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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo Mobiliser des bailleurs pour financer le Programme d’Appui au Développement Communautaire, c’est l’objet d’une table ronde qui a eu lieu à Kinshasa (P.5) La réforme du Secteur de Sécurité passe par le renforcement des capacités de l’armée MONUC Bulletin N° 169 du 17 juillet 2007 photo MONUC Le gouvernement et ses partenaires posent les jalons de la future armée congolaise (P.3) Mgr François-Xavier Maroy Rosengo : « Une intervention musclée de quiconque est la bienvenue y comprris celle de la MONUC » (P. 7)

La réforme du Secteur de Sécurité passe par le … · La réforme du Secteur de Sécurité passe par le renforcement des capacités de l’armée MONUC Bulletin N° 169 du 17 juillet

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

Mobiliser des bailleurs pour financer le Programme d’Appuiau Développement Communautaire, c’est l’objet d’une table ronde qui a eu lieu à Kinshasa (P.5)

La réforme du Secteur de Sécurité passe par

le renforcement des capacités de l’armée

MONUC BulletinN° 169 du 17 juillet 2007

photo MONUCMONUCMONUCMONUC

Le gouvernement et ses partenaires posent les jalons de la future armée congolaise (P.3)

Mgr François-Xavier Maroy Rosengo : « Une intervention musclée de quiconque est la bienvenue y comprris celle de la MONUC » (P. 7)

Le gouvernement et ses partenaires posent les jalons de la future armée congolaise

Mobiliser des bailleurs pour fi nancer le Programme d’Appui au Développement Communautaire, c’est l’objet d’une table ronde qui a eu lieu à Kinshasa ..................................................................................................................................................... 5

Mgr François-Xavier Maroy Rosengo : « Une intervention musclée de quiconque est la bienvenue y compris celle de la MONUC » ................................................................................................................................. 7

Journée mondiale de la population : Le FNUAP veut impliquer les hommes dans la santé maternelle .................................................................................................................................................................... 9

Interview : Cheikh Tidiane Cisse : « En RDC pour 100. 000 enfants qui naissent, il y a 1 289 femmes qui meurent » ...................................................................................................................................... 10

Le Bataillon uruguayen honoré pour son courage et son professionnalisme ........................................................... 12

Le Projet d’Appui au Cycle Electoral en RDC (PACE) vient d’être approuvé

William Swing : « Le plus grand défi , c’est de rester crédible auprès du peuple congolais » 14

La MONUC fait un don de matériel médical au bénéfi ce des Femmes et des enfants ...........................................................................................................................................................................................

Documentaire : Radio Okapi ou Ondes de choc ..................................................................................................................................

Nord-KivuUne opération risquée pour récupérer le corps d’une touriste chinoise tombée dans le cratère du Nyiragongo ................................................................................................................................................................................ 19

SOMMAIRE

Le gouvernement et ses partenaires posent les jalons de la future armée congolaise ...................................... 3

..................................................................................................................................................... 5

Mgr François-Xavier Maroy Rosengo : « Une intervention musclée de quiconque ................................................................................................................................. 7

.................................................................................................................................................................... 9

...................................................................................................................................... 10

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........................................................ 13

William Swing : « Le plus grand défi , c’est de rester crédible auprès du peuple congolais » ................. 14

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Une opération risquée pour récupérer le corps d’une touriste chinoise tombée ................................................................................................................................................................................ 19

Provinces

Actualité

3 MONUC Bulletin N° 169

Faire le diagnostic de la situation du secteur de sécurité (SSR) en République

Démocratique du Congo et en proposer des thérapies en vue de la réforme de l’armée, c’est l’objet de la rencontre du groupe de contact sur la réforme du secteur de sécurité, tenue les 12 et 13 juillet à Kinshasa.

Le groupe de contact sur le SSR en RDC regroupe la RDC autour de ses partenaires qui l’accompagnent dans la mise en œuvre de ce programme. Il s’agit de la Belgique, de l’Afrique du Sud, de l’Angola, des Etats-Unis, de l’Egypte, du Maroc, de la Tanzanie, de la Chine, de l’Inde, de la Grèce, du Portugal, de l’Italie, des Nations Unies, de l’Union Européenne, de la Banque mondiale et du PNUD …

‘’L’armée pose problème. Il faut une thérapie pour aboutir à cette nécessaire réforme du secteur de la sécurité. Une réforme qui aboutisse à une armée intégrée et restructurée’’.

C’est en ces termes que le ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants, Chikez Diemu, a ouvert la réunion de Kinshasa, qui marque en fait la 10ème rencontre du groupe de contact international sur le SSR.

Le ministre de la Défense nationale a ensuite présenté la vision stratégique du gouvernement congolais pour la mise en place de la future armée nationale de la RDC. Il s’agit d’un plan directeur global de la réforme de l’armée

Réforme du Secteur de Sécurité

Le gouvernement et ses partenaires posent les jalons de la future armée congolaise

Nana Rosine Ngangoué

qui s’articule sur quatre principaux piliers.

La formation d’une armée de dissuasion

A court terme, et pour préparer le retrait progressif des forces de la MONUC, le gouvernement congolais se propose de créer une Force de Réaction Rapide d’ici 2009.

Cette force dont on estime la capacité à 2 ou 3 bataillons, sera ‘’correctement équipée, bien soutenue, bien entraînée et bien commandée au terme d’une sélection rigoureuse’’, a assuré le ministre de la Défense nationale. Et de préciser que la création de cette Force de Réaction Rapide est un impératif vu l’étendue du pays et au regard des menaces sécuritaires de tous

genres. La nouvelle armée devrait également se réaliser autour d’un‘’idéal d’excellence’’. Cela suppose, selon le plan du gouvernement, la mise en place d’un programme continu de formation individuelle et collective de lutte contre la pandémie du VIH-SIDA dont la prévalence trouve un terrain fertile au sein des casernes. L’excellence passe aussi par le renforcement de la justice et de la discipline au sein de l’armée. Pour ce faire, le gouvernement va recruter 500 magistrats supplémentaires pour la lutte contre la criminalité. La maîtrise des effectifs par les données biométriques et une mise à la retraite honorable sont également envisagées.

Réconcilier l’armée et le peuple

C’est le troisième volet du plan

Les Nations Unies ont donné mandat à la MONUC pour soutenir la réforme de la Sécurité (photo Myriam Asmani/MONUC)

4 MONUC Bulletin N° 169

directeur global du gouvernement. Il existe un fossé entre l’armée et son peuple. Comment réconcilier les deux ? Le gouvernement envisage des actions concrètes et visibles des forces armées, concourant à la reconstruction du pays. Il s’agit notamment de maintenir les militaires dans les casernes, de les impliquer dans des activités de génie civil comme la construction des ponts, des routes, ou des hôpitaux.

