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Université de Sherbrooke lmpact d'une pratique rééducative faisant appel principalement à la mémoire procédurale chez la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer Par JACQUES €LIE Maîtrise en Gérontologie Faculté des lettres et sciences humaines Mémoire présenté à la Faculté des lettres et sciences humaines en vue de l'obtention du grade de maître es arts (M.A.) en gérontologie L'Annonciation, juin 1997

la JACQUES €LIE

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Page 1: la JACQUES €LIE

Université de Sherbrooke

lmpact d'une pratique rééducative faisant appel principalement à la mémoire procédurale chez

la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer

Par

JACQUES €LIE

Maîtrise en Gérontologie Faculté des lettres et sciences humaines

Mémoire présenté à la Faculté des lettres et sciences humaines en vue de l'obtention du grade de maître es arts (M.A.) en

gérontologie

L'Annonciation, juin 1997

Page 2: la JACQUES €LIE

National Library I*I d Canada Bibliothèque nationale du Canada

Acquisitions and Acquisitions et Bibliographie Services setvices bibliographiques

395 Wellington Street 395, rue Wellington Ottawa ON K1A ON4 Ottawa ON K I A ON4 Canada Canada

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The author retains ownershp of the L'auteur conserve la propriété du copy~@t in this thesis. Neither the droit d'auteur qui protège cette thèse. thesis nor substantial extracts fiom it Ni la thèse ni des extraits substantiels may be printed or othenvise de celle-ci ne doivent être imprimés reproduced without the author's ou autrement reproduits sans son permission. autorisation.

Page 3: la JACQUES €LIE

Identification du jury

Université de Sherbrooke

Faculté des lettres et sciences humaines

Ce mémoire intitulé :

Impact d'une pratique ré6ducative faisant appel principalement à la mémoire procédurale chez la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer

présente par

Jacques Elie

a été évalué par un jury composé des personnes suivantes :

Dominique Lorrain Conseillère principale

Ernest Boyer Conseiller adjoint

Gina Bravo Lectrice

mémoire accepté le : 97-07-18

Page 4: la JACQUES €LIE

A mon épouse Lise, Jean-Francois et Guillaume

mes fils. ..- >..~....;....i-'.c;-...,.. ..A %'- .-- .... ..:- - - - ..,,,..%.,,. .., .,.,, ,,>,.," -..- -r.- ........................... ..,,

Page 5: la JACQUES €LIE

Là où la mémoire veille Le geste visible prend son éveil

u ~ i . i w . < i ~ . . ~ , C . C C ~ ~ ~ . " . . . - ~ ~ , . , , ,,... *..,.+. ...... M.-.-,&- .A. 2 ....A. A .,a. W.,. ,.,A. ..........,... ..-.-.-..,a

Page 6: la JACQUES €LIE

Remerciements .---------.....~....~......*.*.....................~............~....~-...

L'auteur de cette étude exprime sa profonde gratitude a madame Dominique

Lorrain psychologue e t directrice de ce mémoire. pour l'encadrement

académique. la disponibilité e t l'écoute dont elle a fait preuve à son égard

pendant ces quelques années. II remercie très chaleureusement monsieur

Ernest Boyer e t madame Gina Bravo , membres du comité de mémoire, dont

la rigueur scientifique e t l'expérience ont été grandement appréciées.

Une vive reconnaissance s'adresse également aux membres de sa famille e t

à ses amis pour la compréhension manifestée lors des moments difficiles,

pour leur collaboration af in de mettre terme à cette recherche.

De sincères remerciements sont aussi adressés aux nombreux consultants

e t au milieu clinique dont la grande collaboration e t l'intérêt manifesté ont

facilité la cueillette des données.

II t ient à exprimer son appréciation a madame Brigitte Roberts pour le travail

minutieux et de mise en page.

Enfin, une profonde gratitude s'adresse aux personnes âgées qui ont

participé à la mise à l'essai empirique. Partager votre quotidien a été source

de richesse exceptionnelle sur le plan humain.

Page 7: la JACQUES €LIE

L'auteur étudie la mémoire procédurale de 3 sujets âgés atteints d'une

démence sénile de type Alzheimer avec un protocole d'apprentissage

d'habiletés perceptivornotrices utilisant l'acte s'alimenter et ce lors de 24

séances de repas. La démarche est présentée depuis la description des

séquences interactives de rééducation jusqu'à l'interprétation des capacités

cognitives préservées. L'étude est en faveur d'une relative conservation des

habiletés perceptivornotrices rapportée à un traitement perceptif élémentaire.

Page 8: la JACQUES €LIE

TABLE DES MATIERES ......*...........................................................-.......

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

. CHAPITRE I Le problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Enoncé du problème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Justification de l'étude . . . . . . . . . . . . . . . * . . . . . . . . . . . . . 21

Objectifs de la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

La question de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

CHAPITRE II . Recension des écrits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

La maladie d'Alzheimer. principale forme de démence chez la personne âgée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Le vieillissement normal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 La démence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 La démence sénile de type Alzheimer (DSTA) . . . . . . . . . 30

La mémoire. une fonction cognitive essentielle . . . . . . . . . . . . . 32

Les trois stades de l'activité mnésique . . . . . . . . . . . . . . 3 3 Enregistrement (mémorisation) . . . . . . . . . . . . . . . 33

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Stockage (conservation) 34 Remémoration (récupération) . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Distinction entre la mémoire à court terme et la mémoire a iong terme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 La mémoire procédurale dans la DSTA . . . . . . . . . . . . . . 37

Approche par activation de la représentation . . . . . 42 Approche écologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

L'activité de la vie quotidienne : s'alimenter . . . . . . . . . . . . . . . 47

Page 9: la JACQUES €LIE

CHAPITRE III . Aspects méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3

Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Identification du type de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 4

Définitions opérationnelles des termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Méthode et procédure d'échantillonnage . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Milieu de l'étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Population cible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Formation de l'échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Taille de l'échantillon 59

Critères d'éligibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Critères d'inclusion 59 Critères d'exclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Définition opératoire des variables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Variable indépendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 Variable dépendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Choix des instruments de mesure 61

. . . . . . . . . . . . . . . L'échelle de statut mental de Folstein 62 . . . . . . . . . . Echelle de détérioration globale de Reisberg 63

Outil Pratique et Thérapeutique Individualisé pour le . . . . . . . . Maintien de l'Autonomie par la Gestion d'Etais 63

Description du programme rééducatif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65

Les conduites d'interruptions situationnelles . . . . . . . . . . 66 Choix des types d'aide à donner durant l'évaluation . . . . . 69

Premier niveau d'étai : étai-dit (D) . . . . . . . . . . . . . 70 Deuxième niveau d'étai : étai-modèle (M) . . . . . . . . 70 Troisième niveau d'étai : étai-ébauche (E) . . . . . . . 70

Aide totale ou partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71 Unité de surface : conduite d'interruption . . . . . . . . . . . . 71 Stratégie d'intervention . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Calcul des deux cotes d'autonomie . . . . . . . . . . . . . . . . 7 4 Protocole d'évaluation neuropsychologique . . . . . . . . . . . 75

Page 10: la JACQUES €LIE

Déroulement de l'étude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Collecte des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 Formation des juges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Evaluation des sujets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 Considérations éthiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Limites méthodologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

CHAPITRE IV . Analyse des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 5

Analyse descriptive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Données socio-démographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Profil de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Profil neuropsychologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1 Sujet I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1 Sujet II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 Sujet III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

. CHAPITRE V Présentation des résultats et discussion . . . . . . . . . . 101

Présentation des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sujet1 1 0 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SujetII 107

Sujet III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 0

Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Sugestions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 6

Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Recommandations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 9

BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ANNEXES 130

Page 11: la JACQUES €LIE

Liste des tableaux ......................................................................

Tableau . 1

Tableau . 2

Tableau . 3

Tableau . 4

Tableau . 5

Tableau . 6

Tableau . 7

Tableau . 8

Tableau . 9

Tableau . 10

Protocole expérimental multicas avec prétest et post-test . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

. . . . . . . . . . . . . . Données socio-démographiques 87

Profil de santé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

Profil de santé. aspect alimentaire . . . . . . . . . . . . . 90

Profil neuropsychologique des patients . . . . . . . . . 98

. . . . . Échelle de statut mental de Folstein (MMSE) 99

Échelle de détérioration globale de Reisberg . . . . . 1 0 0

Présentation des résultats aux séances prétests et post-tests du sujet I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 0 5

Présentation des résultats aux séances prétests e t post-tests du sujet II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

Présentation des résultats aux séances prétests et post-tests du sujet III . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 0

Page 12: la JACQUES €LIE

Figure - 1

Figure - 2

Figure - 3

Liste des figures . ...............f.........r-_...............................................

Présentation des résultats pour I'ensemble de l'expérimentation du sujet I . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

Présentation des résultats pour I'ensemble de l'expérimentation du sujet II . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

Présentation des résultats pour l'ensemble de l'expérimentation du sujet III . . . . . . . . . . . . . . . . 99

Page 13: la JACQUES €LIE

Liste des annexes ..........................................................................

Annexe . 1

Annexe . 2

Annexe . 3

Annexe . 4

Annexe . 5

Annexe . 6

Annexe . 7

Annexe . 8

Annexe . 9

Annexe . 10

Annexe . 11

Annexe . 12

Annexe . 13

Annexe . 1 4

Annexe . 15

Annexe . 16

Annexe . 17

Echelle de statut mental de Folstein . . . . . . . . . . 131

Echelle de détérioration globale de Reisberg . . . . . 133

Pictogramme des séquences de la chaîne comportementale de l'activité s'alimenter . . . . . . 134

Séquence de la chaîne comportementale de l'activité s'alimenter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

Mode d'enregistrement des données . . . . . . . . . . 136

Optimage : s'alimenter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 137

. . . . . . Pictogramme des conduites d'interruption 138

. . . . Conduite d'interruption Les 3 niveaux d'étais 1 3 9

Feuille sommaire : s'alimenter . . . . . . . . . . . . . . . 140

Collecte de données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141

. . . . . Protocole d'évaluation neuropsychologique 145

Préparation de l'environnement . . . . . . . . . . . . . . 155

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Préparation du sujet 156

Formulaire de consentement à l'institution choisie 1 5 7

Formulaire de consentement à l'intention de [a personne répondante pour le sujet . . . . . . . 159

Formule de consentement de la conceptrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de l'instrument 160

Pancarte . Examen en cours . . . . . . . . . . . . . . . . 162

Page 14: la JACQUES €LIE
Page 15: la JACQUES €LIE

La maladie d'Alzheimer et ses conséquences dévastatrices sur l'individu

constituent une grande préoccupation dans le milieu gériatrique. Le

caractère envahissant de ce trouble neurologique et ses conséquences

marquées sur l'état cognitif entraînent chez les personnes atteintes. une

baisse progressive de leur autonomie, les acheminant graduellement vers un

état de dépendance totale. Plus précisément, cette perte des capacités

fonctionnelles est due en grande partie à l'altération progressive et sans

contrôle de la composante mnésique qui accompagne le processus

dégénératif de la maladie.

Au plan clinique, la méconnaissance de I'activité mnésique résiduelle limite

toute tentative permettant d'actualiser ou de réactualiser le potentiel

fonctionnel des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Or, dans le domaine de I'activité mnésique, les études récentes suggèrent

qu'il est possible d'encourager certaines formes d'apprentissage ou de

rééducation chez ce type de malade par l'utilisation de la mémoire procédu-

rale. Dans cette perspective, la littérature actuelle souligne le manque

d'étude expérimentale sur le sujet, particulièrement en ce qui concerne la

rééducation se rapportant aux activités de la vie quotidienne. Ce dernier

Page 16: la JACQUES €LIE

14

point nous introduit directement au domaine de la présente recherche. Nous

nous interrogeons face aux impacts possibles de l'utilisation de la mémoire

procédurale dans le réappreritissage de séquences se rapportant à I'alimenta-

tion, en vue d'une réactualisation de l'autonomie fonctionnelle.

Le premier chapitre de ce mémoire expose la problématique des personnes

âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, aux prises avec une perte

progressive de leur autonomie fonctionnelle et le second chapitre porte sur

la recension des écrits pertinents. Les éléments essentiels à la présentation

de la méthodologie forment le troisième chapitre. L'analyse descriptive des

principales caractéristiques de chacun des sujets est présentée au chapitre

IV. Enfin au cinquième chapitre, on retrouve la présentation des résultats et

la discussion suivie de la conclusion et des recommandations.

Page 17: la JACQUES €LIE

CHAPITRE I

LE PROBLEME

Page 18: la JACQUES €LIE

Dans ce chapitre, la problématique, d'où origine cette recherche est

présentée à la première section. La justification de l'étude, ses bu ts e t la

question de recherche sont par la suite exposés.

Enoncé du problème

Le phénomène de la croissance démographique de la population âgée, tel

que vécu sur la scène internationale, marque de facon particulière l'ensemble

des sociétés à caractère industriel. Au Québec, le nombre de personnes

âgées de 65 ans e t plus connaît depuis les vingt dernières années une

hausse de 86.7% (Jean e t Lachapelle, 1994). A l'heure actuelle, le

pourcentage des aînés dans cette population est de 10.9% et on prévoit

qu'il atteindra 13% d'ici l'an 2001 et 20% d'ici 2031 (Statistique Canada,

1994). Ainsi, la société québécoise connaîtra au cours des deux prochaines

décennies, une véritable explosion démographique de sa population âgée.

Le vieillissement à l'intérieur du groupe des aînés est également observé : en

1981, cette communauté comptait 19% des gens âgés de 8 0 ans e t plus;

Page 19: la JACQUES €LIE

d'ici Iran 2001, le pourcentage s'établira à 24% (Gouvernement du Canada,

1983). Les personnes âgées de 90 ans et plus connaîtront une croissance

encore plus rapide; selon McKie (19931, leur nombre devrait presque

quintupler d'ici l'an 2036.

Avec l'avancement en âge, le risque de développer un problème de santé

s'accroît, ce qui entraîne une clientèle gériatrique de plus en plus présente

dans les établissements du réseau de la santé et des services sociaux. Les

données actuelles indiquent que 23% des hommes et 36% des femmes âgés

de 85 ans et plus vivent en institution (Gouvernement du Canada, 1995).

Les problèmes des gens âgés sont nombreux. complexes et souvent

chroniques (Berger, Mailloux-Poirier. 1991 ). Parmi les problèmes neurologi-

ques les plus susceptibles de se manifester, se retrouve la démence sénile

dont le cours peut être progressif. stable ou en rémission (Roux et Lévesque,

1985). Ces auteures soulignent que 5 % des gens âgés de 65 ans et plus

et 20% de ceux âgés de plus de 75 ans présentent un certain niveau de

déficits cognitifs. De son côté, Angers (1 986) informe qu'au Québec, une

personne sur deux, vivant en institution de longue durée, souffre de

détériorations cognitives significatives. L'ensemble des désordres cognitifs

sont ainsi reliés à la démence sénile de type Alzheimer, par multi-infractus

ou la maladie de Parkinson.

Page 20: la JACQUES €LIE

18

La maladie d'Alzheimer retient principalement notre attention. Elle est une

des maladies chroniques les plus répandues et les plus dévastatrices

touchant les personnes âgées de 65 ans et plus. Celle-ci frappe à l'heure

actuelle, une personne âgée sur dix et sa prévalence augmente avec l'âge

de sorte qu'une personne sur deux, âgée de 85 ans et plus en est atteinte

(Lysy, 1995). Si la situation se maintient, plus de 2% de la population du

Québec en sera victime dans moins de quarante ans (Lysy, 1995). Arcand

et Hébert (1 987) résument la situation de la facon suivante :

"La maladie d'Alzheimer est en voie de devenir /e problème de santé numéro 7 dans les pays occidentaux, non seulement par sa fréquence, qui atteint des proportions endémiques, mais surtout par ses conséquences sur /e vieillard, sa famille et l'ensemble du système de santé".

II convient aussi de distinguer que l'érosion des mécanismes de la fonction

cognitive qui caractérise la maladie d'Alzheimer, implique une diminution

couvrant de multiples aspects des habiletés intellectuelles, en autres la

mémoire. le jugement et la pensée abstraite (Diagnostic and Statistical

Manual of Mental Disorders. DSM WTM, 1994).

En particulier, la mémoire représente l'ensemble des structures qui

permettent dfencoder, d'emmagasiner et de récupérer différents types

d'informations. A titre d'exemple, la mémoire permet de reconnaître ce qui

Page 21: la JACQUES €LIE

19

est familier, de se remémorer des faits passés ou encore, de conserver une

information dans le but d'une utilisation ultérieure.

Lorsque la mémoire est perturbée, comme c'est le cas dans la maladie

d'Alzheimer, cela entraîne des difficultés très sérieuses. Zarit, Orr et Zarit

( 1 985) notent que les changements dans la personnalité qui accompagnent

fréquemment la démence peuvent être des réactions du malade a ses

troubles de mémoire. Ce dernier peut utiliser la négation, le blâme sur autrui

et divers stratagèmes pour couvrir ses failles de mémoire. En complément

de cette idée, Roy et Collin (1 994) soulignent que les personnes atteintes

compensent leurs pertes de mémoire par l'émergence de comportements

dysfonctionnels tels : I'accusation, le délire et la violence physique et

verbale. De plus, l'agitation, les cris, la perturbation du cycle veille-sommeil.

la résistance à recevoir les soins, les comportements sexuels non appropriés

et l'errance sont également présents.

Selon Yieff (1 989) , la perte des capacités mnésiques est en majeure partie

responsable de la régression des apprentissages acquis et maîtrisés depuis

longtemps. Cette situation conduit à une perte graduelle de l'autonomie

concernant les activités de la vie quotidienne. Elle se manifeste sous forme

de comportements associés à la souffrance psychique et morale tel la

résignation, l'isolement, la passivité e t la dépression (Lévesque, 1985).

Page 22: la JACQUES €LIE

Les données actuelles indiquent qu'au cours de la progression de la maladie

d'Alzheimer, le déficit de la mémoire n'est pas général et certains SOUS-

processus en sont épargnés, à titre d'exemple la mémoire procédurale

(Habib, Joanette, Puel, 1 99 1 ; Cohen, 1 993). Selon Thomas-Antérion

(1 994). la mémoire procédurale se définit comme la capacité à acquérir une

tâche motrice ou cognitive. C'est la mémoire qui est responsable des

automatismes et des savoir-faire.

Au cours des deux dernières décennies, les études scientifiques se sont

intensifiées pour tenter de saisir toute la complexité du domaine mnésique

et ses répercussions sur l'autonomie fonctionnelle des personnes atteintes

de la démence sénile de type Alzheimer (DSTA). Depuis, le nombre

d'articles scientifiques rappelant l'importance de préserver l'autonomie chez

ce type de malade ne manque pas. Paradoxalement, il existe très peu de

travaux décrivant des stratégies rééducatives.

