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La lettre de l’association de La Bastide de Puybrun www.bastide-puybrun.com Janvier 2012 Ce magnifique chapiteau nous a été montré pour la première fois par Bernard Pouget, membre de notre association. Deux inscriptions sont visibles de part et d’autre. Du côté gauche, on peut lire : « Fondation 1219-1791 ». Ces deux dates sont très importantes. La première indique la fondation de la grange de Dalon à Tauriac, suite à la vente de la moitié de la dîme de cette paroisse à Bernard de Miers qui en investit le maître de grange (cartulaire de Dalon). La seconde date est la vente aux enchères de l’abbaye de Dalon. Ainsi se termina une histoire de 572 ans entre Puybrun et Dalon. Côté droit, on peut lire : « Restauration 1860 ». L’année 1860 correspond à la création de l’école libre de Puybrun. Quant à l’écusson, nous ignorons sa signification. Il est composé de trois étoiles de chaque côté, peut-être une septième en haut de l’écusson ? Et au centre un globe surmonté d’une croix ? Cette année et pour ses quinze ans d’existence, l’association a choisi de présenter ses activités et ses projets sous forme de lettre adressée à ses adhérents et également à ses partenaires.. Parmi ceux-ci, rendons hommage au CEP (Culture et Patrimoine de Gagnac). En effet, son journal « Vendinha » paru en janvier 2011 nous a largement incités à faire de même. Le titre de la « Balharguia » choisi pour cette lettre, évoque le passé le plus lointain de la bastide de Puybrun : il figure dans le traité de fondation de celle-ci en 1279 ainsi que dans d’autres documents anciens ; la fontaine qui alimente l’ancien lavoir porte ce nom, ainsi que le « manse » - ou exploitation agricole appartenant aux moines de Dalon et où était cultivée sans doute cette « baliargue », orge en vieux français. En dehors des nouvelles relatives au bilan et aux perspectives de l’association, nous souhaitons proposer des articles plus généraux sur l’histoire locale, comme ce « Moulin du Rouquet » en dernière page. Nous serons également heureux de recevoir et publier de courtes informations sur les organisations ou associations voisines. Cette première « lettre » sera également la messagère de nos meilleurs vœux pour 2012 à tous, adhérents et amis. Nicole Marty Présidente de « La Bastide de Puybrun »

La lettre La Bastide de Puybrunbastide-puybrun.com/lettre_2012.pdf · Françoise Mas et Roger Martinez ont travaillé en étroite collaboration. Françoise a terminé les prises de

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Page 1: La lettre La Bastide de Puybrunbastide-puybrun.com/lettre_2012.pdf · Françoise Mas et Roger Martinez ont travaillé en étroite collaboration. Françoise a terminé les prises de

La lettre de l’association de La Bastide de Puybrun

www.bastide-puybrun.com Janvier 2012

Ce magnifique chapiteau nous a été montré pour la première fois par Bernard Pouget, membre de notre association. Deux inscriptions sont visibles de part et d’autre. Du côté gauche, on peut lire : « Fondation 1219-1791 ». Ces deux dates sont très importantes. La première indique la fondation de la grange de Dalon à Tauriac, suite à la vente de la moitié de la dîme de cette paroisse à Bernard de Miers qui en investit le maître de grange (cartulaire de Dalon). La seconde date est la vente aux enchères de l’abbaye de Dalon. Ainsi se termina une histoire de 572 ans entre Puybrun et Dalon. Côté droit, on peut lire : « Restauration 1860 ». L’année 1860 correspond à la création de l’école libre de Puybrun. Quant à l’écusson, nous ignorons sa signification. Il est composé de trois étoiles de chaque côté, peut-être une septième en haut de l’écusson ? Et au centre un globe surmonté d’une croix ?

Cette année et pour ses quinze ans d’existence,

l’association a choisi de présenter ses activités et ses projets

sous forme de lettre adressée à ses adhérents et également à

ses partenaires..

Parmi ceux-ci, rendons hommage au CEP (Culture et

Patrimoine de Gagnac). En effet, son journal « Vendinha »

paru en janvier 2011 nous a largement incités à faire de

même.

