La Nativité

du Seigneurpar les icônes

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre... chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph… venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. Pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire… Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte, mais l’ange leur dit : Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.

Dans ces icônes

règnent paix

et harmonie ;

tout est en fête,

c'est-à-dire

dans la joie.

C’est la Trinité

qui intervient

dans l’incarnation

Les astres rayonnent dans les cieux…

Tout baigne dans la lumière.

Les rochers s'ouvrent

pour accueillir

leur Créateur.

Devant la grotte, Marie est allongée dans la position habituelle d'une accouchée.

Sa silhouette est monumentale, elle tient une grande place dans la composition de l'icône;

cela exprime l'importance de la Vierge dans le mystère de l'Incarnation :

Marie, par la naissance de son Fils, devient Mère de Dieu, Théotokos.

L'évangéliste ne mentionne pas l'âne et le bœuf.

La tradition supplée au récit : selon la prophétie d'Isaïe :

« Le bœuf reconnaît son bouvier et l'âne la crèche de son maître ». (Es. 1, 3.)

L’Evangile ne fait pas mention d’une grotte, mais d’une crèche, mangeoire pour le bétail, les bergers se servaient de grottes pour parquer leurs troupeaux et s'abriter eux-mêmes.

Pourquoi Marie tourne-t-elle le dos à l'enfant ? Elle regarde Joseph, qui est dans le doute et à travers lui l'humanité plongée dans les ténèbres de l'ignorance.

Marie a la main (ou les mains) sur la poitrine, geste discret qui fait allusion aux paroles de Luc : « Quant à Marie elle conservait tous ces souvenirs et les méditait en son cœur ».

Joseph est assis accablé, la tête dans les mains,

il est tenté

par le démon du doute, sous l'aspect d'un vieux berger.

Les bergers partagent

leur joie avec les anges.

Les mages avancent

guidés par les anges.

Les mages représentent les maîtres de la science antique. Ils sont enseignés par les astres et, grâce à une étoile, ils ont pris la route à la recherche d'un roi qui vient de naître et trouvent un enfant couché sur la paille.

Ces savants d'Orient ont trouvé la Vérité, celle qu'ils cherchaient dans les astres. Désormais ils connaissent le Soleil de Justice, celui qui vient du ciel. C’est la raison pour laquelle l’étoile est remplacée par des anges dans la tradition orientale.

Dans les icônes, il existe un parallèle entre la quête des mages et la révélation aux bergers. Il a fallu aux savants une longue recherche pour arriver jusqu'à Dieu. Les bergers reçoivent la Bonne Nouvelle directement d'un ange, sans transition ni préparation.

Les iconographes de la Nativité ont ajouté un détail humain, le bain après l'accouchement, et l'affairement autour d'un nouveau-né.

La composition des icônes est centrée sur la grotte. Jésus est au creux de la grotte, comme s'il était issu de la terre. Cela donne le sens de l'Incarnation.

Lorsque Adam a été créé, il a été tiré de la terre, le second Adam - le Christ, le Fils de Dieu, prend la condition humaine : il est né de la terre et retournera à la terre, lors de son ensevelissement.

Cela permet un deuxième niveau de lecture à travers la Bible…

Moïse faisait paître le bétail de Jéthro, son beau-père dans le désert, il parvint à la montagne de Dieu, l'Horeb..

L'ange du Seigneur apparut à Moïse dans une flamme de feu…

Il lui dit : « J'ai vu la misère de mon peuple, je suis descendu le délivrer ».

Aujourd'hui vous est né à Bethléem un Sauveur, il est le Christ Seigneur…

Gloire à Dieu au plus haut des cieux

sur la terre paix aux hommes qu'il aime

Si le Christ est descendu du ciel jusqu'au creux de la terre…

et plus tard jusqu'au fond des enfers, c'est pour que nous ressus-citions avec lui !

Avec Noël, la joie nous envahit, comme les mages et les bergers ; rien ne peut nous retirer cette joie, car

« Dieu est avec nous », ce qui en hébreu se

dit : « EMMANUEL »