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PAKISTAN BALTORO Trekking au K2 Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune TREKKING reportage La revue bi-mensuelle de mes voyages à travers le monde Le n°1 - janvier - février 2007 Retrouvez mes autres voyages sur mon site http://pagesperso-orange.fr/philippe.cabau

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P A K I S T A N B A L T O R O

T r e k k i n g a u K 2

Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

TREKKING reportageLa revue bi-mensuelle de mes voyages à travers le monde

Le n°1 - janvier - février 2007

Retrouvez mes autres voyages sur mon site http://pagesperso-orange.fr/philippe.cabau

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Généralités

L’immense pyramide du K2 domine le glacier Godwin Austen de presque 4000 m. Derrière lui, onaperçoit la pointe blanche de l’Angélus (6855 m).

Page précédente : Vue sur la superbe Tour de Mustagh (7273 m) depuis le glacier du Baltoro.2

Situation :

Difficultés :

Saison :

Durée :

Droit d’accés :

Accés :

Conseils :

Picsatteints :

Altitude mini:

Altitude maxi:

Pakistan du Nord - Skardu -Chaîne du Baltoro dont le plushaut sommet est le K2 (8611 m)

Le trek présente un seul passagedélicat juste avant le camp dePaïju, à la fin du premier jour. Ne pas compter sur des secoursrapides en cas d’urgence,l’isolement est trop important.

Les meilleurs mois sont Juillet,Août et Septembre.

6 jours jusqu’à Concordia, 4pour le retour, soit 10 jours autotal. Compter 1 jour de pluspour l’acclimatation et deuxjours d’exploration autour deConcordia.

Cette région étant proche de lafrontière avec l’Inde, il estobligatoire de partir avec unguide. Les autorisations doiventêtre obtenues au ministère dutourisme à Islamabad.

Depuis Islamabd, il faut deuxjours pour ralier Skardu, puis 7heures de trajet en jeep pouratteindre Askoli, lieu de départde notre trek.

Un guide, ainsi que nombreuxporteurs sont nécessaires pourréaliser ce trek. La variation des températuresest importante. En journée, ellepeuvent atteindre plus de 30°Csur le glacier et sont facilementnégatives la nuit.La marche sur le glacier nenécessite pas l’usage de la cordeet des crampons.

Il n’y a pas de sommetsfacilement accessibles pour letrekkeur.

3050 m à Askoli, point dedépart.

5100 m sur le glacier de Vigne.

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Carte du Trek

3Cartographie : On trouve des cartes au 1/200 000e (Leomann Maps -Karakoram feuillets 2 et 3) qui couvrent la totalité du trek. Il existe aussiune carte chinoise au 1/100 000e des proches environs du K2(Xi’an Cartography).

UrdukasCamp 6 et 7 - 4100

K2 8611

G l a c i e r

Go

d w i nA u s t i n

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Liligo 6251

Masherbrum 7821

Biarchedi6781

Cristal6237

Savoia Kangri 7263

Tour de Mustagh7273

Mont Biale 6729

Tour de Trango6545

Uli Biaho 6417

Paiju 6600

Broad Peak8047

Gasherbrum IV 7980

Gasherbrum II8035

Gasherbrum I8068

Sia Kangri 7422

Baltoro Kangri 7312

Chogolisa7665

G l a c i e r V i gn e

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Shaksgam

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LiligoCamp 5 - 3720

Lungka

Biange Goro

GoreCamp 8 - 4330

Doksam

ConcordiaCamp 9 et 10 - 4600

PayuCamp 4 - 3360

BurdumalJohlaCamp 3 - 3300

KorophonCamp 2 -

AskoliCamp 1 - 3050

D u m o r d o

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Introduction

Nous atterrissons à Islamabad, capitale du Pakistan, le paysdes purs. Nous rencontrons Nuri notre guide qui nousaccompagnera tout au long de notre séjour. Les premièresjournées sont consacrées à la visite de la ville et de sesenvirons, notamment du site de Taxila. Cette ancienne citéfut construite au VI° siècle avant J.C.. Elle fit partie d’unesatrapie (province) de l’empire achéménide de Darius I°. Ellevit, ensuite, le passage d’Alexandre le Grand, ce conquérantqui atteignit l’Inde en 326 avant J.C.. Elle fut également uncentre bouddhiste influent. Située au carrefour des grandesvoies de communications terrestres, elle fut occupée par lesplus grandes civilisations tout au long de son histoire qui setermina au V° siècle de notre ère. C’est d’ailleurs un de cesgrands axes que nous allons suivre pour remonter vers leshautes montagnes du Baltoro. De la capitale pakistanaise, ilnous faut quelques heures de trajet en bus pour atteindre lespremières vallées verdoyantes. Les cultures en terrassesencerclent les villages. Nous croisons sur notre chemin descamions superbement décorés. Ces derniers ont remplacé lesanimaux de bât. Nous traversons peu après le Kohistan, paysisolé, qui servit autrefois de repère aux bandits locaux dontla réputation effraya plus d’un voyageur. Il marque lafrontière entre les collines à la végétation généreuse et lesmontagnes arides. Les hommes portent, dans leur grandemajorité, une barbe noire. On sent de la fierté dans leursregards. Leur activité principale est l’agriculture. Nosmultiples crevaisons sur la route qui n’est plus goudronnéesur cette partie du trajet, ne font rien pour améliorer notrefaible moyenne de 40 km/h. Le soir, nous nous arrêtons àChilas. La variété des paysages nous a permis de gardernotre esprit en éveil pendant cette longue journée de route,malgré quelques phases d’assoupissement.

Sur le site de Taxila, les templesdédiés à Bouddha, vestiges d’uneépoque lointaine, sont nombreux.

