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BEDIA Sidi Mohammed
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE ABOU-BAKR BELKAID DE TLEMCEN
FACULTE DES DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT DE HYDRAULIQUE
MEMOIRE
Pour obtenir le diplôme de
Licence en Hydraulique
Option : Science et Technique de l’Eau
Sur le Thème
LA RECUPERATION DES EAUX DE PLUIE
Présenté par:
BEDIA Sidi Mohammed
MEZERAÏ Khaled
Jury:
Année Universitaire 2009-2010
Encadreur Mr M. BESSEDIK
Examinatrice Mme C. BOUKLI HACENE
Remerciements
Nous exprimons notre profonde gratitude et nos remerciements à :
Mr Bessedik Madani, enseignant à l’Université Abou Bakr Belkaid de
Tlemcen, d’avoir contribué au choix du thème de notre mémoire de fin d’année
universitaire 2009/2010 ayant pour thème : La Récupération des eaux de pluie,
et de nous avoir, entre autre, encadré et guidé dans nos recherches pour la
réalisation et la réussite de ce travail.
Mme Boukli Hacene Cherifa, enseignante à l’Université Abou Bakr Belkaid
de Tlemcen, d’avoir accepté d’être membre du jury en tant qu’examinatrice
pour la soutenance de notre mémoire.
Nos parents, pour leurs encouragements et leurs aides précieux en moyens
et matériels didactiques.
RESUME
La récupération d'eau de pluie, pour d’autres usages, sera dans le future, une
alternative quant à la sauvegarde de l’eau potable.
Dans ce travail, nous avons montré que l’amélioration du bien-être, de la santé et de la
qualité de vie d’une population s’affirme comme un des enjeux d’un développement
durable qui est un projet de société. Ce projet permettra de protéger et d’exploiter
sainement avec une gestion intégrée les ressources en eau (GIRE) au bénéfice des
générations actuelles et futures tout en s’appuyant sur une vision de développement
durable où la protection de l’environnement, le progrès social et l’efficacité économique
sont indissociables.
Mots clés : La récupération d'eau de pluie, développement durable, gestion intégrée les
ressources en eau (GIRE).
ABSTRACT
The water’s recovery of the rain to many practice will be in the future, a alternative
backup drinking water.
In this work, we nave watch improvement of well-being and the health and the life
quality population to maintain like of the stakes of the development lasting who is a
project of society. This project will permit to protect and to operate with a management
integrate the available resources of the water (GIRE) of the profit of the generations
current and the future all to lean on a sight of the development lasting where the
protection of the environment, the progress social and effectiveness economical are
indissociables.
Key words: The water’s recovery of the rain, the development lasting and management
integrate the available resources of the water (GIRE).
.
.
.
:
.
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………………………...1
CHAPITRE I : DEVELOPPEMENT DURABLE
I.1.INTRODUCTION……………………………………………………………………………...…3 I.2. Développement Durable………………………………………………………………….………..3
I.2.1. Définition………………………………………………………………………………………….3
I.2.2. Origines du développement durable………………………………………………………………4
I.2.3. Objectifs du développement durable. ……………………………………………………………6
I.2.4. Applications du développement durable………………………………………………………….9
I.2.4.1. Les finalités …………………………………………………………………………………….9
I .2.4.1.1 La lutte contre le changement climatique……………………………………………………..9
I .2.4.1.2. La préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources……………………............9
I .2.4.1.3. La cohésion sociale et la solidarité entre territoires et entre générations…………………….9 I .2.4.1.4.L'épanouissement de tous les êtres humains………………………………………………...10 I .2.4.1.5.Une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables……………………………………………………………………………………………10 I.2.4.2.La gouvernance ………………………………………………………………………………..10 I.3.CONCLUSION……………………………………………………………………………………10
CHAPITRE II : LA GESTION INTEGREE DES RESSOURES EN EAU
II.1. INTRODUCTION……………………………………………………………………………….12 II.2. Les causes des stratégies du développement durable …………………………………………12
II.3. Une dynamique d’action…………………………………………………………………...........15
II.4.Gestion intégrée des ressources en eau………………………………………………………….18
II.4.1. La situation actuelle des ressources en eau………………………………………………..........18
II.4.2. Qu’est- ce la gestion intégrée de l’eau par Bassins Versants ?...................................................20
II.4.3. Pourquoi la GIRE?.......................................................................................................................24
II.4.4. Les objectifs de la GIRE………………………………………………………………………..25
II.5 . CONCLUSION………………………………………………………………………………….27
CHAPITRE III : LA RECUPERATION DES EAUX DE PLUIE
III. 1. INTRODUCTION……………………………………………………………………………..28 III.2. La gestion durable de la ressource en eau ……………………………………………………28 III.3. Le captage de l’eau atmosphérique comme alternative……………………………………...29
III.4. La récupération d’eau de pluie au regard du développement durable ?...............................30
III.4.1. Sous l’angle économique………………………………………………………………………30
III.4.2. Sous l’angle environnemental………………………………………………………...………..30
III.4.3. Sous l’angle social et culturel………………………………………………………………….31
III.5. Composantes du système de récupération d’eau de pluie……………………………………31
III.5.1. La surface de captage…………………………………………………………………………..33
III.5.2. Le système d’acheminement de l’eau………………………………………………………….33
III.5.3. Le réservoir de stockage……………………………………………………………………….34
III.5.4. Les systèmes de distribution (robinets, pompes)………………………………………………35
III.5.5. Les systèmes de déviation des premières pluies……………………………………………….35
III.5.6. Le système d’élimination du trop-plein………………………………………………………..36
III.5.7. Les systèmes de filtration et purification de l’eau……………………………………………..37
III.5.8.Comment fonctionne une installation d’eau de pluie ?................................................................37
III.6. CONCLUSION…………………………………………………………………………………39
CONCLUSION GENERALE………………………………………………………………..............40 REFERENCES …………………………...……………………………………………………………………..41
LISTES DES FIGURES
LISTES DES FIGURES
Chapitre I
Figure I-1 : les trois piliers du développement durable.Source :"Le développement durable ",
L'HARMATTAN, France (2008)……………………………………………………………………….4
Chapitre II
Figure II-1: Source: Igor A Shklomanov. States hydrological Institute (SHI. St.Petersburg)
and United Nations Education scientifically and Cultural Organization (UNESCO, Paris)
1999 word recourse 2000-2001.People and Ecosystem. The fraying who of live .world
resource Institute (WRI) Washington DC2000.Paul and Fred Pearce. State of Population
2001, American Association for The Advancement of Sciences, University of California Press
Berkley…………………………………………………………………………………………………...19
Chapitre III
Figure III-1 : dispositif de base pour la récupération d’eau de pluie. Source : d’après DTU,
Warwick University…………………………………………………………………………………….33
Figure III-2 : Jarres citrouille (Sri Lanka) Source : CARITAS Kaolack (Gilbert Sene)…..34
Figure III-3: réservoir CARITAS, (îles du delta du Saloum,Sénégal) Source : DTU,
Warwick University…………………………………………………………………………………….34
Figure III-4 : citernes familiales, Abomey ,Bénin Source : PS Eau…………………………….35
Figure III-5 : réservoir Unicef. Source : PS Eau………………………………………………….35
Figure III-6 : Système de déviation des premières pluies (Brésil) Source : DTU, Warwick
University………………………………………………………………………………………………..36
Figure III-7 : Tuff tank Source : DSDS et NBC, 2006……………………………………………36
Figure III-8 : filtre brésilien Source : DSDS, NBC, 2006………………………………………..37
Figure III-9:filtration rudimentaire Source : DSDS, NBC, 2006……………………………….37
Figure III-10: Système de filtration amélioré Source : proposé et testé par la DSDS………37
Figure III-11 : Schéma d’installation type d’un système de récupération d’eau de pluie
Source : la Direction Générale de la Santé France………………………………………………..38
INTRODUCTION GENERALE
1
Introduction générale
La croissance de la population, l’amélioration du niveau de vie et la limitation
naturelle de l’offre de l’eau augmentent la concurrence pour l’usage de cette ressource. On ne
peut plus considérer cette ressource comme un bien libre et l’eau devient alors un bien
économique qu’il faut valoriser. Il faut instaurer un outil de répartition de la rareté. La rareté
de l’eau peut être résolue de deux manières : par l’augmentation de l’offre et par une
intervention sur la demande. Les politiques d’offre visent à l’investissement dans des projets
hydrauliques permettant une augmentation de la ressource. Pendant la majeure partie de ce
siècle, les responsables politiques ont porté leur attention sur l’aspect de l’offre et c’est
seulement pendant ces dernières décennies que l’on a commencé à s’intéresser aux aspects
non structuraux de la gestion de l’eau.
L'eau est un bien précieux qui se fait malheureusement de plus en plus rare, il ne faut
pas la gaspiller. Le fait de la récupérer est un acte écologique mais aussi économique. C'est un
moyen d'utiliser une ressource naturelle et de soulager l'exploitation des eaux souterraines.
La récupération d'eaux de pluie, peut être effectuée dans de nombreux domaines
comme l'industrie, l'agriculture ou les collectivités. Dans une région où il tombe par exemple
entre800 et 900 millimètres de pluie dans l'année, pour un toit de150m², nous pourront
récupérer entre 80 000 et 90 000 litres d'eau de pluie par an [Changimmo.2003].
Les équipements de récupération de l’eau de pluie sont les équipements constitués des
éléments assurant : les fonctions collecte, traitement, stockage et distribution et de la
signalisation adéquate.
Plus de 97% des 1,4 milliards de kilomètres cubes d’eau sur terre sont de l’eau de mer,
c’est- à-dire de l’eau non-potable. La majeure partie des 3% restants est en permanence
fermement retenue dans la glace polaire [Aquality.2010].
2
Le reste d’eau douce disponible et utilisable ne représente que 0,3% du total des
ressources naturelles en eau dans le monde. Vu les problèmes climatiques internationaux et le
nombre croissant de périodes de sécheresse dans le monde et notamment au Maghreb
(Algérie), le problème de l’eau continuera à augmenter dans les prochaines années
[Aquality.2010].
De ce constat, l’élaboration d’une politique de développement durable, soucieuse des
limites des ressources hydrauliques, nécessite la mise en place d'une stratégie de gestion
intégrée des ressources en eau.
La gestion intégrée des ressources en eau est un instrument, à forte composante
participative, destiné à garantir un développement économique soucieux de l’ordre social et
de l’environnement, par la récupération des eaux de pluie pour le plus grand bien des
générations futures.
