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Presses Universitaires du Mirail Patrimoine et action publique au centre des villes mexicaines by Patrice MELÉ; IHEAL Review by: François TOMAS Caravelle (1988-), No. 73, LA FÊTE EN AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1999), pp. 331-333 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40854780 . Accessed: 14/06/2014 01:45 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.185 on Sat, 14 Jun 2014 01:45:05 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LA FÊTE EN AMÉRIQUE LATINE || Patrimoine et action publique au centre des villes mexicainesby Patrice MELÉ; IHEAL

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Presses Universitaires du Mirail

Patrimoine et action publique au centre des villes mexicaines by Patrice MELÉ; IHEALReview by: François TOMASCaravelle (1988-), No. 73, LA FÊTE EN AMÉRIQUE LATINE (Décembre 1999), pp. 331-333Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40854780 .

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Cette donnée n'est pas contestée par d'autres auteurs comme Manuel Perló ou Mario Bassols mais, plutôt que d'en rechercher les raisons et d'en analyser les caractéristiques, ils s'efforcent d'en minimiser l'importance. Voilà, en effet, une réalité qui ne coïncide pas avec les thèses développées depuis quelques années à l'échelle internationale par Manuel Castells ou Saskia Sassen. On sait que d'après ces thèses le contexte actuel, marqué par une nouvelle révolution technologique, par le néolibéralisme et par la globalisation, favorise surtout les grandes villes, les seules à pouvoir devenir des world cities .

A défaut d'études sérieuses sur cette nouvelle donne de l'urbanisation du Mexique, une nouvelle donne d'autant plus intéressante qu'elle apparaît aussi et au même moment dans d'autres pays d'Amérique latine comme l'Argentine, le Brésil ou le Venezuela, c'est au lecteur de s'en faire une idée en glanant des éléments épars dans la vingtaine de communications qui nous présentent une ville ou un groupe de villes sous les angles les plus divers. Certaines de ces communications, comme celle de Daniel Hiernaux sur Ciudad Lázaro Cárdenas, nous permettent de constater que toutes les villes moyennes ne connaissent pas un essor continu. Dans d'autres cas l'auteur ne s'intéresse qu'à un aspect négatif: par exemple la tragédie provoquée par les pluies diluviennes qui ont ravagé les lotissements irréguliers de Tijuana ou le fait que dans l'Etat de Veracruz 13 villes absorbent l'essentiel des ressources. Il est vrai que la croissance ne se produit pas de manière harmonieuse et que les campagnes restent sous-équipées.

Heureusement quelques communications, comme celle de Fernando I. Salmerón sur Aguascalientes, nous donnent quelques clefs pour comprendre ce dynamisme récent en montrant le rôle convergent des investissements venus de l'extérieur et de l'action des élites locales. Comme Aguascalientes bien des villes moyennes s'industrialisent depuis quelques décennies mais leur essor s'explique aussi par un processus de décentralisation et d'équipement qui, pour incomplet ou insuffisant qu'il soit, n'en a pas moins été spectaculaire.

Cet ouvrage fourmille de détails et d'anecdotes, historiques ou actuels, mais il oublie de nous montrer que si les provinces se modernisent elles le doivent d'abord à ce que depuis quelques décennies une cinquantaine de villes ont été équipées pour offrir les services qui étaient naguère réservés à la capitale et aux trois métropoles. Que cela n'ait pas altéré le pouvoir et la capacité de contrôle de ces dernières, comme le dit Manuel Perló, c'est en partie vrai. Que la société n'en soit pas devenue plus égalitaire pour autant c'est tout aussi évident. Mais j'attendais d'un ouvrage consacré aux ciudades provincianas qu'il montre d'abord combien leur rôle a changé au point de devenir déterminant dans le système urbain mf»Y¡ríiin

François TOMAS

Patrice MELÉ. - Patrimoine et action publique au centre des villes mexicaines.- Ed. de l'IHEAL, Publications de la Sorbonne Nouvelle, Paris, 1998. - 324 p.

Ce soixante sixième ouvrage publié par l'IHEAL dans sa collection « Travaux et Mémoires » fera date. D'abord par sa qualité formelle, même si la couverture reste encore un peu trop austère; ensuite et surtout parce qu'il nous offre, en plus d'une analyse de l'évolution récente des centres historiques de Mexico, de Guadalajara, de Monterrey et de Puebla, une réflexion à la fois rigoureuse et

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complètement nouvelle sur la prise en compte par les pouvoirs publics (tant au niveau fédéral qu'à celui des Etats et des munícipes) des héritages historiques.

Découpé en cinq parties, cet ouvrage se développe en fait en deux temps : après avoir présenté dans les deux premières parties la genèse de ce que l'on identifie aujourd'hui comme des centres historiques en relation avec la mise en place d'une politique de valorisation et de préservation du patrimoine bâti, les trois dernières parties sont consacrées aux transformations récentes des centres historiques de Mexico, de Guadalajara et de Monterrey puis de Puebla. Une conclusion dense nous donne enfin une synthèse des rapports particuliers établis au cours des dernières décennies au Mexique entre les acteurs sociaux et l'héritage historique pour vivre le présent et préparer l'avenir.

Dès le départ l'auteur nous précise que les centres historiques ne sont pas de simples héritages du passé et que, après y avoir surtout vu jusqu'aux années 1980 « des zones taudifiées à rénover », on les a depuis lors revalorisés. Cette mutation n'en est pas moins incomplète. « D'une part, elle coexiste avec l'aspiration à d'autres formes de la modernité face au miroir des villes américaines proches, d'autre part, le culte moderne de la ville historique est limité à certains secteurs de la population, et n'a pas induit de mutation des pratiques résidentielles des classes moyennes ni un réinvestissement des acteurs privés sur les quartiers centraux ».

