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w w w . l a r e v u e d e s a f f a i r e s . o r g Sér ie 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 Éditorial Le "NON aux APE" aura-t-il lieu ? Page 3 International Système monétaire mondial : Strauss-Kahn a des idées, mais n'est pas pressé Page 11 AFRIQUE L’Afrique doit être "plus intégrée" dans le marché mondial ASIE Dubaï envisage de privatiser des firmes pour régler sa dette AMERIQUES "Taxez-nous!" : le cri de millionnaires américains à Obama OCEANIE Enquête sur le pire accident minier en 100 ans en NZ EUROPE Irlande : la presse de l’île dénonce "la vente" du pays Observations… La coopération Sud-Sud offre de nouvelles possibilités de transfor- mer les économies africaines À La Loupe... L'UE attaque Google, l’incontournable géant américain de l'internet Focus En 40 ans, le nom- bre de pays les plus pauvres a doublé Études de cas Taxes et Auto Entrepreneur : quels sont les risques ? Page 9 Accords de Partenariat économique L’Afrique va-t-elle se passer de l’Europe pour se Développer ?

La Revue des Affaires N° 50

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Actualité économico-financière chaque jour et une sélection hebdomadaire globale d'outils d'appréhension et de compréhension du fonctionnement des relations internationales, de l'économie, des finances et des entreprises du monde

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Page 1: La Revue des Affaires N° 50

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

Éditorial Le "NON aux APE" aura-t-il lieu ?

Page 3

International Système monétaire mondial : Strauss-Kahn a des idées, mais n'est pas pressé

Page 11

AFRIQUE

L’Afrique doit être

"plus intégrée" dans

le marché mondial

ASIE

Dubaï envisage de

privatiser des firmes

pour régler sa dette

AMERIQUES

"Taxez-nous!" : le

cri de millionnaires

américains à Obama

OCEANIE

Enquête sur le pire

accident minier en

100 ans en NZ

EUROPE

Irlande : la presse

de l’île dénonce

"la vente" du pays

Observations…

La coopération Sud-Sud offre de

nouvelles possibilités de transfor-

mer les économies africaines

À La Loupe...

L'UE attaque Google,

l’incontournable géant

américain de l'internet

Focus

En 40 ans, le nom-

bre de pays les plus pauvres a doublé

Études de cas

Taxes et

Auto Entrepreneur : quels sont les risques ?

Page 9

Accords de Partenariat économique

L’Afrique va-t-elle se passer de l’Europe pour se Développer ?

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

« Au diapason du monde,

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Éditeur BEMCD

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et BEMCD.

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Éditorial Focus Sur le fil À La Loupe À La Une INTERNATIONAL AFRIQUE ASIE AMERIQUES & CARAÏBES OCÉANIE EUROPE POLEMIQUE UNE SEMAINE EN BOURSE Les Echos de la Semaine OBSERVATIONS TENDANCES ETUDE DE CAS HUMANITAIRE Au Bout du Fil

S O U R C E S

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© AFP / Le président de la

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presse, le 28 novembre 2010 à

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

s'est détériorée" pour les pays les plus fragiles, a-t-il relevé, indiquant que "le nombre de personnes vivant sous le seuil

de pauvreté a de même doublé depuis les années 80". Le rapport indique de plus que la situation s'est aggravée ces dernières années. Le nombre d'individus vivant dans l'extrê-me pauvreté a ainsi "augmenté de 3 millions par an entre

2002 à 2007", qui ont été pourtant des années de forte croissance économique (avec des moyennes de 7%), pour atteindre 421 millions d'indi-vidus en 2007. Au total, 53% de la population des PMA vi-vaient dans l'extrême pauvreté au seuil de la débâcle écono-mique mondiale. Si les PAM ont montré une bonne résis-tance durant la crise, ils res-tent néanmoins très fragiles, notamment en raison de leur forte dépendance aux importa-tions, en particulier alimentai-res. "La dépendance aux importa-

tions est devenue dévastatri-ce", a déploré le Secrétaire général de la Cnuced, faisant

