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Lettre d'information énergie et territoire des Parcs naturels régionaux de France Mars 2008 Hors série Un Parc engagé : Millevaches en Limousin La valorisation de la forêt inscrite dans la charte du Parc Créé en mai 2004, le tout jeune Parc naturel régional Millevaches en Limousin développe actuellement une filière bois locale, filière qui s’inscrit dans une véritable stratégie de développement durable du territoire, comme nous l’explique Christian Audouin, Président du Parc. Pourquoi avez-vous décidé de miser sur le bois-énergie et de quelle manière ? La première raison est liée à notre Charte : nous y avons inscrit la ressource forestière comme atout majeur du développement du territoire. Cette forêt, arrivée à maturité, va donc être davantage exploitée. Mais nous tenons à la gérer de manière durable, en évitant les coupes rases. En parallèle, nous sou- haitons favoriser la création de valeur ajoutée sur place, tant sur la première transformation que sur la deuxième, pour le bois-énergie mais aussi le bois- construction. Le développement de ces filières s’avère compatible avec le principe de gestion durable de la forêt. Concrètement, nous allons favoriser la proximité entre les lieux d’approvisionnement, les plate-formes de trans- formation et de stockage, et les consommateurs. Ce concept de proximité La filière bois locale : un enjeu stratégique Une énergie à la croisée des enjeux des territoires La forêt couvre près de 27% de la superficie de la France, soit 14,8 millions d’hectares, et concentre des enjeux vitaux. Elle mobilise plus de 400 000 emplois essentiellement sur les territoires ruraux et contribue à la fois au maintien de la vitalité des écosystèmes et à la lutte contre le changement climatique. Dans ce contexte, les Parcs naturels régionaux sont particulièrement concernés, car, en moyenne, 40% de leur superficie est boisée, avec une poursuite de la progression de la forêt. Engagés dans des stratégies énergétiques territoriales et conscients des enjeux environ- nementaux et socio-économiques liés au développement de la filière bois énergie, les Parcs travaillent avec les acteurs locaux et régionaux pour favoriser l’émergence et la pérennisation de cette activité sur leur territoire. Les Parcs souhaitent contribuer effectivement au développement des filières bois énergie sur leur territoire et permettre au monde rural d’être acteur de ces évolutions et de ne pas se limiter à un rôle de fournisseur de ressources naturelles. C’est pourquoi, les Parcs et leur Fédération se sont résolument engagée dans des échanges avec d’autres territoires au sein des réseaux Leader et ATEnEE / COT et des partenariats nationaux avec l’ADEME et l’ONF. Soucieux d’exemplarité, les Parcs et leurs communes adhérentes ont souhaité eux- mêmes contribué au développement de cette filière en équipant leurs maisons de Parc de chaufferie bois ou leurs équipements publics (écoles, salles polyvalentes, logements sociaux). De plus, en tant qu’animateur du territoire, ils ont impulsé et accompagné la mise en place de Pôles d’Excellence ruraux afin de structurer des filières. Aujourd’hui, face à une réelle prise de conscience du public et les engagements pris lors du Grenelle de l’environnement, les Parcs, avec leurs partenaires, appuient la généralisation de la mise en place de véritables filières de production territoriale et la poursuite de l’expérimentation d’outils et d’approches. Pour cela, ils s’engagent à favoriser la création d’entreprises dans ces secteurs, en trouvant les formes juridiques adaptées et appuyer les démarches des collectivités tout en préservant la biodiversité. Jean-Louis Joseph, Président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France éditorial Directeur de la publication : Jean-Louis Thomas (FPNRF) • Rédacteur en chef : Philippe Moutet (FPNRF) Rédaction : Emmanuelle Meyer • Comité de rédaction : Philippe Moutet, Stéphane Adam et Nicolas Sanaa (FPNRF) • Création & réalisation graphique : 31mille Fédération des Parcs naturels régionaux de France - 9, rue Christiani 75018 Paris Tél. 01 44 90 86 20 - Fax. 01 45 22 70 78 - site internet : www.parcs-naturels-regionaux.fr Email : [email protected] 1

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Lettre d'information énergie et territoire

des Parcs naturels régionaux de France Mars 2008Hors série

Un Parc engagé : Millevaches en Limousin

La valorisation de la forêt inscritedans la charte du Parc

Créé en mai 2004, le tout jeune Parc naturel régionalMillevaches en Limousin développe actuellementune filière bois locale, filière qui s’inscrit dans unevéritable stratégie de développement durable duterritoire, comme nous l’explique Christian Audouin,Président du Parc.

