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La musique imprimée de 1800 à1831 comme source de la culture musicale polonaise de l'époque Author(s): MARIA PROKOPOWICZ Source: Fontes Artis Musicae, Vol. 14, No. 1/2 (1967 JANUAR-AUGUST), pp. 16-22 Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23504558 . Accessed: 14/06/2014 14:57 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres (IAML) is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Fontes Artis Musicae. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.79.52 on Sat, 14 Jun 2014 14:57:33 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

La musique imprimée de 1800 à 1831 comme source de la culture musicale polonaise de l'époque

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La musique imprimée de 1800 à1831 comme source de la culture musicale polonaise de l'époqueAuthor(s): MARIA PROKOPOWICZSource: Fontes Artis Musicae, Vol. 14, No. 1/2 (1967 JANUAR-AUGUST), pp. 16-22Published by: International Association of Music Libraries, Archives, and Documentation Centres(IAML)Stable URL: http://www.jstor.org/stable/23504558 .

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16 FEICHT: NEUE QUELLEN / M. PROKOPOWICZ : LA MUSIQUE IMPRIMÉE

est dies), mehrere Werke von J6zef Christian Ruth, sowie Requiem und Litanei von Stachowicz.

Im folgenden Jahr, 1962, entdeckte Wçcowski, einem Hinweis des Dozenten Marian Sobieski

folgend, die Kapelle in Szalowa bei Jaslo, Kreis Gorlice, worüber er in Heft 7 Z dziejôw

Muzyki Polskiej (aus der „Geschichte der poln. Musik" — einer Edition der Wissenschaft lichen Gesellschaft in Bydgoszcz und der Philhormonie in Bydgoszcz) berichtete4. Als neue

Namen unter den polnischen Komponisten tauchten hier auf: Jakub Grybkowski (Messe,

Fragment, aus dem Jahre 1790) und Wygrzywulski, sofern dieser nicht mit Wygrzewalski,

dem Autor eines weitbekannten Weihnachtsliedes, identisch ist. Von den bekannten pol

nischen Komponisten haben die Zahl ihrer Opera Jakub Golqbek um zwei Sinfonien, G.

Paszczynki um die Sinfonie Es-dur in einem Satz und Jan Antoni Krommer um die Kom

position Parthia vergrößert. In derselben Nummer 7 Z dziejôw Muzyki Polskiej veröffentlichen Miroslaw Perz5,

Wladyslaw Zientarski8 und Danuta Idaszak7 ihre Artikel über neue Funde.

4 Z dztejâw XVIII — wiecznej kapeli w Szalowej (Zur Geschichte der Kapelle in Szalowa aus dem 18. Jh.), Bydgoszcz 1964. 5

Kapela Zamoyskidi i Kolegiacka w Pilicy (Die Kapelle der Fürsten Zamoyski und die Stiftskapelle in Pilica). 8 O osiemnastomecznych muzykaliach gmeznienskich (Über Musikalien des 18. Jh. in Gniezno). 7

Autografy Antoniego Habla w zbiorach gnieznienskich (Handschriften des Antoni Habel in den

Sammlungen in Gniezno).

MARIA PR0K0P0W1CZ (WARSZAWA)

La musique imprimée de 1800 à 1831 comme source

de la culture musicale polonaise de l'époque*

Pour se mieux rendre compte de l'importance de la musique imprimée polonaise au cours

des premières trente années du XIXe siècle, il faut jeter un coup d'œil sur l'histoire de notre

typographie musicale.

Les plus anciens imprimés de la musique parurent au début du XVIe siècle à Cracovie.

Comme dans l'Europe occidentale vers la fin du XVe siècle, c'étaient des passages vocaux

dans les missels et autres livres liturgiques ou des exemples musicaux dans des ouvrages

théoriques. Ils étaient imprimées au moyen de caractères mobiles ou xylographies. Le déve

loppement de la musique polonaise et de la vie musicale en Pologne à l'époque de la

Renaissance (le XVIe siècle et la première partie du XVIIe siècle, jusqu'en 1640), ainsi que le niveau de plus en plus élevé de l'art typographique furent à l'origine d'une augmentation de la production de la musique imprimée. Le mouvement progressif à caractère social et

religieux — nommé Réforme — qui se répandit en Pologne dans la seconde moitié du XVIe

siècle contribua considérablement au développement de la culture musicale et eut pour

conséquence la nécessité d'imprimer des livres de cantiques pour l'usage choral. Au cours

de la deuxième moitié du XVIe siècle on édita une remarquable quantité d'œuvres vocales

polyphoniques des compositeurs polonais. On les imprimait par un triple procédé à l'exemple de Petrucci, puis par le système simple basé sur la méthode d'Hautin. Cracovie resta toujours

communication presentee lors de la reunion annuelle de 1 A1BM a Varsovie.

