain. Pensez au logo dix- fa–scie qui veutillustrer un trouble de perception auditive.

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Quelques indicateurs qui peuvent mettre en évidence un trouble de lacompréhension:

- Les écholalies: phénomènes liés à la répétition "rigide" de mots, dephrases, de "blocs". Elles peuvent être immédiates ou différées (l'enfant amémorisé un "tout" et le reproduit plus tard dans un autre contexte significatif).Elles peuvent contenir certaines variations d'intonation ou de mots (par ex. à laquestion "Est-ce que tu veux aller jouer dehors?", l'enfant répond "jouerdehors!"),

-l’utilisation de gestes et de mimes pour se faire comprendre,

- le travail en imitation des autres,

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Remarque:

On utilise trois types de stratégies pour comprendre une phrase:

- la pragmatique qui est la combinaison logique la plus probable à partirdu sens des mots et en fonction de la situation.

-la positionnelle où l’ordre des mots nous donne souvent des indicationspar exemple en ce qui concerne l’agent ou l’objet de l’action.

- la morpho-syntaxique qui tient compte de tous les traits qui indiquentla relation entre les mots ou modifient une partie de leur sens.

[ L’intervention dans les troubles graves de l’acquisition du langage et lesdysphasies développementales. Marc Monfort –Adoracion Juarez Sanchez.page91 Ed. Ortho Editions ]

(Un enfant dysphasique utilise le lexique et la première stratégie).

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Trouble de l’évocation lexicale.

C’est la difficulté à produire sous sa bonne forme un label lexical existant,bien que dans le stock de mots connus de l’enfant.

La difficulté d’évaluer le trouble d’évocation lexicale réside dans la distinctionentre pauvreté du lexique actif et difficulté d’accès au lexique.

Manque du mot: impossibilité ou difficulté marquée à aller "récupérer" des motsconnus. C'est comme avoir un mot sur le bout de la langue.

Lexique: c'est le vocabulaire que l'on possède. On parle de lexique réceptif oupassif pour les mots que l'enfant comprend et expressif ou actif pour ceux qu'ilexprime.

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Remarque: Un vocabulaire restreint mais accessible est lié à la sous-utilisation dulangage et à la difficulté conceptuelle: il n’y a pas manque du mot.

Le manque du mot: il se manifeste par des conduites d’approche ou d’évitements de situation de communication verbale: l’enfant utilise alors des paraphasies (émettreun mot ou un son pour un autre) sémantiques ( front pour tête) ou morphologiques( roule pour route) ou des approximations (sécateur = truc pour couper).

Les enfants ont du mal à trouver leur mot aussi bien en situation dirigée qu’en spontanée. Mais ils peuvent aussi l’évoquer normalement dans dessituationsinformelles. Ils peuvent être en constante recherche des mots et de la structure deleurs phrases.

Le manque du mot va gêner énormément la communication avec l’utilisation de motssans signification ( un truc, une chose, …) , de phrases avortées ( il a … euh…), de périphrases ( ou circonlocution: façon d’exprimer une notion parun ensemble deplusieurs mots synonyme d’un mot unique ) ( la femelle du cochonpour truie).

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Les troubles associésLa dysphasie est un trouble spécifique mais, pour certains, elle peuten plus s'accompagner de difficultés dans d’autres domaines.

En rouge, ces troubles sont toujours observés.

Troubles cognitifs:

- d'abstraction : l'enfant a de la difficulté à dégager d'un ensembled'éléments ceux qui sont essentiels pour l'intégration d'un concept abstrait.

- de généralisation : difficulté à appliquer à d'autres situations desnotions apprises dans un contexte donné. L'apprentissage demeure lié au contextede présentation. Difficulté de transfert.

- d'anticipation : difficulté à prévoir les événements et leur conséquenceset d'en tenir compte dans leurs actions (observation de la vie quotidienne, imaginerla fin d'une histoire).

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Troubles de la notion du temps :

- Difficulté à comprendre et à utiliser les notions temporelles (avant,après, moments de la journée, demain, hier) et à se détacher du moment présent.