Le Kohistan demeure un pays secret, situé à la frontière des collinesverdoyantes et des montagnes arides.4

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Le lendemain matin, nous netardons pas pour reprendre laroute. Notre objectif estd'atteindre Skardu en soirée.Nous remontons la large valléede l’Indus, immense fleuve auxeaux souvent boueuses. Il prendsa source au coeur de l’Himalaya,à plus de 1500 km d’ici. Dans cedésert minéral, les oasis deverdure sont rares. Peu après levillage de Chilas, en bordure dufleuve, nous faisons un arrêt surun site de pétroglyphes. Les plusanciennes sont desreprésentations rupestresd’animaux à longues cornes,similaires à celles du Hoggar. Lesplus récentes, quant à elles,

datent de l’époque de l’extension du bouddhisme en Asie. Encore une preuve que la vallée del’Indus était déjà une voie de communication importante. Sur l’un des rochers, on reconnaît leBouddha lors du prêche de son premier sermon à Sermath, en Inde, dans lequel il révéla lesfondements de la doctrine bouddhisme. Il est entouré de ses cinq disciples, de la roue de la loiet de deux daims.Nous poursuivons notre chemin toujours en longeant le grand fleuve. Les montagnes sont àprésent plus hautes et plus pentues. Soudain, la masse imposante du Nanga Parbat apparaît.Couvert de glaciers, ce sommet de plus de 8000 mètres, est réputé pour être une montagnemangeuse d’hommes, car le tribu en vies humaines pour en atteindre le sommet est élevé. Nous faisons un nouvel arrêt peu après le confluent de l’Indus et de la Gilgit River, dont la valléeremonte jusqu’au fameux col de Kunjerab, passage obligé de la Route de la Soie vers la Chine.Les gens sont accueillants et curieux. Ils vendent du raisin blanc et des pommes. On sedemande où peuvent donc bien pousser ces fruits en ces lieux aussi arides. Les vallées, en

forme de V, sontprofondes et sesuccèdent à l’infini. Auxabords de Skardu,capitale du pays desBaltis, nous traversonsl’Indus. La réputation dece peuple demontagnards estsimilaire à celle desSherpas au Népal. Nous visitons la ville eten profitons pourmanger d’excellentesbrochettes de viande,cuites au feu de bois.Malgré la nuit tombée, larue principale est encoreanimée.

Pétroglyphes au bord de l’Indus. Les gravures rupestres côtoient lesreprésentations bouddhistes plus tardives.

Le Nanga Parbat (8125 m) domine des vallées encaissées dans un milieuinhospitalier où l’homme a tout de même réussi à s’adapter.

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Introduction

Le matin suivant, noustroquons notre mini buscontre une jeep bien moinsconfortable. Il nous resteencore 130 kilomètres àparcourir. Les deux joursprécédents, nous en avionsdéjà parcouru huit cents.Mais la route n’est à présentpas aussi bonne. Nous quittons la vallée del’Indus pour rejoindre cellede la Shigar River. Au détourd’un virage, noussurprenons une trentaine defemmes habillées decouleurs vives. En nousvoyant, elles se cachentrapidement le visage. Al’arrière de la jeep, noussubissons toujoursd’interminables secousses.

Nous avons l’estomac dans les talons. Nous apprécions alors notre pause à Mungo où nousmangeons. Malgré l’isolement, il y a encore quelques villages entourés de cultures, situés auxconfluents des rivières. Peu avant Askoli, nous avons quelques frayeurs, car l’étroite pistenouvellement tracée suit tant bien que mal la rivière Braldu qui coule dans des gorges étroites.Nous atteignons Askoli en fin de journée. Nous montons nos tentes, avec difficulté car le ventest violent. D’ailleurs, notre tente mess est déchirée par une rafale. Nous voici donc obligés de

la recoudre avec les moyensdu bord, à la lumière de nosfrontales et de la lampe aukérosène. Tout le mondes’est mis au travail, ce quifait bien rigoler nos porteurs.Nous ne veillerons pas troptard car demain nouseffectuerons notre premierjour de marche. Nousremonterons la vallée de laBraldu, rivière issue ducélèbre glacier du Baltoro.Nos relations avec notreéquipe locale sont déjà trèsbonnes. Notre sirdar, le chefdes porteurs, s’appelleAsam. Il connaît le terrain etgère le nombre de porteurs

nécessaires tout au long de notre parcours. Leurs charges sont limitées à 25 kg par porteurs,ce qui nous change bien du Népal, où les malheureux n’avaient pas les mêmes limites etpouvaient porter jusqu’à 50 kg, voire plus lors d’un trek de plusieurs jours.

Les oasis, le long de la vallée de la Shigar River, permettent aux gens decultiver des céréales. Septembre est le mois des moissons.

Dans le nouveau tronçon de la piste qui remonte la rivière Braldu jusqu’àAskoli, la piste est parfois très étroite.

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Les aides cuisiniers nous réveillent à6h00 avec le thé et une bassined’eau chaude pour nous laver.Dehors, l’animation est importantecar Asam, le sirdar, distribue à tousles porteurs des chaussures et deschaussettes et répartit leurscharges. Départ vers 7h30. Nouspassons un camp militaire etremontons un vallon boisé qui nousmène au petit plateau sur lequel sesitue le village d’Askoli. Noustraversons ensuite des champscultivés. Par endroits, le vent et lapluie ont couché les céréales. Onatteint le village lui même (8h00 -3140 m), dernier lieu d’habitationpermanente de la vallée. Les genssont peu nombreux dans les rues enterre et personne ne travaille encoredans les champs. Notre cuisinierachète deux chèvres à un villageois.Ce sera la viande des repas du soir.Nous quittons Askoli vers 8h40. Peuaprès, les cultures cèdent la place aumonde minéral. Il nous fautrejoindre le lit de la rivière Braldu, encontre-bas et passer une zone degros blocs où pousse de la saugesauvage. La sente suit un ru (8h50 -3120 m). Nous flânons un peu, enadmirant le paysage. Les porteursnous rattrapent. Sur l’autre rive,nous apercevons le v i l lage de 7

Diaporama

3150 m - 8h00 : Dans le village d’Askoli, les habitants ne sont pas trèsnombreux. Au fond, le sommet enneigé du Chéricor (6030 m).