L e nombre de pays très pauvres sur la planète a doublé ces quarante

dernières années de même que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté depuis les années 1980, s'est inquié-tée jeudi 25 Novembre 2010 l'ONU. Dans son Rapport 2010 sur les 49 pays les moins avancés (PAM) du monde, la Confé-rence des Nations Unies pour le commerce et le développe-ment (Cnuced) estime que le modèle de développement qui a prévalu jusqu'à présent pour ces pays a échoué et que son architecture est à revoir. "Les modèles traditionnels appliqués aux PMA (une

croissance portée par le com-merce) semblent n'avoir pas très bien fonctionné", a expli-qué le Secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpak-di, lors d'un point de presse. De fait, "au cours de ces 30-40 dernières années, le nom-bre de PAM a dou-

blé" (passant de 25 en 1971 à 49 aujourd'hui (2010)) "ce qui

montre bien que la situation

Focus En 40 ans, le nombre de pays les plus pauvres a doublé

valoir que les dépenses pour les importations de produits alimentaires de ces pays étaient passées de 9 milliards de dollars en 2002 à 23 mil-liards en 2008. "C'est très alarmant", a-t-il insisté. De plus, les économies de ces pays restent "peu diver-sifiées" avec une très faible amélioration de l'épargne inté-rieure, une plus grande dépen-dance économique à l'égard de l'épargne extérieure et une accélération de l'épuisement des ressources naturelles, ex-plique encore la Cnuced. "Tous ces éléments assombris-

sent aujourd'hui les perspecti-ves de développement des PMA", prévient-elle. Pour contrer un mode de croissance "non durable" et "non équitable", la Cnuced appelle à une nouvelle archi-tecture internationale du déve-loppement qui impliquerait plus ces pays dans la gouver-nance mondiale, tout en leur assurant une plus grande assis-tance financière. L'engagement des pays dona-teurs à débloquer 0,7% de leur

quels l’Etat est souvent défail-lant. Liste des PMA par zone géo-graphique AFRIQUE : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Co-mores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équa-toriale, Lesotho, Liberia, Ma-dagascar, Malawi, Mali, Mau-ritanie, Mozambique, Niger, Ouganda, République centra-fricaine, République démocra-tique du Congo, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Sou-dan, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie. ASIE : Afghanistan, Bangla-desh, Bhoutan, Cambodge, Laos, Maldives, Myanmar, Népal, Timor oriental, Yémen. AMERIQUES : Haïti. OCEA-IE : Kiribati, Salo-mon, Samoa, Tuvalu, Vanua-tu.

© La Revue des Affaires Source : AFP

PIB pour l'aide publique au développement n'est toujours pas atteint, a relevé M. Supa-chai déplorant un manque à gagner de 23 milliards de dol-lars par an. Enfin, ces pays auront besoin d'une aide pour faire face au réchauffement climatique, dont ils sont les premières vic-times alors qu'ils n'émettent qu'1% des gaz à effet de serre, responsables de ces change-ments. Déjà "les phénomènes météo-

rologiques extrêmes dans les PMA ont été multipliés par 5 entre 2000 et 2010 par rap-

port à 1970-1979", insiste la Cnuced. La catégorie des pays les moins avancés (PMA) établie par l’Organisation des Nations unies (ONU) en 1971 regrou-pe les pays les moins dévelop-pés où le revenu par habitant n’excède pas 900 dollars. Les PMA sont des pays vulné-rables économiquement, avec des indicateurs de santé, de nutrition et de scolarisation qui ne permettent pas le déve-loppement social, et dans les-

Photo: © AFP Le secrétaire général de la Cnuced, Supachai Panitchpakdi, à l'Onu à =ew York le 20 septem-bre 2010.

nérale du commerce et des flux capitaux n’entraîne pas automatiquement une plus grande diversification écono-mique, la CNUCED invite les PMA à attirer plus d’IDE pour créer leurs propres capacités productives, ce qui signifie principalement créer des em-plois mieux rémunérés. Dans les PMA ces emplois se situent de plus en plus en de-hors du secteur agricole, souli-gne la CNUCED. Il faut par conséquent, expli-que-t-elle, mettre en place des politiques nationales d’inves-tissement pour permettre aux gens de vivre dignement de leur travail. Notons par ailleurs que parmi les PMA, jusqu’à présent deux seulement (le Botswana en 1984 et le Cap-Vert en 2007) ont quitté le groupe, suite à leur croissance économique. Depuis 2009, les îles Samoa attendent une décision qui pourrait en faire le troisième.

