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Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A9 La perte d’excès de poids précoce à 3 mois après sleeve gastrectomy est-elle prédictive de la perte de poids à distance de la chirurgie ? MICHEL SCOTTÉ (1), GUILLAUME PHILOUZE (1), EMMANUEL HUET (1), ÉGLANTINE VOITELLIER (1), GAËTAN PRÉVOST (2), ANTOINE GANCEL (2), MICHAEL BUBENHEIM (3) (1) CHU Rouen, Chirurgie digestive, Rouen, France ; (2) CHU Rouen, Endocrinologie et maladies métaboliques, Rouen, France ; (3) CHU Rouen, Biostatistiques, Rouen, France. Contact : CHU Rouen, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France. E-mail : [email protected] Introduction. – La sleeve gastrectomy (SG), initialement considérée comme le premier temps d’une chirurgie bariatrique avant Duo- denal Switch ou By-pass gastrique. La SG permet une perte d’excé- dent pondéral (PEP) entre 45 et 65 % avec un recul de 2 ans. Le but de ce travail a été de rechercher des facteurs prédictifs précoces d’échec de la SG en terme de PEP. Matériel et méthodes. – Cette étude mono-centrique et rétrospective a inclus 25 hommes et 103 femmes avec un IMC moyen de 49,3 kg/m² opérés d’une SG et suivis pendant au moins 2 ans. Tous les patients inclus ont bénéficié du bilan préopératoire et des indications chirurgicales conformes aux critères de l’HAS. Après chirurgie, les patients ont été revus à 3 mois (M3), 6 mois, 12 mois et 24 mois (M24). Une courbe de corrélation entre la PEP à M3 et la PEP à M24 a été établie et analysée par le test de Kendall. Résultats. – Après SG, la PEP moyenne à M3 était de 34 %. À M24, la PEP était de 59 %. Il existait une corrélation statistiquement signifi- cative entre la PEP à M3 et la PEP à M24 (Tau = 0,43 ; p < 0,0001). D’autre part la PEP à M3 était corrélée à la PEP entre M3 et M24 (Tau = 0,21 ; p < 0,0001). Enfin, l’analyse des vitesses de PEP a mis en évidence que la vitesse de PEP à M3 [IC (0,70 ; 0,93)] était pré- dictive de la PEP à M24 [IC (0,94 ; 1,01) = NS]. Conclusion. – Cette étude met en évidence le fait que la PEP à M3 est prédictive de la PEP à long terme. Il semble donc licite de discuter d’une chirurgie complémentaire précocement pour les patients ayant un mauvais résultat pondéral initial. Chirurgie colorectale Facteurs pronostiques des carcinoses péritonéales d’origine colorectale DAMIEN MASSALOU (1), EMMANUEL BENIZRI (2), JEAN-MARC BEREDER (2), ANNE CHEVALLIER (3), FLORENCE PEDEUTOUR (4), DANIEL BENCHIMOL (2) (1) CHU de Nice, UCSU Chirurgie, Nice, France ; (2) CHU de Nice, Service de chirurgie générale et cancérologie digestive, Nice, France ; (3) CHU de Nice, Service d’anatomie pathologique, Nice, France ; (4) CHU de Nice, Laboratoire de biologie moléculaire et cytogénétique, Nice, France. Contact : CHU de Nice, Université Nice Sophia-Antipolis, UCSU Chirurgie, Pôle urgences, Hôpital Saint-Roch, 5, rue Pierre-Dévoluy, 06000 Nice, France. E-mail : [email protected] Introduction. – La carcinose péritonéale (CP) complique l’histoire naturelle du CCR dans environ 10 % des cas. La CHIP (ChimioHyper- thermie Intra-Péritonéale) est un traitement de la CP et améliore la survie des patients. Matériel et méthodes. – Il s’agit d’une étude monocentrique avec recueil prospectif des données entre décembre 1999 et mars 2012. Les données de biologie moléculaire ont été recueillies à postériori. Résultats. – Au