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N° 02 - octobre 2011 - Lettre indépendante d’information sur l’agglomération grenobloise La Lettre du Changement 08 novembre 2011 — n°4 Le PS peut-il perdre Grenoble en 2014 ? (les 5 groupes qui allument la campagne 2014)

La lettre du Changement (n° 3 et 4)

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Point sur l'état des forces politiques dans l'agglomération grenobloise à l'approche des prochaines élections locales

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N° 02 - octobre 2011 - Lettre indépendante d’information sur l’agglomération grenobloise

La Lettre du Changement 08 novembre 2011 — n°4

Le PS peut-il perdre Grenoble en 2014 ?

(les 5 groupes qui allument la campagne 2014)

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Le PS peut-il perdre Grenoble en 2014 ?

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Cinquième enjeu : faire vivre une campagne en dehors des supports insti-tutionnels. En 1983, dans des cir-constances assez compa-rables aux actuelles, le contournement avait été opéré par le support d’in-formations de masse qu’est l’affichage publici-taire 4 m x 3 m. Pour des raisons de coûts dans un budget plafonné légalement, ce support est peu utilisable, voire même pas du tout. Internet sera-t-il le 4 m x 3 m de 2014 c'est-à-dire le support qui assure la relation directe entre un émetteur et l’opinion sans intermédiaire ? Là aussi, c’est difficile à dire dès à présent. La so-ciologie de Grenoble as-sure à Internet une place importante. Mais la frac-ture numérique existe en-core et, à la différence de l’affichage publicitaire, In-

ternet n’a pas encore une efficacité d’accès dans toutes les catégories d’o-pinion. Même s’il est pro-bable que plus la campa-gne électorale s’appro-chera du jour de vote, plus l’équité habituelle s’installera. En revanche, à ce jour et encore proba-blement pendant de nom-breux mois, l’inégalité de traitements est profonde. C’est un sujet important que l’opposition doit trai-ter avec attention. Sixième enjeu : rendre crédible la victoire de l’opposition. Une partie importante de l’opinion moderne vote d’abord pour des … gagnants. Tant que la victoire vir-tuelle est impossible, la victoire réelle l’est encore moins. Par conséquent, l’impact de la crédibilité de victoire devient plus important que jamais. Des facteurs nouveaux émergent en ce domaine. La fragilisation de Michel Destot est désormais no-

toire. Un questionnaire en ligne sur le site Internet Grenews le place même en novembre 2011 com-me le «problème majeur de Grenoble» pour 25 % des réponses. Quatre changements sont intervenus. Tout d’abord, Michel Des-tot a beaucoup perdu de défis ces dernières an-nées pour ne pas dire qu’il les a tous perdus. Sa crédibilité est impactée. Ensuite, son engagement aux côtés de DSK puis de Martine Aubry a altéré son image de marque. Dans le premier cas (DSK), il lui est difficile d’expliquer comment il pouvait appeler à voter pour un individu qui connait une telle cascade de révélations toutes plus glauques les unes que les autres. Dans le second cas, il est devenu très mi-litant avec un côté agres-sif peu coutumier. Dans les deux cas, son image

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Les partis politiques seront-ils «in» ? Dans de nombreuses localités, la préparation des élections locales se fait actuellement sur des bases qui contournent les partis politi-ques traditionnels. En cette pério-de de forte contestation de la po-litique, ils deviennent «out». De là à en tirer des conséquences durables, c’est prématuré. Ils peuvent revenir à la mode et faire valoir la force de leurs ancrages historiques. Seront-ils «in» en 2014, c’est une des inconnues nouvelles et majeures dans l’ag-glomération grenobloise comme dans de nombreuses autres locali-tés françaises ?

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de marque est affaiblie pour des causes différen-tes. Puis, ces deux échecs (DSK + Aubry) cassent l’envergure nationale qu’il souhaitait manifestement acquérir. Enfin, les échecs locaux dans la vie quotidienne prennent une place nou-velle : impôts, dettes, embouteillages, insécurité … Ces échecs qui concer-nent des volets impor-tants de la vie quotidien-ne conduisent à souhaiter le changement.