Les quelques études disponibles soulignent qu'il y aurait certaines possibili-

tés de préservation des capacités d'apprentissage de procédures motrices

et perceptuelles. Toutefois, la quasi-totalité des études recensées ont été

réalisées en laboratoire de recherche donc à l'extérieur de l'environnement

OU se déroule les activités de la vie quotidienne des personnes atteintes de

la maladie d'Alzheimer.

Page 23: la JACQUES €LIE

Justification de l'étude

Étant donné, d'une part l'ampleur de la perte d'autonomie reliée au

processus évolutif de la DSTA et d'autre part, le peu de recherche décrivant

des stratégies rééducatives, il devient impératif d'étudier le moyen d'utiliser

les capacités préservées de ces personnes dans le but d'améliorer leur

quotidien.

Avant d'entreprendre ce plan d'interventions, Lévesque, Roux e t Lauzon

(1 990) invitent à la prudence et suggèrent de faire preuve "d'activisme

thérapeutique", c'est-à-dire de poursuivre des objectifs thérapeutiques

réalistes et de planifier des stratégies d'interventions adaptées au besoin du

sujet. Roux et Lévesque (1 985) soutiennent que le but de ces

est d'amener les personnes affligées à atteindre et à maintenir

nterventions

eur potentiel

de fonctionnement maximum en tenant compte des capacités résiduelles de

réadaptation.

Sur ce plan, il y a lieu de se demander si la sous-utilisation de la mémoire

procédurale et la méconnaissance de son champ d'application sont parmi les

causes qui font échec au maintien pro

âgées démentielles.

longé de l'intégrité des personnes

Page 24: la JACQUES €LIE

22

Ainsi, la diminution des capacités fonctionnelles des personnes atteintes de

DSTA, invite à valider s'il devient possible de réapprendre à ces personnes

atteintes, un ensemble de connaissances leur permettant de réaliser de

manière autonome. une tâche spécifique en se centrant sur les capacités

mnésiques résiduelles.

Dans ce contexte, il apparaît intéressant d'explorer la performance mnésique

sous le volet de la mémoire procédurale, directement dans l'activité de la vie

quotidienne : s'alimenter. A notre connaissance, à ce jour, aucune étude

scientifique n'a été entreprise pour valider cette perspective d'où I'importan-

ce d'apporter une contribution nouvelle a la compréhension des mécanismes

de maintien des capacités fonctionnelles.

Le présent projet de recherche propose, par le développement et l'application

d'une activité rééducative se rapportant à la mémoire procédurale, d'aug-

menter le niveau d'autonomie fonctionnelle dans une activité spécifique de

la vie quotidienne.

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Obiectifs de la recherche

Les objectifs de cette recherche sont 1) d'appliquer une méthode rééduca-

tive faisant appel principalement à la mémoire procédurale, destinée aux

personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer dans l'accomplissement

de l'activité de la vie quotidienne s'alimenter, 2) d'évaluer l'apport de la

composante rééducative faisant appel à la mémoire procédurale sur la

capacité de chacun des sujets à reproduire seul ou avec aide, l'ensemble

des séquences de l'activité s'alimenter, 3) et d'identifier la capacité de

réactualisation de I'autonomie fonctionnelle de chacun des sujets par la

lecture de la cote d'autonomie.

La auestion de recherche

Auprès de la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer, l'application

d'une pratique rééducative faisant appel principalement à la mémoire

procédurale, peut-elle engendrer une réactualisation de I'autonomie

fonctionnelle, se rapportant à l'alimentation?

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CHAPITRE II

RECENSION DES ÉCRITS ~ u y r r ' + - , * W : : .

Page 27: la JACQUES €LIE

La recension des écrits porte sur trois thèmes spécifiques : la maladie

d'Alzheimer. principale forme de démence chez la personne âgée. la

mémoire, une fonction cognitive essentielle et l'activité de la vie quotidienne,

s'alimenter.

La maladie d'Alzheimer, ~ r i n c i ~ a l e forme de démence chez la personne âaée

Le passage du temps apporte des changements dans l'organisme physique

et psychologique du sujet ainsi que dans ses facons d'interagir avec son

environnement social. Ces transformations entraînent graduellement celui-ci

vers un processus de vieillissement normal ou pathologique. Selon Kane

Ouslander et Abrass (1 984)' il est essentiel d'établir fa distinction entre ces

deux types de vieillissement. D'une part. ceci joue un rôle déterminmant

dans la philosophie de soins aux personnes âgées. D'autre part, cette

absence de clarification peut orienter davantage vers des soins de maintien

plutôt que de réadaptation chez les personnes âgées malades.

Page 28: la JACQUES €LIE

Le vieillissement normal

Souiignons qu'il existe plusieurs mythes sur le vieillissement normal, en

particulier la persistance a croire que franchir 65 ans se traduit inévitable-

ment par une diminution importante des processus cognitifs, notamment la

perte de mémoire. Dans la littérature, on partage l'idée que le déclin

intellectuel lié au vieillissement a été grandement exagéré. Selon Zarit,

(1 980) certaines recherches ont même renforcé cette croyance, mais avec

l'avancement des connaissances, les chercheurs ont réalisé que plusieurs

d'entre elles contenaient, par exemple, des erreurs méthodologiques. soit,

des erreurs reliées au devis de recherche (ex. : paradigme basé sur

l'utilisation de matériel non familier au sujet âgé, tel le microordinateur) ou

aux tests d'intelligence trop généraux et mal adaptés (ex. : temps de

réponse trop court pour le sujet âgé).

Pour certains auteurs, le vieillissement ne signifie pas nécessairement une

baisse de l'ensemble des fonctions cognitives (Cohen, 1993) chez la

personne vieillissante, on note parfois un accroissement de ces fonctions,

notamment, des habiietés linguistiques (Albert, 1 988).

Par ailleurs, Zarit et Zarit (1 983) soulignent que les études empiriques

confirment qu 'une importante majorité de personnes âgées de 65 ans et plus

Page 29: la JACQUES €LIE

27

sont en mesure de poursuivre leur vie de facon autonome et que les

changements cognitifs que la plupart expérimentent sont relativement

bénins. Mishara et Riedel (1 984) précisent qu'en vieillissant, certains

individus peuvent ressentir quelques ennuis avec leur mémoire (oublis

bénins), ce qui ne les empêche pas, pour autant, de poursuivre leurs

activités car ces inconvénients peuvent être compensés par une préparation

ou une planification adéquate.

De son côté, Zarit (1 980) nous livre un autre aspect important du vieillisse-

ment : le fonctionnement psychologique est peu correllé à I'âge chronolo-

gique. Plus il y a un avancement en âge, plus la variabilité s'accentue d'une

personne à I'autre, et d'une fonction a I'autre chez un même individu. Donc

on ne peut établir un modèle de vieillissement comme pour les autres stades

de la vie. Enfin, Kane et al. (1 984) notent que les changements sont moins

dramatiques que l'on croit et ne se font sentir de facon générale qu'après 70

ans. Ainsi, nous pouvons penser que les changements importants relèvent

plutôt de la maladie que de l'effet de I'âge.

La démence

La démence est la cause la plus fréquente de détérioration mentale chez la

personne âgée. Elle se définit comme un syndrome clinique entraînant la

Page 30: la JACQUES €LIE

28

perte de fonctions intellectuelles suffisamment sévères pour empêcher

I'accomplissement des activités de la vie quotidienne (Kane, Ouslander e t

Abrass, 1 984; Gilhoohy et Birren, 1 986). Lipowski (1 982) souligne

l'importance de reconnaître que la démence peut suivre un cours progressif,

statique ou en rémission selon la cause. La notion d'irréversibilité ne peut

donc être appliquée dans toutes les circonstances (Diagnostic and Statistical

Manual o f Mental Disorders, DSM WTM, 1994). Selon Zarit et Zarit (1 983)'

la démence réfère à une détérioration globale et progressive des fonctions

intellectuelles autrefois considérées à tort comme synonyme de vieillisse-

ment. De nos jours, la démence sénile est reconnue comme le résultat d'une

dégénérescence cérébrale affectant une minorité de personnes âgées. Un

autre aspect à considérer provient du DSM lvTM (1994). Le caractère

essentiel du syndrome démentiel est une perte d'habiletés intellectuelles

suffisamment sévère pour faire obstacle au fonctionnement social et

professionnel et entraîner une diminution des capacités mnésiques. De plus,

au moins une des manifestations suivantes doit se présenter :

- une altération de la pensée abstraite;

- des altérations du jugement;

- d'autres perturbations des fonctions supérieures par

exemple, une aphasie, une apraxie ou une agnosie;

- un changement dans la personnalité.

Page 31: la JACQUES €LIE

29

Kane et al. (1984) regroupent en quatre catégories les types de démence

présents chez les personnes âgées :

la démence dégénérative primaire qui représente la moitié

de tous les cas de démence, incluant principalement la

maladie d'Alzheimer et très rarement la maladie de Pick;

la démence par multi-infarctus qui est responsable de

20% des démences;

la démense réversible ou partiellement réversible qui

représente 20 à 30% des démences. Différents facteurs

étiologiques sont à I'origine de cette catégorie, par

exemple, la dépression, Ifintoxication ou l'interaction

médicamenteuse, les infections, etc;

d'autres facteurs étiologiques sont à I'origine de 20% de

tous les cas de démence. Ce sont des désordres neurolo-

giques causés principalement par la maladie de Parkinson

et l'hydrocéphalie à pression normale.

Jusqu'à récemment, le terme "démence" était presqu'invariablement associé

à une évolution progressive etlou irréversible. Comme le rapportent Rabins

et Folstein (1 983)' il existe plus de cinquante conditions pouvant causer ce

syndrome qu'est la démence. Plusieurs de ces causes s'avèrent traitables

et même réversibles, particulièrement si elles sont détectées et reconnues

à un stade précoce. Toutefois, dans certaines circonstancest la progression

de la maladie ne peut être freinée, comme c'est le cas pour la maladie

d'Alzheimer selon l'état actuel des choses.

Page 32: la JACQUES €LIE

La démence sénile de tvPe Alzheimer (DSTA)

La démence sénile de type Alzheimer se définit comme une maladie neuro-

dégénérative caractérisée cliniquement par une perte progressive de la

mémoire, de la difficulté avec les tâches visuo-constructives, des troubles

du jugement, de langage progressant depuis au moins 6 mois et causant des

difficultés d'adaptation dans la vie de tous les jours (Gauthier, 1987).

Sur le plan neurologique, cette maladie est caractérisée par des lésions

cérébrales spécifiques : les plaques séniles, les enchevêtrements neurofibril-

laires, des corps granulo-vasculaires et une perte de neurones (Uldry & Regli,

1993).

La DSTA se caractérise par une apparition insidieuse. Plusieurs auteurs

rapportent que les troubles de la mémoire sont souvent les premiers

symptômes à apparaître (Reisberg, Ferris, DeLéon, Schneck, 1982; Zarit,

1980; Zarit, Orr, Zarit, 1985). Au fur et à mesure que la DSTA progresse,

une accentuation des oublis se produit (Trimble, 198 1 ). La mémoire se

rapportant aux événements du passé devient également altérée. Par la suite,

surviennent les désordres reliés à certains modes de communication tels le

langage, la lecture et l'écriture (Joynt & Shoulson, 1979). D'autres

changements feront leur apparition comme la difficulté à apprendre du

Page 33: la JACQUES €LIE

31

nouveau matériel (Janowski, 1982). S'ajoutent à cela, des troubles de

l'attention, de jugement, de concentration e t de pensée abstraite (Trimble,

1 981 ). Des changements a u niveau de la personnalité et du comportement

font également leur apparition, tels que l'agitation, l'irritabilité et l'apathie

(Trimble, 1981 ). De plus, on note une perte d'intérêt pour les activités

journalières, un manque d'énergie, de spontanéité conduisant la personne

atteinte de la maladie d'Alzheimer à un retrait au plan social (Trimble, 198 1 ).

A ce portrait clinique, s'ajoutent d'autres symptômes notamment la présence

d'agnosie (impossibilité à reconnaître ou à identifier les objets) et l'apraxie

(incapacité à réaliser une activité motrice). Au dernier stade de la maladie,

Reisberg et al. (1982) parlent d'une perte totale des habiletés psycho-

motrices. La durée moyenne de cette affection se situe autour de huit ans

(Barron, 1987). L'évolution est fatale et à l'heure actuelle, selon le DSM

WTM (1 994)' la certitude diagnostique nécessite néanmoins un examen

histologique du cerveau, obtenu soit par biopsie cérébrale, soit le plus

souvent par l'examen post-mortem.

Page 34: la JACQUES €LIE

La mémoire, une fonction coanitive essentielle

La mémoire se définit comme la capacité biologique commune à tous les

êtres vivants qu i permet d'enregistrer, de conserver et de récupérer un

ensemble de connaissances ou d'informations à des fins d'utilisation

immédiate ou future. Dans le contexte du quotidien, la mémoire est une des

fonctions qui assurent le sens de la continuité et qui jouent un rôle

fondamental dans la réalisation de I'ensemble des activités humaines

(Cohen, 1993). Les performances mnésiques se réalisent en étroite relation

avec I'ensemble des capacités cognitives nommément l'attention et le

langage et tout particulièrement la motivation relative à l'apprentissage des

faits ou des événements (Van der Linden, 1989). La mémoire est mainte-

nant interprétée comme un ensemble multiple et de formes variées se

traduisant par un regroupement de sous-systèmes interactifs, chacun

dirigeant certains aspects du maintien de l'information. Ainsi. la mémoire ne

peut être étudiée comme un modèle monolytique ou unitaire, mais bien dans

chacune de ses composantes. La définition de certaines composantes

comme la mémoire à court terme et la mémoire à long terme avec ses sous-

systèmes, la mémoire sémantique, épisodique e t plus spécifiquement

procédurale. seront présentées au cours de ce chapitre.

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Les trois stades de l'activité mnésique

Enregistrement (mémorisation)

Le premier stade comprend l'ensemble des processus permettant la

formation et la construction des traces mnésiques. Selon Habib (1 993)'

cette étape est principalement liée à la qualité de I'encodage. De plus,

certains facteurs non spécifiques comme l'attention ou la motivation du sujet

de même que l'environnement spatial et temporel peuvent grandement

influencer les processus d'acquisition en particulier, au moment où survient

la stimulation sensorielle. Certains travaux indiquent que les personnes

atteintes de DSTA obtiennent des performances d'allure comparable à celle

des sujets normaux aux manipulations touchant I'encodage de l'information.

Par exemple, Nebes, Brady et Jackson ( 1 989) ont montré que les deux

groupes de sujets obtenaient des performances similaires dans le rappel de

courtes phrases normales ou avec présence d'anomalie dans leur structure

sémantique etlou syntaxique. De même, Dick, Kean et Sand (1 989) ont

montré qu'il était possible d'améliorer la rétention d'information motrice chez

les personnes atteintes de DSTA légère et modérée en les impliquant

activement dans les opérations d'encodage. Les performances s'améliorent

lorsque les sujets choisissent eux-mêmes le mouvement à reproduire ou

quand il y a changement de main entre la réalisation du mouvement lors de

Page 36: la JACQUES €LIE

34

I'encodage et de sa reproduction. Dick et al. concluent que les personnes

atteintes de DSTA, comme les sujets normaux, sont capables d'encoder des

stimuli moteurs.

Stockage (conservation)

Le second stade comprend l'ensemble des processus permettant la

conservation des traces déjà acquises. Au cours d'une étude portant sur la

mémoire, Ebbinghaus (1985) a démontré que la performance mnésique

diminue de facon très rapide au début de l'entrée en mémoire et de facon

graduelle par la suite. Habib (1 993) fait remarquer que les traces les plus

récentes sont souvent de courtes durées et pour en établir le maintien, il faut

faire appel au processus de conservation. Celui-ci est secondaire a

l'acquisition et se poursuit ultérieurement ce qui permet de déterminer la

force de la trace mnésique. Un dernier aspect à considérer est qu'au

moment où le stokage subit un effacement progressif, les traces mnésiques

se remodelent suite a l'apparition de nouvelles traces, en interaction avec

celles déjà acquises (Habib, 1993). Pour les sujets atteints de DSTA, l'étape

de stokage de l'information semble être relativement épargnée. Certaines

études ont montré qu'ils présentaient des courbes d'oubli parallèles à celles

observées chez les sujets âgés normaux (Kopelan, 1992; Serond e t

Jeannerod, 1994).

Page 37: la JACQUES €LIE

Remémoration (récupération)

Ce dernier stade fait appel a l'ensemble des mécanismes permettant

d'accéder aux traces déjà acquises et mises en réserve. Habib (1 993)

informe que deux types de processus prennent part à cette activité, il s'agit

des processus de rappel et de sélection. La qualité du rappel est fonction

de la qualité de l'acquisition et du contexte touchant le sujet et son

environnement au moment de la récupération. Le rappel est lui-même visé

en tant que processus actif soit en modifiant la force d'une trace mnésique

ou en créant une nouvelle, s'additionnant à l'originale. Le sujet se voit ainsi

confronté au choix de la trace mnésique lui apparaissant la plus acceptable.

De son côté, Tulving (1 968) soulève deux situations pouvant empêcher la

récupération des traces mnésiques. La première est liée a l'absence

d'information en mémoire alors que la seconde est attribuable à la non-

accessibilité de l'information déjà acquise. Selon Van der Linden (1 989),

lors de l'étape de la récupération, les personnes atteintes de DSTA font face

à des difficultés supplémentaires liées en grande partie au manque du mot

et au trouble de la mémoire des faits anciens.

Page 38: la JACQUES €LIE

Distinction entre la mémoire à court terme et la mémoire a Ions terme

La diversité entre la mémoire à court terme (MCT) et la mémoire à long

terme (MLT) provient de la nature différente des activités sur lesquelles

dépendent respectivement chacun des systèmes (Habib et al, 1991 ). Van

der Linden (1 989) précise que la MCT fait référence à un système qui

maintient I'information disponible à I'esprit pour une durée de trois minutes,

à des fins d'utilisation immédiate. Classiquement, après ce délai, on

s'introduit dans le domaine de la MLT. Cette dernière est concue comme un

système permettant de conserver à I'esprit durant quelques minutes à

plusieurs années, les informations sur les expériences de vie passées. Habib

(1 993) est d'avis que les deux types de mémoire se distinguent également

par leur capacité de stokage. Certaines données empiriques rapportent que

la MCT possède une capacité de stokage limité alors que pour la MLT, elle

semble illimitée. De son côté. Cohen (1 993) affirme que le modèle le plus

populaire et le mieux adapté pour vérifier la capacité de rétention à court

terme est celui de la mémoire de travail (M de T) de Baddeley et Hich en

1 974. Celle-ci est considérée comme un élargissement de la notion de MCT.

