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08 la revue de Le magazine de l’Institut Paoli-Calmettes Juillet 2011 - N° 1 l’ipc www.institutpaolicalmettes.fr DOSSIER Le cancer... et après ? PRIORITE DU PLAN CANCER II LE DISPOSITIF DE L’IPC ... ... RECHERCHE Un nouveau gène découvert dans le cancer du sein ... SOINS L’échoendoscopie digestive, l’IPC, centre de référence ... VIE DE L’IPC A l’IPC, environnement et économies font bon ménage ... Le cancer... et après ?

la revue de l’ipc - institutpaolicalmettes.fr · La campagne sur le cancer diffusée en mai dans toute la France, ... de par la connaissance ... pour les médecins et le personnel

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08

la revue deLe magazine

de l’Institut Paoli-Calmettes

Juillet 2011 - N° 1

l ’ ipcwww.institutpaolicalmettes.fr

DOSSIER

Le cancer...et après ?

PRIORITE DU PLAN CANCER II

LE DISPOSITIF DE L’IPC ...

...

RECHERCHEUn nouveau gène découvertdans le cancer du sein ...

SOINSL’échoendoscopie digestive,l’IPC, centre de référence ...

VIE DE L’IPCA l’IPC, environnement et économies font bon ménage ...

Le cancer...et après ?

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Sommaire

Directeur de la publication : Professeur Patrice Viens

Rédaction en chef : Anne Fouchard

Rédaction : Anne Fouchard, Leila Lecavorzin-Mille, Valérie Ferrier

Contributions : Sylvia Achin, Dr Patrick Ben Soussan, Dr Jacques Camerlo, Pr Christian Chabannon, Dr Emmanuelle Charafe-Jauffret, Dr François Eisinger, Dr Hubert Gaillet, Dr Gwenaëlle Gravis

Secrétariat de rédaction : Anne Fouchard, Elisabeth Belarbi

Crédits photos : Jean-Michel Durey, Michel Gélabert, Musée du Louvre

Conception graphique : Nicolas Guieu

Mise en page : Nicolas Guieu, Michel Gélabert

Imprimerie : Pure Impression - SIRIS-ISSN en cours. Dépôt légal à parution - Achevé d’imprimer juin 2011

Routage : Atout Mailing Services

Editeur : Institut Paoli-Calmettes, Centre régional de lutte contre le cancer -232, Boulevard Sainte Marguerite - BP 156 - 13273 MarseilleCedex 9 - Tél. : +33(0)4 91 22 33 33 - Fax : +33(0)4 91 22 35 12

Contact service communication : Tél. : +33(0)4 91 22 37 48 - [email protected]

SOINSz P:4 - Réciprocité, bienveillance, éthique et cancer.

z P:6 - Accès au dossier médical : les patients mieux informés sont plus satisfaits.

z P:7 - Faut-il avoir peur des médicaments ? Par le docteur François Eisinger

z P:16 - L’IPC, Plateforme d’excellence en endoscopie digestive.

z P:18 - Chirurgie robotique contre le cancer.

z P:20 - Les cordons de la banque : l’IPC hébergela banque de sang de cordon de la région PACA.

DOSSIERz P:8 - Le dispositif après cancer à l’IPC.Par le Docteur Jacques Camerlo

z P:10 - Les médecins de ville sont les sentinelles.Par le Docteur Hubert Gaillet

z P:12 - Le cancer ... et après ?Par Syvia Achin, du comité patients de l’IPC

z P:14 - La vie après le cancer.Par le Docteur Patrick Ben Soussan

EN IMAGESz P:21 - Radiothérapie : nouveaux équipements, nouveau bunker.

RECHERC HEz P:24 - Cancers du sein : ZNF703, gène malin, cerné par une équipe à l’IPC.

z P:26 - Tumeurs résistantes : chercher les cellules à la souche.

VIE DE L’IPCz P:28 - A l’IPC, environnement et économies font bon ménage …

z P:29 - Ils aident l’IPC.

z P:30 - Rapport financier :les comptes de l’IPC affichent une bonne santé.

z P:31 - Le lieu de recueillement pluriconfessionnel de l’IPC fête ses 10 ans.

z P:32 - Une heure dans un cocon .

z P:34 - AGENDA

Le magazine de l’Institut Paoli-Calmettes

juillet 2011 - N° 1

La campagne sur le cancer diffusée en mai dans toute la France, « Je ne suis pas un cancer, je suis une personne », vise à changer le regard du public, des proches des patients, sur le cancer. Elle pointe du doigt les réactions de gêne face aux malades et la méconnaissance de progrès qui, peu à peu, changent

l’avenir des personnes touchées par la maladie.

En effet, le cancer - les cancers - a ceci de paradoxal : plus présent que toute autre maladie grave dans la vie des Français, il suscite encore évitement, malaise et peur.

Une patiente soignée à l’IPC racontait récemment comment les gens s’écartaient devant elle dans la rue en la voyant avec son masque : « j’avais envie de leur dire que c’est d’eux dont je me protégeais, pas l’inverse ! » Une anecdote qui illustre le chemin qui reste encore à parcourir, alors qu’on le croyait déjà fait …

Ce n’est pas en évitant d’en tenir compte que le cancer reculera, comme ce n’est pas en évitant de se faire dépister que l’on s’en protège, au contraire. Le cancer avance, quoi que l’on souhaite. Reflet du vieillissementde nos sociétés et de nos mauvaises habitudes de vie, le nombre de maladesaugmente. Heureusement, la recherche avance aussi, infléchissant remarquablement les courbes de mortalité face à la maladie … Un gène malin découvert, un appareil qui décèle des lésions minuscules … ce premier numéro de la revue de l’IPC que j’ai le plaisir de vous présenter, se fait l’écho de certaines des révolutions en marche. La donne a changé et, aujourd’hui, la guérison est l’horizon de nombreux malades.

Changer de regard, donc, pour mieux voir cet horizon … Dans notre région, qui a acté son vieillissement avant d’autres, si nous voulonsproposer, à celles et ceux que le cancer touche, des diagnostics et des soins à la hauteur de ce qu’ils peuvent attendre, nous devons inventer de nouvellesfaçons de faire : travailler avec tous les acteurs de soins - médecins de ville en tête, établissements et réseaux de santé - pour permettre des traitementsplus précoces, plus précis, plus efficaces.

Le cancer se banalise, se chronicise. Il se soigne en ambulatoire, à domicile … Il ne réclame plus le confinement des malades derrière les murs de notre hôpital. C’est sur ce constat d’une maladie de plus en plus présente,avec de plus en plus de survivants, que nous construisons notre nouveau projet médical, celui qui guidera nos actions et nos choix pour les cinq ans à venir.

Changer de regardpour changer l’avenir

EDIT

O

PAR LE PROFESSEUR PATRICE VIENS

Directeur général de l’IPC

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« Le principe de réciprocité m’amène à admettre que l’Autre puisse avoirle même sentiment que moi. Le respect de l’autonomie en est évidemmentl’une des conséquences. Le principe de réciprocité fonde également le principe de bienfaisance et, évidemment, d’évitement de la malfaisance.Enfin, le principe de justice, autre principe éthique fondamental, en est également l’une des conséquences », résume le Pr Axel Kahn.

Une réflexion à mener, toujours au cas par cas, au-delà des évidences

C’est avec ces éléments en tête que le président du comité national Ethiqueet cancer conseille à chacun d’alimenter sa propre réflexion et de cheminerdans l’édification de sa résolution propre, dans le respect du patient, agentmoral à égalité de droits avec ces autres agents moraux que sont les soignants.Dès lors, en ce qui concerne, par exemple, les diagnostics prénatals et préim-plantatoires des prédispositions au cancer, il apparaît que l’approche la plusprécautionneuse et respectueuse, à la fois de la sensibilité des personnes,de leurs sentiments personnels de leurs devoirs, de leurs r esponsabilités,consiste à les écouter. Il faut leur expliquer autant que faire se peut, chiffresà l’appui, quel est le risque, la réalité du risque, compte tenu des lois de la génétique, compte tenu de l ’incertitude d’expression d’un gène de susceptibilité. Il convient de parler de l’âge d’apparition de la maladie,des méthodes préventives éventuelles, mais aussi, surtout, de la convictionque l’on peut avoir que, dans trente ou quarante ans, ce cancer-là seraévité. La situation, nécessairement compliquée, ne doit donner lieu à aucunebanalisation, à aucune interdiction, ce qui serait très peu respectueux.

Autre exemple : que faire, face à un patient atteint d’un cancer et qui, alorsqu’a été mis en évidence un gène de susceptibilité, refuse que ses descen-dants en soient informés ? « Le principe de réciprocité, ici, peut se concevoirde deux manières. Mon malade est un Autre qui a les mêmes droits quemoi, fondamentalement. Je me dois la sincérité envers lui. Mais les descen-dants de cette personne sont également des alter ego et je me dois de leurapporter la sécurité que je suis à même de leur apporter, de par la connaissancedont je suis le détenteur », répond le Pr Axel Kahn.Et d’ajouter : « Est-ce que l’on passe outre ? Est-ce que, sans le consen-tement, on avertit la famille ? Ou bien est-ce que l’on ne passe pas outre,mais alors on prend un risque : on dit, classiquement, de non-assistanceà descendants en danger. Dans tous les cas similaires qui ont été étudiés,alors que deux principes convergent, un principe éthique (la médecine est basée sur la confiance réciproque entre un malade et son médecin)et un principe d’efficacité, nous en sommes arrivés à affirmer que le res-pect du secret professionnel devait être premier ».

Les tests déterminant la susceptibilité au cancer, les diagnostics prénatals,mais aussi le consentement des patients inclus da ns des essais cliniques,le refus de soins, ou encore la fin de vie, constituent autant de situationsqui, pour les médecins et le personnel soignant, induisent de nombreusesinterrogations d’ordre éthique.

La cancérologie, en effet, soulève toutes les grandes questions que posel’éthique dans les domaines biologique et médical. Les soins r estent extrêmement longs, conduisant souvent du diagnostic de la susceptibilitéà l ’annonce du d iagnostic, aux d ifférents t raitements. V iennent ensuite l’annonce de l’efficacité ou de l’inef ficacité des traitements puis, le caséchéant, l’accompagnement lorsque les traitements ne peuvent plus êtrecuratifs, jusqu’à la disparition. Profondément, le cancer met en confrontationles plus grands progrès de la science, la nécessité d’am éliorer l’efficacitédes thérapeutiques, et le respect des malades.

L’éthique, une morale de l’action

Qu’entend-on par « éthique », lorsque l’on se préoccupe de sujets de l’ordredes relations entre éthique et cancer ? Pour le Pr Axel Kahn, « l’éthique, ce n’est pas le rappel au règlement déontologique, législatif ou autre, ce n’est pas le respect d’une procédure. L’éthique est le lieu de l’incertitude,de l’attention, de la réflexion. Et le sujet de réflexion éthique est par essenceun sujet incertain. Lorsque la réponse est raisonnablement certaine, on esthors du champ de l’éthique. La caractéristique de tous les grands sujetséthiques est de ne pas posséder de solution évidente ».

Ramenée au champ biologique et au médical, la pr oblématique consiste à se poser la question de l’action correcte, de l’action qui convient. En ce sens,l’éthique est aussi, selon le Pr Axel Kahn, une morale de l’action. « Face à un dilemme éthique, ce qui est éthique est de ne pas rester l’armeau pied, mais de dire ce que l’on croit qu’il convient, qu’il est bon de faire,ce qu’est l’action bonne. La réflexion éthique consiste à être capable de spécifier, en raison, quelles sont les valeurs au nom desquelles on a privilégié,dans ce dilemme, telle ou telle solution », explique-t-il.

Un socle de valeurs partagées

Cette morale prend racine dans les valeurs fondatrices de l’humanité. Tant l’épo-pée de Gilgamesh au cœur de la cité d’Ur , premier texte écrit r eprenantdes récits antérieurs à l’apparition de l’écriture, d’une part, que l’un des 1ers codeslégislatifs connus, le code d’Hammurabi, d’autre part, mettent en évidencela valeur de l’Autre, être respectable dans son humanité. Et donc le conceptde réciprocité … socle de la réflexion éthique à travers les âges.

En novembre 2010, dans le cadre de la journée Ethique,

l’Institut a reçu le Pr Axel Kahn.

Une conférence de haut vol qui, outre une approche de la définition del’éthique et des racines de la pensée

morale, était axée sur une méthodologie de réflexion à utiliser en cancérologie.

Pr AXEL KAHN

Président de l’université Paris Descartes, Président du comité national Ethique et cancer.

De même, face à un malade pour qui il n’y a plus d’espoir, mais qui interditau médecin de le dire à sa femme et à ses enfants, alors que ces derniersdemandent « la vérité », quel principe moral convient-il de privilégier : la compréhension du besoin des survivants ou bien la fidélit é à la paroledonnée à celu i qui va mourir ? Là encor e, le comité Ethique et cancerdonne la primauté au principe du secret professionnel. Une réponse qui,pour autant, n’induit pas un principe d’indifférence à la famille.

Réciprocité et principe de réalité

Chaque situation est spécifique, chaque histoire porte en elle ses différentsniveaux de complexité, auxquels se superposent nécessairement des donnéessociétales et/ou économiques. Alors que les r egistres des cancers à Marseille et dans le Nord-Pas-de-Calais dévoilent des résultats qui varient, pour de nombr eux cancers, de 1 à 5, va-t-on considér er que les gens du nord sont responsables, d’abord, d’habiter le nord et, de ce fait, de boireet de fumer plus que les autres ?

Au nom d’une médecine responsable, responsabilisée et responsabilisanteleur prise en charge, tant médicale qu’économique, devrait-elle être d ifférente ? E t q uid d ’un s ans-papier, s ans c ouverture s ociale ? Comparativement à un malade qui peut payer et qui est assuré social, cet« Autre-là » ne serait-il pas lié à son médecin par le même lien de réciprocité ?En réalité, entr e la pur e logique économique et l’idéalisme existe une multitude de possibilités. Comme l’explique le Pr Axel Kahn, « aujourd’hui, ce que l’on peut conseiller, en fonction des situations économiques, qui sont variées, c’est d’accueillir et de traiter. Cela étantdit, que le type de traitement soit modifié par les conditions dans lesquellesce traitement pourra être mené, réellement, revient à quelque chose qui s’approche de la médecine en situation d’urgence. Tous les urgentistesont l’habitude, à un moment donné, de faire des choix, dans le type de thérapeutiques, en fonction de la réalité de la situation ».

« L’éthique, qui se fixe comme objectif de se développer dans un mondeidéal, le monde tel qu’on aimerait qu’il soit, est confortable mais inepte.L’éthique, c’est d’agir bien, de tr ouver la voie bonne, dans le monde tel qu’il est, même quand on le critique », conclut-il.

Comment être certain de « raisonner éthique » lorsqu’un patient est inclus dans un essai clinique ? Malgré son consentement « libre, express et éclairé »,jusqu’où, en effet, est-il libre de son choix ? Réponse, selon le Pr Axel Kahn, dans les règles énoncées dans le code de Nuremberg :

« Le premier principe est celui du consentement libre,express et éclairé. Le deuxième principe, c‘est celui de la certitude raisonnable de l’expérimentateur,de la possible efficacité de la probable innocuité du traitement testé. Et, le troisième principe, c’est celui de l’équilibre entre les risques pris, les douleurs infligées, le mal être imposé, et les résultats positifs pour la personne elle-même …espérés. C’est-à-dire l’équilibre entre risques - efficacité.

Bien évidemment, on a l’habitude de prendre des risques considérables pour traiter une maladie qui, sans cela, est mortelle dans 100 % des cas. Mais si votre analyse vous amène à penser que la douleur infligée, les risques pour la personne sont vraiment identifiables, authentifiables, quand bien même elle aura consenti à ce que l’on lui administre ce traitement, il a toutes les chances de n’être pas éthique. »

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ETHIQUE ET REFLEXIONSO

INS

Réciprocité, bienfaisance,

éthique et cancer

La stèle du code d’Hammurabiet une tablette de

l’épopée de Gilgamesh.

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La plupart des patients pris en charge pour un cancer souhaitent recevoir une information exhaustivesur leur maladie, mais de nombreux médecins pensent qu’en fournissant cette information complète,ils risquent d’aggraver l’anxiété de leurs patients. Pour éclair er le débat, l’IPC a lancé une étudecomparant l’effet que produisent sur les patients en termes d’anxiété, de qualité de vie et de satisfaction,une information standard avec la remise de documents relatifs à la maladie à la demande du patientcontre la délivrance d’un dossier médical complet contenant l’ensemble des informations médicalesmises à jour au fil du traitement. L’étude concernait un échantillon de 350 patients traités en hôpitalde jour par chimiothérapie pour un cancer du sein ou du côlon localisés ou un lymphome.