Les 4 records et la victoire de

«Monsieur Autre» Sur le site Internet Gre-news, début novembre 2011, figure un question-naire en ligne. Plus de 1 400 personnes ont répondu à ce ques-tionnaire. La méthode ne donne techniquement au-cune garantie de repré-sentativité de l'échantillon des exprimés. Mais plu-sieurs éléments méritent l'attention : 1) L'intitulé même du questionnaire : la recher-che du "problème majeur à Grenoble" : ce choix il-lustre l'ambiance actuelle dans la Capitale du Dau-phiné : l'examen des pro-blèmes.

2) Quand il est question de sélectionner les "problèmes majeurs", la liste est longue. 3) Depuis le début de ce questionnaire, le problè-me désigné comme ma-jeur est : ... "le Maire ac-tuel" pour 25 % des ex-primés. Comment comprendre cette "ambiance" ? Il y a désormais le senti-ment de 4 records : 1) Le record des impôts : Grenoble est dans le groupe de tête des impôts locaux élevés, 2) Le record de l'endet-tement : Grenoble est en même temps dans le

groupe de tête des dettes publiques locales lourdes. 3) Le record de l'immo-bilisme : la liste des dossiers non réglés est longue. C'est le pre-mier choc avec les deux classements qui précè-dent. L'opinion de l'agglo-mération pourrait accep-ter une fiscalité locale lourde et un endettement élevé si les investisse-ments d'avenir suivaient : voiries, équipements pu-blics ... Mais non, la dépense pu-blique est lourde sans que les investissements sui-vent. Bien davantage, des équipements publics de-viennent des caricatures de gaspillages (Stade des Alpes vide), des marches

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en arrière (Rocade Nord), des difficultés de qualité de vie (insécurité). D'où le mécontentement ac-tuel. 4) Le quatrième record, c'est que les trois pre-miers aient pu prendre naissance et "prospérer" sans même qu'un dé-bat de fond n'inter-vienne sur les causes de cette situation et surtout sur les facteurs de chan-gements. Ce dernier record est à rapprocher d'un autre questionnaire en ligne in-tervenu cet été sur le mê-me support sur le thème "quel nouveau maire en 2014 ?". Ce questionnaire a pris fin à mi-août 2011 et le sou-hait numéro 1 était : "Monsieur Autre". Avec un très large écart, "Monsieur Autre" arrivait en tête devant toute la liste des noms cités de l'actuelle classe politique (Destot, Safar, Noble-court,Bertrand, membres de l'actuelle opposition grenobloise ...). L'opinion locale n'accepte plus le décrochage entre les problèmes rencontrés et l'absence de réponse attestant la prise de cons-cience mais aussi donnant la visibilité nécessaire aux contribuables et aux ci-toyens.

C'est ce décrochage qui est nouveau et qui mérite l'attention. La dette locale n'est pas encore le sujet majeur mais le rapprochement avec l'immobilisme crée le mécontentement avec une question simple de bon sens : payer autant aujourd'hui et demain pour quoi en retour ?

Les 5 groupes de l’opposition locale

actuelle Pour classer chacun de ces groupes, le critère de l’historique de l’organisa-tion paraît le plus cohé-rent.

AG3D : Richard Cazenave

Le premier groupe est constitué autour de l’as-sociation AG3D présidée par M. Richard Cazenave, Député Honoraire. Créée à l’occasion de la candidature de Grenoble pour les JO de 2018, cet-te association s’est beau-coup engagée pour met-tre à disposition un réel pouvoir d’expertise en matière de désenclave-ment de l’agglomération grenobloise. Elle a multiplié les propo-sitions précises, concrè-tes. Elle pouvait compter