Pourquoi avez-vous décidé de miser sur le bois-énergie et de quellemanière ?La première raison est liée à notre Charte : nous y avons inscrit la ressourceforestière comme atout majeur du développement du territoire. Cette forêt,arrivée à maturité, va donc être davantage exploitée. Mais nous tenons à lagérer de manière durable, en évitant les coupes rases. En parallèle, nous sou-haitons favoriser la création de valeur ajoutée sur place, tant sur la premièretransformation que sur la deuxième, pour le bois-énergie mais aussi le bois-construction. Le développement de ces filières s’avère compatible avec leprincipe de gestion durable de la forêt. Concrètement, nous allons favoriserla proximité entre les lieux d’approvisionnement, les plate-formes de trans-formation et de stockage, et les consommateurs. Ce concept de proximité

La filière boislocale : un enjeustratégique

Une énergie à la croisée des enjeux des territoiresLa forêt couvre près de 27% de la superficiede la France, soit 14,8 millions d’hectares,et concentre des enjeux vitaux. Elle mobiliseplus de 400 000 emplois essentiellement surles territoires ruraux et contribue à la foisau maintien de la vitalité des écosystèmes età la lutte contre le changement climatique.

Dans ce contexte, les Parcs naturels régionauxsont particulièrement concernés, car, enmoyenne, 40% de leur superficie est boisée, avecune poursuite de la progression de la forêt.

Engagés dans des stratégies énergétiquesterritoriales et conscients des enjeux environ-nementaux et socio-économiques liés audéveloppement de la filière bois énergie, lesParcs travaillent avec les acteurs locaux etrégionaux pour favoriser l’émergence et lapérennisation de cette activité sur leur territoire.

Les Parcs souhaitent contribuer effectivementau développement des filières bois énergiesur leur territoire et permettre au monderural d’être acteur de ces évolutions et de nepas se limiter à un rôle de fournisseur deressources naturelles.

C’est pourquoi, les Parcs et leur Fédérationse sont résolument engagée dans des échangesavec d’autres territoires au sein des réseauxLeader et ATEnEE / COT et des partenariatsnationaux avec l’ADEME et l’ONF.

Soucieux d’exemplarité, les Parcs et leurscommunes adhérentes ont souhaité eux-mêmes contribué au développement decette filière en équipant leurs maisons de Parcde chaufferie bois ou leurs équipementspublics (écoles, salles polyvalentes, logementssociaux). De plus, en tant qu’animateur duterritoire, ils ont impulsé et accompagné lamise en place de Pôles d’Excellence rurauxafin de structurer des filières.

Aujourd’hui, face à une réelle prise de consciencedu public et les engagements pris lors duGrenelle de l’environnement, les Parcs, avecleurs partenaires, appuient la généralisationde la mise en place de véritables filières deproduction territoriale et la poursuite del’expérimentation d’outils et d’approches.Pour cela, ils s’engagent à favoriser la créationd’entreprises dans ces secteurs, en trouvant lesformes juridiques adaptées et appuyer lesdémarches des collectivités tout en préservantla biodiversité.

Jean-Louis Joseph,

Président de la Fédération des Parcs naturels régionaux de France

éditorial

Directeur de la publication : Jean-Louis Thomas (FPNRF) • Rédacteur en chef : Philippe Moutet (FPNRF)Rédaction : Emmanuelle Meyer • Comité de rédaction : Philippe Moutet, Stéphane Adam et Nicolas Sanaa(FPNRF) • Création & réalisation graphique : 31milleFédération des Parcs naturels régionaux de France - 9, rue Christiani 75018 ParisTél. 01 44 90 86 20 - Fax. 01 45 22 70 78 - site internet : www.parcs-naturels-regionaux.frEmail : [email protected] 1

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Un Parc engagé : Millevaches en Limousin SUITE

nous permet d’une part d’éviter les formes trop industrielles qui pourraientêtre préjudiciables à la forêt, et d'autrepart de rester cohérent. En effet, nous nevoulons pas développer le bois-énergiepour consommer plus de pétrole. Autreintérêt du concept de proximité : la pos-sibilité d’utiliser tous les types de boislocal, y compris celui des petites parcelles,y compris les déchets. Bref, il s’agit decréer un circuit court, avec tous lesavantages que cela induit en termed’empreinte écologique, d’économielocale, d’accès de la population aux res-sources. La mise en place d’une tellefilière a donc une importance stratégique.À travers ce projet, nous défendons unecertaine vision du développement local.

D’autres Parcs ont déjà structuré unefilière bois local. Vous êtes-vousappuyé sur leur expérience ?Nous avons eu à ce titre de nombreuxéchanges avec le Parc du Morvan, trèsavancé dans le domaine. Il serait tout àfait intéressant que notre réseau deplate-formes locales soient inclues dansun réseau plus vaste : nous pourrionsimaginer un réseau d’échanges desavoir-faire entre plusieurs territoires,point d’appui pour développer des nouvelles technologies, des expérimen-tations... En effet, la notion de circuitcourt ne veut pas dire « repli sur soi »mais plutôt « exploitation rationnelledes ressources locales », avec uneouverture sur les expériences du monde.

C’est une conception de la modernité !Et je crois qu’aujourd’hui, être moderne,c’est refuser le gaspillage des ressourceset la vision ultralibérale de l’économie.

Développez-vous d’autres énergiesrenouvelables sur le Parc ?Tout à fait, car nous jouons la carte dela diversification énergétique. Nousavons un positionnement éolien, mêmes’il ne s'agit de pas recouvrir toute lamontagne avec des éoliennes. Et nousallons mettre en place une expériencede méthanisation à partir d’une fermepilote.