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M. PROKOPOWICZ: LA MUSIQUE IMPRIMÉE DE 1800 À 1831 ... 17

le centre de la typographie musicale, mais par la suite il ne fut pas le seul. Dans les diffé

rentes régions de Pologne des imprimeries plus petites liées au mouvement de la Réforme

furent établies et presque chacune d'elles imprimait des livres de cantiques. Au XVIIe siècle

les imprimeurs cracoviens commencèrent à éditer tant des antiphonaires que des graduels

à côté de nombreuses oeuvres théoriques. La musique imprimée paraissait aussi dans les

autres villes polonaises comme par exemple à Torun et à Gdansk. A Varsovie Piotr Elert,

musicien de l'ensemble royal, était connu comme imprimeur. A la suite des longues guerres

de la deuxième partie du XVIIe siècle, la typographie musicale commença à décliner. La

stagnation croissante de la vie musicale allait de pair. Ce n'est que dans la deuxième partie

du XVIIIe siècle qu'on commença à faire revivre ce domaine de la culture. Varsovie devint

en ce temps le centre des maisons d'édition et des imprimeries musicales.

L'intensité de la vie musicale en ce temps-là, les représentations d'opéra, les concerts de

la cour et les concerts publics, ainsi que la production croissante des compositeurs polonais

exigèrent l'organisation de maisons d'édition musicale du pays. Si leur activité avait été

plus développée, elle aurait eu plus d'importance culturelle et économique. D'une part

elle aurait contribué à la diffusion de la musique polonaise de ce temps, et aurait sauvé de

la perte plusieurs oeuvres qui n'existaient qu'en manuscrit. D'autre part elle aurait rendu

le marché de la musique imprimée indépendant, en partie au moins, de l'importation étran

gère. Les annonces dans la presse varsovienne de ce temps nous informent que les oeuvres

d'Haydn, de Dittersdorf, de Pleyel et d'autres compositeurs européens importées de l'étran

ger, étaient en vente dans les magasins de musique et dans les librairies. En outre des per

sonnes privées, comme par exemple les maîtres de chant qui venaient de l'étranger à Var

sovie, s'occupaient aussi de la vente de la musique imprimée. Les maisons d'édition de la

musique nationale n'en étaient qu'au début de leur activité. L'imprimerie musicale d'Engel,

compositeur et chef d'ensemble de la cathédrale de Varsovie, était la plus développée. Engel

éditait ses oeuvres ainsi que celles d'autres compositeurs. Il est mentionné comme com

positeur dans le Biographisch-bibliographisches Quellen-Lexikon d'Eitner, par contre la

Gazeta Warszawska (Gazette de Varsovie) informe, «qu'il avait une imprimerie musicale

avec tout le matériel de sa propre invention». Cette imprimerie exista de 1773 à 1776. Ses

publications ayant été perdues, il est impossible de se faire une idée de la totalité de sa

production et de sa technique d'impression; le seul exemplaire conservé de son imprimerie,

le Melanges de Musique pour le clavecin par Monsieur Engel llien mois anno 1773 in Var

savia, contenant les oeuvres des compositeurs polonais de ce temps, fut perdu pendant la

dernière guerre. Dix années plus tard un autre imprimeur varsovien, Piotr Zawadzki, fonda

des caractères de musique inventés par lui-même et dont le specimen fut publié dans le

Dziennik Handlowy (Journal commercial) de Varsovie en 1787. On peut supposer d'après

ses caractères qu'il connaissait le nouveau système d'impression de la musique inventé par