Chapitre I :
Développement Durable
Chapitre I : Développement Durable
3
I.1. Introduction
L’amélioration du bien-être, de la santé et de la qualité de vie d’une population
s’affirme comme un des enjeux d’un développement durable qui est un projet de société. Ce
projet de société permettra de protéger et d’exploiter sainement notre environnement au
bénéfice des générations actuelles et futures. Il s’appuie sur une vision de développement
durable où la protection de l’environnement, le progrès social et l’efficacité économique
sont indissociables.
I.2. Développement Durable
I.2.1. Définition
C’est un développement qui répond aux besoins d’aujourd’hui sans remettre en
question la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
L’expression « développement durable » a commencé à être largement acceptée à la fin des
années 80, appelé aussi Rapport Brundtland1. C’est un document qui explicite les
problèmes sociaux et environnementaux de la planète, et met en évidence le peu de progrès
réalisés depuis la conférence de Stockholm [Tracey et Baley .2008].
Le rapport préconise un changement profond dans les processus de développement en
préconisant la protection de l'environnement, en insistant sur une redistribution équitable des
richesses, en proposant de nouvelles approches techniques et scientifiques.
Ce rapport est le fruit d’une commission pour l’environnement et le développement
sous l’égide de l’ONU pour proposer « un programme global de changement » concernant le
concept et aux pratiques de développement montrant qu’il est urgent de repenser nos façons
de vivre et de gouverner [Tracey et Baley .2008].
Le développement durable peut signifier beaucoup de choses :
• diffuser à tous les citoyens les bénéfices de la croissance économique.
• transformer des zones désaffectées en projets d’habitations urbaines écologiques.
• adopter des processus industriels innovateurs moins énergivores et moins polluants.
• inclure les citoyens et les parties prenantes dans les processus de décision des politiques
[Van Duysen et Jumel.2008].
1 Gro Harlem Brundtland, née le 20 avril 1939, est une femme politique norvégienne. Chef du Parti
travailliste, ministre de l'Environnement de 1974 à 1979, première femme ministre d'État en Norvège en 1981, puis de nouveau de 1986 jusqu'en 1989, et de 1990 jusqu'en 1996.Elle est à l'origine de la formalisation du concept de développement durable. Directrice générale de l'OMS de 1998 à 2003.
Chapitre I : Développement Durable
4
Figure I-1 : les trois piliers du développement durable.
Source :"Le développement durable ", L'HARMATTAN, France (2008)
Au cœur du développement durable, on trouve la nécessité de tenir compte
simultanément des « trois piliers » que sont la société, l’économie et l’environnement.
Adopter un mode de développement qui permet d’atteindre un équilibre appelé état de
durabilité tout en préservant l’environnement, permettre l’ascension de la démocratie
participative et une économie rentable. Soit :
1- Ecologiquement tolérable.
2- Socialement équitable.
3- Economiquement efficace.
I.2.2. Origines du développement durable
La fin des années 60, dernière décennie des Trente glorieuses, commence à faire
apparaître les conséquences néfastes qu’engendre l’activité économique moderne sur
l’environnement (augmentation des déchets, fumées toxiques, pollutions des cours d’eau…).
C’est sur ce constat que le rapport prospectif et médiatique, intitulé Halte à la croissance ?,
de Massachussetts Institut of Technologie dénonce les dangers que représente la
surexploitation des ressources naturelles par rapport à une croissance économique et
démographique exponentielles. L’histoire officielle du développement durable fait remonter
ses prémices à la deuxième partie du XXe siècle.
Social
vivable
Durable
Équitable
Economie Environnement Viable
Chapitre I : Développement Durable
5
Dès 1951, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), créée trois ans
auparavant à l’initiative de l’Unesco, publie un rapport sur l’état de l’environnement dans le
monde, aujourd’hui reconnu comme précurseur dans sa recherche de réconciliation entre
économie et écologie [Lazzeri.2008].
1970 : rapport du Club de Rome. Le développement économique est présenté comme
incompatible avec la protection de la planète à long terme [Lazzeri.2008].
1972 : Conférence de Stockholm. La conférence mondiale des Nations unies sur
l'environnement aborde pour la première fois une réflexion sur les interactions entre
développement et environnement. Le concept d'écodéveloppement fait son apparition, reliant
le social, la prudence écologique et l'efficacité économique, et privilégiant l'humain et le
partage du savoir [Lazzeri.2008].
1972 : Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel
ONU (Organisation des Nations Unies) [Lazzeri.2008].
1987 : Rapport du Premier ministre norvégien Brundtland, commandé par les Nations
unies. "Notre avenir à tous" fait apparaître pour la première fois la notion de développement
durable. Après avoir identifié les nombreux problèmes qui pèsent sur la planète et en
particulier sur les pays en développement, le rapport préconise un changement profond dans
les processus de développement en priorisant la protection de l'environnement, en insistant sur
une redistribution équitable des richesses, en proposant de nouvelles approches techniques et
scientifiques [Lazzeri.2008].
1988 : Création du Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC).
Placé sous l'égide du programme des nations unies pour l'environnement et de l'organisation
météorologique mondiale. Le GlEC est chargé de suivre le problème du réchauffement
climatique. Il a pour mission d'évaluer l'information scientifique sur les changements
climatiques, leurs impacts et les mesures de prévention et d'adaptation envisageables
[Lazzeri.2008].
Chapitre I : Développement Durable
6
1990 : Création de l'International Council for Local Environmental Initiatives
(ICLEI).
Cet organisme est un réseau de collectivités territoriales sous l'égide des Nations unies dont
l'objet est de définir des méthodes d'application du développement durable par les
collectivités, d'assurer le recensement et le suivi des Agendas 21locaux [Lazzeri.2008].
1992 : Conférence des Nations unies sur l'environnement et le développement à Rio de
Janeiro (Sommet de la Terre).C’est une convention cadre des Nations unies sur les
changements climatiques. Elle a pour objectif de stabiliser les concentrations des gaz à effets
de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toutes perturbations dangereuses du
système climatique.
Le concept de développement durable (ou développement soutenable) se traduit en
actes, avec la signature de l'Agenda 21, défini comme un plan d'actions pour le 21eme siècle
et qui vise à mettre en application les trois piliers du développement durable (la protection
de l'environnement, l'efficacité économique et l'équité sociale) [Baudin.2009].
Agenda 21 (Agenda signifie : ce qu'il faut faire et 21 fait référence au 21ème siècle)
est le programme de développement durable, ratifié par les 173 chefs d'Etat et gouvernements
présents au Sommet de Rio en 1992. Il détaille les 27 principes d'actions de la déclaration de
Rio sur l'environnement et le développement, définit les objectifs et les moyens d'exécution.
En 1992, la mise en œuvre des actions, issues de la conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement à Rio de Janeiro, était immédiate et impliquait les
gouvernements, les institutions du développement, les organismes des Nations unies et les
groupes de secteurs indépendants, dans tous les domaines. Le programme Action 21 reste le
cadre de référence pour tous les agendas locaux (AL21) [Baudin.2009].
I.2.3. Objectifs du développement durable
Le développement durable est synonyme d’intégration. Cela signifie que le
développement doit s’opérer d’une manière qui profite au plus grand nombre de domaines
possible, au-delà des frontières et même entre les générations. Autrement dit, les décisions
seront prises en tenant compte de leurs répercussions potentielles sur la société,
l’environnement et l’économie, tout en gardant à l’esprit que les actions auront des effets
dans d’autres lieux et dans le futur.
Chapitre I : Développement Durable
7
Le concept de développement durable ne se limite pas à un pays, une région ou à un
continent mais au monde entier [Tracey et Baley .2008].
La Commission mondiale pour l’environnement et le développement entendait attirer
l’attention du monde sur « la dégradation accélérée de l’environnement et des ressources
naturelles, ainsi que ses conséquences sur le développement économique et social ».
Cette commission a mis en évidence que la croissance économique n’est pas
suffisante en soi : les aspects économiques, sociaux et environnementaux de toute action
sont interconnectés. Soit tenir compte d’un seul aspect à la fois débouche sur des erreurs de
jugement et entraîne des conséquences « non durables » [Tracey et Baley .2008].
Le concept de développement durable amène la pensée des actions en changeant de
perspective temporelle : cela veut dire que lorsque un choix est décidé, à partir du court terme
il faut tenir compte de l’impact qu’il aura sur le long terme. Par exemple, si la gestion d’une
exploitation forestière vise les profits immédiats et conduit à la disparition de cette ressource
naturelle, le résultat global est en réalité une perte importante : perte de revenu à long terme,
perte de biodiversité, perte de capacité à absorber le dioxyde de carbone, etc
[Tracey et Baley .2008].
Dans cette perspective, le développement durable dresse le cadre dans lequel
s’inscrivent les possibilités de progrès : l’économie est un outil qui aide à atteindre l’objectif
global et collectif consistant à améliorer la qualité de vie à l’échelle mondiale
[Van Duysen et Jumel.2008].
Compte tenu de la faiblesse globale des résultats obtenus par le PNUD (Programme
des Nations Unies et Développement) en plus de trente ans, l'ONU a profité du changement
de siècle pour lancer une nouvelle dynamique d'aide au développement. 189 pays membres de
l'ONU ont ainsi adopté, en septembre 2000 à New York, une déclaration (la déclaration du
millénaire) dans laquelle ils prennent des engagements visant le développement durable
[Van Duysen et Jumel.2008].
Chapitre I : Développement Durable
8
Citant quelque objectif et leurs cibles :
Source : Le développement durable, L'HARMATTAN, 2008, France.
objectifs cibles
Eliminer l’extrême
pauvreté et la faim
-Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,la proportion de la population dont le revenu est inférieur à1 dollar par jour. - Réduire de moitié, entre 1990 et 2015,la proportion de la population qui soufre de la faim.
Assurer l’éducation
primaire pour tous
-d’ ici à 2015, donne à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.
Assurer un
développement
durable
- intégrer le principe de développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales. - réduire de moitié d’ici à 2015, le pourcentage de la population privée d’accès durable à l’eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base. - réussir d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de bidonvilles
réduire de la mortalité
des taux de mortalité
des enfants de moins
de 5 enfants
-réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015. Le taux de mortalité des enfants de moins de5 ans
Améliorer la sante
maternelle
- réduire de trois quarts entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle.
Combattre le
VIII/SIDA la malaria
et d’autres maladies
- d’ici à 2015, avoir stoppe la propagation du VIH/SIDA et commence à inverser la tendance actuelle. - d’ici à 2015, avoir maitrise la malaria et d’autre maladies graves .et avoir commencée à inverser la tendance actuelle.