- Difficulté à suivre en ordre les différentes étapes d'une activité, àplanifier et à organiser en séquence une tâche, à sauvegarder l'ordre chronologiquedans le rappel d'un événement, d'une histoire.

- Difficulté à saisir la continuité des phénomènes cycliques.

Ces troubles sont souvent les plus persistants chez l'enfant dysphasique, d'oùl'importance d'avoir en classe un tableau très visuel de l'horaire ou des étapes del'accomplissement d'une tâche.

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Troubles de la perception auditive:

Se traduisant plus particulièrement par une difficulté de discrimination auditiveliée à la durée du signal sonore, par une difficulté de mémorisation et de maintiende la séquence des signaux sonores.

Troubles praxiques :

Difficulté à effectuer un ou des mouvements volontaires ou sur ordre alors queces mêmes mouvements peuvent être effectués aux cours d'activités spontanées ouautomatiques.

- dyspraxie verbale : associée à la réalisation des sons du langage.- dyspraxie de construction : reproduction graphique ou concrète au

moyen de divers matériaux.- dyspraxie idéomotrice : mimer un geste symbolique ou expressif.- dyspraxie vestimentaire : associer à l'habillage

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Troubles de la motricité fine et/ou globale:

Difficulté à exécuter des mouvements fins (découper, écrire etc.) et/ou desmouvements plus grossiers (sauter, marcher, etc.). Certains enfants ont desdifficultés d'équilibre.

Troubles de la parole :

- Articulation : difficulté à réaliser certains sons du langage.- Phonation : problème de voix.- Fluidité : bégaiement - bredouillement.- Résonance : voix postérieure, nasillarde.- Prosodie : variation dans l'intonation, trop ou pas assez.

Troubles de la perception visuelle :

Difficulté à discriminer des éléments d'informations visuelles présentés rapidementou s'ils sont mêlés à un trop grand volume d'éléments.

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Troubles de la structuration spatiale :

Difficulté à s'orienter et à s'organiser dans l'espace. (conscience corporelle,intégration gauche/droite).

Troubles du comportement :

- rigidité : résistance aux changements, difficulté à modifier seshabitudes, ses façons de faire; à intégrer la nouveauté et à modifier soncomportement en conséquence; entraîne des situations difficiles à gérer, desmaladresses sociales, peu d'adaptation à autrui.

- hyper ou hypo activité : multiplication des activités ou passivité.

- réactions catastrophiques : réactions démesurées par rapport à desdifficultés de compréhension et d'adaptation à la situation. Il est important deprévenir l'enfant de la relativité des choses.

- impulsivité : agit sans prendre le temps d'analyser par tâtonnement, sansstratégie d'une fois à l'autre. Difficulté à s'auto-corriger.

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Troubles d'apprentissage :

- Difficulté d'attention/concentration : attention sélective (difficulté àcentrer son attention sur les éléments importants d'une tâche).

- Se laisse facilement distraire par les bruits compétitifs.- Durée d'attention trop courte.- Variation dans la performance : un jour travaille bien, le lendemain c'est

horrible.- Instabilité des acquisitions : On pense qu'il a acquis une notion, mais ce

n'est pas le cas. Ce qui rend difficile les évaluations.

- Des difficultés d'apprentissage ressortent de façon importante etpersistante dans la lecture (du fait des exigences particulières del’écrit en matière de syntaxe et de phonologie):

- Difficulté de décodage.- Compréhension affectée par le vocabulaire restreint.- Difficulté avec les structures de phrases complexes au niveau

du sens et de la syntaxe.- Difficulté à situer l'ordre temporel dans un texte.

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L'écrit :

- Les problèmes moteurs peuvent interférer sur le graphisme.- Choix des mots limités.- Structure de phrases simples.

Les mathématiques :

- Difficulté à généraliser les concepts car ils ne font pas partiede son langage (comparaison - grandeur - spatialité).

- Compréhension de problèmes écrits.

