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HISTOIRE D’ARBRES : LES HÊTRES LES TRACTEURS FORESTIERS DE CATERPILLAR (I) DES GARDES PARTICULIERS ASSERMENTÉS BIODIVERSITÉ : L’ACTION DE LA SOCIÉTÉ FORESTIÈRE DE LA CAISSE DES DÉPÔTS LA TAXE CARBONE ET LE MINISTRE MICHEL MERCIER S’INVITENT CHEZ EUROCHÊNE COURS DES BOIS SUR PIED L’APPLICATION DU RÉGIME DE LA FUTAIE IRRÉGULIÈRE DANS LES SÉQUOIAS SEMPERVIRENS DE L’ECOLE FORESTIÈRE DE LA CALIFORNIA POLYTECHNIC STATE UNIVERSITY N° 309 - SEPTEMBRE - OCTOBRE 2009 / 51 ÉME ANNÉE PUBLICATION BIMESTRIELLE / ISSN : 0609 T 85190 GESTION FORESTIÈRE ET SYLVICULTURE, EXPLOITATION, COURS DES BOIS SUR PIED, PRODUCTION ET COMMERCE DES BOIS

La Forêt Privée n°309

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DESCRIPTION

La Forêt Privée is a bimonthly journal for forest owners, professionnals, loggers, silviculture enterprises and wood industry. La Forêt Privée informs them about the latest technics and ways of forest management, in response to their purposes, from wood production to hunting, inspired by the solutions founded by the more dynamic professionnals in the sector.

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Histoire d’arbres : les Hêtres

les tracteurs forestiers de caterpillar (i)

des gardes particuliers assermentésbiodiversité : l’action de la société forestière de la caisse des dépôts

La taxe carbone et Le ministre micheL mercier s’invitent chez eurochêne

Cours des bois sur pied

L’appLiCation du régime de La futaie irréguLière dans Les séquoias sempervirens de L’eCoLe forestière de La CaLifornia poLyteChniC state university

N° 309 - Septembre - octobre 2009 / 51éme année publication bimestrielle / issn : 0609 t 85190

gestion forestière et sylviculture, exploitation, cours des bois sur pied, production et commerce des bois

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Les nouveLLes

environnementBiodiversité : l’action de la Société Forestière de la Caisse des Dépôts Interview de Laurent Piermont par Nathalie Jaupart-Chourrout

ÉConomie forestièreLa taxe carbone et le ministre Michel Mercier s’invitent chez EurochêneBernard Rérat

Cours des bois sur piedMichel et Pierre Chavet

syLviCuLtureL’application du régime de la futaie irrégulière dans les Séquoias sempervirens de l’Ecole forestière de la California Polytechnic State University Douglas D. Piirto, Richard P. Thompson, Kevin L. Piper. Traduction de Michel Chavet

sCienCe forestièreHistoire d’arbres : les hêtresBernard Boullard

mACHinisme forestier

Les tracteurs forestiers de Caterpillar (I) Francis Pierre

LÉgisLAtion par Michel LagardeDes gardes particuliers assermentésQuestions posées à l’Assemblée nationale et au Sénat

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La revue « La Forêt Privée », fondée par Charles Chavet en 1958, est une publication d’initiative privée, entièrement indépendante, éditée par Michel et Pierre Chavet, experts forestiers. Elle a pour vocation de diffuser les expériences et les innovations de la gestion et de l’exploitation forestières, ainsi que les connaissances techniques, scientifiques, économiques et juridiques, à tous les partenaires de la forêt et du bois, professionnels et particuliers, dans un souci d’amélioration constante de la qualité de la filière.

Imprimé parAlbedia, Aurillacn° commission paritaire :0609 T 85190

Directeur de publication

Pierre Chavet

Rédactrice en chef

Nathalie Jaupart-Chourrout

Conception graphique

Éric Chavet

Abonnements6 numéros par anFrance et UE : 49€étranger hors UE : 60€

La Forêt Privée61 Av. de la Grande Armée75782 Paris cx 16Tél. : 01 45 00 46 61Fax : 01 40 67 16 [email protected]

www.laforetprivee.com

51ÉME ANNÉE N° 309 SEPT - OCT 2009

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sommaire des brèves

POLITIQUE FORESTIÈRE

Le budget 2010 de la forêt p.4La suite des annonces du président à Urmatt : création du Fonds Stratégique Bois p.4Les forestiers du sud ouest restent vigilants p.5Nouveaux textes sur la fiscalité p.7La réduction de l’ISF en faveur de l’investissement au capital des PME ne s’applique pas aux sociétés d’épargne forestière. p.7

GESTION FORESTIÈREFrance Douglas se mobilise pour valoriser la production des peuplements de douglas arrivés à maturité p.8Croissance et qualité : recherche d’optimisation en Australie p.11Une nouvelle équipe de recherche : la Mission Gestion de la Végétation en Forêt p.12

FILIÈRE BOIS

Déficit de la filière bois : la vérité des chiffres p.13Le prix des sciages chute. p.14Plysorol : promesses et réalités p.14Le Groupe papetier MONDI rétrocède des surfaces forestières aux populations autochtones. p.15Projet de règlement européen Flegt : de sérieuses conséquences pour toute la filière bois ? p.16Bois illégal en Europe - de l’ordre de 5 % du volume utilisé p.16Communication, écocertification et promotion de la qualité, les fers de lance du commerce du bois p.18Reprise de la scierie Klenk de Volgelsheim par le suisse Schilliger Holz AG p.19Le procédé Oakscan des tonnelleries Radoux p.20BMT : le bois modifié thermiquement, un alternatif écologique p.21

BOIS ÉNERGIE

Création de France Biomasse Energie, groupement français des professionnels de la biomasse p.22Succès pour l’appel d’offres ‘’Biomasse 3’’ : 106 dossiers déposés p.22L’ONF et EO2 signent un acte fondateur pour l’énergie bois en France p.23Production de granulés bois en Russie p.23La consommation française de granulés de bois p.24Les chaudières à granulés vendues en Allemagne sont couplées à un système solaire. p.24Au Canada : des granulés bois pour remplacer le charbon p.25Bientôt les biocarburants de deuxième génération p.25L’arbre qui cache le gaz p.26

MATÉRIEL ET MACHINISME

Récupération en forêt des rémanents - le RC 03 Cyclofor p.27Moteur hybride John Deere p.29Tronçonnage de bois de chauffage à la scie à ruban p.29Tête de bûcheronnage pour la récolte de feuillus p.30Chenillette de débardage - TAKEUCHI/AET p.32Tête de débroussaillage Mense p.33

ENVIRONNEMENT

La Chine va dépenser des milliards de dollars pour la reforestation p.33Plantons pour la planète a dépassé ses objectifs p.34Ouvertures pour la forêt dans le marché des crédits carbone p.35Incendies à Athènes p.36L’Arboretum National des Barres relooké par l’ONF p.37L’ESB au Japon p.37

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Le budget 2010 de la forêt

Le projet de loi de finances initiale pour 2010 prévoit de doter le programme « Forêt » de 341 millions d’euros (M€)de crédits de paiement. Ce budget com-prend, par ailleurs, des crédits supplé-mentaires destinés à accompagner et renforcer la filière bois suite au passage de la tempête Klaus le 24 janvier 2009.

Les objectifs de la politique forestière s’inscrivent dans le cadre du Program-me Forestier National de 2006, du plan d’action « forêt » de l’Union européen-ne, des Assises de la forêt de 2008 et des orientations fixées par le Président de la République le 19 mai dernier à Urmatt :

- améliorer la gestion durable des forêts ;- accroître la récolte de bois et améliorer la compétitivité économique de la filière ;- prévenir les risques et en gérer les conséquences.

Le plan chablis de la tempête Klaus prévu sur 8 ans inclue des mesures d’ur-gence, des aides au stockage et au trans-port du bois, des mesures de reconsti-tution et de nettoyage des forêts, et le déblocage de 600 M€ de prêts bonifiés pour la filière. Pour poursuivre les ef-forts engagés en 2009, le budget du pro-gramme Forêt intègre donc en 2010 une enveloppe supplémentaire de 105,3 M€ en autorisations d’engagement (AE) et 50,3 M€ en crédits de paiement (CP), à laquelle s’ajouteront au minimum 4,7 M€ en provenance du fonds de soli-darité de l’Union européenne (FSUE).

Cette enveloppe se répartit entre les me-sures suivantes :

- nettoyage : 60 M€ en AE et 35 M€ en CP,- reconstitution : 40 M€ en AE et 10 M€ en CP,- bonification de prêts : 8 M€ en AE=CP,- renforcement du personnel technique : 2 M€ en AE=CP.La tempête Klaus a également affecté l’équilibre financier du budget 2009 de l’Office National des Forêts (ONF), déjà contraint par la crise économique et financière et le recul de ses recettes d’exploitation du bois. Dès 2009, l’État a donc décidé de verser à l’Office une subvention d’équilibre exceptionnelle équivalente aux efforts consentis par l’établissement pour maintenir l’équi-libre de son budget (soit 19 M€). En 2010, la subvention versée à cet opéra-teur sera maintenue au niveau de 2009 (à l’exception de la part des missions d’intérêt général internalisées par l’éta-blissement), soit 172,3 M€.Source : wwww.agriculture.gouv.fr

La suite des annonces du président à urmatt : création du fonds stratégique bois

Bruno Le Maire, ministre de l’Alimen-tation, de l’Agriculture et de la Pêche, et Christian Estrosi, ministre chargé de l’Industrie, ont annoncé le 25 septembre la création du Fonds Stratégique Bois, dont la mise en place avait été deman-dée en mai dernier par le Président de la République à la suite de la remise du rapport de Jean PUECH.

poLitique forestière

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LES BRèvES NOUvELLES 5

Ce fonds a pour mission de participer au développement et à la consolidation des entreprises de la filière bois. Il se concen-trera notamment sur les secteurs de la scierie, de la construction et de la pro-duction d’énergie. Il est doté d’un montant initial de 20 M€ via une participation de 5 M€ des quatre acteurs suivants : le Groupe EIFFAGE, le Crédit Agricole, le Fonds Stratégique d’Investissement et l’Office national des forêts. Sa dotation pourrait être augmen-tée en fonction des besoins. Ce fonds sera géré par la Caisse des Dépôts et Consi-gnations. Les premiers projets d’investissements se-ront étudiés prochainement. La première intervention du fonds dans la filière bois pourra intervenir d’ici la fin de l’année. Source : www.minefe.gouv.fr/

Deux autres mesures annoncées par Ni-colas Sarkozy à Urmatt devraient entrer en application prochainement: - le triplement du prix de rachat de l’éléc-tricité produite par des chaufferies à bois (à noter qu’il était question au début d’un doublement et que suite à la demande des professionnels c’est le triplement, jugé seul permettant de financer la production de cette énergie, qui a été retenu. L’arrêté sortira avant la fin de l’année.

- Le décret augmentant le taux mini-mum d’incorporation de bois dans la construction devrait également inter-venir avant la fin de l’année. Il prévoit une multiplication par 10 en moyenne de l’actuelle valeur réglementaire de 2 dm3/m2 de SHON (surface hors œuvre nette) à 20 dm3/m2. Elle s’appliquera de maniè-re différente selon les bâtiments, avec une cible à terme (il existe un régime inter-médiaire pour une montée en puissance progressive), de 35 dm3 pour les maisons individuelles (sauf celles qui ont une charpente métallique), 5 dm3 pour les bâ-timents industriels (stockage) et 10 dm3 pour les autres. A partir du 1er décembre 2011, seul le bois issu de forêts gérées du-rablement pourra être comptabilisé.

Les forestiers du sud ouest restent vigilants

Lors de l’assemblée générale du Syndicat en septembre dernier, le préfet de Région a annoncé plusieurs mesures destinées à rassurer les sylviculteurs du sud-ouest :

- confirmation du pôle producteur réunissant les coopératives, l’ONF, la Société forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations et le GPBS (Groupement des Producteurs des

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Bois du Sud), qui devra mobiliser 1 million de tonnes supplémentaires et sera doté de 10 millions d’euros pour cela ;

- le dossier assurances/fonds de garantie des Calamités forestières sera intégré dans le Projet de loi de modernisation agricole d’ici la fin du mois d’octobre ;

- quant au nettoyage, la demande du syn-dicat sur l’avance à accorder aux sylvicul-teurs sinistrés (25 à 30 %) devrait avoir

une réponse rapide. C’est la condition pour mobiliser tous les opérateurs et attein-dre les objectifs de 36 000 ha en 2010 ;

L’ensemble des personnali-tés présentes, le président du Conseil régional d’Aquitai-ne, le président du Conseil général des Landes et celui du Conseil général de la Gironde ont affirmé l’im-portance du massif forestier sur le plan économique, en-vironnemental et social et

donc de la nécessité de sa reconstitution. Tous ont aussi soutenu la nécessité d’ac-corder en contrepartie des garanties et notamment l’aboutissement du dossier assurances/fonds de calamités forestières.

Si le syndicat des sylviculteurs a expri-mé sa satisfaction de voir enfin les cho-ses bouger un peu, il a tenu à réaffirmer 3 vœux essentiels pour que les sylvicul-teurs reprennent confiance totalement :

tempête Klaus : les aides à la reconstitution arrivent enfin

- Pour la région Aquitaine, un premier arrêté pour les aides au nettoyage pris le 17 juin a été remplacé le 13 août suite à la contestation par les sylviculteurs de l’obligation qui était prévue de réaliser un contour des parcelles sinistrées par GPS, ce qui était pour la plupart un préalable rédhibitoire sur le plan financier...Le syndicat demande qu’une avance soit accordée aux bénéficiaires de l ’aide pour qu’ils puissent commencer les travaux sans attendre.- Pour la région Languedoc-Roussillon, l’arrêté pour les aides au nettoyage a été pris le 3 aôut.Pour ces deux régions, les arrêtés reconstitution seront pris en octobre-novembre.- Pour la région Midi Pyrénées, un arrêté a été pris le 28 septembre qui concerne les travaux de nettoyage et de reconstitution.Les aides accordées sont de 80 % d’un barême forfaitaire établi pour les travaux financés, avec un montant minimum de 1000 € par dossier. Les aides sont accordées pour des propriétés de plus de 4 ha et de plus de 1 ha pour les peupliers et les noyers.Ces arrêtés sont également en ligne sur le site du ministère de l’Agriuclture, en bas de la rubrique «graines et plants forestiers», à l’adresse :http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/foret-bois/graines-et-plants-forestiers

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LES BRèvES NOUvELLES 7

- que l’État s’engage à favoriser une ré-forme de l’assurance dommage en forêt via un Compte d’Épargne Forêt et d’In-vestissement (CEFI), en plus du fonds de garantie des calamités forestières.

- pour encourager le maintien du ré-seau des ASA de DFCI, (Associations Syndicales Autorisées de Défense contre l’In-cendie) de porter la réduction d’impôt pour compenser la cotisation versée à ces ASA à un minimum de 500 €. Au delà, la réduction est plafonnée à 50 % de la cotisation dans la limite de 1000 € par foyer fiscal.

- D’appliquer aux ASA de DFCI le même taux de TVA pour les mêmes tra-vaux que ceux réalisés par les sylvicul-teurs, les ETF et les coopératives, soit 5,5 %.

- Considérant les retards pris par le plan Barnier qui ont conduit à laisser les plus beaux bois se déclasser, ils demandent le maintien d’une indemnisation ou d’une compensation des pertes conformément à l’avis exprimé le 3 juin par l’Union Euro-péenne sur l’eurocompatibilité des aides et qui prévoit expressément que le sylvi-culteur en soit le principal bénéficiaire, et un engagement sur une nouvelle enve-loppe d’aides au transport des chablis en 2010 à négocier suivant les besoins.

Renseignements : Syndicat des Sylviculteurs du Sud-Ouest, 6 Parvis des Chartrons, 33075 Bordeaux cedex. Tél. : 05 57 85 40 13. Fax : 05 56 81 65 95. [email protected]

La réduction de l’isf en faveur de l’investissement au capital des pme ne s’appli-que pas aux sociétés d’épar-gne forestière.

À une question sur l’éligibilité des parts de groupement forestier et des sociétés d’épargne forestière au dispositif de la réduction de l’ISF en faveur de l’investis-sement au capital des petites et moyennes entreprises, le ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publi-que Eric Woerth a répondu que les parts de groupement forestiers, dès lors que les forêts détenues sont exploitées, y sont éli-gibles mais pas les sociétés d’épargne fo-restière qui sont considérées comme une activité de gestion immobilière pure.

nouveaux textes sur la fiscalitéInstruction du 10 Juillet 2009- 7 G-8-09 Mutations à titre gratuit. Régimes spéciaux et exonérations. Bois et forêts - parts de groupements forestiers.(C.G.I., art. 793-1-3° et 793-2-2°) NOR : ECE L 09 20695 JInstruction du 10 Juillet 2009 7 S-6-09Impôt de solidarité sur la fortune. Assiette. Autres exonérations. Bois et forêts - parts de groupements forestiers.(C.G.I., art. 885 D et art. 885 H) NOR : ECE L 09 20696 J(Ces 2 instructions ont été publiées au BOI N° 71 de la Direction générale des finances publiques du 17/07/2009).

Instruction du 24/07/09 sur les réductions d’impôts au titre de la réalisation d’opéra-tions forestières (BO n°73 du 27/07/09).

www.circulaires.gouv.fr

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france douglas se mobilise pour valoriser la production des peuplements de douglas arrivés à maturité

Le douglas a fait l’objet d’importantes plantations en France depuis une quaran-taine d’années, notamment dans le centre du pays (Massif Central), qui ont démon-tré la formidable capacité d’adaptation en France de cet arbre originaire de la côte ouest de l’Amérique du Nord, au point de faire de notre pays le premier producteur de douglas de la planète en dehors de son aire naturelle.

La production actuelle du massif natio-nal (800 000 m3 de sciages par an), qui a été multipliée par 3 au cours des 15 der-nières années, devrait à nouveau tripler à échéance de 2030.

C’est dire l’importance de trouver des solutions pour accroître les débouchés ac-tuels, majoritairement orientés à l’export.

L’association France Douglas a été créée il y a maintenant 16 ans avec l’objectif de fédérer les producteurs et les utilisateurs d’un bois dont les caractéristiques sont particulièrement bien adaptées aux exi-gences de la construction.

France Douglas s’est depuis 16 ans in-vestie dans de nombreuses actions parmi lesquelles la reconnaissance des qualités technologiques du douglas (caractérisa-tion mécanique des Bois Massifs Recons-titués, tests de durabilité naturelle des essences et ouvrages en bois). En amont, elle a participé à l’amélioration de la qua-lité du matériel génétique des plants pro-posés aux sylviculteurs, et en aval, elle s’est s’impliquée dans les travaux de nor-malisation et a œuvré pour l’homologa-tion des sciages de douglas français pour les emplois en structure aux Etats Unis, et l’homologation de machines automati-sées de classement mécanique des sciages. Dernièrement, France Douglas s’est fixée pour objectif de promouvoir et élargir l’emploi du douglas dans le domaine de la construction, notamment en France.

À l’issue de son Assemblée Générale qui se tenait à l’occasion de la 4e édition des foires forestières du Massif Central à Aix en Corrèze fin septembre, une table ronde était organisée sur ce thème.

Ce fut l’occasion pour chacun des inter-venants de démontrer les atouts du bois, et du douglas en particulier, dans un marché de la construction en pleine mu-tation, mais aussi les conditions à réunir

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LES BRèvES NOUvELLES 9

pour bénéficier d’un contexte qui n’a sans doute jamais été aussi favorable : d’une part le Grenelle de l’Environnement, d’autre part les mesures annoncées par le président Sarkozy pour développer l’utili-sation du bois dans la construction.

De même la création d’un label « bâtiments bio-sourcés », imposant l’uti-lisation de matériaux répondant à des critères de faible consommation énergé-tique, notamment de faible émission de composés organiques volatils (COV), de-vrait prochainement voir le jour.

Didier Sauvage (ingénieur responsable de l’Union Menuiserie Charpente Parquet à la Fédération Nationale du Bâtiment) a confirmé quant à lui que le mouvement était d’ores et déjà engagé puisque, si le marché de la construction des maisons individuelles est en baisse (moins 5 % entre 2007 et 2006), la part des maisons bois a, quant à elle, gagné 13 % sur la même période.

Cette tendance s’inscrit dans un paysage en forte évolution, caractérisé par le poids nouveau de la demande environnementa-le mais aussi par le besoin d’apporter, par la voie de la certification, une meilleure garantie au client final.Le bois dans la construction dispose éga-lement d’un potentiel de développement considérable dans la rénovation du bâti ancien.

Parallèlement les entreprises du bâtiment sont amenées à évoluer en investissant dans des cellules d’études, dans l’appareil de production, avec l’objectif de préfabri-quer en atelier et, pour rester compétiti-ves, ont désormais besoin de composants fiables, à l’instar des autres matériaux de construction, et plus standardisés.Julien Lamoulie du FCBA confirmait ces propos en s’efforçant de sensibiliser les professionnels présents aux évolutions des contextes réglementaire et normatif dans lesquel ils doivent désormais s’inscrire.

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Le bois doit se conformer aux réglemen-tations qui s’appliquent à l’ensemble des matériaux de construction, conformé-ment à la Directive européenne sur les Produits de Construction (DPC).

Il devient donc aujourd’hui nécessaire de qualifier le bois par rapport à trois réfé-rentiels complémentaires qui concernent respectivement : le produit de base, dont les performances doivent être connues et affichées, sa conception qui doit être maî-trisée et les conditions de sa mise en œuvre sur chantier qui doivent être définies.

Le marquage CE qui, comme l’a souli-gné Yves Costrel (Délégué Général de la Fédération Nationale du Bois), suite aux arbitrages survenus début septembre (ac-ceptation du principe, jusque là rejeté, de marquage par lot) devrait se mettre en place courant 2010 constitue une premiè-re étape décisive en la matière.

Sylvain Lepetit, chargé de mission de France Douglas, confirmait, à la suite de l’analyse à laquelle il s’est livré depuis sa prise de fonction, que le douglas dispose de nombreux atouts pour se développer sur le marché de la construction. La durabilité de son duramen est aujourd’hui reconnue par les profession-nels, sa résistance mécanique est attestée

par de nombreuses études et le déve-loppement du classement mécanique (plusieurs machines sont d’ores et déjà homologuées, d’autres vont bientôt l’être) constitue d’ores et déjà une réelle avancée.Le caractère local de la ressource est également un atout important par rapport à la concurrence des bois du Nord.

En la matière, il convient toutefois d’en apporter aujourd’hui la démons-tration en engageant des études ap-propriées (analyses de cycles de vie)

qui permettront d’élaborer des fiches de déclaration environnementales et sanitai-res (FDES) dont disposent déjà de nom-breux autres produits de construction.

Au delà de cet exemple particulier, le dé-veloppement des emplois du douglas pas-sera bien évidemment aussi par la pour-suite de travaux de recherche et d’inno-vation qui permettront de proposer des produits plus élaborés et plus industriels (Bois Massifs Reconstitués, Bois Massifs Aboutés, poutres reconstituées…) répon-dant mieux aux attentes du marché.

Le douglas apparaît donc bien comme un matériau d’avenir pour la construction, mais dans un monde en rapide mutation, en l’absence d’actions d’accompagnement adaptées, ses seules qualités ne suffiront pas forcément.

Le vocabulaire assimilé par les autres fi-lières de la construction « standardisation des produits, composants industriels, pro-duits certifiés, normalisation » doit l’être par la filière douglas et l’action engagée par France Douglas en vue d’accompa-gner ses adhérents à définir une offre de produits qui soit en meilleure adéquation avec la demande apparaît à cet égard to-talement pertinente.

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LES BRèvES NOUvELLES 11

En résumé, France Douglas incite ses ad-hérents à «Utiliser les normes comme une opportunité pour conquérir de nouveaux marchés, plutôt que de prendre le risque d’en subir les conséquences !»

France Douglas, Safran, 2 avenue Georges Guingouin, CS 80912 Panazol 87017 Limoges Cedex 1. Tél : 05 87 50 42 02. Fax : 05 87 50 41 97. www. france-douglas.com

Croissance et qualité : recherche d’optimisation en Australie

Les progrès de la génétique ont permis en particulier de réduire la révolution du pin radiata de 40/45 ans à 27/30 ans avec une augmentation de la production de 30 à 40 %, mais avec une plus forte propor-tion de bois juvénile.

Les bois jeunes ainsi produits présentent toutefois une proportion de bois juvénile

conséquente qui limite l’utilisation des bois en structure.

Si les modes de débit et de fabrication, bois reconstitué type BMR, permettent de pallier à cet inconvénient de forte pro-portion de bois juvénile, la recherche gé-nétique en Australie, après avoir amélioré la croissance, la forme (défilement) et la nodosité (nœuds), cherche à réduire cette proportion de bois juvénile trop limitante pour des emplois en structure.

Pendant la phase de croissance juvénile, il a été observé une relation complexe entre la croissance et la qualité du bois, selon les conditions de gestion.

Un savant équilibre entre la croissance et la demande en bois de qualité doit être trouvé. Ce sont les objectifs de ces recher-ches sur les pins en Australie.

(Ndlr : les conclusions seront transférables en Europe).In International Forest Industries - Juin 2009

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une nouvelle équipe de recherche : la mission gestion de la végétation en forêt

L’équipe Mission Gestion de la Végéta-tion en Forêt (MGVF), basée à Champe-noux et appartenant au LERFoB (Labo-ratoire d’Etudes des Ressources Forêt-Bois, UMR INRA-AgroParisTech) résulte d’une demande initiale conjointe de l’ONF et du ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Cofinancée par l’ONF, le MAP, l’INRA et AgroParisTech, l’équipe s’atta-che depuis juillet 2008 à étudier, observer et gérer la végétation pour ensuite diffu-ser ses résultats à l’ensemble des profes-sionnels concernés par cette thématique.