Assurer un
environnement
durable
- intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales. - réduire de moitie, d’ici à 2015 ,le pourcentage de la population privée d’un accès durable à l’eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base . -réussir, d’ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 million d’habitants de bidonvilles .
Mettre en place un
partenariat mondial
pour le
développement
- poursuivre la mise en place système commercial et financier multilatérale ouvert, réglemente, prévisible et nom discriminatoire .comprenant un engagement en faveur d’une bonne gouvernance, du développement et de la lutte conte la pauvreté, au niveau tant national qu’international. -s’attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avances. -répondre aux besoins particuliers des pays sans littoral et des petits Etats insulaires en développement. - traiter globalement les problèmes de dette des pays en développement, par des mesures d’ordre national et international propres à rendre leur endettement viable à long terme. -en coopération avec les pays en développement, formuler et appliquer des stratégies qui permettent de trouver un travail décent et productif. -en coopération avec l'industrie pharmaceutique, rendre les médicaments essentiels disponibles et abordables dans les pays en développement. -en coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages des nouvelles technologies, en particulier des technologies de l'information et de la communication, soient à la portée de tous.
Chapitre I : Développement Durable
9
I.2.4. Applications du développement durable.
Un cadre de référence pour les projets territoriaux de développement durable (dont les
AL21) a été établi en 2005 et constitue à la fois un guide pour l'action et une grille de lecture
des projets. C'est le fruit d'un travail partagé entre de nombreux partenaires (ministères,
institutions, associations, collectivités), et nourri des expériences déjà engagées par un grand
nombre de collectivités et de territoires. Il repose sur cinq grandes finalités et sur l'exigence de
gouvernance qui leur est commune [Van Duysen et Jumel.2008].
I.2.4.1. Les finalités
Ce sont des points de passage obligé pour un projet de territoire. Ces finalités se
retrouvent dans les trois attentes associées au développement durable (économique, social,
environnement) issues des textes et déclarations fondateurs (Rapport Brundtland, Déclaration
de Rio...) et sont suffisamment larges pour couvrir tout projet territorial [Lazzeri.2008].
I.2.4.1 .1 La lutte contre le changement climatique
Pour limiter l'élévation de la température mondiale, certains pays se sont fixés
comme objectif de diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050. La
maîtrise de la demande d'énergie et le recours aux énergies renouvelables doivent alors
orienter les choix de développement territorial. Par ailleurs, la prévention des effets du
réchauffement climatique impose de prendre des mesures d'adaptation dans différents
domaines [Lazzeri.2008].
I.2.4.1 .2 La préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources
Dans la perspective de léguer aux générations futures une planète vivable, il est
nécessaire de préserver au maximum la diversité biologique et de mettre en œuvre une gestion
raisonnée des milieux et des ressources naturelles. Il en découle des changements de
comportements ainsi que des choix économiques et politiques forts [Lazzeri.2008].
I.2.4.1 .3 La cohésion sociale et la solidarité entre territoires et entre générations
La cohésion sociale suppose de recréer ou de renforcer le lien entre les hommes, entre
les sociétés et entre les territoires, et de s'assurer d'un juste partage des richesses
[Lazzeri.2008].
Chapitre I : Développement Durable
10
I.2.4.1 .4 L'épanouissement de tous les êtres humains
Il s'agit de favoriser l'accès de tous aux biens et services essentiels, sans hypothéquer
les possibilités d'épanouissement des générations futures.
I.2.4.1 .5 Une dynamique de développement suivant des modes de production et de
consommation responsables
Une consommation et une production plus responsables se doivent d'être à la fois
moins polluantes, moins prédatrices en termes de ressources et de milieux naturels, et de
limiter au maximum les risques pour l'environnement et les conditions de la vie sur terre
[Lazzeri.2008].
I.2.4.2. La gouvernance
La gouvernance est envisagée comme un mode d'organisation des acteurs. La
gouvernance est une dimension-clé car elle est indispensable à la cohésion du processus. Elle
tend en effet à concevoir un cadre général de règles d'élaboration mais aussi en fonction d'une
philosophie politique générale, celle de la démocratie délibérative associant au processus
décisionnel les acteurs concernés.
Le cadre de référence retient également cinq éléments déterminants concernant la
démarche à conduire pour des projets de territoire en terre de développement durable:
stratégie d'amélioration continue, participation des acteurs, organisation du pilotage,
transversalité des approches, évaluation [Lazzeri.2008].
I.3. Conclusion
Le développement durable figure désormais en toile de fond de l'ensemble des décisions
orientant la politique nationale d'aménagement du territoire et les principales politiques
sectorielles. La mise en place d'un modèle de développement respectueux de l'environnement
et des hommes est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics et des
collectivités locales [Van Duysen et Jumel.2008].
L'idée forte mise en avant est que les déséquilibres constatés ne sont pas simplement
écologiques mais également économiques et sociaux et nuisent au fonctionnement et au
rayonnement des territoires [Tracey et Baley .2008].
Chapitre I : Développement Durable
11
En se territorialisant, le développement durable interpelle sur le rapport local/global.
Une stratégie locale de développement durable n'est pas le reflet mécanique de la stratégie
globale, les spécificités territoriales font qu'il n'y a pas un, mais des développements durables.
Les situations très contrastées localement, et cela à tous les niveaux d'échelle territoriale,
interrogent donc sur la cohérence d'ensemble des territoires engagés dans la voie du
développement durable, sur la compatibilité entre des approches locales différentes de la
durabilité, et dans un contexte de décentralisation sur l'articulation de tous les niveaux de
décision sur un même territoire (Etat, Collectivités territoriales. . .)
[Van Duysen et Jumel.2008].
CHAPITRE II :
La gestion intégrée des ressources
en eau
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
12
II.1. Introduction
La gestion intégrée des ressources en eau est une nécessité pour les problèmes de notre
temps .En matière de lutte pour le développement économique et social, les défis auxquels
sont confrontés un nombre croissant de pays sont de plus en plus liés à l’eau. Ainsi, il est
nécessaire de s’intéresser plus en profondeur à des problèmes tels que les pénuries, la baisse
de la qualité et l’impact des inondations, domaines dans lesquels l’action doit être soutenue.
La gestion intégrée des ressources en eau permet d’aider les pays à faire face aux problèmes
liés à l’eau de manière économiquement efficace et durable. L’intérêt du concept de gestion
intégrée des ressources en eau s’est développé au lendemain des conférences internationales
sur l’eau et l’environnement qui se sont tenues à Dublin et Rio de Janeiro en 1992
[Torkil .2000].
Le Sommet de Rio montre que les efforts de développement de tous les pays devraient
s'inscrire dans la perspective du développement durable. A Rio, et lors des rencontres
ultérieures, tous les Gouvernements se sont engagés à élaborer et à mettre en œuvre des
stratégies nationales de développement durable. Les stratégies de développement durable
préconisées à Rio sont censées être des instruments à forte composante participative «
destinés à garantir un développement économique soucieux de l’ordre social et respectueux
des ressources et de l’environnement, pour le plus grand bien des générations futures»
[OCDE . 2001].
II.2. Les causes des stratégies du développement durable
L'eau est une ressource naturelle. Elle est la base de toute forme de vie. Elle est à la
fois habitat, aliment, moyen de production, de transport. L’eau tisse naturellement un vaste
réseau de connections : elle est liée aux autres ressources naturelles (sol, forêt, biodiversité,
etc.) ; les systèmes aquatiques sont interconnectés ; les problèmes environnementaux se
répercutent d’un bout à l’autre d’un bassin hydrographique ; différents groupes d’intérêts
l’utilisent pour subvenir à leurs besoins. L’eau est à la fois internationale, nationale, régionale
et locale, elle occupe des échelles de temps et d’espace variées [Van Duysen et Jumel.2008].
L’élaboration d’une politique de développement durable, soucieuse des limites des
ressources hydrauliques nécessite la mise en place d'une stratégie de gestion durable de ces
ressources. Cette politique permettra ainsi :
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
13
- De promouvoir une approche dynamique et multisectorielle de la gestion des
ressources en eau, notamment l'inventaire et la protection des sources potentielles
d'approvisionnement en eau, en tenant compte des aspects techniques, socio-économiques,
environnementaux et sanitaires [Van Duysen et Jumel.2008].
- De planifier l'utilisation, la protection, la conservation et la gestion durable et
rationnelle des ressources en eau en fonction des besoins et des priorités des collectivités,
dans le cadre des politiques nationales de développement économique
[Van Duysen et Jumel 2008].
- L’utilisation des ressources en eau à l’échelle du bassin ou du groupement de
bassins doit être planifiée d’une manière judicieuse par la proposition des orientations
fondamentales permettant les objectifs à atteindre [Van Duysen et Jumel.2008].
- La planification des aménagements hydrauliques de mobilisation et de répartition
des ressources en eau dans le cadre de bassins hydrographiques ou de grands systèmes
aquifères constituant des unités hydrographiques naturelles, et ceci, dans le respect du cycle
de l'eau et en cohérence avec les orientations et les instruments d'aménagement du territoire et
de protection de l'environnement.
L’exode rural, en adéquation avec la croissance économique, a permis une extension
de plusieurs villes. La population du milieu urbain s’est amplifiée durant ces dix dernières
années.
Au cours de la seconde moitié du siècle dernier, la plupart des pays en développement
ont été témoins de mouvements de population massifs. Jusque là, les populations du monde en
développement étaient établies surtout dans les zones rurales [Van Duysen et Jumel.2008].
En 2030, plus de gens vivront en zone urbaine (4,1 milliards) qu’en zone rurale (3,1
milliards) dans les pays à revenu intermédiaire et à faible revenu [ONU-HABITAT.2004].
La quasi-totalité de la croissance démographique se produira dans les villes des pays
en développement, là où la population de certaines d’entres elle croît deux à trois fois plus
rapidement que la population globale du pays.
Dans les pays en développement, elle s’accroît au rythme annuel de 2,3 %. Autrement
dit, les zones urbaines des pays en développement croissent beaucoup plus rapidement et elles
sont plus peuplées [ONU-HABITAT.2004].
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
14
L’accroissement de la population des zones urbaines, qui s’étendent, envahisse
souvent l’environnement naturel, dégrade les écosystèmes et exploite les ressources bien au-
delà de leur capacité de renouvellement [Van Duysen et Jumel.2008].