3105 m - 9h50 : La sente descend toujours vers la Braldu dont nousremontons la vallée. Nous avons laissé la végétation derrière nous.

Sensations du jour :

En quittant le village d’Askoli, nous dirons aurevoir à la civilisation pour deux semaines. Laremontée de la vallée de la Braldu sedéroulera sur une sente bien tracée. Latraversée de la moraine frontale du glacier deBiafo sera bien moins agréable. Pourconclure, la journée se terminera par unpassage aérien au dessus de la Dumordu et

le camp de Johla nous semblera encore bienloin.

Difficultés : Un court passage aérien

Dénivelé à la montée : 300 m

Durée : 6h00

Jour 1 : D’Askoli (3050 m) à Johla (3300 m)

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Tsé-Tsé, dans le vallon de Skoro.Nous voici dans le lit de la rivière(9h55 - 3085 m). On marche alorsdans le sable. Un passage aménagénous permet de gravir une barrerocheuse sans problème. Il nous fautensuite redescendre vers leconfluent de la Braldu et de la Biafo.Un peu plus loin, un pont suspenduentre deux énormes rochers dequinze mètres de haut enjambe laBiafo (10h10 - 3110 m). Juste après,on s’arrête à une maison où l’onvend des boissons. Puis, on traverseun grand plateau qui nous mène à lamoraine frontale du glacier de Biafo.Elle est couverte de galets érodéspar les eaux. En face nous, le vallonde la Stokpa Lungma dominé par leglacier du Mango Kursor. On traversele vallon de Biafo (11h30 - 3160 m)et l’on rejoint la rive droite de laBraldu qu’on longe jusqu’au camp deKorophan (12h10 - 3170 m) où l’onmange. Il y a quelques arbustes àl’ombre desquels nous nousreposons. Une heure plus tard, nousnous remettons en marche, tout enlongeant le lit de la rivière. Parmoment, ses eaux sont tellementhautes que la sente a disparu. Il fautalors franchir des passages un peuscabreux (14h10 - 3240 m), mais yarrivons sans nous mouiller. Lescreux dans l’eau de la rivière sontparfois hauts de deux mètres. Il nevaut mieux ne pas tomber. Surnotre gauche, les aiguilles glacéesdu massif du Paiju s’élancent vers leciel. Nous arrivons ensuite auconfluent de la Dumordu et de laBraldu. Un passage délicat en défendl’entrée (15h00 - 3260m). Nous lepassons avec précaution etremontons la vallée de la Dumordupour rejoindre un pont (payant !)pour passer sur l’autre rive (16h10 -3310 m). Nous redescendons lavallée jusqu’au camp de Johla(16h40 - 3300 m). Le thé nous yattend. Ainsi se termine cettepremière journée de marche.8

3110 m - 10h15 : Peu après le confluent de la Biafo et de la Braldu,un porteur passe sur le pont qui enjambe la Biafo.

3160 m - 11h40 : Nous apercevons la moraine du glacier de Biafo oùest établi le camp de Korophan.

3220 m - 13h40 : Nous nous rapprochons à nouveau de la Bralduavant d’atteindre le confluent avec la Dumordu. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Il a fait froid cette nuit (autour de0°C) et la pluie est tombée justeavant que nous nous levions. Nousquittons Johla vers 7h10 etrejoignons la vallée de la Braldu quis’appelle la Biaho en amont duconfluent avec la Dumordu. Nouslaissons quelques arbres, perdusdans ce désert minéral. Le ciel secharge de nuages, ce qui donne aupaysage un caractère plus austère.La sente n’est qu’à quelques mètresdu bord de la rivière. Cecheminement dans les galets rondset le sable rend notre marche pluspénible. Tout en remontant la vallée,nous passons le camp de Bardumal(9h30 - 3345 m) à présentabandonné. Peu après, on découvreune étrange cabane en ruine, puis leconfluent de la Biaho et de laChingkang. Nous nous dirigeons deplus en plus vers le mauvais temps,laissant derrière nous le ciel bleu.Nous poursuivons dans la vallée dela Biaho, rive droite. Un peu plus loin(10h25 - 3370 m), nous laissons unegrotte et des traces de campement.Nous franchissons un ru dont leseaux chargées de souffre laissentdes dépôts jaunâtres sur les cailloux.On s’arrête pour le repas, au bordd’un ruisseau qui descend du massifdu Paiju (11h35 - 3390m). 9

Diaporama

7h50 - 3270 m : Nous remontons la large vallée de la Biaho. Derrièrenous, on aperçoit le pic Shintek Brakk qui culmine à 5517 m.

9h30 - 3345 m : Le camp de Bardumal, au bord de la Biaho, a étédétruit en 1998 par un éboulement dû aux eaux de la rivière.

Sensations du jour :

Ce sera la journée la moins intéressante dece trek. La remontée de la vallée de la Braldusera longue et pénible sur cette sente quiempruntera souvent le lit pierreux de larivière. De plus, le temps couvert ne nousremontera pas le moral. Mais nous n’auronspas le choix. Nous ne rencontrerons personneaujourd’hui.

En contre partie, l’ambiance dans notregroupe sera chaleureuse.

Difficultés : Aucune

Dénivelé à la montée : 200 m

Durée : 7h00

Jour 2 : De Johla (3300 m) à Payu (3460 m)