La M de T est engagée dans le maintien et la manipulation temporaire de

I'information qui dépasse l'empan mnésique. Elle permet aussi I'accornplis-

sement d'un grand nombre d'activités cognitives dont le langage, le calcul

et le raisonnement. La M de T permet également le srokage temporaire

Page 39: la JACQUES €LIE

3 7

d'une information reliée à une performance lors d'une tâche cognitive telle

que la résolution de problèmes. Elle est donc nécessaire à la continuité

d'une activité. Concernant la MLT, quelques modèles ont également été

définis. La mémoire épisodique fait référence a la rétention des événements

autobiographiques essentiellement en terme de moments et de lieux. La

mémoire sémantique porte intérêt aux acquis didactiques telles que les

acquisitions culturelles et la connaissance du monde pouvant s'exprimer par

le langage. Pour sa part, la mémoire procédurale réfère a l'ensemble des

procédures nécessaires à la realisation d'habiletés motrices.

La mémoire procédurale dans la DSTA

A l'intérieur du concept mnésique, la mémoire procédurale est celle qui

permet l'acquisition des habiletés visuo-motrices e t perceptuelles par

l'exposition répétée à une activité spécifique. En lien avec la mémoire

procédurale, cet apprentissage se réalise de manière implicite c'est-à-dire,

en dehors du champ de la conscience, contrairement aux autres capacités

mnésiques (MCT, épisodique, sémantique) qui impliquent un processus

conscient. Ainsi, l'information obtenue par la répétition du geste (tâche

implicite Schater, 1987) se voit inscrite sur la trace mnésique pour des fins

de récupération. II s'en dégage que plus la répétition du geste est fréquente

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38

et intense, plus l'inscription se fait en profondeur sur la trace mnésique et

devient par conséquent durable (Craik et Lochart, 1972).

II existe actuellement fort peu de travaux décrivant la capacité de la

composante procédurale des personnes atteintes de DSTA. Nous nous

limiterons dès lors à décrire brièvement ceux qui ont fait l'objet d'études

systématiques. Mentionnons en premier lieu, l'épreuve de poursuite

manuelle de Eslinger et Damasio (1 986). Les chercheurs ont réalisé une

6tude comparative de la performance de 8 patients atteints de la maladie

d'Alzheimer avec celle de 8 personnes normales formant le groupe contrôle.

Afin d'évaluer les capacités d'apprentissages motrices et perceptuelles, trois

expériences ont été réalisées. Dans la première expérience, le sujet tenait

la pointe d'un appareil de poursuite manuelle sur une petite cible de métal

et se devait de maintenir le contact avec cette dernière en rotation à 30

tours par minute. Les chercheurs comptaient le nombre de fois que la pointe

a été mise en contact avec la cible ainsi que le temps total que la pointe a

été maintenue sur celle-ci. Dans la seconde expérience, le sujet avait à

écouter la présentation d'une liste d'épicerie comptant 10 items. Chaque

sujet devait reforrnuler le plus d'items possibles sans aucun temps limite.

Tous les items rappelés étaient pointés. Dans la troisième expérience, le

sujet examinait 8 figures non familières pendant 20 secondes. Par la suite,

les photos étaient dissimulées a l'intérieur d'une série totalisant 20 figures.

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39

Le sujet devait en identifier absolument 8. Chacune des expériences

comprenaient cinq essais consécutifs d'apprentissage et une dernière

réalisée aprés un délai d'attente de 20 minutes. Au cours de ces expérien-

ces, les patients atteints de DSTA ont démontré une dissociation frappante

à apprendre et à retenir les différents types d'informations démontrant ainsi

une acquisition pauvre des mots usuels et des figures non familières. Cette

rétention était encore plus pauvre après un court délai (20 minutes). Par

contre, les mêmes sujets ont démontré une habileté manuelle similaire au

groupe contrôle. Ces chercheurs concluent à une capacité des structures

neuronales a intégrer les informations visuo-motrices et kinésiques dans la

tâche. De plus, ils permettent le développement et l'acquisition d'un

programme moteur.

De leur côté, Knopman et Nissen (1 987) ont utilisé un paradygme de temps

de réaction visuelle dans une étude réalisée auprès de 35 sujets atteints de

DSTA et d'un groupe contrôle constitué de 13 sujets normaux. Durant

l'épreuve, chaque sujet était place devant un microordinateur e t une planche

réponse munie de quatre boutons. Lorsqu'apparaissait à l'écran un

astérisque, la tâche consistait à pousser le bouton directement au-dessous

et le plus rapidement possible. L'astérisque pouvait apparaître sur l'écran

dans une séquence de dix positions différentes. Les quatre premiers blocs

de l'étude comprenaient 100 épreuves et 10 séquences à répéter. Dans le

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40

cinquième bloc également constitué de 100 épreuves, les séquences étaient

randomisées. Bien que les patients atteints de DSTA ont généralement

présenté un temps de réaction plus lent, ces derniers ont montré, comme les

sujets normaux, un apprentissage implicite à la suite des séquences répétées

au cours des quatre premiers blocs. Les sujets atteints de DSTA ont

également acquis une connaissance autour des séquences stimuli-réponse

lors du cinquième bloc. Par ailleurs, malgré la répétition, les patients atteints

de DSTA ont été incapables, explicitement. de se souvenir leurs séquences.

En 1988, Heindel, Butters et Salmon ont réalisé une étude auprès de 10

patients atteints de DSTA, 10 de la maladie dfHungtington, 4 amnésiques

et d'un groupe contrôle constitué de 20 sujets normaux. Cette recherche

comportait deux épisodes : 1) une tâche de poursuite rotative et 2) un test

de reconnaissance. La première tâche consistait à tenir une pointe d'un

appareil de poursuite manuelle sur un petit disque de métal (2 cm. diam.)

placé sur une table rotative (25 cm. diam.). La table pouvait être ajustée

pour une rotation de 15. 30, 45 et 60 tours par minute. Chaque sujet était

testé à l'intérieur de 3 séries de 8 épreuves chacune. Les chercheurs

tenaient compte du temps que la pointe était maintenue en position. La

seconde tâche consistait dans u n premier temps à faire la lecture visuelle de

la position de 14 disques placés à des endroits pré-déterminés sur une

planche. Par la suite, l'observateur placait un écran entre le sujet e t la

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41

planche contenant les disques et y introduisait un disque supplémentaire.

Les sujets devaient ainsi en déterminer la présence et la localisation. Malgré

une adaptation du niveau de difficulté de la première tâche dans le but

d'homogénéiser le niveau initial de performance, les patients atteints de

DSTA ont présenté une amélioration d'un essai à l'autre. À la tâche de

poursuite rotative, ils ont présenté un tableau de performance comparable

à celui des sujets normaux. Pour le test de reconnaissance, ces malades ont

obtenu une très faible performance en particulier lors du rappel.

Finalement, a l'épreuve d'apprentissage du labyrinthe tactile de Groose,

Wilson et Fox (1 991 ) # l'échantillon était constitué de 1 2 patients atteints de

la maladie d'Alzheimer et d'un groupe contrôle compose de 15 sujets

normaux. Au cours des instructions et de l'épreuve. le labyrinthe était placé

directement en avant de chaque sujet. Chacun était informé d'utiliser l'index

de la main de son choix et de tracer le chemin du début à la fin. Un signal

verbal ("go back") était utilisé pour informer lorsque le sujet s'aventurait

maladroitement dans une mauvaise avenue. Dans la situation où le sujet se

trouvait dans une impasse, il était immédiatement remis sur le bon chemin

par l'examinateur. Dix essais ont été réalisés avec le premier labyrinthe et

un nombre d'essais équivalent avec un second labyrinthe dont le tracé était

d'une présentation bien différente. Le second labyrinthe était présenté

approximativement 45 minutes après la fin de la première série d'essais. A

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4 2

cette épreuve d'apprentissage, les sujets atteints de DSTA ont démontré

comme les sujets normaux, une capacité à transposer cette aptitude à un

nouveau labyrinthe.

Les observations des quelques études présentées indiquent que les

personnes atteintes de DSTA sont susceptibles d'acquérir une nouvelle

information lorsque la mémoire procédurale est testée de manière implicite,

que leur performance s'améliore d'essai en essai avec un temps de réaction

de plus en plus court ou encore, que leurs acquis sont conservés d'une

séance à l'autre. Toutefois, comme le rapportent Habib et al. (1 991), très

peu d'études ont évalué la composante procédurale auprès de personnes

atteintes de DSTA; il devient par conséquent difficile de conclure que tous

les aspects sont conservés.

Approche par activation de la représentation

Historiquement, les études réalisées jusqu'a ce jour pour évaluer les

capacités de la mémoire procédurale ont presque toujours impliqué les

performances motrices. Grafman, Weingartner, Newhouse et al. (1 990) ont

exploré une autre voie pour étudier la mémoire procédurale de facon

implicite, soit par une activation et une représentation au travers des

mécanismes d'amorcage. Cette méthode suggère au préalable une

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4 3

activation de la représentation afin de rehausser la reconnaissance ultérieure.

L'étude a été réalisée avec la participation de 42 malades atteints de DSTA,

7 de paralysie cérébrale, 16 d'état dépressif et de 44 sujets sains formant

le groupe contrôle. Deux tests ont été administrés deux fois en deux jours

consécutifs. Le premier test consistait en un casse-tête représentant

I'ensem ble des états constituant les Etats-Unis. Le casse-tête des Etats-Unis

était placé sur une table devant le sujet. Le casse-tête comprenait 42 pièces

différentes représentant chacune un état. Chaque pièce était colorée et

incluait le nom de l'état. On demandait au sujet de compléter rapidement le

casse-tête mais avec un temps limite de 16 minutes. Le second test

consistait à présenter au sujet une série de 4 stimuli. Chaque stimulus

(groupe) contenait cinq tableaux représentant chacun une partie de plus en

plus évidente de l'objet à identifier. Chaque tableau était présenté au sujet

durant 15 secondes avant de passer au suivant. Lorsque le sujet reconnais-

sait l'objet, il devait immédiatement informer l'observateur du nom de l'objet.

Lorsque le tableau était nommé, le stimulus suivant pouvait être présenté.

La variable mesurée était le nombre total de secondes nécessaires pour

identifier correctement 1'0 bjet familier.

Les résultats de cette recherche indiquent que la connaissance au préalable

de la localisation spatiale des états et celle des objets présentés (activation

de la représentation) ont contribué d'une facon significative à l'apprentissage

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4 4

moteur, ce qui démontre une activation implicite de la mémoire procédurale.

À l'issue de la recherche, les patients atteints de DSTA ont démontré une

capacité d'apprentissage de tâches perceptuelles et motrices inférieure aux

sujets normaux et avec un résultat qualifié de marginal mais significatif.

Approche écologique

Parmi les quelques études réalisées jusqu'à maintenant pour examiner la

mémoire procédurale auprès des personnes âgées atteintes de DSTA, la

majorité d'entre elles ont été effectuées à l'intérieur de laboratoire avec la

présentation de matériel souvent non familier à ces personnes malades.

Berrol (1 990) et Scherzer (1 992) déplorent que les résultats provenant de

ces apprentissages en laboratoire ne permettent la généralisation de ces

mêmes résultats pour les activités de la vie quotidienne. Selon Van der

Linden (1 9891, étudier la mémoire procédurale par une approche écologique,

soit directement à l'intérieur d'une activité de la vie quotidienne, augmente

la difficulté de contrôle des différents facteurs (ex. : environnementaux) et

multiplie les obstacles (ex. : nombreux stimuli) ce qui peut conduire à

simplifier les paradigmes.

Mise à part certaines difficultés d'application, l'approche écologique permet

d'explorer sous des dimensions nouvelles, l'ensemble des fonctions

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4 5

cognitives de manière à identifier des capacités d'apprentissage préservées,

même chez des personnes présentant des déficits cognitifs massifs et

étendus. Quelques études ont cherché à identifier certaines aptitudes

spécifiques pour lesquelles la personne atteinte de DSTA avait développé

un niveau de compétence élevé avant la maladie. Ainsi, Cumming et Zarit

(1 987) rapportent le cas d'un artiste peintre semi-professionnel, âgé de 75

ans, qui 7 ans après le début d'une maladie d'Alzheimer et malgré une

détérioration globale importante, continue à peindre de facon spontanée. On

note toutefois que ses peintures étaient moins élaborées et que celui-ci ne

contrôlait plus la perspective.

Beaty, Zavadel et Bailly (1 988) ont également décrit le cas d'une professeure

de piano, âgée de 81 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis 1 1 ans,

qui malgré une détérioration cognitive sévère était encore capable de jouer

des airs de mémoire, d'identifier des gammes ainsi que les clés majeures et

mineures, de lire des partitions d'airs non familières.

Enfin, Schacter (1 983) a présenté le cas d'un homme de 58 ans, joueur de

golf durant de longues années, qui en dépit de déficits cognitifs sévères

reliés à la DSTA, conservait des connaissances à la fois procédurale

(technique propre au jeu) et sémantique (terminologie spécifique au jeu) et

pouvait se souvenir des coups antérieurs en dépit d'un déficit en mémoire

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46

épisodique. De facon générale, les performances mnésiques obtenues sur

le parcours de golf étaient supérieures à celles acquises aux tests de

laboratoire. Par exemple, le sujet était en mesure de choisir adéquatement

le bâton en fonction de la trajectoire à parcourir, alors qu'au test de

laboratoire (la tâche de jugement de lignes de Benton), on identifiait des

habiletés perspectives gravement altérées.

Ces observations indiquent que la capacité mnésique d'une personne âgée

atteinte de DSTA pour une activité bien connue avant la maladie (tel un

passe-temps) pourrait être supérieure au niveau fonctionnel obtenu par les

tests en laboratoire. De plus, la connaissance préalable de l'objet ou des

éléments se rapportant à chacune de ces activités rappelle la notion

d'activation de la représentation rapportée par Grafman, Weingartner,

Newhouse et al. ( 1 990).

Dans ce contexte, il apparait intéressant d'explorer la performance mnésique

sous le volet de la mémoire procédurale au sein d'une activité de la vie

quotidienne bien développée avant l'apparition de la démence soit, l'activité

de s'alimenter.

Page 49: la JACQUES €LIE

L'activité de la vie quotidienne : s'alimenter

Les difficultés présentées par les personnes âgées atteintes de la maladie

d'Alzheimer, au cours de I'acte alimentaire, constituent une observation

quotidienne à laquelle les chercheurs ont accordé davantage d'intérêt à la

connaissance des carences nutritives qu'à l'autonomie alimentaire. En

particulier, de nombreux chercheurs se sont intéressés à la progression

inexpliquée de la perte de poids en l'absence de maladie concomitante chez

les personnes âgées atteintes de DSTA (Tavares et Rabins, 1987; Franklin

et Karkeck, 1989; Wolk-Klein et Silvestone, 1994). Également, Asplund,

Axelsson, Norberg et Eriksson (1 985) rapportent que les résidants de milieu

institutionnel de longue durée présentent des carences nutritives et des

problèmes de malnutrition. De leur côté, Sandman, Adolfsson. Nygren,

Hallmans et Winblad (1 987) ont identifié au cours d'une étude réalisée

auprès de 44 sujets âgés atteints de DSTA que la moitié d'entre eux ne

mangeaient pas suffisamment. Les chercheurs mettent en cause, non

seulement la mauvaise qualité de la nourriture, mais également la perte

d'autonomie des sujets.

De Ajuriaguerra, Richard, Tissot, Vengos, Lucke et Roboud ( 1 976) ont

observé le comportement alimentaire de 34 sujets âgés atteints de DSTA.

Au nombre des principaux troubles de I'acte alimentaire, les auteurs notent

Page 50: la JACQUES €LIE

4 8

le refus de s'alimenter. Cette opposition peut être liée à la difficulté de

manier les ustensiles et les récipients ainsi qu'à l'oubli dans la manière de

consommer un aliment ou un repas. Certains patients refusent de commen-

cer à manger de peur de l'échec ou d'une maladresse. D'autres, par contre,

conscients de leur difficulté, demandent spontanément de l'aide sans

recourir à leurs capacités résiduelles. Une stimulation verbale faisant appel

à l'acte en cours ou à une aide manuelle partielle de la part d'un intervenant

permet à certains patients d'amorcer le mouvement de la prise de nourriture.

Ces stimulations souvent nécessaires peuvent ne plus avoir d'effets vers le

milieu ou la fin du repas.

De Ajuriaguerra et al. ont observé des activités de jeux avec les ustensiles.

les récipients et les aliments. Elles se manifestent par le tr i ou le mélange

de divers aliments, le transfert de la nourriture d'un récipient dans un autre

ou le dispersement de la nourriture sur la table et à terre. De plus,

l'entassement des instruments et de la nourriture, des stéréotypies dans la

manipulation des instruments soit par léchage, frottement rotatif et continu

d'un ustensile dans l'assiette ou l'essuyage répétitif de l'assiette ont

également été notés.

De Ajuriaguerra et al. ont également observé des difficultés progressives

avec le maniement des ustensiles. Lorsqu'ils deviennent difficiles à manier,

Page 51: la JACQUES €LIE

4 9

I'usage de la fourchette et du couteau cède la place à l'usage de la

fourchette seule. Puis il abandonne I'usage d'un ustensile complexe

(fourchette) pour un plus simple (cuillère), ne tenant plus compte des

conventions établies. L'usage du couteau étant rapidement délaissé, les

viandes ou les mets consistants un peu fermes sont alors découpés

directement avec les dents. Puis, le patient commence à s'aider des doigts

de la main qui ne t ient pas I'ustensile pour mettre la nourriture sur I'ustensile

et faciliter sa mise en bouche. II prend parfois la nourriture avec une tasse

ou un verre. Peu a peu, il ne s'alimente plus qu'avec ses doigts avant de ne

plus s'alimenter seul.

Certains patients cherchent à prendre la nourriture du récipient avec la

bouche sans l'aide d'autres ustensiles ou objets. En général, la tasse et le

verre sont bien utilisés, mais parfois, certains patients peuvent faire usage

de deux mains soit pour les soutenir pendant ie trajet qui les conduit à la

bouche ou au moment de les maintenir stables devant la bouche. Le patient

peut avoir certaines difficultés de préhension buccale de l'aliment le rendant

incapable de boire d'une facon continue et en toute fin, être réduit à boire

gorgée par gorgée. La plupart demeurent incapables d'identifier verbalement

le menu ou d'identifier l'ordre des plats d'un repas qu'on leur propose.

Page 52: la JACQUES €LIE

50

Enfin De Ajuriaguerra et al. informent que des stéréotypies peuvent parfois

gêner l'activité alimentaire en la ralentissant ou l'interrompant. Le patient

peut par exemple confectionner des "boulettes alimentaires" dans la cavité

buccale, qu'ils mastiquent sans les avaler. D'autres patients peuvent ne pas

demeurer assis a la table, se levent constamment et circulent dans la salle

à manger. Les chercheurs ont de plus observé que certains sujets mangent

"à vide", c'est-à-dire qu'ils portent le geste d'amener la nourriture à la

bouche malgré l'absence d'aliment dans I'ustensile.