Breitkopf. Simultanément Piotr Dufour, imprimeur et libraire, obtenait un privilège spécial

pour l'impression de la musique. Aucune de ses publications n'a été conservée jusqu'à nos

jours. Les sources principales qui témoignent de l'activité des éditeurs de musique à Varsovie

dans la période de 1800 à 1830 sont les notices dans la presse de ce temps, les catalogues

de libraires, ainsi que les exemplaires peu nombreux conservés jusqu'à nos jours. Le développe

ment constant dans ce domaine était remarquable pour cette époque. Il devint particulière

ment considérable après 1815, quand la nouvelle situation politique — la création au Con

grès de Vienne du Royaume Polonais sous l'égide de la Russie — assura une certaine stabilisa

tion des conditions générales. On doit donc souligner qu'au cours des années de 1800 à 1815,

quoique la Pologne n'eût déjà plus l'indépendance politique et malgré l'état de guerre

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18 M. PROKOPOWICZ: LA MUSIQUE IMPRIMÉE DE 1800 A 1831 . . .

pendant quelques années sous l'époque de Napoléon, la vie musicale à Varsovie ne fut point

suspendue. Au contraire, elle devint une base de la culture nationale et augmenta en valeur.

Le Théâtre National sous la direction de Wojciech Boguslawski, son créateur, était le centre

principal qui diffusait la culture musicale. Les recherches entreprises actuellement sur son

répertoire ont pu établir que les représentations avec musique, telles que opéras, ballets,

vaudevilles, mélodrames etc., constituaient le tiers de la totalité des pièces représentées

de 1799 à 1814. Boguslawski appella Jôzef Eisner comme directeur de l'orchestre du Théâtre

et collabora avec lui pendant 25 ans. En 1824 Eisner se retira du Théâtre et se consacra

au travail pédagogique au Conservatoire de Musique fondé en 1821, que Frédéric Chopin

fréquenta un peu plus tard. Le second symptôme du développement de la vie musicale furent

les concerts publics organisés peu à peu régulièrement. Des artistes célèbres, tels que le pianiste

Daniel Steibelt, la cantatrice Angélique Catalani, les violonistes Paganini et Karol Lipinski,

y participèrent. Les programmes embrassaient des domaines très variés — symphonies,

musique de chambre et oratorios de Haydn et de Mozart, ainsi que des pièces pour piano

composées par des amateurs. En outre des concerts avaient lieu dans des maisons privées.

Les oeuvres de musique étaient exécutées d'après des copiés manuscrites ou d'exemplaires

imprimés. Celles des compositeurs polonais n'existaient qu'ent manuscrit ou rarement en

éditions étrangères.

Eisner décida de changer cette situation, en fondant sa propre imprimerie musicale. L'ate

lier de musique gravée — comme il l'appellait — devait éditer exclusivement les œuvres des

compositeurs polonais. Dans la Gazeta Warszawska du 4 février 1803, il inséra une annonce

pour l'abonnement à un recueil intitulé Wybôr piqknych dziel muzycznych i piesni polskich

(Oeuvres choisies de la musique et des chants polonais). Cette publication devait paraître mensuellement sous forme de cahiers à partir de mars 1803. Chacun d'eux devait contenir

plusieurs œuvres. Pour le premier cahier, Eisner choisit la musique la plus populaire pour

piano ou vocale: polonaises, fantaisies, rondeaux, variations, chants et airs d'opéras accom

pagnés d'un instrument. La totalité fut dédiée à la Société des Amis des Sciences à Varsovie

(fondée en 1800), dont Eisner était membre et qui l'encourageait dans son activité d'éditeur.

Le premier cahier fut présenté par Eisner à la Société le 2 avril 1803. La nouvelle publication fut bien reçue par le public et atteignit son but. Dans son « Sommaire » Eisner nous rappelle

que « ces éditions étaient répandues en masse également hors de Varsovie, car les libraires

des autres villes y étaient abonnés» et «parfois il fallait en faire deux ou trois tirages». Ce développement de son activité d'éditeur de musique et la nécessité de continuer de

nombreux autres travaux professionnels furent trop difficiles à concilier. Eisner se vit obligé

d'engager deux associés pour exécuter ses projets. Ce furent Izydor Jôzef Cybulski et son

cousin Antoni Plachecki, plus tard graveur connu de musique à Varsovie. La production de

l'imprimerie musicale d'Elsner contient: le Wybôr piqknych dziel muzycznydh i piesni polskich

déjà mentionné, la Zbiôr piesni polskich (Recueil de chants polonais), le Quintette pour 2

violons, 2 violes et violoncelle par Eisner, ainsi qu'une série de ses petites pièces pour piano et quelques fragments de ses opéras.