Le titre de la « Balharguia » choisi pour cette lettre,

évoque le passé le plus lointain de la bastide de Puybrun : il

figure dans le traité de fondation de celle-ci en 1279 ainsi

que dans d’autres documents anciens ; la fontaine qui

alimente l’ancien lavoir porte ce nom, ainsi que le « manse »

- ou exploitation agricole –appartenant aux moines de Dalon

et où était cultivée sans doute cette « baliargue », orge en

vieux français.

En dehors des nouvelles relatives au bilan et aux

perspectives de l’association, nous souhaitons proposer des

articles plus généraux sur l’histoire locale, comme ce

« Moulin du Rouquet » en dernière page.

Nous serons également heureux de recevoir et publier de

courtes informations sur les organisations ou associations

voisines.

Cette première « lettre » sera également la messagère de

nos meilleurs vœux pour 2012 à tous, adhérents et amis.

Nicole Marty

Pr Présidente de « La Bastide de Puybrun »

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SONDAGES ET CONTOURNEMENT Revenons sur le contournement routier de

Puybrun, pour parler plus particulièrement du

rapport de diagnostic archéologique qui a été fait

avant les grands travaux de terrassement. Les

sondages ont été réalisés du 5 au 30 mars 2007, sous

la direction de Laure-Amélie Lelouvier, chercheur à

l’INRAP. Trois groupes de sondages nous paraissent

plus particulièrement intéressants.

- Le premier se situe dans la partie orientale du

tracé et a révélé des indices d’occupation néolithique

(7 000 à 2 500 avant notre ère). Ainsi, une structure

de combustion de morphologie circulaire où se

trouvait une meule de taille respectable (0,40 x 0,20),

a été mise à jour.

- Le second groupe de sondage localisé à 700m

au sud de Puybrun, semble plus intéressant. On y

observe la présence de structures archéologiques

avec de nombreux indices d’occupation médiévale.

En particulier, un sondage a livré une fosse

ovoïde à fond plat, contenant 90 fragments de

poteries médiévales (XIe-XIII

e siècles).

- Enfin, le troisième groupe se trouve à l’ouest du tracé, sur la moyenne terrasse de la

Dordogne. Ces niveaux anciens auraient pu

receler des industries paléolithiques

(-2,9 Millions d’années /-12000 ans).

Malheureusement, ce potentiel n’a pu être

confirmé à cette occasion.

Finalement, cette campagne n’a fourni

aucun résultat spectaculaire. Nous regrettons

seulement que, côté est, il n’y ait pas eu

d’indices du bas Moyen âge. En effet, c’est

l’endroit, proche de la fontaine de la

Balharguia, où les abbés de Dalon avaient un

manse (propriété agricole gérée par les

moines) avant la construction de la bastide.

Notons toutefois qu’un membre de notre

association qui assistait à la fin des travaux au

niveau du rond point, côté pont de Mols

(Môle), a vu au fond d’une tranchée un mur

large et bien appareillé. Peut-être notre

manse ?

Les Finances de la Bastide pour 2011 : 36 adhérents à ce jour. Recettes : 2 539,22 €

Dépenses : 2 291,65 € Cotisation annuelle 20 € par membre

Solde : 247,57 € Nous rappelons que notre association est reconnue : « Organisme d’intérêt général ». A

ce titre, les dons perçus par notre association peuvent donner lieu à la délivrance de reçus

fiscaux ouvrant droit à une réduction d’impôt de 66% sur la somme versée.

« La parole à nos voisins »

Association Culturelle et Sauvegarde de

Saint Michel de Bannières

Ses objectifs :

Recherches historiques et archéologiques

découverte du patrimoine bâti ou naturel de la

région.

Mise en valeur de l’art et des connaissances.

Contact : CHESSIAL Roger – 05 55 85 97 56

A Gagnac, le CEP – pour Culture et Patrimoine –

vient de fêter son 10e anniversaire.

Dix ans consacrés à des actions de sauvegarde

et valorisation du patrimoine, à des recherches et

publications historiques, à des animations

(Conférences, expositions, visites, concerts …).

