temporalités

JOURNAL DE LA CONSTRUCTION DE LA SUISSE ROMANDE

SEPTEMBRE 2016–––Fr. 7.50–––www.batir-jcsr.ch

Vivre la qualité.

La fascination des surfaces

Une diversité unique depuis 115 ans.Notre savoir-faire repose sur plus de 115 années d‘expérience – et nous avons au fil du temps transféré rigoureusement et avec succès notre connaissance exhaustive des produits aux domaines de produits apparentés. Aujourd‘hui, nous vous proposons la plus vaste gamme de produits de la branche: cela va des couches de fond, peintures, crépis, mastics et laques aux produits dédiés à l‘entretien des monuments historiques en passant par les lasures, les revêtements de sol, les produits destinés à la protection des bâtiments, les systèmes de façades et de technique d‘isolation, les systè-mes d‘isolation acoustique, les revêtements muraux et les techniques décoratives. C‘est avec la même inspiration que celle qui caractérise nos produits que nous perfectionnons constamment nos conceptions de peintures et nos outils d‘agencement que nous faisons vivre avec passion et quotidiennement à nos clients. CAPAROL – Vivre la qualité. In-formations complémentaires sur www.caparol.ch.

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Stéphane pilloud i dIrecteur des ventes régIon ouest, HolcIm (suIsse) sA, éclepensphilippe peiry i dIrecteur de productIon suIsse romAnde, HolcIm (suIsse) sA, éclepensalain Kouo i porte-pArole pour lA suIsse romAnde, HolcIm (suIsse) sA, éclepens

«Les architectes sont de bons ambassadeurs du béton»

P roducteur historique de ciment et béton dans toute la Suisse, Holcim (dont le siège social est à Rapper-swil-Jona et le siège opéra-

tionnel à Zurich) a fusionné avec son ex-concurrent français Lafarge en 2015, tout en conservant une raison sociale indépendante. Depuis, le groupe Lafar-geHolcim souhaite unifier ses forces en laboratoire et conquérir de nouveaux marchés.

la fusion entre holcim et lafarge, en juillet 2015, a-t-elle changé quelque chose pour holcim en Suisse romande?S. pilloud: Au niveau opérationnel, la fusion n’a changé que peu de choses, car Lafarge n’est pas présent en Suisse. Nous restons local comme nous le souhaitons. La fusion ouvre toutefois d’autres perspectives, car Lafarge est une entreprise qui a une capacité d’in-novation différente. Par exemple, nous n’avons pas de bétons luminescents en Suisse romande.

Depuis 1953, la cimenterie d’eclépens (VD) produit et distribue du ciment pour la fabrication du béton dans toute la suisse romande. selon les spécialistes, il n’existe pas de recette universelle pour ce matériau, déjà utilisé au temps des romains.ProPos reCUeILLIs Par PaTrICk aIMéPhoTograPhIes: VaNINa MoreILLoN

proposez-vous de nouvelles recettes de béton, réalisées par holcim ou lafarge?S. pilloud: Chez Holcim, nous créons des recettes tous les jours!ph. peiry: Lafarge a développé Ductal®, une marque spécialisée dans le BFUP (n.d.l.r. : béton fibré à ultra-haute perfor-mance). Chez Holcim, nous avons éga-lement développé des produits de type BFUP, et c’est là que nous avons des complémentarités avec Lafarge. Nous développons avec nos confrères ce pro-duit pour améliorer ses qualités.

le BFup est-il le produit-phare d’holcim?ph. peiry: Nous avons une palette de bétons très large, aussi bien chez Hol-cim que Lafarge. Cela va de la construc-tion de routes à celle de villas, en passant par des ponts et des tunnels. Si Holcim et Lafarge s’inspirent du travail l’un de l’autre et collaborent en laboratoire pour créer de nouvelles recettes de BFUP, alors tous deux auront le savoir-faire nécessaire pour proposer de nouveaux bétons de qualité à leurs clients respec-tifs.S. pilloud: C’est un béton qui nous permet de mettre beaucoup moins de matériau pour avoir de la résistance. Cela s’avère utile dans la restauration d’ouvrages. Il a par exemple été mis en avant lors de la rénovation du viaduc de Chillon. Nous pouvons également l’utiliser pour des façades très fines. Architecturalement, c’est intéressant.

Que pensez-vous de l’attachement de certains architectes, par exemple du Français rudy ricciotti, au BFup?ph. peiry: Il y a des exemples très concrets de l’utilisation architecturale du BFUP comme son Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranéenne, à Marseille. L’image du produit ne peut pas être mieux présentée! En revanche, sur le plan technique et du génie civil, par exemple la construction de ponts et l’étanchement, c’est moins vendeur, donc moins connu du grand public, tout en étant d’une efficacité redoutable. Voilà deux visions pour un même pro-duit.S. pilloud: Les architectes sont de bons ambassadeurs du béton. On voit ces dernières années la demande de struc-tures aux lignes pures, ce qui a incité à repousser les limites connues et à créer des nouvelles recettes. C’est la créativité de l’architecte qui stimule le développe-ment de nouveaux bétons. Cependant, il faut faire attention entre la volonté de l’architecte et la réalité de ce matériau

«Nous avons une palette de bétons très large, aussi bienchez Holcim que Lafarge. Cela va de la construction de routes à celle de villas, en passant par des ponts et des tunnels.»

philippe peiry

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de gauCHe à droite:

Stéphane Pilloud, Alain Kouo et Philippe Peiry.