Outre la rééducation visant à l’amélioration des capacitéscommunicationnelles, des stratégies spécifiques d’apprentissage de lalecture / écriture doivent être mises en œuvre, sous peine d’aboutir àun "illettrisme" (illettrisme structurel d’origine linguistique).

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Prévention - RepérageDépistage - Diagnostic

Circ. n° 2002-024 du 31-1-2002

MISE EN ŒUVRE D'UN PLAN D'ACTION POUR LES ENFANTS ATTEINTSD'UN TROUBLE SPÉCIFIQUE DU LANGAGE ORAL OU ÉCRIT.Prévention:Prévenir sans stigmatiser: En milieu scolaire, le repérage est rendu complexe par lefait que, dans une première approche, les manifestations de ces troubles, sauf dansles cas très sévères d'atteinte du langage oral, ne sont pas radicalement différentesde celles qui peuvent se présenter chez nombre d'élèves.L'identification des troubles spécifiques du langage n'est pas aisée parce que lesdifficultés observées dans le domaine de la maîtrise de la langue orale et écrite,peuvent revêtir une pluralité de significations. C'est pourquoi l'école doit se garderd'un double écueil, celui de la banalisation comme celui de la stigmatisation.Repérage:L’enseignant de la classe et les membres du RASED repèrent les élèves présentantdes signes d'alerte.

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Dépistage:Le premier dépistage sera réalisé par le médecin de PMI, à l'occasion du bilan de 3-4ans, sur la base des informations fournies par l'enseignant, la famille, les membres desRASED.Un second dépistage sera organisé dans les mêmes conditions, auprès des enfants de 5-6 ans, par le médecin de l'éducation nationale.

Diagnostic:Ce diagnostic, pluridisciplinaire, s'appuie toujours sur un bilan médical, orthophonique etpsychologique afin d'éliminer tout déficit sensoriel, pathologie neurologique, troublecognitif non verbal, trouble envahissant du développement ou des carences importantesdans l'environnement de l'enfant.Ces bilans peuvent être faits en ville auprès de professionnels de santé ( pédiatres,neuro-pédiatres, psychologues, neuro-psychologues ) ou, pour les cas complexes, dansdes centres de référence hospitaliers dont la liste établie par la direction del'hospitalisation et de l'organisation des soins (DHOS) sera régulièrement publiée par leComité français d'éducation pour la santé (CFES).

La qualité du repérage, du dépistage et du diagnostic d'enfants porteurs d'untrouble spécifique du langage, constitue une étape essentielle et déterminante pourdéfinir les meilleures conditions d'une prise en charge individualisée.

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Au finalPour permettre une rééducation intensive et précise, une dysphasie doit êtrereconnue le plus tôt possible. D’autant plus que les difficultésd’apprentissage en lecture sont quasi constantes et qu’elle devra être abordée tôt et de manièredifférenciée.Les trois grandes étapes sont donc:

- dès 3-4 ans, reconnaître le trouble spécifique du langage oral et lescritères de gravité: inintelligibilité, agrammatisme et troubles de la compréhension;

- à partir de 5 ans: reconnaître un trouble persistant du langage oral pourrééduquer et préparer l’apprentissage de la lecture;

- après 6-7 ans, reconnaître la persistance de déviances dans le langageoral et leurs conséquences sur la lecture et l’orthographe.

[ C. Billard ANAE n° 76/77 page 24 ].

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Quelques repèresREPÈRES CHRONOLOGIQUES DU DÉVELOPPEMENT NORMAL DU LANGAGECHEZ L’ENFANT. Mme SOCKEEL, Orthophoniste.•6 mois, l’enfant répète sans se lasser des syllabes en chaîne, articule des sons detoutes les langues du monde.•9 mois, stade de l’écholalie, il comprend sa maman et préfère la languematernelle.•10 mois, premiers mots de deux syllabes apparaissent avec une forte chargeaffective.•12 mois, le mot "maman " exprime un sens.•12-18 mois, il apprend le vocabulaire correspondant aux choses de son entourage.•2 ans, il possède un vocabulaire de 20 mots et en comprend environ 300.•2 ans, l’enfant accède à la pensée symbolique, il fait des phrases comprenant unsujet, un verbe et un complément.•3 ans, l’enfant se perçoit comme une personne douée de jugement, il comprend le" ou ", " pourquoi ", " comment ".•4 ans, la phrase se complexifie et comprend deux compléments.•5 ans, le langage est mieux maîtrisé.

