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HBpital Royal des Seraphins (Stockholm). (Premisre Clinique MBdicale: Prof. I. Holmgren.) Ln 16citliine et son nction sur la rdsistrtiice des globules rouges da sang. (Recherches nouvelles).’ Par ALBERT GRONBERG et &E LUNDBERG en collaboration avec THOR EKEORANTZ? Les recherches que nous exposons dans le present travail sont la cont’inuation directe d’expkriences in vitro que nous avons publiees l’an dernier sous le titre de ))Action de la lkcithine sur le nombre et la resistance des globules rouges du sang)), travail qui parut dans le vol. LXIX de ce recueil. Dans le rhsume de nos expkriences nous appelions l’attention d’une manihre plus spe- ciale sup les points suivants: 1) In vitro comme in vivo . . . la lkcithine agit en augmentant la resistance des globules rouges B l’kgard d’une solution hypo- tonique de chlorure de sodium. 3) Pour que l’action precitke de ‘la lecithine apparaisse, il faut, que cette substance soit B 1’Qt.at d’emulsion (par l’addition , d’un corps tel que de l’huile ou de glycerine) et qu’elle ait 6th soigneusement agitke dans l’appareil h succussion. Le travail en question se terminait ainsi: oQuant au mecanisme intime de l’action de la lkcithine, nos experiences ne permettent Ce travail fut adresse en langue sukdoise a la redaction le 20 Juillet 1929. Les preparations de lecithine fnrent exdcutt5ee par 1e prof. Ekecrantz. I1 donne dans le present travail nne courte revue de la question des phosphatides; il expose en mdme temps la manibre d’execnter les prhparations.

La lécithine et son action sur la résistance des globules rouges du sang : (Recherches nouvelles)

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HBpital Royal des Seraphins (Stockholm). (Premisre Clinique MBdicale: Prof. I. Holmgren.)

Ln 16citliine et son nction sur la rdsistrtiice des globules rouges da sang.

(Recherches nouvelles).’ Par

ALBERT G R O N B E R G et &E LUNDBERG en collaboration avec THOR EKEORANTZ?

Les recherches que nous exposons dans le present travail sont la cont’inuation directe d’expkriences in vitro que nous avons publiees l’an dernier sous le titre de ))Action de la lkcithine sur le nombre et la resistance des globules rouges du sang)), travail qui parut dans le vol. LXIX de ce recueil. Dans le rhsume de nos expkriences nous appelions l’attention d’une manihre plus spe- ciale sup les points suivants:

1) I n vitro comme in vivo . . . la lkcithine agit en augmentant la resistance des globules rouges B l’kgard d’une solution hypo- tonique de chlorure de sodium.

3) Pour que l’action precitke de ‘la lecithine apparaisse, il faut, que cette substance soit B 1’Qt.at d’emulsion (par l’addition , d’un corps tel que de l’huile ou de glycerine) et qu’elle ait 6th soigneusement agitke dans l’appareil h succussion.

Le travail en question se terminait ainsi: oQuant au mecanisme intime de l’action de la lkcithine, nos experiences ne permettent

Ce travail fut adresse en langue sukdoise a la redaction le 20 Juillet 1929. Les preparations de lecithine fnrent exdcutt5ee par 1e prof. Ekecrantz. I1

donne dans le present travail nne courte revue de la question des phosphatides; il expose en mdme temps la manibre d’execnter les prhparations.

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pas de le deviner, mais il nous semble probable que l’action in vivo soit d’une nature aussi simple que l’action physico-chi- mique qui se passe in vitro. Nous poursuivons nos recher- ches, afin d’etudier cette question d’une manibre plus appro- f0ndie.o Ce sont justement ces experiences que nous presen- tons ici.

Mais, comme on le verra par ce qui suit, nous avons egalement Qtudie des lecithines preparees avec differentes matieres pre- mibres et d’aprbs differentes methodes. Nous avons aussi re- cherche la concentration et la durke de succussion les plus con- venables pour obtenir une Qmulsion sans addition de substance Qmulgente.

Dans nos recherches prdcddentes nous travaillions sur la helpine, In lkcithine t i d e de la helpine et une drnulsion de ldccithine Merck d 10 yo. Avec toutes ces prkparations nous avons obtenu une aug- mentation de la resistance des globules rouges It 1’8gard des solutions hypotoniques de sel marin. Etant donne que 1’Cmulsion de lbcithine It 10 yo est regardee comme particulierement pure, nous avions rBsolu de l’employer dans les presentes recherches. Mais, comme cette preparation ne se trouve plus dans le com- merce, nous avons fait nos experiences avec la lhcithine absolu-