D'autres comportements dysfonctionnels ont été observés lors de l'étude de

Michaelsson, Norberg et Norberg (1 987) effectuée auprès de 69 sujets

atteints de déficiences cognitives avancées incluant de nombreux patients

atteints de DSTA. Quatre principaux comportements dysfonctionnels ont

été identifiés : certains sujets expriment leur refus de s'alimenter en tournant

la tête, en maintenant la bouche fermée ou en expulsant toute nourriture

hors de la bouche; d'autres présentent des attitudes d'allure primitive telle

que sucer ou mordre I'ustensile; d'autres encore laissent constamment leur

bouche ouverte; finalement certains sujets présentent des problèmes

importants de dysphagie.

Avant d'entreprendre une activité rééducative dans le but de favoriser

l'autonomie alimentaire, Hussian et Davis (1 985) suggèrent dans un premier

Page 53: la JACQUES €LIE

5 1

temps, de vérifier la présence de problèmes physiques tels que l'arthrose, les

troubles de vision, les tremblements et les effets secondaires aux médica-

ments. En second lieu, ces auteurs recommandent de diviser l'activité

s'alimenter en séquences dans le but de simplifier l'observation e t de mieux

orienter l'aide vers les déficits.

Enfin, Witte (1 989) informe que la mise en place de certaines conditions

environnementales favorise également I'autonomie alimentaire telle qu'établir

un horaire régulier pour les repas, simplifier la présentation de la table.

contrôler toutes les sources de distractions et présenter un éclairage et une

musique d'atmosphère favorisant le calme et la détente.

Cette recension des écrits confirme d'une part le besoin d'études empiriques

sur l'identification des capacités de la mémoire procédurale chez les

personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer dans la réactualisation

de I'autonomie fonctionnelle se rapportant à l'activité s'alimenter. L'utilisa-

tion d'un outil basé sur I'observation directe des phénomènes de la mémoire

quotidienne lors de réapprentissage d'une situation de la vie courante,

devient un procédé de choix pour permettre une telle identification.

Page 54: la JACQUES €LIE

52

Les études recensées témoignent également de la présence de capacités

mnésiques résiduelles chez les personnes âgées atteintes de DSTA e t des

possibilités de réacquisition des habiletés nécessaires a la tâche.

Afin de réapprendre un ensemble de conduites leur permettant de réaliser.

de manière autonome, une tâche spécifique et avec l'idée de faire participer

activement ces malades qui autrement subissent passivement l'acte

s'alimenter, l'objectif ultime est d'établir à nouveau la preuve que la perte

d'autonomie ne peut être considérée totalement incurable chez les personnes

âgées atteintes de DSTA.

Page 55: la JACQUES €LIE

CHAPITRE III

ASPECTS MÉTHODOLOGIQUES

Page 56: la JACQUES €LIE

Méthodoloqie

Ce chapitre précise la démarche effectuée pour recueilir les données

nécessaires B la réalisation de I'étude. II identifie le type de recherche, la

définition des principaux termes présentés, suivi d'une description d u milieu,

de I'échantillon~ de l'instrument de mesure et du déroulement de I'expérien-

ce. Les considérations éthiques et les limites méthodologiques de I'étude

sont traitées à la fin de ce chapitre.

Identification du type de recherche

La principale préoccupation de I'étude a porté sur le transfert de nouve

connaissances au niveau de la pratique auprès des personnes âgées

atteintes de DSTA, en y introduisant un renouveau dans les stratégies

rééducatives visant a optimaliser les aptitudes fonctionnelles reliées à l'acte

s'alimenter.

Page 57: la JACQUES €LIE

55

Le plan général de l'étude, sur lequel s'est greffé l'ensemble des opérations,

a utilisé la stratégie d'acquisition ayant comme finalité la recherche dite

appliquée.

L'étude a permis d'apprécier les effets d'un programme d'enseignement

visant à développer les interventions thérapeutiques auprès des personnes

âgées atteintes de DSTA. De ce fait, elle peut être qualifiée de recherche

clinique.

L'observation clinique a été réalisée à l'aide d'un dispositif longitudinal court.

Ce dispositif a rendu possible l'observation prospective d'un échantillon de

sujets lors du processus d'apprentissage.

L'emploi d'une approche rnulticas ayant dans son protocole un prétest et un

post-test a été retenue pour investiguer les effets du protocole expérimentai.

Définitions opérationnelles des termes

- Personne âgée

Personne ayant soixante ans et plus.

Page 58: la JACQUES €LIE

- Maladie d'Alzheimer

Maladie dégénérative e t progessive caractérisée par des

lésions cérébrales spécifiques impliquant une diminution

graduelle des habiletés intellectuelles touchant entre

autres la mémoire, le jugement, la pensée abstraite ainsi

que des changements au niveau de la personnalité et du

comportement.

Mémoire procédurale

Composante mnésique permettant l'acquisition des

habiletés visuo-motrices ou même l'apprentissage d'une

séquence dans une tâche par l'exposition répétée à une

activité spécifique. Elle est responsable des automatis-

mes et des savoir-faire.

Automonie fonctionnelle

Ensemble des habiletés permettant à une personne de se

gouverner par ses propres moyens, de s'administrer et de

subvenir à ses besoins personnels en lien avec les

activités de la vie quotidienne.

Page 59: la JACQUES €LIE

Activité de la vie quotidienne

Ensemble des gestes accomplis chaque jour par une

personne dans le but de prendre soin d'elle-même ou de

participer à la vie sociale. On désigne ainsi les activités

courantes du malade, tel que l'habillement, l'hygiène

personnelle, la prise des repas et autres.

- Pratique rééducative

Programme d'enseignement visant l'intégration de

connaissances permettant le réapprentissage d'une

activité interrompue depuis un certain temps.

Méthode et procédure d'échantillonnaqe

Milieu de l'étude

L'étape d'expérimentation a été réalisée dans une unité de gériatrie d'un

centre hospitalier de la région des HautesLaurentides. L'unité offre un

programme spécifique pour personnes âgées atteintes de déficits cognitifs

irréversibles. De conception prothétique, l'unité peut accueillir 32 bénéficiai-

res provenant essentiellement de milieu rural. La clientèle provient

Page 60: la JACQUES €LIE

58

directement du domicile. de l'urgence ou encore. elle peut parvenir de l'unité

de soins aigus, à la suite d'une demande d'admission. Au moment de

l'étude. près des deux tiers des personnes admises étaient atteintes de la

maladie d'Alzheimer.

Po~ulat ion cible

L'étude a porté sur la population totale des victimes de la maladie drAlzhei-

mer ayant séjourné à I'unité spécifique du centre hospitalier des Laurentides,

au cours de l'automne 1995. Le personnel médical et infirmier ont collaboré

à un premier recensement à partir des dossiers, ce qui a constitué une

banque de 21 sujets potentiels. Le groupe de sujets était représenté à 72%

par des personnes de sexe féminin et la moyenne d'âge était de 80 ans.

Pour la quasi-totalité des sujets potentiels, les premières manifestations de

la maladie d'Alzheimer remontaient à plus de 5 ans.

Formation de l'échantillon

L'étude a été effectuée selon une technique d'échantillonnage de type non

probabiliste par choix raisonné. L'utilisation de cette méthode est justifiée

en grande partie par la méconnaissance des principaux paramètres entourant

la perte d'autonomie dans les AVQ des personnes atteintes de DST& le

Page 61: la JACQUES €LIE

59

désir d'approfondir certaines questions s'y référant e t la possibilité

d'envisager certaines solutions pour en assurer le maintien. De plus. il a

fallu prendre en considération la difficulté de recrutement de ce type de

malade. au prise avec une perte d'autonomie importante à s'alimenter. Dans

les circonstances, la formation de I'échantillon a été réalisée sur un mode de

sélection subjectif. Cette méthode interdit par le fait même la généralisation

des résultats.

Taille de I'échantillon

L'échantillon fu t constitué de trois sujets répondant aux critères d'éligibilité.

Critères d'éliqibilité

Les critères d'inclusion retenus sont les suivants :

-. Présenter une perte d'autonomie en rapport avec I'âlimentation. tel

que mesuré par la grille d'évaluation OPTIMAGE; (annexe 9)

+ avoir comme diagnostic principal, la démence sénile de type Alzheimer

correspondant aux critères du DSM lvTM (manuel diagnostique et

statistique des troubles mentaux, 1994);

Page 62: la JACQUES €LIE

60

-. être classé au stade IV à VI à l'échelle de détérioration de Reisberg

(Reisberg et al., 1 982);

- être admis à l'unité visée depuis plus de 3 mois;

-. être âgé de 60 ans et plus;

-. comprendre et parler le francais;

-+ avoir une médication stable depuis 3 mois;

-. accepter (par choix ou par répondant) de participer au projet de

recherche.

Les critères d'exclusion retenus sont les suivants :

-. Présenter un problème de santé aigu surajouté à la démence de type

Alzheimer. ex. : des lésions ostéo-articulaires limitant la mobilité des

membres supérieurs;

-. être atteint de cécité ou de surdité importante;

-. présenter de la dysphagie.

Page 63: la JACQUES €LIE

Définition opératoire des variables

Variable indépendante

La variable indépendante est la pratique rééducative faisant appel principale-

ment à la mémoire procédurale chez la personne âgée atteinte de la maladie

d'Alzheimer.

Variable dépendante

La variable dépendante est le niveau d'autonomie fonctionnelle se rapportant

à l'alimentation de la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Choix des instruments de mesure

Trois instruments ont été retenus pour recueillir les données pertinentes à

cette étude : I'échelle de statut mental, I'échelle de détérioration mental e t

l'outil OPTIMAGE.

Page 64: la JACQUES €LIE

L'échelle de statut mental de Folstein

L'instrument qui a servi à quantifier la sévérité de la démence est l'échelle

de statut mental de Folstein (Hébert, Bravo, Girouard, 1992) (annexe 1 ).

Cet instrument est une traduction et adaptation francaise du Mini Mental

State Examination (MMSE) (Folstein, Folstein, McHugh, 1975). Le MMSE

est probablement le test rapide d'évaluation des fonctions cognitives le plus

utilisé pour la démence (Folstein et al., 1975). Cette échelle permet de

détecter les troubles cognitifs et d'en estimer la sévérité sans pour autant

en établir le diagnostic. Le MMSE se compose de 11 éléments et d'un

barème simple de 30 points. Ces éléments se concentrent uniquement sur

les aspects cognitifs et les fonctions mentales telles la mémoire, l'orientation

et le calcul, le langage et les praxies de construction. Un score de moins de

24 indique une atteinte des fonctions cognitives. Selon Pryse-Philipps

(1 9891, la fiabilité e t la validité du MMSE ont fait l'objet d'études détaillées.

Les corrélations de fidélité test-retest varient de 0.75 à 0.89 (Anthony, Le

Resche, Niaz, Vonkoff, Folstein, 1982; Thal, Grundman. Golden, 1986).

Folstein (1 983) précise que les coefficients inter-juge sont supérieurs à 0.80.

Des études comparatives à des tests psychométriques ont permis d'établir

la validité du MMSE (Farber, Schmitt, Loque, 1988) ainsi que sa sensibilité

et sa spécificité par rapport à une évaluation clinique (Anthony et al., 1982;

Kafonek, Ettinger, Roca, Kittner, Taylor, German, 1989).

Page 65: la JACQUES €LIE

Echelle de détérioration olobale de Reisberg

L'instrument qui a permis d'estimer le déficit secondaire a primaire de la

détérioration causée par la démence est l'échelle de détérioration globale de

Reisberg (annexe 2). Cet instrument est une traduction et adaptation

francaise du Global Deterioration Scale. L'échelle de détérioration globale

divise l'évolution de la maladie d'Alzheimer en sept paliers successifs entre

l'état mental (stade 1) et la démence profonde (stade 7). Selon Reisberg,

Ferris, De Léon-Crook (1 982), 1'6chelle de détérioration globale a présenté

une corrélation significative avec 13 des 19 items du "lnventory of Psychic

and Somatic Cornplain in the Elderly" et avec 25 des 26 autres mesures

psychométriques retenues pour fin de comparaison. De plus, les auteurs ont

noté une relation significative entre les stades à l'échelle de détérioration

globale et la transformation sur le plan neurologique visualisé et enregistré

sur CT scan et celui du changement métabolique déterminé par la tomo-

graphie par émission de positron.

OPTIMAGE (Outil Pratique et Théra~eutique Individualisé pour le Maintien de

l'Autonomie Dar la Gestion d'Etais)

L'instrument qui a servi à observer, évaluer et réactualiser l'autonomie des

personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, en regard d'une

Page 66: la JACQUES €LIE

64

activité de la vie quotidienne, est l'outil OPTIMAGE (Gendron, 1991 1. Cet

instrument permet d'évaluer la capacité à exécuter seul ou avec aide,

chacune des séquences de l'activité s'alimenter (annexes 3 e t 4). 11 est

construit pour identifier les comportements autonomes (annexes 5 et 6) et

les conduites d'interruptions (annexe 7) présentées par le sujet au cours de

la séance d'activité. II permet également de détecter les différents types

d'aide succeptible d'activer les capacités latentes et ainsi maintenir

l'autonomie. L'aide est fournie au sujet par I'envoi de paroles ou de gestes

e t porte le nom d'étais. L'outil permet I'envoi d'étais selon trois niveaux

hiérarchisés : les étais dits, les étais modèles et les étais ébauchedannexe

8). Une cote de l'autonomie et une cote qualitative de l'autonomie sont

déterminées pour le sujet participant (annexe 9).

Cet instrument n'a pas été soumis au processus de validation. II a été

élaboré à partir de l'observation et l'étude de comportements de 13

personnes atteintes de DSTA. Une mise à l'essai auprès de 26 sujets

hébergés (21 9 évaluations) atteints de démence de type Alzheimer a été

réalisée afin de mettre à l'épreuve l'instrument.

Page 67: la JACQUES €LIE

Descrbtion du proqrarnme rééducatif (Gendron 1991 1

L'apprentissage de tâches d'habiletés perceptivomotrices par le sujet

consiste à l'exécution successive de séquences formant une chaîne

comportementale (annexe 4). La chaîne de l'activité s'alimenter compte au

total 8 séquences :

Choisir un (des) ustensile(s);

manier l'(les) ustensile(s);

préparer la nourriture;

prendre la nourriture avec l'ustensile;

apporter la nourriture à la bouche;

ingérer la nourriture;

mastiquer la nourriture;

avaler la nourriture.

Cependant, ce nombre peut varier selon la nature des aliments présentés.

Ainsi, pour consommer une tranche de boeuf, le sujet doit couper la viande

en morceaux alors qu'il n'a pas à exécuter cette séquence en cas de boeuf

haché.

Page 68: la JACQUES €LIE

Les conduites d'interruptions situationnelles

Les conduites d'interruption sont des actes moteurs ou verbaux entravant

la poursuite de I'activité qui est visiblement liée à une difficulté rencontrée

dans I'exécution d'une séquence. Les conduites d'interruption situationnel-

les sont les suivantes (annexe 7) :

- Exécution insatisfaisante :

Le sujet accomplit partiellement une séquence ou fait un choix erroné

ou parcellaire en rapport avec le matériel qu'il doit utiliser.

- Demande d'information :

Le sujet demande un renseignement lié à I'exécution de l'activité.

- Demande d'aide après essai :

Au terme de tentatives infructueuses pour accomplir une séquence,

le sujet sollicite verbalement de I'aide.

- Constat d'incapacité après essai :

Après avoir tenté d'accomplir une séquence, le sujet exprime son

impuissance mais sans demander explicitement de I'aide.

Page 69: la JACQUES €LIE

6 7

- Éparpillement :

Le sujet présente des gestes désordonnés, morcelés ou à peine

ébauchés.

- Arrêt :

Le sujet a amorcé l'exécution d'une séquence puis cesse l'activité,

sans cause décelable.

- Passivité :

Le sujet ne présente aucune réaction a l'invitation du soignant à

commencer l'activité ou il ne la poursuit pas spontanément après que

le soignant ai t accompli une séquence à sa place.

- Omission :

Le sujet n'accomplit pas une séquence de la chaîne comportementale.

- Répétition :

Le sujet refait une séquence accomplie antérieurement mais différente

de celle qu'il vient de terminer.

Page 70: la JACQUES €LIE

68

- Persévération :

Le sujet répète immédiatement la séquence qui vient d'être accomplie.

- Opposition verbale :

Le sujet exprime directement ou indirectement qu'il ne veut pas

accomplir l'action demandée.

- Opposition motrice :

Le sujet exprime par des gestes son désaccord à accomplir l'activité

ou une des séquences de la chaîne.

- Demande d'aide sans essai :

Le sujet sollicite l'aide du soignant sans avoir ébauché ou essayé

d'accomplir la séquence.

- Aveu d'incapacité sans essai :

Le sujet n'a pas essayé d'accomplir la séquence et exprime verbale-

ment son incapacité à le faire sans cependant solliciter de I'aide.

- Dispersion verbale-monologue :

Le sujet parle sans regarder le soignant.

Page 71: la JACQUES €LIE

- Dispersion verbale-dialogue :

Le sujet parle en regardant quelqu'un d'autre.

- Dispersion motrice intra-aire :

Le sujet s'engage dans des actes moteurs étrangers à I'activité sans

quitter l'aire limitée où se déroule I'évaluation.

- Dispersion extra-aire :

Le sujet s'engage dans des actes moteurs étrangers à l'activité. soit

en manifestant non verbalement le désir de quitter I'aire d'évaluation,

soit en la quittant effectivement.

- Rétrogression :

Le sujet défait une séquence déjà réussie.

Choix des types d'aide à donner durant l'évaluation

Lorsque le sujet évalué présente une conduite d'interruption, I'évaluateur

intervient de facon à permettre la poursuite de I'activité. L'aide fournie en

paroles et en gestes par I'évaluateur est un étai. Trois niveaux d'étais

peuvent être employés. Ils sont hiérarchisés du plus léger au plus lourd. Ils

Page 72: la JACQUES €LIE

70

doivent être donnés selon le même ordre. être clairs, simples e t ne viser

qu'une séquence à la fois.

Premier niveau d'étai : étai-dit

L'étai-dit est uniquement verbal e t ne comporte aucun geste. II s'agit de

guider le sujet par des indications verbales concises et précises.

Deuxième niveau d'étai : étai-modèle

L'étai-modèle est donné lorsque les étais-dits s'avèrent inefficaces. II

consiste, soit à minimiser l'action adéquate sans l'initier (le soignant peut

prendre le matériel dans ses mains), soit à désigner du doigt le matériel à

utiliser ou à toucher le segment.

