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Canadian Water Resources Journal /Revue canadienne des ressourceshydriquesPublication details, including instructions for authors andsubscription information:http://www.tandfonline.com/loi/tcwr20

LA GESTION DES RESERVOIRS UN PASSE AREDEFINIRANDRE HARVEYPublished online: 23 Jan 2013.

To cite this article: ANDRE HARVEY (1982) LA GESTION DES RESERVOIRS UN PASSE A REDEFINIR ,Canadian Water Resources Journal / Revue canadienne des ressources hydriques, 7:2, 267-275, DOI:10.4296/cwrj0702267

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Canadian Water Resources JournalVo1. 7, No. 2, 1-982

LA GESTION DES RESERVOIRSUN PASSE A REDEFINIR

ANDRE HARVEY1

RES;OIE: Constz,uits en fonction de besoins bien sp6cifiques etydgns pw des modalit4s d'opdration nelqtiuanent -sbnp-Lei,

Lesbaz,z,ag es -2,6 s ez,u oizt s du eudb ec doiu ent au;i ouz,d I hut sat t s|ai.r eune mul,titude de fins souuent conty,adictoiz,es et qui se ma-z'ient diffiei.Lement qun objectifs oz,iginat,m"

fi. La nauigati.on motiua La mise en oeu-t)Te des pz,em.tersgz'ands z,6seruoiz,s, eLLe nta pas 6td La fonction obj-ectiue d6-tez,rninqnte dqns La ,1gularisation des eaztn. C,est en fq.it Lapz'oduet-ion hydz,o-6lectz,.Lque qui a 6t6 Lt6L6ment moteui Tespon-sable de La mise en place du paz,c de z,dsez,uoiz,s actueL.

, Ot,, La tz,ansformation rapide des besoins et des habitudesde L'honnne a.Lnsi que sa pz,isi de conscience uis-a-uis son en-uav'onnement ont ddelenehd un proeessus dtauto a;iustement dessystdmes" the 6tude rdcente, suz, La t,iuiDt,e des 7utaouai,s,d6montre que Ltutilisati.on de teehniques nauuelles et d.emoAens de suppont sophistiquds pez,met de eonsid1z,en diff4nen-tes eontz,aintes et certains objeetifs tout en sauuegandant Lqz'ationalil;6 et Le meiLleuy'usqge de Lq. Tessou.Tee eai dans L,6-Laboration ou La z'ed/finition des mod.a.Lit6s d.top/ration d.es 16-seruoiz,s.

ABSTMCT: frnplenented to sez,ue uez,y speei,fie needs and opez,a-ted undez' si.mple z,uLes" most of tVte z'eseruoit's built in Qie-bec az,e asked to satisfy conflicting eonstyaints uhieh ayediffi.eult to maz,ry uith the oniginal ones.

. Nauigation Llas the obj ectiue of the first Large z,esez,-uoi.z,s, houeuez,, it neuer oppeared as q, eTi.tical fa-etor i_n theobj eetiue fonction of z,iuei reguLation. fn fact most of theaejual Latge z,eseruoirs haue been set in plaee to meet hydto-electz,ie needs

"

This pietuz,e is nou eompletLy transfoz,med, ehanges inpeopLets habits and needs and their pz,eoeeupation toaard en-uiz,o.wnentaL aspects obliged the producez,s to ad;jusit their ope-t'qt'Lon pz,ocedures. A z,ecent study eonducted on the 7ttoutaRiuez, demonstz,ates thqt the inpLenentation of sophistieated

tt"linistEre de lrEnvironnement du Qu6bec, Qu6bec QC Canada

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supporting means arld neu techniques pez'mit to balance differentcotnstz,q.ints and eertain goals in oz'dez' to make the best use ofuater resource, uhen keeping rationaL operation rules fot' z'e-senuoirs.

INTROD ItrTION

Les chercheurs, 1es populations et les gouvernements sontde plus en plus pr6occup6s par les diff6rents paramEtres sus-ceptibles dt6tre perturb6s par la mise en place ou la gestiondrun r6servoir. Cette prise de conscience, relativement r6cen-te mais qui srest grandement accentu6e au cours des dernidresann6es, amEne certes une pression consid6rable sur 1es gestion-naires car i1 ntest jarnais facile de saEisfaire des objectifsqui sont parfois oppos6s.

