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1 Section clinique Aix-Marseille La Newsletter n°7 27 janvier 2016 Pourquoi je me suis inscrite en Propédeutique La présentation de malade Choses de finesse L’objet regard dans le film Augustine Wolfson : L’horreur de la langue maternelle Édito Le numéro 7 de la Newsletter de la session 2016 continue à donner la parole aux participants, à leurs témoignages avec en prime, un extrait du cours de J.A Miller « Choses de finesse en psychanalyse ». Et pour les retardataires qui souhaitent s’inscrire, dépêchez-vous, il est encore possible de le faire : www.section-clinique.org/ ou tel. : 06 12 21 94 75 et/ou 06 61 89 98 70 Pour toute information : [email protected] Dominique Pasco et Patrick Roux Pourquoi je me suis inscrite en Propédeutique? J’ai souhaité m’inscrire à l’enseignement de propédeutique il y a deux ans après un long cheminement personnel, mue par l’envie d’en savoir un peu plus sur cette discipline, cette nébuleuse compliquée, intrigante et pourtant si parlante nommée « psychanalyse ». Cette envie faisait écho au besoin impérieux d’acquérir de nouveaux outils conceptuels pour insuffler un peu plus de

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Section clinique Aix-Marseille

La Newsletter n°7 27 janvier 2016

• Pourquoi je me suis inscrite en Propédeutique

• La présentation de malade • Choses de finesse • L’objet regard dans le film

Augustine • Wolfson : L’horreur de la langue

maternelle

Édito Le numéro 7 de la Newsletter de la session 2016 continue à donner la parole aux participants, à leurs témoignages avec en prime, un extrait du cours de J.A Miller « Choses de finesse en psychanalyse ». Et pour les retardataires qui souhaitent s’inscrire, dépêchez-vous, il est encore

possible de le faire : www.section-clinique.org/ ou tel. : 06 12 21 94 75 et/ou 06 61 89 98 70 Pour toute information : [email protected] Dominique Pasco et Patrick Roux

Pourquoi je me suis inscrite en Propédeutique?

J’ai souhaité m’inscrire à l’enseignement de propédeutique il y a deux ans après un long cheminement personnel, mue par l’envie d’en savoir un peu plus sur cette discipline, cette nébuleuse compliquée, intrigante et pourtant si parlante nommée « psychanalyse ». Cette envie faisait écho au besoin impérieux d’acquérir de nouveaux outils conceptuels pour insuffler un peu plus de

Laurence Martin
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souplesse, de liberté à ma pratique professionnelle, d’être moins démunie face à certaines problématiques et moins suspendue à l’attente de la prochaine réunion « psy ». Pour me dégager aussi d’un certain discours institutionnel réducteur, régi par le fantasme d’équilibrer le budget et d’obtenir des résultats à moindre coût : le bien-être pour tous, vite fait bien fait. Mes débuts au sein de la Propédeutique ne furent pas sans grandes surprises : l’enseignement n’y est pas scolaire mais d’une très grande qualité. Ma compréhension des concepts lacaniens était proche de zéro et je trouvais certains termes déconcertants et pourtant, ça parle, ça accroche, ça produit de l’effet et quelque chose se met en route. Les enseignants, de par leur travail, tracent les grandes lignes mais 90 % du travail viendra de soi. Et face à une certaine folie institutionnelle, on apprécie de se poser pour laisser la chance à la

parole d’advenir, au signifiant d’être énoncé, d’être entendu, saisi. Prendre le risque de suivre sa trace dans les textes, lui proposer un interstice, résister à la tentation de vouloir à tout prix rester dans le cadre et en retour faire ce petit déplacement qui donnera une autre perspective à ce qui est en train de se passer pour le locuteur et pour nous. La Propédeutique c’est aussi un espace où ont lieu de belles et enrichissantes rencontres, des échanges pleins de vie, soutenant parfois. Quelque chose se vit, se découvre, s’éprouve via sa propre expérience soutenue par la transmission d’un enseignement éclairé : une boussole, tout comme la plume devient compagne du poète qui interprète le monde et peut-être fait reculer ses ténèbres.

