La Philosophie de Pythagore Et l’Harmonie Chiffrée de La Nature

Embed Size (px)

Citation preview

  • 8/18/2019 La Philosophie de Pythagore Et l’Harmonie Chiffrée de La Nature

    1/1

    La philosophie de Pythagore et l’harmonie chiffrée de la natureSCIENCE & PHILOSOPHIE

    Le pythagorisme est une école philosophique fortement influencée par les mathématiques. Son fondateur estPythagore, qui naquit à Samos en 500 av. J-C. Soucieux de répondre à la question qui préoccupe lespenseurs présocratiques, soit celle du fondement ou de la source ( Archè), il soutient pour sa part que tout estnombre. Cette position signifie que tout ce qui existe est un nombre ou peut être exprimé

    mathématiquement. Le tout ou le cosmos est représenté par le nombre Un, le nombre des nombres, donttous les autres sont issus par division. Tout ce qui existe est un nombre et la multiplicité résulte de ladivision d’une unité primordiale. En outre, chaque nombre fait l’objet d’une représentation graphique etgéométrique au moyen de points et de figures. Pour les pythagoriciens, les nombres sont également dotés dequalités propres. En fait, il existe pour eux toute une symbolique des nombres. Si certaines qualitésattribuées aux nombres paraissent un peu loufoques, comme cette idée suivant laquelle les nombres pairsseraient féminins et les nombres impairs masculins, certaines de leurs spéculations arithmologiques sontintéressantes et ont donné lieu à des applications utiles. C’est le cas du fameux nombre d’or et de la théoriede la divine proportion, qui lui est rattaché. Pour Pythagore, il existe dans l’univers un nombre qui exprimeà lui seul l’harmonie la plus parfaite et la plus complète : 1,618. Ce nombre constitue une proportion entredeux nombres, deux grandeurs ou deux quantités. Curieusement, cette proportion se retrouve trèsfréquemment dans la nature, au point où l’on pourrait être amené à croire avec les pythagoriciens quel’harmonie observée dans la nature obéit généralement à cette proportion. Tel serait le cas du corps humain,du pétale des fleurs, des écailles d’une pomme de pin, de la façon dont les feuilles s’attachent aux arbres, desspirales d’une coquille d’escargots, etc. Cette proportion serait la clé de la beauté et de l’harmonie dans la

    nature et dans l’art.

    Léonard de Vinci, 1490

    Cette proportion, jugée parfaite et divine, eut une influence importante en architecture, en peinture et ensculpture, de l’Antiquité jusqu’à nous. Dans l’Antiquité, Phidias s’est inspiré de cette proportion pour laconstruction du Parthénon d’Athènes. Le nombre d’or fut également utilisé dans la construction des

    cathédrales gothiques. Au XV e

     siècle, Léonard de Vinci consacra plusieurs ouvrages à cette proportion et àl’usage qui peut en être fait en peinture. Les tableaux de de Vinci étaient construits sur un entrelacs defigures géométriques qui obéissaient au nombre d’or. Enfin, plus proches de nous, Picasso et le Corbusieront utilisé le nombre d’or dans l’élaboration de leurs œuvres.

    Marceline MoraisProfesseur de philosophie