© La Revue des Affaires

L es mécanismes inter-nationaux d’appui des-tinés à favoriser le

développement dans les pays les moins avancés (PMA) n’ont pas donné jusqu’à pré-sent les effets escomptés. Ça ne sert à rien de poursuivre la politique internationale ac-tuelle, conçue pour promou-voir le développement des PMA, indique la CNUCED pour qui, pour aider les PMA, la communauté internationale devrait soutenir les efforts des gouvernements nationaux qui aussi doivent y mettre du leur pour créer des conditions fa-vorables à l’accumulation du capital et au progrès technolo-gique. Les transformations structurel-les sont indispensables pour permettre à ces pays d’être moins tributaires des exporta-tions de produits de base, moins dépendantes des impor-tations devenues dévastatrices et de l’aide qui contribue au risque de surendettement. La coopération Sud-Sud est enco-re une fois préconisée par la CNUCED. Selon ses conseils, les PMA ne doivent pas se laisser ber-cer par le chant des sirènes du système banquier mondial pour s’en sortir. Tout en esti-mant que la libéralisation gé-

Plus d’investissements pour sortir du lot des PMA

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

International Changement climatique : la communauté internationale réunie à Cancun

de leur pays, chargés d'acter un certain nombre d'avancées. Ces discussions sont per-çues par beaucoup com-me celles de la dernière chance pour restaurer la confiance envers le long et complexe processus de négociation lancé par l'ONU, il y a 18 ans, pour trouver une réponse au défi du changement cli-matique. Très attendue et médiati-sée, la conférence de Co-penhague a frôlé le fiasco et accouché d'un accord, conclu à la hâte par une vingtaine de chefs d'Etat, qui fixe comme objectif

U n an après la déception de Copenhague, la

communauté internatio-nale était réunie à partir de lundi 29 Novembre 2010 à Cancun, au Mexi-que, pour tenter de re-donner souffle et crédibi-lité aux négociations sur le changement climati-que . Sur plus de 190 pays at-tendus, 132 étaient repré-sentés à la cérémonie d'ouverture qui s'est te-nue dans un grand hôtel de la cité balnéaire, où auront lieu les négocia-tions jusqu'au 10 Décem-bre 2010. "Le changement climati-que est déjà une réalité pour nous", a déclaré le Président mexicain Feli-pe Calderon, citant les pluies intenses et oura-gans qui ont frappé son pays cette année, après une grande sécheresse en 2009. "Ces deux semai-nes, le monde entier aura

ses yeux posés sur vous (....), ce serait une tragé-die de ne pas dépasser

les intérêts nationaux", a-t-il lancé aux équipes de négociateurs. À partir du 7 Décembre 2010, les négociateurs seront rejoints par les Ministres de l'Environne-ment et/ou de l'Energie

climatique risque de s'es-souffler et de perdre de

l'intérêt", a averti le 29 Novembre 2010 la Com-missaire européenne au Climat, Connie Hede-gaard. De son côté, Mme Figue-res a utilisé la métaphore de la "tapisserie" à tisser. "Il faut accomplir plus d'efforts", a-t-elle lancé aux délégués. "Une tapis-

serie avec des trous ne fonctionnera pas, et on ne peut combler les trous

qu'avec des compromis". L'Alliance des petits Etats insulaires (Aosis), particulièrement exposée au changement climati-