Troisième niveau d'étai : étai-ébauche

Lorsque l'étai-modèle reste sans réponse, l'étai-ébauche est utilisé. II s'agit

d'amorcer la séquence avec le sujet tout en lui expliquant verbalement ce

qu'il doit faire. Ce type d'étai implique un contact physique entre I'évalua-

teur e t le sujet. II est a noter. pour l'activité s'alimenter, l'étai-ébauche ne

Page 73: la JACQUES €LIE

71

peut être donné pour aider le sujet qui présente une conduite d'interruption

à la séquence «avaler la nourriture)).

Aide totale ou ~art iel le

Lorsqu'un sujet est incapable de reproduire l'acte alimentaire malgré l'envoi

des trois niveaux d'étais, I'évaluateur accomplit une partie ou la totalité de

la séquence.

Unité de surface : conduites d'autonomie

Exécution réussie

spontanée :

Valeur : 3 points

Le sujet accomplit entièrement une sé-

quence sans recevoir aucun étai (paroles et

gestes de la part de I'évaluateur) e t aucune

aide. La réussite de cette séquence se situe

avant la présentation d'une première condui-

te d'interruption.

Page 74: la JACQUES €LIE

Exécution réussie

assistée :

Valeur : 2 points

Exécution réussie

induite :

Valeur : 1 point

Le sujet accomplit

quence sans recevoir

7 2

entièrement une sé-

aucun étai mais cette

séquence se situe après la présentation

d'une première conduite d'interruption.

Le sujet réussit entièrement une séquence

après avoir recu un étai.

Stratéqie d'intervention

1) Le soignant invite le sujet à commencer l'activité. II le laisse seul

jusqu'à la présentation de la première conduite d'interruption. La

réussite d'une séquence se situant avant la première conduite

d'interruption constitue l'unité de surface appelée exécution réussie

spontanéen. L'ensemble des «exécutions réussies spontanées))

correspond au niveau actuel de compétence.

Page 75: la JACQUES €LIE

7 3

2) Lorsque le sujet présente une première conduite d'interruption, les

étais sont utilisés. La réussite d'une séquence à la suite de l'envoi

d'un étai constitue I'unité de surface appelée «exécution réussie

3) Si les trois niveaux d'étais sont inefficaces, le soignant accomplit la

séquence à la place du sujet (aide totale).

4) L'activité se poursuivant, le sujet peut accomplir les séquences

suivantes sans l'aide d'étai ou il peut présenter une nouvelle conduite

d'interruption. La réussite d'une séquence sans I'aide d'étai e t se

situant après la présentation d'une première conduite d'interruption

constitue l'unité de surface appelée «exécution réussie assistée». Ce

comportement est entièrement autonome puisque le soignant

n'intervient pas mais sa présence est en partie due à «assistance»

fournie aux séquences précédentes où des conduites d'interruptions

s'étaient présentées. Les «exécutions réussies induites» e t les

«exécutions réussies assistées)) constituent le niveau potentiel de

compétence du sujet (Gendron, 1 99 1, p. 105).

Page 76: la JACQUES €LIE

Calcul des deux cotes d'autonomie

L'autonomie est considérée selon deux aspects. Le premier touche la

pondération donnée aux diverses séquences et vise l'établissement d'une

première cote appelée «cote d'autonomie)). Le second aspect met en valeur

la pondération attribuée aux conduites d'autonomie : exécutions réussies

spontanées, assistées, induites et détermine la cote qualitative de l'autono-

mie.

La «cote d'autonomie» détermine le degré de réussite de l'activité. Pour

obtenir le pourcentage de réussite de l'activité. on place au numérateur le

nombre de séquences réussies par le sujet (les séquences ayant obtenu une

aide partielle ou totale ne sont pas retenues) sur le nombre de séquences

totales au dénominateur.

De son côté, la «cote qualitative)) de I'autonomie informe du degré de

participation du sujet au succes de I'activité. La cote qualitative de

I'autonomie s'établit selon la formule suivante :

(Nb exécutions réussies x 3.0 + nb exécutions assistées x 2.0 + nb exécutions induites x 1 .O)

nb séquences x 3.0

Page 77: la JACQUES €LIE

Protocole d'évaluation neuro~svcho~oaiaue

Cette épreuve neuropsychologique complète, de facon qualitative. les

résultats obtenus à l'échelle de Foistein et Reisberg. Cette évaluation fait

ressortir des informations pertinentes sur les principales fonctions cognitives

(langage, gnosie, visuelle, praxies, schéma corporel, mémoire). Étant donné

la sévérité de la détérioration cognitive. l'échelle est simple et permet un lien

direct avec l'activité de la vie quotidienne : s'alimenter.

Le protocole est divisé en cinq sections :

1. Langage

Expression : a Dénomination d'objets réels; ceux-ci

ayant un lien avec I'une ou l'autre des

activités de la vie quotidienne.

(score total = 10) a Dénomination de couleurs.

(score total = 5)

Compréhension : Désignation d'objets réels; ceux-ci ayant

un lien avec I'une ou I'autre des activités

de la vie quotidienne.

(score total = 10) Désignation de couleurs.

(score total = 5) Exécution d'ordres simples.

(score total = 4)

Page 78: la JACQUES €LIE

II. Gnosie visuelle O Épreuve de barrage des médiatrices.

(score : normal N ou anormal AN) Identification d'objets réels-

(score total = 10)

Schéma corporel Désignation des parties du corps.

(score total = 4)

Relations spatiales; le sujet doit désigner

sur son corps des parties situées à droite,

à gauche, en avant, en haut et en bas de

la taille.

(score total = 14)

IV. Praxies

De construction : 9 Copie de dessins simples.

(score total = 3) Reproduction d'une série graphique.

(score : normal N ou anormal AN)

Idéo-motrice : Réalisation sur commande de gestes

mimant l'utilisation d'objets. En cas

d'erreur, on demande au sujet d'exécuter

le geste sur imitation ou en utilisant I'ob-

jet réel.

( + = amélioré; + = + ou - amélioré;

- = non amélioré)

Idéatoire : Exécuter une séquence d'actions dans un

but précis; dans le cas présent, allumer

une chandelle.

(score : normal N ou anormal AN)

Page 79: la JACQUES €LIE

Mémoire

À court terme :

A long terme :

Empan numérique verbal.

Empan visuo-spatial (épreuve de Corsi)

Après un délai de 2 minutes, rappeler 5

objets qui ont été identifiés au préalable.

(score total = 5)

Demander ensuite au sujet de reconnaître

ces 5 objets parmi 10.

(score total = 5)

Source : OPTIMAGE, pp. 1 18-1 20

Page 80: la JACQUES €LIE

Déroulement de I'étude

Le déroulement spécifique de I'étude a été réalisé selon une approche

expérimentale de type rnulticas. Au cours de cette démarche, les trois sujets

(El, E,, E,) ont été observés au temps 1 ( T l ), c'est-à-dire au prétest avant

l'expérience (01, 03, 05) soit au cours des deux premiers jours, suivi du

programme rééducatif les vingt jours suivants. Puis une fois l'expérience

terminée, une réédition de l'observation (02, 04, 06) des mêmes sujets au

temps 2 (T2) avec le même instrument, soit au post-test pour une durée

équivalente au temps 1.

TABLEAU 1 : Protocole expérimental multicas avec prétest e t post-test

Sujet T l T2

El O 1 X 02 E2 03 X 04 E3 05 X 06

Le déroulement général de I'étude a été réalisé en trois étapes : la collecte

des données et l'enregistrement sur bande vidéo de l'expérimentation; la

formation des membres du jury pour la validité de contenu des prétests e t

post-tests; l'évaluation des sujets à partir des bandes vidéo.

Page 81: la JACQUES €LIE

Collecte des données

Les renseignements relatifs au profil socio-démographique et de santé ont

été recueillis au dossier médical et complétés auprès de la famille e t des

intervenants à l'aide d'un questionnaire (annexe 1 0).

Les rencontres avec chacun des sujets se sont déroulées selon un même

scénario. Dans un premier temps, une évaluation de l'état mental e t cognitif

par I'échelle de statut mental de Folstein fu t réalisée en collaboration avec

le médecin généraliste de l'unité spécifique. L'évaluation du déficit

secondaire à primaire par I'échelle de détérioration globale de Reisberg et

l'évaluation du profil neuropsychologique selon le protocole de Gendron

(annexes 11 et 12) ont été réalisées par le chercheur.

En second lieu, toutes les rencontres d'expérimentation avec participants se

sont déroulées à l'intérieur d'un laboratoire de recherche dont la préparation

de l'environnement et la préparation du sujet ont été réalisées selon un

protocole distinctif (annexes 13 et 14). Toutes les composantes de

l'expérimentation ont été enregistrées sur bande vidéo.

Page 82: la JACQUES €LIE

Formation des iuctes

Deux membres du personnel professionnel des soins infirmiers oeuvrant à

l'extérieur de l'unité de soins visée, possédant chacun plus de 25 années

d'expérience et un certificat de premier cycle en gérontologie, ont été

sélectionnés parmi les volontaires pour faire partie du jury indépendant. Les

deux membres du jury ont recu individuellement deux heures de formation

sur les mécanismes d'observation et d'évaluation de l'instrument de mesure,

OPTIFV~AGE.

Evaluation des suiets

En première partie, dès que les trois sujets ont eu terminé l'ensemble de

l'expérimentation, le chercheur a procédé seul au visionnement de toutes les

bandes vidéo. Au cours du visionnement, la cotation a été effectuée pour

toutes les séances de repas comprises à l'intérieur du protocole expérimen-

tal. Les données recueillies ont été inscrites sur les grilles d'analyses

présentées en annexes 6 et 9. En seconde partie, une bande vidéo

réunissant uniquement les séances prétest et post-test, présentées dans un

ordre confondant, a été soumis aux membres du jury. Le visionnement ainsi

que la cotation ont été effectués individuellement. En dernière partie, l'étude

de fidélité inter-juges a été analysée lors d'une rencontre réunissant le

Page 83: la JACQUES €LIE

81

chercheur e t les deux membres du jury. Au cours de la rencontre, cinq

résultats discordants ont été examinés pour en arriver a établir une nouvelle

valeur faisant l'unanimité. En cas du maintien de la disparité inter-juges, il

a été prévu, avant la rencontre, que la séquence qui créerait l'ambiguïté

serait retranchée de l'analyse.

Considérations éthiques

L'établissement de santé contacté était libre de participer ou de refuser de

participer à l'étude (annexe 15). Un formulaire de consentement à l'intention

de la personne répondante expliquant les buts et le déroulement du stage a

été remise. Ces personnes ont accepté volontairement la participation de

leur protégé e t elles ont donné un consentement écrit. La confidentialité

des renseignements leur a été assurée. Elles ont été informées que le

contenu de chacune des rencontres enregistrées sur bandes vidéo sera

détruit à la f in de la recherche (annexe 1 6).

Le chercheur a communiqué par écrit avec la conceptrice de l'instrument.

Cette démarche avait pour but d'obtenir la permission d'utiliser l'outil

d'observation et d'évaluation OPTIMAGE. L'auteure a manifesté de l'intérêt

pour le projet en cours et a accordé le consentement (annexe 17).

Page 84: la JACQUES €LIE

Limites rnéthodoloafques

Les principales limites de l'étude se rapportent à la formation de I'échantil-

Ion. La plus importante est certainement le nombre restreint de sujets (trois)

associé a une population de convenance. Elle présente des avantages d'un

point de vue pratique mais elle limite la possibilité de généraliser les résultats

à l'ensemble des personnes âgées atteintes de DSTA.

La représentativité de l'échantillon doit aussi être considérée comme une

limite méthodologique. En effet, la technique d'échantillonnage utilisée dans

la recherche est qualifiée de méthode non probabiliste par choix raisonné.

Les sujets ont été sélectionnés en fonction de caractéristiques spécifiques

répondant à des objectifs précis que poursuivait le chercheur. Ces sujets

n'ont pas été choisis selon les règles du hasard mais c'est par hasard que

ces personnes atteintes de DSTA se sont retrouvées sur l'unité de soins

retenue pour I'étude. Elle constitue de ce fait, une population captive plutôt

qu'aléatoire. Par conséquent, la généralisation des résultats est limitée à la

population étudiée. II ne faudra extrapoler les résultats qu'avec beaucoup

de prudence étant donné l'absence de normes pour la population atteinte de

DSTA.

Page 85: la JACQUES €LIE

83

Un autre aspect à considérer est que l'outil d'observation et d'évaluation

utilisé n'avait pas été préalablement soumis au processus de validation. De

plus, certaines des mesures prescrites s'avéraient être une question de

jugement en certaines circonstances et par conséquent faire appel au

jugement de l'observateur. En ce sens, l'évaluation peut prêter à interpréta-

tion et la non-validation de l'instrument peut en accroître le risque.

Compte tenu de I'absence de normes relatives au temps d'enseignement à

respecter lors d'emploi d'une technique rééducative s'adressant aux

personnes âgées atteintes de DSTA, le nombre de jours et la fréquence (24

jours consécutifs) ont été déterminés par la lecture de quelques études

recensées décrivant une approche similaire, auprès d'une même clientèle.

Ainsi en I'absence de normes précises, le facteur temps accordé à I'ensei-

gnement, au cours de l'étude, a pu influencer d'une certaine manière les

résultats obtenus.

Puisqu'il a été impossible, pour des raisons budgétaires, d'effectuer

l'enseignement relatif à la pratique rééducative, par un enseignant différent

du chercheur, ce dernier s'est préoccupé d'être le plus objectif possible afin

de ne pas influencer le dénouement et les résultats.

Page 86: la JACQUES €LIE

84

Afin d'exercer un meilleur contrôle sur les facteurs environnementaux, les

activités rééducatives se déroulaient à l'intérieur d'un laboratoire de

recherche où le sujet se retrouvait seul en présence du chercheur. Ainsi, le

fait de passer d'un contexte journalier de cafétéria à celui de laboratoire de

recherche a pu influencer le comportement de ces derniers.

Page 87: la JACQUES €LIE

CHAPITRE IV

ANALYSE DES DONNÉES

Page 88: la JACQUES €LIE

Analvse descriptive

Ce chapitre présente sous forme d'analyses descriptives, les principales

caractéristiques de chacun des sujets. Quatre modes d'analyses furent

choisis : la première fait ressortir les éléments socio-démographiques e t le

profil de santé. La seconde décrit le profil neuro-psychologique d'après le

protocole d'évaluation de Gendron (annexe 1 1 ). L'analyse suivante

détermine la sévérité de la démence selon l'échelle de statut mentale de

Folstein (annexe 1). Enfin, l'analyse du déficit secondaire à primaire est

réalisée suivant l'échelle de détérioration de Reisberg (annexe 2).

Données socio-démoaraphiaues

Les données descriptives portant sur les caractéristiques des sujets ont été

recueillies a l'aide d'un questionnaire (annexe 10) et lors de rencontres

effectuées avec les familles. Les résultats sont présentés sous forme d'un

tableau, faisant ressortir les caractéristiques étudiées : le sexe, l'âge, l'état

civil. le nombre d'enfants, le niveau de scolarité, la profession, le milieu de

vie et la langue usuelle.

Page 89: la JACQUES €LIE

87

L'échantillon final est composé de deux sujets de sexe féminin âgés de 77

et 89 ans et d'un de sexe masculin âgé de 76 ans. Les femmes sont

majoritaires e t plus âgées. comme elles le sont dans la société en général

pour cette tranche d'âge. La situation du veuvage est également correspon-

dante. Un seul sujet apparait dans la situation de veuve et sans enfant. Les

sujets sont de souche canadienne-francaise et de provenance rurale. Les

sujets ont tous une scolarité de niveau primaire. Deux des sujets ont

fréquenté le milieu d'hébergement actuel durant près de vingt ans. Le sujet

masculin a travaillé toutes ces années dans la fonction de préposé aux

bénéficiaires. Pour une période équivalente, le sujet II a été présent comme

bénéficiaire de service en santé mentale.

TABLEAU 2 : Données socio-démographiques

Variables

Sexe

Âge

État civil

Nombre d'enfants

Scolarité

Prof ession

Nationalité

Milieu de vie

-

Suiet I Suiet II

Homme Femme

76 77

Marié Veuve

Prép. aux bénéfi- Femme au foyer cia ires

Canadienne Canadienne

Rurale Rurale

Suiet III

Femme

89

Veuve

Couturière

Canadienne

Rurale

Langue usuelle Francais Francais Francais

Page 90: la JACQUES €LIE

Profil de santé

Pour tous les sujets, la maladie d'Alzheimer représente le diagnostic principal

et les manifestations sont présentes depuis quatre à six ans. Certains

problèmes de santé secondaires ont été notés étant donné qu'ils peuvent

influencer l'autonomie, les comportements et la participation aux activités

du programme. Mentionnons, par exemple l'état dépressif chez le premier

sujet e t les éléments maniaco-dépressifs chez le second sujet. Les

symptômes (agitation. délire e t hallucination) reliés à la DSTA chez les sujets

II et III ont été traités avec du halopéridol à faible dose avec une prise

régulière depuis plus de trois mois, répondant ainsi à un des critères

d'éligibilité. De son côté, le premier sujet n'a recu aucune médication au

cours des trois mois précédents et pendant le temps dévolu à l'expérimenta-

tion. II est noté que le sujet III a recu le vaccin contre l'influenza au milieu

du stade expérimental. Seuls les sujets I e t II présentent des problèmes

d'ordre visuel (presbytie) corrigés par le port de verres correcteurs. Enfin,

les trois sujets possèdent une bonne acuité auditive.

Page 91: la JACQUES €LIE

TABLEAU 3 : Profil de santé

Variables Suiet I

Diagnostic principal Alzheimer

Nombre d'années 6 ans

Diagnostic Dépression secondaire involutive

Médication

Déficience visuelle

Maladie pulmonaire occlusive chronique

Aucune

Presbytie

Déficience auditive Aucune

Suiet II Suiet III

Alzheimer Alzheimer

4 ans 6 ans

Hypothyroïdie

Cirrhose hépatique

Syndrome cérébrale organique

Psychose maniaco-dépres- sive

Hypertension artérielle

Maladie pulmonaire occlusive chronique

lnsuff isance cardiaque

Syntroïde Haldol 0,75mg Die 1 mg Bid

Haldol 1 mg Tid

Haldol 2mg Hs

Kémadrin 5mg Die

Presbytie

Aucune

Aucune

Aucune

Page 92: la JACQUES €LIE

90

Les données recueillies concernant les habitudes alimentaires des sujets

confirment le besoin d'aide total e t continuel pour s'alimenter en temps

régulier. Seul le sujet II (édenté) recoit les aliments présent& avec une

consistance autre que régulière soit molle, nécessitant par le fait même

l'utilisation d'un nombre plus restreint d'ustensiles. Les trois sujets mangent

habituellement avec appétit. Un seul sujet est compléternent édenté e t sans

prothèse pour remédier à la situation alors que les deux autres portent une

prothèse dentaire au maxilaire supérieur. Enfin, chaque sujet ingurgite leurs

aliments présentés avec aisance.