Millevaches et l’énergie : une action globale et transversale

Le Parc Millevaches en Limousin mise son développement sur l’énergie et agit à tous lesniveaux : ressources, approvisionnement, équipement, sensibilisation, logement...Entretien avec Aurélie Cornet, chargée de l’animation du Contrat d’objectifs territorial(COT), axé sur le climat et l’environnement.

Sur quelle base menez-vous votreaction environnementale ? Dès le mois de novembre 2004, le Parc asigné un contrat ATEnEE pour trois ans,afin de bénéficier d’un tremplin pourlancer des projets environnementaux etrelatifs à l'énergie. Nous avons choisiles thématiques éco-développement,déchets, énergies, eau et écoconstruction.Concernant les déchets, nous avons peutravaillé dessus car les communautésde communes en ont la compétence.Pour l’eau, au départ, le Parc n’avaitpas de chargé de mission spécifique,celui-ci est arrivé en court de contrat.Nous avons donc principalement axénos actions sur l’éco-développement etl’énergie, puis, à la fin, sur l’écocons-truction puisque le bâti a un lien directavec nos problématiques d’économiesd’énergies.

Quelles actions avez-vous mis en placedans le domaine du bois-énergie ?Pour les collectivités, le Parc a proposéde réaliser des diagnostics énergétiquesdes bâtiments et des études de faisabilitéconcernant le bois-énergie et le solaire.Une vingtaine de communes ont réponduà l’appel à candidature pour les diagnos-tics et une dizaine a bénéficié d’uneétude de faisabilité. Dans ce cas, le Parcest maître d’ouvrage et joue le rôle deplaque tournante entre les communes,les partenaires financiers et les bureauxd’études. Deux communes, Gentioux-Pigerolles et Royère de Vassivière, ont àce jour statué pour une chaufferie bois

avec réseaux de chaleur pour les bâtiments communaux. En parallèle à cette action sur l’équipement, le Parca mené une réflexion sur l’approvision-nement en bois déchiqueté local et surla structuration d’une filière. Un projetde SCIC (société coopérative d’intérêtcollectif) est à l’étude (cf article ci-des-sous), et concernera les acteurs de troiscommunautés de communes, le mondeagricole et forestier, la chambre d’agri-culture, la fédération départementaledes CUMA, le syndicat départementald’énergie, etc.

Travaillez-vous également à destinationdes particuliers dans ce domaine ?Oui, nous avons un volet en directiondes particuliers, par l’intermédiaire del’OPAH Millevaches. Notre action consisteen une sensibilisation aux économiesd’énergies (isolation, sources renouve-lables...) et une aide au chauffage aubois, conditionnée par un diagnosticsimple et pédagogique. En effet, il nes’agit pas de subventionner des poêlesmodernes pour des bâtiments qui souffrentde déperditions trop importantes. Un outild’aide à la restauration du bâti ancien2

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Un Parc engagé : Millevaches en Limousin / Outils et méthodes SUITE

Située en plein cœur du plateau deMillevaches, Gentioux-Pigerolles est nonseulement adhérente au Parc, mais ellehéberge en plus l’un des sièges de lastructure. Elle s’est donc logiquementintéressée au bois-énergie pour ses propres besoins. « Nous trouvions absurdede chauffer nos bâtiments communauxau fioul et à l’électricité alors que notrerégion est boisée à 50%, d'autant plusque nous avons sur la commune unGroupement syndical forestier » expliquePierre Simons, maire de la commune.En 2005, Pour appuyer Gentioux dans saréflexion, le Parc a réalisé un diagnostic-énergie, puis a proposé de prendre encharge une étude de faisabilité sur l’intérêt d’une chaufferie bois destinéeà alimenter les logements communaux,les bâtiments publics ainsi qu’un foyerd’accueil médicalisé. « Grâce à cetteétude, nous nous sommes vraiment renduscompte de la pertinence d’une tellechaufferie » souligne le maire deGentioux. La décision a donc étéapprouvée par le Conseil Municipal enoctobre 2007, et la chaufferie va êtreréalisée en partenariat avec le SDEC(Syndicat départemental d’électricitéde la Creuse). « Mais, pour valider ce

choix, il nous semblait essentielde s'assurer de l’approvision-nement en plaquettes. Làencore, le Parc nous a accompa-gné » ajoute M. Simons. Uneétude sur l’intérêt d’un réseaude plate-formes destinées à lafabrication de plaquettes, austockage et au séchage a doncété réalisée. Pour gérer ce réseaude plate-formes, le Parc a alorsproposé l’idée d’une SCIC.Cette Société coopérative d’intérêtcollectif, encore à l’étude,permettrait de rassembler lescollectivités, les groupementssyndicaux forestiers, les agri-culteurs, les forestiers et lesconsommateurs privés. Plusieurs collègessont prévus : les collectivités, les clients,les fournisseurs, les salariés... « Ce projeta enthousiasmé les différents acteurscar il permet d’offrir des débouchés locaux.Le but de la SCIC est vraiment de valoriserle local, de la production à la consom-mation ». Pour Pierre Simons, l’impli-cation des collectivités dans ce projetest essentielle. En effet, grâce à leurforte demande en plaquettes, elles peuventassurer la viabilité économique de ces

plate-formes, et donc permettre leurcréation. « C’est vraiment grâce au Parcque ce projet a avancé si vite, tant sur laréflexion que sur les aspects financiersou opérationnels. Nous avons une réellerelation de partenaire » estime le mairede ce village dynamique.