un "jeu de décisions équilibré" qui servirait de "fondation" à d'autres accords, selon la respon-sable climat de l'ONU, Christiana Figueres. Des avancées semblent possibles sur des dossiers tels que la lutte contre la déforestation ou la créa-tion d'un Fonds vert, par lequel doit transiter une partie des 100 milliards de dollars par an promis d'ici 2020 aux pays les plus pauvres. "Il faut que la conférence nous permette d'accom-plir ces progrès, sinon le

processus des =ations unies sur le changement

que et la montée du ni-veau des océan, a lancé un cri d'alarme, appelant aux "plus hautes ambi-

tions avec la plus grande urgence". "=ous ne voulons pas être

les oubliés, les pays sacri-fiés, du 21e siècle", a lan-cé le négociateur du Cap Vert, Antony Lima. "=ous voulons survivre et

pour survire, nous avons besoin de la solidarité de ceux qui peuvent faire

quelque chose pour le climat". À la veille du début des travaux, le négociateur américain, Jonathan Pers-hing, s'est voulu optimis-te, affirmant que les posi-tions de Washington et Pékin, les deux princi-paux émetteurs de CO2 de la planète, s'étaient rapprochées. "=ous avons dépensé beaucoup d'énergie ce dernier mois à travailler

sur nos points de désac-cord et à essayer de les

résoudre. J'ai le sentiment que nous avons progres-sé", a-t-il déclaré. "Je pense qu'il ne pourra y avoir de succès ici que si nos deux pays peuvent

parvenir à un accord", a-t-il encore ajouté.

© La Revue des Affaires Source : AFP

Photo : © AFP Cancun/climat: manifestation pour un résultat plus ambitieux. Images et interviews de manifestants.

de limiter le réchauffe-ment à 2 degrés, mais sans proposer de calen-drier et en restant évasif sur les moyens d'y parve-nir. À Cancun, il n'est plus question de chercher à obtenir un accord global et contraignant pour la période post-2012 -- fin de la première période d'engagement du Proto-cole de Kyoto qui fixe des contraintes chiffrées en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux pays industrialisés (sauf USA). Les ambitions sont bien plus modestes :

Les catastrophes ont coûté 222 milliards de dollars à l'économie mondiale en 2010 évènements dramatiques qui ont marqué l'année, à commencer par le trem-blement de terre de Jan-vier en Haïti, la canicule de l'été en Russie ainsi que les inondations en Chine et surtout au Pa-kistan. Ces catastrophes ont pesé lourd en terme de pertes humaines, avec plus de 260.000 décès, dont la grande majorité en Haïti, contre 15.000 en 2009, relève-t-il encore. Par ailleurs, le coût total pour le secteur de l'assu-rance a été porté à 36 milliards de dollars en 2010, en augmentation de 34% par rapport à l'année précédente. Ces données concernent les 11 premiers mois ce l'année, et pourraient s'avérer supérieures en raison d'une saison hiver-nale qui s'annonce parti-culièrement sévère en Europe, prévient toute-fois Swiss Re. Selon le numéro deux mondial de la réassuran-

L es catastrophes d'origine naturel-le et humaine,

dont le séisme en Haïti et les inondations au Pakis-tan, ont pesé lourd sur l'économie mondiale en 2010, la grevant de 222 milliards de dollars, plus du triple qu'en 2009, se-lon des estimations du réassureur Swiss Re pu-bliées mardi. "Selon des premières estimations de Swiss Re,

les pertes de l'économie mondiale dues à des ca-tastrophes d'origine na-

turelle et humaine ont atteint 222 milliards de dollars en 2010" (169 milliards d'euros), expli-que le réassureur helvéti-que dans un communi-qué. Ce chiffre est "plus que triplé" par rapport à 2009, où l'économie de la planète avait perdu 63 milliards de dollars en raison de ce type de ca-tastrophes. Swiss Re explique cette explosion par plusieurs

tefois à affiner "en raison

de la complexité des plaintes", prévient Swiss Re. Paradoxalement, la plus grosse catastrophe de l'année, le séisme en Haï-