TABLEAU 4 : Profil de santé, aspect alimentaire

- -- - - - - . - - -

Variables Suiet I Suiet II Suiet II1

Autonomie Aide totale Aide totale Aide totale

Texture des aliments

Appétit

Dentition

Normale Molle Normale

Bon Bon Bon

Prothèse haut Édente Prothèse haut bas et haut

Tendance à s'étouffer Non Non Non

Page 93: la JACQUES €LIE

Profil neuropsvcholoaiaue

Analyse descriptive d'après l'échelle de Gendron (tableau 4.4)

- Langage

Le sujet # I présente un déficit sévère au niveau de la capacité de dénomina-

tion et de désignation des objets et des couleurs réelles. Cette difficulté

peut être reliée à une agnosie visuelle rendant le sujet incapable de les

percevoir visuellement et de bien les identifier.

- Gnosies visuelles

Le sujet présente des troubles importants au niveau des fonctions visuelles.

Tout d'abord, on identifie un début d'aphasie visuelle. Le patient a des

problèmes à reconnaitre non seulement l'image mais l'objet réel. On observe

qu'il n'est pas capable de fournir des indices nous permettant de savoir qu'il

reconnaît I'objet même s'il ne peut trouver son nom.

- Schéma corporel

Le sujet est dans l'incapacité totale de désigner les composantes corporelles

et d'en établir la relation dans l'espace.

Page 94: la JACQUES €LIE

- Praxie

Par rapport aux praxies. on décèle une apraxie constructionnelle, idéomotrice

et idéationnelle. Cependant au niveau idéomotrice. le sujet est en mesure

d'exécuter certains items à la condition que les consignes soient simples.

- Mémoire

Le sujet présente un déficit important au niveau de la mémoire à court terme

avec une très faible performance sur le plan numérique et visuo-spatial. On

observe une absence totale de performance dans le rappel d'informations

pour I'évolution de la mémoire à long terme.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Folstein (tableau 6)

Le sujet est complètement désorienté dans le temps, partiellement dans

l'espace et par rapport à sa propre personne. II connait le nom de sa

province ainsi que l'endroit où il se trouve. Le résultat 7/30 indique la

présence d'un état démentiel sévère.

Page 95: la JACQUES €LIE

Analyse descriptive d'après l'échelle de Reisberg (tableau 7)

Les particularités du fonctionnement psychologique chez ce sujet vient de

soutenir l'hypothèse de la maladie d'Alzheimer, évaluée au stade VI à

I'échelle de détérioration globale de Reisberg.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Gendron (tableau 5)

- Langage

On observe un très sévère déficit au niveau de la capacité de dénomination

e t de désignation. Ce trouble est plutôt associé à une agnosie visuelle qu'à

une aphasie expressive sévère; le sujet étant incapable de nommer les objets

ou les couleurs, probablement a cause du fait qu'il ne peut les identifier par

la voie de la perception visuelle.

- Gnosies visuelles

Le sujet ne peut synthétiser les éléments perceptifs dans une structure

visuo-spatiale d'une manière acceptable. Celui-ci éprouve beaucoup de

difficulté dans ['exploration visuelle et l'identification d'objets réels.

Page 96: la JACQUES €LIE

- Schéma corporel

Nous sommes en présence d'un sujet qui présente d'importantes déficiences

au niveau de la désignation des parties du corps et l'établissement d'une

relation spatiale.

- Praxie

Quant aux praxies, on note une appraxie constructionnelle, idéomotrice et

idéationnelle. Parmi les difficultés les plus marquantes, on décèle la

désintégration de la forme, les inversions et des troubles très sévères au

niveau de la planification et la réalisation des actes moteurs.

- Mémoire

Les deux formes de mémoire sont très détériorées. Le sujet ne peut

réactualiser les informations demandées.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Folstein (tableau 6)

Le sujet est complètement désorienté dans les trois sphères. De même, par

rapport à autrui. celui-ci fournit des réponses confuses et hésitantes. Le

résultat 3/30 indique la présence d'un état démentiel des plus sévères.

Page 97: la JACQUES €LIE

Analyse descriptive d'après l'échelle de Reisberg (tableau 7)

La nature des dysfonctionnements neuropsychologiques appuie l'hypothèse

d'un état démentiel de type Alzheimer. Le sujet se retrouve au stade VI à

l'échelle de détérioration globale de Reisberg.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Gendron (tableau 4.4)

- Langage

On observe, chez le sujet III, un déficit modéré au niveau de la capacité de

dénomination des objets et couleurs ainsi qu'à la désignation des couleurs.

De plus, on note une difficulté très sévère lors de la désignation des objets

réels.

- Gnosies visuelles

Le sujet présente des troubles relativement importants au niveau des

fonctions visuelles. Dans une certaine mesure, le patient est capable de

reconnaître l'objet réel. Toutefois, on observe qu'il n'est capable de les

transposer par la voie de la motricité.

Page 98: la JACQUES €LIE

96

- Schéma corporel

Le sujet éprouve beaucoup de difficulté au niveau de la désignation des

parties du corps. Même s'il y parvient. il ne peut en établir la relation dans

l'espace.

- Praxie

Relatif aux praxies, on décèle une sévère appraxie constructionnelle,

idéomotrice et idéationnelle. Le sujet n'est pas en mesure d'exécuter

certains items même dans les conditions où les consignes sont volontaire-

ment simplifiées.

- Mémoire

Cet aspect de la mémoire est en très mauvais état. On note une perfor-

mance bien en dessous de celles généralement obtenues par les personnes

de ce groupe d'âge. Malgré une détérioration importante de la mémoire à

long terme, on y retrouve un empan numérique à 4 à la mémoire à court

terme.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Folstein (tableau 6)

Le sujet est complètement désorienté dans le temps et I'espace bien que

partiellement désorienté par rapport à sa propre personne. On note une

Page 99: la JACQUES €LIE

97

certaine capacité a nommer les objets présentés et à retenir les consignes.

Le résultat 8/30 informe la présence d'un état démentiel.

Analyse descriptive d'après l'échelle de Reisberg (tableau 7)

L'ensemble des désordres neuropsychologiques identifiés chez ce sujet

permet de soutenir l'hypothèse d'une atteinte dégénérative probable de type

Alzheimer. Le sujet se trouve au stade VI de l'échelle de détérioration

globale de Reisberg.

Page 100: la JACQUES €LIE

z z z a a a

Page 101: la JACQUES €LIE

TABLEAU 6 : Échelle de statut mental de Folstein (MMSE)

Orientation temporelle (année, saison, mois, date, jour de la semaine)

Orientation spatiale (Province, région, village, hôpital, étage)

Premier rappel (chemise, chaussure, chandail, etc.)

Réversibilité mentale (épeler à l'envers le mot monde)

Enregistrement (chemise, bleu, honnêteté)

Dénomination (montre, crayon)

Répdtition (pas de si n i de mais)

Consigne en 3 étapes [-Prenez ce papier de la main

droite, - pliez-le en deux, - redonnez-le moi.)

Consigne écrite (fermez vos yeux)

Écriture (je veux aller chez moi)

Copie de deux pentagones

Pointage Maximum

05

05

03

05

03

02

01

01

01 O1

01

O 1

O1

-

30

Sujet #1

O

3

O

O

O

2

O

1

1 O

O

O

O

7 -

30

Sujet #2

O

O

1

O

1

1

O

1

O O

O

O

O

4 -

30

Sujet #3

O

1

1

O

1

2

O

1

1 1

O

O

O

8 d

30

Source : Traduction et adaptation française non validées du "mini-Mental State' de Foistein.. M.F. Folstein. S.E.. McHugh. P.R. : 'Mini-Mental State. A pratical method for grading the cognitive state of patients for the clinician". J. Psychiatr Fies. 12 : 189-1 98. 1975. h panir de travaux d u centre de gériatrie Hôpital D'Youville Sherbrooke de Québec.

Page 102: la JACQUES €LIE

TABLEAU 7 : Échelle de détérioration globale de Reisberg

STADE PHASE CUNIQUE DESCRIPTION CUNIQUE DIAGNOSTIC - - - -

1 aucune normale aucune d6ficience mentale ou normal perte fonctionnelle cognitive

II d4fici ts oublis le malade se plaint de perte de normal cognitifs (normaux mdmoire, par exemple, oubli de Si cet 5ge trés Mgers ii cet age) noms et d'emplacement d'un

objet. Ces troubles passent ina- perçus aux yeux des membres de la famille, des amis et des coll4tgues de travail

111 déficits confusion les troubles de la rndmoire de- la plupart des cognitifs pr6coce viennent apparents pour autrui et patients ne dB- kgers (cas limite] peuvent interferer avec l'aptitude passent jamais ce

A exdcuter des taches com- stade. un petit plexes. Des troubles de m h o i r e nombre d'entre et de concentration peuvent Btre eux seront at- depistes par des tests cliniques teints de la ma-

ladie d'Alzheimer

IV deficits confusion diminution de l'aptitude ex6cu- maladie cognitifs tardive ter des taches complexes d'Alzheimer moddr6s comme la gestion des finances Idgare

personnelles. Le malade nie sou- vent ses troubles. y compris ceux de la mdmoire. II se replie souvent sur lui-même

V ddficits stade initial les ddcisions quotidiennes maladie cognitifs de la d6mence comme le choix des vatements d'Alzheimer de gravit6 deviennent difficiles. Le malade mod6rde moyenne peut se fâcher, pleurer ou être

mdfiant

VI deficits stade le malade oublie le nom de son maladie cognitifs intermediaire conjoint. Il a besoin d'aide pour d'Alzheimer graves s'habiller et régler la temperature grave

de l'eau du bain. Peu à peu, il ne peut plus s'habllier ni prendre son bain seul et il Indglige son hygihe personnelle. II peut deve- nir agit& uiolent, paranoïaque et avoir des hallucinations

VI1 d6ficits stade avance le patient souffre d'incontinence maladie cognitifs de la demence urinaire et fkale. Ses capacités d'Alzheimer trés graves linguistiques se limitent Ci quel- très grave

ques mots. II perd peu a peu la faculte de marcher, de s'asseoir seul ou de sourire

Source : Le médecin du Qudbec. septembre 1992.

Page 103: la JACQUES €LIE

CHAPITRE V

PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET DISCUSSION

Page 104: la JACQUES €LIE

Ce chapitre présente les résultats obtenus lors de l'expérimentation de même

que la discussion qui est soulevée suivi de la conclusion et des recommanda-

tions.

Présentation des résultats

La confirmation de l'hypothèse repose sur l'identification du niveau de

réactualisation de I'autonomie fonctionnelle de trois sujets âgés atteints de

la maladie d'Alzheimer, suite à l'application d'une pratique rééducative

faisant appel principalement à la mémoire procédurale. Plus précisément, la

reconnaissance du potentiel fonctionnel est réalisée à l'aide de deux

variables principales ; l'autonomie et la qualité de l'autonomie. Les valeurs

accordées à I'autonomie précisent le degré de réussite de l'activité alors que

celles attribuées à la qualité de I'autonomie informent du degré de participa-

tion du sujet au succès de I'activité. Les résultats individuels se rapportant

à ces variables sont présentés aux tableaux 8, 9 et 10 puis graphiquement

aux figures 1, 2 et 3. La raison qui motive ce choix de présentation vient

de la nature même du protocole multicas pour lequel le sujet sert de contrôle

à lui-même. Dans un tel cas. l'efficacité du programme se fonde sur la

Page 105: la JACQUES €LIE

103

comparaison des comportements du sujet obtenus à la période de prétest

avec ses comportements subséquents obtenus à la période de post-test.

Dans la présente recherche, deux séances de prétest et deux séances de

post-test ont été réalisées dans le but d'obtenir les résultats les plus

représentatifs des performances réelles de chacun des sujets. Cette

procédure a été rendue nécessaire en raison de la variabilité dans les

concepts observés chez les personnes agées atteintes de DSTA. II convient

aussi de préciser que tout le cheminement parcouru par le sujet durant la

période d'enseignement est inclus à l'intérieur des représentations graphi-

ques. Ces données additionnelles permettent de mieux démontrer la

variabilité des résultats obtenus car, la mesure s'effectue non seulement

avant et après la periode d'enseignement mais a plusieurs reprises durant

l'expérimentation. Ainsi, le chercheur dispose d'une information plus

complète tout au cours de l'étude pour justifier si la différence observée

répond à un objectif de modification à répercussion cliniquement significatif .

Page 106: la JACQUES €LIE

Suiet I

Au cours de la première séance de prétest, le sujet 1 a réussi à compléter

l'activité s'alimenter à 96% (tableau : 8). Lors du second prétest, la cote

d'autonomie (CA) s'est établie à 78% pour une cote combinée de 87%. Ce

sujet a également démontré une capacité à initier l'action dans 63% des

situations lors du premier prétest et a 50% au cours du second pour une

cote qualitative de l'autonomie (CQA) combinée de 57%. A la première

séance de post-test, celui-ci a obtenu une note parfaite touchant les deux

aspects CA et CQA. Durant le second post-test une CA à 92% et une CQA

à 77% ont été enregistrées pour une cote combinée respective de 96% et

89 %. La comparaison des résultats entre les moyennes combinées indique

une amélioration aux séances post-tests de 9% de la cote d'autonomie e t

de 32% de la cote qualitative de l'autonomie, ce qui représente une nette

amélioration du niveau fonctionnel pour le premier sujet.

Page 107: la JACQUES €LIE

105

TABLEAU 8 : Présentation des résultats aux séances prétests et post-

tests du sujet I

Variables Prétest #1 Prétest #2 Post-test #1 Post-test #2 %

CA 96% 78% 100% 9 2%

CQA 63% 50 Yo 100% 77%

CA combinée 87% 96 ?%O

CQA combinée 57% 89%

Ces résultats s'observent également par I'examen visuel des données

graphiques présentées à la figure 1. La comparaison des résultats obtenus

aux séances de prétest e t de post-test confirme à nouveau la présence d'un

changement cliniquement significatif. Cette conclusion est également

appuyée par l'analyse des comportements présentés par le sujet I durant la

période d'entraînement. D'une part, on remarque une progression très

irrégulière de la séance 1 à la séance 9 (CQA). Par la suite, celui-ci

optimalise chaque moment de l'expérimentation et acquière un niveau de

performance élevé. Cette situation demeure constante jusqu'à la fin, ce qui

laisse supposer qu'elle n'est pas dû au hasard. D'autre part, on observe une

progression rapide vers une réalisation complète de l'activité s'alimenter de

la séance 1 à la séance 6 (CA). Cet objectif est obtenu des la séance

suivante et conservé jusqu'à la fin de la période d'apprentissage, à quelques

Page 108: la JACQUES €LIE

106

exceptions près. Ces différentes données démontrent la possibilité que la

réacquisition de l'acte alimentaire est obtenue de facon automatique par la

simple répétition du geste, sans que le processus concient soit nécessaire

ni au stade de l'acquisition, ni à celui du rappel. Le sujet I est donc capable

de conserver en mémoire ces actions et de les traduire par la suite sous la

forme d'actes moteurs impliquant les actes de la vie quotidienne. Cela

signifie également que le sujet I peut encoder une information procédurale

lorsque I'encodage de ces informations est fortement induite et guidée par

la présence d'un contexte ré6ducationnel. Enfin. les performances

comportementales du sujet I démontrent les possibilités d'une relative

conservation des habilités perceptivomotrices élémentaires.

FIGURE I : Présentation des résultats pour l'ensemble de l'expérimentation

du sujet I

Repas - cobp d'autonomie -t cok quaiitative

Page 109: la JACQUES €LIE

Durant les deux séances de prétest, le sujet II a présenté des performances

équivalentes pour chacune des variables observées avec comme résultat,

une cote d'autonomie à 52% et une cote qualitative de I'autonomie a 40%

(tableau: 9). Une situation similaire s'est produite au cours des deux

séances de post-test alors qu'une CA combinée à 44% et une CQA

combinée à 29% ont été enregistrées. La comparaison entre les moyennes

combinées montre une baisse de performance de 8% pour la cote d'autono-

mie et de 1 1 % pour la cote qualitative de l'autonomie.

TABLEAU 9 : Présentation des résultats aux séances prétests et post-

tests du sujet II

Variables Prétest #l Prétest #2 Post-test #l Post-test #2 YO

CA 52% 52% 44% 44%

CQA 40% 40% 29% 29 Yo

CA combinée 52% 44% & 8%

CQA combinée 40% 29% 6 11%

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108

L'inspection visuelle des données graphiques présentées à la figure 2,

témoigne d'une variation à peine décelable du niveau de réactualisation de

I'autonomie fonctionnelle. De même, l'observation longitudinale de la période

d'apprentissage fait ressortir des performances instables et modestes du

début à la fin. A titre d'exemple, la barre initiale obtenue à la période des

prétests a été franchie seulement à cinq reprises au cours de cette période

et ces tentatives de réactualisation de l'autonomie se retrouvent dispersées

à des intervalles plus ou moins réguliers sur ce continuum d'apprentissage.

Plus précisément, quinze des vingt séances réalisées au cours de la période

d'enseignement ont obtenu un degré de réussite inférieur à 50%(CA). Pour

un nombre équivalent de séances, le sujet II a participé au succès de

l'activité avec une performance inférieure à 30% pour les 213 d'entre-elles

(CQA). L'ensemble de ces résultats plaide en faveur d'un déficit dans

l'utilisation des capacités cognitives nécessaires pour acquérir de nouvelles

habiletés perceptives et motrices. II convient aussi de distinguer que cette

faible performance a été obtenue en partie suite a une désintégration des

conduites alimentaires tel: le jeu avec les ustensiles, le dispersement de la

nourriture sur la table, le mélange des aliments, le refus alimentaire e t la

difficulté liée à l'activité motrice. Ces comportements ont été observés à

maintes reprises durant chacune des séances. D'autres manifestations ont

pu également interférer sur les résultats de la recherche tels que : l'agitation,

la nonchalance, le désengagement et l'inhibition. Ces instabilités semblent

Page 111: la JACQUES €LIE

109

a première vue, des séquelles de I'état psycho-maniaco-dépressif vécu chez

ce malade durant près de 30 années. Cependant, on ne peut établir de

parallèle entre les comportements plus actifs et les performances plus

élevées aux séances 4, 6 et 12 et 20 ainsi que les journées de grand

ralentissement avec les moyennes basses des autres séances. Enfin,

l'absence de performance comportementale du sujet II montre l'impossibilité

d'une relative conservation des habiletés perceptivomotrices élémentaires.

Cette inhabilité ne peut être associée uniquement à I'état démentiel.