Deux cohortes de patients Après accord écrit du patient pour participer à cette étude, un tirage au sort a eu lieu pour déterminerdeux groupes : ceux accédant au dossier médical complet alimenté en cours du traitement versusune information standard.Les patients du groupe dossier médical complet recevaient une mallette qu’ils devaient apporter à chaque consultation pour le mettre à jour. Cette mallette comprenait des informations administratives,les comptes-rendus opératoires, les résultats des examens, les comptes-r endus d’hospitalisation,l’information sur le traitement du patient. Les courriers de consultation envoyés au médecin traitantétaient également adressés aux patients. Les patients recevaient un lexique médical et un mode d’emploi.Une coordinatrice aidait à la mise à jou r de ce dossier . Les patients qu i r ecevaient l’i nformation« sur demande » se voyaient fournir une information et un dossier médical seulement à l’initiativedu médecin ou à leur demande.

Plus de satisfaction dans le camp des détenteurs de dossierP armi l es 1 67 p atients t irés a u s ort p our r ecevoir l e d ossier m édical c omplet 9 8 % o nt a ccepté de le prendre. Au total, les réponses de 295 patients ont été analysées. Si les niveaux d’anxiété et la qualitéde vie étaient similaires dans les deux groupes au cours de l’étude, les patients ayant bénéf icié deleur dossier complet étaient 1,68 fois plus satisfaits de l’information fournie et 1,86 fois plus convaincusd’être pleinement informés.70,4 % des patients qui ont reçu un dossier médical complet déclaraient qu’ils demanderaient ce dossiersi on le leur proposait à nouveau, et 74,8 % disaient ne pas regretter leur choix. La majorité des patientsont déclaré que le dossier médical n’avait pas été une source d’anxiété pour eux, qu’ils comprenaientles informations qu’il contenait et qu’ils n’y ont pas découvert une information qu’ils auraient préféréignorer.

Le dossier : décisif pour mieux comprendreLa plupart des patients ont également déclaré que le dossier complet leur permettait de mieux comprendreleur maladie et que cela les avait aidés à discuter de leur état avec leurs proches comme avec leurs médecins.De fait, l’étude démontre l’importance de l’information pour prendre des décisions sur les optionsde traitements, pour les patients et pour la famille. Disposer d’un accès complet à son propre dossiermédical, avec la possibilité de le consulter seulement si on le souhaite, renforce la confiance du patientenvers son médecin et l’équipe médicale. L’étude valide que l’expression « le patient acteur de ses soins » peut, au-delà des effets de mode,correspondre à de vraies attentes et produire de réels bénéfices. Voilà qui tombe à point nommé alorsque 2011 a été consacrée « année du patient ». Les patients qui ont participé à l’étude répondentsans équivoque : l’accès à l’information les concernant est un préalable indispensable pour être davantage maître de leur prise en charge.

Dans une société risquophobe où la peur est « naturellement » présente et parfois instrumentalisée, l’affaire du Médiator reposela question du danger des médicaments.

On peut néanmoins considérer qu’il s’agitsans doute là d’une interrog ation naïve alorsque la question centrale n’est pas celle desrisques mais celle de leur gestion …

L’affaire du Médiator, sa dimension problématique-voire scandaleuse- n’est pas tant celle des risquesinduits mais celle leur occultation plus ou moinsvolontaire. Il s’agit, plus encore que d’un scandalesanitaire, d’un scandale de gestion. Ce qui est finalement beaucoup plus grave, car,si les médicaments sont tous différents, la gestion,elle, a beaucoup de chance d’être uniforme.

Le corps humain est complexe, régulé et unique(identique à aucun autre corps). Y introduire unmédicament qui vise à le modifier c’est av oirl’ambition de son action, et donc renoncer à saneutralité. Ainsi, comme toujours, la questionn’est pas une question qualitative oui/non, maisune question quantitative et d’équilibre.

La recherche d’un monde manichéen où existe-raient les gentils d’un côté et les méchants del’autre, le bien et le mal soigneusement séparésdans deux camps et des médicaments dangereuxet d ’autres in offensifs e st u ne qu ête i llusoired’un univers bien rangé. Or, comme le chante Jean-Jacques Goldman,nous naviguons entre le gris clair et le gris foncé.

Accès au dossier médical : les patients mieux informés sont plus satisfaits

ACTU - SOIGNER

SOIN

S

PAR LE DrGWENAELLE GRAVIS

Il e st l ogique d e c onsidérer q ue ce r apport sera différent selon les groupes d’individus, et ainsice que l’on appelle les indications (et les contre-indications) d’un médicament définissent les circonstances où ce ratio est jugé bénéfique(les indications) et les circonstances où il est jugédéfavorable (les contre-indications).Il faut rappeler que ce ratio, cette différence, est jugé en moyenne sur un groupe d’individuset non pas pour une personne donnée unique.Il n’y a aucun moyen, et il n’en y aura jamais, de garantir l’innocuité d’un médicament pourune personne donnée. Ce que la science rendrapossible (« pharmaco-génétique ») c’est la dé-finition pour une personne donnée d’un risquede plus en plus faible ou d’un rapport bénéfice/risque de plus en plus favorable.

LE DOSSIER MEDICAL INFORMATISE

Le 2 décembre 2010, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Liberté)a autorisé la première phase de généralisation du Dossier MédicalPersonnel (DMP).

Le DMP, créé par la loi du 13 août 2004relative à l'assurance maladie, va être déployé sur l'ensemble du territoire d’ici la fin 2013.Le DMP est un dossier informatisé créé pour chaque bénéficiaire de l'assurance maladie qui le souhaite. Il permet le partage entre professionnelset établissements de santé des informations utiles à la coordinationdes soins. Il permettra aux acteurs de santé qui prennent en charge un patient, de partager les informations nécessaires à la coordination des soins avec le consentement de ce dernier.

Le DMP a vocation à suivre le patientdurant toute sa vie et à permettre,grâce à une centralisation des informations, le partage des données utiles. Le patient, qui peut y accéder depuis son ordinateur,en maîtrise le contenu et les accès.

Le DMP n'a pas vocation à se substitueraux dossiers papier ou informatisés établis dans les cabinets des médecinslibéraux et dans les établissements de santé, mais à s'y ajouter.

« médicament :un ratio

risque / bénéfice »

« où mettre le curseur ? »

Si l’on considère les quatre acteurs - le patient,le médecin, l’industriel et le régulateur - il faut quechacun connaissent ses droits et ses responsabilités.Historiquement, la France est un pays administréavec un fort tropisme centralisateur.

L’autorisation de prescription d’un médicamentdépend d’un pr ocessus long et multifactorieldont on peut simplifier le cœur de décisioncomme étant une balance entre les bénéfices etles risques induits par ce médicament.

Il s ’agit l à e ncore d ’une q uestion c entrale. Combien et quelle gravité d’ef fets secondairesest-on prêt à accepter pour un bénéfice donné.Le rôle des agences publiques, financées avecde l’argent public, est justement de répondr e à cette question dans l’état des connaissancesaccessibles, au moment où la décision doit êtreprise.

Il arrive que des effets secondaires et des com-plications no uveaux s oient d écouverts a prèsl’autorisation de prescription (dites autorisationde mise sur le mar ché ou AMM). Ainsi, le suivides patients (la « pharmaco-vigilance »), en par-ticulier pour les molécules récentes est nécessaire,entraînant parfois une réévaluation des ratiosrisques/avantages.Pour éviter le problème des médicaments qui se sont avérés secondairement trop dangereux,on pourrait envisager de demander aux régula-teurs d’exiger un r ecul plus important avant de r endre la pr escription acce ssible au plusgrand nombre. Il s’agit là encore d’un problèmede curseur, entre d’un côté autoriser tr op tôt un médicament qui se révélera secondairementplus dangereux qu’efficace, et d’un autr e côtéattendre l ongtemps p our r endre a ccessible un produit qui pourrait sauver des vies. Il fauttrouver un équilibre.

Le plus simple, et ce qui r elève du bon sens, est de laisser les agences publiques décider dansl’intérêt p ublic. L a l ogique d e l ’industriel n’est pas la même que celle des agences et le bonfonctionnement d’un système complexe tient à l’équilibre entre les acteurs. Le mauvais fonc-tionnement e st pa rfois l ié à l a confusion des logiques, aux conflits d’intérêts et à l ’opacité des décisions. Il est stérile de critiquer les joueurs ;ce sont les règles qu’il faut changer. On ne pourra pas empêcher les médicamentsd’être parfois plus dangereux que ce que l’onavait évalué initialement. Ce qu’il faut empêcherc’est que l’information soit masquée et les prisesde décisions r etardées. C’ est sans doute sur la régulation qu’il faut travailler autant que sur les médicaments, ainsi que sur l’utilisationdes outils modernes de communication, gagesd’une plus grande transpar ence notammentpour le signalement des cas.

Accéder à son dossier médical génère plus de satisfaction que d’anxiété, démontre une étude de l’IPC.

PRESSE AU SCAN

Mediator,Inhibiteurs de la COX-2 …Doit on avoir peur des médicaments ?

PAR LE DrFRANÇOIS EISINGER

Responsable de la Clinique de l’anticipation des risques et spécialistede la prévention pour l’IPC

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DOSSIERDOSSIER

NL’IPC compte pour 16 % d e l’ensemble des activités de cancérologie des Bouches-du-Rhône,mais pour 38 % des services.

La bonne nouvelle est l’augmentation des tauxde guérison et de survie à 5 ans. La chronicisationde certaines formes de cancer nous place à untournant de la maladie : alors que l’incidenceaugmente de façon très rapide, le nombr e des décès est, lui, en diminution.

Ainsi, alors que jusqu’en 1983 les courbes de can-cer et de mortalité étaient presque parfaitementsuperposables, elles s’ouvrent aujourd’hui, avecle tassement et la diminution de la létalité.

sont issus la majorité d es malades accueillis à l’IPC. Les taux de mortalité par tumeurs don-nent 100 en moyenne nationale contr e 91 %pour Paca. Donc il n’y a pas de surmortalité liéeau cancer en Paca, et la région n’est pas parti-culièrement exposée à un choc du vieillissementde la population des 60 à 79 ans, qui est la plussusceptible d’être exposée au cancer.

On estime l’incidence du cancer à 6 nouveauxcas pour 1 000 habitants chaque année environsoit environ 17 000 nouveaux cas dans les deuxdépartements du Var et des Bouches-du-Rhône. Un quart des nouveaux patients de ces deux départements passent la porte de l’IPC.

38 établissements interviennent, avec un éventaild’activités très différent, sur le traitement ducancer en Bouches-du-Rhône.

Si le cancer avait suivi l’augmentation de la po-pulation des plus de 40 ans, on verrait sur lescourbes un taux beaucoup moins élevé du nom-bre des cancers.

Or, le cancer est en progression bien plus sensibleque ne l’est le vieillissement de la population.Si l’on constate une nette régression des cancersORL et digestifs hauts, les quatre principaux cancers- en termes de nombre de personnes affectées- continuent de croître : cancers du sein, prostate(en très forte croissance avec 80 % en 10 ans),colo-rectum et poumon, avec une spectaculaireaugmentation de l’incidence de ce cancer chez les femmes.

La région Paca compte 5 millions d’habitants,dont 2 millions pour les Bouches-du-Rhône et 1 million pour le V ar, deux départements dont

Mais soignants comme patients savent bien quela santé est un tout et que les dimensions, psy-chologique ou sociale, parce qu’elles agissent surla qualité de vie des patients, doivent y tr ouverune place. Pouvoir consacrer du temps à sa santé, se préoc-cuper de sa nutrition, per dre du poids pris pendant la chimiothérapie, faire du sport, assurerses rendez-vous médicaux … le tout en réinves-tissant sa vie familiale, pr ofessionnelle, socialepeut être une épreuve difficile, surtout si l’on a passé des mois à confier sa santé, son corps,son emploi du temps à l’IPC …

Si la prise en compte de l’après, dans le cadr edes maladies cancér euses, est une nécessitépour chacun, c’est également une préoccupationcollective, qui traduit la chronicisation, de la ma-ladie. L’incidence du cancer en France a presquedoublé en 25 ans avec plus de 89 % entre 1980et 2005. On enr egistre ainsi 357 000 cancers en 2010 contre 280 000 en 2000.

Plus de cancers … Selon les spécialistes, l’augmentation du nombredes cancer s devrait se poursui vre à l’horizon de 5 à 10 ans. Deux raisons majeures expliquentle phénomène : le vieillissement de la population,et l’augmentation de l’incidence sur une popu-lation standardisée.

otre projet médical d’établissement avait déjàabordé la question de l’après cancer. Nous avionstravaillé sur l’annonce de la maladie, qui constituaitune des priorités du Plan Cancer 1, et, dans nos pratiques, tous, oncologues à l’IPC, nous res-sentions le besoin de formaliser, d’homogénéiserla prise en charge des malades après le cancer.

Comme il est particulièrement délétère d’annoncerentre deux portes un diagnostic qui met en jeule pronostic vital d’une personne - tout le mondeen convient aujourd’hui, l’étape de la fin du trai-tement à l’IPC est, elle aussi, décisive : le patienta le sentiment qu’après avoir été entouré, soigné, accompagné, il se retrouve seul avec saguérison, après un traitement souvent lourd,avec des effets secondaires importants …

Or, s’il n’a plus besoin de traitements à l’hôpital- chimiothérapie ou radiothérapie, il a souventdes traitements à domicile et, dans les m ois et les années qui suivent la fin des soins, des examens de contrôle, indispensables pourpréserver et recouvrer sa santé.Ce dispositif est donc avant tout médical, avecun calendrier d’examens de suivi.

La liste de questions qui suit a été élaborée par Cancer Info service en s’inspirant du travail déjà réalisé par l'Encyclopédie canadienne du Cancer (Société canadienne du cancer, 2008) :

z Qui vérifiera mon état une fois le traitement terminé ? z À quelle fréquence doivent s'effectuer les consultations auprès de mon oncologue (visites de suivi) une fois le traitement terminé ? z À quelle fréquence doivent s'effectuer les consultations auprès de mon médecin de famille une fois le traitement terminé ? z En quoi consistent les visites de suivi ? z Quel genre de questions me posera-t-on ? z Quels examens seront effectués ? z Quels examens courants seront effectués ?Quels autres tests pourraient être effectués ? z À quelle fréquence ces examens seront-ils pratiqués ? Quand vais-je recevoir les résultats ? z Pourrai-je poser des questions ou discuter des troubles qui m'affectent ? z Quels symptômes dois-je signaler immédiatement ? À qui dois-je le faire ? z Que dois-je faire si je crois que le cancer est réapparu (récidive) ? z Comment le médecin saura-t-il que le cancer est réapparu ?

Check-list des questions à poser à son médecin

« plus de Françaistouchés

par le cancer »

« la banalisationdes cancers »

Dr JACQUES CAMERLO,Oncologue, responsable du département ambulatoire et du dispositif Après cancer de l ‘IPC

Le dispositif Après cancer à l’IPC

Le dispositif Après cancer à l’IPC

L’IPC INAUGURE EN PIONNIER UN « DISPOSITIFAPRÈS CANCER » POUR SES PATIENTS, COMME LE PRÉCONISE LE PLAN CANCER II. IL S’AGIT,UNE FOIS LE TRAITEMENT À L’IPC TERMINÉ, DE NE PAS « LÂCHER LES PATIENTSDANS LA NATURE » ET DE PRÉVENIR LES RISQUES DE CANCER FUTUR.

TERMINÉ, DE NE PAS « LÂCHER LES PATIENTSDANS LA NATURE » ET DE PRÉVENIR LES RISQUES DE CANCER FUTUR.

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La conséquence est la nécessité, plus importanteencore à l’avenir, de prendre en charge les ma-lades guéris, les patients qui survivent de mieuxen mieux à la maladie.

Des patients guéris ou en rémission, qu’il fautaccompagner dans la durée pour prévenir lesrisques de cancer futur.

Si, chaque année, envir on 350 000 patients ont un diagnostic de cancer , plus de 50 % de ces patients ser ont en vie après 5 ans (plus de 165 000) et au moins 120 000 guéri-ront de leur cancer. Des cancers, de plus en plusnombreux, se soignent ou évoluent à longterme comme des maladies chroniques.

L’équipe de l’IPC a donc adhéré tout de suite aux préconisations du Plan Cancer II en initiantun dispositif pilote pour 180 patients : 100 patientes touchées par un cancer du sein,50 patients ayant subi des cancers colorectauxet 30 qui étaient atteints de lymphomes.

Une phase d’expérimentation, donc, qui a donnélieu à u ne en quête d e s atisfaction a uprès des patients mais aussi de leur médecin traitant,associé à ce dispositif, (lire aussi l’entretien avecle docteur Gaillet).

La « sortie » de la maladie est une étape crucialepour la santé future des patients. Il s’agit doncde permettre une continuité du suivi et dessoins, en association étr oite avec le patient et son médecin traitant. Dans cet esprit, les patients se voient r emettreun livret de surveillance appelé « plan person-nalisé de soins après le traitement », un dossierdont le médecin traitant reçoit également unecopie avec une lettre du médecin coordonnateurà l’IPC.

Nous avons conscience des difficultés rencontréespar les médecins traitants qui veulent aider leurspatients : une fois leurs patients pris en charge à l’IPC, les médecins manquent d’informationssur l es so ins p rodigués, ou peuvent s e s entir « sur la touche ». Les médecins généralistesvoient en moyenne 2 à 3 cas de cancer par an,donc il est très dif ficile pour eux de se sentircompétents, surtout dans le cadre d’une maladieextrêmement mouvante, où les traitements évoluent constamment.