plateforme pétrolière Deepwater Horizon à l'origine de la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis, elle se chiffre à un milliard de dollars, une donnée qui reste tou-

ti qui a dévasté la capitale Port-au-Prince et ses en-virons causant la mort ou la disparition de plus de 222.000 personnes, selon Swiss Re (un peu moins que les 250.000 victimes chiffrées par les autorités haïtiennes) a pesé moins lourd sur les assureurs dans la mesure où de tels évènements sont peu cou-verts dans ce genre de pays, souligne encore le réassureur. "Les catastrophes huma-nitaires montrent une fois de plus l'importance de la

prévention et de la ges-tion après crise pour la protection des vies et de

la santé de personnes af-fectés par les risques na-turels", a insisté l'Econo-miste en chef du groupe, Thomas Hess, cité dans le communiqué.

© La Revue des Affaires Source : AFP

Photos : © AFP (1) Un homme dans les ruines de Port-au-Prince après le séisme, le 27 janvier 2010 à Haïti. (2) La plateforme Deepwater Horizon, responsable de la marée noire dans le golfe du Mexique, en feu le 22 avril 2010.

ce, les catastrophes natu-relles ont été les plus coûteuses pour les assu-reurs, avec 31 milliards de dollars contre 5 mil-liards pour les désastres d'origine humaine. Ces chiffres, bien que plus élevés qu'en 2009, restent, malgré tout, en ligne avec les moyennes annuelles de ces derniè-res années en raison d'une saison des oura-gans aux Etats-Unis beaucoup moins active qu'habituellement. Toutefois, à eux seuls, huit évènements ont cha-cun dépassé le milliard de dollars en terme de dépenses pour les assu-reurs, souligne Swiss Re. À lui seul, le séisme au Chili en Février a valu 8 milliards de dollars au secteur. La tempête Xynthia qui a balayé l'Europe de l'Ouest en Février a pour sa part engendré 2,8 mil-liards de dollars de dom-mages aux assureurs. Quant à l'explosion de la

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

L e contenu de 250.000 câbles diplomatiques américains dévoilés

par le site WikiLeaks a été publié dimanche 28 Novembre 2010 par les grands titres de la presse mondiale, révélant les dessous de la diplomatie des Etats-Unis, comme lorsque Ryad appelait Washington à attaquer l'Iran. La Maison Blanche a condam-né "dans les termes les plus forts" la publication "irresponsable et dangereuse" de ces documents, affirmant que l'initiative de WikiLeaks pourrait faire courir des ris-ques mortels à des individus. Il s'agit "d'un quart de million de câbles diplomatiques amé-

ricains confidentiels", écrit le New York Times, qui a eu accès aux documents de Wiki-Leaks, comme quatre titres de référence de la presse mondia-le : Le Monde (France), The Guardian (Grande-Bretagne), El Pais (Espagne) et Der Spie-gel (Allemagne). Ces notes "offrent un panora-ma inédit des négociations

d'arrière-salle telles que les

pratiquent les ambassades à

travers le monde", observe le quotidien américain. Wiki-Leaks, qui a affirmé avoir été victime dans la journée d'une attaque informatique, précise sur son site internet (http://cablegate.wikileaks.org/) avoir commencé ce dimanche-là la publication record de "251.287" câbles diplomati-ques, couvrant une période allant de 1966 à Février 2010. Le site affirme avoir voulu souligner la "contradiction"

entre la position officielle américaine et "ce qui se dit derrière les portes closes". Les documents diffusés ce

jour-là étalent au grand jour les usages habituellement tenus secrets de la diploma-

tie américaine sur toute une série de dossiers, sensibles ou non. Le Guardian indique par exemple que le roi Abdal-lah d'Arabie saoudite a appelé les Etats-Unis à attaquer l'Iran et à "couper la tête du ser-pent" pour mettre fin à son programme nucléaire. À ce propos, les documents montrent qu'Israël a tenté de