Cette difficult6 devient encore plus cornplexe lorsquelton considEre 1e fait que les gestionnaites se doivent sou-vent droptimiser ltexploitalion non pas dtun seu1, mals de

plusieurs r6servoirs dispers6s D lrint6rieur dtun bassin ver-sant, en tenant compte de toutes 1es interactions qui en d6-coulent.

Le pr6sent expos6 se veut donc un bref historique 5 1a

fois de la mise en place du parc de r6servoirs du Qu6bec et de

1a fagon de voir des gestionnaires. 11 souligne lt6volutiondes pi6occupations relatives d 1a gestion de lteau et pr6sen-te la rn6thode drapproche utilis6e par plusieurs gestionnairesdu bassin de 1a rividre des outaouais dans 1e cadre de 1a lut-te aux inondations dans 1a r6gion de Montr6a1.

EVOLUTION DES PREOCCUPATIONS RELATWES A I.A GESTION DEPUIS 1910

ttAttendu quer dans cette province, i1 existe un-grandnombre de riviEres' lacs, 6tangs' criques et cours dteau eng6n6ra1, et quril importe tant dans 1tint6r6t du domaine boi-s6 que pour la complEte et parfaite utllisation des forces hy-drauliques qui sty rencontrent, dr6tablir des rEgles pour fixer1e r6gime g-en'eraL des eaux courantes de manldre i concilier 1es

int6r6ts de Itagricrrlture, de ltindustrie et des for6ts avec lerespect d0 d la propri6t6; b ces causes, SaMajest6, de ltaviset du consentement du conseil l6gislatif et de 1'Assembl6e 16-gislative du Qu6bec, d6crdte ce qui suit'!:

Ce pr6ambule dtune 1oi sanctionn6e le 4 juin 1910 consti-tuait 1es premiers pas du gouvernement qu6b6cois dans 1e domai-ne de la gestion des r6serves dteau. En instituant 1a ttCommis-

sion du r6girne des Eaux courantes de Qu6bectt, 1e gouvernementconsacrait E 1a fois lrimportance de la ressource eau et 1a n6-cessit6 drassurer sa salne gestion.

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Lrinitiative du Qu6bec suivait de quelques ann6es, un ef-fort sirnilaire entrepris par 1e gouvernement du Canada sur larivlEre des Outaouais. Dans 1e but dt6tablir une voie naviga-b1e jusqutd 1a Baie Georgienne, un rapport soumis en 1904 pr6-conisait lr6tablissement de 16servoirs de stockage qui sou-tiendraient 1es bas niveaux dreau en p6riode dr6tiage. Bienque 1e projet de voie navigable fut rapidement abandonn6 auprofit de celle du Saint-Laurent, lrimplantation de trois 16-servoirs soienE T6miscarningue, Des Quinze et Kipawa fut r6a1i-s6e de I9L2 e. 19L4. La litt6rature du temps mentionne que ceE-te capacit6 de stockage devait permettre dram6liorer la quali-t6 de 1teau, draccroitre 1a profondeur dreau en vue de 1a na-vigation et de r6gulariser le d6bit d des fins de production6nerg6tique.

Les pr6occupations de 1a Comrnission du r6girne des EauxCourantes de Qu6bec, quant d la Conservation, d lrAm6nagernentet d une meilleure utilisation des eaux d6bouchdrent rapide-ment sur 1a n6cessit6 de r6gulariser au moyen de barrages-r6-servoj.rs 1es d6bits des riviEres dont 1e r6gime est de par na-ture trEs irr6gulier. La Cornmission pr6voyait que ces am6na-gements seraient avantageux pour la protection contre 1es inon-dations, ltindustrie du bois, Ies forces hydrauliques, 1a na-vigation, 1a sant6 publique, ltapprovisionnement en eau, ladil-rltlon des eaux us6es et pour la protection des forGts.

On pergoit donc que 1es concepteurs de cette 6poque,tant d Ottawa qutau Qu6bec, entrevoyaient une utilisation po-lyvalente des ouvrages projet6s; 1a liste de leurs pr6occupa-tions apparait m6me d priori surprenante et i1 faut sty attar-der quelque peu pour percevoir la diff6rence entre ces der-nidres et les pr6occupations contemporaj-nes.