La végétation accompagnatrice forestière représente en effet un enjeu important pour la pérennisation des peuplements et des écosystèmes forestiers. Elle peut selon les cas être considérée comme une gêne ou une alliée aux régénérations fo-restières, comme une source d’aménités ou une composante de la dynamique de l’écosystème. Les connaissances néces-saires pour la gérer font appel à des dis-

ciplines scientifiques variées. Les enjeux socio-économiques entraînent parfois des prises de position passionnelles contre lesquelles l’apport de réponses claires est la seule voie rationnelle. L’équipe MGVF a donc été créée pour apporter de telles réponses, et développer ses activités à la croisée des chemins entre gestion, recher-che et développement...

L’objectif général de la mission est d’appor-ter des connaissances et des outils aux ges-tionnaires forestiers pour gérer la végéta-tion accompagnatrice lors de l’installation et de la croissance des jeunes peuplements forestiers. Tous les outils, actuels et à venir, sont envisagés (herbicides, travail du sol et méthodes alternatives). Un des enjeux de la mission est le développement de métho-des de gestion acceptables aux plans envi-ronnemental et socio-économique.

Marine Dodet

Marine DODET, Ingénieur responsable de la Mission – Léon WEHRLEN – Florian VAST MGVF, INRA Nancy 54280 Champenoux – [email protected]

SARL CESSE & FILSZA LA PROMENADE

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EXPLOITATION FORESTIERESPECIALISEE EN PREMIERE ECLAIRCIE SANS MARQUAGE

ACHETE PEFC 10-31-18 ECLAIRCIES RESINEUSES ECLAIRCIES BOIS DE CHAUFFAGE

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LES BRèvES NOUvELLES 13

déficit de la filière bois : la vérité des chiffres

La filière bois et papier a cette caracté-ristique d’être souvent présentée comme l’un des principaux secteurs économiques responsables du déficit commercial fran-çais. Il s’est élevé à 6,3 milliards d’euros pour 2008. Cette question récurrente dans la filière a été, entre autres sujets, reprise par le président de la République dans son discours d’Urmatt. Retour sur ce chiffre impressionnant qui recouvre néanmoins des réalités bien différentes des préjugés de certains opérateurs.Le chiffre officiel des Douanes pour l’an-née 2008 indique un déficit commercial de 6,277 milliards d’euros qui est le ré-sultat de 10,337 milliards d’euros d’ex-portations de produits forestiers et de 16,614 milliards d’importations.A titre indicatif, ces chiffres font que la France pèse environ 4 % du commerce mondial des produits forestiers sur la base des données des Nations Unies 2007.Les résultats de la balance commerciale française sont décomposés en trois gran-des familles :• les produits de la première transfor-mation (PT) qui regroupent les grumes,

sciages, plaquettes, traverses…),

• les produits des industries de la secon-de transformation et des pâtes et papiers (ST) (panneaux, meubles, pates, papiers, cartons..),• et enfin de façon plus marginale les autres produits (AP) de l’exploitation fo-restière (tanins, liège, extraits végétaux…).Quels sont les secteurs les plus concernés ?

Le secteur global de la pâte et des papiers pèse à lui seul 55 % des importations de produits forestiers en France, avec un résultat qui s’est de nouveau dégradé de près de 3 % depuis l’an dernier.

Le secteur de l’ameublement pèse pour près de 20 % avec là encore une dégrada-tion de sa balance commerciale de 1,4 %.

Les autres produits du travail mécanique (frises pour parquets, tonnellerie, me-nuiseries..) constituent le 3e poste en im-portance de nos importations pour 9 % environ. Ils enregistrent la plus mauvaise performance commerciale sur les deux dernières années avec un accroissement du déficit de 6,6 %.

Le secteur des panneaux (de bois, fibres et contreplaqués) reste légèrement excé-dentaire, secteur porté par l’industrie des

Secteur Export 2008 Import 2008 Solde (en Mards Euros) (en Mards Euros) (en Mards Euros)

Papiers cartons 6.120 8.005 - 1.885Meubles et sièges en bois 1.160 3.230 - 2.071Autres produits du travail 794 1.519 - 725mécanique du boisPâtes de bois et vieux papiers 566 1.157 - 590

Panneaux et contreplaqués 851 830 + 21

fiLière bois

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panneaux de process (panneaux de parti-cules, de fibres, MDF, OSB...) fortement représentée en France.

Et les sciages ?Les sciages de feuillus et de résineux, re-présentent le 6e poste de notre balance commerciale des produits forestiers avec un total d’exportations de 298 millions d’euros pour un total importé de 1054 millions ; ce qui laisse un solde négatif de 756 millions d’euros, soit 12 % du déficit global de la filière bois. Dans le détail, ce solde est principalement le fait des sciages résineux.En 2008, la France a exporté pour 116 millions d’euros de sciages, ce qui repré-sente un recul de 21 % par rapport à 2007.Quant aux importations, elles se sont élevées à 770 millions d’euros (pour un volume de 3,4 millions m3) soit une réduction de 13 % en valeur, compa-rées au niveau d’importations de 2007 (3,7 millions m3). Les importations de sciages résineux cor-respondent à 4,6 % des importations to-tales de la filière des produits forestiers. La faiblesse de ce chiffre devrait relativiser les critiques trop souvent entendues contre les importations de bois du Nord ; d’autant que celles-ci permettent à de nombreux industriels de répondre aux exigences normatives de la construction.Source : Revue Le Commerce du Bois- sept 2009. [email protected]

(Ndlr : Ces chiffres indiquent clairement que contrairement à ce que suggérait le Président de la République, une augmen-tation de la récolte ne suffira pas à combler le déficit structurel des secteurs de l’ameu-blement et de la pâte et papier. A ceci s’ajoute un risque de baisse des cours des bois sur pied ou bord de route en raison d’une augmentation de la production).

Le prix des sciages chute.

Les sciages font face depuis fin 2008 à la plus grande chute de prix jamais connue au cours de ces dernières années.

Selon différentes sources, l’indice EBI-TDA (Earning Before Interest Taxes Depreciation Amortization, indicateur équivalent à l’Excé-dent Brut d’Exploitation) indique une baisse moyenne des prix des sciages de près de 10 euros fin 2008 puis de 12 euros cou-rant 2009. Ces chiffres sont à rapprocher de ceux de 2009 qui avaient enregistré une hausse de près de l’ordre de 7 euros.

La plus grande baisse est enregistrée au Canada, en particulier dans l’Est, suite à l’effondrement de la construction aux USA et la fermeté du dollar canadien face au dollar américain dégradant en-core plus la compétitivité des produits ca-nadiens dans la zone dollar.Russian forestry - Juin 2009

plysorol : promesses et réalités

Racheté par le chinois Honest Timber en avril dernier, le groupe se voit actuelle-ment contraint de cesser temporairement l’activité de plusieurs sites, ce qui fait pla-ner le spectre d’un démantèlement. Lors des questions au gouvernement, le député vendéen Dominique Souchet a interpellé le ministre de l’Industrie Christian Es-trosi à ce sujet.

La baisse d’activité dans le secteur des panneaux conduit le groupe Plysorol à interrompre l’activité de fabrication de contreplaqué sur trois sites français pen-dant plusieurs semaines. Parmi eux le site de Fontenay-le-Comte en Vendée, qui emploie 140 salariés. Le député Do-minique Souchet s’est fait le porte-parole

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LES BRèvES NOUvELLES 15

d’une crainte latente face aux motivations réelles du repreneur de Plysorol. Ce der-nier ne se préoccupe-t-il pas, en premier lieu, de se procurer l’accès aux forêts tro-picales que le groupe gère au Gabon, et d’exporter cette ressource vers la Chine ? Le ministre s’est fait écho de cette pré-occupation dans sa réponse : ses services veilleront à ce que les grumes de cette provenance soient bien acheminées vers la France. Il menace en outre d’annuler la cession si le repreneur ne tient pas les engagements qu’il a pris.

Fordaq - 09/2009

Le groupe papetier mondi rétrocède des surfaces forestières aux populations autochtones.

En Afrique du Sud dont il est originaire, le Groupe Mondi, l’un des leaders mon-diaux de l’industrie papetière, a rétrocédé 4.000 ha de ses forêts aux populations autochtones. La rétrocession est toutefois agrémentée

d’une concession d’exploitation pour les vingt ans à venir.

Le Groupe Mondi possède en Afrique du Sud près de 1,3 million d’hectares de forêt de production dont plus de la moitié est l’objet de revendications de rétrocession de la part des populations autochtones.

Le Groupe, conscient de cette évolu-tion, conduit une politique raisonnable permettant de ne pas mettre en péril les 170.000 emplois directs et le million d’emplois indirects.

Mondi rétrocèdera de l’ordre de 140.000 ha d’ici 2014.La mise en place de contrats de gestion et d’exploitation permettra aux nouveaux propriétaires de recevoir un revenu pé-riodique et au groupe industriel d’assurer son approvisionnement en bois.

(Ndlr : Les tensions intercommunautaires dans ce pays comme dans d’autres risquent de conduire ce type d’accord, logique et rai-sonnable, à l’ échec. Le pouvoir politique saura-t-il faire respecter les lois ?).

(www.mondigroup.com) CFA Newsletter - Décembre 2008.

Rectificatif : le site de Corbehem de Stora Enso n’est pas menacé

Dans notre n°308 dans l’article sur l’AG de la Chambre Syndicale du peuplier, nous avions mal interprété les propos de Bruno Piret, responsable des approvisionnements pour le site de Corbehem de Stora Enso et conclu un peu hâtivement que le site était menacé de fermeture. Bruno Piret nous signale qu’il n’en est rien et que Stora Enso entend bien maintenir ce site :«Le site Stora Enso de Corbehem a une capacité de 300 000 tonnes de papier LWC destiné aux magazines et à la publicité , avec un besoin en bois de 300 000 tonnes, dont 30 % de peuplier.Depuis la fin de l’année 2008, nous ressentons aussi dans notre secteur, le ralentissement économique. Nous sommes contraints à des arrêts conjoncturels de quelques jours chaque mois et notre production sera environ 20 % en dessous du budget, cette année.La situation géographique de Corbehem par rapport au marché de consommation de l’Europe de l’ouest, la reconstruction de la machine à papier en 2005 et l’objectif de la direction de la «passer» prochainement dans le classement des 10 premières au monde dans sa catégorie de papier, sont des éléments qui rendent ce site stratégique au sein du groupe Stora Enso.Le site de Corbehem sera en mesure d’être réactif au redémarrage de la demande en papier».

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projet de règlement euro-péen flegt : de sérieuses conséquences pour toute la filière bois ?

Le Conseil des ministres européens des 22 et 23 Juin 2009 n’a pu aboutir à un accord sur le projet de règlement proposé par le Parlement. La discussion reprendra sous la présidence de la Suède au second semestre 2009. Sur ce sujet sensible, la revue «Commerce international du bois» a demandé son avis à M. Rupert Oliver, expert reconnu au plan international sur les questions du commerce du bois et de gestion forestière. Son analyse est d’autant plus intéressante qu’il intervient également pour le compte de l’American Hardwood Export Council (AHEC) et est donc très au fait du système américain dit Lacey Act adopté l’an passé aux USA pour contrôler la légalité des produits bois mis sur le marché.

L’Union Européenne envisage d’intro-duire une nouvelle directive dans le but d’interdire toute importation illégale de bois qui pourrait avoir de sérieuses consé-quences pour la filière bois. Cette direc-tive pourrait établir un cadre législatif sur lequel pourrait venir se greffer des initia-

tives existantes qui encouragent la mise en place de politiques d’achats responsa-bles dans l’UE. Par contre elle pourrait également enterrer la filière bois sous une montagne de paperasse administrative tout en entamant sérieusement sa compé-titivité et créer des barrières commerciales inutiles. Tout dépend de l’orientation que prendront les négociations en cours dans les plus hautes instances européennes.

Après 18 mois de débats et de consulta-tions intensives sur différentes options législatives visant à réduire le risque de voir du bois illégal commercialisé dans l’UE, la Commission Européenne (CE) a publié ses recommandations en octobre dernier. La CE a proposé que les acteurs européens du commerce et de la produc-tion d’articles à base de bois mettent en œuvre un principe de « due diligence » (diligence raisonnable) pour diminuer le risque que du bois illégal entre dans les chaînes d’approvisionnement. Cette légis-lation ne s’appliquerait qu’aux opérateurs qui cherchent à mettre leur bois ou ses produits dérivés sur le marché commu-nautaire pour la première fois. L’éventail des produits concernés est extrêmement large et va des grumes aux articles d’ameu-blement ou aux produits en papier.

bois illégal en europe - de l’ordre de 5 % du volume utilisé

Une enquête a été conduite par l’agence anglaise Forest Industries Intelligence pour le compte de la Fédération anglaise du commerce du bois pour évaluer le marché des produits bois certifiés et vérifiés légalement. Cette étude, couvrant 7 pays (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Hollande, Italie et Royaume-Uni) a notamment conduit aux deux conclusions qui suivent. Le rapport estime que glo-balement 14,8 Mm3 (25%) des 60,4 Mm3 de produits bois importés viendraient de forêts écocertifiées et légalement récoltées, avec le concours de contrôleurs indépendants, alors que 12,6 Mm3 sur l’ensemble proviendraient de régions à haut risque ou d’origine suspecte, ne représentant que 5 % de la consommation totale de bois en Europe.

Source : ITTO report, 31 Mai 2009 www.sustainablewood.co.uk

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Selon les estimations récentes de Forest Industries Intelligence Ltd, 5 % au plus du bois consommé dans la zone de l’Union Européenne risque d’être d’origine illé-gale.

Caroline Lucas, leader des Verts au Royaume-Uni et parlementaire euro-péenne pour la région sud de l’Angleter-re, a joué un rôle clé pour faire inclure un nombre très important d’amendements qui dénaturent et transforment complète-ment la portée et l’esprit du projet de dé-part. Il y a eu peu de réactions des autres parlementaires présents qui, semblerait-il, ont une faible compréhension du problè-me et qui par conséquent n’ont pas me-suré l’impact de ces amendements.

Au travers de ces amendements, cette proposition de loi qui demandait initia-lement à un groupe d’opérateurs euro-péens de mettre en place des procédures de « due diligence », devient un système de contrôle étatique rigoureux sur l’en-semble de la chaîne d’approvisionnement du bois. Si les défis et les coûts de la pro-position initiale de la Commission sont déjà considérables, ils représentent peu de chose par rapport aux coûts engendrés par cette proposition parlementaire si elle est adoptée.

Le texte du Parlement ajoute une nou-velle obligation : « Les opérateurs devront s’assurer que seuls du bois ou des articles en bois issus de coupes légales soient mis sur le marché ». Ceci revient à faire porter la responsabilité de la légalité des coupes aux entreprises utilisatrices de bois qui s’exposent à des attaques en justice si elles ne sont pas capables de démontrer la léga-lité de leurs achats de bois. Démontrer la légalité des achats de bois est un sérieux défi, même lorsque l’on s’approvisionne dans des pays où les risques de coupes illégales sont faibles.

Etablir la traçabilité est un véritable cas-se-tête lorsque le bois est issu de plusieurs propriétaires forestiers différents et la matière première mélangée à partir de sources d’origines différentes au cours du processus de classement des bois et de leur première transformation.

Ainsi, par exemple, le Conseil des Bois Feuillus Américains (AHEC) a comman-dité une étude indépendante qui démon-tre qu’il y a moins de 1 % de chance que du bois feuillu importé des Etats-Unis provienne d’une coupe illégale.

Cependant, étant donné que ces bois pro-viennent d’une ressource qui appartient à 7 millions de propriétaires forestiers, il est difficile, en pratique, d’apporter la preuve de leur légalité au niveau de cha-que parcelle individuelle.

Et pourtant, une traçabilité complète de chaque lot de bois est ce que ce texte amendé par le Parlement exigerait, quel que soit le niveau de risque que ce bois provienne de coupes illégales.

Il précise que tous les acteurs de la filière « doivent s’assurer qu’ ils ne mettent sur le marché que du bois ou des articles en bois issus de coupes vérifiés légalement, par un système de traçabilité et de vérification par un tiers ».

Ensuite, il y a la question des sanctions. Le texte du Parlement propose que si un industriel « est présumé avoir enfreint ces obligations », les autorités administratives auront tout pouvoir pour saisir le stock de bois et ordonner que l’industriel cesse ses activités commerciales en attendant une enquête approfondie. Un gérant peut être contraint de cesser son activité tout simplement parce qu’il est soupçonné de ne pas pouvoir se conformer à l’obliga-tion de démontrer la légalité de ses achats de bois.

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A une époque où le changement clima-tique impose l’utilisation de matériaux naturels, efficaces à la fois en termes de consommation d’énergie et d’émissions de CO2, cela n’a pas de sens d’étouffer toute la chaîne d’approvisionnement du bois avec des niveaux de contrôle qui sont sans mesure avec les obligations imposées à d’autres matériaux concurrents à forte consommation d’énergie fossile tels que le plastique, l’acier ou l’aluminium.Eté 2009 - n° 280 - Commerce International du Bois.

Communication, écocertifi-cation et promotion de la qualité, les fers de lance du commerce du bois

L’association « Le Commerce du Bois » est un acteur incontournable de la filière bois. Avec 127 membres, parmi les prin-cipaux acteurs de la distribution du bois en France, elle représente 65 % de la dis-tribution des sciages français et 80 % du bois d’œuvre importé. Son ambition est d’être un carrefour de rencontres, d’une part entre les différentes composantes de l’industrie (fermettes, charpentes, etc), d’autre part entre les industriels et le négoce afin d’améliorer la promotion et la vente des produits bois en France. Ce qui passe pour elle par une démar-che de qualité globale des produits, une charte environnementale et par un réseau de points de vente qualifiés garantis par le label « Expert relais bois ».

Le contexte actuel, malgré la crise, lui semble tout particulièrement favorable au matériau bois : Grenelle de l’Environne-ment, mesures en faveur de la construc-tion HQE et dispositif encourageant l’utilisation du bois dans la construction promis par le président à Urmatt, tout

concourt à donner au bois un avenir pro-metteur.A l’occasion de la nomination de son nouveau président, Thierry Bergerault, directeur général de la Division Importa-tions- solutions Bois de Wolseley France, une nouvelle organisation interne a été promue s’appuyant sur 5 commissions :

- La Commission « Solutions construc-tives », reflète l’importance de l’image de la modernité et des réponses techniques que doit donner le matériau bois.

- La Commission « Négoce », symbo-lise l’importance accordée à la prise en compte des attentes et exigences des consommateurs qui doivent « remonter » jusqu’aux industriels pour leur permettre de s’y adapter. La Commission promou-vra également la formation car la multi-plication des réglementations suppose un personnel de plus en plus qualifié.

- La commission « Environnement » sera chargée de la mise en œuvre de la charte environnementale, pilier de l’image qu’ils veulent promouvoir : le bois, un matériau écologique et une ressource à respecter. La charte sera rendue obligatoire à tous les membres à partir du 1er mars 2009. Le président de la Commission est conscient des difficultés des professionnels à faire face à toutes les contraintes qui leur se-ront imposées, mais il considère la char-te comme un outil évolutif. Elle prévoit d’interdire la vente de bois d’essences pro-tégées, de ne commercialiser que des pro-duits fabriqués avec des bois récoltés léga-lement (ce qui concerne essentiellement les bois tropicaux) et écocertifiés. Il s’agit d’un objectif à atteindre progressivement car la proportion de bois écocertifiés dans les stocks des négociants est pour le moment difficile à vérifier, les chaînes de contrôle de l’approvisionnement étant en-core rares. Sans compter que si la forêt pu-

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blique est quasiment entièrement certifiée, la forêt privée ne l’est que pour 20 % de sa sur-face. Il ne sera pas toujours possible de s’ap-provisionner uniquement en bois écocertifié, à moins d’acheter du bois non français… Les propriétaires forestiers français sont donc appelés à développer l’offre de bois écocerti-fiés, mais là aussi, il faudrait tenir compte de leurs contraintes…Les autres Commissions continueront leur travail dans le même esprit : La Commission « Bois tropicaux », doit absolument lutter contre l’assimilation de ces bois à la déforestation en dévelop-pant les contrôles sur leur origine légale. Une démarche volontariste de promotion sera faite à deux niveaux : en amont en pressant les fournisseurs à s’engager sur la voie de l’écocertification et en aval en poussant à la mise en place de chaînes de contrôle chez les distributeurs.

La commission « Résineux et rabotés » travaille sur le marquage CE (Commis-sion Européenne), étendu aux produits rabotés depuis peu et la mise en place des documents techniques unifiés (DTU) (lambris, bardages, terrasses…). Le clas-sement par résistance des bois est prévu mais pas encore généralisé, la commis-sion s’appuiera sur le FCBA pour aider les scieurs à l’organiser.

La conception du nouveau président, Thierry Bergerault, est de faire de l’asso-ciation un lien entre les professionnels en s’appuyant sur les compétences de chacun. Le bois a aujourd’hui une carte à jouer très favorable. Imposer les solutions bois à tous les niveaux suppose de lever les obstacles et les idées fausses qui freinent son utilisation jusqu’à présent : non, le bois n’est pas plus cher, non, utiliser le bois ne détruit pas la forêt, oui le bois est un matériau moderne et écologique, qui produit très peu de nui-sances et vieillit bien…

C’est aussi le but de la base de données Gesdef (pour gestion durable des fo-rêts, www.gesdef.fr) développée avec le FCBA. Le site s’adresse aussi bien au public, aux consommateurs qu’aux pro-fessionnels. La communication et la transparen-ce sont devenues indispensables pour convaincre définitivement que le bois est le matériau de l’avenir. Le Commerce du Bois : 6 avenue de St Mandé, 75012 Paris. Tél . : 01 44 75 58 58. www.lecommercedubois.fr

reprise de la scierie Klenk de volgelsheim par le suisse schilliger Holz Ag

La scierie Klenk qui, après s’être dotée d’une ligne de sciage à la pointe de la technologie il y a à peine deux ans, avait fermé depuis le début de la crise, a enfin trouvé un repreneur, le Groupe Suisse Schilliger Holz AG. Les installations de sciage sont complétées par d’importan-tes capacités de séchage, de traitement, et de lignes performantes de rabotage et de bois massifs aboutés. La capacité en bois résineux de 300 000 m3 pour la première année né-cessite une zone d’achat des bois étendue à tout le quart nord-est de la France. Les essences recherchées sont prioritairement l’épicéa et le sapin mais également le douglas, le mélèze et le pin.120 emplois seront maintenus sur 140 et l’équipe dirigeante est pratiquement in-changée.Schilliger Holz AG compte parmi les leaders européens dans le domaine de la production d’éléments de charpente de haute technolo-gie et de modules résidentiels en bois.Source : Klenk Holz France SAS

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Les tonnelleries radoux

Les tonnelleries Radoux ont mis au point un procédé d’analyse de la teneur en ta-nins des douelles destinées à la fabrica-tion de leurs barriques, par spectrométrie infra-rouge, dénommé Oakscan. L’une des étapes clés de la préparation des vins fins est l’élevage qui est généra-lement réalisé en fûts de bois de chêne pendant une période de 6 à 18 mois. Ce contact de longue durée avec le bois de chêne offre au vin l’occasion de modi-fier sa composition et son environnement chimiques grâce à la mise en solution de certaines substances du bois. Les ellagitannins sont des tanins hydro-lysables qui proviennent du bois de chêne et qui se solubilisent au cours de l’élevage en barriques.Les ellagitannins permettent d’améliorer la stabilité de la couleur dans le vin et en réduisent l’astringence en favorisant les réactions tanins–anthocyanes.Par ailleurs, ils possèdent des activités antioxydantes et antiradicalaires et de ce fait diminuent la disponibilité de l’oxygè-ne pour d’autres réactions. Ils constituent ainsi la base des tanins œnologiques utili-sés pour prévenir certaines oxydations.

Enfin, ces constituants sont facilement oxydables en quinones qui jouent un rôle d’oxydants secondaires ou de cofacteurs d’oxydation.

La qualité des ellagitanins dépend de la qualité du bois d’origine, du mode de sé-chage, de l’intensité de la chauffe lors de la fabrication des tonneaux, mais c’est la qualité du bois qui est primordiale. Le choix des grumes s’est longtemps fait sur des bases empiriques, en fonction de la zone géographique d’origine, et de la finesse du grain. Mais ces méthodes

ne sont pas fiables à 100 % et il y a sou-vent du déchet, environ 20 % d’un lot de douelles.

Le procédé Oakscan garantit un taux d’ellagitanins suffisant avec 99 % de fia-bilité, ce qui permet d’avoir peu ou pas de déchets et de ventiler les douelles vers différentes qualités de barriques. Ce procédé totalement innovant devrait apporter une fiabilité à l’ensemble de la filière.Tonnelleries Radoux : www.radoux.fr

bmt : le bois modifié ther-miquement, un alternatif écologique

Le bois modifié thermiquement (BMT) est obtenu par chauffage à haute température (180°C à 230°) dans un four spécifique.

Durant le traitement, le taux d’oxygène dans l’enceinte est maintenu à un niveau très bas, tandis qu’un brassage d’air per-met d’obtenir un traitement homogène.

Un cycle de traitement est fait en paliers avec une durée variable de quelques heu-res à 24 heures ou plus en fonction des essences, des sections, et du taux d’humi-dité du bois de départ.

La pyrolyse contrôlée qui résulte de ce trai-tement modifie les composants présents dans le bois (notamment l’hémicellulose, les celluloses et la lignine). L’humidité d’équilibre (ou point de saturation d’eau) est diminué et donc le bois, qui est naturel-lement hydrophile, devient hydrophobe.

Le procédé de traitement thermique res-pecte l’environnement et n’intègre aucun produit chimique.

Les caractéristiques du BMT sont :• la durabilité biologique,

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• la stabilité dimensionnelle,• un changement de couleur (plus foncée et plus attrayante).Mécaniquement, on observe une diminu-tion de 10 à 25 % de la contrainte de rup-ture en flexion (par rapport au bois brut, selon l’essence). En revanche, le module d’élasticité est maintenu. Les essences mo-difiées thermiquement deviennent stables, on obtient une diminution importante de l’absorption d’eau ainsi qu’un retrait vo-lumique total divisé par deux. Le BMT devient durable (selon l’essence classe 1 à 3, EN350) et peut être utilisé en classe de risque 3, voire 4 (selon EN460).Le développement de champignons est stoppé grâce aux propriétés hydrophobes du BMT. Les insectes à larves xylophages ne s’y s’intéressent plus à cause d’une sté-rilisation du bois (dégradation des gluco-ses présents dans le bois non traité). Ce-

pendant on ne note pas d’améliorations notables au niveau de la résistance contre les termites.Ce procédé contribue à préserver notre écosystème. En effet, l’énergie requise pour fabriquer 1 kg de PVC ou 1 kg d’alu-minium est largement supérieure à l’éner-gie dépensée pour traiter 1 kg de BMT.La valorisation du bois local de moin-dre qualité (peuplier, charme…) permet de proposer des produits de substitution aux bois tropicaux, ce qui est souhaitable pour le développement durable.Le recyclage en fin de vie ne pose aucun problème écologique puisque la matière est naturelle et sans additifs. Le BMT pourrait par exemple être brûlé afin de générer de la chaleur (habitat) ou de l’énergie (centrale).