. ment pure t i d e des aeufs par Merck (Lecithinurn purissimuua ex ovo Merck.) Ce dernier produit a une consistance goudronnke et une coloration brun sombre tirant sur le jaune. Nous preparions diverses emulsions avec ou sans addition d’huile de sesame en quan- tit6 de substance emulgente. Les concentrations de lhcithine va- riaient entre 0.67 O l w et 10 o/w. Les emulsions etaient agitkes pendant I/%, 1, 1 heure ‘1% et ainsi de suite jusqu’h 14 heures. Cette manibre de faire avait pour but de rechercher dans quelle mesure et de quelle faqon la dimension des particules de 1’Bmul- sion de lkcithine agit sup la resistance des globules rouges du sang. Pour determiner la resistance, on versait 0.1 cc. de 1’Qmul- sion dans chaque tube It essai, lequel contenait toujours 10 cc. de solution saline, puis 4 B 6 gouttes de sang It l’oxalate (ou au citrate). Notre technique par consequent Qtait absolument identique it celle que nous avons anterieurement indiquee. Apres 70 determinations nous avons pu nous convaincre que la pre- paration en cause ne donne pas des resultats constants par rapport B la rhsistance des globules rouges du sang. Sans addi- tion d’huile la resistance ne subissait aucune modification. L’ad- dition d’huile en quantite &ale It celle de l’emulsion de lecithine

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entrainait des variations de la rksistance, car tant8t elle se trou- vait augmentke et tant8t diminube; c’est ainsi, par exemple, que l’hemolyse commenpait dans un cas avec une concentration saline de 0 .52 % et dans un autre cas avec 0.42 yo (l’hkmolyse dbbutait normalement b 0.48 yo). Ces variations se produisaient, au moins apparemment, sans aucune r6gle. Que l’huile en elle- m8me n’influait pas sur la rksistance, nous nous en ktions assures par des recherches prkalables.

Le peu de concordance existant entre Taction des diffdrentes prk- parations de ldcithine sur la rdsistance des globules rouges d u sang a dBjb k t k note par d’autres expkrimentateurs. C’est ainsi que H. Sachs et A. Klopstock ont eu b s’occuper de diffkrentes prk- parations de lkcithine en ktudiant l’activation des venins de ser- pent au moyen de la lbcithine et des substances de nature li- poide; or ils signalent b ce propos que ))die verschiedenen Leci- thinpraparate unterscheiden sich dadurch, dass sic bereits an und fur sich mehr oder weniger hamolytische Wirkungen ausuben kiinnen)). Mais ils n’indiquent, pas en quoi consistent les diffkrences observkes entre les diverses preparations de lkcithine.

May a constatk que les lipoides exercent une influence immediate sup la resistance des globules rouges du sang et Hattori a thko- riquement cherchb b l’expliquer. Brinkman et van Dam ont de plus dbmontrk que les phosphatides (lkcithine) diminuent la rksistance des globules rouges du sang chez le lapin et que la cholestkrine exerce l’action contraire. Les auteurs que nous venons de nommer l’ont k t6 simplement it titre d’exemple, car on en pourrait citer beaucoup d’autres. Nous renvoyons du reste b notre prbc6dent mkmoire? ainsi qu’aux indications hi bliographi- ques.

I1 ne sera peut-8tre pas sans intCrBt de reproduire ici le passage suivant empruntb b Grigant. Debray et Furstner dans leur mC- moire intitule ,La constitution lipoidique du sang dans ses rap- ports avec la resistance globulaire,.

sLe fait que la cholestbrine et la lkcithine jouent un r61e anta- gonifte dam certains phknomhes de rksistance globulaire pou- vait faire penser que les variations observkes dans la rksistance des globules des divers animaux ktaient likes b des grandeurs diffk-

dans le skrum sanguin ou dans les rentes du rapport lCclrllloe h6maties.o

I1 semble donc qu’on ait gknkralement constatk que la lkci-

chol8steriLe

19t-?H%#08. . k i n vied. Scandinar. 1-ul. L . Y S l l .

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294 ALBERT QR~NBERQ, AKE LUNDBBRQ ET TBOR EKECRANTZ.

thine agit sur les globules rouges du sang, en determinant un affaiblissement de leur resistance it l’egard d’une solution saline hypotonique. Toutefois, on n’a pas indiqii6 d’une manidre pr& cise avec quelle espdce de pr6paration lecithinhe on exphimen- tait. C’est une lacune, B, vrai dire, indhniable, vu que les 16ci- thines forment un grand nombre de composes et que ces derniers ont une constitution trds fragile. Cette diminution de rbsistance qu’on a demontree pour les globules rouges du sang ne concorde pas avec les exphriences que nous avons alrterieurement publiees. Mais si l’on songe maint,enant it la citation prec6dente de Sachs et Klopstock, on en tirers facilement la conclusion que le dB- faut de concordance est imputable B, la diversite des preparations de 1Qcithine employees.