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Une heure après, nous repartons. Lavallée tourne légèrement sur lagauche. Nous découvrons alors lemassif du Liligo, dont les pentesenneigées jouent à cache-cachederrière les nuages. La sentedescend, puis remonte en longeantle lit de la rivière Biaho. Par endroit,l’érosion a sculpté des falaises quiressemblent à d’anciennesforteresses. La vallée se rétrécit(13h15 - 3390 m) , obstruée par lesnombreux alluvions déposés par larivière au cours des millénaires.Nous sommes dans un conglomératde sable et de pierres qui formentpar endroit des murs de plus de dixmètres de haut. Nous sommesobligés d’enjamber de gros caillouxcar la sente se fait plus discrète. Surnotre droite, les nuages semblent sedétacher du massif du Liligo, ce quinous remonte le moral car nousapercevons à nouveau le ciel bleu.Ensuite, la sente s’éloigne de laBiaho pour couper un large coude dela rivière (13h35 - 3440 m). Ontraverse un désert de cailloux danslequel les descentes succèdent auxnombreuses montées. Depuis lespoints les plus hauts, nousapercevons la superbe cathédrale deThunmo (5866 m), montagne aunom surprenant pour un paysmusulman. Certains passages deruisseaux qui descendent du massifde Paiju et dont le débit estimportant nous obligent à fairequelques acrobaties. Mais ce n’estpas grave, car une fois ce longpassage terminé, nous apercevonsun peu plus loin l’oasis de Payu(14h30 - 3450 m). On rejoint le bordde la Biaho, passons desurprenantes grottes peu profondeset atteignons le camp de Payu(15h40 - 3460 m). Nous montonsnotre campement. Ce soir, nousdanserons au son d’un tambour etdes chants des porteurs.

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3430 m - 12h40 : Nous suivons toujours le large lit de la rivièreBraldu.

3460 m - 14h00 : Nous passons le large vallon qui descend du pic dePaiju. Devant, le massif du Liligo montre ces crêtes aiguisées.

3440 m - 14h55 : Nous apercevons l’oasis du camp de Payu, alors queles premières gouttes de pluie commencent à tomber. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Nous quittons Payu sous le soleilvers 8h15. Au loin, on aperçoit lesommet du K2. Nous avons déjàparcouru plus de 35 km depuis notredépart d’Askoli. La sente surplombela vallée de Biaho et se dirige vers leglacier du Baltoro dont on voit déjàl’immense moraine frontale decouleur grise. De loin, il ressemble àune immense mer figée dont lescrevasses seraient les vagues. Surnotre gauche, le sommet du Paiju,couvert de glaciers, nous observe duhaut de ses 6600 m. Il nous fautperdre de l’altitude (9h15 - 3485 m)pour rejoindre la base de la morainefrontale du glacier. Nous remontonsalors pour atteindre le glacier (9h45- 3480 m) puis contournonsl’effondrement d’où sortent les eauxde la Biaho. On ne se rend pascompte que l’on marche sur de laglace car des débris de rochesrecouvrent la surface. Lors de latraversée du glacier, nous nousdirigeons vers le pic de Liligo (10h15- 3545 m). Le chemin monte etdescend souvent, en évitant lesénormes crevasses. Il est pourl’instant bien visible et ne pose pasde problèmes particuliers. Parfoisnous glissons sur de la glace vive.On se sent minuscule dans cette

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Diaporama

8h20 - 3455 m : Devant nous, le spectacle va devenir de plus en plusimpressionnant. Au fond, les Tours de Trango et de Thunmo.

9h15 - 3485 m : Nous voyons la moraine grise du glacier du Baltoroque nous allons traverser.

Sensations du jour :

Avec le retour du beau temps, nous allonsdécouvrir des paysages parmi les plusbeaux du monde : un univers de pics auxpointes élancées, de tours ressemblant à desdoigts pointés vers le ciel avec en prime latraversée du glacier du Baltoro. Une bellejournée de découverte dans ce mondemerveilleux et silencieux.

Difficultés : Il est très facile de se perdre lorsde la traversée du glacier du Baltoro. Mieuxvaut rester en groupe.

Dénivelé à la montée : 350 m

Durée : 5h00

Jour 3 : De Payu (3460 m) à Liligo (3720 m)

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immensité. On atteint l’autre rive(10h50 - 3630 m) et nous arrêtons àl’ombre d’un énorme rocher. Nous enprofitons pour manger un peu etrepartons un quart d’heure plus tard.D’ici, la vue sur la rive opposée nouspermet de découvrir la superbe Tourde Trango (6257 m). Nous devonscheminer à nouveau dans le glacier,entre les crevasses, toujours enmontant et en descendant. Ons’arrête cinq minutes devant un petitlac glacière (11h45 - 3675 m). Onsuit par moment le fil électrique de laligne téléphonique qui relie chaquecampement militaire entre eux. Il estposé à même le sol ou biensuspendu à des piquets en bambou.Le glacier est constitué d’uneinterminable succession de dômes,couverts de roches, où la glaceapparaît au niveau de certainseffondrement ou de certainescrevasses. Le paysage autour denous ressemble à un décor decinéma, car il semble irréel. Ilchange sans cesse lors de notreavancée. Après le massif de Trango,on découvre la Cathédrale deThunmo (12h30 - 3725 m). En seretournant, le pic du Choriko(6756m), voisin du pic de Paijudresse sa fière masse rocheusecouronnée de glace. Un derniereffort et nous voici sortis du glacier.Nous posons enfin le pied sur la terreferme (12h45 - 3665 m). De là, lasente chemine à flanc en remontantjusqu’au camp de Liligo quisurplombe le glacier et uneimmense crevasse noire. Nousarrivons au campement en débutd'après midi (13h00 - 3720m). Il estsitué sur un petit plateau, dominépar de hautes parois de terre et decailloux. Les porteurs sont déjà dansleurs abris constitués de petits mursen pierre sur lesquels ils posent unebâche qui leur sert de toit. A côté, ilsfont un feu pour faire cuire leurschapatis. La journée se termine ainsitranquillement.12

3650 m - 11h30 : Vue sur le massif de Trango - le pic (6545 m), laTour (6257 m) et la Cathédrale (6237 m).

3685 m - 11h40 : Dans l’immensité du glacier du Baltoro, nous nousfrayons un passage parmi les nombreuses crevasses.