La difficult6 d t 6valuer de fagon pr6cise les besoins po-tentiels du temps et lravEnement r6cent de 1a production hy-dro-6lectrique emp6che cependant ces pionniers du d6veloppe-ment hydraulique dt6tablir un ordre de priorit6 parmi les ob-jectifs vis6s et lremmagasinement apparait un peu comme 1asolutj.on globale E tous 1es problErnes. Lteffort consenti sto-riente donc principalement, vers ltaspect quantitatif du pro-b1Eme, lraspect modalit6s dtutilisation demeurant assez vaque.

Si on srattarde drune fagon plus sp6cifique aux fins6num6r6es, on se rend compte que 1a nomenclature blen quesemblable d ce11e que nous pouvons accoler aux objectifs desann6es 80, ne correspond pas parfaitement aux m6mes pr6occu-pations. Ainsi, lorsqufen 1910 on parle drinondation, onest surtout pr6occup6 par 1es dommages aux voies publiques,aux chemins de fer, aux ponts, aux ouvrages drart et aux !er-res agricoles alors qutaujourdthui on parle drhabitations,

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de centres urbains, depopulations touch6es. Pour ce qui est desforces hydrauliques, il- sragit alors de tentabiliser ou de per-mettre lrinstallation de petites centrales sur certaines riviE-res alors que. de nos jours dans un contexte 6nerg6tique diffi-ci1e, on recherche lroptimisation drun ensemble de centrales iltint6rieur de larges bassins. l,es pr6occupations relatives iLrindustrie du bois 6taient p6riph6riques aux bris drestacades,aux pertes de bois, d lrextension des p6riodes de flottage; au-jourdrhui ces contraintes sont beaucoup noins importantes etsouvent marginales. Alors quten ce d6but du siEcle on voulaitfavoriser 1a navigation conmerciale sur certaines riviEres, onfait aujourdthui face i une demande relative d la navigationde plaI-sance. Les besoins pertinents b la sant6 publique, ilrapprovisionnement en eau et aux eaux us6es sont peut-dtre Lesseuls dont l-a nature est demeur6e larn6me et dont 1-rimportancesrest accrue de fagon appr6ciable. La demande relative aux1oisirs,5 la r6cr6ation,5 1a reproduction faunique et i 116-cologie en g6n6ra1 nrexistait pas en ce d6but du siEcle, elleest aujourdthui un facteur des pJ-us importants'

La protection des for6ts est une des derniEres pr6occupa-tions dont la Conmission du r6girne des Eaux Courantes du Qu6-bec fait 6tat dans son premier rapPort annuel, elle d6montrelresprit du moment et illustre l-a diff6rence entre les besoinsdralors et ceux dtaujourdthui. tr0n sait que les chemins defer constituent ce qui est probablement ltune des plus gravessources de danger pour les for6ts, par suite des 6tincelles etescarbilles qui st6chappent des locomotives. Lram6llorationdes conditions qui affectent le coit des installations hydrau-liques aura pour cons6quence probable de r6dulre 1e prix delt6nergi.e hydro-61ectrique. A ce moment la, lr6lectrisationdes voies ferr6es entrera plus avant dans l-e domaine de l-ar6alisation pratique. Et partant, 1e danger actuel sera 61i-min6 progressivementrr .

POLWALENCE INTRINSEQUE OU EFFETS SECONDAIRES

Ltapproche de ces proiers gestionnaires 6tait certes au-tant sinon plus 1i6e d une certaine polyval-ence intrinsEquedes r6servoirs quri une 6tude d6tai1L6e des besoins i satis-faire et des possibilit6s de gestion des ouvrages. De fait'E 1a luniEre des 70 ann6es 6cou16es depuis la mise en oeuvredes premiers barrages' on peut d6duire que les justificationsinitlales 6taient plus th6oriques que r6eLl-es et que 1-a po-lyvalence souhait6e fut rapitlenent conditlonn6e par un usagede plus en plus directif avec 1es ann6es i la production 6ner-g6tique. La marginalit6 de plusieurs des objectifs 6nonc6sau d6part a 6galeuent 6t6 complice de ce r6alignementr laplupart sfaccomnodait assez bien cle la gestion requise pourLthydro-61ectricit6. 0n ne peut donc pas dlre que les r6ser-

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voirs de 1a commission des Eaux courantes 6taient i lt6poque desouvrages E usages multiples, i1 faut p1ut6t parler des effetssecondaires qutils produisaient.