Notre premier objectif fut donc de rechercher quel genre d’action erergaient les ldcithines? prdpardes avec des mcLti2res premihres et des mkthorles varihs, siir la rdsistance des globules rouges du sang. Dans ce but nous nous sommes adressds au prof. Th. Ekecrantz, directeur du laboratoire expbrimental de la uSocibt6 Anonyme Phurmaciau; avec line extr6me bienveillance ce maitre a mis B notre disposition, dam son laboratoire, tous les materiaux nbcessaires. Ceux-ci Qtaient represent& soit par de la lecithine ckrkbrale, soit par de 1’ovolQcithine. Comme produits secondaires de la preparation on constata la presence de substances conte- nant de la cephaline et de la cholestkrine, avec lesquelles, dans le cas actuel, il pouvait 6tre interessant de faire quelques essais. Comme ces deux lecithines, dans les exphiences’que nous avons executQes, montrent des proprietes notablement diffhrentes, un bref coup d’ceil sur les produits qu’qn groupe maintenant sous le nom de phosphatides peut bien n’&tre pas superilu. Le nom collectif de phosphatde e8t incontestablement B prefkrer it celui de ldccithine qu’on employait autrefois; sous cc dernier vocable, en effet, on entend maintenant un produit qu’on a isole et qui, B l’analyse BlQmentaire, se trouve contenir du phosphore et de l’azote dans la proportion de 1/1. Toutefois, au cours de l’exposC qui va suivre, il sera fait usage, mais pour des raisons pure- ment pratiques, des appellations d’,ovolecithine,) et de wbrkbro- lecithineo. Un grand nombre de chimistes physiologistes ont Btudii: ce domaine intkressant, maia exigeant des recherches particuli Brement laborieuses; nos connaissances n’en sont pas maim B, considhrer, du point de vue chimique, comme peu satiafaisantes.

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Position de la question chimique. - Coup d’ceil sur les phosphatides.

Le premier phosphatide ou le premier mdlange de phosphatides fut extrait du jaune d’ceuf, d b l’annke 1847, par Gobley qui lui donna le nom de lkcithine, d’oh l’appellation de lecithines appliquke B un groupe extrcmement Qtendu de substances contenant du phosphore et de l’azote. Gobley montra aussi que la teneur en phosphore du produit isolk dkpendait de la presence d’un reste d’acide glycdrophosphorique et, de plus, que ce produit con- tenait de l’azote et des restes d’acides monocarbonks aliphatiques. DBs l’ann8e 1868, Diakonow kmit diverses idkes sur la consti- tution de la lkcithine. Toutefois, l’annke suivante, Strecker montra que le compose azotk ktait identique avec un autre com- posk, la choline, qu’il avait isole de cette partie de la bile qui contient du phosphore. I1 montra aussi que la ldcithine en solu- tion Qtait prkcipitke par CdC1, et PtCh, composks qui, depuis, ont jou6 un rcile consid6rable dam 1’Btude chimique des phos- phatides.

On doit iL Thudichum un skrieux travail expkrimental sur cette question et, dans une grande monographie ))Die chemische Kon- stitution des Gehirns des Menschen und der Tiere, (Tubingen, 1901), il exposait d’une mani&re dktaillke et fort mkritante les rksultats obtenus par lui et ses devanciers dans leurs travaux expkrimentaux sur les phosphatides. Cependant le jugement que Schultze et Winterstein ont port6 sur cette rnonographie pourrait bien &re parfaitement exact: oDe prkcieuses observa- tions, mais qui, en bien des cas, mkritent d’ctre vkrifi8es.b Nous sommes pourtant redevables B Thudichum (loc. cit.) du nom collectif de aphosphatidesj), terme qui, nous l’avons dkjh dit, est maintenant devenu d’un usage gknkral. Mais, si les mkrites de Thudichum, en ce qui concerne 1’Btude chimique des phosphatides, sont incontestables, il n’est pas le dernier h lee ignorer et il le laisse un peu trop voir dans sa maniBre d’kcrire, particuliikement arrogante, et dans sa pretention B vouloir que ses propres rd- sultats soient les seuls B. btre considerks comme valables. Que les quatorze phosphatides differents que Thudichum (loc. cit.) pense avoir isolks de la substance ckrkbrale reprksentent, en une proportion notable, des produits de mklange ou que, SOUS l’ac-