total 78 patients, soit 91 procédures, ont été inclus dans notre étude. Il s’agissait de 45 femmes et 33 hommes, avec 95 % de cancers du colon et 5 % de cancers du rectum. La survie glo- bale était de 39,7 mois (2,2 – 148,4). En univarié, plusieurs facteurs cliniques avaient un impact statisti- quement significatif sur la médiane de survie. Un seul facteur histo- logique était statistiquement associé à la survie : la présence de cellules en bague à chaton entrainait une diminution de 42,2 à 12,1 mois (p < 0,001). Le statut MMR était le seul facteur de biologie moléculaire pronostique avec une augmentation de la médiane de survie en cas de statut MSI : 35,7 vs 85 mois (p = 0,03). Un statut KRAS muté améliorait la survie sans récidive de 12,2 à 18,3 mois (p = 0,03). En analyse multivariée, l’IMC (HR : 0,86 et p = 0,001), le PCI (HR : 1,15 avec p < 0,001), la présence de cellules en bague à chaton (HR : 4,88 et p = 0,001) et d’engainements péri-nerveux (HR : 0,33 et p = 0,01) étaient associés à la survie. Conclusion. – KRAS muté et MSI pourraient devenir des outils pro- nostiques L’intervention de « Hartmann » est-elle une option chirurgicale satisfaisante pour la prise en charge en urgence d’une colite aiguë grave compliquant une rectocolite hémorragique ? M. RENAUD (1), A. GERMAIN (1), M.-L. SCHERRER (1), L. PEYRIN- BIROULET (2), A. AYAV (1), L. BRUNAUD (1), L. BRESLER (1) (1) CHU Nancy Brabois, Service de chirurgie digestive, endocrinienne, hépato-biliaire et cancérologique, Vandœuvre-lès-Nancy, France ; (2) CHU Nancy Brabois, Service d’hépato-gastro-entérologie, Vandœuvre-lès-Nancy, France. Contact : CHU Nancy Brabois, Service de chirurgie digestive, endocrinienne, hépato-biliaire et cancérologique, 54511 Vandœuvre- lès-Nancy, France. E-mail : [email protected] Introduction. – La conduite à tenir vis-à-vis du moignon recto- sigmoïdien restant après réalisation d’une colectomie subtotale (CST) pour colite aiguë grave dans le cadre d’une rectocolite hémor- ragique reste controversée. Notre étude rétrospective évalue l’intérêt, dans cette indication, de l’intervention de « Hartmann » qui évite au patient la contrainte d’une double stomie. Matériel et méthodes. – Entre Janvier 2003 et Décembre 2012, 27 patients ont bénéficié d’une CST avec fermeture du moignon rectosigmoïdien laissé en intrapéritonéal. Les morbidités globale et chirurgicale (incluant le taux de sepsis pelvien et le taux de réouver- ture du moignon rectosigmoïdien) ainsi que le taux de rétablisse- ment secondaire de la continuité digestive par anastomose iléo-anale et réservoir en J (AIA) ont été évalués. Résultats. – La morbidité globale était de 51,9 % (14 patients). Cinq patients (18,5 %) ont présenté des collections intra-péritonéales mais une seule était de localisation pelvienne. Un patient (3,7 %) a présenté une réouverture du moignon rectosigmoïdien qui a néces- sité une réintervention. Une indication d’AIA a été retenue chez 18 patients et a pu être réalisée dans 94,4 % des cas. Il n’a pas été noté de difficulté pour localiser ou mobiliser le moignon recto- sigmoïdien, ni de complication chirurgicale grave. Conclusion. – Ces résultats montrent que l’intervention de « Hartmann » est une bonne option chirurgicale dans cette indica- tion en raison de sa faible morbidité propre et de l’absence de diffi- culté pour la réalisation secondaire d’une AIA.