La dépendance des villes à l’égard de l’importation massive et incessante de denrées
alimentaires, d’énergie et d’autres ressources en provenance de régions éloignées et, bien
souvent, à l’égard de l’exportation de leurs déchets vers ces régions, peut aussi être
destructrice.
L’empreinte écologique est un problème de longue date dans les villes. De nos jours,
la croissance rapide et généralement non planifiée de nombreuses villes des pays en
développement combinée à des niveaux de consommation accrus, pèse négativement sur les
ressources naturelles.
Dans de nombreuses villes des pays en développement, certaines formes d’habitat
urbain ne sont pas seulement réprouvées, elles sont illégales. Comme celles-ci sont plutôt
spontanées et non balisées, nombre d’urbanistes et de gouvernements municipaux y voient là
une insulte à l’esthétique de la ville [Van Duysen et Jumel.2008].
Les hommes ont commencé à dégrader de façon significative leur environnement dès
qu'ils ont créé les premières villes. En se rassemblant, ils ont concentré dans un même lieu
leurs déchets ainsi que les polluants liés aux activités ménagères et artisanales (fumée,
teinture, etc.).
Les premières industries ont aussi commencé à polluer significativement l'air, notamment
par le plomb et le cuivre. La révolution industrielle a accru de façon considérable la pollution
industrielle marquant une dégradation de l’écologie [Van Duysen et Jumel.2008].
L'utilisation intensive du bois a fait disparaître presque complètement les forêts autour du
bassin méditerranéen [Van Duysen et Jumel.2008].
L'existence de trous dans la couche d'ozone et se trouve ainsi confrontée à ce qu'elle croit
être son plus grand dommage environnemental.
L'appauvrissement de la couche d'ozone et l'accroissement des teneurs en gaz à effet de
serre dans l'atmosphère est un risque pour l’humanité.
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
15
Le transport est une activité de première importance, et un système de transport
efficace est une condition nécessaire de la prospérité économique. La place des transports
dans l'activité économique est assez évidente. Ils contribuent à la création d'emplois et sont un
facteur de croissance. 70 % de la pollution de l'air est causée par les transports qui contribuent
aussi indirectement à la pollution des sols et de l'eau. Enfin, les transports nuisent à la viabilité
à cause du bruit et des accidents [Van Duysen et Jumel.2008].
II.3. Une dynamique d’action
Le problème de la durabilité de la société s'est alors posé dans les termes suivants: que
se passera-t-il quand certaines ressources viendront à manquer ou quand la pollution sera
totale? Quand cela va-t-il se produire? Peut-on l'éviter?
Le développement durable peut être présenté comme une notion à visée planétaire
dont la réalisation suppose le respect simultané de trois critères: finalité sociale, efficacité
économique, prudence écologique.
La dimension internationale du droit au développement n'est rien d'autre que le droit à
une part équitable du bien-être économique et social du monde. Elle reflète une revendication
essentielle de notre temps, car les quatre cinquièmes de la planète n'admettent plus que le
cinquième restant continue de bâtir ses richesses sur leur pauvreté. Ce droit peut avoir pour
bénéficiaire l'état ou l'individu. Mais pour qu'il ait sa signification en droit international, dans
un ordre juridique encore largement marqué par son caractère interétatique, le droit au
développement devait être approché dans sa dimension internationale, la seule à permettre de
situer la nature véritable des problèmes et des solutions qu'il doit comporter [Fialaire.2008].
Sur le plan juridique, le problème du développement constitue un défi à la
communauté internationale, puisque la Charte des Nations unies a fait du développement un
phénomène international par excellence.
Bien que ce droit fasse appel à la coopération et à la solidarité internationale, il
apparaît par ailleurs comme un impératif de la souveraineté. Il y a là un rapport nécessaire
entre souveraineté authentique et droit au développement, entre souveraineté véritable sur les
richesses du pays et droit au développement de ce pays [Fialaire.2008].
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
16
La durabilité, appliquée à n'importe quelle activité humaine, est vue comme ayant trois
composantes:
- La première est la durabilité économique qui suppose la création d'incitations à
répondre de façon efficiente aux besoins, c'est-à-dire favoriser une gestion optimale des
ressources humaines, naturelles et financières afin de permettre la satisfaction des besoins des
communautés humaines et ce, notamment, par la responsabilisation des entreprises et des
consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et utilisent, ainsi que par
l'adoption de politiques appropriées (principe du pollueur-payeur, internalisation des coûts
environnementaux et sociaux, éco fiscalité, etc.) [Fialaire.2008].
- La seconde est la durabilité environnementale qui suppose l'encouragement des
activités plus viables en intégrant, dans l'ensemble des actions des communautés humaines, la
préoccupation du maintien de la vitalité et de la diversité des gènes, des espèces, et de
l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce, notamment par des
mesures de protection de la qualité de l'environnement [Fialaire.2008].
- Enfin, la troisième composante est la durabilité sociale qui centre l'attention sur
l'équité sociale. Ceci implique que les actions de développement devraient être entreprises
dans un souci d'équité intra et intergénérationnelle, compte tenu des besoins des personnes
concernées [Fialaire.2008].
La problématique de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement des eaux usées est
indéniablement partie intégrante de l'exigence d'un développement durable.
L'eau n'est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu'il faut protéger,
défendre et traiter comme tel [Roufai.2004].
Concilier le volet économique et environnemental de l'eau tout en ne niant pas l'aspect
marchand de la gestion de la ressource d'une part, tout en reconnaissant le caractère
patrimonial et partant l'idée de transmission de l'eau, d'autre part. Assurer un
approvisionnement suffisant en eau de surface et en eau souterraine de bonne qualité pour les
besoins d'une utilisation durable, équilibrée et équitable de l'eau [Fialaire.2008].
L'objectif environnemental concernant la gestion de la ressource en eau est
relativement clair; il s'agit d'assurer la préservation, la protection et l'amélioration de la qualité
de l'eau (aspect qualitatif) ainsi que l'utilisation prudente et rationnelle de la ressource
naturelle (aspect quantitatif).
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
17
Au-delà des normes de qualité de l'eau, une certaine organisation du service public
permet d'obtenir une gestion efficace et soucieuse de la ressource en eau. Se pose alors la
question du niveau pertinent d'intervention du service public local ainsi que de son mode de
gestion [WWAP 2001].
Il convient que les décisions soient prises à un niveau aussi proche que possible des
lieux d'utilisation ou de dégradation de l'eau. Il y a lieu de donner la priorité aux actions
relevant de la responsabilité des États membres, en élaborant des programmes d'actions
adaptées aux conditions locales et régionales [Fialaire.2008].
La notion de développement durable est inséparable de celle de territoire et a fortiori
lorsqu'est évoqué le développement urbain durable. Promouvoir le développement durable,
c'est donc s'appuyer sur la richesse sociologique du territoire .Se pose alors la question de la
délimitation du territoire pertinent.
La compétence en matière de gestion des services publics d'eau et d'assainissement
revient traditionnellement aux communes mais de plus en plus le développement de
l'intercommunalité a pris le pas sur une gestion exclusivement communale, et notamment en
matière de distribution de l'eau .Cette association de communes pour la gestion des services
publics d'eau et d'assainissement s'explique par la volonté d'éviter l'émiettement communal et
notamment dans un but financier [Fialaire.2008].
Au regard de telles perspectives, la gestion durable des eaux pluviales s'érige comme
un impératif qui comprend l'ensemble des mesures structurelles ou non structurelles mises en
œuvre pour contrôler les flux d'eau et de polluants rejetés par la ville par temps de pluie.
Le premier objectif poursuivi par la gestion des eaux pluviales est de limiter les effets
de l'urbanisation. Il faut bien être conscient du fait que cette problématique est en lien avec la
totalité de la gestion du cycle urbain de l'eau (gestion des inondations, alimentation en eau,
gestion des eaux souterraines, gestion des eaux usées, gestion des milieux récepteurs...). Cela
n'est pas sans poser d'importants problèmes administratifs et organisationnels en termes de
compétences, de financements [Fialaire.2008].
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
18
II.4. Gestion intégrée des ressources en eau
II.4.1. La situation actuelle des ressources en eau
L’eau tisse naturellement un vaste réseau de connections : elle est liée aux autres
ressources naturelles (sol, forêt, biodiversité, etc.) ; les systèmes aquatiques sont
interconnectés ; les problèmes environnementaux se répercutent d’un bout à l’autre d’un
bassin hydrographique ; différents groupes d’intérêts l’utilisent pour subvenir à leurs besoins.
Elle est à la fois internationale, nationale, régionale et locale, elle occupe des échelles
de temps et d’espace variées. Ce réseau complexe ne facilite pas la mise en place de mesures
de gestion appropriées.
La croissance démographique, l’urbanisation et les progrès réalisés en termes
d’industrialisation qui se combinent pour créer une demande en eau toujours plus importante
.Les écosystèmes, milieux producteurs et régénérateurs de cette ressource sont menacés,
pollués et détruits:
· La population mondiale a triplé au cours du 20ème siècle , ses besoins en eau ont
sextuplé.
· 1/6 de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable ; 1/3 n’est pas reliée à des
systèmes d’assainissement.
· 7 millions de personnes meurent chaque année de maladies transmises par l’eau.
· Les surfaces irriguées ont quintuplé durant le siècle passé et 70-80% de l’eau exploitée
mondialement l’est dans le secteur agricole.
· Dans les pays en voie de développement, 70% des eaux usées sont déversées sans
aucun traitement dans les cours d’eaux.
· 50% des zones humides ont disparu durant le 20ème siècle.
· 1/3 des bassins versants ont perdu jusqu’à 75% de leur surface forestière d’origine.
La planète compte plus de 47000 grands barrages [ Brüschweiler.2003] .
Les prélèvements et les consommations d’eau dans le monde augmentera et atteindra le taux
de 150% en l’an 2020 (Figure II-1) :
Figure II-1: Source: Igor A Shklomanov.
and United Nations Education scientifically and Cultural Organization
1999 word recourse 2000-2001.People and
resource Institute (WRI) Washington DC2000.Paul and Fred Pearce. State of Population
2001, American Association for The Advancement of
Berkley.
L’unité de gestion de la GIRE est le bassi
surface et les eaux souterraines sont inextricablement liées entre elles et avec l’utilisation des
sols. L’environnement assure la mise à disposition et la régénération de l’eau. C’est un
système dynamique, où les ressources naturelles sont interconnectées et qui présente
également des limites auxquelles il faut accorder plus d’attention. La gestion durable des
écosystèmes fournisseurs de ressources naturelles doit faire partie des plans d’actions
politiques.