Cette prise en compte de la complexité et du caractère contradictoire de certaines interventions justifie d'ailleurs que Patrice Melé ait préféré le terme plus neutre d'action publique à celui de politique urbaine qui aurait pu donner une illusion de cohérence et d'homogénéité entre les intentions des acteurs politiques et leurs interventions concrètes sur les formes urbaines. L'auteur ne s'en inscrit pas moins en faux contre ceux qui mettent surtout en évidence au Mexique et en Amérique Latine « la faiblesse de l'Etat... la subordination des appareils d'Etat aux bourgeoisies locales et aux oligarchies traditionnelles ». Que le laisser-faire existe c'est une évidence mais, plutôt que la négation de la présence publique, Patrice Melé y voit « un type particulier de traitement de certains espaces par les pouvoirs publics ».

C'est pourquoi il a décidé « de prendre au sérieux » les lois, les règlement, tout comme les projets et les discours sur ces projets; et la démonstration qu'il en fait est convainquante tant à l'échelle du Mexique qu'à celle de ses quatre principales villes.

Si j'avais un reproche à formuler à l'auteur ce serait d'avoir consacré trop de place à Puebla (74 pages contre 58 pour Mexico et 40 pour Guadalajara et Monterrey réunis) dans la mesure où on sent bien que ce déséquilibre s'explique d'abord par une intimité avec cette ville qui le conduit à nous livrer une somme de renseignements qui encombrent plus qu'ils ne clarifient sa démonstration. Puebla fut certes, avec Mexico et Oaxaca, l'une des premières villes mexicaines à avoir été inscrite en 1987 sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'UNESCO et sur les 6639 bâtiments du centre historique, 2619 (40%) sont classés comme monuments historiques - celui de Mexico n'en compte que 1436. Mais la seule originalité que l'on puisse relever dans l'évolution récente c'est le rôle joué par l'Université et deux fondations privées, Mary Street Jenkins et Amparo, que dirige Manuel Espinosa Yglesias, un des hommes les plus riches du Mexique. Pour le reste les avatars du projet de restructuration du Paseo de San Francisco sont représentatifs des contradictions

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de la situation actuelle. Après avoir été lancée en 1993 sur le modèle de la river walk de San Antonio (Texas), la défaillance des investisseurs internationaux et l'opposition locale le firent évoluer, en relation avec l'UNESCO et l'ICOMOS, vers une proposition touristico-muséographique qui fut à son tour abandonnée pour s'en tenir à quelques mesures ponctuelles.

D'une toute autre ampleur sont les aménagements intervenus dans les deux autres grandes métropoles régionales pour renouveler l'image de leur centre, même si c'est à partir de références historiques opposées. A Guadalajara la. plaza tapatía, inaugurée en 1982, se présente, dans le prolongement du théâtre Degollado et de la croix formée par la cathédrale et les quatre places qui l'enca- drent, comme une promenade de près de 700 mètres consacrée au commerce dans une ambiance postmoderne qui renforce son image de ville espagnole. A Monterrey c'est au contraire le choix de la modernité qui a été fait et la macroplaza est une vaste esplanade de 800 mètres de long sur plus de cent mètres de large, bordée de grands édifices publics, politiques, religieux ou culturels. L'objectif était également d'en faire le coeur d'un central business district mus il ne reste de ce projet que le phare du commerce (une lame de béton de 70 mètres de haut conçue par Luis Barragán d'où part un rayon laser qui sillonne le ciel) car c'est en périphérie que la bourgeoisie locale a préféré installer son centre tertiaire et commercial sur le modèle de la skyline nord-américaine.

Quant au centre historique de Mexico, où on est passé en trente ans, comme à Puebla, d'une conception restrictive de préservation des monuments histo- riques à une approche patrimoniale plus large qui englobe les quartiers autour de la traza, son évolution a été bouleversée par l'effort de réhabilitation qui a suivi le séisme du 19 septembre 1985. Mettant un point final au projet dit de « refonctionnalisation » qui donnait la priorité à la fonction touristique cet effort a confirmé la résidence populaire et ouvert la voie à une conception plus complexe de ce que doit ítre un centre historique. Si Patrice Melé avait pu prendre en compte dans ce travail les derniers développements politiques avec l'arrivée à la tête du gouvernement du District Fédéral de Cuauhtemoc Cárdenas il aurait pu constater que cette voie a été confirmée puisque le propos est de poursuivre la revalorisation du centre historique, y compris sur le plan 1CÒ1UCUL1C1, 1 lidio JdllJ V»ll tAUUlûLl 1^0 Ictllllll^^ IHUUCdlD.

François TOMAS

María del Carmen LEGORRETA DÍAZ.- Religion, política y guerrilla en Las Cañadas de la Selva Lacandona.- Mexico, Cal y Arena, 1998.- 333 p.

Encore un ouvrage sur le Chiapas !, diront certains. L'histoire immédiate souffre, trop souvent, des polémiques du temps, et a dumal à se construire sur une panoplie d'arguments suffisamment solides. On doit aussi signaler l'engage- ment de l'auteur, qui a travaillé au Chiapas dans une association rurale d'intérêt collectif (ARIC) entre 1985 et 1989, puis, de nouveau, entre 1992 et 1996. Deux remarques éclairent, dès l'entrée, la position plutôt réservée de M. del C. Legorreta vis-à-vis de la guérilla : loin de se réduire à un projet millénariste ou utopique, le socialisme se doit d'être un acte réaliste et bien enraciné dans son siècle ; l'armée zapatiste (dont l'entrée en scène était sans doute inévitable dans le contexte social du Chiapas) a finalement plus aggravé la situation sociale au Chiapas qu'elle ne l'a améliorée. Pour étayer son propos, M. del C. Legorreta

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