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La Revue d'Homéopathie 2013;4:39 Éditorial
La réglementation du médicamenthoméopathique : un sujet à clarifier
Bernard Poitevin a
André Coulamy b
aHoméopathe,allergologue, rédacteuren chef de La Revued'Homéopathie, 625,avenue de la Mer, 83230Bormes-les-Mimosas,FrancebMédecin homéopathe,ancien président de laSociété françaised'homéopathie, 12, ruedes Mathurins, 91570Bièvres, France
Auteur correspondant :
Polémiques et avis de tempête médiatiques se sont succédé pendant cet hiver rigoureux.Si le médicament n'est pas le seul secteur concerné, force est de constater qu'il estactuellement soumis à de nombreuses perturbations. Certaines sont très visibles : mise
en examen de l'Agence du médicament à propos du Mediator®, décisions hâtives concernant lescontraceptifs prises après très peu de concertation avec les professionnels, listes noires quicirculent et ouvrages de vulgarisation très médiatisés dont la spécificité est d'avoir une biblio-graphie à jour... à 20 ans près. La retraite est parfois conseillée.Bien que plus discrètes, des perturbations touchent aussi le marché du médicament homéo-pathique, et actuellement une pétition sur la suppression des souches circule. Le sujet estcomplexe. Nous avons recherché une position sereine en contactant le Syndicat national de lapharmacie homéopathique (SNPH). Son président (quand nous l'avons contacté) et actuel vice-président, Didier Le Bail, nous a donné l'autorisation de reproduire la lettre ouverte qu'il a publiéesur le site du SNPH et nous l'en remercions1.Ce sujet n'est pas le seul : l'homéopathie que nous prescrivons tous les jours, en toute conscience,pour le meilleur soin de patients que nous voyons, est soumise à des réglementations dont nouscomprenons difficilement le bien-fondé. Ainsi en est-il de la liste des souches pour préparationshoméopathiques (PPH) qui avait été le thème d'une réunion, en 2007, entre la direction de l'Agencefrançaise de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) et le Syndicat national desmédecins homéopathes français (SNMHF). À la suite de cette réunion, plutôt constructive, laproposition d'insertion de cinq médicaments dans la liste PPH, produits aussi fréquemmentprescrits que Ferrum Phosphoricum, Kalium bichromicum et Mercurius solubilis avait été retenue.Sur la liste de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)2, quia succédé à l'Afssaps, Ferrum Phosphoricum et Mercurius solubilis ont été intégrés en 2012, etKalium bichromicum n'est pas encore intégré. Il serait par ailleurs nécessaire que les médecinsprescripteurs soient prévenus, soit par l'ANSM, soit par les laboratoires, soit par le SNMHF, de laréintégration des souches, et également que les listes figurant sur le site de l'ANSM et cellesremises par les laboratoires soient concordantes. Autre sujet dont beaucoup se souviennent : à lafin du siècle dernier l'interdiction des biothérapiques d'origine humaine, puis leur réintroductionsous condition de stérilisation des hautes dilutions. Depuis le mode de stérilisation de ces anciensnosodes demeure toujours imprécis. Secret défense est-il souvent répondu en haut lieu. Secretindustriel est le terme qui nous est opposé le plus souvent.Cependant, un récent travail analysé dans la Revue de presse de ce numéro met en évidencel'activité biologique d'Influenzinum, préparé sans dénaturation par chauffage ou autre procédé, surdes paramètres biologiques. Merci aux Brésiliens qui ont fait ce beau travail. La vieille Europe, trèsbien représentée par la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne en ce qui concerne l'homéo-pathie, saura-t-elle briser ses carcans administratifs, et favoriser l'étude objective des différentsmodes de préparation de ces souches de biothérapiques, ceci par des équipes de rechercheprivées ou publiques ? C'est le moins qu'on puisse espérer sachant que Bruxelles vient deréintroduire l'introduction des farines animales, qui ne sont pas à notre connaissance diluées,mais qui étaient bien à l'origine de cet imbroglio administratif. Il y a de quoi y perdre son. . . latin.Aussi, toute information précise venant des autorités administratives et des industriels du médi-cament sera bienvenue pour éclaircir des sujets aussi confus pour les médecins prescripteurs quepour les patients, patients que nous devons soigner, mais aussi informer de façon éclairée.
B. Poitevin,Homéopathe, allergologue,
Déclarations d'intérêts rédacteur en chef de LaRevue d'Homéopathie, 625,avenue de la Mer, 83230Bormes-les-Mimosas,France.Adresse e-mail :[email protected]Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.
ANNEXE I. MATÉRIEL COMPLÉMENTAIRE
Le texte « Lettre ouverte SNPH » est disponible en téléchargement lié à cet article : http://www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2013.04.003.
Disponible en ligne surSciVerse ScienceDirect le 4mai 2013
1Cette lettre ouverte est publiée dans la rubrique « Quelques infos. . . » de ce numéro. Une information récente témoignantd'une évolution favorable sur ce dossier est consultable sur http://snphpharma.fr/ 2013.04.25.2 http://ansm.sante.fr/Mediatheque/Publications/Pharmacopee-francaise-Preparations-homeopathiques-Francais consulté le 2/4/2013.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2013.04.003 39