Au point de vue de la technique, les publications d'Elsner comptent parmi les meilleures

et dépassent de beaucoup maintes publications polonaises ultérieures. Elles étaient gravées en taille-douce à l'aide de materiel commandé par Eisner à Varsovie même. Chaque exem

plaire avait son cotage imprimé au bas de chaque matrice, à l'exemple de la musique impri mée de cette époque éditée en Europe occidentale. On peut en conclure que Eisner fut le

premier à introduire cette nouveauté dans l'impression de la musique en Pologne. Son travail

de pionnier a une importance considérable pour la musique polonaise, car il édita pour la

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première fois plusieurs œuvres de nos compositeurs de la fin du XVIIIe et du début du XIXe

siècle et les rendit accessibles à de larges couches sociales. Son initiative n'atteignit pas son

plein développement. A cause des difficultés du temps de guerre et de la discorde qui régnait entre lui et ses associés, Eisner abandonna son activité et céda son imprimerie à son associé

Cybulski en 1806. Ce fait passa presque inaperçu à cette époque de changements politiques.

Cybulski avait fondé son propre atelier de musique gravée déjà en 1805. En recevant

l'imprimerie d'Elsner, il eut plus de facilité pour développer son activité. N'ayant pas la

charge de tout les services de son prédécesseur, il put consacrer plus de temps aux travaux

d'édition. Il était organiste de profession et comme compositeur amateur il composa des

polonaises pour piano publiées par lui-même. Comme éditeur de musique, il s'efforça d'imiter

Eisner sous tous les rapports. Il est vrai qu'il commença son activité en imprimant le Journal

des airs italiens choisis, mais ses éditions suivantes contenaient des œuvres de compositeurs

polonais le plus sérieuses de ce temps-là. Attachant de l'importance à la musique vocale, il

projeta d'éditer un recueil de chants religieux avec texte polonais mis en musique par lui

même, ainsi que par d'autres éminents compositeurs du pays. Parmi les rares exemplaires de

sa musique imprimée qui soient conservés jusqu'à nos jours, nous connaissons Muzyka do

pie'sni wolnomularskich (La musique des chants francmaçonniques) publiée en 1811, Osiem

spiewek polskidi z przygrywaniem klawikordu (Huit chants polonais avec accompagnement

du clavecin) de Kurpinski et d'autres compositeurs, les œuvres pour piano d'Elsner, d'

Alojzy Stolpe, de Franciszek Lessel, élève de Haydn, enfin une des premières compositions

de Chopin. Elles sont gravées de la même manière que celles éditées par Eisner, d'autant

plus qu'elles furent exécutées par le même graveur, Plachecki, et partiellement sur les mêmes

presses. Cybulski édita de la musique imprimée pendant plus de dix ans, dans les conditions

alors très défavorables à toute activité culturelle. Parmi les exemplaires conservés, la Polo

naise pour le pianoforte dédiéeà.. .Victoire Skarbek deChopin porte lecotage le plusrécent

(numéro 114). Combien y eut-il de numéros postérieurs, on l'ignore. En tout cas on peut

dire que ce fut l'unique maison d'édition de musique à Varsovie depuis la clôture de l'atelier

de musique gravée d'Elsner jusqu' à 1820.

Dans la seconde partie de la période en question — de 1815 à 1830 — le développement de l'édition musicale, qui avait un cours assez lent et se reposait sur les efforts de quelques

individus, trouva subitement des circonstances beaucoup plus favorables dans les maisons

d'édition de Musique au sens strict, puis dans les Magasins des Beaux Arts, ainsi que dans

les imprimeries litographiques qui furent créées à cette époque. D'après la monographie de

Jerzy Samuel Bandtkie: Historic! drukarn wKrôlestwiePolskiem i Wielkim Xiçstwie Litewskiem

(Histoire des imprimeries dans la Royaume de Pologne et le Grand Duché de Lithuanie,

Krakow,1826), on comptait à Varsovie en 1820 «quatre imprimeries lithographiques et trois

de musique ».La presse varsovienne de 1830 en énumère environ vingt, dont huit n'imprimant

que de la musique. La raison d'un tel développement réside non seulement dans la stabili

sation relative des conditions politiques et économiques du pays, mais aussi dans la nouvelle

technique d'impression, la lithographie, qui avait été employée très largement pour la

musique imprimée et les illustrations. L'art lithographique était connu à Varsovie avant

1820; avec le temps il devint une branche spéciale de l'art typographique.