FIGURE 2 : Présentation des résultats pour l'ensemble de l'expérimentation

du sujet II

Repas

+- Cote d'autonomie - Cote qualitative

Page 112: la JACQUES €LIE

Lors des deux séances de prétest. le sujet III a complété dans tou t son

ensemble I'activité s'alimenter e t a par conséquent obtenu une cote

d'autonomie combinée maximale de 100% (tableau 10). Celui-ci a soutenu

I'action dans 83% des situations au premier prétest et dans 7 1 % au second

pour une cote qualitative de I'autonomie combinée de 77%. Par la suite, un

haut niveau de réussite de I'activité a été enregistré au cours des deux

séances de post-test pour une CA combinée de 96%. On note toutefois une

baisse d'efficacité de 4% de la cote d'autonomie en comparaison avec les

résultats obtenus aux séances de prétest. Durant les mêmes séances , le

sujet III a démontré une capacité a initier I'action dans 69% des situations

lors du premier post-test et à 80% au cours du second pour une cote

qualitative de I'autonomie combinée de 75%. On enregistre alors une baisse

de performance de 2% en comparaison à la situation des prétests.

TABLEAU 10 : Présentation des résultats aux séances prétests e t post-

tests du sujet III

Variables Prétest #1 Prétest #2 Post-test #1 Post-test 82

CA 100% 100% 96% 96%

CQA 83% 71% 69% 80%

CA combinée 100% 96%

C M combinée 77% 75%

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111

L'examen visuel des données graphiques présentées à la figure 3, apporte

une information objective du niveau de réussite maximale de I'activité à la

période de prétest e t un succès presque équivalent à la période de post-test.

A chacune de ces étapes, le trois quart du succès de I'activité est relié à la

performance du sujet. De son côté, l'observation de la période dfapprentis-

sage informe que 13 des 20 séances d'apprentissage ont été complétées à

100% et pour l'ensemble à plus de 92%. En regard de la qualité de

l'autonomie. on observe une progression irrégulière de la séance 1 à la

séance 8. A cette dernière séance, le sujet III a réalisé seul et complètement

I'activité ce qui marque une véritable réactualisation de I'autonomie.

Toutefois, dès la séance suivante jusqu'à la séance 15. on est plutôt

témoin d'une régression importante à ce niveau. Le vaccin contre l'influenza

(fluviral) recu 24 heures auparavant a été le principal responsable de ce

dérèglement dans la conduite du sujet III. 11 semble bien que les réactions

systémiques de toxicité généralement associées aux vaccins grippaux

(fièvre, malaise, myalgie etc.) ont créé une irrégularité dans le métabolisme

du foie ce qui a résulté en une accumulation élévée d'halopéridol dans

l'organisme de ce malade. Considéré comme un tranquillisant majeur, ce

médicament a par conséquent créé un ralentissement psychomoteur e t une

difficulté de fonctionnement au cours des sept séances suivantes. Ce temps

correspond pharmacologiquement a celui reconnu pour l'élimination de ce

produit par I'organisme. Par la suite, jusqu'à la dernière séance, la perfor-

Page 114: la JACQUES €LIE

112

mance est demeurée irrégulière avec le maintien de résultats comparatifs a

ceux obtenus lors des premières séances.

FIGURE 3 : Présentation des résultats pour l'ensemble de l'expérimentation

du sujet III

+ Cote &autonomie + Cote qualitative

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Discussion

Plusieurs facteurs ont pu exercer une influence sur les performances des

sujets et l'issu de cette recherche. Parmi ces facteurs se retrouvent : la

durée de séjour en milieu institutionnel, les caractéristiques de Ifenvironne-

ment physique et social où s'est déroulée l'activité de recherche et la

manière de se comporter des sujets durant le processus expérimental.

Considérant le premier facteur, la durée de séjour en milieu institutionnel a,

dans une certaine mesure, pu influencer les capacités de réactualisation de

l'autonomie fonctionnelle des trois sujets âgés atteints de DSTA. Certains

auteurs dont Roux et Lévesque (1 985) puis Ylieff et Gyselynck-Mambourg

(1 984) ont souligné la grande influence de Ifenvironnement sur les comporte-

ments de ces malades. II s'en dégage que plus la durée d'hébergement est

longue. plus la personne sera marquée par les caractéristiques de son milieu

de vie. Pour le groupe de sujet, la durée de séjour en milieu institutionnel

dépassait 5 ans soit, une durée suffisamment longue pour que les trois

personnes âgées, peu stimulées à exercer leur autonomie. en viennent à

fonctionner en decà de leurs capacités réelles. Ce phénomène a été observé

e t bien décrit par Kahn (1 975) qui y réfère sous l'appellation de "excess

disability". Durant l'étude, le chercheur a constaté aussi que les trois sujets

âgés possédaient plus de capacités d'autonomie que ce qui était attendues

Page 116: la JACQUES €LIE

114

d'eux, compte tenu des informations fournies par les dossiers et le personnel

soignant.

Le deuxième facteur qui a pu influencer les performances des sujets et la

conclusion de cette recherche, a trait à certaines caractéristiques de

I'environnement physique et social. Sur le plan de I'environnement

physique, I'intimité des lieux conf6ré a une salle d'activité de dimension

restreinte a permis au chercheur de concentrer son attention sur une seule

personne à la fois e t ainsi approfondir ses observations. La recherche s'est

poursuivie en toute sérénité avec un minimum d'interférence de la part des

autres malades et soignants. Le chercheur pouvait aussi consacrer tout le

temps qui lui semblait nécessaire à l'aide et à l'observation des trois sujets

sans bousculer la routine établie. Concernant I'environnement social, si

l'intimité de cette salle a facilité la participation aux soins directs et à

l'observation, il semble bien que l'isolement social imposé à chaque sujet l'a

éloigné d'un concept de normalisation où I'environnement devrait être le plus

près possible du milieu familial. En second lieu, le retrait social privait

ifin. d'une part, d'obtenir des modèles

lations au niveau de l'orientation, de la

également les sujets de leurs pairs a

et d'autre part, de recevoir des stimu

mémoire et des interactions sociales (Roux et Lévesque, 1985).

Page 117: la JACQUES €LIE

115

Le dernier facteur a discuter concerne le comportement des sujets au cours

des séances d'expérimentation et de son influence sur les résultats. Parmi

les comportements observés soulignons : le manque de tolérance, la

difficulté de concentration, une certaine lassitude et de la somnolence de la

part de chacun des sujets. Dans les circonstances, il est difficile de

répondre de facon absolue sur la ou les raisons qui sont à l'origine de ces

attitudes. Celles-ci seraient peut-être reliées au fait que tous les sujets

étaient âgés (76'77 et 89 ans) ce qui a pu entraîner un ralentissement

psychomoteur lié au vieillissement. On note également qu'aucun d'entre eux

n'avait bénéficié d'un moment de repos depuis le levé du matin. De plus,

deux des sujets consommaient un neuroleptique le matin et un de

ceux-ci en consommait UR second immédiatement avant l'activité de

recherche. L'expérimentation exigeait un effort de concentration de près

d'une heure alors que pour ce type de malade, dans la littérature on suggère

de ne pas dépasser 20 minutes pour une activité loisir exigeant un pareil

effort. Finalement, le manque d'intérêt était peut-être lié aux caractéristi-

ques de la maladie. Ces situations sont demeurées sans contrôle et leurs

influences sur les résultats de la recherche ne peuvent être estimées.

Page 118: la JACQUES €LIE

Suaqestions

Les résultats de cette étude ont permis de constater une certaine améliora-

t ion de l'autonomie fonctionnelle chez un des trois sujets atteints de la

maladie d'Alzheimer. suite à l'utilisation des capacités mnésiques résiduelles.

Alors, il serait pertinent de reproduire cette recherche afin d'une part.

explorer sous des angles nouveaux la mémoire procédurale et d'autre part,

obtenir une confirmation de ces résultats. A ce propos, le chercheur

suggère de réaliser cette étude avec un plus vaste échantillon, en distri-

buant aléatoirement les sujets au groupe expérimental et au groupe témoin.

Dans une éventuelle recherche, il serait intéressant d'établir la comparaison

entre deux groupes de sujets dont l'un recevrait préalablement aux séances

expérimentales. sous la forme d'activation de la représentation tel que le

rappel concernant l'identification des différents types d'ustensiles et les

techniques d'utilisation s'y rapportant de même que leur intégration dans

chacune des étapes du repas.

Egalement, dans la perspective d'une recherche future, il apparaît intéressant

d'explorer sous une dimension intégrative, à la fois dynamique. cognitive et

systémique. les interactions du malade dément avec son environnement

social. Dans cette optique, le malade pourrait se retrouver au cours des

Page 119: la JACQUES €LIE

séances d'apprentissage, en présence d'un membre de la famille ou d'une

personne significative dans le rôle d'enseignant ou en présence de pairs

dans l'environnement immédiat. Enfin, une autre voie à explorer consiste-

rait à observer, lors des conduites d'interruption, si l'accès à un procédé

mémotechnique (pictogrammes) permettrait à ces malades de poursuivre de

manière autonome leur cheminement vers la réalisation complète de

If activité.

Conclusion

Différents éléments ressortis lors de la problématique ont montré I'importan-

ce de freiner ou de stabiliser les effets dévastateurs causés par la maladie

d'Alzheimer. Comme le précisent les études démographiques, la DSTA fait

de plus en plus de victimes chez les personnes âgées et cette situation croit

exponentiellement avec l'âge. En début de maladie, les troubles mnésiques

constituent le premier et le principal symptôme. Au fur et à mesure de son

évolution. le processus mnésique est alors touché de facon plus globale et

sévère. Ces troubles de la mémoire entraînent le malade dans un état de

régression face à ses apprentissages et le conduit graduellement vers un état

de dépendance totale.

Page 120: la JACQUES €LIE

118

Malgré les efforts consentis pour le traitement de cette affection, aucune

démarche ne s'est révélée efficace pour le maintien des capacités cognitives

y compris les troubles mnésiques. Dans l'attente d'une thérapie efficace, il

faut donc savoir les prendre en charge et faire preuve de créativité afin de

limiter les dégâts.

La principale préoccupation de l'étude a donc porté sur le transfert de

nouvelles connaissances au niveau de la pratique en y introduisant une

nouvelle technique pour approcher directement le processus de la mémoire

procédurale en simulant en laboratoire la situation de la vie courante,

s'alimenter.

Les résultats obtenus dans cette recherche montrent, chez un des trois

sujets, une relative conservation des habiletés perceptivomotrices

élémentaires. Ce résultat fait suite a l'exposition répétée d'une situation

expérimentale entraînant avec la pratique une amélioration des performances

pour le sujet sans qu'il ait eu besoin d'évoquer consciemment les épisodes

antérieurs d'apprentissage. Ce malade possède donc des capacités

mnésiques préservées auquel le recourt permet une plus grande autonomie

de fonctionnement pour les actes de la vie quotidienne.

Page 121: la JACQUES €LIE

119

II faut néanmoins noter que cette étude se situe à une étape préliminaire.

Elle mérite d'être expérimentée et évaluée comparativement a d'autres

formes d'interventions.

Finalement, il faut espérer que la recherche dans ce domaine se poursuivra

et arrivera à une solution qui obtiendra un consensus thérapeutique et

clinique afin d'assurer le mieux être de nos aînés atteints de la démence

sénile de type Alzheimer.

Recommandations

Au terme de cette étude, le chercheur formule des recommandations pour

la recherche future sur la mémoire procédurale. Dans ce domaine de la

recherche, de multiples avenues restent à explorer en conformité avec le

processus de maintien de l'autonomie fonctionnelle des personnes âgées

atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Au niveau des recherches futures, il serait souhaitable de :

Présenter une activité structurée de facon à ce que le but à atteindre soit

d'emblée évident pour le sujet;

Page 122: la JACQUES €LIE

120

Proposer une activité dont les méthodes pour atteindre le but font partie

du répertoire du sujet;

r S'assurer que le niveau de difficulté soit suffisamment élémentaire pour

être réalisé afin de maintenir l'effort du sujet vers la réussite;

Reproduire ce type de recherche avec un plus grand nombre de sujets

afin d'assurer une généralisation des résultats;

r Mettre en place des contrôles strictes lors de la comparaison des sujets

en respectant autant que peut se faire, une équivalence fonctionnelle;

r Tenir compte d'un plus grand nombre de séances d'entraînement afin de

s'assurer de l'obtention d'un résultat maximal.

Page 123: la JACQUES €LIE
Page 124: la JACQUES €LIE

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Page 132: la JACQUES €LIE
Page 133: la JACQUES €LIE

ANNEXE 1

ÉCHELLE DE STATUT MENTAL DE FOLSTEJN

Sujet . l a II 0 III 0

A)'. QiÈentation

D L M M J V S

Demander au sujet :

1- Quel est : I - -

I'annee le mois le jour le jour de la semaine

I ia saison: int temps a hr 0 ~utonuie "irai a

- 1 Ville. Village Lieu (Hbpital. cabinet. maison. etc.) Etaga

2- Où sommes-nous :

Cote Cote du

1 Maximale Sujet

I

5 ( 1

Province Pa*

3- Mentionner un des groupes de 3 mots suivants : prendre une seconde pour prononcer chaque mot :

chemise. bleu. honnete ( t OU

chaussure, brun, modestie i 1 OU

chandail, blanc. chant4 4 )

Par la suite, demander au sujet de r6p4ter les 3 mots choisis. Donner 1 point pour chaque bonne rdponse au 1' essai.

Rdpeterl'exercice jusqu'b ce que le sujet retienne les trois mots.

Compter le nombre d'essais e t le noter. Pour information seulement.

Nombre

d'essais :

1 CI Attention et cdcd foocher l'un ou l'autre test)

4- 0 Demander au sujet de faire la soustraction par intervalles de 7 à partir de 100 : 1 0 0 - 7 = ( 1 9 3 - 7 = ( 1 8 6 - 7 = ( 1 7 9 - 7 = 1 1 7 2 - 7 = 1 165. OU Donner 1 point pour chaque bonne repense.

1 a Demander au sujet d'épeler le mot "Monde' à l'envers (EDNOM) :

(Écrire les iertres)

D) Rétention mnésique

5- Demander au sujet de répéter les 3 mots déjà mentionnés : chemine. bleu. nonnete ! O U

chaussure. brun. modestie i I

OU

3 ( 1

chandail. blanc. cnarctb 1 ;

... Suite Source : Traduction et adaptation française non val idhs du 'mint-Men:ai State' de Foistein . M F Folstein. S.E., McHugh. P.R. : 'Mini-Mental

Stare. A pratica[ rnethod for grading the cognitive srare of pa:ionts for the ci!nician' J =svchiarr Res. 12 : 189-1 98. 1975. b PanIr de travaux du centre de gbriatrie Hdpital D'Youville Sherbrooke r? Ouebec.

Page 134: la JACQUES €LIE

Suite.. . El Langage Cote

Maximale

6- Montrer au sujet un crayon ( ) une montre ( 1 et lui demander de nommer l'objet.

7- Demander au sujet de répéter la phrase suivante : "Pas de si ni de mais".

8- Demander au sujet d'obéir à un ordre en 3 temps : "Prenez ce papier de la main droite ou gauche, pliez-le en deux et redonnez-le moi.

N.8.: Demander au sujet droitier de prendre te la main gauche et vice versa. Prendre garde de tendre la main; éviter les indices non-verbaux.

9- Demander au sujet de lire et de suivre l'instruction suivante :

"FERMEZ VOS YEUXw

10- Demander au sujet d'écrire une phrase :

(sujet, verbe. sans dgard aux fautes)

Cote du Sujet

11- Demander au sujet de copier te dessin suivant :

COTE MAXIMALE COTE DU SUJET

Interprétation des scores : Un score de moins de 24 points à l'examen de Folstein sur l'état mental détermine une altération des fonctions cognitives. Ce test ne permet cependant pas de faire un diagnostic étiologique.

Nombre d'années de scolarité du sujet :

~va luer le niveau de conscience du sujet : vigilant somnolent

En cas d'incapacité du sujet à être évalué, spécifier :

Indiquer les conditions ayant pu influencer l'évaluation :

D a t e : Signature

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ANNEXE 2 ........................................................

ÉCHELLE DE DETERIORATION GLOBALE DE REISBERG

STADES I il 111 IV v VI VI1 NORMAL Ousu BENIN CONFUSION- CONFUSION- DÉMENCE DEMENCE IN- DEMENCE

NEL P&COCE N U TARDIF PRECOCÉ TERMEDIAIRE TARDIVE

f ONCTIONS

I MEMOIRE 4 Performance Objets familiers Défici3 évident Faits anciens Faits trnportants Nomdu conjoint Amnésie totale a des tests noms pour faits de la vie ou des enfants (propre nom)

recents (adresse. tel.)

AITENTION& CONCENTRA- TION (CALCUL)

b Concentration b Calcul 4 Calcul (20-2) Concentration Stupeur (100-7) nulle

Anxiét6 Changement de Affect plat. dB- Fabilitb Agressitiv4. Passif personnalité. ni. retrait social émotionnelle délire. t Anxiété obsessions,

agitation

Endroits non familiers

Oate. jour. Conjoint et Désorientation saison enfants, année. compl&te

Jourlnuit

1 SAVOIR-FAIRE Taches Choix de Activitbs de la Dépendance 1 (PRAMES- GNOSIES)

complexes vetements. vie quotidienne. totale Taches Incontinence. domesripues.

Nom de Hhsitations, (Verbalisation Pauvreté du Néologismes, Écholalie. personnes manque de pénphrases langage phrases incom- aphasie quasi

mots pletes, totale

1 syntaxe pauvre. I

Ralentissement Démarche Grabaraire instable dysphagie I

Évolution de la maladie d'Alzheimer.

Source : Prbcis pratique de geriatrie. 1987.

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ANNEXE 3

PlCTOGRAMMES DES SÉQUENCES DE LA CHAINE COMPORTEMENTALE DE L'AC~VITÉ :

S'ALIMENTER

1) CHOISIR UN (DES) USTENSILE(S)

2) MANIER L'(LES) USTENSILE(S)

3) PRÉPARER LA NOURRfWRE

4) PRENDRE LA NOURRITURE AVEC L'USTENSILE

5) APPORTER LA NOURRlTURE À LA BOUCHE

6) INGÉRER LA NOURRITURE

7) MASTIQUER LA NOURRITURE

8) AVALER LA NOURRITURE

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ANNEXE 4

SEQUENCES DE LA CHAINE COMPORTEMENTALE DE L'ACTIVITÉ - S'ALIMENTER :

Choisir un (des) ustensile(s) : 1 D&ur : un plat est present l au sujet.

Manier l'(les) ustensile(s1 :

tenir l'ustensile par le manche.

sélectionner l'(les) ustensile(s1 nécessaireb) à la consommation du plat présenté.

Préparer la nourriture :

/Zn : le sujet a isolé l'(les) ustensile(s).

Début: le sujet place le manche de l'ustensile dans sa main.

fin : le sujet touche la nourriture avec I'us- tensile.

I Début : le sujet touche la nourriture avec I'us- tensile.

Prendre la nourriture avec l'ustensile.

couper la nourriture non ingérable sous la forme présentée.