Nous avions un effort à accomplir pour permettreaux m édecins d e j ouer l eur r ôle p endant la maladie, en les associant davantage et en leurpermettant un meilleur accès aux informationsdu dossier patients.

Les médecins de ville sont des interlocuteurs-clésen aval de la maladie. En attendant d’être en me-sure de partager avec eux le dossier numériquedu patient - ce qui sera possible bientôt grâce

au nouveau système d’information qui se meten place à l’IPC - nous avons donc tenu à leurtransmettre les informations nécessaires dans lelivret de surveillance et en nous mettant en liendirect, personnel, avec les médecins « de ville ».Le dispositif « d’après c ancer » concerne les patients qui ont terminé leur traitement à l’IPC,ce qui signifie qu’ils n’on t pl us de séances de chimiothérapie ou de radiothérapie, même si certains peuvent continuer des traitements, à domicile notamment. Pour certains, il s’agit d’unesurveillance simple, pour d’autr es une surveil-lance assortie d’un traitement spécifique.Il y a plusieurs étapes dans ce dispositif : la consultation médicale de fin de traitement oùle médecin assure la coordination et suit le plande surveillance du traitement.

Le deuxième temps est la rencontre avec le coor-donnateur de soins qui, lui, va assurer les aspectspratiques : c 'est-à-dire d étailler t out l e p lan de surveillance pour les années à venir : vous voyezvotre médecin à tel moment, vous faites unemammographie, un scanner à tel moment …

Le tr oisième temps est dédié à la dimension socio-professionnelle de la maladie : c'est un pro-blème général autour du cancer, maladie au long

cours qui fragilise le statut social et les res-sources financières des malades, et, souvent, au moment de leur guérison, les malades sontdans des situations sociales difficiles.

Après un traitement à l'Institut Paoli-Calmettes,certains patients envisagent de reprendre l euractivité professionnelle et s’interrogent sur les con-ditions dans lesquelles renouer avec leur travail.D’autres r encontrent des dif ficultés d’or dre social ou financier , après une longue période de maladie qui les précarise. Or, obtenir un prêtbancaire quand on souffre d’un cancer relève del’exploit ...

Un rendez-vous avec le service social de l’IPC est donc proposé aux patients, pour les aider à faire le point sur leur situation, dans le cadredu dispositif de sortie des soins.Cette « consultation sociale » vise à : y Evoquer la reprise de l’activité professionnelle, y Connaître les démarches à effectuer, y Identifier les professionnels à contacter, y Etre informé, accompagné, soutenu.

Depuis la mise en place de ces r endez-vous, les assistantes sociales de l’IPC mesurent à la foisla précarité dans laquelle la maladie a plongé de nombreux patients et le manque de connais-

sance de leurs droits. « Souvent, les patients qui ont été invités à bénéficier de cette consul-tation et qui viennent nous voir ne co nnaissentpas les dispositifs qui peuvent les aider à vivr eleur r émission e t m ieux n égocier l eur r etour à la vie « normale », commente Anne-Lise Lainé,responsable du service social de l’IPC. Nous leurproposons de les accompagner pour éviter les écueils éventuels, dans cette phase de recons-truction de leur vie professionnelle et sociale.

Prendre contact avec le médecin du travail de leur entreprise pour envisager les meilleuresconditions de leur r eprise, les aider dans les démarches vis-à-vis d’un organisme de prêt …Nous faisons le point avec les patients sur leursituation et nous identifions avec eux commentles aider au mieux. »

Le quatrième temps est celui de la dimensionpsychologique de la maladie. A la demand e du Comité Patients de l’IPC, nous pr oposonssystématiquement aux patients une consultationavec un psychologue tr ois mois après la fin de ses soins à l’IPC.

Car c’est souvent dans cette période de tempsaprès la guérison que l’on réalise tout ce quis’est passé, ce que l’on vient de vivre.

Il y aura un avant et un après cancer, et ce nesera plus jamais par eil (lir e aussi l’article du docteur Patrick Ben Soussan page 14).

L’IPC a a jouté u n c inquième t emps, i nédit, à son p rojet, avec la prévention des risques secondaires : avant de dire à un patient qui sortde traitement que son risque d’un second cancer est réel et doit et peut êtr e prévenu, il faut y mettre un minimum de formes.

Ça va de ce que j’appellerais la « préventionlarge », qui consiste à dire à un patient « on peutvous a ider à a rrêter d e f umer, i l f aut a voir une activité physique, ou il faut maigrir » ... à unautre aspect, difficile, qui consiste à dire à unepatiente, q ui a e u u ne m aladie d e H odgkin, « vous avez 10 % de risque en plus de fair e un cancer du sein dans les années qui viennent ».Ce genre de propos mérite un accompa-gnement, c’est évident. C’est cet accompagnement, médical, psycholo-gique, social que nous avons l’ambition d’offrirà l’IPC.

Ce dispositif pilote est soumis à l’examen et à la critique : celle des patients, et celle de leurmédecin g énéraliste. A vant d ’être é tendu à l’ensemble d es p atients e n f in d e t raitement à l’IPC, nous devrons analyser les résultats qu’ilproduit, à travers la per ception des personnesconcernées, e t, s ans d oute, e n vé rifiant q ue les patients inclus dans ce dispositif sont mieuxsuivis, après leur maladie.

Entretien

DANS LE DISPOSITIF « APRES CANCER », ILS ONT UN ROLE-CLEF. ILS, CE SONT

LES MEDECINS DE VILLE - GENERALISTES OU SPECIALISTES D’ORGANES. ON ATTEND BEAUCOUP D’EUX DANS LE DISPOSITIF

DE L’APRES CANCER. POURQUOI ET COMMENT ?

LES REPONSES DU DOCTEUR HUBERT GAILLET, MEDECIN GENERALISTE, EN CHARGE DU LIENAVEC LES MEDECINS DE VILLE POUR L’IPC …

Le rôle des médecins de ville, le médecin de famille, le médecin traitant des patients, est un élément-clefdu dispositif de l’après cancer. Pouvez-vous préciser quel rôle le médecin est amené à jouer dans la phasede rémission de ses patients ?

Son rôle est essentiel, en fait, à chacune des étapes. Le médecin de ville, et en particulier le médecin généraliste, a une place naturelle auprès de ses patients qui traversent l’épreuve d’un cancer.Le Plan cancer I le mentionnait déjà, comme étant déterminant au cœur des réseaux de cancérologie, tant il était évident que le médecin généraliste est concerné par la maladie cancéreuse à tous ses stades. Le plan cancer 1 disait clairement que, compte tenude la multiplicité des spécialités concernées, la cancérologie ne peuts’exercer qu’à travers un réseau de soins afin d’optimiser la prise en charge du patient, quel que soit le stade de la maladie.

Il a un rôle dans les actions de prévention et de dépistage auprès de ses patients. Surtout, c’est souvent lui qui établit le diagnostic et qui est en première ligne pour annoncer au patient qu’il souffre d’une maladie cancéreuse.

Pendant que le patient est en traitement, le médecin de ville doit pouvoir apporter son aide pour le suivi et la surveillance des traitements spécifiques, notamment des effets secondaires que les traitements peuvent provoquer, à plus forte raison si le patient suit une chimiothérapie à son domicile.

Il est également en première ligne pour la bonne coordination des « soins de support », c'est-à-dire l’ensemble des médecines complémentaires auxquelles une majorité de patients ontrecours pour alléger le ressenti des traitements et mieux gérer la douleur et les effets secondaires. Nutrition, douleur, asthénie, rééducation fonctionnelle, psycho-oncologie, contexte social, soins palliatifs … pour tous ces aspects, le médecin généralisteest une pièce maîtresse dans le conseil et l’aide aux patients.Donc, son rôle dans l’après-cancer découle naturellement de la place que le médecin occupe de fait dans la maladie et auprès du malade, puisqu’il est sûrement celui qui connaît le mieux le patient et son entourage familial et socio-professionnel.

Il est une « sentinelle » pour le suivi des patients à moyen et long terme, le dépistage d’une éventuelle récidive et une aide pour la remise en forme physique du patient.Il peut aider le patient dans son retour à la vie professionnelle,

et être vigilant sur les risques d’une maladie professionnelle éventuelle. Enfin, il peut apporter un soutien psychologique adapté à l’après cancer et à l’inquiétude que génère parfois la « fin des traitements ».

Comment permettre aux médecins, qui sont débordés, qui ne sont pas assez nombreux, de jouer ce rôle central qu’on leur assigne ?

Pour assurer correctement ce suivi, le généraliste doit avoir des connaissances actualisées, ce qui n’est pas évident compte tenu de la diversité des domaines concernés et de la rapidité avec laquelle les connaissances évoluent.

Il est donc indispensable que le médecin généraliste puisse obtenir l’information dont il a besoin à chaque étape, et, pourquoi pas, puisse accéder à des formations. Les « formations » ne manquent pas en cancérologie, mais elles sont rarement adaptées aux attentes des médecins.

« un dispositifpilote »

« la dimensionsocio-professionnellede l’après cancer »

« prévenir les riques secondaires »

« malade, obtenirun prêt relève

de l’exploit »

« les médecins de ville sont nos sentinelles »

DOSSIERLe dispositif / Après cancer à l’IPC

13Donc, malgré les incantations et sa place naturelle, le médecin de ville n’occupe pas cette place centrale qu’il devrait occuper.Comment faire avancer les choses ?Le plan cancer I, et la réflexion qu’il menait sur l’organisation et la coordination d’un réseau de cancérologie, a eu le mérite de formaliser le rôleque le médecin généraliste a toujours eu. Mais il faudrait poursuivre ce qui avait été initié et qui commençait à porter ses fruits, en partie en faisant en sorte que ces réseaux mettent à disposition des médecins généralistes des outils simples, pratiques accessibles d’information et de formation.

Par ailleurs, en prenant en compte le fait que la priseen charge d’un patient cancéreux nécessite peut-être plus de temps que d’autres pathologies,que ce soit pour l’écoute du patient, pour assurer la coordination, ou pour se lancer dans des formations …

Aujourd’hui, on parle beaucoup moins, ou autrement,des réseaux, et les financements ne sont plus vraiment au rendez-vous … C’est bien dommage car le médecin généraliste travaille toujours en réseau,donc il peut naturellement s’inscrire dans ceux quiconcernent la cancérologie : réseau de correspondants,de spécialistes, de paramédicaux, réseaux transversaux(de soins palliatifs notamment) … Les généralistes ont une grande habitude des réseaux, qui sont un gage de disponibilité, compétence, réactivité. Ces valeurs sont, selon moi, la clé de la réussite d’une prise en charge partagéeentre acteurs de soins, quel que soit leur domaine de compétence.Une surveillance «partagée » est donc possible avec en particulier le ou les spécialistes identifiéscomme référent(s) du patient, dans la mesure où les critères de suivis sont identifiés et mis en communet où le généraliste peut, en cas de besoin, joindreune personne ressource compétente. Faute de quoi le médecin généraliste ne s’impliquerapas ou sera « mal impliqué ».

En quoi le dispositif de sortie de soins peut-il contribuer à une meilleure intégration des médecins de ville, selon vous ? Quels effortspouvons-nous faire ?

Le dispositif mis en place à l’IPC s’organise autour de plusieurs consultations avec des professionnelsd’horizons variés, et s’articule autour d’une collaborationavec le médecin traitant.

A ce titre, plusieurs intervenants accompagnent les patients inclus dans ce dispositif : le médecin traitant, les infirmiers coordinateurs, plusieurs servicesde l’IPC (lire l’article du Dr Jacques Camerlo). On peut même inclure la « clinique du risque » (oncogénétique).

Un référentiel de suivi pour chaque pathologie est communiqué au médecin traitant du patient ; ce référentiel est également expliqué au patient par le médecin spécialiste, puis par l’infirmier coordinateur. Avant de mettre en place des procéduresou des actions nouvelles, nous avons interrogé les médecins, en leur demandant leur témoignage sur l’impact de ce dispositif.

Le cancer ... et après ?

« On parle de rémission complète lorsqu'il n'existeplus dans l'organisme de cellules cancéreuses décelables. Mais quand parle-t-on de "guérison" ?

Le mot guérison fait rarement partie du vocabulaire d'un médecin dans ses échangesavec ses patients traités pour un cancer. Il emploie plus volontiers le terme « rémissioncomplète » parce qu'il sait qu'une récidive, même lointaine, est possible. Le patient qui vient d'être soigné d'un cancer est fragilisé en raison des traitements et de la sensation de menace de mort suspendue au-dessus de sa tête. Car le patient en a souvent conscience :il faut plusieurs années pour que les médecins parlent de guérison. En attendant, il s'agit d'une rémission. Et cette incertitude est difficile à gérer.

Après la fin des traitements du cancer, on parle de rémission. D'autres traitements peuvent être commencés ou poursuivis à cette étape pour traiter d'éventuelles séquelles (douleurs, problèmes hormonaux) ou pour diminuer le risque de récidive dans les années suivantes.

En revanche, le mot guérison se rencontre souvent dans les statistiques médicales. On lit par exemple qu'aujourd'hui, on guérit plus d'un cancer sur deux, alors qu'on n'en guérissait qu'un sur trois il y a trente ans. Comme toute moyenne, cette affirmation masque de grandes disparités selon les types de cancers. Mais l'emploi du mot guérison traduit ici en langage ordinaire une notion qu'on appelle « le taux de survie relative à 5 ans ».

Les statisticiens estiment en effet qu'un patientayant eu un cancer a des chances élevées d'être « guéri » lorsque, 5 ans après le diagnostic, il retrouve la même espérance de vie que l'ensemble de la population de même âge, de même sexe et n'ayant pas eu de cancer. Pour une personne atteinte d'un cancer, ce type de taux est cependant à interpréter avec précaution parce que, par définition, il est calculé sur une période antérieure etne reflète pas les éventuels progrès récents des traitements. »

« Source : cancer info service »

De la rémission à la guérison

Sylvia, qui est membre du comité de patients de l’IPC, a accepté de raconter dans cette revue ce que l’après cancer lui inspirait et comment elle avait vécu ces périodesde l’après maladie.

La fin des traitements, les relations aux médecins, aux autres patients, aux proches, la reprise du travail …

A l’arrêt des traitementsLes traitements terminés, je me suis sentie vidée de toute énergie ... Vacante, triste et seule pour assumer ma « mort prochaine », du moins c’est ce que je pensais.

Physiquement, je me voyais totalement dévalo-risée, avec mes cheveux courts, cassants, monteint gris et ma fatigue persistante. Mon esprit pensait, voulait, or donnait, tandis que mon corps, jusqu’alors si docile à toutes mesexigences, se refusait à obéir. Il ne savait plus … ne voulait plus … ne pouvaitplus …A ces moments de totale impuissance, des accèsde « rage » me submergeaient, terribles, dévas-tateurs ... Et pourtant, signes probants d’instinctde survie.

Cette immense fatigue, aussi bien physique que morale, personne ne m’en avait prévenue.Et malgré mon passé de soignante, je n’y étaispas du tout préparée, à long terme.De plus, la maladie, toujours prégnante, se signa-lait sans cesse du fait du site implantable quej’ai gardé en p lace pendant deux ans, e t quim’astreignait aux « rinçages héparinés » à inter-valles réguliers.

Cela signifiait : hôpital … attente ... « re-plongeon »dans l’angoisse générée par cette pathologie.

Les seuls sentiments positifs qui m’animaientétaient le soulagement apporté par le lever du jouraprès des nuits disputées à l’insomnie ; et le bonheur d’être entourée par ma famille et un réseau d’amitiés chaleureuses et indéfectibles.Désormais, ma vie entrait dans « l’après cancer »,rythmée par les exigences du suivi médical.

Le suivi médicalQu’est-ce que cela signifie ?Pour le cancérologue, c’est surveiller les effets du traitement ainsi que l’évolution de la maladie :régression … stabilisation … C’est aussi guetteret prévenir, si possible, la possibilité de métastases,de récidives. Pour moi, patiente (je n’aime pas ceterme, parce qu’il me suggère : attente, soumis-sion, et même résignation, or je puis êtr e toutsauf résignée !), disons plutôt pour moi, individubien « vivace », c’est : après avoir compris et assimilé qu’une maladie mortelle s’est installéeen moi, faire confiance aux soignants, souscrireà tous les examens de contrôle qui vont désormaisjalonner ma vie, et toujours exer cer mon droitde parole, pour interpeller, questionner, remercier.C’est aussi accepter, au fur et à mesur e que serapprochent les dates des bilans, que s’installe,chaque fois, la terrible appréhension des résultats,en espérant qu’ils confirment la rémission.

Les relations avec les médecinsDe part et d’autre, elles ont toujours été respec-tueuses, c ourtoises, c haleureuses e t m ême amicales. Peut-être étais-je un pe u privilégiée du fait de ma pr ofession d’infirmière. J’ai ras-semblé tout mon courage pour oser poser mesquestions. Dans leurs réponses, les cancér o-logues ont été clairs et dir ects. C’était parfois « terrible » pour moi. C’était toujours « difficile »pour eux.