A Varsovie, qui en ce temps-là comptait environ 140.000 habitants, il y avait trois maisons

d'édition de musique, à savoir: le Magasin (ou Bureau) de Musique de Franciszek Klukowski

fondé en 1817, le Magasin de Musique créé par Antoni Brzezina en 1822, et le Magasin

de Musique et d'Instruments dont Karol Ludwik Magnus était propriétaire. Toutes ces

maisons d'édition avaient leurs propres imprimeries et des magasins de vente. Elles étaient

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situées dans la principale rue de Varsovie (rue du Miel) au centre du commerce. Leur

activité ne fut pas d'égale durée. C'est le Magasin de Klukowski qui fonctionna le plus

longtemps. Le premier signe de son existence est une annonce insérée dans la Gazeta

Warszawska en 1817 concernant l'édition de la première méthode polonaise pour le jeu du

piano par Kurpinski intitulée: Wyklad systematyczny zasaà muzyki na klawikord (Cours

systématique des principes de la musique pour le clavicorde). Après la mort de Franciszek

Klukowski en 1830 sa maison d'édition subsista jusqu'en 1858 sous l'administration de son

cousin Ignacy Klukowski. Le second éditeur de musique, Antoni Brzezina, avait pour but de

vendre non seulement des œuvres de tous les compositeurs éminents, mais également celles

à caractère pédagogique qui étaient nécessaires à l'enseignement de la jeunesse. En 1829

Brzezina prit un associé, Gustaw Sennewald, qui devint plus tard un de plus importants éditeurs de musique, dont la maison d'édition exista jusqu' au début du XXe siècle. La

dernière œuvre imprimée par Brzezina fut éditée en 18 31 pendant l'Insurrection de Novembre. Le troisième éditeur de musique, Karol Ludwik Magnus, fonda sa maison d'édition en 1828. Son activité, qui ne dura que quatre ans, fut aussi interrompue par la défaite de l'Insurrection de Novembre. Les Magasins des Beaux Arts formèrent alors un autre genre de centres de

musique imprimée. Dans leurs ateliers lithographiques on produisait des portraits, estampes, cartes géographiques, à côté de la musique imprimée, et des objets à usage journalier, comme cartes de visite, billets d'invitation, enveloppes ornées etc. La musique imprimée n'était pas le principal objet de leur production, mais les nouvelles publications furent annoncées dans la presse ainsi que les nouveautés des maisons d'édition. Par exemple le Magasin des Beaux Arts de Louis Letronne, professeur de dessin, n'édita de la musique imprimée que pendant deux des six années de son activité. Par contre Widrychiewicz, propriétaire d'un autre

Magasin des Beaux Arts, ouvert de 1823 à 1825, ayant pris la musique imprimée plus en considération, édita même une publication continue intitulée Journal de musique. En même temps plusieurs lithographes de Varsovie portèrent un intérêt particulier à la musique imprimée et se perfectionnèrent dans ce domaine. C'étaient Aleksander Braun, Dqbrowski, Jôzef Brunn — chef de l'atelier lithographique au Conservatoire de Varsovie, Théodore Vivier, un Français, ainsi que d'autres. Les exemplaires imprimés dans leurs ateliers furent mis en vente dans les magasins de musique, plus rarement dans les librairies. En outre la

musique imprimée fut éditée comme supplément aux périodiques musicaux.