Outils et méthodes

La SCIC, une solution innovante pour organiser une filière locale

La commune de Gentioux-Pigerolles est engagéedans un projet de SCIC (Société coopérative d’intérêtcollectif) rassemblant tous les acteurs de la filièrebois locale, avec l’appui du Parc naturel régionalMillevaches en Limousin.

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dans un objectif d’efficacité énergé-tique est également proposé aux pro-priétaires occupants, afin de les orien-ter vers matériaux et le type de chauffa-ge adaptés. Ces actions ont trouvé untrès large écho auprès de la population.Nous sensibilisons également les scolaires,en partenariat avec une associationlocale.

Votre contrat ATEnEE a pris fin ennovembre 2007. Quel est votre nouveaucadre en matière d’environnement etquels sont vos projets d'actions ?Après le bilan d’ATEnEE, nous avonsnégocié un nouveau cadrage et engagéun COT (Contrat d’objectifs territorial)avec le même partenariat Région etAdeme. Ciblé sur la problématique duchangement climatique, ce COT définitnos actions pour la période 2008-2010.Cela va nous permettre de prolonger lesactions d’ATEnEE, notamment sur les

diagnostics communaux (avec uneaction spéciale « éclairage public ») etles études de faisabilité en bois-énergie,qui vont être également ouverts auxgîtes touristiques. Mais nous avonsprévu des actions nouvelles. Ainsi, dansle domaine agriculture/forêt, au-delàde la filière bois-énergie, nous souhaitonsorganiser une filière éco-matériaux(paille, chanvre...) en collaborationavec les autres Parcs du Massif Central.En matière d’urbanisme, nous allonscontinuer l’accompagnement tech-nique des projets d’éco-lotissements,entamé à la fin d’ATEnEE. Nous souhaitonsaussi orienter les particuliers dans leurschoix pour ce qui est de l’écoconstruc-tion. Enfin, nous allons réaliser uneétude sur le transport et les déplace-ments, pour connaître la situation etlancer des actions dans ce domaine.

Le bois et le Parc• 40 000 habitants répartis sur 113 communes.• Densité comprise entre 7 et 12 hab/km2

• 170 000 ha de forêts soit 50% du territoire.• 90% de forêt privée.• Essences prépondérantes : Chênes : 26%

de la surface forestière, Épicéa : 24%, Pinsylvestre : 14%, Douglas : 13% et Hêtre : 8%.

• Le secteur résidentiel est le plus grosconsommateur d’énergie avec 47 ktep.Le chauffage au bois est majoritaireavec 22 ktep/an.

• Pour la production d'électricité, 2 tep sontfabriqués par co-génération bois (et 31 kteppar l'hydraulique et 2 tep par éolien).

• 4 chaufferies bois communales en fonction-nement, 2 autres en cours de réalisation.

• ÷25 chaudières bois automatiques chezles particuliers.

• 5 scieries produisant des déchets valorisablesen bois-énergie.

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Outils et méthodes SUITE

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Présentation du projet et de son avancement.La question des énergies s’imposant, leLivradois-Forez en a fait un axe fort deson développement avec la prise encompte de ce thème dans le programmeLeader +, la création d'un poste de char-gé de mission énergies en janvier 2005et la signature d’un contrat ATEnEE(2005-2008). Fort de son taux de boisementélevé (53% de surface forestière, soit leterritoire le plus boisé d’Auvergne), leParc s’est naturellement tourné vers lebois-énergie. Mais son projet de filière asouhaité utiliser une autre ressourcelocale : une voie ferrée. En effet, depuisles années 80, la SNCF avait délaissél’axe Vichy-Le-Puy-en-Velay. À cetteépoque, une association a décidé demaintenir une activité ferroviaire surcet axe, avec l’appui du Parc. Puis unSyndicat Intercommunal à vocationunique (SIVU) « ligne ferrovière » a étéconstitué, SIVU qui a pu acquérir untronçon (Arlanc-Sembadel). Mais la partieCourpière-Arlanc reste propriété deRéseaux ferrés de France. Or la fin dumonopole SNCF pour le fret sur rail, lerachat d’un autre tronçon et un projetde développement touristique ont conduit

les élus à engager un processus d’unifi-cation de la propriété et de l’exploitationde la totalité de la ligne. Dans cecontexte, le Parc a souhaité utilisercette ligne ferroviaire, maintenuegrâce à l’énergie des acteurs locauxdepuis 20 ans, pour en faire un élémentincontournable de la filière bois-énergie.