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Vers 3 mois: L’enfant est capable de catégoriser des sons en dépit des variations d’intonation.

Vers 5 mois: Il reconnaît une syllabe dans des énoncés différents.

Vers 9 mois: Il détecte des frontières de syntagmes (groupe nominal, verbal, …).

Vers 11 mois: - Un enfant est capable de détecter les frontières des mots(segmentation).

- Il réorganise des catégories perceptives en fonction de lastructure phonologique de la langue maternelle.

De 18 à 24 mois: Il accède à la compréhension de relations puis de l’ordresyntaxique des mots dans le contexte.

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P.C. = PERCEPTION et COMPREHENSION

P.E. = PRODUCTION et EXPRESSION

Tableau synoptique sur le développement du langage de l’enfant. Extraits.Dictionnaire d’orthophonie. F. Brin, C. Courrier, E. Lederlé, V.MassyEd. Ortho Editions

De 2 à 3 ans:

P.C. comprend les locutions temporelles et spatiales: haut/bas, dedans/dehors,avant/après

commence à comprendre la question: quand?

connaît quelques couleurs et les principales parties du corps

différencie: gros/petit/grand

oppose présent/passé/futur

obéit aux ordres complexes

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P.E. accroissement rapide du lexiquefait des phrases de 3 ou 4 mots avec verbes et adjectifsl'ordre des mots, la structure de la phrase et l'arrangement grammatical suivantprogressivement le langage de l'entourageproduction progressive de phrases avec des articles, pronoms, prépositions etquelques adverbesutilise toi, lui, moi ( puis « je » )questionne beaucoup sur le lexique («< c'est quoi ça? »)converse avec ses jouets

De 3 à 4 ans:

P.C. connaît toutes les parties du corpscompréhension:

de substantifs abstraits et d'adjectifs de dimensiondes notions grammaticales comparatives (plus grand que, etc.)des questions: (où?, pourquoi?)des termes relatifs à l'espace: devant/derrière, à côté, dessus/dessousdes termes relatifs au temps: hier, ce soir, bientôt, demain, quand +/­

P.E. lexique de 400 à 900 motsse nommeutilise les pronoms: tu, il, elle, on

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fait varier les tempsfautes grammaticales moins fréquentesphrases de 6 mots et pluscoordonne des phrases avec "et"

raconte ce qu'il a faitse libère de l'action, qui sous-tendait jusqu'alors le langage, ainsi que descontraintes de l'espace et du temps

De 4 à 5 ans:

P.E. comprend bien les questions: quand ?, comment?comprend les termes: entre, au milieu, autour denotion de nombre et de différenceobéit à des consignes impliquant des objets non présents

P.C. utilise le passé et le futur, conjugueemploie des relativesaccorde le nom et l'adjectif utilise des mots grossiersjoue avec les mots, en inventequestionne sans cessecommence à adapter son discours à son interlocuteurparle de son "imaginaire"tous les sons de la langue sont acquis sauf la différence [s/z] et [ch/j]

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De 5 à 6 ans:

P.E. tout le langage est compris, même les principaux mots abstraitscomprend les phrases interrogatives avec inversion sujet/verbea les notions de manque et de différences'intéresse au sens des mots: ne demande plus: "qu'est-ce que c'es?" " mais" qu'est-ça que ça veut dire? "discrimine des sons prochessouhaite apprendre à lire

P.C. production de phrases complexes avec expansions et concordance des tempsutilise presque toutes les notions relatives à l'espace et au temps: demain, au milieu,après, le dernier, etc.conjugue les substantifs et les verbes irréguliersdit ses noms et adresse ainsi que son âgepeut définir. expliquer des motsraconte de façon claire et ordonnée

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Après 6 ans:

P.E. en ce qui concerne le temps: apprentissage des saisons et mois de l'année, de ladate, des notions de durée (jusqu'à ce que, depuis), de l'heure

. en ce qui concerne l'espace: apprentissage des termes à l'envers, l'un à côté del'autre, l'un devant l'autre, l'un derrière l'autre, à gauche de, à droite de, vertical,horizontal, oblique.

