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patient et les tiers (la famille et les autres membres de l'équipe de soins), dénit la signication, les objectifs et les stratégies de prise en charge en se basant sur des données cliniques, les choix des clients et les jugements et connaissances professionnels (Higgs et Jones, 2000). Certains changements de paradigmes majeurs sont documen- tés dans l'histoire de la profession de kinésithérapeute comme le passage d'une approche biomédicale à un modèle biopsychosocial, d'une classication avec des listes de symptômes de la CIF et des connaissances cliniques, y compris les connaissances scientiques de base, à la pratique fondée sur des preuves. Les conséquences pour la pratique quotidienne seront abordées. Des compétences pratiques en communication sont importantes pour juger des différents facteurs qui contribuent à une incapacité chez un patient. Les kinésithérapeu- tes ont généralement appris les compétences de l'évaluation psycho- sociale et de la prise en charge (écouter, communiquer, négocier, conseiller et motiver) pour provoquer des changements positifs chez leurs patients dans leurs compréhensions, leurs croyances et leurs comportements liés à la santé. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.057 CI15 Douleur et dysfonctionnement du système manducateur : mise au point Antoon De Laat Université catholique de Louvain, département de médecine den- taire, stomatologie et chirurgie maxillofaciale, Louvain, Belgique Adresse e-mail : [email protected] Au cours des dernières décennies, les dysfonctionnements de l'appa- reil manducateur (DAM) ont mieux été subdivisés et le concept étiolo- gique a évolué de facteurs anatomo-occlusaux vers un modèle biopsychosocial se concentrant sur la physiologie, les aspects compor- tementaux et l'importance de la douleur. De façon concomitante éga- lement la prise en charge des DAM a changé pour évoluer depuis un objectif d'optimisation des mauvais fonctionnements ou des troubles « mécaniques » (dysharmonie occlusale, déplacement du disque arti- culaire temporomandibulaire) en utilisant des gouttières occlusales, des meulages pour récupérer l'occlusion ou des traitements orthodontiques appelés de « phase II »... vers une approche de thérapie comporte- mentale et de kinésithérapie. Les gouttières occlusales sont plus consi- dérées comme un traitement complémentaire pour protéger les dents et pour protéger le système oro-facial au cours de la nuit. Cette conférence passera en revue l'approche actuelle de la classi- cation, les facteurs étiologiques, les diagnostics et les stratégies de prise en charge pour les dysfonctionnements de l'appareil manduca- teur, ainsi que les douleurs associées, et abordera aussi le rôle de la kinésithérapie. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.058 Samedi 9 février 2013 CI16 La posture et les hémiparétiques, nouveaux concepts en 2013 Serge Mesure Institut des sciences du mouvement, Marseille, France Adresse e-mail : [email protected] Le phénomène de latéralité observable chez tout individu que ce soit au niveau de l'œil, de la main, du pied, de l'oreille, suggère une asymétrie des structures neuro-musculosquelettiques et/ou de leur intervention dans le comportement. Cette latéralité rend compte d'une asymétrie des stratégies de traitement de l'information. La dominance corporelle dans une tâche serait liée à la plus grande spécicité d'un ou de l'autre hémisphère cérébral lors de la réalisation motrice. Cette asymétrie se manifeste tant au niveau de l'intégration centrale sensorielle visuelle que labyrinthique. Par la suite, une asy- métrie du contrôle postural a été reportée chez le sujet sain en accord avec ce qui était classiquement observé chez les différents sujets pathologiques. Par ailleurs, la régulation posturale se trouve soumise à l'inuence conjuguée du système attentionnel visuel, biaisé vers l'œil dominant, et d'un système posturo-cinétique, biaisé vers le pied de soutien dominant. An d'aligner le schéma corporel postural par rap- port à l'axe vertical, les asymétries issues des informations senso- rielles visuelles et labyrinthiques doivent impérativement être pondérées. Pour cela, la chaîne proprioceptive assure un lien impor- tant entre ces deux pôles et permet ainsi de construire un schéma corporel postural cohérent. L'instabilité posturale est un des signes majeurs de l'hémiparésie résultante lors d'un accident vasculaire cérébral par exemple, associé à la une asymétrie sensori-motrice consécutive. Les asymétries posturales reportées chez le sujet sain sont de faible amplitude. Au contraire, nous savons que le contrôle postural est automatiquement et largement perturbé après ictus céré- bral. De plus, par le déséquilibre de la relation inter-hémisphérique qui découle de la lésion cérébrale, les patients hémiplégiques apparais- sent comme un modèle d'étude particulièrement approprié à la compréhension des mécanismes neurologiques centraux sous- jacents au comportement humain. Les décits sensorimoteurs des patients hémiparétiques apparaissent à tous les stades moteurs et a tous les niveaux d'apprentissage d'une nouvelle motricité (position assise, debout, initiation de la marche etc.). Ces troubles seraient dus à la distorsion des systèmes de coordonnées impliqués dans la construction du sens de la verticalité et dans le contrôle de la stabilité posturale, entraînant un biais dans l'alignement des référentiels égo- centrés et exocentrés. Si la coordination entre les deux systèmes sensorimoteurs est basée sur un échange d'information, une telle propriété nécessite l'intégrité du cortex sensoriel polymodal et spécia- lement la jonction temporo-pariétale qui semble être impliquée dans la conversion entre la perception et l'action. Mais il existe de nombreuses variations intraindividuelles liées aux circonstances cliniques, contex- tuelles, et interindividuelles dans une situation donnée et cette varia- bilité existe aussi bien au niveau sensorimoteur que perceptif. C'est au niveau de ces mécanismes, de leurs intégrations et des composantes rééducatives qui peuvent y être associées que nous allons porter notre exion, et ainsi tenter de voir les nouvelles potentialités rééducatives à notre disposition. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.059 CI17 La neurologie centrale et les phénomènes posturaux douloureux Jean-Pierre Bleton Service de neurologie, hôpital Sainte-Anne, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Des douleurs liées aux troubles de la posture viennent fréquemment compliquer le cours des affections neurologiques centrales. Ces dou- leurs à caractère neuropathique sont des douleurs chroniques direc- tement en relation avec une lésion ou un dysfonctionnement du système nerveux. Leur variabilité étiologique explique pourquoi leur fréquence est souvent sous-estimée. Si leur topographie est plutôt bilatérale dans les formes médullaires, affecte un hémicorps dans les Kinesither Rev 2013;13(134):717 JFK 2013 13