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
19
Igor A Shklomanov. States hydrological Institute (SHI. St.Petersburg)
scientifically and Cultural Organization (UNESCO, Paris
2001.People and Ecosystem. The fraying who of live .world
resource Institute (WRI) Washington DC2000.Paul and Fred Pearce. State of Population
he Advancement of Sciences, University of California Press
L’unité de gestion de la GIRE est le bassin hydrographique, dans lequel les eaux de
surface et les eaux souterraines sont inextricablement liées entre elles et avec l’utilisation des
sols. L’environnement assure la mise à disposition et la régénération de l’eau. C’est un
ressources naturelles sont interconnectées et qui présente
également des limites auxquelles il faut accorder plus d’attention. La gestion durable des
écosystèmes fournisseurs de ressources naturelles doit faire partie des plans d’actions
gestion intégrée des ressources en eau
(SHI. St.Petersburg)
(UNESCO, Paris)
fraying who of live .world
resource Institute (WRI) Washington DC2000.Paul and Fred Pearce. State of Population
California Press
n hydrographique, dans lequel les eaux de
surface et les eaux souterraines sont inextricablement liées entre elles et avec l’utilisation des
sols. L’environnement assure la mise à disposition et la régénération de l’eau. C’est un
ressources naturelles sont interconnectées et qui présente
également des limites auxquelles il faut accorder plus d’attention. La gestion durable des
écosystèmes fournisseurs de ressources naturelles doit faire partie des plans d’actions
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
20
Les accords et les processus internationaux sur le changement climatique, la
désertification, la biodiversité, les zones humides, les barrages, etc… constituent une base
importante pour l’implantation de nouvelles politiques d’action en matière d’environnement,
mais leur application n’est efficace que s’ils sont considérés dans un contexte de gestion
durable et de régénération de l’ensemble des ressources naturelles [Adouani et Vitry.2009].
II.4.2. Qu’est- ce la gestion intégrée de l’eau par Bassins Versants ?
Les ressources exploitables et renouvelables en eau douce se situent dans les lacs, les
marais, les fleuves et les aquifères. Un bassin fluvial ou lacustre correspond à la zone
réceptrice des précipitations qui alimentent un système de cours d'eau et de fleuves s'écoulant
vers la même embouchure. Dans le cas des bassins fluviaux, il s'agit généralement de la mer,
mais il peut s'agir d'un plan d'eau, tel qu'un lac ou un marais. Pour un aquifère, le bassin
correspond à la zone de réalimentation de la nappe [Adouani et Vitry.2009].
Le bassin est considéré comme une unité hydrologique pratique pour la gestion des
ressources en eau. Les termes employés par différentes disciplines et différents pays varient :
bassin, bassin hydrologique, bassin hydrographique. Il existe 263 grands bassins
hydrographiques transfrontaliers et des centaines d'aquifères transfrontaliers dans le monde.
L'approche de gestion intégrée des ressources en eau contribue à la gestion et à
l'aménagement durables et adaptés des ressources en eau, en prenant en compte les divers
intérêts sociaux, économiques et environnementaux. Elle reconnaît les nombreux groupes
d'intérêts divergents, les secteurs économiques qui utilisent et polluent l'eau, ainsi que les
besoins de l'environnement [Adouani et Vitry.2009 ] .
L'approche intégrée permet de coordonner la gestion des ressources en eau pour
l'ensemble des secteurs et groupes d'intérêt et à différents niveaux, du niveau local au niveau
international. Elle met l'accent sur la participation des acteurs à tous les niveaux dans
l'élaboration des textes juridiques, et privilégie la bonne gouvernance et les dispositions
institutionnelles et réglementaires efficaces de façon à promouvoir des décisions plus
équitables et viables. Un ensemble d'outils, tels que les évaluations sociales et
environnementales, les instruments économiques et les systèmes d'information et de suivi
soutiennent ce processus [Adouani et Vitry.2009 ] .
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
21
Au plus simple, la gestion intégrée des ressources en eau est un concept logique et
séduisant. Sa base est que les nombreuses différentes utilisations des ressources en eau sont
interdépendantes. De fortes demandes en irrigation et des flots de drainage fortement pollués
signifient moins d’eau douce pour la boisson ou pour l’utilisation industrielle; les eaux usées
municipales et industrielles contaminées polluent les cours d’eau et menacent les
écosystèmes [ACDI.2005].
Gestion Intégrée veut dire que toutes les différentes utilisations des ressources en eau
sont prises en compte ensemble. Les attributions et les décisions de gestion de l’eau prennent
en compte les effets de chaque utilisation sur les autres. Elles sont en mesure de tenir compte
des objectifs sociaux et économiques globaux, y compris la réalisation du développement
durable.
Différents groupes d'utilisateurs (paysans, communautés, écologistes …) peuvent
influencer les stratégies de gestion et de mise en valeur des ressources en eau. Cela apporte
des avantages additionnels, car les utilisateurs avisés appliquent une autorégulation locale par
rapport aux questions telles que la conservation de l'eau et la protection du bassin bien plus
efficacement que la réglementation et la surveillance centralisées ne peuvent réaliser.
La gestion intégrée des ressources en eau est donc un processus systématique pour le
développement durable, l’attribution et le suivi de l'utilisation des ressources en eau dans le
contexte des objectifs sociaux, économiques et environnementaux [ACDI.2005] .
Les politiques relatives à l'exploitation et la protection des ressources en eau d'un pays
sont définies par le gouvernement national. Bien que la mise en œuvre de ces politiques
s'effectue à plusieurs niveaux, il est possible, lorsqu'elles sont appliquées à l'échelle du bassin,
d'apporter des solutions adaptées à l'ensemble du bassin et de résoudre les conflits amont /
aval (dans le cas d'un fleuve) ou entre régions (dans le cas d'un lac ou de nappes souterraines).
Une approche par bassin permet d'appréhender le système hydrographique dans son ensemble.
En d'autres termes, les politiques nationales ainsi que les accords internationaux et les
conventions régionales sur les eaux transfrontalières peuvent être appliqués dans les bassins.
La relation entre l'administration des ressources en eaux d'un pays et la gestion de l'eau des
bassins devient ainsi dynamique et plus adaptable à l'évolution des circonstances
environnementales, sociales ou économiques [Adouani et Vitry.2009 ] .
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
22
Il est important de voir l'eau sous ses aspects à la fois positifs et négatifs. L'eau est,
d'une part, essentielle à la vie humaine, animale et végétale. Elle soutient les activités
productives, l'agriculture, l'hydro-électricité, l'industrie, la pêche, le tourisme, le transport.
L'eau peut, d'autre part, provoquer des ravages extrêmes, elle peut être porteuse de maladies et
inonder de vastes zones. Un manque d'eau ou une sécheresse prolongée peut faire de
nombreuses victimes et entraîner une récession. L'eau peut également causer ou aggraver des
conflits entre les communautés riveraines d'un bassin local, national ou transfrontalier.
Généralement la société utilise et pollue l'eau, ou altère l'hydromorphologie des cours d'eau.
Ceci modifie la quantité et la qualité de l'eau dans les écosystèmes qui, outre leur valeur
intrinsèque, apportent des services naturels essentiels et précieux au bien-être de l'homme.
Des facteurs tels que la croissance et les changements démographiques, le développement
économique et le changement climatique ont à l'évidence un impact très important sur les
ressources en eau. De même, les ressources en eau ont un impact significatif sur la production
et la croissance économique, sur la santé et les moyens d'existence et sur la sécurité nationale.
Compte tenu de l'intensification des pressions exercées sur les ressources en eau, il est
essentiel de gérer convenablement l'eau douce renouvelable [ Ambrosi et hallegatte .2005 ] .
La gestion de l'eau a, dans de nombreuses régions du monde, toujours constitué un
problème important en raison de la variabilité et de l'incertitude naturelles du climat. Le
changement climatique entraînera, dans certains bassins, une diminution des précipitations et
du débit des fleuves, alors qu'il provoquera une augmentation de la fréquence et de la force
des inondations dans d'autres. Ces changements seront exacerbés par d'autres variations, telles
que la croissance démographique et économique, l'urbanisation et l'augmentation de la
demande de produits alimentaires qui accroissent les besoins en eau et dégradent les cours
d'eau et aquifères des bassins déjà confrontés à une pénurie d'eau [Adouani et Vitry.2009].
La croissance économique, les initiatives de réduction de la pauvreté et les
changements démographiques et sociaux accroissent les demandes en infrastructures
hydrauliques pour satisfaire les besoins en alimentation ou en énergie, la production de biens
et de services. Cependant, bien que la construction de systèmes d'irrigation, de barrages
hydroélectriques, de voies navigables et de systèmes d'adduction en eau pour les habitants, le
tourisme et les industries ait considérablement amélioré la vie de millions de personnes, ces
développements ont également profondément modifié les régimes hydrologiques, les
écosystèmes aquatiques et l'hydromorphologie de la plupart des fleuves, lacs et aquifères du
monde [Adouani et Vitry.2009 ] .
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
23
Compte tenu de l'aggravation de la pénurie d'eau et de l'accroissement de la variabilité
hydrologique, les changements suscités par le développement présentent un défi de taille. La
recherche d'un point d'équilibre entre développement économique et préservation des
ressources en eau soumet le gestionnaire de bassin à d'énormes pressions, risques et conflits.
Cependant, afin de se développer, les régions pauvres du monde doivent investir dans les
infrastructures de l'eau. Le défi pour les gouvernements et les gestionnaires de bassin consiste
à trouver un équilibre entre développement et viabilité. Ceci implique de trouver des moyens
plus intelligents d'aménagement et de gestion des ressources en eau et de trouver des réponses
adaptées au contexte de chaque bassin [Adouani et Vitry.2009 ] .
Les gestionnaires de bassin doivent également lutter contre la pollution. L'expansion
des villes sur les rives des fleuves et des lacs augmente la pollution de l'eau causée par les
rejets des ménages et des industries. Les progrès agricoles s'accompagnent d'une plus grande
utilisation d'engrais et de pesticides par les exploitants agricoles, ce qui accroît la pollution de
l’eau [Adouani et Vitry.2009] .
La pollution biologique et chimique, l'altération du débit des fleuves et des lacs ainsi
que la diminution du niveau des nappes phréatiques peuvent avoir de graves conséquences.
Les fleuves deviennent trop riches en nutriments, ce qui entraîne une prolifération d'algues.