P.C. formulation des questions avec emploi de la négation et inversion sujet/verbeutilisation du pronom personnel en rappel du sujetdifférenciations sémantiques dans des champs proches (comme tabouret/banc)augmentation continue (tout au long de la vie) du stock lexical

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Une échelle de dysphasieNoter par 0: pas du tout ou jamais.

1: un petit peu ou parfois.2: beaucoup ou souvent.3: énormément ou toujours.

1. articule mal2. a tendance à se servir des gestes pour se faire comprendre3. a tendance à répondre par oui ou non4. cherche ses mots5. a recours à des « interprètes »6. répète un mot sans raison7. inverse des syllabes8. parle par phrases courtes voire par mots isolés …/…

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9. a du mal à raconter ses journées, un film10. confond des mots, des sons11. utilise les articles, les conjugaisons12. au téléphone, on a du mal à le comprendre13. répète mal14. fait des phrases mal construites15. évite de parler16. a un vocabulaire pauvre17. a un langage a lui18. a du mal à comprendre ce qu’on lui dit au téléphone19. va à l’essentiel, lorsqu’il essaie d’exprimer quelque chose20. a du mal à comprendre les phrases longues21. a un langage qui reste « bébé »22. a un langage qui rappelle celui des télégrammes23. fait des contresens24. parle trop vite25. s’oriente mal dans l’espace26. confond des propositions tel que sur / sous, devant / derrière27. a du mal à exprimer ce qu’il pense28. a du mal à se faire comprendre par ses camarades

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29. déforme les mots30. peut dire des choses compliquées sans problèmes alors qu’il va buter

sur des choses simples31. répond à côté des questions32. dit un mot pour un autre33. manque de contrôle quand il parle34. n’écoute pas ce que les autres disent36. comprend mieux qu’il ne parle37. perd le fil de ce qu’il dit lorsqu’il parle38. a du mal à se faire comprendre par des personnes qui ne le connaisse pas39. donne l’impression d’avoir de la bouillie dans la bouche40. se fatigue vite lorsqu’il doit exprimer quelque chose41. met du temps à organiser sa réponse lorsqu’on l’interroge42. doit s’y reprendre à plusieurs fois lorsqu’il veut dire quelque chose.

Echelle de dysphasie de Gérard C.L. et Dugas M.Service de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent.Hôpital de R. Debré ( Paris 1988 ).

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Input Emission verbale Output

PERCEPTIONCOMPREHENSION

PRODUCTION

Processus acoustico-phonétique

Processus articulatoire

Représentation phonétique Représentation phonétique

Décodificationphonologique

Planification phonétique

Représentation phonologique Représentation phonologique

Accès au lexique Codificationphonologique

Représentation morpho-lexical Représentation morpho-lexical

Analyse syntaxique Sélection lexicale

Représentation syntaxique Représentation syntaxique

Interprétationsémantique

Planification syntaxique

représentation sémantique représentation sémantique

Interprétationpragmatique

Planification sémantique

Représentation pragmatique Représentation pragmatique

Intégration dans lediscours

Planificationpragmatique

Représentation du discours

Un modèle théoriquedescriptif dufonctionnement dulangage.

(Bélichon, Rivière etIgoa 1992 )

Pour essayer decomprendre où se situele trouble ou lestroubles qui peuventrendre compte del’ensemble des symptômes observéschez l’enfant tout au long de son évolution.

[ tiré de l’intervention dans les troubles gravesde l’acquisition du langage et lesdysphasiesdéveloppementales.Monfort et JuarezSanchez. OrtrhoEditions ].