Un partenariat public-privé exemplaireLe Pôle d’excellence rural, qui vise àmieux valoriser la forêt, développer uneénergie renouvelable, développer l’axestratégique de la voie ferrée et générer desemplois, comprend plusieurs opérations :

• Accroître l’offre de la disponibilité desplaquettes, en équipant les forestiersde broyeurs, en construisant un bâtiment de séchage et une aire deconditionnement dans quelques grossesscieries, et une ou plusieurs plate-formescollectives de stockage.

• Accroître la demande en bois-énergie,en soutenant les industries -notammentune papeterie- et les collectivités sou-haitant s’équiper en chaufferies-boiset réseaux de chaleur.

• Permettre l’acheminement des produitspar le rail, en particulier l’approvi-sionnement de la papeterie située enbordure de voie ferrée, en réalisant lesaménagements et les acquisitionsnécessaires.

À ce jour, un travail est encore en courspour déterminer le nombre et la localisationdes plate-formes qui devraient être miseen place dans le courant de l’année 2009.Tous les projets de chaufferies bois sontengagés et certaines chaudières serontinstallées dans l’année.

Enfin, en ce qui concerne la voie ferrée,« le label Pôle d’excellence rurale nousa été très utile pour débloquer la situation.Le déclassement des tronçons manquantsest en cours » explique Éric Cournut,directeur-adjoint. Côté financier, le PERouvre à 800 000 € de subventions quiviennent s'ajouter aux aides existantes.Au delà de la valorisation du rail et del’aspect complet de ce projet, le caractèreinnovant se situe dans l’importance dupartenariat public-privé, tant dans lepilotage que dans la réalisation desopérations.

Livradois Forez et P.E.R. : « Train + bois, le duo gagnant »En juillet 2006, le Parc du Livradois-Forez a été labellisé « Pôle d’excellence rurale » pourson projet de développement d’une filière bois-énergie avec acheminement par voie ferrée.

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Les chartes forestières de territoire sontun outil permettant de structurer un projetd’aménagement et de développementdurable de territoire favorisant uneapproche transversale de la thématiqueForêt. Crée en 2001 ( circulaire expéri-mentale du 15 février 2001), cet outil aune durée initiale de 3 ans renouvelable.Il a pu bénéficier d’une aide financièreà l’élaboration (30 000 € maximum) quisera maintenu dans la nouvelle génération deCFT (intervention État abondée par FEADER).

Avec près de 90 Chartes engagéesconcernant près de 4 000 communes, laCharte Forestière de territoire devientun outil effectif de la gestion durabledes territoires et ce n’est pas un hasardsi 80% de la maîtrise d’ouvrage de cesCFT est assurée par des territoires deprojets. Les Parcs représentant plus de15 % des territoires concernés par lamaîtrise d’ouvrage des CFT.

Le réseau des Parcs a répondu présentsur ce dossier.

L’engagement dans une charte forestièrede territoire permet dès l’initiale derenforcer ou de créer les échanges avecles partenaires forêt du territoire.

La déclinaison de la stratégie forestièreen plan d’actions peut alors renvoyer àla définition de différents outils (CFT ouPlan de Développement de Massif) etd’une échelle de travail (du Parc ou deplus petites régions forestières) en fonctiondes objectifs fixés. La Charte forestièreconstitue alors un cadre opérationnelpour la mise en œuvre d’actions, répondantaux objectifs de la Charte, défini avecles acteurs du territoire sur un laps detemps plus court (3 à 5 ans).

La Charte Forestière de territoire, un outil au serviced’une approche durable de la gestion de la Forêt ?

Allez plus loin : Charte Forestière de Territoire éléments de méthode ETDNovembre 2007

Organisé en 3 parties, il apporte :

• Une connaissance générale de la filière forêt-bois et de la situation desChartes forestières de territoire ;

• Des conseils méthodologiques pour élaborer une charte forestière ;

• Une revue des principales thématiques pouvant être traitées dans les chartesforestières illustrée par des expériences.

Les Chartes Forestières de territoires (CFT) des Parcsnaturels régionaux de France

Seules les CFT soutenues par le MAP de 2001 à 2006 sont représentées.

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Outils et méthodes SUITE

Il a pour objectif d’aiderà la construction d’unlangage commun entreforestiers et non fores-tiers et à favoriser lamise en œuvre d’ap-proches globales autourde la forêt prenant en

compte les différents enjeux qui vontdu local au planétaire : changementclimatique, stratégie énergétique terri-toriale, économie et préservation deressources, valorisation économique depatrimoines locaux, accès pour tous àdes espaces de découverte...

Le document est composé de deuxparties :• L’encouragement à la gestion forestière

durable dans les Parcs présentée autravers de ses principales fonctions(productive, protectrice, socio-économique,santé et vitalité de la forêt, diversitébiologique) et traduite en indicateurs« de gestion durable d’Helsinki ».

• La promotion d’une nouvelle gouvernanceforestière dans les Parcs via les textesde référence, les cadres contractuelsillustrés, les outils d’aménagement etde préservation du territoire et les modesde partenariat.

Premier guide sur la politique forestièreédité par la Fédération

Le réseau des Parcs et la Fédération, en partenariat avecl’ONF, ont sorti en Octobre 2006 un numéro de la collection« Expérimenter pour Agir » consacré à la Forêt.