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tion d’agents chimiques, il se developpe des produits secondaires, ce sont lb des faits absolument admissibles. Mais que, dans un grand nombre de cas, les valeurs qu’il a obtenues par l’analyse Qlementaire des produits isoles meritent de prendre une extreme importance et puissent constituer un materiel de preuves i d - fragables, c’est lQ une pretention qui pourrait bien n’stre pas entierement justifike. Dans ces cornposes d’une haute teneur molkculaire les erreurs d’analyse deviennent extr6mement grandes et le deboitement d’une ou plusieurs molecules H,O ou la consom- mation d’une quantite plus ou moins grande d’eau par l’hydro- lyse sont b peine dkmontrables par l’analyse, vu que les diffe- rences en question pour H et pour 0 sont dans lea limites des erreurs d’une ‘analyse. Mais ce qui est particulierement fait pour surprendre, c’est que la monographie de Thudichum, pourtant si riche en donnbes d‘analyses, ne contient absolument aucune determination du poids molbculaire; l’auteur parait mdme re- garder la chose comme entierement superflue, puisqu’il n’exprime pas une seule fois l‘idke qu’une pareille determination puisse 6tre desirable. Sans determination du poids moleculaire il est impos- sible de comparer des formules empiriques, vu qu’on manque de toute garantie demontrant que les objets compares sont reelle- ment commensurables, c’est-Q-dire qu’ils appartiennent au m6me ordre de grandeurs. Que les determinations du poids moleculaire dans des composes d’une teneur moleculaire aussi Blevke que les phosphatides soient d’une execution difficile est parfaitement vrai, mais ce n’est pas impossible. Une determination de l’ordre des grandeurs, en ce qui concerne les molkcules respective8 des phosphatides, aurait l’avantage de jeter une nouvelle lumibre sur une quantite de questions obscures se rapportant Q ce domaine. Dans sa grande monographie plusieurs fois nommbe Thudichum divise les phosphatides proprernent dits de la maniere suivante:

A. Monoaminophosphatides (N : P). B. Diaminomonophosphatides (2N : P). C. Diaminodiphosphatides (2N : 2P).

Une autre division des phosphatides est recommandbe par Bang qui, Q cette occasion, se reclame de Friinkel (sans indication de source bibliographique). Les rapports des differents phosphatides avec les radicaux d’acides monocarbones aliphatiques servent ici de base b la division. Suivant que ces derniers sont satures ou non on obtient:

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A . Phosphatid es saturds. 1. Diaminomonophosphatides. 2. Triaminomonophosphatides.

3. Protagon. B. Phosphatides non saturds.

1. Mononminomonophosphatides. 2. Monoaminodiphospha- tides. 3. Triaminodiphosphatides.

Les phosphatides sature‘s, d’apres Bang, ne sont pas auto- oxydables; ils sont d’habitude extremement difficiles Zt dissoudre et generalement incolores ou faiblement colores.

Les phosphatides non sature‘s sont facilement auto-oxydables, facilement solubles dans les dissolvants organiques usuels e t generalement color&.

Etant donne que, du point de vue chimique, la preparation de phosphatides d’une constitution absolument uniforme et tout it fait garantie offre de trop grandes difficulties, nous nous sommes content%, pour notre travail, d’un produit qui rkpondait Zt cer- taines conditions que nous nous etions posees. Cependant, tout en recourant A differentes substances pour la preparation des prodnits destines Zt nos expkriences, nous nous sommes servis tl’un proc6de absolument identique tant sous le rapport de la dkshydratation des substances manipulees que sous le rapport cles moyens employes en vue de l’extraction.

Pour un grand nombre de dissolvants organiques une condition dc l’extraction est que les organes en cause soient completement d6bsrassks d’eau, sinon l’extraction devient extrhmement in- complete, parfois meme impossible. Quand il s’agit de substances aussi nombreuses que les phosphatides, il est evident que, si un chauffage doit avoir lieu, ce dernier doit s’opkrer dans le vide. Toutefois, cette condition prhente generalement de tres grosses difficultes, quand les manipulations portent sur de grandes quan- tit& de mati6res premieres. Pour la deshydratation nous avons donc eu recours au procede recommande par Friinkel. Dans ce proc8cl6 on melange les matieres premieres avec du sulfate de soude anhydre ou du phosphate de soude anhydre; ces corps absorbent l’eau presente dans les matieres et se transforment en sels cristallises avec 10 ou 12 molkcules de H,O. En quelques heures on peut ainsi obtenir, B la temperature usuelle de la salle, une telle dessication des organes utilisks que, par la suite, on peut sans difficult6 les reduire en poudre.

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I1 semble cependant que plusieurs expbrimentateurs, en cher- chant ti dbshydrater les organes, n’aient pas opCrQ avec toutes les prQcautions voulues. Pour dbshydrater les organes finement divisbs, Thudichum dirigeait pendant longtemps sur eux un courant d’air chaud, procQdQ qu’on doit regarder comme abso- lument insuffisant. I1 convenait pourtant lui-m&me que la dessication dans le vide est prCfQrable. Erlandsen opere ti peu pr6s comme Thudichum, mais avec plus de prbcautions, car il se borne B l’emploi d’un courant d’air ti la temperature de la salle. Si une substance Qventuellement oxydable est soumise pendant 12 ti 24 heures ti un courant d’air, il est ti peu pres certain qu’une auto-oxydation devient inhitable.