Mieux connaître notre équipe A mi-novembre 2011, sur le seul site Issuu.com, nos documents d'informations référencés (8) vont déjà franchir le nombre des 25 000 lecteurs. Ce chiffre appelle quelques précisions techniques : 1) il repose sur 8 documents hébergés sur Issuu.com dont les 3 premiers numéros de la lettre du Changement, 2) vous pouvez vérifier vous-même ce chiffre de façon sim-ple. Vous vous rendez sur Goo-gle, vous tapez issuu.com, puis dans la rubrique recherche, vous dactylographiez "la lettre du changement" et vous avez alors accès par extension à chacun des 8 documents avec les statistiques de fréquenta-tion par document, 3) à ce jour, ces 8 documents totalisent déjà 23 593 lecteurs et 1 430 136 pages vues, 4) pour améliorer cette audien-ce, nous démultiplions actuel-lement le placement de nos documents d'informations sur divers supports complémentai-res à Issuu.com. La ligne éditoriale de nos publi-cations explique ce score. Cha-que lettre est engagée mais en sortant des lignes habituelles où les pro-PS écrivent un su-jet, un verbe et un compliment tandis que les anti-PS écrivent un sujet, un verbe, une criti-que. Les lettres du Change-ment échappent à cette logi-que binaire, manichéenne. Vos commentaires indiquent une attente de propositions précises, positives, concrètes, possibles. C'est ce volet que nous allons ouvrir à partir du numéro 5.

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sur le sens de la commu-nication de son Président, Richard Cazenave, Dé-puté de Grenoble—Meylan de 1988 à 2007 mais aus-si doté d’une forte expé-rience des dossiers locaux par l’exercice de plusieurs mandats d’adjoint au Mai-re de Grenoble ou de Vi-ce-Président de la Région Rhône—Alpes. Cette association continue ses travaux même si l’é-chec de la candidature grenobloise aux JO la pri-ve d’une tribune pour ex-poser ses propositions dans l’attente de l’accélé-ration du calendrier élec-toral. Pour mieux connaître les propositions de cette as-sociation : http://ag3d.fr/

Cette association devrait verser ses propositions au débat public à compter des législatives de juin 2012 et sa participation très active dans la prépa-ration des prochaines élections locales paraît toute naturelle.

Le Renouveau Citoyen :

Jean Christophe Ninet

Le second groupe est structuré autour de l’as-sociation «Renouveau du Citoyen», présidée par M. Jean Christophe Ninet. Lancée en avril 2011, cet-te association a débuté par des prises de posi-tions sur la situation fi-nancière des collectivités

locales. Elle a adressé une lettre ouverte au Président de la Métro sur la question du Stade des Alpes. Puis, elle a diversifié ses sujets d’examens, passant de l’insécurité aux voies de circulation en évoquant la démocratie locale. Cette association réunit ses membres régulière-ment et commence à pu-blier des propositions concrètes sur les princi-paux sujets de la vie quo-tidienne. Elle a vocation à repré-senter une sensibilité de société civile avec des propositions concrètes tout particulièrement

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dans trois domaines : les finances locales, les voies de communication et la sécurité publique : h t t p : / / w w w . r e n o u v e a u -citoyen.fr/blog/

UMP 38 : Jean Claude Peyrin

Le troisième groupe concerne la formation po-litique UMP qui, début juillet 2011, est sortie de la tutelle nationale et a mis en place ses nouvel-les instances. Pour cette formation poli-tique, l’enjeu est simple mais déterminant : re-construire sa crédibilité. Son nouveau Président départemental, M. Jean

Claude Peyrin, a choisi le cap du rassemblement pour unifier toutes les tendances longtemps op-posées de cette sensibili-té. Dans l’agglomération gre-nobloise, trois personnali-tés ont en charge la mo-bilisation pour la prési-dentielle 2012 : Mme Na-thalie Béranger, MM. Matthieu Chamussy et Anthony Péres. Pour le moment, la priori-té est manifestement à la politique nationale à l’exemple des informa-tions publiées sur son blog mis en service cou-rant octobre 2011 : http://www.ump38.fr/.