Ce sera encore le cas en 2012, avec notamment

début août, le traditionnel concert classique

« du patrimoine » qui attire toujours un public

nombreux et chaleureux. RL

L’association ARCADE a commencé un projet de collectage : « Comment c’était avant !! » Il s’agit

de mettre en relation des jeunes et leurs aînés (personnes de leur famille, personnes ressources,

associations locales…)

Toutes ces informations seraient recueillies sous la responsabilité de Jean Marc Derouen, conteur.

Ces témoignages porteraient sur des lieux (ponts, rivières, maisons…), des métiers et industries

disparus, des récits de vie… Des images, photos, contes, légendes complèteraient ces témoignages.

Tout ceci fera l’objet de productions diverses : spectacle, CD, vidéos, expositions dont une finale sur

la « Mémoire Locale » en 2013. Merci de faire connaître à l’association des personnes susceptibles de

nous aider dans notre quête. Tel : 05 65 38 87 74

Le festival CONT’EMOI 2012 aura lieu du 14 au 21 avril. Nous aurons le plaisir d’y retrouver entre

autre, Suzanna AZQUINEZER et Olivier DE ROBERT qui avaient « ravi » le public, l’année dernière

Page 3: La lettre La Bastide de Puybrunbastide-puybrun.com/lettre_2012.pdf · Françoise Mas et Roger Martinez ont travaillé en étroite collaboration. Françoise a terminé les prises de

Françoise Mas et Roger Martinez ont travaillé en

étroite collaboration.

Françoise a terminé les prises de vue de

documents des archives nationales de Paris

concernant les reconnaissances faites aux

Seigneurs de Castelnau sur les terres de Tauriac et

Puybrun.

Quant à Roger, il a étudié scrupuleusement les

différents documents et a sélectionné ceux qui lui

paraissaient les plus intéressants.

Jean Pierre Laussac a publié au « Bulletin de la

Société Scientifique, Historique et Archéologique

de la Corrèze » un article sur le moulin du Rouquet

de Bétaille ayant appartenu à la famille de

Lagrange pendant près de 3 siècles (1605-1789).

Sortie de Montauban

Le 8 juin 2011, nous nous sommes retrouvés à 25

participants pour notre sortie à Montauban. Cette

cité, fondée en octobre 1144 par le comte de

Toulouse, a su conserver au fil des siècles son plan

en damier. Le matin, accompagnés de notre guide

conférencière qui a su nous transmettre sa passion

pour cette ville, nous avons vu successivement : La place Nationale, cœur de la cité historique,

avec sa double rangée de couverts et ses hautes

façades en brique récemment restaurées, l’église

Saint Jacques, le plus ancien édifice de la ville,

symbole de la résistance protestante face au roi

Louis XIII, le Pont Vieux sur le Tarn, témoin de

l’architecture médiévale, la cathédrale Notre

Dame dessinée par les architectes de Louis XIV.

Au fil de la visite, nous avons remarqué la

construction géométrique avec les rues tracées au

cordeau aboutissant à une place centrale.

Montauban peut être considérée comme la

première des villes neuves médiévales du Sud

Ouest.

Vers 12H30, pause déjeuner dans une brasserie de

la ville autour d’un copieux repas.

L’après midi, la visite s’est poursuivie au musée

INGRES toujours sous la houlette de notre guide

conférencière pour la découverte de l’ancien palais

épiscopal, imposant édifice du XVIIe siècle. Le

début de cette visite fut consacré à la salle

archéologique, vestige du château du Prince Noir

(XIVe siècle).

C’est une salle voûtée où les collections

lapidaires et archéologiques nous rappellent le

passé tumultueux de la ville et de sa région.

Ensuite, nous avons admiré les peintures et

dessins de Jean Auguste INGRES (1780-1867)

et les sculptures d’Emile Antoine

BOURDELLE (1861-1929).

Journée culturelle et conviviale dans cette magnifique cité qui laissera à chacun des participants de beaux

souvenirs. D. Guat

Journées Européennes du Patrimoine

Quelques membres de l’association ont accom-

pagné deux groupes d’une vingtaine de

personnes pour une visite au cœur de notre

bastide. Auparavant, il y avait eu dans la salle

des gardes une présentation de l’histoire de

notre village ainsi qu’une exposition de

différents documents (Sceaux, actes de paréage

etc.…). Ce fut un succès pour notre commune.