Les organes que nous avons employes pour la prQparation de la lQcithine cQrQbrale Btaient reprQsentQs par des cerveaux de bovidQs, soit frais, soit dQshydratQs par dessication dans le vide. (N. B. Les Qtablissements ))Pharmacia, fabriquent ce produit en grand, car il forme la base d’une prbparation, le ))Phospho-Ener- gon,). Dans les deux cas on commence par nettoyer soigneusement et par sthriliser les piBces au moyen de l’eau en bbullition.

Voici les principes qui dirigent la prdpurution de la ldcithine:

a) Dans l’extraction avec 1’Qther de pQtrole ce sont surtout les phosphatides qui se dissolvent, mais aussi une petite quantitQ de cholestQrine. Par contre, les cdrkbrosides ne se dissolvent pas;

b) si le rQsidu qu’on obtient aprBs Qvaporation de l’extrait ti 1’Qther de pktrole dans le vide est trait6 b froid par l’Qther, la graisse et la cholestbrine prQsentes se dissolvent, tandis quc les phosphatides demeurent en grande partie non dissous;

c) par 1’Qbullition avec de l’alcool Qthylique absolu la ))lQci- thine)) est dissoute, tandis que la ))cQphalineo Qventuellement prksente demeure insoluble.

Prdparution de la cdrdbroldcithine.

La substance cQrQbrale, provenant de bovidks, est dessdchde dans le vide, puis broyQe avec des quantitbs Qgales de sable de quartz lave et dessQchQ; l’extraction avec l’bther de pdtrole s’opere dans un grand appareil de Soxhlet (le point d’kbullition est de 45” centigrades au plus). L’extrait liquide est dessQchk dans le vide t i la temperature ambiante; on obtient ainsi un rQsidu ressemblant B une pommade. Ce dernier est dissous dans une

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petite quantitk d’kther Qthylique, aprhs quoi on le refroidit it - 5” centigrades; la masse se prend alors en une sorte de bouillie blanchbtre qu’on soumet it la centrifugation. La partie la plus liquide est dkcantke et le reste, tout B fait solide, est ktendu sur une plaque de chamotte. La portion liquide est de nouveau refroidie B - 5”, puis soumise B une nouvelle centrifugation, aprhs quoi l’on prochde de la maniere qui vient d’8tre indiquke.

On fait maintenant bouillir le rksidu ainsi obtenu avec de l’al- cool Qthylique absolu; la solution est ensuite filtrke B chaud. L’alcool Qthylique est distill6 dnns le vide et le rksidu semblable B une pommade est la ckrkbrolkcithine; celle-ci est placke dans un dessicateur par le vide, l’appareil ayant k t Q prkalablement muni de chlorure de calcium fondu. Le filtre, avec une faible quantitk d’une substance insoluble dans l’alcool chaud, est mis de c6tB en vue de manipulations ulthrieures.

Dans la prkparation de la ckrQbrolQcithine au moyen de cer- veaux finis de bovidks on procede absolument de la m6me fapon que pour la preparation de la lkcithine au moyen de cerveaux desskchks dans le vide, B cette exception pres que, pour la dks- hydratation, la quantitk de substance ckrkbrale employee est broyke avec une quantitk un peu supkrieure, en poids, d’ortho- phosphate de sodium anhydre. La transformation en phosphate cristallisk s’ophre en quelques heures, apr& quoi le mieux est d’effectuer la dessication complhte aux environs de -+ 30” cen- tigrades. La masse est alors absolument shche et peut 6tre sans difficult6 rkduite en poudre. Les autres opkrations, telles que l’extraction avec l’kther de pktrole etc., s’bxkcutent d’une manihre absolument semblable it celle qui a servi pour la preparation de cerveaux desskchks dans le vide. Le rQsidu insoluble dans l’alcool kthylique est joint B celui qu’on a prkckdemment obtenu.

Au point de vue de l’apparence extkrieure, la ckrkbrolkcithine obtenue avec des cerveaux frais est de coloration un peu plus Claire que celle obtenue avec des cerveaux desshchks dans le vide.

Prdparation de I’ovoldcithine.