Grenoble agglo 2014 :

Denis Bonzy Le quatrième groupe est l’initiative Grenoble agglo 2014 lancée à mi-juillet 2011 à partir d’un nou-veau Club : Club 20. Ce groupe est animé par M. Denis Bonzy et inter-vient progressivement dans trois domaines privi-légiés. Tout d’abord, c’est le groupe qui occupe le plus le créneau des nouvelles technologies. Il représen-te à ce jour la «puissance de feu» la plus forte avec des supports complémen-taires en plus grand nom-bre (blog, réseaux so-

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aux …). Les chiffres d’au-diences comme de volon-tariat sont en progression forte. Ensuite, le cadre de ré-flexion est clair : mem-bres de la société civile de toutes les sensibilités qui veulent définir les valeurs essentielles d’une nouvel-le gouvernance locale. Enfin, l’enjeu électif est clairement affirmé. Il fi-gure officiellement dès à présent sur le bandeau de présentation de la plate-forme Tumblr qui est en cours de finalisation. Les premiers correspondants municipaux devraient être présentés à une date symbolique dès le pre-mier trimestre 2012 : http://grenobleagglo2014.tumblr.com/

Les protestataires : Verts et FN

Ce sont les votes bloqués sur des réactions nationa-les. En ce qui concerne le par-ti de Martine le Pen, dé-but novembre 2011, il a ouvert sa permanence vers la Place de Verdun à Grenoble. Il peut compter sur la personnalité de sa nouvelle responsable dé-partementale, Mme Mi-reille d’Ornano, Conseil-lère Régionale, pour don-ner une image modérée, sérieuse et combative dans une géographie où le FN a devancé l’UMP dans chaque Canton de l’agglomération en mars 2011.

En ce qui concerne les Verts, ils veulent faire de Grenoble une des villes tests. Ils peuvent compter sur des leaders locaux de qualité avec une sociolo-gie porteuse. M. Olivier Bertrand, Conseiller Général de Grenoble, incarne l’un de ces leaders avec un an-crage direct emblémati-que. La course entre ces grou-pes est lancée pour les élections 2014 dans l’ag-glomération. Le premier semestre 2012 devrait être la séquence d’un pre-mier changement mani-feste de rythme. Editeur : [email protected]

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Existe-t-il encore un modèle de développement de l’agglo ? 9

Pendant longtemps, il a été question d’un «modèle greno-blois», un «laboratoire». Le développement de l’agglo-mération grenobloise a long-temps été présenté comme une référence. En 1961, Paul Dreyfus, journaliste vedette et r ema r q u a b l e a n a l y s t e concluait un de ses ouvrages par les lignes suivantes «Grenoble sera une métropo-le. Pariez vite sur Grenoble. Pariez sans crainte. C’est la ville qui monte.» Existerait-il ce jour encore matière à une telle recommandation ?

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La Lettre du Changement 26 octobre 2011 — n°3

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Au pouvoir à Grenoble depuis 1995, soit 16 ans, le Parti Socialiste peut-il être battu en mars 2014 ? Si c’était le cas, c’est l’en-semble de la situation po-litique qui changerait dans l’agglomération gre-nobloise.

Les 5 nouveautés 1) En mars 2014, le PS détiendra peut-être tous les pouvoirs sans la moin-dre exception : Etat, Ré-gion, Département, Ag-glomération et Ville cen-tre. Dans cette hypothèse, il n’a plus la moindre excu-se face à des résultats défaillants. Bien davanta-ge, si la victoire en mai 2012 devait reposer sur des promesses difficiles à réaliser, le mécontente-ment trouverait alors une expression immédiate en mars 2014, comme ce fut le cas dernièrement en mars 2008 pour la majo-