Sonya Ufer, participante à la Propédeutique, session 2015

Ce qu’enseigne la présentation de malades

La présentation de « malade » est, à mes yeux, l’élément irremplaçable de l’enseignement donné par la Section Clinique, véritable trésor offert aux participants. Pour moi qui ai, au départ, une formation de neuropsychiatre, ce moment de l’enseignement est l’occasion

de vivre concrètement le franchissement incroyable effectué par Lacan dans la clinique et d’en récolter les effets y compris inconscients. Si le cérémonial rappelle, en apparence, celui des présentations inventées au XIXe siècle par Jean-Pierre Falret, le fonctionnement et la visée en sont complètement différents. Le clinicien n’est plus ici le maître détenteur d’un savoir qui va lui permettre de produire les symptômes du malade pour des étudiants dans une position de jouissance voyeuriste faisant du « malade » un objet. Ici le maître, celui qui détient le savoir sur lui-même, c’est le patient. La présentation est une rencontre et une expérience subjective partagée et vécue par tous les

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participants dont le point d’appui, l’invention de Lacan, est la position de l’analyste lacanien, à savoir, d’accepter de recueillir la parole du patient et de se laisser enseigner par lui sur son expérience subjective singulière, sur la singularité de sa psychose. Les effets d’approfondissement de l’expérience et de la position clinique

produits par cette démarche ne s’épuisent pas. Chaque nouvelle présentation permet de les poursuivre et de les amplifier. C’est la raison de ma présence depuis presque vingt ans.

Marc Soulas, neuropsychiatre

Choses de finesse en psychanalyse – extrait du Cours du 14 janvier 2009

Miller Jacques-Alain

« La vérité, c’est la substance de l’expérience analytique – je disais : son pain. C’est ce qu’elle engendre : de la vérité. Ça ne tient que parce qu’il y a bien des révélations, des illuminations, des instants de voir, ce que les Anglais appellent insight. Simplement, les vérités psychanalytiques ne sont pas éternelles. À la différence de celles que Descartes rêvait, à partir des mathématiques : là, en effet, au niveau du mathème, on peut avoir la certitude qu’il y a des vérités éternelles. Mais les vérités qui sont engendrées par l’expérience analytique, elles savent qu’elles sont mortelles. Elles, elles sont au niveau du pathème, de ce qui est ressenti ; ce sont des vérités pathétiques. C’est à ce niveau-là qu’elles sont variables, ce qui avait fait créer à

Lacan le néologisme de varité – vérité variable. À l’occasion, c’est pour ça qu’on veut changer d’analyste : quand on est fatigué de la vérité qu’on a obtenue, on s’adresse à quelqu’un d’autre en se disant qu’on va changer de vérité.

Alors, fiction, qu’est-ce que ça veut dire ? Que c’est une fabrication, que ce n’est pas de l’ordre de la nature, de la physis des Grecs, que c’est déjà de l’ordre de la poiésis, que c’est de l’ordre de la production, du faire. Une fiction, c’est une production marquée au coin du semblant. Ce n’est pas dévalorisé pour autant, n’est-ce pas ? Comme je le disais tout à l’heure, les nœuds, on les tire, on en modifie la configuration, donc on peut multiplier la façon dont ils apparaissent, leur semblant. La fiction, en analyse, c’est un faire qui repose sur un dire.

Mais le fictif s’oppose au réel, et puisqu’il m’est arrivé de prendre jadis comme slogan l’orientation vers le réel, ça comporte de tirer toutes les conséquences de la structure de fiction de la vérité. Lacan s’est jeté dans la bagarre en s’opposant à une orientation vers l’imaginaire, à une orientation de la

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pratique de la psychanalyse vers l’imaginaire, pour lui substituer une orientation vers le symbolique. L’orientation vers le symbolique, ça consiste à reconnaître à l’inconscient une structure de langage […]

Tout bascule – c’est vraiment une coupure – tout bascule avec ce que Lacan a pu émettre dans la dernière leçon du Séminaire XX, Encore que j’ai entendue, prononcée par lui, de vive voix, que la structure de langage, tout compte fait, n’est qu’une élucubration de savoir sur la langue. C’est-à-dire que la structure de langage n’est que fiction, et que donc l’ordre symbolique est de l’ordre de la fiction. Pour toute une part, non négligeable, de ses lecteurs que sont devenus ses élèves, ce qu’il a annoncé là

n’est pas passé, ils n’arrivent pas du tout à se résoudre à ce que l’ordre symbolique soit de l’ordre de la fiction, ils pensent que c’est de l’ordre du réel. Alors, c’est de l’ordre de la fiction, ce n’est pas l’invention de l’Un : c’est une fiction collectivisée, sédimentée, maçonnée par les âges […]

Mais est-ce que nous ne sommes pas là sur la voie de proférer quelque chose de plus aigu, de plus risqué, qui est que : L’inconscient, en analyse, a structure de fiction, que : L’inconscient freudien a structure de fiction. Le tout dernier enseignement de Lacan me semble illisible si l’on ôte cette orientation-là. Fiction. De quel réel ? Disons, pour aller au plus simple : de la jouissance, qui, elle, n’a pas structure de fiction. »