(Fordaq - 2009 - www.fordaq.com)

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Création de france biomasse energie, groupement français des professionnels de la biomasseFace à l’importance du développement de toutes les filières énergétiques de la biomasse (bois-énergie, biogaz, biocar-burants de 2e génération) en France, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a décidé de doter sa commission Biomasse d’une dénomination pro-pre. Baptisée France Biomasse Energie (FBE), la nouvelle organisation regroupe les forestiers, les agriculteurs et les pro-fessionnels de l’énergie. Elle s’appuie sur plusieurs acteurs importants de la filière : les producteurs, comme l’Office national des forêts (ONF), les coopératives fores-tières (Union de la coopération forestière française), les filières agricoles (Coop de France, fédérations « blé » et « maïs » de la FNSEA) et les énergéticiens dont de grands groupes comme Areva, Dalkia, EBV, EDF, GDF Suez, Poweo, Total, précise le SER dans un communiqué.Rappelons que le Grenelle de l’environ-nement a fixé l’objectif de consommer 23 % d’énergies renouvelables en France en 2020. 50 % de la croissance attendue des énergies renouvelables dans les 10

prochaines années devra être assurée par le bois et les déchets organiques.Source : ENERGIES - Actu-Environnement.com - 16/07/2009

succès pour l’appel d’offres ‘’biomasse 3’’ : 106 dossiers déposés

Dans le cadre de l’appel d’offres ‘’Biomas-se 3’’, lancé en janvier 2009, 106 dossiers ont été déposés pour la construction, d’ici 2012, de centrales électriques alimentées à partir de biomasse, a indiqué le 3 août le ministre en charge du Développement durable Jean-Louis Borloo, soulignant ‘’le succès’’ de cet appel d’offres.

Les 106 dossiers représentent une puis-sance cumulée de 936 mégawatts (MW), soit près de 4 fois la puissance visée par l’appel d’offres fixé à 250 MW.

Les projets présentent en majorité une puissance comprise entre 3 et 6 MW, a précisé la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE). Ils envisagent une ali-mentation majoritairement à partir de produits, sous-produits et déchets de la sylviculture ou de l’industrie de transfor-mation du bois. Les autres projets sont

bois Énergie

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basés sur une production d’électricité majoritairement à partir de produits et déchets de l’agriculture ou de l’industrie agroalimentaire.

Une majorité de la puissance appelée (150 MW sur les 250 MW) est réservée aux zones géographiques du Nord-Est de la France (régions Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Ca-lais, Picardie, département de Seine-et-Marne), les massifs (Massif Central, Vos-ges, Alpes, Pyrénées), et la Bretagne.

Jean-Louis Borloo désignera prochaine-ment les candidats retenus, après examen des offres par la CRE.

L’onf et eo2 signent un acte fondateur pour l’énergie bois en france

L’Office National des Forêts est entré à hauteur de 13,8 % dans le capital d’EO2, industriel français producteur de granulés bois, devenant ainsi son premier action-naire aux côtés des co-fondateurs.

En concluant ce partenariat, l’ONF et EO2 veulent mettre leur complémenta-rité – la ressource forestière et sa bonne gestion d’une part, la performance in-dustrielle et la connaissance du marché d’autre part – au service du granulé bois pour lui donner une place d’envergure nationale et faire de la France une vitrine européenne.

« Il est ainsi raisonnable d’envisager pour EO2 un marché de 5 millions de tonnes de granulés soit 2,2 MTEP à échéance de 10 ans, ce qui correspondrait au chauffage de 1,6 millions de foyers. » explique Guillau-me POIZAT, PDG d’EO2.

Ces 2,2 millions de TEP (tonnes équi-valent pétrole) représentent à elles seules

13,4 % des objectifs biomasse du Grenel-le pour 2020 et n’utiliseraient que 11,7 % des 42 millions de m3 de bois aujourd’hui non récoltés. C’est pourquoi l’ONF sou-haite non seulement communiquer natio-nalement sur le combustible granulé bois auprès du grand public et des institutions mais également permettre à EO2 de sé-curiser son approvisionnement pour les nouveaux sites de production.

L’ONF s’est engagé à mettre en œuvre des plans d’approvisionnement partout où la mise en œuvre d’une unité de gra-nulation se justifiera.

« Ce partenariat débute dès aujourd’hui pour l’usine des Landes, qui est pas-sée d’un projet de 75 000 tonnes à 150 000 tonnes de granulés bois » précise Guillaume Poizat.

EO2 et l’ONF étudient d’ores et déjà le plan d’approvisionnement d’une troi-sième unité de production située dans les Vosges d’une capacité minimale de 150 000 tonnes.Renseignements : www.onf.fr

production de granulés bois en russie

Avec ses immensités forestières, la Russie demeure le grenier à bois de l’Europe.

En 2008, la Russie a produit de l’ordre de 750 000 tonnes de granulés bois. Les perspectives de production augmentent régulièrement et le million de tonnes doit être atteint pour l’année 2009.

Les capacités de production sont de l’or-dre de 1 290 000 tonnes ; elles devraient atteindre à très court terme 2 000 000 tonnes.

La consommation intérieure, environ un tiers de la production en Russie de gra-

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nulés, est encore faible. Il est vrai que les énergies fossiles, gaz et pétrole, y sont abondantes à des prix tolérables.

Les disponibilités en sciure sont par ailleurs conséquentes.In Bioenergy International - n° 3/2009

La consommation française de granulés de bois La consommation française de granulés de bois a dépassé le cap des 200 000 ton-nes en 2008 (source : SNPG) pour une production nationale estimée de 250 000 tonnes. Le maillage du territoire par les sites de granulation s’est également den-sifié avec la construction de nombreu-ses usines dont la production arrive tout juste sur le marché ce premier semestre 2009. Du côté de la distribution, la dynami-que est également très forte avec 250 camions souffleurs recensés pour la livraison à domicile des granulés de bois (source : Bioénergie In-ternational). Un chiffre qui a explosé en 5 ans et qui traduit la conversion des dis-tributeurs de fioul aux granulés de bois. De nombreux installateurs de chaudiè-res se lancent également dans cette acti-vité pour offrir un service complet à leurs clients. En conséquence, le granulé de bois se rapproche de ses clients et la quasi-totalité des Français peuvent aujourd’hui s’approvisionner dans un rayon de moins

de 100 km en bénéficiant d’un contexte concurrentiel. Une ressource toujours plus locale.

Les chaudières à granulés vendues en Allemagne sont couplées à un système solaire.

60 % des chaudières à granulés vendues en Allemagne sont couplées à un système solaire. Dans ce pays, où la chaudière à granulés est très largement répandue, le couplage solaire thermique et granulés est donc un système en voie de banalisation.

Le vrai décollage s’est d’ailleurs fait très tardivement, au tournant de l’année 2005, avec la mise en place du crédit d’impôt.

Les panneaux solaires fournissent tout ou partie de la chaleur nécessaire pour chauffer l’eau chaude sanitaire et/ou l’eau du système de chauffage. Le complément d’énergie nécessaire en cas d’ensoleille-ment faible est apporté par le granulé de bois, et non plus l’électricité, le fuel ou le gaz. Ce couplage de deux énergies renou-velables permet une économie sur l’uti-lisation des granulés de bois de 30 % à 60 % selon les conditions, avec un stoc-kage du granulé sensiblement réduit. Le

n°PEFC/10-32-1

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besoin énergétique d’un logement pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire étant variable au cours de l’année, il peut être intégralement couvert par le solaire en été et inter-saison ; la chaudière à granu-lés est alors coupée automatiquement.

Le couplage solaire offre donc deux possi-bilités : soit le solaire agit uniquement sur l’eau chaude sanitaire, l’eau du robinet, pour un chauffe-eau solaire (kit CES) ; soit le solaire agit sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire, pour un système solaire combiné (kit SSC).

Au Canada : des granulés bois pour remplacer le charbon

Mais où ira toute cette nouvelle produc-tion de granulés ? Le directeur des ven-tes et du marketing de Stewart McIntosh prévoit une croissance supplémentaire du marché domestique en raison de la flam-bée des coûts du carburant fossile au fil des années.

En plus du chauffage résidentiel, on note également un potentiel pour le chauffage industriel et celui de serres, deux marchés en croissance. Au cours des récentes ren-contres de l’industrie de la culture en ser-res, le thème du chauffage a occupé toute la place en raison de la flambée des coûts de chauffage subie par les propriétaires de serres. Ces coûts qui représentaient 15 % des coûts totaux sont passés à 40 % et plus récemment.

Ontario Power Generation a annoncé que les essais de cogénération à la biomasse avaient dépassé toutes leurs attentes. L’objectif du groupe est de remplacer en entier ou en partie le charbon qu’il utilise actuellement pour une grande partie de ses besoins de production d’énergie.

L’Ontario Power Generation, encouragée par ces succès et par une politique pro-vinciale agressive visant l’élimination du charbon en 2014, prévoit de mettre rapi-dement en avant l’alimentation à la bio-masse, et parle d’une conversion complète de l’usine d’Atikokan qui utilise actuelle-ment un charbon de moins bonne qualité et possède un accès direct par voie ferrée. Le carburant de choix est le granulé de bois puisque celui-ci permet d’utiliser les équipements existants, comme les pulvé-risateurs, en y effectuant des modifica-tions minimes. L’objectif mentionné lors de la réunion est de 2,5 terawatts (TW) ce qui représente (en calculant 600.000 tonnes de granulés par TW) 1,5 million de tonnes de granulés de haute qualité.

Pour avoir une idée de l’effet que ce géant de l’énergie pourrait avoir sur le marché de la bioénergie tirée de matériaux so-lides, soulignons que le Canada produit ainsi actuellement un peu plus de 2 mil-lions de tonnes par année. Si les condi-tions économiques et politiques sont réu-nies, l’Ontario Power Generation pourrait alors soutenir à elle seule l’industrie de la biomasse.

In Opérations Forestières - Mars 2009

bientôt les biocarburants de deuxième génération

L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) a lancé, un « appel à manifestation d’intérêt » en vue d’expérimenter des démonstrateurs de recherche dans le domaine des biocar-burants de deuxième génération. L’intérêt des procédés de deuxième génération est de n’utiliser que la partie ligneuse de la plante (paille, bois, déchet), qui n’est pas destinée à l’alimentation, ou de mobiliser

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des surfaces qui ne sont pas destinées à l’usage alimentaire alors que les biocar-burants de la première génération, utili-sant la canne à sucre, le soja, le maïs, ou le manioc, entrent en concurrence avec les cultures alimentaires et sont accusés d’avoir fait flamber les prix des matières premières alimentaires.Renseignements : www.ademe.fr

L’arbre qui cache le gaz

Le Centre européen pour les énergies re-nouvelables (EEE) de la ville de Güssing dans le Burgenland (Autriche orientale) - centre à but non lucratif créé en 1991 sous l’initiative de la municipalité - a mis au point un système de production de gaz (méthane) à partir de bois dont la pureté dépasse celle du gaz naturel russe. Ce résultat est le fruit des recherches d’un consortium austro-suisse avec la

participation de l’Université technique de Vienne, sous la coordination de Reinhard Koch, chef de l’EEE.

Si la station de biogaz de Güssing, créée en 2007 ainsi que le processus de gazéifi-cation ne sont pas nouveaux, l’originalité est que la pureté du gaz ainsi produit dé-passe celle du gaz naturel russe. En effet, le gaz naturel russe est «dopé» en métha-ne, c’est-à-dire qu’on lui rajoute artificiel-lement du méthane alors que le gaz pro-duit à partir du bois contient directement 98 % de méthane.

D’autre part, l’arrondissement de Güs-sing, modèle européen en matière d’éner-gies renouvelables, investit chaque année 36 millions d’euros (équivalent des be-soins en énergie par an des 10 000 foyers de la ville et de ses alentours, transport compris) et réussit, avec entre autres la production de biogaz, à subvenir aux be-soins de son réseau. Les différentes formes

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MISE EN PLACE SIMPLIFIEE

FACILITE D’ENTRETIEN

EFFET DE SERRE ISOLANT L’ARBRE

AUGMENTATION DE LA CROISSANCE

PROTECTION CONTRE LES ATTAQUES DU GIBIER

REPRISE DES ARBRES AMELIOREE

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d’énergies (électricité, chaleur, gaz) issues de ces recherches ont une valeur estimée à 20 millions d’euros, intégralement réin-vestis dans la région.

Un autre projet en cours concerne la pro-duction de benzène ou de diesel égale-

ment à partir du pétrole pur issu du bois.

Pour en savoir plus, contacts : Reinhard Koch, Directeur - Centre européen pour les énergies renouvelables (EEE), Güssing, Autriche - [email protected] www.eee-info.net/deutsch.php

mACHinisme forestier

récupération en forêt des rémanents - le rC 03 Cyclofor

L’opération de récolte des arbres est une prémisse à la récupération. Après l’exploi-tation, c’est environ le tiers de l’arbre pour les essences résineuses et un peu plus pour les essences feuillues qui n’est pas utilisé et laissé au sol parce qu’il n’avait pas de valeur marchande ou commercialisable connue jusqu’à présent. Cette biomasse non utilisée permet un approvisionne-ment accru en résidus ayant un potentiel de valorisation important tant pour les industries utilisant de la fibre de bois sans écorce que pour celles qui l’utilisent à des fins énergétiques.

La société canadienne Cyclofor a déve-loppé et breveté une machine fiable et performante, le récupérateur compacteur RC03, qui est conçu pour ramasser et compacter les résidus forestiers dans des

conteneurs interchangeables, sans chan-ger la valeur intrinsèque des matériaux. La base est un transporteur TimberPro TF 840 d’une capacité de 22 tonnes. La particularité de cette machine est sa tou-relle qui peut faire une rotation de 360 degrés, comme une excavatrice. A la base, ce transporteur dédié à l’opération fores-tière permet le respect des normes en vi-gueur et s’adapte facilement aux différen-tes méthodes de récolte, que le bois soit ébranché en bordure de route ou à la sou-che et ce, en toutes saisons.

Le récupérateur comporte deux éléments posés sur le châssis arrière du porteur dans ce cas, le porteur TimberPro TF 840, c’est-à-dire un conteneur d’une capacité de 33 m3 pour recevoir les rémanents com-pactés et le système de compactage com-portant un bouclier/bélier animé par deux vérins hydrauliques développant une

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Spécialiste du PEUPLIERdans l’Est et le Centre de la France

Transport-exploitation forestière

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poussée, chacun de 120 tonnes, poussant les rémanents dans le conteneur en rédui-sant le volume de foisonnement par trois.

La fonction de compactage est automa-tisée effectuant 3 cycles, allée et retour du bouclier, par minute. Les conteneurs chargés déposés bord de route sont repris par des camions équipés en roll/on pour acheminer la marchandise vers l’usine utilisatrice.

Le RC03, à lui seul, procède à toutes les phases de récupération et dépose en bor-dure de route un conteneur rempli de branches, de cimes, d’aiguilles, de feuilles et de rémanents non commerciaux prêts à être valorisés. Ce conteneur sera ensuite acheminé, sans autre manipulation, par camion remorque au centre de tri. L’opé-rateur du RC03 reprend un conteneur vide et poursuit sa récupération.Un système sophistiqué de navigation par GPS et d’enregistrement de données procure un avantage significatif pour la planification. Le GPS est en mesure de fournir l’information en temps réel à l’opérateur, de sa position en référence au plan de récolte initial et de ses déplace-ments par rapport aux secteurs traités et

à traiter. Le MultiDat, qui complète le système infor-matique, permet le suivi de performance de l’opérateur et de la machine. L’ensemble de ces informations est transmis constamment au centre de tri afin d’orienter le transport, la planification des travaux de valorisation du centre de tri en juste à temps, de même que les compilations néces-saires aux différents suivis fo-restiers.

Les travailleurs sylvicoles en reboisement et en débroussaillage, de même que les techniciens qui inventorient les parcelles-échantillons, considèrent l’approche Cy-clofor comme un « nettoyage » facilitant l’accomplissement de leurs travaux sur les parterres de coupe ; les résidus de coupe étant souvent laissés au sol dans les che-mins de débardage. L’augmentation d’ef-ficacité du scarifiage en vue du reboise-ment s’avère un avantage indéniable lié à la récupération des résidus. Lorsque le re-boisement par plantation n’est pas requis, la récupération des résidus peut favoriser la dissémination des graines et, du même coup, la régénération des chemins de dé-bardage avec l’essence forestière présente initialement.

Pour ce qui est de la modalité de récolte avec mise en andain des résidus, l’aug-mentation de la superficie remise en ré-génération s’avère un autre avantage de la récupération. La possibilité d’augmen-ter jusqu’à 10 % les superficies de remise en production est très importante si l’on considère les effets bénéfiques de la forêt en croissance vis à vis de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Un arbre en croissance fixe le CO2 de l’atmosphère et

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libère de l’oxygène et constitue à cet égard un puits de CO2. Les activités permettant d’accroître ce rôle sont certainement bé-néfiques.

Les résidus accumulés en bordure de route contribuent à donner une mauvaise image en thermes d’esthétique visuelle. Le nettoyage systématique de ces résidus, grâce à l’approche Cyclofor, devrait aider à diminuer les critiques des autres utilisa-teurs de la forêt.Cyclofor - 50 A - 5° Avenue Est - LA SARRE (Québec) - J9Z - 1K9 Fax. + 1 (819) 333.3878 www.cyclofor.com

moteur hybride John deere

Lors du salon forestier Elmia Wood 2009, John Deere a dévoilé sa concep-tion de moteur hybride électricité/diesel à destination en particulier des matériels forestiers.Un moteur diesel de puissance limitée anime un générateur électrique qui régit un moteur à deux vitesses. Les transmis-sions mécaniques n’existent plus.Selon l’utilisation, le moteur hybride per-met en particulier une réduction de la consommation de diesel jusqu’à 25 %.

John Deere Forestry France www.deere.fr

tronçonnage de bois de chauffage à la scie à ruban

Parmi d’autres, la société allemande GH-Tec propose une tronçonneuse à scie à ruban pour couper les billons d’un mètre en trois rondins en un seul passage.

Le billon est introduit latéralement et manuellement dans une goulotte. Une roue pourvue d’une double rangée de

bras conduit en tournant le billon vers une scie à ruban placée de face, qui assu-re avec son ruban un double sciage, entre les volants, libérant ainsi trois rondins.

Les billons à scier peuvent avoir une lon-gueur jusqu’à 1,20 cm. Le diamètre des billons peut varier de 2 cm à 17 cm de diamètre.Il est possible de tronçonner autour de 5 à 7 stères/heure.

Le ruban est à affûter tous les 50 à 60 stères. Il est souvent plus économique de le remplacer par un ruban neuf que de procéder à l’affûtage.

Les rondins tombent et sont repris par une sauterelle, repliable, qui les gerbe sur une hauteur réglable pouvant atteindre 2 m....

GH - Tec Maschinenbau - Westernacher Strasse 52 D - 87719 Mindelheim - Allemagne Tél. + 49.8261 76690 - Mr Rudolf Gaissmayer www.ghtec.de - www.forestplatform.fr

Tronçonnage de billon en rondin par scie à ruban GH 700.Dimensions bois - diamètre 2 à 17 cm - longueur 100 à 120 cm.Monté sur remorque routière - masse 600 kg.

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tête de bûcheronnage pour la récolte de feuillus

En 2005, le constructeur allemand de matériels d’exploitation HSM avait solli-cité l’Union Européenne pour mettre en place un projet associant différents par-tenaires dont le FCBA. Ce projet appelé Forstinno avait pour but de modifier une tête d’abattage conçue pour des résineux afin de l’adapter aux jeunes peuplements feuillus ayant un diamètre à 1,30 mètre inférieur à 25 cm (bois d’industrie/bois d’énergie). Un prototype a été présenté en 2008 offrant une tête de bûcheron-nage performante.

Le prototype fut établi à partir d’un engin de bûcheronnage HSM équipé d’une tête de marque CTL, modèle 40.

Deux chantiers tests en France et huit chantiers tests à travers l’Europe ont per-mis d’étudier les performances du pro-totype et d’analyser les dégâts causés au peuplement lors de son utilisation.

Forstinno s’est déroulé dans de bonnes conditions, les acteurs des différents pays (Allemagne, Pologne, Lituanie, Hon-grie et France) impliqués ont fait preuve d’une bonne coordination. Les tests en France ont, comme prévu, permis d’amé-liorer la tête et de la faire progresser en

Tête de bûcheronnageCTL 40 HW sur abatteuse HSM 405 H travaillant dans une jeune hêtraie. Diamètre coupe 43 cm. Ebranchage des troncs jusqu’à 5 cm. Masse 740 kg. Vitesse de passage - 4,50 m/seconde.

CTL TechnologyD - 09465 SEHMATAL-SENMA Allemagne (www.ctl-technology.de)

Jean-Charles KOEHRENBans - 39380 MONT-SOUS-VAUDREY

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TRAVAUX FORESTIERS

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rendement mais aussi en qualité de tra-vail avant d’être testée dans de multiples conditions.

Les résultats obtenus sont cohérents et couvrent un nombre important de moda-lités surtout en termes de type de peuple-ment (essence, traitement, conformation) et de conducteur. La tête du construc-teur CTL est techniquement capable de façonner des feuillus de volume unitaire compris entre 0,05 et 0,5 m3/arbre.Les dégâts occasionnés au peuplement restant sont plus que limités grâce à la dextérité des opérateurs.

La tête CTL modèle 40 porte le qualifi-catif HW, Hard Wood, dédiée à la récol-te de feuillus (BI/BE).Le FCBA est l’établissement responsa-ble pour les essais de la CTL 40 HW en France.

Equipe Projet : Emmanuel CUCHET, Nancy MENDOW, Philippe RUCH, Pierre JOBARD et Nathalie MIONETTO, Institut Technologique FCBA.www.fcba.fr

Bois façonnés (hêtre) par la tête CTL 40 HW - qualité jugée suffisante malgré la présence de fourche non démontée.Abatteuse HSM 405 H.

HSM FranceZI Maisons Rouges 15, rue du Luxembourg 57370 PHALSBOURGTél. 03.87.235.953www.hsm-france.fr

T. + 33 (0)2 97 23 42 92 - F. +33 (0)2 97 23 77 37 [email protected] www.guilmin.com

DE L’ÉCLAIRCIE À LA COUPE RASE

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Chenillette de débardage - tAKeuCHi/Aet

La dégradation des sols forestiers lors des opérations de débardage devient un pro-blème excessivement préoccupant.

Le système d’exploitation en bois courts à l’aide de porteurs augmente le nombre de passages en fonction du nombre de pro-duits façonnés, sans compter le passage préalable de l’abatteuse.

Les cloisonnements apportent une so-lution plus ou moins adaptée selon les modes d’enracinement. Un système raci-naire traçant, comme celui de l’épicéa en particulier, ne résiste guère aux passages répétés des engins de bûcheronnage et de débardage.

L’exploitation en bois toutes longueurs, arbres ébranchés et étêtés peut être une réponse à cette situation préoccupante, comme le recours à des engins à faible pression au sol.

Dans cet esprit, la société AET (60700 Pontpoint) a adapté un dumper à che-nilles caoutchouc du constructeur japo-nais TAKEUCHI, modèle TCR 50, en engin de débardage.

La benne arrière du dumper TCR 50 a été remplacée par une berce basculante pourvue de ranchers et d’un treuil.

L’engin est transformé en porteur et/ou en débusqueur permettant le débardage de bois courts (ctl) et/ou de bois longs (bl/ft).

AET - Chemin des Cerisiers Roussel Zone de Moru - 60700 PONTPOINTTél. 03.44.240.082 - www.aet-import.comTAKEUCHI - www.takeuchi.com

TAKEUCHI TCR 50 Poids opérationnel 5680 kg. Charge maximum : 3700 kg. Longueur : 4660 mm. Largeur : 2060 mm. Hauteur : 2680 mm. Moteur thermique : Yanmar 4TNE 106. Puissance moteur : 67.7 kW. Chenilles : caoutchouc/option acier. Rotation de la benne à 90° (vers la droite comme vers la gauche). Benne basculante pourvue de ranchers et d’un treuil. L’engin est transformé en porteur et/ou débusqueur permettant le débardage de bois courts (ctl) et/ou de bois longs (bl/ft).

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tête de débroussaillage mense

La mécanisation des opérations de déga-gement, de débroussaillage et de dépres-sage donne lieu à la conception de divers engins (voir La Forêt Privée n° 306 et n° 292).

Le constructeur finlandais Mense propose un équipement pour réaliser ces opérations fondé sur le principe d’un taille haie.

Deux lames superposées, coupantes et échancrées (8 gouges) sur deux faces ani-mées par une bielle montée sur moteur hydraulique, assurent un mouvement de va et vient.

La largeur de coupe atteint 1 mètre en-viron, coupant des perches et branchages jusqu’à 15 cm de diamètre.

La tête se monte à l’extrémité d’une flè-che de grue hydraulique, par exemple de machine de bûcheronnage avec un rota-tor permettant d’orienter la coupe.

La portée de travail peut atteindre de l’ordre de 10 m permettant de travailler à partir d’un maillage de cloisonnements installés tous les 15/20 m.

