24
GUY BRUNET / JIM WYNORSKI'S GHOULIES IV Numéro 001 Juillet 2015

La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

  • Upload
    steph

  • View
    221

  • Download
    2

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Au sommaire de ce premier numéro, un article sur Guy Brunet et un autre sur le quatrième et dernier volet de la série Ghoulies.

Citation preview

Page 1: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

GUY BRUNET / JIM WYNORSKI'S GHOULIES IV

Numéro 001 Juillet 2015

Page 2: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001
Page 3: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

Rassurez-vous pour commencer : malgré les

trois premiers quarts de son titre, cette nouvelle

publication n'est pas un hommage déguisé au

film réalisé par Steve Pink en deux mille dix (la

comédie «Hot tube time machine» que nos voi-

sins bouffeurs de camembert ont cru intelligent

de rebaptiser, avec leur pertinence coutumière,

«La machine à démonter le temps». On pourrait

d'ailleurs se mettre tout de suite à discuter des

compétences linguistiques et du bon goût des

distributeurs franchouillards mais ça risquerait

d'en fâcher plusieurs et on a encore le temps

pour ça — ou disons que ça arrivera de toute

Page 4: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

façon bien assez vite tout seul sans précipiter

les choses...).

Une question demeure toutefois, peut-être...

Quel intérêt, après une quinzaine d'années de

fanzinat de combat qui ne m'a jamais rien ap-

porté si ce n'est des inimitiés durables (et deux

entrées gratuites à une des premières éditions du

«Nifff», davantage par condescendance qu'autre

chose) bref, quel intérêt, à une époque où n'im-

porte quel crétin à la limite de l'illétrisme se

permet de compiler des listes «imdb» de films

qu'il n'a pas vu mais qu'il sait, pour l'avoir lu

ailleurs, qu'ils sont tout pourris ; quel intérêt,

demanderais-je encore, quand ce même crétin

s'associe à une bande de mous du bulbe tout

autant navrants que lui pour lancer un blog

rempli de pubs (il n'y a pas de petits profits !),

Page 5: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

où la quantité de fautes d'orthographe, de gram-

maire et / ou de syntaxe le dispute à la quantité

de lieux communs pseudocinéphiliques, bref,

quel intérêt de vouloir proposer un énième fan-

zine critique ?

Eh ! bien aucun, justement et c'est ça la beauté

du truc. Bonne lecture !

Page 6: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

Guy Brunet

Page 7: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

En rédigeant cet article, j'aurais assez envie

d'être méchant. Pas tant envers Guy Brunet lui-

même (qui pense et fait ce qu'il veut, de sa vie

comme de son temps libre, bien que je n'aie

aucune sympathie ni pour son oeuvre, ni pour

ses propos) qu'à l'encontre de ses récents lauda-

teurs.

On nous le présente comme un amoureux du

cinéma. Il n'apprécie à la vérité que les grosses

bouses hollywoodiennes d'avant mille neuf cent

Page 8: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

soixante et quelques saletés genre «qualité fran-

çaise». Après, il passe direct à la télévision, aux

feuilletons de l'«ORTF» et à Claire Chazal (mi-

sère !), ne se gênant en revanche pas pour affir-

mer publiquement toute son horreur du septiè-

me art moderne et en particulier de son versant

politique ou social dont la violence le choque

(alors que cela devrait plutôt être la violence de

cette société ultracapitaliste, dont Hollywood

est une des émanations les plus fétides, qui

Page 9: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001
Page 10: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

devrait le scandaliser).

On loue son coup de pinceau, alors que tant au

niveau de la ressemblance des acteurs que du

respect des proportions, il peine même à égaler

les résultats pourtant déjà bien peu probants des

si décriées affiches fantaisistes produites au

Ghana.

On loue enfin son érudition, alors que générale-

ment l'énumération tient lieu d'intelligence à

son propos.

Quant à ses films eux-mêmes, il semblerait

qu'il faille au moins avoir le cerveau aussi gril-

lé par l'abus prolongé de drogues diverses que

celui de Jean-Pierre Bouyxou pour y déceler la

moindre once de poésie.

Ainsi, moi qui suis abstème depuis plus de

vingt ans, je n'ai vu, dans son documentaire

Page 11: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

«Quand la danse est reine» (diffusé en boucle

tout au long de l'exposition «Guy Brunet réali-

sateur — Les studios Paravision», à la «Col-

lection de l'Art Brut»), qu'une morne suite

d'extraits de comédies musicales entrelardée de

boniments vaseux débités par un Monsieur

Loyal à l'accent impayable.

Et pour ce qui est du reste de son «oeuvre», ces

fameuses fictions «interprétées» par des silhou-

ettes en carton auxquelles il prête sa voix, un

restant de charité chrétienne m'interdit de dire

ce que j'en pense véritablement. Surtout, je ne

voudrais pas être traîné en justice pour insulte,

mon compte de chèque postal n'y résisterait

pas...

En revanche, je ne peux m'empêcher de tirer un

parallèle entre la récupération du travail de ce

Page 12: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001
Page 13: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

pauvre hère par les charognards de la presse

bourgeoise et les glandus branchés de la blo-

gosphère avec ce qui c'était passé, il y a quel-

ques années, pour les «nollywooderies» dont

aujourd'hui plus personne ne parle. Aussi, je

terminerai ce papier, avec ma méchanceté habi-

tuelle, en conseillant vivement à Guy Brunet de

bien profiter de sa récente renommée car elle

ne risque certainement pas, malheureusement

pour lui, de durer très longtemps.

Page 14: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001
Page 15: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

Pour commencer, quelques précisions...