Le dernier pilier du plan gouvernemental de la réforme de l’armée consiste en la mise en place d’une armée de développement. Ainsi, en temps de paix, l’armée devrait-elle participer au développement économique en participant aux activités de production comme l’agriculture, l’élevage et la pêche. Cela permettra d’assurer du pain pour chaque militaire, a expliqué le ministre de la Défense.

La réalisation de ce plan directeur global à court terme, préparera à moyen terme, la mise en place d’une force principale de défense, à l’horizon 2011 et des forces territoriales ou de couverture entre

2007 et 2012. Avant d’y arriver, les experts estiment qu’il est nécessaire de parachever le Programme National de Désarmement, Démobilisation, et Réinsertion (PNDDR). A ce jour, un effectif de 186.468 combattants a été traité, dont 99.750 démobilisés, y compris 30.219 enfants. 53.427 se sont portés volontaires à l’intégration et 44.816 démobilisés ont été encadrés. Il reste encore 101.734 éléments à traiter dans le cadre du PNDDR.

Le gouvernement a besoin de plus de 65 millions de dollars pour fi naliser l’intégration des brigades des Forces Armées de la République Démocratique du Congo.

Les partenaires internationaux qui assistent la RDC dans la Réforme du Secteur de Sécurité se disent disposés à soutenir le processus jusqu’à son aboutissement.

Appui de la MONUC au SSR

Pour sa part, la MONUC qui en a reçu mandat dans la résolution 1756 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies le 17 mai 2007, est prête à apporter son soutien au gouvernement

congolais. D’ailleurs, elle a déjà initié un certain nombre de programmes dans ce sens. C’est le cas du programme de formation militaire initié le 2 juillet dernier, et qui consiste à instruire 11 brigades (soit approximativement 23.100 soldats) sur le respect des droits de l’Homme, le droit humanitaire international, la protection des enfants et la prévention des violences contre les femmes. La mission onusienne va également continuer à apporter son soutien au gouvernement congolais et contribuer à la fi nalisation du programme DDR.

La MONUC a aussi initié un programme de formation sur la justice militaire. Elle estime que la justice militaire est un aspect intégral de toute réforme de la défense, afi n de prévenir l’impunité et l’absence de discipline. Après la rencontre de Kinshasa, les membres du groupe de contact ont résolu de se réunir en table ronde le 15 octobre 2007, toujours dans la capitale congolaise. Cette table ronde abordera tous les aspects de la Réforme du Secteur de Sécurité en RDC (armée, police, justice), avec un chronogramme précis .

Les représentants des bailleurs lors de cette rencontre (photo Myriam Asmani/MONUC)

5 MONUC Bulletin N° 169

Le Programme d’Appui au Développement Communautaire est le fruit

de la volonté de partenariat entre le gouvernement et les partenaires d’appui au développement, à savoir le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). Il vise l’appropriation par

Table ronde de Kinshasa

Mobiliser des bailleurs pour financer le Programme d’Appuiau Développement Communautaire

La tripartite Gouvernement/PNUD/FAO a organisé vendredi 13 juillet, une table ronde à l’intention des bailleurs de fonds dans le cadre du Programme d’Appui au Développement Communautaire (PADC), avec en toile de fond, trouver des fi nancements complémentaires pour étendre ce projet à d’autres provinces.

Fabrice Badibanga W.

les populations de leur propre développement en s’appuyant sur les acquis du programme en chantier au Katanga et dans le Maniema, considérées comme deux provinces pilotes. Pour le représentant de la FAO, la table ronde de Kinshasa a été convoquée suite à la requête de la tripartite gouvernement, PNUD/FAO. Elle s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des

fi nancements en faveur de ce projet fi nancé depuis octobre 2005 par le PNUD afi n de l’appliquer aux autres provinces de la RDC dont le Kasaï occidental et le Kasaï oriental.

Le représentant de la FAO a indiqué que l’organisation de la présente table ronde rentre dans l’optique de la création d’un partenariat stratégique

Nzanga Mobutu et Mbusa Nyamuisi plaident pour une mobilisation des fonds pour le développement communautaire(photo François Charlier/PNUD)

6 MONUC Bulletin N° 169

en matière de développement communautaire et agricole intégrés entre le gouvernement, les bailleurs de fonds, les opérateurs privés et les organismes du système des Nations Unies.

« La table ronde constitue un moment fort pour la mobilisation des ressources en faveur du relèvement des communautés de base », a déclaré le Directeur Pays a.i du PNUD. Dans ce contexte, a-t-il précisé, le PADC s’inscrit dans la continuité des activités du projet d’appui aux producteurs agricoles dans les provinces du Katanga, du Maniema, du Kasaï occidental et du Kasaï oriental avec un budget évalué à 25 millions de dollars. L’occasion faisant le larron, il a lancé un vibrant appel aux bailleurs de fonds de fournir des efforts afi n de permettre à ce projet d’appuyer de manière effi ciente les communautés de base affaiblies par des confl its armés, surtout que le PADC souffre d’un manque de fi nancement adéquat.

Au regard des résultats obtenus et de l’engouement des communautés bénéfi ciaires et des partenaires, et après concertation avec la FAO et le gouvernement, le PNUD a consenti à un fi nancement additionnel d’un million de dollars pour favoriser la fi nalisation des activités urgentes entamées jusqu’en 2007.

Profi tant de la tribune qui lui a été offerte, le ministre d’Etat à l’Agriculture Nzanga Mobutu a annoncé, au nom du gouvernement, la contribution d’environ 2 millions de dollars retenus au fonds de contrepartie en faveur du projet pour une période de 3 ans.

Nzanga Mobutu a salué l’initiative prise par le gouvernement du

Katanga et les partenaires miniers d’organiser une table ronde provinciale pour la mobilisation des ressources locales ayant débouché sur un partenariat entre le gouvernorat, les sociétés minières du Katanga, le PNUD et la FAO pour contribuer au fi nancement du développement agricole communautaire à travers le PADC.

En attendant la concertation entre les ministres de l’Agriculture, du Plan, du Budget et des Finances, le ministre Mbusa Nyamuisi le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a confi rmé que les efforts seront fournis pour la libération effective de ce montant et sa révision à la hausse une année après. Pour terminer son intervention, il a lancé un appel aux partenaires au développement à s’engager au fi nancement du Programme d’Appui au Développement Communautaire.

Réactions des bailleurs de fonds

Relevant les observations d’ordre technique et fi nancier, le représentant de la Banque Africaine de Développement (BAD) a démontré que le montant du projet (25 millions de dollars américains) correspond aux coûts des projets fi nancés par son institution dans le Katanga et le Kasaï.