Avec une bonne largeur de travail, une puissance de coupe, une coupe bidirec-tionnelle, le maintien automatique de l’angle de travail de la lame, la tête Mense RP80 est une bonne alternative pour la mécanisation des travaux de débrous-saillage et dépressage.MenSe Oy : Hallikuja 2 - 54500 Taavetti - Finlande tel: + 358 (0)5 6106900 Fax + 358 (0)5 6106950 www.mense.fi

environnement

La Chine va dépenser des milliards de dollars pour la reforestation

La Chine va investir 60 milliards de yuans (8,77 milliards de dollars US) par an pour sa campagne de reforestation, destinée à atteindre un taux de 20 % du pays couvert par des forêts d’ici 2010. Jia Zhibang, chef de l’administration des forêts, a indiqué que près de 17 millions d’hectares d’arbres doivent être plantées au cours des deux années à venir afin

d’augmenter le taux de forestation de 18,21 % actuellement à 20 %.

«Nous faisons face à des difficultés énormes pour atteindre cet objectif en raison des catastrophes naturelles successives de l’an-née dernière», a indiqué Jia à l’agence de presse Xinhua dans une interview écrite. «Une tempête de neige et un verglas excep-tionnel dans le Sud il y a environ un an et un tremblement de terre dans la province du Sichuan en mai 2008 ont non seule-ment causé d’ énormes destructions et sinis-

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tres, mais aussi endommagé beaucoup de forêts», a-t-il dit.

En dépit de ces catastrophes naturelles, la Chine est parvenue, selon des statistiques publiées par le comité «Greening natio-nal», à créer 4,77 millions d’hectares de forêts en 2008, soit un accroissement de 22,1% par rapport à 2007. 540 millions de personnes ont joint leurs efforts de re-forestation au cours de la dernière année, plantant 2,31 milliards d’arbres dans les montagnes, les parcs des villes, sur les campus universitaires et le long des rou-tes et chemins de fer.

La Chine est le troisième plus grand pays du monde en termes de superficie, avec 9,6 millions de kilomètres carrés, der-rière la Russie et le Canada. Le congrès national du peuple (NPC) avait voté une résolution en 1981 afin qu’il soit du de-voir de tout citoyen âgé de 11 ans et plus de planter des arbres chaque année.

La Chine a cessé de réduire la surface oc-cupée par ses forêts naturelles il y a dix ans, ce qui a aidé à préserver 95,33 mil-lions d’hectares de forêts, selon le «Gree-ning Committee».

Source : www.bulletins-electroniques.com/actualites/58173.htm

plantons pour la planète a dépassé ses objectifs

La campagne des Na-tions Unies «Pour un milliard d’arbres» a atteint son objectif de sept milliards d’arbres – un arbre pour cha-que habitant de la pla-nète.

Lancée conjointement avec le Cen-tre mondial d’agroforesterie lors de la

réunion de la Convention des Nations Unies sur le changement climatique en novembre 2006 à Nairobi (Kenya), sous le patronage de Mme Wanga-ri Maathai, lauréate du Prix Nobel pour la paix et du Prince Albert II de Monaco, la campagne «Pour un mil-liard d’arbres» avait initialement pour ob-jectif de mobiliser l’opinion publique sur les problèmes posés par les changements climatiques ainsi que par la dégradation des forêts et des écosystèmes.

Depuis lors, elle a plus que surpassé son objectif et s’est transformée en une vé-ritable campagne des citoyens, plus de la moitié (52 %) de tous les participants étant des particuliers.

La Chine a planté pour cette campagne 2,6 milliards d’arbres avec 260 espèces différentes dans onze provinces de la Chine.

Un certain nombre d’autres pays ont planté des quantités impressionnantes d’arbres depuis le début de la campagne. Ceux qui en ont planté plus de cent mil-lions vont de l’Ethiopie (avec 1,4 milliard

Lors de la conférence de Washington du 22 septembre préparant la conférence de Copenhague, le président chinois Hu a annoncé que la Chine avait adopté 4 mesures pour réduire ses émissions de GES dans l’objectif de rejoindre les efforts en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.Outre les efforts sur sa consommation d’énergie, l’utilisation d’énergie renou-velable et d’énergie verte, l’une de ces mesures concerne la forêt : la Chine va accroître la séquestration du carbone par les forêts en augmentant la surface forestière de 40 millions d’ha et le volume de bois sur pied de 1,3 milliard de m3 par rapport à son niveau de 2005 d’ici 2020.

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LES BRèvES NOUvELLES 35

d’arbres) et la Turquie (711 millions) au Mexique (537 millions) et à des pays comme le Kenya, Cuba et l’Indonésie.

Le secteur privé est devenu également un acteur clé de la campagne mondiale avec près de 15 % de tous les arbres plantés. Les multinationales, d’Accor à Bayer et de Toyota à Coca-Cola en passant par la East Central Africa et Yves Rocher ont été des planteurs très actifs, tout comme des centaines de petites et moyennes en-treprises du monde entierSource : www.unep.org

ouvertures pour la forêt dans le marché des crédits carbone

Le protocole de Kyoto, dans la première période de son application (2008-2012), n’avait retenu pour la forêt que deux voies de contribution à la réduction des gaz à effet de serre : l’article 3-3 sur le reboise-ment et le boisement et l’article 3-4 sur l’augmentation du carbone dans les forêts

existantes. Dans la pratique, seulement 1 % du marché actuel des crédits carbone concerne des projets forestiers alors que 17 % des émissions de GES sont liées à la déforestation.La complexité de la comptabilisation des unités de carbone stockées ou émises par les forêts en est responsable. Mais des pays comme la Nouvelle Zélande ont commencé à mettre au point une métho-dologie plus rigoureuse et à la tester. L’importance de la déforestation dans les pays en voie de développement a par ailleurs conduit les pays membres du Protocole à demander l’élargissement du marché des crédits carbone à des pro-jets de «réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation» ou REDD. La décision est attendue à la conférence de Copenhague en décembre.

Cette perspective a d’ores et déjà ouvert le marché des crédits carbone à des projets forestiers, selon la Mission Climat de la Caisse des Dépots dans sa lettre Climat sphère du 3e trimestre 2009.

Selon l’article 3-3 du protocole de Kyoto, le bilan boisement/déboisement en France (à gauche sur le graphe) est seulement très légèrement positif. Le caractère incertain des méthodes d’inventaire ainsi que les incertitudes sur la stabilité des boisements sont en cause. Par contre selon l’article 3-4, la France ne peut comptabiliser que 3,2 MT de carbone stocké dans les forêts existantes alors que le stock total (boisement/déboise-ment plus gestion) est évalué à environ 75 millions selon l’IFN. Source : Mission Climat de la CDC.

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La Mission Climat travaille au lancement d’un forum carbone forêt-bois, dont le but sera de mutualiser les expertises et les énergies pour faire émerger des projets carbone (volontaires ou «Kyoto», selon les cas) en France dans ce secteur.Renseignements : www.caissedesdepots.fr/actualite/mediatheque/recherche-climat.html

incendies à Athènes

La Grèce a vu partir en fumée à la fin de l’été 30 000 hectares de formations boi-sées dont 5000 hectares de forêts de pin d’Alep, garrigues et autres maquis médi-terranéens dans la région d’Athènes.

Devant l’ampleur des dégâts et surtout la rapidité de propagation des flammes qui menaçaient les beaux quartiers du nord-est d’Athènes, les autorités ont demandé l’aide européenne. Le gouvernement français a aussitôt envoyé deux Canadair pré-positionnés afin de combattre le feu sur la banlieue nord-est d’Athènes. Deux autres avions de même marque ont suivi dans les vingt-quatre heures. D’autres pays européens ont également participé à

la lutte (Autriche, Chypre, Espagne, Ita-lie), et même la Turquie y est allée d’un généreux effort.

Les chiffres de cet incendie sont néan-moins moins impressionnants que ceux de la catastrophe de 2007, où 250 000 hectares de forêts avaient été ra-vagés par de multiples incendies en Grèce entraînant la mort de 77 personnes.

Mais la population qui a vu les images des habitations détruites en périphérie d’Athè-nes ou qui a vécu ce drame, se demande si le gouvernement Karamanlis a tiré les le-çons des catastrophes précédentes.

Ce qui est en cause, c’est le laxisme et l’incurie des autorités à faire respecter la législation. Car dans la banlieue d’Athè-nes, après chaque incendie, des habita-tions sauvages surgissent au mépris de la loi dans des zones protégées. Pratiquant le clientélisme à haute dose, le gouverne-ment s’empresse de régulariser, à chaque fois, ces constructions illégales.

C’est donc la corruption et la spéculation immobilière qui menacent essentiellement la forêt grecque. La lutte contre les feux de forêts ne semble pas en cause, les pompiers

grecs et autres services semblant efficaces.

Avec le réchauffement cli-matique annoncé, la fré-quence des incendies va sans doute augmenter en Grèce dans les années à venir. Une raison suffisan-te et nécessaire pour pren-dre complètement à bras le corps un dossier qui risque encore d’enfumer la vie des Grecs dans le futur.

Bernard RératLe Mont Hymette près d’Athènes a été touché par l’incendie.

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LES BRèvES NOUvELLES 37

L’Arboretum national des barres relooké par l’onf

Depuis le 1er janvier 2009, l’Office natio-nal des forêts gère l’Arboretum National des Barres, célèbre site botanique situé en forêt d’Orléans, à une heure et demie de Paris. Rebaptisé Arbofolia par l’ONF, cet espace de 35 hectares, riche de 2500 espèces rares d’arbres et d’arbustes a pro-fondément changé… L’ONF a créé trois parcours thématiques de découverte – Continentalis, Classifica, Bizarretum - des animations pour petits et grands, une pépinière où sont cultivés 500 taxons, un salon de thé pour une pause «d’essences d’arbres», une aire de jeux et une aire de pique-nique... De quoi attirer le grand public et lui faire découvrir les richesses botaniques de ce lieu. Arbofolia - 45290 Nogent-sur-Vernisson . Tél : 02 38 97 62 21. Du 4 avril au 29 novembre 2009 avril, juillet, août de 10h 30 à 18h 30 mai, juin, septembre, Vend-Sam-Dim et jours fériés de 10h 30 à 18h 30 - octobre, novembre, Vend-Sam-Dim et jours fériés 10h à 17h.

L’esb au Japon

l’Ecole Supérieure du Bois (ESB) se veut résolument tournée vers l’international. Outre des formations BTS en systèmes constructifs, des licences et post-master, l’ESB puise sa notoriété dans sa forma-tion d’ingénieurs bois spécialisés dans des domaines aussi variés que ceux de la récolte et la transformation des bois ou de la commercialisation des produits finis. L’école offre à ses étudiants un cur-

sus très ouvert sur l’international : stages à l’étranger, apprentissage d’un anglais de bon niveau et d’une autre langue, pro-grammes internationaux de recherches appliquées, échanges universitaires… À Nantes, sur le campus de l’ESB, douze nationalités sont représentées et 25 % des effectifs proviennent de pays étrangers. C’est dans cet esprit que la 73e promo-tion de l’ESB a choisi pour voyage de fin d’études le Japon, déplacement lointain financé en partie par l’ESB, en partie par des actions diverses menées par les étu-diants. Un voyage professionnel au Japon qui en dit long sur la vocation internatio-nale de l’ESB.Ecole Supérieure du Bois : www.ecoledubois.fr

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ENvIRONNEMENT 39

Laurent Piermont est le président directeur général de la Société Forestière de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) qu’ il a contribué à développer au travers de plusieurs initiatives innovantes notamment en rapport avec le rôle de la forêt dans le maintien de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Laurent Piermont est à l’origine de la Mission Climat de la CDC, du Fonds Carbone Européen qu’ il préside actuellement, et de la création au sein de la Société Forestière d’une filiale prestataire de services, CDC Biodiversité (cf n°303 de La Forêt Privée).

Il considère donc la biodiversité comme une priorité, où la forêt a un rôle important à jouer. Nous lui avons demandé de nous expliquer plus en détail les différentes initiatives qu’ il pilote actuellement.

NJC : Quel est le rôle de CDC Biodiversité ?

LP : CDC Biodiversité a été créée pour répondre aux besoins des entreprises, des collectivités, des maîtres d’ouvrage et des pouvoirs publics qui sont dans l’obligation (depuis la loi sur la protection de la Nature de 1976) de compenser les atteintes à la biodiversité occasionnées par les travaux d’infrastructure qu’ils ont réalisés. La loi leur demande 1) d’éviter le plus possible de détruire ; 2) de ré-duire la destruction ; 3) et enfin, de restaurer la biodiversité qu’ils n’ont pu éviter de détruire.

Concrètement les maîtres d’ouvrages étaient souvent démunis pour faire face à ces obligations, faute de compétences, et avaient du mal à assurer le suivi à long terme des actions.

En se proposant pour remplir ce rôle, CDC Biodiversité valorise son expérience et son savoir faire de gestionnaire d’espaces natu-rels, appuyé par ailleurs par un comité scientifique de haut niveau capable de concilier gestion productive et maintien de la biodiver-sité et assurer la stabilité des actions entreprises et leur suivi dans le temps.

CDC Biodiversité peut par exemple proposer de compenser la destruction de l’habitat d’une espèce, que ce soit faune ou flore, en transposant cet habitat ou en le développant dans un site pro-

biodiversitÉ : L’ACtion de LA soCiÉtÉ forestière de LA CAisse

des dÉpôtsinterview de LAurent piermont pAr nAtHALie JAupArt-CHourrout

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che, et notamment dans une forêt. Elle paye pour cela les agriculteurs, forestiers ou gestionnaires d’espaces naturels, s’ils acceptent de mettre en œuvre un cahier des charges écologiques correspondant à l’obligation de compensation du maître d’ouvrage. Au passage, il y a là pour des propriétaires privés une opportunité sup-plémentaire de valoriser les ressources éco-logiques de leur forêt, y compris financiè-rement.

NJC : Et quelles sont vos interventions dans la lutte contre le réchauffement climatique ?LP : D’une part, nous avons créé et pré-sidons le Fonds Carbone Européen, qui finance des actions de réduction d’émis-sions de CO2. La Caisse des Dépôts a mobilisé 143 M€ auprès de 13 investis-seurs institutionnels principalement euro-péens. En 2 ans de fonctionnement, il a financé 19 projets dans le cadre du pro-tocole de Kyoto, représentant une écono-mie de 45 millions de tonnes de CO2, soit 2 % des réductions de gaz à effet de serre demandées au niveau mondial par cet ac-cord international. A la société forestière, nous travaillons à la mise au point de nouvelles pratiques de sylviculture en préparation du chan-gement climatique, que nous proposons à nos clients propriétaires forestiers.

NJC: Plus concrètement sur quoi portent ces innovations de sylviculture ?

LP : Elles n’ont rien d’extraordinaire ! Le principal a été de décider en 2003 qu’il était plus raisonnable de croire au change-ment climatique, même s’il y a beaucoup d’incertitudes, et d’agir maintenant plutôt que d’attendre.Concrètement, nous raccourcissons les révolutions, plantons des « essences de transition » capables de résister au climat actuel et au climat futur (par exemple éra-bles, robiniers, tilleuls, châtaigniers, pins laricio, pins maritimes, douglas, cèdres…) ; diversifions les essences, distinguons nos parcelles selon la réserve utile de leurs sols, la résistance à la sécheresse et la sensibilité au vent…NJC : Ne craignez vous pas de ne pas avoir de débouchés pour ces essences ?

LP : Je suis persuadé que l’offre de bois si elle est en quantité suffisante attirera une industrie de transformation qui la valori-sera.

NJC : Ces mesures représentent-elles un coût et comment réagissent alors les propriétaires forestiers ?

LP : Ils sont d’accord car nous diminuons leurs risques en même temps que nous leur garantissons une plus grande flexibi-

Le comité scientifique de CDC Biodiversité (CDCB) : De gauche à droite : Philippe Thiévent (directeur de CDCB) ; Michel Trommetter ; Jean-François Dobremez (chercheur au Cemagref, =) ; Robert Barbault ; Laurent Piermont (PDG de CDCB) ; Jean Claude Lefeuvre (professeur émérite au Museum d’Histoire Naturelle) ; Luc Abbadie (CDCB) ; Jacques Weber (CDCB) ; Sandra Lavorel (CDCB)

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ENvIRONNEMENT 41

lité. Les surcoûts sont très faibles car nous agissons très en amont du problème.

NJC : Sur quel autre thème innovant tra-vaille la Société forestière ?

LP : Sur les grands paysages, car nous avons constaté que lors des dernières tem-pêtes, il y avait eu des effets de Venturi, qui favorisaient la destruction totale de certaines parcelles. Nous travaillons donc sur la gestion des lisières, la répartition des coupes dans le peuplement, l’installation de haies brise vent, les méthodes de dé-broussaillage. Les dégâts que nous avons eus lors de la dernière tempête Klaus (2 millions de m3 à terre) nous incitent beau-coup à tester de nouveaux modes de reboi-sement et à réfléchir à de nouveaux peu-plements.

NJC : Vous aviez déclaré après cette tem-pête que vous préconisez de couper les bois plus jeunes pour limiter les risques d’autant. Vous pensez que c’est économiquement avan-tageux ?

LP : Oui, l’industrie de transformation travaille de plus en plus avec des bois de petits diamètres. Et le temps passé (et l’immobilisation du capital) par le fo-restier a un coût difficile à compenser aujourd’hui par un gain supplémentaire sur le bois produit.

NJC : Vous avez participé récemment à un séminaire sur la monétarisation de la biodi-versité, quels sont vos objectifs ?

LP : L’évaluation de la valeur économi-que de la biodiversité ne nous intéresse pas en tant que telle. Elle permet de servir de support et de justification à la prise de dé-cisions des politiques publiques, mais pour nous, ce qui compte c’est de trouver des solutions pragmatiques permettant d’agir concrètement. C’est pour cela que nous sommes très intéressés par les équivalen-ces écologiques. Les équivalences écolo-

giques sont à la base de notre stratégie de compenser les pertes inévitables de bio-diversité en favorisant son accroissement ailleurs. Ce n’est peut-être pas si simple, la biodiversité est difficile à quantifier, mais cette démarche a le mérite de permettre d’agir et en même temps de développer les connaissances sur les mécanismes écologi-ques.

NJC : CDC Climat s’est beaucoup investie dans le marché des crédits carbone et a créé en 2006 le Fonds Carbone Européen qui participe à de nombreux projets de réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre, et plus récemment lancé un appel à « projets domestiques » pour inciter des secteurs non couverts par système européen d’ échanges de quotas à réduire leurs émissions. La CDC s’engage à acheter les réductions d’ émissions au tarif du marché des crédits carbone du Protocole de Kyoto. Croyez vous que la forêt puisse entrer dans ce marché et prétendre à des crédits carbone du fait de son rôle de sé-questration du CO2 ?`

LP : Malheureusement, seulement de façon marginale pour les prochaines an-nées. Pour la raison essentielle que la sé-questration du carbone par la forêt euro-péenne n’est pas reconnue par la directive européenne qui organise ce marché. Par contre, il y a un marché plus limité dans le cadre du Protocole de Kyoto.

NJC : L’appel d’offres à des projets domesti-ques de la CDC se raccordait au mécanisme de mise en œuvre conjointe (MOC), ce qui excluait les projets de boisement/reboisement mais pouvait prendre en compte la produc-tion d’ énergie à partir du bois. Des projets de ce type ont-ils été développés ?

LP : Je préfère donner sur ce sujet la parole à Valentin Bellassen, qui est responsable de ces questions à la Mission Climat. V B : Suite à la demande des Pouvoirs pu-blics, la Mission Climat de la Caisse des

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dépôts avait effectivement proposé de re-courir au mécanisme de la MOC en com-plément des dispositions déjà prises par l’Europe pour la réduction des émissions de GES, au travers du système européeen d’échange des quotas. En accompagne-ment de cette politique publique, la Caisse des dépôts a souhaité elle même expéri-menter ce mécanisme de la MOC sur le territoire national via le lancement d’un appel à projets domestiques. Dans le do-maine qui nous intéresse ici, plusieurs projets ont été présentés dans ce cadre. La Fédération Nationale du Bois agrège ainsi une douzaine de projets développés par des scieries et consistant à installer des chau-dières à déchets bois en remplacement de chaudières gaz ou, dans le cas de nouvelles installations, à la place de chaudières au gaz ou au charbon. Selon les estimations réalisées, ces projets devraient générer une quantité de réductions de CO2 de l’ordre de 280 000 tonnes jusqu’à la fin de la pé-riode Kyoto (2012). D’autres projets de ce type ont été élaborés. Les déshydrateurs de luzerne, regroupés au sein de Coop de Fran-ce Déshydratation développent différents projets notamment de substitution d’éner-

gie fossile (charbon ou lignite) par de la bio-masse (plaquettes forestières, miscanthus, marcs et rafles de raisin, pulpes de bettera-ves …). Cet ensemble de projets devrait en-traîner une réduction de CO2 de l’ordre de 400 000 tonnes entre 2008 et 2012. Dans le secteur de l’industrie sucrière, les produc-teurs de betterave développent également un projet du substitution énergétique pour un volume attendu de 110 000 tonnes de réductions d’ici à fin 2012.

LP : En résumé, actuellement, en dehors du bois énergie, la seule voie possible pour la forêt européenne de valoriser son rôle de séquestration du carbone, réside dans le marché volontaire auprès des entrepri-ses qui veulent améliorer leur image, qui est sûrement appelé à se développer mais demeure plus petit et moins rémunérateur que les marchés régulés comme le marché européen. C’est bien dommage car ac-tuellement le prix du carbone permettrait de financer des travaux forestiers ayant le double avantage de séquestrer du carbone, et d’augmenter la valeur marchande de la forêt (par exemple, les travaux d’améliora-tion de taillis en futaie). n

NDLR : Pour mémoire, le marché des crédits carbone prévu dans le cadre de la mise en œuvre du protocole de Kyoto pour la période 2008-2012 a démarré de manière anticipée en 2005 en Europe grâce à l’initiative de l’UE d’initier un marché européen préfigurant le futur marché international. La période 2008-2012 du protocole de Kyoto prévoit la possibilité pour des entreprises dépassant leur quota d’émissions de les compenser en partie par le rachat de cré-dits carbone générés par des projets dits « Mécanismes de Développement Propre ou MDP », c’est - à - dire des projets mis en œuvre dans des pays en voie de développement évitant des émissions de carbone, ou par des mécanismes de Mise en Œuvre Conjointe, ou MOC, c’est-à- dire l’achat par un pays industrialisé de crédits carbone à un autre pays industrialisé. A la dernière conférence des pays du Protocole de Kyoto, à Poznan en 2008, devant l’im-portance accrue de la déforestation au niveau mondial, 18 pays se sont engagés à défendre les projets réduisant les émissions de carbone résultant du déboisement et de la dégradation des forêts (REDD) parfois appelés « déforestation évitée », afin qu’un mécanisme les rému-nérant soit intégré au système post-Kyoto, dont les bases sont l’enjeu de la conférence de Copenhague de décembre 2009. En anticipation de ce futur marché qui pourrait générer des quantités importantes de crédits, plusieurs catégories d’acheteurs ont commencé à s’y intéresser et à le tester dans des projets expérimentaux leur permettant de voir comment cela pourrait marcher. Mais ces projets doivent dans tous les cas avoir lieu dans des pays en voie de développement, ce qui exclut la forêt européenne.

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La taxe carbone fait débat. Elle devrait entrer en application en France dès 2010 en frappant l’essence et le gazole. La forêt et le bois, qui présentent un bilan carbone exemplaire, pourraient tirer profit de la situation.

Encore une usine à gaz ? En l’occurrence, la question n’est pas si impertinente qu’elle y paraît. Elle concerne en effet les émissions de gaz à effet de serre dont le plus fameux est sans conteste le dioxyde de carbone. La question agite beaucoup. Il paraît qu’il en va de l’avenir de la planète dirait un ancien ministre de l’Édu-cation nationale versé dans la polémique politico-scientifique…

Alors soyons pédagogique et expliquons ce dont il s’agit. La taxe carbone est un prélèvement fiscal sur les émissions de dioxyde de carbone qu’elle vise à limiter dans le but de contrôler le réchauf-fement climatique. L’idée est de décourager les pollueurs en les faisant payer à hauteur de leurs émissions nocives.

Cette taxe environnementale peut être appliquée directement sur les produits, au niveau de la fabrication ou à l’importation d’énergies fossiles émettant du dioxyde de carbone en étant consommés. Elle se présente donc comme un outil complé-mentaire au principe des quotas d’émission de carbone car elle

LA tAXe CArboneet Le ministre miCHeL merCier s’invitent CHeZ euroCHÊneteXte et pHotos bernArd rÉrAt

Michel Mercier invité par Éric Julien chez Euro-chêne a évoqué la question de la taxe carbone.

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ÉCONOMIE

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concerne les nombreux petits émetteurs difficiles à placer sous le système à grande échelle des quotas.

Depuis 2009, certains pays l’appliquent déjà sous différentes formes (Danemark, Finlande, Norvège, Suède…). De son côté la France a prévu son entrée en vi-gueur dès le 1er janvier 2010, son principe et son application étant inscrits dans le projet de la prochaine loi de finances. Il est prévu de grever les produits énergéti-ques commercialisés comme carburants ou combustibles. Le calcul de taxation a été réalisé à partir d’un coût de la taxe de carbone fixé à 17 euros en 2010. Cette taxe augmenterait de 4,11 cts d’euros le litre d’essence et de 4,52 cts d’euros le litre de gazole.

Normalement, son montant serait inté-gralement remboursé aux ménages sous forme d’un crédit d’impôt ou par un chè-que « vert » pour les personnes non impo-sables. Du moins, c’est la promesse gou-vernementale faite et que des associations de consommateurs mettent en doute. En effet, les recettes attendues devraient atteindre 4,55 milliards d’euros dont 2,65 milliards acquittés par les ménages. Mais que vont devenir les 500 millions d’euros perçus au titre de la TVA, reste-ront-ils dans les caisses de l’État ?

LA TAXE CARBONE CONTRE LES DÉLOCALISATIONS ?