3720 m - 13h00 : Le campement de Liligo est l’un des rares endroitsplats dans ce relief tourmenté. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Cette nuit a été froide. Nous nouslevons vers 5h30, alors que le soleils’est tout juste levé. Les cuisinierssont déjà au travail et nouspréparent le petit déjeuner. Lesdeux chèvres que nous avionsachetées à Askoli sont toujoursvivantes. Nous quittons le camp vers7h00. La sente tout d’abordhorizontale, s’élève en faisant deslacets (7h35 - 3770 m) pour passerune grande barre rocheuse . Nousdominons alors le glacier et de petitslacs glacières de plus de centmètres. La vue change. On aperçoitplusieurs vallées transversales etleurs glaciers qui rejoignent la valléedu Baltoro. Le chemin continue encorniche où il vaut mieux ne pastomber (8h05 -3875 m). Puis , onamorce une descente, raide.Montées et descentes sont ànouveau au programme ! On passeun vallon qui n’a pas de nom sur lacarte mais dont le glacier, couvert depoussière de roches noires, a avancéde plus de deux cent mètres en unan. Sa langue crevassée semblemenaçante. Lors de notreprogression, nous découvrons, entreautres, le Mont Biale (6729 m),forteresse de granit saupoudrée deneige.

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Diaporama

9h10 - 3820 m : Nous nous frayons un passage à travers lesimmenses crevasses, sur le glacier recouvert de roches.

11h00 - 3935 m : Tout au loin, nous découvrons le Broad Peak(8051 m), couvert de glace.

Sensations du jour :

Plus l’on s’approchera d’Urdukas et plus l’onaura la sensation de haute montagne. Lamarche sur le glacier aux crevasses béanteset la vue sur les vallées transversales serontinoubliables. Nous commencerons àapercevoir les plus célèbres sommets de larégion. Bien que nous évoluerons sur leglacier, la température sera élevée.

Difficultés : Tout comme la journéeprécédente, il est très facile se perdre danscette immensité.

Dénivelé à la montée : 600 m

Durée : 5h30

Jour 4 : De Liligo (3720 m) à Urdukas (4100 m)

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Une multitude de sommets nousentourent et nous en découvronstoujours de nouveaux. On ne sait plus où donner de la tête.Le Broad Peak, encore à 35 km, estbien visible devant nous. Noustraversons le glacier du Liligo (11h00- 3940 m), couvert de neige blanche.On s’arrête juste après pour manger.Que c’est beau ! Avec l’augmentationde la température diurne, la glacefond et des ruisseaux intermittentsreprennent vie. Ils creusent dans laglace de véritables canaux. Il faut entraverser un bon nombre, mais ils nesont jamais difficile à franchir.Nous repartons une heure plus tard,dans ces amas de glace et de rochesen restant plutôt en haut de lamoraine latérale du Baltoro. Nouspassons un nouveau glaciertransversal qui descend des crêtesd’Urdukas (12h40 - 4020 m). Devantnous, on aperçoit le camp d’Urdukasqui semble tout proche. Il nousfaudra encore une heure de marcheavant de l’atteindre. Auparavant,nous passons devant le campmilitaire d’Urdukas et montons lespentes raides qui mènent à notrecampement. 14h00 - 4100 m : nousretrouvons toute notre équipe qui adéjà monté les tentes, sur une plate-forme, entourée d’immenses rochersqui se sont détachés de la paroi il ya bien longtemps. L’endroit estétonnamment recouvert d’herbe, cequi contraste avec les environs. Ondomine le glacier et d’ici la vue estmagnifique, surtout sur le glacier duMont Biale, que nous avons juste enface.Nous prenons le temps de discuter,mais le dialogue avec les porteursn’est pas aisée, à cause de labarrière de la langue. Cela ne nousempêche pas de plaisanter avec eux.Ce soir, nous danserons à nouveauau son de la musique baltie qui noustransportera, un moment, dans unautre univers.

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3970 m - 12h15 : Les pics de Paiju, du Choricho et la tour d’Uli Biahose dressent derrière nous. Le décor est irréel ! On rêve !

4020 m - 12h40 : Vue sur la vallée transversale de Dunge que domineau fond le Krucksum (6617 m). A gauche, le massif de Trango.

4020 m - 12h40 : Le Broad Peak (8051 m), le Gasherbrum IV(7980m) et le camp d’Urdukas dans les pentes herbeuses. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Nous nous réveillons vers 8h00, etavons donc gagné deux heures desommeil. Aujourd’hui, nous nemarcherons pas. Malheureusement,les corvées nous attendent. Après lepetit déjeuner, nous partons au bordd’un petit lac aux eaux bleutées,pour nous laver et faire la lessive. Ilest situé à côté du campement, cequi est bien pratique. On prospecteles alentours. Dans les pentesherbeuses, on découvre quelquesfleurs, dont des asters et des pavots.La chasse (visuelle) à l’ibex se révèleinfructueuse. En rentrant, nous passons devantdes tombes. Nuri nous raconte quel’une d’elles est celle d’un porteurdécédé il y a tout juste quinze joursà cause du mal des montagnes.Après le repas du midi, nous jouonsaux cartes et grimpons sur une crêtedepuis laquelle le Broad Peak estbien visible. Malgré tout, la journéepasse rapidement. Le soleil se cachederrière les hautes cimes vers 17h30et la température baisse rapidement.Pour nous réchauffer, nous buvonsun peu d’Hunza water, alcool de fruità base de pomme de la vallée de laHunza. Puis, c’est le moment durepas du soir et des discussionsanimées. Mais avec ce froid, la soiréeest écourtée. Nous nous glissonsdans nos duvets, bien au chaud. 15

Diaporama

Notre campement est idéalement installé, non loin de point d’eau, enface la vallée de Biale.

Cette journée de repos permet à notre équipe de jouer aux cartes. Lesparties se déroulent dans la bonne humeur, au soleil.

Sensations du jour :

Cette journée à 4100 m d’altitude nouspermettra de parfaire notre acclimatation.Cette halte, quasi obligatoire, rechargera lesbatteries de toute l’équipe. Nous prendrons letemps de lézarder au soleil, mais aussid’observer les animaux qui vivent dans cemonde inhospitalier, comme l’ibex, cousin duchamois des Alpes et dont les cornes

sont impressionnantes. Il faudra avoir l’oeilentraîné pour les apercevoir dans les pentesrocailleuses.