En outre, il a soulevé plusieurs questions notamment le programme du gouvernement auquel se rattache le PADC, le fi nancement du gouvernement et le plan d’investissement du gouvernement dans le secteur de développement dans les 4 provinces. Néanmoins, il a reconnu que les fonds sont disponibles à la BAD, sauf qu’il se pose un problème

d’absorption surtout que tout a été consigné pour les activités conclues de commun accord avec le gouvernement. Pour sa part, l’Union européenne a souhaité que la présentation du PADC ait des liens avec d’autres programmes tel que la sécurité alimentaire.

La représentante de la Coopération japonaise a indiqué que le développement communautaire constitue l’un des trois axes importants de cette coopération. Seulement, elle envisage de travailler à Kinshasa et dans le Bas-Congo plus précisément dans les secteurs de l’éducation et de la santé.

Quant au représentant de la Coopération Technique Belge (CTB), il a estimé que l’approche du PADC est semblable à celle de la Coopération Technique Belge. Pour cela, Il a préconisé que la CTB et le PADC travaillent en synergie.

Le PNUD a souhaité que le souci d’une intervention rapide qui s’exprime dans d’autres pays au monde soit de mise en Afrique et particulièrement en RDC.

Organiser une réunion tripartite

Les participants à cette table ronde ont recommandé au gouvernement la mise en place d’un cadre de concertations entre les ministères techniques et les bailleurs de fonds,d’un comité de suivi des contacts de mobilisation des ressources et la facilitation des déblocages de fonds de contrepartie en faveur du PADC. Au PNUD et à la FAO, il leur a été demandé d’organiser dans les meilleurs délais une réunion tripartite pour décider de la poursuite des activités du PADC dès fi n juillet.

7 MONUC Bulletin N° 169

En tant que homme de Dieu, comment jugez-vous la situation sécuritaire en

général et particulièrement à Bukavu?

Monseigneur Maroy Rosengo : D’abord, il faut voir la situation générale du pays, ensuite la situation à l’Est et enfi n la situation à Bukavu. Il y a neuf mois que les élections se sont déroulées, et la population attend toujours la mise en marche du programme du gouvernement.

Elle a tellement souffert qu’elle ne sait plus patienter. Comme il y a tant d’injustices qui restent impunies, les gens commencent à se faire justice eux mêmes.

Deuxièmement, à part ce souci commun des Congolais qu’est la souffrance quotidienne, nous, dans les Nord et Sud Kivu, faisons face encore aux ennemis de la paix : les groupes armés étrangers. Ils volent, violent les femmes, et tuent les gens.

Troisièmement, à Bukavu, les évêques des 2 Kivu ont déjà écrit un message à la communauté internationale et adressé un autre à l’Etat qui se résume comme ceci : juguler toutes les misères de la population. La situation de tension continue à créer une espèce de psychose au sein de la population. Je souhaite que pour tous les crimes commis, y compris l’assassinat de Serge Maheshe, les responsables sur

Mgr François-Xavier Maroy Rosengo : « Une intervention musclée de quiconque est la bienvenue y compris

celle de la MONUC »L’Archevêque de Bukavu, Monseigneur Maroy Rosengo était de passage à Kinshasa dans le cadre de la conférence épiscopale. Nous l’avons rencontré. Il nous parle de la situation sécuritaire dans le pays, particulièrement dans au Sud, notamment à Bukavu, et de son appréciation quant au travail que fait la MONUC dans la région.

place soient bien outillés pour mener des bonnes enquêtes.

Tout le monde croit que l’idée du mixage n’était pas la bonne, qu’elle a plutôt créé l’insécurité. On parle

maintenant de l’échec de ce concept, le Président de la République l’a relevé lui-même dans l’interview accordée dernièrement à un journal international et souligne que tous les ex-combattants doivent passer par le brassage. Qu’est ce que vous en dites ?

Monseigneur Maroy Rosengo : C’est une des décisions nationales. 1+4 était déjà un brassage. Après les élections, on devait passer à la fusion, car il y

Marie-Aimée Lalao a un moment de formation, celui de rééducation et de réintégration. C’est normal. Il fallait que la suite soit rapide. Il s’agit d’équiper les soldats brassés, garantir leur solde, bien organiser leur affectation.

Le mixage n’était qu’un semblant pour créer la paix. Comment peut-on espérer voir deux êtres qui s’opposaient hier, se partager les oranges aujourd’hui ? C’est un peu cela le mixage. Est-ce que cela peut marcher ? La MONUC a dit que c’est un échec.

Il faut maintenant bien gérer le processus de brassage, aller jusqu’au bout. Ce que j’attend, c’est que la paix revienne vite pour que la population

«Dans le Nord Kivu nous faisons encore face aux ennemis de la paix

8 MONUC Bulletin N° 169

se retrouve et que les soldats brassés ne continuent plus à martyriser la population.Qu’en est-il de la table ronde sur la sécurité proposée par le gouvernement, et qui devait avoir lieu à Bukavu? Il semble que vous vous y êtes opposé ?

Monseigneur Maroy Rosengo: table ronde ? Il n’y en a eue qu’une seule dans ce pays. Celle qui s’est déroulée avant l’indépendance en Belgique, et qui nous a conduit à l’indépendance. C’était fait pour réconcilier le peuple. Mais maintenant qui a besoin de cette table ronde ? Est-ce que c’est un nouveau dialogue inter congolais ? Quels seraient les invités ?

Moi-même, j’étais en contact direct avec le ministre de l’Intérieur, et je lui ai posé la question : qui sont les intervenants à cette table ronde ? Il faudrait plutôt mettre sur le tapis ce dont le peuple du Nord et du Sud Kivu a besoin.

Nous avons besoin d’autres choses que de cette histoire de se rencontrer pendant 20 jours pour un budget qui va engranger encore des millions de dollars. Les gens ont besoin de voir leur fi che de paie et l’argent qui entre dans leur foyer. Payez d’abord ces gens, construisez nos routes, chassez ces ennemis de nos territoires, diminuez notre souffrance ! Dialoguer maintenant c’est remettre en cause tout ce qui s’est passé, les élections notamment, et chercher à récompenser les bandits. Il y a toujours des perdants dans toute élection et si chaque perdant doit prendre les armes, où allons-nous ?

Pour moi, il n’est pas question de dialoguer entre Congolais. La question se pose en termes de chasser les bandes armées étrangères qui nous tuent chaque jour. Les chasser à tout prix. Si le gouvernement ou la communauté internationale trouve un moyen

pour les chasser de chez nous, je suis partant.Comment l’Eglise apprécie-t-elle le travail de la MONUC dans cette partie du pays ?