Ce chapitre est considéré comme le pire de la

série. Je ne saurais que vous répondre, je n'ai

pas souvenir d'avoir jamais vu les autres.

Jim Wynorski est volontiers catalogué parmi

Page 16: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

les pires cinéastes de tous les temps. Là aussi,

je ne saurais que vous répondre, du moment où,

n'«entendant» pas les infâmes accents ricains et

refusant de me taper les films en vf (autant ju-

ger d'un tableau de maître par sa reproduction

en carte postale !), je n'ai plus vu la moindre de

ses oeuvres depuis bientôt quinze ans.

Ce que je sais en revanche, c'est que le bon

Jim, durant la première décennie de sa carrière

en tout cas (qui s'étend de la moitié des années

huitante à la moitié des années nonante), savait

torcher d'agréables couillonneries décontractées,

telles «Le vampire de l'espace», «La créature

du lagon : le retour» ou, justement, ce «Ghou-

lies IV».

Certes, comme tout un chacun s'est senti obligé

de le faire noter (c'est terrible quand même, le

Page 17: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001
Page 18: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

conformisme des amateurs de fantastique et la

pauvreté de leur pseudoculture cinématographi-

que !), les ghoulies ne sont plus, dans cet opus,

des marionnettes animées mais des «petites

personnes» déguisées. Et certes, on peut le re-

gretter (personnellement, je m'en fous un peu).

Toutefois, condamner le film uniquement (ou

tout au moins principalement) à cause de ça,

relève de l'aberration mentale.

Il y a assez d'autres choses délectables tout au

long du métrage, que ce soit son humour ado-

lescent, lourdement sexué et scato (le braquage

du supermarché, où on sent le plaisir du réali-

sateur à faire exploser des boîtes de céréales ;

les dialogues à double sens entre le héros et son

ex-coéquipière ; cet ahuri de Scotty, traumatisé

après sa première intervention, qui dégueule

Page 19: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

partout — il n'y avait pas encore de cellule de

soutien psychologique, à l'époque !) ou l'ap-

pétissante plastique des interprètes feminines

(quoique celle de Peter Liapis ne soit pas mal

non plus).

Bien sûr, on peut se demander l'intêret (à part

purement mercantile d'essayer de capitaliser sur

une franchise rémunérative) de tourner un nou-

veau «Ghoulies» quand la participation desdits

ghoulies est aussi limitée et qu'ils ne semblent

jamais être les vrais protagonistes de l'histoire,

se bornant le plus souvent à interférer vague-

Page 20: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

ment avec elle... On peut tout autant ne pas se

le demander et juste profiter du spectacle. Sur-

tout que ce «Ghoulies IV» est aussi vraisembla-

blement le seul titre de la tétralogie qui ait la

moindre connection scénaristique, autre que la

présence des affreux petits démons, avec le

premier chapitre de la saga puisque c'est le seul

où réapparaît le personnage de Jonathan

Graves. Ce qui permet d'ailleurs à Wynorski, ce

Page 21: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

vieux roublard éduqué à l'école Corman, de

placer deux stock-shots tirés du film de Luca

Bercovici comme flashback. Pas tant pour éco-

nomiser de la pellicule que pour laisser croire

aux fans, ces nigauds, que les ghoulies auront

toujours la même (sale) gueule (les deux

séquences en question apparaissent d'ailleurs

complaisamment dans la bande-annonce origi-

nale — sacré Jim !).

Page 22: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

Personnellement, même si le procédé est fran-

chement malhonnête, il me gêne moins (en cela

que les extraits restent connectés à l'intrigue)

que l'apparition éclair du personnage de la con-

servatrice du musée. Personnage jeté là unique-

ment dans le but de réutiliser l'impressionnante

séquence de voiture possédée du précédent

«976-Evil II» et sans aucune implication scéna-

ristique. L'espèce de sous-sous-intrigue rapide-

ment improvisée pour justifier ce recyclage

avortant à l'instant même où ladite bagnole

explose, puisqu'il ne sera plus question ni de la

conservatrice, ni de son mystérieux commandi-

taire jusqu'à la fin du métrage.

Pour terminer sur une note un peu plus joyeuse,

il y a heureusement encore beaucoup d'autres

choses à signaler, comme le fait que la fliquette

Page 23: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

Kate (répétez ça dix fois de suite très vite, ça va

vous faire rire !) mise à part, toutes les femmes

qui apparaissent à l'écran pratiquent ce que cer-

tains nomment le plus vieux métier du monde,

que parmi les seconds rôles, il y a l'hilarant Ace

Mask, «tronche» impayable (qui reprend ici

son personnage du Docteur Rochelle, déjà pré-

sent dans «Le vampire de l'espace») et que si la

scène où Jonathan Graves téléphone à l'asile

d'aliénés ne vous surprend, ni ne vous déride au

moins, je ne sais vraiment plus quoi faire pour

vous — à part vous conseiller de consulter...

Introuvable en DVD zone 2, le film circule sur

le net dans un pathétique repack vf d'époque

(trop la honte !). Bonne vision quand même !

Stéphane Venanzi

Page 24: La Machine A Démonter Le Temps Et L'Espace 001

La machine à démonter le temps et l'espace Publication mensuelle (si tout va bien) éditée par «Les éditions de la saucisse et du saucisson». Numéro 1, juillet 2015 Tous les textes sont de Stéphane Venanzi. Quant aux photos, qui demeurent la propriété de leurs ayant-droits, elles sont reproduites ici uniquement à titre d'exemple. Abonnement pour 1 année (12 numéros) : 10 francs suisses à verser sur le CCP 87-190546-6 au nom de Stéphane Venanzi.