L’objet regard dans le film Augustine1

L’action se déroule à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, en 1885. Le professeur Charcot étudie une maladie mystérieuse! : l’hystérie. Augustine, dix-neuf ans, devient son sujet favori, la vedette de ses démonstrations d’hypnose. D’objet d’étude, elle deviendra peu à peu objet de !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1 Augustine, Alice Winocour, film français (1 h 42), avec Vincent Lindon et Chiara Mastroianni, 2012.

désir. Le film d’A. Winocour réinterprète les matériaux cliniques laissés par J.-M. Charcot. Alors qu’il n’y a rien sur la relation entre le médecin et la malade, dans les archives médicales, les comptes rendus, A. Winocour va investir cet espace et mettre le désir au centre du film. Augustine veut-elle vraiment guérir ou cherche-t-elle à séduire Charcot ? Comment discerner, chez ce dernier, le regard scientifique et celui du voyeur ? Le désir a des effets chez l’un et l’autre : spectaculaires chez Augustine (les symptômes qui changent), plus secrets – car refoulés – chez Charcot. Pour faire entendre la dimension du désir, A. Winocour a recours à un procédé cinématographique : le sous-texte. Il s’agit de scènes où les acteurs jouent autre chose que ce que dit le texte. Ainsi, pour

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tourner la scène où Charcot donne sa soupe, à la cuillère, à Augustine, Winocour a demandé aux acteurs de la jouer « comme si c’était une scène de fellation ». Autre exemple, la scène de la leçon clinique : « j’ai demandé à l’opérateur de l’éclairer comme une scène de Peep Show : les hommes sont dans le noir et la fille dans la lumière2 ». Le sous-texte bruisse du désir qui court sous les dialogues et sous le Je n’en veux rien savoir de Charcot lui-même. Il n’écoute pas les délires érotiques de sa patiente. Seul son corps l’intéresse. Par deux fois, dans le film, Augustine lui dit : « Vous ne m’écoutez pas ». En effet, à la différence de Freud, Charcot répète : « Ce que racontent les malades, c’est beaucoup de bruit pour rien ». Il n’en est pas moins affecté par la parole : A. Winocour met le doigt sur la dimension du transfert que Freud dégagera dans la cure psychanalytique. Pourquoi cette surdité chez Charcot ? Il y a quelques réponses, dans le bel article que Freud lui consacre en 1893 3 . Notamment, son rapport au regard. Freud qui a étudié l’hypnose auprès de Charcot4 lui-même et a traduit le premier volume des Leçons du mardi, dit de lui : « Ce n’est pas un penseur mais une nature artistiquement douée, un visuel, un voyant. » Pour ce clinicien, la plus grande satisfaction qu’un homme puisse vivre était de « voir quelque chose de nouveau5 ».

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!2 Winocour Alice, « Interview avec F. Ansermet », L.Q n° 254. 3 Freud Sigmund, « Charcot », Résultats, idées, problèmes, tome 1, Paris, PUF, 1991, pp. 61-73. 4 D’octobre 1885 à février 1886. 5 Freud Sigmund, « Charcot », Résultats, idées, problèmes, tome 1, Paris, op. cit., p.62

Ainsi, il montre que les stigmates de l’hystérie sont repérables dans les œuvres d’art ; il retrouve les crises de possession, les extases 6 . Il reconstitue les quatre phases de la grande attaque hystérique dans le tableau de Rubens « Saint Ignace guérit les possédées ». Voir, mais aussi donner à voir. L’air grave et solennel qu’il adopte pendant ses conférences, vêtu de sa cape de velours, lui attiraient le reproche de « théâ-tralisme ». La quête du savoir ne se limite pas à la représentation ; il y a aussi de la jouissance. L’objet regard est très présent dans le film. « Avec Charcot, on est d’abord dans le regard, le regard sur les corps7 », dit Alice Winocour. » Augustine est, de son côté, aussi spectatrice du théâtre de son corps. Un corps qu’elle ne peut pas contrôler. A. Winocour saisit cette révolte, en filmant les attaques comme des crises de possession. Elle a recours pour cela à des câbles qui actionnent le corps de l’actrice « comme une marionnette8 ».

Patrick Roux, enseignant en

Propédeutique

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!6 Charcot Jean-Martin, Les Démoniaques dans l’art, en collaboration avec Paul Richer (1887), Paris, Macula, 1984. 7 Winocour Alice, « Interview avec F. Ansermet » op. cit. 8 Ibid.