Durant l’année 2012, nous pensons poursuivre

nos recherches. Au CARAN Françoise Mas va

terminer la numérisation des registres de 1724

qui concerne, entre autre, les paroisses de

Puybrun et Tauriac. Roger Martinez

s’intéressera à ces registres qui devraient nous

donner des informations importantes sur notre

bastide. Enfin, Jean-Pierre Laussac prépare une

étude sociologique et économique des

habitants de Puybrun, à partir du terrier de

1670.

Parallèlement, nous pensons faire deux

projections de diapos : la première consacrée

aux vieilles cartes postales de quelques villages

du canton et, en particulier, celles de Puybrun.

La seconde nous amènera en Afrique de

l’ouest : Namibie et Zimbabwe. C’est Roger

qui présentera ce diaporama.

Notre sortie 2012 est prévue pour le Samedi 9 Juin 2012 – Visite de la Bastide

de Castelnau de Montmiral dans le Tarn

qui fût fondée en 1222 par Raymond VII

Comte de Toulouse et le village médié-

val de Bruniquel.

« Mémoire Locale » en 2013.

Merci de faire connaître à l’association des

personnes susceptibles de nous aider dans

notre quête. Tel : 05 65 38 87 74

Le festival CONT’EMOI 2012 aura lieu du

14 au 21 avril. Nous aurons le plaisir d’y

retrouver entres autres, Suzanna

AZQUINEZER et Olivier DE ROBERT qui

avaient « ravi » le public, l’année dernière.

Page 4: La lettre La Bastide de Puybrunbastide-puybrun.com/lettre_2012.pdf · Françoise Mas et Roger Martinez ont travaillé en étroite collaboration. Françoise a terminé les prises de

Le moulin du Rouquet

Le moulin du Rouquet est vraisembla-

blement un très vieux moulin. Il aurait été

construit bien avant le début du XVIe

siècle. En 1507, il était cité dans le livre de

raison des frères Jean et Pierre Roquet, de

riches marchands de Beaulieu. Un siècle

plus tard, les Roquet, devenus seigneurs

d’Estresses, près de Beaulieu, vendirent le

moulin et le domaine des Malets à Jean de

Lagrange, avocat au Parlement de

Toulouse, originaire de Puybrun. Cette

famille le garda près de trois siècles,

pendant sept générations.

Ce moulin connut des fortunes diverses.

Placé dans un endroit dangereux pour la

navigation fluviale, il subissait les attaques

incessantes des mariniers et marchands

d’Argentat mécontents. De nombreuses

embarcations chavirèrent au passage du

pas du roi et il y eut de nombreux morts.

Bref, le moulin devint de moins en

moins rentable alors que les de Lagrange

ne firent, semble-t-il, rien pour arrêter ce

déclin. Des crues successives en eurent

raison. Une visite du moulin par des

représentants des Ponts et Chaussées de

l’arrondissement de Figeac eut lieu le 25

octobre 1798. Leur constat fut sans appel :

« le moulin de Rouquet a été Emporté » par

les eaux et il était nécessaire de le détruire

complètement. Notre moulin avait cessé

toute activité ! En 1889, Adrien de

Lagrange décéda sans laisser de postérité.

Selon ses souhaits, ce vaste domaine de

près de trente hectares échut à Mlle

Hélène

Bouygues qui, à son tour, le vendit en 1924

à la famille Delmas, qui en est toujours

propriétaire.

Pour plus d’informations sur ce moulin et sur la

famille de Lagrange, voir cette publication, sur notre

site, parue dans le Bulletin de la Société scientifique,

historique et archéologique de la Corrèze en 2010.

La Dordogne, le moulin du Rouquet et le domaine des Malets, soulignés, sur la carte Cassini (~ 1770).

Bureau de l’association : Nicole MARTY Présidente Roger-Jacques MARTINEZ Vice Président

Danièle GUAT Trésorière

Jean-Pierre LAUSSAC Secrétaire

Jean-Louis MAURIE Secrétaire Adjoint

Mairie de Puybrun, 46130 Puybrun, Tél. 05 65 38 53 25