Monseigneur Maroy Rosengo : La MONUC est depuis plusieurs années sur place. Elle a travaillé à Bukavu pendant la période du dialogue inter-congolais, pendant la période électorale et post électorale. Elle change seulement d’agenda, en s’adaptant au contexte du moment. Je suis en bon terme avec la MONUC de Bukavu.

Quand j’ai quelque chose à dire, je le dis. Le seul problème, c’est d’assouvir la soif de cette population qui a trop souffert. Le peuple souhaiterait qu’on dise : la fi che est là, il y aura la paie à la fi n du mois et cela se fera régulièrement ; que tout ce qui est délabré du fait de la guerre peut être reconstruit, qu’on n’entende plus de coups de feu.

Et puis, ce n’est pas à la MONUC, mais au gouvernement de rassurer les populations de l’Est, de mettre en place une armée capable de veiller à leur sécurité. C’est incroyable de penser qu’on peut vous tuer à 200 m d’un camp militaire. S’il y avait des interventions rapides et effi caces, on aurait pu sauver beaucoup de vies humaines.

Deuxièmement, la MONUC ne doit pas rester comme arbitre entre deux personnes en confl it, mais elle doit être là, assurer des interventions musclées et répondre aux besoins réels de la population.

L’unité Affaires Politiques de la MONUC à Bukavu travaille bien avec les forces vives, en organisant des ateliers pour les différentes composantes. Jusqu’à présent, la MONUC assure la médiation mais ne prétend pas prendre la place du gouvernement. Moi, je peux comprendre mais la population,

non ! Parce qu’il y a des exactions tous les jours.

On attend quoi ? On nous dit que« l’armée de la MONUC ne peut remplacer l’armée congolaise », mais ce que la population cherche, c’est qu’on la débarrasse de ces gens qui la font souffrir. Une intervention musclée de quiconque est la bienvenue, y compris celle de la MONUC.

Votre dernier mot ?

Monseigneur Maroy Rosengo : Mon dernier mot, c’est l’appel commun des évêques du Congo que nous venons de publier. Nous appelons à la tenue «d’états généraux de l’armée» et à la construction de casernes pour offrir un «logement décent» aux soldats et éviter leur circulation incontrôlée dans les villes.

Nous avons aussi dénoncé les récents assassinats des journalistes, exigeant que des enquêtes «sérieuses» soient menées pour «identifi er les vrais commanditaires» des crimes commis.

Les évêques s’engagent par ailleurs à suivre, avec une attention particulière, le processus de révision des contrats miniers et forestiers engagé ces derniers mois par le gouvernement.

Pour s’assurer que ces examens se feront dans la plus grande transparence au profi t du peuple congolais, nous avons annoncé la création d’une «commission épiscopale ad hoc».

C’est évident que la plupart des contrats miniers et forestiers ne sont pas justes, nous invitons donc les dirigeants congolais au courage politique et à ne pas avoir peur de s’attaquer aux dossiers dits sensibles, des contrats léonins, et des détournements des biens publics.

9 MONUC Bulletin N° 169

La santé maternelle, qui est au cœur des activités du FNUAP (Fonds des Nations

Unies pour la Population), a été retenue comme thème de la campagne de cette année, qui marque le vingtième anniversaire de l’Initiative pour une Maternité sans Danger.

Tout au long de l’année, une attention accrue sera portée à la santé maternelle, avec pour couronnement une conférence mondiale ayant pour titre « Women Deliver », qui aura lieu à Londres au mois d’octobre prochain, et à laquelle assisteront des milliers de participants venus du monde entier.

Journée Mondiale de la Population : Le FNUAP veut impliquer les hommes dans la santé maternelle

Marie-Aimée Lalao

En RDC, le FNUAP travaille pour promouvoir une planifi cation effective du développement, de la santé de la reproduction et du statut de la femme. Pour ce fait il publie des matériels de plaidoyer au niveau national et interpelle les décideurs politiques et la société civile sur la nécessité pour chaque femme d’avoir accès aux services de santé reproductive susceptible de sauver sa vie.

Une stratégie à triple axe a été mise en oeuvre pour que toutes les femmes aient accès à la contraception afi n d’éviter les grossesses non désirées, les aider à planifi er leurs familles et enfi n pour que toutes celles qui sont enceintes

aient accès à des soins qualifi és au moment de l’accouchement.

Cette année, le FNUAP a fi nancé quelques programmes à Kinshasa et dans les dix autres provinces. Une campagne de deux semaines a été organisée au centre St Joseph Matete et au centre hospitalier Nganda Kitambo pour que les femmes victimes de fi stules viennent se soigner gratuitement et profi tent de l’assistance psychologique mise à leur disposition. Généralement, les femmes souffrant de fi stules sont marginalisées par leurs familles.

Signalons que pour la commémoration de cette Journée Mondiale de la Population, le FNUAP, a entamé avec le PNSR (Programme National de la Santé de la Reproduction) une campagne pour sensibiliser 1500 hommes partenaires, pendant deux journées de portes ouvertes à la maternité de Kitambo (les 14 et 16 juillet 2007), en vue de leur implication dans la santé maternelle.

Le FNUAP souhaite passer le message selon lequel les hommes sont des partenaires et des agents de changement, qui apportent leur soutien aux droits humains et à la Maternité Sans Danger. Pour cela l’organisation s’efforce d’atteindre toutes les couches sociales en organisant des conférence-débats et autres activités culturelles pour les corps académiques, notamment les étudiants et les enseignants. Un travail de plaidoyer est fait aussi auprès des leaders des églises.

Une vue des offi ciels lors de la cérémonie inaugurant la Journée mondiale de la Population (photo MONUC)

10 MONUC Bulletin N° 169

ENTRETIEN

Est-ce que vous pouvez nous expliquer le travail du FNUAP en ce qui concerne

la population et la planifi cation du développement en RDC?

Nous faisons en sorte que les autorités, les techniciens comprennent la bonne relation qu’il y a entre les questions des données et l’importance des données, dans la planifi cation du développement.

Quand nous parlons de population, nous pensons particulièrement au nombre, combien sommes nous. Le premier recensement qu’il y a eu ici, date de 1984 et a été organisé avec l’appui du FNUAP. Depuis, il n’y a pas eu de recensement, à part l’Enquête Démographique et de Santé qui est actuellement en train d’être faite. Nous pensons que si les autorités ne sont pas informées de la taille de la population, de la dynamique, c’est-à-dire, comment est ce que cette population évolue, comment elle est répartie, elles ne peuvent pas planifi er le développement. Nous faisons aussi beaucoup de sensibilisation, le

Interview

Cheikh Tidiane Cisse : « En RDC pour 100. 000 enfants qui naissent, il y a 1.289 femmes qui meurent »

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) travaille en RDC pour promouvoir une planifi cation effective du développement, de la santé, de la reproduction et du statut de la femme. Le directeur du FNUAP, Cheikh Tidiane Cisse, nous parle du travail que fait l’organisation.