L’autre problème, c’est que la taxe carbo-ne va pénaliser les entreprises nationales. En recevant dernièrement Michel Mer-cier, nouveau ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, Éric Julien a évoqué cette question. Le PDG de la scierie Eurochêne à Saint-Lothain (Jura) croit aux bienfaits de la démar-che. « Il faut trouver une juste adéquation qui permettra de taxer les produits finis des pays de l’est et d’Asie. Sans cette arti-culation écologique, nous ne pourrons pas stopper l’ hémorragie des délocalisations, la perte des emplois, des richesses et surtout des savoir-faire », a-t-il dit au ministre.Michel Mercier a répondu en rappelant l’intérêt que le président de la République portait aux secteurs d’activités que génè-rent la forêt et le bois. « Il a pleinement conscience des difficultés que rencontre la filière bois nationale dans la mondialisa-tion des productions et des échanges ». Dans ce contexte, la taxe carbone devrait jouer un rôle important, surtout si l’Europe s’y engage uni, en ordre de bataille et sous la même bannière.« Le président de la République souhaite que cette taxe soit perçue aux frontières de l’Union européenne. C’est un défi qui s’ ins-

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crit dans une logique et une cohérence com-munautaires », a déclaré le ministre. Mais taxer aux frontières de l’Union euro-péenne n’est pas simple car cela touche les échanges mondiaux de biens et de ser-vices. D’où la nécessité de négocier avec l’Organisation Mondiale du Commerce les modalités d’un tel projet.

Ce débat intéresse de très près la filière forêt-bois hexagonale où deux tendances se dessinent : petites scieries et marchés de proximité et grosses unités et marchés lointains et de masse avec les conséquen-ces que l’on sait sur les coûts de transport, notamment les coûts écologiques. D’après Éric Julien, il faut éviter les scieries de très

grosses tailles dans les feuillus qui désta-bilisent les marchés aval et amont. Le PDG d’Eurochêne insistait sur l’in-térêt économique et écologique d’une démarche de proximité. « On dépense 6 milliards d’euros pour aller chercher des meubles ailleurs alors que nous les avons à portée de la main ! » Et de stigmatiser les décideurs politiques en leur montrant l’exemple des États-Unis qui viennent de taxer à hauteur de 35% les importa-tions de pneus chinois. « Il reste encore beaucoup à faire dans la filière bois mais la réussite d’une entreprise comme Eurochêne, son dynamisme, la jeunesse de son personnel permettent d’entrevoir l’avenir avec opti-misme », concluait Michel Mercier. n

Michel Mercier, un ministre intéressé par le bois.

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syComore et pLAne non ondé - 15 à 30 € 40 à 60 € 50 à 90 € 70 à 100 € 100 à 120 €

CHÂtAignier non roulé - hors bois de service et tranche 10 à 25 € 20 à 40 € 50 à 60 € 60 à 70 € 70 à 90 € jusqu’à 120 € selon la qualité

CHArme - ÉrAbLe CHAmpÊtre fût non cannelé 10 à 15 € 15 à 30 € 25 à 40 € 40 à 50 € 50 à 60 € -

tiLLeuL - orme - pLAtAne - 20 à 30 € 30 à 65 € 35 à 60 € 45 à 70 € 50 à 80 € 60 à 100 €

AuLne - bouLeAu (fût lisse) 5 à 10 € 10 à 20 € 15 à 40 € 30 à 50 € 40 à 60 € -

merisier (fût propre) - 30 à 50 € 40 à 100 € 90 à 120 € 120 à 150 € 140 à 180 € 140 à 250 €

peupLiers fût propre et droit, selon clone branchu - flexueux

5 à 10 €5 à 10 €

10 à 20 €10 à 15 €

25 à 35 €10 à 15 €

30 à 40 €15 à 20 €

35 à 40 €15 à 25 €

35 à 40 €15 à 25 €

grisArd (Tremble) fût propre 5 à 10 € 10 à 15 € 15 à 20 € 20 à 25 € 25 à 30 € 25 à 40 €

ÉpiCÉAs - sApins mÉLèZes fût propre ou peu noueux 10 à 25 € 15 à 30 € 30 à 40 € 40 à 50 € 45 à 60 € 50 à 65 €

dougLAs fût propre ou peu noueux 15 à 30 € 25 à 40 € 40 à 50 € 45 à 70 € 50 à 70 € 60 à 80 €

pins : Sylvestre

Laricio

fût propre ou peu noueux branchu à fût propre

5 à 15 €5 à 10 €8 à 15 €

15 à 20 €10 à 15 €10 à 25 €

20 à 25 €15 à 20 €25 à 45 €

25 à 30 €20 à 25 €40 à 60 €

30 à 35 €20 à 30 €45 à 65 €

35 à 40 €20 à 30 €45 à 70 €

pin mAritime (Forêt de Gascogne - effet Klaus)................. 0 à 5 € 3 à 10 € 5 à 10 € 5 à 15 € 5 à 15 € -

pin mAritime (autres régions) et pin noir - 5 à 10 € 8 à 10 € 10 à 15 € 15 à 20 € 15 à 20 €

NOTA - Les écarts sont conséquents. Le prix retenu sera en rapport avec la qualité, la consistance de la coupe, le volume, les facilités d'accès, la région (crû) et le cubage. Un volume sous-estimé justifiera des prix unitaires plus

élevés et inversement. Chaque coupe est un cas particulier. Nos cours indicatifs traduisent la tendance du marché. Les prix maxima s'appliquent aux bois de belles qualités découpe deuxième défaut. Pour les arbres branchus,

une décote de 30 à 50 % est à retenir. Il faut tâtonner en fonction de la "personnalité" de la coupe et parfois de l'arbre, en particulier pour les fruitiers . Prix indicatifs hors charges et taxes. Le prix des bois de certaines essences

(peuplier, douglas et hêtre) peut varier selon les régions, en fonction de la présence d'industries de transformation à proximité. En leur absence, les prix sont obérés par les coûts de transport.

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COURS DES BOIS 51

CirConfÉrenCes et diAmètres en cm, mesurÉs à 1,50 m du soL, sur ÉCorCe

60 à 8520 à 25

90 à 11526 à 35

120 à 14536 à 45

150 à 17546 à 55

180 à 19556 à 65

200 à 24566 à 80

250 et plus81 et plusb o i s s u r p i e d

CHÊnechoix 1 (hors tranche)........................choix 2 choix 3 (gélif ou roulé - purgeable)

5 à 20 €5 à 15 €5 à 10 €

40 à 50 €20 à 35 €10 à 20 €

80 à 150 €40 à 70 €15 à 40 €

120 à 200 €70 à 110 €35 à 50 €

150 à 250 €100 à 130 €55 à 90 €

200 à 300 €130 à150 €70 à 100 €

200 à 400 €150 à 200 €80 à 120 €

HÊtre choix 1 (blanc - hors tranche) .........choix 2

5 à 10 €5 à 10 €

15 à 20 €10 à 15 €

20 à 30 €15 à 20 €

30 à 40 €20 à 25 €

35 à 50 €25 à 30 €

45 à 60 €30 à 35 €

50 à 70 €35 à 40 €

frÊne choix 1 blanc choix 2

5 à 15 €5 à 15 €

30 à 40 €15 à 20 €

35 à 50 €20 à 30 €

40 à 60 €25 à 35 €

50 à 70 €30 à 40 €

70 à 90 €35 à 50 €

100 à 120 €35 à 50 €

syComore et pLAne non ondé - 15 à 30 € 40 à 60 € 50 à 90 € 70 à 100 € 100 à 120 €

CHÂtAignier non roulé - hors bois de service et tranche 10 à 25 € 20 à 40 € 50 à 60 € 60 à 70 € 70 à 90 € jusqu’à 120 € selon la qualité

CHArme - ÉrAbLe CHAmpÊtre fût non cannelé 10 à 15 € 15 à 30 € 25 à 40 € 40 à 50 € 50 à 60 € -

tiLLeuL - orme - pLAtAne - 20 à 30 € 30 à 65 € 35 à 60 € 45 à 70 € 50 à 80 € 60 à 100 €

AuLne - bouLeAu (fût lisse) 5 à 10 € 10 à 20 € 15 à 40 € 30 à 50 € 40 à 60 € -

merisier (fût propre) - 30 à 50 € 40 à 100 € 90 à 120 € 120 à 150 € 140 à 180 € 140 à 250 €

peupLiers fût propre et droit, selon clone branchu - flexueux

5 à 10 €5 à 10 €

10 à 20 €10 à 15 €

25 à 35 €10 à 15 €

30 à 40 €15 à 20 €

35 à 40 €15 à 25 €

35 à 40 €15 à 25 €

grisArd (Tremble) fût propre 5 à 10 € 10 à 15 € 15 à 20 € 20 à 25 € 25 à 30 € 25 à 40 €

ÉpiCÉAs - sApins mÉLèZes fût propre ou peu noueux 10 à 25 € 15 à 30 € 30 à 40 € 40 à 50 € 45 à 60 € 50 à 65 €

dougLAs fût propre ou peu noueux 15 à 30 € 25 à 40 € 40 à 50 € 45 à 70 € 50 à 70 € 60 à 80 €

pins : Sylvestre

Laricio

fût propre ou peu noueux branchu à fût propre

5 à 15 €5 à 10 €8 à 15 €

15 à 20 €10 à 15 €10 à 25 €

20 à 25 €15 à 20 €25 à 45 €

25 à 30 €20 à 25 €40 à 60 €

30 à 35 €20 à 30 €45 à 65 €

35 à 40 €20 à 30 €45 à 70 €

pin mAritime (Forêt de Gascogne - effet Klaus)................. 0 à 5 € 3 à 10 € 5 à 10 € 5 à 15 € 5 à 15 € -

pin mAritime (autres régions) et pin noir - 5 à 10 € 8 à 10 € 10 à 15 € 15 à 20 € 15 à 20 €

NOTA - Les écarts sont conséquents. Le prix retenu sera en rapport avec la qualité, la consistance de la coupe, le volume, les facilités d'accès, la région (crû) et le cubage. Un volume sous-estimé justifiera des prix unitaires plus

élevés et inversement. Chaque coupe est un cas particulier. Nos cours indicatifs traduisent la tendance du marché. Les prix maxima s'appliquent aux bois de belles qualités découpe deuxième défaut. Pour les arbres branchus,

une décote de 30 à 50 % est à retenir. Il faut tâtonner en fonction de la "personnalité" de la coupe et parfois de l'arbre, en particulier pour les fruitiers . Prix indicatifs hors charges et taxes. Le prix des bois de certaines essences

(peuplier, douglas et hêtre) peut varier selon les régions, en fonction de la présence d'industries de transformation à proximité. En leur absence, les prix sont obérés par les coûts de transport.

Marché du bois toujours hésitant. La demande en bois est existante mais ciblée sur des produits et des essences précis. Bonne tenue dans son ensemble

des résineux autres que le pin maritime. Tenue variable du chêne comme des autres essences feuillues, selon qualité et opportunités des marchés.

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Nous publions ci-dessous la traduction d’un article publié par des chercheurs de l’Université Polytechnique de l’ état de Ca-lifornie sur la gestion d’un domaine forestier appartenant à l’Université et comprenant une majorité de séquoias. Michel Chavet qui traduit l’article a eu l’occasion de visiter ce domaine et d’avoir le commentaire des mesures de sylviculture qui y sont appliquées par le gestionnaire actuel, Steve Auten, qu’ il remercie chaleureusement pour son accueil.L’article est une mise à jour et une synthèse de présentations ex-posées à la Conférence sur les séquoias côtiers (Sequoia semper-virens) de 1996 et à la Conférence de l’IUFRO de 1997 sur la Gestion irrégulière (3).

L’AppLiCAtion

du rÉgime de LA futAie irrÉguLière dAns Les sÉquoiAs sempervirens de L’eCoLe forestière de LA CALiforniA poLyteCHniC stAte university (1) :Une mise à jour par douglas d. piirto, Professeur et Expert Forestier patenté n° 2179, richard p. thompson, Professeur et Expert Forestier patenté n° 2455 (2) et Kevin L. piper, Gestionnaire de District et Coordinateur de la restauration du bassin versant de la conservation de Dayton Valley (Nevada)

Traduction et notes bas de pages : michel Chavet (*)

* : Note du traducteur : Nous sommes à la disposition des lecteurs qui souhaiteraient avoir un peu plus d’informations sur la littérature spécialisée concernant la futaie irrégulière en Californie et utilisée par les auteurs de cet article.

(1) : Appelée en abrégé : « Cal Poly » et en français : Université Polytechnique de l’Etat de Cali-fornie. Cette Université d’Etat est située à San Luis Obispo, près de l’Océan Pacifique et à environ 1 heure de route au Nord de Santa Barbara, soit environ deux heures au Nord de Los Angeles.(2) : Doug Piirto et Rich Thompson sont professeurs au Département de Gestion des Ressources Naturelles à Cal Poly, D. Piirto en étant aussi le doyen.(3) : La Conférence sur les séquoias côtiers (Conference on Coast Redwood Ecology and Mana-gement) s’est tenue à l’Université d’Etat de Humboldt, située à Arcata en Californie du Nord.La Conférence sur la gestion irrégulière s’est tenue à l’Université d’Etat de l’Orégon située à Corvallis dans la partie Sud de l’Orégon.

RÉSUMÉLe ranch et la forêt de l’école de la California Polytechnic State University, qui for-ment le Swanton Pacific Ranch, sont situés juste au Nord de la ville de Santa Cruz, Californie, et comprennent environ 1.538 ha de terres agricoles, de prairies et de forêts.

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SyLvICULTURE 53

INTRODUCTION

Une forêt et un ranch de 1.538 ha dans le comté de Santa Cruz ont été légués récemment à la faculté forestière et des ressources naturelles de la California Polytechnic State University (Cal Poly).

La richesse des ressources naturelles de ce complexe et leur valeur à la fois sur le plan environnemental et patrimonial offrent un terrain d’études particuliè-rement intéressant pour les étudiants qui peuvent participer à des activités de gestion multifonctionnelle. La faculté a

Le redwood côtier (Sequoia sempervirens), le douglas (Pseudotsuga menziesii) et le ta-noak (Lithocarpus densiflorus) (4) occupent environ 769 ha. À cause de sa forte valeur, le redwood est l’essence préférée de la gestion. En plus de cette réalité économique, les lois forestières de la Californie (Califonia Forest Practice laws) limitent sévèrement l’amplitude des possibilités de gestion des peuplements sur lesquelles on peut jouer lors de chaque rotation de coupes dans le comté (5) de Santa Cruz. D’après les auteurs, le seul système sylvicultural adapté, compte tenu de ces limitations actuelles, est le régime de gestion irrégulière.

Toutefois, appliquer une telle gestion sur le redwood côtier implique un certain nom-bre de choix concernant la densité résiduelle du peuplement, la composition préféren-tielle des essences d’arbres, la dimension maximum des arbres à la récolte, le facteur q (6), la structure du peuplement, le plan d’inventaire (7), les dégâts tolérables sur le peu-plement résiduel, les systèmes d’exploitation et les coûts d’exploitation, les stratégies de reboisement ou d’enrichissement, l’importance et la dimension des coupes sélectives par bouquets, le taux d’accroissement, les critères de suivi, la gestion de l’écosystème et bien d’autres aspects.

Des méthodes de récolte de la futaie régulière pied par pied ou par bouquets ont été appliquées dans des peuplements réguliers sur approximativement 71 ha, situés sur le bassin versant de la rivière Scott Creek qui est un habitat pour le saumon Coho.

Des systèmes de débardage par câble et par tracteur ont été utilisés. Les problèmes, choix, décisions et considérations opérationnelles pour appliquer le régime irrégulier à la gestion du redwood dans le comté de Santa Cruz seront discutés dans le contexte d’un besoin de recherche pour appuyer et confirmer la prise de décision au niveau du peuplement et de la forêt.

4) : Le tanoak est un feuillu que l’on trouve très souvent dans la zone côtière de Californie, qui résiste à la sécheresse, au soleil et à l’ombre. Son utilisation est très restreinte, malgré une qualité technologique de bois intéressante (bois clair pouvant par exemple faire des boiseries ou même des parquets).(5) : Un « comté » (county) a une dimension administrative et géographique qui pourrait se rapprocher de celle d’un département français.(6) : Le facteur q, ou coefficient de gradation, est le rapport qui existe entre le nombre d’arbres entre deux classes de diamètre adjacentes, la plus petite classe de diamètre ayant q fois le nombre d’arbres de la classe immédiatement supérieure (q > 1). C’est ce rapport qui permet de construire la fameuse courbe en J inversé examinée pour la première fois par de Liocourt à la fin du 19e siècle, courbe qui donne la distribution du diamètre des arbres en futaie irrégulière après coupe).

(7) : Par échantillonnage statistique.

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commencé dans sa nouvelle forêt à faire des essais expérimentaux dans plusieurs types de peuplements. Le but de cet arti-cle est d’informer la profession de ce nou-veau domaine expérimental et de décrire les travaux des chercheurs de la faculté sur la mise au point d’une gestion fores-tière intensive dans un contexte de forte réglementation et de surveillance atten-tive par le public, tout en fournissant des premiers résultats.

SWANTON PACIFIC ET VALENCIALe Swanton Pacific Ranch est situé à en-viron 19 km au nord de Santa Cruz en Californie, près de Davenport sur la côte Pacifique. Cette propriété est constituée d’environ 707 ha de prairies, 162 ha de terres agricoles irriguées et 526 ha à do-minance de redwood côtier et de pin de Monterey (Pinus radiata). Environ un tiers de la surface forestière est dédié à la gestion forestière intensive. Swanton se trouve être la plus grande propriété sur le bassin versant de la rivière Scott Creek. Plusieurs ruisseaux affluents et une large part de Scott Creek coulant dans la pro-priété, il en résulte des contraintes parti-culières liées à la protection des ressour-ces halieutiques, puisque Scott Creek a été désignée comme l’une des zones de frai les plus au sud pour le saumon Coho (Oncorhynchus kisutch).

Le restant de la surface (243 ha) est situé à environ 32 km à l’est du ranch et est appelé Valencia. Cette propriété est pres-que entièrement boisée, essentiellement en redwood côtier avec environ 40 ha de tanoak adulte et de chêne vert côtier (coast live oak ou Quercus agrifolia).

C’est un ancien élève, Al Smith, qui a fait cette donation généreuse à l’école fores-

tière. Depuis 1986 jusqu’à son décès en 1993, Al a mis son ranch et le territoire boisé à la disposition de la faculté et des étudiants pour leur permettre d’allier pratique et théorie. Le ranch est géré avec comme objectif d’être financièrement sol-vable, en dépit des coûts plus élevés liés aux aspects éducatifs.

La forêt de redwood de deuxième géné-ration (8) (second-growth) dans les mon-tagnes de Santa Cruz est âgée d’environ 90 ans grâce essentiellement à sa capa-cité de rejeter de souche, tout comme d’ailleurs le tanoak. Les incendies dans les années 1940 introduisirent des maladies (par exemple le Fomes pini), particulière-ment sur le douglas. De tels événements, ajoutés aux contraintes forestières, écono-miques et sociétales, rendent l’application du régime irrégulier à Swanton haute-ment incertaine. D’autres types forestiers importants sont représentés à Swanton, incluant (Todd 1988) des formations fo-restières ripisylves (9) d’aulne et de saule, des terrains boisés en chêne vert côtier (coast live oak), des feuillus à feuilles per-sistantes avec des proportions variées de live oak, du laurier de Californie, de l’ar-bousier (madrone ou arbutus) et du ta-noak et bien sûr du pin de Monterey en mélange varié. Actuellement seulement 130 ha des 526 ha boisés du ranch sont gérés de façon intensive pour la produc-tion de bois. Ces 130 ha, localisés sur le bassin versant de Little Creek, com-prennent essentiellement du redwood de deuxième génération et du douglas. Les restes de forêt primaire de redwood exis-tant à Swanton (une surface de moins de 8 ha) sont aussi gérés en tant que témoin du dernier stade climacique de la succes-sion écologique.

(8) : Ou forêt secondaire, en contraste avec la forêt primaire (old growth) qui existait avant l’arrivée des pionniers.(9) : Appelées aussi zones « riveraines ».

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ASPECTS SOCIETAL ET FORESTIERLa ville de Santa Cruz est probablement la région des Etats-Unis où les enjeux environnementaux sont les plus impor-tants pour la population. La région est réputée pour son militantisme écologi-que, résultat de plusieurs phénomènes, qui sont d’ailleurs en train de s’étendre à d’autres parties du pays. Une des rai-sons de cet activisme est probablement la proximité de la Bay Area (baie autour de San Francisco, situé au Nord) avec 5 mil-lions d’habitants. L’exploitation forestière à grande échelle et faite de façon « sauva-ge » dans les montagnes de Santa Cruz, sujettes aux glissements de terrain, pour reconstruire San Francisco après le trem-blement de terre de 1906, perdure dans la mémoire de la communauté locale et in-fluence directement les décisions sylvicul-turales actuelles. Mi-urbains mi-naturels avec des sites uniques du point de vue es-thétique, les comtés de Santa Cruz et de San Mateo ont ajouté des réglementations à la loi forestière californienne déjà stric-te, loi qui a d’ailleurs placé la protection environnementale de pair avec la produc-tion durable de produits forestiers.

Fondamentalement, la réglementation des pratiques forestières de Californie limite l’exploitation à l’obtention de la productivité maximum soutenue de la forêt tout en protégeant l’environnement. L’instrument pour atteindre ce but est le « Timber Harvest Plan » (10) qui doit être préparé par un Expert Forestier et est l’équivalent fonctionnel de l’Environ-mental Impact Report (rapport d’impact

sur l’environnement) (11). La coupe rase est encore permise mais à des condi-tions très restrictives et coûteuses. Ce-pendant, la réglementation s’appliquant à cette micro-région (Southern Coastal Subdistrict) va plus loin en limitant : 1) la dimension des ouvertures dans un peuplement jusqu’à ½ acre (20 ares), éli-minant de fait le principe de la coupe rase 2) le nombre d’arbres à récolter qui ne peut dépasser 60 % des arbres de diamètre égal et supérieur à 45,7 cm

(10) Le « Timber Harvest Plan » (THP) ou plan de récolte de bois est un système extrêmement poussé de demande d’autorisation de récolte de bois qui fonctionne au « coup par coup », contrairement au système du plan de gestion qui, lui, s’applique à des forêts plus grandes sur une durée pluri-annuelle. Ces deux systèmes sont typiques de la Californie et ont été imités à un degré plus ou moins élevé par d’autres états de l’Union.(11) : L’Environnemental Impact Report provient du Public Resources Code de 1998 qui définit les Statuts de l’Acte de la Qualité Environnementale Californienne.

Futaie irrégulière de redwood à Swanton avec régénération naturelle.

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(18 pouces) et 50 % des arbres compris entre 30 à 45,6 cm (12 à 17 pouces) – c’est ce que l’on appelle la règle des 60-50 – et 3) la rotation (minimum) des coupes à dix ans.

Ciblant essentiellement les valeurs envi-ronnementales et esthétiques, ces règles supplémentaires ont pour effet secondai-re de contraindre sévèrement la gestion pour obtenir des peuplements à structure durable. La seule option qui est laissée est donc la gestion de type irrégulier s’appli-quant actuellement à une structure fores-tière de type régulier.Ce large éventail de possibilités de res-sources et de contraintes de gestion offre un outil éducatif extrêmement intéressant pour les étudiants forestiers et pour les étudiants en ressources naturelles de Cal Poly. L’objectif pour la série Little Creek Timber Management est de montrer l’ap-plication pratique d’une gestion économi-quement saine qui optimise une produc-

tion soutenue de bois. Cet objectif doit compléter le but global du ranch qui est de fournir une opportunité « d’apprendre en faisant » dans une propriété intégrée agricole et forestière.

Pour atteindre ce but, plusieurs objectifs ont été établis : d’abord la série de Little Creek sera gérée selon les techniques de la sylviculture irrégulière. Ensuite, chaque récolte sera conçue non seulement pour atteindre les standards définis par les ré-glementations forestières de l’Etat, mais aussi dans la mesure du possible pour les dépasser. En troisième lieu, les buts de production de bois seront intégrés autant que possible avec les autres valeurs atta-chées à la ressource forestière, particuliè-rement dans les domaines de la gestion de la faune sauvage et des usages parti-culiers de la nature. Quatrièmement, les impacts environnementaux seront suivis et contrôlés à travers le temps, particuliè-rement dans les zones de ripisylves.

Régénération naturelle de redwood à Swanton. A noter : les différentes classes de grosseur et la régénération prolifique provenant soit de graines soit de rejets de souches. Un des auteurs de l’article, Douglas Piirto est le personnage sur la photo permettant de donner une échelle à cette végétation généreuse.

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GESTION DES PEUPLEMENTS

Les premiers inventaires et plans de ges-tion pour l’ensemble du Swanton Paci-fic Ranch montrent un volume total de bois de 127.000 m3. Les standards com-merciaux actuels sont : diamètre d’ex-ploitation à hauteur d’homme 40,6 cm (16 pouces) et diamètre fin bout 10 cm (4 pouces).

La série de Little Creek est estimée com-prendre à peu près 70.000 m3, soit 55 % de l’inventaire total des bois sur pied du ranch. La composition en volume est d’environ 60 % de redwood, 25 % de douglas et 15 % de tanoak (voir figure 1).

Le restant des surfaces forestières du ranch que l’on appelle peuplements satel-lites contiennent environ 56.000 m3 de bois. Environ 25 % de ce volume est de qualité marchande suffisante et est pré-sent dans des endroits qui sont considérés comme exploitables.

La principale zone de production dans le plan de gestion est la série de Little Creek qui est gérée depuis 1991. Elle est divisée en trois séries, chacune sujette à un Tim-ber Harvest Plan séparé. La série Pioneer comprend environ 24 ha avec quatre peu-plements dont trois ont été passés en deux rotations : le peuplement B au printemps 1991 et les peuplements A et C en 1992. Les rotations suivantes ont été effectuées selon un deuxième Timber Harvest Plan recouvrant les peuplements E F G et H de la série Tranquillity Flat recouvrant 34 ha.

Les peuplements E et F ont été traités pendant le printemps et l’été 1994. Les peuplements G et H ont été coupés de façon jardinatoire pendant l’été 1995. La troisième série n’est pas encore dénom-mée et est essentiellement située à l’aval des deux autres séries.