Jour 5 : Journée de repos à Urdukas (4100 m)

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Nous quittons le camp vers 7h00 endescendant vers le glacier. L’eau estgelée et le vent nous refroidit. Unefois sur le glacier, nous cherchonsdes cairns qui nous indiquent lechemin. Le terrain est un peu plustourmenté à cause des nombreuxruisseaux qui ont creusé de profondscanaux dans la glace. Nous avançonscomme des fourmis dans cetteimmensité. Le passage de cesruisseaux nous obligent parfois àsauter. On remonte un petit vallonglacière qui mène à une sorte de col(8h10 - 4090 m). On retrouve le fildu téléphone. Sur notre droite, trônele Masherbrum (7821 m) dont l’accésest défendu par d’immenses paroisrocheuses parfois couvertes deglace. Les porteurs nous rejoignentalors. Ce moment à quelque chosede particulier. Devant nous, le pic deCristal (6237m) s’élance vers le cielcomme une lame de couteau alorsque derrière nous, les Tours deTrango et de Thunmo sont plusmassives. Nous rencontrons lespremiers pénitents blancs (10h30 -4150 m). Certains sont immenses etressemblent à des dos de baleinesqui plongent dans l’océan. Nouspoursuivons dans ce désert decailloux en direction du superbeGasherbrum IV. 16 4170 m - 10h50 : Vue sur le glacier de Lungka et le massif de la Tour

de Mustagh. Au premier plan à droite, un bloc erratique.

4090 m - 8h35 : L’eau de fonte sous les fortes chaleurs de la journéea creusé des galeries qui entaillent la surface du glacier.

Sensations du jour :

Aujourd’hui, nous devrons poursuivrenotre route. Nous traverserons leglacier une nouvelle fois. Encore unejournée ensoleillée et de nouveauxsommets à découvrir. De nombreuxpénitents blancs joncheront la surfaceet des rivières sculptueront la glacede profondes entailles. La

température sera toujours aussi élévée enpleine journée.

Difficultés : Ne pas perdre le chemin

Dénivelé à la montée : 300 m

Durée : 6h30

Jour 6 : D’Urdukas (4100 m) à Gore (4330 m)

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On s’arrête pour manger au camp deBiange Goro (11h25 - 4200 m). Onapprend que les deux chèvres ontété tuées hier lors de notre journéede repos. Le cuisinier nous prometque nous en mangerons ce soir. Je profite de cet arrêt pour monterau sommet d’une colline de glace,depuis laquelle la vue s’étend sur360°. C’est tout simplementmagnifique.C’est reparti après une heure depause. Sur notre droite, nouslaissons le massif du Biarchedi (6781m) dont les parois verticales sonttoutes drapées de glace. Parendroits, les roches sont rouges oujaunes et contrastent avec le sol noir.A cette heure de la journée, le débitdes rivières est plus important quece matin et cela ira en croissantjusqu’à la fin de l'après midi. La nuit,l’eau se fige en attendant le soleil dumatin.Pour éviter de traverser certainsendroits où les ruisseaux sont troplarges, nous devons faire desdétours. Tout en traversant le glacierdu Baltoro en diagonale, nous nousdirigeons à présent vers des collinesde glace couvertes d’une terremarron (12h45 - 4210m). Au milieude ces dernières, il nous faut deuxheures pour atteindre le campement(14h45 - 4330 m), situé peu après leconfluent avec le glacierYounghusband. Juste avant, on passe le campmilitaire de Gore. Le fil téléphoniquey arrive. C’est notre cordon ombilicalqui nous relie au monde extérieur encas de problèmes graves. Maismieux vaut ne pas y penser, car lessecours, en pareil cas, mettraienttrop de temps pour intervenir.Notre thé nous attend. Nous lebuvons avec les porteurs qui sontadossés à des murs en pierre. Noussommes bien heureux de partagerquelques instants avec eux en cettefin de journée.

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4240 m - 11h30 : Vue sur le Masherbrum (7821 m) et le glacierYemanendu, sur notre droite lors de notre arrêt repas.

4190 m - 11h05 : Dans le désert de cailloux, les pénitents blancs sonhauts de plusieurs mètres. Au fond, le Gasherbrum IV (7980 m).

4335 m - 14h40 : Nous apercevons les tentes jaunes de notrecampement, posées à même la glace. Au fond, le Gasherbrum IV. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Cette nuit, mon thermomètre àenregistré -4°C et lorsque jedemande aux porteurs s’ils ont eufroid, ils me répondent en souriantque non. Nous partons un peu plustard que d’habitude (7h40). Nousmarchons, le soleil de face, endirection du Gasherbrum IV, dont ondevine la silhouette. Nous continuonstoujours sur ce terrain qui monte etqui descend. Mais le paysage esttellement beau que nous en oublionsces inconvénients. Nous laissonsderrière nous le glacierYounghusband. Apparaît alors lasuperbe Tour de Mustagh (7273 m)et la dent Norie (6719 m). Nousretrouvons des canaux creusés parles eaux de fonte qui serpententdans le glacier.Nous poursuivons en nous dirigeantvers le Mitre Peak qui doit son nom àsa forme de mitre d’évêque. Nousdominons un labyrinthe de canaux(4365 m - 8h30). Ces derniers sontde superbes premiers plans pour lesphotos du Masherbrum et de la Tourde Mustagh. Peu après, la sente estplus agréable à suivre et virelégèrement sur notre droite. Nouscommençons à voir le glacier duBiarchedi (4430 - 10h00). Nos yeuxne savent plus où regarder tellementle décor est merveilleux.18 4415 m - 9h40 : Le décor est de plus en plus surprenant alors que le

Broad Peak disparaît sur notre gauche.

4350 m - 8h00 : Les porteurs nous rejoignent peu après notre départ.Derrière eux, se dresse le Masherbrum (7821 m).

Sensations du jour :

La dernière journée de marche jusqu’àConcordia va enfin nous permettre devoir le deuxième sommet du monde :le K2 (8611 m). Nous pénétreronsdans ce sanctuaire avecémerveillement. Le beau temps seratoujours au rendez-vous et nous nenous en plaindrons pas.