Les relations avec les autres maladesLes m oments vé cus c ôte à c ôte, a u c ours des traitements, m’ont appris que parmi toutesles personnes atteintes d’un cancer , s’il en estqui sont bien accompagnées, il en est aussi de totalement abandonnées.

J’ai rencontré des personnes en manque d’infor-mation, de connaissances, d’accompagnement,d’amour.J’ai r encontré des personnes désespérées,noyées sous des problèmes affectifs, familiaux,des soucis financiers hauts comme des mon-tagnes.A ces moments-là, j’ai compris toute l’importancedes é changes e ntre « p atients » , à d éfautd’échange avec des proches peu ou pas présents,à d éfaut d ’échanges a vec l es s oignants t roppressés, du fait de leur charge de travail.

Les relations avec mes prochesMa famille a mal vécu ma maladie. J’ai deux enfants adultes. Ils m’ont toujours connue volontaire, forte, debout, indépendante. Ils ontdifficilement intégré que je sois malade … devenue fragile. Alors j’ai rassemblé toute ma volonté, non seulement pour lutter contrela maladie, mais encor e pour r ester la mèr equ’ils c onnaissaient d epuis t oujours. J amaisplaintive, jamais couchée … Ce fut très dur !Cependant, ils m’aimaient.

Le réconfort dont j’avais tant besoin, je l’ai trouvéauprès de mes amis, toujours présents, attentifs.Quel contraste avec la situation de tant de ma-lades rencontrés au hasard des salles d’attente,à l’hôpital, et qui m’ont fait quelques confi-dences, avec tant de retenue !Elles s ouffraient d u s ilence, o u d e l ’absence de leurs proches. Et souvent, même, n’avaientpas de proches.… comment peut-on arriver à l’âge adulte sansavoir forgé des amitiés fortes et durables ? Et p ourquoi ? ( mais … c ela a mène u n a utredébat).

Les activités professionnellesA chaque accident de santé, je n’ai pu les repren-dre qu’après plusieurs mois d’interruption. Mon travail d’enseignante (pendant 24 ans) m’a passionnée. Je m’y suis investie totalement.C’est avec joie, mais aussi avec crainte de neplus être aussi performante, que j’ai r etrouvé,après chaque interruption, mon emploi à « tempspartiel thérapeutique » souvent dépassé.

J’ai été très attentive à ne pas « bassiner » mes collègues de travail avec l’histoir e de mesmaladies, et mes états d’âme.Très vite, tout le monde a oublié mes « fragilités »et mon « temps partiel ». Mon rythme de travailest redevenu celui d’avant le cancer, c'est-à-diretrès dense.Certes, j’étais heureuse de reprendre du service,mais comme certaines journées étaient épui-santes ! On ne peut nier qu’après un cancer, rienn’est p lus c omme a vant q uestion r essourcesphysiques. A fortiori après plusieurs cancers.Mes activités professionnelles consistaient, entreautres choses, à travailler avec des étudiants en soins infirmiers, de troisième année, dans desservices hospitaliers spécialisés en cancérologie.Avec les personnes hospitalisées, je n’ai jamaisparlé de ma maladie, mais celle-ci m’a r enduebien plus attentive. Je sais l’écoute à donner , les q uestions à p oser - ou n on - l es s ilences à respecter.

Avec les étudiants, j’ai surtout travaillé à trans-mettre, outr e un savoir et des contenus, ces quelques repères indispensables à l’exercice« bon » de la profession. Quant à mes activitésquotidiennes, ma maladie m’a appris à fair e lapart des choses. Auparavant, j’étais trop perfec-tionniste, et donc rarement satisfaite. Aujourd’hui, je vais à l’essentiel. Comme c’estplus simple et moins fatiguant !!! J’ai fait le tridans mes priorités. Seules quelqu es valeurs me sont restées fondamentales, vitales.

Où en suis-je dans ma vie ?Les années ont passé … A pas de loup, la retraiteest arrivée … Et, je me sens tout à fait « en santé ».J’ai des projets, et les réalise au fil du temps.L’avenir est un mot qui a r epris tout son sens depuis longtemps. Mais le moment que je préfèrec’est : AUJOURD’HUI.Et si j’ai intégré intellectuellement, viscéralement,que je suis mortelle, je me sens plus que jamaishabitée par un immense appétit de vivre.Et même si je sais qu’une récidive est toujoursposs ib le , et même s i je la redoute , ce la m’encourage à apprécier pleinement le momentprésent.

l’entretienSuite

Lire suite page 15

Le cancer a bouleversé ma vie à quatre reprises. Pour résumer : de 1992 à 1999, trois cancers et une récidive m’ont fait ployer, mais ne m’ont pas rompue.

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Pourquoi « ça va mal » quand

ça devrait aller mieux ?

Le docteur Patrick Ben Soussan revient sur

les difficultés, paradoxales àpremière vue, de la période de

guérison - ou de rémission : la vie psychologique de

la guérison ne coïncide pastoujours avec le temps

physiologique de disparition de la maladie …

Voilà, pendant des mois, vous vous êtes « battu »contre cette ma ladie, vous ave z passé votr etemps à l’ hôpital, s ur l es r outes, à a ttendre, à espérer, à craindre, vous avez été opéré peut-être, v ous av ez e u u ne c himio, de s r ayons, des examens, des traitements, enfin, vous voussouvenez bien de tout cela, oh oui, vous en avezla mémoire vive …

« Vous êtes guéri.» Quand le médecin a prononcécette phrase, l’avez-vous vraiment cru ? Bon, d’accord, le plus souvent, il ne vous l’a pasdit ainsi, il a trouvé assurément d’autres mots -« rémission » est de ceux-là généralement - maisc’est bien ce que vous attendiez n’est-ce pas ?

Aujourd'hui vos soins sont terminés et vous voilàreparti pour une vie "normale", vous a annoncévotre médecin : vous ne le reverrez que dans troismois, pour des examens de contrôle. Le soulagement, après ces longs mois de traite-ments difficiles. Mais pour autant, vous êtes-vousavoué guéri ? Votre cancer, peut-être l’est, guéri,« s ous co ntrôle » , s tabilisé, m ais v ous ? Comment quitter son st atut de malade, aprèsavoir vécu cette expérience si particulière, qui abouleversé irrémédiablement votre vie et le plussouvent celle de vos proches, famille, conjoint,enfants, relations ? Qu’est-ce que ne plus êtremalade ?

Dans le quotidien des consultations de suivi,tous les malades témoignent de leur désarroidevant c ette s ituation n ouvelle p our e ux o ù,après la fin des traitements, ils se sent ent perdus, abandonnés, soumis à l’incertitude etau deuil contraint de cette « innocence physio-logique » que Canguilhem (1966) référait à la guérison. « Comment vivre après la maladie ? », « Commentquitter son statut de malade ? », « Comment vivreavec la menace d’une récidive ? », mais aussi « Quand r eprendre le travail - dans quellesconditions ? - ses activités sociales, ses investis-sements culturels, sa vie familiale et tout autantsexuelle ? », sont autant d’interr ogationsanxieuses qui habitent nos consultations de psy-

chologie ou de psychiatrie, dont le nombre estparticulièrement élevé à ce temps du par coursthérapeutique. Nous pouvons constater journellement, à partirde nos rencontres cliniques, l’importance pourles malades de pouvoir symboliser , mettre ensens et en lien, la survenue de leur cancer avecleur h istoire d e v ie e t l eurs r eprésentations sociales et culturelles de la maladie.

En effet, la définition statistique de la guérison(lire aussi p age 13) - « est considéré commeguéri le malade qui, après traitement, a la mêmeespérance de vie que les membres de la popula-tion générale, de même âge et sexe, non atteintsde cancer » - prend souvent, chez les malades,d’autres sens : « Permis de séjour », écrit ClaudeRoy - qui, quoi décide de la durée de ce « permisde séjour » ? - « statut d’être-à-risque », « délitde sale maladie », « régime de la double peine »,« traversée d’un exil », « Syndrome de Lazare ».

Certains auteurs conviennent même qu’il s’établitune véritable “psychopathologie de la rémission”et que se reconstruire après l’épreuve du cancern’est pas exempt de souffrances et de peines.

Dans le même temps, les médecins incitent for-tement les patients à « vivre comme avant ». Or ces der niers répètent aisément qu’il n’estplus possible pour eux de vivre, ni même d’êtrecomme avant, convoquant, dans une majoritédes c as, u ne v éritable r upture b iographique, une « rupture d’intelligibilité ». Pour quoi doncce cancer, Pourquoi m’a-t-il atteint, moi ?

Le temp s de l’après c ancer est pr opice aux réaménagements identitaires, oscillant entre perteet nouvelle construction, entre retrait et réinvestis-sement : c’est que guérison psychique et guérisonsomatique s ’établissent e n d eux t emporalités formellement d istinctes, qui ne se superposentjamais ; la guérison psychique dépendra certes de l’expérience de la maladie, du traitementmais aussi de l’histoir e, de la cultur e et des

représentations conscientes et inconscientes du m alade - s ouvent l a m anière d e s ortir d e la maladie dépendra beaucoup de la manièr ed’y être rentré. Après le cancer, celle ou celui qui était maladeapprend à vivre sans sa maladie – il s’agit d’unvrai travail d’acceptation tant la maladie est aussi une épreuve psychique qui ne disparaîtpas avec la fin de la maladie. Ainsi on peut direqu’on guérit d’une maladie mais pas nécessai-rement d’avoir été malade. La vie psychologiquede la guérison ne coïncide pas nécessair ementavec la vie physiologique de la disparition de la maladie. Il s’agira de donner une nouvelleallure à votre vie. Parfois, cette vie s’installera entre la santé et lamaladie, la fr ontière santé/maladie perdant de son évidence, soit parce que la guérison estpartielle, soit par ce que la guérison a ét éconquise en laissant des altérations profondes,des séquelles importantes.

Parfois, la liberté de vivr e, de fair e, de sentir , de créer, qu’on avait cru per dre, dans le rétré-cissement ou la dépendance de la maladie, est recouvrée, et comme la vie a été bouleverséepar la maladie, elle l’est aussi par la guérison.La vie malade ne se réduit pas à la vie de la ma-ladie dans le malade, c’est aussi la vie du maladelui-même.

Que signifie donc guérir ?Canguilhem, un grand philosophe français, remarquait que la guérison est l’élément le moinstraité dans la réflexion médicale. Ainsi, si pourle médecin, la guérison est une valeur biologique,visée dans l’axe d’un traitement approprié, pour le malade, elle est un événement de vie,elle a une valeur existentielle. A l’Institut Paoli-Calmettes, a été systématiséeune consultation psychologique de fin de trai-tement qui témoigne de ce souci de permettreaux malades qui ne le sont plus, de vivre ce passagele plus ser einement possible. Et de s’engager résolument dans leur « nouvelle » vie.

Mesure 25 : DEVELOPPER UNE PRISE EN CHARGE SOCIALE PERSONNALISEE ET ACCOMPAGNER L’APRÈS CANCER.

Actions25.1 : Généraliser les actions d’évaluation sociale dans le cadre du dispositif d’annonce et intégrer un volet social dans le Programme Personnalisé de Soins (PPS).

25.2 : Proposer à chaque patient une consultation sociale en cours de traitement afin d’évaluer la mise en oeuvre du volet social du PPS et de préparer l’après cancer.

25.3 Expérimenter la mise en oeuvre d’un Programme Personnalisé de l’Après Cancer (PPAC).

Mesure 26 : SE DOTER DES MOYENS ET OUTILS NÉCESSAIRES AU DEVELOPPEMENT DE L’ACCOMPAGNEMENT SOCIAL PERSONNALISE.

Actions26.3 : Élaborer avec les services sociaux des dispositifs financiers à mettre en oeuvre pour mobiliser les services et prestations nécessaires pendant et après les traitements.

26.4 Réaliser un annuaire départemental de tous les professionnels du secteur social concerné auxquels le patient pourra recourir pendant et après le cancer.

Mesure 28 : AMELIORER L’ACCÈS DES PERSONNES MALADES ET GUERIES AUX ASSURANCES ET AU CRÉDIT.

Actions28.1 : Mener les concertations, sous l’égide des membres de la commission de suivi,avec les différentes parties prenantes en vue de renouveler la convention AERAS pour améliorer la couverture assurantielle et l’accès à l’emprunt pour les personnes qui présentent ou qui ont présenté un risque aggravé de santé.

Mesure 29 : LEVER LES OBSTACLES À LA REINSERTION PROFESSIONNELLE DES PERSONNES ATTEINTES DE CANCER.

Actions29.1 : Etudier les moyens de lever les obstacles au maintien dans l’emploi ou à la réinsertionprofessionnelle des personnes atteintes de cancer et de leurs aidants naturels.

29.2 : Délivrer une information spécifique aux malades atteints de cancer sur les facilitésque leur offre la loi pour une insertion ou une réinsertion professionnelle.

Quels sont les premiers résultats qui ressortent de cette enquête auprès des médecins dans cette phase d’expérimentation ?

Un questionnaire de « satisfaction » a été adressé aux médecins généralistes, mais tous ceux qui sont impliqués ont aussi étéinterrogés oralement. A ce jour, l’enquête représente 42 patients, et autant de médecins généralistes. Il est encore trop tôt pour donnerdes conclusions définitives de cette étude, mais quelques points apparaissent déjà.

Tous les patients ont revu leur généraliste, suivant donc les recommandations de la consultation de sortie. Et tous les médecinsimpliqués soulignent l’intérêt de ce dispositif, en particulier des référentiels qui leur fournissentdes outils pour suivre leur patient.

Ainsi, ils conviennent tous qu’un suivi partagéavec eux est réalisable à condition d’inclure, en plus du médecin ayant adressé le patient, le praticien ayant réalisé l’imagerie et le gynéco-logue de la patiente pour le cancer du sein.

Même remarque concernant le gastroentérologuepour le cancer colorectal. Cette pathologie nécessite une surveillance spécifique « post-chirurgicale » en complément de la surveillance médicale.

Il apparaît que le suivi partagé des lymphomespar le généraliste est plus complexe à mettre en œuvre, et ce malgré un référentiel explicite.Pour les patients qui ont suivi une radiothérapieil est rappelé qu’une surveillance annuelle est obligatoire ; on retrouve le rôle de sentinelledu généraliste.

Les infirmiers coordinateurs de soins sur leurs consultations sont interrogés également. Que ressort-il de leur point de vue ?

Ils sont unanimes pour dire que ce temps de consultation permet aux patients de « raconter » leur traitement, leur parcours,leur « victoire » sur la maladie. Ils pensent que le plan personnalisé de suivi, qui est déjà commenté par le médecin spécialistelors de sa consultation à l’IPC, et à nouveau expliqué, permet aux patients de se projeterdans l’avenir, d’identifier les acteurs de soins et les paramètres médicaux de leur suivi.

C’est au cours de cette consultation de sortiequ’il est demandé au patient de consulter son médecin traitant ainsi que le spécialiste d’organe qui l’a adressé à l’IPC. Cette consultation est donc un moment charnière de la prise en charge.

La vie après

un cancer

PAR LE DrPATRICK BEN SOUSSAN,

responsable de l’Unité de psychologie clinique de l’IPC

« s’avouer guéri ? »« réaménagements

identitaires »

« la guérison, un événement de vie »

« l’après cancer »mesure phare du Plan Cancer II

de l’entretienSuite et fin

L’APRES CANCER » EST L’UNE DES MESURES PHARES DU PLAN CANCER II QUI SE DEPLOIE ENTRE 2009 ET 2013. CE NOUVEAU PLAN S’INSCRIT DANS LA CONTINUITE DU PLAN CANCER 2003-2007 ET REPOSE, EN PARTIE, SUR LE SOCLEDE SES MESURES, QU’IL VA FALLOIR POUR BEAUCOUP CONSOLIDER, POUR CERTAINES EN ASSURER L’APPLICATION, ET POUR D’AUTRES EN ADAPTER LA MISE EN ŒUVRE.

EXTRAITS ...

DOSSIERLe dispositif / Après cancer à l’IPC

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Les 26 et 27 mai derniers s’est tenu à Marseille le 9ème congrès européend’échoendoscopie, présidé par le Dr Mar c Giovannini, r esponsable de l’unité d’Endoscopie de l’Institut Paoli-Calmettes. Plus de 400 spécialistes,représentant une trentaine de nationalités, se sont retrouvés au Palais du Pharo pour débattre des dernières avancées.

Point d’orgue de l’événement, les examens d’échoendoscopie, retransmisen direct depuis les salles du bloc opératoire de l’Institut, ont recueilli un réel succès. Trois salles avaient été réservées à cet effet : deux en échoen-doscopie de diagnostic et une en échoendoscopie - suivi de traitement.

La seule technique qui mette en évidence des lésions de moins de 2 cm

L’échoendoscopie e st u ne t echnique m ixte q ui c ombine l ’endoscopie et l ’échographie : u ne s onde d ’échographie m iniaturisée e st p lacée à l’extrémité d’un endoscope. L’ensemble permet de visualiser non seule-ment l’intérieur de l’organe exploré (œsophage, estomac, rectum, côlon), mais également la zone périphérique. La précision étant supérieure à cellesdes autr es techniques d’image rie conventionnelle com me le scanner ou l’IRM, l’échoendoscopie apparaît aujour d’hui comme un examen-cléen cancérologie digestive.