On prend un grand nombre d’ceufs frais de poule (80); le blanc en est rigoureusement skpark, aprhs quoi les jaunes sont soigneu- sement broyQs avec le double de leur poids de phosphate secon- daire de sodium anhydre. Une fois complhtement durcie, la

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masse est soumise, apres pulvbrisation, B l’extraction avec de 1’Qther de petrole dans un grand appareil de Soxhlet. L’extrait par l‘hther de pBtrole est dessBchh dans le vide it la temperature ambiante; on obtient ainsi comme residu une masse huileuse, hBt6- rogene et liquide. Celle-ci est abandonnee au repos pendant 24 heures dans un recipient fermQ, puis soumise B la centrifugation jusqu’it ce qu’on obtienne comme dBp6t une masse extrhmement ferme (surtout formhe de phosphatides). La couche superficielle est constituee par une huile jaune, tout B fait limpide (l’oleum ovorum). Le melange des phosphatides est dissous dans une trBs petite quantitb d’bther Bthylique, puis soumis B la centrifugation, apres refroidissement it - 5” centigrades, et de la maniere dhjB dBcrite B propos de la preparation de la chr6brolBcithine. Mais l’opBration destinee B enlever au mQlange des phosphatides la cholesterine et une petite quantite persistante de l’huile grasse est ici beaucoup plus difficile, parce que l’ovolhcithine est con- sidbrablement plus soluble dans l’bther Bthylique froid que la ch&- brolbcithine. La prhparation de la premiere ne va donc pas sans une trhs grosse perte de matidre premikre. Le residu des phos- phatides est ensuite soumis 1’Bbullition avec de l’alcool Bthy- lique et le filtrat est dessBch6 dans le vide jusqu’h ce qu’on obtienne une masse semblable B une pommade de coloration fortement jaune: c’est l’ovoldcithine. Ce rBsidu eat debarass6 des dernieres traces d’alcool hthylique qui s’y trouvent encore de la fapon dhjh indiquee pour la cbrbbrolhcithine.

Constatation de In cephaline.

D’aprBs Thudichum, la cBphaline forme constamment partie integrante des phosphatides du cerveau; d‘autre part, Thier- felder et Stern ont montre qu’il en eat de mbme pour le melange de phosphatides qu’on extrait du jaune d‘ceuf; la chphaline, par conshquent, en raison de sa difficile solubilite dans l’alcool &thy- lique chaud, se retrouve dans le residu qu’on obtient par 1’6- bullition aussi bien de la chr6brolecithine que de l’ovolhcithine avec l’alcool Bthylique. Une fois qu’ils ont B t B completement debarasses des dernieres traces d’alcool, les residus ainsi obtenus sont soumis b 1’Bbullition avec l’kther de pBtrole; la solution est filtree B chaud, puis BvaporBe dans le vide jusqu’B siccite. Le

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residu solide qui persiste en fin de compte repond entibrement sous le rapport de ses qualites exthrieures, de ses proprihtes de solubilitb etc. . . 8. ce que nous ont appris lea differents exp6- rimentateurs au sujet de la chphaline.

Experiences concernant l’action de la cdrdbroldcithine et de l’ovolecithine sur la rdsistrnce des globules rouges.

Nous avions donc 8. notre disposition la lecithine extraite soit du cerveau des bovides soit des ceufs de poule. Comme, d’autre part,, nous connaissions le mode de preparation, nous pouvions, en quelque sorte, pbnktrer d’une manibre plus intime dans la nature des variations qui se produisaient au cows de l‘action de la lhcithine sup la resistance des globules rouges.

Dane toutes nos dhterminations anterieures concernant la re- sistance des globules rouges, nos series de tubes B essai Qtaient abandonnhes 8. elles-mbmes pendant 6 B 10 heures. avant qu’on prockdbt aux lectures. Mais semblable maniBre de faire a cet inconvenient que des determinations faites simplement B titre d’orientation prennent beaucoup de temps. Nous nous sommes alors servis de l’appareil B centrifugation angulaire de Lundgren, appareil qui permet de gagner un temps notable, vu que la lec- ture peut dejh se faire au bout de 10 minutes. Naturellement nous avons execute plusieurs recherches de contrble, afin d‘6tre bien certains que la resistance n’btait pas shrieusement influencee par une Qnergique centrifugation. Pour nos determinations faites B titre d’orientation noua nous sommes bornhs simplement 8, veri- fier le debut de l’hhmolyse. Dana ces determinations prealables de la rhsistance nous n’avons employe, pour des raisons pratiques, que 5 cc. des solutions physiologiques de sel marin au lieu des 10 cc. que nous employions prbc6demment.

La ddbbroldccithine avec laquelle nous experimentions pro- venait de la substance cerebrale tantbt desshchhe, tantbt non clessechee dans le vide. Avec ces prkparations de double origine nous formions des emulsions B 1 %, en les secouant Bnergique- ment pendant 4 heures. Nous n’avons observe aucune action sur la resistance soit avec la lecithine seule, soit avec la lecithine additionnee d’une quantite Qgale d’huile de sesame pure (voir fig. 1).

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302 ~ L B E R T QR~NBIERQ, bra LUNDBERO ET TIIOR EKECRAKTZ.

ojo

0,48

036

094

0)n. I L Fig. 1. Cette figure a pour but de montrer l’action des differentes substances snr la resistance des globules rouges do sang. A gauche, la colonne verticale de chiffree indiqne la concentration des solutions salines en ponrcentages. Les lignes indiquent les concentrations salines avec lesqnelles l’hemolyse s’est prodnite. Comme on le wit , l’ovolecitbine et la cholesterine angmentent la resistance des

globules rouges do sang.