Difficultés : Cheminement dans le glacier.

Dénivelé à la montée : 400 m

Durée : 4h30

Jour 7 : De Gore (4330 m) à Concordia (4600 m)

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Nous laissons des collines marronssur notre gauche. Ca monte plusrégulièrement. Le glacier estrecouvert de schistes. Mais déjà, ilnous faut redescendre vers un pointbas (4460 m - 10h50) où coule unerivière d’eau de fonte puis remonter.Nous ne voyons toujours pas le K2,car il est caché par le massif du picde Marbre, aux couleurssaisissantes. La sente, toujourscairnée, nous amène au campmilitaire de Concordia (4575 m -12h05) où l’on s’arrête un instant.Asan et Nuri discutent avec lesmilitaires qui restent ici pendantdeux mois. Au terme de cettepériode, ils sont relevés par unenouvelle équipe. Peu après, on aperçoit le K2. On estbien content car il n’y a pas un seulnuage pour nous gâcher le spectacle.Concordia n’est plus très loin, àprésent. L’endroit est matérialisé parles tentes qui sont déjà installées. Aufur et à mesure de notre avancée, lapyramide du K2 se dévoileentièrement. Nous sommes enextase devant ce spectacle. Quatremille mètres de dénivelé nousséparent du sommet. Concordiaétant situé au confluent de deuximmenses glaciers (le GodwinAusten qui vient du K2 et le Baltoroqui descend du Baltoro Kangri), lavue s’étend sur 360°. Il est 12h30lorsque l’on arrive à Concordia.Avant le repas, nous montons surune colline pour prendre des photos.Nous sommes bien contents d’avoiratteint cet endroit mythique où sontvenus les plus grands himalaystes dumonde. Nous y resterons encoredeux jours pour explorer lesenvirons. Nous regroupons toutenotre équipe pour prendre plusieursphotos. Cette journée se termine enregardant aux jumelles les sommetsenvironnants. Le coucher de soleilsera la cerise sur le gâteau.

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Diaporama

4460 m - 10h40 : Le Broad Peak (8051 m) réapparaît. On le reconnaîtfacilement à ses deux sommets séparés par un col étroit.

4440 m - 10h15 : En nous retournant, notre regard est attiré par laTour de Mustagh (7273 m).

4600 m - 12h30 : Depuis Corcordia, nous admirons la pyramide du K2(8611 m). A sa gauche, le pic de Marbre (6258 m). Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Bien que ce soit un jour d’explorationdes environs et que ce soir nousreviendrons à Concordia, nous nouslevons tôt. La nuit a été froide. Latempérature est descendue sous lesmoins 10°C. Nous partons vers7h00. Le début du cheminementn’est pas facile car les crevasses sontprofondes et larges. Elles nousobligent à faire de grands détours.Nous nous dirigeons ensuite vers leMitre Peak dont on longera, un peuplus tard, la base. Les blocsdétachés des parois sont énormes. Iln’y a pas de sente, ni de cairns pournous indiquer la direction à suivre,mais le fait de se déplacer sur le borddu glacier rend plus facile notreprogression. Les crevasses ontdisparu. On est sur le glacier blanc,comme l’appelle Asam. La surfaceest presque lisse. Nous allonspouvoir marcher un peu plus vite.Alors que nous nous éloignons ducampement, la vue s’élargit sur lessommets qui sont derrière nous. Onaperçoit, à présent la Tour deMustagh et le massif des Savoia. Surnotre droite, le massif du Mitre Peakest constitué de roches dont lesoxydes de fer offrent une largepalette de rouges et de marrons.Nous poursuivons sur le glacier Vignequi s’infléchit sur la droite. Nos yeux20 4640 m - 8h45 : Un surprenant bloc de plusieurs tonnes repose sur

son pied de glace. Derrière lui, la pyramide du K2 nous surveille.

4620 m - 7h15 : Le chemin, tout d’abord tortueux, se faufile entre lescrevasses. On se dirige alors vers le Mitre Peak.

Sensations du jour :

Nous continuerons à remonter leglacier du Baltoro et une partie duglacier Vigne. Contrairement aux joursprécédents, les glaciers ne seront pasrecouverts de roches mais de neigeblanche. Le but principal de cettejournée sera de voir le Pic Caché(Hidden Peak) qui culmine à 8035 m.

Le paysage continuera à être surprenant. Lefait de s’éloigner du K2 nous permettra demieux voir le glacier Godwin Austen.

Difficultés : Cheminement dans le glacier.

Dénivelé à la montée : 600 m

Dénivelé à la descente : 600 m

Durée : 7h00

Jour 8 : Exploration jusqu’au glacier Vigne (vers 5100 m)

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sont émerveillés par la beauté dudécor. On s’enfonce un peu plus surle glacier Vigne. Devant nous, lemassif du Chogolisa et sesmerveilleuses draperies. Nouspassons le camp d’Uli à environ 5000m et grimpons dans de gros blocspour apercevoir enfin la pointesommitale du Hidden Peak(Gasherbrum I - 8068 m), but denotre journée. Nous arrêtons lànotre progression (12h00 - 5100m)car il faut déjà penser au retour. Ah!si l’on avait un peu plus de temps.Nous profitons de cet arrêt pourmanger et rentrons par le mêmechemin en savourant ces moments siforts. Le retour nous semble bienlong. Il nous faudra trois heures pourrejoindre les tentes. Nousretrouvons les porteurs qui sereposent. Nous prenons une photode groupe avec, en toile de fond, lapyramide du K2. Pour fêter cettejournée, nous ouvrons la bouteille deWhisky et terminons la Hunza water.Un peu de charcuterie complétera cefestin. Puis nous sortons de la tentemess pour admirer une fois de plus,le coucher de soleil. Le froid se faitalors plus intense. Les cimescouvertes de glace disparaissentdans la nuit pendant que nouscommençons le repas par une soupebien chaude. Demain sera unejournée de repos

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Diaporama

4680 m - 9h40 : Nous quittons le glacier du Baltoro pour nousengager sur le glacier Vigne en laissant dans notre dos, le K2(8611m), le glacier Godwin Austen et le Broad Peak (8051 m).