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Les différents types dedysphasies

Mise en garde:

Les classifications qui suivent ne permettent pas de poser un diagnostic.

Cependant:

Elles aideront à comprendre d’une part, ce qui est déficitaire chezl’enfant, et d’autre part à déterminer ce qui est préservé, ce qui induirales stratégies pédagogiques et rééducatives les plus pertinentes à chaqueélève.

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Les 5 grands types dedysphasies.

La dysphasie phonologico-syntaxique.

La dysphasie réceptive.

La dysphasie lexicale-syntaxique ( ou mnésique ).

La dysphasie de production phonologique.

La dysphasie sémantique-pragmatique.

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La dysphasie phonologico-syntaxique.

Elle est la plus fréquente: 6 à 7 cas sur 10.

Le versant expressif est le plus touché et la compréhension est toujoursmeilleure bien qu’elle puisse être atteinte.

Elle se caractérise par:

- une hypospontanéité. On rencontre une réduction verbale massive avec desréponses à minima, des réponses du type « peut-être », « je sais pas ».

- un trouble phonologique. Production de mots inintelligibles caractérisés par descomplexifications (leurs énoncés se complexifient).

- parfois une dissociation automatico-volontaire. Lorsque, par exemple, laformulation d'un son est incorrecte en situation dirigée, mais est correcte enspontanée.

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- des troubles praxiques oro-faciaux. Ils sont caractérisés par des difficultés àproduire des sons verbaux, mais aussi à produire des gestes et leurs enchaînements.

-un trouble de l'encodage syntaxique. Il réside dans la difficulté à associer desmots alors qu'ils ont une bonne conscience de la syntaxe. Ces enfants sont trèssouvent "agrammatiques" (style télégraphique). L’agrammatisme évolue vers unedyssyntaxie avec les rééducations.

- un vocabulaire restreint mais accessible (réduction lexicale). Il est lié à la sous-utilisation du langage et à leur difficulté conceptuelle. Il n’y a pas de manque dumot.

- une compréhension peu perturbée. Elle ne doit pas être négligée. En effet, cesenfants ont pris l'habitude de comprendre beaucoup par le contexte. Leur niveau decompréhension est lié à la restriction de leur vocabulaire, un problème de mémoireverbale immédiate, des difficultés conceptuelles.

- une bonne "pragmatique" du langage. Le langage est informatif. Ce qu'ils disent àminima n'est pas déviant. Ils pallient par la mimique gestuelle ou faciale.

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EVOLUTION :

Ils restent inintelligibles jusqu'à l'âge d'au moins 7/8 ans.

Les difficultés massives sur le plan scolaire restent longtemps perturbés.

L'apprentissage du langage écrit peut aider à la productiondu langage oral.

Leur expression écrite reste limitée.

On constate des difficultés à comprendre le langage élaboré (les publicités,les jeux de mots, les titres de journaux, les notions abstraites).

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La dysphasie réceptive.

Les difficultés se situent principalement au niveau du décodage.Cette dysphasie est considérée comme très sévère.

- Trouble d’identification des bruits familiers. Les enfants ont d’énormesdifficultés à saisir les traits distinctifs des sons. La discrimination phonétique estéchouée massivement. (Ex: assourdissement, confusion, etc.…). L’information reçueest très mal traitée. L’enfant a du mal à segmenter, opposer, construire un systèmephonétique correctement utilisable.

-Trouble phonologique. Petits, ils sont inintelligibles. Ils ont du mal à différenciercertains sons : ils n'ont pas d'images auditives claires et précises.Ce trouble peut être améliorée par la répétition s’ils prennent conscience duson.

- Trouble de l'expression syntaxique. Leur langage devient dyssyntaxique ensituation dirigée.

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- Manque du mot. Ces enfants ont du mal à trouver leur mot aussi bien ensituation dirigée qu'en spontanée.

-Trouble majeur de la compréhension.

- Leur langage est peu informatif. Leur discours est incohérent et redondant.