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Taux de boisement des Parcs naturels régionaux et nature de la propriété - 2006

Taux de boisement = 40 % (moy. France = 27 %)Forêt publique = 32 % ( moy. France = 26 %)Forêt privée = 68 % (moy. France = 74 %)

Les combustibles bois

ISSUS DE LA FORÊT :

Les bûches : L’ancêtre des combustibles bois. Les

bûches sont utilisées dans des cheminées ouvertes, des

inserts, des poêles, des cuisi¬nières, des chaudières bûches.

Les plaquettes forestières : Bois issu de l’exploitation

forestière (produits d’élagage et d’éclaircies) puis

déchiqueté. Les plaquettes fines et sèches sont utilisées

dans des petites chaudières automatiques, dans des

habitations individuelles ou des petits réseaux de

chaleurs de plusieurs logements. Les grosses plaquettes

sont utilisées dans des chaufferies collectives et des

réseaux de chaleur.

ISSUS DE L’INDUSTRIE :

Les écorces : Seules les plus grosses scieries sont

munies d’écorceuses. Les écorces sont utilisées dans des

chaufferies de puissance su¬périeure à 1 MW pour

combustibles humides ou en autoconsommation

directement dans les scieries ou dans des chaufferies

collectives pour alimenter des réseaux de chaleurs.

Les copeaux et sciures : On distingue des sciures

«propres», aspirées directement au dessus des

machines et les sciures «sales», récupérées à même

le sol. Utilisées pour les panneaux de particules ou

les litières animales, les sciures sont également

valorisables sur le lieu de production. À l’aide d’une

chaudière automatique, elles alimentent en chauffage

les bureaux, ateliers ou séchoirs.

Les plaquettes de l’industrie du bois : Les dosses et

délignures, les chutes de tronçonnage, les nez de

sapin, les noyaux de déroulage, les chutes de découpe

de petites dimensions, doivent être broyés sous forme

de plaquettes avant d’être utilisés en chaufferie. Les

plaquettes sont aussi valorisables sur le lieu de production

grâce à une chaudière automatique.

Les granulés : Ce sont des sciures compressées et séchées.

Le granulé se comporte comme un fluide et son pouvoir

énergétique est élevé. Il est plutôt destiné au chauf-

fage de maisons individuelles.

Les briquettes ou bûchettes reconstituées : Elles sont

fabriquées à l’aide d’une presse à partir de copeaux et

de sciures des scieries et des entreprises de la seconde

transformation du bois. Elles sont utilisées dans les

cheminées ouvertes, les inserts, les foyers fermés, les

chaudières bûches, les poêles, les cuisinières et les

grosses chaudières automatiques.

ISSUS DE LA FILIÈRE DÉCHETS :

Les bois de rebut : Ils correspondent à des produits en

bois « en fin de vie » ou usagés. Ce sont des bois

issus des chantiers de démolition, des déchets bois

industriels, des meubles et objets divers etc. Seuls les

bois non-souillés sont utilisés comme combustible pour

chaufferie bois. Les broyats de rebut sont utilisables

comme combustible. L’utilisation des bois de rebut peut

se faire dans des grosses chaudières avec foyer à

grilles, chaudières co-combustion avec foyer à lit

fluidisé et les usines d’incinération.

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Outils et méthodes / Partenaires SUITE

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L’ONF lorraine travaille depuis 2003sur la gestion durable des rémanentsdans un contexte particulier de solsacide. Elle prépare ainsi les adaptationsaux changements climatiques encours et à venir et favorise une gestiondurable du capital forestier.

Entretien avec Dominique MESSANT,Directeur Forêt, ONF Lorraine

Pourquoi, aujourd’hui, les rémanentsforestiers deviennent un gisementénergétique potentiel ? Dans un contexte de croissancerégulière de la demande en boisénergie s’amplifiant avec le ren-chérissement des énergies fossiles,la concurrence avec l’industrie de

trituration conduit à rechercher denouveaux gisements dans ce quin’était auparavant pas exploité. Il peuts’agir soit de zones jugées peu acces-sibles par les moyens classiques demobilisation des bois, soit de récoltede perches dans les taillis et les premièreséclaircies, soit encore de la récupé-ration de rémanents de l’exploitation(sous-produits de la coupe des arbrescomme les écorces et les branches demoins de 7 cm de diamètre sur-écorce).L’ONF, en tant qu’établissementpublic à caractère industriel et com-mercial, doit accompagner et piloterces nouvelles attentes de la filière bois,dans le respect strict de la gestiondurable et multifonctionnelle desforêts publiques en lien avec ses

engagements environnementaux etdes certifications ISO 14001 et PEFC ( Programme de Reconnaissance desForêts Certifiées).

Que sont exactement les rémanents etquel est leur rôle dans l’équilibre dumilieu forestier ?Les rémanents recèlent la majoritéde la richesse minérale de l’arbre.Branches et aiguilles représententune faible biomasse mais contiennentune grande partie des nutriments

Partenaires

L’ONF expérimente pour une gestiondurable de la Forêt

Valoriser énergétiquement les résidus d’exploitationforestière (rémanents) sans léser la forêt.