A quelques exceptions prEs, 1e parc des grands rEservoirsqu6b6cois a donc 6t6 constitu6 pour satisfaire dtabord J_a pro-duction 6nerg6tique et ce nrest quri ltusage, suite aux trans-formations qui survenaient dans les besoins et les habitudesdes populations, que les modalit6s dtop6ration de certains ou-vrages ont 6t6 ajust6es et que l-es r6servoirs touch6s sont ef-fectivement devenus polyvalents. Les pr6occupations 6cologi-ques actuelles nt6taient i toute fin pratique pas pr6senteslors de 1rimp1-antation de ces r6servoirs. La ressource eau adonc pendant pJ-us drun demi siEcle 6t6 accapar6e pour des finsindustriel-les (flottage du bois) et surtout pour la productiondrhydro-61ectricit6. Si. aucun autre usag" .,i"pp"r"issait sus-ceptible i une certaine 6poque de venir contraindre sinon per-turber ces usages particul-iers, on en d6nombre aujourdfhuiplusi.eurs: 1a navigation de pJ-aJ_sance, 1a vill6giature, 1areproduction faunique, ltalimentation en eau, la protectioncontre l-es inondations et 1es nombreuses pr6occupations 6coLo-giques contraignent de plus en plus les exploitants drouvragesqui se doivent de les prendre en consid6ration.

Le problEme est cependant de taill-e, j-l ntest jamais fa-cile de supprimer ou m6me simplement de rnodifier ce qui appa-rait 6tre un droit acquis, i1 faut respecter certaines enten-tes et certains contrats sans pour autant aLi6ner nos riches-ses au profit de quelque fin que ce soit. 11 appartient auxgouvernements de d6cider de lrutilisation des ressources drunpays et dren faire un partage 6quitable.

Le contexte du moment, 1a dlfficult6 de mesurer lrimpor-tance de certains usages et de 1es comparer entre eux et l_apr6pond6rance de lraspect 6conomique militent en faveur drunstatut quo. Or, ce nrest plus acceptabl_e dans lroptique drunesaine gestion de la ressource et drun partage 6cl_air6 et 6qui-table de cette derni,Are. 11 faut donc red6finir un pass6 enayant soin dten faire un avenj-r mal6abl_e afin de servir lespopulations p1ut6t que de 1es contraindre. 11 faudra cepen-dant en m6ne temps faire connaitre i ces populations les 1l-mites du potentiel de cette richesse afin dten permettre sonplein d6veloppement et sa meilleure utilisation.

11 va de soi que ce sont les bassins versants 1es plusdens6ment peupl6s qui coumandent une pLus grande poJ.yvalen-ce des ouvrages. Au Qu6bec, 1a plupart des sites int6res-sants de ce type de bassins ayant 6t6 d6ve1opp6s, les 6tudesrelatives I la gestion de r6servoirs sont surtout confron-t6es i une red6ftntion dtouvrages existants p1ut6t quti une

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6l-aboration de modalit6s d'op6ration de nouveaux ouvrages'Lrapproche de ce type dt6tude est au d6part biais6e puisqutel-le doit in6vitablement manipul-er un 6tat de fait et pond6rerdes contraintes historiques et subjectives. Contrairement a

ltapproche permise dans le cas dtun nouvel an6nagement, ilttt."l pas plssible de pattir i z-ero et b6tir en fonction dtob-jectifs sp6cifiques ou encore facilement faire un choix en

fonction des besoins i satisfaire. 11 faut la plupart dutemps pond6rer la valeur des usages nouveaux que lton vou-drait satlsfaire et comparer 1es avantages d6coulant drunenouvelle gestion aux pertes pouvant en r6sul-ter. Cette ap-proche est dtautant plus fragile qutelle confronte souventanciens et nouveaux b6n6ficiaires, val-eurs 6conomiques et va-l-eurs sociales, exploitants et ri-verains. 11 est donc irnp6-ratif dr6tablir une l-igne de conduite qui 6virera de d6bou-cher nutrle part. 11 ne faut surtout pas croire que 1es pr6oc-cupations actuelles seront p1-us stables que cel1es de 1910

et confiner notre comportement et nos m6thodes drapproche au

seul objectif de les satisfai-re, m6me au d6pend de ce qui futacquj-s dans le pass6 ou en hypoth6quant les possibilit6s fu-tures.