Les peuplements dans le massif de Little Creek varient beaucoup dans leur com-position en essence, densité et qualité de

Figure 1 : Structure et composition moyenne du peuplement de Little Creek avant coupe. (1 pouce = 2,54 cm)

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station. L’indice de station moyen (12) à Little Creek est de 130 c’est-à-dire 40 m à l’âge de 100 ans, avec pour le plus élevé un indice de 230, soit 70 m. Les peu-plements de Little Creek ont une surface terrière moyenne de 64 m2 par hectare variant de 23 à 155 m2 par ha avec un volume commercial moyen de l’ordre de 530 m3 par ha (13).

Avant récolte, les accroissements combinés redwood + douglas étaient estimés à envi-ron 6 m3 par ha-an (calculés à partir de l’accroissement moyen annuel entre l’âge initial et l’âge de récolte) soit environ 1,3 % par an, bien en-dessous du potentiel d’accroissement de ces essences dans des conditions de gestion en futaie régulière.

STRUCTURE SOUTENABLE DES PEUPLEMENTSLa structure objective moyenne des peu-plements ainsi que leur composition pour la série Little Creek sont influencées par la recherche passée, la réglementation des pratiques forestières et plus particulière-ment par l’expérience de terrain. À partir de ces influences, nous avons sélectionné la méthode BDq (ou GDq en français) (14) pour définir la structure irrégulière (d’après de Liocourt, 1898) adaptée no-tamment pour la Sierra Nevada.

Un diamètre objectif égal à 76 cm (30 pouces) a été sélectionné, en s’ap-puyant sur les standards locaux de com-merciabilité et les taux d’accroissement anticipés. La sélection du facteur q a été la décision la plus subjective à prendre. Un facteur q compris entre 1,2 et 1,3 (pour des classes de diamètre de 5 cm aux arrondis de conversion près, NdT ), a été choisi après conversation avec les ges-tionnaires de la Jackson State Forest (15) et les données pragmatiques d’occupation de station discutées dans une publication de Long et Daniels (1990).

En dernier, il reste d’après nous ce qu’il y a de plus problématique : le choix de la surface terrière résiduelle (après coupe). Cette décision est lourdement influencée par la réglementation forestière du comté de Santa Cruz, qui présente cependant suffisamment de flexibilité. Nous avons choisi comme surface terrière résiduelle un niveau compris entre 41 à 46 m2 par ha parce qu’il fournit un volume de ré-colte suffisant d’après les taux de crois-sance attendus, tandis qu’il répond à une situation meilleure que les minima indi-qués par la réglementation.

En résumé, l’objectif de la gestion est : - 41 à 46 m2 par ha de surface terrière résiduelle,

(12 ) : L‘indice de station ou «site index» permet de classer les peuplements en fonction de la fertilité du terrain (sol + climat local). Il s’exprime par la hauteur totale des arbres à un âge donné, ici 100 ans, mais qui peut être moindre s’ils appartiennent à une essence moins longévive (par exemple 60 ans ou même moins).La hauteur totale des arbres caractérisant une classe de station s’obtient en déterminant la hauteur moyenne totale d’arbres à caractéristiques spécifiques telles que : arbres de même âge dans l’étage dominant ou codominant, à fûts droits, à houppiers bien formés, sans trace de maladie, etc.. Si un peuplement possède plusieurs essences, l’indice de site est déterminé d’après l’essence la plus (la mieux) représentée.(13) : On notera au passage les valeurs de surface terrière par hectare auxquelles bien des forestiers français ne sont pas habitués.(14) : La méthode BDq (residual Basal area, maximum Diameter, q ratio) veut dire : surface terrière résiduelle après coupe, diamètre objectif maximum, ratio q du nombre d’arbres d’une classe de diamètre à celui de la classe immédiatement supérieure. En français, on pourrait traduire par méthode GDq où est G le symbole nor-malisé pour surface terrière (G provient de l’allemand Grundfläche qui veut dire surface terrière).(15) : La Jackson State Forest est une forêt expérimentale située en Californie du Nord à peu de distance de la côte. Elle appartient à l’Etat de Californie.

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- un facteur q égal à 1,2,

- une gestion maintenant 70 % de red-wood et 30 % de douglas,

- un diamètre à hauteur d’homme maxi-mum de récolte égal à 76 cm (diamètre objectif).

Il y a évidemment une grande différence de structure entre les conditions actuel-les et la structure objective régulée pour ces deux essences commerciales que sont le redwood et le douglas (voir Figure 2). En utilisant des tables de volume locales, les critères GDq induisent un volume ob-jectif résiduel de 300 m3/ha. La plupart des peuplements était en sur-stockage en volume d’environ 50 % avec des peuple-ments récoltables présentant une surface terrière de 62 m2 par ha et un volume de 530 m3 par ha.

La durée requise pour obtenir une struc-ture régulée de peuplements varie bien entendu avec les conditions de départ de chaque peuplement mais est aussi léga-lement limitée au cycle des rotations qui doit être de dix ans. En s’appuyant sur

Figure 2 : Comparaison entre les structures actuelle et planifiée pour le redwood (70 %) et le Douglas (30 %).

Steve Auten, le gestionnaire du domaine, dans une pose très californienne, à côté d’une belle grume de rewoood côtier ! (noter le harnais avec le talkie walkie toujours à disposition...)

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l’analyse du simulateur de croissance ap-pelé CRYPTOS (Coast Redwood Growth and Yield Prediction Model), il apparaît qu’un minimum de quatre rotations (40 ans) est requis pour convertir la plu-part des peuplements vers la structure ob-jectif (Wensel et al., 1987).

Même à partir des rendements actuels, la réglementation des rotations à 10 ans de-vrait se montrer contraignante dans l’ob-tention de volumes marchands tout en permettant d’appliquer la règle d’exploi-tation des 60-50 (16) pendant la période de conversion. Avec environ dix unités de peuplements, une fois qu’ils seront ré-gulés, les rendements anticipés (utilisant la formule autrichienne (17)) devraient permettre un rendement soutenu à long terme (RSLT) d’environ 4.130 m3 par an en appliquant la réglementation en ma-tière de récolte.

Des rendements régulés de 140 m3 par ha par décennie devraient fournir un vo-lume récoltable qui respecte la règle des 60 % pour les bois de 45,7 cm de diamè-

tre et plus (18 pouces). Cependant, en-core une fois, les prévisions de rendement soutenu à long terme présupposent que la structure irrégulière des peuplements est durable.

PARAMÈTRES GDq ET RENDEMENT À LONG TERMEPrévoir un rendement à partir d’une structure de peuplements irrégulière est plus incertain qu’avec des struc-tures régulières, du fait du manque de peuplements irréguliers de réfé-rence. Les rendements normaux ré-guliers pour les peuplements de Little Creek avec un indice de station de 130 (43 m) devraient être de l’ordre de 12 m3 par ha et par an. Cependant, le rende-ment actuel est environ la moitié de celui-ci (calculé d’après l’accroissement moyen annuel). Ceci est dû à une grande varia-tion de densité, particulièrement dans les bouquets de redwood s’accroissant ra-dialement d’environ 8 à 10 anneaux par pouce (2,5 à 3,2 mm par an). Sachant que les densités seront réduites d’environ

(16) : Rappel : la règle des 60-50 impose : ne pas récolter plus de 60 % d’arbres de diamètre ≥ 45,7 cm (18 pouces) et pas plus de 50 % d’arbres de diamètre compris entre 30 et 45,6 cm (12 à 17 pouces).

(17) : La formule autrichienne est une des nombreuses formules utilisées historiquement pour détermi-ner la possibilité annuelle en volume d’une forêt (c’est-à-dire son volume soutenu récoltable tous les ans). Elle s’écrit : Possibilité = Accroissement courant en volume + Volume de bois sur pied existant - Volume de bois sur pied désiré

Période d’ajustement (choisie arbitrairement)La période d’ajustement peut être la durée d’une révolution ou toute durée que l’on souhaite appli-quer pour atteindre un certain volume sur pied soutenable désiré sur la forêt ou sur la série.La formule autrichienne permet d’ajuster (en plus ou en moins) le volume à couper annuellement par rapport à l’accroissement de la forêt. Utilisée par elle-même cette formule peut déboucher sur l’obtention de classes de grosseur mal équilibrées malgré son apparente logique. Combinée avec un critère de distribution des classes de diamètres, elle permet de reconstituer un bon capital généra-teur de bois sur pied si celui-ci était trop faible au départ ou au contraire de le réduire s’il était trop fort au départ.A noter que si au lieu d’utiliser des volumes de bois sur pied (existant et désiré) on avait utilisé des nombres d’arbres (existant et désiré), l’accroissement courant en volume deviendrait tout simplement le passage à la futaie (cf : Léon et André SCHAEFFER, Amélioration des taillis sous futaie, RFF n° 9, Sept. 1951, pp. 537-551).

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50 %, il est raisonnable de supposer qu’il y aura une augmentation temporaire de l’accroissement suite à l’éclaircie (18) ou « coup de fouet », mais de combien ? Ré-pondre à cette question est un des élé-ments clés pour choisir les paramètres GDq initiaux.

L’analyse des rendements prévisionnels a été faite par notre propre système de projection d’inventaire (19) (SPI) puis-que CRYPTOS a été réalisé d’après des peuplements de redwood réguliers et issus de forêts secondaires (par contraste avec les peuplements issus de forêts primai-res, NdT) tandis que l’autre simulateur de croissance Forest Vegetation Simulator (FVS) ne contient pas le type redwood. Ce modèle SPI a été contrôlé par rapport à CRYPTOS en utilisant des peuple-ments irréguliers, et vérifié par des fores-tiers praticiens.

Lors du choix des paramètres, il faut bien intégrer le fait qu’ils sont interactifs. Le choix concernant un niveau de surface terrière résiduelle régulée est fonction de l’estimation d’une densité résiduelle rai-sonnable et des choix concernant le dia-mètre objectif de récolte (D) ainsi que du choix du facteur q. Cependant, les rende-ments ne sont pas très sensibles aux varia-tions de valeur de la surface terrière G ou du coefficient q, les valeurs de G varient entre 36 à 49 m2/ha et les valeurs de q varient entre 1,1 et 1,3 pour des classes de diamètre de 2 pouces (5 cm). Le paramè-tre qui semble le plus facile à être sélec-tionné est celui du diamètre maximum du peuplement résiduel.

Le choix critique d’une valeur de D est

souvent influencé fortement par les di-mensions du matériau bois préférées par les marchés avec la tendance de pousser D aussi bas que possible. Notre analyse cependant indique que les taux d’accrois-sement régulés sont très sensibles à la va-leur de D.

Dans le type redwood, maintenir D à un niveau bas (autour de 76 à 81 cm) donne un plus fort volume récoltable mais limi-te la possibilité de bénéficier du potentiel des peuplements de redwood de fournir de plus gros volumes à partir de diamè-tres résiduels moyens plus larges. Aug-menter D trop fortement (96 à 102 cm), donne moins de rendement et ralentit les taux d’accroissement à cause de la redis-tribution des tiges. Ainsi, il semble que le rendement à long terme est un maximum lié à un diamètre D de l’ordre de 86 cm pour les stations étudiées. Cette informa-tion doit être examinée concomitamment avec les bénéfices économiques d’un dia-mètre D plus faible ainsi que des considé-rations écologiques.

Un point important dans la gestion du redwood, qu’elle soit régulière ou irrégu-lière, est la prise en compte de sa faculté de rejeter de souche (20). Cette caractéris-tique donne l’avantage évident d’obtenir un « saut » dans la croissance mais la den-sité des rejets pourrait limiter la croissan-ce en volume au-delà de ce qui pourrait être attendu selon des conditions de ren-dement normales (bon espacement). De nombreux facteurs influencent la crois-sance et le rendement des peuplements de taillis de redwood tels que : intensité de la lumière, fraîcheur du sol, âge du peuple-

(18) : C’est ce qui s’appelle l’effet Gurnaud.

(19) : Ce système n’est ni plus ni moins que l’application à chaque tige présente dans une classe de diamètre d’un accroissement fonction de la valeur du diamètre.(20) : Le redwood est l’un des rares résineux à rejeter de souche lorsqu’il est coupé.

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ment, densité des rejets, densité des sur-réserves (abri provenant de la canopée de grands arbres restant sur pied) et autres inter-relations écologiques.

En utilisant notre modèle SPI, l’analyse réalisée est fondée sur l’hypothèse qu’il n’y a qu’une seule tige rejetée par souche (en réalité le redwood peut produire plu-sieurs rejets par souche) et qu’il est fait un enrichissement par plantation pour maintenir un bon espacement.

Sur la base de sondages d’accroissement réalisés à partir d’arbres de peuplements situés dans des conditions stationnel-les similaires contenant quatre classes d’âge ou plus et faisant l’hypothèse que les taux d’accroissement ne seraient pas aussi rapides que dans les peuplements réguliers de densité similaires, nous pensons que des taux d’accroissement de l’ordre de 4 à 5 anneaux par pouce (0,5 à 0,6 mm par an) peuvent être obte-nus lorsque le peuplement sera régulé. Ce taux d’accroissement pourrait produire environ 12 m3 par ha-an c’est-à-dire une augmentation de 100 % par rapport aux rendements actuels.

ETATS OPERATIONNELS INITIAUX

Jusqu’à maintenant, des prescriptions sylviculturales distinctes ont été dévelop-pées pour sept peuplements (A à H). Les prescriptions spécifiques de chaque sta-tion ont permis de fournir des objectifs, des considérations liées à la ressource, des questions liées à la réglementation, des délimitations et descriptions de peuple-ments et de cortèges de plantes, des cri-tères de gestion irrégulière, des règles de marquage de coupes, des considérations liées à l’exploitation et à la régénération. Ces prescriptions prennent en compte à la fois les conditions de peuplements exis-

tantes et celles qui sont projetées.

En général les prescriptions de marquage de coupes ont été priorisées (la marchan-dabilité est en général au-delà de 45,7 cm de diamètre) :1 - Maintenir 41 à 50 m2 par ha en surfa-ce terrière en tous endroits ; marquer plus légèrement pour tenir compte du dom-mage au peuplement du fait du câblage des bois (frottures, etc...).2 - Maintenir 60 % de la surface terrière dans des bouquets denses de redwood.3 - Récolter le surplus d’arbres de 61 cm

Rejets sur redwood.

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et plus de diamètre (le surplus étant les arbres en excès de la courbe en J inversée caractéristique de la futaie jardinée).

4 - Enlever les arbres malades dominés ou abîmés dans les classes en surplus.

5 - Enlever les arbres de 61 cm et plus de diamètre puis ceux de 46 cm à 61 cm

pour optimiser l’espacement.

Les coûts d’exploitation pour le projet Pioneer ont été de l’ordre de 20 à 30 dol-lars par m3 avec des coûts de transport de l’ordre de 5 dollars par m3. Les peuple-ments C, E et F ont eu des coûts d’exploi-tation plus élevés du fait de l’utilisation du débardage par câble. La valeur des bois

L’exploitation se fait par câble dans les parties pentues du domaine. Le câble remonte les grumes jusqu’à la place de dépôt sans qu’elles traînent au sol (photo du haut). Elles sont ensuite reprises par un grappin et placées sur le camion (photos du bas et page suivante).

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sur pied pour le projet Pioneer a varié pen-dant la période d’analyse 1990-1991, de 58 dollars par m3 pour le peuplement B à 53 dollars par m3 pour les peuplements A et C pour le redwood, et de 30 dollars par m3 (peuplement B) à 17 dollars par m3 (peuplements A et C) pour le douglas.

La valeur des bois sur pied pour le projet Tranquillity a aussi varié pendant la pé-riode de 1994 – 1995 de 136 dollars par m3 (peuplements E et F en partie) à 130 dollars par m3 (partie du peuplement F, peuplements G et H) pour le redwood et 97 dollars par m3 (partie du peuple-ment F) à 89 dollars par m3 (partie du peuplement restante, peuplements G et H) pour le douglas, fournissant ainsi un revenu brut de 700 000 dollars depuis le début de la mise en gestion.

La création de l’infrastructure routière a coûté pour les deux projets Pioneer et Tranquillity, environ 200.000 dollars. Le montant estimé des arbres avec défauts a été pour Tranquillity de 13 à 14 % sur redwood et 24 à 25 % de douglas pendant la période 1994-1995.

Nous évaluons la période de conversion de peuplement à environ 30 à 50 ans pour atteindre un rendement soutenu à long terme d’environ 1.650 m3 par an à partir de 2020. Chaque peuplement éclairci a approximativement 12 placet-tes permanentes de 8 ares 10 (1/5 d’acre) pour vérifier nos prédictions de croissan-ce. Les modifications de gestion (gestion adaptative) sont prévues à mesure que plus d’informations sur la croissance et les rendements seront connus.

CONCLUSIONNous avons beaucoup appris dans ces premiers essais de gestion irrégulière de redwood et douglas dans un tel environ-nement intégré de ranch. Les principales conclusions sont les suivantes :

1 - Gérer un ranch et une forêt de dé-monstration est une entreprise complexe et dynamique avec des structures chan-geantes, tant sur le plan institutionnel que sur le plan des marchés, des besoins éducatifs et de l’instabilité des réglemen-tations gouvernant les impacts environ-nementaux et sociaux.

La pelleteuse charge les grumes sur le camion grâce à une pelle à butoir permettant de saisir la grume au quart de sa longueur.

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2 - Le débat sur les accroissements de peuplements irréguliers régulés est ins-tructif aussi bien pour le gestionnaire que pour les élèves. Une question soulevant beaucoup de débats est celle des règles de marquage pour des structures de peuple-ments très variables.3 - Un système d’exploitation sélectif peut être accompli aussi bien avec des dé-bardages par tracteur que par câble mais un degré d’expertise particulier et un grand soin sont requis. Le changement de méthode de débardage entre peuple-ments réguliers et peuplements irrégu-liers demandera une formation extensive et approfondie.4 - Des coûts additionnels d’entretien de routes sont nécessaires en gestion irrégu-lière à cause des rotations plus courtes que dans la gestion régulière.

5 - Le contrôle du tanoak est possible en utilisant un système d’éclaircie jardina-toire donnant du bois de feu, des produits destinés à la parquetterie ou encore en fai-sant des injections directes d’herbicides.

6 - Le potentiel existe pour gérer le type redwood - douglas et générer des revenus assez substantiels pour le propriétaire au moins tous les deux ans sur des surfa-ces aussi petites que quelques centaines d’hectares.

7 - Les marchés pour des plus petites gru-mes augmenteront notre capacité à appli-quer la gestion irrégulière.

8 - Une combinaison de coupes irrégu-lières de type jardiné pied par pied ou par bouquets continuera à être nécessaire pour atteindre une structure d’âges équi-librée.

Nous ne saurons pas si nos décisions ini-tiales de mettre en œuvre la gestion irré-gulière seront correctes avant au moins 40 ans. Nous avions peu d’expériences, comme nous l’avons dit, pour nous ser-vir de références. Nous allons chercher à orienter et à encourager la recherche afin de trouver des réponses aux questions suivantes :

1 - Quelle combinaison de gestion irré-gulière pied par pied et par bouquets est la plus appropriée dans les peuplements redwood ?

2 - Comment le tanoak et les autres feuillus devraient-ils être gérés dans un environnement redwood irrégulier ?

3 - Quels sont les effets à long terme sur la croissance et le rendement des coupes irré-gulières par pied d’arbres et par bouquets dans les peuplements de redwood ?

4 - Quels sont les facteurs qui ont le plus grand impact sur la faisabilité de l’exploi-tation (c’est-à-dire technique et économi-que) à mesure que la gestion irrégulière est appliquée à des peuplements de redwood ?

5 - Quelle est la meilleure façon de met-tre en œuvre une gestion irrégulière dans des peuplements de redwood ? Par exem-ple l’approche GDq de Guldin (1991) (21) ou l’approche de Heald d’échantillon-nage progressif à angle constant et de la règle de marquage hiérarchique (Heald et Haight, 1979) (22) ?

6 - Est-ce que les mouvements de terrain (en pente) sont plus ou moins un problè-me dans les peuplements traités de façon irrégulière en comparaison à ceux qui sont coupés ras et non débardés dans les

(21) : GULDIN J.M. 1991, Uneven-aged BDq regulation of Sierra nevada mixed confers. West J. App. For 6 ; (2) : 27-32 ; HEALD R.C. et R. HAIGHT, 1979. A new approach to Uneven-aged silviculture and management of mixed conifer oak forest – CA Ag – pp. 20-21.

(22) : Step – Point Sampling and Hierarchical Marking Rule Approach.

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zones sujettes à glissement de terrain ?

7 - Quels sont les effets à court et moyen termes sur les rendements en eau et sur la qualité de l’eau s’il y en a, de l’application de la gestion irrégulière sur les peuple-ments de redwood ?8 - Quelles sont les conséquences écolo-giques associées à une gestion irrégulière dans des peuplements de redwood (effet sur l’habitat du saumon Coho, cochon sauvage, chevreuil, animaux à fourrure et autres organismes associés) ?9 - Quels sont les effets et réalités sociales et politiques qui sont associés avec la mise en œuvre d’une gestion irrégulière sur les peuplements de redwood ?

10 - Y a-t-il une amélioration vis-à-vis du

« pitchcanker » (23) dans les peuplements indigènes de pins de Monterey du fait d’une gestion irrégulière, ces pins pous-sant au milieu de peuplements de red-wood adjacents à Scott Creek ?

Ces questions et bien d’autres seront des projets pour le travail de l’équipe de l’Ecole Forestière de Cal Poly.

En conclusion, Swanton Pacific donne un excellent cas pratique d’étude de la ges-tion de ressources naturelles pour produi-re des matières premières (bois matériau) et des valeurs non marchandes dans un contexte social qui ressemblera à ce qui se passera dans le futur dans beaucoup de régions des Étas-Unis et dans le Monde. n

(23) : Le pitchcanker est un champignon (Fusarium circinatum) qui se développe dans la zone brumeuse qu’est la zone côtière californienne sur les pins et même le douglas.

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Nous poursuivons la série Histoires d’arbres commencée avec le robi-nier dans le n°307, par l’ histoire des Hêtres.

Ce sont des végétaux appartenant au genre Fagus, à feuillage caduc et tronc lisse à écorce grise. Ils constituent des peuple-ments forestiers appelés hêtraies et servent de modèle à la famille des Fagacées que caractérisent :

- des fleurs sans pétales, groupées en chatons, se développant au printemps, juste avant les feuilles ou en même temps qu’elles,

- des fruits secs (ou akènes) entourés d’une cupule (on parlait jadis de Cupulifères avant d’en venir aux Fagacées).

Les Fagacées, qui regroupent les hêtres, châtaigniers et chênes, constituent un élément majeur de nos forêts de feuillus.

Chez les hêtres, les feuilles sont alternes (= échelonnées le long des rameaux ultimes), à nervure principale médiane et nervures secondaires parallèles, usuellement fines et d’un vert brillant. Leurs fleurs, unisexuées (des mâles et des femelles) coexistent sur le même individu. On dit que le hêtre est monoïque (de mono = une et oikos = maison). Les fleurs mâles sont groupées en pe-

HISTOIRES d’ARBRES

LES HêTRESBERNARd BOuLLARd

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tites têtes délicatement pédonculées ; les fleurs femelles sont en général au nombre de deux par cupule. Le fruit du hêtre est un akène triangulaire en section. Il dérive des pièces femelles de la fleur et demeure donc enclos dans la cupule qui s’ouvre en 4 valves à maturité.

On cultive, ici ou là, dans l’hémis-phère Nord :

- deux espèces européennes (F. sylvatica et F. orientalis) ;- une espèce nord-américaine (F. grandifolia) ;- deux espèces japonaises (F. japonica et F sieboldii) ;- trois espèces chinoises (F. engleriana, F. longipetiolata et F. lucida).

Les hêtres sont très rustiques chez nous et bien venants sur sols calcaires mais mal à l’aise sur sols lourds et humides. Si on peut facilement multiplier le F. sylvatica par semis en automne, les es-pèces exotiques ne mûrissent que rare-ment leurs semences chez nous. Aussi a-t-on recours au greffage sur le hêtre commun ou, pour certaines formes horticoles, au marcottage ou au bou-turage.

Rameau de hêtre commun portant 5 cupules closes.

Trois plantules de hêtre commun.

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Fagus sylvatica (hêtre commun)

Cet arbre pouvant atteindre 30 à 40 mètres, au tronc droit, écorce lisse et fine, à cime ovoïde régulière, possède de grosses branches obliques à ultimes ramifications horizontales, fines, un peu en zig-zag, engendrant un couvert épais. Il peut vivre 200 à 250 ans !

Ses bourgeons sont longs, fusiformes, à écailles nombreuses. Molles et à marge ciliée durant leur jeunesse, ses feuilles, un peu ondulées, deviennent coriaces en pleine lumière.Le hêtre commun fleurit en avril-mai. Ses fleurs mâles sont groupées en cha-tons globuleux d’environ 1 cm de dia-mètre. Chaque fleur comprend une enveloppe à 5 ou 6 lobes entourant 4 à 16 étamines. Les fleurs femelles, en-tourées par une cupule en lanières étroi-tes ciliées, se limitent chacune à un ovai-re surmonté par un style à 3 stigmates (récepteurs du pollen libéré par les étami-nes).Les fruits sont mûrs en octobre mais leur production est capricieuse (il y a des an-nées d’intense faînée). Chaque cupule recèle deux faînes (deux akènes) nés de l’évolution des pièces femelles des fleurs. Cette cupule écartera ses 4 valves coria-ces, hérissées de protubérances, pour li-bérer les deux fruits. La graine que ren-ferme chaque faîne pyramidale est riche en huile comestible (jusqu’à 50 %). Cette huile ne rancit pas.On sèmera les faînes en automne, sitôt après leur récolte, car elles conservent mal leur aptitude à germer jusqu’au printemps suivant. Chaque plantule est dressée, avec deux premières feuilles vertes réniformes, charnues (ce sont les deux cotylédons de la graine). Puis apparaissent les deux pre-mières feuilles « typiques », opposées.

Hêtre commun. En haut : feuilles, fleurs et bourgeons Au milieu : Plantule au stade «deux cotylédons». Sommet d’une plantule ayant déjà ses deux premières feuilles opposées. En bas : Fleur mâle, groupe de deux fleurs femelles, et dessous cupule ouverte montrant deux fruits, 3 fruits isolés (3 akènes ou faînes).