Actuellement, l’échoendoscopie est utilisée essentiellement à des fins de diagnostic. C’est notamment la seule technique qui permet de mettreen évidence des lésions de moins de 2 cm de diamètre. Par ailleurs, en casde lésion tumorale du tube digestif, l’échoendoscopie donne un biland’extension loco-régional, entre autres ganglionnaire, avec une précisionde l’ordre de 90 %. Ce niveau de qualité constitue une aide fondamentaleà l a p rise d e d écision, un tr aitement p réopératoire ( radiothérapie o u chimiothérapie) pouvant éventuellement être décidé.

Enfin, autre intérêt majeur et spécificité supplémentaire par rapport au scanner ou à l’IRM, l’échoendoscopie peut être couplée à une biopsie.L’examen revêt alors une dimension interventionnelle mais mini-invasive.Dans certains cas, l’échoendoscopie permet d’éviter une chirurgie lourde,voire mutilante, et ses impacts sur la qualité de vie du patient.

L’avenir : l’échoendoscopie thérapeutique

L’échoendoscopie reste u ne t echnique j eune, p uisqu’elle e st a pparue au début des années 1980. Aujourd’hui, après vingt ans de développementsaxés principalement, en cancérologie digestive, sur les diagnostics et lesbilans d’extension des lésions, il est évident que le futur est représentépar l’échoendoscopie interventionnelle et thérapeutique.

Les communications de ce 9 ème congrès ont clair ement confirmé les avancées de l’échoendoscopie thérapeutique, en particulier dans le casdu drainage des voies biliaires. « Il sera également possible, dans un avenirtrès bref, de réaliser le traitement de kystes et d’abcès du pancréas, voirede guider diverses thérapeutiques comme l’injection locale de drogues de chimiothérapie, ou encore la destruction d’une tumeur par des ultrasonsà haute fréquence », explique le Dr Marc Giovannini.

De plus, grâce à l’échoendoscopie thérapeutique,on pourra bientôt ef fectuer des dérivations internes (dériver les voies biliair es au niveau de l’estomac par exemple) chez des malades chezqui les techniques habituelles ont échoué.L’échoendoscopie thérapeutique représente doncun espoir majeur pour l’avenir.

L’échoendoscopie :un investissement soutenu pour l’IPC

Depuis plus de dix ans maintenant, environ 100 000 Euros ont été investisen m oyenne c haque a nnée p our l e p lateau t echnique d ’endoscopie digestive, de diagnostic et interventionnelle, dédié à l’oncologie. Résultat : u ne u nité q ui s e p ositionne à l a p ointe d e l ’innovation e t de la recherche au niveau international, et qui ne cesse de s’améliorer.

Ainsi, à l’horizon 2013, cette exper tise se verra encor e renforcée avec l’ouverture du bâtiment IPC3, en cours de construction. Un nouveau plateau intégré de chirurgie, d’endoscopie et d’imagerie est en effet prévudans le futur bâtiment.

L’IPC, plateforme d’excellence en échoendoscopie digestivePlus précise encore que le scanner ou l’IRM, unique pour le diagnostic des tumeurs digestives, reconnuepar les plus grands spécialistesmondiaux, la plateforme d’échoendoscopie et d’endoscopie d’oncologie digestive de l’IPC s’estretrouvée sous les feux de la rampe le temps du congrès européen d’échoendoscopie, accueilli à Marseille pour sa 9ème édition.

LES INDICATIONS DE L’ECHOENDOSCOPIEL’échoendoscopie est particulièrement indiquée pour effectuer :z Le diagnostic différentiel des tumeurs superficielles et des cancers invasifs qui, eux, devront être traités de manière plus agressive.

z Le bilan d’extension des cancers de l’oesophage,de l’estomac, du pancréas, des voies biliaires et du rectum.

z Le diagnostic de petites tumeurs pancréatiques (moins de 2 cm)qui passent inaperçues au scanner dans environ 50 % des cas.

z Le diagnostic des tumeurs sous-muqueuses et des compressions extrinsèques du tube digestif (évitant une intervention chirurgicale à visée exploratrice).

z Le diagnostic de ganglions du thorax et de l’abdomen permettantune biopsie guidée et évitant une chirurgie exploratrice lourde.

z Le diagnostic de calculs des voies biliaires où l’échoendoscopie parvient à révéler des calculs de moins de 5 mm (non visibles par l’IRM), souvent responsables de coliques hépatiques ou de pancréatites aiguës.

L’INSTITUT, POLE D’ENSEIGNEMENT EN ECHOENDOSCOPIE

Son positionnement comme centre de référence en échoendoscopie et en endoscopie dédiées à l’oncologie, notamment digestive, a tout naturellementamené l’Institut Paoli-Calmettes à devenir un pôle d’enseignement international.

z Le seul diplôme inter-universitaired’échoendoscopie organisé en France est localisé à la faculté de médecine de Marseille. Il se déroule sur un an, avec la participation de l’IPC.

z Depuis 1999, l’Institut organise le seul cours européen d’échoendoscopieprogrammé à ce jour, avec examens en direct. Chaque mois, un médecin européen suit un module de perfectionnement de cinq à dix jours.

z Suite à un agrément passé avec l’hôpital universitaire Santa Casa de São Paolo, au Brésil, et dans le cadre du club franco- brésilien d’échoendoscopie, six à huit médecins brésiliens viennent chaqueannée suivre une formation de trois moisen échoendoscopie à l’IPC.

« L’échoen-doscopie reste une techniquejeune »

SOIGNERPRENDRE EN CHARGE

SOIN

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SOIGNER PRENDRE EN CHARGESO

INS

Chirurgie robotique contre le cancer

En juin, les deuxièmes journées françaises de chirurgie robotique en cancérologie gynécologique

à Nancy ont été l’occasion de souligner les apports de la chirurgie robotique dans le

traitement des cancers, mieux ciblée et moins invasive. L’IPC est le premier centre

à s’être équipé d’un robot en 2007

«Les rencontres de Nancy ont été l’occasion de souligner les bénéfices de la chirurgie r obo-tique, en particulier dans le domaine de la luttecontre le cancer, devant un auditoire de jeunesprofessionnels, », commente le Dr Fabrice Narducci, vice président de l’association franco-phone de Chirurgie Robotique et mini invasiveen Gynécologie (CRG) et chirurgien au centr eOscar Lambret de Lille.

Et, en effet, au cours des dix der nières années,l’utilisation de la r obotique est entrée de plainpied dans le domaine de la cancérologie. Elle permet une chirurgie p lus précise, moins invasive - et donc des suites opératoires moins lourdes pour les patients.

La chirurgie occupe toujours une place centraledans les traitements contre les cancers : l’exérèsechirurgicale de l a t umeur p rimitive r este u necondition nécessaire à la guérison de la plupartdes tumeurs solides. Elle permet d’obtenir, par prélèvement, des données biopathologiquesqui définissent les traitements adjuvants (radio-thérapie, chimiothérapie, hormonothérapie …).

Après l’avènement de la cœlioscopie dans les années 1980 (technique qui permet la réali-sation de gestes chirurgicaux à ventr e fermé,sous contrôle d’une caméra), et depuis une dé-cennie, l ’essor d e l a c hirurgie c oelioscopiqueconventionnelle a permis des pr ogrès majeursdans le domaine de la chir urgie des cancers, en rendant possibles des gestes de plus en pluscomplexes et en simplifiant les suites opératoirespour les patients.

Les instruments chirurgicaux et la caméra s’adap-tent sur les quatre bras du robot. Le chirurgienest posté à distance, aux commandes du robot,et i l g uide le s i nstruments g râce à u n p oste de pilotage armé de lunettes binoculaires qui luidonnent une vision en 3D.

Le robot allie la précision - avec des instrumentsminiaturisés, un champ opératoir e dégagé etune vision améliorée à l’écran - à la complexitédes mouvements : les bras peuvent effectuerdes rotations avec 7 degrés de liberté pour repro-duire les mouvements les plus complexes de la main et du poignet. Le chirurgien peutainsi réaliser des sutur es délicates, notamment dans les cavités pelviennes ou abdominales. Les m ouvements é tant d émultipliés, a ucuntremblement n’est transmis de la main du chirur-gien aux instruments, favorisant les gestes finset précis.

« La précision du geste chirurgical est augmentéegrâce à une optimisation du champ opératoire,le geste est moins traumatique, moins hémor-rag ique, moins agress i f» , commente le Dr Lambaudie, Président de l’association CRG et chirurgien à l’IPC.Parce qu’elle évite l’incision par lapar otomie, la chirurgie coelioscopique robotisée d iminuedes complications, réduit les saignements per-opératoires et semble limiter certaines pertur-bations fonctionnelles, comme les séquelles urogénitales en chirurgie pelvien ne (dysurie, incontinence, troubles érectiles …).

« L’utilisation du robot chirurgical téléopératoirerésout la plupart des inconvénients de la cœlio-scopie c onventionnelle, p oursuit l e D octeurLambaudie, et rend accessible cette technique àune plus large population de patients. »

L’IPC est le premier centre de lutte contre le canceren France à s’être équipé, dès 2007, d’un robotchirurgical téléopératoire de dernière génération.L’équipe de l’IPC a réalisé la pr emière hystérec-tomie avec curages ganglionnair es pelviens enFrance en 2007.

Aujourd’hui, l'équipe de chirurgie gynécolo-gique de l’IPC, dirigée par le Professeur GillesHouvenaeghel, enregistre la plus grosse activitéen gynécologie oncologique en France avec une centaine d’opérations réalisées en chirurgietéléopératoire sur les 2 828 interventions chirur-gicales pratiquées en 2010. Cette activité a permis au service de chirurgiegynécologique d e l ’IPC d’ être reconnu s ur l eplan national (avec le CRG) et international (l’IPCétant organisateur de la rencontre de la sociétéeuropéenne de chirurgie robotique en gynéco-logie en juin 2012 à Marseille).

Les indications se sont multipliées depuis en chi-rurgie gynécologique et digestive, notammentpour les cancers de la prostate, avec un bénéficecertain su r l es complications post-opératoiresclassiques (dysfonctions urinaires et ér ectilesmoins importantes, sa ignements moins abondants, infections post-opératoir es moins fréquentes …) et une durée d’hospitalisation réduites.

L’acquisition du robot téléopératoire de l’IPC -d’une valeur de plus de 1,6 million d’Eur os -avait été rendue possible en 2007 grâce au soutiende la Ligue Contr e le Cancer et du ConseilGénéral des Bouches-du-Rhône.

ACTU

« l’exérèse chirurgicale,

incontournablecontre le cancer »

« une chirurgiemoins traumatisante

à ventre fermé »

« dès 2007, l’IPC s’équipe d’unrobot chirurgical »

LES BENEFICES DIRECTS POUR LES PATIENTS :

z une durée de séjour hospitalier raccourcie,

z moins de douleurs post-opératoires,

z moins de risque infectieuxpost-opératoire,

z moins de risque de saignement peropératoire,

z une réhabilitation précoce et un retour aux activités normales plus rapide.

Le robot de l’IPCLe robot téléopératoire vaut plus de 1,6 million d’Euros.L’IPC a pu investir grâce à la Ligue Contre le Cancer et le Conseil général 13.

Pilotage en 3DLe chirurgien est posté à distance, aux commandes, et guide les instruments grâce à un poste de pilotage équipé de lunettes 3D.

Précision miniatureLe bras du robot permet d’effectuer des rotations avec 7 degrés de liberté.

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Fin 2010, l’IPC s’est équipé de deux accélérateurs de nouvelle génération pour les traitements par radiothérapie. Ces accélérateurs avec imagerie embarquée ciblent avec une meilleure uniformité la zone à traiter en épargnantau mieux les tissus sains voisins. Afin d’accueillir ces nouveaux équipements, un nouveau bunker de radiothérapie a été construit. Un investissement de plus de 5 millions d’Euros pour le bunker et les machines, supporté par l’IPC avec une aide du CG13 à hauteur d’un million d’Euros. Chaque jour le service de radiothérapie de l’IPC accueille environ 135 patients.

Le couloir d’accès au service de Radiothérapie.

LA PORTE DE LA SALLE DE TRAITEMENTPorte motorisée de 40 cm d’épaisseur et 1,50 m de large. Elle est composée de plomb, d’acier et de paraffine permettant d’arrêter les rayonnementssecondaires.

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SOIGNER PRENDRE EN CHARGESO

INS Radiothérapie :

nouveaux équipements, nouveau bunkerSang

de cordon : l’IPC contribue à

un projet de santé publique en PACA

L’IPC héberge aujourd’hui la banque de sang de cordon de la région,

une activité conduite en partenariatavec les Hôpitaux publics de Marseille

et l’Etablissement Français du Sang.

ACTU

EN I

MA

GES

En savoir plus : www.sfgm-tc.com - www.dondusang.netwww.agence-biomedecine.fr - www.ccne-ethique.fr

Les greffes de sang de cordon sauvent des patients atteints de maladiesgraves du sang, comme les leucémies ou les lymphomes. La banquehébergée à l’IPC est associée aux autres banques de sang placentairesfrançaises au sein du Réseau Français du Sang Placentaire (RFSP). Le sangde cordon contient des Cellules Souches Hématopoïétiques (CSH), descellules immatures qui donnent naissance aux cellules matures et fonc-tionnelles du sang. Une greffe de sang de cordon permet à un maladeatteint de leucémie ou de lymphome de produire des cellules sanguinessaines qui vont contribuer à détruire les cellules tumorales.

Le sang de cordon : un recoursLa probabilité maximale de trouver un donneur pour une greffe est au seind’une fratrie, car frèr es et sœurs héritent d’un patrimoine constituépour moitié des gènes de chaque parent.Mais en cas d’absence de donneur dans la fratrie, il faut identifier undonneur parmi les plus de 12 millions de donneurs volontaires inscritssur les registres des grands pays industrialisés. Si un donneur est identifié,ses cellules sont prélevées dans sa moelle osseuse.Si on trouve pas de donneur compatible on peut avoir recours au sangde cordon stocké dans des banques comme celle de l’IPC. En effet, lescaractéristiques des cellules du sang de cordon, très immatures et doncplus malléables que les cellules « adultes » prélevées chez les donneursadultes, autorisent des greffes avec un degré de compatibilité moinsstrict.

Comment se passe un prélèvement ?Un médecin ou une sage-femme de la maternité demande à la futuremère si elle accepte que le sang du cordon soit prélevé lors de l’accou-chement, ainsi que son accord pour les analyses de sang visant à dépistertout risque infectieux. Actuellement, en région PACA, seule la maternitéde l’hôpital de La Conception à Marseille a formé ses personnels à cettetechnique et au suivi des futures mères. Le prélèvement est ensuite envoyéà l’unité de thérapie cellulaire de l’IPC, pour y être conservé par congé-lation (« cryopréservation »).

Avant d’être inscrite sur les fichiers informatisés et ainsi mise à dispositiondes équipes de greffes du monde entier, le sang de cordon est analysébiologiquement pour garantir sa sécurité. A moins de 50 % des sangsde cordon prélevés à la maternité pourront être utilisés. Les autressangs de cordon prélevés sont soit utilisés pour la recherche, soit détruits.

Un cadre réglementaire sécuriséAu total, le RFSP compte 22 banques de sang placentair e destinées à des greffes allogéniques. Les banques agissent selon les principes de la loi de bioéthique (gratuité, anonymat) et sont encadrées par uneréglementation très stricte.

En 2008, les greffes de sang de cordon ont représenté 22,5 % de l’en-semble des greffes de cellules souches réalisées en France. En 2009,247 patients ont reçu une greffe « allogénique » de sang de cordon etdans le monde ce sont 10 000 malades qui ont bénéficié de cette tech-nique depuis qu'elle existe.

DON DE MOELLE : LES VEILLEURS DE VIEDébut mars 2011, l’agence de Biomédecine a lancé une nouvelle campagne de mobilisation pour les dons de moelle osseuse, espérant convaincre 18 000 nouveaux donneurs en 2011, pour un objectif de 240 000 donneurs inscrits dans le fichier français à l’horizon 2015. Dans le monde, 72 fichiers nationaux existent à ce jour.

En partenariat avec l’Etablissement français du sang, les centres hospitaliers et avec le soutien d’associations, la sixième édition de la campagne nationale de don de moelle osseuse invite les donneurs à devenir des « veilleurs de vie ». Chaque année, en France, 2 000 personnes ont besoin d’une greffe de moelle osseuse pour des maladies graves du sang (aplasie médullaire, leucémies, lymphomes notamment).

POUR EN SAVOIR PLUS ET S’INSCRIRE AU REGISTRE NATIONAL : www.dondemoelleosseuse.fr

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LE SCANNER DE RADIOTHERAPIEPermet la réalisation d’une simulation virtuelle en vue d’un traitement de sein.