Depuis les pentes au dessus du glacier Vigne, nous pouvons admirer tous les sommets du massif des Gasherbrum.

G IV-7925 G III-7952 G II-8035 G V-7321 G VI-7007G I-8068

4790 m - 10h15 : Depuis le haut d’une moraine latérale, vue sur lemassif du Chogolisa qui dresse fièrement ses crêtes drapées de glace.

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Jour 10 : De Concordia à UrdukasNous effectuons en un jour ce quenous avions fait en deux, lors de lamontée. Cette longue journée sedéroule entièrement sur le glacier duBaltoro. Nos compagnons de routesont le Gasherbrum IV, la Tour deMustagh et le Masherbrum. Faitsurprenant, la température atteintfacilement trente degrés dans l'aprèsmidi.

Jour 11 : D’Urdukas à PayuEncore une longue étape où nousévoluons principalement sur leglacier. La vue sur les sommets quinous sont à présent familiers estdifférente. Nous abandonnons laglace en fin de journée pour poser lepied sur la terre ferme. A regrets,nous laissons la haute montagnederrière nous.

Jour 12 : De Payu à JohlaCette journée se résume à longer lelit de la rivière Biaho. Sable et galetssont au rendez-vous. Ce type deterrain est pénible.

Jour 13 : De Johla à AskoliNous repassons le seul passagedélicat avec une certaineappréhension. Mais tout se passesans problème. Nous arrivons àAskoli en début d’après midi. Cettefois-ci, les habitants moissonnentleurs champs. Les céréales, une foiscoupées, sèchent au soleil. Peu aprèsle village, nous installons notrecampement. Avant le départ définitifde certains porteurs, l’heure estvenue d’offrir des cadeaux, commele veut la tradition. Ainsi se terminenotre visite du pays balti.22

Sur le glacier du Baltoro, les crevasses sont parfois gigantesques.

Sensations des jours :Il nous faudra quatre jours pour rejoindrele village d’Askoli, notre point de départ.Ce retour suivra le même chemin qu’à

l’aller, sous un soleil généreux. Nousadmirerons le paysage sous un angledifférent.

Jours 10, 11, 12 et13 : De Concordia (4600 m) à Askoli (3050 m)

Nous retrouvons la rivière Biaho dont les eaux sont boueuses.

Les premières cultures nous annoncent la fin de notre trekking. Copyright © 2006 Philippe CABAU de Fauroune

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Galerie

< Cathédrales de granit

Les nuages envahissent les hautescimes du Baltoro. L’ambiance devientplus mystérieuse.

Aiguilles du Baltoro >

Le massif du Mango est hérisséd’aiguilles. La plupart d’entre ellesn’ont jamais été gravies par l’homme.

< Sanctuaire du Baltoro

Perdus dans cette immensité, lesparois des massifs du Paiju(6600m) et du Choricho (6756 m)nous dominent, dressés depuis desmillénaires, semblant défier letemps.

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< Sommets enneigés

Le pic d’Urdukas (6368 m) estcouvert de glace, même sur cespentes les plus raides.

Rivières glacières >

Le Masherbrum (7821 m) domine cette partie du glacier duBaltoro à l’intérieur duquel les eaux de fonte se frayent unpassage. Elle creusent de profondes entailles dans la glace,permettant à des rivières intermittentes de couler seulementdans la journée lorsque les températures sont élevées.

< Draperies de glace

On pourrait facilement confondre ce sommet dumassif du Chogolisa avec l’Alpamayo, au Pérou dontla beauté est universellement reconnue.

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Galerie

< Coucher de soleil

Le soleil embrase les crêtes au-dessus du glacier de Chagaran. Ellessont caractéristiques des montagnesdu Baltoro, aigües, s’élançant vers leciel.

Le maître des lieux >

La pyramide du K2 (8611 m) domine lesite de Concordia. Le deuxième sommetdu monde se dresse devant nous.

< Le Broad Peak

Trop souvent éclipsé par son voisinle K2, ce sommet qui culmine à8047 m est tout de même l’un desquatorze 8000 de la planète.

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< Enfants baltis

Au village d’Askoli, nous rencontrons des enfants intriguéspar notre présence. Après plusieurs jours, isolés sur leglacier du Baltoro, nous sommes contents de les rencontrer.

Marchands de raisin >

Quelle surprise de voir ces gens vendre le raisin qu’ilscultivent dans cette région désertique de la vallée del’Indus.

< Cuisson du pain

C’est le travail de chaque fin de journée. Lesporteurs baltis transportent avec eux la farineindispensable à la fabrication du pain.

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Galerie

< Au campement

Outre la réalisation du pain, un autreporteur fait chauffer de l’eau pour lethé, puis pour le repas du soir,souvent composé de féculents.Bien sûr, le bois, denrée rare danscette région du Baltoro, est portédepuis le bas de la vallée.

Vendeur à Karachi >

Ce jeune homme tient dans ses mains plusieurs scorpions. Curieux,nous jetons un oeil. Nous nous demandons alors comment il peutvivre de cette activité.

< Tailleurs baltis

Dans leur petit magasin rempli de tissus et devêtements, ils nous accueillentchaleureusement. Avant d’acheter , la règle estde discuter les prix dans la bonne humeur,autour d’un verre de thé.

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< Habitant de Skardu

Les hommes portent souvent la barbe dans cetterégion du nord du Pakistan. Leurs caractères ontété forgés par les hautes montagnes depuis desmillénaires.

Camion pakistanais >

Bien qu’en Inde, les camions soient décorés, ceux du Pakistan lessurclassent et de loin. Des magasins spécialisés vous proposent deskits complets pour les transformer en véritables oeuvres d’art.

< Epicerie

Dans ce type de magasins, on trouve de tout,depuis les épices locales jusqu’au dentifrice, enpassant par les pellicules photos et les conserves.

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