pousser les Etats-Unis à la fermeté, selon un document diffusé sur le site du Monde. Un télégramme américain re-late ainsi une conversation entre Amos Gilad, un respon-sable israélien, et Ellen Taus-cher, Sous-secrétaire d'Etat américaine. La politique du Président Barack Obama d'en-gagement stratégique avec l'Iran, "c'est une bonne idée,

mais il est bien clair que cela ne marchera pas", y déclare M. Gilad. Certains documents pour-

raient s'avérer gênants pour de futures rencontres entre les Etats-Unis et leurs parte-

naires. Der Spiegel rapporte ainsi des propos peu amènes de diplo-mates américains à l'égard de la Chancelière allemande An-gela Merkel : "Elle craint le risque et fait rarement preuve d'imagination". Quant au Pre-mier ministre turc, Tayyip Erdogan, les services améri-cains croient savoir qu'il se méfie de tout le monde et "s'est entouré d'un cercle de

conseillers qui le flattent mais le méprisent". D'autres dirigeants en pren-nent pour leur grade : le Prési-dent français, Nicolas

WikiLeaks : le site publie 250.000 notes de la diplomatie américaine

de son organisation. "Autant que nous sachions (...) pas un seul individu n'a été mis en danger à la suite de quoi que ce soit que nous ayons pu-blié", a-t-il affirmé. Le New York Times explique que les câbles lui sont parve-nus "il y a plusieurs semaines" et que les documents suscepti-bles de "mettre en danger" des individus ou de "compromettre la sécurité na-tionale" n'ont pas été publiés. Le journal ajoute avoir travail-lé avec l'administration Oba-ma à ce sujet.

© La Revue des Affaires Source : AFP

Sarkozy, est jugé "susceptible

et autoritaire" et un câble dé-crit le Chef du Gouvernement italien, Silvio Berlusconi, comme "faible physiquement et politiquement". Avant même la publication des documents, les autorités américaines avaient pris les devants en alertant plus d'une dizaine de pays. Les premières fuites de Wiki-Leaks, en juillet sur l'Afgha-nistan, contenaient peu d'im-portantes révélations, et celles émanant d'Irak se concen-traient en majorité sur des exactions commises entre dif-férentes factions irakiennes. Le dirigeant de WikiLeaks, Julian Assange, un crack in-formatique australien, a défen-du dimanche les agissements

L es Etats-Unis ont été contraints mardi 30 Novembre 2010 de

revoir le dispositif de commu-nication interministérielle mis en place depuis le 11-Septembre après les révéla-tions du site WikiLeaks, dont le fondateur, Julian Assange, est désormais visé par un man-dat d'arrêt international. Interpol a indiqué ce mardi-là avoir émis une "notice rouge" visant M. Assange, à l'en-contre duquel la Suède a émis un mandat d'arrêt dans le ca-dre d'une enquête pour "viol et agression sexuelle". Ces notices rouges sont diffu-sées par Interpol à ses 188 pays membres pour demander l'arrestation et l'extradition de suspects. Dans le même temps, Julian Assange a saisi le même jour la Cour Suprême de Suède pour contester le mandat d'ar-rêt lancé à son encontre par la justice suédoise dans cette affaire de viol. "Il y a une "notice rouge" pu-blique de la part de la Suède", a annoncé à l'AFP une Porte-parole d'Interpol, confirmant la publication sur le site inter-

net d'Interpol de l'avis de re-cherche concernant M. Assan-ge. L'insaisissable M. Assange, un Australien de 39 ans, s'est ex-primé ce mardi-là dans le ma-gazine Time auquel il s'est adressé via le service de télé-phonie sur internet Skype de-puis un lieu non précisé. Il a affirmé que la Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, "devrait démission-ner, s'il peut être démontré qu'elle était derrière l'ordre

donné aux responsables de la diplomatie américaine d'es-pionner au sein des =ations

unies". Commentant ce même mardi les agissement du crack de l'informatique, le Porte-parole du Département d'Etat, Philip Crowley, a déclaré : "Je pense