LES NOUVEAUX BUNKERSL’accès aux cabines de déshabillage de l’accélérateur SYNERGY 2.

LES POSTES DE COMMANDEdes accélérateurs SYNERGY 1 et SYNERGY 2. Les manipulateurs réalisent le traitement d’un patient. Ils surveillent son immobilité par caméra et communiquent avec lui par interphone.

UNITE DE PHYSIQUERéalisation d’un plan de traitement par un dosimériste et un physicien.

LA DOSIMETRIEPlan de traitement permettant de délivrer le maximum de dose au volume cible tout en limitant la dose aux organes critiques.

REPERAGELa manipulatrice repère les points de tatouage pour permettre le repositionnement.

LA SALLE DE TRAITEMENT SYNERGY 2Installation d’un patient avec mise en place des accessoires de contention.

LASERS DE CENTRAGEIls aident au positionnement du patient. Le volume cible est placé à l’isocentre de l’accélérateur.

RADIOTHERAPIEEN IMAGES

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Dans la grande variété des cancers du sein - luminal A, luminal B, basal, ERBB2et pseudo-normal - certains sont plus agressifs que d’autres, et plus résistantsaux traitements existants. Ainsi, le cancer du sein de type lum inal B estplus nocif que son cousin de type luminal A : les tumeurs luminales B sont associées à un faible taux de survie après un traitement par chimiothé-rapie. En o utre, l e r isque d e r echute a près u ne t hérapie h ormonale est plus élevé chez les patientes atteintes de ce type de tumeur. C’est pourquoi une meilleure compréhension de la biologie des tumeursde type luminal B était cruciale pour améliorer le traitement des patientesaffectées par le luminal B.

L’activité anormale du gène ZNF703 et le cancer luminal B

Une étude menée par l’équipe de Daniel Birnbaum au Centre de Rechercheen Cancérologie de Marseille à l’Institut Paoli-Calmettes a permis d’iden-tifier un gène, le ZNF703, dont la dérégulation par amplification géniqueest spécifique des cancers du sein de type luminal B. Ces travaux, ainsique ceux de deux autr es études indépendantes, montr ent que ZNF703est bien un oncogène, c’est-à-dire un gène dont l’activité est exacerbéedans les cellules cancéreuses et qui contribue ainsi à la prolifération anormaledes cellules, et au développement d’une tumeur.

Grâce à l’identification de ce gène et de son mode de fonctionnement,de nouvelles perspectives thérapeutiques se dessinent, pour traiter les cancersdu sein de type luminal B, et améliorer le pronostic des patientes touchéespar ces tumeurs particulièrement agressives. C’est donc une découverteprometteuse, qui a valu que ces travaux publiés d ans la r evue EMBO Molecular Medicine, fassent l’objet d’un commentaire dans la prestigieuserevue Nature.Les chercheurs ont analysé le génome de 100 tumeurs du sein : 41 de typeluminal B et 59 de type luminal A, sur la plateforme de génomique de l’InstitutPaoli-Calmettes. Ils ont r echerché des aberrations du nombr e de copiesdes gènes dans les cellules tumorales et révélé que cinq régions géniquessont fréquemment amplifiées dans des tumeurs luminales B par rapportà des tumeurs luminales A ou à des cellules normales.

Une région du chromosome 8

Se concentrant ensuite sur l’une de ces régions géniques, une région du chromosome 8, i ls ont cherché à identifier quel gène pourrait être responsable du développement spécifique de tumeurs de type luminal B.En analysant le taux d’amplification et le niveau d’expr ession de chacundes gènes de la région sur des tumeurs primaires directement prélevéeschez les patientes, ils ont découvert que le gène ZNF703 était celui qui présentait le plus fort taux d’amplification. De plus, cette amplificationest associée à une expression supérieure au niveau normal du gène ZNF703.

La sur expression de ZNF703 a- t-elle des conséquence s cliniques ? Pour répondre à cette question, les cher cheurs de l’équipe ont comparéles données des patientes chez qui l’on a extrait les tumeurs avec surex-pression de ZNF703 à celles de patientes atteintes de tumeurs sans présenceparticulièrement notable de ZNF703. Et en effet, le taux de survie à cinqans après chimiothérapie est moins bon chez ces patientes (68 % c hez les patientes atteintes de tumeur qui surexpriment ZNF703 contre 78 % chez les autres patientes).

Un gène activé par les œstrogènes

Si le niveau d’activité anormal du gène ZNF703 est responsable du dévelop-pement de tumeurs de type luminal B, l’équipe de Daniel Birnbaum devaitalors comprendre comment ce gène fonctionne et comment il contribueau d éveloppement d es t umeurs. E t il s o nt c onstaté qu e l ’expression

L’équipe de Daniel Birnbaum, du Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille, a mis en évidence le rôle du gène ZNF703 dans les formes les plus sévères de cancers du sein.

Une découverte qui ouvre la voie à de nouveaux traitements qui, en contrôlant ce gène, pourraient limiter le développement des cellulescancéreuses …

IN VITRO / IN VIVO

Cancers du sein : ZNF703, gène malin, cerné par une équipe à l’IPC

du gène ZNF703 est déclenchée par les œstrogènes par l’intermédiaire derécepteurs aux œstrogènes (RE) dans les tumeurs de type luminal B. Le RE est connu pour êtr e est un régulateur de l’expr ession d’un certainnombre de gènes qui sont caractéristiques du type luminal B ; et ZNF703a par ailleurs été décrit comme une cible de la régulation par RE.

Les chercheurs de le l’IPC ont alors vérifié si le pr oduit du gène ZNF703 se trouve bien au contact de l’ADN dans les cellules, et ils ont pu montrerque la protéine ZNF703 est présente dans de petites structures dans le noyaucellulaire et qu’elle est associée à l’ADN. Trois protéines sont associées à ZNF703 dans le noyau. L’une de ces pro-téines, la Prohibitine 2, fait partie d’un complexe de protéines de régulationnégative de l’expression génique appelé NCOR. La pr otéine NCOR estelle aussi associée à ZNF703 dans les st ructures ponctuées du noy au.ZNF703 pourrait donc faire partie du complexe NCOR qui réprime l’expression génique.

D’autres éléments de cette étude montrent que si l’on active artificiellementl’expression de ZNF703 ou, au contraire, si on bloque l’expression normalede ZNF703, on stimule ou on inhibe la prolifération cellulaire.

Bloquer le ZNF703 pour empêcher la prolifération cancéreuse

Les analyses d’expression génique globale ont aussi repéré, parmi les gènesactivés par l’expression de ZNF703, un certain nombre de gènes qui stimulentla prolifération des cellules souches du cancer du sein. Les cellules souchessont des cellules qui ont la capacité d’une part de se renouveler « indéfini-ment » et d’autre part de donner des cellules spécialisées par différenciation.Les cellules souches cancéreuses sont supposées être à la base de la produc-tion de cellules tumorales. Donc, il est essentiel de les éliminer pour éviterqu’elles ne génèrent de nouvelles tumeurs. Si le gène ZNF703 joue un rôledans la régulation des cellules souches cancér euses, il serait une cible de choix pour des stratégies thérapeutiques.

Daniel Birnbaum et son équipe ont montré que le ZNF703 conduit à uneaugmentation du nombre de cellules qui expriment le marqueur CD49f,qui est caractéristique des cellules souches des cancers du sein. Or, l ’équipe a montré qu’en p résence d ’œstrogènes, l a surexpression de ZNF703 conduit au développement de tumorosphères, c'est-à-dire des clones de cellules caractéristiques des cellules souches cancér euses.Ces résultats confirment que la sur expression de ZNF703 augmente lenombre de cellules souches des cancers du sein. Donc ZNF703 pourraitêtre un régulateur du renouvellement et de la prolifération de ces cellules.En bloquant son fonctionnement, on éviterait la multiplication des cellulescancéreuses et le développement de nouvelles tumeurs.

Une explication sur la résistance aux traitements du luminal B

D’autres résultats de cette étude montrent que l’amplification du gèneZNF703 et la surexpression qui en résulte conduit à une reprogrammationgénique : les gènes de réponse aux œstrogènes sont réprimés au profitde gènes qui favorisent le cycle de renouvellement cellulaire. L’expressionde ZNF703 suf fit à déclencher le cycle cellulair e et à initier le pr ocessus de renouvellement de lignées de cellules de cancer du sein, avec pourconséquence le développement de cellules agressives de type luminal B.

Le rôle de ZNF703 dans la répression des gènes de réponse aux œstrogènespourrait expliquer pourquoi les cellules cancér euses de type luminal Bsont résistantes aux traitements hormonaux.

Quelles sont les conséquences de ces découvertes pour les patientes ? En termes de pronostic, l’amplification du gène ZNF703 pourra dorénavantservir de marqueur pour des cancers de type luminal B. A plus long terme, cette étude devrait stimuler de nouvelles recherchessur le ZNF703 et le complexe de régulation de l’expr ession génique oùZNF703 semble jouer un rôl e actif, po ur mettre au point de nouvellesstratégies thérapeutiques spécifiques pour les tumeurs agressives de typeluminal B.

EtudeDebout,

Dr Daniel Birnbaum, du Centre

de Recherche en Cancérologie

de Marseille

QUELQUES DEFINITIONS Cancer luminal : Il existe cinq grands types de cancers du sein : luminal A, luminal B, basal, ERBB2 et pseudo-normal. Les tumeurs de type luminal A et luminal B expriment toutes les deux des récepteurs aux œstrogènes.

Gène : Un gène est un segment d'ADN qui est associé à une fonction donnée dans la cellule et dans l’organisme. La modification de la structure d’un gène est une mutation, ce qui peut altérer la fonction du gène.

Oncogène : dans le langage médical il désigne les gènes dont l'activation engendre le développement d'un cancer. Autrement dit il s'agit d'un gène localisé dans une cellule capable de transformer une cellule normale en une cellule cancéreuse.

Amplification génique : accroissement sélectif par mutation du nombre de copies d’un gène ou d’un groupe de gènes.

Expression et surexpression des gènes : un gène peut être actif ou inactif. Pour exercer sa fonction, il doit être actif : on dit que le gène est ‘exprimé’. L’augmentation du nombre de copies du gène ou sa dérégulation peuvent conduire à un niveau d’expression anormalement élevé,ce qui a souvent des conséquences fonctionnelles.

Récepteurs d’œstrogènes : Les œstrogènes sont des hormones stéroïdes synthétisées principalement dans les ovaires, les seins et les testicules mais aussi, dans une moindre mesure, dans les tissus périphériques.Seules les cellules qui expriment le récepteur aux œstrogènes(RE) sont sensibles à ces hormones. Les RE activés en présencede l’hormone déclenchent un programme d’expression génique particulier, responsable des effets de l’hormone.

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Les résultats préliminaires d'un essai de phase III coordonné par l’IPC et promu par le groupe UNICANCER*, mettent en évidence les bénéfices de l’association chimiothérapie-hormonothérapie par rapport au traitement par hormonothérapie seule chez les patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique hormonosensible.

Le Dr Gwenaëlle Gravis, de l’IPC, a présenté ces résultats préliminaires lors du dernier Symposium de l’American Society of Clinical Oncology Genito Urinary (ASCO GU), à Orlando (USA).

L’étude montre que l’association de la chimiothérapie (docétaxel) à l’hormonothérapie améliore la réponse PSA** et réduit significativement l’augmentation du taux de PSA à six mois, ce qui peut être un facteur prédictif d'une possible augmentation de la survie chez ces patients. « Ces résultats sont encourageants, mais il faut rester prudent et attendre la fin de l'essai » commente le Dr Gravis.

Avec 71 500 nouveaux cas et près de 9 000 décès en 2010, le cancer de la prostate est le cancer qui présente le plus de nouveaux cas chaque année. Il constitue la quatrième cause de mortalité par cancer en France.

* Essai de phase III GETUG-AFU 15 coordonné par l’IPC et promu par la Fédération Nationale des Centres de LutteContre le Cancer, en partenariat avec l’Association Françaised’Urologie (AFU) et la Ligue contre le cancer.

** PSA pour antigène spécifique prostatique (marqueur tumoral).

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Dans le cancer du sein, les CS C proviendraientsoit directement des CSN de la glande mammairesuite d’une altération génétique, soit des « progé-niteurs précoces », descendants des CSN, quipourraient r é-acquérir l es p ropriétés d ’auto-renouvellement suite à des mutations génétiqueset ainsi être « reprogrammés ».

Pourquoi les CSC sont-elles résistantes aux thérapies classiques ?

Les CSC ont la capacité d’entr er en dormance(on parle de quiescence) : elles peuvent cesserde se diviser de façon temporaire, et elles échap-pent ainsi aux traitements actuels qui ciblent essentiellement des cellules en cours de divisioncellulaire (le processus qui assure l’auto-renou-vellement et permet la différenciation).Ces cellules ont également pour particularitéd’exprimer des pompes membranaires qui leurpermettent d’exclure diverses substances entrantdans la cellule, et en particulier les dr ogues utilisées en chimiothérapie.

L’étude des CSC est donc fondamentale pourcomprendre le processus de formation des t u-meurs et mettre au point des stratégies théra-peutiques pour lutter contr e le cancer du sein,donc des traitements qui ciblent plus spécifique-ment les CSC.Les travaux du gr oupe cellules souches cancé-reuses du Laboratoire d’Oncologie Moléculairesous l’impulsion d’Emmanuelle Charafe-Jauffretet Christophe Ginestier, visent à développer destechniques pour isoler les CSC, les maintenir invitro, les caractériser, et enfin à mettre en œuvrede nouvelles formes de thérapies qui permettentd’éliminer les CSC ou de leurs fair e perdre leurpropriétés tumorigènes.

Isolement des CSC

La capacité des CSC à exclure diverses substancesgrâce à leurs pompes, si elle leur confèr e une résistance aux drogues utilisées en chimiothérapie,peut également être mise à profit pour les isoleren l aboratoire. En p résence de colorants d its « vitaux » (qui se fixent aux acides nucléiques),les CSC rejettent le colorant, et pourr ont ainsiêtre différenciées des autres cellules qui, elles,resteront gorgées de colorant.

Les CSC mammair es expriment à l eur surfaceune c ombinaison s pécifique d e m olécule : l’expression de CD44 et l’absence ou la faibleexpression de CD24 (CD44+CD24-/faible lin-)sert de signature (on parle de ‘marqueurs’) et lescellules qui présentent ces caractéristiques peuventêtre isolées par la technique du tri cellulaire.

Les CSC de cancers du sein expriment égalementune enzyme particulièr e, l’ALDH (aldéhyde déshydrogénase). L ’activité de cette enzymepeut être mise à pr ofit pour isoler ces cellules.En présence d’un substrat fluorescent, les cellulesqui possèdent l’ALDH deviennent fluorescenteset peuvent être isolées des autres cellules.

Confirmer la tumorigénicité des CSC isolées

Ces trois techniques permettent d’isoler une fraction de cellules : la présence de CSC dansles fractions isolées doit ensuite être confirméeen testant leur tumorigénicité.

En 2006, le groupe CSC met en place au labo-ratoire d’oncologie moléculaire, la techniquedite des «mammosphèr es », qui permet demaintenir les CSN et les progéniteurs mammaireshumains dans un état indif férencié. Il s’agit de prélever des cellules de la glande mammaireissues d e mammoplasties de réduction, de les mettre en suspension dans des conditionsparticulières. Dans ces conditions, les cellules les plus dif férenciées meurent et seul un petitnombre de cellules, les plus immatures (cellulessouches/progéniteurs), est capable de survivr eet de proliférer pour former de petites structuresmulticellulaires sphériques, appelés mammo-sphères.Ces cellules présentent des pr opriétésde CSN. Elles sont capables de s’auto-renouveleren donnant des mammosphèr es de seconde génération contenant des cellules ayant les mêmespropriétés que les mammosphèr es primair es.Elles sont aussi capables de se dif férencier en donnant les différents lignages cellulaires quicomposent la glande. Cette technique a égale-ment été appliquée à des échantillons tumoraux.

L’étude in vivo

En implantant des tumeurs du sein humainesdans le tissu des souris (on parle de « xéno-greffe »), on crée un modèle tumoral qui s’assimileà celui de l’humain. Cette étape est indispensablepour la recherche translationelle, c’est-à-direpour mettre en application en clinique les résul-tats de la recherche en laboratoire.

Les m ammosphères o btenues en l aboratoirepeuvent êtr e gr effées dans le tissu graisseuxdans lequel se développe normalement la glandemammaire de la souris, ce qui donnera lieu à l a r égénération d ’une s tructure m ammaire humaine chez la souris. Les tumeurs sont égale-ment greffées dans ces conditions.

Le groupe CSC a développé une technique degreffe permettant d’étudier le comportement et le développement des tumeurs dans un envi-ronnement le plus proche possible de la situationdes patientes et a ainsi obtenu un e série de tumeurs du sein implantée chez l’animal, appeléexénobanque, et dont l ’aspect et les caractéris-tiques moléculaires sont très proches de celles dela tumeur humaine, constituant ainsi un modèleidéal pour l’étude du cancer du sein in vivo.