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Le bois du hêtre est homogène, dur, lourd, blanc à rougeâtre mais, hélas, très altérable.

Le hêtre commun affectionne l’humi-dité atmosphérique, les températures fraîches et les sols drainés. Mais il est sensible aux gelées de printemps, lors-que son feuillage est encore tendre. Les hêtraies claires en hiver, sombres en été, ne laissent se développer sous elles qu’un sous-bois herbacé assez pau-vre en espèces. S’expriment là, selon les stations et essentiellement au prin-temps : anémones, jacinthes, aspérules, scilles…

En France, le F. sylvatica constitue en-core de très imposants peuplements :- en plaine (Normandie, Bretagne, Ile-de-Fran-ce,..) ;- sur des plateaux et collines (dans le Nord-Est) ;- en moyenne montagne (entre 400 et - 1.600 m).

Cette essence a su se maintenir à proxi-mité de la mer Méditerranée, mais seu-lement à la faveur de conditions micro-climatiques propices (tels les brouillards bienvenus). Au Nord de Toulon, la hê-traie relictuelle de la Sainte-Baume est célèbre !

Les tendances actuelles au réchauffement climatique pourraient, si elles perdurent et s’amplifient, repousser le hêtre vers les seuls confins du Nord-Est de la France !

Nous ne rappellerons pas ici les multi-ples usages du bois de hêtre, blanc et sans aubier.

Tapis printanier de jacinthes en hêtraie.

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• Assainissement Exploitation forestière

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Parmi les ennemis majeurs des peuple-ments, citons, au nombre des animaux :

- la Cochenille (Cryptococcus fagi) ;

- la Mineuse des feuilles (Orchestes fagi) ;

- le Puceron laineux (Phyllaphis fagi) ;

et, sans conséquences réelles, la forma-tion banale de « galles foliaires » en cor-nichons, vertes puis rouges, sous l’action des femelles du Mikiola fagi ; en moyen-ne montagne, localement, on remarquera l’effet marqué de la dent du bétail qui interdit la croissance normale de l’arbre. On parle alors d’abroutissement, d’arbre abrouti, défiguré, condamné !

En matière de champignons, on redoute :

- les Nectria coccinea et galligena, agents de chancres ;- la Stérée pourpre (Chondrostereum purpureum) ;- l’Amadouvier (Fomes fomentarius) ;- et le Ganoderme (Ganoderma applana-tum = G. lipsiense).Nous ne pouvons taire l’existence de va-riétés multiples de notre hêtre commun ! On admirera, dans les parcs ou arbore-tums :

- la var. aureo-variegata aux feuilles pana-chées de plages dorées sur fond vert sou-tenu ;- la var. conglomerata, buisson nain aux feuilles torsadées ;- la var. cuprea aux feuilles rouge cuivré ;- la var. fastigiata (ou hêtre de Dawyck) au port columnaire ;- la var. grandidentata aux feuilles gros-sièrement dentées ;- la var. heterophylla aux feuilles diverse-

Galles de Mikiola fagi sur feuilles de hêtre.

Colonie de Cryptococcus fagi sur fût de hêtre.Fagus sylvatica abrouti.

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ment découpées et méritant, selon les for-mes foliaires, les qualificatifs asplenifolia, incisa, laciniata ou salicifolia ;- la var. pendula (ou hêtre pleureur) aux branches principales étalées et rameaux pendants ;- la var. purpurea (ou hêtre pourpre) aux limbes foliaires rouge pâle au printemps et pourpre foncé par la suite ;- la var. quercifolia aux feuilles à marge lobée, comme celle des feuilles de chê-nes ;

- la var. rotundifolia aux feuilles à limbe arrondi, cordiforme à la base ;

- la var. tricolor aux feuilles pourpres, à marge et stries roses et blanc rosé ;- et la fabuleuse var. tortuosa (ou Fau de Verzy = hêtre tortillard = Tortu-fou) dont il n’existerait que 3 stations au monde ! C’est une étrange variété cris-pée, contournée (même au niveau de ses racines !). On la connaît en Allemagne, en Suède et, surtout, à Verzy, en Cham-pagne. En outre, il en existerait quelques individus, épars, en Auvergne. Quel port terriblement tourmenté pour ce petit li-gneux (haut de 4 à 5 m) au houppier en parasol. Des hypothèses nombreuses, et parfois folkloriques, ont été proposées

pour expliquer la genèse de cette variété. On en discute encore ! Plusieurs jardins et arboretums possèdent des représen-tants de cette « forme » extrêmement ori-ginale.

Fagus sylvatica var tortuosa (Faux de Verzy, Marne).

Feuillage de Fagus sylvatica var. aurco variegata.

Feuillage de Fagus sylvatica var. asplenifolia

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Fagus orientalis (hêtre d’Orient)

C’est un arbre au port bien étalé, haut de 30 m et plus dont le tronc reste d’un gris très pâle. Ses pousses soyeuses supportent des feuilles au limbe à marge ondulée, parfois longues de 15 cm. C’est d’ailleurs l’espèce de hêtre qui possède les plus lon-gues feuilles (ne l’a-t-on pas appelé jadis F. macrophylla !). Il se colore en jaune in-tense l’automne venu.

Fagus grandifolia (hêtre d’Amérique)

Cette espèce, qui drageonne à sa base et dont l’écorce grise est fine et lisse, haute de 20 m et plus, offre un port étalé.Ses feuilles sont grossièrement dentées sur leur marge. Soyeuses et d’un vert pâle à l’état jeune, elles deviennent glabres et vert foncé en été, avant de virer au mar-ron doré en automne. C’est grâce à leur taille (parfois longues de 12 cm et donc plus grandes mais plus étroites que cel-les de « notre » hêtre) que l’on peut fa-cilement identifier le hêtre d’Amérique. Depuis 1766, les essais d’introduction de cette essence en Europe n’ont guère réussi. Outre-Atlantique (dans l’Est et le Centre des U.S.A.), on distingue :La var. grandifolia aux cupules pourvues de longs piquants et feuilles nettement dentées ;

La var. caroliniana aux cupules porteuses de piquants courts et dont les feuilles ne sont que denticulées.

Fagus japonica (hêtre japonais)

Cet arbre, haut de 20 à 25 m, est souvent pourvu de plusieurs troncs compétitifs. Ses feuilles, assez petites (5 à 10 cm de longueur) sont ovales, à marge ondu-lée et de couleur glauques en-dessous. Originaire du Japon, ce Fagus a été intro-duit en Europe au début du 20ème siècle.

Fagus sieboldii

Autre espèce japonaise, introduite dans quelques parcs européens depuis 1892, ce hêtre peut atteindre 30 m de hauteur et porte des feuilles assez semblables à celles du F. japonica, mais non glauques à leur face inférieure.Les trois dernières espèces de Fagus, évoquées ci-dessous, sont originaires de Chine et ont été introduites sous nos cieux en 1911.

Fagus engleriana

Cet arbre, haut de 6 à 15 m, rarement davantage, développe conjointement plu-sieurs tiges, à la manière d’un arbrisseau. Ses feuilles sont assez petites (5 à 8 cm) et ses cupules (renfermant chacune deux faînes) sont nettement pédonculées. Ce faisceau de caractères singularise bien l’espèce.

Fagus longipetiolata

Chez ce hêtre, c’est la conjugaison de longs pétioles foliaires (1,5 à 3 cm) et de fines écailles crochues agrémentant les cupules, qui permet l’identification Fagus lucida (hêtre au feuillage luisant). L’appellation latine de ce petit arbre (de l’ordre de 10 m de hauteur) rend compte de la particularité de son feuillage, brillant sur ses deux faces. Ses cupules sont duveteuses.

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Les « faux Hêtres » de l’hémisphère sud

Le genre Fagus n’est pas représenté dans l’hémisphère austral, mais on y rencon-tre un genre vicariant (c’est-à-dire un genre qui occupe dans cette partie de la planète la même place que nos hêtres de l’hémisphère boréal). Au Nord de l’équa-teur existent donc les Fagus et au Sud… les Nothofagus (du grec nothos = faux et fagus = hêtre). Quinze espèces de Notho-fagus sont natives de Nouvelle-Zélande, d’Australie, de Tasmanie ou d’Amérique du Sud (Chili et Argentine). Dans ces pays on peut donc rencontrer, selon les espèces :

Des hêtraies denses et majestueuses, par-fois dominées par de gigantesques Euca-lyptus ;

Des forêts, encore opulentes, quoique plus modestes ;

De simples fourrés battus par les vents ;

Voire même de modestes buissons (de Nothofagus pumilio par exemple).

Entre ces deux genres de hêtres, la res-semblance est telle que les premiers des-cripteurs nommèrent initialement Fagus des espèces qui ne sont, réellement que des Nothofagus. Pourtant on distinguera les « Faux Hêtres » des « Vrais », par des caractères nets :

Leur port est beaucoup plus trapu, plus dense ;

Leurs feuilles sont, généralement, nette-ment plus petites ;

Leurs cupules (renfermant les akènes) sont bien plus courtes que celles des Fagus.

On peut multiplier tous les Nothofagus par marcottage et plusieurs espèces se bouturent bien.

Pourvu que les conditions climatiques soient favorables, la culture de ces « Faux Hêtres » est facile en Europe. Les espèces originaires d’Amérique du Sud (N. antarc tica, obliqua ou procera notamment) sont les plus rustiques chez nous. Des essais d’introduction de ces trois espèces ont parfaitement réussi dans le domaine d’Harcourt où nous avons installé des su-jets dans l’arboretum et en forêt.

Nothofagus procera. Rameaux feuillés.

Nothofagus antarctica. Rameaux feuillés et fructifères.

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Un peu de…. gastronomie.

Les fruits du hêtre commun sont légère-ment toxiques, certes, mais restent agréa-bles à consommer en petite quantité. C’est la présence de fagine dans la paroi des akènes qui incite à la prudence. On pourra (précise François Couplan) griller et saler les faînes, comme s’il s’agissait de cacahuètes. Couplan rappelle aussi que l’huile extraite des faînes broyées (et exempte de fagine) fut populaire jadis, d’autant qu’elle ne rancit pas et… s’amé-liore même en vieillissant.Une flore américaine nous apprend que les jeunes feuilles du Fagus grandifolia fu-rent consommées, crues ou cuites, cepen-dant que ses faînes, très estimées, avaient leur place sur les marchés des états de l’Est des U.S.A.

Et demain ?Les études de paléobotanique ont révélé que les hêtraies eurent, en des temps re-lativement proches à l’échelle des durées géologiques, une extension bien plus considérable qu’aujourd’hui.Il se pourrait, à cause du réchauffement climatique, que les hêtraies (françaises notamment) se réduisent encore comme peau de chagrin ! On dit qu’en fin de 21ème siècle, cette essence superbe qu’est le hêtre commun, pourrait, à l’échelle de la

France, ne survivre que dans l’extrême Nord-Est du pays.Il convient donc de profiter au maxi-mum des peuplements actuels. D’autant que Marcel Bournérias (in Encyclopae-dia Universalis, vol 8, p. 384) n’est pas avare d’éloges lorsqu’il écrit : « Peu de fo-rêts décidues égalent, dans le monde, la splendeur des hêtraies normandes, dont les fûts gris et lisses portent d’un seul jet, à plus de trente mètres du sol, un feuilla-ge dense d’où tombent, à la belle saison, quelques rayons parcimonieux, et que l’automne pare de ses plus somptueuses couleurs ». n

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Déjà bien implanté dans le monde forestier depuis de nom-breuses années, Caterpillar profite de ses composants utili-sés sur ses matériels de terrassement pour lancer en 1971 son premier tracteur forestier articulé. Depuis, le succès de la fa-mille d’engins qui en est issue ne se dément pas.

Les deux tracteurs des quinze premières annéesAu début des années cinquante, Wagner, un constructeur américain prolixe mais peu rigoureux, conçoit différents vé-hicules articulés dont une chargeuse et un tracteur agricole, vite décliné en tracteur forestier. Au cours des années soixan-te, plusieurs petits constructeurs lancent des tracteurs fores-tiers sur roues et articulés, plus rapides et plus souples que les tracteurs à chenilles. Caterpillar ne peut rester à l’écart de ce marché en plein développement. En 1971, il introduit le 518, un tracteur de 130 ch. La conception en est très classique mais, soumis aux normes Caterpillar, il s’avère plus fiable que la moyenne de la concurrence. Et de la fiabilité, il y en a bien besoin en forêt !

Le moteur Caterpillar turbocompressé à 4 cylindres dévelop-pe 130 ch. D’emblée, l’engin est équipé d’un convertisseur de

Les trACteurs forestiers de CAterpiLLAr première partie

frAnCis pierre

Le Caterpillar 518 ne fait pas preuve d’une grande originalité à sa sortie en 1971, mais il est bien équilibré et bien construit, ce qui lui ouvre la voie du succès. La structure Rops et la lame de poussée sont fournis en standard. Ces tracteurs sont pour la plupart équipés d’une potence et d’un treuil.

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MACHINISME FORESTIER

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couple et d’une boîte Powershift à trois rapports et inverseur. Les quatre roues motri-ces hébergent des réducteurs planétaires. Le châssis est articulé jusqu’à 45° pour la di-rection, et les essieux sont oscillants. Les différentiels sont anti-patinage. La structure Rops et la lame de poussée sont fournis en série. Les freins sont à disque et le volant est de forme rectangulaire. La machine pèse dix tonnes. Elle peut être équipée d’une console avec treuil et plus tard d’une pince hydraulique.

Plus tard, le 518 sera aussi équipé avec une pince hydraulique plus productive et abîmant moins les sols. Elle n’a que l’inconvénient de ne pas permettre la sortie par treuillage de bois perdus dans les talus.La plupart du temps, le treuil existe également avec la pince.

Le poste de pilotage est spartiate mais fonctionnel. Sur les nouveaux modèles, à partir de 1990, il sera agrandi pour permettre au conducteur d’emmener outils, casse-croûte et vêtements de rechange.

Vu de l’arrière, le tracteur 518 montre sa compacité.

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Deux ans plus tard, un tracteur plus puissant est introduit, c’est le 528. Il développe 175 ch et pèse 14 tonnes. Toute la technologie est identique à celle du 518.

Le 518 subit quelques modifications mineures et passe en série II après 20 ans de ser-vice. Le 518C le remplace en 1993. Il bénéficie d’une puissance poussée à 145 ch. En 1994, celle-ci augmente pour atteindre 154 ch. Il est retiré de fabrication en 1995.

Les châssis des tracteurs de débardage seront utilisés aussi bien pour du compac-tage, comme véhicules de lutte contre l’incendie que comme tracteurs rail-routes. Celui-ci est un 518 série II et il est aussi décoré qu’une raffinerie.

Extérieurement, le 518C ne se différencie du 518 que par un dessin de cabine plus simple et plus facile à fabriquer. Les vrais améliorations viendront plus tard.

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MACHINISME FORESTIER

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Le 528 est retiré la même année. Le 528B de 195 ch est produit dès 1993 et jusqu’en 1997. A cette date, la série 518-528 a complètement disparu des catalogues, vingt-six ans après son introduction.

Plus de 12000 modèles de 528 et plus de 3000 modèles de 528 ont été fabriqués. C’est un chiffre remarquable.

Le surcroît de puissance du 528 par rapport au 518 permet de travailler avec bien plus d’aisance dans des terrains accidentés.

Bien que plus massif, le 528 ne peut renier sa ressemblance avec le 518. Un large choix de dimensions de pneus permet de s’adapter aux terrains où l’engin va travailler.

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Le 508 canadienLes tracteurs comme le 518 ont été produits simultanément aux USA et au Canada. Le Canada représente un très important marché pour le matériel forestier. Le 508 est un petit tracteur conçu, une fois n’est pas coutume, pour le marché canadien et fabri-qué au Canada. Il n’est jamais arrivé en Europe. C’est un petit 518. Son moteur ne développe que 95 ch et il pèse 7,7 tonnes. L’empattement est réduit de 50 cm. Pour le reste, il est très semblable au 518. Il est produit seulement durant quatre ans, de 1986 à 1989.

Fin de la première partie

Equipé d’une pince, le 528 est particuliè-rement efficace. La visibilité est quand même gênée par le long capot rectangu-laire.

Le 528 B a été modifié au niveau de la cabine et il a vu sa puissance augmentée comme pour chaque chan-gement de version. Le châssis arrière a également été légère-ment modifié.

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LÉGISLATION 81

Le statut des gardes particuliers assermentés a été modifié récem-ment par un décret(1) et un arrêté(2), et cela intéresse particulière-ment les propriétés forestières.

Nous rendrons compte de ces dispositions en deux développements consacrés aux dispositions générales applicables à tous les corps, que nous traiterons dans cette première partie, et aux dispositions spé-cifiques à chaque catégorie (par exemple garde forestier) que nous traiterons dans le prochain numéro. On fera enfin état de disposi-tions transitoires.

Plan de l’article :

des gArdes pArtiCuLiers AssermentÉspAr miCHeL LAgArdedocteur d’etat en droit maître de Conférences à l’université de pau et des pays de l’AdourAvocat à la Cour Ancien professeur de législation forestière à l’engref Auteur de la bibliothèque de législation forestière (b.L.f.) (8000 pages)

1) : Décret n° 2006-1100 du 30 août 2006 relatif aux gardes particuliers assermentés, complétant le code de procédure pénale et modifiant le code de l’environnement et le code forestier, NOR: DEVG0630021D, JORF n°202 du 1 septembre 2006 page 13048, texte n° 30.(2) : Arrêté du 30 août 2006 relatif à la formation des gardes particuliers et à la carte d’agrément. NOR: DEVG0630022A.

PREMIÈRE PARTIE

I. Dispositions générales

A. Commissionnement, et retrait de commission

B. Agrément et assermentation 1. Demande d’agrément 2. Aptitude technique 3. Réception de la demande et en-quête administrative 4. Arrêté d’agrément, carte 5. Renouvellement d’agrément6. Assermentation 7. Exercice des fonctions, carte, mention apparente, armes

8. Retrait ou suspension d’agrément

DEUxIÈME PARTIE

II.Dispositions catégorielles

A. Garde des bois particuliers B. Garde-chasse

1. Gardes-chasse particuliers 2. Agents de développement des fédérations de chasseurs

C. Destruction des animaux nuisibles et du pigeon ramier D. Garde-pêche E. Gardes du littoral III. Dispositions transitoires

IV. Annexe 1. Programme et durée de la formation des gardes particuliersV. Annexe 2. Carte d’agrément de garde particulier

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I. DISPOSITIONS GÉNÉRALES (3)

L’article premier du décret insère dans le code de procédure pénale une nouvelle section consa-crée aux garde particuliers (4).

A. Commissionnement, et retrait de commission (5)

Le nouvel article R. 15-33-24 CPP dispose :

« La commission délivrée en application de l’article 29-1 par le propriétaire ou le titulaire de droits d’usage, ci-après dénommé « le commettant », précise le ou les territoires que le garde particulier est chargé de surveiller, ainsi que la nature des infractions qu’ il est chargé de consta-ter en application des dispositions qui l’y autorisent. « Lorsque le commettant retire la commission d’un garde particulier qu’ il emploie, il en informe sans délai le préfet qui met fin à l’agrément.

B. Agrément et assermentation (6)

1. Demande d’agrément

Le nouvel article R. 15-33-25 CPP dispose :

« Le commettant adresse la demande d’agrément au préfet du département où se situe la propriété désignée dans la commission. « Cette demande comprend : « 1° L’identité et l’adresse du commettant ; « 2° L’ identité et l’adresse du garde particulier ; « 3° Une pièce justificative de l’ identité du garde particulier ; « 4° La commission délivrée au garde particulier en application de l’article R. 15-33-24 ; « 5° L’arrêté prévu à l’article R. 15-33-26 reconnaissant l’aptitude technique du garde particu-lier ; « 6° Tout document établissant que le demandeur dispose des droits de propriété ou d’usage sur le territoire que le garde particulier sera chargé de surveiller ; « 7° Le cas échéant, une copie des agréments délivrés antérieurement au garde particulier. « Lorsque le garde particulier intervient sur les territoires de plusieurs propriétaires ou titulai-res de droits d’usage, chacun d’eux dépose une demande dans les conditions fixées ci-dessus. Le préfet peut statuer globalement sur ces demandes et délivrer un agrément unique pour l’ensem-ble des territoires concernés.

2.Aptitude technique

Le nouvel article R. 15-33-26 CPP dispose :

« Art. R. 15-33-26. - Un arrêté conjoint du ministre de l’ intérieur et des ministres chargés de l’environnement et de la forêt définit les éléments que doit comporter la demande de reconnais-sance de l’aptitude technique aux fonctions de garde particulier, le contenu et la durée de la formation nécessaire à la reconnaissance de cette aptitude technique, ainsi que les catégories de personnes pour lesquelles une formation n’est pas exigée. « L’aptitude technique de la personne qui souhaite exercer les fonctions de garde particulier est

(3) : Article un du décret.(4) : Il est inséré au chapitre Ier du titre Ier du livre Ier du code de procédure pénale (deuxième partie : Décrets en Conseil d’Etat), après l’article R. 15-33-23, une section 7 ainsi rédigée : « Section 7 « Des gardes particuliers.

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LÉGISLATION 83

constatée par arrêté du préfet du département où la formation a été suivie ou, lorsque le de-mandeur appartient à une des catégories de personnes pour lesquelles aucune formation n’est exigée, par arrêté du préfet du département de son domicile ou du département dans lequel elle envisage d’exercer ses fonctions. « S’ il estime que les éléments produits justifient de l’aptitude à l’accomplissement des missions de garde particulier, le préfet prend, par arrêté, une décision reconnaissant l’aptitude techni-que du demandeur à exercer, dans les domaines fixés par l’arrêté, les fonctions de garde particulier. Cet arrêté est valable sur l’ensemble du territoire national. »

L’article premier de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que la demande de reconnaissance de l’aptitude technique aux fonctions de garde particulier prévue à l’article R. 15-33-26 du code de procédure pénale comporte : 1° L’identité et l’adresse du demandeur ; 2° Les certificats de formation obtenus par l’intéressé ; 3° Le contenu, les conditions d’organisation et la durée de la formation ; 4° Les coordonnées de l’organisme de formation ainsi que l’identité et la qualification des formateurs ; 5° Le cas échéant, les éléments établissant que le demandeur appartient à une des catégories de personnes pour lesquelles la formation n’est pas exigée.

L’article deux de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que la formation nécessaire pour remplir les conditions d’aptitude technique exigées pour exercer les fonctions de garde particulier est organisée en modules qui correspondent aux différents domaines d’intervention des gardes particuliers. Les modules, le programme et la durée de la formation sont fixés en annexe 1 au présent arrêté (7).

(7) : Voir annexe en fin d’article (n°310).

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L’article trois de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que tout garde particulier doit avoir ob-tenu le certificat de suivi du module 1.

En outre, en fonction des missions pour lesquelles il est commissionné, le garde particulier doit avoir obtenu l’un des certificats de suivi des modules suivants :

- police de la chasse : module 2 ;

- police de la pêche en eau douce : module 3 ;

- police forestière : module 4 ;

- police du domaine public routier : module 5.

L’article quatre de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que les certificats de formation sont déli-vrés par l’organisme qui a assuré cette formation.

L’article cinq de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que sont dispensées de justifier du suivi du module 1 de formation, sous réserve qu’elles aient définitivement cessé ces fonctions, les per-sonnes ayant eu la qualité de : 1° Fonctionnaire actif de la police nationale ; 2° Militaire de la gendarmerie nationale ; 3° Agent de police municipale.

L’article six de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit qu’en vue de leur agrément en qualité de garde-chasse particulier, de garde-pêche particulier ou de garde des bois particulier, sont dispensées de justifier du suivi des modules 1, 2, 3 et 4 de formation, sous réserve qu’elles aient défini-tivement cessé ces fonctions, les personnes ayant eu la qualité de : 1° Fonctionnaire ou agent de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, du Conseil supérieur de la pêche, des parcs nationaux et des réserves naturelles ayant été commissionné et assermenté au titre de la police de la chasse, de la police de la pêche en eau douce ou de la police forestière ; 2° Fonctionnaire ou agent de l’Office national des forêts ayant été commissionné et assermenté pour constater les infractions en matière forestière ; 3° Garde champêtre.

L’article sept de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que les personnes ayant exercé la fonction de garde particulier durant trois années peuvent demander au préfet du département dans lequel elles ont exercé ces fonctions de leur délivrer un arrêté reconnaissant leur aptitude technique dans leur spécialité.

3.Réception de la demande et enquête administrative

Le nouvel article R. 15-33-27 CPP dispose :

« Art. R. 15-33-27. - Le préfet accuse réception du dossier de demande d’agrément. Il fait procé-der à une enquête administrative pour s’assurer que le demandeur satisfait aux conditions fixées au 1° de l’article 29-1.

4. Arrêté d’agrément, carte

Le nouvel article R. 15-33-27-1 CPP dispose :

« Art. R. 15-33-27-1. - Le garde particulier est agréé par arrêté du préfet pour une durée de cinq ans, renouvelable. L’arrêté d’agrément indique la nature des infractions que le garde particulier est chargé de constater, dans les limites des droits dont dispose le commettant et en appli-cation des dispositions législatives qui l’y autorisent. « La commission mentionnée à l’article R. 15-33-24 est annexée à l’arrêté. « Le commettant délivre au garde particulier une carte d’agrément qui comporte les mentions prévues par arrêté conjoint du ministre de l’ intérieur et des ministres intéressés. « La carte d’agrément est visée par le préfet.

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LÉGISLATION 85

(8) : Voir annexe en fin d’article (n°310).

L’article huit de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que la carte d’agrément délivrée aux gardes par-ticuliers en application de l’article R. 15-33-27-1 du code de procédure pénale comporte les men-tions fixées à l’annexe 2 au présent arrêté(8), à l’exclusion de tout autre. Elle comporte, au recto, la photographie du garde, vu de face, tête nue.

L’article neuf de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit que la carte ne doit comporter aucune mention ou signe indiquant une appartenance associative différente du commettant, politique ou religieu-se, ou pouvant causer une méprise dans l’esprit du public quant à l’étendue des compétences du garde particulier. Sauf lorsque le garde particu-lier est commissionné par une personne publi-que dont l’emblème comporte ces couleurs, elle ne peut comprendre la combinaison des trois couleurs : bleu, blanc et rouge.