5) Apporter la nourriture à la bouche.

fin : le sujet a coupé un morceau de nourri- ture.

6) Ingérer la nourriture.

7) Mastiquer la nourriture.

8) Avaler la nourriture.

Début: le sujet commence à changer ou à pi- quer la nourriture,

l En : le sujet entame l e geste d'apporter la nourriture à la bouche.

Début : le sujet entame l e geste d'apporter la nourriture a la bouche.

f i n : le sujet dépose la nourriture dans sa bouche.

Début: le sujet dépose la nourriture dans sa bouche.

1 Fin : le sujet commence à mastiquer.

Début : le sujet commence à mastiquer.

Fin : le sujet commence à avaler la nourriture.

1 Débur : le sujet commence i avaler la ncurriture.

Fin : le sujet a avalé toute la nourriture qu'il avait dans la bouche.

* Le nombre de séquencespeut varier selon le type de nourriture.

Source : OPTIMAGE. p. 7 4

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ANNEXE 5

MODE D'ENREGISTREMENT DES DONNÉES

n u m e t - O de la pr-etniers ccndui te d' interruption

t r a m e # / numer-a de la

ssconde conduite

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ANNEXE 6

OPTIMAGE : S'ALIMENTER

Nom : Date : M e da I'interverition :

uEI[+W-R.- m e n u I .- - A

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ANNEXE 7

PICTOGRAMMES DES CONDUITES D'INTERRUPTION

oppositiori verbale

éparcillernent demaride d'aide

sans essai

omission demande d'aide

après essai

arre t passivité repé tition

aveu d'incapacité sans essar

aispersion verbale

monologue

CoflSiât d'incapâcite pris essai

Page 141: la JACQUES €LIE

ANNEXE 8

CONDUITE D'INTERRUPTION

Lorsque le sujet est en présence d'une conduite d'interruption visiblement

liée ou pas a une difficulté rencontrée dans l'exécution d'une séquence.

I'évaluateur intervient de facon à permettre la poursuite de l'activité. L'aide

fournie en paroles ou en gestes par I'évaluateur est un étai.

TROIS NIVEAUX D'ÉTAIS

Étai-dit : II est uniquement verbal et ne comporte aucun geste.

Étai-modèle : II consiste à mimer l'action adéquate sans I'initer ou à

désigner simplement du doigt le matériel à utiliser. L'étai-

modèle est toujours accompagné de paroles.

Étai-ébauche : II consiste à amorcer la séquence avec le sujet ce qui

implique un contact physique. Cette aide est également

accompagnée d'explications verbales.

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ANNEXE 9

FEUILLE-SOMMAIRE : S'ALIMENTER

Nam : Oate : Our& de l%tervmtion :

PROFIL COMPOHTEMENTAL

COTE O'AUTONOMIE (CA)

COTE QUALTTATIVE O€ C'AUTONOMIE (CûA)

(ERS: ' x 3.0 = ) + (ERA: rt 2.0 - ) + ( € R i : x 1.0 - ) - -- s4quences de fadivitd: x 3.0

- NAC

NPC

evecution rdussie induite >

CONDUITES D'INTERRUPTION >

1 etai-modele >

AIDE pônieik >

COMMENTAIRES

sequence ou s'es1 présentée la piernikre conduite d'interruption >

eirofr deploye par le sujet >

Page 143: la JACQUES €LIE

COLLECTE DE DONNEES

Données socio-démoaraphiques et mddicales

Sujet :

Sexe : Date de naissance : / I

Etat civil : Marié(e) - Nombre d'enfants - Veuf(ve) - Séparé(e1 - Divorcé(e) - C6libataire - Religieux(se) -

Nationalité : Canadienne - Autres :

Langue parl9e ou comprise : Français - Anglais - Autres :

Localité la plus longtemps habitde :

Emploi antérieur :

Scolarisation : Primaire - Secondaire - Universitaire -

Lieux de résidence avant l'entrée au CH :

Domicile - Centre d'accueil - CHSLD - Pavillon - Famille d'accueil - CHCD

Date d'entrée à l'unité prothétique : / /

Diagnostic d'admission :

Année du début de la maladie :

Médicaments en cours :

Particularités :

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Boire et manuer

Diète : Connaissance : Respect :

Texture :

Autonomie

Boire :

Manger :

Dentition :

Difficultés

Appétit :

Normale - Molle - Hachée - Purée - Liquide -

: Appareil Autonome Aide totale Aide partielle Position

Dents naturelles - Édenté : supérieur - inférieur - Prothèse dentaire : supérieur - inférieur -

à digérer oui - à mastiquer : oui - à avaler oui - à s'étouffer : oui - Bon - Moyen - Peu -

non

non - non - non

Facteurs influents : Stress - Emotions - Douleur - Autres

Nombre de repas 1 jour : Durée du repas :

Aliments préférés :

Boissons préférées :

Répugnance :

Habitudes reliées à la race et à la religion :

Restrictions :

Importance de prendre ses repas : Seul Avec d'autres

Particularités :

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Communiquer

Organes des sens : Odorat

Normal

Déficience

Compensation

Aime-t'-il être touche? :

Réaction positive au toucher :

Réaction négative au toucher :

Communication verbale :

Verbalise facilement :

Moyen pour communiquer :

Facilité à communiquer :

Communication non-verbale :

Expression du visage :

Goût

-

oui

Audition Vision Toucher

non

Sécurité - Apaisement - Confiance - Chaleur humaine - Valorisation -

DouIeur - Peur - Retrait - Agressivite -

oui -

Besoins

non -

Émotions -

Méfiance -

Autres

Lire - Écrire - Pleurer - Chuchoter -

Tableau de communication

Frustration -

Crier -

Marmonner -

Ses peines Ses joies Ses colères

Souriant - Fâché - Regard fuyant - Confiant - Méfiant - Gêné -

Autres

Page 146: la JACQUES €LIE

Communication gestuelle :

Mouvements répétitifs

Capacité de désigner ce qu'il veut : oui - non -

Problème de communication verbale :

Troubles d'dlocution : oui - non - si oui,

Aphasie : partielle - totale - Parle : un peu mutisme - propos incohérents - échalalie -

Fonctions cognitives :

Capacité d'attention

Capacité de compréhension

Capacité de prendre des décisions

Jugement

Mémoire : faits récents faits anciens

Perceptions de soi :

Gai - Triste - Timide - A l'aise avec les autres - Aime être dirigé - Préfère être dirigé - Anxieux - Calme - Inquiet - Confiant face à la vie - Sociable - Solitaire - Chaleureux - Distant - Actif - Inactif -

Méfiant - Confiant -

Intégrité : Visuelle - Auditive

Particularités :

Informations supplémentaires :

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ANNEXE 11

PROTOCOLE D'ÉVALUATION NEUROPSYCHOLOGIQUE

Nom : Date : ---

L'évaluateur note les réponses données par le sujet ainsi que les comportements présentés lors de I'exécution des tâches.

1. CHAMP VISUEL

Le sujet est invité A rayer les segments de lignes qu'il voit sur la feuille préparée à cet effet. S'il s'enlise durant l'exécution de la tâche, I'évaluateur le stimule à poursuivre.

Consiane : "Je vous demande de rayer les lignes qui sont dessinées sur cette feuille. Quand vous aurez terminé, vous arrêterez."

L'évaluateur chronomètre le temps.

II. LANGAGE

A. Expression orale

Dénomination d'objets réels.

Consime : "Dites-moi ce que c'est."

b Savon

b Fourchette

F Débarbouillette

b Soulier

b Couteau

b Calecon

b Verre

b Bas

b Assiette

b Ceinture

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2. Dénomination de couleurs

Consicine : "De quelle couleur est-ce ?)

b Jaune

Gris

b Noir

b Rouge

b Bleu

B. Compréhension orale

1. Désignation d'objets réels

Consigne : "Montrez-moi.. .)

JPremière sériel

b Savon

+ Fourchette

w Débarbouillette

w Soulier

b Couteau

(Deuxième sériel

Caleçon

b Verre

b Bas

Assiette

b Ceinture

2. Désignation des couleurs

Consicine : " Montrez-moi la couleur.. ." b Jaune

b Gris

b Noir

b Rouge

b Bleu

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3. Ordres simples

On place 5 objets ou couleurs ayant été bien identifies

précédemment.

On demande :

a ) Mettez-le à côté de

b) Ne prenez pas le mais le

C ) Mettez-le sur et

donnez-m oi-le

d ) Touchez- le e t le

III. GNOSIES VISUELLES

A ne pas faire si bonne identification antérieure des objets. Ici, l'épreuve de dénomination d'objets pourrait fournir des informations pertinentes. Dans le cas où le sujet ne pourrait pas "nommer" l'objet, on lui demande de dire a quoi il sert, comment on s'en sert, ou de fournir des indices nous permettant de savoir qu'il le reconnaît même s'il ne peut trouver son nom.

(Première série)

b Savon

Fourchette

b Débarbouillette

b Soulier

b Couteau

(Deuxième série)

b Calecon

b Verre

Bas

b Assiette

b Ceinture

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IV. PRAXIES

A. Praxies de construction

1. Copier m e fois les dessins suivants : rond, carré, triangle (feuille detachée). Pour mettre le sujet à l'aise, on peut d'abord lui demander d'écrire son nom. Lui faire identifier les dessins avant de lui demander de les dessiner.

2. Reproduire la séquence suivante jusqu'au bout de la ligne : OX. OX. (feuille détachée). On peut demander au sujet de nommer les deux signes : O et X. S'il s'enlise, le stimuler. Noter si brady kinésie.

B. Praxies idéomotrices

Si le sujet réussit bien les 5 items sur ordre verbal, laisser tomber l'imitation de la manipulation des objets.

Ordre verbal

Oui Non

Laver visage 0 0

Ouvrir robinet 0 0

Couper galette 0 [7

Attacher fermeture éclair 0 CI

Se coiffer 0 [7

C. Praxie idéatoire

Imitation

Oui Non

O O

0 O

O CI

CI O

O cl

Manipulation

Oui Non

O 17

a EI

0 Q

O 17

O D

On présente au sujet une boîte d'allumettes en bois et une chandelle. On lui demande d'allumer la chandelle.

Page 151: la JACQUES €LIE

A. À court terme

1. Répéter une série de chiffres, dans le même ordre. (On arrête après 12 échecs à une série de la même longueur).

Consione : "Je vais vous dire des chiffres. Écoutez bien. Quand j'aurai fini, vous tes direz après moi, dans le même ordre que je vous les ai dits."

2. Empan visuo-spatial (Épreuve de Corsi)

L'équivalent de l'épreuve précédente mais, ici. le sujet doit reproduire la même séquence que l'examinateur, en frappant sur des blocs.

Page 152: la JACQUES €LIE

B. À long terme

Présenter 5 objets qui auront été bien identifiés.

Insister sur le fait qu'il doit bien les examiner et essayer de les mémoriser parce qu'on va les cacher et qu'il devra les rappeler.

S'il présente des signes de découragement, encourager le sujet à poursuivre la tâche.

Donner tout le temps nécessaire pour les regarder.

w Distraire le sujet en lui parlant pendant 2 minutes (lui deman- der de compter de façon rétrograde a partir d'un chiffre donné).

Lui demander ensuite de rappeler les objets.

Prendre en note ses réponses sans faire de remarque sur la justesse des réponses. Noter les mots justes, faux, doubles.

Ajouter 5 autres objets sous la serviette en la soulevant sans que le sujet voit les objets qui y sont déjà.

Présenter ensuite les 10 objets et lui demander de montrer ceux qu'il avait vus précédemment.

VI. SCHÉMA CORPOREL

A. Nommer quatre parties du corps :

B. Montrer avec un doigt :

u n e jambe

une épaule

le visage

un pied

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C. Montrer avec un doigt :

le bras droit

la cuisse gauche

l'oreille gauche

le genou droit

D. Montrer deux parties du corps situées plus haut que la taille :

Montrer deux parties du corps situées plus bas que la taille :

Montrer deux parties du corps situées en avant

Le sujet a-t-il présenté une lenteur d'exécution durant I'examen ?

Le sujet a-t-il présenté de la bradypsychie durant I'examen ?

ÉVALUATEUR :

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152

Nom : Chrono : Résuttat : 140

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Nom :

Page 156: la JACQUES €LIE

Nom :

Source : OPTIMAGE. pp. 216-225

Page 157: la JACQUES €LIE

ANNEXE 12

PRÉPARATION DE L'ENVIRONNEMENT

La salle rnultivocationnelle située a l'unité prothétique sert, pour la circonstance,

de laboratoire de recherche.

Le laboratoire est préparé 15 minutes avant l'arrivée de chaque sujet;

t on indique sur la porte d'entrée "examen en cours, si possible, ne pas

entrer.. . merci". (Annexe 1 8);

on choisit une musique favorisant la détente;

on place une caméra-vidéo AS-VHS en position fixe à 3 metres face au

sujet;

t on y introduit la cassette et identifie la séance filmée;

t on recouvre la table d'une nappe seulement;

on place les trois ustensiles (couteau, fourchette e t cuiller) selon la

disposition habituelle;

on procède à la mise en fonction de la caméra-vidéo dès l'arrivée du repas;

on présente les plats un à un; on le retire des qu'il est terminé et on

présente le plat suivant.

Page 158: la JACQUES €LIE

ANNEXE 13

PRÉPARATION DU SUJET

On invitera le sujet à uriner avant de commencer l'intervention;

on fera asseoir le sujet 5 minutes avant l'arrivée du repas;

c selon l'habitude du sujet, on installera une bavette;

c seul le sujet et le superviseur seront présents à l'intérieur d u laboratoire au

cours de l'expérimentation;

c le superviseur s'asseoira à la droite et à proximit6 du sujet mais en-dehors

du champ de la caméra-vidéo;

le superviseur recueillera les données et fournira l'enseignement dans le

respect des règles établies au programme;

à la fin de chaque repas, le superviseur reconduira le sujet e t formulera les

remerciements d'usage.

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ANNEXE 14

L'Annonciation, le 10 septembre 1995

Madame Odette Lachaine Directrice Service des soins infirmiers CHDL-CRHV

Objet : Projet de recherche dans le cadre d'étude de deuxième cvcle universitaire en ciérontoloaie.

Madame la directrice,

Je désire obtenir votre autorisation m'accordant la possibilité de réaliser un projet de recherche auprès de personnes âgées hébergées, atteintes de la maladie d'Alzheimer.

L'objet de cette étude portera sur l'impact d'une pratique rééducative faisant appel principalement à la mémoire procédurale chez la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer.

En I'occurence, trois (3) sujets seront observés individuellement de facon structurée à l'aide d'outils validés.

L'expérimentation se déroulera au cours du repas du dîner et s'échelonnera sur une période de 24 journées consécutives pour chacun des sujets.

Pour atteindre les objectifs de ma recherche, il me faudra filmer les sujets âgés au moment de l'expérimentation. II va de soi que je devrai obtenir le consente- ment écrit de la personne qui en est responsable. Le tournage de ces bandes vidéo se fera dans le plus grand respect de ces personnes. Ces enregistrements seront détruits à la f in de ma formation.

Je vous assure également que l'anonymat et la confidentialité seront respectés ainsi que les principes inhérents à l'éthique en recherche.

Page 160: la JACQUES €LIE

Ce projet de recherche est actuellement supervisé par madame Dominique Lorrain de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke (Cité Universitaire, 3 1 K 2R1).

Vous remerciant de l'attention que vous voudrez bien porter à ma requête, je demeure à votre disposition pour toutes autres informations que vous jugerez pertinentes.

Veuillez agréer, Madame la directrice, mes salutations distingu6es.

Jacques Etie Étudiant à la maîtrise

1 201 , de la Rivière L'Annonciation (Québec) JOT 1 TO

Bureau : (8 1 9) 275-2 1 1 8, poste 502 Résidence : (8 1 9) 275-3069

Page 161: la JACQUES €LIE

ANNEXE 15

FORMULE DE CONSENTEMENT À L'INTENTION DE LA PERSONNE

RÉPONDANTE POUR LE SUJET

Je désire obtenir votre autorisation m'accordant la possibilité de réaliser dans le cadre de la maîtrise en g6rontologie. un projet de recherche auprès de

dont vous avez la responsabilité légale.

L'objet de cette étude portera sur l'impact d'une pratique rééducative faisant appel principalement B la mémoire procedurale chez la personne âgée atteinte de la maladie d'Alzheimer.

L'expérimentation se déroulera au cours du repas du dîner et s86chelonnera sur une période de 24 journées consécutives.

Pour atteindre les objectifs de ma recherche, il me faudra filmer votre parent au moment de I'exp6rirnentation. Le tournage de ces bandes vidéo se fera dans le plus grand respect de cette personne. Par la présente. je m'engage à détruire tous ces enregistrements à la fin de ma formation.

Je vous assure également que l'anonymat et la confidentialité seront respectés ainsi que les principes inh6rents à l'éthique en recherche.

Je vous rappelle que vous êtes entièrement libre d'accorder ou pas votre consentement à cette recherche.

Jacques Elie Étudiant à la maîtrise en gérontologie Université de Sherbrooke

Jfautorise monsieur Jacques Elie à intervenir auprès de dans le cadre d'un stage clinique, aux conditions ci-haut mentionnées.

Signature de la personne responsable Date : / /

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ANNEXE 16 ..-.---.--.----..*.--------------*-*-*--

L'Annonciation, le 1 O septembre 1995

Docteure Marie Gendron Conceptrice Outil : OPTfMAGE

Objet : Projet de recherche dans le cadre d'étude de deuxième cvcle universitaire en qérontoloaie

Madame,

Je désire obtenir votre autorisation m'accordant la possibilité d'utiliser votre outil d'observation et d'6valuation de l'autonomie des personnes agées atteintes de déficiences cognitives dans l'accomplissement de quatre activités de la vie quotidienne, afin de permettre la r6alisation de mon projet de recherche.

L'objet de cette étude portera sur l'impact d'une rééducation faisant appel principalement à la mémoire procédurale chez les personnes agées atteintes de la maladie d'Alzheimer.

En I'occurence, trois (3) sujets seront observés individuellement de facon stucturée à l'aide de votre outil.

L'expérimentation se déroulera au cours du repas d u dîner et s'échelonne- ra sur une période de 24 journées consécutives pour chacun des sujets.

Ce projet de recherche est actuellement supervisé par madame Dominique Lorrain de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke (Cité Universitaire, JIK 2R1).

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Vous remerciant de l'attention que vous voudrez bien porter à ma requête, je demeure à votre disposition pour toutes autres informations que vous jugerez pertinentes.

Veillez agréer, Madame, mes salutations distinguées.

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Jacques €lie -

Étudiant à la maîtrise en gérontologie Université de Sherbrooke

J'autorise monsieur Jacques Elie à utiliser l'outil d'observation ci-haut mentionné dans le cadre de son projet de recherche.

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Signature de la conceptrice Date: / 1

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