Dans ce contexte, un, projet de recherche intitulé‘Rôle des cellules souches cancér euses dans laprogression métastatique du cancer du sein’porté par Emmanuelle Charafe-Jauffret et le Laboratoire d’Oncologie Moléculaire du CRCMvient d’être sélectionné par l’INCa dans l’appelà projet Recherche translationnelle.

Les données scientifiques accumulées au coursde ces der nières années semblent confirmerl’existence d’une telle population de cellules. Les tumeurs sont en effet hétérogènes dans leurcomposition cellulaire et contiennent des cellulesaux propriétés di fférentes. En effet, un faiblenombre des cellules qui composent une tumeur,ont la capacité, quand elles sont isolées puis injectées dans des modèles animaux, de formerune tumeur identique à la tumeur d’origine,alors que les autres cellules de la tumeur n’ontpas cette capacité. Ces cellules qui sont capablesde reformer une tumeur sont appelées CellulesSouches Cancéreuses (CSC) et résistent danscertains cas au traitement utilisé, malgré parfoisune réponse apparente de la tumeur, due à soneffet sur les autres cellules.

Si l’on veut éliminer complètement la tumeur de façon à ce qu’elle ne puisse plus cr oître à nouveau, il faut neutraliser ces cellules.

La découverte des CSC révolutionne donc com-plètement la compréhension du cancer et les stratégies de traitements.

D’où viennent les CSC ?

Des cellules souches normales (CSN) existent dans la glande mammaire. Ces cellules présententune longue durée de vie et une capacité à la foisà s’auto-renouveler et à pr oduire des cellule sfilles capables de se dif férencier. La capacitéd’auto-renouvellement permet de préserver le stock de CSN dans la glande mammaire. La différenciation permet à la CSN de donnernaissance à tous les types de cellules qui consti-tuent la glande mammaire : les cellules luminalesqui structurent la glande, les cellules alvéolairesqui produisent et sécrètent le lait lors de la lacta-tion, et les cellules myoépithéliales qui permettentla contraction des canaux pour expulser le lait versle mamelon.

Les CSC présentent les mêmes propriétés que lesCSN, auto-renouvellement, longue durée de vie,capacité à reproduire l’hétérogénéité tissulaire,mais aussi d’autres propriétés acquises à la suitedes altérations génétiques, et inhérentes à la trans-formation cancéreuse. Elles sont aussi capablesde se « dif férencier », dif férenciation partielle et anormale car elles sont tumorales, générantainsi une hétérogénéité intra-tumorale.Il a été démontré que les CSC mammaires conte-naient la population métastatique de la tumeur.Elles ont des capacités de migration et de disper-sion dans l ’organisme supérieures aux autrescellules.

Elles ont aussi la capacité de survivre même en l ’absence d ’adhérence e t e n su spension, in vitro. Cette particularité pourrait leur permettrede survivr e dans des conditions particulièr es, en particulier dans la cir culation sanguine, d’oùelles pourraient être responsables d’un essaimagedans d’autres organes après une certaine latence.

Pourquoi certaines tumeurs sont-elles résistantesaux thérapies classiques, chim iothérapie ou radiothérapie ? Et pourquoi, après une régressioninitiale de la tumeur en réponse au traitement,ou même une disparition de la tumeur , observe-on souvent une récidive tumorale ?

La récidive pourrait être due au fait que les théra-pies utilisées ne ciblent pas les bonnes cellulescancéreuses. Si certaines cellules cancéreuses sont résistantesau t raitement e t p ersistent, e t s i e lles o nt l a capacité de proliférer à nouveau, même un trèspetit nombr e de ces cellules peut suf fire à reconstituer une tumeur après le traitement, oumalgré le traitement.

L’identification du rôle des cellules souches cancéreuses peut entraîner une révolution dans la compréhension des cancers, selon une étude

portée par Dr Emmanuelle Charafe-Jauffret et l’IPC qui vient d’être sélectionnée par l’INCa dans

l’appel à projet Recherche translationnelle.

Tumeurs résistantes : chercher les cellules

à la souche

CANCER DU SEIN AVANCEES DANS LE TRAITEMENT DES CANCERS MÉTASTATIQUES DE LA PROSTATE

A L’IPC, LE 04 91 22 34 18 NUMÉRO DIRECT POUR LES DIAGNOSTICS DE SÉNOLOGIE

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L’équipe du laboratoire d’oncologie moléculaire conduite par Dr Emanuelle Charafe-Jauffret et Christophe Ginestier

EN BREF ...

Le service d’imagerie médicale de la femme a mis en place un numéro, le 04 91 22 34 18 pour les patientes désireuses de prendre un rendez-vous pour réaliser leur mammographiede dépistage à l’IPC.

L’IPC propose aux patientes chez qui un cancer du sein est suspecté un rendez-vous pour un avis et une biopsie le même jour, avec des résultats histologiques dans un délai de moins de 72 heures.

La plateforme de diagnostic de l’IPC - dont le matériel a été renouvelé il y a moins de deux ans, avec notamment un mammographe numérique et une table de macrobiopsie - compte maintenantun équipement qui permet de réaliser des biopsiessous IRM, une technologie dont seuls deux établissements de santé de Marseille disposent. En 2010, l’IPC a réalisé des examens d’imagerie pour 5 800 patientes. Pour rappel, la prise en chargeà l’IPC s’effectue exclusivement sur la base des tarifs de la sécurité sociale et les dépassementsd’honoraires ne sont pas pratiqués.

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Quelle est la philosophie de l’IPC en matière de réduction de l’impact environnemental et comment se traduit-elle concrètement ?Loin des effets de « mode verte », notre engagement en faveur de la po-litique environnementale est un cho ix qui s’inscrit dans la dur ée ; nousnous sommes d’ailleurs dotés d’outils pour évaluer nos progrès, ou non.Les principales réalisations portent sur :z la qualité des effluents,z la gestion des déchets,z la sécurité des personnes,z la maîtrise des risques d’accidents et de l’hygiène,z la maîtrise de l’énergie et de la consommation d’eau,z la prise en compte des critèr es HQE (Haute Qualité Envir onnementale)dans les projets de construction.

L’IPC a obtenu la certification EMAS : qu’est-ce qu’elle salue exactement ?La certification EMAS est européenne. Elle est plus exigeante que la cer-tification ISO 1401 qui est une norme internationale. Entre 2001 et 2004, nous avons saisi l’opportunité dans le cadre d’un projeteuropéen d ’expérimenter u n S ME d ans q uatre h ôpitaux : e n I talie, Autriche, Allemagne et France.

La première phase consiste à évaluer l’incidence de notre activité sur l’en-vironnement : les émissions, les rejets, la gestion des déchets, la contami-nation des sols, l’utilisation des ressources naturelles, les nuisances locales,les transports, les risques d’accident, la politique d’achats ... Un organisme accrédité vérifie annuellem ent la prise en compte des exigences du règlement eur opéen par l’établissement. Puis le Ministèr ede l’Ecologie instruit et enr egistre l’établissement au titr e du règlementEMAS.

Il semble difficile pour un établissement de santé, gros consommateur d’énergie et producteurs de déchets,de s’inscrire dans une démarche environnementale. Comment concilier la santé des patients et notre souci pour l’environnement ?La santé des patients guide bien sûr nos choix. Ainsi, s’il est relativementfacile pour un bailleur social de réduire de quelques degrés le chauffagedans les appartements qu’il loue, à l’IPC, nous ne pouvons pas imposer ànos malades de souffrir du froid ! Donc il faut trouver un équilibre entrenotre mission et les progrès éventuels à accomplir, entre la performanceet l’environnement.

Mais s’arrêter à l’incompatibilité présupposée entre la démarche hospita-lière qui est la nôtre et l’environnement est une solution de facilité : nouspouvons faire des efforts dans de nombreux domaines, en matièred’achats, de gestion des déchets par exemple, qui pr ouvent que la dé-marche environnementale est, en outre, source d’économies pour l’éta-blissement …

Un exemple : le traitement des déchets de soins revient à 700 € la tonne,celui des déchets ménagers à 80 € la tonne. Le ratio déchets médicaux/dé-chets ménagers est de 45 % contre 55 %. Si l’on ne triait qu’a minima, le traitement des déchets nous coûterait 185 000 Euros de plus par an …

En matière de réduction des déchets, précisément, quelles sont les actions-phares et quels résultats l’IPC peut-il afficher ?Je citerais les Beaver, pour le recyclage du papier et la destruction sur site,qui répond à un double objectif : la confidentialité due aux patients surleurs dossiers et le recyclage. L’habitude de ces boîtes de tri est si répandueque l’on parle maintenant de « castorisation » (beaver signifie castor enanglais). Par ailleurs, en analysant les données, on s’aperçoit que notr eproduction de déchets papier connaît une augmentation moins impor-tante que celle de notre activité, donc que nous avons réduit cette lignede déchets …

Pour des progrès significatifs, il faut de la constance, de la rigueur et del’humilité. Ainsi, il est ridicule d’avoir des circuits de déchets selon leur na-ture si parallèlement on ne compr esse pas les cartons … Coûts, poids, volumes … pour chaque filière, il faut analyser chaque critère.

Quels sont les domaines dans lesquels il nous reste le plus de marge de progrès à réaliser ?Nous sommes 1 200 personnes à travailler à l’IPC, et à chaque nouvellepersonne qui arrive, il faut reprendre l’information pour que chacun soitattentif. Ainsi, d’importantes fuites d’eau finissent par fair e grimper lafacture de dizaines de milliers d’Eur os … Nous avons des systèmes decontrôle des canalisations, mais nous ne pouvons pas mettr e un agentderrière chaque robinet …

Nous avons développé une communication qui rend chacun attentif auxgestes quotidiens sur lesquels nous pouvons agir, comme éteindre la lu-mière d’un local à photocopie, avec des pictogrammes qui sont « parlants »et qui favorisent l’adhésion de chacun à notre politique.Donc, parmi les nombr eux points sur lesquels nous pouvons et devonsprogresser, j’en retiendrais trois : le transport et l’utilisation des voituresindividuelles, le tri des déchets, à améliorer encore, et les économies d’eauet d’énergie ….

Il s’agit non d’un effort mais d’une pensée de chaque instant. « Commel’hirondelle ne fait pas le printemps ni une seule journée de beau tempsle soleil, la vertu est une habitude de chaque jour », disait Aristote. Dansce sens, la démarche environnementale est une démarche vertueuse … Il ne s’agit pas de civisme, mais de règles de vie e t de travail communesqui, comme toutes règles, s’appliquent à tous et doivent être respectées,exactement comme on respecte le règlement intérieur ou que l’on contri-bue à la propreté en ne jetant pas ses papiers gras par terre : ce ne sontpas d es i nterrogations p hilosophiques, m ais d es i nfractions a u r ègle-ment …

En avril, dans un congrès consacré aux démarches

environnementales, l’IPC a présenté son système

de management environnemental et de gestion des déchets, salué

pour la certification EMAS.

L’IPC s’est engagé depuis des annéesdans une démarche de réduction de

l’impact environnemental.

Une volonté a priori difficileà concilier avec une mission de soins,

mais a priori seulement selon Didier Petit, responsable

du Service hôtelier de l’IPC.

A l’IPC, environnement

et économiesfont bon

ménage …

FOCUS

Ils RAMHENT pour la solidarité et l’environnementRadiographies médicales, cartes informatiques, vieux ordinateurs et téléphones portables, cartouches d’encre …Ils récupèrent absolument tout, et surtout, surtout les bouchonsde bouteille. Ils, ce sont les bénévoles de l’association RAMH -Relais d’Aide Matérielle aux Handicapés.

RAMH a remis un chèque de 1 000 Euros à l’IPC pour U2T, grâce aux collectes réalisées, notamment les fameux bouchonsde bouteille, qui sont recyclés pour renforcer les jantes des voitures … Avec son armée de bénévoles, RAMH collecte, recycle, donne … propose des interventions pédagogiques dans les écoles, et enfin met en relation des associations et des entreprises pour établir un lien avec le handicap.

http://www.ramh.net

Ceux qu’on aimeDans le cadre des 20 jours contre le cancer fin mai, l'association "Ceux qu'on aime" a organisé des soirées, concert et théâtre, des jeux pour enfants, des concerts, des brocantes,des structures gonflables et de nombreuses animations.

L'intégralité des bénéfices récoltée lors de ces manifestationssoit 12 000 Euros sera reversée à l’IPC, lors de l'Assemblée générale de l’association.

http://www.ceuxquonaime.fr

Pour Guillaume, à nous de jouerComme chaque année depuis 2003, en souvenir de Guillaume,Vice-président et joueur, le Handball club Champsaur Valgaudemar et l’association « Pour Guillaume » ont organiséun tournoi qui a réuni une quarantaine d’équipes « adultes » et « enfants » à Saint Bonnet (05). Le slogan « Pour Guillaume, à nous de jouer » qui rassemble plus de 400 personnes à chaque édition symbolise l’esprit de cette manifestation.

Grâce à une tombola, une buvette, la vente de casquettes et de tee-shirts et une urne, les coorganisateurs de la manifestation ont collecté des fonds destinés à l’IPC pour améliorer la prise en charge et les soins aux patients de l’Unité de Transplantation et de greffe.

http://www.guillaumevincent.frt

La solidarité traverse la méditerranée : Ghjuvan FrancescuAux côtés de l’IPC depuis 20 ans, l’Association Ghjuvan Francescu a contribué cette année à l’acquisition d’un matériel de pointe, grâce à un don de 30 000 euros. Le nouveau matériel, un séquenceur ADN 48 capillaires permet de mettre en évidence des altérations moléculaires, de repérer des cibles thérapeutiques éventuelles, et de proposer des médicaments plus efficaces et moins toxiques pour les patients. Il répond aussi à la demande, d’analyses moléculaires pour les patients des régions PACA et Corse.

Organisation d’événements comme les « Foulées Cortenaises »,cotisations des adhérents, financements des collectivités …depuis le village d’Altiani, l’association Ghjuvan Francescu continue à aider l’IPC. L’association a même fait des petits, avec l’association Campa in Altiani, née il y a deux ans.

ILS AIDENT L’IPC

Tri sélectifTrier les déchets de soins, c’est faire des économies.

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par la caisse d’assurance m aladie : la tumor othèque, le dispositif de consultation d’annonce et les réunions de concertation pluridisciplinaires.

Le total des charges de l’exercice s’est élevé à 143,6 mil-lions d’Euros tandis que les recettes enregistraient 144,2millions d’Euros, permettant de dégager un excédent de677 000 Euros.

L’excédent qui est enr egistré pour la tr oisième annéeconsécutive, sera affecté aux investissements matérielsde l’IPC.

10 ans après son inauguration le 13 juin 2000, une cérémonie s’est tenue le 9 juin dernierau lieu de recueillement, en présence des autorités de la ville, du département et de la régionqui avaient aidé au financement de ce projet inédit.

Un peu plus de dix ans après la création du « mètre cube de l’infini », qui occupe le centred’un lieu de recueillement ouvert sur des espaces dédiés aux tr ois confessions majeuresen France, ainsi qu’au bouddhisme et à la laïcité, cette cérémonie fut l’occasion de revenirsur une réalisation remarquable à plus d’un titre :

z Par la force de la création artistique qui avait inspiré Michelangelo Pistoletto, en créant cetespace, son puits de lumière et son mètre cube de l’infini, une création majeure dans l’œuvrede l’artiste ;

z Par le choix qui avait consisté à concevoir un lieu pluriconfessionnel, réunissant dans unmême espace les religions principales en France - Chrétienté, Islam et Judaïsme - aux côtésd’espaces de méditation, bouddhiste, ou laïque ;

z Par les partenaires qui s’étaient rassemblés autour de cet ambitieux pr ojet : Marseille Espérance, la Fondation de France - qui a financé une partie du projet et l’IPC, avec l’aidedu Conseil général et du Conseil régional.

Dix ans plus tard, les partenaires sont revenus sur l’état d’esprit qui avait présidé à la créationde ce lieu, dans l’enceinte du Centre régional de cancérologie de la région PACA-Corse.Un lieu qui abrite celles et ceux qui ont besoin d’un temps de silence, de réflexion ou de méditation face à la maladie, la leur ou celle d’un proche. Un lieu où les cultes se r encontrent, dans le r espect de leurs dif férences. Un lieu qui, par son agencement multiconfessionnel et ouvert sur la laïcité, symbolise l ’ouverture aux autres, loin des replis identitaires et religieux …

Grâce à un exercice légèrement bénéficiaire en 2010, et avec l’aide des partenaires institutionnels,associatifs et privés, l’IPC peut investir pour la recherche et la qualité de la prise en charge des patients.

Les comptes de l’IPC affichent une bonne santé

49 % Industries laboratoires

Dons

4 % Divers

4 % Produits financiers

5 % Associations6 %

32 % Collectivités publiques Agences nationales

4 % Missions, congrès,enseignements

33 % Frais médicaux et de fonctionnement

33 % Salaires et charges

30 %Investissements

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Le lieu de recueillement pluriconfessionnel de l’IPC et son « mètre cube de l’infini » fête ses 10 ans

RAPPORT D’ACTIVITES

ANNIVERSAIRE

LES CHIFFRES-CLÉS

6 115, c’est le nombre des nouveaux patients qui ont été accueillis à l’IPC en 2010, soit une « file active » de patients toujours en progression.