La perte d’excès de poids précoce à 3 mois après sleeve gastrectomy est-elle prédictive de la perte de poids à distance de la chirurgie ?

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Page 1: La perte d’excès de poids précoce à 3 mois après sleeve gastrectomy est-elle prédictive de la perte de poids à distance de la chirurgie ?

Communications orales / Journal de Chirurgie – Vol. 151 – Hors série 1 – Octobre 2014 – A5-A35 A9

La perte d’excès de poids précoce à 3 mois après sleeve gastrectomy est-elle prédictive de la perte de poids à distance de la chirurgie ?MICHEL SCOTTÉ (1), GUILLAUME PHILOUZE (1), EMMANUEL HUET (1), ÉGLANTINE VOITELLIER (1), GAËTAN PRÉVOST (2), ANTOINE

GANCEL (2), MICHAEL BUBENHEIM (3)

(1) CHU Rouen, Chirurgie digestive, Rouen, France ; (2) CHU Rouen, Endocrinologie et maladies métaboliques, Rouen, France ; (3) CHU Rouen, Biostatistiques, Rouen, France.

Contact : CHU Rouen, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France.E-mail : [email protected]

Introduction. – La sleeve gastrectomy (SG), initialement considéréecomme le premier temps d’une chirurgie bariatrique avant Duo-

denal Switch ou By-pass gastrique. La SG permet une perte d’excé-dent pondéral (PEP) entre 45 et 65 % avec un recul de 2 ans. Le butde ce travail a été de rechercher des facteurs prédictifs précoces

d’échec de la SG en terme de PEP.

Matériel et méthodes. – Cette étude mono-centrique et rétrospectivea inclus 25 hommes et 103 femmes avec un IMC moyen de 49,3 kg/m²opérés d’une SG et suivis pendant au moins 2 ans. Tous les patients

inclus ont bénéficié du bilan préopératoire et des indicationschirurgicales conformes aux critères de l’HAS. Après chirurgie, lespatients ont été revus à 3 mois (M3), 6 mois, 12 mois et 24 mois

(M24). Une courbe de corrélation entre la PEP à M3 et la PEP à M24a été établie et analysée par le test de Kendall.

Résultats. – Après SG, la PEP moyenne à M3 était de 34 %. À M24, laPEP était de 59 %. Il existait une corrélation statistiquement signifi-

cative entre la PEP à M3 et la PEP à M24 (Tau = 0,43 ; p < 0,0001).D’autre part la PEP à M3 était corrélée à la PEP entre M3 et M24(Tau = 0,21 ; p < 0,0001). Enfin, l’analyse des vitesses de PEP a mis

en évidence que la vitesse de PEP à M3 [IC (0,70 ; 0,93)] était pré-dictive de la PEP à M24 [IC (0,94 ; 1,01) = NS].

Conclusion. – Cette étude met en évidence le fait que la PEP à M3 estprédictive de la PEP à long terme. Il semble donc licite de discuter

d’une chirurgie complémentaire précocement pour les patientsayant un mauvais résultat pondéral initial.

Chirurgie colorectale

Facteurs pronostiques des carcinoses péritonéales d’origine colorectaleDAMIEN MASSALOU (1), EMMANUEL BENIZRI (2), JEAN-MARC BEREDER (2), ANNE CHEVALLIER (3), FLORENCE PEDEUTOUR (4),

DANIEL BENCHIMOL (2)

(1) CHU de Nice, UCSU Chirurgie, Nice, France ; (2) CHU de Nice, Service de chirurgie générale et cancérologie digestive, Nice, France ; (3) CHU de Nice, Service d’anatomie pathologique, Nice, France ; (4) CHU de Nice, Laboratoire de biologie moléculaire et cytogénétique, Nice, France.

Contact : CHU de Nice, Université Nice Sophia-Antipolis, UCSU Chirurgie, Pôle urgences, Hôpital Saint-Roch, 5, rue Pierre-Dévoluy, 06000 Nice, France.E-mail : [email protected]

Introduction. – La carcinose péritonéale (CP) complique l’histoirenaturelle du CCR dans environ 10 % des cas. La CHIP (ChimioHyper-thermie Intra-Péritonéale) est un traitement de la CP et améliore la

survie des patients.