L’article 10 de l’arrêté du 30 août 2006 prévoit qu’après avoir été signée par son titulaire et par le ou les commettants, la carte est visée par le préfet et par le greffier du tribunal ayant reçu le serment. Les visas de ces autorités sont accompagnés de leur cachet.

5. Renouvellement d’agrément

Le nouvel article R. 15-33-28 CPP dispose :

« Art. R. 15-33-28. - Le préfet se prononce sur la demande de renouvellement d’agrément selon la procédure prévue aux articles R. 15-33-25 à R. 15-33-27-1. Cette demande est accompagnée de l’arrêté mentionné à l’article R. 15-33-26. « En cas de rejet de la demande de renouvellement, le commettant et le garde particulier doivent, préalablement à la décision, avoir été mis à même de présenter, devant le préfet ou le fonctionnaire que celui-ci délègue à cet effet, leurs observations écrites ou, sur leur demande, des observations orales. Ils peuvent se faire assister par un conseil ou représenter par un mandataire de leur choix.

6. Assermentation

Le nouvel article R. 15-33-29 CPP dispose : « Art. R. 15-33-29. - Les gardes particuliers ne peuvent entrer en fonctions qu’après avoir prêté serment devant le tribunal d’instance dans le ressort duquel se trouvent le territoire à surveiller ou l’un d’entre eux. « La formule du serment est la suivante : «Je jure et promets de bien et loyalement remplir mes fonctions et d’observer en tout les devoirs qu’elles m’ imposent. Je jure également de ne rien révéler ou utiliser de ce qui sera porté à ma connaissance à l’occasion de l’exercice de mes fonctions. « La mention de la prestation de serment est enregistrée sur la carte d’agrément par le greffier du tribunal qui reçoit le serment.

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« La prestation de serment n’est pas requise à la suite du renouvellement d’un agrément, ou d’un nouvel agrément correspondant à une nouvelle commission pour la surveillance de territoires placés dans le ressort du tribunal ayant reçu le serment.

Par ailleurs, l’article 7 du présent dé-cret conduit à une nouvelle rédaction de l’article R. 323-1 du code de l’or-ganisation judiciaire (9) :

« Article R. 323-1 Les juges des tri-bunaux d’instance peuvent concur-

remment avec le tribunal de grande instance recevoir le serment : Des agents et préposés de l’administration des eaux et forêts ; De tous gardes champêtres ; Des gardes-pêche ; Des vérificateurs des poids et mesures ; Des agents de surveillance et gardes chargés de la police des chemins de fer ; Ils reçoivent, en outre, le serment de toutes autres personnes dans les cas prévus par des textes particuliers ».

7. Exercice des fonctions, carte, mention apparente, armesLe nouvel article R. 15-33-29-1 CPP dispose : « Art. R. 15-33-29-1. - Dans l’exercice de ses fonctions, le garde particulier est tenu de détenir en permanence sa carte ou sa décision d’agrément et de la présenter à toute personne qui en fait la demande. « Il doit également faire figurer de manière visible sur ses vêtements la mention, selon la mis-sion confiée, de «garde particulier ou «garde-chasse particulier ou «garde-pêche particulier ou «garde des bois particulier, à l’exclusion de toute autre. « Les gardes particuliers ne peuvent porter aucune arme, à l’exception de celles nécessaires à la destruction des animaux nuisibles dans les conditions prévues à l’article R. 427-21 du code de

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(9) : Au troisième alinéa de l’article R. 323-1 du code de l’organisa-tion judiciaire, les mots : « et particuliers » sont supprimés.

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l’environnement. « Le port d’un insigne définissant un grade, d’un emblème tricolore, d’un képi, ainsi que de tout insigne et écusson faisant référence à une appartenance associative, syndicale, politique ou religieuse est interdit.

8. Retrait ou suspension d’agrément

Le nouvel article R. 15-33-29-2 CPP dispose :

« Art. R. 15-33-29-2. - L’agrément peut être retiré à tout moment par le préfet lorsque son titu-laire cesse de remplir une ou plusieurs des conditions prévues à l’article 29-1 ou lorsqu’ il ne respecte pas les dispositions de l’article R. 15-33-29-1. « Le commettant et le garde particulier doivent, préalablement à la décision, avoir été mis à même de présenter, devant le préfet ou le fonctionnaire que celui-ci délègue à cet effet, leurs obser-vations écrites ou, sur leur demande, des observations orales. Ils peuvent se faire assister par un conseil ou se faire représenter par un mandataire de leur choix. « En cas d’urgence et pour des motifs d’ordre public, le préfet peut suspendre à titre conser-vatoire l’agrément du garde particulier, pour une durée maximale de trois mois, par décision motivée. Cette mesure de suspension peut être renouvelée une fois. « Le préfet informe le commettant et le président du tribunal d’ instance auprès duquel le garde a prêté serment de la suspension ou du retrait de l’agrément. « Le commettant est tenu d’informer sans délai le préfet lorsque le garde particulier qu’ il emploie cesse de remplir une ou plusieurs des conditions prévues à l’article 29-1 ou lorsque celui-ci ne respecte pas les dispositions de l’article R. 15-33-29-1. »

Fin de la première partie

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questions dÉposÉes à L’AssembLÉe nAtionALe et Au sÉnAt

et rÉponses des ministrespAr miCHeL LAgArde

Les références comprennent dans l’ordre, les mots-clés destinés à situer la question, les prénom et nom du parlementaire auteur de la question, et les références au Journal Officiel, questions écrites ou orales de l’Assemblée. En raison de l’abondance des questions, nous sommes amenés à faire un choix.

1. Communes forestières, revendications. Question n° 49293 de Mme Zimmermann Marie-Jo - (UMP - Moselle). Question publiée au JO le 19/05/2009 page 4733. Réponse publiée au JO le 23/06/2009 page 6115.

QUESTION : Mme Marie-Jo Zimmermann attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de la pêche sur le fait que les communes forestières de Moselle ont formulé plusieurs souhaits. Elle lui demande les suites qu’il envisage d’y donner, notamment pour ce qui concerne : l’étalement des charges supplémentaires imposées par l’État à l’ONF pour tenir compte de l’évolution du marché du bois ; le renforcement des moyens des communes forestières pour développer la formation des élus et l’accompagnement des collectivités en charge des démarches de territoire, en portant de 5 à 10 % le reversement de la part du produit de la taxe sur le foncier non bâti forestier ; la mise en place du fonds de mobilisation de 100 millions d’euros par an annoncé par le ministre de l’agricul-ture lors des assises de la forêt pour augmenter la récolte de bois. RÉPONSE : Le comité de modernisation des politiques publiques a confirmé les missions fon-damentales de l’établissement, fixées par le contrat d’objectifs État-ONF pour la période 2007-2011. Celles-ci consistent à assurer la gestion durable des forêts publiques, dans le cadre du régime forestier avec pour corollaire le maintien du versement compensateur. Au-delà du contrat État-ONF, des décisions ont été prises à la suite du comité de modernisation des politiques publiques, notamment une réduction d’effectifs applicable à l’ONF, comme à l’ensemble des opérateurs de l’État et l’augmentation par palier jusqu’en 2011 de la part « patronale » de la cotisation retraite des fonctionnaires, l’intégration de l’Inventaire forestier national, le transfert des maisons fores-tières, la relocalisation du siège à Compiègne et le versement de dividendes à l’État. En conformité avec ces orientations, il apparaît absolument nécessaire que l’organisation de l’ONF poursuive son évolution. Elle passe impérativement par le resserrement des structures. L’ONF devra définir, en concertation avec ses partenaires des communes forestières, un réseau de terrain explicite, appuyé sur la compétence des unités territoriales et compatible avec les effectifs votés en conseil d’admi-nistration. Ce réseau a pour finalité d’assurer, tout au long de l’année, une présence auprès des élus pour conduire les interventions forestières. Enfin la qualité du service de proximité assuré par l’ONF auprès des maires sera préservée. Pour chaque commune forestière, un correspondant dédié sera identifié et un maillage cohérent en terme d’appui territorial garanti. Cependant, la crise éco-nomique et financière qui touche l’ensemble de la filière-bois et les conséquences de la tempête Klaus auront en 2009 des répercussions sur l’activité et l’équilibre financier de l’ONF. Les résultats positifs de l’ONF en 2007 et 2008 démontrent le résultat des efforts passés et la bonne gestion financière de l’établissement, dans des circonstances normales. C’est pourquoi différents scénarii sont actuellement à l’étude afin que les décisions prises par l’État avant ces événements n’alourdis-sent pas les charges de l’établissement et lui permettent de passer le cap d’une année 2009 excep-tionnellement difficile. Le ministre de l’agriculture et de la pêche veillera à ce que l’évolution de l’établissement s’effectue dans le cadre de concertations, afin de répondre aux préoccupations des personnels et des élus. Pour répondre aux enjeux en matière d’énergies renouvelables et de lutte contre le changement climatique, un recours plus important à la ressource forestière est attendu

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pour contribuer à la fois au développement du bois dans la construction et au développement de la chaleur et de l’électricité renouvelables. Au total d’ici 2020, les objectifs du Grenelle de l’environ-nement conduisent à une récolte supplémentaire de 21 millions de mètres cubes, dont 9 millions de bois d’oeuvre et 12 millions de bois énergie. S’agissant de la mobilisation du bois, le ministre de l’agriculture et de la pêche a défendu le projet de fonds de mobilisation lors des discussions interministérielles sur les suites des assises de la forêt ; ces discussions n’ont pas pu aboutir sur ce point. Le 19 mai 2009, le président de la République s’est exprimé pour une gestion effective et une dynamisation de la politique forestière, ce qui marque l’attachement à une politique forestière forte et une réelle volonté de mise en valeur de la filière pour répondre à l’enjeu du soutien à la mobilisa-tion, sans lequel l’augmentation de la demande pourrait se traduire par des importations complé-mentaires ou d’insolubles conflits d’usages.

2. Filière bois, perspectives. Question n° 47808 de M. Guilloteau Christophe (UMP - Rhône). Question publiée au JO le 05/05/2009 page 4099. Réponse publiée au JO le 09/06/2009 page 5579.

QUESTION : M. Christophe Guilloteau interroge M. le ministre de l’Agriculture et de la Pêche sur la politique forestière dans le cadre de la relance de la filière bois. Il souhaite connaître les in-tentions du Gouvernement dans ce domaine. RÉPONSE : Sources de matériaux nobles et d’énergie renouvelables, les forêts présentent aujourd’hui des atouts indéniables face au défi économique et écologique. Le savoir-faire forestier est là pour concilier ces deux dimensions dans la durée, afin de ne pas épuiser cette richesse et de garantir une gestion durable. Paradoxalement, la France, troisième pays forestier européen, est un grand importateur dans le secteur bois-papier et produits dérivés, creusant notre déficit commercial international de plusieurs milliards d’euros, déficit qu’excède seul celui des produits pétroliers. Une meilleure valorisation du patrimoine forestier de la France passe donc par un changement d’échelle ambitieux dans la mobilisation de cette ressource. Dans cette perspective, le ministre de l’Agri-culture et de la Pêche a réuni les assises de la forêt, coanimées avec le ministre d’État en charge de l’écologie. Ces assises, qui ont mobilisé plus de cent-vingt personnes pendant plusieurs mois de travail intense, ont permis à l’ensemble de la filière forêt bois et de ses partenaires de prendre la mesure des nouveaux enjeux forestiers et de réfléchir aux réponses à formuler. Elles ont à ce titre apporté une contribution déterminante au Grenelle de l’environnement. L’avancée majeure de cette démarche est d’avoir obtenu un large consensus sur l’objectif central de la politique forestière : « Produire plus tout en préservant mieux. » Concrètement, des mesures utiles ont été prises pour la forêt et le bois, comme le renforcement de la défiscalisation des travaux en forêt, le regroupement de l’exploitation en forêt publique ou l’élargissement des compétences des associations syndicales de gestion forestière. D’autres mesures ont été mûries, à partir d’un diagnostic montrant la néces-sité de renforcer la compétitivité de la filière, de faire émerger des acteurs nouveaux et d’intéresser à son développement de nouveaux partenaires. La tempête Klaus du 24 janvier 2009, qui a frappé de nombreux propriétaires forestiers dans le quart sud-ouest de la France, est un événement dou-loureux. Le Gouvernement a défini un plan de 1 milliard d’euros, mobilisés sous différentes formes afin de valoriser les bois chablis et reconstituer les forêts ravagées. Malheureusement inévitable et récurrent dans l’histoire de nos forêts, un épisode comme celui de 1999 nous rappelle qu’il faut agir pour adapter nos forêts face au changement climatique. Dans l’immédiat, le secteur forêt-bois, fortement dépendant de l’activité économique générale, notamment dans le bâtiment, est touché par la conjoncture difficile. C’est pourquoi le ministre de l’Agriculture et de la Pêche veille à ce que le plan de relance voulu par le Gouvernement y apporte des réponses précises et concrètes. Au-delà, c’est bien à une mutation économique du secteur forêt-bois respectueuse de la durabilité des forêts que doit préparer et conduire la politique forestière, afin de préparer l’avenir. Le Président de la Ré-publique a confié à l’ancien ministre de l’agriculture M. Jean Puech une mission en ce sens : bâtir un plan ambitieux de développement de la filière forêt-bois.

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3. Groupements forestiers, immatriculation au registre du commerce et des sociétés, décès indivisions successorales.

Question n° 45338 de M. Lezeau Michel (UMP Indre-et-Loire). Question publiée au JO le 31/03/2009 page 3019. Réponse publiée au JO le 02/06/2009 page 5401

QUESTION : M. Michel Lezeau attire l’attention de Mme la Garde des sceaux, ministre de la Jus-tice, sur la gestion des groupements forestiers des communes de Luze et Marigny-Marmande, d’un côté et Cravant-les-Côteaux et Saint-Benoît-la-Forêt de l’autre. Il s’agit de groupements forestiers de petits propriétaires constitués dans le cadre d’un secteur de reboisement. S’appuyant sur le décret n° 2005-77 du 1er février 2005 modifiant le décret n° 84-406 du 30 mai 1984 relatif au registre du com-merce et des sociétés, le greffe du tribunal de commerce de Tours leur demande à chaque intervention de lui présenter des statuts à jour avec, pour chacun des membres du groupement forestier concerné, la copie de sa carte d’identité et du livret de famille pour les biens dépendant de la communauté entre les époux. Ces groupements forestiers comprennent l’un et l’autre plus de 300 membres qui, pour une partie d’entre eux, proviennent d’indivisions résultant de successions non réglées. Il est alors impos-sible à ces groupements de récupérer les documents demandés. Les différentes démarches effectuées auraient abouti à la préparation d’un décret qui se trouverait sur son bureau. Aussi il lui demande de bien vouloir faire le nécessaire afin que ce décret puisse être signé et applicable. RÉPONSE : Mme la Garde des sceaux, ministre de la Justice, fait connaître à l’honorable parle-mentaire que, saisi des difficultés rencontrées par certains groupements forestiers, le Gouvernement réfléchit à une simplification des règles de publicité légale qui leur sont applicables. Ces groupe-ments, qui constituent des sociétés civiles spéciales par leur objet, sont en effet soumis à immatri-culation au registre du commerce et des sociétés. Tout changement dans leurs statuts ou dans leurs membres doit donner lieu à inscription modificative, dans les conditions définies par les articles R. 123-53 à R. 123-75 du code de commerce. L’actualisation de ces mentions peut être source de difficultés dans les groupements forestiers en raison du nombre parfois élevé de leurs membres et des difficultés qu’ils rencontrent à les identifier, notamment en raison des décès et des indivisions

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successorales qui en résultent. L’adhésion forcée de certains membres, avant 2001, à des fins de reboisement, ne facilite pas l’obtention des informations et justificatifs nécessaires à ces mises à jour. En l’état des textes, les groupements forestiers ne sont pas en mesure d’éluder leurs obliga-tions déclaratives. Tout au plus peuvent-ils demander au juge commis à la surveillance du registre à être dispensés de produire certaines pièces justificatives (art. R. 123-84 du code du commerce) ou contester devant ce juge le refus du greffier de procéder aux inscriptions modificatives sollicitées (art. R. 123-39 à R. 123-149 du code du commerce). Aussi, compte tenu des difficultés réelles posées à certains groupements forestiers par la mise en œuvre de la réglementation qui leur est applicable, le Gouvernement a engagé une réflexion sur les mesures permettant de faciliter le fonc-tionnement de ce type particulier de société civile. 4. Trésorerie des entreprises du secteur de la mobilisation et de la transformation du bois.

Question n° 44761 de M. Hollande François (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Corrèze). Question publiée au JO le 24/03/2009 page 2682. Réponse publiée au JO le 02/06/2009 page 5318.

QUESTION : M. François Hollande attire l’attention de M. le ministre de l’Agriculture et de la Pêche sur la grave crise que traverse actuellement la filière bois, activité particulièrement impor-tante en Limousin. Dès avant la tempête, la filière bois a connu un ralentissement sans précédent de ses marchés traditionnels et cette situation se diffuse à des marchés jugés jusqu’ici inébranlables comme le merrain pour la tonnellerie. Les entreprises du bois souffrent également d’un manque de soutien des établissements financiers pour leur trésorerie. Les acteurs de la filière demandent une prise en compte du chômage partiel à 100 %, ce qui n’est aujourd’hui évoqué que dans le cadre de la tempête Klaus, alors que c’est précisément dans ces régions que, du fait de la catastrophe forestière, le travail restera abondant et réduira même par répercussion l’activité des autres régions. D’autre part, sans aide, les entreprises sont dans l’incapacité d’assurer une politique de stockage responsable pour des produits qui peuvent être conservés sans perte de valeur. Il le remercie donc de bien vouloir apporter une réponse aux revendications des acteurs de la filière bois. RÉPONSE : Le Gouvernement a pris connaissance avec intérêt de la question relative à la crise économique que traverse actuellement la filière bois et des mesures proposées pour soutenir la tré-sorerie des entreprises. Les secteurs de la mobilisation (entrepreneurs de travaux forestiers, exploi-tants) et de la transformation du bois (scieurs, industriels du papier et du panneau) sont grave-ment touchés par la réduction d’activité de leurs clients dans les domaines de la construction et de l’emballage. Les entreprises subissent un coup de frein brutal des commandes depuis la mi-octo-bre dans tous les segments de marché et pour toutes les essences. Les entreprises du secteur de la mobilisation et de la transformation du bois peuvent bénéficier des aides à la trésorerie mises en place par le Gouvernement, notamment en ce qui concerne l’étalement des charges fiscales et so-ciales et les mesures de refinancement prévues dans le plan de soutien aux PME et mises en œuvre par OSEO. En ce qui concerne des mesures plus spécifiques pour la filière bois, les organisations professionnelles concernées demandent une prise en charge à 100 % par l’État des indemnités de chômage partiel. Par ailleurs, la Fédération nationale du bois propose la mise en place de prêts bo-nifiés permettant aux scieries de financer des stocks de produits finis assurant un maintien de leur activité. Les services du ministère de l’Agriculture et de la Pêche travaillent avec les services des ministères concernés pour apporter une réponse adaptée à ces demandes. n

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LA forÊt redÉCouverteClaude Leroy, éd. Belin

Qu’est-ce qu’une forêt ? Pourquoi les feuilles changent-elles de couleur ? Quelles sont les différences entre un arbre et un ar-buste ? Pourquoi les champignons sont-ils indispensables à la survie des forêts ? Que se passe-t-il à l’intérieur d’un bourgeon ? Quel monde microscopique vit dans une vieille souche ? Autant de questions que le promeneur se pose lors d’une sortie en forêt.

Grâce à de nombreux schémas explicatifs et photos, l’auteur répond à toutes ces ques-tions et à bien d’autres. Les connaissances les plus actuelles sur la biologie végétale sont passées au crible, depuis l’arbre en tant qu’individu jusqu’aux réactions chimi-ques au sein de la feuille qui expliquent ses changements de couleur, en passant par l’organisation de la vie en forêt.

Claude Leroy, professeur honoraire, bota-niste reconnu, est un grand connaisseur de la forêt qu’il arpente par tous les temps, en toutes saisons.

«Une encyclopédie unique sur la forêt et les arbres»

736 pages illustrées de dessins et photos, 45 €. Ed Belin : www.editions-belin.com Librairie Belin : 8 rue Férou, Paris 6e.

LA vie de LA forÊtBernard Fischesser Ed de La MartinièreBernard Fischesser, pionnier de la politi-que de protection de la nature en France, nous montre, par une approche contem-poraine nourrie des récentes découvertes de l’écologie forestière, que la pérennité de ce patrimoine irremplaçable que constitue le milieu forestier est aujourd’hui un im-pératif évident. La Vie de la forêt est un ouvrage de fond magnifiquement illustré, alliant science et sensibilité, qui aborde l’es-sentiel des questions que l’on peut se poser sur notre forêt aujourd’hui : son histoire, son fonctionnement écologique, son ex-ploitation, sa réaction face aux cataclysmes - tempêtes, incendies ou pollutions -, son influence déterminante, et son évolution probable dans l’avenir dans un contexte d’incertitude d’évolution climatique.Beau livre illustré, 60 € www.editionsdelamartiniere.fr

Comprendre Les soLs pour mieuX gÉrer Les forÊtspar B. Jabiol, G. Lévy, M. Bonneau, A. Brêthes

Les études récentes publiées par la Com-mission Européenne suscitent quelques inquiétudes quant à l’évolution des sols au sein de l’UE. L’urbanisation, l’érosion,

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AGENDA ET PARUTION

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la perte de matière organique et l’accumu-lation de polluants constitueraient les me-naces principales. Les forestiers ont pris conscience depuis longtemps de la nécessité de préserver leurs sols, mais le contexte ac-tuel se traduit par des sollicitations accrues sur les forêts dans de nombreux domaines : - Les travaux des climatologues annoncent des périodes de sécheresse plus longues et plus sévères, au cours desquelles la réserve en eau sera cruciale pour la croissance et même la survie des arbres. - La gestion du stock de carbone dans les sols doit être surveillée de manière attentive.- La récolte accrue des produits forestiers pour la production d’énergie doit se faire en veillant à ne pas entraîner une baisse de fertilité des sols.- Enfin la progression de l’exploitation mé-canisée, souhaitable d’un point de vue éco-nomique et humain, doit se réaliser sans abîmer les sols de manière irréversible.

Cet ouvrage n’est pas un traité de pédologie classique mais se veut une aide aux gestion-naires forestiers qui veulent comprendre les propriétés du sol qui conditionnent le déve-loppement et la croissance des arbres, et les contraintes de ces sols qu’il faut respecter, en tenant compte des différents types de sols forestiers français.

C’est donc un ouvrage novateur dans sa conception par rapport à tous les ouvrages de pédologie déjà publiés et qui devrait ré-pondre aux attentes des gestionnaires et des enseignants, chercheurs et étudiants.

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Les biocarburants de première génération ont rapidement été accusés de déstabiliser le marché mondial de l’alimentation. Le bioéthanol de seconde génération, produit à partir de biomasse lignocellulosique, en ne concurrençant pas les productions ali-mentaires, semble promis à un bel avenir, même si son essor se heurte encore à des difficultés technologiques. L’étude, réalisée par des chercheurs de la Faculté universi-taire des Sciences agronomiques de Gem-bloux, décrit les aspects fondamentaux, technologiques, économiques et environne-mentaux de cette filière. www.lavoisier.fr

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AGENDA 95

u 7e congrès d’Aprovalbois : «Innover pour ne pas subir», 26 novembre 2006, Dijon.

Le choix du thème reflète la volonté de la filière bois de Bourgogne de ne pas se laisser aller sous prétexte d’une conjonc-ture difficile. Faisant le pari que le bois a l’avenir devant lui, Aprovalbois propose de découvrir les multiples possibilités d’in-novation qu’offre le matériau bois.Aprovalbois, Conseil régional de Bourgogne, BP 1602, 21035 Dijon cedex. Tél. : 03 80 44 34 63. Fax : 03 80 44 36 45. www.aprovalbois.com

u Colloque “Le bois-énergie au service des écosystèmes, de la forêt méditerranéenne et des territoires” les 26 et 27 novembre 2009 au Luc-en-Provence (Var). Renseignements : www.foret-mediterraneenne.org/evts2.htm

u Forum de l’Observatoire du métier de la scierie : «Quel avenir pour la scierie artisanale ?» Samedi 19 décembre, Maison familiale Rurale de Lamure-sur-Azergues (69).

L’Observatoire du métier de la scierie existe depuis 6 ans avec pour objectif d’observer «autrement» le métier de la transformation du bois et d’apporter des connaissance techniques et socioprofes-sionnelles à tous ceux qui souhaitent main-tenir le savoir-faire de cette profession par des solutions innovantes.

Le forum «Quel avenir pour la scierie arti-sanale ?» s’inscrit dans cette démarche en

proposant de réfléchir à la place que peut tenir la scierie artisanale qui représentent 55 % des 2100 scieries qui subsistent en France.

Inscription et informations : Maurice Chalayer, Le Charbonnier, 69 870 Lamure sur Azergues. Tél. : 04 74 03 15 95. mail : [email protected]

u Panorabois, 1er salon du bois et de la forêt, 22-23-24 janvier 2010 - Clermont Ferrand. Ce nouveau salon se veut fédérer l’ensemble des acteurs de la filière forêt-bois, de l’arbre jusqu’aux produits en bois , artisanat, bois énergie, meubles, maisons bois, etc....Le salon est organisé par et pour les profes-sionnels mais aussi pour le grand public réu-nis autour da la passion pour un matériau. Renseignements : 0 825 825 958 (n°indigo) www.salon-panorabois.com

u Salon Bois Energie, 18-21 mars 2010, Saint-Etienne, France.www.boisenergie.com

u Euroforest 2010 17-18-19 juin 2010, St Bonnet de Joux (71).La grande foire forestière du nord de la France renforce sa dimension profession-nelle en changeant ses jours d’ouverture uniquement en semaine cette fois pour ci-bler prioritairement le public professionnel. le circuit sera amélioré pour faciliter le par-cours des visiteurs.Renseignements : c/o Aprovalbois, tél. : 03 80 44 34 63. www.euroforest.fr

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