Cette destruction ou dégradation des écosystèmes met en danger de nombreuses communautés
qui dépendent des ressources naturelles. Elle provoque une perte de biodiversité et le déclin
du secteur de la pêche. En outre, elle expose un nombre croissant de personnes aux maladies
liées à l'eau. Les estimations pourtant les plus optimistes considèrent que les maladies liées à
l'eau provoquent actuellement la mort de 2 à 5 millions de personnes par an. Ce chiffre
pourrait atteindre entre 59 et 135 millions de victimes par an [Adouani et Vitry.2009].
Cependant, les régions du monde où les ressources en eau ont déjà fait l'objet de
nombreux aménagements sont également confrontées à des défis majeurs. Les ressources en
eau y sont souvent surexploitées. Les gestionnaires de bassin doivent gérer des interactions
très complexes entre ce qui se passe en amont et ce qui se passe en aval, et les répercussions
sur les processus hydrologiques, biochimiques et biologiques. Ils doivent gérer les eaux de
surface et les eaux souterraines et trouver un équilibre entre gestion de l'eau pour les activités
économiques et santé écologique des fleuves, marais et lacs.
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
24
Ils sont également au centre des débats sur le partage souvent inéquitable ou
inapproprié des coûts et des bénéfices : par exemple les coûts des investissements et de la
maintenance, les coûts des répercussions sociales et environnementales négatives, et les
inégalités en termes d'accès aux avantages générés, tels que l'électricité, les terres irriguées et
l'eau potable. Ces problèmes constituent des défis non seulement pour les pays développés
mais de plus en plus également pour les gestionnaires de l'eau dans les économies à forte
croissance et les régions confrontées à de graves problèmes d'eau [Adouani et Vitry.2009] .
II.4.3. Pourquoi la GIRE?
L’eau est vitale à la survie, à la santé et à la dignité humaines et elle est une ressource
fondamentale au développement humain. Les ressources en eau douce du monde sont sous
pression croissante, déjà de nombreuses personnes manquent encore d’accès adéquat à
l’approvisionnement en eau pour leurs besoins de base. La croissance de la population, une
activité économique en plein essor et des niveaux de vie améliorés mènent à une concurrence
accrue et à des conflits pour une ressource en eau douce limitée.
Voici quelques raisons pour lesquelles beaucoup de gens pensent que le monde fait face à une
crise imminente de l’eau : [ACDI. 2005]
Ø Les ressources en eau sont sous la pression croissante de la croissance démographique,
de l'activité économique et de la concurrence grandissante pour l'eau entre les
différents utilisateurs.
Ø Les extractions d'eau ont augmenté à un rythme deux fois plus rapide que celui de la
croissance de la population et actuellement un tiers de la population du monde vit dans
des pays qui éprouvent un stress allant de moyen et élevé de l'eau.
Ø La pollution augmente davantage la pénurie de l'eau en réduisant l’utilité de l'eau en
aval.
Ø Des imperfections dans la gestion de l'eau, une concentration sur la mise en valeur de
nouvelles sources plutôt que de mieux gérer celles qui existent, et des approches
sectorielles de gestion de l’eau du sommet à la base aboutissent en une mise en valeur
et une gestion non coordonnés de la ressource.
Ø Une plus grande mise en valeur signifie de plus grands impacts sur l'environnement.
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
25
Ø Les préoccupations actuelles relatives à la variabilité du climat et au changement
climatique exigent une gestion améliorée des ressources en eau pour faire face à des
inondations et à des sécheresses plus intenses.
La gestion intégrée des ressources en eau est donc définie comme un processus qui favorise
le développement et la gestion coordonnés de l’eau, des terres et des ressources connexes, en
vue de maximiser, de manière équitable, le bien-être économique et social en résultant, sans
pour autant compromettre la pérennité d’écosystèmes vitaux [ACDI.2005] .
II.4.4. Les objectifs de la GIRE
Les objectifs s’est d'atténuer les impacts des catastrophes naturelles, de fournir de l'eau
pour des usages productifs (agriculture, industrie, énergie, transport, tourisme, pêche, etc.)
ainsi que pour des usages sociaux (santé et services domestiques) et de protéger
l'environnement.
La gestion de l'eau a, dans de nombreuses régions du monde, toujours constitué un
problème important en raison de la variabilité et de l'incertitude naturelles du climat. Une
aggravation des problèmes est probable en raison du changement climatique. Le changement
climatique entraînera, dans certains bassins, une diminution des précipitations et du débit des
fleuves, alors qu'il provoquera une augmentation de la fréquence et de la force des
inondations dans d'autres. Ces changements seront exacerbés par d'autres variations, telles que
la croissance démographique et économique, l'urbanisation et l'augmentation de la demande
de produits alimentaires qui accroissent les besoins en eau et dégradent les cours d'eau et
aquifères des bassins déjà confrontés à une pénurie d'eau [Jennifer et Katerere. 2006].
Trois objectifs à retenir :
Ø Préserver durablement la ressource en eau.
Ø Fournir de l'eau pour des usages productifs ainsi que pour des usages sociaux.
Ø Protéger l’environnement.
L’objectif est d’atteindre un équilibre entre l’utilisation de l’eau en tant que fondement
pour la subsistance d’une population mondiale en plein essor, et sa protection et sa
conservation en vue de garantir la pérennité de ses fonctions et caractéristiques
[Jennifer et Katerere.2006].
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
26
La gestion de l'eau suppose des actions coordonnées convenablement à la politique
d'aménagement du territoire. Ainsi, les ressources hydrauliques seraient mises en valeur et
préservées. Pour cela, des moyens scientifiques, techniques et financiers sont indispensables.
Les capacités d'approvisionnement doivent augmenter actuellement mais aussi à long terme
vu la croissance des besoins. Les sites pour réservoirs devraient être étudiés dans un souci
économiquement efficace. La lutte contre l'érosion est une nécessité pour éviter le problème
d'envasement. Le problème de stockage local doit trouver une solution rapide. Le réseau de
distribution devrait faire l'objet d'un plan de rénovation en relation avec son développement
dans les nouvelles cités. Les conduites doivent être protégées des infiltrations accidentelles
des eaux usées. Pour cela, il est souhaitable que les canalisations ne contiennent que les
conduites de l'eau potable [Torkil.2000].
Le problème de pression est à étudier pour chaque quartier en tenant compte des
rampes et de la hauteur des constructions. La dotation en eau doit être équitable. Les localités
mal desservies ont droit à une amélioration quantitative. Les normes de l'OMS seraient un
objectif à atteindre. Des mesures draconiennes devraient être développées pour parer à toute
pollution de l'eau de distribution. Les aspects qualitatifs doivent être traités simultanément
avec les aspects quantitatifs. Une politique de tarification rationnelle de l'eau est nécessaire
notamment la mise en place du barème progressif pour les grands consommateurs de l'eau.
Les Institutions de l'Etat et les industriels devraient payer l'eau au même titre que les autres
usagers. Les industriels devraient payer en plus le traitement des rejets. Il est souhaitable la de
créer des agences de gestion des bassins versants soit pour chaque bassin soit pour un groupe
de bassins voisins. Cela constitue des structures technico-administratives d'approche intégrée
englobant tous les aspects: qualité et quantité, prélèvement et rejet, approvisionnement et
protection. La contribution des collectivités locales, des services techniques, des centres de
recherche universitaires, les médias, apportera un plus [Kadi.1997].
Chapitre II : La gestion intégrée des ressources en eau
27
II.5. Conclusion.
La gestion intégrée des ressources en eau est mise en place par plusieurs pays dans le
monde. Ils se sont engagé à s’employer, sans relâche, à promouvoir une gestion durable des
ressources en eau en favorisant l’échange d’informations et en contribuant à faire
correspondre les besoins de solutions des problèmes liés à l’eau aux outils, à l’aide et aux
ressources disponibles. Pour pouvoir travailler ensemble à la réalisation d’un objectif
commun, il est clair que tous les acteurs impliqués doivent partager une vision commune de la
gestion intégrée des ressources en eau [Torkil.2000].
CHAPITRE III :
La récupération des eaux de pluie
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
28
III.1. Introduction
L’eau est une ressource mal répartie et mal partagée sur Terre. Sur une population
mondiale de 6 milliards de personnes avec 1,2 milliards n’ont pas accès à l’eau potable et 2,4
milliards sont privées d’assainissement. Selon l’ONU, 36 000 personnes meurent chaque jour
dans le monde par manque d’eau potable et par défaut d’assainissement, dans l’indifférence la
plus totale. Les projections en 2025 sont alarmantes : 4 milliards de personnes (2/3 de la
population mondiale) auront des problèmes d’accès à l’eau.
La consommation d’eau mondiale n’est pas équitable. Les prélèvements d’eau ont été
multipliés par 7 entre 1900 et 1995 (plus de deux fois supérieur à la croissance
démographique). Hors besoins agricoles, elle s’élève à 300 litres/jour/ habitant aux Etats-
Unis, entre 100 et 200 litres en Europe et à quelques litres dans certains pays du Tiers-Monde.
L’eau de pluie est une source d’approvisionnement en eau renouvelable, mise à
disposition gratuitement par la nature. Capter l'eau de pluie et la stocker est une pratique qui
remonte à des civilisations préromaines. Cependant dans nos sociétés industrielles, cette
pratique a quasiment disparu depuis l'apparition des réseaux d'eau potable.
Face à une consommation d’eau toujours croissante, et surtout face à un enjeu
écologique inquiétant, il devient nécessaire de trouver des solutions alternatives visant à
réduire la consommation d’eau potable, comme la récupération d'eau de pluie. Certains usages
de l’eau ne nécessitent pas toujours la qualité d’eau potable. Sur les 250 litres d’eau potable
que nous utilisons par personne et chaque jour, seulement 7 % correspondent à nos besoins
pour la boisson et l’alimentation.
C’est pourquoi, la récupération des eaux pluviales pour certains usages intérieurs et
extérieurs ne nécessitant pas d’eau potable (arrosage des espaces verts, lavage de voiture,
chasse d’eau des toilettes, lavage de sols) est une excellente solution de substitution. L’eau de
pluie est de bonne qualité mais elle se dégrade en ruisselant sur des surfaces imperméabilisées
et contaminées par divers polluants [Borraz et Peschke .2004].
III.2. La gestion durable de la ressource en eau
La gestion durable de l’eau prend en compte les aspects socioculturels, institutionnels,
les aspects environnementaux ainsi que les aspects santé et hygiène. Il s’agit d’améliorer
l’accès à l’eau, à une eau douce et salubre et agissant sur la réduction de la faim dans un cadre
de développement solidaire et local à faible impact environnemental.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
29
Elle doit entrer en cohérence avec une gestion intégrée territoriale pour assurer la préservation
de la ressource, l’équilibre entre ressources et usages, la gestion qualitative, l’adaptation aux
milieux et contextes humains et géographiques, la gouvernance, avec coordination entre
acteurs, moyens et actions et amélioration de la compétence existante locale [Faudy.1985].