rité présidentielle sortan-te. 2) Grenoble, la «ville fiè-re» n’a pas accroché beaucoup de succès ces dernières années. La can-didature aux JO 2018 s’est terminée par une triste troisième place sur 4 candidats. Le sport de haut niveau est en crise inédite (liquidation de la SASP GF 38, affaires concernant le hockey sur glace …). Les embouteilla-ges perturbent la vie quo-tidienne de façon crois-sante. Les violences ur-baines ont beaucoup alté-ré l’image de marque ex-terne de la capitale du Dauphiné. Ces dernières années, Grenoble a perdu de sa superbe. 3) Grenoble la «ville jeu-ne imaginative» est per-çue comme une ville gé-rée par une équipe usée, divisée, en bout de souf-fle. Les divisions sont ap-parues au grand jour dès la tentative de Michel Destot d’accéder en mai

2010 à la succession de Didier Migaud à la tête de la Métro. Ces divisions ont gagné en intensité dans le pro-cessus de composition de la liste des sénatoriales pour septembre 2011 avec le vote en faveur de Jacques Chiron contre les «recommandations» de Michel Destot engagé aux côtés de Bernard Soula-ge. Elles s’expriment de façon publique dans les hypothèses des éventuali-tés de succession à la fonction de Maire de Gre-noble avec des opposi-tions personnelles radica-les entre plusieurs pré-tendants à l’exemple de Geneviève Fioraso et Jé-rôme Safar. 4) La division entre le PS et les Verts se creuse. Là aussi, les sénatoriales de septembre 2011 ont mar-qué une étape nouvelle avec le refus d’intégrer sur une liste d’union le moindre candidat éma-nant des Verts. Les Verts

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Des seniors inquiets pour la sécurité et le cadre de vie Les violences urbaines chan-gent tout particulièrement le regard des seniors sur la Capi-tale du Dauphiné. Traditionnellement légitimis-tes, ils sont désormais très réservés sur l’équipe munici-pale sortante lui reprochant une détérioration de la qualité de vie : embouteillages, insé-curité, absence de propreté urbaine … Un clivage nouveau est inter-venu manifestement.

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ont indiscutablement pesé sur la politique mise en œuvre depuis 1995 à l’exemple des restrictions considérables subies par les automobiles ces der-nières années mais l’ac-cord politique global n’existe plus. Bien davan-tage, sur plusieurs dos-siers importants, les Verts semblent désormais l’op-position la plus radicale dépassant même les dif-férences d’appréciations exprimées plus timide-ment par l’UMP. 5) L’assiette politique de la majorité municipale grenobloise s’est réduite puisqu’au moment où les divisions avec les Verts sont de plus en plus for-tes, l’alternative aux Verts que devait être le Modem a fondu dans les échéances post mai 2007 quand les Verts s’instal-laient eux durablement dans les formations politi-ques fortes de l’agglomé-ration grenobloise. Ces 5 facteurs ont donné naissance à fin 2011 à une situation politique grenobloise objectivement nouvelle.

Les 6 enjeux de l’opposition locale Finalement dans ce contexte, l’ultime force de la majorité PS ne réside-t-elle pas désormais d’a-bord dans les faiblesses

structurelles de l’opposi-tion locale UMP ? Ces faiblesses anciennes sont au nombre de 6 pour l’essentiel. Chacune d’en-tre elles permet d’identi-fier l’enjeu pour revenir dans la course de façon performante. Premier enjeu : recons-truire une large union lo-cale. La ligne Maginot du PS face à l’offensive UMP a longtemps été le nom d’Alain Carignon. Ce nom était supposé ra-viver les tensions locales et les clivages entretenus d’ailleurs avec une grande habileté pendant de nom-breuses années. Cette étape est-elle finie ? Si la réponse est positive, l’op-

position locale reconsti-tuera son socle de base. Si la réponse est négati-ve, l’opposition locale se fragilisera encore et tou-jours de façon détermi-nante. Or, cette étape est finie sous l’œuvre de trois fac-teurs. Tout d’abord, les clarifica-tions données par Alain Carignon en personne qui se consacre maintenant exclusivement à la politi-que nationale dans l’équi-pe rapprochée de Nicolas Sarkozy s’abstenant de façon ostentatoire de tou-te expression et de toute intervention sur les sujets grenoblois.