qu'il a été présenté comme un anarchiste. Ses actes semblent aller dans ce sens". WikiLeaks dit avoir obtenu 250.000 télégrammes diplo-matiques américains, qui ont commencé à être diffusés di-manche 28 Novembre 2010. Un haut responsable du Penta-gone, qui a requis l'anonymat,

a indiqué que l'administration américaine allait revoir le sys-tème de partage d'informa-tions qui relie les différents Ministères entre eux et aurait permis à ce simple soldat de mettre la main sur cette mon-tagne d'informations. Le Département d'Etat a indi-qué de son côté avoir tempo-rairement suspendu l'accès du Pentagone à une partie de sa correspondance. Mais, le Ministre américain de la Défense, Robert Gates, a minimisé l'impact de ces fuites pour la politique étrangère américaine. "Est-ce que c'est

embarrassant? oui. Est-ce que c'est délicat? oui, mais les conséquences pour la politi-

que étrangère sont assez mo-destes", a-t-il déclaré. Parallèlement, les révélations de WikiLeaks continuaient ce mardi-là d'agiter les chancelle-ries du monde entier à mesure qu'elles étaient publiées. Le site affirmait ainsi ce mardi-là avoir obtenu 3.456 notes de l'Institut américain de Taï-wan, qui joue le rôle d'ambas-sade dans l'île, mais ses inten-tions quant à leur éventuelle publication n'étaient pas clai-res. Or, le rôle des Etats-Unis à

WikiLeaks : Interpol aux trousses d'Assange

Bradley Manning, 23 ans, spécialiste du renseignement. WikiLeaks, de son côté, a an-noncé le même mardi sur son fil Twitter qu'il était victime d'une nouvelle attaque infor-matique par déni de service (DDOS), plus forte que celle qu'il a déjà subie dimanche, ce qui ne l'avait pas empêché alors de transmettre les notes aux journaux El Pais, Le Monde, Der Spiegel, The Guardian et au New York Ti-mes. Par ailleurs, des dissidents de WikiLeaks, en désaccord avec son fondateur, ont annoncé ce même mardi vouloir lancer leur propre site.

© La Revue des Affaires Source : AFP

Taïwan est une question sensi-ble pour la Chine, qui ne re-connaît pas l'île nationaliste. Les notes obtenues par Wiki-Leaks révèlent également que les pays arabes ont suggéré aux Américains d'être sans scrupules vis-à-vis des prison-niers de Guantanamo, ou que le Président égyptien, Hosni Moubarak, était favorable à l'installation d'un dictateur en Irak. Le Président français, Nicolas Sarkozy, y est décrit par les Américains en 2009, juste après l'élection de Barack Obama, comme "le président

français le plus pro-américain depuis la Seconde Guerre mondiale". Ces fuites ont été qualifiées de "criminelles" par le Gouverne-ment américain. La diffusion de ces documents est "illégale, irresponsable et dangereuse", a renchéri l'Otan. -i WikiLeaks, ni les Autori-tés américaines n'ont expli-qué comment ces notes

avaient pu se retrouver en possession du site, mais les soupçons convergent vers un ancien soldat en rupture de ban de l'armée américaine,

Photo : © AFP Lecture des notes de Wikileaks près d'une photo du fondateur de l'organisation, Julian Assange, le 30 novembre 2010.

AU BOUT DU FIL...

Photos : © AFP (1) Capture d’écran d’un schéma montrant "Le phénomène WikiLeaks". (2) La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton lors d'une conférence de presse à Washington, le 29 novembre 2010. (3) Interpol à la recherche de Julian Assange, le 30 novembre 2010. (4) Robert Gibbs le 29 novembre 2010 à la Maison Blanche. (5) Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, le 4 novembre 2010 à Genève.

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Série 3 - N° 50 du 1 au 14 Décembre 2010 - © BEMCD - La Revue des Affaires : Journal hebdomadaire électronique - Dépôt légal au BSDA à la date du 20/01/2009 sous le N° 15852 - VERSION ELECTRONIQUE - ISSN 0850-3109 - Année 2 TRIBUNE LIBRE

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