La posture et les hémiparétiques, nouveaux concepts en 2013

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Page 1: La posture et les hémiparétiques, nouveaux concepts en 2013

Kinesither Rev 2013;13(134):7–17 JFK 2013

patient et les tiers (la famille et les autres membres de l'équipe desoins), définit la signification, les objectifs et les stratégies de prise encharge en se basant sur des données cliniques, les choix des clients etles jugements et connaissances professionnels (Higgs et Jones,2000). Certains changements de paradigmes majeurs sont documen-tés dans l'histoire de la profession de kinésithérapeute comme lepassage d'une approche biomédicale à un modèle biopsychosocial,d'une classification avec des listes de symptômes de la CIF et desconnaissances cliniques, y compris les connaissances scientifiquesde base, à la pratique fondée sur des preuves. Les conséquences pourla pratique quotidienne seront abordées. Des compétences pratiquesen communication sont importantes pour juger des différents facteursqui contribuent à une incapacité chez un patient. Les kinésithérapeu-tes ont généralement appris les compétences de l'évaluation psycho-sociale et de la prise en charge (écouter, communiquer, négocier,conseiller et motiver) pour provoquer des changements positifs chezleurs patients dans leurs compréhensions, leurs croyances et leurscomportements liés à la santé.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.057

CI15Douleur et dysfonctionnement du systèmemanducateur : mise au pointAntoon De LaatUniversité catholique de Louvain, département de médecine den-taire, stomatologie et chirurgie maxillofaciale, Louvain, BelgiqueAdresse e-mail : [email protected]

Au cours des dernières décennies, les dysfonctionnements de l'appa-reil manducateur (DAM) ont mieux été subdivisés et le concept étiolo-gique a évolué de facteurs anatomo-occlusaux vers un modèlebiopsychosocial se concentrant sur la physiologie, les aspects compor-tementaux et l'importance de la douleur. De façon concomitante éga-lement la prise en charge des DAM a changé pour évoluer depuis unobjectif d'optimisation des mauvais fonctionnements ou des troubles« mécaniques » (dysharmonie occlusale, déplacement du disque arti-culaire temporomandibulaire) en utilisant des gouttières occlusales, desmeulages pour récupérer l'occlusion ou des traitements orthodontiquesappelés de « phase II ». . . vers une approche de thérapie comporte-mentale et de kinésithérapie. Les gouttières occlusales sont plus consi-dérées comme un traitement complémentaire pour protéger les dents etpour protéger le système oro-facial au cours de la nuit.Cette conférence passera en revue l'approche actuelle de la classi-fication, les facteurs étiologiques, les diagnostics et les stratégies deprise en charge pour les dysfonctionnements de l'appareil manduca-teur, ainsi que les douleurs associées, et abordera aussi le rôle de lakinésithérapie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.058