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C’est ensuite le fait du temps qui produit pro-gressivement son travail naturel habituel en la ma-tière en clarifiant la mé-moire quand un arbre ne cache plus la forêt d’un bilan. C’est enfin la volonté des membres de l’opposition locale qui estiment que 20 ans d’opposition cons-tituent une période suffi-sante pour analyser les raisons des échecs suc-cessifs sans continuer à pérenniser les causes de leurs difficultés. Second enjeu : sortir des querelles politiciennes pour s’adresser aux grou-pes de population qui font la décision sur Grenoble. Ces groupes sont au nombre de trois : les mo-dérés apolitiques, les classes moyennes, les jeunes. Les examens de l’opinion montrent que ces trois groupes ont désormais des attentes proches : «le soir c’est dangereux à Grenoble», «on ne s’est pas assez préoccupé de la qualité de vie en dévelop-pant l’agglomération», «les gaspillages sont trop nombreux et les impôts trop élevés» … Derrière le partage de r e p r o c h e s , l e s comportements et les attentes diffèrent.

Des groupes qualitatifs montrent que pour les «modérés apolitiques», ils sont très sensibles à l’ordre. L’insécurité est le facteur de divorce avec la majorité sortante. Il en est de même d’une ville jugée «sale». Les modérés apolitiques o n t a c t é l e u r mécontentement mais ils se détermineront en fonc-tion des candidats. Ils sont prêts à quitter la majorité sortante si un candidat sait leur parler de façon concrète refu-sant les thèmes politiques qui leur paraissent éloi-gnés des réalités. Le second groupe, «les classes moyennes», a une priorité majeure : les im-pôts et les gaspillages. Ce groupe veut que la Vil-le vive en fonction de ses moyens «raisonnables» et qu’elle mette fin à une fiscalité trop élevée et en-core davantage à un en-dettement non sécurisé. C’est une catégorie qui est animée par des objec-tifs parfois contraires. Ce groupe aspire à une ad-ministration économe mais, dans le même temps, exprime toujours une fierté pour les ambi-tions de la Ville. Ces am-bitions concernent peu l’idée de capitale des na-notechnologies ou autre thème trop scientifique, intellectuel ou abstrait.

Mieux connaître notre équipe 4 questions pratiques méritent des précisions : 1) Le nom actuel : Club 20. Il a été considéré que le temps des mots est passé. C'est le temps des chif-fres qui s'ouvre. L'actuel débat sur les dettes publiques nationales et locales en est une illustration. Les mots ont été trop galvaudés, dé-tournés, vidés de sens. Nous avons donc fait le choix d'un chiffre. Pourquoi ce chiffre : 20 ? Parce que le chiffre 20 est au coeur de nombreuses réalités à venir. En 2014, ce sera la 20 ème élec-tion municipale depuis 1900. Cette élection sera celle de l'esprit 2.0 avec une place déterminante pour Internet, pour les réseaux sociaux. Le mandat débutera en 2014 pour prendre fin en ... 2020. Pour toutes ces raisons parmi d'au-tres, le chiffre 20 nous paraissait s'imposer. 2) La date de création : juillet 2011. Le mois de juillet est celui du printemps républicain dans l'Histoire de notre pays et à plus forte raison dans celle du Dauphi-né. Comme ce Club doit être le point de rencontres du plus grand nombre de républicains (de droite, de gauche, des écologistes ...), le mois de juillet nous semblait tout destiné pour officialiser cette nais-sance. 3) L'objectif : des propositions pré-cises, concrètes qui ont vocation à peser en 2014. 4) Une priorité : à l'avenir ! L'atti-tude innovante, c'est de ne s'occu-per que de l'avenir : des actions concrètes, des projets simples.