Il est difficile de constater un plan défini dans l'activité de nos éditeurs de musique de cette époque. Ils s'efforçaient plutôt de rattraper le temps perdu et éditaient toutes les œuvres offertes par les compositeurs. On peut dire que la musique imprimée embrassait la

plus grande partie de la production des compositeurs polonais éminents de ce temps, ainsi

que des compositeurs de second ordre ou d'amateurs oubliés à présent. C'est grâce à cela que les œuvres des jeunes compositeurs n'ont pas été perdues, entre autres celles de Frédéric

Chopin dont deux compositions parurent chez Brzezina: en 1825 le Rondeau pour pianoforte opus 1, prix 3 zloty, et en 1828 le Rondeau à la Mazur pour pianoforte opus 5, prix 3 zloty 15 groszy. Parmi les œuvres de la musique étrangère qui furent publiées, on rencontre le plus souvent des fragments d'opéras, surtout de ceux qui furent représentés à Varsovie et

devinrent tellement populaires, qu'il fallait les publier pour les exécuter aux concerts publics et aux soirées musicales chez des particuliers. Les compositeurs des opéras les plus goûtés étaient Gioacchino Rossini, Karl Maria von Weber, Daniel Auber et François Boieldieu.

La musique instrumentale éveillait un moindre intérêt. De la production des compositeurs de ce temps, tels que John Field, Johann Nepomuk Hummel, Ferdinand Ries et d'autres, on ne publia que de petites pièces, qui parfois ne représentaient point leurs œuvres les plus

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importantes. Parmi les publications de la musique instrumentale prédominaient en général des petites pièces pour piano (dont une quantité considérable d'arrangements d'œuvres pour

orchestre et de fragments d'opéras); une moindre partie était formée de petites compositions

pour le violon avec accompagnement de piano, pour la flûte (nommée petite flûte polonaise) et pour la guitare espagnole. Les publications de musique vocale contenaient surtout des

œuvres pour une voix avec accompagnement de piano. Les partitions, tant instrumentales

que vocales, étaient rares. Les formes de la musique publiée étaient très variées. Dans les

œuvres des compositeurs polonais les danses nationales, polonaise et mazurka, traitées à

cette époque comme musique de danse plutôt que comme musique de concert, sont les plus nombreuses et les préférées. A côté de ces danses, apparaissent quelques formes de la musique

étrangère, telles que variations, nocturnes, rondeaux, préludes. La partie la plus importante de la production de ce temps est représentée par les méthodes polonaises de musique: Wyklad

systematyczny zasad muzyki na klawikord (Cours systématique des principes de la musique

pour le clavicorde) de Karol Kurpinski, publié trois fois, Poczqtki muzyki a szczegôlniej

spiewania (Les principes de la musique, particulièrement du chant) d'Elsner édités vers 1820

et la Szkola na flecik polski (L'école pour la petite flûte polonaise) de Niedzielski, publiée deux fois. Brzezina projeta pour l'année 1830 la publications de quelques nouvelles méthodes

de musique: pour piano d'après les principes de Clementi, Czerny et Dussek, pour le chant,

pour la guitare et pour le violon, d'après d'autres compositeurs.

L'application étendue de la technique lithographique à la musique imprimée ne supplanta

pas l'ancienne technique de la gravure. Elle fut pratiquée particulièrement par Klukowski

qui collabora avec le graveur Plachecki presque jusqu'en 1830. Il édita les mêmes œuvres

gravées et lithographiées; en voici une annonce dans le Kurier Warszawski du 12 août 1822:

«Deux polonaises pour piano composées par Stefani, une gravée, l'autre lithographiée prix de chacune 1 zl, sont en vente dans le Magasin de musique de Monsieur Klukowski». Les

publications gravées étaient en général plus soigneusement exécutés que celles que l'on litho

graphiait. Elles avaient des cotages régulièrement indiqués â chaque page, et portaient le

nom, le prénom et souvent l'adresse exacte de la maison d'édition, ainsi que ceux du graveur ou du magasin qui les vendait. Les publications de musique lithographiées paraissaient pour la plupart sans cotages, le nom du lithographe était très rarement mentionné.