EVOLUTION :

Les enfants utilisent des compensations (gestes, pictos, mimiques, etc.…).Le déficit au niveau du vocabulaire persiste.Les enfants sont rivés au concret et l’abstrait est complètement inaccessible.Le langage écrit reste longtemps non-fonctionnel.

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La dysphasie lexicale-syntaxique( ou mnésique ).

C’est un trouble de la fonction de rappel et de la fixation, lié àune atteinte du contrôle sémantique.Les versants expressif et réceptif sont alors touchés.

- Manque du mot. Ces enfants sont en permanence à la recherche de leurs mots etde la structure de leurs phrases.

- Pas d'hypospontanéité. L’expression orale est fluente et intelligible, mais limitéepar la constante recherche du mot et de la mise en encodage syntaxique.

- Informativité. Le discours est alors rendu peu informatif.

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- Pas de trouble phonologique.

- Pas de troubles oro-faciaux.

-Trouble de la compréhension. Il est dépendant de la longueur des énoncés.

EVOLUTION :

Ces enfants apprennent à lire mais restent gênés par leur problème de mémorisationet par leurs difficultés à trouver leurs mots.Le trouble du rappel verbal, associé fréquemment à un trouble de la mémoirevisuelle, entraîne des difficultés importantes dans l’apprentissage de la lecture.L’utilisation de méthodes globales est impérative dans un premier temps,renforcées par des supports imagées. Le recours aux syllabes sémantisées est unealternative vers la lecture alphabétique.

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La dysphasie de productionphonologique.

Les difficultés sont essentiellement expressives.

- Pas de réduction verbale. Après stimulation, ce sont des enfants qui parlentnormalement. Le langage est fluent.

- Défaut d'intelligibilité. Le trouble phonologique est aggravé par la répétition.

- Troubles praxiques oro-faciaux. Ils sont variables. les difficultés se situent auniveau de l'enchaînement des gestes.

- Troubles de l'encodage syntaxique. Les productions sont de type dyssyntaxique.

- Manque du mot. Il se manifeste par des conduites d'approche ou des "évitements"de situation de communication verbale.

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- Bonne compréhension verbale.

- Le langage est informatif.

- Trouble de la concaténation. Ce sont des difficultés au niveau des enchaînementsdes tâches séquentielles notamment dans l’organisation du récit.

- Troubles associés. ils peuvent rencontrer des difficultés graphiques et des troublesvisuo-constructifs.

EVOLUTION :

Ces enfants ont une grande conscience de leur trouble. La communication orale etécrite s'améliore sur le plan verbal (la phonologie est meilleure, mais la difficulté àtrouver leur mot persiste ; ils ont moins de difficultés dans les notions abstraites) etsur le plan écrit, on note une dysorthographie plus ou moins importante.

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La dysphasie sémantique-pragmatique.

C’est une dysphasie dont le diagnostic est rarement posé.On l’appelle également « Syndrome sémantique pragmatique ».

Ce sont des enfants repérés pour leurs difficultés dans les aspects sociaux de lacommunication. Écholalies, jargon, néologismes sont fréquents.Les enfants ont conscience de de l’inefficacité de leur communication alors qu’il enont le projet.« Ils donnent l’impression de ne pas mettre en cohérence fond et forme » [C.L.Gérard, les dysphasies Ed. Masson page 13.

Le discours restera marqué par par l’utilisation d’un vocabulaire inadéquat et deformules plaquées (Cocktail Party Syndrome).Ces enfants peuvent développer une hyperlexie mais souvent n’apprennent pas à lire.

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SyndromesMarqueurs

Phonologiquesyntaxique

ProductionPhonologique

Réceptive LexicaleSyntaxique

Sémantiquepragmatique

hypospontanéitéOui Non

Non Non Non

Dissociation automatico-volontaire

OuiPlus ou moins

Non Non Non

Trouble de l’encodagesyntaxique

OuiOui

Oui Oui Non

Manque du mot NonOui

Oui Oui très fort Non

Trouble de lacompréhension Plus ou moins Non

Oui Oui Oui

Trouble de l’informativité Non Non Oui Oui Oui fort

Synthèse

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Finde la partie 1