Le développement à faible impact introduit des techniques sur site et prend en
considération l’ensemble des ressources locales en prévoyant la réduction des déchets et de
l’énergie nécessaire et l’adaptation des infrastructures aux moyens humains et financiers. Il
privilégie les circuits courts et ainsi donne à reconsidérer le recyclage des eaux usées, le
captage des eaux de ruissellement et la collecte des eaux atmosphériques [Bernard.2007] .
Plus généralement dans des conditions d’inefficacité des approvisionnements, de
pénurie ou d’urgence due aussi bien à la qualité des autres ressources disponibles qu’à des
conditions de dispersion géographique, ou au contraire de concentration massive et rapide,
qu’à des conditions économiques ou géopolitiques, la disposition locale de la ressource
atmosphérique peut être un potentiel alternatif ou complémentaire [Bernard.2007] .
III.3. Le captage de l’eau atmosphérique comme alternative
De nombreuses opérations existent aussi bien de collecte directe de l’eau de pluie là
où elle tombe, de l’eau de ruissellement ou de l’eau verte des plantes, incluant des opérations
plus limitées de collecte de l’eau des nuages.
Historiquement le captage est très répandu ayant donné lieu à des développements selon
les usages et les conditions géographiques et climatiques. La collecte et l’utilisation ont
quelquefois été intégrée aux formes architecturales et urbaines et paysagères avec une qualité
patrimoniale reconnue [Cabrit-Leclerc.2005].
Les expériences de collecte et utilisation de l’eau de pluie, malgré des opérations réussies
restent aujourd’hui éparses et isolées souvent reliées à des échelles très petites ou bien il s’agit
de pratiques anciennes souvent non entretenues.
On observe aussi l’abandon de certaines réalisations, un non développement là ou des
expériences ont réussies, des problèmes d’efficacité de certaines, pour d’autres de fiabilité de
l’eau finalement utilisée en particulier pour la boisson.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
30
Dans le même temps, les collectivités qui s’engagent dans la coopération sont parfois mal
renseignées et dissuadées par le risque d’inefficacité de l’aide sur place [Cabrit-Leclerc.2005].
III.4. La récupération d’eau de pluie au regard du développement durable
Au regard de la mise en application des principes de développement durable, l’accès à
l’eau est avant tout un droit, même pour les plus démunis [Orszàgh.2000 ] .
L’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD décidés en 2000) vise à réduire
de moitié d’ici à 2015 le pourcentage de la population mondiale qui n’a pas accès de façon
durable à un approvisionnement en eau potable et à des services d’assainissement de base.
Ces objectifs très ambitieux prévoient la desserte de 1,6 milliard de personnes en eau potable
et de 2,2 milliards en assainissement d’ici 2015 [Orszàgh.2000 ] .
En ce sens les acteurs de coopération décentralisée peuvent exploiter le dispositif de
récupération des eaux de pluies comme une solution complémentaire et alternative favorisant
l’accès à l’eau pour les plus démunis. L’amélioration de l’accès à une eau de qualité pour les
populations du Sud s’appuie en premier lieu sur la prise en compte des besoins différenciés et
des attentes des populations qui en seraient bénéficiaires [Orszàgh.2000].
III.4.1. Sous l’angle économique
La prise de conscience que l’eau « don du ciel » a un coût, celui des services associés
et de son accessibilité, et que la gestion de sa disponibilité de son adduction, de sa qualité et
de son traitement sont parties intégrantes de l’analyse économique de l’accès à la ressource.
D’un point de vue économique, la récupération d’eau de pluie est assez coûteuse, et les
retours sur investissement peuvent être longs. Mais dans des régions où l’eau est rare et
difficile à acheminer, elle est aussi très chère et le recours à l’eau de pluie peut alors se
justifier et être envisagé comme une solution possible d’accès à l’eau [Arehn.2000].
III.4.2. Sous l’angle environnemental
La diminution de la pression sur les ressources superficielles ou les nappes
souterraines contribue à une gestion globale et durable de la ressource. En ce sens tous les
apports alternatifs à l’adduction en eau à partir de forages ou d’autres formes de prélèvements
dans la ressource superficielle ou souterraine contribuent à la préservation quantitative de la
ressource.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
31
La récupération des eaux de pluies, et ses technologies développées dans les villes
occidentales, constituent un apport en eau complémentaire pour les usagers du « Nord » qui
offre l’avantage de ne pas prélever dans les ressources en eau douce. Elle connaît de ce fait un
intérêt très actuel au titre des ressources alternatives complémentaires [Arehn.2000].
III.4.3. Sous l’angle social et culturel
L’approche sanitaire est privilégiée dans l’analyse des enjeux sociaux et culturels. Le
temps et les techniques de stockage impactent la qualité de l’eau de pluie consommée, ce qui
nécessite des procédures et des techniques appropriées pour gérer la qualité de l’eau dans des
normes et standards internationaux (normes OMS à minima pour les qualités de potabilité
pour les eaux de boisson).
L’acceptation de nouvelles techniques alternatives par les populations nécessite
également de mobiliser des efforts spécifiques de la part des autorités locales pour d’une part
sensibiliser sur les bonnes pratiques sanitaires et d’hygiènes, et pour d’autre part faciliter
l’appropriation de nouvelles techniques ne relevant pas directement de pratiques locales
habituelles. Quelle que soit la solution technique envisagée, se pose la question de son
efficacité et de sa durabilité, pour la fourniture d’un service pérenne et à un coût acceptable
par les utilisateurs. La récupération d’eau de pluie au niveau familial est-elle plus facile à
mettre en œuvre que des techniques et infrastructures plus complexes (techniques d’extraction
et de purification des eaux polluées, par exemple), nécessitant une gestion et une maintenance
plus contraignantes et difficiles ? [Cabrit-Leclerc.2005].
III.5. Composantes du système de récupération d’eau de pluie
Tout système de récupération de l’eau de pluie est composé de ces trois éléments de
base : [Corbel et Asconit.2009]
Ø une surface de captage (toiture, la plupart du temps).
Ø un système d’acheminement de l’eau qui la transporte jusqu’au réservoir de stockage
(gouttières).
Ø un réservoir de stockage pour stocker l’eau jusqu’à son utilisation.
La collecte se fait ensuite par un robinet ou en plongeant un récipient dans le réservoir.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
32
D’autres éléments peuvent ensuite être ajoutés à ce dispositif, notamment un système de
distribution par robinet, évitant de souiller l’eau en y plongeant des récipients.
Un système de déviation des premières pluies peut également être ajouté afin d’éviter que les
premières eaux de lessivage des toitures, souvent chargées de débris organiques, atteignent le
réservoir.
Un système d’évacuation du trop plein évite aussi que de l’eau stagne en surface du réservoir.
Des filtres peuvent aussi compléter le dispositif. Fabriqués avec du tissu de moustiquaire et
placés au niveau des gouttières et ou du réservoir, ils permettent de retenir certaines particules
en suspension dans l’eau. Il existe des filtres très fins et beaucoup plus sophistiqués, capables
de retenir les organismes pathogènes comme les bactéries.
Dans certains cas d’installation, le réservoir peut être un équipement sophistiqué avec :
Ø un système de régulation, comportant un indicateur de niveau,
Ø un relais eau de ville, avec une disconnexion physique pour éviter l’intrusion d’eau de
pluie dans le réseau d’eau potable,
Ø un trop plein vers le milieu naturel ou le réseau d’évacuation,
Ø un clapet anti-retour pour éviter l’intrusion de petits rongeurs.
Enfin, le réservoir comporte généralement un système de redistribution de l’eau avec :
[Corbel et Asconit.2009]
Ø pompes et suppresseurs pour la mise en pression de l’eau,
Ø réseau de canalisations,
Ø signalisation (réseau peint d’une autre couleur) ou panneaux (eau froide, non potable),
Ø robinets spéciaux.
Ø Certains systèmes comprennent une filtration en aval du réservoir :
Ø crépine au niveau de la prise d’eau pour une filtration très grossière,
Ø ou filtration très fine (1 µm) pour une eau de très haute qualité.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
33
Figure III-1 : dispositif de base pour la récupération d’eau de pluie. Source : d’après DTU,
Warwick University
III.5.1. La surface de captage
La collecte d’eau de pluie se fait en général à partir des toitures, mais elle peut
également se faire sur des surfaces de ruissellement comme des flancs de collines.
Pour une collecte optimale, la surface de ruissellement doit être lisse et parfaitement
imperméable. Les surfaces de captage les mieux adaptées sont les toitures de tôle ondulée et
galvanisée, ou en fibro- ciment, non peintes.
Il est possible de récupérer l’eau de pluie à partir de toitures végétales, mais les
rendements restent faibles et l’eau de moins bonne qualité car davantage chargée en débris
organiques. Une toiture vétuste peut également fortement réduire le rendement du dispositif
[Corbel et Asconit.2009].
III.5.2. Le système d’acheminement de l’eau
La qualité des gouttières est également un facteur déterminant pour le rendement du
dispositif de récupération d’eau de pluie. Cependant, elles sont souvent en mauvais état et la
plupart des projets, qui financent parfois presque intégralement les réservoirs (matériaux,
construction), prennent rarement en charge les gouttières. Pour recueillir davantage d’eau et
faciliter leur entretien, les gouttières ne doivent pas être accolées directement sous le toit,
mais légèrement décalées vers l’extérieur.
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
34
Afin d’optimiser la collecte, les gouttières peuvent également être équipées de bavettes
anti-éclaboussures. Ce système permet d’éviter le débordement des gouttières lors des averses
les plus fortes, et donc d’acheminer davantage d’eau vers le réservoir
[Corbel et Asconit.2009].
III.5.3. Le réservoir de stockage
Les réservoirs de faible capacité sont particulièrement bien adaptés dans des
conditions de forte pluviométrie. Un petit réservoir se remplira rapidement et pourra être vidé
rapidement. Lorsque les pluies sont moins abondantes et réparties sur une période plus courte,
les réservoirs doivent être beaucoup plus grands pour stocker assez d’eau afin de permettre
aux familles de disposer de réserves durant la saison sèche. Les cuves de stockage sont en
règle générale le composant le plus cher du système de récupération des eaux pluviales.