L'APPROCHE ACTUELLE

Aucune approche syst6matique ne saurait 6tre aveugl6-rnent applicabl-e, coropte tenu de lraspect al6atoire des ph6-norEnes-hydrologiques, des particularit6s de chaque systame'de 1a rnultiplicit6 des intervenants et de lt6volution cons-tante des besoins et des priorit6s. 11 faut une approcheattentive aux divers paramdtres, e1le ne doit pas 6tre d6ter-rninante en soit, ctest-i-dire trop limitative vis-i-vis lesagents d6cideurs. E1l-e doit permettre une illustration des

diff6rentes options et avoir une sensibilit6 acceptable pourorienter les d6cisions 6wentuel1es. Les 6tudes men6es parle Comit6 de Planification de la R6gularisation de 1a riviE-re des Outaouais constituent un bon exemple drune approchevalable de ce type cle probldme. Si toutes 1es fins de ges-tion nront pas 6t6 ins6r6es dans la fonction obJective, e1-les ont I tout le moins 6t6 consid6r6es cornrne contraintes.

Le vasle bassin versant de 1a riviEre des Outaouais(L42,466 ktz), 1e grand nombre de centrales (43) et de 16-

"utrroit" (25), fes-aiff6rents organisnes irnpl-iqu6s (7) et

le fait que la riviEre soi-t la frontiEre entre deux provin-ces en faisait un problErne compJ-exe mais des plus int6res-sants.

Ltobjectif g6n6ra1 de lr6tude 6tait de r6dui-re lespointes de crues sur ltoutaouais et sur ses tributairesrnais particuliErement a 1a hauteur de Carillon tout en pr6-

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servant les autres usages. Cette r6duction de pointe 6tait n6-cessaire dans 1e cadre de la lutte contre 1es inondations dans1a r6gion de Montr6a1.

Mandat de lr6tude:

Le mandat adopt6 comportait cinq points:

- Recommandations de critEres pour 1a r6gularisation de 1a ri-viEre des Outaouais, compte tenu de 1a production dt6nergie6lectrique, de la lutte contre 1es inondations, de 1a navi-gation, des problEmes cr66s par les 6tiages, ainsi que desbesolns relatifs 5 1a qualit6 des eaux et aux loisirsl

- Am6liorations et recommandations sur la mise en applicationop6rationnelle dtun moddle de pr6vision;

- Recommandation de 1a mise sur pied dtun systEme dtavis decrue;

- Recommandatj-on d'un systdme de liaison efficace avec lesresponsables de 1a r6gularisation du fleuve Saint-Laurenr;

- Recommandation sur la nature et 1es fonds n6cessaires pourcr6er un comit6 permanent dtop6ration de la rlviEre des Ou-taouais.

Compte tenu des partlcularit6s de la riviEre des Ou-taouais, il fut d6cid6 que 1e travail serait confi6 i un co-mit6 auquel participerai.ent des repr6sentants des divers orga-nismes int6ress6s dans 1a gestion des eaux de ce bassin:pour 1e Canada 1es ministEres de lrEnvironnement, des Trans-ports et des Travaux publics, pour 1e Qu6bec 1e ministEre delrEnvironnement et Hydro-Qu6bec et pour ltOntario le minis-tEre des Richesses naturelles et Ontario Hydro.

Cette faEon de faire pr6sentait certes des inconv6nientsau niveau de 1a supervision et du rythme de travail mais denombreux avantages en ce qui touche 1e traitement g1oba1 dusystEme, 1a connaissance des particularit6s de gestlons etsurtout ltacceptation des concluslons finales.