L'innovation ne se décide pas. Elle se vit. Pour davantage d’informations :

[email protected]

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Elles sont relatives à des éléments du cadre de vie, de l’emploi … Ce groupe fera son choix sur le thème des écono-mies et de la fiscalité. Pour ce qui concerne les jeunes, c’est le besoin de fête qui prime, l’aspiration à l’innovation. L’apprécia-tion qui revient le plus souvent est : «la vie quo-tidienne est monotone à Grenoble». Cet examen laisse appa-raître que deux des trois groupes décisifs sont sur des thématiques plutôt favorables à la droite ha-bituellement : la sécurité et la rigueur de gestion. Troisième enjeu : incar-

ner une vision pour Gre-noble. Là encore, les groupes qualitatifs appor-tent des précisions impor-tantes. Désormais, le sort de Grenoble est lié à celui de l’agglomération grenobloi-se. Il y a une identité de devenirs. La grande nou-veauté pour 2014, c’est la probable existence d’un débat d’agglomération et ce pour la première fois. L’agglomération greno-bloise comme cadre de vie commun partagé est née. C’est donc une vision d’agglomération portée par la Ville centre qu’il faut présenter. Cette vision d’aggloméra-tion doit rassurer et moti-

ver à la fois. L’opinion a besoin de repli et d’ouver-ture. Toute la difficulté va résider dans la capacité à concilier des attentes contraires. Sous cet angle, la situa-tion de 2014 est très dif-férente de celle de 1983. En 1983, pour les premiè-res élections de la décen-tralisation, l’opinion at-tendait du neuf, de l’éner-gie, du mouvement. A cette époque, l’opposition d’alors réunissait objecti-vement les atouts atten-dus par l’opinion dont la jeunesse de son leader en p l e i n e mo de d e s «nouveaux Maires». Aujourd’hui, l’opinion a besoin d’être sécurisée.

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La majorité locale sortan-te est handicapée par son bilan mais, dans ce contexte, son ancienneté ne devient pas aussi mé-caniquement qu’hier un phénomène d’usure. Le besoin d’expérience est attendu. Quatrième enjeu : gagner d’abord en crédibilité. Pour gagner en crédibili-té, l’opposition doit mon-trer par ses propositions qu’elle est capable de gé-rer plus efficacement que l’équipe sortante. Elle doit éviter une politi-sation qui donnerait une image militante de nature à l’éloigner des seuls en-jeux locaux. Cette étape de la crédibilité va techni-

quement poser deux arbi-trages essentiels. D’une part, il s’agit de dé-terminer le bon calendrier de campagne. La cons-truction de la crédibilité demande du temps. Par conséquent, cette premiè-re contrainte plaide pour une campagne longue. On ne devient pas crédible du jour au lendemain. Il faut du temps pour permettre le jugement dans la du-rée. D’autre part, pour tester cette crédibilité, il parait probable que la mise en œuvre de primaires lui permettrait d’occuper le terrain dans la durée et d’assurer une meilleure connaissance progressive de ses personnalités.

Les primaires 2011 du PS ont bien rempli cette fonction sur le plan natio-nal. Un dispositif de ce type est-il transposable sur le plan local ? Cela reste à vérifier car il y a de nombreuses difficultés techniques. En 1983, ce «tour de chauffe» avait été assuré par les canto-nales de mars 1982 au lendemain desquelles la donne locale était entière-ment changée. Pour 2014, il n’y a pas de tremplin institutionnel de ce type. Comment en trouver un autre ? (suite et fin dans notre prochain numéro)

Editeur : [email protected] www.denisbonzy.com

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Dans une agglomération en perte de vitesse, le PS peut-il perdre la collectivité la plus importante : la Ville de Greno-ble ? Au pouvoir depuis 1995, c’est la première fois qu’il enregis-tre des divisions internes aussi profondes et publiques. La poussée des Verts altère l’uni-té de la gauche. Le mandat en cours a connu des échecs per-ceptibles. La compétition pour 2014 s’engage-t-elle sur des bases réellement nouvelles ?