Eoin Young

travail de plaidoyer, mais aussi nous apportons l’appui technique pour la bonne prise en compte de cette problématique population dans le développement.

Qu’est ce que le FNUAP fait exactement dans le domaine de la santé de la reproduction en RDC?

Selon les chiffres dont nous disposons, pour 100.000 enfants qui naissent, il y a 1.289 femmes qui meurent. Parfois elles meurent parce qu’elles ne sont pas allées au dispensaire et d’autres parce qu’elles sont allées au dispensaire et il n’y avait rien pour les aider.

Pour nous, c’est inacceptable, qu’une femme meure, en donnant la vie. Pour régler ce problème là, le FNUAP intervient aussi bien pour informer la population sur l’importance de

comprendre pourquoi est ce que ces femmes meurent, tout comme il travaille à équiper les structures sanitaires pour permettre aux médecins de répondre aux besoins de ces femmes. Il faut faire en sorte que non seulement les services existent, mais aussi que les médecins aient la connaissance qu’il faut pour répondre aux besoins des femmes. Donc, nous travaillons sur le renforcement des capacités, la fourniture des médicaments et des produits pour répondre aux besoins, mais nous équipons aussi ces structures sanitaires.

Nous avons réhabilité pas moins de 175 structures sanitaires, et nous avons apporté des produits sanitaires dans la plupart d’entre elles.

Avec ces années de guerre en RDC, nous sommes arrivés à un moment

Cheikh Tidiane Cisse, Représentant du FNUAP en RDC (photo MONUC)

11 MONUC Bulletin N° 169

où la plupart des structures sont complètement tombées en ruine. Nous travaillons à réhabiliter des maternités, à les équiper, à former les personnels et à sensibiliser la population pour l’utilisation effective des services qui leur sont offerts.

La plupart des femmes qui meurent en couche sont des jeunes qui sont tombées enceintes sans avoir eu l’âge qu’il fallait, leurs corps ne sont pas prêts, et cela pose des problèmes. Une des composantes de notre travail en matière de santé, c’est la santé de la reproduction des adolescentes.

Nous sommes très intéressés à sensibiliser les jeunes, mais aussi à montrer au gouvernement et aux techniciens que ces jeunes ont le droit à la santé et qu’il faut que nous répondions à ce droit. 30% des avortements ici sont faits sur des adolescentes. Parfois elles le font dans des conditions qui les conduisent à la mort. Si nous leur offrons des services de planifi cation familiale, nous pouvons peut être aider à protéger cette jeunesse.

Nous travaillons aussi sur la question du VIH/SIDA. Pour nous, les cibles prioritaires sont les femmes enceintes et les jeunes. Nous avons ajouté à cela les hommes en uniforme (l’armée et la police) pour les sensibiliser sur le VIH/SIDA et la violence sexuelle qui est un problème majeur en RDC. A cet égard, nous avons distribué des préservatifs et organisé des séminaires sur l’étendue du territoire.

Comment évolue le travail du FNUAP sur la promotion du statut de la femme ?

Ce programme vise à permettre aux femmes de participer à la vie politique, économique et sociale du pays. Nous essayons, avec d’autres partenaires, de renforcer la connaissance des femmes, de les éduquer sur leurs droits, et d’organiser des cliniques juridiques pour que les femmes aient accès à la formation pour les restaurer dans leurs droits. A ce sujet, nous

travaillons sur un programme très ambitieux: la protection des femmes contre la violence sexuelle. Au delà de son aspect législatif, il y a toutes les réponses médicales qui sont connectées à ce volet. Au Congo, il y a ce qu’on appelle l’initiative conjointe de la lutte contre les violences sexuelles à laquelle plusieurs agences onusiennes et ministères sont associés.

Il s’agit de répondre au besoin de protection des femmes d’abord, mais aussi aux besoins des femmes qui ont été violées. Si nous n’avons pas des moyens, nous avons des partenaires qui peuvent prendre en charge le traitement des victimes, ainsi que les volets judiciaires et le traumatisme psychosocial.

Quel genre de relations le FNUAP et la MONUC entretiennent ?

D’abord, il y a une première relation, nous sommes membres du même système onusien. Sur le plan structurel, le numéro deux de la MONUC, Ross Mountain, est en même temps le coordonnateur résident des agences du système des Nations Unies en RDC. En plus, nous avons des opportunités de collaboration sur place dans le domaine de la santé. Par exemple, nous avons des partenariats ponctuels avec la MONUC, notamment à Mbandaka, pour la réhabilitation de certaines structures sanitaires.

La MONUC réhabilite et nous, nous équipons. Souvent nous avons utilisé la logistique de la MONUC pour nous rendre dans les zones diffi ciles d’accès. Je pense que ce partenariat est très utile. On a identifi é et évalué les besoins de la population, avec l’appui logistique de la MONUC. Pendant les élections, nous avons travaillé étroitement avec la MONUC sur le recensement des électeurs.

Considérez-vous que le travail du FNUAP en RDC a changé la vie des gens ordinaires?

On a fait un travail de sensibilisation avec les media pour demander que

toutes les femmes qui souffrent de fi stules dans le silence de leurs chambres viennent à nous et nous avons organisé des campagnes de réparation pour elles.

La congolaise la plus pauvre peut se faire traiter pour retrouver sa dignité et repartir dans son village. Tout le programme que nous faisons est fondé sur le droit de la personne à accéder à la santé et à l’information. Ce qui est important pour les Nations Unies est d’avoir un programme sélectif.

Il s’agit de travailler avec ceux qui ont moins de chance d’avoir ces services. Nous pensons qu’en amenant les services dans les zones inaccessibles et en payant les frais de santé, nous donnons de la dignité et plus de considération aux populations.

Mais ce n’est pas suffi sant, parce que les besoins sont énormes dans ce pays. Avec les quelques poches d’expériences que nous avons eues, nous avons appris qu’il y a des formules et des stratégies qui peuvent marcher.

Dans le domaine de la violence sexuelle, nous avons pu mobiliser de l’argent d’autres donateurs.

Le Canada est venu nous soutenir dans la lutte que nous faisons avec 15 millions de dollars canadiens. La Belgique était la première à réagir au projet de lutte contre les violences sexuelles en donnant près de huit millions d’Euros. Tout cet argent et ces plaidoyers que nous faisons sont pour que les femmes qui habitent dans la province Orientale, au Maniema et au Nord et Sud Kivu et qui n’auraient jamais eu accès aux services de qualité soient traitées avec dignité, performance et qualité au jour le jour.