Les exigences du mandat amenErent 1e comit6 d 6liminerh priori la recherche de modalit6s dtexploitation pr6d6ter-min6es et fixes. Etant donn6 1a n6cessit6 drobtenir unegestion int6gr6e de tous les ouvrages, ce qui nt6t.ait pas1e cas par 1e pass6, lt6t.ude fut orient6e vers 1a recherchedrun outil de gestion, dtun guide dtexploitation qui consi-d6rerait ltensemble du bassin et de ses ouvrages et qui enoptimiserait ltutilisation en fonction des objectifs vis6s.

Le Conit6 de Planificatj-on a d6ve1opp6 un modEle depr6vision et droptimisation qui permet une op6ration int6.-gr6e des principaux r6servoirs et r6duit les poj_ntes de

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crues dans la partie inf6rieure de la riviEre. Le modEle per-met 6galement des compromis entre les dommages caus6s par 1esinondations et la production hydro-6lectrique. En pond6rantles dommages drinondation et la production df6nergie, il serapossible de prendre une d6cision d61ib6r6e sur 1a r6ductiondes dommages drinondation aux d6pens de la production 6nerg6-tique. Cette perte de production 6nerg6tique peut 6tre comPen-

s6e au moyen dtune op6ration int6gr6e des principaux r6servoirsexistants, par Itaccroissement de 1a capacit6 actuelle de

stockage et par dtautres moyens. Le modEle peut repr6senterntimporte quell-e contrainte sur 1es nj-veaux dteau, sur les d6-bits et sur les rendernents 6nerg6tiques.

Lf 6tude a donc r'ev'el-'e que ltop6ration int6gr6e des barra-ges-r6servoirs existants sera un moyen efficace pour r6duire1es dommages caus6s par les inondations dans le bassin de La

riviEre des Outaouais et dans la r6gion de Montr6al tout enmaintenant 1es autres usages et en respectant toutes Ies con-traintes connues pr6sentement. Le modEle de pr6vision etdtoptimisation d6ve1opp6 peut 6tre utilis6 comme outj-1 pouraccomplir cette op6ration int6gr6e.

CONCL ISION

Le cas de 1a riviEre des Outaouais illustre donc 1a pos-sibilit6 qui existe de recycler ou d'adapter la gestion desr6servoirs aux pr6occuPations actuelles et futures. Le d6-veloppement du systEme de collecte des donn6es, le traitementpar ordinateur et les techni.ques nouvelles permettent druti-lj-ser au mieux 1e potentiel- des r6servoirs et ainsi satis-faire une partie des nouveaux objectifs de gestion.

11 ntest 6videmment pas pensable de rnodifier radica-lement 1a gestion pour satlsfaire entiErement et simulta-n6ment la brochette des objectifs qui sont venus staddition-ner aux fins initiales. 11 faut surtout 6viter, E priori,de donner une illusion de polyvalence en satisfaisant de

nouveaux besoins aux d6pens de ceux qui exi-staient d6ji'i1 faut drabord et avec un certain acharnement tenter dtex-tirper le potentiel maximal des systEmes; ce n'est que parla suite quril peut apparaitre d6sirable de sacrifier cer-taines fins ou une partie de ces derniEres afin dradapterla gestion des r6servoirs aux pr6occupatj-ons et aux modes

de vie des populations.

Les gestionnaires actuels possEdent une connaissanceplus 6tendue de l-a ressource et ils sont en mesure dtuti-liser de nombreux outils et une vari6t6 de techniques quinr6taient pas disponibles i leurs pr6d6cesseurs. Ils peu-vent ainsi r6aliser des ajustements qui senblaient diffi-ci-les sinon impossibles il y a seulernent quelques ann6es'

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11 faudra cependant que 1es nouvelles contraintes dtex-ploitation et que les nouveaux objectifs soient clairement d6-finis et que 1eur importance soit ad6quatement analys6e afinque la gestion de r6servoirs puisse conserver dans ses princi-pes 1ruti1-isation rationnelle de la ressouTce.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Cornmission du R6girne des Eaux Courantes de Qu6bec, premierrapport, novembre J-91-2.

Comit6 de Planification de 1a R6gularisation de 1a riviEredes Outaouais, rapport final et annexes, d6cembre 1980.

Sessional Paper No 19, 3 Georges V, A. 1913.

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