Face à l’augmentation constante du coûtdes énergies fos¬siles et à leur disparitionannoncée, la filière bois-énergie offredes perspectives intéressantes. Laconsommation de bois-énergie enFrance est estimée à 9 millions de tonneséquivalent pétrole (Mtep) en 2003. Ellereprésente 3,3 % de la consommationtotale d’énergie primaire et 50 % de lacon¬sommation totale d’énergie primairerenouvelable. Dans ces 3,3 %, la part desménages atteint 80 % et celle de l’industrie 18 %.La stagnation récente deconsommation de bois-éner¬gie concernela consommation des ménages et seraitdue à la baisse du nombre de poêles etcuisinières à bois.

La politique énergétique de l’UnionEuropéenne prévoit de doubler la partdes énergies renouvelables avant 2010.Ces objectifs, repris au niveau nationalpar la loi d’orientation sur l’énergie dejuillet 2005, satisferont 10 % des besoinsénergétiques à partir de sources d’énergierenouvelable et augmenteront de 50 %la production de chaleur d’originerenouvelable. Si l’objectif est atteint, 1 216 millions de m3 de bois supplé¬mentaireseraient mobilisés.

La viabilité de la filière bois-énergieimpose une bonne connaissance de laressource, sa mobilisation, la structurationde l’appro¬visionnement et l’améliorationtechnique et environnementale de lagénération d’énergie. L’Agence de l’Environ-nement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME)aborde ces thèmes au travers de ses pro-grammes bois-énergie. L’ADEME a égalementcommandité dès 2002 une étude nationalepour estimer le gisement de plaquettesforestières. L’étude pointe l’importancedu gisement représenté par les rémanentsd’exploitation et sa faible mobilisation.

De nombreux Parcs se mobilisent dansla structuration de filières bois énergie oula promotion de cette énergie renouvelable.La motivation naît soit d’une sollicitationexterne par des porteurs de projet bois-énergie, soit d’une réflexion sur un projetplus global telle la révision de la charte,soit d’une démarche volontariste commele Parc du Morvan. Ce dernier affichedès 1996 son objectif de développer lebois-énergie.

Pour mettre en œuvre leur projet, lesParcs s’appuient sur des partenariats.Les interlocuteurs possibles en la matière

sont nombreux. Les organismes profes-sionnels (CUMA, Chambre des métiers), lessyndicats d’énergie, l’ADEME, les agencesrégionales de l’énergie, les communes etla Caisse des Dépôts sont autant de parte-naires prisés pour dynamiser et légitimerl’action du Parc en faveur de l’énergie.

Pour obtenir l’adhésion des élus, proprié-taires, et usagers du projet énergétique,il ne faut pas négliger les opérations decommunication. Les retours d’expériencesdes Parcs montrent qu’il n’existe pas derecette unique. Le Parc de Millevachesen Limousin a ainsi créé une lettredédiée aux énergies renou¬velables, leParc du Périgord Limousin a organiséexpositions et salons et le Parc duPerche a mis en place des rencontresd’informations et d’échanges auprèsdes acteurs du territoire.

Les Parcs soutiennent les projets bois-énergie de trois façons. Ils appuient lesprojets en cours de montage, oeuvrenten tant que service délégué chargé destructurer la filière ou mobilisent desfinancements extérieurs.

La forêt, un thème identifié par le réseau des Parcs L’« Expérimenter pour Agir intitulé « La Forêt dans les Parcs, en chemin vers la gestiondurable » sorti en 2006 intègre pleinement la dimension bois énergie. Ce thème prendsa mesure à travers l’engagement fort du réseau dans les Chartes Forestière de territoire.Extrait de cet ouvrage consacré au bois énergie.

Page 8: La filière bois locale : un enjeu stratégiquedocs.gip-ecofor.org/libre/Joseph_filière_2008.pdf · 2017. 11. 10. · bois, conditionnée par un diagnostic simple et pédagogique

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Le Parc naturel régional du Morvan n’a paseu besoin de contrat ATEnEE pour lancer ledéveloppement du bois-énergie sur sonterritoire. Quand ce dispositif est né, le Parcétait déjà très avancé. En effet, c’est dès1995 que le Morvan s’est saisi de cettequestion, en s’inscrivant dans le plan bois-énergie de la Région Bourgogne (volet duCPER avec convention État-Région-Ademe).Une attitude pionnière que l’on doit àl’énergie d’un passionné, Philippe Leroy,alors directeur adjoint du Parc. Lorsqu’ilquitte ses fonctions en 1999, il n’abandonnepas le Parc puisqu’il en devient membre dubureau en tant qu’élu. « J’ai alors demandéla création d’une commission « énergiesrenouvelables » devenue « énergies dedéveloppement durable » et d’un poste dechargé de mission énergie, pour prendremon relais », poste créé en 2002. Une étudesur les potentiels de maîtrise de la demanded’électricité (MDE) et de productiondécentralisée d’énergies (PDE) est alorslancée avec l’État, la Région, l'Ademe et lessyndicats d'énergie départementaux de la