Nous pensons qu’en nous mettant ensemble, comme nous sommes en train de le faire dans le cadre du prochain programme, nous pourrons combler les défi cits des uns et des autres parce qu’avec une approche sectorielle on peut faire la différence plutôt que si on allait chacun de son côté.

12 MONUC Bulletin N° 169

Au plus fort des affrontements qui avaient opposé les 22 et 23 mars 2007 les forces armées du

gouvernement congolais aux éléments chargés de la sécurité du sénateur Jean-Pierre Bemba, de nombreux civils avaient été bloqués dans des endroits exposés aux tirs de roquettes des belligérants. C’est le cas de près de 600 personnes réfugiées dans l’immeuble qui abrite une banque sur le boulevard du 30 juin, dans la capitale congolaise et qui avaient été évacuées par le bataillon uruguayen de la MOMUC. Parmi ces personnes, il y avait l’ambassadeur d’Espagne en RDC et 17 membres de son personnel.

C’est pour saluer ‘’la bravoure, le professionnalisme et la dextérité’’ des professionnalisme et la dextérité’’ des professionnalisme et la dextéritéforces uruguayennes de la MONUC pour cette opération de sauvetage, que l’ambassadeur d’Espagne en RDC, Miguel Fernandez Palacios, a décoré, le 14 juillet dernier, dans sa résidence de la commune de la Gombe à Kinshasa, six personnes (5 militaires et 1 civil), qui ont joué un rôle central dans l’évacuation du personnel de l’ambassade. Pour l’ambassadeur d’Espagne en RDC, ‘’cette cérémonie mixte n’était pas gratuite dans la mesure où, tout en étant une opération militaire, elle a le mérite d’avoir réussi un objectif civil, à savoir l’évacuation du personnel de notre ambassade’’.

A travers ces décorations, a-t-il expliqué, l’Espagne a voulu manifester sa sincère gratitude à l’égard des soldats qui, loin de chez eux, ont pris le risque d’évacuer tout le personnel d’une ambassade qui n’était pas celle de leur pays.

Pour rappel, l’édifi ce abritant la chancellerie d’Espagne à Kinshasa était au centre de la zone de combats des 22 et 23 mars 2007. Il avait reçu jusqu’à cinq impacts de projectiles de 107 mm et plus d’une trentaine de projectiles de AK-47 qui avaient détruit toutes les

Le bataillon uruguayen honoré pour son courage et son professionnalisme

Nana Rosine Ngangoué

vitres de l’immeuble, mettant ainsi en danger tous ses occupants.

Présent à la cérémonie, aux côtés du Commandant des Forces de la MONUC, Babacar Gaye, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing a expliqué les circonstances de cette opération de sauvetage dans des conditions diffi ciles avant de rendre

hommage au courage du peloton uruguayen. ‘’ Je pense qu’il est important de reconnaître l’action incroyable menée par nos soldats dans des conditions extrêmes’’, a déclaré William Swing qui s’est dit honoré de reconnaître les efforts de ces braves offi ciers et soldats qui ont plusieurs fois risqué leurs vies pour sauver celles de personnes en danger pendant la crise.

Les offi ciels pendant la cérémonie militaire (photo Myriam Asmani/MONUC)

Un des soldats uruguayens décoré par l’ambassadeur d’Espagne (photo Myriam Asmani/MONUC)

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Le programme Gouvernance que propose le PNUD et dont le projet PACE fait partie intégrante, est un

outil indispensable pour la consolidation des acquis démocratiques et de la paix encore fragiles en RDC. Ce programme se fera à travers le renforcement des institutions garantes et d’appui à la démocratie. Il se traduira par un appui au cycle électoral qui ira jusqu’en 2011 (élections locales), aux parlements nationaux et provinciaux, aux partis politiques et aux institutions publiques participant au dialogue national et au futur Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) qui va remplacer la HAM.

Le projet PACE qui va bénéfi cier de ce programme est donc capital. Et pour les futures élections, et pour l’enracinement des institutions démocratiques dans le pays. En effet, si l’assistance électorale,

Le Projet d’Appui au Cycle Electoral en RDC (PACE) vient d’être approuvé

Le 3 mars dernier, le premier ministre Antoine Gizenga avait offi ciellement requis l’assistance des Nations Unies, dans la perspective de l’organisation des élections locales en République Démocratique du Congo. Le Secrétaire général Ban Ki-moon y avait répondu favorablement. Et c’est par rapport à ce soutien que ce projet d’assistance a été approuvé le 11 juillet dernier. Il s’agit du Projet d’Appui au Cycle Electoral Congolais 2007-2011, appelé PACE qui se substitue à l’APEC (Appui aux Elections au Congo). Le PACE entre dans le programme Gouvernance que propose le PNUD à la RDC pour les 5 années à venir.

à travers l’APEC (Appui aux Elections au Congo) et le soutien de la MONUC, a été caractérisée par l’exigence fondamentale de réunir les conditions pour la stabilisation politico sociale du pays dans le respect des échéances données, le projet actuel va se dérouler dans un nouveau contexte susceptible de valoriser la dimension de durabilité de l’action.

Car le projet va travailler sur le renforcement des capacités, le transfert des compétences et à terme l’appropriation par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de la gestion de ses tâches. Pour ce faire le projet aura quatre tâches essentielles. Il appuiera d’abord la mise en place du Centre National de Traitement des Données et Pérennisation des Acquis. Il s’agit ici de la mise en place d’un système cohérent, huilé, de

traitement des données, soutenu par une expertise nationale préparée à cet effet.

Deuxièmement, le projet va aider la future CENI à élaborer un plan stratégique pluriannuel. Ce plan va servir de cadre intégré et structuré pour la défi nition des missions de celle-ci, ses principes directeurs, et objectifs stratégiques en vue de leur opérationnalisation. Le but de cette composante est de fournir à la CENI un outil de gestion qui pourrait soutenir ses efforts, pour réaliser des élections durables, professionnelles et crédibles, même dans le futur.

La troisième étape du projet est le renforcement du partenariat entre la CENI, les institutions publiques et les autres acteurs du processus électoral. Il s’agit notamment des associations de la société civile (observateurs des élections), des partis politiques et des medias pour la couverture électorale. La nature de l’engagement de ce projet avec les groupes d’observateurs nationaux et les medias sera intense, puisqu’ils seront également bénéfi ciaires des programmes spécifi ques de soutien pour construire leurs capacités à long terme. Enfi n, il y a l’appui à l’organisation des élections locales elles mêmes.