Figure III-2 : Jarres citrouille (Sri Lanka)
Source : CARITAS Kaolack (Gilbert Sene) Figure III-3: réservoir CARITAS,
(îles du delta du Saloum,Sénégal)
Source : DTU, Warwick University
La durée de vie des cuves varie en fonction de leur composition. Les cuves en bois ont une
durée de vie plus faible que les cuves en pierres (et en maçonnerie), béton ou même en
polyéthylène (PE) [Corbel et Asconit.2009].
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
35
III.5.4. Les systèmes de distribution (robinets, pompes)
Les dispositifs les plus simples ne sont pas équipés de robinets ni de pompes. Pour
recueillir l’eau, il est alors nécessaire de plonger un récipient dans le réservoir, au risque de
souiller l’ensemble de son contenu. D’autres dispositifs de récupération d’eau de pluie, plus
élaborés, et en général également plus coûteux disposent de systèmes de collecte [FigureIII.4 ]
[FigureIII.5][Corbel et Asconit.2009] :
Figure III-4 : citernes familiales, Abomey, Figure III-5 : réservoir Unicef. Source :
Bénin Source : PS Eau PS Eau
III.5.5. Les systèmes de déviation des premières pluies.
Pour empêcher l’entrée de détritus (feuilles, terre, déjections aviaires…) dans les
réservoirs, les dispositifs de récupération d’eau de pluie peuvent être équipés d’un système de
déviation des premières pluies. Ce système permet de déconnecter le réservoir des gouttières,
lors des premières pluies et ainsi de nettoyer la toiture avant de recueillir l’eau.
Il est en général très simple d’utilisation : il suffit d’attendre la fin de la première forte pluie
pour raccorder le réservoir aux gouttières [Corbel et Asconit.2009].
Figure III-6 : Système de déviation
III.5.6. Le système d’élimination du trop
Les réservoirs de surface sont parfois
placé à leur sommet. Les tuff-tanks, utilisés en Guyane française, sont équipés de systèmes
d’évacuation du trop plein. Afin d’éviter tout phénomène de stagnation d’eau aux abords des
réservoirs, qui serait propice au développement de moustiques, il est conseillé aux utilisateurs
de mettre en place un système d’évacuation de l’eau (et d’infiltration dans le sol) et de brise
jet (planche de bois, cailloux) au niveau du trop plein et du robinet pour limiter le
développement des larves.
Figure III-7 : Tuff
Chapitre III : La Récupération des eau
36
: Système de déviation des premières pluies (Brésil) Source : DTU, Warwick
University
système d’élimination du trop-plein.
Les réservoirs de surface sont parfois équipés d’un tuyau d’élimination du trop plein,
tanks, utilisés en Guyane française, sont équipés de systèmes
d’évacuation du trop plein. Afin d’éviter tout phénomène de stagnation d’eau aux abords des
propice au développement de moustiques, il est conseillé aux utilisateurs
de mettre en place un système d’évacuation de l’eau (et d’infiltration dans le sol) et de brise
jet (planche de bois, cailloux) au niveau du trop plein et du robinet pour limiter le
Tuff tank Source : DSDS et NBC, 2006
eaux de Pluie
Source : DTU, Warwick
équipés d’un tuyau d’élimination du trop plein,
tanks, utilisés en Guyane française, sont équipés de systèmes
d’évacuation du trop plein. Afin d’éviter tout phénomène de stagnation d’eau aux abords des
propice au développement de moustiques, il est conseillé aux utilisateurs
de mettre en place un système d’évacuation de l’eau (et d’infiltration dans le sol) et de brise-
jet (planche de bois, cailloux) au niveau du trop plein et du robinet pour limiter le risque de
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
37
III.5.7. Les systèmes de filtration et purification de l’eau.
L’usage de filtres permet de retenir davantage de matériaux hors du réservoir et évite
aussi l’entrée d’insectes ou de petits animaux. Des couvercles sont également installés sur les
réservoirs. Cependant, tous les dispositifs de récupération d’eau de pluie ne sont pas équipés
de ces éléments, parfois coûteux et/ou difficile d’accès, pour les plus pauvres
[Corbel et Asconit.2009].
Figure III-8 : filtre brésilien Figure III-9:filtration rudimentaire Figure III-10: Système de
Source : DSDS, NBC, 2006 Source : DSDS, NBC, 2006 filtration amélioré Source :
proposé et testé par la DSDS
III.5.8.Comment fonctionne une installation d’eau de pluie ?
Le principe de la récupération d’eau de pluie permet de réduire les consommations
d’eau potable lorsqu’elles ne sont pas nécessaires préservant ainsi la ressource en eau. Ce
système de rétention d’eau permet de résoudre les problèmes liés aux eaux de ruissellement
(inondations, surdimensionnement du réseau de collecte…), tout en gagnant en autonomie et
en économies.
Figure III-11 : Schéma d’installation type d’un système de récupération d’eau de pluie
Source : la Direction Générale de la Santé
1. Crapaudine pour stopper les feuilles avant
2. Système de filtration ( < 80 microns).
3. Entrée en cuve « eau tranquille ».
4. Cuve de stockage eau de pluie (3 à 6 m3).
5. Trop plein vers réseau d’évacuation eau
grille anti-rongeurs.
6. Prise d’eau avec une crépine flottante.
7. Groupe avec pompe, disconnecteur et
ville (le passage se fait quand le niveau
de niveau permettant ainsi une alimentation continue)
8. Système de filtration (< 5 microns)
9. Réseau d’eau récupérée spécifique
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Chapitre III : La Récupération des eau
38
d’installation type d’un système de récupération d’eau de pluie
: la Direction Générale de la Santé France.
Crapaudine pour stopper les feuilles avant l’entrée dans la gouttière.
Système de filtration ( < 80 microns).
Entrée en cuve « eau tranquille ».
Cuve de stockage eau de pluie (3 à 6 m3).
seau d’évacuation eau pluviale ou puisard, avec clapet anti
Prise d’eau avec une crépine flottante.
upe avec pompe, disconnecteur et vanne 3 voies raccordées au réseau d’eau
ville (le passage se fait quand le niveau d’eau est trop bas dans la cuve grâce à un
alimentation continue).
5 microns).
Réseau d’eau récupérée spécifique (arrosage du jardin et WC).
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eaux de Pluie
d’installation type d’un système de récupération d’eau de pluie
pluviale ou puisard, avec clapet anti- retour et
au réseau d’eau de
d’eau est trop bas dans la cuve grâce à un détecteur
Chapitre III : La Récupération des eaux de Pluie
39
III.6. Conclusion
En matière des gestions des services de l’eau et de l’assainissement, les collectivités
sont susceptibles de soutenir ou d’accompagner la mise en œuvre d’une large gamme de
projets. Citons, par exemple : réalisation de forages, amélioration des réseaux de distribution
en eau potable, appui à la mise en place de services publics de l’eau, gestion intégrée des
ressources en eau,… Actuellement, la récupération d’eau de pluie, ne fait partie de ses actions
que de façon marginale, et pour certains usages en particulier, comme l’irrigation.
La récupération de l’eau de pluie est envisagée dans beaucoup de pays en
développement comme une ressource en eau complémentaire, une réserve d’appoint, voire
comme seule source d’approvisionnement. Garantir une eau de qualité aux populations les
plus démunies est un enjeu essentiel pour le développement des pays du Sud. La récupération
d’eau de pluie doit donc s’accompagner de mesures d’hygiène, de précautions d’usages,
surtout si cette eau doit être utilisée pour la boisson (comme c’est le cas en Thaïlande, où elle
est la seule ressource disponible). Outre les aspects techniques (construction de réservoirs…)
la coopération décentralisée doit également, si elle souhaite appuyer ce genre de projet,
développer des actions de sensibilisation, de formation des utilisateurs, en partenariat avec les
institutions locales de santé [Orszàgh.2000].
CONCLUSION GENERALE
40
Conclusion générale et perspectives
La récupération d’eau de pluie doit s’inscrire dans une démarche plus globale de
mise en place de services de l’eau et d’assainissement, intégrant les aspects qualité de l’eau et
santé publique. Une démarche qui pourrait se construire en lien avec les réflexions actuelles
sur le développement urbain des villes: comment garantir un accès à une eau de qualité (et à
l’assainissement) aux populations urbaines, dans un contexte où la pression sur la ressource et
les inégalités sociales sont de plus en plus fortes ?
Le changement climatique, phénomène avéré, génère des incertitudes sur la
disponibilité et la durabilité des ressources hydriques. Pour anticiper les effets du changement
climatique et tenter d’être moins vulnérable à ses impacts négatifs (sécheresses…), la
récupération d’eau de pluie peut être une solution possible, parmi d’autres. La prise en compte
des différents usages et besoins en eau doit permettre d’envisager la récupération d’eau de
pluie comme un élément d’une stratégie plus large de gestion intégrée de la ressource en eau :
comment optimiser les différentes ressources en eau en fonction de leur disponibilité et des
différents usages ?
A quel moment recourir à l’eau de pluie ? Pour quels usages ? Intégrée dans une
démarche de développement durable, la récupération d’eau de pluie est une ressource en eau
complémentaire possible, permettant de réaliser des économies d’eau potable.
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41
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ressources en eau" (Bonn, décembre 2001) .
Résumé :
La récupération d'eau de pluie, pour d’autres usages, sera dans le future, une alternative quant à la sauvegarde de l’eau potable. Dans ce travail, nous avons montré que l’amélioration du bien-être, de la santé et de la qualité de vie d’une population s’affirme comme un des enjeux d’un développement durable qui est un projet de société. Ce projet permettra de protéger et d’exploiter sainement avec une gestion intégrée les ressources en eau ( GIRE ) au bénéfice des générations actuelles et futures tout en s’ appuyant sur une vision de développement durable où la protection de l’environnement, le progrès social et l’ efficacité économique sont indissociables. Mots clés : La récupération d'eau de pluie, développement durable, gestion intégrée les ressources en eau (GIRE).
Abstract :
The water’s recovery of the rain to many practice will be in the future, a alternative backup drinking water. In this work , we nave watch improvement of well-being and of the health and of the quality of life of population to maintain like a of the stakes of the development lasting who is a project of society. This project will permit to protect and to operate with a management integrate the available resources of the water (GIRE) of the profit of the generations current and the future all to lean on a sight of the development lasting where the protection of the environment, the progress social and effectiveness economical are indissociables. Key words : The water’s recovery of the rain, the development lasting, management integrate the available resources of the water (GIRE).
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