Matériel et méthodes. – Il s’agit d’une étude monocentrique avec

recueil prospectif des données entre décembre 1999 et mars 2012.Les données de biologie moléculaire ont été recueillies à postériori.

Résultats. – Au total 78 patients, soit 91 procédures, ont été inclusdans notre étude. Il s’agissait de 45 femmes et 33 hommes, avec

95 % de cancers du colon et 5 % de cancers du rectum. La survie glo-bale était de 39,7 mois (2,2 – 148,4).

En univarié, plusieurs facteurs cliniques avaient un impact statisti-

quement significatif sur la médiane de survie. Un seul facteur histo-logique était statistiquement associé à la survie : la présence decellules en bague à chaton entrainait une diminution de 42,2 à

12,1 mois (p < 0,001). Le statut MMR était le seul facteur de biologiemoléculaire pronostique avec une augmentation de la médiane desurvie en cas de statut MSI : 35,7 vs 85 mois (p = 0,03). Un statut

KRAS muté améliorait la survie sans récidive de 12,2 à 18,3 mois(p = 0,03).

En analyse multivariée, l’IMC (HR : 0,86 et p = 0,001), le PCI (HR :1,15 avec p < 0,001), la présence de cellules en bague à chaton

(HR : 4,88 et p = 0,001) et d’engainements péri-nerveux (HR : 0,33et p = 0,01) étaient associés à la survie.

Conclusion. – KRAS muté et MSI pourraient devenir des outils pro-nostiques

L’intervention de « Hartmann » est-elle une option chirurgicale satisfaisante pour la prise en charge en urgence d’une colite aiguë grave compliquant une rectocolite hémorragique ?M. RENAUD (1), A. GERMAIN (1), M.-L. SCHERRER (1), L. PEYRIN-

BIROULET (2), A. AYAV (1), L. BRUNAUD (1), L. BRESLER (1)

(1) CHU Nancy Brabois, Service de chirurgie digestive, endocrinienne, hépato-biliaire et cancérologique, Vandœuvre-lès-Nancy, France ; (2) CHU Nancy Brabois, Service d’hépato-gastro-entérologie, Vandœuvre-lès-Nancy, France.

Contact : CHU Nancy Brabois, Service de chirurgie digestive, endocrinienne, hépato-biliaire et cancérologique, 54511 Vandœuvre-lès-Nancy, France.E-mail : [email protected]

Introduction. – La conduite à tenir vis-à-vis du moignon recto-

sigmoïdien restant après réalisation d’une colectomie subtotale(CST) pour colite aiguë grave dans le cadre d’une rectocolite hémor-ragique reste controversée. Notre étude rétrospective évalue l’intérêt,

dans cette indication, de l’intervention de « Hartmann » qui évite aupatient la contrainte d’une double stomie.

Matériel et méthodes. – Entre Janvier 2003 et Décembre 2012,27 patients ont bénéficié d’une CST avec fermeture du moignon

rectosigmoïdien laissé en intrapéritonéal. Les morbidités globale etchirurgicale (incluant le taux de sepsis pelvien et le taux de réouver-ture du moignon rectosigmoïdien) ainsi que le taux de rétablisse-

ment secondaire de la continuité digestive par anastomose iléo-analeet réservoir en J (AIA) ont été évalués.

Résultats. – La morbidité globale était de 51,9 % (14 patients). Cinq

patients (18,5 %) ont présenté des collections intra-péritonéalesmais une seule était de localisation pelvienne. Un patient (3,7 %) aprésenté une réouverture du moignon rectosigmoïdien qui a néces-

sité une réintervention. Une indication d’AIA a été retenue chez18 patients et a pu être réalisée dans 94,4 % des cas. Il n’a pas éténoté de difficulté pour localiser ou mobiliser le moignon recto-

sigmoïdien, ni de complication chirurgicale grave.

Conclusion. – Ces résultats montrent que l’intervention de« Hartmann » est une bonne option chirurgicale dans cette indica-tion en raison de sa faible morbidité propre et de l’absence de diffi-

culté pour la réalisation secondaire d’une AIA.