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qui est fait à partir d’éléments naturels. Il n’y aura jamais dans la réalité une sur-face d’aspect aussi uniforme que celle imaginée par l’architecte sur son ordi-nateur.

l’accès aux matières premières est de plus en plus difficile en Suisse. Cela vous inquiète-t-il?ph. peiry: C’est une de nos préoccupations quotidiennes! Ce problème n’est tou-tefois pas propre à Holcim: il concerne tous les fournisseurs de matériaux de construction. En Suisse, la démographie a explosé ces vingt dernières années, ce qui implique un besoin en logements et en infrastructures toujours plus grand. Même si l’accès à la matière première est parfois plus compliqué qu’aupara-vant, nous ne perdons pas espoir. Les

réserves de gravier sont importantes en Suisse.

Quels sont les bétons les plus demandés par vos clients?S. pilloud: Les bétons de type A à C (desti-nés à la structure d’une maison ou d’un bâtiment) sont les plus couramment vendus. Pour des bétons plus spéci-fiques, la demande la plus courante pro-vient des architectes qui projettent des bétons teintés. D’une manière générale, il n’y a pas de vente de béton spéciaux en grande quantité, car cette demande provient de quelques architectes qui sortent des sentiers battus. Du côté des infrastructures qui sont en plein déve-loppement sur l’Arc lémanique entre les CFF, le CEVA et les routes canto-nales, nous sommes sur des bétons de

type G, plus pointus, résistants au gel et au sel. ph. peiry: C’est là qu’Holcim peut mettre en avant son savoir. Nous avons ici un laboratoire (n.d.l.r.: à Eclépens) qui fait de la recherche sur les performances du béton. Ces demandes des CFF ou des cantons sont récentes, depuis moins de quinze ans. Comme producteur de béton, Holcim a la capacité de proposer des produits qui atteignent la perfor-mance exigée par le client. C’est là une grande valeur ajoutée.

avez-vous une démarche écologique dans la production du ciment?ph. peiry: Dans tout ce que l’on produit, ciment, gravier, béton, nous avons une démarche écologique. Concernant le béton, nous utilisons des agrégats pro-venant de chantiers de déconstruction. Ceci permet une réintroduction de ces matériaux dans le cycle de la construc-tion, et nous permet de proposer un béton recyclé. Et l’eau des centrales à béton est récoltée et réutilisée. Nous avons nos propres stations d’épuration, où l’eau est stockée et réemployée une fois de plus dans la centrale à béton.a. Kouo: Nous respectons à la lettre les prescriptions environnementales strictes de la législation suisse. Par ailleurs, tous nos sites sont certifiés selon les normes ISO 9001 et 14001. En matière d’écologie industrielle, la cimenterie d’Eclépens est considérée comme avant-gardiste dans l’utilisation de combustibles de substitution, les-quels améliorent massivement le bilan CO2 de l’usine. Le four de la cimente-rie utilise plus de 60% de combustibles alternatifs (pneus usagés, plastique, bois usagé, boues d’épuration séchées, solvants ou déchets de peinture) à la place de combustibles fossiles. Fabri-quer du ciment, c’est donc également valoriser des déchets spécifiques dont la société ne sait que faire, sans produire aucun déchet secondaire. Ajoutées aux efforts similaires des autres cimenteries de Suisse, ces innovations représen-tent le tiers des réductions de CO2 que notre pays doit effectuer, tous secteurs confondus, pour atteindre les objectifs fixés par le protocole de Kyoto. n

L e barrage de la Grande Dixence recueille et stocke les eaux de trente-cinq glaciers valaisans, du

Mattertal (région de Zermatt) au val d’Hérens. L’ouvrage, construit au fond du val des Dix, cumule les records: hauteur de son mur, 285 m; poids, 15 millions de t, plus lourd que la grande pyramide de Khéops. Menés sur 23 chantiers d’alti-tude, les travaux de construction ont duré quinze ans au cours desquels 3000 ouvriers se sont relayés. Pour contenir plus de 400 millions de m3 d’eau accumulée chaque année, pas moins de 6 millions de m3 de béton ont

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Barrage de la Grande-DixenceHérémence (VS)

Le plus haut barrage poids du monde et le plus massif d’europe.

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été coulés entre les montagnes. Avec une quantité identique de béton, on construirait un mur de 1,5 m de haut et de 10 cm de large faisant le tour de la Terre au niveau de l’Equateur!A sa base, le barrage a une largeur de 200 m. Au sommet, il «s’affine» pour atteindre 15 m. Pour assurer l’étan-chéité du sol de fondation, le voile d’in- jection qui entoure le barrage atteint 200 m de profondeur. Sur chacune des rives de la vallée, il déborde de 100 m.L’aménagement de la Grande-Dixence est complété par ceux de Cleuson-Dixence (usine de production de Bieu-dron) et d’Alpiq. nP

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eN CHiFFreSaltitude: 2365 mConstruction: 1951-1961 (première mise en eau: 1957)Mise en service: 1961 Couronnement: 700 m retenue: 400 mio m3 Surface: 4,04 km2 Bassin versant: 46,3 km2

type de centrales:Centrales à accumulationnombre de turbines:• Fionnay: 6 x 2 turbines Pelton• Nendaz: 6 x 2 turbines Peltonpuissance: 680 MWproduction annuelle moyenne:2000 gWh conjointement avec la centrale de Bieudron