Ces élections, les premières organisées après la fi n de la transition, représentent un préalable à la décentralisation et auront un impact direct sur la démocratisation de base du pays et sur la vie quotidienne des citoyens. Elles représentent une étape fondamentale dans la consolidation du processus de démocratisation en RDC.

Sy Koumbo S. Gali

La CENI prendra la rélève de la CEI. jusqu’alors présidée par l’abbé Malu Malu(photo Myriam Asmani/MONUC)

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«L’impact de la mission des Nations unies dans le

processus de démocratisation et de développement de la RDC » : ce thème a fait l’objet d’une conférence débat organisée par la Coordination Nationale des Etudiants Congolais. Elle a été co-animée par la MONUC et le ministre de l’Information et Presse. La mission onusienne était représentée par son chef, William Lacy Swing. Il avait à ses côtés son assistant spécial, Nedialko Kostov, et le Directeur intérimaire de la Division politique de la MONUC, Christian Manahl. Le ministre

Conférence-débat :

William Swing : « Le plus grand défi, c’est de rester crédible auprès du peuple congolais »

Mathy Mupapa

Toussaint Tshilombo Send représentait le gouvernement congolais.

Nedialko Kostov a axé son intervention sur le rôle qu’a joué la MONUC durant le processus de transition. Les étudiants issus de différents instituts supérieurs et universités de Kinshasa ont ensuite suivi un exposé sur le nouveau mandat de la MONUC présenté par Christian Manahl. Ce nouveau mandat qui donne à la MONUC la mission de consolider la paix en RDC. Quant au ministre de l’Information, il a consacré son exposé au partenariat qui existe entre la

MONUC et le gouvernement congolais. Toussaint Tshilombo Send a rappelé le rôle joué par les Nations Unies au chevet de la RDC depuis le déploiement de l’ONUC (Opération des Nations Unies au Congo) en 1960, jusqu’à celle de la MONUC en 1999.

Il a salué le soutien de la MONUC au processus de transition qui a abouti aux élections présidentielle et législatives ainsi qu’à la mise en place des nouvelles institutions. « Il y a encore beaucoup à faire, et ce, dans plusieurs domaines, notamment, la réforme du secteur de sécurité, et les élections locales », a-t-il reconnu. Le ministre de l’Information et Presse

William Swing, Toussaint Tshilombo Send et Christian Manahl de gauche à droite (photo Myriam Asmani/MONUC)

15 MONUC Bulletin N° 169

espère que le partenariat entre la RDC et la MONUC se poursuivra « dans le respect de la dignité du peuple congolais », afi n que le processus de paix aboutisse, pour le bien-être des Congolais.

Quant au chef de la MONUC, William Lacy Swing, il s’est félicité des progrès accomplis par la République Démocratique du Congo qui a pu, avec l’aide de ses partenaires dont la MONUC, organiser les premières élections libres, transparentes et démocratiques de son histoire.

Tout comme le ministre, le Représentant spécial a reconnu que les défi s sont encore nombreux à relever. « Mais le plus grand défi pour la MONUC, c’est de rester crédible auprès du peuple congolais, auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies et auprès de ses partenaires », a-t-il souligné. "La MONUC restera

aux côtés du peuple congolais tant que cela sera, non seulement approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU, mais également, par la volonté du gouvernement congolais", a précisé M. Swing. Un débat fructueux et animé entre les différents

intervenants et les étudiants a suivi les exposés, clôturant ainsi une des nombreuses rencontres auxquelles la MONUC prend part régulièrement avec la communauté estudiantine et intellectuelle de Kinshasa.

Les participants très attentifs (photo Myriam Asmani/MONUC)

Le débat a été fructueux et animé (photo Myriam Asmani/MONUC)

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Le bourgmestre adjoint de Kalamu, Papae Mvumbi Lutete, qui a

reçu offi ciellement ce matériel, s’est félicité de cette initiative, qui selon lui, contribuera à l’amélioration des conditions de

La MONUC offre du matériel médical au centre de santé de Matonge

Dans le cadre de son programme de Projets à Impact Rapide (QIPS), la MONUC a offert du matériel médical à un centre de santé du quartier Matonge à Kinshasa, dans la commune de Kalamu. Le centre de santé est géré par l’organisation non gouvernementale Action pour le bien être de la Femme et de l’Enfant (AFE). La cérémonie a eu lieu le 11 juillet dernier, en présence du bourgmestre adjoint de la commune de Kalamu, des autorités de la MONUC et du ministère de la Santé.

Adèle Lukoki

santé des femmes et des enfants de sa juridiction.

Ce matériel médical est composé d’un microscope binoculaire mixte, de centrifugeuses à urine et à hématocrite, d’une boite à

césarienne, d’autoclave, de draps et des matelas, le tout évalué à 7.250 dollars US.

Pour le président de l’ONG AFE, Emmanuel Nyabenda Buname, cet équipement médical constitue une véritable bouée de sauvetage pour ce centre de santé/

maternité « Maendeleo » qui couvre une des dix aires de santé de la zone de santé de Kalamu. Son centre, a-t-il dit, pourra désormais répondre valablement à beaucoup de problèmes de santé de ses patients, dont les femmes et les enfants, classés parmi les catégories les plus vulnérables.

Mais, a-t-il souligné, les besoins

Maud Ropars, de la Section des Affaires civiles de la MONUC remettant symboliquement le miscroscope au bourgmestre adjoint de la commune de Kalamu

(Photo Myriam Asmani/MONUC)

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sont encore énormes, dont celui de doter le centre de ses propres installations. Représentant la MONUC à cette cérémonie, Maud Ropars de la section des Affaires civiles, qui a remis le matériel, a appelé l’ONG AFE à en faire bon usage pour le bien-être des femmes et des enfants.

Maud Ropars a également rappelé à l’assistance que la

MONUC, en plus de son mandat de maintien et de consolidation de la paix, assiste la population congolaise par des microprojets qui n’excèdent pas le montant de 15.000 dollars US et pour une période ne dépassant pas trois mois. Ainsi, sur toute l’étendue de la RDC, la MONUC a assisté la population, cette année, avec 133 microprojets, pour un montant total de 1

million de dollars américains. A Kinshasa, la MONUC a fi nancé 11 microprojets au courant de l’année fi scale 2006-2007. Ces projets ont été exécutés soit par ses contingents militaires soit par ses partenaires. Ils concernent, entre autres, le renouvellement de l’équipement orthopédique du centre orthopédique de Kalembe-Lembe à Lingwala, le centre de compostage d’ordures ménagères à Mombele, dans la commune de Limete, l’approvisionnement en ordinateurs de l’école Gianelli à Mont-Ngafula et l’approvisionnement en lampes rechargeables, en moustiquaires imprégnées et en masques à oxygène pour enfants à la maternité du centre de santé Bonde, dans la commune de Kalamu, et la construction de latrines publiques à l’Université de Kinshasa, dans la commune de Lemba.