C’est d’une maniere analogue que nous avons expQrimentQ sur une hmulsion d’ovoldccithine h 1 %, Qmulsion obtenue par une Qnergique succussion pendant 4 heures de temps. Cette Qmulsion donna constamment une augmentation trhs Qvidente de la rk- sistance des globules rouges 8 l‘Qgard des solutions hypotoniques salines. Quand un commencement d’hhmolyse se produisait normalement, c’est-8-dire avec une concentration saline de 0.48 %, on le dQplapit en ajoutant 0.1 cc. d’Qmulsion de lQcithine h 0 .42 %. Nous avons l’habitude d’appeler ce dhplacement un dkplace- ment de trois degrQs par en bas, vu que l’hhmolyse ne se produisait plus qu’avec une concentration saline plus faible. Chaque dhplace- ment d‘un degrQ correspond donc 8 un dbplacement de 0.02 yo dans la concentration de la solution saline. Dans une vingtaine de dhterminations avec de l‘ovolQcithine prQparQe en trois occa- sions diffhrentes nous avons presque toujours obtenu Ze m2me ddplucernent (voir fig. 1).

Dans des series paralleles d’exphriences ultbrieures, la m6me augmentation de resistance s’obtint exactement avec l‘ovo- lhcithine prhparhe par le prof. Ekecrantz, 1’Qmulsion de lbcithine de Merck en ampoules e t la helpine.

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LA LtCITIIINE ET LES QLOBULES ROUGES 303

Les modifications suivantes dans la disposition des exphi- ences n’eurent aucune espkce d’effet sur la resistance:

A. L’Qmulsion de 1Qcithine ktait ajoutee directement aux globules rouges laves et, au bout de 10 minutes, ce melange Qtait reparti dans les series de tubes contenant des solutions salines.

B. Mbme opQration que prbchdemment, avec cette difference que les globules rouges n’ktaient pas sQpares du serum.

C. Mbme operation que prkcQdemment, avec cette difference que les globules rouges Btaient laves, puis melanges au serum.

L’ovolkcithine prQparee par le prof. Ekecrantz se trouva donc avoir la propribti que nous ktudions, celle d’dlever constamment et tnnnifestement lu re‘sistunce des globules rouges du sa.ng. Mais nous n’avions pas determine la concentration optima de la 16- cithine, non plus que la duree de la succussion. Pour y arriver nous avons preparb, sans la soumettre b la succussion, une emul- sion de lQcithine A 1 yo dans la solution saline physiologique. On pesait environ 1 g. de lQcithine et l’additionnait de 100 parties de solution physiologique saline. La lecithine Btait ensuite pru- demment dissocibe avec un blton de verre, puis elle restait pen- dant 4 & 5 jours & la tempQrature de la salle; le flacon Qtait re- tour& un certain nombre de fois chaque jour. La lhcithine passa ainsi peu b peu A 1’Btat d’emulsion. Dans la suite nous Qtendions cette Qmulsion de fapon b obtenir la sQrie des concentra- tions suivantes: 10 Oleo, 7.5 o/oo, 5.0 o/m, 3.7 o/oo, 2.5 O l w , 1.2 o/w et 0. (j O/Iw. Les Qmulsions Qtaient plackes dans l’appareil b succussion et des Qchantillons en Qtaient prbleves au bout de 5, 10, 15, 20, 30, 45, 60 et 90 minutes. Les &terminations de la resistance s’exhcutaient de la mani6re usuelle. Les rhsultats sont indiquQs dans la fig. 2. Comme on le voit, la concentration la plus faible de lhcithine ne donne aucun rksultat. La lecithine b 1.2 o/w pro- duit au bout de 60 minutes de succussion une action lkgkre, mais nettement perceptible. Les autres emulsions de lkcithine, apr6s une succussion de mbme durbe, agissent bien, vu que le dkbut de l’hkmolyse est dkplacQ de 0.42 yo b 0.38 %. On re- marque en outre que plus la concentration est Qlevke, plus courte est la durQe de succussion necessaire pour obtenir une action perceptible. Ce dAplacement de la resistance est moindre qu’il n’aurait dii 1’6tre en rQalit5. En effet, quand, par exemple, b 5 CC.

d’une solution de NaCl b 0.40 % on ajoute 0.1 cc. de 1’8mulsion

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304 ALBERT QRBNBERQ, j i s ~ LUNDBERQ ET TIIOR EKECRANTZ.

de ldcithine dans une solution B 0.9 yo de NaC1, la concentration des 5.1 ce. de solution de NaCl devient Bgale B 0.41 yo. Le ta- bleau suivant montre bien ce ddplacement de la concentration .clans les diffhents cas.