région Bourgogne. Suite à ce diagnostic, leSyndicat intercommunal d'électricité etd’équipement de la Nièvre modifie ses statutspour devenir le Syndicat intercommunald’énergie, d’équipement et d’environnement,le SIEEEN. En 2005, le Parc passe conventionavec ce syndicat, dans le but d’offrir unaccompagnement aux collectivités souhaitantdévelopper un programme bois-énergie.« Tout l’intérêt de ce partenariat est qu’ilpermet aux communes de s’équiper enchaudières-bois sans avoir à s’endetter ouà y consacrer l’ensemble de leur disponibilitébudgétaire. En effet, le SIEEEN peut sesubstituer à la commune pour la réalisation,et récupérer l’investissement sous formed’un loyer » souligne Philippe Leroy.Concrètement, quand une commune ou uneentreprise a un projet d’équipementbois-énergie, Philippe Renon, chargé demission énergie du Parc, réalise une analysed’opportunité, qui définit le contenu tech-nique et financier du projet. Quand cetavis est rendu au Conseil Municipal, si lacommune décide de poursuivre, elle lance

un appel d’offre pour la réalisation d’uneétude de faisabilité. Le Parc assiste alorsla commune dans la rédaction du cahierdes charges. À la suite du l’étude, si le projetest accepté, le Parc accompagne égalementla collectivité pour la réalisation. Dans lecas où elle n’a pas les moyens d’auto-financersa chaufferie, le SIEEEN peut intervenir dansl’aide à l’investissement. Pour le moment,ce type de partenariat, particulièrementefficace, n’existe qu’avec le Syndicat de laNièvre, c’est à dire sur environ 45% duterritoire du Parc. « Nous souhaitons étendrece partenariat, qui peut aussi concerner lesolaire et la petite hydroélectricité avec lesautres syndicats départementaux concernéset, actuellement, avec le concours de l’Ademe,le projet évolue favorablement avec le syndicatde Saône et Loire » conclut Philippe Leroy.

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Le partenariat Parc-Syndicat d’énergie,catalyseur de projets

Pionnier dans le développement du bois-énergie, le Parcdu Morvan a mis en place un partenariat avec le Syndicatd’énergie de la Nièvre, qui permet aux communes porteusesd’un projet de bénéficier d’une aide à l’investissement.Explications avec Philippe Leroy, Président de la commissionénergies de développement durable.

(de 50 % de l’azote et du calcium dansles peuplements matures à 80 % dansles jeunes peuplements). La récolted’arbres entiers ou de rémanents peutreprésenter peu de biomasse supplé-mentaire par rapport à la récolte dutronc mais peut correspondre à uneexportation des nutriments multipliéepar 1,5 à 3.

Dans le contexte vosgien de sols avec uneimportante acidité, cette ressourcepotentiele est donc à exploiter avecprécaution? Effectivement, L’impact sur la fertilité dessols, et donc la pérennité des peuple-ments forestiers de telles récoltes,est très variable selon la composition(texture, richesse minérale) des solsforestiers. En Lorraine et plus particu-lièrement sur le massif vosgien, uneimportante acidité des sols conduit àêtre particulièrement prudent sur lagestion de ces rémanents. Ce contextea conduit l’ONF a engager en 2003 uneétude sur le taux d’acidité des sols pouraboutir à une cartographie disponibleen SIG des zones ayant un ph inférieurà 4 permettant ainsi de mieux aborder

la gestion de la ressource.

La mobilisation sur ce thème d’étudeet ces futurs outils a-t-elle été forte ? Si l’ONF assure le portage du projet, elleest bien sûr soutenue par les partenairesrégionaux liés à la Forêt et par lescollectivités (Conseil général, région)ainsi que par les grands intervenantsnationaux (ADEME, etc…). C’est d’ailleursessentiel quand on sait que la filièrebois est le second gisement d’emploide Lorraine. L’enjeu économique etenvironnemental implique donc bientous les acteurs territoriaux.

Cela s’est-il traduit dans l’évolution dela démarche ? Assez rapidement, cette démarche, enpartenariat avec l’INRA et des univer-sitaires, a été envisagée de manièreplus globale, tant au plan géographique(aller au delà du massif vosgien enenglobant la lorraine) qu’au niveau desobjectifs en couplant cette étude avecla démarche ADEME sur la « Récolte desrémanents »*. Ce suivi qui intégre l’eau,la végétation et les sols permettra d’entirer des méthodologies transférableà l’ensemble du territoire.

* la récolte raisonnée desrémanents en forêt ADEME – UCFF – INRA – AFOCEL – IDFavril 2006

Contact : Dominique MESSANT, ONF LORRAINE

ONF LORRAINE

Missions : Aménagement forestier

EnvironnementGestion fauneRecherche et Développement

Près de 1 500 personnes mobilisées

580 000 hectares de forêt en gestion

(2/3 du territoire boisé)

Deux types de forêts : forêt de plaine

et de montagne (75% de feuillus et 25%

de résineux)

Principales essences : chêne et hêtre

(sauf dans les Vosges : sapin dominant)

La filière bois : 2e secteur d'activité en

Lorraine

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