La réalisation de ces projets, vient un tant soit peu soulager les habitants de Kinshasa confrontés à d’énormes problèmes sociaux.

La population de la commune de Kalamu était présente à la cérémonie(Photo Myriam Asmani/MONUC)

L’ensemble de matériel remis évalué à plus de 7.000 dollars américains (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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Documentaire

Radio Okapi ou Ondes de choc

La Radio Okapi, c’est cette radio qui permet à tous les Congolais de se parler

entre eux, parce qu’elle émet sur l’ensemble du territoire, mais aussi parce que ses émissions sont interactives. Si Radio Okapi est devenue une radio de référence en RD Congo, en Afrique et à travers le monde, c’est grâce à une philosophie, une vision de ses initiateurs, mais aussi au professionnalisme de ses 250 journalistes, tous Congolais,

qui se dévouent corps et âme à leur métier. C’est pour rendre hommage à ces chevaliers du micro que deux réalisateurs canadiens, Pierre Mignault et Hélène Magny, ont réalisé un fi lm documentaire de 52 minutes sur cette radio.

Ils ont voulu, à travers ‘’Ondes de choc’’- c’est le titre du fi lm- montrer, comment dans un pays, vaste comme l’Europe de l’ouest, pauvre et déchiré par plusieurs années de guerre aux contours plus que complexes, des journalistes arrivent quand même à exercer leur métier. Sans se soustraire à la rigueur, même

Sy Koumbo S. Gali

s’ils le font parfois au péril de leur vie. ‘’Ondes de choc’’ a suivi les journalistes sur le terrain, souvent dans des zones considérées comme « rouges » parce que cibles des forces négatives étrangères (Front de Libération du Rwanda - FDLR) ou des milices armées qui y terrorisent encore les populations. Et comme l’ont dit Helene Magny et Pierre Mignault « Ondes de choc est un témoignage sur l’émergence diffi cile de la liberté d’expression et de la démocratie dans un pays déchiré

par les séquelles de la guerre (…) et où le silence s’impose à la pointe du fusil… ».

Projeté en première au Congo, notamment à Kinshasa, le 6 juillet dernier dans l’amphithéâtre du collège Boboto, le fi lm a été très chaleureusement acceuilli par les professionnels les nombreux invités qui étaient là.

En effet, de nombreuses personnalités, aussi bien politiques que diplomatiques ont fait le déplacement du Collège Boboto dans la commune de la Gombe. Le Représentant Spécial

adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Ross Mountain, sous l’égide duquel se déroulait la cérémonie, a remercié le public venu nombreux, les offi ciels, notamment l’ambassadeur du Canada dont le pays a contribué fi nancièrement à la réalisation du fi lm.

Il a souligné que « tout le long de ces cinq années, la Radio Okapi a été la voix du peuple congolais, voix nécessaire pour le débat, pour la connaissance des faits vérifi és, la voix du partage et de l’espoir », avant de préciser : « aujourd’hui, alors que des institutions politiques légitimes se mettent en place et malgré des diffi cultés parfois tragiques, la Radio Okapi unifi e toutes les volontés des Congolais sur le long parcours d’un avenir de développement prospère et bien mérité ».

Ross Mountain a ajouté que la MONUC se félicitait de la collaboration avec la Fondation Hirondelle -Une ONG suisse basée à Lausanne qui cogère la Radio avec la MONUC- et de pouvoir compter sur le soutien continu de tous les bailleurs de fonds afi n que cette radio continue de donner la parole aux Congolais.

Il a cité le Canada, le Royaume Uni, les Etats-Unis, la Hollande, la France, la Suède et la Suisse.

La Radio Okapi a vu le jour en février 2002. C’était au moment où démarrait le dialogue inter congolais de Sun City (Afrique du Sud) qui a permis de dégager le chemin vers la paix et la réunifi cation du Congo.

Un des acteurs du fi lm (à droite), le journaliste Ngala Jules (photo Cinedit production)

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Dans l’après-midi du 6 juillet, le siège de la MONUC à Goma reçoit l’information selon

laquelle une touriste chinoise, Cécilia Cheng Siuyan, est tombée dans le cratère du volcan Nyiragongo.

Une chute sans doute due à une glissade alors qu’elle tentait, à partir du sommet, de prendre une vue plus claire de l’intérieur de la cavité. Le bureau de la MONUC/Nord Kivu a aussitôt décidé, sur une base humanitaire, de lancer une opération de sauvetage.

Mais le mystérieux sommet volcanique étant recouvert de nuages et de brume, la mission de reconnaissance par hélicoptère a du rebrousser chemin. Il faut se rappeler que le Nyiragongo

Nord Kivu

Une opération risquée pour récupérer le corps d’une touriste chinoise tombée dans le cratère du Nyiragongo

Mohammad Adbul Wahab

culmine à environ 3,470 mètres d’altitude et qu’une coulée de lave issue de ce même volcan avait partiellement détruit la ville de Goma en 2002.

Pour cette raison, une équipe de sauvetage terrestre a été constituée pour espérer récupérer la touriste. Conduite par le major K.K. Sunil, l’équipe comprenait des Casques bleus, le volcanologue Jacques Durieux, et Lachemi Bouguir, chargé de la sécurité des agences onusiennes. La présence de nuages et d’un brouillard épais autour de la montagne a fait que cette équipe n’a pu partir qu’à l’aube le lendemain matin.

Dans un récit plus détaillé de l’expédition, le major Sunil raconte :

«Il nous a fallu six heures pour atteindre le sommet du volcan. Nous avions l’espoir que la victime pouvait avoir survécu. Le vrai problème était de parvenir à l’intérieur du volcan à partir de la bouche du cratère, chose que seuls ceux formés pour ce type d’expédition pouvaient faire. Le risque était énorme, mais nous avions une cause plus grande encore, et il y avait un espoir que nos efforts pourraient sauver une vie humaine ».

Les Casques bleus sont donc descendus à l’intérieur du volcan et, au bout de plusieurs heures d’efforts, ils ont retrouvé le corps sans vie, sur une crête, située approximativement à 250 mètres au-dessus du cratère chaud, visible à cette distance. Il a fallu en tout 5 heures pour remonter le corps au sommet.

Une opération risquée pour récupérer le corps sans vie de la victime (photo Abdel Wahab)

20 MONUC Bulletin N° 169

Directeur de PublicationMario Zamorano

Rédacteur en chefNana Rosine Ngangoué

Coordination et Secrétariatde rédaction

Sy Koumbo S. Gali

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