5 cc. 0.50 % + 0.1 cc. 1 4 1 0.48 > 0.608 %

.- > I I 0.488 D

0 5’ 10’ 15’ 90’ 30’ 45’ 60’ 9d’

Fig. 2. Cette flgnre a pour bnt de montrer, sons forme de graphiqne, h quel degre de concentration de lecithine et an bout de qnelle durbe de snccnssion on atteint la plns energiqne inhibition de l’hemolyse an moyen de l’ovolecithine. Les chiffres de l’axe des ordonnees indiqnent les concentrations des solutions de eel marin en pourcentages. Le long do l’axe des abscisses Is dnrh de la snccns- sion est indiquhe en minutes. Lee differentes conrbes reprbsentent lee differentes

Bluulsions de lecithine.

Si l’on fait agir la lhcithine sur les hdmaties it la concentration encore plus faible de 1/20000, on n’a guhe B redouter la source d‘erreur que Sachs et Elopstock mentionnent dans leur travail intitulb ,Methoden der Hiimolyseforschung)): . . . kann aber auch die hiimolytiache Substanz in hoherer Konzentration eine fixie- rende Wirkung auf die Blutkorperchen ausiiben, so dass die Hamolyse erst durch geringere Mengen bewirkt wird. Als cin typisches Beispiel dieser Art sei das Sublimat genannt, das in hoherer Konzentration die Blutkorperchen fixiert, in ge- ringer aber von starker hlimolytischer Wirkung ist,.

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LA LfiCITHIKE ET LE8 GLOBULES ROUQES. 305

Les Qmulsions htaient ghneralement employees aussitbt aprds lcur prhparation, mais elles Btaient tout aussi actives aprhs plu- sieurs semaineu.

Pour leu recherches in vivo sur le lapin nous st6riZisions une Bmulsion d’ovolhcithine it 1 % dans la solution physiologique saline. La sthrilisation avait lieu par chauffage au bain-marie jusqu’h GO” pendant une heure durant trois jours conshcutifs. Pour contr6ler la stkrilitC, on recourait ensuite aux hpreuves bacthriologiques habituelles de sthrilith. Les recherches in vitro avant et apres la st4rilisation montraient hgalement pour la rhsistance un dhplacement par en bas de trois degrhs. La sth- rilisation n’influait donc pas sur l‘action inhibitrice de la lhci- thine B l’hgard de l’hhmolyse.

Esstlis avec la cdphtlline et lr cholestdrine.

Suivant la technique prkchdemment dhcrite pour la lhcithine, nous avons fait des exphriences avec la chphaline et la cholesth- i-ine. La premiere diminue la resistance en produisant un dkpla- cement d’un degrb par en haut. La seconde a la mbme action que l’ovolhcithine, car elle augmente la resistance en provoquant UII dkplacement de trois degrhs par en bas (voir fig. 1).

1) La lbcithine empruntBe B la substance cerhbrale des bovidhs (ce‘rkbrolkcithine prhparhe par le prof. Ekecrantz) n’agit pas sur l i ~ rPsistance des globules rouges du sang l’hgard d’une solution (la sel marin hypotonique.

2) La lecithine de l’ceuf de poule (owoZicithine prhparBe par le prof. Ekecrantx) agit par contre en augmentant la rhsktance des globules rouges du sang.

a) Pour que cette action apparaisse, la concentration de l’ovo- Gcithine doit Qtre pour le moins de 1/20000.

b) En vue de cet.te mQme action il faut que la lhcithine soit A I’btat dc fine Qmulsion, a p e s avoir k t6 secouhe dans un appa- rcil A succussion pendant une heure au moins.

c . ) La sthrilisation par le prochdk indiquh plus haut ne trouble pas cette action.

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306 ALBERT GIRGNBERO, KKE LUNDBERB EP TtIOR EKECRANTX.

La difference des resultats obtenus dans nos experiences avec l’,ovol&ithine,, d’une part, et la werkbrolecithinee, d’autre part, s’explique peut-btre par le fait que ces deux lecithines, en depit de la ressemblance de leur denomination, representent deux composhs ou groupes de composQs essentiellement differents. L’ovolecithine a une composition repondant it un monoamino- phosphatide et, par suite, doit &re rangee parmi les phosphatides non satures. Par contre, la cCrt5brolhcithine dont la partie prin- cipale serait, It ce qu’on pense, la sphingomyeline offre une com- position repondant aux diaminomonophosphatides. Ces derniers sont B ranger parmi les phosphatides satures. La cephaline eat considhree par Thudichum comme un monoaminomonophos- phatide, mais dans nos experiences elle s’est comportee comme la chrebrolecithine.

(Des experiences qui continuent lcs precedentes sont dejA en coura.)

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