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Louis Wolfson : l’horreur de la langue maternelle

« C’est dans la relation de l’homme au signifiant que le drame de la folie se situe 9 ». Lors de son premier ensei-gnement, Lacan articule le diagnostic de psychose au repérage des troubles du langage. Dans Le Séminaire III nous lisons : « Je me suis refusé à porter le diagnostic de psychose pour une raison décisive, c’est qu’il n’y avait aucune de ces perturbations qui font l’objet de notre étude cette année, et qui sont des troubles dans l’ordre du langage. Nous devons exiger avant de porter le diagnostic de psychose, la présence de ces troubles10. » J. Lacan constate que « si le névrosé habite le langage, le psychotique est habité, possédé par le langage11 ». Le Schizo et les langues a été publié par Gallimard en janvier 1970 et est rapidement devenu un livre culte. Wolfson témoigne de son traitement du traumatisme de la langue et de l’incidence de la langue sur l’être parlant. « Le jeune

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!9 Lacan, Jacques, « D’une question préliminaire à tout traitement possible de la psychose », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 574 10 Lacan Jacques, Le Séminaire, livre III, Les psychoses, Paris, Seuil, 1981, p. 106. 11 Ibid. p. 284.

homme schizophrénique » / « l’étudiant d’idiomes dément », / l’étudiant de langues schizophrénique / le malade mental / le psychotique (c’est ainsi qu’il se nomme tout au long du livre) traite les mots comme des choses. Une boulimie, celles des mots des dictionnaires étrangers, vaut pour celles de nourritures indifférenciées. Le morcellement des mots entre en analogie avec les nourritures dont se gave le sujet. Ces jeux de signifiants, de lettres occupent le sujet Wolfson tout entier. Il raconte l’horreur de sa langue maternelle. Entendre l’anglais lui est insupportable. Pour s’en protéger, il se branche en permanence sur deux radios étrangères, et il passe sa vie à traduire les mots anglais en mots russes, hébreux, italiens, allemands et français. Le Schizo et les langues a ainsi été écrit en français. Il vivait les oreilles bouchées, apprenant le russe, le français, l’allemand, l’hébreu, et avait mis au point un système sophistiqué de conversion par le son et le sens, qui lui permettait de transformer les mots abhorrés en mots acceptables. Wolfson écrit dans un français distordu où invention langagière et folie sont étroitement intriqués: Parallèlement « l’étudiant des langues schizophrénique » ne veut rien avaler, de peur de faire entrer en lui « les œufs ou même les larves » qui sont sur ses lèvres. Crises de boulimie, panique à l’idée de faire entrer des larves et des œufs dans son corps, d’où anorexie, et ainsi de suite. Il cherche par tous les moyens à tuer la langue maternelle. La langue maternelle est une boîte de conserve qui contient des mots toujours blessants, mais de ces mots ne cessent de tomber des lettres, surtout des consonnes qu’il faut éviter absolument

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car elles sont foncièrement nocives. Il cherche à substituer à la discontinuité des phonèmes des blocs indécomposables, des flux dans les flux. Les orgies boulimiques ont la même fonction, « l’épreuve épouvantable de volupté12 ». Le Schizo et les langues est une énumération sans fin des procédés de morcellement – de « démembrement » comme il le dit même – qu’il fait subir aux signifiants pour tenter d’en extraire l’intolérable jouissance et la délimiter dans les langues étrangères.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!12 Wolfson, Louis, Le Schizo et les langues ou La Phonétique chez le psychotique (Esquisses d’un étudiant de langues schizophrénique), op. cit., p. 46.

Se soutenir de la diversité des langues pour briser l’emprise de la langue maternelle est la solution qu’il a trouvée. À défaut d’un père, des langues. Wolfson a habité à New York, puis à Montréal, après la mort de sa mère. Cependant, depuis novembre 1994, il habite à Porto Rico où il est devenu millionnaire le 9 avril 2003 après avoir gagné le gros lot à une loterie électronique.

Françoise Haccoun, enseignante en Section clinique

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Au point librairie de la Section clinique le vendredi 29 janvier 2016

La librairie de la Section clinique vous recommande Casuistique des psychoses. Du Nom-du-Père au père pluralisé, sous la direction d’Hervé Castanet, un ouvrage qui propose les balises fournies par la psychanalyse lacanienne pour une clinique des psychoses. Alliant à la fois les outils conceptuels et une élaboration de cas cliniques, c’est l’outil indispensable pour penser sa pratique professionnelle. 20 €.

Il est encore temps de s’inscrire : www.section-clinique.org

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