Samedi 9 février 2013

CI16La posture et les hémiparétiques, nouveauxconcepts en 2013Serge MesureInstitut des sciences du mouvement, Marseille, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Le phénomène de latéralité observable chez tout individu que ce soitau niveau de l'œil, de la main, du pied, de l'oreille, suggère une

asymétrie des structures neuro-musculosquelettiques et/ou de leurintervention dans le comportement. Cette latéralité rend compted'une asymétrie des stratégies de traitement de l'information. Ladominance corporelle dans une tâche serait liée à la plus grandespécificité d'un ou de l'autre hémisphère cérébral lors de la réalisationmotrice. Cette asymétrie se manifeste tant au niveau de l'intégrationcentrale sensorielle visuelle que labyrinthique. Par la suite, une asy-métrie du contrôle postural a été reportée chez le sujet sain en accordavec ce qui était classiquement observé chez les différents sujetspathologiques. Par ailleurs, la régulation posturale se trouve soumiseà l'influence conjuguée du système attentionnel visuel, biaisé vers l'œildominant, et d'un système posturo-cinétique, biaisé vers le pied desoutien dominant. Afin d'aligner le schéma corporel postural par rap-port à l'axe vertical, les asymétries issues des informations senso-rielles visuelles et labyrinthiques doivent impérativement êtrepondérées. Pour cela, la chaîne proprioceptive assure un lien impor-tant entre ces deux pôles et permet ainsi de construire un schémacorporel postural cohérent. L'instabilité posturale est un des signesmajeurs de l'hémiparésie résultante lors d'un accident vasculairecérébral par exemple, associé à la une asymétrie sensori-motriceconsécutive. Les asymétries posturales reportées chez le sujet sainsont de faible amplitude. Au contraire, nous savons que le contrôlepostural est automatiquement et largement perturbé après ictus céré-bral. De plus, par le déséquilibre de la relation inter-hémisphérique quidécoule de la lésion cérébrale, les patients hémiplégiques apparais-sent comme un modèle d'étude particulièrement approprié à lacompréhension des mécanismes neurologiques centraux sous-jacents au comportement humain. Les déficits sensorimoteurs despatients hémiparétiques apparaissent à tous les stades moteurs et atous les niveaux d'apprentissage d'une nouvelle motricité (positionassise, debout, initiation de la marche etc.). Ces troubles seraientdus à la distorsion des systèmes de coordonnées impliqués dans laconstruction du sens de la verticalité et dans le contrôle de la stabilitéposturale, entraînant un biais dans l'alignement des référentiels égo-centrés et exocentrés. Si la coordination entre les deux systèmessensorimoteurs est basée sur un échange d'information, une tellepropriété nécessite l'intégrité du cortex sensoriel polymodal et spécia-lement la jonction temporo-pariétale qui semble être impliquée dans laconversion entre la perception et l'action. Mais il existe de nombreusesvariations intraindividuelles liées aux circonstances cliniques, contex-tuelles, et interindividuelles dans une situation donnée et cette varia-bilité existe aussi bien au niveau sensorimoteur que perceptif. C'est auniveau de ces mécanismes, de leurs intégrations et des composantesrééducatives qui peuvent y être associées que nous allons porter notreréflexion, et ainsi tenter de voir les nouvelles potentialités rééducativesà notre disposition.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.12.059

CI17La neurologie centrale et les phénomènesposturaux douloureuxJean-Pierre BletonService de neurologie, hôpital Sainte-Anne, Paris, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Des douleurs liées aux troubles de la posture viennent fréquemmentcompliquer le cours des affections neurologiques centrales. Ces dou-leurs à caractère neuropathique sont des douleurs chroniques direc-tement en relation avec une lésion ou un dysfonctionnement dusystème nerveux. Leur variabilité étiologique explique pourquoi leurfréquence est souvent sous-estimée. Si leur topographie est plutôtbilatérale dans les formes médullaires, affecte un hémicorps dans les

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