56 % des nouveaux patients viennent des Bouches-du-Rhône, dont 28 % de Marseille, 20 % du Var, 13 % des autres départements de PACA, 5 % de Corse et 6 % d’ailleurs.

64 328, c’est le nombre des consultations réalisées en 2010 à l’IPC.

Elles augmentent de 3 % par rapport à 2009 grâce à l’extension des plages horaires, et affichent une moyenne de 247 consultations par jour.

12 376, c’est le nombre des admissionsen hospitalisation en 2010, avec une duréemoyenne de séjour de 6,16 et un tauxd’occupation des lits de 91%.

9 lits supplémentaires ont été ouverts en 2010 pour la nouvelle unité d’évaluationthérapeutique en onco-hématologie.

2 614, c’est le nombre des patients admis en hospitalisation à domicile, soit un nombre moins important que ceux enregistrés depuis 2006, un léger écart qui exprime la difficulté à concilier les durées des chimiothérapieset l’éloignement des domiciles des patients.

RESSOURCES : 3 138 570 millions Euros

LES COMPTES DU CONSEIL DE RECHERCHE

LES EMPLOIS : 4 079 010 millions Euros

Les comptes de l’IPC pour l’année 2010 ont été certifiéspar un Commissaire aux comptes indépendant et approu-vés lors d’une séance du Conseil d’administration le 7 juin 2011.

La gestion des prises en charge hospitalièresLes activités de soins, elles, donnent lieu à une facturationdes actes en fonction de nombre de séjours à l’assurancemaladie qui rembourse en part ie les frais engagés parl’IPC pour ses patients sur la base d’un tarif national,selon le type de prise en charge (hospitalisation médicale,chirurgicale, greffe etc.). Pour rappel, la prise en chargeà l’IPC s’ef fectue exclusivement sur la base des tarifs de la sécurité sociale et les dépassements d’honorair esne sont pas pratiqués à l’Institut.

L’IPC se voit allouer des financements MERRI - missionEnseignement, recherche, recours et innovation - uneenveloppe de 10,3 millions d’Euros en 2010, qui com-pensent le temps consacré par les praticiens à des activi-tés d e r echerche, d ’enseignement et de formation,activités non rémunérées dans le cadre des activités desoins par la caisse d’assurance maladie. Ces financements MERRI font partie d ’une enveloppeannuelle de 20 millions d’euros dite MIGAC - missionsd’intérêt général et d’aide à la contractualisation.Cette enveloppe a permis de financer d’autres investis-sements et activités de l’IPC qui ne sont pas couverts

LE COMPTE EMPLOI-RESSOURCE DU CONSEIL DE RECHERCHE

LES COMPTES EMPLOI-RESSOURCE PRESENTES ICI CORRESPONDENT AU CONSEIL DE RECHERCHE DE L’IPC.CETTE ENTITE REPOND A LA VOLONTE DE MUTUALISERTOUS LES FONDS COLLECTES DIRECTEMENT OU INDIRECTEMENT SUR LES ACTIVITES DE RECHERCHE DE L’IPC. C’EST UN REGROUPEMENT DES MOYENS FINANCIERS COLLECTES AUPRES DES DIFFERENTS ACTEURS, INSTITUTIONNELS (INCA, CONSEIL GENERAL ETCONSEIL REGIONAL) OU PRIVES (DONS D’ASSOCIATIONSET DE PARTICULIERS, MECENATS D’ENTREPRISES …)POUR FINANCER DES PROJETS DE RECHERCHE CLINIQUEOU BIOLOGIQUE.

L’ECART ENTRE LES RECETTES, 3,1 MILLIONS D’EUROS, ET LES DEPENSES, 4 MILLIONS D’EUROS, S’EXPLIQUE PAR DES RECETTES ADDITIONNELLES LÉGÈREMENT INFERIEURES AUX ATTENTES OU DECALEES DANS LE TEMPS, ET QUI SERONT DONC INSCRITES AU BUDGET 2011.

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S’offrir un instant de mieux-être grâce à un soin du visage,

lutter contre un teint trop terne, ou encore être conseillée sur le type

de vernis à utiliser sur des ongles fragilisés : le centre de beauté CEW, installé à l’Institut, propose tout cela.

Une heure dans un cocon

BIEN ETRE

A l’Institut Paoli-Calmettes, chaque patient, qu’il soit traité en ambulatoireou qu’il soit hospitalisé, peut bénéficier gratuitement, tout au long de son parcours, d’un suivi de soins esthétiques. Avec plus de 15 000 soinsdispensés en 5 ans et une demande en constante augmentation, l’activité,proposée dans le cadr e du centre de beauté CEW (Cosmetic ExecutiveWomen), connaît un vrai succès.

Créé aux Etats-Unis, le CEW est un réseau professionnel qui regroupe desfemmes travaillant dans les métiers de la beauté et qui, parallèlement, dé-veloppe des actions caritatives. Pour sa part, l’association d’utilité publiqueCEW France existe depuis 1986. Elle intervient aujourd’hui dans 26 éta-blissements hospitaliers, dont 16 dédiés à la cancérologie.

« Le centre de beauté de l’IPC fonctionne depuis 2005, en grande partiegrâce à la subvention accordée par le conseil général des Bouches-du-Rhône. Les produits sont offerts par les marques : ils sont utilisés masqués, en dehors de toute démarche publicitaire. Mais les deux esthé-ticiennes en poste, professionnelles diplômées, formées à la cancérologie,sont rémunérées », explique Sophie Lenorcy, coordinatrice CEW Francepour la région PACA.

Bien plus qu’un simple soin

Au quotidien, Josiane A von et Laur e Youinou proposent des soins du visage (modelage facial), de beauté des mains et des pieds (manucur e),autant que des conseils de maquillage (consistance et types de produitsà utiliser, mise en valeur, reconstruction des cils et des sourcils, protectiondes ongles, etc.). Elles voient 80 % de femmes pour 20 % d’hommes.

« Soit les patients se déplacent et nous travaillons en cabine, dans une ambiance musicale, soit nous nous rendons dans leur chambre, à leur demande ou à la demande du personnel soignant.

Nous ne réalisons aucun soin sans l’accord préalable des soignants et nousnous adaptons au cas par cas, en fonction de l’attente du patient, de ses réactions aux différents traitements, en tenant compte égalementde la douleur, de sa mobilité ou de l’absence de mobilité », raconte LaureYouinou.

En c abine co mme e n c hambre, l es p atients s e l ivrent é normément. Une f açon d ’oublier, u n t emps, l a d ouleur, s ouvent o mniprésente, et de s’évader. Alors, Josiane et Laure deviennent bien plus que de simplesesthéticiennes. « Nous ne sommes pas là par hasard. Il s’agit d’un parcourspersonnel, d’un choix. Pour moi, c’est une vocation », précise Laur e Youinou.

« A l’Institut Paoli-Calmettes, les esthéticiennes sont exceptionnellementbien intégrées. Les équipes portent un réel intérêt aux commentaires et aux remarques qu’elles sont susceptibles de faire. De même, lorsquenous soumettons une innovation, nous sommes souvent entendues »,ajoute Sophie Lenorcy.

Ce fut le cas par exemple lors du lancement de l’atelier Senteurs. Organisé par l’équipe CEW avec des parfumeurs pr ofessionnels, enmoyenne une fois par mois, ce dernier permet aux patients de travaillersur leur mémoire olfactive, de retrouver un intérêt pour les aliments et/oude lutter contre certaines perceptions invasives.

UN SALON DE COIFFURE GRATUIT

A l’IPC, les patient(e)s ont égalementaccès à un salon de coiffure. Ce service, qui dépend directement de l’Institut et non du centre de beauté CEW, offre une prestation de soins (coupe et brushing). Teintures, décolorations ou encore permanentes ne sont pas possibles. Les messieurs, eux, peuvent aussi se faire raser.

Par ailleurs, une prothésiste capillairedispense des conseils de professionnelle,en lien avec les pathologies : choix d’une chevelure, essayages et personnalisation, informations sur les symptômes précédant la chutedes cheveux, coupe adaptéeà la future chevelure, entretien du cuir chevelu et de la perruque,conseils financiers (prises en charge),mais aussi choix de turbans, de foulards, de casquettes.

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AGENDA DE L’IPC

CAMPAGNE : Changer le regard sur le cancer, et sur les malades …Le 17 mai, l'Institut National du Cancer (INCa) et le ministère de la Santéont lancé une campagne nationale de sensibilisation pour inciter les Françaisà changer leur regard sur les cancers. Autour du slogan "La recherche surles cancers avance, changeons de regard", la campagne vise à faire prendreconscience des progrès accomplis dans le domaine de la cancér ologiegrâce aux avancées de la recherche et qui améliorent la qualité de vie despersonnes touchées par un cancer.

Pour l'INCa et le ministère, il s’agit de s’adr esser aux am is, à la famille et aux proches des patients pour qu’ils pr ennent conscience du r egardqu'ils portent sur les personnes atteintes d'un cancer , et des réactions de gêne, de malaise ou encore d'évitement.

Constituée de dix affiches et de deux spots TV réalisés par Jacques Audiard,la c ampagne m et e n s cène c inq p ersonnes t ouchées p ar u n c ancer, et les réactions de l'entourage familial, amical ou professionnel. Le sloganmartelé est : "Je suis une personne, pas un cancer". Ciblant la s tigmatisation d es m alades, l 'objectif e st d e d émontrer que l es p rogrès t hérapeutiques c hangent l e q uotidien d es p atients, et qu'il est donc temps d’acter un changement de regard de la sociétéenvers les personnes touchées par la maladie.

Selon le baromètre cancer de l'Institut national de prévention et d'édu-cation pour la santé (Inpes) 2010, le cance r est la maladie la plus gravepour 70 % des Français, loin devant le sida et les maladies car diaques.Pour 95 % des personnes interrogées, personne n'est à l'abri d'un cancer.Pour plus d'un tiers des personnes, il n'y a rien à faire pour éviter le cancer. Il est temps de changer de regard …

Constitution officielle du Cancéropôle PACA Le cancéropôle PACA a été officiellement constitué en un Groupementd’intérêt public de dr oit privé (GIP , parution au Jour nal of ficiel du 29 mars 2011). Sa première Assemblée générale s’est tenue le 30 mai 2011à Marseille, réunissant les é tablissements et inst ances membres, dontl’IPC, pour élire le Conseil d’administration et le Comité scientifique.

L’objet de ce GIP est d’animer et coordonner la recherche dans le domainedu c ancer e n P aca p our f avoriser sa m ise e n œ uvre e t so n t ransfert aux bénéfices des patients dans la région, et d’assurer le lien entre l’INCaet les acteurs régionaux.

En savoir plus : www.canceropole-paca.com

Septembre technoEn septembre, l’équipe du professeurGilles Houvenaeghel sortira le robot téléopératoire du service de chirurgiegynécologique pour une exposition-

événement à l’IPC sur le thème des innovations robotiques et technologiquesappliquées à la lutte contre le cancer. L’occasion pour le public qui y sera invitéde découvrir aussi l’ensemble des plateauxtechniques de l’IPC, des équipements dediagnostic au matériel d’écho-endoscopie.

Octobre rose Depuis l’initiative du magazine Marie-Claire, Octobre rose est devenu incontournable pour parler des cancers du sein, de la prévention, du dépistage et des soins. L’IPC se mettra au rose, biensûr et se mobilisera avec des événements,des publications et une exposition, avec une ambition : sensibiliser le plusgrand nombre de femmes concernéesdans la région et proposer un accès à un dépistage précoce, rapide et précis.

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Novembre chercheur La recherche prendra de la hauteur avec l’inauguration d’un nouveau bâtiment dédié à la recherche sur le sitede l’IPC, et toujours en collaboration avec l’Inserm, l’Université de la Méditerranée et le CNRS.Avec ce nouveau bâtiment, ce seront plus de 250 chercheurs qui seront abritésà l’IPC, pour faire avancer la recherchecontre le cancer, de la recherche fondamentale à sa mise à disposition pour les patients dans le cadre des essais cliniques.

Décembre associatifLes associations qui soutiennent l’IPC en collectant des fonds destinés à la recherche, à l’amélioration de la priseen charge des malades, ou qui relaient les messages de prévention et de sensibi-lisation sur le cancer, seront conviées à une rencontre, à l’IPC, pour échangeravec le personnel de l’établissement sur ce que propose l’IPC aujourd’hui aux patients de la région Paca et sur les enjeux à venir.

En savoir plus : [email protected]

Le 11 avril, le groupe Unicancer a vu le jour

Depuis le 11 avril dernier, les 20 centres de cancérologie français dont l ’Institut P aoli-Calmettes s ont r egroupés a u s ein d ’UNICANCER, un groupement de coopération sanitaire de moyens (GCS) qui fédère les 20 établissements fr ançais de dr oit privé assurant les missions de recherche et de service public hospitalier dans le domaine de la cancérologie.Le statut des centres de lutte contre le cancer avait été officiellement crééen 1945 par une Ordonnance prise par le Général de Gaulle.

Le groupement a pour objet de faciliter, développer ou améliorer les activitésde ses membres dans les domaines de la recherche clinique et translationnelle,les ressources humaines, la stratégie, la gestion hospitalière, la qualité et les systèmes d’information, avec une même qualité de prise en charge,et permettre un accès rapide et sûr aux innov ations dans les do maines de la prise en charge et de la recherche.

La Fédération des 20 centres est la 4ème fédération hospitalière de France,avec 1 6 0 00 s alariés, p lus d e 1 00 0 00 p atients h ospitalisés p ar a n, plus de 200 essais cliniques et 10 % de la cancérologie en France.

En savoir plus : www.unicancer.fr

Le professeur Agnès Buzyn prend la tête de l’INCa

Le Pr Agnès Buzyn a été nommée à la présidence du Conseil d'administrationde l'Institut national du cancer (INCa), où elle remplace le Pr DominiqueMaraninchi, nommé en février à la tête de l'Agence de sécurité sanitairedes produits de santé (Afssaps).

Professeur d'hématologie, Agnès Buzyn, 48 ans, est responsable depuis1992 de l'unité de soins intensifs d’hématologie et de greffe de moelleà l'hôpital Necker-Enfants malades (Paris). Elle est membr e de l'Inserm

au Centre de recherche de l'hôpital Georges Pompidou/Université Paris V(unité d'immunothérapie et traitement anti-angiogénique en cancérologie).

Elle enseigne par ailleurs l'hématologie et l'immunologie des tumeurs et de la transplantation dans plusieurs modules universitair es, et est l'auteur de plus d'une centaine de publications.

Depuis 2008, le Pr Buzyn est présidente du Conseil scientifique de la Sociétéfrançaise de greffe de moelle et de thérapie cellulaire. Elle préside en outrele conseil d'administration de l'IRSN (Institut de Radioprotection et de SûretéNucléaire) et est membr e du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique).Agnès Buzyn avait été nommée vi ce-présidente de l’INCa en octobr e2010.

Pour faire un don ou un legs à l’IPC

232, boulevard Sainte MargueriteBP 156 - 13273 Marseille Cedex 9

www.institutpaolicalmettes.fr

Contact : François Féraud : 04 91 22 37 11 - e-mail : [email protected]

Je souhaite faire un don d’un montant de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Euros, et je joins avec le coupon ci-dessous dûment rempli un chèque à l’ordre de l’Institut Paoli-Calmettes.

Je souhaite faire un legs ou une donation de mon vivant, ou désigner l’Institut Paoli-Calmettes en tant que bénéficiaire de toutou partie de mon assurance-vie, et je transmets à cet effet mes coordonnées pour recevoir une documentation sur les legs.

Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . e-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Face au cancer …

La recherche aide à trouver des traitements encore plus efficaces pour améliorer les chances de guérison.

Le plus grand nombre possible de patients doivent avoir accès aux meilleurs diagnostics et soins.

A L’IPC …

En 2010, plus de 650 patients ont été inclus dans 187 essais de recherche biomédicale.

En 2010, 22 650 patients ont été pris en charge à l’IPC et 64 330 consultations ont été effectuées.

Grâce aux dons, actions de mécénats et legs, l’IPC mène des projets de recherche et améliore la qualité de vie des patients.

Situé à Marseille pour la région Provence-Alpes Côte d’Azur, l’Institut Paoli-Calmettes assure une mission de service public pour la prévention, le dépistage, les soins, la recherche et l’enseignement autour du cancer.

Etablissement de santé privé d’intérêt collectif, il est régi par les articles L6162-1 à 13 du Code de la Santé publique. L’IPC est habilité à recevoir des dons et legs*.

* Les legs à l’IPC sont exonérés des droits de succession (article 795 du Code général des Impôts). Les dons à l’IPC donnent droit à une déduction fiscale égale à 66 % du montant du don, dans la limite de 20 % du revenu imposable (articles 200, 238 Bis et 885-0V Bis du Code général des Impôts). Les donateurs asujettis à l’ISF peuventbénéficier de la réduction prévue à l’article 885-0 V bis A du Code général des impôts.Un reçu fiscal est adressé à chaque donateur.

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