La musique imprimée était mise en vente principalement chez les éditeurs Klukowski,

Brzezina et Magnus. Dans leurs magasins on pouvait aussi acquérir des illustrations litho

graphiées représentant surtout des compositeurs, interprètes célèbres, portraits des héros

nationaux, vues de Varsovie et des environs. D'après les annonces dans la presse, on peut conclure que Klukowski s'intéressait davantage à la musique dans les illustrations qu'il vendait que Brzezina, qui faisait des publications lithographiques de tout genre. On doit se

rappeler que Brzezina — le seul parmi les trois éditeurs de musique à Varsovie — publia aussi des livres sur quoi nous informe son Catalogue de livres polonais et de musique

imprimée qui se trouvent à la librairie de Brzezina et Compagnie édité en 1830. La musique

imprimée fait aux ateliers lithographiques privés était mise en vente aussi dans les librairies

qui n' étaient pas spécialisées dans le domaine de la musique.

Les seules œuvres de la production nationale n'aurait pas suffi à éléver la culture musicale

et développer la technique des jeunes compositeurs. Les éditeurs varsoviens de musique

jouèrent un rôle très important en liant des contacts avec les maisons d'édition de l'étranger. Ils importèrent la musique imprimée la plus récente en quantité considérable d'Autriche,

d'Allemagne, de Pétersbourg, même de Milan. Les meilleures œuvres de la musique euro

péenne de ce temps étaient accissibles dans leurs magasins. Chopin en fait mention dans ses

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22 M. PR0K0P0W1CZ: LA MUSIQUE IMPRIMÉE DE 1 800 À 1831 . . .

lettres. Dans le Kurier Warszawski, depuis la date de sa fondation en 1821, on peut lire

des annonces insérées plusieurs fois au cours d'un mois, informant des nouvelles importa

tions de musique imprimée la plus récente venant de l'étranger. Brzezina fut le plus actif

dans ce domaine. Son nom est mentionné dans la liste des abonnés des œuvres de Beethoven

insérée dans l'exemplaire de la IXe Symphonie éditée en 1826 par Schott's Söhne. Chopin

fréquentait presque chaque jour la maison d'édition de Brzezina et y cherchait les nouveautés

des meilleurs compositeurs de l'Europe occidentale.

L'activité des éditeurs de musique, qui commençait à se développer si rapidement, fut

subitement obligée de prendre un cours différent à cause des événements politiques. La

musique imprimée publiée à Varsovie pendant l'Insurrection de Novembre en 1830 et en

1831 représente un chapitre séparé dans l'histoire de nos éditions, surtout en ce qui concerne

leur forme extérieure. Toutes les publications de ce temps ont été imprimées par la technique

lithographique très soigneusement, la plupart d'entre elles ont des cotages. Leurs pages de

titre ou les premières pages de texte sont ornées d'illustrations lithographiées coloriées à

la main, représentant des scènes militaires. Elles sont le dernier résultat de l'activité des

éditeurs de musique à Varsovie au cours des premières années du XIXe siècle.

Cotages d'éditeurs antérieurs à c. 18 50

Liste préliminaire

Les membres de la Commission des cotages au congrès de l'AIBM à Dijon avaient exprimé

le souhait de voir publier une liste des éditeurs ayant utilisé le système du cotage. Cette liste,

qui répond à ce voeu pour huit pays, montrera l'ampleur du travail à accomplir et fournira

une base de départ pour les futures recherches. On ne s'étonnera pas de ne pas voir représen ter ici ni l'Autriche ni l'Angleterre, pays pour lesquels les publications respectives d'A.

Weinmann et Neighbour-Tyson rendent une telle liste pratiquement inutile. F. Lesure

DEUTSCHLAND (Liesbeth Weinhold)

Amon (Johann Andreas), Heilbronn 1791—1802

Andre, Offenbach 1784—

Bachmann (Carl), Hannover 1826—

Bauer (Christian), Würzburg C. 1800—1808

Beckersche Buchhandlung, Gotha 1799—C. 1820

Böhm (Andreas), Augsburg 1803—C. 1829

Bossler (Heinrich Philipp), Speyer, Darmstadt, Gohlis 1781—1828

+ 1812

Breitkopf, ab 1796 Breitkopf & Härtel, Leipzig 1719—

Brüggemann (Karl), Halberstadt c. 1829—1833

Bureau für Literatur und Kunst, Halberstadt C. 1811

Christiani (Ernst Heinrich Georg), Berlin 1818-1826

Concha a Co, Berlin Ende 18. Jh.—1833

Cranz (August), Hamburg 1818—1876

+ 1870

Falter, München 1787—1828

F. Lesure

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